Connect N°03 09_2018
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CONNECT<br />
by<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> Business Media<br />
Le magazine de la confédération<br />
luxembourgeoise du commerce<br />
<strong>N°03</strong><br />
GRAND FORMAT<br />
TRANSMISSION D’ENTREPRISES :<br />
ANTICIPER POUR MIEUX SE RETIRER<br />
SOCIÉTÉ<br />
XAVIER BETTEL<br />
EST FIER DU TRAVAIL ACCOMPLI<br />
ENTREVUE SOCIAL<br />
CNS :<br />
PAUL SCHMIT TIRE SA RÉVÉRENCE<br />
CARTE BLANCHE<br />
JEAN-JACQUES ROMMES :<br />
À PROPOS DE L’URGENCE<br />
D’UN CADEAU ÉLECTORAL
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Edito<br />
LES ENTREPRISES DANS L’EXPECTATIVE<br />
Chers Membres, Chers Lecteurs,<br />
NICOLAS HENCKES,<br />
DIRECTEUR clc<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
L’été a été chaud au sens propre et<br />
l’automne devrait l’être au sens figuré<br />
avec une campagne électorale qui va<br />
désormais battre son plein et aboutir à la<br />
constitution d’un nouveau gouvernement.<br />
C’est donc le bon moment pour faire un<br />
bilan de ce gouvernement et pour cela,<br />
vous trouverez notamment une interview<br />
qu’a bien voulu nous accorder le Premier<br />
ministre Xavier Bettel, à la fois en tant<br />
que chef de l’exécutif, mais également en<br />
tant que chef de file de son parti.<br />
Que dire de ces 5 années de gouvernement<br />
? Les membres de la clc nous ont<br />
fait remonter un bilan mitigé en ce qui<br />
concerne les dossiers liés au monde de<br />
l’entreprise. Sans reprendre tous les<br />
dossiers un à un, il y a des points très<br />
positifs comme l’amélioration des aides<br />
aux PME ou le Pakt Pro Commerce où la<br />
coopération avec le Ministère de l’Économie<br />
a été extrêmement constructive.<br />
Le Premier ministre vous donnera les<br />
autres dans son interview ! Et il y a des<br />
points assez catastrophiques comme la<br />
réforme du congé parental et le fiasco<br />
de la réforme sur l’organisation du travail<br />
où le gouvernement a complètement<br />
ignoré les contraintes des entreprises.<br />
En ce qui concerne l’avenir, nous avons<br />
revu les programmes électoraux des<br />
partis ayant force de groupement parlementaire,<br />
les derniers éléments ayant<br />
été livrés très tardivement par certains<br />
partis, voire même après la mise sous<br />
presse du présent magazine. Les entreprises<br />
ne sont certes pas vraiment le<br />
souci premier de ces documents. Après<br />
tout, elles ne votent pas et de plus en<br />
plus de salariés du secteur privé ne sont<br />
pas électeurs non plus. C’est donc parfois<br />
indirectement qu’elles sont impactées<br />
par certaines idées en faveur des<br />
citoyens, personnes physiques. Parmi<br />
les instruments envisagés qui impacteront<br />
lourdement nos PME, il y a ainsi<br />
la proposition d’augmenter la durée du<br />
congé parental, la réduction du temps<br />
de travail ou celle d’augmenter le salaire<br />
social minimum net. On peut y voir aus-<br />
si quelques lueurs d’espoirs comme la<br />
proposition d’assouplir la réglementation<br />
sur les heures d’ouverture, le soutien<br />
renforcé à la création d’entreprises<br />
et aux start-up ou encore les lourds investissements<br />
dans les infrastructures<br />
de transport.<br />
La clc est politiquement neutre, mais<br />
évidemment les intérêts des entreprises<br />
lui tiennent à cœur. Je ne peux dès lors<br />
que vous inviter à lire les programmes<br />
publiés des partis qui vous sont le plus<br />
proche et à analyser leurs propositions<br />
qui impacteront votre entreprise. La<br />
clc organise justement le 26 septembre<br />
prochain une table ronde avec des représentants<br />
de quatre partis et vous<br />
aurez la possibilité de les interpeller sur<br />
l’une ou l’autre de leurs idées.<br />
« LE BON MOMENT<br />
POUR FAIRE UN BILAN<br />
DE CE GOUVERNEMENT »<br />
Hormis cette actualité brûlante, votre<br />
magazine <strong>Connect</strong> traite dans son dossier<br />
la question stratégique de la transmission<br />
d’entreprise. Depuis plusieurs années,<br />
différents intervenants ne cessent de<br />
rappeler l’importance de cette étape<br />
dans la vie d’une entreprise. Cette étape<br />
ne saurait être improvisée à la dernière<br />
minute et chaque patron doit avoir<br />
conscience qu’il/elle n’est pas éternel(le).<br />
Ce dossier sera complété par une série<br />
de trois formations qui auront lieu cet<br />
automne et traiteront des trois moments<br />
forts d’une transmission : avant, pendant<br />
et après ! Vous trouverez tous les détails<br />
relatifs à ces formations dans le présent<br />
numéro, sur notre site web et sur nos<br />
réseaux sociaux.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 03
Sommaire<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
SOMMAIRE<br />
AGENDA<br />
CARTE BLANCHE<br />
À propos de l’urgence d’un cadeau électoral<br />
ENTREVUE COMMERCE<br />
Interview de Luca Cassetti<br />
Vers une meilleure harmonisation de l’e-commerce européen<br />
EN COULISSE COMMERCE<br />
Le commerce de meubles à l’heure des défis<br />
NEWS COMMERCE<br />
L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT SOCIAL<br />
GRAND FORMAT<br />
Transmission d’entreprises : anticiper pour mieux se retirer<br />
3 QUESTIONS À… Cécile Lorenzini<br />
L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT DES SOCIÉTÉS<br />
ENTREVUE SERVICES<br />
Interview de Nadine Wagner : 20 ans au service des syndics<br />
EN COULISSE SERVICES<br />
Le métier de syndic est plus complexe qu’il n’y paraît<br />
NEWS SERVICES<br />
SOCIÉTÉ<br />
Interview de Xavier Bettel : Entre bilan et vision d’avenir : synthèse<br />
L‘AVIS DE L’EXPERT // FISCALITÉ<br />
ENTREVUE SOCIAL<br />
Interview de Paul Schmit (CNS):<br />
« Notre système dépend directement de la bonne santé du pays »<br />
EN COULISSE SOCIAL<br />
ProRSE, le nouveau réseau de partage des professionnels de la RSE<br />
NEWS SOCIAL<br />
ENTREVUE DIGITAL<br />
Interview de Malik Zeniti :<br />
Allier technologie et logistique pour une plus grande compétitivité<br />
EN COULISSE DIGITAL<br />
Robotiser pour gagner en efficacité et en sécurité<br />
ENTREVUE TRANSPORT<br />
Interview de Cyrille Horper :<br />
L’électromobilité, une évolution qui profite à tous<br />
EN COULISSE TRANSPORT<br />
Transport routier : quel est l’impact des nouvelles règles de l’UE ?<br />
NEWS TRANSPORT<br />
LES DESSOUS DE LA CLC<br />
NETWORKING eCOM.lu<br />
06<br />
08<br />
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12<br />
14<br />
16<br />
18<br />
26<br />
28<br />
30<br />
32<br />
34<br />
36<br />
40<br />
42<br />
44<br />
46<br />
48<br />
50<br />
52<br />
54<br />
56<br />
58<br />
62<br />
P.08<br />
CARTE BLANCHE<br />
À propos de l’urgence<br />
d’un cadeau électoral<br />
P.40<br />
L‘AVIS DE L’EXPERT // FISCALITÉ<br />
Avantages en nature<br />
pour les frontaliers au Luxembourg :<br />
nouvelles tendances<br />
04 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Sommaire<br />
P.18<br />
GRAND FORMAT<br />
Transmission d’entreprises :<br />
anticiper pour mieux se retirer<br />
P.28<br />
L‘AVIS DE L’EXPERT //<br />
DROIT DES SOCIÉTÉS<br />
Voyage à forfait :<br />
un nouveau régime légal<br />
P.36<br />
SOCIÉTÉ<br />
Interview de Xavier Bettel :<br />
Entre bilan et vision d’avenir : synthèse<br />
P.44<br />
EN COULISSE SOCIAL<br />
ProRSE, le nouveau réseau de partage<br />
des professionnels de la RSE<br />
P.52<br />
ENTREVUE TRANSPORT<br />
Interview de Cyrille Horper :<br />
L’électromobilité,une évolution<br />
qui profite à tous<br />
P.62<br />
NETWORKING eCOM.lu<br />
OURS DEVENEZ MEMBRE !<br />
EDITEUR<br />
confédération luxembourgeoise du commerce<br />
RÉDACTEUR-EN-CHEF<br />
Nicolas Henckes<br />
RÉDACTION<br />
Sarah Braun / Anny Delgado Freitas / Quentin<br />
Deuxant / Pierre Elvinger / Elisabeth Guissart /<br />
Morgane Haessler / Nicolas Henckes /<br />
Marie-Laure Moreau / Michael Peiffer / Jeanne Renauld /<br />
Jean-Jacques Rommes / Johanna Tilleul /<br />
Julien Treffort<br />
PHOTOGRAPHES<br />
Julian Benini / Marie De Decker<br />
SOCIÉTÉ ÉDITRICE<br />
Wat Editions<br />
74, rue Ermesinde<br />
L-1469 Luxembourg<br />
Tél.: +352 26 20 16 20<br />
RÉGIE PUBLICITAIRE<br />
Wat Editions<br />
Maria Pietrangeli<br />
maria.clc@wateditions.lu<br />
DIRECTION ARTISTIQUE & MISE EN PAGE<br />
Wat Editions<br />
Julie Mallinger<br />
julie.clc@wateditions.lu<br />
Rendez-vous sur www.clc.lu sous l’onglet « Devenir membre »<br />
et demandez votre membership directement !<br />
NOUS CONTACTER<br />
confédération luxembourgeoise du commerce<br />
7 Rue Alcide de Gasperi, L-1615 Luxembourg<br />
Tél.: +352 43 94 44 1 / info@clc.lu / / www.clc.lu<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 05
Agenda<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
26.<strong>09</strong><br />
3 ÈME CONFÉRENCE<br />
ANNUELLE : eCOM.lu<br />
FAIT SA RENTRÉE<br />
13.10 AU 21.10<br />
SEMAINE DU LOGEMENT<br />
21.11<br />
clcNETWORKING<br />
Le 26 septembre <strong>2018</strong> aura lieu<br />
la conférence annuelle d’eCOM.lu,<br />
la fédération luxembourgeoise<br />
du e-commerce.<br />
Pour cette 3 ème édition,<br />
l’événement prendra ses quartiers<br />
à la House of Startups (HOST)<br />
où une visite des locaux<br />
sera organisée suivie d’une conférence<br />
avec l’intervention de Wijnand Jongen,<br />
fondateur de l’association néerlandaise<br />
de e-commerce Thuiswinkel.org,<br />
président du Comité Exécutif d’Ecommerce<br />
Europe et auteur du livre<br />
« The End of Online Shopping ».<br />
eCOM.lu offrira également à cette<br />
occasion l’opportunité à 3 start-up<br />
innovantes de pitcher en 3 minutes,<br />
une chance unique de rencontrer<br />
les leaders luxembourgeois<br />
du e-commerce et d’accroître<br />
leur visibilité.<br />
Plus d’informations<br />
sur www.eCOM.lu<br />
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NETWORKING eCOM.lu<br />
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pour le dernier clcNetworking<br />
de l’année <strong>2018</strong> au cinéma Utopolis,<br />
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du cinéma !<br />
Bonne humeur, convivialité et échanges<br />
de contacts seront bien sûr toujours<br />
à l’honneur !<br />
Inscriptions sur www.clc.lu,<br />
à la rubrique clcNetworking<br />
©Emmanuelle Claude<br />
En collaboration avec POST Luxembourg,<br />
eCOM.lu, la fédération e-commerce<br />
de la clc organisera un nouveau<br />
Networking le 16 octobre à partir<br />
de 18h chez POST, 20 rue de Reims,<br />
Bâtiment Mercier – 2417 Luxembourg.<br />
Une nouvelle occasion pour les nonmembres<br />
de la fédération de venir<br />
pouvoir échanger avec les acteurs<br />
du marché en la matière.<br />
Plus d’informations<br />
sur www.eCOM.lu<br />
06 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
Carte Blanche<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
À PROPOS DE L’URGENCE<br />
D’UN CADEAU ELECTORAL<br />
frontaliers travaillent dans les secteurs privés<br />
exposés aux aléas économiques est ainsi délibérément<br />
approfondie.<br />
Le considérable coût budgétaire de cet accord<br />
augmentera structurellement les dépenses<br />
publiques alors que l’on sait déjà que les finances<br />
publiques ne sont pas soutenables à<br />
politique constante. Le secteur privé devra,<br />
d’une façon ou d’une autre, financer les cadeaux<br />
électoraux déplacés.<br />
Les inévitables « contagions » entre accords<br />
salariaux dans la fonction publique et les<br />
rémunérations des secteurs parapubliques<br />
(notamment les professions de la santé et du<br />
secteur « dépendance ») vont renchérir à nouveau<br />
la facture pour les personnes physiques,<br />
pour les entreprises et pour les caisses de la<br />
Sécurité sociale.<br />
On doit finalement regretter aussi que, par pur<br />
calcul politique, le gouvernement actuel enlève<br />
la marge de manœuvre au gouvernement<br />
futur en prenant des décisions qui auront un<br />
impact politique et financier fondamental au<br />
cours de la prochaine période législative.<br />
Jean-Jacques Rommes<br />
Il ne reste qu’à espérer que le futur gouvernement<br />
prendra en compte l’enjeu que représentent<br />
de tels accords pour l’évolution future<br />
de notre modèle socio-économique et agira<br />
en conséquence. Mais cet espoir-là ne vaut<br />
pas qu’on parie sur lui.<br />
TEXTE : JEAN-JACQUES ROMMES<br />
IMAGE : UEL<br />
e gouvernement n’a pas fini de surprendre<br />
Lcomme il le prouve par le récent accord<br />
salarial signé entre le ministre de la Fonction<br />
publique et la CGFP.<br />
Alors qu’il n’y avait aucune urgence d’une<br />
nouvelle négociation salariale et que le gouvernement<br />
avait affirmé à plusieurs reprises<br />
ne pas vouloir s’incliner devant la revendication<br />
de la CGFP d’abolir la règle dite du<br />
« 80-80-90 », il a finalement résigné devant<br />
la pression exercée par les représentants des<br />
fonctionnaires. La mesure ne vient pas seulement<br />
à contretemps, elle est aussi contreproductive<br />
à plusieurs niveaux.<br />
Cet accord ne manquera pas de creuser davantage<br />
le différentiel existant entre les salaires<br />
initiaux dans la fonction publique<br />
et ceux du secteur privé, pouvant aller du<br />
simple au double. Les aspirations salariales<br />
excessives du secteur public le mieux payé<br />
au monde pèsent ainsi sur les entreprises privées<br />
qui doivent faire face à la concurrence.<br />
L’accord fait fi de l’idée d’un stage impliquant<br />
une formation et une adaptation à une fonction<br />
et néglige ainsi totalement les réalités<br />
professionnelles du terrain.<br />
Le clivage entre étrangers et Luxembourgeois,<br />
ces derniers délaissant le secteur privé pour<br />
se diriger vers la fonction publique, se creuse<br />
encore. L’évidente fissure dans la cohésion sociale<br />
du pays qui fait que les électeurs gâtés<br />
par la surenchère électorale travaillent dans le<br />
secteur public et que les résidents étrangers et<br />
08 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
LE LOUEUR DE MOBILIER, DE VAISSELLE ET DE NAPPAGE AU LUXEMBOURG ET EN GRANDE-RÉGION<br />
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Entrevue Commerce<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
VERS UNE MEILLEURE HARMONISATION<br />
DE L’E-COMMERCE EUROPÉEN<br />
Si elle est encore loin de concurrencer<br />
les géants mondiaux du numérique,<br />
l’Europe connaît aujourd’hui une belle<br />
croissance dans le domaine de l’e-commerce.<br />
Pour Luca Cassetti, Director of<br />
EU Public Affairs d’Ecommerce Europe,<br />
l’approche de l’Union européenne, qui<br />
cherche à harmoniser les règlementations<br />
et les pratiques du secteur au sein<br />
de ses États membres, porte petit à petit<br />
ses fruits.<br />
TEXTE : JEANNE RENAULD<br />
25<br />
Luca Cassetti<br />
25 % du chiffre d’affaires<br />
réalisé dans le domaine<br />
de l’e-commerce B2C à l’échelle<br />
mondiale est détenu par l’Europe<br />
COMMENT SE POSITIONNE<br />
AUJOURD’HUI L’EUROPE DANS<br />
LE DOMAINE DE L’E-COMMERCE<br />
VIS-À-VIS DE LA CONCURRENCE<br />
INTERNATIONALE ?<br />
Selon le dernier rapport de recherche sur<br />
l’e-commerce global, publié par la Ecommerce<br />
Foundation en octobre 2017, le<br />
secteur de l’e-commerce B2C se développe<br />
rapidement en Europe. Si l’Asie continue de<br />
connaître un boom exceptionnel et cumule<br />
désormais 48 % du marché mondial de<br />
l’e-commerce, l’Europe peut se targuer d’arriver<br />
en seconde position. Elle cumule ainsi<br />
un peu plus d’un quart du chiffre d’affaires<br />
de l’e-commerce. Juste derrière, on retrouve<br />
l’Amérique du Nord avec un pourcentage<br />
légèrement moins élevé. En bas de classement<br />
se situent l’Amérique du Sud (1,5 %)<br />
ainsi que le Moyen-Orient et l’Afrique (0,5 %).<br />
Notre continent continue également à bénéficier<br />
d’un taux de croissance intéressant, à<br />
deux chiffres. D’après le dernier rapport de<br />
recherche européen, publié en juillet <strong>2018</strong>, le<br />
chiffre d’affaires de l’e-commerce européen<br />
a en effet augmenté de 11 % en 2017 pour<br />
atteindre 534 milliards d’euros. Cette année<br />
encore, les résultats devraient être très bons<br />
puisque la croissance est estimée à 13 %,<br />
avec un total de 602 milliards d’euros.<br />
Parallèlement, l’Europe joue un rôle toujours<br />
plus important dans l’e-commerce, notamment<br />
en raison de son influence sur les règlementations<br />
appliquées dans les pays membres.<br />
Tout ce qui concerne l’e-commerce aujourd’hui<br />
découle de façon plus ou moins directe de<br />
normes européennes. De plus, le marché européen<br />
constitue une importante opportunité de<br />
développement pour les e-commerçants.<br />
10 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Commerce<br />
POURTANT, FACE AUX GRANDS<br />
ACTEURS AMÉRICAINS ET CHINOIS<br />
DU NUMÉRIQUE, LES GAFA ET BATX<br />
NOTAMMENT, L’EUROPE, ELLE, NE<br />
SEMBLE PAS PRODUIRE DE GÉANT<br />
DU NET. COMMENT L’EXPLIQUER ?<br />
L’Union européenne est composée d’une<br />
multitude de pays. Le cadre juridique n’est<br />
pas encore totalement harmonisé. Souvent,<br />
les lois européennes sont transposées d’une<br />
façon différente dans chaque État membre,<br />
l’Union accordant une certaine liberté d’interprétation.<br />
Cette situation contribue à<br />
créer un environnement législatif fragmenté<br />
et souvent complexe, qui laisse peu d’opportunités<br />
aux acteurs européens de se développer<br />
à une grande échelle.<br />
Il ne faut pas non plus négliger l’impact<br />
de certaines régulations sur le secteur de<br />
l’e-commerce, en matière de protection des<br />
données par exemple. Les lois européennes<br />
ont parfois tendance à aller un peu trop loin<br />
et risquent de pénaliser les entreprises européennes,<br />
et en particulier les TPE.<br />
Enfin, si la Commission européenne vise à<br />
harmoniser les règlementations dans l’en-<br />
semble de l’UE, il arrive parfois que, durant<br />
le processus législatif, le Parlement européen<br />
ou les États membres ne soient pas<br />
prêts à céder sur certains points. Au final,<br />
on se retrouve avec une loi qui fait l’objet<br />
d’un compromis et qui n’est donc pas optimisée<br />
pour le consommateur et l’e-commerçant.<br />
Tous ces freins n’existent pas de la<br />
même façon dans d’autres pays du monde.<br />
QUE MANQUE-T-IL À L’EUROPE<br />
POUR RIVALISER<br />
AVEC CES GRANDS ACTEURS ?<br />
Il faut garder à l’esprit que ces géants du<br />
numérique sont aussi essentiels à l’économie<br />
européenne. Ces plateformes sont des<br />
moteurs de croissance. Elles permettent aux<br />
entreprises de l’Union, quelle que soit leur<br />
taille, d’atteindre davantage de marchés et<br />
de consommateurs. Cette concurrence venant<br />
de l’étranger pousse également les acteurs<br />
européens à investir et à grandir.<br />
Néanmoins, si l’on veut tenter de concurrencer<br />
ces géants du numérique, il est<br />
nécessaire de se doter d’un vrai marché<br />
unique pour l’Europe, pour lever les freins<br />
que nous venons d’évoquer.<br />
JUSTEMENT, OÙ EN EST LE DIGITAL<br />
SINGLE MARKET ACTUELLEMENT ?<br />
ET QUELLES SONT LES ÉVOLUTIONS<br />
À VENIR ?<br />
Présenté en mai 2015 par le président de<br />
la Commission européenne Jean-Claude<br />
Juncker, le Digital Single Market intègre 29<br />
propositions législatives – dont certaines<br />
se focalisent sur l’e-commerce – destinées<br />
à lever les obstacles qui empêchent<br />
les entreprises et les consommateurs d’exploiter<br />
pleinement les possibilités offertes<br />
par Internet. À terme, le DSM devrait apporter<br />
davantage d’harmonisation au sein<br />
de l’Union européenne et permettre à<br />
l’e-commerce cross-border de continuer à<br />
se développer.<br />
Pour l’instant, des propositions ont déjà<br />
été adoptées. Mais le Digital Single Market<br />
n’est pas encore achevé. Les systèmes de<br />
taxation de chaque État membre restent<br />
compliqués, les livraisons sont parfois<br />
chaotiques… ce qui pose problème à la<br />
fois aux e-commerçants et aux consommateurs.<br />
On est encore loin d’un marché<br />
unique numérique à l’échelle européenne.<br />
À cet égard, nous pensons d’ailleurs qu’il<br />
serait préférable de parler tout simplement<br />
de Single Market. Car si l’adjectif<br />
« digital » est très important, l’omnicanal,<br />
en matière de commerce, se développe de<br />
plus en plus. Aujourd’hui, les consommateurs<br />
veulent avoir la possibilité d’utiliser<br />
tous les canaux possibles pour acheter. Ils<br />
veulent par exemple pouvoir commander<br />
un vêtement en ligne et, si nécessaire, le<br />
retourner dans la boutique de leur ville.<br />
Dans ce contexte, on se dirige de plus en<br />
plus vers un marché « customer centric ».<br />
La frontière offline-online est amenée à<br />
disparaître. Les lois vont devoir s’adapter<br />
à cette nouvelle tendance, les acteurs du<br />
marché aussi.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 11
En coulisse Commerce<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
LE COMMERCE DE MEUBLES<br />
