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REWIND<br />
Il était une fois...<br />
Fenêtre<br />
sur cour<br />
JEUDI<br />
11<br />
MAI<br />
à 20 h<br />
REDÉCOUVREZ LE CHEF-D’ŒUVRE D’ALFRED HITCHCOCK À L’OCCASION<br />
D’UNE SOIRÉE EXCEPTIONNELLE LE JEUDI 11 MAI À 20 H.<br />
PAR FRANÇOIS CHAMPY<br />
C’est, avec Sueurs froides et Psychose,<br />
le meilleur film d’Alfred<br />
Hitchcock. Un totem vénéré<br />
par la planète cinéphile. Une<br />
merveille de mécanique, servie par<br />
la double prestation d’anthologie de<br />
l’obstiné James Stewart et de la sublime<br />
Grace Kelly, pas encore princesse – elle<br />
le deviendra deux ans plus tard. L’idée<br />
de génie du maître du suspense ? Faire<br />
du héros, photographe de presse, un<br />
homme immobilisé – il a une jambe<br />
dans le plâtre – et témoin impuissant<br />
d’un meurtre soi-disant perpétré dans<br />
l’immeuble d’en face dont il est le seul<br />
à être convaincu de la réalité. <strong>Le</strong>s deuxtiers<br />
du film sont racontés de son point<br />
de vue plus ou moins crédible dont tout<br />
le monde finit d’ailleurs par douter, son<br />
infirmière et sa petite amie en tête ! Cette<br />
subjectivité, partagée par le spectateur,<br />
est évidemment stimulante et captivante.<br />
Elle participe de la réflexion plus<br />
large du film sur le pouvoir des i<strong>mag</strong>es,<br />
et a fortiori de l’i<strong>mag</strong>ination – donc, de<br />
la fiction. <strong>Le</strong>s yeux de James Stewart, ses<br />
jumelles, puis son téléobjectif, traquant<br />
le moindre détail en plans plus ou moins<br />
rapprochés sont autant de manières<br />
pour Hitchcock de substituer le regard<br />
du héros à celui du cinéaste. Au-delà<br />
de l’intrigue policière et de l’histoire<br />
d’amour, d’une efficacité redoutable,<br />
Fenêtre sur cour est une passionnante<br />
déclaration d’amour au septième art.<br />
Fenêtre sur cour ne fut pas compris tout<br />
de suite – comme la plupart des films<br />
d’Hitchcock, on le jugea trop commercial<br />
et, de fait, il remporta un beau succès<br />
aux États-Unis. Il repartit notamment<br />
bredouille (malgré quatre nominations)<br />
des Oscars 1955, qui, comble de l’affront,<br />
récompensèrent Grace Kelly pour son<br />
rôle dans l’oubliée Une fille de la province,<br />
de George Seaton. Il fallut ensuite qu’un<br />
Français, François Truffaut, réhabilite le<br />
maître dans un remarquable et fabuleux<br />
livre d’entretiens, paru en 1966, pour<br />
que la vérité éclate enfin : Hitchcock<br />
était un génie, peut-être le plus grand<br />
dans son domaine, et Fenêtre sur cour,<br />
son film préféré avec <strong>Le</strong>s Enchaînés.<br />
Son influence sur le cinéma – et sur les<br />
i<strong>mag</strong>es au sens large - est indiscutable.<br />
Elle est manifeste chez Brian De Palma<br />
qui lui rendit deux fois hom<strong>mag</strong>e.<br />
D’abord, dans Hi, mom!, où le jeune<br />
Robert De Niro observait une voisine à<br />
la jumelle, puis dans Body Double, sorte<br />
de remake dégénéré dans lequel l’érotisme<br />
larvé de Fenêtre sur cour s’incarnait<br />
véritablement à l’écran. La projection<br />
en salles, dans une remarquable version<br />
restaurée du film d’Hitchcok, sera précédée<br />
d’une présentation de l’éminent<br />
journaliste de Positif et chroniqueur de<br />
l’émission <strong>Le</strong> Cercle sur Canal+ Philippe<br />
Rouyer. Un bon moyen de devenir un<br />
très fin observateur de Fenêtre sur cour.<br />
Retrouvez la trilogie Indiana Jones, dans le cadre du rendez-vous « Il était une fois... » Indiana Jones<br />
et <strong>Le</strong>s Aventuriers de l’Arche perdue : vendredi 2 juin à 20 h ; Indiana Jones et <strong>Le</strong> Temple maudit :<br />
vendredi 9 juin à 20 h ; Indiana Jones et La Dernière Croisade : vendredi 16 juin à 20 h.<br />
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LES CINÉMAS GAUMONT ET PATHÉ