FIA18-BD

Zaina ErhaIm en compagnie de Razan Zaitouneh,
militante des droits humains, arrêtée par les hommes du régime
en décembre 2013. L’avocate syrienne, prix Sakharov du
Parlement européen en 2011 a été, deux ans durant, l’un.e
des activistes les plus recherché.e.s par les troupes d’Assad.
Arrêtée, personne ne sait ce qu’il est advenu d’elle.
États-Unis et en Europe pour témoigner, même si avec les
problèmes de visas, c’est compliqué. Pour le reste, il est difficile
de prévoir l’avenir.
Et à titre personnel ?
Tout ce que je veux, c’est retourner vivre en Syrie. Je ne veux
vivre nulle part ailleurs. Jusqu’à présent, je n’ai jamais arrêté
d’espérer. n
#18 I MARS-AVRIL 2017 I Rencontre avec I 37
BIOGRAPHIE EXPRESS
Zaina Erhaim lors d’une session de formation de journalistes-citoyen.ne.s à Alep,
en 2016. Ces journalistes-citoyen.ne.s ont été essentiel.le.s
pour la diffusion de l’information relative au drame d’Alep.
terrain, à les diffuser sur SyriaStories et sur le blog des femmes.
Par ailleurs, nous travaillons avec cinq centres pour les femmes
dans différentes régions de Syrie, où elles pourront recevoir
gratuitement des cours d’anglais et de français, apprendre
à utiliser un ordinateur ou à écrire leur CV. L’objectif est de
leur donner du pouvoir et leur permettre de trouver un travail.
Nous avons aussi le projet de faire venir des Syriennes aux
Née en Syrie, Zaina Erhaim obtient un diplôme de journalisme
en 2007 à Damas. Elle part à Londres poursuivre ses études,
puis travaille pour la BBC. Elle décide de revenir en Syrie
en 2013, alors que la guerre fait rage, et s’installe à Alep
l’année suivante. Missionnée par l’Institute of War and Peace
Recording (IWPR), une ONG britannique qui soutient la société
civile et les médias dans les pays en conflit, Zaina Erhaim
forme plus de cent journalistes-citoyen.ne.s, dont un tiers
de femmes. Ces Syrien.ne.s témoignent depuis l’intérieur
de la réalité de leur pays en guerre. Ces récits sont publiés
sur le site Syriastories.net, en particulier le “women’s blog”
de l’IWPR. La journaliste a également réalisé un documentaire
sur les rebelles syriennes.
Zaina Erhaim a dû quitter son pays fin 2015. Elle vit désormais
au sud de la Turquie, près de la frontière syrienne. Elle a reçu
de nombreuses distinctions, dont le prix du journaliste
de l’année de Reporters sans frontières et le prix Peter-Mackel
qui récompense le courage et l’éthique journalistique.