À L’HEURE DES DÉFIS<br />
Bien implanté au Luxembourg, le secteur de l’ameublement est aujourd’hui confronté à de nombreux enjeux.<br />
Analyse avec Jean-Pierre Thill, vice-président de la FEDAM (Fédération Luxembourgeoise de l’Ameublement), dirigeant<br />
des Ameublements Thill à Hosingen et des Meubles Oestreicher à Marnach, deux enseignes de meubles reconnues.<br />
TEXTE : JEANNE RENAULD<br />
Jean-Pierre Thill<br />
« Le secteur de l’ameublement reste spécifique<br />
au Luxembourg, explique d’emblée<br />
Jean-Pierre Thill. Contrairement à ce qui<br />
se déroule dans la plupart des autres pays<br />
européens, les leaders du marché, ici, sont<br />
encore des entreprises familiales, et non des<br />
géants de l’ameublement. » Néanmoins, ces<br />
acteurs se voient de plus en plus concurrencés<br />
par les grandes enseignes qui choisissent<br />
bien souvent, prix du terrain au Luxembourg<br />
oblige, de s’installer à la frontière. On se<br />
souvient notamment qu’en 2005, l’arrivée<br />
d’Ikea à Sterpenich, en Belgique, avait fait<br />
couler beaucoup d’encre. De l’autre côté de<br />
la frontière, c’est Möbel Martin qui s’est implanté<br />
à Konz, en Allemagne. « D’année en<br />
année, les chaînes internationales prennent<br />
de l’ampleur. Face à cette concurrence, plusieurs<br />
entreprises historiques ont déjà dû<br />
fermer leurs portes. Et d’autres sont en train<br />
de disparaître », confie Jean-Pierre Thill.<br />
SAISIR LES OPPORTUNITÉS<br />
DU DIGITAL<br />
Le digital vient lui aussi concurrencer le<br />
commerce du meuble local. « Les clients<br />
prennent aujourd’hui le temps de se renseigner<br />
en ligne avant de venir en magasin. Ils<br />
recherchent les produits qui correspondent à<br />
leurs besoins, traquent les meilleurs prix…,<br />
souligne Jean-Pierre Thill. Le trafic dans les<br />
commerces est donc beaucoup moins important.<br />
Mais une fois qu’ils ont franchi la<br />
porte du magasin, les clients ont, dans la<br />
majorité des cas, l’intention d’acheter ».<br />
Pour rester visibles, les acteurs du secteur<br />
doivent se digitaliser. « Nous sommes pleinement<br />
conscients qu’une partie de notre commerce<br />
va se faire ou se fait déjà online. C’est<br />
pourquoi nous réfléchissons à comment développer<br />
notre offre sur Internet. Nous pensons<br />
rejoindre Letzshop, la plateforme d’e-commerce<br />
luxembourgeoise. C’est une chance de<br />
pouvoir s’appuyer sur une telle infrastructure<br />
pour débuter ».<br />
DES FREINS AU DÉVELOPPEMENT<br />
DU SECTEUR<br />
Outre cet enjeu du numérique, la filière du<br />
meuble au Luxembourg doit jongler avec<br />
les particularités de son pays, et notamment<br />
de son marché immobilier. L’industrie de<br />
l’ameublement, par nature, a besoin de place<br />
afin d’exposer ses produits. « Or cet espace,<br />
sur un marché foncier saturé, devient de plus<br />
en plus difficile à trouver. Quand bien même<br />
on le trouve, encore faut-il parvenir à le payer<br />
et à obtenir les autorisations nécessaires pour<br />
construire dessus », déplore Jean-Pierre Thill.<br />
Comme beaucoup d’autres secteurs, l’ameublement<br />
est aussi confronté à une pénurie<br />
de candidats. « Nous éprouvons de plus en<br />
plus de difficultés à recruter, que ce soit au<br />
Luxembourg ou à la frontière. Pour répondre<br />
à cette problématique, il faut changer les<br />
mentalités, valoriser les métiers de l’artisanat<br />
et de la vente dans les écoles. À cause<br />
de ce manque de ressources humaines, la<br />
croissance de l’économie du pays est freinée<br />
d’1 ou 2 % ».<br />
« PLUS QUE DES POINTS<br />
DE VENTE, LES MAGASINS<br />
D’AMEUBLEMENT DOIVENT<br />
AUJOURD’HUI ÊTRE<br />
DES FOURNISSEURS<br />
DE SOLUTIONS »<br />
INNOVER, SE RÉINVENTER<br />
Pour parvenir à tirer leur épingle du jeu, les<br />
acteurs de l’ameublement doivent redoubler<br />
d’efforts. « Le sérieux est l’une des clés de notre<br />
succès. Cela fait 100 ans que nous sommes rigoureux<br />
dans notre travail. Nous fournissons<br />
des produits et un service de qualité, nous<br />
avons le meuble dans nos gènes, et les clients<br />
le ressentent », confie Jean-Pierre Thill.<br />
Plus que des points de vente, les enseignes<br />
doivent proposer un service complet pour<br />
se distinguer. « Nous devons être des fournisseurs<br />
de solutions, capables de résoudre<br />
des problèmes, explique-t-il. Au sein de<br />
nos établissements, nous proposons par<br />
exemple à nos clients d’organiser le chantier,<br />
nous mettons un technicien à disposition<br />
pour prendre les mesures nécessaires, nous<br />
reprenons les anciens meubles… Tout ça, la<br />
grande surface n’est pas capable de le faire.<br />
Pour résister, il faut bouger tous les jours,<br />
continuer à promouvoir son entreprise, proposer<br />
des choses inédites ».<br />
12 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
News Commerce<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
COMMERCE<br />
LE MIWWELFESTIVAL<br />
DU 29 SEPTEMBRE AU 7 OCTOBRE <strong>2018</strong><br />
Envie de changement ? Une nouvelle cuisine, un nouveau<br />
salon, refaire sa décoration ou tout simplement se faire plaisir<br />
avec de nouveaux bibelots, le « Miwwelfestival »<br />
est l’occasion idéale pour apporter de la nouveauté<br />
dans votre maison ! Organisé par la FEDAM<br />
(Fédération Luxembourgeoise de l’Ameublement)<br />
deux fois par an, c’est le meilleur moment pour faire<br />
pour relooker votre intérieur. Profitez de l’édition d’automne<br />
qui aura lieu du 29 septembre <strong>2018</strong> au 7 octobre <strong>2018</strong><br />
pour trouver les plus beaux meubles qui correspondent<br />
à votre style et à votre goût !<br />
Pour connaitre les enseignes participantes à l’action,<br />
n’hésitez pas à consulter : www.fedam.lu<br />
ou www.ameublement.lu.<br />
COMMERCE<br />
LE DIMANCHE DES MANTEAUX<br />
OU MANTELSONDEG<br />
LE 21 OCTOBRE <strong>2018</strong><br />
Historiquement le « Mantelsonndeg »<br />
était le meilleur moment de l’année<br />
pour dénicher le « manteau » de l’hiver<br />
en raison d’une ouverture exceptionnelle<br />
du dimanche.<br />
La tradition se perpétue toujours !<br />
En visitant les magasins qui pourront être<br />
ouverts ce dimanche, cette expérience<br />
se réitère chaque année grâce à la FEMO<br />
(Fédération de la Mode) qui initie l’événement<br />
pour faire profiter aux clients<br />
des meilleures conditions d’achat.<br />
Alors, n’hésitez pas à profiter<br />
de l’ouverture dominicale généralisée<br />
du « Mantelsonndeg » qui aura lieu<br />
le 21 octobre <strong>2018</strong> !<br />
Pour mieux connaitre la FEMO<br />
et ses membres,<br />
visitez www.femo.lu ou www.clc.lu.<br />
14 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
L’avis de l’expert // Droit Social<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
EQUILIBRE ENTRE VIE PROFESSIONNELLE<br />
ET PRIVÉE : QUEL IMPACT<br />
POUR LE LUXEMBOURG ?<br />
La proposition de directive sur l’équilibre<br />
entre vie professionnelle et vie privée<br />
(1) (ci-après, la « Proposition »), issue de<br />
l’initiative de la Commission européenne<br />
« Nouveau départ », s’inscrit dans le cadre<br />
du Socle européen des droits sociaux. Elle<br />
établit des normes minimales concernant<br />
le congé parental, le congé de paternité<br />
et le congé d’aidant applicables à tous les<br />
États membres de l’Union européenne.<br />
TEXTE : PIERRE ELVINGER<br />
& ANNY DELGADO FREITAS<br />
IMAGE : ELVINGER HOSS<br />
Pierre Elvinger & Anny Delgado Freitas<br />
L<br />
’objectif général de la Proposition est<br />
d’améliorer les droits des femmes et des<br />
hommes à l’échelon de l’Union européenne<br />
afin de remédier à la faible participation<br />
des femmes au marché du travail, de promouvoir<br />
la lutte contre la discrimination,<br />
d’étendre les possibilités de congé familial<br />
pour les pères et de favoriser l’égalité<br />
hommes-femmes.<br />
Pour ce faire, la Proposition vise à résoudre<br />
les difficultés que rencontrent les<br />
parents et les aidants pour concilier vie<br />
privée et vie professionnelle. La Proposition<br />
vise à l’instauration d’un congé de<br />
paternité de 10 jours, au renforcement du<br />
congé parental par une augmentation de<br />
la période minimale du congé à 4 mois, à<br />
prendre avant que l’enfant n’atteigne l’âge<br />
de 12 ans, et à l’instauration d’un congé<br />
des aidants de 5 jours par an pour travailleurs<br />
s’occupant des parents gravement<br />
malades ou dépendants. Ces congés seraient<br />
à rémunérer au moins à hauteur des<br />
indemnités versées aux salariés en cas de<br />
maladie. Finalement, la Proposition prévoit<br />
une extension du droit des salariés à<br />
demander des facilités d’aménagement du<br />
temps de travail dans certains cas, tel que<br />
le travail réduit et flexible au retour d’un<br />
congé parental.<br />
La Proposition peine à se faire accepter<br />
dans certains États membres, notamment<br />
en France et dans les pays de l’Est. Le gouvernement<br />
luxembourgeois n’y est pas non<br />
1 Proposition de directive du Parlement européen et du Conseil concernant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des parents et aidants et abrogeant la directive 2010/18/UE du Conseil du 26 avril 2017 (2017/0085(COD)<br />
16 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Droit Social // L’avis de l’expert<br />
plus favorable alors que le droit du travail<br />
luxembourgeois offre d’ores et déjà un régime<br />
social très avantageux pour les parents<br />
et aidants.<br />
Depuis la loi du 15 décembre 2017 (2) modifiant<br />
le Code du travail luxembourgeois,<br />
le congé de paternité a été étendu de deux<br />
à dix jours, à condition que l’employeur ait<br />
été informé deux mois à l’avance des dates<br />
prévisibles. Dans le cas contraire, l’employeur<br />
peut limiter le congé à 2 jours. Ce<br />
congé est fixé, en principe, en fonction des<br />
préférences de l’employé, à condition qu’il<br />
ne compromette pas les besoins de l’entreprise.<br />
En cas d’adoption de la Proposition<br />
comme directive, le droit au congé parental<br />
de 10 jours deviendrait un droit acquis au<br />
salarié, nonobstant le délai de notification<br />
de celui-ci à l’employeur, enlevant ainsi<br />
toute flexibilité à l’employeur.<br />
La prise du congé de paternité en droit national<br />
n’entraine pas de diminution du salaire<br />
pour le salarié. En effet, la loi prévoit<br />
que le salaire versé pendant les deux premiers<br />
jours du congé de paternité est à la<br />
charge de l’employeur tandis que le salaire<br />
versé au cours des jours suivants sera remboursé<br />
à l’employeur par l’État.<br />
Le régime du congé parental a été introduit<br />
en droit luxembourgeois en 1999 et a été<br />
réformé par une loi du 3 novembre 2016 (3) .<br />
Le congé parental peut toujours être pris<br />
par les deux parents. Il n’est ouvert qu’une<br />
seule fois par parent pour le même enfant<br />
et ne peut être transféré à l’autre parent.<br />
Il peut être pris en cas de naissance, avant<br />
le 6ème anniversaire de l’enfant, et en cas<br />
d’adoption, avant le 12 ème anniversaire de<br />
l’enfant. Le Code de travail prévoit la possibilité<br />
d’une flexibilisation des périodes de<br />
congé qui peut être subdivisée en plusieurs<br />
types. Ainsi, le congé parental peut être pris<br />
pendant 6 mois à temps plein ou pendant<br />
12 mois à mi-temps. Depuis la réforme du<br />
congé parental, de nouvelles possibilités<br />
de congé fractionné ont été introduites,<br />
permettant ainsi aux salariés une véritable<br />
flexibilité sur l’organisation de leur temps<br />
de travail pendant le congé parental.<br />
« LA PROPOSITION VISE À RÉ SOUDRE LES DIFFICULTÉS<br />
QUE RENCONTRENT LES PARENTS ET LES AIDANTS<br />
POUR CONCILIER VIE PRIVÉE ET VIE PROFESSIONNELLE »<br />
Depuis la loi du 19 juin 2013 (4) , lors de<br />
la reprise de son travail à la fin du congé<br />
parental, le salarié a droit à un entretien<br />
avec son employeur ayant pour objet de<br />
demander l’aménagement de son horaire<br />
et/ou de son rythme de travail pendant<br />
une durée déterminée limitée à un an à<br />
compter de la date du retour au travail.<br />
Le système luxembourgeois de congé parental<br />
offre d’ores et déjà un cadre juridique<br />
avantageux. Rajouter la possibilité<br />
de demander un aménagement de l’horaire<br />
de travail chaque fois que sa situation<br />
personnelle le justifie jusqu’au 12 ème<br />
anniversaire de l’enfant, tel que prévu par<br />
la Proposition, nous paraît être démesuré<br />
alors qu’il ne tient pas compte des intérêts<br />
des entreprises concernées.<br />
La Proposition vise à instaurer un congé<br />
pour soins « pour s’occuper de proches<br />
gravement malades ou en situation de<br />
dépendance » de 5 jours par an. Depuis<br />
20<strong>09</strong> (5) , le droit luxembourgeois prévoit un<br />
congé d’accompagnement de 5 jours par<br />
personne, remplissant les conditions prévues<br />
par la loi, et par an, permettant aux<br />
salariés l’accompagnement d’un proche<br />
en fin de vie. Ce congé actuellement prévu<br />
par la loi luxembourgeoise est moins large<br />
que le congé pour soins attribué lors de<br />
la fin de vie d’un proche souffrant d’une<br />
maladie grave en phase terminale. Le droit<br />
luxembourgeois a également instauré en<br />
1999 un congé pour raison familiale attribué<br />
aux parents en cas de maladie de<br />
l’enfant. Réformé en <strong>2018</strong>, ce congé peut<br />
être attribué jusqu’au 18 ème anniversaire<br />
d’un enfant, dans des conditions précisément<br />
déterminées par la loi. Le champ<br />
d’application du congé pour soins est plus<br />
large dans la mesure où il ne s’applique<br />
pas exclusivement en cas de maladie des<br />
enfants et des proches parents.<br />
Pour la mise en œuvre de ses dispositions,<br />
la Proposition impose aux États membres<br />
de prendre les mesures nécessaires afin<br />
d’interdire toute discrimination et pour garantir<br />
une protection contre le licenciement,<br />
tous deux liés à la prise des congés pour<br />
raisons privées et familiales. La Proposition<br />
prévoit également la mise en place de sanctions<br />
par les États membres. À cet égard, le<br />
droit du travail luxembourgeois est d’ores et<br />
déjà très protecteur des salariés en ces matières.<br />
Ainsi, le Code du travail luxembourgeois<br />
contient un système de protection<br />
renforcé contre le licenciement des salariés<br />
en congé de maternité, en congé parental<br />
ou en congé pour raisons familiales. Il prévoit<br />
également des mesures de protection<br />
contre le licenciement pour motifs discriminatoires<br />
qui s’appliquent de façon large à<br />
tous les salariés. En cas de violation, les salariés<br />
ont droit à des dommages et intérêts<br />
pour licenciement abusif, voire, dans certains<br />
cas, disposent d’une action en nullité<br />
contre le licenciement pouvant résulter en<br />
la réintégration du salarié en question.<br />
En conclusion, force est de constater que<br />
la Proposition, si elle venait à être adoptée,<br />
aura pour conséquence une revue à la<br />
hausse les droits sociaux des salariés alors<br />
que le système luxembourgeois offre d’ores<br />
et déjà un cadre social assez généreux. Celui-ci<br />
ne cesse d’être revu à la hausse par<br />
le législateur dans le but de proposer une<br />
politique familiale adaptée aux évolutions<br />
de la société et une meilleure conciliation<br />
entre vie professionnelle et vie privée. Cette<br />
Proposition aura pour effet de limiter toute<br />
flexibilité que s’est aménagé le droit du<br />
travail luxembourgeois en la matière, ensemble<br />
avec les acteurs de la place, au fil<br />
des réformes.<br />
2 Mémorial A. n° 1082 du 18 décembre 2017 | 3 Mémorial A n°224 du 10 novembre 2016 | 4 Mémorial A, n° 104 du 24 juin 2013 | 5 Loi du 16 mars 20<strong>09</strong>, Mémorial A, n°46 du 16 mars 20<strong>09</strong><br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 17
Grand format<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
18 - CONNECT<br />
Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
BUSINESS MEDIA<br />
Grand format<br />
GRAND FORMAT<br />
TRANSMISSION D’ENTREPRISES :<br />
ANTICIPER POUR MIEUX<br />
SE RETIRER<br />
Transmettre, c’est passer le flambeau. Donner un avenir à l’entreprise qu’on a<br />
portée à bout de bras pendant de nombreuses années, comme un enfant que l’on<br />
a aidé à grandir et que l’on voit prendre son indépendance. Penser à ce moment<br />
où l’on devra céder le relais n’est simple pour personne. Il demande de se projeter<br />
dans le futur, d’envisager sa retraite, d’accepter de faire un pas de côté.<br />
Pourtant, tout entrepreneur un peu ambitieux ne rêve-t-il pas de voir son affaire<br />
prospérer au fil des années, avec ou sans lui ?<br />
TEXTE : MICHAËL PEIFFER<br />
Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce<br />
CONNECT - 19
Grand format<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
« Avec l’arrivée progressive à la retraite des<br />
baby-boomers, la transmission d’entreprises<br />
est un enjeu majeur pour l’économie<br />
luxembourgeoise puisque le vieillissement<br />
de la population concerne également<br />
les dirigeants d’entreprises, dont 50 % ont<br />
plus de 45 ans », relevait la Fondation IDEA<br />
en 2014 dans son avis annuel sur la situation<br />
économique, sociale et financière du<br />
Grand-Duché de Luxembourg. Quatre ans<br />
plus tard, le constat reste identique, voire<br />
plus prégnant encore. « Dans les dix prochaines<br />
années, de nombreux chefs d’entreprises<br />
devront céder leurs activités, ou<br />
voir leurs entreprises disparaître, et avec<br />
elles des centaines d’emplois, faute d’avoir<br />
trouvé un repreneur. C’est là un élément<br />
de politique publique capital, dans un pays<br />
où la majorité des entreprises sont des<br />
PME, et où 70 % des entreprises sont « familiales<br />
». Si, pour certaines entreprises,<br />
la question de la succession est pensée<br />
en amont, et le repreneur se trouve déjà<br />
au sein de la famille, pour d’autres, faute<br />
de repreneur issu de l’environnement familial,<br />
l’entreprise devra être vendue ou<br />
cesser ses activités. Une réflexion sur la<br />
manière d’empêcher la disparition de ces<br />
entreprises s’impose. »<br />
Au-delà de la simple réflexion, plusieurs<br />
initiatives ont vu le jour ces dernières années.<br />
Depuis peu, profitant de la nouvelle<br />
dynamique découlant de la mise en place<br />
du one-stop shop de la House of Entrepreneurship,<br />
l’ancienne bourse d’entreprises<br />
de la Chambre de Commerce a été modernisée<br />
au travers de l’initiative « Business<br />
Transfer ». Dans ce cadre, des services plus<br />
complets que par le passé sont proposés.<br />
En plus du matching entre cédants et repreneurs,<br />
l’équipe du Business Transfer se<br />
déplace maintenant dans les locaux des<br />
entreprises afin de bien comprendre le<br />
fonctionnement de chaque structure à céder,<br />
propose, dès le premier rendez-vous,<br />
une présence en tant qu’observateur afin<br />
de faciliter les échanges entre les deux<br />
parties, et offre un aiguillage tout au long<br />
du processus de repreneuriat. Un même<br />
élan anime la Chambre des Métiers qui<br />
propose la « Bourse d’entreprises », faisant<br />
le lien entre les cédants et leurs repreneurs<br />
potentiels. Dans le domaine de la sensibilisation,<br />
l’asbl Jonk Entrepreneuren se rend<br />
dans les écoles pour expliquer aux enfants<br />
et adolescents ce que représente le métier<br />
d’entrepreneur et donner envie à certains<br />
de se lancer dans le futur… D’autres encore<br />
se proposent d’accompagner les entrepreneurs<br />
à différentes étapes de leur parcours,<br />
notamment lors de la reprise d’une<br />
activité existante.<br />
CHANGER LES MENTALITÉS<br />
Force est toutefois de constater que<br />
chaque cas de transmission d’entreprise<br />
est différent, que chaque affaire affiche ses<br />
propres particularités, une taille variable,<br />
allant d’une à des centaines de personnes,<br />
des performances tout aussi hétéroclites…<br />
D’emblée, on voit aussi qu’il faut distinguer<br />
deux types de transmissions d’entreprises :<br />
la reprise au sens large et la succession<br />
au sein d’une même famille. « Dans le cas<br />
d’une transmission classique, le problème<br />
est de trouver un repreneur qui perpétue<br />
le travail accompli et trouve les financements<br />
nécessaires à son investissement.<br />
Lorsqu’il s’agit d’une entreprise familiale,<br />
les discussions prennent une tournure plus<br />
émotionnelle, le passage de témoin d’une<br />
génération à l’autre est un moment très délicat<br />
à négocier. Mais quelle que soit finalement<br />
la situation initiale, l’important sera<br />
toujours de bien se préparer », témoigne<br />
François Mousel, PwC Entrepreneur Leader.<br />
Au Luxembourg, comme dans la plupart<br />
des pays d’Europe continentale, un autre<br />
élément vient peser dans la balance, en<br />
défaveur des chefs d’entreprise à la recherche<br />
