Production Maintenance n° 60
Quelle Maintenance pour le futur ?
Quelle Maintenance pour le futur ?
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DOSSIER SPÉCIAL 14<br />
QUELLE MAINTENANCE pour le futur ?<br />
EXCLUSIF !<br />
Les tendances<br />
économiques du marché<br />
de la maintenance<br />
industrielle<br />
<strong>Maintenance</strong> en<br />
production<br />
CFIA Rennes :<br />
l’agroalimentaire sous le<br />
signe de la qualité<br />
N° <strong>60</strong> | Janvier-février-mars 2018 | Trimestriel | 20€<br />
12 46 58 70<br />
Management<br />
Dossier GMAO :<br />
La preuve d’une bonne<br />
intégration par le retour<br />
d’expérience<br />
Prévention des<br />
risques<br />
Le point sur l’Atex et les<br />
bonnes pratiques à mettre<br />
en place
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ÉDITORIAL<br />
Industrie du futur – quel<br />
avenir pour la maintenance ?<br />
Olivier Guillon<br />
Rédacteur en chef<br />
Alors que l’industrie française est engagée dans l’usine du futur, la question<br />
est de savoir comment toutes ces technologies développées à partir des<br />
objets connectés et qui s’appuieront demain sur l’intelligence artificielle,<br />
vont impacter les métiers de la maintenance industrielle. Car si de nombreuses<br />
innovations voient le jour, stimulées notamment par l’essor d’un certain nombre<br />
de start-up, celles-ci ne concernent la maintenance que dans l’idée… de ne plus<br />
faire de maintenance ! Car surveiller au plus près les machines, ce n’est pas, à<br />
proprement parlé, faire de la maintenance. On surveille en permanence l’état<br />
de santé de l’équipement tout en suivant en temps réel le process afin de mieux<br />
orienter le préventif et atteindre<br />
le stade de la maintenance prévisionnelle.<br />
« Force est de constater que la maintenance<br />
industrielle bénéficie encore de bien peu<br />
d’innovation »<br />
Cette entrée de plain pied dans<br />
l’industrie 4.0 est positive, tant<br />
pour la production que la maintenance<br />
car celle-ci se recentre sur des tâches plus complexes. Mais quid des<br />
nouvelles technologies pour améliorer ces interventions, tant en préventif qu’en<br />
curatif ? Outre l’évolution importante des outils GMAO, force est de constater<br />
que la maintenance industrielle bénéficie de bien peu d’innovation. Pourtant,<br />
des champs sont à explorer, en particulier dans la gestion de l’obsolescence des<br />
pièces, l’automatisation de certaines tâches, la prévention des risques ou encore<br />
la transmission des savoirs. Là, nous pourrons enfin dire que la maintenance<br />
est entrée dans une ère nouvelle.<br />
Olivier Guillon<br />
/@productionmaint<br />
ÉDITEUR<br />
MRJ Informatique<br />
22 Boulevard Gambetta<br />
92130 Issy-les-Moulineaux<br />
Tel : 01 84 19 38 10<br />
Fax : 01 34 29 61 02<br />
www.production-maintenance.com<br />
/<strong>Production</strong><strong>Maintenance</strong><br />
/@productionmaint<br />
Direction :<br />
Michaël Lévy<br />
Directeur de publication :<br />
Jérémie Roboh<br />
Rédacteur en chef :<br />
Olivier Guillon<br />
COMMERCIALISATION<br />
Publicité :<br />
Sonia Cheniti<br />
s.cheniti@mrj-corp.fr<br />
Diffusion et Abonnements :<br />
vad.mrj-presse.fr<br />
Prix au numéro :<br />
25 €<br />
Abonnement 1 an :<br />
85 € / 4 numéros<br />
Étranger :<br />
100 €<br />
Règlement par chèque<br />
bancaire à l’ordre de MRJ<br />
RÉALISATION<br />
Conception graphique :<br />
Eden Studio<br />
Maquette, Impression :<br />
Pauker Holding Kft.<br />
Baross utca 11-15.<br />
H -1047 Budapest - Hongrie<br />
N°ISSN :<br />
1632 - 4153<br />
Commission paritaire :<br />
0 414 T 83 214<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Périodicité : Trimestrielle<br />
Numéro : <strong>60</strong><br />
Date : Janvier-février-mars 2018<br />
RÉDACTION<br />
Comité de rédaction :<br />
Nello Comelli (Afim) Olivier Guillon<br />
Karim Kalfane (Afim) Michel Martin<br />
(Afim) Claude Pichot (Afim)<br />
Ont collaboré à ce numéro<br />
Charles Chaussonnier (Etic<br />
Telecom), Jean-Jacques Enrich<br />
(Valouy Conseil), Christian Flachard<br />
(Creativ’IT), Jean-Paul Souris (JPS<br />
Consultants)<br />
Membre du réseau REPM-EMPN<br />
CRÉDITS<br />
Photo de couverture :<br />
chombosan<br />
Photo :<br />
iStocks<br />
Toute reproduction, totale ou<br />
partielle, est soumise à l’accord<br />
préalable de la société MRJ.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I1
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SOMMAIRE<br />
TECHNOLOGIES : Quelle maintenance<br />
16<br />
pour le futur ?<br />
DOSSIER<br />
16 La maintenance à l’heure de l’industrie 4.0<br />
22 La maintenance 4.0 – voire 5.0 – et ses incidences<br />
30 Le M.E.S., une clef de réussite – aussi – pour la maintenance<br />
34 Hutchinson fiabilise ses processus de production avec le M.E.S.<br />
38 La cybersécurité, condition sine qua non pour réussir sa démarche 4.0<br />
40 La télémaintenance, un élément devenu incontournable<br />
44 Des réponses aux besoins de l’industrie 4.0<br />
Actualités<br />
6 Global Industrie ouvre en grand les<br />
portes de l’industrie du futur<br />
6 Corim Solutions maintient sa<br />
croissance en 2017<br />
6 Nouveau contrat de services pour<br />
Safran Nacelles auprès de Kuwait<br />
Airways<br />
6 Viega obtient l’homologation<br />
du CSTB pour son système<br />
Smartpress<br />
8 Le Sepem Industries pose ses<br />
valises à Grenoble<br />
8 KLM UK Engineering et Finnair<br />
signent un contrat de maintenance<br />
en ligne<br />
8 L’Académie NSK accueille le<br />
module de formation LAS-Set<br />
8 Fluke lance de nouvelles caméras<br />
infrarouges<br />
8 Norelem élargit fortement sa<br />
gamme de produits<br />
10 Exclusif ! Les tendances<br />
économiques du marché de la<br />
maintenance industrielle<br />
<strong>Maintenance</strong> en<br />
production<br />
46 L’industrie agroalimentaire plus<br />
que jamais sous le signe de la<br />
qualité<br />
48 M.E.S., GMAO, GPAO… Quelles<br />
avancées pour la maintenance<br />
dans l’agroalimentaire ?<br />
50 Le M.E.S., une aubaine pour le<br />
secteur agroalimentaire ?<br />
52 Le M.E.S., un outil clef pour<br />
monter en gamme sur le marché<br />
du « petfood »<br />
56 Focus sur les nouveautés dans le<br />
domaine de l’agroalimentaire<br />
Management<br />
58 Apave équipe un grand<br />
prestataire de maintenance de sa<br />
solution Mainta<br />
<strong>60</strong> La GMAO Altair Enterprise<br />
organise la maintenance des<br />
entrepôts et magasins de Nocibé<br />
61 Luzeal fait appel à Dimo Maint MX<br />
pour une gestion multisite de sa<br />
maintenance<br />
64 Optimiser la stratégie de<br />
maintenance d’un groupe<br />
agroalimentaire grâce à la<br />
GMAO<br />
Prévention des<br />
risques<br />
70 Un point sur l’Atex et les bonnes<br />
pratiques à mettre en place<br />
73 Chaufferies : dangers gaz !<br />
75 La prévention Atex passe avant<br />
tout par une bonne analyse des<br />
risques<br />
76 Focus sur quelques technologies<br />
appliquées à l’Atex<br />
Actualités<br />
79 Agenda<br />
80 Index<br />
80 Liste des entreprises citées et<br />
des annonceurs<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I3
TECHNOLOGIES<br />
Dossier : Quelle maintenance<br />
pour le futur ? p.16 à 45<br />
(©I-Care<br />
Alors que le plus vaste salon industriel français – Global<br />
Industrie – ouvre ses portes à Paris-Nord Villepinte, la<br />
rédaction du magazine <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> a choisi de<br />
revenir sur l’impact de l’Industrie du futur sur les métiers<br />
de la maintenance. Car si les nouvelles technologies<br />
issues d’Internet et des objets connectés (IoT) améliorent<br />
considérablement certaines tâches, elles restent encore<br />
souvent trop éloignées des problèmes du terrain.<br />
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
Spécial CFIA : optimiser la<br />
maintenance pour améliorer<br />
la qualité p.46 à 57<br />
Photo : iStock<br />
À l’heure où un nouveau scandale vient entacher l’image de<br />
la filière agroalimentaire, le salon leader dans le domaine, le<br />
CFIA de Rennes, aura pour priorité de montrer une nouvelle<br />
fois que les niveaux de traçabilité et de qualité, de l’extraction<br />
de la matière première à la livraison du produit transformé,<br />
n’ont jamais été aussi élevés.<br />
MANAGEMENT<br />
Dossier GMAO : la preuve par<br />
le retour d’expérience p.58 à 69<br />
©Mobility Work<br />
On parle d’industrie du futur et d’objets connectés, mais<br />
il est une technologie qui existe depuis déjà plus d’une<br />
trentaine d’années et qui n’a cessé d’évoluer pour devenir<br />
une composante naturelle et à part entière de l’industrie 4.0.<br />
La GMAO poursuit ses développements et prend de nouvelles<br />
formes : gestion multisite, outils de mobilité, intégration avec<br />
les systèmes de l’entreprise… Plusieurs industriels nous font<br />
part dans ce dossier spécial de leur expérience.<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
Le point sur l’Atex et les<br />
bonnes pratiques à mettre en<br />
place p.70 à 77<br />
©Schmersal<br />
Les atmosphères explosibles et autres environnements<br />
hautement à risque sont au cœur des débats lorsqu’un<br />
drame humain surgit. Dans ce focus consacré aux zones<br />
Atex, la rédaction vient rappeler quelles normes encadrent ce<br />
domaine et quelles bonnes pratiques les industriels doivent<br />
mettre en œuvre afin de limiter au maximum les risques.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I5
ACTUALITÉS<br />
EN BREF<br />
Corim Solutions maintient<br />
sa croissance en 2017<br />
L’éditeur de GMAO a confirmé<br />
l’an dernier sa croissance,<br />
notamment avec la signature<br />
de deux nouveaux clients dans<br />
le pilotage de leur maintenance<br />
: Gazechim, spécialisé dans le<br />
conditionnement et la distribution<br />
de gaz, fluides frigorigènes<br />
et de matériaux composites, et<br />
Dauphinoise Thomson, un équipementier<br />
automobile spécialisé<br />
dans les thermostats. Les<br />
deux entreprises industrielles<br />
rejoignent les 18 000 utilisateurs<br />
Corim Progress.<br />
ÉVÉNEMENT<br />
Global Industrie ouvre en grand<br />
les portes de l’industrie du futur<br />
Nouveau contrat de services<br />
pour Safran Nacelles auprès<br />
de Kuwait Airways<br />
Safran Nacelles a été sélectionné<br />
par Kuwait Airways<br />
afin d’assurer les services de<br />
maintenance non planifiée<br />
et de gestion des actifs pour<br />
les inverseurs de poussée de<br />
la flotte d’Airbus A330 de la<br />
compagnie aérienne, propulsés<br />
par des moteurs Rolls-Royce<br />
Trent 700. Ce contrat sera mis<br />
en œuvre par le réseau mondial<br />
de Safran Nacelles dédié à la<br />
maintenance, à la réparation et<br />
à l’entretien.<br />
Viega obtient l’homologation<br />
du CSTB pour son système<br />
Smartpress<br />
Viega vient d’obtenir l’avis<br />
technique du CSTB pour son<br />
système de tuyauterie multicouche<br />
Smartpress destiné aux<br />
installations de chauffage et<br />
d’eau sanitaire. Les raccords à<br />
sertir de cette gamme, en inox<br />
ou en bronze, sont dépourvus<br />
de joints toriques d’étanchéité,<br />
ce qui dispense des tâches<br />
fastidieuses de calibrage et<br />
d’ébavurage du tube.<br />
On y est ! Après de multiples<br />
mises au point et quelques<br />
rebondissements, le salon<br />
Global Industrie va ouvrir ses<br />
portes le 27 mars prochain, et ce jusqu’au<br />
30 mars. En réunissant les salons Smart<br />
Industries (dont ce sera la troisième<br />
édition), Midest et Tolexpo autour d’Industrie<br />
Paris, véritable moteur de l’événement,<br />
Global Industrie ne cache pas<br />
ses ambitions : devenir un grand rendezvous<br />
européen de l’industrie. Surfant sur<br />
la reprise économique à la fois en France<br />
et en Europe (notamment), mais aussi sur<br />
les effets d’une France devenue un peu plus<br />
attractive, le salon entend bien réunir en<br />
un même lieu (sur près de 100 000 m2 tout<br />
de même et à travers cinq halls sur lesquels<br />
exposeront 2 500 exposants), les acteurs<br />
de la production, de la sous-traitance, de<br />
la tôlerie et de la maintenance industrielle,<br />
le tout sous une même ambition : ouvrir<br />
en grand les portes de l’industrie du futur !<br />
AVEC L’AFIM, LA MAINTENANCE<br />
S’INSTALLE AU CŒUR DE GLOBAL<br />
INDUSTRIE<br />
Partenaire historique du salon <strong>Maintenance</strong><br />
Expo, l’Afim, association professionnelle<br />
de la maintenance, a choisi de<br />
s’engager aux côtés des organisateurs du<br />
salon Global Industrie. À cette occasion,<br />
l’association contribuera à valoriser l’expertise<br />
maintenance et promouvoir les<br />
métiers et la filière de formation de la<br />
<strong>Maintenance</strong> à travers notamment de<br />
multiples initiatives. Tout d’abord, le<br />
village de la <strong>Maintenance</strong> ; cet espace<br />
regroupera, autour de l’Afim, une sélection<br />
d’exposants offreurs de solutions informatiques<br />
et notamment de GMAO, des<br />
fabricants de produits et matériels pour<br />
la maintenance, des sociétés de conseil et<br />
missions d’expertise, etc. Deuxième initiative,<br />
l’organisation d’un Forum international<br />
de la <strong>Maintenance</strong>, en accès libre<br />
et gratuit, et dont le programme (détaillé<br />
en page 16) entend proposer à l’ensemble<br />
des visiteurs du salon d’assister à des interventions<br />
d’experts autour de thématiques<br />
qui impactent ou transforment la maintenance.<br />
Enfin, une animation dédiée à<br />
la formation et à l’évolution des métiers<br />
techniques se déroulera sur l’espace Global<br />
Campus sur du salon. L’Afim y présentera<br />
les filières de formation ainsi que la 11e<br />
édition du Trophée Frontinus, un projet<br />
« école-industrie » destiné à faire découvrir<br />
aux collégiens les métiers et les formations<br />
en maintenance.<br />
Olivier Guillon<br />
EN SAVOIR PLUS > global-industrie.com<br />
6 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
LE CHOIX DES<br />
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ACTUALITÉS<br />
EN BREF<br />
L’Académie NSK accueille<br />
le module de formation<br />
LAS-Set<br />
Un nouveau module de formation<br />
AIP+ a été ajouté sur le site<br />
de NSK Academy : l’outil LAS-<br />
Set d’alignement laser pour<br />
arbres. Tous les cours techniques<br />
spécifiquement développés<br />
décrivent le meilleur moyen<br />
d’utiliser la gamme innovante<br />
d’outils de maintenance et de<br />
service qui font partie intégrante<br />
du Programme de valeur<br />
ajoutée AIP+. Chaque cours<br />
technique explique la marche à<br />
suivre pour réaliser et préserver<br />
le fonctionnement rentable<br />
des machines.<br />
Fluke lance de nouvelles<br />
caméras infrarouges<br />
Les solutions Ti450 et Ti480<br />
PRO de Fluke permettent de<br />
capter et d´afficher de plus<br />
petits écarts de température<br />
pour une visualisation et un<br />
diagnostic plus faciles des<br />
problèmes. Ces améliorations<br />
qui permettent aux techniciens,<br />
aux ingénieurs et aux électriciens<br />
d´identifier rapidement<br />
la cause première des problèmes.<br />
Norelem élargit fortement<br />
sa gamme de produits<br />
Avec un nouvel élargissement<br />
de gamme de près de 3 500<br />
nouveaux éléments de liaison<br />
et pièces DIN, Norelem veille<br />
à ce que l’élément normalisé<br />
adapté soit disponible<br />
pour chaque application dans<br />
la construction. Sa gamme<br />
complète compte ainsi désormais<br />
près de 38 000 articles<br />
toujours prêts à être expédiés.<br />
Parmi ces nouveaux produits<br />
se trouvent notamment des<br />
graisseurs et des bouchons<br />
filetés standard.<br />
ÉVÉNEMENT<br />
Le Sepem Industries pose ses<br />
valises à Grenoble<br />
Pour cette première édition, qui<br />
se déroulera du 27 au 29 mars<br />
prochain à Grenoble – Parc<br />
Alexpo, les organisateurs ne font<br />
pas les choses à moitié : avec près de 700<br />
exposants spécialisés dans la production<br />
et la maintenance industrielle, Grenoble<br />
s’inscrit d’ores et déjà comme l’une des<br />
plus importantes éditions des Sepem. Et<br />
pour cause, Rhône-Alpes-Auvergne figure<br />
comme la première région industrielle<br />
de France. Pas moins de huit navettes<br />
gratuites rejoindront le salon à partir des<br />
principaux bassins industriels environnement,<br />
allant de St-Étienne et Valence à<br />
Cluses et la Vallée d’Oyonnax sans oublier<br />
naturellement Lyon St-Priest.<br />
SUCCÈS DES CONFÉRENCES<br />
MAINTENANCE ET SÉCURITÉ SUR<br />
L’ÉDITION ROUENNAISE<br />
Pour la première fois, le salon accueillait<br />
deux cycles de conférences, l’un portant<br />
RENDEZ-VOUS<br />
La filiale d’AFI KLM E&M est<br />
heureuse d’annoncer la signature<br />
d’un accord avec Finnair<br />
pour des prestations de maintenance<br />
en ligne. Paris, Amstelveen,<br />
Norwich, 09 janvier 2018 – Comptant<br />
parmi les leader européens sur le marché<br />
des jets régionaux et avions monocouloir,<br />
et disposant d’une expertise internationalement<br />
reconnue sur les familles<br />
Boeing 737, Embraer 170/190, BAe146/<br />
Avro RJ, Fokker 70/100 et Airbus A320,<br />
KLM UK Engineering est heureux de<br />
confirmer son contrat avec Finnair. KLM<br />
UK Engineering soutiendra les flottes<br />
Embraer E190 et Airbus A320 de Finnair<br />
Salle comble pour les conférences sur la<br />
maintenance<br />
(organisé par le CNPP) sur la sécurité,<br />
l’autre sur la maintenance industrielle. Le<br />
succès du salon s’est fortement ressenti sur<br />
les conférences qui ont rivalisé d’auditoires<br />
aussi nombreux qu’intéressés, aux questions<br />
souvent très techniques et non moins<br />
dépourvues d’intérêt quant à de potentiels<br />
collaborations à venir.<br />
Olivier Guillon<br />
EN SAVOIR PLUS ><br />
grenoble.sepem-industries.com<br />
KLM UK Engineering et Finnair signent<br />
un contrat de maintenance en ligne<br />
avec des services de maintenance en ligne<br />
à Edimbourg à partir du début de l’année<br />
2018. Ian Bartholomew, Directeur<br />
Business Development & Sales : « KLM<br />
UK Engineering Limited soutiendra les<br />
avions Embraer et A320 de Finnair depuis<br />
notre station de maintenance en ligne<br />
établie à Edimbourg. Basés à Edimbourg<br />
depuis plus de 20 ans, nous sommes ravis<br />
que Finnair fasse partie de notre clientèle<br />
grandissante, et nous attendons avec<br />
impatience de développer nos relations de<br />
travail ». •<br />
EN SAVOIR PLUS ><br />
www.afiklmem.com<br />
8 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
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Le logiciel collecte les données en temps réel auprès des<br />
équipements et des hommes et dématérialise les documents de<br />
l’atelier. Ainsi, votre personnel de production est libéré des tâches<br />
administratives (deux heures par jour) et peut se consacrer aux<br />
projets d’amélioration de la productivité.
