13.09.2017 Views

GQ France

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

16<br />

Vagabonder<br />

chez Colette<br />

La boutique fête ses 20 ans<br />

et le monde entier y défile.<br />

Retour sur la success-story du<br />

concept store Colette, avec sa<br />

cofondatrice, Sarah Andelman.<br />

Par Nicolas Salomon<br />

Illustration Antony Huchette<br />

PRESSE<br />

Selon Pharrell Williams,<br />

« il y a deux choses à voir<br />

à Paris, le Louvre et Colette<br />

». Fondée 1997 par<br />

Colette Rousseau, la maison<br />

fête cette année ses 20 ans.<br />

Premier concept store de luxe<br />

en <strong>France</strong>, Colette a depuis<br />

inspiré des boutiques du même<br />

type dans le monde entier, sans<br />

jamais vraiment être égalé. Un<br />

magasin qui se feuillette comme<br />

un magazine. C’est d’ailleurs<br />

dans la presse que Sarah Andelman,<br />

fille de la fondatrice, a<br />

fait ses premières armes avant<br />

de rejoindre la maison mère.<br />

Rencontre avec celle qui fuit<br />

la lumière, mais dont la vision<br />

éclaire Paris.<br />

Comment a commencé<br />

l’aventure ?<br />

Ma mère tenait une boutique<br />

d’habillement dans le quartier<br />

du Sentier à Paris. Elle ne<br />

vendait qu’aux professionnels,<br />

mais faisait déjà cohabiter une<br />

sélection de marques qui lui<br />

plaisaient, ce qui était assez<br />

inhabituel. Elle a voulu pousser<br />

un cran plus loin cette idée,<br />

en proposant des vêtements,<br />

mais aussi et surtout ce qui<br />

n’était pas distribué en <strong>France</strong><br />

et qu’elle rapportait de ses<br />

voyages.<br />

Le choix de l’emplacement<br />

(rue Saint-Honoré) était<br />

un sacré pari à l’époque…<br />

Nous vivions déjà dans cet immeuble.<br />

Le rez-de-chaussée<br />

était inutilisé depuis des lustres<br />

et semblait presque à l’abandon.<br />

Ma mère rêvait d’y faire<br />

ce magasin du futur alors que<br />

le quartier entamait tout juste<br />

sa mutation. La place du Marché-Saint-Honoré<br />

(1 er arrondissement<br />

de Paris, ndlr) qui<br />

n’était jusqu’ici qu’une place<br />

Chanel, Coca Cola,<br />

Martin Margiela/<br />

Ruby (casque<br />

femme), Lacoste,<br />

Le Coq sportif<br />

(baskets Arthur<br />

Ashe), artistes…<br />

tous veulent être<br />

dans la vitrine<br />

du 213, rue<br />

Saint-Honoré et<br />

signent des collab’<br />

avec Colette.<br />

malodorante et bruyante – dont<br />

les agents immobiliers parlaient<br />

en se bouchant le nez –,<br />

venait d’être rénovée. Nous<br />

savions que nous n’étions pas<br />

loin de la place Vendôme et de<br />

sa clientèle. On pouvait parier<br />

sur la curiosité de celle-ci pour<br />

la faire venir jusqu’à nous, au<br />

détriment de la rue Royale qui<br />

ronronnait.<br />

Quelle est la clientèle ?<br />

Étrangère à 60 %. Notre grande<br />

fierté, je dois dire. Cela signifie<br />

que notre enseigne n’est pas le<br />

ghetto parisien dans lequel certains<br />

veulent nous enfermer.<br />

Certes, nous avons nos habitués,<br />

notamment au Waterbar<br />

(le restaurant au sous-sol, ndlr)<br />

où l’on croise régulièrement<br />

des têtes « amies » à l’heure du<br />

déjeuner. Pour le reste, il y a des<br />

curieux, des « modeux », des<br />

jeunes et des vieux, des connus<br />

Colette<br />

Rousseau,<br />

la fondatrice<br />

du concept<br />

store, et sa<br />

fille Sarah<br />

Andelman.<br />

24

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!