d’un repreneur : l’aversion au<br />
risque. « Même si aucune étude scientifique<br />
ne vient le démontrer, nous vivons<br />
dans une région du monde où l’on stigmatise<br />
l’échec, poursuit François Mousel.<br />
Il en résulte une peur de se tromper, de<br />
prendre des risques. Il faut aussi reconnaître<br />
qu’au Luxembourg, depuis notre<br />
plus tendre enfance, on nous explique<br />
souvent qu’en faisant de bonnes études,<br />
nous pourrons obtenir un poste au sein de<br />
l’État, avec une rémunération confortable,<br />
sans prendre le moindre risque… Il faut<br />
bien admettre cet état de fait. Or, changer<br />
les mentalités demande des efforts à<br />
moyen et long termes. Il faut contrer les<br />
discours conservateurs et promouvoir une<br />
autre image des entrepreneurs, ceci au<br />
travers de l’éducation notamment. »<br />
20 - CONNECT<br />
Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Grand format<br />
« TRÈS SOUVENT, LE CÉDANT N’A PAS D’IDÉE DU PRIX<br />
QU’IL EST RAISONNABLE DE DEMANDER »,<br />
FRANÇOIS MOUSEL, PWC ENTREPRENEUR LEADER<br />
« Je me retire à la fin de l’année », témoigne<br />
Jerry Schack, gérant de la House<br />
of Underwear, en centre-ville. Âgé de 63<br />
ans, l’homme est devenu entrepreneur<br />
sur le tard. « J’avais 51 ans lorsque Monopol<br />
a fermé ses portes. J’avais travaillé<br />
toute ma vie dans le textile et le sport et<br />
j’ai décidé d’ouvrir mon propre commerce<br />
de sous-vêtements. Voici douze ans, la<br />
concurrence était forte. Maintenant, je suis<br />
l’un des seuls à proposer un tel assortiment,<br />
surtout pour l’homme. » Jerry Schack<br />
est serein. Il a trouvé un repreneur voici<br />
plus d’un an déjà. « Jacques Rodenbourg<br />
est un ami et un client de longue date. Il<br />
travaille déjà depuis un an à mi-temps à<br />
mes côtés pour apprendre le métier. C’est<br />
lui qui m’a contacté sachant que j’arrêtais<br />
bientôt… Seul imprévu de dernière minute :<br />
nous déménageons au mois d’octobre de<br />
la rue de Chimay à la rue Louvigny. Le<br />
propriétaire du local actuel a augmenté le<br />
loyer de 70 %... ».<br />
33 %<br />
Il est prévu qu’un tiers<br />
des entreprises<br />
(tous secteurs confondus)<br />
changent de main au cours<br />
des 10 prochaines années.<br />
Parmi celles-ci,<br />
plus de deux tiers des entreprises<br />
sont de type familial et 25 % d’entre<br />
elles vont changer de patron<br />
dans les cinq années à venir<br />
LA BALLE DANS LE CAMP DU CÉDANT<br />
La première étape pour toute reprise ou<br />
transmission réussie passe par une décision<br />
personnelle du cédant. « L’élément<br />
principal de toute transmission, c’est effectivement<br />
la motivation de celui qui<br />
cède. Il s’agit d’une décision personnelle<br />
qui doit être claire, franche et bien réfléchie.<br />
Il ne peut pas y avoir de demi-mesure<br />
», explique François Mousel. Il n’est<br />
jamais facile de se retirer d’une entreprise<br />
qu’on a créée soi-même et de se détacher<br />
de l’oeuvre de sa vie pour céder la place<br />
à un autre. L’aspect émotionnel prend ici<br />
une place très importante. Mais planifier<br />
sa succession fait partie des responsabilités<br />
et des décisions qui incombent à un<br />
chef d’entreprise. Dans les PME et TPE qui<br />
constituent l’essentiel du tissu économique<br />
au Luxembourg, le niveau de dépendance<br />
de l’entreprise par rapport à son dirigeant<br />
est un autre point central à prendre en<br />
considération. Si la plus grande part de la<br />
valeur d’une entreprise est son dirigeant,<br />
quelle valeur aura encore l’entreprise une<br />
fois que ce dirigeant sera parti ? »<br />
Avant d’être cédée, l’entreprise doit donc<br />
être prête pour la transmission, et cela ne<br />
se fait pas du jour au lendemain. Il faut<br />
souvent passer par une étape de nettoyage<br />
et de réorganisation. « Quel est le périmètre<br />
exact concerné par la reprise ? Est-ce<br />
le bon moment dans le cycle économique ?<br />
Les clients sont-ils attachés à l’entreprise<br />
ou au dirigeant ? Y a-t-il un investissement<br />
à réaliser afin de pérenniser l’activité ? Que<br />
disent les comptes et quelle image tracentils<br />
de l’évolution des affaires ? L’immobilier<br />
est-il concerné par la reprise ? », poursuit le<br />
PwC Entrepreneur Leader. « Il est clair que<br />
le fait de pouvoir présenter un bilan sain,<br />
avec un chiffre d’affaires avéré, rend les<br />
choses plus faciles », ajoute Jerry Schack.<br />
Dans notre cas, le personnel expérimen-<br />
Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce CONNECT - 21
Grand format<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
voir se mettre dans la peau de l’acquéreur<br />
qui va se retrouver face à un ensemble<br />
de risques. En tant que chef d’entreprise,<br />
qu’est-ce que je vais pouvoir faire dans<br />
la façon de préparer et de présenter mon<br />
entreprise pour mettre l’acquéreur en<br />
confiance, y inclus démontrer les perspectives<br />
d’avenir et de croissance ? »<br />
DES ASTUCES<br />
POUR FACILITER LA REPRISE<br />
À un moment du processus de transmission,<br />
la question du financement va occuper toute<br />
l’attention du repreneur. Un minimum de fonds<br />
propres sera nécessaire et la capacité à séduire<br />
une banque dépendra souvent de la rentabilité<br />
future de l’affaire. L’endettement peut prendre<br />
différentes formes, chaque cas étant particulier.<br />
Les modalités de la transmission peuvent, elles<br />
aussi, être variées et contribuer à une transition<br />
en douceur. Par exemple, la reprise partielle<br />
grâce à une prise de participation majoritaire<br />
du repreneur peut être une solution pour étaler<br />
l’acquisition dans le temps, assurer la transmission<br />
des connaissances et du savoir-faire, tout<br />
té qui est le nôtre va rester en place. Rien<br />
ne va véritablement changer pour le client.<br />
Avoir une certaine réputation est un élément<br />
très important, tout comme pouvoir<br />
proposer de la marchandise qui se démarque<br />
de la concurrence. »<br />
Si dans le cas de la House of Underwear,<br />
l’identité du repreneur n’a pas tardé à être<br />
connue, dans la majorité des cas, le processus<br />
est plus long. Et le choix du repreneur<br />
peut s’avérer difficile. « L’affaire peut<br />
être reprise par quelqu’un en interne ou<br />
par une personne totalement extérieure<br />
à l’entreprise », reprend François Mousel.<br />
« Mais c’est plus encore la question<br />
du prix qui va occuper les esprits durant<br />
un bon bout de temps. Régulièrement, le<br />
cédant n’a pas d’idée précise de ce qu’il<br />
est raisonnable de demander. En la matière,<br />
il est véritablement très important<br />
de pouvoir être accompagné, conseillé et<br />
challengé. Parce qu’au-delà du prix, il faut<br />
aussi pouvoir délimiter clairement le périmètre<br />
de la reprise et ses modalités pratiques.<br />
L’un de mes conseils est de pouen<br />
mitigeant le risque. « L’idée étant de rendre<br />
le financement le plus supportable possible, on<br />
peut mentionner la clause d’earn out », précise<br />
François Mousel. Cette clause permet de faire<br />
verser par le repreneur un complément de prix<br />
en fonction des performances futures de l’entreprise.<br />
La première partie est payable au jour<br />
de la cession et la seconde sera payée plus tard,<br />
dans un délai d’un à trois ans par exemple, en<br />
fonction des performances enregistrées par<br />
l’entreprise. Ainsi, si les prévisions annoncées<br />
par le cédant se réalisent, ce dernier obtiendra<br />
le solde complet. Cette partie complémentaire<br />
et variable rassure le repreneur ainsi que ses<br />
financiers, et témoigne de la confiance du cédant<br />
dans le potentiel de son entreprise. » Dans<br />
d’autres cas, le cédant peut accepter d’être payé<br />
de manière fractionnée. C’est ce qu’on appelle<br />
la clause du « vendor loan ». L’acquéreur paie<br />
progressivement sa dette comme si le cédant<br />
lui avait accordé un prêt…<br />
D’autres formes de reprise existent comme<br />
le Management Buy-Out (MBO), l’un des<br />
exemples bien connus au Luxembourg étant<br />
le rachat par René Elvinger en 2011, de Cebi<br />
International, groupe pour lequel il travaillait<br />
depuis 35 ans… « Dans la pratique, plutôt que<br />
ce genre d’opération ponctuelle menée rapidement,<br />
on assiste davantage à des transmissions<br />
progressives du ou des associés<br />
fondateurs vers un ou plusieurs membres de<br />
l’équipe de management en place. »<br />
Vient alors le cas particulier de l’entreprise<br />
familiale, un modèle très couru au Luxembourg.<br />
« Là encore, chaque cas est différent,<br />
de la petite boulangerie à Ettelbruck à l’entreprise<br />
familiale qui occupe plus de deux cents<br />
personnes, de l’entreprise en première génération<br />
à celle passant de la 3 ème à la 4 ème génération.<br />
Toutefois, on observe souvent une<br />
même volonté forte de transmettre au sein de<br />
la famille, avec des membres familiaux actifs<br />
dans la gestion quotidienne de l’entreprise »,<br />
constate François Mousel.<br />
PROMOUVOIR LE DIALOGUE<br />
AU SEIN DE LA FAMILLE<br />
En 2016, alors âgé de 33 ans, Antoine Clasen<br />
a pris la succession de son père, Hubert<br />
Clasen, à la direction générale de l’entreprise<br />
Bernard-Massard. « Mon père est alors<br />
devenu président du conseil d’administration<br />
», explique le jeune chef d’entreprise.<br />
« À un moment donné, j’ai dû faire le choix<br />
de rejoindre l’entreprise familiale ou non.<br />
Mais à 23 ou 24 ans, après des études financières,<br />
j’avais d’autres choses en tête. Même<br />
si inconsciemment ma décision était prise, je<br />
22 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
Grand format<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
FAMILY BUSINESS<br />
NETWORK LUXEMBOURG<br />
Lancé en juillet dernier, le Family<br />
Business Network Luxembourg<br />
(FBN Luxembourg) a pour ambition<br />
d’apporter des réponses<br />
aux problématiques spécifiques<br />
des entreprises familiales,<br />
en aidant les familles propriétaires<br />
d’entreprises à nouer<br />
des contacts entre elles, à partager<br />
leurs expériences et à échanger<br />
sur les défis et les opportunités<br />
que présentent leurs activités.<br />
« Nous avons créé le FBN Luxembourg<br />
pour que les familles<br />
d’entrepreneurs au Grand-Duché<br />
puissent bénéficier d’une plateforme<br />
d’échange, d’un espace<br />
de confidentialité, où ils se<br />
sentent libres de partager leurs<br />
expériences, tout en apprenant<br />
de celles vécues par des autres<br />
familles d’entrepreneurs,<br />
au Luxembourg, mais également<br />
à l’étranger, grâce à la dimension<br />
internationale du réseau.<br />
Une telle plateforme n’existait<br />
pas encore dans notre pays »,<br />
souligne Max Didier, Managing<br />
Director du FBN Luxembourg.<br />
« Les questions qui concernent<br />
spécifiquement la Next Gen<br />
sont également au cœur de nos<br />
activités. La génération montante<br />
disposera elle aussi d’un espace<br />
d’échange entre pairs »,<br />
poursuit Max Didier.<br />
Né en Suisse en 1989, le Family<br />
Business Network International<br />
est un réseau qui réunit 3600<br />
entreprises et 12000 membres<br />
individuels, à travers 65 pays<br />
et au sein de 33 antennes locales.<br />
n’avais pas forcément envie de plonger directement<br />
dans le bain. Je pense d’ailleurs qu’il<br />
est fondamental de faire son propre chemin,<br />
de connaître d’autres expériences… »<br />
Antoine Clasen fait d’abord ses classes chez<br />
Pictet à Genève puis dans le conseil en corporate<br />
finance chez PwC, en tant que senior advisor.<br />
« En 2011, l’opportunité s’est présentée<br />
de rejoindre le nouvel importateur belge de<br />
Bernard-Massard. C’était une occasion en or<br />
pour faire mes premiers pas dans le secteur,<br />
la Belgique étant notre premier marché à l’exportation.<br />
» En 2013 il revient au sein du groupe<br />
familial à Luxembourg et y reprend la direction<br />
commerciale avant de passer directeur général<br />
en 2016. Il préside également, depuis juin 2016,<br />
la Fédération luxembourgeoise des vins et spiritueux.<br />
« Nous nous étions donné trois ans<br />
pour opérer la transition. Cela m’a permis de<br />
travailler avec tous les métiers, de prouver à la<br />
famille comme aux employés que j’avais l’étoffe<br />
pour prendre la succession de mon père. Tout<br />
est une question de légitimité. »<br />
Prendre la succession d’une entreprise familiale<br />
demande, là encore, un travail préparatoire<br />
important compte tenu de la dimension émotionnelle<br />
qui entoure la transmission. « Chaque<br />
cas est différent. Mais une clé du succès est de<br />
ne pas avoir peur de parler, de dire les choses »,<br />
précise Antoine Clasen. « Il ne faut surtout pas<br />
reprendre l’entreprise parce qu’on y est obligé,<br />
mais parce qu’on a envie de le faire. Mon frère a<br />
par exemple pris une toute autre voie. Il ne faut<br />
pas non plus avoir peur de se faire accompagner.<br />
Au plus les choses sont claires, au plus il<br />
est facile de prendre une décision. C’est pourquoi<br />
nous allons désormais travailler à la mise en<br />
place d’une charte familiale qui donnera à l’avenir<br />
des critères objectifs pour qu’un membre de<br />
la famille puisse nous rejoindre en toute transparence<br />
et en connaissance de cause. »<br />
Reste que dans la pratique, peu d’entreprises<br />
présentent un tel niveau de préparation à l’heure<br />
d’envisager la transmission. « En l’absence de<br />
données concrètes (il ne s’agit là que d’un ressenti),<br />
il est vrai que l’onconstate régulièrement<br />
que le dirigeant qui approche de la pension n’est<br />
pas assez préparé», ajoute François Mousel.<br />
« Dans les petites entreprises, le dirigeant a souvent<br />
la tête dans le guidon. Il a consacré sa vie au<br />
développement de son affaire et on peut comprendre<br />
qu’il ne pense pas vraiment qu’il faudra<br />
un jour s’arrêter, de son plein gré ou contraint<br />
par la maladie ou la fatigue. » Il est pourtant le<br />
seul à pouvoir activer un processus de transmission,<br />
de façon consciente et réfléchie.<br />
24 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
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3 questions à…<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
3 QUESTIONS À…<br />
CÉCILE LORENZINI<br />
Trois questions à Cécile Lorenzini, Associate Director<br />
chez Vanksen & membre du comité d’organisation de Women in Business.<br />
TEXTE : SARAH BRAUN<br />
IMAGE : VANKSEN<br />
01<br />
POURQUOI UN RÉSEAU<br />
NETWORKING UNIQUEMENT<br />
RÉSERVÉ AUX FEMMES ?<br />
Women in Business est né il y a 18 ans,<br />
sous l’impulsion de Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini,<br />
Michèle Gosselin et Valérie<br />
Arnold, trois women in business, toutes<br />
passionnées de golf. Elles étaient alors<br />
convaincues – à raison ! – du bien-fondé<br />
d’une telle démarche. C’est fondamental de<br />
se retrouver entre Women in Business pour<br />
échanger, rencontrer d’autres personnes.<br />
J’ai remarqué que lors d’événements exclusivement<br />
féminins, la parole était plus libre,<br />
les femmes osent davantage s’exprimer,<br />
revendiquer leurs idées. Malheureusement,<br />
les femmes ne prennent pas assez le temps<br />
pour ‘networker’, or cela est primordial.<br />
D’autant que WIB offre la possibilité de rencontrer<br />
des femmes de secteurs différents,<br />
ce qui ajoute une richesse supplémentaire<br />
en comparaison avec d’autres réseaux.<br />
Notre challenge est d’attirer les plus jeunes,<br />
afin d’élargir encore le champ des possibles.<br />
« LORS D’ÉVÉNEMENTS<br />
EXCLUSIVEMENT<br />
FÉMININS, LA PAROLE<br />
ÉTAIT PLUS LIBRE,<br />
LES FEMMES OSENT<br />
DAVANTAGE<br />
S’EXPRIMER, REVENDI-<br />
QUER LEURS IDÉES »<br />
02<br />
QUELLES ACTIVITÉS<br />
PROPOSEZ-VOUS ?<br />
À l’origine, il n’y avait qu’un tournoi de golf<br />
annuel, le Women in Business Golf Trophy.<br />
Depuis, nous avons créé le Women in Business<br />
Great talk qui se tient une fois par<br />
an. Cette année, un troisième événement<br />
– celui-là mensuel – est venu étoffer notre<br />
calendrier : le Women in Business Get Together.<br />
Il s’agit d’un déjeuner pour lequel<br />
une invitée est conviée afin d’évoquer un<br />
sujet défini. Entre 20 et 40 participantes<br />
se joignent à nous pour chaque édition, ce<br />
petit format contribue également à faciliter<br />
les échanges et à nouer des relations !<br />
03<br />
POURQUOI SOUTENIR<br />
UNE ASSOCIATION CARITATIVE<br />
ET NOTAMMENT<br />
« TOUTES À L’ÉCOLE » ?<br />
Parce que tous nos événements sont<br />
payants et soutenus par nos sponsors<br />
(Arendt, PwC, Banque de Luxembourg,<br />
Vanksen), cela nous paraissant naturel<br />
que les bénéfices puissent permettre de<br />
soutenir une cause. C’est également une<br />
façon pour les femmes qui collaborent de<br />
s’engager, de trouver un autre but à leur<br />
venue. Le choix de l’association Toutes<br />
à l’école s’est également imposé de luimême<br />
: nous sommes en effet profondément<br />
convaincues du rôle prépondérant<br />
de l’éducation pour favoriser l’insertion<br />
et la promotion sociale des petites filles :<br />
leur apprendre à écrire, compter, lire,<br />
mais également les accompagner dans<br />
leur démarche, les suivre afin de les aider<br />
à accéder à des postes de réflexion et<br />
de décision. À plus long terme, l’évolution<br />
des mentalités à plus long terme passe<br />
elle aussi par l’éducation.<br />
GET TOGETHER LUNCH<br />
26.<strong>09</strong> : « Movies, Women & More »<br />
28.11 : « Relationships between Women<br />
& their banker »<br />
18.12 : « Keep Calm & discover<br />
unexpected Bubbles »<br />
17.10 : Seconde édition de Great TALK,<br />
avec la créatrice<br />
Chantal Thomas et la journaliste<br />
Anne-Claire Coudray.<br />
26 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
L’avis de l’expert // Droit des sociétés<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
VOYAGE À FORFAIT :<br />
UN NOUVEAU RÉGIME LÉGAL<br />
Sans surprise, la loi luxembourgeoise ne<br />
s’est pas écartée du texte européen. Le<br />
principal choix posé par notre législateur a<br />
été d’ouvrir le marché de la vente de prestations<br />
de voyage. Désormais il n’est plus<br />
nécessaire de disposer d’une autorisation<br />
d’établissement spécifique « agent de<br />
voyage ». Toutefois, si tout un chacun (sous<br />
réserve d’une autorisation d’établissement<br />
pour activité et services commerciaux)<br />
pouvait théoriquement vendre des services<br />
de voyage, les obligations légales reposant<br />
sur les organisateurs de forfait sont telles<br />
que seuls des professionnels du voyage<br />
devraient s’y risquer.<br />
Le texte de loi organise deux modes de<br />
vente de services de voyage (applicables en<br />
agence et online). Le voyageur peut ainsi<br />
acheter un forfait, dont la définition a été<br />
élargie. La bonne exécution de la totalité<br />
de celui-ci est garantie par l’organisateur<br />
(en pratique, le tour opérateur ou l’agence<br />
de voyage physique ou online). De plus, la<br />
loi identifie précisément les hypothèses où<br />
le forfait sera résilié aux frais du voyageur<br />
ou à ceux de l’organisateur et renforce<br />
l’obligation d’assistance au voyageur. En<br />
agence, la pratique satisfaisait déjà pour<br />
beaucoup aux nouvelles exigences.<br />
Les nouvelles dispositions législatives en<br />
matière de vente de services de voyage sont<br />
entrées en vigueur. La protection du voyageur<br />
a été renforcée notamment en élargissant<br />
la notion de forfait et faisant reposer<br />
sur les professionnels du voyage des obligations<br />
plus importantes, particulièrement<br />
en matière d’information au voyageur.<br />
TEXTE :ELISABETH GUISSART,<br />
AVOCAT À LA COUR - /C LAW<br />
IMAGE :/C LAW<br />
Elisabeth Guissart<br />
Depuis le 1 er juillet <strong>2018</strong>, l’activité de<br />
vente de voyage est régie par un nouveau<br />
cadre législatif. Le texte luxembourgeois<br />
(loi du 25 avril <strong>2018</strong>) transpose la<br />
directive européenne (UE) 2015/2302 relative<br />
aux voyages à forfait et aux prestations<br />
de voyage liées. C’est surtout parce<br />
que le cadre légal européen existant était<br />
inadapté aux modèles de vente de services<br />
de voyage sur Internet qu’une refonte du<br />
régime légal s’imposait.<br />
L’objectif du législateur européen est clair :<br />
renforcer la protection du voyageur en responsabilisant<br />
davantage les acteurs online<br />
et en assurant au voyageur une information<br />
claire quant aux types de services qu’il<br />
achète et aux garanties qui y sont liées.<br />
La loi prévoit aussi que le voyageur puisse<br />
acheter ce qu’elle appelle des « prestations<br />
de voyage liées » en concluant des contrats<br />
différents, et ce, lors d’une même visite en<br />
agence ou, sur Internet, lorsque l’achat du<br />
second service de voyage a été facilité par<br />