ACTUALITÉS<br />
MARCHÉ<br />
Observatoire Réseau maintenance :<br />
tendances économiques du marché de la<br />
maintenance industrielle<br />
L’équipe de l’Observatoire Réseau<br />
maintenance, spécialisée dans le<br />
marché de la maintenance industrielle<br />
depuis 1988, réalise chaque année<br />
une enquête de conjoncture auprès<br />
des donneurs d’ordres industriels<br />
afin d’avoir une vision précise<br />
de l’évolution des dépenses de<br />
maintenance et des budgets de<br />
sous-traitance qui en résultent. Le<br />
résultat de ces travaux est mis en<br />
perspective avec les prévisions macroéconomiques<br />
et sectorielles réalisées<br />
par Pair-Conseil et Valouy Conseil.<br />
Le contexte mondial est très bien orienté grâce aux politiques<br />
monétaires très expansionniste. Le rebond des prix du pétrole<br />
permet aux pays producteurs de conforter leurs sorties de<br />
récessions. Le rythme de croissance d’une économie Chinoise<br />
en transition reste ferme bien que moins dynamique que dans les années<br />
2000. Enfin la croissance nord-américaine est solide, d’autant plus que<br />
Donald Trump souhaite mettre en place des baisses d’impôt massives<br />
qui vont stimuler une économie déjà<br />
proche du plein emploi.<br />
Une reprise européenne qui<br />
s’affermit, dans un contexte<br />
mondial plus porteur<br />
Dans ce contexte, l’économie européenne<br />
est dans une très bonne dynamique<br />
conjoncturelle et sa reprise se consolide. Initiée par une reprise<br />
de la consommation des ménages, la reprise de l’activité a été confortée<br />
en 2017 par l’accélération du commerce mondial et intra-eu-<br />
Évolution des taux d’utilisation des capacités de production suivant les activités de l’industrie manufacturière<br />
10 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
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« xxxx. »
ACTUALITÉS<br />
ropéen. Le redressement des carnets de<br />
commandes, couplé à des conditions de<br />
financement très favorables, a permis le<br />
décollage tant attendu de l’investissement<br />
des entreprises. L’amélioration du marché<br />
du travail est générale en zone euro. L’accélération<br />
de la croissance de l’activité<br />
(vers des rythmes inconnus depuis 2007<br />
!) et donc des rentrées fiscales permet aux<br />
niveaux de dettes publiques exprimées<br />
en % du PIB de légèrement baisser, à très<br />
hauts niveaux toutefois (87,4% du PIB).<br />
Trois nuages sont toutefois à surveiller :<br />
les modalités du Brexit, la diffusion de la<br />
hausse des taux d’intérêt mondiaux initiée<br />
aux USA et l’appréciation du taux de change<br />
de l’euro. Il est probable que la sortie de la<br />
politique monétaire exceptionnelle de la<br />
Banque centrale européenne (BCE) se fera<br />
prudemment et à pas comptés.<br />
L’économie française verrait sa reprise se<br />
conforter, dans un contexte européen enfin<br />
dynamique. Le chômage reculerait et l’inflation<br />
sous-jacente (hors énergie entre<br />
autres) se redresserait modestement. L’impulsion<br />
de politique budgétaire serait légèrement<br />
négative en 2018. L’investissement<br />
des entreprises confirmerait sa reprise en<br />
cours avec des taux d’utilisation des capacités<br />
installées en hausse, tandis que l’investissement<br />
immobilier est dans une phase<br />
porteuse après des années de crise. Reste<br />
les difficultés de compétitivité de l’économie<br />
française, qui se traduisent par un déficit<br />
du commerce extérieur important qui<br />
se creuse à nouveau. De plus le marché du<br />
travail se tends (malgré un taux de chômage<br />
toujours élevé bien qu’en reflux) avec des<br />
difficultés de recrutement notamment dans<br />
l’industrie. Au final si l’économie française<br />
devrait confirmer sa reprise cyclique en<br />
cours sur des rythmes proches de 2,0% elle<br />
ne devrait plus accélérer en 2018.<br />
Depuis 2016, la production<br />
industrielle a continué à<br />
progresser à un rythme<br />
modéré, ses perspectives ont<br />
été mieux orientées pour 2017<br />
et restent favorables en 2018.<br />
En 2016 la production industrielle en<br />
volume a marqué une croissance modérée<br />
à +0,4% comparé à l’année précédente. La<br />
croissance a été dynamique dans le secteur<br />
de la construction de matériels de transports<br />
(construction navale : +6,1%, automobile<br />
: +4,6%, construction aéronautique<br />
: +3,7%) et dans une moindre mesure dans<br />
le secteur de l’ameublement (+3%), les<br />
secteurs de la chimie (+2,4%), les industries<br />
mécaniques (+1,6%).<br />
En revanche, la production industrielle<br />
s’est inscrite en repli dans les secteurs<br />
des métaux (-3,1%), le raffinage (-2,5%),<br />
les industries pharmaceutiques (-2,8%),<br />
l’industrie du papier (-3,8%) et dans<br />
l’agroalimentaire (-1,3%). Ce dernier<br />
ayant pâti de fortes tensions sur les prix<br />
de production.<br />
En 2017, les taux d’utilisation des capacités<br />
de production ont continué à se<br />
redresser dans la plupart des activités<br />
industrielles laissant augurer d’une<br />
croissance de la production en volume<br />
de l’ordre de +1% avec des perspectives<br />
encore plus favorables pour 2018 avec<br />
une prévision de croissance de production<br />
industrielle de l’ordre de +1,9% pour<br />
cette période.<br />
Source : Observatoire Réseau <strong>Maintenance</strong> 2017 – Prévisions de production réalisées par Pair-Conseil<br />
– Prévisions maintenance enquête Afim – Valouy Conseil<br />
Evolution des valeurs et des grands ratios de la maintenance sur longue période<br />
Les dépenses totales de<br />
maintenance repartent<br />
à la hausse après quatre<br />
années marquées par<br />
la rationalisation,<br />
elles accompagnent<br />
l’intensification de la<br />
production industrielle.<br />
12 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
ACTUALITÉS<br />
De plus en plus de projets de<br />
recrutement dans l’activité<br />
maintenance, mais des<br />
difficultés croissantes<br />
pour recruter des profils de<br />
techniciens.<br />
Les dépenses totales de maintenance dans<br />
l’industrie ont progressé de +1,3% en 2016<br />
à 21,9 milliards d’euros. La tendance de<br />
fond reste similaire aux années précédentes,<br />
les secteurs de l’énergie (nucléaire<br />
et renouvelable uniquement) ont une<br />
contribution fortement positive à la croissance<br />
d’ensemble car ils représentent plus<br />
de 20% de la masse des dépenses totales<br />
et progressent à un rythme annuel supérieur<br />
à 3% par an.<br />
Mais pour la première fois depuis quatre<br />
ans, le rythme des dépenses totales de<br />
maintenance s’accélère également dans<br />
la plupart des activités manufacturières<br />
et ces variations reflètent assez bien les<br />
niveaux d’activités des différents secteurs.<br />
Ainsi les dépenses totales de maintenance<br />
connaissent une croissance dynamique<br />
dans le secteur de l’électronique (+5,7),<br />
la construction de matériels de transports<br />
(+3,5%), les matériaux (+3,0%) et<br />
les industries mécaniques (+2,7%).<br />
Il est toutefois important de noter que<br />
malgré cette conjoncture, la structure des<br />
dépenses de maintenance en France s’est<br />
transformé depuis 2006 comme le montre<br />
le graphique ci-après.<br />
Alors que les dépenses totales de maintenance<br />
restent relativement stables<br />
sur longue période, le poids de l’industrie<br />
lourde est passé de 25,5% en 2006 à<br />
21,7% estimés pour 2018 tandis que celui<br />
de l’industrie manufacturière passait de<br />
63,4% à 56,8%, l’ensemble représentant<br />
une contraction des dépenses de l’ordre 2<br />
milliards d’euros.<br />
Cette baisse est à mettre en relation<br />
avec deux facteurs :<br />
- Une érosion des capacités de<br />
production dans l’industrie lourde<br />
nationale (fermetures de raffineries,<br />
de papeteries, de sites divers notamment<br />
dans l’industrie des métaux) qui<br />
sont définitivement perdues pour l’activité<br />
maintenance.<br />
- Phénomène général de rationalisation<br />
des coûts fixes qui s’est opéré<br />
sur toute la période pour faire face à<br />
une longue période de sortie de crise<br />
marquée des incertitudes sur les perspectives<br />
à venir.<br />
Ce montant de dépenses a été<br />
compensé par une activité qui s’est<br />
intensifiée dans les secteurs de l’énergie<br />
avec au premier rang, l’industrie<br />
nucléaire qui démarré en 2011 son<br />
programme de grand carénage des<br />
centrales nucléaires pour prolonger<br />
leurs durées de vie.<br />
L’intensité de ce programme industriel<br />
tant par sa durée que les moyens financiers<br />
qu’il nécessite de mettre en œuvre<br />
restera un soutien important à l’activité<br />
maintenance en France notamment<br />
chez tous les sous-traitants de ce<br />
métier.<br />
La poursuite du grand carénage conjuguée<br />
à une meilleure orientation de la<br />
production industrielle manufacturière<br />
permettra à l’activité maintenance de<br />
rester dynamique au moins pour les<br />
deux prochaines années.<br />
La période actuelle marque également<br />
un point de retournement pour l’emploi<br />
en maintenance. L’intérim a été le<br />
moteur le plus dynamique avec une croissance<br />
autour de 10% par rapport l’année<br />
précédente. Mais c’est surtout les intentions<br />
d’embauches en maintenance qui<br />
marquent la rupture avec la période<br />
• L’Observatoire Réseau<br />
<strong>Maintenance</strong> de l’Afim est<br />
réalisé en partenariat<br />
avec Valouy Conseil et<br />
Pair-Conseil. Il fédère des<br />
décideurs industriels autour<br />
de la veille économique sur<br />
l’industrie et les marchés<br />
de la maintenance afin de<br />
favoriser le débat et l’échange<br />
entre professionnels acteurs<br />
de ces marchés.<br />
• Valouy Conseil est une société<br />
d’études indépendante<br />
spécialisée dans les<br />
approches économiques des<br />
secteurs industriels et des<br />
services à l’environnement.<br />
http://www.valouy.com<br />
• Pair-Conseil est une société<br />
d’études indépendante,<br />
sa vocation est d’aider les<br />
décideurs à comprendre et<br />
anticiper l’évolution de leur<br />
environnement. http://www.<br />
pair-conseil.fr<br />
• L’Afim (Association<br />
Française des Ingénieurs<br />
et responsables de<br />
maintenance) est une<br />
association loi 1901 qui fédère<br />
1 <strong>60</strong>0 adhérents appartenant<br />
à 1 100 entreprises<br />
industrielles. Elle a pour<br />
vocation la promotion et<br />
l’évolution des métiers liés<br />
à la maintenance, fonction<br />
essentielle de la performance<br />
des entreprises. http://www.<br />
afim.asso.fr<br />
14 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
ACTUALITÉS<br />
précédente, elles bondissent de +13,7%<br />
pour dépasser la barre des 9000 projets de<br />
recrutement, du jamais vu depuis la crise.<br />
Toutes les catégories d’emplois maintenance<br />
sont concernées par cette tendance,<br />
mais ce sont surtout les profils de techniciens<br />
et d’ouvriers spécialisés en mécanique<br />
qui seront plébiscités par les<br />
recruteurs.<br />
Cette situation va confronter les entreprises<br />
à une complexification des recrutements<br />
de techniciens car le marché de<br />
l’emploi de cette catégorie est particulièrement<br />
tendu.<br />
Le graphique ci-dessous, issu des données<br />
de pôle emploi » représente l’évolution du<br />
flux d’offres et de demandes d’emploi pour<br />
les grandes catégories d’emploi en maintenance.<br />
Cette mesure du marché de l’emploi<br />
montre que depuis septembre 2015, les<br />
tensions pour le recrutement de techniciens<br />
de maintenance ne cessent de s’amplifier,<br />
un point haut ayant été atteint en<br />
juin 2017. Les offres d’emplois pour cette<br />
catégorie restent supérieures à la demande.<br />
Pour les profils d’ouvriers spécialisés en<br />
maintenance, la demande d’emploi reste<br />
supérieure à l’offre, mais la période actuellement<br />
montre également un point de<br />
retournement, le flux d’offres d’emplois se<br />
faisant supérieur ce qui tend à stabiliser<br />
le nombre de demandeurs d’emplois dans<br />
cette catégorie.<br />
Source : Valouy Conseil<br />
Jean-Jacques Enrich<br />
Valouy Conseil<br />
Contact : jjenrich@valouy.com<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I15
TECHNOLOGIES<br />
La maintenance<br />
à l’heure de l’industrie 4.0<br />
À l’occasion du salon<br />
Global Industrie, et tout<br />
particulièrement de Smart<br />
Industries, qui accueillera<br />
notamment le Ville<br />
<strong>Maintenance</strong> et le Forum<br />
de la maintenance organisé<br />
par l’Afim, la rédaction de<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
a décidé de réaliser un<br />
dossier spécial consacré à<br />
la place de la maintenance<br />
dans l’industrie du futur. Au<br />
programme, des avis d’expert,<br />
des interviews et des cas<br />
pratiques issus de nombreux<br />
retours d’expérience.<br />
©Siemens<br />
Du 27 au 30 mars prochain, le parc des expositions<br />
de Paris-Nord Villepinte accueillera le plus grand<br />
salon français généraliste sous l’appellation Global<br />
Industrie. Organisé par GL Events, cet événement<br />
rassemblera plus de 2 700 exposants sur cinq halls (100 000 m2)<br />
et prévoit d’accueillir près de 50 000 visiteurs. Il réunira les salons<br />
Industrie Paris (production industrielle), Midest (sous-traitance),<br />
Tolexpo et Smart Industries ; à l’occasion de ce dernier, le magazine<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> – qui sera physiquement représenté<br />
à travers un stand – a tenu a revenir sur les technologies d’IoT<br />
et d’Internet industriel qui font qu’aujourd’hui, la maintenance<br />
plonge, à l’image de la production, dans l’ère « 4.0 ».<br />
Un dossier qui tombe à point nommé d’autant plus que le salon<br />
Smart Industries accueillera, outre les acteurs du Club M.E.S. et de<br />
Connect+Event (spécialisés notamment dans la RFID), le Village<br />
<strong>Maintenance</strong> ; situé dans le hall 3 sur le salon, il regroupera les<br />
professionnels du secteur afin de proposer tous les savoir-faire<br />
en maintenance : des nouvelles technologies aux sujets transverses.<br />
De plus, le Forum de la <strong>Maintenance</strong> portera sur l’activité<br />
<strong>Maintenance</strong> en France (données économiques et juridiques), la<br />
Sécurité (méthodes et solutions pour améliorer la sécurité des<br />
acteurs de la maintenance), la Place et les enjeux de la mainte-<br />
nance dans l’industrie du futur, l’Impact des technologies innovantes<br />
sur la maintenance ainsi qu’un Zoom sur la tribologie<br />
sans oublier l’International avec des retours d’expériences sur<br />
les bonnes pratiques maintenance.<br />
AU SOMMAIRE DE CE DOSSIER<br />
22 La maintenance 4.0 – voire 5.0 – et ses<br />
incidences<br />
30 Le M.E.S., une clef de réussite – aussi –<br />
pour la maintenance<br />
34 Hutchinson fiabilise ses processus de<br />
production avec le M.E.S.<br />
38 La cybersécurité, condition sine qua non<br />
pour réussir sa démarche 4.0<br />
40 La télémaintenance, un élément devenu<br />
incontournable<br />
44 Des réponses aux besoins de l’industrie 4.0<br />
16 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
TECHNOLOGIES<br />
OSEZ L’INDUSTRIE<br />
DU FUTUR<br />
27 – 30 MARS 2018<br />
PARIS NORD VILLEPINTE<br />
www.smart-industries.fr<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I17
TECHNOLOGIES<br />
PRENDRE LA MESURE DU « CHANTIER 4.0 »<br />
L’Industrie du Futur, initiative chère au Président de la République,<br />
nous promet monts et merveilles. Il faut avouer que<br />
la maturité de l’Internet industriel et des objets (IoT), associée<br />
à des développements logiciels de plus en plus poussés,<br />
performants et simples d’utilisation, bénéficient aujourd’hui<br />
d’un engouement sans précédent. La part des start-up portées<br />
par le label French Tech (voir notre enquête réalisée dans le<br />
précédent numéro de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong> – <strong>n°</strong>59, paru<br />
en novembre dernier), est loin d’être négligeable même si<br />
elle ne résout pas tout en raison bien souvent du manque<br />
d’expérience sur le terrain parfois épineux de la maintenance<br />
industrielle et de ses multiples contraintes et spécificités<br />
d’une entreprise à l’autre, d’une filière à une autre…<br />
Lors de la première édition des conférences de la <strong>Maintenance</strong><br />
organisées à l’occasion du Sepem Industries de Rouen,<br />
du 30 janvier au 1 er février dernier, Matthieu Jolens, fondateur<br />
de la société de conseil J.I.C., et ancien leader <strong>Maintenance</strong><br />
chez Danone, préconise avant tout de bien consolider<br />
le socle de l’entreprise. « On parle d’industrie du futur et pas<br />
assez de l’industrie du présent ; or, pour que ça fonctionne,<br />
il faut maîtriser l’ensemble du système et respecter toutes<br />
les étapes », avertit Matthieu Jolens. Et l’un des leviers de<br />
productivité, c’est précisément la gestion des stocks à travers<br />
la mise en place d’une organisation fonctionnelle de la maintenance<br />
en optimisant l’achat de biens et de services. Ne pas<br />
se précipiter, y aller pas à pas, telles sont les nombreuses<br />
recommandations à suivre pour entamer une démarche 4.0.<br />
APPRÉHENDER LE BIG DATA<br />
Le patron de Google, Eric Schmidt, a déclaré en 2010, qu’«<br />
en deux jours, l’humanité générait un volume d’informations<br />
équivalent à celui créé entre la naissance de la civilisation et<br />
le nouveau millénaire ». Cette phrase a été relevée par Luc<br />
Matthieu Jolens, lors des conférences de la <strong>Maintenance</strong><br />
du Sepem Industries, le 1er février dernier à Rouen<br />
Rio. Et le directeur Analytics au sein de la société Avanade<br />
France d’ajouter qu’en 2017, « nous recevons quotidiennement<br />
cinq fois plus d’informations qu’en 1986. Enfin, selon<br />
Wikibon, en 2020 la génération de données sera 44 fois plus<br />
grande qu’elle n’a été en 2009 ». Vu comme ça, les chiffres<br />
donnent le vertige, d’autant qu’ils traduisent la nécessité<br />
de recourir au Big Data afin de stocker et gérer autant que<br />
faire se peut cette massification de données, d’autant que<br />
s’ouvrent aujourd’hui en grand les portes de l’intelligence<br />
artificielle (AI).<br />
Or « la question du Big Data reste encore difficile à appréhender<br />
[dans la mesure où] il s’applique à toute la chaîne<br />
de valeur de l’exploitation des données : de la collecte à la<br />
sécurité, en passant par l’analyse et la stratégie globale de<br />
l’entreprise, affirme Luc Rio. Le big data est avant tout une<br />
prise de conscience du potentiel non exploré des masses de<br />
données disponibles ». Le développement de la datascience,<br />
du « machine learning » et, en parallèle, des outils analytiques<br />
avancés et prédictifs s’imposent comme étant un<br />
levier à la fois inédit et stratégique. Objectif : exploiter<br />
tout type de données pour mettre en place de nouveaux<br />
modèles d’interprétation et de prévision. C’est le cas tout<br />
particulièrement de la maintenance prévisionnelle, qui<br />
consiste à analyser les signaux de la chaîne de production<br />
pour anticiper des défaillances et changer les pièces avant<br />
que la panne ne se produise.<br />
18 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
TECHNOLOGIES<br />
DÉPANNER SANS VOYAGER<br />
Boitier d’Accès Machine RAS<br />
©SKF<br />
MAIS COMMENT TRAITER TOUTES CES DONNÉES ?<br />
Les données sont multiples et variées. Chez Rockwell Automation,<br />
concernant les moteurs, on en distingue pas moins<br />
de cinq types qui permettent aux opérateurs de prendre<br />
de meilleures décisions concernant l’exploitation d’une<br />
machine ou le contrôle d’un process, en leur donnant la<br />
La solution<br />
Vu sur le Sepem Rouen<br />
La société d’ingénierie Detim, spécialisée dans la conception<br />
et l’intégration de solutions sur des machines spéciales,<br />
vient de lancer une offre de services appelée Detim In Use.<br />
Le nouveau produit de cette jeune entreprise normande<br />
prévient l’opérateur lorsqu’apparaît le moindre souci et lui<br />
permet de réduire la voilure avant d’avertir la maintenance.<br />
« Actuellement, les entreprises sont équipées de solutions<br />
de «remote access », leur permettant de se connecter à<br />
l’équipement et d’intervenir, mais sans pour autant avoir<br />
connaissance de ce qui s’est réellement produit, explique<br />
Denis Rihal, président de Detim. Avec notre solution, un<br />
rapport de diagnostic est édité, aidant ainsi à la fois la<br />
production que la maintenance ». Officiellement lancé sur<br />
le marché à l’occasion de l’édition rouennaise du Sepem<br />
Industries qui s’est déroulée l’hiver dernier, Detim In Use est<br />
déjà en test chez un industriel de l’agroalimentaire ; celle-ci<br />
lui aurait d’ailleurs fait déjà économiser près de 150 000<br />
euros sur une seule installation. « Nous espérons connecter<br />
une cinquantaine de machines d’ici à 2019 ».<br />
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- www.fx-comunik.fr - Dec. 2017 - Document non contractuel.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I19
TECHNOLOGIES<br />
© Icare<br />
possibilité de réagir de façon proactive face aux problèmes<br />
potentiels et de résoudre plus efficacement les problèmes à<br />
l’origine d’un événement imprévu. Le premier type concerne<br />
les données dites temps réel ; « elles proviennent instantanément<br />
d’un moteur et sont utilisées par un opérateur de<br />
machine ou de process pour vérifier que la machine ou le<br />
process fonctionne corr ectement, souligne Gilles Pacaud,<br />
directeur général de Rockwell Automation France. Ces<br />
données sont lues rapidement, à 20-1 000 ms, dans l’automate<br />
et affichées sur un terminal d’interface homme-machine<br />
(IHM) et/ou un système d’acquisition et de contrôle<br />
des données (Scada) ».<br />
Si la plupart des utilisateurs souhaitent afficher sur leur<br />
écran le courant efficace de chaque moteur, il existe toutefois<br />
deux paramètres temps réel qui fournissent à l’opérateur<br />
des informations bien plus utiles - il s’agit du pourcentage<br />
d’utilisation de la capacité thermique (%TCU) et du<br />
pourcentage du courant pleine charge (%FLA). Le premier<br />
indique le niveau thermique du moteur ; l’équipement de<br />
commande du moteur se déclenche en cas de surcharge<br />
thermique, lorsque cette valeur est égale à 100 %. Une alerte<br />
peut être affichée sur l’IHM lorsque le %TCU est supérieur<br />
à 90 % pour avertir l’opérateur que le moteur commence à<br />
chauffer. Le second – %FLA – indique la part du courant<br />
consommé par le moteur par rapport à son intensité nominale.<br />
Dans l’idéal, cette valeur ne doit pas dépasser 100%.<br />
Si c’est le cas, une alerte peut être affichée sur l’IHM pour<br />
faire savoir à l’opérateur que le moteur consomme plus de<br />
courant qu’il ne devrait.<br />
Le dirigeant français distingue d’autres types de données,<br />
comme les données projetées, celles devant être affichées<br />
à la demande sur l’IHM. Le temps avant déclenchement<br />
et le temps avant réinitialisation sont deux paramètres<br />
courants. Autre type, les données opérationnelles ; il s’agit<br />
d’informations destinées au personnel de maintenance,<br />
lesquelles doivent également apparaître à la demande sur<br />
l’IHM. « Les paramètres tels que le nombre d’heures de fonctionnement<br />
et le nombre de démarrages peuvent jouer le rôle<br />
de voyant de ‘’vidange d’huile moteur‘’ sur un véhicule. Lorsqu’un<br />
nombre déterminé d’heures de fonctionnement ou de<br />
démarrages est dépassé, une information peut apparaître à<br />
l’écran pour prévenir l’équipe de maintenance de procéder à<br />
l’entretien courant ».<br />
Enfin, viennent les données historiques : « ces informations<br />
devraient être recueillies toutes les 15 à <strong>60</strong> minutes dans une<br />
base de données d’historique, et visualisées via un graphique<br />
20 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
TECHNOLOGIES<br />
de tendances, précise Gilles Pacaud.<br />
Le courant de défaut à la terre,<br />
la tension et le courant efficaces<br />
doivent être examinés toutes les<br />
semaines pour voir si ces paramètres<br />
de régime permanent ont subi des<br />
modifications d’ampleur significative.<br />
Ces informations permettent<br />
d’anticiper d’éventuels problèmes<br />
de moteur à venir ». Quant aux<br />
données énergétiques, ces informations<br />
devraient être recueillies<br />
toutes les 15 minutes dans une base<br />
de données d’historique, et consultées<br />
via des graphiques à barres et<br />
des graphiques de tendances. Elles<br />
devraient être examinées tous les<br />
mois pour déterminer les moments<br />
et les raisons des pics de demande<br />
et identifier les possibilités d’économies<br />
d’énergie pendant les périodes<br />
hors production.<br />
Olivier Guillon<br />
Cotral, la start-up du moment<br />
Cotral Communication, start-up du Laboratoire Cotral (numéro un mondial de la<br />
conception et de la fabrication de protections auditives sur-mesure), présent sur<br />
l’Eureka Park du CES 2018 avec la région Normandie, a fait sensation à Las Vegas en<br />
présentant Bionear, son concept de protection auditive du futur. Ce dispositif intraauriculaire<br />
connecté et sur mesure permet de communiquer en milieu bruyant,<br />
de piloter des objets connectés à la voix, tout en protégeant efficacement contre<br />
les nuisances sonores et les dangers qu’elles représentent. Ne plus choisir entre<br />
protection et communication, une approche qui a su convaincre dans les allées du CES.<br />
En effet, Bionear permet à l’opérateur de rester concentré tout en étant alerté en cas de<br />
danger ou de besoin d’assistance, mais aussi de collecter des données qui alimenteront<br />
le Big Data de l’entreprise, afin d’assister par la suite, et de façon plus efficace, chaque<br />
opérateur dans ses actions complexes.<br />
Parmi les technologie les plus remarquées, la captation de la voix à l’intérieur du<br />
conduit auditif, et donc à l’abri du bruit. Cette technologie sera intégrée dans un<br />
produit commercialisé dès 2019. Ce dernier, connecté à un smartphone, un téléphone<br />
DECT ou un talkie-walkie sera donc le premier à permettre une communication à<br />
distance audible et compréhensible en milieu bruyant. Par ailleurs, le système intègre<br />
également une protection adaptative : un micro à l’extérieur de la protection analyse en<br />
permanence le son environnant. Le système Bionear restitue alors le son dans l’oreille<br />
du porteur et l’attenue à partir d’un niveau sonore prédéfini et permet même de bloquer<br />
totalement le son entrant en cas de pic sonore élevé. Bionear promet également<br />
d’embarquer des capteurs divers : cellule inertielle, puce GPS, capteurs physiologiques.<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I21
TECHNOLOGIES<br />
ANALYSE<br />
La maintenance 4.0 – voire 5.0 – et ses<br />
incidences<br />
Fondateur de la société<br />
S.Consultants, Jean-Paul<br />
Souris revient sur la notion<br />
de « <strong>Maintenance</strong> 4.0 », voire<br />
« 5.0 ». Il dépiaute, analyse<br />
et redéfinit des termes<br />
trop souvent galvaudés et<br />
pourtant si riches de sens,<br />
pour en fournir une synthèse<br />
et nous livrer de précieuses<br />
recommandations.<br />
Jean-Paul Souris<br />
Les mots clés de la maintenance 4.0 sont les capteurs, les moniteurs, le<br />
Big data, l’Analyse des corrélations, l’entropie, l’IA (intelligence artificielle),<br />
les marqueurs de défaillances, les signatures, l’apprentissage,<br />
la bidirectionnalité… Ouf !! et tout ça pour transformer la maintenance<br />
préventive traditionnelle en maintenance proactive 1 .<br />
Mais on oublie que la maintenance ne se résume pas à exploiter des datas pour<br />
faire son travail, car les capteurs ne surveillent que des évolutions de paramètres<br />
physiques. Mais les capteurs ne gèrent pas les événements brutaux, non<br />
prévus, ce qu’on appelle les « pannes » non liées à des phénomènes physiques<br />
pouvant être surveillés et expliqués très souvent par des antécédents que<br />
les capteurs ne peuvent pas connaitre… Seule l’intelligence naturelle, via le<br />
raisonnement rationnel des techniciens, est capable de trouver les causes de<br />
pannes, d’identifier les causes premières, qui sont généralement toutes des<br />
erreurs humaines… Un rappel, pour fiabiliser les équipements, il faut agir<br />
sur les causes premières et non les causes de pannes.<br />
POURQUOI LA MAINTENANCE 4.0 ?<br />
Selon mon principe récurrent, déduit d’une longue expérience en maintenance,<br />
que « moins on touche aux machines et mieux on se porte », il faut<br />
donc réduire les actions de Correctif et de Préventif en fréquences et en durées.<br />
On réduit le correctif en :<br />
1. Intégrant des aides au diagnostic lors de la conception des équipements<br />
avec des logiciels d’IA et les réseaux « bayésiens » 2<br />
2. Formant les Techniciens de <strong>Maintenance</strong> au Dépannage Rationnel (Maxdiag<br />
3 )<br />
3. Invitant les Opérateurs de production à participer au premier niveau du<br />
processus de diagnostic avec (Maxopera 4 )<br />
On réduit le préventif en :<br />
1. Faisant évoluer le Préventif Prévisionnel vers le proactif. Ce qui change<br />
profondément, c’est l’automatisation de la détection<br />
2. Formant les ingénieurs méthodes à l’Analyse et à la Fiabilisation, en exploitant<br />
les résultats de l’instrumentation des équipements (Maxfiab 5 )<br />
Expert <strong>Maintenance</strong> et instructeur<br />
Maxer et Master Black Belt Lean<br />
6 Sigma, Jean-Paul Souris est le<br />
fondateur de la société S.Consultants<br />
1 À ne pas confondre avec le prédictif inventé par les fournisseurs de solutions<br />
d’analyses de vibration<br />
2 Proposé par la société Bayesia (www.bayesia.com)<br />
3 Méthode de la formation Maxer sur le raisonnement<br />
4 Module de la formation Maxer pour les opérateurs<br />
5 Module de la formation Maxer sur l’analyse et la fiabilisation<br />
22 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I23
TECHNOLOGIES<br />
POURQUOI MAINTENANT ?<br />
On a parlé il y a quelques années de l’industrie 4.0 qui est<br />
née de l’automatisation, la robotisation, la cobotique 6 , en<br />
conséquence de quoi la maintenance doit s’adapter car les<br />
évolutions de la technologie des capteurs et l’intelligence artificielle<br />
le permettent.<br />
Aujourd’hui, on instrumentalise les équipements pour surveiller<br />
les évolutions de phénomènes physiques, en plus des<br />
capteurs qui sont là pour les faire seulement fonctionner.<br />
Que s’est-il passé depuis le début des années 70 dans le domaine<br />
de la maintenance ?<br />
• L’apparition des premières GMAO, des vraies !<br />
• La disponibilité des premiers appareils de CND 7 de plus<br />
en plus petits, performants, mais encore considérés par<br />
certains comme des moyens sur étagère qu’on utilise de<br />
temps de temps<br />
• L’utilisation des méthodes d’organisation venant du Japon,<br />
comme la TPM, dont on ne retient parfois que le<br />
premier niveau de maintenance et les 5S, et que l’on retrouve<br />
également dans les outils du Lean<br />
• L’apparition de solutions informatiques reposant sur des<br />
bases de données relationnelles pour faire des analyses<br />
fonctionnelles, des Amdec Moyens 8 , de la comptabilisation<br />
du REX (retour d’expérience 9 )<br />
Et maintenant tout dialogue avec tout !! (IoT 10 ), on en a<br />
l’exemple avec nos objets du quotidien, montres, domotique,<br />
automobile, etc. On pourrait avoir plusieurs regrets, liés aux<br />
manques d’idées, de curiosité, de recherche d’innovation des<br />
responsables de maintenance :<br />
--<br />
Au stade de la conception, on utilise peu les Amdec<br />
Moyens, et quand c’est le cas, avec de outils bureautiques<br />
du type Excel, ce qui bien sûr il ne faut pas faire...<br />
--<br />
Peu connaissent les solutions d’aide au diagnostic en<br />
phase de conception (les constructeurs non plus d’ailleurs…)<br />
--<br />
On utilise « bêtement » les outils en provenance de la<br />
qualité comme Ishikawa, les 5P, les A3, QRQC, qui ne<br />
sont pas adaptés à résoudre des problèmes complexes de<br />
maintenance, alors qu’il existe une méthode française<br />
beaucoup plus efficace !<br />
--<br />
On ne peut que regretter que le Lean 6 Sigma, ait été<br />
ignoré royalement par la maintenance qui n’a pas compris<br />
que la variabilité existe partout, et en particulier<br />
dans ses propres processus… Et quand on parle de<br />
moyennes, de ratios (MTBF, MTBF), cela ne représente<br />
rien sans qu’on les accompagne de leurs écarts types, ce<br />
qui est rarement le cas. Combien y a-t-il de Green ou de<br />
Black Belts en <strong>Maintenance</strong> ?<br />
MÉTHODES ET OUTILS DE LA MAINTENANCE 4.0<br />
Les solutions Méthodologiques et Outils suivants sont utiles<br />
pour réussir une mise en œuvre d’une politique de <strong>Maintenance</strong><br />
4.0, mais pas forcément tous indispensables. Ils se<br />
positionnent dans les étapes du cycle de vie d’un bien d’équipement<br />
:<br />
• En premier on va réaliser des Amdec moyens pour rechercher<br />
les modes de défaillances afin d’identifier les<br />
capteurs utiles à mettre en place un plan de surveillance<br />
• En second on peut utiliser des solutions basées sur l’utilisation<br />
de l’intelligence artificielle pour concevoir un<br />
diagnostic au stade de la conception avec un apprentissage<br />
continue au fur et à mesure de l’utilisation.<br />
• La fiabilisation permet de concevoir une base de données<br />
de retour d’expérience sur l’analyse des causes premières<br />
des évènements transcrites en données structurées<br />
exploitables (diagdef 11 )<br />
• Le retour d’expérience d’experts réalisé par des solutions<br />
sur la capitalisation de la connaissance comme par<br />
exemple les solutions d’Ardans 12 .<br />
>> La modélisation<br />
Par rapport à la conception d’un Plan de <strong>Maintenance</strong> traditionnel,<br />
les Résultats des Amdec moyens (malheureusement<br />
souvent très mal réalisés, par manque d’analyse fonctionnelle<br />
préalable et de manque de culture de la fiabilité par ceux qui<br />
y participent), doivent être différents en finalité.<br />
11 Logiciel de conception du défaillogramme et de constitution<br />
d’une base de données de REX<br />
12 Capitalisation de la connaissance avec le logiciel<br />
Knowledge Maker.<br />
6 Robotique collaborative, exosquelettes pour les opérateurs<br />
7 Thermographie IR, analyse des lubrifiants, ultrasons pour<br />
les fuites et mesures d’épaisseurs, etc.<br />
8 Comme le logiciel de SkillSoftware<br />
9 Comme le logiciel Diagdef (élaboration des défaillogrammes<br />
de la méthode Maxer)<br />
10 Internet of Things (Internet des objets)<br />
24 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
TECHNOLOGIES<br />
La conception d’un plan de maintenance 4.0 sera d’une autre<br />
nature. Il faut donc faire évoluer ces méthodes un peu dépassées<br />
dans ce cadre.<br />
Seules les applications basées sur des bases de données relationnelles<br />
(comme SkillSoftware) seront utiles. Terminé !<br />
les Amdec sur Excel, où tout le monde donne son avis sur le<br />
vocabulaire et c’est rarement exploitable.<br />
Les méthodes doivent donc évoluer, du stade de la conception<br />
au stade de l’exploitation, avec une cohérence dans le<br />
vocabulaire utilisé, car en fait il devrait être le même !<br />
>> Identification des capteurs et de leurs positionnements<br />
Une fois les modes de défaillances identifiés, il restera à<br />
identifier les capteurs à installer, les emplacements et ainsi<br />
que les paramètres de surveillance des signaux qu’ils<br />
délivrent. Il ne faut pas oublier que les capteurs, où remontent<br />
informations déjà disponibles pour faire fonctionner<br />
les équipements, peuvent être utilisés dans un<br />
premier temps pour initier une maintenance 4.0 ; mais<br />
ils ont leurs limites, car ils ne sont pas bidirectionnels.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I25
TECHNOLOGIES<br />
tions, chocs de défauts de roulement en gs/e, déplacements,<br />
accélérations, échauffements, etc.).<br />
>> Élaboration du plan de maintenance proactif et de la<br />
conception d’une base de données de retour d’expérience.<br />
Il restera aux responsables maintenance de faire évoluer ce<br />
qui leur restera de leur préventif, plutôt proactif désormais.<br />
Ci-dessous un exemple simplifié de recherche de capteurs<br />
basé sur les fondamentaux des Amdec moyens mais dont les<br />
résultats n’ont plus la même forme, la cotation de la fréquence<br />
ne sert plus à rien, puisque la détection est permanente. La<br />
méthode Micmap permet à partir d’une base de données de<br />
tous les systèmes d’entrainement possibles, d’identifier les capteurs<br />
utiles à mettre en œuvre pour la surveillance en continue<br />
des phénomènes physiques caractérisant les modes de défaillances<br />
des objets à surveiller et leurs emplacements adaptés.<br />
Cela est de la compétence des Ingénieurs qui connaissent les<br />
capteurs et ce qu’ils sont capables de surveiller comme phénomènes<br />
physiques dans les tolérances requises ou normalisées.<br />
Depuis peu, des capteurs de toutes natures sont apparus,<br />
miniaturisés grâce aux nanotechnologies, permettant de surveiller<br />
pratiquement tous les phénomènes physiques possibles<br />
et surtout communicants par des réseaux dédiés (radiofréquences,<br />
Wi-fi, filaires). Ces capteurs délivrent des informations<br />
en temps réel, concentrées, analysées, corrélées et enregistrés<br />
dans le Big Data et interactifs en communications.<br />
Les systèmes d’entrainements en rotation sont particulièrement<br />
bien adaptés pour la surveillance par des capteurs ?<br />
Elle existe dans le logiciel Diagdef 13 des bases de données<br />
utilisables sous la forme du couplage objets/défauts. Une bibliothèque<br />
des outils de CND 14 et capteurs et les défaillances<br />
qu’ils peuvent surveiller est donc utile pour compléter la<br />
base d’analyse.<br />
Une fois les capteurs installés dans une phase de surveillance,<br />
une analyse par l’entropie permettra d’identifier si tous les<br />
capteurs identifiés sont nécessaires à conserver pour éviter<br />
la redondance inutile, où seulement certains d’entre eux. En<br />
résumé, il est possible d’identifier les points de mesure pour<br />
surveiller les phénomènes physiques (vitesses vibratoires en<br />
basses et hautes en mm/s, fréquences d’engrainement, vibra-<br />
13 Logiciel de conception des défaillogrammes de la méthode<br />
Maxer<br />
14 Contrôles non destructifs<br />
L’APPROCHE SYSTÉMIQUE DE S CONSULTANTS, LA<br />
MAINTENANCE 5.0<br />
L’approche systémique consiste à boucler le processus en réalisant<br />
des corrélations entre les paramètres de sortie du « produit<br />
» et les constituants qui les produisent. Selon un adage<br />
bien connu, « un processus non bouclé ne sert à rien. » Mais<br />
dans la maintenance 5.0, on risque de bousculer un certain<br />
nombre de principes et d’idées reçues... Qu’est-ce qu’un processus<br />
bouclé. C’est l’application des principes d’asservissement<br />
de la cybernétique 15 . La maintenance 5.0 consiste donc<br />
à prendre en compte la corrélation qui peut exister entre la<br />
non-qualité des produits finis et les dysfonctionnements de<br />
la chaine cinématique de production. Bien entendu, la définition<br />
du « Produit » peut être matérielle physique ou fluide<br />
(électricité, hydraulique, pneumatique).<br />
Remarque : la maintenance 5.0 se résume à la mise en place<br />
de capteurs et à leur utilisation par des solutions informatiques<br />
innovantes, mais ne prend pas en compte la vision<br />
systémique16. Donc la maintenance 5.0 est la vision systémique<br />
par la prise en compte des corrélations entre les informations<br />
recueillies de part et d’autre. J’ai personnellement<br />
identifié des acteurs innovants comme Monixo dans l’expertise<br />
de la surveillance des phénomènes physiques anormaux,<br />
et Qualisteo dans le domaine de la maîtrise énergétique de<br />
l’électricité. Les synergies sont évidentes, voir très innovantes<br />
comme le montre le schéma ci-dessous :<br />
15 NB : Ma formation initiale est un diplôme de cybernéticien<br />
!<br />
16 Pour ceux qui n’ont pas encore lu l’ouvrage Le macroscope<br />
de Joël de Rosnay, il est encore temps…<br />
Un exemple<br />
d’intégration de capteurs<br />
proposé par Monixo<br />
26 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
TECHNOLOGIES<br />
Dans le domaine de la production du produit « électricité »,<br />
il existe la norme EN501<strong>60</strong> qui identifie les non-conformités.<br />
Comme une non-conformité est produite – souvent – par<br />
celui qui la génère, il semble logique de faire des corrélations<br />
entre les deux systèmes d’information.<br />
INCIDENCE SUR LES ORGANISATIONS ET LES<br />
MÉTHODES<br />
>> Sur les organisations<br />
Est-ce que les responsables de maintenance ont modifié<br />
leurs politiques, leurs organisations, demandé des forma-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I27
TECHNOLOGIES<br />
tions sur la fiabilité, et les associations<br />
de maintenance ont-elles fait leur travail<br />
de veille technologique ? Vu l’état<br />
des mieux, il semblerait que non. En<br />
ce qui concerne les techniciens d’intervention,<br />
ils doivent porter une attention<br />
particulière à ces capteurs qui sont censé<br />
les aider, en les protégeant de mauvais<br />
gestes et en soignant leur maintenabilité.<br />
L’efficacité de la maintenance<br />
4.0 est indépendante des organisations<br />
à condition que les processus soient décrits<br />
et maîtrisés.<br />
>> Sur les méthodes et la formation<br />
On voit déjà que les normes de maintenance<br />
commencent à être dépassées<br />
car le préventif classique normalisé est<br />
déjà obsolète, dépassé dans sa structure<br />
actuelle et doit changer de forme et intégrer<br />
un vrai vocabulaire commun de<br />
la conception à l’exploitation, car tout le<br />
monde mélange allègrement le prédictif<br />
et le proactif... Le service méthodes<br />
doit évoluer vers de l’analyse un peu<br />
plus scientifique car l’instrumentation<br />
des équipements tire la fonction vers<br />
le haut. Cela nécessite de l‘acquisition<br />
de formations dans le domaine de la<br />
connaissance technologique des capteurs,<br />
l’analyse des résultats, voir des<br />
statistiques descriptives.<br />
L’incidence de la maintenance 4.0 devrait<br />
être prise en compte par les éditeurs<br />
de GMAO, pour intégrer dans<br />
leurs équipes de développeurs des experts<br />
maintenance et des fiabilistes, car<br />
dans l’état actuel elles ne sont pas que<br />
des outils d’enregistrement de l’expérience<br />
du passé et peu exploitables pour<br />
fiabiliser.<br />
Avec la <strong>Maintenance</strong> 4.0, on va passer<br />
de la GMAO à la MIAO 17 , mais il y aura<br />
toujours des limites, par exemple, la<br />
maintenance conditionnelle déclenchée<br />
sur des unités d’usage (volumes, quantités<br />
produites, compteurs) ne prend pas<br />
en compte les conditions d’utilisation<br />
et de la variabilité des paramètres de<br />
17 <strong>Maintenance</strong> intelligemment assistée<br />
par ordinateur<br />
fonctionnement, mais également celles<br />
des matières premières à transformer.<br />
L’analyse humaine sera toujours nécessaire<br />
à terme pour identifier les causes<br />
premières, qui se répartissent globalement<br />
dans les familles suivantes :<br />
QUELLES CONCLUSIONS EN<br />
TIRER ?<br />
Si l’intelligence artificielle est utilisée<br />
pour le traitement de l’information, il<br />
restera toujours l’intelligence naturelle<br />
basée sur le raisonnement pour identifier<br />
les causes premières, car le Big<br />
Data ne sait pas concevoir des chaines<br />
causales, comme le fait efficacement et<br />
informatiquement le défaillogramme<br />
de la méthode Maxer et son application<br />
informatique Diagdef. En résumé la<br />
maintenance 4.0 peut s’imager avec la<br />
comparaison suivante :<br />
• Une montre mécanique donne<br />
l’heure, sans plus<br />
• Une montre connectée avec des<br />
capteurs multiples en contact avec<br />
le corps humain munie des capteurs<br />
inertiels, de localisation intégrée,<br />
permet de prendre des décisions<br />
sur son état physique.<br />
Mais il faut une interprétation humaine<br />
de l’état physique, pour trouver<br />
les causes premières. On pourrait oser<br />
une comparaison entre le diagnostic<br />
des machines, et le corps humain. En<br />
situation de « panne » on cherche où est<br />
le flux est interrompu dans la machine<br />
(électrique, hydraulique, pneumatique,<br />
gaz, cinématique, informatique, etc.).<br />
Dans le cas du corps humain, on identifie<br />
les méridiens qui sont intéressés<br />
par le symptôme évoqué par le patient<br />
et on agit sur les « tsubos » avec des aiguilles<br />
pour l’acuponcture et avec les<br />
doigts ou des moxa (crayons à température<br />
élevée).<br />
La maintenance 4.0 nous entraine à<br />
dépoussiérer nos vieilles méthodes et<br />
en concevoir d’autres liés aux améliorations<br />
technologiques et revenir aux<br />
fondamentaux de la culture fiabiliste<br />
opérationnelle, et ce dans tous les domaines,<br />
de l’Éducation nationale, de la<br />
formation continue avec une réactivité<br />
autant rapide que les évolutions technologiques.<br />
Mais la cerise sur le gâteau, c’est<br />
l’incidence de la <strong>Maintenance</strong> 4.0 sur la<br />
réduction des primes d’assurances sur la<br />
valeur du patrimoine industriel. En effet,<br />
les grandes entreprises payent des primes<br />
d’assurances pour les casses, incendies,<br />
potentiels, sous condition qu’elles respectent<br />
les recommandations de révisions<br />
préconisées par les constructeurs.<br />
Or ces recommandations sont parfois<br />
excessives par rapport aux besoins. Et<br />
comme dit l’adage, « moins on touche<br />
aux machines, et mieux on se porte » ;<br />
s’il arrive parfois des effets pervers, c’est<br />
que l’intervention programmée génère<br />
des problèmes lors des remontages, entrainant<br />
d’autres problèmes, dont des<br />
pertes d’exploitation car les délais ne<br />
sont pas respectés et donc des conflits<br />
qui se traite au juridique, et parfois avec<br />
le constructeur lui-même ! La solution<br />
c’est d’instrumenter les machines pour<br />
surveiller les lois de dégradation et n’intervenir<br />
qu’avant l’incident majeur et<br />
dans ce cas le risque étant réduit, les sociétés<br />
d’Assurance peuvent réduire leurs<br />
primes d’assurance. Et la maintenance<br />
4.0 devient rentable, ce qui incite à s’investir<br />
dans ce domaine. À suivre…<br />
Jean-Paul Souris<br />
jps@sigmaxer.fr<br />
www.sigmaxer.fr<br />
28 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I29
TECHNOLOGIES<br />
ENTRETIEN<br />
Le M.E.S., une clef de réussite – aussi –<br />
pour la maintenance<br />
Ordinal Software surfe sur la vague de l’industrie 4.0. Il faut dire que le logiciel intégré et<br />
modulaire Coox – le produit phare de ce concepteur et éditeur de logiciels de M.E.S. et Scada<br />
– couvre toutes les fonctions M.E.S. et supervision d’un système de contrôle et de pilotage<br />
industriel. Une solution née du savoir-faire de l’entreprise dirigée par Philippe Allot, PDG, qui<br />
nous donne son point du vue sur le marché et l’apport du M.E.S. pour les industriels et les<br />
professionnels de la maintenance.<br />
Philippe Allot<br />
Philippe Allot dirige la société Ordinal<br />
Software, spécialisée dans l’édition de<br />
logiciels de M.E.S.<br />
À QUELS SECTEURS APPARTIENNENT VOS CLIENTS ET À QUELLES<br />
PROBLÉMATIQUES SONT-ILS CONFRONTÉS EN MATIÈRE DE SUIVI<br />
ET D’ORGANISATION DE LEUR PRODUCTION ?<br />
Nos clients appartiennent à tous les secteurs de l’industrie. Nous sommes<br />
particulièrement présents dans l’agroalimentaire, mais aussi dans la pharmacie<br />
et les cosmétiques, dans les plastiques et caoutchoucs et dans l’ensemble<br />
des industries manufacturières.<br />
PLUS GLOBALEMENT, COMMENT A ÉVOLUÉ LA PRODUCTION CES<br />
DERNIÈRES ANNÉES ? À QUELS DÉFIS DOIT-ELLE FAIRE FACE ?<br />
La production doit être de plus en plus flexible. Quels que soient les domaines,<br />
on parle de plus en plus de production personnalisée de masse, c’est-à-dire<br />
qu’il faut être capable d’avoir les cadences et les coûts qui caractérisent plutôt<br />
les grandes séries, avec une très grande variété de produits finis possibles.<br />
Cela suppose une très grande flexibilité de l’outil de production et de manière<br />
générale une forte agilité des entreprises.<br />
QUELLES NOUVELLES TECHNOLOGIES SONT VENUES SE GREFFER<br />
À LA PRODUCTION ? EN QUOI ONT-ELLES PERMIS D’AUGMENTER<br />
LES PERFORMANCES MAIS AUSSI, PARALLÈLEMENT, ONT-ELLES<br />
COMPLEXIFIÉ LES PROCESSUS ?<br />
Dans chaque domaine, des technologies sont apparues qui se sont greffées<br />
à la production : nouvelles technologies de fabrication, emploi d’additifs,<br />
nouvelles technologies de conditionnement et d’emballage, etc. Dans tous<br />
les domaines, des technologies d’identification des produits (codes à barre,<br />
datamatrix, RFID, etc.) ont également fait leur apparition. Certaines technologies<br />
ont permis d’augmenter les cadences, d’autres de mieux adapter<br />
les produits à leur marché. Les technologies d’identification, pour leur part,<br />
peuvent aider à augmenter la productivité en automatisant les opérations<br />
en fonction des produits, en évitant les erreurs et elles permettent bien sûr<br />
d’améliorer la traçabilité.<br />
30 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
TECHNOLOGIES<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I31
TECHNOLOGIES<br />
Ordre de fabrication géré par<br />
Coox dans le secteur agroalimentaire<br />
De manière générale, presque toutes les technologies introduites<br />
augmentent le nombre des étapes de la production,<br />
soit par elles-mêmes, soit parce qu’elles permettent la fabrication<br />
de produits plus sophistiqués, d’où une complexité<br />
plus grande pour les opérateurs de production, mais aussi<br />
pour les techniciens de maintenance.<br />
AU NIVEAU DES PROFESSIONNELS DE LA MAINTE-<br />
NANCE, EN QUOI ET COMMENT CES TECHNOLOGIES<br />
IMPACTENT-ELLES LEURS MÉTIERS ?<br />
Un plus grand nombre d’opérations et des machines plus<br />
complexes impactent bien sûr le métier de la maintenance,<br />
dont la technicité doit également augmenter. Cette complexité<br />
des machines et de l’outil de production est liée en<br />