le professionnel qui a vendu la première<br />
prestation dans les 24 h qui ont précédé. Par<br />
contre, le texte de loi ne régit pas spécifiquement<br />
l’hypothèse où le voyageur achèterait<br />
des services de voyage séparés à des<br />
dates différentes. Par opposition au forfait,<br />
dans ces deux derniers cas, en cas de problème<br />
dans l’exécution du voyage, le voyageur<br />
devra juridiquement s’adresser individuellement<br />
à chaque prestataire et non à un<br />
organisateur responsable du tout. Toutefois,<br />
lorsque le voyageur achète des prestations<br />
de voyage liées, le législateur a veillé à ce<br />
qu’il soit clairement informé qu’il ne s’agissait<br />
pas d’un forfait, estimant sans doute que<br />
le voyageur ne nécessitait pas une protection<br />
particulière lorsqu’il achète des services de<br />
voyage à des dates différentes.<br />
28 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
Entrevue Services<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
20 ANS AU SERVICE<br />
DES SYNDICS<br />
Le GSPL (Groupement des Syndics Professionnels<br />
du Luxembourg) fête en<br />
<strong>2018</strong> ses vingt ans d’existence. À cette<br />
occasion, Nadine Wagner, sa présidente<br />
évoque les avancées de ces dernières<br />
années ainsi que les défis importants<br />
que devra relever cette profession dans<br />
le futur.<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
IMAGE: JULIAN BENINI<br />
Nadine Wagner<br />
POUVEZ-VOUS TOUT D’ABORD<br />
NOUS PRÉSENTER LE GSPL,<br />
SON ORIGINE ET SON RÔLE ?<br />
Le GSPL est une association sans but lucratif<br />
regroupant les professionnels de la gestion<br />
immobilière. Il a été créé le 9 octobre<br />
1998 dans le but de mieux servir les copropriétés,<br />
par le partage des expériences,<br />
compétences et savoir-faire de chacune<br />
des sociétés membres.<br />
Le grand défi à l’époque était d’avoir un<br />
cadre juridique pour la profession du syndic,<br />
qui est enfin devenu réalité avec la loi<br />
du <strong>09</strong> juillet 2004.<br />
Le GSPL propose à ses adhérents un lieu<br />
d’échange d’informations, notamment dans le<br />
cadre de la formation professionnelle.<br />
Fort de 81 sociétés membres, le groupement a<br />
plusieurs objectifs précis : défendre les intérêts<br />
de la profession vis-à-vis des pouvoirs publics<br />
ou d’autres interlocuteurs et proposer des<br />
améliorations nécessaires pour accomplir leurs<br />
tâches le mieux possible. Les sujets d’actualité<br />
sont nombreux, et, parmi les plus importants,<br />
on trouve la préparation à faire face aux nouveaux<br />
défis de la profession.<br />
Dans cette optique, le GSPL organise également<br />
un grand nombre de conférences, de<br />
séminaires et de formations continues dans<br />
le but d’informer le mieux possible les adhérents<br />
sur l’ensemble des problèmes, tant<br />
techniques que législatifs. Au cours de ces<br />
réunions, un grand nombre de thèmes sont<br />
abordés, sur tous les sujets pouvant aider<br />
les syndics. Des groupes de travail sont aussi<br />
constitués pour réfléchir sur des idées ou en<br />
proposer, ou suggérer de nouvelles façons<br />
d’agir. L’échange d’informations est également<br />
très important au sein du GSPL.<br />
30 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Services<br />
« NOUS FAISONS DES EFFORTS IMPORTANTS POUR AMÉLIORER<br />
L’IMAGE DU SYNDIC, ET NOTAMMENT POUR RENFORCER LEUR CRÉDIBILITÉ<br />
AUX YEUX DES COPROPRIÉTAIRES »<br />
LA FORMATION INITIALE CONSTI-<br />
TUE UNE PARTIE IMPORTANTE<br />
DE VOTRE TRAVAIL.<br />
COMMENT S’ORGANISE-T-ELLE ?<br />
Deux membres du conseil d’administration du<br />
GSPL sont formateurs auprès de la House of<br />
Training dans le cadre du cours « Accès aux<br />
professions de l’immobilier » ainsi qu’un cours<br />
plus approfondi « Syndic de copropriété » qui<br />
a pour but de former plus en détail les personnes<br />
qui souhaitent se lancer dans ce métier.<br />
UN BTS A ÉGALEMENT ÉTÉ CRÉÉ<br />
DERNIÈREMENT AU LUXEMBOURG<br />
POUR FORMER LES SYNDICS.<br />
POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS ?<br />
La Chambre immobilière du Grand-Duché<br />
de Luxembourg (CIGDL) a lancé ce projet en<br />
collaboration avec le Lycée Josy Barthel Mamer.<br />
Un concept que le GSPL a supporté dès<br />
le départ. Tout le secteur immobilier était demandeur<br />
d’une formation officielle et reconnue<br />
pour les métiers de l’immobilier. Il s’agit<br />
d’une formation de deux ans. La première<br />
promotion a commencé en septembre 2017.<br />
Nous devrions donc voir les premiers diplômés<br />
arriver sur le marché de l’emploi en 2019.<br />
LE SYNDIC N’EST PAS TOUJOURS<br />
BIEN PERÇU PAR LES COPROPRIÉ-<br />
TAIRES. QUELLES SONT LES AC-<br />
TIONS ENTREPRISES PAR LE GSPL<br />
POUR AMÉLIORER SON IMAGE ?<br />
Malheureusement, une grande affaire dans la<br />
fin des années 90 – début 2000 a fait beaucoup<br />
nui à l’image des syndics au Luxembourg.<br />
Depuis lors nous faisons des efforts<br />
importants pour améliorer cette image, et<br />
notamment pour renforcer la confiance des<br />
copropriétaires en leur syndic.<br />
Depuis des années le GSPL se bat pour<br />
avoir une nouvelle législation qui octroie<br />
aux syndics de devoir déposer une garantie<br />
financière.<br />
D’une part, en attendant que le législateur<br />
agisse, nous sommes en train de mettre<br />
en place au sein de notre association, des<br />
mécanismes avec lesquels nous essayons de<br />
mettre en place un niveau de qualité auquel<br />
nos membres sont prêts à adhérer.<br />
Ce processus a débuté au mois de mars<br />
avec l’adoption des nouveaux statuts de<br />
l’Asbl et nous continuons avec la mise en<br />
place d’un code de déontologie et de bonne<br />
conduite envers les confrères, mais également<br />
envers nos copropriétaires. Ce code<br />
est actuellement en phase d’élaboration.<br />
D’autre part, nous élaborons un plan comptable<br />
standardisé basé sur celui en vigueur<br />
depuis quelques années pour les PME. Non<br />
seulement une professionnalisation des<br />
standards comptables d’une copropriété, mais<br />
ceci permettra aux copropriétaires qui ont plusieurs<br />
biens gérés par des sociétés membres<br />
du GSPL d’avoir une transparence au niveau<br />
comptable, peu importe leur syndic.<br />
QUELS SONT LES GRANDS DÉFIS<br />
AUXQUELS SERA CONFRONTÉE<br />
LA PROFESSION AU COURS<br />
DES PROCHAINES ANNÉES ?<br />
Être syndic n’est pas un métier, mais une<br />
vocation. Être syndic c’est d’être comptable,<br />
architecte, médiateur, policier, psychiatre …<br />
bref un peu de tout !<br />
L’un des défis concerne le nombre important<br />
de nationalités et de cultures que l’on rencontre<br />
dans les assemblées générales. Les<br />
syndics doivent maîtriser plusieurs langues<br />
pour pouvoir comprendre ce qui se dit et pour<br />
se faire comprendre eux-mêmes.<br />
Le nouveau standard de construction à basse<br />
énergie, avec ses nouvelles technologies,<br />
pose un des plus grands défis à notre métier.<br />
Bien que ce soit le promoteur qui a l’obligation<br />
de tout mettre en œuvre, c’est le syndic<br />
qui doit veiller par la suite à ce que toutes<br />
les technologies soient utilisées de manière<br />
adéquate et soient entretenues correctement<br />
(pour les nouvelles constructions).<br />
Au Luxembourg, on a un grand patrimoine<br />
architectural qui demande à être rénové. Pour<br />
les maisons sous le régime de la copropriété,<br />
c’est le syndic qui devra inciter les copropriétaires<br />
à entretenir et à moderniser (surtout<br />
énergétique) leurs propriétés afin d’éviter des<br />
dégradations immobilières et des pertes de<br />
valeur. Nos membres devront donc se former<br />
de plus en plus dans ce domaine technique, et<br />
nous tenterons de les encadrer au mieux dans<br />
leurs démarches.<br />
Enfin, au niveau législatif, le GSPL doit faire<br />
face à différentes problématiques, notamment<br />
par exemple : la loi du 16 mai 1975 por-<br />
tant statut de la copropriété des immeubles<br />
bâtis qui nécessitent un profonde réforme et<br />
adaptation aux défis d’aujourd’hui.<br />
La problématique de la garantie décennale et<br />
de l’assurance décennale dans la construction<br />
devient de plus en plus grande. Les notions<br />
d’achèvement, de vice de construction, de vice<br />
caché nécessitent d’être définis clairement. Les<br />
procédures judiciaires en cas de litige entre<br />
promoteur et syndicat des copropriétaires nécessitent<br />
d’être réformées afin de mieux protéger<br />
les syndicats des copropriétaires.<br />
VOUS ÊTES PRÉSIDENTE DU GSPL<br />
DEPUIS CINQ ANS ET DEMI.<br />
QUEL BILAN TIREZ-VOUS<br />
DE CES ANNÉES DE PRÉSIDENCE ?<br />
Cela a été un défi de prendre la relève de<br />
mon prédécesseur, qui a présidé le GSPL<br />
durant neuf années.<br />
Avec la mise en place des nouveaux statuts<br />
pour l’Asbl, l’étroite collaboration avec la<br />
House of Training, la collaboration avec la<br />
CIGDL pour la mise en place d’un BTS professions<br />
immobilières, les groupes de travail<br />
pour l’élaboration du code de déontologie et<br />
d’un guide du futur copropriétaire, le relationnel<br />
avec différents intervenants dans le secteur<br />
et avec le législateur, le GSPL peut faire face<br />
aujourd’hui aux défis de la profession.<br />
Cela dit, il nous reste encore du travail et le<br />
grand défi de ne jamais croire qu’on aura<br />
atteint tous les résultats. Dans notre métier,<br />
comme dans tout autre métier, il y aura toujours<br />
de nouveaux défis, que nous sommes<br />
prêts à relever.<br />
FORMER LES COPROPRIÉTAIRES<br />
AU RECYCLAGE<br />
Avec l’évolution des différentes normes<br />
en vigueur, le syndic a également<br />
un rôle « éducatif » par rapport aux<br />
copropriétaires. C’est notamment le cas<br />
dans le domaine de la sensibilisation<br />
au tri des déchets, qui permet de<br />
garantir leur recyclage et de baisser<br />
les frais pour ce poste. Dans ce cadre,<br />
le GSPL envisage l’organisation de<br />
colloques qui permettront de sensibiliser<br />
les copropriétaires aux nouvelles<br />
réglementations, qu’elles concernent le tri<br />
des déchets ou d’autres thématiques.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 31
En coulisse Services<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
LE MÉTIER DE SYNDIC<br />
EST PLUS COMPLEXE QU’IL N’Y PARAÎT<br />
Parfois mal connu du grand public, le métier de syndic intègre de nombreuses facettes :<br />
techniques, juridiques, comptables, relationnelles… Avec l’évolution de la technologie,<br />
il se complexifie d’ailleurs de plus en plus. Selon Andy Goedert, membre du conseil<br />
d’administration du GSPL (Groupement des Syndics Professionnels du Luxembourg)<br />
et associé-gérant de la société spécialisée Habigest, la profession de syndic est plutôt<br />
une vocation qu’une profession.<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
2017<br />
L’année au cours de laquelle<br />
a été lancé le premier BTS<br />
en immobilier au Luxembourg.<br />
On peut notamment y apprendre<br />
le métier de syndic<br />
Selon Le Petit Robert, le syndic de<br />
copropriété est le mandataire choisi par<br />
les copropriétaires d’un immeuble pour<br />
faire exécuter les décisions de l’assemblée.<br />
Cette définition ne reflète toutefois pas<br />
nécessairement la masse de travail conséquente<br />
qu’implique la profession. « Le métier est très<br />
variable et complexe, affirme Andy Goedert,<br />
membre du conseil d’administration du GSPL<br />
(Groupement des Syndics Professionnels du<br />
Luxembourg) et associé-gérant de la société<br />
spécialisée Habigest. On touche notamment<br />
à la comptabilité, à l’administratif, mais<br />
également aux aspects technique et juridique.<br />
Il n’est pas rare qu’on doive également exercer<br />
des compétences psychologiques et de<br />
médiateur. C’est une profession dans laquelle<br />
le contact avec le client est primordial. Après<br />
tout, on est tout le temps “ chez le client ”.<br />
Chaque jour amène de nouveaux challenges,<br />
ce qui rend le métier très intéressant, mais<br />
demande aussi beaucoup d’énergie. »<br />
UN MÉTIER EXPOSÉ<br />
Défini par la loi, le mandat de syndic de<br />
copropriété n’est en effet pas de tout repos.<br />
Première personne exposée en cas de<br />
problème dans l’immeuble, le syndic doit<br />
pouvoir faire le gros dos sans sourciller.<br />
« C’est une évolution de la société dans<br />
son ensemble : les clients deviennent plus<br />
exigeants en ce qui concerne le service<br />
et la disponibilité, tout en demandant les<br />
prix le plus bas possibles, ce qui n’est pas<br />
toujours compatible, précise Andy Goedert.<br />
Cela dit, lorsqu’il y a une reconnaissance des<br />
copropriétaires pour le travail fourni, c’est<br />
d’autant plus motivant et encourageant. »<br />
Ces évolutions font qu’il n’est plus<br />
vraiment envisageable de faire ce travail en<br />
complément d’une activité principale. « C’est<br />
devenu très rare, explique Andy Goedert.<br />
Même pour les agences, ce n’est pas l’idéal.<br />
Après la crise de 2008, certaines agences<br />
immobilières se sont lancées dans cette<br />
activité en plus de leur métier principal, car<br />
cela représentait des rentrées régulières.<br />
Mais elles ne se rendaient pas compte de<br />
l’envergure du travail et des responsabilités<br />
qu’il implique. Chez Habigest, nous avons<br />
adopté la démarche inverse : afin de pouvoir<br />
offrir la meilleure qualité de service possible,<br />
nous faisons de l’activité de syndic notre<br />
principal métier, et nous la complétons avec<br />
une petite agence immobilière. »<br />
« CHAQUE JOUR AMÈNE<br />
DE NOUVEAUX CHALLENGES,<br />
CE QUI REND LE MÉTIER TRÈS<br />
INTÉRESSANT, MAIS DEMANDE<br />
AUSSI BEAUCOUP D’ÉNERGIE »<br />
DES TECHNOLOGIES<br />
DE PLUS EN PLUS COMPLEXES<br />
Être syndic en complément d’une autre<br />
activité risque d’être de plus en plus compliqué,<br />
notamment en raison des nouvelles<br />
technologies, toujours plus complexes, qui<br />
envahissent les logements. Leurs moindres<br />
dysfonctionnements ne peuvent être réglés<br />
qu’en possédant un bagage technique assez<br />
développé. Par ailleurs, des évolutions<br />
légales compliquent également la tâche des<br />
syndics. « De nouvelles lois et règlements<br />
sont mis en place régulièrement : par rapport<br />
aux ascenseurs il y a quelques années,<br />
aux déchets plus récemment, ou encore,<br />
prochainement, par rapport aux détecteurs<br />
incendie, explique encore Andy Goedert. Le<br />
syndic doit se tenir au courant et des formations<br />
continues sont indispensables, ce qui<br />
prend aussi un certain temps. »<br />
Malgré ces exigences élevées, la profession<br />
continue à susciter de l’intérêt. « Il est difficile<br />
de savoir combien de personnes s’intéressent<br />
à la profession, mais ce qui est incontestable,<br />
c’est que nous avons régulièrement de<br />
nouveaux membres qui s’inscrivent au GSPL.<br />
Avec la mise en place récente d’un BTS pour<br />
les professions immobilières au Luxembourg,<br />
et notamment pour les syndics, nous avons à<br />
présent une vraie formation reconnue pour<br />
ce métier. Cela pourrait aussi contribuer<br />
à attirer des jeunes vers la profession de<br />
syndic », conclut Andy Goedert.<br />
32 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
News Services<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
E-COMMERCE<br />
RENDEZ-VOUS EUROPÉEN DE LA E-LOGISTIQUE<br />
DELIVER#3 À LONDRES<br />
Après Luxembourg et Berlin, Deliver, le rendez-vous européen<br />
de la e-logistique, a pris ses marques, le 5 et 6 juin <strong>2018</strong>,<br />
au Twickenham Stadium de Londres. Partenaire de l’événement,<br />
eCOM.lu, la fédération luxembourgeoise du e-commerce,<br />
a participé à cette rencontre rassemblant 150 leaders mondiaux<br />
de la e-logistique et start-up innovatrices ainsi que la fine<br />
fleur des détaillants e-commerce.<br />
Les grands esprits se sont retrouvés afin de discuter des tendances<br />
e-logistique du monde de demain, avec cette année, l’accent mis<br />
sur l’automatisation et la robotisation des entrepôts.<br />
Au programme : keynote speakers de haut vol et workshops;<br />
le tout ponctué par un enchaînement frénétique de rendez-vous<br />
One to One, la grande force de l’événement.<br />
Plus d’informations sur www.eCOM.lu<br />
SERVICE<br />
LA FORMATION « CULTURE DU SERVICE »<br />
RECONDUITE POUR LA 4 EME FOIS<br />
Cette formation permet aux participants d’améliorer leurs compétences<br />
sociales et techniques au niveau de la vente dans le commerce.<br />
Elle débutera mi-novembre <strong>2018</strong> et se terminera en mars 2019.<br />
La FEMACO (Fédération des matériaux de construction au GDL),<br />
fédération affiliée à la clc, a décidé d’organiser un nouveau cycle de formation,<br />
ouvert aux entreprises membres de la clc et aux personnes externes.<br />
La formation sera tenue par Eric Hieronimus.<br />
• culture du service (français et luxembourgeois)<br />
• marketing (français ou luxembourgeois)<br />
• vente conseil (français et luxembourgeois)<br />
Le lieu de la formation est la Chambre de Commerce.<br />
Plus d’informations sur www.clc.lu<br />
34 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
PUBLIREPORTAGE<br />
QUAND LE RECRUTEMENT<br />
DEVIENT SIMPLE<br />
La transformation numérique touche tous les secteurs. Le processus de recrutement n’y échappe pas.<br />
Acteur majeur du recrutement en ligne au Luxembourg, jobs.lu œuvre au quotidien pour rendre<br />
votre recherche de nouveaux talents simple, rapide, efficace et de qualité.<br />
Les supports digitaux, à l’image des sites d’emploi,<br />
aussi appelés job boards, des sites carrières et des<br />
réseaux sociaux, ont ces dernières années pris de<br />
plus en plus d’importance dans le processus de recrutement<br />
des entreprises.<br />
« A travers jobs.lu, tout candidat peut identifier,<br />
en quelques clics et gratuitement, l’ensemble des<br />
offres d’emploi qui correspond à ses critères. De la<br />
même manière, une entreprise peut recruter très<br />
facilement via ce canal, explique Arthur Meulman,<br />
General Manager de jobs.lu. Souvent, les TPE et<br />
PME pensent que le recrutement en ligne s’adresse<br />
uniquement aux grandes sociétés. Il n’en est rien.<br />
Toute entreprise, quels que soient sa taille, son<br />
secteur d’activité et le profil qu’elle recherche, peut<br />
profiter du recrutement digital. »<br />
PRENDRE CONSCIENCE<br />
DE SES ATOUTS<br />
Fort d’une expérience de plus de 10 ans sur le marché<br />
luxembourgeois, jobs.lu, qui s’appuie sur une équipe<br />
de collaborateurs spécialisés et multilingues, accompagne<br />
les sociétés à chaque étape de leur processus<br />
de recrutement.<br />
« Notre mission première consiste à bien cerner les<br />
besoins de l’entreprise, puis, dans un second temps,<br />
de l’aider à les traduire de façon lisible et attractive<br />
dans une offre d’emploi afin de retenir rapidement<br />
l’attention du candidat, souligne Arthur Meulman.<br />
Nous encourageons l’entreprise à mettre en avant ses<br />
qualités. Les PME doivent être conscientes de ce qu’elles<br />
ont à offrir à leurs futurs employés. Une équipe à taille<br />
humaine, de nombreuses responsabilités, des tâches<br />
variées à effectuer… sont autant d’avantages qu’elles ne<br />
doivent pas hésiter à mettre en avant. »<br />
RECRUTER ICI OU AILLEURS<br />
L’équipe se charge ensuite de mettre en ligne l’annonce<br />
sur sa plateforme, et éventuellement sur d’autres<br />
supports spécialisés, afin d’atteindre les bons candidats.<br />
Alors que certaines entreprises peuvent éprouver des<br />
difficultés à trouver leurs perles rares localement,<br />
jobs.lu – qui appartient au Groupe StepStone et est<br />
également membre exclusif luxembourgeois du « The<br />
Network », alliance de sites d’emploi dans plus de 130<br />
pays à travers le monde – est aussi capable de trouver<br />
les bons profils à l’étranger, dans les pays voisins mais<br />
également plus lointains.<br />
DÉGAGER DU TEMPS<br />
POUR SA PROPRE ACTIVITÉ<br />
Tout au long de sa démarche, l’employeur peut s’appuyer<br />
sur un seul et unique interlocuteur au sein de l’équipe de<br />
jobs.lu, qui assure ainsi un suivi personnalisé. « Une fois<br />
le candidat recherché recruté, nous veillons à reprendre<br />
contact avec le responsable de l’entreprise afin de nous<br />
assurer de la pertinence du recrutement réalisé », ajoute<br />
le General Manager.<br />
Grâce à ce processus de recrutement simplifié réalisé par<br />
des spécialistes du secteur, le dirigeant de l’entreprise est<br />
en mesure de se concentrer sur son cœur de métier.<br />
EN CHIFFRES<br />
Arthur Meulman<br />
Avec plus de 150.000 visites uniques mensuelles<br />
sur son site web, en moyenne 1.600 offres<br />
d’emploi publiées chaque mois tous secteurs<br />
confondus, représentant l’ensemble de l’écosystème<br />
luxembourgeois, jobs.lu se positionne comme<br />
un expert du recrutement en ligne. Plus de 500<br />
entreprises lui font aujourd’hui confiance.<br />
Recruitment Made Simple!