partie à des produits de plus en plus sophistiqués ; c’est le<br />
cas par exemple, dans le domaine de l’agroalimentaire, des<br />
yaourts qui, il y a vingt ou trente ans, possédaient moins<br />
d’additifs, de compléments ou de vitamines. Dans le secteur<br />
manufacturier, la personnalisation de masse des produits<br />
a également complexifié la conception, l’utilisation<br />
et donc la maintenance des machines. La maintenance est<br />
donc confrontée à la création de nouvelles tâches, comme<br />
la métrologie ou liées à la réglementation et l’entretien de<br />
capteurs ainsi qu’à l’arrivée des robots et de la cobotique. Le<br />
technicien de maintenance va devoir apprendre à travailler<br />
avec eux.<br />
EN QUOI LE M.E.S. PEUT-IL LES AIDER ?<br />
Le M.E.S. peut les aider de multiples façons. En entretenant<br />
des compteurs de fonctionnement des équipements, il<br />
pourra alerter les équipes de maintenance à l’approche du<br />
temps moyen de bon fonctionnement (ou MTBF - Mean<br />
Time Between Failure) des équipements, et rationaliser les<br />
interventions de maintenance préventive. Mieux encore, le<br />
MES pourra entretenir la valeur réelle de cet indicateur, et la<br />
comparer aux indications du constructeur. Un autre indicateur<br />
pouvant être entretenu par le M.E.S., le MTTR (Mean<br />
Time To Repair), permettra de planifier au mieux la durée<br />
des interventions.<br />
Lors d’une intervention de maintenance, le M.E.S. fournira<br />
également à l’opérateur de maintenance l’ensemble des éléments<br />
techniques (documents PDF, photos, vidéos) concernant<br />
l’équipement à réparer par accès à la base documentaire<br />
de l’installation. S’il s’agit d’une maintenance curative, le<br />
système pourra également fournir des éléments sur la cause<br />
probable de la panne, ou les circonstances l’ayant entraînée.<br />
32 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
TECHNOLOGIES<br />
Mieux encore, si l’intervention de maintenance est assez<br />
complexe, le M.E.S. pourra indiquer pas à pas à l’opérateur<br />
les opérations à réaliser, en lui associant les informations nécessaires<br />
et en en traçant le déroulement.<br />
Le M.E.S. pourra aussi dialoguer directement avec un outil<br />
dédié de GMAO ou avec l’ERP pour la consultation et<br />
la mise à jour du stocks de pièces détachées lors d’une intervention,<br />
le déclenchement d’une commande si le seuil de<br />
réapprovisionnement est atteint, etc. Ce faisant, le système<br />
donnera la possibilité de supprimer bon nombre d’éditions et<br />
de saisies papier (édition d’ordres de travaux, description des<br />
opérations effectuées, acquit et validation des intervenants et<br />
responsables, etc.).<br />
COMMENT BIEN UTILISER CES SOLUTIONS POUR EN<br />
TIRER LE MEILLEUR PROFIT ? À L’INVERSE, QUELLES<br />
SONT LES ERREURS À NE PAS COMMETTRE ?<br />
Pour tirer le meilleur profit d’une solution de M.E.S. au niveau<br />
de la maintenance, il faut l’intégrer pleinement au niveau<br />
opérationnel, de manière à ce que le travail des équipes<br />
de maintenance se déroule de manière fluide et vienne enrichir<br />
les informations du système MES, lequel aidera en retour<br />
les opérations ultérieures, tant au niveau de la maintenance<br />
préventive que de la maintenance curative. A contrario, l’erreur<br />
principale à éviter est « d’ajouter » les opérations faites<br />
au niveau du système M.E.S. à un processus existant, totalement<br />
ou partiellement conservé, faisant percevoir le système<br />
comme une lourdeur supplémentaire, voire un espion, plutôt<br />
que comme une aide ou un guide soulageant le travail des<br />
équipes et les rendant plus performantes.<br />
Dans le même esprit, il faut rappeler que le M.E.S. a la capacité<br />
d’organiser les activités les unes par rapport aux autres<br />
et d’agir vis à vis d’elles comme un système d’information. Il<br />
est à ce titre bénéfique de « décloisonner » les activités, telles<br />
que la production et la maintenance, en informant en temps<br />
réel chacune d’elles de l’évolution des autres activités. Cette<br />
réflexion va un peu à l’encontre de l’idée assez répandue de<br />
la mise en œuvre d’un M.E.S. fonction par fonction. L’implantation<br />
fonction par fonction est une bonne idée du point<br />
de vue de la vérification de l’adéquation de chaque fonction<br />
aux besoins réels (encore que cela soit moins nécessaire pour<br />
des besoins « standard »), mais il est certain que le bénéfice<br />
maximal du système M.E.S. ne sera atteint que lorsque toutes<br />
les fonctions utiles seront implémentés. Mieux vaut donc ne<br />
pas trop tarder…<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I33
TECHNOLOGIES<br />
TÉMOIGNAGE<br />
Hutchinson fiabilise ses processus de<br />
production avec le M.E.S.<br />
ERP Manager au sein<br />
d’Hutchinson Excellence<br />
System, spécialiste mondial<br />
des solutions caoutchouc et<br />
thermoplastiques, Stéphane<br />
Chabaille nous fait part<br />
de son expérience et de<br />
l’utilisation d’une solution de<br />
M.E.S. de l’éditeur Alpha-3i<br />
déployée à la fois sur les sites<br />
d’Amiens (Somme) et de Lodz<br />
en Pologne. Cet objectif de<br />
fiabilisation des processus<br />
s’inscrit au cœur de la<br />
démarche d’amélioration<br />
continue de l’entreprise.<br />
Cimag Prod<br />
«<br />
Depuis quatre ans, nous opérons une véritable démarche<br />
d’amélioration continue avec une volonté forte de fiabiliser<br />
nos processus de production, tant pour nos clients que<br />
pour nos collaborateurs ». C’est par ces mots que Stéphane<br />
Chabaille, responsable de l’ERP de Hutchinson Excellence System<br />
en France, explique pour quelles raisons le groupe a décidé il y a<br />
quelques années d’adopter une solution M.E.S. (Manufacturing<br />
Execution System). Le leader mondial des solutions caoutchouc<br />
et thermoplastiques élastomères pour les marchés aéronautiques,<br />
automobiles et industriels, a en effet déployé une solution M.E.S.<br />
à la fois sur le site d’Amiens en France et sur celui de Lodz en<br />
Pologne, visant à rendre la production plus fiable et plus performante.<br />
« Jusqu’à aujourd’hui, pour ordonnancer notre fabrication,<br />
nous planifions en capacité infinie dans l’ERP avec une distribution<br />
des OF papiers dans l’atelier, se souvient Stéphane<br />
Chabaille. Puis nous faisions une saisie des quantités fabriquées<br />
par terminaux code-barres. Nous travaillions en flux<br />
poussés, ce qui ne nous permettait pas de garantir des délais<br />
ables à nos clients. Le suivi de notre production n’était donc<br />
pas optimal. C’est pourquoi nous avons décidé de mettre en<br />
place un outil de M.E.S. dans l’atelier pour améliorer l’ordonnancement<br />
de notre production. »<br />
LA TRANSPOSITION DU TABLEAU BLANC EN UNE<br />
SOLUTION NUMÉRIQUE<br />
« Nous avions une idée très claire de ce que nous souhaitions.<br />
La planification de notre production devait être schématisée<br />
par un séquenceur de production. Nous voulions développer<br />
ce processus en un séquenceur synchrone numérique. Nous<br />
avions donc besoin d’une solution très visuelle ».<br />
Le manager de l’ERP indique avoir « benchmarké » trois ou<br />
quatre sociétés différentes. Au vu des différentes propositions,<br />
Hutchinson en a retenu deux, dont Alpha-3i, qui était<br />
déjà référencée au sein du groupe. La réactivité de l’éditeur<br />
semble avoir fait pencher la balance. En effet, la société a<br />
été la première à répondre et à présenter un logiciel correspondant<br />
à aux attentes de l’entreprise.<br />
34 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
TECHNOLOGIES<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I35
TECHNOLOGIES<br />
« Des bénéfices pour nos<br />
clients, mais pas seulement... »<br />
Verbatim – Stéphane Chabaille, ERP Manager chez Hutchinson<br />
Excellence System<br />
« Nous travaillons depuis quinze mois sur ce projet et la solution<br />
est déployée à 90% sur note site français et à 50% en Pologne.<br />
Cependant, nous pouvons déjà constater de nombreux bénéfices.<br />
En effet, nous travaillons maintenant en flux tirés. Nous sommes<br />
capables d’identifier les problèmes plus rapidement, et ainsi<br />
apporter les solutions nécessaires. De plus, nous avons gagné<br />
en fiabilité aux yeux de nos clients grâce au respect des OTD (On<br />
Time Delivery) ; leur confiance est donc accrue. Au delà des faits,<br />
nous bénéficions d’une meilleure image car nous avons instauré<br />
le management visuel dans nos ateliers, un effort largement<br />
salué par nos clients. Mais ce n’est pas tout ! En interne, les<br />
processus de production sont nettement améliorés et l’atelier<br />
a été remanié pour que tout le monde puisse avoir accès aux<br />
écrans d’affichage. Au final, cela apporte plus de confort et<br />
de souplesse au quotidien. Par la suite, nous souhaitons faire<br />
disparaître totalement notre ERP de l’atelier de production. Pour<br />
cela, nous allons implémenter la traçabilité de notre production<br />
dans notre outil M.E.S. afin que toute la fabrication soit gérée par<br />
la solution Cimag <strong>Production</strong>. »<br />
L’OBJECTIF : PLACER L’HUMAIN AU CŒUR DE<br />
LA DÉMARCHE<br />
« Au delà d’une solution M.E.S., c’est une véritable<br />
démarche de management visuel que nous avons<br />
initiée, déclare Stéphane Chabaille avec enthousiasme.<br />
L’outil nous alerte visuellement quant à la<br />
capacité de production et facilite la circulation des<br />
informations au sein de l’usine. Ainsi, les problèmes<br />
sont facilement identifiables et nous pouvons les<br />
résoudre facilement. »<br />
Cimag Prod<br />
36 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
TECHNOLOGIES<br />
L’outil propose en effet trois niveaux visuels. Au<br />
premier niveau, les opérateurs ont une vision<br />
claire du séquencement des ordres de fabrication<br />
(OF), des messages et des anomalies. Au second<br />
niveau, les chefs d’atelier ont une vue instantanée<br />
des OF en cours et des problèmes identifiés. Enfin,<br />
le dernier niveau permet de compiler toutes les<br />
données de chaque unité autonome de production<br />
(UAP) et ainsi d’avoir une vision globale de<br />
la production. « En parallèle, nous avons également<br />
mis en place le logiciel Cimag Présence, nous<br />
permettant de faciliter la gestion des plannings des<br />
collaborateurs. Ainsi, nous pouvons ordonnancer<br />
la production en fonction des effectifs présents et<br />
planifier notre activité en conséquence. »<br />
Cimag Prod<br />
3 questions à Pierre Bornand, dirigeant d’Alpha-3i<br />
Qu’est-ce qui incite aujourd’hui<br />
les industriels à fiabiliser leur<br />
production ?<br />
Beaucoup d’industriels<br />
aujourd’hui subissent des<br />
contraintes fortes et multiples :<br />
sur les coûts évidemment par<br />
une compétition mondialisée,<br />
mais aussi sur les délais et<br />
la qualité par leur client, sur<br />
la maîtrise du procédé et<br />
son suivi par les contraintes<br />
réglementaires... La combinaison de ses contraintes<br />
pousse les usines à fiabiliser au maximum leur production<br />
tout en augmentant leur flexibilité. Cette nécessité de<br />
fiabilisation impacte les outils de production mais aussi<br />
les personnes. L’industrie 4.0 met le numérique au centre<br />
de ces transformations. Les nouvelles technologies<br />
représentent un vecteur puissant de support et d’aide<br />
pour accompagner les entreprises dans ces évolutions. À<br />
la croisée des systèmes (entre l’ERP dans les « bureaux »<br />
et les automates sur les lignes de production) et des<br />
équipes (entre l’encadrement et les opérateurs), le MES<br />
est au centre de la démarche de digitalisation des usines.<br />
Quels avantages apporte le M.E.S. pour les responsables<br />
et les techniciens de maintenance ? En quoi change-t-il<br />
leur métier ?<br />
Avec son positionnement au cœur de l’usine, au plus<br />
proche des opérations, le M.E.S. se présente comme un<br />
outil stratégique de collecte d’informations en temps<br />
réel. Sa capacité à alerter le plus rapidement possible<br />
la maintenance en cas d’aléas permet de raccourcir les<br />
délais de prise en charge. Les informations captées par<br />
les liaisons automatiques sur les moyens de production et<br />
complétées par l’opérateur permettent de contextualiser<br />
rapidement le problème rencontré. Le système M.E.S.<br />
permet également de suivre l’activité des techniciens lors<br />
des interventions et ainsi de construire les indicateurs<br />
nécessaires au responsable de maintenance : MTTR,<br />
MTBF… En automatisant la prise d’information et le suivi<br />
de la production, le système permet également de prévoir<br />
les actions préventives afin de les planifier et de s’assurer<br />
de leur bonne exécution.<br />
On parle de plus en plus de remettre l’homme au cœur<br />
de l’usine. Est-ce un effet de mode ou une réelle prise de<br />
conscience ?<br />
C’est une réalité qui ne s’explique pas que par des<br />
valeurs humanistes. Le mythe de l’usine complètement<br />
automatisée et autonome (dans laquelle on livre des<br />
matières premières d’un côté et qui sort des produits<br />
finis de l’autre à destination du client) n’est pas une<br />
réalité, au contraire. Dans de nombreuses industries,<br />
les productions sont plus personnalisées, les ordres de<br />
fabrication sont plus courts, les lignes de production sont<br />
moins spécialisées… Bref, on recherche beaucoup plus<br />
de flexibilité et d’agilité. L’opérateur retrouve toute sa<br />
place dans cette démarche. De plus, dans bon nombre<br />
de secteurs très porteurs comme l’aéronautique par<br />
exemple, la production reste essentiellement manuelle. Le<br />
numérique apporte un support essentiel à l’opérateur dans<br />
son travail notamment en lui amenant la bonne information<br />
au bon moment : les modes opératoires papier ont été<br />
remplacés par des documents numériques. Aujourd’hui,<br />
ils sont découpés, scénarisés et séquencés pour faciliter le<br />
déroulement du travail réel. Les images et séquences vidéo<br />
viennent compléter utilement les consignes. La réalité<br />
augmentée permet même de « superposer » les consignes<br />
techniques sur le poste de travail.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I37
TECHNOLOGIES<br />
AVIS D’EXPERT<br />
La cybersécurité, condition sine qua non<br />
pour réussir sa démarche 4.0<br />
La croissance sans précédent connue par les technologies IP a touché le monde industriel qui,<br />
peu à peu, a fait évoluer ses processus en intégrant le standard IP. La convergence du monde<br />
de l’industrie et du monde du numérique est désormais admise et fait peu à peu émerger<br />
un nouveau concept : « l’industrie 4.0 ». Il s’agit pour l’essentiel d’organiser différemment<br />
les moyens de production en utilisant les nouvelles technologies issues du numérique. La<br />
finalité est bien sûr d’améliorer les services industriels rendus tout en générant des gains de<br />
productivité, mais aussi en prenant en considération la question cruciale de la cybersécurité.<br />
Charles<br />
Chaussonnier<br />
Charles Chaussonnier est le directeur<br />
général d’Etic Telecom, une société<br />
créée en 1985 à Meylan, dans l’Isère, et<br />
spécialisée dans le MtoM<br />
La télémaintenance de machines est<br />
une des composantes du concept<br />
large de l’industrie 4.0. Il s’agit de<br />
rendre possible l’intervention à<br />
distance sur une machine (mise à jour<br />
des logiciels, paramétrage,<br />
monitoring,<br />
maintenance)<br />
à l’initiative du fabricant<br />
de la machine<br />
ou du responsable de<br />
l’unité autonome de<br />
production exploitant<br />
un parc de machines.<br />
Au départ, toute<br />
installation nouvelle<br />
L’accélération du<br />
développement de<br />
l’industrie 4.0 présuppose<br />
la prise en compte des<br />
questions de cyber sécurité<br />
par les industriels et leur<br />
acceptation par les usines<br />
dans une usine est jugée intrusive. Son<br />
arrivée remet en cause les processus<br />
déjà en place. Mais quand il s’agit<br />
en plus d’une installation télécom,<br />
l’usine se pose légitimement la question<br />
de la sécurité<br />
des infrastructures<br />
existantes et du<br />
maintien de la confidentialité<br />
des informations<br />
échangées.<br />
Ne fait-on pas entrer<br />
un antique cheval de<br />
Troie dans l’usine en<br />
installant un boitier<br />
télécom destiné à la<br />
38 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
TECHNOLOGIES<br />
prise en main à distance d’une<br />
machine ?<br />
Cette question centrale liée<br />
à la cyber-sécurité est sans<br />
doute encore un frein à l’adoption<br />
massive par les usines et<br />
les fabricants de machines de<br />
solutions de télémaintenance.<br />
Un peu plus de 10% seulement<br />
des fabricants de machines<br />
proposent aujourd’hui une<br />
telle solution aux usines. Et leur<br />
implémentation en première<br />
monte est loin d’être la règle.<br />
Pour autant, le bénéfice d’une<br />
prise en main à distance sur une<br />
machine ne fait aucun doute. La<br />
télémaintenance économise les<br />
frais de transport, permet une<br />
Pour qu’elles soient<br />
acceptées, les solutions de<br />
télémaintenance doivent<br />
être à la fois comprises et<br />
rassurantes<br />
intervention en temps réel et en 24/7 ainsi<br />
que la mise en place de nouveaux services<br />
de maintenance préventive. On peut donc<br />
penser que l’accélération du développement<br />
de l’industrie 4.0 présuppose la prise<br />
en compte des questions de cyber sécurité<br />
par les industriels et leur acceptation<br />
par les usines.<br />
SÉCURISER AU MAXIMUM LES<br />
ÉCHANGES<br />
Depuis 1985, Etic Telecom conçoit et<br />
commercialise des solutions industrielles<br />
destinées à interconnecter des machines<br />
entre elles. Le virage des technologies IP a<br />
bien évidemment été pris et Etic Telecom<br />
offre depuis plus de dix ans une solution<br />
de télémaintenance de machines appelée<br />
M2Me (Machine To Me). Depuis son<br />
terminal (PC principalement mais aussi<br />
Tablet PC ou smartphone), l’opérateur<br />
de maintenance intervient sur un automate<br />
ou un écran comme si son PC était<br />
localement relié à l’automate ou à l’écran<br />
par un simple cordon<br />
Ethernet.<br />
Cette solution M2Me<br />
(Cf. figure 1) s’appuie<br />
sur l’installation d’un<br />
boîtier d’accès machine<br />
(routeur/firewall industriel<br />
appelé RAS) devant<br />
être connecté au réseau<br />
LAN machine et ayant<br />
par ailleurs la capacité de<br />
se connecter à un Cloud<br />
exploité par Etic Telecom.<br />
Ce Cloud a pour unique<br />
fonction de raccorder le<br />
terminal de l’opérateur<br />
distant avec le boîtier<br />
d’accès machine afin de<br />
réaliser une connexion VPN<br />
de bout en bout. Il n’est donc pas possible<br />
d’intercepter le trafic entre l’utilisateur<br />
distant et le boîtier d’accès machine RAS.<br />
Il s’agit d’un Cloud purement Telecom ne<br />
contenant pas de données sensibles d’exploitation.<br />
Plus précisément, les mots de<br />
passe utilisateur pour accéder au RAS ne<br />
sont ni connus ni stockés dans le Cloud<br />
M2Me. Lors d’une cyber-attaque, un tel<br />
Cloud ne peut en aucun cas fournir ces<br />
informations sensibles puisqu’il ne les<br />
contient pas.<br />
RAS-EW-100 sans rail<br />
Le Cloud exploité par Etic<br />
Telecom a pour unique<br />
fonction de raccorder le<br />
terminal de l’opérateur<br />
distant avec le boîtier d’accès<br />
machine RAS empêchant<br />
toute interception du trafic<br />
Le réseau LAN machine à télé-maintenir<br />
doit impérativement constituer un<br />
îlot non intrusif dans l’usine. Autrement<br />
dit, une opération de télémaintenance<br />
doit permettre d’accéder exclusivement<br />
au réseau LAN machine et en aucun cas<br />
permettre l’accès au reste de l’usine. Le<br />
boîtier d’accès machine que propose Etic<br />
Telecom interdit par construction l’accès<br />
au réseau de l’usine et permet à l’opérateur<br />
de maintenance de construire un<br />
chemin exclusivement vers le réseau LAN<br />
machine.<br />
RENDRE RASSURANTE<br />
L’INDUSTRIE 4.0<br />
Quelle que soit la solution de télémaintenance<br />
retenue, il est important que le<br />
responsable du système d’information<br />
Quelle que soit la solution<br />
de télémaintenance retenue,<br />
il est important que le<br />
responsable du système<br />
d’information de l’usine<br />
puisse garder le contrôle sur<br />
le routeur<br />
de l’usine puisse, s’il le souhaite, garder le<br />
contrôle sur le routeur qui « débarque »<br />
dans son usine. Il peut bien sûr brancher<br />
le routeur au réseau de l’usine uniquement<br />
lors de la télémaintenance ou bien imposer<br />
un routeur cellulaire ou Wi-Fi n’interférant<br />
pas avec le réseau de l’usine. Il devra<br />
aussi s’assurer que le routeur propose des<br />
règles de firewall. Ainsi, il lui sera possible de<br />
restreindre si nécessaire les droits d’accès au<br />
réseau LAN machine en fonction du profil<br />
du télé-mainteneur. L’accès au Cloud M2Me<br />
ne se fait pas nécessairement par la « Box de<br />
l’usine » mais peut se faire en cellulaire ou<br />
en utilisant le client Wi-Fi du Boitier d’Accès<br />
Machine et un smartphone utilisé ponctuellement<br />
en « partage de connexion ». D’autre<br />
part, l’usine peut décider du moment de la<br />
télémaintenance M2Me en activant le boîtier<br />
RAS pas l’envoi d’un SMS.<br />
Les solutions de télémaintenance doivent<br />
être, pour être acceptée par les usines, à la<br />
fois comprises et rassurantes. Les discussions<br />
autour de l’industrie 4.0 ont cette<br />
vertu pédagogique. Par ailleurs, l’attention<br />
apportée par les industriels Telecom aux<br />
questions de cyber-sécurité, permettra aux<br />
usines d’ouvrir de plus en plus leurs portes<br />
aux boîtiers de télémaintenance.<br />
Charles Chaussonnier<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I39
TECHNOLOGIES<br />
INTERVIEW<br />
La télémaintenance, un élément<br />
devenu incontournable<br />
©Hexa-Pac<br />
Olivier Benas, responsable<br />
commercial et marketing<br />
de la société RG2i, revient<br />
sur la télémaintenance et<br />
ses avantages multiples.<br />
Pour appuyer ses propos,<br />
un témoignage de la société<br />
Hexa-Pac.<br />
QUEL ÉTAT DES LIEUX POUVEZ-VOUS DRESSER À PROPOS DES BESOINS<br />
ACTUELS DES INDUSTRIELS EN MATIÈRE D’ACCÈS ET D’INTERVEN-<br />
TION À DISTANCE DE LEURS OUTILS DE PRODUCTION ?<br />
Le besoin des industriels est claire : augmenter la productivité et la performance<br />
de leurs outils de production. Un des moyens pour y arriver est de réduire les<br />
pannes et temps d’arrêt machine qui peuvent des fois stopper toute une ligne de<br />
production. Les industriels faisant souvent appel à une multitude de prestataires<br />
externes pour construire une ligne de production, l’intérêt d’offrir des accès à distance<br />
est simple ; éviter d’attendre le déplacement d’un prestataire pendant que sa<br />
machine est en arrêt. D’autant qu’on parle d’industriels répartis aux quatre coins<br />
du monde ; donc les temps d’attente peuvent parfois atteindre plusieurs jours. De<br />
cette manière, un prestataire peut se connecter en temps réel sur sa machine pour<br />
diagnostic les raisons de la panne. À partir de là, il peut soit s’en servir pour accompagner<br />
le client, soit faire un dépannage à distance (lorsque c’est possible).<br />
QUELLES CONTRAINTES POUR LES INDUSTRIELS ?<br />
Nos clients sont principalement les constructeurs de machine, intégrateurs systèmes<br />
et automaticiens. Néanmoins, depuis quelques temps, on remarque que de<br />
plus en plus d’industriels finaux souhaitent maîtriser cette solution en interne.<br />
Suite aux dernières attaques informatiques et ransomwares, dans les deux cas, la<br />
principale contrainte concernera l’aspect sécurité IT. Comment être sûr de ne pas<br />
mettre en péril la sécurité informatique de l’entreprise avec l’ajout d’un équipement<br />
sur le réseau du client final, capable d’aller sur Internet ? Ils attendent donc<br />
40 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
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tous, que notre solution puisse<br />
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machines, tout en<br />
respectant les règles IT<br />
de l’entreprise. Le challenge<br />
est d’autant plus relevé lorsque l’on<br />
sait que les deux interlocuteurs d’un industriel,<br />
l’administrateur réseaux/DSI et le responsable production,<br />
n’ont pas les mêmes préoccupations mais doivent quand même cohabiter.<br />
Le premier sera surtout sensible à la sécurité IT, tandis que le second<br />
sera surtout sensible à la productivité de son outils de production.<br />
©Hexa-Pac<br />
PARLEZ-NOUS UN PEU PLUS D’EWON COSY<br />
Pour répondre à ces attentes, la solution eWON Cosy sait parfaitement<br />
répondre aux préoccupations de chacun. S’agissant d’un routeur industriel<br />
VPN, l’eWON Cosy sert à un prestataire externe à se connecter<br />
ponctuellement à sa machine pour la diagnostiquer, la dépanner ou<br />
l’ajuster. D’un autre côté, le produit est ce qu’on appelle « firewall friendly<br />
», c’est-à-dire qu’il saura prendre en compte les règles de sécurité<br />
informatiques, en les intégrant dans sa configuration plutôt que de les<br />
détourner. Ainsi, l’eWON COSY s’adaptera aux différents outils généra-<br />