Société<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
ENTRE BILAN<br />
ET VISION D’AVENIR : SYNTHÈSE<br />
Malgré un agenda très chargé entre affaires<br />
courantes du gouvernement et campagne<br />
électorale imminente, Xavier Bettel<br />
a malgré tout trouvé le temps de répondre<br />
à quelques questions. Globalement satisfait<br />
du travail accompli par le gouvernement<br />
qu’il mène, il reste positif sur le potentiel<br />
des PME luxembourgeoises et n’esquive pas<br />
les sujets qui fâchent. Entretien-pitch avec<br />
un homme pressé !<br />
INTERVIEW : NICOLAS HENCKES<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
36 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Société<br />
CELA VA FAIRE 5 ANS QUE<br />
VOUS ÊTES PREMIER MINISTRE<br />
ET L’HEURE DU BILAN EST VENUE.<br />
CONCERNANT LES PME,<br />
QUELLES SONT LES ACTIONS<br />
DE VOTRE GOUVERNEMENT<br />
DONT VOUS ÊTES LE PLUS FIER ?<br />
Xavier Bettel Il est évident que les PME<br />
jouent un rôle moteur en ce qui concerne la<br />
croissance économique et la création d’emplois.<br />
Le secteur des petites et moyennes<br />
entreprises qui comptent quelque 32.000<br />
entreprises artisanales, commerciales et issues<br />
du secteur Horeca, ainsi que certaines<br />
professions libérales, emploie actuellement<br />
près de 210.000 personnes, soit un peu<br />
plus de cinquante-cinq pour cent de l’emploi<br />
au Grand-duché.<br />
De mon point de vue, ce sont les lois qui<br />
doivent s’adapter le plus rapidement possible<br />
au rythme que les défis posent aux<br />
entreprises et non l’inverse. Il est crucial<br />
pour notre économie que les PME puissent<br />
se développer de manière positive dans le<br />
paysage économique luxembourgeois.<br />
Ainsi, la politique générale du gouvernement<br />
est inscrite dans une ligne favorable<br />
au PME. Au niveau de l’éducation, par<br />
exemple, la réforme de la formation professionnelle<br />
et la réforme du lycée ont apporté<br />
des éléments positifs pour les PME. Les PME<br />
ont également bénéficié de la réforme fiscale<br />
du gouvernement, entre autres avec la<br />
baisse progressive de l’impôt sur le revenu<br />
des collectivités. La loi dite omnibus quant<br />
à elle fait également partie de ce paquet de<br />
mesures. Depuis <strong>2018</strong>, le programme de digitalisation<br />
des PME destiné à faire progresser<br />
la transition digitale au sein des petites<br />
et moyennes entreprises et à leur permettre<br />
d’utiliser au mieux les possibilités offertes<br />
par le numérique a également été lancé.<br />
Les actions les plus récentes qui ont été<br />
prises pour le secteur, à savoir notamment<br />
la modernisation de l’aide pour les PME,<br />
représentent un bout du puzzle visant à<br />
rendre notre économie plus forte et plus<br />
compétitive grâce aux PME.<br />
« DANS UN MONDE GLOBALISÉ, IL EST CRUCIAL<br />
DE RESTER COMPÉTITIF. OR, LES HORAIRES<br />
D’OUVERTURE DES COMMERCES SONT DES POINTS<br />
SENSIBLES QUANT À LA COMPÉTITIVITÉ<br />
DANS CE SECTEUR. CE TYPE DE MESURE<br />
EST DANS L’INTÉRÊT DES CLIENTS, DONT LE MODE<br />
DE CONSOMMATION A CHANGÉ »<br />
Je suis globalement fier de la politique en faveur<br />
des PME et de l’entrepreneuriat qui a été<br />
mise en place au cours des 5 dernières années<br />
avec notamment un projet de loi en cours qui<br />
prévoit une simplification pour obtenir une<br />
autorisation d’établissement dans le domaine<br />
du commerce. Des travaux de préparation ont<br />
été entamés pour réformer le droit d’établissement<br />
dans le domaine de l’artisanat.<br />
Je suis particulièrement fier de la stimulation<br />
de l’entrepreneuriat et de la création<br />
d’entreprises par le lancement des écoles<br />
entrepreneuriales : en effet, quatre lycées<br />
ont signé dans ce cadre une convention<br />
avec le ministère de l’Éducation nationale<br />
et le Ministère de l’Économie. La jeunesse<br />
est notre avenir et il ne faut pas l’oublier.<br />
Je tiens également à souligner ici la politique<br />
en faveur de l’artisanat, qui contient<br />
entre autres la mise en place d’un Haut Comité<br />
pour le soutien des PME et de l’entrepreneuriat<br />
tout comme la mise en place<br />
et le suivi du 4ème plan d’action en faveur<br />
des PME. Le pacte pro-artisanat signé avec<br />
la Fédération des artisans et Chambre des<br />
métiers a également été un moment clé<br />
tout comme le focus sur des actions visant<br />
une plus forte digitalisation des PME. Le<br />
Pakt Pro Commerce signé avec la confédération<br />
luxembourgeoise du commerce et la<br />
Chambre de commerce est également un<br />
moment fort.<br />
Par ailleurs, le projet phare, le lancement<br />
prochain d’un site Internet permettant<br />
d’acheter en ligne dans les commerces de<br />
détail participant à l’initiative est également<br />
une pierre angulaire de l’édifice visant<br />
la promotion des PME. L’objectif est de<br />
rassembler au moins 50 commerces pour<br />
démarrer le projet.<br />
Il s’agit finalement de mieux accompagner<br />
ces entreprises face à l’évolution constante<br />
du marché et aux investissements rendus<br />
nécessaires pour exister. Un projet de loi<br />
proposant quatre nouvelles aides a également<br />
été déposé : une offre de prêt ou de<br />
garantie dédiée aux jeunes entreprises,<br />
une aide au financement des risques, une<br />
prise en charge des catastrophes naturelles<br />
et une aide spécifique pour les projets<br />
de coopération.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 37
Société<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
BIOGRAPHIE<br />
Xavier Bettel<br />
Un homme pressé<br />
en quelques dates<br />
1973 : naissance à Luxembourg<br />
1989 : entrée au DP<br />
1999 : 1 ère élection en tant que député<br />
2001 : admission au Barreau<br />
de Luxembourg<br />
20<strong>09</strong> : président du groupe<br />
parlementaire du DP<br />
2011 : élu bourgmestre de la Ville<br />
de Luxembourg<br />
2013 : Président du DP,<br />
puis nomination<br />
comme Premier ministre<br />
LESQUELLES VOUS LAISSENT<br />
ÉVENTUELLEMENT UN GOÛT<br />
D’INACHEVÉ, VOIRE D’AMERTUME ?<br />
Xavier Bettel Le programme de coalition<br />
est une promesse tenue. Il va de soi que<br />
tout ne fonctionne pas encore comme il<br />
le faut et qu’il reste encore des points sur<br />
lesquels il faudra travailler à l’avenir. Je ne<br />
doute pas non plus que les programmes<br />
électoraux des différents partis intégreront<br />
tous ces points qui gagneraient à être<br />
encore améliorés.<br />
LES PROCHAINES ÉLECTIONS<br />
SONT PROCHES ET OUTRE<br />
UN BILAN, VOUS AVEZ AUSSI<br />
UN PROJET POUR LA PROCHAINE<br />
LÉGISLATURE. LE DÉBAT SUR<br />
LA HAUSSE DU SALAIRE SOCIAL<br />
MINIMUM A CAUSÉ BEAUCOUP<br />
DE SOUCIS AUX CHEFS<br />
D’ENTREPRISE DE NOS SECTEURS.<br />
QUELLE EST VOTRE POSITION<br />
DANS CE DÉBAT ?<br />
Xavier Bettel Ce point est à discuter avec les<br />
partenaires sociaux. Il n’en reste pas moins<br />
que le gouvernement a mis en place une<br />
série davantage en nature pour les foyers.<br />
Je citerai ici en tant qu’exemples les livres<br />
scolaires gratuits et la gratuité de la garde<br />
des enfants.<br />
EN MATIÈRE D’HORAIRES<br />
D’OUVERTURE, VOTRE PARTI<br />
A RÉCEMMENT FAIT UNE PROPOSI-<br />
TION TRÈS CONSTRUCTIVE.<br />
POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS ?<br />
Xavier Bettel Dans un monde globalisé,<br />
il est crucial de rester compétitif. Or, les<br />
horaires d’ouverture des commerces sont<br />
des points sensibles quant à la compétitivité<br />
dans ce secteur. Ce type de mesure<br />
est dans l’intérêt des clients, dont le<br />
mode de consommation a changé. Mais, il<br />
va également dans l’intérêt des commerçants,<br />
qui doivent rester compétitifs. A<br />
partir de 2015, des autorisations successives<br />
ont déjà été données pour l’ouverture<br />
dominicale. Je désire inscrire la possibilité<br />
d’étendre les horaires d’ouverture de tous<br />
les commerces dans la loi. Je souligne qu’il<br />
s’agira d’une possibilité, mais qui doit être<br />
prévue légalement pour que chaque commerce<br />
ait les mêmes droits, et que chacun<br />
puisse décider d’en profiter ou pas.<br />
LA QUESTION QUI FÂCHE :<br />
POURQUOI VOULOIR IMPOSER<br />
UN CONGÉ PARENTAL ENCORE<br />
PLUS LOURD ALORS QUE VOUS<br />
N’AVEZ PAS SU OBTENIR DE FLEXI-<br />
BILITÉ DANS L’ORGANISATION<br />
DU TEMPS DE TRAVAIL<br />
LA DERNIÈRE FOIS ?<br />
Xavier Bettel Cette flexibilité me tient à<br />
cœur. Une jeune famille doit pouvoir s’occuper<br />
de ses enfants. En ce sens, mon parti<br />
propose d’introduire un congé parental<br />
« plus » qui reviendra à proposer une période<br />
annuelle de travail au cours de laquelle<br />
les salariés devraient pouvoir mieux<br />
gérer temps de travail et temps libre.<br />
De plus, je pense qu’il est indispensable<br />
de s’engager à aider financièrement les<br />
travailleurs à temps partiel quant aux cotisations<br />
de leurs futures pensions afin<br />
que tous puissent disposer de plus de<br />
temps libre en vue de pouvoir s’occuper<br />
de leurs enfants.<br />
Bien sûr, ceci doit se faire dans un climat de<br />
dialogue avec l’employeur.<br />
LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMA-<br />
TION SONT ÉGALEMENT<br />
AU CŒUR DE VOTRE ACTION,<br />
OR L’ON CONSTATE QUE LES PME<br />
LUXEMBOURGEOISES SOUFFRENT<br />
D’UN SÉRIEUX RETARD<br />
EN MATIÈRE DE DIGITALISATION.<br />
EST-CE QUE CELA VOUS INQUIÈTE ?<br />
Xavier Bettel Je ne pense pas que cela soit<br />
le cas et nous avons fait de nombreux efforts<br />
en la matière sur les cinq dernières<br />
années. Le pacte pro-artisanat, inclut par<br />
exemple une série de mesures en ce sens.<br />
38 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
L’avis de l’expert // Fiscalité<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
AVANTAGES EN NATURE<br />
POUR LES FRONTALIERS AU LUXEMBOURG :<br />
NOUVELLES TENDANCES<br />
Par définition, un avantage en nature est<br />
un bien ou un service attribué par l’employeur<br />
à son salarié, en tant que complément<br />
de rémunération ou en contrepartie<br />
d’une participation de l’employé<br />
inférieure au coût réel de l’avantage.<br />
L’attribution davantage en nature est volontaire<br />
ou dépend de dispositions collectives,<br />
d’un usage dans l’entreprise ou,<br />
de plus en plus, est liée à la nécessité<br />
pour l’employeur d’offrir une rémunération<br />
compétitive et en phase avec les<br />
pratiques actuelles.<br />
TEXTE : JULIEN TREFFORT /<br />
JOHANNA TILLEUL<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
L<br />
a motivation, la performance et la récompense<br />
sont depuis toujours des notions<br />
étroitement corrélées. En matière de rémunération,<br />
contrepartie du travail de l’employé<br />
et élément de motivation, les avantages<br />
en nature sont aujourd’hui monnaie courante.<br />
La législation fiscale luxembourgeoise encadre<br />
l’attribution d’avantages aux employés,<br />
autorisant dans certains cas une imposition<br />
de l’avantage sur une base inférieure à sa<br />
valeur réelle. C’est ainsi que l’attribution de<br />
tickets restaurants, par exemple, est imposable<br />
sur une base réduite.<br />
Les pratiques ont toutefois évolué avec le temps<br />
et les attentes des employés ne sont plus forcément<br />
les mêmes qu’auparavant. Les employeurs<br />
l’ont bien compris et adaptent leurs pratiques,<br />
afin de continuer à motiver leurs employés.<br />
Julien Treffort<br />
Il semble inutile de présenter les avantages<br />
en nature les plus communément utilisés<br />
par les employeurs luxembourgeois, qui<br />
n’apparaissent plus comme des éléments<br />
différenciants permettant de renforcer<br />
l’attractivité de l’employeur. Il est ici fait<br />
principalement référence à la mise à disposition<br />
de chèques-repas, de véhicules<br />
de société et d’outils de communication<br />
(téléphone professionnel). Concernant la<br />
population frontalière, certains avantages<br />
peuvent présenter des mérites accrus par<br />
rapport à d’autres.<br />
La distance entre le lieu de résidence et<br />
le lieu de travail, le temps de trajet et la<br />
récente réforme fiscale qui, dans de nombreux<br />
cas, alourdit la charge fiscale de<br />
l’employé au Luxembourg (nous nous ré-<br />
40 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Fiscalité // L’avis de l’expert<br />
férons ici à la situation des non-résidents,<br />
mariés) peuvent dissuader l’employé de<br />
prendre un emploi auprès d’un employeur<br />
luxembourgeois. Dès lors, certains employeurs<br />
peuvent proposer d’accompagner<br />
le salarié dans ses démarches administratives<br />
au Luxembourg: par exemple, fournir<br />
une assistance concernant le choix à effectuer<br />
pour la carte d’impôt et/ou vis-à-vis<br />
des obligations déclaratives. Ainsi, alors<br />
que ce service était jusqu’alors généralement<br />
réservé aux « expatriés » employés<br />
par des sociétés multinationales, il est<br />
de plus en plus fréquent de voir des employeurs<br />
locaux coordonner l’assistance<br />
d’un expert pour la préparation des déclarations<br />
fiscales luxembourgeoises des<br />
salariés qui le souhaitent, avec une prise<br />
en charge de tout ou partie des coûts de<br />
cette assistance. Un employé frontalier valorisera<br />
grandement cet avantage, en particulier<br />
au regard de la complexité accrue<br />
des règles fiscales applicables.<br />
La mobilité est un enjeu essentiel au<br />
Luxembourg. Se rendre au travail représente<br />
un coût notable pour les frontaliers.<br />
Outre la mise à disposition relativement<br />
fréquente de véhicules de société, se développe<br />
de plus en plus la mise à disposition<br />
par l’employeur de titres de transports<br />
publics tels que des abonnements de<br />
bus, de train ou mPass. Le mPass (Mobilitéitspass)<br />
est un titre de transport spécifique<br />
qui donne accès à tous les transports<br />
publics au Luxembourg et dans les transports<br />
transfrontaliers à tarification nationale.<br />
Des réductions de prix peuvent être<br />
négociées par l’entreprise et, en outre, des<br />
réductions supplémentaires sont parfois<br />
accordées par l’entreprise à ses employés.<br />
Alors que le Luxembourg connait une<br />
hausse ininterrompue des prix immobiliers<br />
qui touche aussi certaines zones frontalières,<br />
les employeurs ont aussi la possibilité<br />
de subsidier les intérêts d’emprunts<br />
hypothécaires liés à l’acquisition ou la<br />
construction de la résidence principale. Un<br />
subside d’intérêt n’est ni imposable (dans<br />
certaines limites), ni soumis à sécurité sociale<br />
et constitue ainsi une alternative ou un<br />
complément attractif à l’attribution d’une<br />
rémunération variable (un bonus). Concrètement,<br />
l’employeur peut subsidier les intérêts<br />
d’emprunt hypothécaire en exemption<br />
fiscale et de sécurité sociale à hauteur<br />
« D’AUTRES AVANTAGES EN NATURE,<br />
PLUS EXPÉRIMENTAUX, FONT LEUR APPARITION<br />
DEPUIS QUELQUES ANNÉES »<br />
de 3,000 euros pour une personne célibataire,<br />
6,000 euros pour les personnes imposables<br />
collectivement ou pour un célibataire<br />
avec un enfant à charge. Les intérêts<br />
liés à un prêt personnel sont aussi éligibles,<br />
à hauteur de 500 euros (1,000 euros en<br />
cas d’imposition collective ou en présence<br />
d’un enfant à charge). Le subside d’intérêts<br />
peut se cumuler à une déduction des intérêts<br />
hypothécaires dans le cadre du dépôt<br />
d’une déclaration fiscale au Luxembourg<br />
si le montant des intérêts effectivement<br />
payés par l’employé est suffisamment important.<br />
Ce mécanisme n’est pas nouveau ;<br />
il tend cependant à se développer fortement<br />
et présente un avantage significatif<br />
pour les employés non-résidents : le subside<br />
d’intérêt est exonéré d’impôt tandis<br />
que la déduction des intérêts via la déclaration<br />
fiscale vient seulement diminuer le<br />
taux d’imposition applicable aux revenus<br />
imposables au Luxembourg.<br />
D’autres avantages en nature, plus expérimentaux,<br />
font leur apparition depuis<br />
quelques années. Le bien-être au travail<br />
est une notion à laquelle les employés sont<br />
de plus en plus sensibles et pour laquelle<br />
les employeurs ont un intérêt évident. Les<br />
employeurs peuvent proposer, notamment,<br />
des formations de gestion du temps<br />
et du stress, des activités sportives etc. Ces<br />
avantages, de nature collective, ne sont<br />
généralement pas fiscalisés.<br />
Enfin, il nous semble indispensable d’évoquer<br />
les plans de pensions complémentaires<br />
à l’heure où la pérennité à moyen<br />
terme du régime de retraite légal tel que<br />
nous le connaissons fait débat. Outre la<br />
composante « retraite », ces plans intègrent<br />
fréquemment une couverture décès et invalidité,<br />
assurant ainsi une sécurité et un<br />
confort supplémentaire à l’employé. D’un<br />
point de vue fiscal, les primes versées par<br />
l’employeur sont soumises à une imposition<br />
à un taux de 20 %, à charge de l’employeur<br />
ainsi qu’à une taxe rémunératoire<br />
de 0.9 %. La contribution de l’employé<br />
est optionnelle et déductible de son revenu<br />
imposable, à hauteur de maximum<br />
1,200 euros par an. Pour les employés qui<br />
résident au Luxembourg, le versement<br />
d’un capital à l’âge de la retraite est exonéré<br />
d’impôt (seule la contribution dépendance<br />
de 1.4 % est due). Constatons<br />
à cet égard que les conventions fiscales<br />
concluent par le Luxembourg avec ses<br />
voisins (Belgique et Allemagne) à l’exception<br />
notable de la France prévoient également<br />
une exonération pour les employés<br />
qui résident dans ces pays.<br />
Si le Luxembourg dispose d’indéniables<br />
atouts pour attirer les talents, les employeurs<br />
peuvent renforcer leur compétitivité<br />
sur ce marché en utilisant les différents<br />
de rémunération qui sont à leur disposition<br />
et en faisant preuve de créativité. Avec une<br />
offre importante et des acteurs pour les<br />
accompagner, les employeurs ont toutes<br />
les armes pour agir.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 41
Entrevue Social<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
« NOTRE SYSTÈME DÉPEND<br />
DIRECTEMENT DE LA BONNE SANTÉ<br />
DU PAYS »<br />
Institution de sécurité sociale en charge de<br />
la gestion de l’assurance maladie-maternité<br />
et de l’assurance dépendance, la Caisse<br />
nationale de santé (CNS) gère un budget<br />
annuel de plus de trois milliards d’euros.<br />
À quelques jours de la fin de son mandat,<br />
Paul Schmit, président du comité directeur,<br />
évoque avec nous les sept années écoulées<br />
à la tête de cette institution d’envergure et<br />
les défis à venir.<br />
TEXTE : MICHAËL PEIFFER<br />
IMAGE : CNS<br />
Paul Schmit<br />
COMMENT SE PORTE LA CNS<br />
AUJOURD’HUI ?<br />
Les finances se portent bien, mais il faut<br />
aussi dire d’où l’on vient. La CNS est née voici<br />
dix ans, en 2008, dans le sillage de la loi<br />
portant introduction du statut unique. Nous<br />
étions en pleine crise financière et nous devions<br />
faire face à un déficit substantiel. À<br />
l’époque, c’est toute la question de la viabilité<br />
de notre système de soins de santé qui<br />