Hexa-Pac résout les problèmes des clients à distance avec eWON<br />
Hexa-Pac, société de distribution de machines de<br />
conditionnement et de pesage, propose une large<br />
gamme de machines, des machines de tri électronique<br />
aux palettiseurs, en passant par les ensacheuses et les<br />
agrafeuses automatiques pour bacs à plateaux. «Nos<br />
clients proviennent principalement du secteur agroalimentaire,<br />
mais cela inclut un spectre extrêmement large<br />
et varié, lequel comprend des cultivateurs de pommes<br />
de terre, des agrumiculteurs, des producteurs d’oignons<br />
et des entreprises qui traitent des fruits de mer ou des<br />
aliments congelés », précise Guillaume Loonès, ingénieur<br />
électricien en charge du design chez Hexa-Pac.<br />
Alors que le groupe prévoit de cibler les pays voisins à<br />
l’avenir, son infrastructure de réseau doit faire la note de<br />
cette collaboration mondiale. Le secteur de l’emballage<br />
a expérimenté de plus en plus d’automatisation et<br />
de processus complexes. Pratiquement toutes les<br />
entreprises travaillant dans ce secteur fabriquent des<br />
machines de plus en plus complexes, et même si celles-ci<br />
peuvent augmenter la productivité des entreprises, elles<br />
nécessitent également des opérateurs hautement qualifiés.<br />
« Une panne de machine est un problème majeur pour<br />
nos clients. Beaucoup d’entre eux n’ont pas de techniciens<br />
internes capables d’identifier rapidement la cause de<br />
l’échec, poursuit Guillaume Loonès. C’est pourquoi ils<br />
comptent sur nous pour gérer la situation. Mais si la<br />
machine est à des centaines de kilomètres, le trajet du<br />
technicien perd beaucoup de temps et génère une perte<br />
de revenus, non seulement pour le client mais aussi pour<br />
nous ». Et d’ajouter : « Nos machines sont connues pour<br />
leur qualité, mais une machine reste une machine. Un<br />
problème peut toujours survenir. Et quand c’est le cas, vous<br />
devez agir très rapidement. Ce n’est pas toujours facile,<br />
surtout si le client est à des centaines de kilomètres. Mais<br />
depuis que nous avons commencé à utiliser les solutions<br />
matérielles et logicielles d’eWON, nous pouvons offrir<br />
à nos clients des services beaucoup plus rapides à un<br />
coût beaucoup plus bas sans avoir besoin d’envoyer un<br />
technicien. Tout le monde y gagne ! ».<br />
Cette solution, c’est l’eWON Cosy 141, une technologie<br />
qui utilise en outre le service Talk2M, une application<br />
logicielle basée sur le Cloud développée par eWON.<br />
Primée à plusieurs reprises, cette solution fournit un<br />
itinéraire de communication sécurisé via Internet entre<br />
l’utilisateur et la machine distante, sans altérer le réseau<br />
informatique de quelque façon que ce soit. Le technicien<br />
effectuant la connexion à distance ne peut accéder<br />
qu’à sa propre machine et ne peut donc pas accéder au<br />
réseau local du client. De plus, chaque routeur industriel<br />
eWON se connecte exclusivement au serveur Talk2M. Un<br />
système d’identification garantit que le routeur ne peut<br />
communiquer qu’avec le serveur Talk2M ayant la même<br />
clé d’identification. Un utilisateur peut donc communiquer<br />
uniquement avec les routeurs eWON qui sont liés au<br />
compte Talk2M de l’opérateur.<br />
42 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
TECHNOLOGIES<br />
lement installés par l’informaticien<br />
: usage d’un serveur proxy, ports entrants interdits,<br />
segmentation des réseaux IT/OT.<br />
Ce routeur VPN ira même plus loin en permettant à l’industriels<br />
de contrôler lui-même les accès externes via une clé<br />
physique et locale sur le produit, d’interdire les accès à telles<br />
ou telles parties du réseau, d’historiser les logs de connexions<br />
pour savoir qui s’est connecté et quand sur son réseau, ou<br />
encore d’augmenter les niveaux de sécurité en exigeant des<br />
connexions externes via une double authentification (mot<br />
de passe + code SMS comme dans le système bancaire). Enfin,<br />
l’eWON Cosy présente un grand intérêt pour les techniciens<br />
qui ne sont pas des administrateurs réseaux. En effet,<br />
ce routeur est accompagné d’un service VPN dit « Talk2M »<br />
permettant de se connecter facilement à un site client (deux<br />
clics) tout en assurant un niveau de sécurité élevé qu’ils n’auront<br />
pas à gérer eux-mêmes.<br />
©Hexa-Pac<br />
QUELS EXEMPLES D’APPLICATIONS D’EWON COSY<br />
POUVEZ-VOUS CITER ?<br />
Comme expliqué précédemment, cette solution eWON est<br />
utile dès lors qu’un système est automatisé et que le client<br />
est sensible à la disponibilité et productivité de sa machine.<br />
On peut citer comme exemples, toutes machines<br />
ou process utilisés dans le secteur agroalimentaire, automobile<br />
mais également celui des énergies renouvelables<br />
(biogaz, solaire, éolien…) où les sites de production sont<br />
souvent isolés. On estime aujourd’hui chez eWON à 10<br />
millions de connexions VPN distantes à travers le monde,<br />
faite par des techniciens pour accèder à leurs machines distantes.<br />
En termes de temps gagné et de coûts de maintenance<br />
réduits, le bénéfice est énorme pour tout le monde !<br />
D’autant que certaines fois, la connexion aura uniquement<br />
servi à changer une info sur la machine, à acquitter une<br />
alarme…<br />
FUCHS, votre partenaire en fluides<br />
de déformation<br />
Leader mondial des producteurs indépendants de lubrifiants,<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I43
TECHNOLOGIES<br />
SOLUTIONS<br />
Des réponses aux<br />
besoins de l’industrie 4.0<br />
Dans un univers très concurrentiel où la production est continue, les industriels doivent<br />
pouvoir compter sur leur outil production à chaque instant. Pour cela, ils doivent connaître<br />
en permanence l’état de santé de leurs machines, anticiper les pannes et, quand cela<br />
est nécessaire, intervenir vite, au meilleur moment et dans les meilleures conditions.<br />
Pour l’industrie du futur, l’objectif est de réduire les temps d’arrêt et tendre vers le « zéro<br />
downtime ». Comment y parvenir ? En assurant la sécurité de l’ensemble de la chaîne de<br />
production, des machines jusqu’aux datas.<br />
Garantir la sécurité des<br />
personnes et des équipements<br />
et ainsi éviter toute défaillance<br />
qui pourrait interrompre la<br />
production ou mettre en danger la sécurité<br />
des employés est l’étape <strong>n°</strong>1. Des relais<br />
compacts sécurisés aux automates de sécurité,<br />
Phoenix Contact offre un large panel<br />
de solutions de sécurité homologuées et<br />
conformes aux normes de sécurité (SIL CL<br />
/ EN ISO 13849-1). Simples à installer et<br />
à configurer, ils permettent d’anticiper les<br />
pannes et font remonter des alertes en cas<br />
de détection d’anomalies sur la chaîne de<br />
production. Ces alertes sont transmises en<br />
temps réel à la supervision et permettent<br />
ainsi une maintenance préventive beaucoup<br />
moins coûteuse pour l’entreprise.<br />
GARANTIR LA SÉCURITÉ DES<br />
DATAS<br />
Les systèmes industriels sont<br />
aujourd’hui fortement informatisés<br />
et interconnectés avec les systèmes d’information<br />
classiques et avec Internet. L’Industrie<br />
4.0, l’Internet des Objets et Smart Grid<br />
représentent ainsi la situation actuelle.<br />
Avec l’externalisation des données vers le<br />
cloud, la sécurisation des systèmes industriels<br />
se complexifie encore davantage. Où<br />
sont stockées les données ? Comment sont<br />
protégés les serveurs ? Les communications<br />
vers les data-centers sont-elles sécurisées<br />
? Ces questions bien connues dans<br />
l’IT se posent aujourd’hui dans l’industrie.<br />
Assurer une maintenance efficace de son<br />
réseau passe donc par la sécurisation des<br />
données de l’entreprise.<br />
Les données sont l’ADN de l’entreprise.<br />
Elles peuvent être volées, altérées, rançonnées<br />
ou envoyées en gros volume pour<br />
bloquer un système et deviennent par<br />
conséquent le principal enjeu des cyberattaques.<br />
Il est donc important de bien<br />
protéger vos réseaux afin d’empêcher toute<br />
intrusion non désirée.<br />
En effet, la plupart des systèmes industriels<br />
n’ont pas été construits pour se protéger<br />
des cyberattaques. Tant qu’ils n’étaient pas<br />
connectés, entre eux ou vers l’extérieur, ils<br />
restaient relativement à l’écart des problématiques<br />
de sécurité informatique, bien<br />
connues de l’univers IT,<br />
44 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
TECHNOLOGIES<br />
mais la transformation numérique change<br />
la donne. De plus, les protocoles industriels<br />
standards tels que Modbus TCP/IP<br />
n’incluent pas de système de sécurité. Les<br />
automates et PC industriels mal protégés<br />
au cœur de votre procédé industriel<br />
sont vulnérables et deviennent des cibles<br />
privilégiées. L’absence de mesures appropriées<br />
pour la sécurité peut devenir très<br />
coûteuse : perte de données, perte de<br />
savoir-faire, arrêt de la production, impact<br />
sur la réputation... Un exemple concret<br />
est l’arrêt de l’outil de production dans les<br />
usines Renault par l’attaque WannaCry.<br />
Phoenix Contact, grâce à son expérience<br />
en tant que fabricant de machines<br />
et à l’expertise de ses experts Phoenix<br />
Contact Cybersecurity, offre une<br />
gamme de systèmes et de solutions qui<br />
sont en mesure de protéger vos réseaux<br />
des dangers de sources internes et/ou<br />
externes. Les appareils de sécurité mGuard<br />
apportent une protection autonome et<br />
conçue sur mesure aux systèmes qui en<br />
ont besoin et conviennent pour une utilisation<br />
dans le secteur industriel, par leur<br />
robustesse, leur communication transparente<br />
et leur puissance élevée de chiffrement.<br />
Avec leurs différents formats, ils<br />
sont optimisés pour une utilisation dans<br />
les environnements les plus divers.<br />
COMBINER LES DEUX ASPECTS<br />
CLEFS DE LA SÉCURISA-<br />
TION<br />
Les produits proposés sont<br />
développés pour garantir la<br />
sauvegarde du savoir-faire<br />
de l’entreprise et de tous<br />
les actifs de données<br />
sensibles du processus<br />
de production. Protéger<br />
efficacement les différents<br />
sites de production, tel est<br />
l’objectif principal des solutions<br />
de Phoenix Contact. La<br />
combinaison des deux aspects « sécurisation<br />
des machines et installations au<br />
niveau du terrain », et « sécurisation des<br />
données au niveau du réseau » sont, pour<br />
Phoenix Contact, les piliers de la maintenance<br />
du futur. La mise en place d’une<br />
protection efficace à ces deux niveaux<br />
permettra de prévenir les pannes classiques<br />
mais aussi les pannes provoquées<br />
volontairement dans un but de nuisance.<br />
Le process de production<br />
sera ainsi protéger de<br />
manière optimale et<br />
sa maintenance sera<br />
par conséquent plus<br />
simple à réaliser et<br />
moins coûteuse.<br />
Technologie de freinage 4.0 –<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I45
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
L’industrie agroalimentaire<br />
plus que jamais sous le signe<br />
de la qualité<br />
Alors que le CFIA ouvre ses<br />
portes du 13 au 15 mars<br />
prochain à Rennes sur un fond<br />
de scandale Lactalis, les exposants<br />
de ce grand rendez-vous mondial<br />
de la filière agroalimentaire n’auront pas<br />
d’autre choix que de présenter des solutions<br />
garantissant le maximum de suivi<br />
de qualité et de traçabilité, de la production<br />
et la réception des matières premières<br />
au conditionnement et à la livraison des<br />
produits finis dans le circuit de distribution.<br />
Il faut dire qu’à la tendance actuelle d’un<br />
nombre croissant de consommateurs<br />
(certes encore minoritaires mais de plus<br />
en plus nombreux) vers une alimentation<br />
dépourvue de viandes, de produits<br />
– trop – transformés et non-bio, s’est<br />
ajouté un nouveau scandale sanitaire<br />
lié à la présence depuis des années de<br />
salmonellose dans l’usine de Craon, en<br />
Mayenne. Et l’on sait combien, à cause<br />
d’une affaire comme celle-ci, les répercussions<br />
touchent de plein fouet l’image<br />
de toute une filière, de près ou de loin,<br />
à l’instar de la viande de cheval ou de la<br />
maladie de Creutzfeldt-Jakob.<br />
Pourtant, en visitant les nombreuses usines<br />
agroalimentaires, qu’il s’agisse des produits<br />
transformés végétaux ou animaux, force<br />
est de constater que les industriels ne<br />
cessent de s’améliorer, de renforcer leur<br />
politique – déjà très poussée – d’hygiène<br />
et de sécurité alimentaire. Sur le CFIA<br />
Rennes, de nombreuses solutions seront<br />
présentées par près de 1 450 exposants<br />
(dont 670 dans le domaine des équipements<br />
de production, notamment dans<br />
la GMAO et le M.E.S., thèmes largement<br />
évoqués dans ce numéro de <strong>Production</strong><br />
AU SOMMAIRE DE CE DOSSIER<br />
<strong>Maintenance</strong>) et plus de 500 machines<br />
fonctionneront ; de quoi ravir les 22 000<br />
visiteurs attendus.<br />
Olivier Guillon<br />
48 - M.E.S., GMAO, GPAO… Quelles avancées pour la<br />
maintenance dans l’agroalimentaire ?<br />
50 - Le M.E.S., une aubaine pour le secteur agroalimentaire ?<br />
52 - Reportage : le M.E.S., un outil clef pour monter en gamme<br />
sur le marché du « petfood »<br />
56 - Focus sur les nouveautés dans le domaine de<br />
l’agroalimentaire<br />
>> Mais aussi : des reportages chez Luzéal dans le<br />
dossier GMAO (rubrique management) en page 61 et chez<br />
Agromousquetaires (groupe Intermarché) en page 64<br />
© iStock<br />
46 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
ÊTRE PLUS PROCHE...<br />
pour aller plus loin<br />
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DOSSIER<br />
Sébastien Cap<br />
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PERFORMANCE<br />
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prend en compte l’ensemble de vos process de production<br />
et de conditionnement. Vous maîtrisez la traçabilité des flux<br />
matières, la justesse des stocks, la qualité de vos produits et la<br />
performance des lignes, le tout en temps réel.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I47<br />
VIF SAS - RCS NANTES B 320 459 084 © 2018 - VIF vif.fr/suite-mes
DOSSIER MAINTENANCE xxx EN PRODUCTION<br />
TRIBUNE<br />
M.E.S., GMAO, GPAO…<br />
Quelles avancées pour la maintenance<br />
dans l’agroalimentaire ?<br />
Christian Flachard, directeur<br />
commercial et marketing au<br />
sein de l’éditeur Creativ’IT,<br />
revient sur les avancées en<br />
matière de pratiques et de<br />
technologies pour la maintenance<br />
dans le secteur agroalimentaire.<br />
Christian<br />
FLACHARD<br />
Qubes AR Vue <strong>Maintenance</strong><br />
Les entreprises industrielles agroalimentaires<br />
qui ont digitalisé leurs<br />
ateliers ont le plus souvent opté pour<br />
des solutions différentes en matière<br />
de gestion de production (ERP ou GPAO), de<br />
suivi des opérations de production (M.E.S.) et<br />
de suivi de maintenance (GMAO). Quelquesunes<br />
se sont aventurées à réaliser des interfaces<br />
entre les différents logiciels afin d’assurer<br />
un minimum de cohérence notamment pour<br />
travailler sur un référentiel commun des<br />
équipements de production. Mais de l’avis<br />
des différents spécialistes, il est difficile de<br />
trouver des compromis entre les différentes<br />
équipes internes, les uns ayant déjà avancé<br />
depuis longtemps sur un référentiel qu’ils ne<br />
veulent pas remettre en cause, les autres ayant<br />
une vision plus financière que technique, etc.<br />
Certaines solutions de type MES comportent<br />
un module de GMAO et apportent une<br />
réponse concrète à des entreprises qui<br />
cherchent à urbaniser leur système d’information<br />
de production. Dans ce cas-là, la direction<br />
industrielle s’assure non seulement de<br />
l’homogénéité des données techniques entre<br />
les équipes de production et de maintenance<br />
(équipements, outillages, articles de type<br />
pièces détachées…) mais également d’une<br />
cohérence sur les opérations communes.<br />
FAIRE DE L’INFORMATION RECUEILLIE<br />
UNE FORCE POUR L’ORGANISATION DE<br />
LA MAINTENANCE<br />
En effet toutes les informations collectées de<br />
façon automatisée dans les ateliers de production<br />
deviennent de précieuses données pour<br />
les équipes de maintenance. Par exemple, une<br />
intervention sur une machine ne sera plus<br />
réalisée systématiquement tous les mois mais<br />
plutôt en fonction de son utilisation réelle<br />
remontée par le MES (nombre de tonnes<br />
produites, nombre de bouteilles remplies…).<br />
Les demandes d’intervention de maintenance<br />
effectuées par les opérateurs de production<br />
apparaissent immédiatement sur l’écran du<br />
responsable maintenance. À l’inverse, les<br />
plages prévisionnelles de travaux prévues par<br />
l’équipe maintenance seront automatiquement<br />
intégrées dans les plannings de production.<br />
Les avantages de l’intégration MES / GMAO<br />
se comptent par dizaine ! La limite de cette<br />
intégration se situe toutefois au niveau fonctionnel<br />
car les modules GMAO des logiciels<br />
MES proposent des fonctionnalités simples<br />
qui permettent de répondre aux besoins<br />
essentiels d’un service maintenance mais n’ont<br />
pas la prétention d’égaler le périmètre fonctionnel<br />
de logiciels de GMAO, ne serait-ce<br />
par exemple sur la gestion des ressources<br />
humaines du service ou encore la gestion<br />
des commandes aux fournisseurs de pièces<br />
détachées.<br />
Christian Flachard (Creativ’IT<br />
48 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
SALON DES SERVICES, ÉQUIPEMENTS, PROCESS ET MAINTENANCE<br />
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COLMAR* : 05 - 07 juin 2018<br />
AVIGNON*: 25 -27 septembre 2018<br />
DOUAI*/** :<br />
TOULOUSE :<br />
ANGERS* : 8 - 10 octobre 2019<br />
ROUEN*: 28-29-30 janvier 2020<br />
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MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
MÉTHODE<br />
Le M.E.S., une aubaine<br />
pour le secteur<br />
agroalimentaire ?<br />
Confrontés à de multiples problématiques, les acteurs de<br />
l’industrie agroalimentaire ont de plus en plus recours à<br />
des outils de M.E.S. Ces solutions leur font gagner à la fois<br />
en temps de production, en TRS et, surtout, en qualité ;<br />
mais, comme le rappellent deux spécialistes de l’éditeur<br />
VIF Software, il est essentiel de garder l’humain au cœur de<br />
la démarche M.E.S. et de faire interagir la production et la<br />
maintenance.<br />
Thierry<br />
CHARRIER<br />
Aujourd’hui chef de produit M.E.S. chez<br />
VIF Software, Thierry Charrier a rejoint<br />
l’éditeur nantais il y a déjà dix-huit ans<br />
en tant que développeur. Il a été chargé<br />
du développement de produits destinés à<br />
l’export avant de travailler sur le M.E.S. à<br />
proprement parlé depuis quatre ans.<br />
Benjamin<br />
ZIVEREC<br />
Chargé d’affaires spécialisé dans la<br />
distribution du logiciel de M.E.S., Benjamin<br />
Ziverek a intégré la société nantaise<br />
VIF Software il y a cinq ans, après avoir<br />
travaillé sur le M.E.S. dans une société<br />
spécialisée dans la nutrition animale.<br />
agroalimentaire revêt<br />
de nombreuses particularités, au<br />
premier rang desquelles figure<br />
L’industrie<br />
la contrainte de travailler avec<br />
des produits périssables. Autres difficultés,<br />
la nécessité de réduire au maximum l’écart<br />
entre l’offre – très dépendante du climat et<br />
des cours des matières premières – et la<br />
demande, parfois fluctuante d’une année<br />
à l’autre, en particulier lorsque surgit un<br />
nouveau scandale qui éclabousse toute la<br />
filière, en dépit des efforts fournis par la<br />
grande majorité de ses acteurs. Dernier<br />
en date, Lactalis dont le rayonnement<br />
impacte l’ensemble du secteur. « La qualité<br />
est au cœur de toutes les préoccupations »,<br />
rappelle Thierry Charrier chef de produit<br />
M.E.S. au sein de l’éditeur nantais VIF<br />
Software.<br />
Mais outre les nombreuses contraintes<br />
réglementaires, nécessitant du contrôle<br />
et des auto-contrôles, à la fois des produits,<br />
des équipements et des process, s’imposent<br />
d’autres problématiques bien spécifiques<br />
comme « la pression du circuit de la grande<br />
distribution et les faibles marges qui en<br />
découlent ainsi que le travail de la matière<br />
vivante et dont la qualité peut varier d’une<br />
année à l’autre, renchérit Benjamin Ziverek,<br />
chargé d’affaires spécialisé dans la<br />
distribution du logiciel de M.E.S. VIF. Sans<br />
oublier la multiplication fréquente des références<br />
ainsi que des formats amenés à beaucoup<br />
évoluer du fait de l’innovation ou de la<br />
stratégie marketing. Ces variations influent<br />
beaucoup sur la réorganisation des lignes<br />
de production ».<br />
Pour ces raison, dans le domaine de<br />
l’agroalimentaire, les exemples d’application<br />
sont de plus en plus nombreux. Chez<br />
un spécialiste des fruits et légumes, VIF a<br />
équipé une trentaine de lignes de conditionnement<br />
dans le cadre d’une démarche<br />
d’amélioration continue de l’entreprise ; la<br />
mise en place du M.E.S. a amené des gains<br />
de performances importants. Autre cas<br />
50 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
celui de l’opérateur qui peut, à partir d’un<br />
écran dédié, suivre son TRS, la qualité et le<br />
contrôle de sa production, les responsables<br />
<strong>Production</strong>, <strong>Maintenance</strong> ou Qualité ainsi<br />
que les chefs de lignes qui utiliseront l’outil<br />
M.E.S. de VIF afin d’accéder à une vision<br />
de l’atelier en temps réel et, enfin, les directeurs<br />
d’usine qui bénéficieront d’une vue<br />
d’ensemble.<br />
d’application dans une société elle aussi<br />
spécialisée dans les fruits et légumes, et<br />
dans laquelle les chefs d’équipes passaient<br />
les trois-quarts de leur temps au bureau<br />
à renseigner et à documenter l’ERP : «<br />
depuis qu’ils utilisent le M.E.S., ils passent<br />
désormais 80% de leur temps dans l’atelier<br />
». Renversement de vapeur.<br />
METTRE L’HUMAIN AU CŒUR DE<br />
LA DÉMARCHE<br />
On a beau mettre en place un outil fiable<br />
et performant, s’il n’est pas simple d’utilisation<br />
ni convivial, les résultats ne seront<br />
pas au rendez-vous ; « n’oublions pas que<br />
l’outil ne peut, seul, apporter une performance<br />
durable », concède Benjamin Ziverek.<br />
Pour ce faire, VIF Software s’appuie<br />
sur la méthode Users Experience et sur<br />
les compétences d’une UX-designer. Son<br />
objectif ? Concevoir – ergonomiquement<br />
– des outils si simples et si naturels<br />
d’utilisation qu’ils parviennent faire<br />
accepter l’usage des nouvelles technologies.<br />
Concrètement, armée de maquettes<br />
d’écran, l’UX-designer se rend dans les<br />
ateliers afin de rencontrer et d’échanger<br />
sur les visuels, les fonctionnalités et l’interface<br />
graphique qui semble la plus simple et<br />
la plus appréciée, tout en étant capable de<br />
répondre à l’ensemble des besoins quotidiens<br />
des futurs utilisateurs en fournissant<br />
la bonne information, au bon moment, au<br />
bon endroit et en temps réel.<br />
Prendre en compte les demandes des<br />
opérateurs est l’une des force de VIF, qui<br />
édite depuis quatre ans une solution de<br />
M.E.S., laquelle se compose de deux offres<br />
pouvant être implémentées ensemble ou<br />
séparément : la première a trait au suivi de<br />
performances et des lignes de production,<br />
sans oublier les phases d’auto-contrôle<br />
(nombreuses dans l’industrie agroalimentaire)<br />
; la seconde concerne le suivi<br />
des matières. Entièrement modulable, la<br />
solution VIF s’adresse à trois niveaux :<br />
FAIRE INTERAGIR LA PRODUCTION<br />
ET LA MAINTENANCE<br />
La communion entre les équipes de fabrication/conditionnement<br />
et le service<br />
est-elle utopique ? Non, si l’on en croit les<br />
deux collaborateurs de VIF. Celle-ci est en<br />
effet atteignable en mettant en relation le<br />
système M.E.S. et la GMAO. « Connecter<br />
les deux outils permet d’optimiser indéniablement<br />
les interventions de maintenance<br />
dans la mesure où le M.E.S. va renseigner<br />
la GMAO d’informations fiables et d’indicateurs<br />
issus des nombreux capteurs présents<br />
sur les équipements, à commencer par les<br />
temps d’arrêt ». Cette connexion donne<br />
également la possibilité aux opérateurs de<br />
production de solliciter la maintenance<br />
voire de déclencher un bon d’intervention<br />
à partir d’un arrêt un peu trop long.<br />
Toujours dans une optique d’échanger un<br />
maximum d’informations pertinentes,<br />
la maintenance préventive préalablement<br />
planifiée dans la GMAO peut apparaître<br />
aussi dans le système de M.E.S. «<br />
Ces diverses fonctionnalités d’interaction<br />
entre les services de production et<br />
de maintenance s’inscrivent parfaitement<br />
dans une démarche plus globale de transformation<br />
numérique de l’entreprise et de<br />
l’usine, souligne Benjamin Ziverek. L’objectif<br />
est avant toute chose de faciliter la<br />
vie de l’opérateur en lui libérant du temps<br />
». Le spécialiste illustre son propos par<br />
les réorganisations croissantes des sites,<br />
lesquels se lancent de plus en plus dans<br />
des démarches de Total Productive <strong>Maintenance</strong><br />
(TPM). L’idée est d’attribuer des<br />
tâches de maintenance simples et de<br />
premier niveau ou la possibilité de faire<br />
du 5S dans l’atelier.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I51
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
REPORTAGE<br />
Le M.E.S., un outil clef<br />
pour monter en gamme<br />
sur le marché du<br />
« petfood »<br />
Gérer la croissance de la production passe inévitablement<br />
par des investissements dans l’outil de production, mais pas<br />
seulement. La surveillance en temps réel de chaque ligne est<br />
essentielle et Affinity Petcare (groupe Agrolimen), spécialiste<br />
de l’alimentation pour chiens et chats, et numéro 3 sur le<br />
marché français, l’a bien compris. C’est la raison pour laquelle<br />
l’entreprise a investi dans la solution M.E.S. AquiWEB, de<br />
l’éditeur Astrée Software.<br />
Vue de la zone de convoyage<br />
Patrice MILLOT<br />
responsable<br />
<strong>Production</strong> au<br />
sein de l’usine<br />
française d’Affinity<br />
Petcare, située<br />
à La Chapelle-<br />
Vendômoise, près<br />
de Blois (Loir-et-<br />
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GMS) ou encore, Advance,<br />
Libra et plus récemment<br />
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les spécialistes et vétérinaires)… Ces<br />
noms évoquent, pour un grand nombre de<br />
possesseurs de fidèles amis à quatre pattes,<br />
des croquettes de gamme « premium<br />
» voire « super premium ». Produites –<br />
pour le marché français principalement –<br />
à La Chapelle-Vendômoise, près de Blois<br />
(Loir-et-Cher), ces croquettes inondent<br />
les grandes surfaces et s’ouvrent peu à peu<br />
les portes des circuits spécialisés (avec des<br />
produits « hyper-premium »), au premier<br />
Silo d’entrée de matière première<br />
rang desquels figurent les vétérinaires. Une<br />
ascension fulgurante des trois marques<br />
historiques d’Affinity Petcare (Ultima,<br />
Brekkies et Advance) qui, en l’espace de<br />
quinze ans, après avoir été cédé par Mars<br />
(aujourd’hui Masterfoods) et reprise en<br />
2003 au sein du groupe catalan Agrolimen,<br />
a dû repartir de zéro à travers de<br />
nouvelles références alimentaires destinées<br />
aux chiens et aux chats. « Il a fallu se créer<br />
un nouveau marché, c’est pourquoi a été<br />
prise la décision d’orienter les produits d’Affinity<br />
Petcare vers le super-premium ; nous<br />
avons d’ailleurs été les premiers à développer<br />
des produits bien ciblés, en fonction de la<br />
race de l’animal par exemple », se souvient<br />
Patrice Millot, responsable <strong>Production</strong> au<br />
sein de l’usine française (Affinity Petcare<br />
est réparti en trois pôles, les deux autres<br />
étant implantés en Catalogne et en Italie).<br />
Le choix du haut de gamme s’est avéré très<br />
judicieux ; aujourd’hui, les marques issues<br />
52 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
des distributeurs souffrent face aux produits<br />
de meilleure qualité, et ce malgré des prix<br />
toujours tirés vers le bas en dépit de l’explosion<br />
des cours des matières premières telles<br />
que les céréales (due à la flambée du maïs<br />
depuis sept ans), les graisses ou encore les<br />
protéines végétales. Mais outre la volonté des<br />
maîtresses et des maîtres de mieux nourrir<br />
leurs animaux de compagnie, le marché a<br />
basculé de l’humide (pâtée…) vers le « sec »<br />
(soit les croquettes), depuis une quinzaine<br />
d’années. Une aubaine pour le spécialiste de<br />
la croquette.<br />
INVESTIR ET MODERNISER L’OUTIL DE<br />
PRODUCTION EN PERMANENCE<br />
Mais on n’accède pas comme ça à la troisième<br />
place du marché français du petfood<br />
destiné à la grande distribution, surtout face<br />
à des géants du secteur. À La Chapelle-Vendômoise,<br />
le succès est tel que depuis quelques<br />
années, il a fallu investir de façon importante<br />
pour répondre à la demande croissante. Il<br />
faut dire que sur ce site implanté à proximité<br />
immédiate des matières premières, travaillent<br />
près de 100 personnes dont une cinquantaine<br />
en production et une vingtaine en maintenance<br />
dédiées à la réalisation des opérations<br />
de maintenance curative, préventive, prédictives<br />
et de fiabilisation des équipements. Au niveau de la production,<br />
celle-ci se divise en deux catégories : la fabrication et le<br />
conditionnement.<br />
La fabrication de croquettes haut de gamme, au contraire des<br />
produits standards, nécessitent des matières premières plus<br />
nobles et donc plus complexes à transformer. Autre problématique<br />
de la fabrication, la diversité croissante du format des<br />
sacs, lesquels sont en outre plus petits qu’auparavant en raison<br />
de l’augmentation du nombre de chats et de la tendance affichée<br />
vers des canidés de plus petite taille. Concrètement, l’étape de<br />
fabrication se déroule de la façon suivante : à partir de silos de<br />
stockage de matières premières sèches (farines, céréales, protéines<br />
végétales et animales….), celles-ci sont, en fonction de la<br />
recette programmée, automatiquement pesées puis mélangées<br />
et broyées. Pour ce qui concerne la matière humide, un atelier<br />
dédié transforme la viande fraiche en émulsion, l’ensemble de<br />
ces préparations étant ensuite dirigées vers l’atelier de fabrication<br />
pour être transformées en croquettes par le biais d’un outil<br />
d’extrusion. « Pour la viande, l’atelier devrait doubler de surface »,<br />
précise Patrice Millot. Tout comme l’a été la partie dédiée au<br />
stockage des matières sèches : une nouvelle ligne de fabrication<br />
verra le jour au second semestre de cette année et une tour de 40<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I53
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
Solution AquiWEB – Astrée Software a su<br />
s’adapter au quotidien des opérateurs,<br />
à commencer par les conducteurs de ligne<br />
mètres jouxtera les deux autres (respectivement<br />
de 25 et 30 mètres de haut) ; « cette<br />
nouvelle ligne de production sera consacrée<br />
au "super-premium" mais nous devons en<br />
outre moderniser et redimensionner l’amont<br />
et l’aval de cet atelier de fabrication ».<br />
LA NÉCESSITÉ D’INVESTIR DANS UNE<br />
SOLUTION M.E.S.<br />
Le site de La Chapelle-Vendômoise se<br />
compose de trois lignes de fabrication<br />
(dotées d’extrudeuses, de machines de<br />
séchage, d’enrobage et de refroidissement)<br />
et de six lignes automatisées de conditionnement,<br />
sur chacune desquelles intervient<br />
un seul opérateur. Celui-ci doit gérer à la<br />
fois le pesage des produits, le remplissage<br />
(emballage primaire) des sacs, la fermeture<br />
par scellage avant d’être déposés dans<br />
des caisses et sur des palettes pour enfin<br />
être chargés automatiquement dans les<br />
camions de livraison et expédiés par un<br />
prestataire local.<br />
Historiquement, l’usine a toujours été très<br />
automatisée. Mais au moment des récents<br />
investissements pour moderniser la fabrication,<br />
l’atelier de conditionnement s’est<br />
retrouvé dépassé, formant un goulot<br />
d’étranglement et provoquant des arrêts<br />
inopinés. Inacceptable pour le responsable<br />
de production du site qui doit tourner<br />
coûte que coûte, en 3-8, du dimanche<br />
soir au samedi matin, ne laissant que le<br />
temps nécessaire pour les opérations de<br />
nettoyage de l’outil de production. « Il<br />
a fallu absolument identifier les points<br />
critiques, raconte Patrice Millot. Nous<br />
avons pour cela démarré à partir d’une<br />
simple feuille A3 sur laquelle on listait les<br />
causes d’arrêts et que l’on retranscrivait sur<br />
un document Excel, avec une entrée pour<br />
chaque opérateur. Au début, cela nous a<br />
bien aidé car nous avons pu commencer<br />
à suivre l’évolution de l’atelier de A à Z<br />
et identifier les chantiers sur lesquels nous<br />
devions travailler ». La deuxième étape<br />
de cette démarche a été d’aller plus<br />
loin en chargeant le responsable du<br />
service IT de l’époque de développer<br />
un petit outil permettant de saisir sur la<br />
ligne les informations relatives aux arrêts ;<br />
si ce logiciel « maison » correspondait aux<br />
besoins de l’atelier, il manquait malgré<br />
tout de précisions, notamment au niveau<br />
des taux d’arrêts et de perte. « C’est pourquoi,<br />
avec une étude de marché, nous nous<br />
sommes orientés vers une solution M.E.S. ».<br />
OPTER POUR UNE SOLUTION<br />
RÉPONDANT AUX BESOINS DU MÉTIER<br />
La solution choisie n’est autre<br />
qu’AquiWEB, de l’éditeur Astrée Software.<br />
Principale priorité pour le responsable<br />
<strong>Production</strong>, correspondre aux besoins de<br />
l’entreprise ; « il fallait que le système puisse<br />
à la fois rationaliser le suivi de l’atelier au<br />
sein d’un seul et même outil, mesurer avec<br />
précision l’efficacité de la production, suivre<br />
de façon optimale la qualité de la production<br />
dans sa globalité, faire de l’analyse de<br />
performances, nous accompagner dans les<br />
Installations de convoyage<br />
opérations de maintenance conditionnelle<br />
ou encore aider à la gestion de la documentation<br />
et, surtout aider chaque conducteur<br />
de ligne dans ses multiples tâches et recueillir<br />
leur témoignage : il était important pour<br />
nous que le M.E.S. permette de remonter<br />
l’information et d’échanger au maximum,<br />
de façon simple ».<br />
Pour ce faire, l’éditeur a su s’adapter au<br />
quotidien des opérateurs, à commencer<br />
par les conducteurs de ligne. De la<br />
gestion des consommables aux opérations<br />
de changements de formats et de quotas<br />
de production, le contrôle qualité à effectuer<br />
toutes les demi-heures, en passant par<br />
les réglages et la maintenance de premier<br />
niveau, cet acteur clef de la production<br />
devient, grâce au M.E.S., de plus en plus<br />
autonome. À l’usage, les équipes d’Astrée<br />
Software ont pris soin de concevoir une<br />
interface ergonomique et conviviale. « C’est<br />
aussi un outil très flexible d’autant que le<br />
service support d’Astrée nous fait constamment<br />
bénéficier des améliorations faites<br />
chez d’autres utilisateurs, souligne Christelle<br />
Rigolet, responsable de la gestion des<br />
données de production d’Affinity Petcare.<br />
Concernant le TRS, le système nous indique<br />
les arrêts de production et la performance<br />
de chaque ligne quotidiennement. Le logiciel<br />
nous permet également de faire croiser les<br />
arrêts les plus importants et d’y apporter des<br />
commentaires ». L’interactivité d’AquiWEB<br />
est aussi mise en lumière grâce en partie à<br />
sa messagerie dotée d’alertes maintenance<br />
et qualité, la possibilité de programmer un<br />
message et d’y ajouter un accusé de lecture.<br />
54 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
Si Affinity Petcare entend profiter de 2018 pour bien exploiter<br />
l’outil et prendre le temps de l’enrichir de son expérience passée<br />
sur le terrain, c’est pour mieux l’implémenter l’année suivante ;<br />
en effet, la quatrième ligne de fabrication aura pris place sur le<br />
site et sera opérationnelle à partir de 2019. Elle sera synonyme<br />
de hausse de production et donc d’une vigilance accrue. « Nous<br />
allons davantage construire l’outil et son utilisation vers la maintenance<br />
conditionnelle, précise Patrice Millot. Nous prévoyons d’ailleurs<br />
de recruter une personne dédiée à l’amélioration continue ;<br />
nous possédons un bel outil, il faut maintenant que nous exploitions<br />
au maximum pour augmenter notre TRS ». Outre l’introduction<br />
d’outils de mobilité tels que des tablettes, un autre cheval<br />
de bataille s’impose : rendre encore plus interactif l’outil entre la<br />
production et la maintenance. Un vaste sujet mais qui promet<br />
des résultats évidents principalement autour de la maintenance<br />
de premier niveau réalisée par les opérateurs de production.<br />
Olivier Guillon<br />
SALON COMPLET<br />
L’agroalimentaire<br />
s’invente ici !<br />
Les silos atteignent pour certains 30 mètres de haut<br />
INGRÉDIENTS & PAI<br />
ÉQUIPEMENTS & PROCÉDÉS<br />
EMBALLAGES & CONDITIONNEMENTS<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I55<br />
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FOCUS PRODUITS<br />
Adieu la graisse !<br />
Le palier à semelle Igus en polymère<br />
remplace les solutions métalliques<br />
La société Igus a mis au point un nouveau palier à semelle monté sur<br />
roulement à billes en matériau Xirodur B180 conforme aux exigences<br />
du FDA. Ce nouveau palier Xiros au fonctionnement fluide permet<br />
à l’utilisateur de gagner 83% de poids par rapport à une solution<br />
métallique. Les trous de fixation ayant les mêmes entraxes que<br />
sur les paliers métalliques, un échange standard peut être effectué<br />
rapidement et simplement.<br />
Toujours moins d’entretien<br />
Une nouvelle pompe à<br />
double vis<br />
AxFlow lance sur le CFIA Rennes<br />
la pompe à double vis Série<br />
Universal TS Waukesha pour les<br />
produits visqueux et NEP. Cette<br />
nouvelle pompe utilise des vis en<br />
alliage anti-grippant Waukesha<br />
Alloy 88 pour pomper divers<br />
fluides contenant de grosses<br />
particules, réduisant ainsi<br />
les dommages à la pompe et<br />
réduisant le besoin d’entretien.<br />
Réalité augmentée<br />
Des vannes 4.0 avec l’id<br />
Definox<br />
La société Definox entend<br />
révolutionner le suivi et la<br />
maintenance des vannes avec son<br />
application de réalité augmentée<br />
« id ». À partir d’une application<br />
mobile gratuite, l’identifiant<br />
unique « id » de<br />
chaque vanne<br />
est scanné<br />
pour obtenir en<br />
direct l’identité<br />
précise de la<br />
vanne et de<br />
ses pièces<br />
détachées et<br />
accéder aux<br />
documentations.<br />
Pratique<br />
Nouveau dispositif de<br />
vidange signé Mesa<br />
Pour faciliter la vidange des<br />
pompes à membranes, les<br />
pompes Depa intègrent un nouveau<br />
dispositif de vidange sur<br />
tous les modèles. Ce dispositif<br />
se situe au niveau des clapets et<br />
permet un écoulement naturel du<br />
NEP en quelques minutes, tout<br />
en préservant les performances<br />
intrinsèques de la pompe. Il n’est<br />
donc plus nécessaire d’intervenir<br />
manuellement sur la pompe qui<br />
peut maintenant<br />
être<br />
raccordée sur<br />
tuyauteries<br />
rigides.<br />
L’info en +<br />
Siveco équipe Bonduelle de sa GMAO<br />
Avec plus de cinquante-quatre sites répartis dans le monde et près<br />
de 10 000 collaborateurs, Bonduelle est un fleuron de l’industrie<br />
agroalimentaire. L’entreprise a décidé de déployer un outil de GMAO<br />
dans le but de gagner en productivité, d’uniformiser les processus<br />
et de fiabiliser les données. Elle a fait appel à Siveco et sa solution<br />
Coswin. Résultat, une simplification des procédures qui ont permis<br />
de se concentrer sur le savoir-faire de chaque site. Prochaine étape,<br />
l’implémentation de la version Coswin 8i et le passage au full-Web.<br />
56 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
La formation, facteur clé du<br />
déploiement de l’usine 4.0<br />
MAINTENANCE :<br />
MANAGEMENT &<br />
ORGANISATION<br />
PRODUCTION<br />
MAITRISE DES<br />
ENERGIES<br />
MAINTENANCE des<br />
SYSTEMES AUTOMATISES<br />
& ROBOTISES<br />
Automatismes<br />
Supervision - Réseaux<br />
Robotique<br />
Variation de vitesse<br />
Régulation<br />
Simulation de process<br />
MAINTENANCE des<br />
SYSTEMES DE PRODUCTION<br />
& DE DISTRIBUTION D'ENERGIES<br />
Froid - Climatisation<br />
Air - Gaz - Vapeur<br />
Electrotechnique<br />
Formations Conseil<br />
Inter-Intra-Sur mesure<br />
MANAGEMENT &<br />
EFFICACITE PERSONNELLE<br />
MAINTENANCE des<br />
SYSTEMES DE TRANSMISSION<br />
MECANIQUE - FLUIDE<br />
OLEOPNEUMATIQUE<br />
Mécanique<br />
Usinage & Matériaux<br />
Soudage<br />
Oléohydraulique<br />
Pompes - Vannes<br />
Pneumatique<br />
Logiciels industriels<br />
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02 54 74 65 15
MANAGEMENT<br />
EN APPLICATION<br />
Apave équipe<br />
un important<br />
prestataire de<br />
maintenance<br />
de sa solution<br />
Mainta<br />
Un grand prestataire de maintenance français a fait appel à Apave et sa solution de GMAO<br />
Mainta afin de mieux organiser ses interventions de maintenance mais aussi et surtout<br />
pour faire monter en compétences l’ensemble de ses équipes. Plus autonomes, cellesci<br />
ont pu, grâce à une utilisation optimale de Mainta, renforcer la qualité de service et la<br />
satisfaction client.<br />
Spécialisé dans la gestion des activités multitechniques et<br />
multiservices, l’efficacité énergétique ainsi que le développement<br />
durable, ce grand acteur de la maintenance industrielle<br />
au facility management en passant par la gestion<br />
d’utilités, c’est-à-dire l’exploitation d’équipements sur site avec<br />
toute l’expertise associée (bien au delà de la maintenance en<br />
somme), intervient sur de multiples sites industriels, tant dans<br />
le domaine de l’automobile que celui de la chimie, la pharmaceutique,<br />
la sidérurgie ou encore la défense et l’agroalimentaire. Les<br />
équipes de cette entreprise travaillent sur des installations aussi<br />
diverses que variées (électriques, à gaz ou eau / hydrauliques…)<br />
et sur tous types d’infrastructures.<br />
LE BESOIN D’IMPLÉMENTER UN OUTIL DE GMAO<br />
Face à des clients industriels toujours plus exigeants, notamment<br />
dans le suivi et la qualité de leurs produits ou de leur produc-<br />
tion, il était devenu nécessaire pour ce prestataire d’optimiser au<br />
maximum ses opérations de maintenance. La GMAO s’est donc<br />
imposée à l’entreprise, d’autant que la nature multi-services de<br />
ses activités s’ajoute à une gestion multi-sites (une dizaine au<br />
total) de ses interventions. « Il s’agissait pour cette entreprise d’une<br />
«primo acquisition» d’un outil GMAO, précise Damien Groetz,<br />
responsable commercial Mainta. L’objectif pour eux était de pour<br />
former des «super-utilisateurs» afin d’augmenter le niveau d’autonomie<br />
des utilisateurs et les aider à faire de la maintenance de<br />
premier niveau ».<br />
Autres besoins exprimés par l’entreprise de maintenance, l’adaptabilité<br />
et la réactivité face à tout type de situations. Là encore, la<br />
configuration « multi-sites » pose des problématiques que seule<br />
une GMAO peut véritablement résoudre en permettant aux utilisateurs<br />
de communiquer facilement entre eux, et d’utiliser des<br />
fonctionnalités telles que la mise en place d’alertes email à la suite<br />
d’une panne. « Mainta se définit également comme un outil très<br />
collaboratif et évolutif, notamment au niveau de la mobilité avec<br />
des technologies fonctionnant sous Android et IOS». Une aubaine<br />
pour l’entreprise qui n’a pas hésité à franchir le pas en 2015 en<br />
équipant ses techniciens d’une centaine de smartphones et de<br />
tablettes.<br />
La confiance en l’outil Mainta et le renforcement des bonnes<br />
relations clients sur de très nombreux projets ont convaincu la<br />
société. Prochaine étape : la mutualisation des outils informatiques<br />
et des infrastructures.<br />
Olivier Guillon<br />
58 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
MANAGEMENT<br />
CAS CLIENT<br />
La GMAO Altair<br />
Enterprise organise<br />
la maintenance<br />
des entrepôts et<br />
magasins de Nocibé<br />
© Fotolia<br />
Depuis l’acquisition de la<br />
chaîne par Douglas, Nocibé<br />
occupe la 2e place du podium<br />
des marques de parfumerie<br />
en France. Afin d’optimiser la<br />
gestion de maintenance des<br />
leurs entrepôts logistiques<br />
et de leurs magasins, Nocibé<br />
a choisi de s’équiper de la<br />
GMAO Altair Enterprise.<br />
« Le choix d’Altair a été<br />
motivé par l’envie d’avoir<br />
un environnement de travail<br />
agréable, fluide et convivial. »<br />
Franchise Nocibé<br />
Nocibé est une chaine de distribution<br />
spécialisé dans les produits<br />
cosmétiques et de parfumerie<br />
fondée en 1984 dans le Nord de<br />
la France. Solidement implanté en France,<br />
Nocibé existe aujourd’hui au travers de<br />
650 magasins et près de<br />
500 instituts de beauté,<br />
pour un chiffre d’affaire<br />
annuel de 950 millions<br />
d’euros. Enfin, l’enseigne<br />
est également présente à<br />
l’étranger sous la marque<br />
Les Bellista. La chaîne qui<br />
revendique quelque 1400<br />
références de produits,<br />
dispose de son propre<br />
réseau logistique, centralisé autour de l’entrepôt<br />
principal situé à Villeneuve-d’Ascq<br />
(Nord). Cet entrepôt, pierre angulaire de<br />
l’organisation du groupe, abrite quelques<br />
cinq kilomètres de convoyeurs, ainsi que<br />
de nombreux équipements de conditionnement<br />
: étiqueteuse, déballeuse, filmeuse,<br />
couvercleuse… autant de matériel dont la<br />
maintenance doit être menée avec précision.<br />
Boris Bazennerye, technicien de maintenance<br />
et responsable du projet GMAO,<br />
précise le fonctionnement de son service :<br />
« Nous assurons la maintenance en relai :<br />
une équipe du matin et une du soir, auquel<br />
s’ajoute généralement une personne de jour,<br />
ainsi qu’un responsable QHSE. Nous avions<br />
nos gammes d’opération sur des tableaux<br />
Excel, ainsi qu’une GMAO gratuite rudimen-<br />
« La centralisation de<br />
notre gestion autour<br />
d’un outil unique et<br />
performant était donc<br />
le moyen pour nous<br />
de libérer un temps de<br />
travail considérable. »<br />
taire pour nous organiser et communiquer.<br />
» Ce mode de fonctionnement, pourtant<br />
déjà informatisé, ne répondait pas correctement<br />
à leur problématique : « L’inconvénient<br />
avec les postes, c’est qu’on se relaye, on se<br />
croise sans avoir vraiment le temps d’échanger<br />
sur notre travail, explique<br />
Boris Bazennerye. Cela<br />
amène une problématique<br />
évidente en matière de<br />
suivi des équipements ».<br />
Le responsable du projet<br />
GMAO poursuit : « Au<br />
cumul, nous consacrions<br />
près d’une journée de<br />
travail par semaine à nous<br />
organiser, à échanger ou<br />
à archiver… autant de temps qui n’était pas<br />
utilisé à faire de la maintenance. La centralisation<br />
de notre gestion autour d’un outil unique<br />
et performant était donc le moyen pour nous<br />
de libérer un temps de travail considérable. »<br />
LE CHOIX D’ALTAIR ENTERPRISE,<br />
SOLUTION GMAO UNIQUE ET<br />
CENTRALISÉE<br />
Afin de combler les lacunes de l’existant,<br />
optimiser la communication entre les<br />
postes et assurer une traçabilité sans faille<br />
des opérations, Nocibé Distribution a choisi<br />
de se doter d’une solution de GMAO professionnelle.<br />
À la suite d’une présélection effectuée<br />
auprès de différentes solutions du<br />
marché, Altair Enterprise a été retenue sur<br />
la base de l’adéquation des réponses propo-<br />
<strong>60</strong> IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
MANAGEMENT<br />
sées par rapport aux besoins spécifiques de Nocibé. « La présence<br />
de fiche de vie des équipements, l’accès à des historiques détaillés et<br />
la possibilité de réaliser des compte-rendu rapides d’intervention<br />
depuis la GMAO Altair facilite grandement la coordination entre<br />
les équipes. De plus, la solution nous permet de mettre à disposition<br />
du siège un portail de demande d’intervention, dont ils peuvent<br />
ensuite suivre la réalisation de façon claire. »<br />
Si les applications Smartphone étaient un prérequis naturel au vu<br />
de la mobilité des effectifs, d’autres critères de choix de la solution<br />
ont eu leur importance dans le projet, comme la gestion des stocks<br />
ou une gestion avancée des rapports et statistiques.<br />
Les critères de sélection étaient également étendus à la problématique<br />
du groupe entier, afin de couvrir les besoins au-delà de l’entrepôt<br />
logistique, comme le précise Boris Bazennerye : « Notre<br />
service maintenance s’occupe de l’entrepôt logistique et du siège,<br />
assurant l’entretien et les réparations des équipements de ce centre<br />
névralgique du groupe. Nous avons cependant au sein du groupe<br />
un second service maintenance, qui est quant à lui consacré aux<br />
magasins, étant lui aussi intéressé par l’acquisition d’une GMAO.<br />
» Et d’ajouter : « Il fallait donc trouver une GMAO adaptée à la<br />
fois au fonctionnement d’un service central et localisé ainsi qu’aux<br />
besoins d’un service de maintenance de sites épars, faisant appel à<br />
de nombreux sous-traitants. Altair Enterprise présente à ce niveau<br />
une grande souplesse en termes d’organisation des données qui nous<br />
a paru comme pertinente. »<br />
Boris Bazennerye conclut en évoquant l’avenir du projet : « Comme<br />
nous l’avons évoqué précédemment, notre volonté de simplifier notre<br />
gestion est le principal moteur de notre projet. La solution de DSDSystem<br />
propose de nombreuses voies d’évolution, comme par exemple<br />
le module QHSE que nous pensons déployer à moyen terme sur<br />