était sur la table avec, pour certains, l’idée<br />
de le déconstruire. L’ensemble des mesures<br />
prises depuis lors, à commencer par la réforme<br />
du système de soins de santé de 2010,<br />
et la bonne situation économique du pays<br />
font que tout va désormais beaucoup mieux.<br />
Mais un système tel que le nôtre restera toujours<br />
sensible pour la simple et bonne raison<br />
qu’il dépend directement de la situation économique,<br />
de l’emploi et des cotisations.<br />
ALORS QUE LES FINANCES<br />
VONT MIEUX QUE JAMAIS,<br />
ON A POURTANT L’IMPRESSION<br />
QUE LES TENSIONS<br />
ENTRE PARTENAIRES MONTENT ?<br />
QUELLES EN SONT LES RAISONS ?<br />
Nous évoluons dans un système très complexe<br />
et il existe par nature des intérêts<br />
divergents entre les différents acteurs,<br />
qui peuvent mener à un moment ou un<br />
autre à des conflits. Il est bon de rappeler<br />
que la gestion de la CNS est tripartite avec<br />
les représentants de l’État, du salariat et<br />
du patronat. Nous devons ensuite faire le<br />
lien avec les autres acteurs publics, avec<br />
les groupements de prestataires, avec les<br />
représentants des assurés qu’ils soient<br />
salariés, indépendants, frontaliers… Il<br />
s’agit aussi d’une assez grande adminis-<br />
42 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Social<br />
tration, qui compte quelque 500 collaborateurs<br />
et gère un budget annuel de plus<br />
de trois milliards d’euros.<br />
Partant de là, notre système de l’assurance<br />
maladie-maternité et dépendance est toujours<br />
exposé à des tensions, ne fût-ce que<br />
par les intérêts potentiellement divergents<br />
qui peuvent animer patronat et salariat ou<br />
aussi avec ou entre les différentes catégories<br />
de prestataires, comme lors des discussions<br />
autour de la loi hospitalière, dont la transposition<br />
reste sensible à plusieurs égards.<br />
Qu’on ait trop ou pas assez d’argent, la situation<br />
n’est jamais idéale. Mais quand les<br />
finances vont bien, on est directement exposé<br />
à beaucoup de nouvelles demandes,<br />
des convoitises se créent, etc.<br />
D’UN POINT DE VUE PLUS STRUC-<br />
TUREL, QUELS SONT LES PRO-<br />
BLÈMES AUXQUELS LE LUXEM-<br />
BOURG DOIT SE PRÉPARER ?<br />
C’est une question difficile. La Fondation<br />
IDEA ou le LISER ont mené récemment<br />
des études sur le sujet de la projection à<br />
long terme des dépenses de santé qui ont<br />
leur utilité et leur intérêt. Pour ma part, je<br />
pense qu’un système d’assurance maladie<br />
fonctionne plutôt à court ou moyen terme<br />
parce qu’il dépend avant tout de la bonne<br />
santé économique du pays et des avancées<br />
de la médecine. Pour vous donner un<br />
exemple, une nouvelle thérapie révolutionnaire<br />
peut, à court terme, entraîner des<br />
dépenses importantes, mais permettre de<br />
réaliser des économies à long terme. Il est<br />
donc très difficile de modéliser cela sur de<br />
longues périodes.<br />
« À L’IMAGE DE LA PSYCHOTHÉRAPIE,<br />
AUJOURD’HUI REMBOURSÉE, D’AUTRES DISCIPLINES<br />
POURRAIENT ÊTRE PRISES EN COMPTE À L’AVENIR »<br />
ment à l’étranger. Il s’agit du conventionnement<br />
obligatoire de tous les prestataires<br />
de soins, afin d’éviter une médecine à deux<br />
vitesses. Il s’agit ensuite de la budgétisation<br />
des hôpitaux qui disposent donc d’une<br />
enveloppe pour assurer leur fonctionnement,<br />
alors que chez nos voisins, la tarification<br />
est liée à l’activité. Enfin, dans nos<br />
hôpitaux, la médecine est libérale. Dans<br />
ce contexte, le premier défi est de maintenir<br />
la viabilité du système, d’un point<br />
de vue financier, mais aussi au niveau de<br />
la qualité de l’offre de soins. À l’image de<br />
la psychothérapie, bientôt remboursée,<br />
d’autres disciplines pourraient être prises<br />
en compte à l’avenir. De par sa situation<br />
et sa taille, le Luxembourg doit faire des<br />
choix. Il y a une question de masse critique<br />
dans des domaines de médecine de pointe<br />
et on ne peut pas tout faire. Partant de là,<br />
une tendance à la privatisation existe. Mais<br />
si l’on regarde dans les pays avoisinants,<br />
cela fonctionne aussi sur base d’un système<br />
public fort et bien implémenté.<br />
APRÈS SEPT ANS EN TANT QUE<br />
PRÉSIDENT DU COMITÉ DIRECTEUR<br />
DE LA CNS, VOUS AVEZ DÉCIDÉ DE<br />
NE PAS DEMANDER LE RENOUVEL-<br />
LEMENT DE VOTRE MANDAT. POUR<br />
QUELLES RAISONS ?<br />
Il est effectivement prévu que les fonctions<br />
dirigeantes auprès de l’État aient<br />
une durée de sept ans. Mon mandat vient<br />
donc à échéance le 1 er octobre <strong>2018</strong> et j’ai<br />
effectivement renoncé à en demander le<br />
renouvellement pour diverses raisons, à<br />
commencer par le fait qu’il s’agit d’un job<br />
très intensif. Avant même d’être nommé<br />
président de la CNS, j’ai participé à l’élaboration<br />
de la réforme de 2010. Dès mon<br />
arrivée en 2011, il a fallu la transposer<br />
QUELS SONT LES DÉFIS À VENIR<br />
POUR NOTRE SYSTÈME DE SANTÉ<br />
AU LUXEMBOURG, SURTOUT<br />
DANS UN ENVIRONNEMENT<br />
EUROPÉEN ET UNE MÉDECINE<br />
QUI A TENDANCE À SE PRIVATISER<br />
DANS CERTAINS PAYS ?<br />
Notre système d’assurance maladiematernité<br />
et dépendance se caractérise<br />
par certains principes qu’on retrouve raresur<br />
le terrain, dans un climat de crise. La<br />
gouvernance d’une telle institution reste<br />
un défi quotidien.<br />
VOUS ÊTES AUSSI PRÉSIDENT<br />
DE L’AGENCE E-SANTÉ.<br />
SELON NOS INFORMATIONS,<br />
LA PLATEFORME EST TECHNIQUE-<br />
MENT DÉJÀ TRÈS EN AVANCE,<br />
MAIS EN MÊME TEMPS SON UTI-<br />
LISATION EST ENCORE LIMITÉE.<br />
QUELLES EN SONT LES RAISONS<br />
ET QUEL AVENIR POUR CE PROJET ?<br />
La grande mission de l’agence e-santé<br />
est de permettre un meilleur échange des<br />
informations médicales entre les prestataires<br />
de soins. Le dossier de soins partagé<br />
(DSP) est l’un des outils mis en place en<br />
vue d’atteindre une meilleure coordination<br />
et une continuité des soins entre les différents<br />
acteurs impliqués. D’un point de<br />
vue technique, il est vrai que nous sommes<br />
très en avance. Nous avons acquis de très<br />
grandes compétences, notamment dans le<br />
domaine de la protection des données personnelles,<br />
et nous sommes convaincus du<br />
très grand potentiel de ce système. Après,<br />
il faut constater que nous sommes toujours<br />
en phase pilote. Le règlement grand-ducal<br />
qui doit encadrer le système n’a pas encore<br />
été voté. Nous attendons l’avis du Conseil<br />
d’État. Par ailleurs, l’informatisation des<br />
prestataires, à commencer par les médecins,<br />
reste un point crucial.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 43
En coulisse Social<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
ProRSE, LE NOUVEAU RÉSEAU<br />
DE PARTAGE DES PROFESSIONNELS<br />
DE LA RSE<br />
ProRSE a été créée en novembre 2017 pour répondre à l’attente principale des entreprises<br />
actives en matière de RSE : le partage ; partager les unes avec les autres et s’inspirer<br />
les unes des autres.<br />
TEXTE : MORGANE HAESSLER<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
BESOIN DE PLUS<br />
D’INFORMATIONS?<br />
Rendez-vous sur www.prorse.lu<br />
Morgane Haessler<br />
« Les entreprises sont de plus en plus<br />
nombreuses à avoir compris que la RSE est<br />
l’outil stratégique qui leur permet d’assurer<br />
une pérennité économique et durable.<br />
La RSE est la solution qui leur permet de<br />
créer de la valeur aussi bien pour ellesmêmes<br />
que pour la société de laquelle<br />
elles dépendent », explique Morgane Haessler,<br />
chargée de projets au sein de l’Institut<br />
national pour le développement durable et<br />
la Responsabilité sociale des entreprises<br />
(INDR) et Présidente de ProRSE.<br />
Le sujet devenant de plus en plus stratégique<br />
dans les entreprises, elles comprennent<br />
qu’il est important de nommer<br />
une personne en interne pour coordonner<br />
les actions RSE. Ces personnes peuvent<br />
être les responsables RH, les personnes en<br />
charge de la qualité, de la sécurité et de<br />
l’environnement ou encore issues du département<br />
marketing, des achats… Pour<br />
les plus petites entreprises, ce sont les directeurs<br />
eux-mêmes qui s’en chargent.<br />
ProRSE, qui compte 65 membres, est un<br />
réseau de personnes permettant à tous les<br />
professionnels de la RSE d’échanger et de<br />
s’informer mensuellement sur les sujets liés<br />
à la RSE. De nombreux consultants, conseillers<br />
ou auditeurs de la RSE ont d’ailleurs aussi<br />
rejoint l’association pour apporter expertise<br />
et solutions concrètes aux entreprises.<br />
LA RSE, UN EXCELLENT OUTIL<br />
DE DIFFÉRENCIATION<br />
ET DE COMMUNICATION<br />
Les entreprises modernes se rendent<br />
compte qu’elles ont des responsabilités<br />
vis-à-vis de leurs différentes parties<br />
prenantes, càd vis-à-vis des salariés,<br />
des clients, des fournisseurs, des soustraitants,<br />
mais aussi de la société tout<br />
entière, càd les populations défavorisées :<br />
les jeunes, les seniors, les personnes<br />
en situation de handicap, les personnes<br />
éloignées du monde du travail, et bien<br />
sûr, les générations futures. En identifiant<br />
les impacts économiques, sociaux et<br />
environnementaux de ses activités et<br />
les personnes qui en sont impactées,<br />
l’entreprise comprend sa responsabilité.<br />
Petites ou grandes entreprises peuvent, en<br />
appliquant une politique RSE, contribuer à<br />
la valorisation de la société tout entière. Et,<br />
la RSE peut aussi devenir un excellent outil<br />
de différenciation et de communication<br />
pour celles-ci.<br />
En assurant une bonne gouvernance<br />
d’entreprise, en privilégiant la transparence,<br />
la définition d’une structure et d’une<br />
organisation claires, en communiquant<br />
voire même en collaborant avec ses clients,<br />
ses fournisseurs et ses salariés pour offrir<br />
des produits et services plus responsables,<br />
une entreprise se démarque nécessairement<br />
des autres entreprises de son secteur.<br />
En développant une politique RH responsable,<br />
une entreprise assure la protection de ses<br />
salariés, en termes de sécurité, de santé, de<br />
bien-être, mais aussi par la confidentialité/<br />
protection de leurs données. Si elle gère aussi<br />
la diversité, assure l’égalité des chances et<br />
respecte les droits de l’homme, c’est qu’elle<br />
a compris que ses salariés constituent sa<br />
ressource la plus importante à considérer.<br />
Si elle développe une véritable politique RH<br />
qui assure l’intégration (et la réintégration)<br />
de ses salariés tout au long de leur parcours<br />
dans l’entreprise, les rémunère justement,<br />
en gère leur développement professionnel et<br />
en assure leur employabilité, l’entreprise les<br />
fidélisera, les motivera et même attirera de<br />
nouveaux talents.<br />
Et, il en va de même pour les clients,<br />
de plus en plus exigeants et mieux en<br />
mieux informés, via les réseaux sociaux,<br />
notamment par exemple ! Ils sont de plus<br />
en plus nombreux à être regardants sur<br />
la traçabilité et la qualité des produits et<br />
services qu’ils consomment. Si l’entreprise<br />
limite ses impacts environnementaux (en<br />
appliquant les principes de l’économie<br />
circulaire dans sa production ou en<br />
optimisant ses trajets et déplacements),<br />
qu’elle gère ses déchets, réduit ses<br />
pollutions et nuisances, préserve les<br />
ressources naturelles et privilégie les<br />
fournisseurs locaux, elle réduira ses<br />
dépenses et contribuera à la préservation<br />
de l’environnement et pourra satisfaire aux<br />
besoins des générations futures.<br />
44 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
PUBLIREPORTAGE<br />
UN ANGE<br />
QUI VEILLE SUR VOUS<br />
De l’envie la plus vague au rêve le plus fou, Angels in the House aura la solution idéale pour réaliser<br />
tous vos souhaits. Parce que votre temps est précieux, Angels in the House<br />
vous délivre des toutes les contraintes la vie courante, pour ne vous laisser que le meilleur : le plaisir.<br />
«NOTRE SERVICE CONSISTE À SIMPLIFIER<br />
LE QUOTIDIEN, ET À DÉCHARGER<br />
NOS CLIENTS DE LEURS TÂCHES<br />
CONTRAIGNANTES, QUE CE SOIT<br />
À DOMICILE OU SUR LEUR LIEU DE TRAVAIL »<br />
Nos clients peuvent également faire appel à nos services<br />
pour l’organisation d’un voyage, d’un anniversaire<br />
ou autre fête privée.<br />
Nous nous adaptons à toutes les demandes, répondant<br />
à leurs problématiques en restant dans un domaine<br />
légal.<br />
QUELS AVANTAGES LA CONCIERGERIE OFFRE-ELLE<br />
À VOS CLIENTS ?<br />
L’ensemble de nos clients bénéficient de tarifs négociés<br />
auprès des fournisseurs. Des tarifs allant de -5 %<br />
à -15 % par rapport au prix public.<br />
QU’EST-CE QU’UNE CONCIERGERIE ?<br />
Notre service consiste à simplifier le quotidien, et à<br />
décharger nos clients, que ce soit à domicile ou sur<br />
leur lieu de travail.<br />
En effet, la vie active et les agendas sont chargés pour<br />
tous, le temps des loisirs et des moments en famille<br />
sont réduits, les tâches contraignantes empiètent sur<br />
le temps libre.<br />
Notre rôle devient presque celui d’une assistante personnelle,<br />
notre objectif étant de rester flexible, disponible,<br />
et à l’écoute de nos membres.<br />
Nous assurerons toujours plus l’entièreté de nos services<br />
dans un délai court et efficace.<br />
QUELS SONT LES DIFFÉRENTS TYPES DE SERVICES<br />
AU SEIN DE LA CONCIERGERIE ?<br />
Nous proposons une grande variété de services, blanchisserie,<br />
cordonnerie, lavage de voiture, personal<br />
shopper, babysitting… Côté bien-être nous proposons<br />
des coachs sportifs, de la relaxation, un coiffeur, un<br />
maquilleur. Nos services vont bien plus loin tel qu’un<br />
ostéopathe ou encore un vétérinaire à domicile.<br />
Nos membres ont également accès à notre site internet<br />
boutiqueangels.lu, il s’agit d’une boutique en ligne, leur<br />
permettant d’acheter divers cadeaux notamment de la<br />
parfumerie, de l’épicerie fine, des alcools spiritueux…<br />
Bien évidemment l’ensemble de ces commandes sont<br />
livrées à domicile ou directement en entreprise.<br />
QUELLE EST LA DEMANDE LA PLUS ORIGINALE<br />
QUE VOUS AYEZ EUE ?<br />
Une cliente souhaitait privatiser une péniche sur les bords<br />
de la Seine à Paris pour fêter ses 40 ans de mariage avec<br />
son époux, elle voulait que l’on recouvre entièrement le<br />
bateau de roses blanches et de photophores. C’était une<br />
demande très originale et sentimentale, qui a demandé un<br />
certain temps de recherche pour trouver la péniche idéale.<br />
SUR LE LONG TERME, QU’IMAGINEZ-VOUS POUR<br />
ANGELS IN THE HOUSE ?<br />
Nous souhaitons progresser de façon qualitative, afin<br />
de garantir le niveau d’exigence de nos clients. Nous<br />
avons débuté par le marché résidentiel et privé. Pour<br />
2019 il sera développé en adaptant nos services aux<br />
besoins des entreprises. Pour les sociétés, nous irons<br />
jusqu’à proposer des animations sportives, créatives<br />
et découverte de produit sous forme d’atelier.<br />
Tél. : 202 112 117 | www.angelsinthehouse.lu | contact@angelsinthehouse.lu
News Social<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
ENVIRONNEMENT<br />
CLUSTER ICT CIRCULAIRE ET SOLIDAIRE<br />
À l’initiative d’Ecotrel, 8 entreprises/associations luxembourgeoises<br />
se sont regroupées au sein d’un cluster pour offrir<br />
une réponse globale :<br />
• aux utilisateurs professionnels d’appareils informatiques<br />
et de télécommunication lorsqu’ils veulent se défaire<br />
en toute sécurité de leurs équipements en fin d’utilisation<br />
• aux consommateurs privés qui désirent que leurs laptops<br />
et smartphones fassent l’objet de réemploi ou d’un traitement<br />
dans les règles de l’art afin de détruire leurs données<br />
à caractère personnel<br />
Au travers des synergies possibles, chacun pourra offrir<br />
de reprendre les équipements obsolètes soit pour les réutiliser,<br />
les démonter, les recycler et/ou effacer les données à caractère<br />
personnel qu’ils contiennent conformément au désormais bien<br />
connu RGPD.<br />
Plus d’informations sur www.ecotrel.lu<br />
CONSOMMATION<br />
BIO-PLASTIQUE, VOUS AVEZ DIT BIO ?<br />
Mot à la mode, et vrai essai de réduire la nuisance plastique, ce concept<br />
de bioplastique a un effet certain sur la conscience humaine qui reconnait<br />
l’invasion insoutenable de plastiques de toutes sortes et la nécessité de réagir.<br />
Il existe plusieurs types de bioplastique dont certains utilisent encore<br />
des matières fossiles, d’autres sont issus de la biomasse, d’autres encore<br />
sourcés à partir de plantes. Le mot « BIO » cependant prête à confusion ;<br />
les bioplastiques, selon leur composition, prétendent d’être compostables,<br />
recyclables ou biodégradables. Mais attention, la partie «plastique» ne l’est<br />
jamais ; elle reste dans la nature, sous une forme non récoltable ! Les efforts<br />
pour trouver des solutions durables et sans plastique, doivent donc continuer.<br />
Plus d’informations sur www.emwelt.lu<br />
ENVIRONNEMENT<br />
FLECKEN A LEINEN, LA PLATEFORME EN LIGNE POUR DES SERVICES DE RÉPARATION<br />
ET D’EMPRUNT AU LUXEMBOURG<br />
Sur www.flecken-a-leinen.lu, les consommateurs peuvent trouver les adresses<br />
d’entreprises qui réparent les objets ainsi que des informations sur les endroits<br />
où emprunter des produits. Les entreprises peuvent s’inscrire gratuitement,<br />
120 sont déjà inscrites.<br />
La plate-forme est coordonnée par la SuperDrecksKëscht. Les partenaires sont l’Administration<br />
de l’Environnement, la Chambre des Métiers, la Chambre de Commerce,<br />
l’INDR ainsi qu’Ecotrel asbl et Oekozenter Pafendall.<br />
Flécken a Léinen a pour objectif de faire agir ensemble les consommateurs et le commerce<br />
pour soutenir les efforts en matière de protection de l’environnement<br />
et du développement durable.<br />
Plus d’informations sur www.flecken-a-leinen.lu<br />
46 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
Entrevue Digital<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
ALLIER TECHNOLOGIE<br />
ET LOGISTIQUE<br />
POUR UNE PLUS GRANDE COMPÉTITIVITÉ<br />
Les évolutions technologiques telles que<br />
l’automatisation et la robotisation ouvrent<br />
la voie à de nouvelles possibilités pour les<br />
acteurs du secteur de la logistique.<br />
Comment le Luxembourg se positionne-t-il<br />
à ce niveau ? Et quels sont les enjeux liés<br />
à ces transformations ?<br />
Le point avec Malik Zeniti, directeur du<br />
Cluster for Logistics.<br />
TEXTE : JEANNE RENAULD<br />
IMAGE : JULIAN BENINI<br />
Malik Zeniti<br />
INFO<br />
Créé dans la foulée de la crise financière<br />
de 2008, le Cluster for Logistics fédère<br />
les acteurs luxembourgeois<br />
de la logistique autour d’une stratégie<br />
commune, avec pour ambition de mieux<br />
diversifier l’économie du pays,<br />
de positionner et promouvoir<br />
le Grand-Duché en tant que hub<br />
international dans la distribution.<br />
Aujourd’hui, le cluster regroupe<br />
90 membres, issus d’institutions<br />
et d’entreprises de logistique de différentes<br />
envergures, actives dans les quatre<br />