notre site. » Bernard Decoster, fondateur de la société DSDSystem,<br />
revient quant à lui sur ce projet : « Nocibé partage sa problématique<br />
avec de nombreuses entreprises de la logistique et de la grande<br />
distribution. La GMAO Altair Enterprise a su apporter rapidement<br />
une réponse unique, concrète et efficace à leurs besoins, tout en leur<br />
offrant des perspectives d’évolutivité dans le futur. »<br />
RETOUR D’EXPÉRIENCE<br />
Luzeal fait appel<br />
à Dimo Maint MX<br />
pour une gestion<br />
multisite de sa<br />
maintenance<br />
Coopérative agricole spécialisée dans la<br />
collecte de luzerne, Luzeal (CA : 59,2M€) a<br />
fait le choix d’une gestion de maintenance en<br />
multisites avec Dimo Maint MX. Avec cette<br />
solution développée par Dimo Software,<br />
Luzeal bénéficie d’une solution Web intuitive<br />
qui facilite la prise en main par les utilisateurs<br />
non initiés à l’informatique, leur permettant<br />
ainsi de se pleinement consacrer à leur cœur<br />
de métier : la maintenance.<br />
© Luzeal<br />
Dashboard commercial<br />
Luzeal est une coopérative agricole spécialisée dans la<br />
collecte et le traitement de luzerne à destination des ruminants<br />
et des chevaux. Elle est constituée de cinq usines<br />
de production en Champagne-Ardenne sur lesquelles<br />
travaillent 210 équivalents temps plein. La coopérative est positionnée<br />
sur trois métiers : la récolte avec des machines agricoles<br />
roulantes (faucheuses, ensileuses, etc.), le transport routier pour<br />
alimenter les usines en luzerne et les productions de granulés et<br />
balles de luzerne.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I61
MANAGEMENT<br />
L’IMPLICATION DES<br />
COLLABORATEURS : UNE CONDITION<br />
SINE QUA NON DE SUCCÈS<br />
L’expérience d’Alexandre Lelaurin a été<br />
déterminante sur ce projet : il avait déjà<br />
utilisé diverses solutions de GMAO, en<br />
avait installées et même vendu une ! Selon<br />
lui, il est intéressant qu’une organisation<br />
de maintenance soit déjà en place dans<br />
l’organisation, que le personnel soit sensibilisé<br />
aux outils et aux pratiques, notamment<br />
pour les bons d’intervention. Cela<br />
permet de bien anticiper la courbe d’apprentissage,<br />
de travailler sur l’acceptation<br />
et l’appropriation par des collaborateurs. Il<br />
ajoute qu’« il est important que l’utilisation<br />
soit transparente pour eux dans leur quotidien.<br />
Obtenir l’implication de la direction<br />
générale dans le projet est crucial, de<br />
même que le «timing» de la mise en œuvre<br />
sachant que la coopérative est en pleine<br />
campagne neuf mois de l’année ».<br />
cran de Dimo Maint MX<br />
La commercialisation des produits déshydratés<br />
est prise en charge par sa filiale<br />
Desialis. Luzeal traite également de la<br />
pulpe de betterave, du marc de raisin<br />
et des granulés de bois pour les poêles<br />
domestiques et industriels. La coopérative<br />
rayonne sur 21 000 hectares pour<br />
une production totale de 400 000 tonnes<br />
annuelles tous produits confondus. L’activité<br />
saisonnière commence fin avril pour<br />
se terminer à fin octobre pour la luzerne,<br />
la maintenance et l’entretien se déroulant<br />
tout au long de l’année avec une forte activité<br />
maintenance lors de l’arrêt hivernal.<br />
AVANT LA GMAO : L’ÈRE DU PAPIER<br />
Alexandre Lelaurin, responsable de site,<br />
raconte que le savoir en matière de maintenance<br />
était consigné essentiellement sous<br />
forme papier et tableur. « Chaque site avait<br />
son propre mode d’organisation : tableur<br />
Excel pour l’historique par exemple, tenue<br />
de notes manuscrites pour la documentation<br />
technique… Les sources d’information<br />
étaient très disparates. » La coopérative<br />
ayant été certifiée ISO 50001 sur son<br />
système de management de l’énergie et<br />
FCA pour la qualité alimentaire animale,<br />
une problématique de traçabilité est apparue.<br />
Il explique en effet que « la direction<br />
générale a décidé d’harmoniser et de structurer<br />
la fonction maintenance, à laquelle<br />
une soixantaine de personnes est dédiée. »<br />
D’où le choix d’une GMAO adéquate qui<br />
a permis à la coopérative de faire un saut<br />
technologique, notamment grâce à une<br />
solution 100% Cloud.<br />
Le choix s’est porté sur une gestion de<br />
maintenance en multisites avec Dimo<br />
Maint MX. Les collaborateurs ont été associés<br />
au choix final d’une solution multisites<br />
performante. Les critères essentiels<br />
du cahier des charges étaient la facilité<br />
d’utilisation, la convivialité, l’évolutivité<br />
vers le module achats et gestion des stocks,<br />
ainsi que la possibilité d’interfaçage avec le<br />
système d’information en place.<br />
© Luzeal<br />
UNE MISE EN ŒUVRE RAISONNÉE<br />
La mise en place, l’installation et la<br />
formation ont été effectuées par un<br />
partenaire intégrateur certifié de Dimo<br />
Maint. Le paramétrage a eu lieu en même<br />
temps que la formation afin d’optimiser<br />
le coût. Le déploiement s’est fait en trois<br />
étapes. La première concernait l’utilisation<br />
et le paramétrage au plus simple du<br />
logiciel : une intervention est créée puis<br />
renseignée, sans forcément renseigner les<br />
pièces consommées, ni les heures passées.<br />
Deuxième étape : créer les bons d’intervention<br />
et renseigner les informations (qui<br />
a fait quoi, heures passées, pièces). Ensuite<br />
est venue l’étape de la mise en place des<br />
demandes d’intervention, avant l’étape 4,<br />
consacrée au développement de la partie<br />
préventive. Une vingtaine d’utilisateurs<br />
(profils superviseurs) a suivi la formation<br />
et dispose d’un accès à la solution.<br />
Dans un premier temps, seuls les chefs<br />
de services et les responsables peuvent<br />
renseigner la GMAO.<br />
AU FINAL : UNE MAINTENANCE<br />
PRÉVENTIVE SIMPLIFIÉE ET<br />
OPTIMISÉE<br />
Pour l’heure, Luzeal se sert principalement<br />
des bons et des demandes d’intervention.<br />
Tout n’a pas été encore renseigné<br />
mais Alexandre Lelaurin trouve un intérêt<br />
indéniable pour la gestion de la maintenance<br />
préventive sur le site de Pontfaverger.<br />
« On a créé des gammes de préventif, ce qui<br />
simplifie grandement le travail au quotidien<br />
du responsable maintenance à ce niveau<br />
- là », détaille-t-il. À l’avenir, l’usage de<br />
tablettes dans les champs est une évolution<br />
possible. Enfin, « le fait d’annoncer<br />
la mise en place d’une solution GMAO a<br />
été perçu comme un plus lors d’un Audit<br />
ISO 50 001. Nous pensons faire évoluer la<br />
solution vers de la gestion de stocks et des<br />
achats sous deux à trois ans. »<br />
62 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I63<br />
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maintenance d’un groupe<br />
agroalimentaire grâce à la GMAO<br />
En assurant la production de<br />
« A à Z » de produits carnés<br />
transformés, le site SVA –<br />
Jean Rozé (groupe Agromousquetaires)<br />
de Vitré (Ille-et-Vilaine)<br />
s’appuie sur la GMAO<br />
Carl Source pour optimiser<br />
ses interventions de maintenance.<br />
Utilisée sur treize<br />
autres sites historiquement<br />
rattachés à son périmètre,<br />
la GMAO se révèle être bien<br />
plus qu’un simple outil de<br />
planification et d’optimisation<br />
de la maintenance ; elle est<br />
le fer de lance d’une grande<br />
transformation digitale du<br />
groupe puisque la GMAO sera<br />
déployée sur les 63 autres<br />
sites du groupe Agromousquetaires<br />
d’ici 2020.<br />
Partie dédiée au stockage<br />
Dans cette petite commune<br />
valonnée de Bretagne bordant<br />
la Vilaine, il n’y a pas que le<br />
magnifique château datant du<br />
XIe siècle qui symbolise la ville. Celle-ci<br />
abrite en effet une place forte d’un tout<br />
autre genre : l’usine de SVA - Jean Rozé<br />
de Vitré, le plus grand site d’abattage et<br />
de transformation de viande du groupe ;<br />
celle-ci compte près de 1 400 salariés.<br />
L’usine s’étend sur plusieurs bâtiments<br />
dont les âges diffèrent (le dernier bâtiment<br />
date de 2012 et le dernier grand réaménagement<br />
d’atelier remonte à 2015), autant<br />
que les activités qui y sont pratiquées.<br />
Ce site à la fois central – Vitré étant le<br />
siège de SVA et de Saviel France – et pluridisciplinaire<br />
réunit les différents savoirfaire<br />
de l’entreprise : l’abattage (deux<br />
chaînes de bovins, une dédiée aux veaux<br />
et une quatrième consacrée à l’abattage<br />
des agneaux), le désossage et la découpe,<br />
une activité encore très manuelle regroupant<br />
250 personnes travaillant sur Desoss<br />
System puis sur table, la transformation<br />
des produits en plats cuisinés, le conditionnement,<br />
le stockage et l’acheminement<br />
des produits auprès de la grande distribution<br />
notamment. L’emballage (mise sous<br />
vide ou dans des cartons congelés) et l’étiquetage<br />
des produits transformés s’effectuent<br />
de façon totalement automatisée,<br />
tout comme la transitique, qui donne lieu à<br />
un enchevêtrement de convoyeurs desservant<br />
en continu les différentes étapes d’un<br />
process qui ne doit jamais s’arrêter.<br />
Mais les contraintes de la production – et<br />
donc de la maintenance – concernent aussi<br />
la diversité des équipements : à Vitré cohabitent<br />
de la mécanique dite lourde, des<br />
© O.Guillon<br />
64 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
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Écran d’accueil d’un responsable technique<br />
systèmes de convoyage automatisés et un<br />
magasin automatique de bacs de quarantedeux<br />
navettes et<br />
12 000 références. Ce domaine d’activité<br />
nécessite également des opérations<br />
manuelles effectuées à l’aide d’équipements<br />
mécaniques tels que des dénerveurs ou<br />
autres outils dédiés à des machines spécifiques.<br />
« Chaque site possède ses propres<br />
machines », précise le responsable technique<br />
du site, Pascal Legludic, devant une<br />
pièce de rechange pour une machine de<br />
tranchage, précisément identifiée (grâce à<br />
une étiquette comprenant code, référence,<br />
libellé, nom de machine correspondante,<br />
du fabricant et du fournisseur) et délicatement<br />
rangée dans le magasin déporté<br />
des ateliers Saviel, une unité notamment<br />
dédiée à la fabrication de steaks hachés.<br />
« Ce magasin déporté a été mis en place<br />
dans le but de limiter les allées-venues<br />
des personnes entre l’usine et le magasin<br />
central et d’améliorer ainsi l’hygiène et la<br />
sécurité alimentaire, complète Pascal Legludic.<br />
Cet atelier dispose d’un stock de pièces<br />
couramment utilisées par les opérateurs, ce<br />
qui permet à la maintenance de gagner du<br />
temps. » Au total, le site de Vitré compte<br />
quatre-vingts personnes en maintenance,<br />
dont une soixantaine sont dédiées à la<br />
maintenance des équipements.<br />
Le magasin central abrite quant à lui, un<br />
atelier de réparation, un bureau d’experts,<br />
une centrale d’achats ainsi qu’un magasin<br />
de stockage de près de 8 500 références,<br />
sans oublier naturellement les trois postes<br />
GMAO. « La gestion des stocks de l’ensemble<br />
des sites de SVA - Jean Rozé est gérée<br />
sur la même GMAO, indique le responsable<br />
méthodes de maintenance Christophe<br />
Boutruche ; on mutualise nos pièces<br />
détachées à partir d’une seule et même référence<br />
afin de pouvoir se dépanner les uns les<br />
autres. C’est nettement plus rapide que de<br />
faire appel à un fournisseur ! ». La gestion<br />
centralisée des stocks est l’un des points<br />
forts de la GMAO, mais ce n’est pas le seul.<br />
LE RÔLE INDISPENSABLE DE LA<br />
GMAO<br />
De la gestion des équipements, des travaux,<br />
des stocks, des contrats et des achats, au<br />
suivi de la maintenance réglementaire,<br />
tout est tracé et enregistré dans la GMAO<br />
Carl Source, un outil de pilotage pour tous<br />
les sites SVA - Jean Rozé et la plupart des<br />
sites du groupe Agromousquetaires. Le site<br />
de Vitré a en effet fait le choix depuis de<br />
nombreuses années déjà de l’éditeur Carl<br />
Software. « Après avoir utilisé depuis 1995<br />
des solutions devenues obsolètes, nous nous<br />
sommes orientés vers l’outil Carl Master en<br />
2008, en particulier au moment de la reprise<br />
du groupe SVA par Agromousquetaires et la<br />
nécessité de démarrer l’implémentation de la<br />
GMAO en multi-sites », détaille Christophe<br />
Boutruche. L’une des tâches du responsable<br />
méthodes de maintenance a été de mettre<br />
en place une seule et même codification<br />
des équipements et des pièces ; « parler le<br />
même langage entre la production, la maintenance<br />
mais aussi la comptabilité ou encore<br />
les ressources humaines est essentiel, qui plus<br />
est dans une logique multi-sites ; il en est de<br />
Partie dédiée au stockage<br />
même pour le libellé de chaque machine ».<br />
Au total, pas moins de 36 500 équipements<br />
sont répertoriés dans la GMAO, 38 300<br />
articles et 3 300 gammes de maintenance,<br />
le tout réparti sur les quatorze unités de<br />
production. A noter, en 2017, le groupe a<br />
procédé à la migration de Carl Master sur<br />
le progiciel Carl Source.<br />
« Rester fidèle à l’outil GMAO n’est pas<br />
seulement une question de confort de travail<br />
pour les professionnels de la maintenance,<br />
c’est une nécessité absolue », indique Bruno<br />
Allix, le directeur de la maintenance pour<br />
l’ensemble du groupe Agromousquetaires.<br />
Depuis son arrivée chez SVA - Jean Rozé<br />
en 1986, Bruno Allix a vu le groupe passer<br />
de deux à quatorze sites industriels. Une<br />
croissance pour le moins rapide qui a justifié<br />
la création d’une direction technique<br />
fusionnant la maintenance et les fonctions<br />
dédiées aux travaux neufs et s’appuyant<br />
sur une GMAO unique et transversale.<br />
« Avec la mise en place de la GMAO Carl<br />
Master, nous souhaitions structurer l’organisation,<br />
optimiser le préventif, centraliser<br />
les achats, gérer les contrats, suivre<br />
les temps d’intervention pour optimiser le<br />
pilotage des parcs équipements et répondre<br />
aux nombreuses contraintes posées par les<br />
audits réglementaires, certifications (IFS,<br />
9001, 14001, 50001….), normalisations et<br />
les audits menés par nos clients ».<br />
Et de poursuivre : « La GMAO mise en<br />
place sur tous les sites du groupe SVA -<br />
Jean Rozé nous a permis d’avoir une vision<br />
globale à la fois sur la maintenance industrielle<br />
et les travaux neufs mais également<br />
sur les achats techniques, l’assainissement et<br />
l’environnement, la sécurité, l’énergie. Elle<br />
66 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
MANAGEMENT<br />
nous a permis d’harmoniser nos méthodes,<br />
éviter les conflits grâce à la mise en place<br />
de procédures incontestables et lisibles par<br />
tout le personnel ».<br />
La mise en place de la GMAO multi sites<br />
a fait rapidement ses preuves. « Cet outil<br />
fédérateur nous a servi à créer un réseau<br />
entre les professionnels de la maintenance<br />
de chaque site », ajoute Christophe<br />
Boutruche. Un atout tout aussi précieux<br />
que celui d’aider le service à traiter les 30<br />
000 demandes d’interventions annuelles à<br />
Vitré, allant de la petite réparation à l’investissement<br />
lourd. Pour le responsable<br />
© O.Guillon<br />
méthodes maintenance, « il s’agit pour<br />
la maintenance d’un outil de priorisation<br />
de nos interventions […]. La GMAO Carl<br />
Source se montre très rapide, conviviale et<br />
possède une interface moderne ce qui nous<br />
aide, entre autres, à séduire les jeunes générations<br />
». Par ailleurs, Carl Source offre un<br />
accès direct à l’ensemble des fonctionnalités,<br />
la possibilité d’envoyer les commandes<br />
par email ou encore de procéder à une<br />
signature électronique et d’établir des<br />
tâches spécifiques telles que la demande<br />
de référencement de nouveaux articles.<br />
« Ces multiples caractéristiques offrent un<br />
gain de temps pour la maintenance mais<br />
aussi pour la partie administrative. Enfin,<br />
il est possible de rattacher et d’interfacer la<br />
GMAO aux organismes réglementaires; c’est<br />
ce qu’on a déjà fait avec Apave ».<br />
MENER L’IMPLÉMENTATION DE LA<br />
GMAO COMME UN PROJET À PART<br />
ENTIÈRE<br />
Le projet de migration sur le nouveau logiciel<br />
Carl Source a nécessité un an de préparation.<br />
Depuis octobre 2017, les quatorze<br />
usines de SVA - Jean Rozé utilisent Carl<br />
Source. « Même si nous avons été confrontés<br />
à certaines réticences, la migration<br />
s’est bien passée » indique Christophe<br />
Boutruche. L’éditeur Carl Software a formé<br />
des « key users » sur le logiciel Carl Source<br />
dans chacun des sites. Un mois après leur<br />
formation, ces « key users » ont été audités<br />
par une personne issue des méthodes<br />
maintenance venue s’assurer de la qualité<br />
d’utilisation du nouveau logiciel. Globalement,<br />
la principale difficulté du projet<br />
a, sans surprise, porté sur la récupération<br />
des données : « il a fallu faire le tri, on ne<br />
pouvait pas tout intégrer. Mais c’était l’occasion<br />
de faire un ménage de printemps »,<br />
explique Bruno Allix.<br />
Étape de desossage<br />
PASCAL LEGLUDIC<br />
Responsable technique en charge de la<br />
maintenance du site de Vitré depuis trois<br />
ans et coordinateur <strong>Maintenance</strong> de la<br />
filière Bœuf, Pascal Legludic a fait ses<br />
débuts chez SVA - Jean Rozé en 1987 en<br />
tant que technicien douze années durant.<br />
En 1999, il prend la responsabilité<br />
technique du site de Trémorel (dans les<br />
Côtes-d’Armor) avant de revenir à Vitré il<br />
y a près de trois ans.<br />
BRUNO ALLIX<br />
Directeur technique adjoint du groupe<br />
SVA - Jean Rozé, Bruno Allix est entré<br />
chez SVA en 1986 en tant qu’adjoint du<br />
responsable <strong>Maintenance</strong>. Il devient<br />
en 2000 responsable de projet avant<br />
d’intégrer la direction technique du<br />
groupe, créée quatre ans plus tard.<br />
Aujourd’hui, il occupe également le<br />
poste de directeur <strong>Maintenance</strong> du<br />
groupement Intermarché.<br />
CHRISTOPHE BOUTRUCHE<br />
Responsable Méthodes de maintenance<br />
& administration technique, Christophe<br />
Boutruche intègre le groupe à la fin de<br />
l’année 1994. Il est alors en charge du<br />
magasin central de Vitré dont l’objectif<br />
était de centraliser les achats avant de<br />
déployer les gammes de maintenance<br />
préventive et de préparer les travaux,<br />
également pour le préventif. Il a aussi été<br />
chargé de déployer la première GMAO de<br />
SVA sur trois de ses sites.
MANAGEMENT<br />
Écran de saisie d’une intervention<br />
tempère Christophe Boutruche. Nous regardons<br />
combien de connexions auront eu lieu<br />
durant cette période, ce qui nous permettra<br />
de mesurer la nécessité d’intégrer ou pas ces<br />
données dans Carl Source ». En revanche,<br />
l’ensemble des gammes de maintenance<br />
préventive, les informations relevant du<br />
domaine réglementaire, les données fournisseurs<br />
et des sous-traitants ont été intégrées<br />
dans le nouveau logiciel. « Notons<br />
que nous utilisons tous les modules de la<br />
GMAO, y compris ceux relatifs aux contrats<br />
et aux commandes », souligne Christophe<br />
Boutruche. 1 500 commandes sont passées<br />
chaque mois dans Carl Source et 1 700<br />
factures sont éditées !<br />
Magasin déporté<br />
© O.Guillon<br />
Écran de création d’un article<br />
Les méthodes ont d’abord sondé la<br />
production sur les articles à récupérer.<br />
Le choix s’est porté sur ceux âgés de<br />
moins de 5 ans pour les articles stockés,<br />
et ceux commandés à partir du 1er juillet<br />
2015 pour les articles non stockés. Aucun<br />
historique d’intervention n’a été repris,<br />
ce choix s’expliquant par la volonté de ne<br />
pas surcharger le système ; « l’historique<br />
demeurera sur Carl Master durant cinq ans,<br />
Désormais, sur le modèle déployé à la<br />
SVA - Jean Rozé, la direction technique<br />
d’Agromousquetaires compte poursuivre<br />
le déploiement de la GMAO dans l’ensemble<br />
du groupe, et ce dans le cadre «<br />
d’A2P 2020 », un projet d’une toute autre<br />
ampleur dans la mesure où l’harmonisation<br />
concernera la totalité des soixante-trois<br />
sites industriels du groupe ! Mais Bruno<br />
Allix et l’ensemble de la direction technique<br />
y croient dur comme fer malgré des niveaux<br />
de maturité et des métiers très différents.<br />
L’objectif de déploiement : 2020. Là encore,<br />
la GMAO fera office de colonne vertébrale<br />
de cet ambitieux projet. Affaire à suivre…<br />
Olivier Guillon<br />
Formation et recrutement : la<br />
nécessité de prendre les devants<br />
10% des effectifs techniques sont des apprentis (sur le périmètre des quatorze<br />
usines du groupe SVA - Jean Rozé. Dans ces métiers « en tension », la formation<br />
par apprentissage est une des solutions déployées par le groupe. Atteindre 10%<br />
d’apprentis est d’ailleurs l’un des objectifs du projet A2P 2020 pour l’ensemble<br />
du groupe Agromousquetaires.<br />
Paletisation<br />
© O.Guillon<br />
68 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
LYON<br />
29>31 MAI 2018<br />
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02>04 OCT 2018<br />
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LMB21T
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
ANALYSE<br />
Un point sur l’Atex et les bonnes pratiques<br />
à mettre en place<br />
La quasi-totalité des secteurs industriels ont concernés par le risque Atex<br />
© Endel-Engie<br />
Les zones Atex – qui définissent des zones<br />
dont l’atmosphère est potentiellement<br />
explosible – impliquent l’identification des<br />
zones concernées à travers le Document<br />
relatif à la protection contre les explosions<br />
(DRPCE), mais également de retenir<br />
certaines bonnes pratiques de mise en<br />
œuvre afin d’assurer au maximum la<br />
protection de ses salariés.<br />
Une zone est définie comme étant Atex par la<br />
présence de gaz-vapeurs, de liquides inflammables<br />
ou de poussières combustibles. Plusieurs conditions<br />
doivent être réunies simultanément pour qu’une<br />
explosion soit possible : cela peut être dû à la présence d’un<br />
comburant (généralement l’air), la présence d’un combustible<br />
(le gaz par exemple) ou encore celle d’une source d’inflammation<br />
(comme une étincelle). Mais une explosion est due également<br />
à une forte concentration du combustible dans l’air avec<br />
une proportion combustible/comburant située dans le domaine<br />
d’explosivité, sans oublier le confinement.<br />
70 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I71
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
Il faut dire que la quasi-totalité des secteurs industriels<br />
sont concernés par le risque Atex : la distribution<br />
de gaz (en cas de fuite notamment), l’industrie<br />
chimique (avec la transformation et le conditionnement<br />
de substances gazeuses, liquides et<br />
solides combustibles), la raffinerie et la pétrochimie<br />
en raison de la présence d’hydrocarbures<br />
inflammables, les décharges et les<br />
déchetteries (fermentation des jus par<br />
exemple), l’industrie pharmaceutique<br />
du fait de la manipulation et du stockage<br />
des alcools, sans oublier l’industrie<br />
du bois dont la poussière<br />
présente elle aussi un risque<br />
d’explosion.<br />
RÉVISION DU ZONAGE : UNE<br />
AUBAINE POUR CERTAINS INDUSTRIELS<br />
Les zones Atex sont depuis deux ans sous le feu des<br />
projecteurs. En 2016 a en effet été mise à jour la norme<br />
NF EN <strong>60</strong>079-10-1, dont l’objectif est de proposer une<br />
méthode d’analyse pour le classement desdites zones.<br />
« La version précédente de la norme (2009) sera définitivement<br />
annulée en octobre 2018, souligne-t-on au<br />
sein de l’organisme de formation 123QSE. L’ancienne<br />
version 2009 de la norme se basait sur le calcul d’un<br />
«volume théorique inflammable» appelé Vz. Désormais,<br />
la capacité de la ventilation à diluer le dégagement de<br />
matières inflammables (sous la limite inférieure d’explosivité<br />
– LIE) est évaluée en fonction de la vitesse de<br />
ventilation au niveau du dégagement et des caractéristiques<br />
du dégagement ».<br />
Cette évolution peut sembler subtile mais elle n’en est<br />
pas moins importante pour les industriels : « L’ancien<br />
indicateur, qui analysait la ventilation de façon macroscopique,<br />
à l’échelle d’un local, pouvait être extrêmement<br />
pénalisant. Avec la nouvelle version de la norme, l’entreprise<br />
peut s’attendre à réduire son niveau de zone Atex,<br />
ou bien l’étendue de la zone concernée. C’est notamment<br />
le cas pour les installations avec de faibles dégagements<br />
de gaz, comme les chaufferies. Cette approche<br />
permet également d’optimiser le classement de zone des<br />
installations disposant d’un système de ventilation efficace.<br />
Cela concerne donc tous les industriels. ». Ainsi,<br />
prévient 123QSE, il est dans l’intérêt des entreprises<br />
disposant déjà d’un zonage Atex de réviser leur classement<br />
de zone selon la nouvelle version de la norme –<br />