grands modes de transport : la route<br />
ainsi que le fret aérien, ferroviaire et fluvial.<br />
QUEL EST LE POSITIONNEMENT<br />
DU GRAND-DUCHÉ EN MATIÈRE<br />
DE LOGISTIQUE, ET PLUS PARTICU-<br />
LIÈREMENT DE ROBOTISATION<br />
ET D’AUTOMATISATION<br />
DANS CE DOMAINE ?<br />
En 2016, le Luxembourg s’est hissé à la seconde<br />
place du classement du « Logistics<br />
Performance Index » effectué par la Banque<br />
mondiale, alors qu’il pointait encore au-delà<br />
de la 20 e place il y a dix ans. Cette évolution<br />
témoigne du bon positionnement du<br />
Grand-Duché, au niveau mondial, en matière<br />
de performance logistique perçue.<br />
Sur le terrain également, le Luxembourg<br />
est en bonne posture. Fort de son importante<br />
connectivité aux marchés internationaux,<br />
de ses infrastructures dernier<br />
cri et de ses activités logistiques à haute<br />
valeur ajoutée, le pays est parvenu à<br />
convaincre des pointures du secteur ces<br />
dernières années. On peut par exemple<br />
citer Kuehne + Nagel, groupe suisse faisant<br />
partie des leaders mondiaux de la<br />
logistique, et qui s’est fortement développé<br />
sur son site de Contern depuis un<br />
peu plus d’un an. Le géant japonais Fanuc,<br />
spécialisé dans la robotisation logistique,<br />
a quant à lui transféré son centre<br />
de distribution européen des Pays-Bas<br />
vers Contern. Au niveau pharmaceutique<br />
aussi, le Luxembourg a réussi à attirer<br />
des frets de haute valeur, à travers un investissement<br />
dans des entrepôts à température<br />
dirigée à l’aéroport.<br />
48 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Digital<br />
« DÉVELOPPER L’AUTOMATISATION<br />
ET LA ROBOTISATION DANS LA LOGISTIQUE<br />
CONSTITUE UN INVESTISSEMENT À NE PAS NÉGLIGER<br />
POUR DOPER LA COMPÉTITIVITÉ DU SECTEUR »<br />
LA CROISSANCE DE L’E-COMMERCE<br />
ENCOURAGE-T-ELLE LE DÉVELOP-<br />
PEMENT DE LA ROBOTISATION<br />
ET DE L’AUTOMATISATION<br />
DANS LA LOGISTIQUE ?<br />
Le déploiement de l’e-commerce a effectivement<br />
un impact considérable sur les processus<br />
logistiques, et ce dans l’ensemble<br />
de l’Europe. Les acteurs sont positivement<br />
influencés par un flux de produits toujours<br />
plus important, provoqué par l’e-commerce,<br />
et ils ont besoin de nouvelles technologies<br />
pour répondre à ces besoins.<br />
Toutefois, il ne faut pas négliger le fait que<br />
l’e-commerce engendre une plus grande<br />
quantité de produits, mais plus petits. On doit<br />
désormais acheminer davantage de paquets<br />
individuels, plus que des palettes. Les acteurs<br />
doivent réussir à gérer cette distribution correctement,<br />
tout en limitant l’impact environnemental<br />
d’un fret ainsi découpé.<br />
LA ROBOTISATION ET L’AUTOMATI-<br />
SATION SONT-ELLES AUJOURD’HUI<br />
DÉJÀ UTILISÉES DANS LES<br />
ENTREPÔTS AU LUXEMBOURG ?<br />
C’est une démarche qui est en pleine<br />
croissance et qui devrait se renforcer dans<br />
les prochaines années. Nous sommes<br />
actuellement dans une phase de démarrage.<br />
Nous avons la chance de disposer,<br />
au Grand-Duché, d’une très bonne<br />
infrastructure ICT et de centres de données<br />
reconnus qui permettront de répondre aux<br />
besoins de l’industrie 4.0 et d’accélérer<br />
le développement et l’implémentation<br />
de ces technologies sur notre territoire.<br />
QUE PEUVENT APPORTER<br />
CES TECHNOLOGIES<br />
AU SECTEUR LOGISTIQUE ?<br />
Elles peuvent être une solution pour combler<br />
des manquements. En permettant<br />
d’automatiser certains transports, elles<br />
offrent par exemple une réponse partielle<br />
à la pénurie de chauffeurs poids<br />
lourds que connaît le Grand-Duché.<br />
L’automatisation et la robotisation peuvent<br />
également aider à optimiser la réalisation<br />
de tâches laborieuses, de manutentions<br />
difficiles qui nécessitent une maind’œuvre<br />
abordable. Et puis, le secteur est<br />
aujourd’hui confronté à une importante<br />
pression, de la part des consommateurs<br />
notamment. Ils désirent être livrés<br />
toujours plus rapidement, à prix bas.<br />
Les acteurs de la logistique doivent adapter<br />
leurs processus afin de répondre à ces<br />
attentes : ils doivent réduire les coûts tout<br />
en diminuant les temps des transactions.<br />
Développer des applications intelligentes,<br />
comme les robots collaborateurs ou l’automatisation<br />
de certains travaux, constitue<br />
sans aucun doute un investissement<br />
à ne pas négliger pour doper la compétitivité<br />
du secteur.<br />
QUELS SONT LES GRANDS ENJEUX<br />
LIÉS À CES ÉVOLUTIONS ?<br />
ET DANS CE CONTEXTE, COMMENT<br />
PARVENIR À BIEN APPRÉHENDER<br />
CES NOUVELLES TECHNIQUES<br />
DE TRAVAIL ?<br />
Avant de les implémenter, il est important<br />
que les acteurs prennent le temps de bien<br />
connaître ces technologies, fassent des essais,<br />
afin de déterminer la performance de<br />
ces outils et ce qu’ils peuvent leur apporter.<br />
Pour cela, il faut pouvoir s’appuyer sur<br />
des ressources humaines compétentes,<br />
capables de comprendre le monde digitalisé<br />
de la logistique, et donc attirer les talents<br />
nécessaires. Il faut notamment réussir<br />
à convaincre des start-up innovantes dans<br />
le secteur de rejoindre le Luxembourg, des<br />
entreprises actives dans la télématique, capables<br />
d’optimiser le premier et le dernier<br />
kilomètre, par exemple, pour renforcer notre<br />
compétitivité. C’est là l’un des grands enjeux<br />
pour le secteur logistique aujourd’hui.<br />
Parallèlement, il faut toujours garder à l’esprit<br />
l’aspect « valeur ajoutée », rester au top<br />
en travaillant sur des mesures d’amélioration<br />
permanente. Pour cela, nous devons<br />
continuer à bien utiliser les infrastructures<br />
modernes dont nous disposons, digitaliser<br />
les processus qui peuvent l’être, notamment<br />
au niveau douanier, afin de faciliter<br />
le transport intra-européen et intercontinental.<br />
Enfin, les acteurs doivent parvenir à<br />
une meilleure efficacité énergétique, mais<br />
sans ralentir les flux.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 49
En coulisse Digital<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
ROBOTISER POUR GAGNER<br />
EN EFFICACITÉ ET EN SÉCURITÉ<br />
Si le Luxembourg se positionne de mieux en mieux sur le terrain de la logistique par rapport<br />
à la concurrence internationale, c’est aussi grâce à des acteurs privés qui n’hésitent<br />
pas à innover. C’est le cas chez Streff, une entreprise spécialisée dans le déménagement,<br />
mais aussi dans le stockage et la destruction de documents qui, depuis 3 ans, a mis en<br />
place un système entièrement automatisé pour la gestion de ses containers.<br />
Max Chorus<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
IMAGE: STREFF<br />
245.000<br />
en mètres cubes,<br />
l’espace de stockage dont dispose<br />
Streff pour entreposer les archives<br />
et autres objets confiés par ses clients<br />
A<br />
u Grand-Duché, tout le monde<br />
connaît les camions de la société<br />
Streff, qui transportent leurs containers<br />
blancs ornés du logo vert de l’entreprise.<br />
Mais, au-delà de son activité de<br />
déménagement, on sait peut-être moins<br />
que la société installée à Windhof, Strassen<br />
et Aubange, offre aussi, depuis plus de<br />
30 ans, des services de stockage et de protection<br />
de données. C’est dans ce domaine<br />
que la robotisation s’est montrée particulièrement<br />
efficace. « Il y a trois ans, nous<br />
avons mis en place un nouveau système<br />
dans notre entrepôt sécurisé, indique Max<br />
Chorus, directeur général chez Streff. Nous<br />
y stockons des containers en acier sur six<br />
étages, avec onze rangées de douze conteneurs.<br />
Cela fait donc environ 750 emplacements<br />
pour containers. Cette zone sécurisée<br />
ne permettant aucun accès, et les<br />
containers étant espacés de 15 centimètres<br />
à peine, il était impossible, sans automatisation,<br />
de les ordonner avec précision. À<br />
présent, une grue commandée par ordinateur<br />
prend chaque conteneur à l’entrée<br />
de l’entrepôt et le place dans la meilleure<br />
position possible. C’est bien plus efficace ».<br />
STOCKER ET RETROUVER TRÈS<br />
RAPIDEMENT<br />
Dans ces conteneurs, on peut notamment<br />
retrouver les archives d’une société, des<br />
biens en cours de déménagement, mais<br />
aussi des objets plus insolites comme…<br />
des voitures. « L’entreposage chez Streff<br />
fonctionne bien parce qu’il est souvent<br />
moins cher que la location d’un espace<br />
conventionnel, même si l’on ne parle que<br />
d’une cave ou d’un garage, poursuit Max<br />
Chorus. Évidemment, nous devons aussi<br />
pouvoir rapidement mettre à disposition<br />
des clients leurs articles stockés chez nous.<br />
C’est pourquoi nous avons aussi automatisé<br />
un ensemble de procédures à ce niveau.<br />
Cela nous permet de ressortir en moins de<br />
5 minutes un dossier ou un objet spécifique,<br />
stocké dans l’un des très nombreux<br />
containers que nous conservons ici ».<br />
Une autre activité de la société Streff liée à la<br />
protection des données, et pour laquelle le<br />
recours à l’automatisation a fait ses preuves,<br />
est la destruction des supports de données.<br />
Ce terme regroupe tant les documents papier<br />
que les disques durs, les clés USB, cartes<br />
SD, etc. « Nous faisons de la destruction de<br />
documents papier depuis 1988, mais nous<br />
avons rapidement compris qu’il fallait élargir<br />
cette activité aux médias numériques,<br />
explique Max Chorus. Nous disposons d’un<br />
grand nombre de broyeurs mobiles qui<br />
sont déplacés directement en entreprise et<br />
détruisent les supports selon les niveaux<br />
de sécurité souhaités, de P4 à P7. En outre,<br />
Streff a développé un grand véhicule de collecte<br />
avec un broyeur installé dans un conteneur.<br />
Il s’agit d’une première mondiale ».<br />
« L’AUTOMATISATION<br />
DE NOTRE ENTREPÔT<br />
DE STOCKAGE A PERMIS DE NOUS<br />
FAIRE GAGNER DU TEMPS.<br />
MAIS C’EST AUSSI UN PLUS<br />
EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ »<br />
DE NOMBREUX AVANTAGES<br />
Cette dernière innovation, qui peut collecter<br />
5 tonnes de documents à détruire, évite aux<br />
équipes de Streff de retourner régulièrement<br />
au siège pour broyer les éléments collectés.<br />
De quoi impacter positivement l’environnement.<br />
Mais l’amélioration des processus,<br />
notamment à travers l’automatisation, a<br />
aussi d’autres avantages. « Notre volonté est<br />
d’être toujours plus efficace, indique le directeur<br />
général de Streff. En ce sens, l’automatisation<br />
de notre entrepôt de stockage de<br />
containers a vraiment permis d’économiser<br />
du temps et des ressources. Mais c’est aussi<br />
un plus en matière de sécurité, car personne<br />
ne doit avoir accès à cette zone ».<br />
Max Chorus est tellement convaincu par les<br />
vertus de l’automatisation qu’il travaille actuellement,<br />
avec ses équipes, au développement<br />
de nouveaux processus. Nous n’en<br />
saurons toutefois pas plus, le directeur général<br />
de Streff préférant encore rester discret<br />
sur la nature de ces nouvelles innovations…<br />
50 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES TABLES RONDES<br />
TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES x TABLES RONDES<br />
Un cycle de séminaires sur la propriété intellectuelle et ses enjeux.<br />
Un<br />
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cycle<br />
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de<br />
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séminaires<br />
séminaires<br />
sur<br />
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la<br />
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propriété<br />
propriété<br />
intellectuelle<br />
intellectuelle<br />
et<br />
et<br />
ses<br />
ses<br />
enjeux.<br />
enjeux.<br />
11/10<br />
11/10 <strong>2018</strong><br />
<strong>2018</strong><br />
<strong>2018</strong><br />
24/10<br />
24/10 <strong>2018</strong><br />
<strong>2018</strong><br />
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Entrevue Transport<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
L’ÉLECTROMOBILITÉ,<br />
UNE ÉVOLUTION QUI PROFITE À TOUS<br />
Il y a 10 ans, le groupe Voyages Emile<br />
Weber a commencé à électrifier progressivement<br />
ses véhicules. L’évolution<br />
constante de la technologie a conduit<br />
les responsables du groupe à opter<br />
pour des modèles hybrides, avant de se<br />
tourner, aujourd’hui, vers des versions<br />
100 % électriques développées en collaboration<br />
avec les constructeurs. Pour<br />
Cyrille Horper, responsable de la communication<br />
au département mobilité des<br />
Voyages Emile Weber, cette évolution<br />
profite tant à l’entreprise qu’aux voyageurs<br />
et aux riverains.<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
Cyrille Horper<br />
CELA FAIT UN MOMENT QUE<br />
VOYAGES EMILE WEBER S’INTÉ-<br />
RESSE AU DÉVELOPPEMENT D’UNE<br />
FLOTTE ÉLECTRIQUE. QUELLES<br />
ONT ÉTÉ LES PREMIÈRES TENTA-<br />
TIVES ALLANT DANS CE SENS ?<br />
Voyages Emile Weber s’est lancé dans l’électromobilité<br />
en 2008, avec trois bus à double<br />
articulation équipés d’un moteur hybride. Celui-ci<br />
récupère l’énergie perdue au freinage et<br />
s’en sert pour amorcer le mouvement du bus,<br />
en première vitesse. Le moteur thermique<br />
prend le relais en deuxième vitesse. L’achat<br />
de bus hybrides fonctionnant selon le même<br />
système s’est poursuivi l’année suivante, en<br />
20<strong>09</strong>, avec l’acquisition de véhicules Volvo,<br />
qui roulent encore actuellement. Cette première<br />
étape nous a permis d’expérimenter,<br />
de jauger les économies que nous pouvions<br />
réaliser avec ces nouvelles technologies.<br />
L’ÉVOLUTION DE LA TECHNOLOGIE<br />
NE S’EST TOUTEFOIS<br />
PAS ARRÊTÉE LÀ.<br />
QUELLE A ÉTÉ L’ÉTAPE SUIVANTE<br />
DE L’ÉLECTRIFICATION<br />
DE VOS VÉHICULES ?<br />
Nous avons enchaîné en 2015 avec le projet<br />
UREVO, une contraction d’ « Urban Revolution ».<br />
Ces bus étaient une commande de Voyages<br />
Emile Weber à la société suisse Hess. C’était la<br />
première fois, dans le monde entier, qu’étaient<br />
produits des bus à double articulation avec la<br />
technologie plug-in hybride. La particularité<br />
de cette technologie est qu’on peut recharger<br />
les batteries des bus de différentes manières :<br />
en récupérant l’énergie de freinage, en utilisant<br />
le moteur comme un générateur, ou simplement<br />
par câble en branchant le bus au secteur.<br />
Dans le projet UREVO, nous avions aussi<br />
demandé à Hess de programmer les bus pour<br />
52 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Entrevue Transport<br />
« ON PEUT AUJOURD’HUI TRAVERSER LE CENTRE<br />
DE LUXEMBOURG SANS PRODUIRE D’ÉMISSION DE CO 2<br />
,<br />
DE NO X<br />
OU ENCORE DE PARTICULES FINES »<br />
N’oublions pas l’hydrogène, par exemple. Ce<br />
qui est sûr, c’est qu’il est beaucoup plus facile<br />
de mettre en place des lignes électrifiées<br />
avec une infrastructure toute neuve, comme<br />
à Bissen, que de transformer une installation<br />
existante. Avec des véhicules électriques, l’organisation<br />
des lignes et des tournées doit en<br />
effet prendre en compte non seulement les<br />
pauses du chauffeur, mais aussi celles du bus…<br />
Il faut en outre des endroits où les recharger.<br />
La gestion devient bien plus complexe.<br />
qu’ils coupent automatiquement leur moteur<br />
diesel et fonctionnent en 100 % électriques<br />
à certains endroits. Comme ils sont utilisés<br />
que sur la ligne 16, c’était relativement simple<br />
à paramétrer. Avec cette initiative, on a réalisé<br />
qu’on pouvait traverser le centre-ville de<br />
Luxembourg sans produire la moindre émission<br />
de CO 2<br />
, et de NO x<br />
ou encore de particules<br />
fines – PM10 et PM100. Le ministère du Développement<br />
durable et des Infrastructures nous<br />
a soutenus dans ce projet, qui nous a valu le<br />
prix de l’environnement de la Fedil en 2015.<br />
AUJOURD’HUI, OÙ EN ÊTES-VOUS<br />
DANS L’ÉLECTRIFICATION DE VOS<br />
VÉHICULES ?<br />
Nous avons lancé en 2017 le premier bus sur<br />
demande 100 % électrique pour la commune<br />
de Mamer. Depuis lors, d’autres communes<br />
ont suivi. En février <strong>2018</strong>, nous avons inauguré<br />
la première ligne RGTR 100 % électrique<br />
du Luxembourg, la ligne 305. Enfin, le 28 juin<br />
dernier, nous avons mis en service à Bissen un<br />
dépôt qui permet d’accueillir et de recharger<br />
10 bus électriques de la marque Irizar. Nous<br />
avons déjà acquis 6 bus de 12 mètres et 4 bus<br />
articulés 100 % électriques les rejoindront d’ici<br />
la fin de l’année, ce qui constituera une autre<br />
première pour le Luxembourg. Ici aussi, le ministère<br />
du Développement durable et des Infrastructures<br />
nous a soutenus.<br />
ON VOIT QUE LE SOUTIEN POLI-<br />
TIQUE AUX PROJETS D’ÉLECTRIFI-<br />
CATION DES TRANSPORTS PUBLICS<br />
EST CONCRET. DE QUOI PARVENIR À<br />
DÉCARBONISER TOTALEMENT LES<br />
TRANSPORTS EN COMMUN À L’HO-<br />
RIZON 2030, COMME LE SOUHAITE<br />
LE MINISTRE BAUSCH ?<br />
Ce soutien est surtout indispensable au vu des<br />
investissements importants à consentir pour<br />
transformer la flotte et les infrastructures. Il<br />
faudra voir si la date de 2030 est réaliste, mais<br />
notons tout de suite que cela ne passera pas<br />
forcément uniquement par l’énergie électrique.<br />
AU-DELÀ DE L’ASPECT INFRASTRUC-<br />
TURES, QU’EN EST-IL DE LA FORMA-<br />
TION DU PERSONNEL –<br />
CHAUFFEURS ET TECHNICIENS ?<br />
Les techniciens sont en principe formés par<br />
les constructeurs qui nous fournissent les<br />
véhicules. Quant aux conducteurs, nous les<br />
sensibilisons à une conduite plus souple :<br />
en anticipant les freinages, par exemple, on<br />
consomme beaucoup moins d’énergie. En<br />
outre, nous leur apprenons à actionner au<br />
bon moment les leviers qui enclenchent la<br />
récupération d’énergie, dans les descentes<br />
notamment. C’est positif pour nous, car<br />
nous économisons de cette manière sur les<br />
plaquettes de frein. Mais, de manière plus<br />
générale, l’électromobilité profite à tous :<br />
l’environnement, les habitants des villes et<br />
les conducteurs de bus qui vivent et travaillent<br />
dans une atmosphère plus silencieuse,<br />
mais aussi les passagers qui bénéficient<br />
d’une conduite plus douce.<br />
COMMENT VOYEZ-VOUS LE FUTUR<br />
DE L’ÉLECTROMOBILITÉ ? D’AUTRES<br />
PROJETS DEVRAIENT-ILS BIENTÔT<br />
SE CONCRÉTISER ?<br />
En ce qui nous concerne, nous travaillons<br />
ensemble avec la marque MAN sur la création<br />
de leur premier modèle de bus électrique.<br />
En 2019, nous aurons l’opportunité<br />
de tester quatre autobus du modèle « Lion’s<br />
City Electric » – en conditions réelles. Nous<br />
pourrons ainsi leur donner un feedback pour<br />
évaluer les éléments qui doivent encore être<br />
modifiés avant la commercialisation.<br />
D’autres projets avec d’autres constructeurs<br />
sont également en cours.<br />
De manière plus large, l’évolution de l’électromobilité<br />
n’est pas terminée : les batteries<br />
vont proposer une autonomie de plus en<br />