dans certains cas du moins –, le prix des équipements<br />
Atex pouvant doubler voire décupler dans certaines<br />
situations par rapport à des équipements standard.<br />
Néanmoins, l’application de cette nouvelle norme ne<br />
modifie en rien la nécessité de protéger au maximum<br />
ses collaborateurs.<br />
S’ÉQUIPER EN CONSÉQUENCE DES RISQUES<br />
ENCOURUS<br />
La prévention des risques d’explosions telle<br />
que définie à l’article L.4121.1 du Code<br />
du Travail, cible entre autre le recours<br />
à des vêtements de protection susceptibles<br />
d’être utilisés dans les zones à<br />
risque d’explosion. Les charges électrostatiques<br />
provenant de l’utilisation<br />
même du vêtement peuvent<br />
constituer une source d’inflammation<br />
en zone Atex. Si un «<br />
EPI Atex » n’existe pas en tant<br />
que tel, la directive EPI 89/686/<br />
CEE relative aux équipements de protection individuelle<br />
prévoit toutefois les exigences essentielles pour<br />
les EPI destinés à une utilisation en zone Atex, à savoir<br />
qu’ils doivent être conçus et fabriqués de façon telle<br />
qu’ils ne puissent être le siège d’un arc ou d’une étincelle<br />
d’origine électrique, électrostatique, ou résultant<br />
d’un choc, susceptible d’enflammer un mélange<br />
explosible.<br />
Le port et bon entretien des EPI n’excluent évidemment<br />
pas de mettre en œuvre certaines pratiques de<br />
prévention du risque Atex. L’INRS rappelle notamment<br />
la nécessité d’agir sur les produits et les procédés<br />
susceptibles d’être à l’origine de la formation d’une<br />
atmosphère explosive. L’Institut national de recherche<br />
et de sécurité insiste par exemple sur la manière d’agir<br />
sur les combustibles (en les remplaçant en premier<br />
lieu par des produits moins combustibles), augmenter<br />
la granulométrie, ajouter des solides inertes à des<br />
poussières combustibles, maîtriser les paramètres de<br />
température et de pression et maintenir la concentration<br />
du combustible hors de son domaine d’explosivité.<br />
Autre bonne pratique évoquée par l’INRS, agir<br />
sur le comburant et qui consiste à introduire un gaz<br />
inerte (azote, argon…) en proportions suffisantes dans<br />
une atmosphère chargée de substances combustibles<br />
entrainant l’appauvrissement de celle-ci en oxygène et<br />
rendant donc l’inflammation impossible. Une pratique<br />
à mener avec une extrême précaution prévient toutefois<br />
l’institut afin de se prémunir du risque d’hypoxie<br />
(diminution de l’apport d’oxygène dans les tissus de<br />
l’organisme) en cas de pénétration d’un salarié dans<br />
la zone concernée.<br />
EN SAVOIR PLUS > www.inrs.fr<br />
72 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
AVIS D’EXPERT<br />
Chaufferies : dangers gaz !<br />
Dans cet article, les experts de la société 3M | Gas & Flame Detection reviennent sur les<br />
nombreux dangers qui peuvent se produire dans les chaufferies, et en profitent pour évoquer<br />
des solutions de détection de gaz et de flammes.<br />
La détection de gaz et de flammes<br />
est vitale sur tous les sites industriels<br />
majeurs mais également au<br />
sein de structures tertiaires ou<br />
dans des applications où on la suspecterait<br />
moins. La surveillance des sites<br />
et la protection des personnes est, tout<br />
comme, les gaz qu’elle détecte, invisible ;<br />
mais se prémunir contre leurs dangers<br />
est crucial. Parking, laboratoires, locaux<br />
de charge batterie sont par exemple équipés<br />
en systèmes de détection de gaz et<br />
flammes afin d’assurer la sécurité des<br />
installations et du personnel. 3M | Gas<br />
& Flame Detection met à la disposition<br />
des industriels les centaines années d’expérience<br />
combinées des experts qu’elle<br />
rassemble : Oldham, Simtronics, GMI et<br />
Detcon afin de présenter ici les risques et<br />
solutions en détection de gaz et flammes<br />
en chaufferie.<br />
TOUTES LES CHAUFFERIES SONT-<br />
ELLES CONCERNÉES ?<br />
Oui, de par leur nature et leur principe<br />
de fonctionnement, toutes les chaufferies<br />
représentent un risque potentiel. Une<br />
chaufferie est une installation de production<br />
d’énergie sous forme de chaleur, de<br />
vapeur ou d’eau chaude destinée à chauffer<br />
un ou plusieurs bâtiments ou au fonctionnement<br />
des procédés industriels. Elle<br />
abrite une à plusieurs chaudières utilisant<br />
un combustible tel que le gaz, le fioul, le<br />
bois, le biogaz ou parfois deux énergies<br />
différentes dans le cas des chaudières<br />
mixtes. Quelle que soit leur puissance, les<br />
chaufferies présentent des risques d’explosion<br />
(ex. CH4, Butane, Propane ou GPL)<br />
et/ou des risques d’intoxication au CO<br />
(H2S pour les chaufferies biogaz).<br />
COMMENT LOCALISER LES RISQUES<br />
ET S’EN PRÉMUNIR ?<br />
Les risques se situent : au niveau du stockage<br />
du combustible (perte d’étanchéité,<br />
mauvais état des vannes), au niveau des<br />
brûleurs (dysfonctionnement, mauvais<br />
réglage, fuite au niveau des raccords) et<br />
au niveau de la ventilation (mauvaise<br />
évacuation).<br />
L’emplacement des détecteurs est déterminé<br />
en fonction des risques et en fonction<br />
du type de gaz. Pour le gaz naturel<br />
(CH4 – plus léger que l’air) tout d’abord,<br />
le détecteur est placé à environ 1,50 m<br />
Exemple de chaufferie au méthane<br />
au-dessus du brûleur et peut recevoir<br />
un collecteur de gaz en option selon la<br />
taille de l’installation à protéger. Pour<br />
le GPL (plus lourd que l’air), il est placé<br />
en-dessous du brûleur. Afin de protéger<br />
le local des risques d’explosion, il y aura<br />
lieu de placer un détecteur au niveau de<br />
la ventilation dans le flux d’air. Enfin,<br />
dans le cas de gaz toxiques, le détecteur<br />
sera placé à hauteur des voies respiratoires<br />
dans le cas du CO, et à 50 cm du<br />
sol pour l’H2S.<br />
Une étude spécifique de la chaufferie<br />
peut préconiser l’installation de détecteurs<br />
supplémentaires dans les endroits<br />
où le gaz serait susceptible de s’accumuler.<br />
Il est possible de contacter un expert<br />
qui pourra analyser les besoins de l’entreprise<br />
et lui fournir une solution adaptée.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I73
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
conformément aux dispositions de l’arrêté.<br />
La fiabilité des détecteurs est adaptée aux<br />
exigences et des étalonnages sont régulièrement<br />
effectués.<br />
Pour les chaufferies de puissance de 2 à 20<br />
MW : Arrêté PIC du 25 juillet 1997 modifié<br />
le 10 août 1998 seuil de mise en sécurité<br />
réglé au plus à <strong>60</strong> % de la LIE. Pour les<br />
chaufferies de puissance supérieure à 20<br />
MW : Arrêté GIC du 30 juillet 2003 seuil<br />
de mise en sécurité réglé au plus à 30 % de<br />
la LIE. Enfin, concernant les chaufferies<br />
soumises à autorisation, la DREAL peut<br />
imposer d’autres dispositions complémentaires.<br />
LES NORMES ET RÈGLEMENTATIONS<br />
Les normes en matière de sécurité et de détection de gaz varient d’un pays à l’autre. Se<br />
familiariser avec les systèmes de détection de gaz adaptés, avec les règlementations locales<br />
ou internationales et les bonnes pratiques, permet d’assurer la conformité et la sécurité<br />
des installations. Les dispositifs de sécurité varient en fonction de la puissance de la chaudière<br />
(Norme Française)<br />
CHAUFFERIE AU GAZ DE PUISSANCE < 2 MW<br />
Pour les chaufferies dont la puissance est supérieure à 70 kw, un dispositif de coupure<br />
électrique et de coupure de l’alimentation gaz doit être installé à l’extérieur (Arrêté du<br />
23/06/1978). Dans tous les autres cas, la détection de gaz ne constitue pas une obligation<br />
normative mais est vivement recommandée, selon les Recommandations techniques de<br />
l’Association Technique du Gaz (ATG) C.320.<br />
CHAUFFERIE AU GAZ DE PUISSANCE > À 2 MW<br />
Pour assurer la fiabilité de la chaîne de coupure automatique, la coupure de l’alimentation<br />
en gaz sera assurée par deux vannes automatiques redondantes placées en série sur<br />
la conduite d’alimentation en gaz, et un pressostat min/max. Ces vannes seront asservies<br />
chacune à un système de détection de gaz dont la redondance est assurée par la présence<br />
d’au moins deux capteurs.<br />
L’installation susceptible d’être en contact avec l’atmosphère explosible sera mise en sécurité,<br />
sauf les matériels et équipements dont le fonctionnement pourrait être maintenu<br />
LE CAS PARTICULIER DES<br />
CHAUDIÈRES VAPEUR<br />
Pour l’exploitation des générateurs de<br />
vapeur d’eau ou d’eau surchauffée de puissance<br />
au moins égale à 300 kW, l’arrêté du<br />
1er février 1993 (application de la norme<br />
NF EN 32-020-4) exige au moins un<br />
capteur de gaz par générateur et dans tout<br />
endroit où le gaz est susceptible de s’accumuler,<br />
avec deux seuils de coupure obligatoires.<br />
En France, la norme NF E 32-020-4,<br />
impose que le dispositif de détection de<br />
fuite de gaz soit testé au moins semestriellement<br />
par injection de gaz étalon.<br />
LE CAS PARTICULIER DU BIOGAZ<br />
Le biogaz est produit par la fermentation<br />
en l’absence d’oxygène de déchets ou<br />
d’effluents biodégradables. On parle de<br />
méthanisation. Il contient majoritairement<br />
du méthane, du dioxyde de carbone et de<br />
l’hydrogène sulfuré. L’arrêté PIC du 25<br />
juillet 1997 modifié le 10 août 1998 doit<br />
être utilisé comme base pour l’élaboration<br />
des prescriptions applicables à l’installation.<br />
En France, la détection de gaz<br />
ne sera imposée que pour des puissances<br />
supérieures à 500 kW, ou quelle que soit<br />
la puissance lorsque l’étude de danger fait<br />
apparaître la présence d’un risque particulier<br />
(forte concentration en H2S, gaz<br />
indétectable à l’odeur).<br />
EN SAVOIR PLUS ><br />
gasandflamedetection@scottsafety.com<br />
74 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
ENTRETIEN<br />
La prévention Atex passe<br />
avant tout par une bonne analyse<br />
des risques<br />
© Endel-Engie<br />
Jean-Jacques<br />
Robert<br />
Rencontré à l’occasion des conférences <strong>Maintenance</strong><br />
qui se sont déroulées sur le salon Sepem Industries<br />
Rouen, du 30 janvier au 1 er février dernier, Jean-<br />
Jacques Robert, directeur Qualité-Prévention-<br />
Environnement d’Endel Engie, revient sur les défis<br />
du groupe en matière de risques en zones Atex.<br />
À QUELS NIVEAUX, CHEZ ENDEL ENGIE,<br />
ÊTES-VOUS CONFRONTÉS AU RISQUE ATEX ?<br />
Mis à part certains ateliers du groupe et quelques<br />
zones identifiées Atex (à l’exemple des ateliers de<br />
peinture, que l’on a qualifiés de Atex), les principales<br />
interventions dans lesdites zones sont<br />
effectuées chez nos clients. Ces zones identifiées<br />
concernent surtout les équipements et la formation<br />
du personnel intervenant sur du matériel Atex. Ces<br />
équipements se trouvent essentiellement au niveau<br />
de la mécanique, à commencer par les pompes<br />
et des installations particulières. Au niveau des<br />
réseaux, à partir du moment où nos chaudronniers<br />
et nos tuyauteries doivent intervenir sur une zone<br />
définie, on coupe toute alimentation de manière à<br />
éliminer les risques. Il faut néanmoins rester très<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I75
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
vigilants sur les équipements mécaniques. Ces risques mécaniques<br />
concernent avant tout l’outillage, le choix et l’utilisation ;<br />
on utilise par exemple beaucoup de bronze, ce qui présente des<br />
risques à prendre en compte. L’enjeu réside avant tout dans<br />
l’identification des risques et leur classification.<br />
QUELS MOYENS AVEZ-VOUS MIS EN ŒUVRE PAR<br />
RAPPORT À L’ATEX ?<br />
Nous avons beaucoup travaillé sur l’analyse de risques ainsi<br />
que sur le mode opératoire de l’intervention. Avant d’entamer<br />
quoique ce soit, nous analysons au préalable les conditions dans<br />
lesquelles nos équipes vont intervenir. Cette étape est naturellement<br />
validée avec le client dans le but de n’oublier de prendre<br />
en compte aucun risque. En matière de moyens technologiques,<br />
nous équipons tous les techniciens de téléphones Atex, ainsi<br />
que tous les équipements de protection individuelle (masques<br />
respiratoires, équipements de protection faciale, combinaisons<br />
Atex, etc.).<br />
VOUS INSISTEZ BEAUCOUP SUR L’ANALYSE DE RISQUE<br />
ET PLUS PARTICULIÈREMENT SUR L’IDÉE QU’ELLE<br />
N’EST AUJOURD’HUI PLUS SUFFISAMMENT BIEN<br />
RÉALISÉE CHEZ BEAUCOUP D’INDUSTRIELS. EST-CE<br />
LE CAS ÉGALEMENT DANS LE DOMAINE ATEX ?<br />
Nous rencontrons le même problème dans le domaine Atex que<br />
dans le reste de l’industrie, à savoir que l’analyse de risques est<br />
trop vite réalisée du fait de la répétitivité des tâches. On plaque<br />
un modèle établi précédemment et on refait la même chose en<br />
ne modifiant parfois pas suffisamment les données. Or certains<br />
risques n’existent plus et n’ont plus lieu d’être mentionnés ; à<br />
l’inverse, et c’est plus grave, d’autres risques ont été occultés.<br />
Je me bats contre le « copié-collé » et regrette l’époque où l’on<br />
rédigeait une analyse de risques à la main, même si on ne peut<br />
évidemment plus se le permettre aujourd’hui.<br />
On engage actuellement deux démarches. La première est de<br />
prendre en compte l’analyse de risques dès l’appel d’offre ; c’està-dire<br />
que dès lors que l’on répond à une offre, on identifie et on<br />
détermine quels risques nous sommes susceptibles de rencontrer.<br />
Notre second axe de travail réside dans la simplification de<br />
nos analyses de risques. Pour certaines d’entre elles, plusieurs<br />
pages, c’est trop. Nous préférons aller droit à l’essentiel afin d’être<br />
plus efficaces. Par ailleurs, nous disposons d’un petit outil logiciel<br />
développé en interne et que l’on propose à nos clients dans<br />
sa version finalisée depuis deux ans : celui-ci permet d’effectuer<br />
une analyse de risques au jour le jour, c’est-à-dire remise à jour<br />
en fonction des dates des avis de chantier et de son état d’avancement,<br />
des mouvements qu’il est amené à subir. Cet outil s’appelle<br />
Argoya (ou PDP Interactif) et se met en place avec le client.<br />
Ainsi, lorsqu’on fait un point sur le chantier du jour, on parle bien<br />
des risques du jour, et pas ceux de demain ou d’après-demain.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
Technologique<br />
Nouvelle garniture mécanique<br />
cartouche CARTseal B24 de Latty<br />
La garniture CARTseal B24 du groupe<br />
Latty est homologuée FDA, CE<br />
1935/2004, ACS et Atex. Conçue pour<br />
une adaptation parfaite à tout type<br />
d’environnement, la CARTseal B24<br />
est un concentré de technologie : le<br />
système d’entraînement surfacique,<br />
la longueur de montage unique et les<br />
cales de montage autoécartantes...<br />
www.latty.com<br />
Polyvalent<br />
Un accouplement tout acier Arpex<br />
pour les atmosphères explosibles<br />
Les accouplements tout acier N-Arpex sont adaptés<br />
à l’entraînement des pompes, des ventilateurs,<br />
des compresseurs, des<br />
génératrices et des turbines<br />
ainsi que les entraînements<br />
des machines à papier et<br />
des machines d’imprimerie.<br />
Ils sont conçus pour une<br />
utilisation en atmosphère explosible selon la directive<br />
2014/34/ UE et répondent aux exigences des normes<br />
API610/ISO13709 et API671/ISO10 441.<br />
www.siemens.com<br />
Automatisé<br />
Capteurs de niveau CleverLevel IO-<br />
Link de Baumer pour paramétrage<br />
centralisé<br />
Les capteurs de niveau LBFH et LBFI de Baumer<br />
sont dès à présents disponibles avec interface IO-<br />
Link (qui permet le réglage automatisé du capteur) et<br />
homologation Atex, autorisant désormais l´utilisation<br />
de barrières de marques usuelles. Tout comme leurs<br />
prédécesseurs, les modèles<br />
LBFH et LBFI sont certifiés Atex<br />
catégories 1 et 2 pour le gaz et la<br />
poussière.<br />
www.baumer.com<br />
76 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
Net et<br />
précis ?<br />
Le bon produit au bon moment, pour ne rien laisser au hasard.<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018 I77
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édition<br />
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décideurs attendus<br />
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Définir son plan d’action avec une véritable démarche managériale.<br />
Retour d’expérience concret sur la mise en place de la GMAO DIMO Maint nouvelle génération :<br />
cloud, mobile, simple et collaborative.<br />
• « Vos techniciens sont des superhéros ! »<br />
80% des clients préfèrent discuter avec un technicien ! Le technicien vient résoudre des problèmes, il est<br />
crédible, on peut lui faire confiance quand il donne un conseil. Et seulement 27% des entreprises forment<br />
les techniciens à autre chose que de la technique ! Pourtant les études montrent que les former à une relation<br />
client efficace permet d’économiser du temps et de générer plus de ventes. Cet atelier vous dit pourquoi et<br />
comment.<br />
• Sécurité des interventions de maintenance : nouvelle norme NF-X-<strong>60</strong>-400 et démarche AFIM-INRS<br />
“SecurAfim(R)”<br />
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Services clients !<br />
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78 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018<br />
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Tél : +33 (0)4 72 86 01 51<br />
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Du 13 au 15 mars 2018<br />
CFIA Rennes<br />
À la mi-mars, le parc des expositions<br />
de Rennes accueillera le CIFA,<br />
rendez-vous majeur des industriels<br />
de l’agroalimentaire. Carrefour de<br />
près de 1 450 fournisseurs répartis<br />
sur 40 000 m2, le CFIA s’articulera<br />
autour de trois offres : Ingrédients<br />
& PAI, Équipements & procédés et<br />
Emballages & conditionnement.<br />
Pas moins de 22 000 visiteurs sont<br />
attendus pour découvrir cette offre<br />
riche et participer à une vingtaine de<br />
conférences.<br />
À Rennes<br />
www.cfiaexpo.com<br />
Du 27 au 30 mars 2018<br />
Midest<br />
Salon spécialisé en sous-traitance<br />
industrielle, Midest joue un rôle<br />
dans le sourcing et la mise en<br />
relation entre donneurs d’ordres et<br />
sous-traitants. Le salon leur permet<br />
d’évaluer et d’affiner leur panel de<br />
sous-traitants, d’identifier les bons<br />
partenaires, de nouer des contacts<br />
déterminants pour la réussite<br />
de leurs projets, de s’informer<br />
et d’échanger sur les sujets clés<br />
de l’industrie et de découvrir les<br />
tendances technologiques.<br />
À Paris Nord Villepinte<br />
www.midest.com<br />
Du 27 au 30 mars 2018<br />
Industrie Paris<br />
Le plus grand événement<br />
dédié à l’industrie en France<br />
rassemblera plus d’un millier<br />
d’exposants et 22 000 visiteurs<br />
en quatre jours. Avec la<br />
fédération Global Industrie (qui<br />
associe Industrie Paris à Midest,<br />
Smart Industries et Tolexpo), le<br />
salon parisien atteindra 2 700<br />
exposants sur près de 100 000<br />
m2 de surface d’exposition.<br />
À Paris Nord Villepinte<br />
www.industrie-expo.com<br />
Du 27 au 30 mars 2018<br />
Smart Industries<br />
Pour sa troisième édition, Smart<br />
Industries se déroulera sur près<br />
de 10 000 m² et devrait accueillir<br />
plus de 10 000 visiteurs et 400<br />
exposants venus présenter leurs<br />
solutions en matière d’usine<br />
connectée intelligente, collaborative<br />
et efficiente. Smart Industries<br />
abritera des conférences et<br />
des dizaines de start-up.<br />
À Paris Nord Villepinte<br />
www.smart-industries.fr<br />
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- O<br />
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K<br />
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AGENDA<br />
SOLUTIONS<br />
DE LUBRIFICATION<br />
INDUSTRIELLE<br />
Le 18 mars 2018<br />
<strong>Production</strong> Temps Réel<br />
<strong>Production</strong> Temps Réel Lyon<br />
rassemblera 200 professionnels<br />
à la recherche de contacts utiles<br />
et solutions ciblées pour améliorer<br />
la performance industrielle<br />
et digitale.<br />
À Lyon – Cité internationale<br />
production-temps-reel.com<br />
Le 20 mars 2018<br />
Forum Dimo 2018<br />
Guillaume Mulliez, président<br />
de Dimo Software, Jean-Paul<br />
Genoux, directeur général, accueilleront<br />
cette année encore<br />
de nombreux participants pour<br />
cette 17e édition lyonnaise.<br />
À la Cité Centre de congrès de<br />
Lyon<br />
www.forumdimo2018.com<br />
Les 21 et 22 mars 2018<br />
MtoM – Embedded<br />
Systems<br />
Près de 5 000 visiteurs sont<br />
attendus pour découvrir l’offre<br />
technologique et assister à plus<br />
d’une trentaine de conférences.<br />
À Paris - Porte de Versailles<br />
www.embedded-mtom.com<br />
Du 27 au 29 mars 2018<br />
Sepem Grenoble<br />
Pour la toute première édition<br />
de Sepem en région Auvergne<br />
Rhône-Alpes, pas moins de<br />
700 exposants rempliront les<br />
halls du parc des expositions de<br />
Grenoble.<br />
À Grenoble – Parc Alexpo<br />
grenoble.sepem-industries.com<br />
Les 28 et 29 mars 2018<br />
Mesures Solutions<br />
Expo 2018<br />
La deuxième édition du salon<br />
Mesures Solutions Expo<br />
2018 se tiendra à Lyon et ciblera<br />
2018 les solutions de mesure, de<br />
capteurs et d’étalonnage.<br />
À la Cité Centre de congrès de<br />
Lyon<br />
mesures-solutions-expo.fr<br />
Du 29 au 31 mai 2018<br />
Préventica Lyon<br />
Le Congrès/Salon de référence<br />
pour la Santé / Sécurité au<br />
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30, 31 mai 2018 à Lyon.<br />
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TÉL : +33 (0)3 44 61 76 76<br />
PRODUCTION MAINTENANCE • N°58 • Août-Septembre 2017 I79
INDEX<br />
Au sommaire du prochain numéro :<br />
© Leuze<br />
©Corim<br />
TECHNOLOGIES<br />
• Vibro-acoustique : solutions et<br />
mises en pratique pour garantir le<br />
fonctionnement des machines<br />
MAINTENANCE EN PRODUCTION<br />
• Stockage et rayonnage : gagner en temps et en<br />
compétitivité en optimisant sa gestion de pièces<br />
détachées<br />
MANAGEMENT<br />
• Formation : bonnes pratiques pour<br />
transmettre le savoir. Focus sur la<br />
place des femmes dans la maintenance<br />
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
• Lubrification : bien utiliser les huiles de<br />
maintenance pour assurer l’entretien de<br />
ses machines<br />
PRÉVENTION DES RISQUES AU TRAVAIL<br />
• Préventica<br />
Lyon : Intégrer<br />
le travailleur<br />
isolé dans<br />
une démarche<br />
d’hygiène et de<br />
sécurité<br />
©O. Guillon<br />
Liste des entreprises citées et répertoire des annonceurs<br />
123QSE 70<br />
AFFINITY 52<br />
AFI KLM & EM8<br />
AFIM6, 10 et 16<br />
AGRO MOUSQUETAIRE 64<br />
ALPHA3I 34<br />
APAVE 58 et 59<br />
AXFLOW 56<br />
ASTREE SOFTWARE 9 et 52<br />
BAUMER76<br />
BITO SYSTEM<br />
BONDUELLE 56<br />
CARL SOFTWARE64 et 4e de couverture<br />
CFIA RENNES 46, 55 et 79<br />
CIMI 57<br />
CORIM 4 et 6<br />
COTRAL21<br />
CREATIV’IT 11 et 48<br />
DBVIB CONSULTING 35<br />
DETIM 20<br />
DIMO SOFTWARE 61 et 63<br />
DSD SYSTEM 2 et <strong>60</strong><br />
ENGIE ENDEL 75 et 3e de couverture<br />
ETIC TELECOM 19 et 38<br />
FLIR 33<br />
FLUKE8<br />
FORUM DIMO 78 et 79<br />
FUCHS LUBRIFIANT 43<br />
GLOBAL INDUSTRIE6<br />
HUTCHINSON 34<br />
ID-DEFINOX 56<br />
IFM ELECTRONIC 23<br />
IGUS 56<br />
INDUSTRIES PARIS 6, 16 et 79<br />
INRS 70<br />
JET MOTEURS15<br />
JPS CONSULTANT 25<br />
LATTY76<br />
LUZEAL61<br />
MAINTENANCE & CO 27<br />
MAYR 45<br />
MESA 56<br />
MIDEST 6, 16 et 79<br />
MOLYDAL 79<br />
MTOM 65 et 79<br />
NOCIBÉ <strong>60</strong><br />
NORELEM8<br />
NSK8<br />
OLDHAM 71 et 73<br />
ORDINAL 30 et 31<br />
PAIR-CONSEIL10<br />
PHOENIX CONTACT29 et 44<br />
PREVENTICA LYON 69 et 79<br />
PRODUCTION TEMPS REEL 41 et 79<br />
RG2I 21 et 40<br />
ROCKWELL AUTOMATION18<br />
RS COMPONENTS7<br />
SAFRAN NACELLE6<br />
SEPEM GRENOBLE 8, 49 et 79<br />
SIAM RINGSPANN 53<br />
SIEMENS76<br />
SIVECO 56<br />
SMART INDUSTRIE6, 16, 17 et 79<br />
SYNERGYS 2e de couverture<br />
TORK 77<br />
VALOUY CONSEIL10<br />
VIEGA6<br />
VIF 47 et 50<br />
LE CHIFFRE<br />
À RETENIR<br />
13,7%<br />
C’est la hausse – franche – du<br />
nombre de projets de recrutement<br />
dans la filière de la<br />
maintenance industrielle, selon<br />
une étude mené par l’équipe de<br />
l’Observatoire Réseau maintenance<br />
et les sociétés Pair-<br />
Conseil et Valouy Conseil. Une<br />
bonne nouvelle bien sûr, qui<br />
montre le dynamisme des dépenses<br />
dans les métiers de la<br />
maintenance et les besoins des<br />
entreprises dans ces fonctions<br />
allant de paire avec la hausse<br />
de la production industrielle.<br />
Mais ce chiffre inquiète aussi<br />
car il révèle que le manque de<br />
main-d’œuvre risque de pénaliser<br />
les sociétés et mettre à mal<br />
l’effet de reprise attendu depuis<br />
si longtemps.<br />
>> Plus d’informations dans la<br />
synthèse de l’étude en pages<br />
10 à 15<br />
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80 IPRODUCTION MAINTENANCE • N°<strong>60</strong> • Janvier-février-mars 2018
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