plus importante, tout en étant de taille de<br />
plus en plus réduite. Il faudra que les réseaux<br />
suivent pour offrir l’électricité nécessaire.<br />
Mais je pense que puisque la volonté<br />
politique y est, les gestionnaires de réseau<br />
vont faire les efforts nécessaires.<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 53
En coulisse Transport<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
TRANSPORT ROUTIER :<br />
QUEL EST L’IMPACT<br />
DES NOUVELLES RÈGLES DE L’UE ?<br />
Une série de règlements européens touchant à la mobilité sont en cours de révision<br />
et devraient permettre de mieux lutter contre la fraude et la concurrence déloyale tout en<br />
garantissant de meilleures conditions d’emploi et de rémunération pour les conducteurs.<br />
Explications.<br />
TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />
En mai 2017, un « paquet mobilité » avait été<br />
présenté par la Commission européenne.<br />
Cet ensemble de textes révisant certaines<br />
règlementations et directives européennes<br />
devait permettre de prendre en charge<br />
« deux défis majeurs en Europe : la réduction<br />
de la pollution et le dumping social qui<br />
déchirent le continent d’est en ouest ».<br />
Un an plus tard, une partie de ces textes<br />
revus a été adoptée par la Commission des<br />
Transports. Ils devront ensuite être adoptés<br />
en plénière pour servir de base à la négociation<br />
avec le Conseil. Autant dire que<br />
le chemin est encore long pour parvenir à<br />
entériner définitivement ces modifications.<br />
MIEUX ENCADRER LA DURÉE<br />
MAXIMALE DE CONDUITE<br />
Mais de quoi parle-t-on exactement ? Trois<br />
propositions du « paquet mobilité » ont été<br />
adoptées en juin dernier. Elles concernent<br />
le détachement des conducteurs, le « cabotage<br />
», les périodes de repos et la rémunération<br />
des conducteurs.<br />
Destinée à mieux encadrer la durée maximale<br />
de conduite des chauffeurs routiers,<br />
la révision de la législation sur les périodes<br />
de repos fixe plusieurs nouvelles<br />
dispositions. Tout d’abord, les entreprises<br />
devront « organiser leurs horaires de sorte<br />
qu’une fois toutes les trois semaines, les<br />
conducteurs puissent rentrer chez eux<br />
ou à un autre endroit de leur choix pour<br />
un repos hebdomadaire ». Ensuite, les<br />
conducteurs devront s’accorder un jour de<br />
repos hebdomadaire, tous les six jours.<br />
Pour mieux contrôler le respect de ces<br />
dispositions, les procédures administratives<br />
seront facilitées et la collaboration<br />
entre États sera renforcée.<br />
DES RÈGLES DE RÉMUNÉRATION<br />
COMMUNES<br />
Concernant les travailleurs détachés, la<br />
Commission des Transports a également<br />
entériné le principe du « à travail égal, salaire<br />
égal ». Ainsi, un chauffeur de camion qui<br />
livre des marchandises dans un autre État<br />
membre après une livraison transfrontalière<br />
bénéficiera des mêmes règles de rémunération<br />
qu’un chauffeur dans le pays d’accueil.<br />
En outre, le « cabotage », soit la livraison<br />
dans un autre pays de l’UE après une<br />
première livraison dans les frontières européennes,<br />
sera mieux contrôlé : les passages<br />
frontaliers devront être enregistrés<br />
dans le tachygraphe. En effet, le cabotage<br />
n’est autorisé que dans un pays voisin du<br />
premier pays de livraison ou sur le chemin<br />
du retour, durant 7 jours et avec une durée<br />
maximale de 48 h par pays.<br />
SUS AUX « SOCIÉTÉS BOÎTES<br />
AUX LETTRES »<br />
La constitution de « sociétés boîtes aux<br />
lettres », permettant de profiter des avantages<br />
fiscaux offerts par certains pays sans<br />
y exercer forcément son activité principale,<br />
sera également mieux contrôlée. Dorénavant,<br />
il faudra en effet pouvoir démontrer<br />
une « présence réelle et continue » à l’endroit<br />
où la société est enregistrée. Il faudra<br />
attester de la fréquence du chargement ou<br />
du déchargement de biens, de la présence<br />
de parkings suffisants pour les véhicules<br />
de la société, etc.<br />
Voilà qui devrait rendre la vie bien plus<br />
difficile aux fraudeurs, au Luxembourg<br />
comme ailleurs en Europe.<br />
54 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
News Transport<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
TRANSPORT<br />
ARTHUR WELTER INAUGURE<br />
SON PREMIER ENTREPÔT EN FRANCE<br />
Depuis fin 2017, Arthur Welter France a commencé à exploiter<br />
son nouveau siège situé sur le Pôle Eurotransit à Ennery.<br />
Cet emplacement constitue un choix stratégique puisqu’il s’agit<br />
du parc logistique le plus important de l’Est de la France<br />
et qu’il se trouve à moins de 60 km de Leudelange où se trouve<br />
le siège d’Arthur Welter Transports. L’inauguration de ce nouveau<br />
bâtiment a eu lieu le 27 juin <strong>2018</strong>. Cet investissement local<br />
de près de 2 millions d’euros comprend 285m 2 de bureaux,<br />
un entrepôt chauffé de 2.500m 2 et une station de lavage<br />
pour poids lourds. Arthur Welter France compte 30 salariés<br />
et 27 véhicules. L’activité française a généré un chiffre d’affaires<br />
de 7 millions d’euros en 2017, soit plus de 9 % du chiffre d’affaires<br />
du « groupe » et une croissance de 45 %.<br />
Plus d’informations sur www.awelter.lu<br />
TRANSPORT<br />
NOUVELLES FORMATIONS<br />
PAR LA HOUSE OF AUTOMOBILE<br />
Ensemble avec les fédérations ADAL et MOBIZ affiliées à la clc,<br />
la House of Automobile propose une série de 13 nouvelles<br />
formations qui débuteront dès la mi-septembre <strong>2018</strong>.<br />
Elles s’adressent aux responsables d’entreprise dans le secteur<br />
automobile et du leasing ainsi qu’à leurs collaborateurs.<br />
Le programme est téléchargeable via le site www.hoa.lu<br />
TRANSPORT<br />
ARTHUR WELTER, CFL MULTIMODAL<br />
ET LUXAIRCARGO SONT LES PREMIERS LAURÉATS<br />
LEAN & GREEN STAR AU LUXEMBOURG<br />
Les 3 sociétés luxembourgeoises ont reçu le prix LEAN & GREEN STAR<br />
Awards le 13 juillet <strong>2018</strong> pour avoir réalisé une réduction ambitieuse<br />
d’au moins 20 % de leurs émissions de CO 2<br />
depuis 2012. Afin d’atteindre<br />
cet objectif, la société Arthur Welter, Membre de la clc, a entre autres<br />
remplacé toute sa flotte par des camions de la dernière technologie<br />
EURO6 jusqu’en 2017. Le ministre du Développement Durable et des<br />
Infrastructures, François Bausch, a félicité les 3 premiers lauréats d’avoir<br />
tenu leurs engagements. Le programme LEAN & GREEN, initié par le MDDI<br />
et mis en place par le Cluster for Logistics a été rejoint par 11 entreprises<br />
durant les 5 dernières années.<br />
Plus d’informations sur www.c4l.lu<br />
56 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
Les dessous de la clc<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
LA CLC ET VOUS :<br />
DES ÉVÉNEMENTS AU PLUS PRÈS<br />
DE VOS PRÉOCCUPATIONS<br />
DIGITAL<br />
Sujet important et prépondérant, et dans<br />
l’objectif ambitieux donné par le gouvernement<br />
de devenir une « smart nation », l’image<br />
d’une société moderne, ouverte, hautement<br />
connectée et parée pour l’ère numérique, la<br />
clc entend donner à ses membres toutes les<br />
armes pour y contribuer. Nous vous parlons<br />
à la page suivante de la prochaine conférence<br />
digitale organisée par l’eCOM.lu, fédération<br />
affiliée à la clc dédiée à l’e-commerce.<br />
FISCALITÉ<br />
Dans le contexte de la nouvelle constitution<br />
du pôle juridique de la clc pour apporter un<br />
service qualitatif aux membres en la matière<br />
face aux questionnements grandissants<br />
et de plus en plus complexes, la clc va désormais<br />
proposer une diversité de conférences<br />
et formations ciblées dans ce domaine,<br />
pour la fin de l’année <strong>2018</strong> (rendez-vous<br />
page suivante).<br />
Lors de l’édition précédente du <strong>Connect</strong><br />
by clc (juin <strong>2018</strong>), nous vous parlions des<br />
formations sur-mesure mises en place<br />
par la clc pour ses membres, toujours<br />
en fonction des thématiques d’actualité.<br />
Dans la même lignée que les formations<br />
et tout aussi importantes, les conférences<br />
thématiques permettent de s’informer,<br />
prendre du recul sur un sujet,<br />
mais aussi de confronter son point de<br />
vue par rapport à d’autres expériences<br />
venues de l’intervenant ou de la salle.<br />
Focus sur les événements ciblés mis en<br />
place pour vous.<br />
TEXTE : MARIE-LAURE MOREAU<br />
SOCIAL<br />
Vous connaissez très certainement le Forum<br />
des Ressources Humaines (FRH), rendez-vous<br />
incontournable des professionnels<br />
des ressources humaines de la place,<br />
organisé depuis plusieurs années par la clc ?<br />
Les FRH sont ouverts aux chefs d’entreprises<br />
et à leurs responsables du personnel. Ils sont<br />
destinés à favoriser l’échange de bonnes<br />
pratiques, la mise en commun des divers<br />
points de vue pour les objets présentant un<br />
intérêt collectif, la distribution des informations<br />
utiles et l’accord sur les positions<br />
à adopter par la clc dans l’intérêt des entreprises<br />
et des secteurs qu’elle représente.<br />
Un Forum des Ressources Humaines est organisé<br />
à chaque fois que l’actualité sociale le<br />
nécessite comme vous pouvez le découvrir<br />
à la page suivante.<br />
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE<br />
Chaque année, en marge de son Assemblée<br />
générale ordinaire, la clc invite un speaker<br />
ayant pour spécialité une thématique collant<br />
à l’actualité ou aux besoins de ses membres.<br />
L’année passée, Guy Burkhardt, avait exposé<br />
l’extrême nécessité du service au client et<br />
avait donné quelques tips à mettre en place<br />
dans les structures de nos entrepreneurs.<br />
En juin dernier, la clc a accueilli Cyril Jamelot,<br />
conférencier spécialiste du marketing digital,<br />
pour une conférence très parlante autour<br />
de la complémentarité du magasin physique<br />
et de la présence digitale, incontournable de<br />
nos jours ! Une présentation très concrète<br />
basée sur des anecdotes racontées avec humour<br />
qui ont su convaincre la salle.<br />
58 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
Les dessous de la clc<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
MOBILITÉ DIGITAL<br />
INCONTOURNABLE EN <strong>2018</strong><br />
Thématique prépondérante et urgente,<br />
le digital ne doit en aucun cas être<br />
oublié de nos jours ! En ce sens, la<br />
clc souhaite résolument soutenir ses<br />
membres dans les évolutions digitales<br />
évidentes actuelles que doivent opérer<br />
les entreprises. En juin dernier elle<br />
organisait donc une conférence avec<br />
Cyril Jamelot (voir plus haut) et le 26<br />
septembre prochain, sa fédération<br />
eCOM.lu, la fédération e-commerce<br />
luxembourgeoise, une conférence<br />
autour du phygital (alliance entre le<br />
retail et le digital). L’événement sera<br />
ouvert à tous ; plus d’informations<br />
à venir prochainement…<br />
FISCALITÉ MOBILITÉ<br />
FISCALITÉ DES FRONTALIERS<br />
ET DES CHAUFFEURS<br />
POIDS-LOURDS<br />
SOCIAL<br />
FORUM DES RESSOURCES HUMAINES (FRH)<br />
ET COMMISSION SOCIALE<br />
Le droit fiscal n’étant pas une mince<br />
affaire et le pôle juridique de la clc<br />
étant présent pour répondre<br />
aux problèmes des membres<br />
(pour rappel les demandes<br />
sont à adresser à legal@clc.lu),<br />
une conférence sur la fiscalité<br />
des frontaliers sera organisée<br />
en collaboration avec PwC<br />
à la Chambre de Commerce<br />
le 25 septembre <strong>2018</strong> de 12h00<br />
à 14h00. Tous les détails<br />
à venir sur www.clc.lu.<br />
Depuis la création des FRH, les thèmes<br />
majeurs de l’actualité touchant le « social »<br />
en entreprise ont été traités dans un format<br />
toujours identique : un intervenant du<br />
réseau de la clc (avocat, DRH…), compétent<br />
en la matière, et en fin de séance une<br />
session de questions-réponses afin de permettre<br />
au public membre de formuler ses<br />
interrogations. Les FRH assurent en outre<br />
une belle proximité entre les membres et<br />
le speaker permettant ainsi d’aborder des<br />
problématiques parfois plus confidentielles<br />
en début ou fin de séance durant le walking<br />
lunch. Le service employeur de l’ADEM, la<br />
réforme du dialogue social en entreprise,<br />
la Vision-Zéro et l’introduction du système<br />
bonus-malus, la réforme du temps de<br />
travail, la médiation intra-entreprises ou<br />
encore dernièrement la maladie du salarié<br />
– quel coût pour l’employeur suite à la dernière<br />
réforme, sont autant de thématiques<br />
ayant été abordées… Aucun FRH n’est prévu<br />
pour la fin de l’année <strong>2018</strong>, mais la clc<br />
proposera cependant la mise en place d’une<br />
commission sociale dont le thème sera défini<br />
en fonction des problématiques les plus<br />
récurrentes et urgentes de ses membres.<br />
Nous ne manquerons pas de vous tenir<br />
informé par email et sur notre site internet<br />
lors du lancement. Restez connectés !<br />
PROTECTION DE DONNÉES<br />
3 E ÉTAGE DE LA FUSÉE<br />
Après les formations et les missions<br />
d’accompagnement réglementaire sur le<br />
terrain et afin de soutenir ses membres<br />
jusqu’au bout en leur apportant un niveau<br />
de service élevé, la clc active un nouveau<br />
volet de prestations en matière de GDPR.<br />
Dans son rôle de facilitateur de contacts,<br />
elle organisera un forum de rencontre entre<br />
ses membres et les prestataires techniques<br />
en matière de protection des données sélectionnés<br />
parmi ses membres. Il sera alors<br />
question d’implémentation technique pour<br />
les membres n’ayant pas le temps, les ressources<br />
humaines ou la volonté d’accomplir<br />
les tâches obligatoires relatives à la nouvelle<br />
réglementation. La manifestation se<br />
déroulera à la Chambre de Commerce sous<br />
forme de foire avec la présentation d’entreprises<br />
membres et actives dans le domaine<br />
pouvant vous accompagner. Également au<br />
programme, des interventions de membres<br />
pouvant faire un retour d’expérience. Cet<br />
événement sera proposé exclusivement aux<br />
membres de la clc pour début novembre…<br />
60 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
BUSINESS MEDIA<br />
PUBLIREPORTAGE<br />
BÉNIÈRE TRAITEUR :<br />
ÉCRIRE VOTRE HISTOIRE<br />
DANS LE CADRE PARFAIT<br />
Depuis 21 ans, Bénière Traiteur s’est imposé dans la Grande Région comme une référence<br />
en matière d’organisation de réceptions et de mariages.<br />
Bien au-delà de vous proposer une<br />
simple prestation clé en main, Bénière<br />
Traiteur vous offre la possibilité<br />
de vivre une expérience totale. À<br />
commencer par l’élaboration du menu,<br />
qui repose sur une alchimie complexe<br />
de saveurs et de savoir-faire. Mais,<br />
surtout, parce qu’un mariage de rêve<br />
ne saurait être exaucé sans un cadre<br />
parfait, Bénière Traiteur met un point<br />
d’honneur à s’entourer de partenaires<br />
prestigieux.<br />
Des sites en exclusivité<br />
Le Château de Puxe sera le cadre parfait<br />
pour une réception digne des plus grands<br />
contes de fées, à la fois intime et grandiose.<br />
À l’intérieur du Château, la salle de<br />
réception vous permettra d’accueillir 70<br />
convives, tandis que le jardin décuplera les<br />
possibles grâce à un chapiteau.<br />
Quant au menu, plusieurs formules sont<br />
possibles afin de répondre parfaitement<br />
à vos attentes.<br />
Envie de noces festives, aux allures<br />
champêtres ? Le Domaine du Moulin vous<br />
permettra d’accueillir 250 invités dans<br />
un cadre convivial et verdoyant. Celui-ci<br />
dispose en outre d’une vaste aire de jeux<br />
pour les enfants, ce qui en fait un lieu<br />
idéal pour tous vos événements familiaux,<br />
et ce d’autant plus grâce à une formule<br />
tout compris.<br />
Des collaborations d’exception<br />
Dernier partenariat en date noué par<br />
Bénière Traiteur, Le Domaine aux Anges,<br />
dans la Meuse, s’offrira lui comme un lieu<br />
haut de gamme pour un mariage de rêve.<br />
Cette ancienne grange atypique et pleine<br />
de charme offrira un cadre idyllique à vos<br />
événements de prestige.<br />
Enfin, soucieux de répondre à toutes<br />
les demandes et à toutes les envies,<br />
et que chaque couple réalise le mariage<br />
de ses rêves. Bénière Traiteur bénéficie<br />
également de plusieurs autres partenariats<br />
au sein de la Grande Région : Le Clos de<br />
Longeville, le Château de Preisch,<br />
le Château de Thillombois, le Château du<br />
Bois d’Arlon, Le Château Saint Sixte,<br />
le Château D’Hattonchatel…<br />
UN SÉRIEUX ATOUT<br />
DANS LA MANCHE<br />
Bénière Traiteur dispose<br />
de son propre service de location,<br />
Party Loc, spécialisé<br />
dans l’organisation de réceptions :<br />
vaisselle tendance, vintage et mobilier.<br />
Envie d’un devis<br />
ou de davantage d’informations ?<br />
Découvrez leurs lieux de rêve en<br />
photos, leurs suggestions de menus<br />
et retrouvez toutes les infos pratiques<br />
sur le site www.beniere-traiteur.com<br />
www.beniere-traiteur.com | yann@beniere-traiteur.com |
Networking<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
12.07.<strong>2018</strong><br />
eCOM.lu :<br />
ALLER DE L’AVANT<br />
Afin de clôturer l’année en beauté, la dernière soirée Networking de la saison de la clc<br />
s’est déroulée le 12 juillet dernier, chez Abitare, à Dommeldange.<br />
S<br />
ous l’impulsion d’eCOM.lu, la Fédération<br />
luxembourgeoise de e-commerce,<br />
ce « Summer Cocktail Networking » a<br />
débuté par le mot de bienvenue de Pierre<br />
Friob, fondateur d’Abitare et président<br />
d’eCOM.lu, accompagné de Jacques Lorang,<br />
CEO de Luxcaddy et Vice President d’eCOM.lu.<br />
L’occasion pour les deux e-commerçants<br />
convaincus de rappeler à bon entendeur<br />
que les cotisations eCOM étaient gratuites<br />
en <strong>2018</strong> pour les e-commerçants !<br />
Puis la soirée s’est poursuivie, dans une<br />
ambiance décontractée, mais néanmoins<br />
studieuse, sur la thématique du e-commerce,<br />
entre les e-commerçants luxembourgeois –<br />
membres et non-membres – mais également<br />
avec les porteurs de projets et les prestataires<br />
de services de e-commerce.<br />
TEXTE : SARAH BRAUN<br />
IMAGES : MARIE DE DECKER<br />
62 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />
Networking<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 63
Networking<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
64 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce
DES AVOCATS<br />
À VOTRE ÉCOUTE<br />
POUR DES CONSEILS AVISÉS<br />
ET PERSONNALISÉS<br />
20 ANS<br />
D’EXPÉRIENCE<br />
>Droit du travail<br />
> Contentieux / recouvrement<br />
de créances<br />
>Droit immobilier<br />
>Droit de la construction<br />
>Droit des sociétés<br />
>Droit des contrats<br />
>Procédures d’insolvabilité<br />
>Droit de la propriété intellectuelle<br />
21-25 Allée Scheffer L-2520 Luxembourg<br />
Carmen Rimondini | carmen.rimondini@barreau.lu<br />
Frédéric Frabetti | frederic.frabetti@barreau.lu
Networking<br />
BUSINESS MEDIA<br />
<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />
66 - CONNECT<br />
Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce