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Connect N°03 09_2018

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CONNECT<br />

by<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> Business Media<br />

Le magazine de la confédération<br />

luxembourgeoise du commerce<br />

<strong>N°03</strong><br />

GRAND FORMAT<br />

TRANSMISSION D’ENTREPRISES :<br />

ANTICIPER POUR MIEUX SE RETIRER<br />

SOCIÉTÉ<br />

XAVIER BETTEL<br />

EST FIER DU TRAVAIL ACCOMPLI<br />

ENTREVUE SOCIAL<br />

CNS :<br />

PAUL SCHMIT TIRE SA RÉVÉRENCE<br />

CARTE BLANCHE<br />

JEAN-JACQUES ROMMES :<br />

À PROPOS DE L’URGENCE<br />

D’UN CADEAU ÉLECTORAL


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Edito<br />

LES ENTREPRISES DANS L’EXPECTATIVE<br />

Chers Membres, Chers Lecteurs,<br />

NICOLAS HENCKES,<br />

DIRECTEUR clc<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

L’été a été chaud au sens propre et<br />

l’automne devrait l’être au sens figuré<br />

avec une campagne électorale qui va<br />

désormais battre son plein et aboutir à la<br />

constitution d’un nouveau gouvernement.<br />

C’est donc le bon moment pour faire un<br />

bilan de ce gouvernement et pour cela,<br />

vous trouverez notamment une interview<br />

qu’a bien voulu nous accorder le Premier<br />

ministre Xavier Bettel, à la fois en tant<br />

que chef de l’exécutif, mais également en<br />

tant que chef de file de son parti.<br />

Que dire de ces 5 années de gouvernement<br />

? Les membres de la clc nous ont<br />

fait remonter un bilan mitigé en ce qui<br />

concerne les dossiers liés au monde de<br />

l’entreprise. Sans reprendre tous les<br />

dossiers un à un, il y a des points très<br />

positifs comme l’amélioration des aides<br />

aux PME ou le Pakt Pro Commerce où la<br />

coopération avec le Ministère de l’Économie<br />

a été extrêmement constructive.<br />

Le Premier ministre vous donnera les<br />

autres dans son interview ! Et il y a des<br />

points assez catastrophiques comme la<br />

réforme du congé parental et le fiasco<br />

de la réforme sur l’organisation du travail<br />

où le gouvernement a complètement<br />

ignoré les contraintes des entreprises.<br />

En ce qui concerne l’avenir, nous avons<br />

revu les programmes électoraux des<br />

partis ayant force de groupement parlementaire,<br />

les derniers éléments ayant<br />

été livrés très tardivement par certains<br />

partis, voire même après la mise sous<br />

presse du présent magazine. Les entreprises<br />

ne sont certes pas vraiment le<br />

souci premier de ces documents. Après<br />

tout, elles ne votent pas et de plus en<br />

plus de salariés du secteur privé ne sont<br />

pas électeurs non plus. C’est donc parfois<br />

indirectement qu’elles sont impactées<br />

par certaines idées en faveur des<br />

citoyens, personnes physiques. Parmi<br />

les instruments envisagés qui impacteront<br />

lourdement nos PME, il y a ainsi<br />

la proposition d’augmenter la durée du<br />

congé parental, la réduction du temps<br />

de travail ou celle d’augmenter le salaire<br />

social minimum net. On peut y voir aus-<br />

si quelques lueurs d’espoirs comme la<br />

proposition d’assouplir la réglementation<br />

sur les heures d’ouverture, le soutien<br />

renforcé à la création d’entreprises<br />

et aux start-up ou encore les lourds investissements<br />

dans les infrastructures<br />

de transport.<br />

La clc est politiquement neutre, mais<br />

évidemment les intérêts des entreprises<br />

lui tiennent à cœur. Je ne peux dès lors<br />

que vous inviter à lire les programmes<br />

publiés des partis qui vous sont le plus<br />

proche et à analyser leurs propositions<br />

qui impacteront votre entreprise. La<br />

clc organise justement le 26 septembre<br />

prochain une table ronde avec des représentants<br />

de quatre partis et vous<br />

aurez la possibilité de les interpeller sur<br />

l’une ou l’autre de leurs idées.<br />

« LE BON MOMENT<br />

POUR FAIRE UN BILAN<br />

DE CE GOUVERNEMENT »<br />

Hormis cette actualité brûlante, votre<br />

magazine <strong>Connect</strong> traite dans son dossier<br />

la question stratégique de la transmission<br />

d’entreprise. Depuis plusieurs années,<br />

différents intervenants ne cessent de<br />

rappeler l’importance de cette étape<br />

dans la vie d’une entreprise. Cette étape<br />

ne saurait être improvisée à la dernière<br />

minute et chaque patron doit avoir<br />

conscience qu’il/elle n’est pas éternel(le).<br />

Ce dossier sera complété par une série<br />

de trois formations qui auront lieu cet<br />

automne et traiteront des trois moments<br />

forts d’une transmission : avant, pendant<br />

et après ! Vous trouverez tous les détails<br />

relatifs à ces formations dans le présent<br />

numéro, sur notre site web et sur nos<br />

réseaux sociaux.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 03


Sommaire<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

SOMMAIRE<br />

AGENDA<br />

CARTE BLANCHE<br />

À propos de l’urgence d’un cadeau électoral<br />

ENTREVUE COMMERCE<br />

Interview de Luca Cassetti<br />

Vers une meilleure harmonisation de l’e-commerce européen<br />

EN COULISSE COMMERCE<br />

Le commerce de meubles à l’heure des défis<br />

NEWS COMMERCE<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT SOCIAL<br />

GRAND FORMAT<br />

Transmission d’entreprises : anticiper pour mieux se retirer<br />

3 QUESTIONS À… Cécile Lorenzini<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // DROIT DES SOCIÉTÉS<br />

ENTREVUE SERVICES<br />

Interview de Nadine Wagner : 20 ans au service des syndics<br />

EN COULISSE SERVICES<br />

Le métier de syndic est plus complexe qu’il n’y paraît<br />

NEWS SERVICES<br />

SOCIÉTÉ<br />

Interview de Xavier Bettel : Entre bilan et vision d’avenir : synthèse<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // FISCALITÉ<br />

ENTREVUE SOCIAL<br />

Interview de Paul Schmit (CNS):<br />

« Notre système dépend directement de la bonne santé du pays »<br />

EN COULISSE SOCIAL<br />

ProRSE, le nouveau réseau de partage des professionnels de la RSE<br />

NEWS SOCIAL<br />

ENTREVUE DIGITAL<br />

Interview de Malik Zeniti :<br />

Allier technologie et logistique pour une plus grande compétitivité<br />

EN COULISSE DIGITAL<br />

Robotiser pour gagner en efficacité et en sécurité<br />

ENTREVUE TRANSPORT<br />

Interview de Cyrille Horper :<br />

L’électromobilité, une évolution qui profite à tous<br />

EN COULISSE TRANSPORT<br />

Transport routier : quel est l’impact des nouvelles règles de l’UE ?<br />

NEWS TRANSPORT<br />

LES DESSOUS DE LA CLC<br />

NETWORKING eCOM.lu<br />

06<br />

08<br />

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12<br />

14<br />

16<br />

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34<br />

36<br />

40<br />

42<br />

44<br />

46<br />

48<br />

50<br />

52<br />

54<br />

56<br />

58<br />

62<br />

P.08<br />

CARTE BLANCHE<br />

À propos de l’urgence<br />

d’un cadeau électoral<br />

P.40<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT // FISCALITÉ<br />

Avantages en nature<br />

pour les frontaliers au Luxembourg :<br />

nouvelles tendances<br />

04 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Sommaire<br />

P.18<br />

GRAND FORMAT<br />

Transmission d’entreprises :<br />

anticiper pour mieux se retirer<br />

P.28<br />

L‘AVIS DE L’EXPERT //<br />

DROIT DES SOCIÉTÉS<br />

Voyage à forfait :<br />

un nouveau régime légal<br />

P.36<br />

SOCIÉTÉ<br />

Interview de Xavier Bettel :<br />

Entre bilan et vision d’avenir : synthèse<br />

P.44<br />

EN COULISSE SOCIAL<br />

ProRSE, le nouveau réseau de partage<br />

des professionnels de la RSE<br />

P.52<br />

ENTREVUE TRANSPORT<br />

Interview de Cyrille Horper :<br />

L’électromobilité,une évolution<br />

qui profite à tous<br />

P.62<br />

NETWORKING eCOM.lu<br />

OURS DEVENEZ MEMBRE !<br />

EDITEUR<br />

confédération luxembourgeoise du commerce<br />

RÉDACTEUR-EN-CHEF<br />

Nicolas Henckes<br />

RÉDACTION<br />

Sarah Braun / Anny Delgado Freitas / Quentin<br />

Deuxant / Pierre Elvinger / Elisabeth Guissart /<br />

Morgane Haessler / Nicolas Henckes /<br />

Marie-Laure Moreau / Michael Peiffer / Jeanne Renauld /<br />

Jean-Jacques Rommes / Johanna Tilleul /<br />

Julien Treffort<br />

PHOTOGRAPHES<br />

Julian Benini / Marie De Decker<br />

SOCIÉTÉ ÉDITRICE<br />

Wat Editions<br />

74, rue Ermesinde<br />

L-1469 Luxembourg<br />

Tél.: +352 26 20 16 20<br />

RÉGIE PUBLICITAIRE<br />

Wat Editions<br />

Maria Pietrangeli<br />

maria.clc@wateditions.lu<br />

DIRECTION ARTISTIQUE & MISE EN PAGE<br />

Wat Editions<br />

Julie Mallinger<br />

julie.clc@wateditions.lu<br />

Rendez-vous sur www.clc.lu sous l’onglet « Devenir membre »<br />

et demandez votre membership directement !<br />

NOUS CONTACTER<br />

confédération luxembourgeoise du commerce<br />

7 Rue Alcide de Gasperi, L-1615 Luxembourg<br />

Tél.: +352 43 94 44 1 / info@clc.lu / / www.clc.lu<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 05


Agenda<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

26.<strong>09</strong><br />

3 ÈME CONFÉRENCE<br />

ANNUELLE : eCOM.lu<br />

FAIT SA RENTRÉE<br />

13.10 AU 21.10<br />

SEMAINE DU LOGEMENT<br />

21.11<br />

clcNETWORKING<br />

Le 26 septembre <strong>2018</strong> aura lieu<br />

la conférence annuelle d’eCOM.lu,<br />

la fédération luxembourgeoise<br />

du e-commerce.<br />

Pour cette 3 ème édition,<br />

l’événement prendra ses quartiers<br />

à la House of Startups (HOST)<br />

où une visite des locaux<br />

sera organisée suivie d’une conférence<br />

avec l’intervention de Wijnand Jongen,<br />

fondateur de l’association néerlandaise<br />

de e-commerce Thuiswinkel.org,<br />

président du Comité Exécutif d’Ecommerce<br />

Europe et auteur du livre<br />

« The End of Online Shopping ».<br />

eCOM.lu offrira également à cette<br />

occasion l’opportunité à 3 start-up<br />

innovantes de pitcher en 3 minutes,<br />

une chance unique de rencontrer<br />

les leaders luxembourgeois<br />

du e-commerce et d’accroître<br />

leur visibilité.<br />

Plus d’informations<br />

sur www.eCOM.lu<br />

Du 13 au 21 octobre <strong>2018</strong>,<br />

la Semaine Nationale du Logement à<br />

Luxexpo The Box, crée l’évènement<br />

en s’associant au projet Home and<br />

Living Expo. Logement, construction,<br />

rénovation, ameublement, décoration,<br />

pendant 9 jours, l’essentiel de l’habitat<br />

et tout ce qui va avec sera réuni<br />

sous un même toit !<br />

16.10<br />

Plus d’informations sur<br />

www.semainenationaledulogement.lu<br />

NETWORKING eCOM.lu<br />

©Marie De Decker<br />

Membres de la clc, rejoignez-nous<br />

pour le dernier clcNetworking<br />

de l’année <strong>2018</strong> au cinéma Utopolis,<br />

en partenariat avec Six Payment<br />

Services, pour découvrir les coulisses<br />

du cinéma !<br />

Bonne humeur, convivialité et échanges<br />

de contacts seront bien sûr toujours<br />

à l’honneur !<br />

Inscriptions sur www.clc.lu,<br />

à la rubrique clcNetworking<br />

©Emmanuelle Claude<br />

En collaboration avec POST Luxembourg,<br />

eCOM.lu, la fédération e-commerce<br />

de la clc organisera un nouveau<br />

Networking le 16 octobre à partir<br />

de 18h chez POST, 20 rue de Reims,<br />

Bâtiment Mercier – 2417 Luxembourg.<br />

Une nouvelle occasion pour les nonmembres<br />

de la fédération de venir<br />

pouvoir échanger avec les acteurs<br />

du marché en la matière.<br />

Plus d’informations<br />

sur www.eCOM.lu<br />

06 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Carte Blanche<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

À PROPOS DE L’URGENCE<br />

D’UN CADEAU ELECTORAL<br />

frontaliers travaillent dans les secteurs privés<br />

exposés aux aléas économiques est ainsi délibérément<br />

approfondie.<br />

Le considérable coût budgétaire de cet accord<br />

augmentera structurellement les dépenses<br />

publiques alors que l’on sait déjà que les finances<br />

publiques ne sont pas soutenables à<br />

politique constante. Le secteur privé devra,<br />

d’une façon ou d’une autre, financer les cadeaux<br />

électoraux déplacés.<br />

Les inévitables « contagions » entre accords<br />

salariaux dans la fonction publique et les<br />

rémunérations des secteurs parapubliques<br />

(notamment les professions de la santé et du<br />

secteur « dépendance ») vont renchérir à nouveau<br />

la facture pour les personnes physiques,<br />

pour les entreprises et pour les caisses de la<br />

Sécurité sociale.<br />

On doit finalement regretter aussi que, par pur<br />

calcul politique, le gouvernement actuel enlève<br />

la marge de manœuvre au gouvernement<br />

futur en prenant des décisions qui auront un<br />

impact politique et financier fondamental au<br />

cours de la prochaine période législative.<br />

Jean-Jacques Rommes<br />

Il ne reste qu’à espérer que le futur gouvernement<br />

prendra en compte l’enjeu que représentent<br />

de tels accords pour l’évolution future<br />

de notre modèle socio-économique et agira<br />

en conséquence. Mais cet espoir-là ne vaut<br />

pas qu’on parie sur lui.<br />

TEXTE : JEAN-JACQUES ROMMES<br />

IMAGE : UEL<br />

e gouvernement n’a pas fini de surprendre<br />

Lcomme il le prouve par le récent accord<br />

salarial signé entre le ministre de la Fonction<br />

publique et la CGFP.<br />

Alors qu’il n’y avait aucune urgence d’une<br />

nouvelle négociation salariale et que le gouvernement<br />

avait affirmé à plusieurs reprises<br />

ne pas vouloir s’incliner devant la revendication<br />

de la CGFP d’abolir la règle dite du<br />

« 80-80-90 », il a finalement résigné devant<br />

la pression exercée par les représentants des<br />

fonctionnaires. La mesure ne vient pas seulement<br />

à contretemps, elle est aussi contreproductive<br />

à plusieurs niveaux.<br />

Cet accord ne manquera pas de creuser davantage<br />

le différentiel existant entre les salaires<br />

initiaux dans la fonction publique<br />

et ceux du secteur privé, pouvant aller du<br />

simple au double. Les aspirations salariales<br />

excessives du secteur public le mieux payé<br />

au monde pèsent ainsi sur les entreprises privées<br />

qui doivent faire face à la concurrence.<br />

L’accord fait fi de l’idée d’un stage impliquant<br />

une formation et une adaptation à une fonction<br />

et néglige ainsi totalement les réalités<br />

professionnelles du terrain.<br />

Le clivage entre étrangers et Luxembourgeois,<br />

ces derniers délaissant le secteur privé pour<br />

se diriger vers la fonction publique, se creuse<br />

encore. L’évidente fissure dans la cohésion sociale<br />

du pays qui fait que les électeurs gâtés<br />

par la surenchère électorale travaillent dans le<br />

secteur public et que les résidents étrangers et<br />

08 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


LE LOUEUR DE MOBILIER, DE VAISSELLE ET DE NAPPAGE AU LUXEMBOURG ET EN GRANDE-RÉGION<br />

POUR VOS ÉVÉNEMENTS PRIVÉS ET PROFESSIONNELS<br />

LIVRAISON SUR LE LIEU DE L’ÉVÉNEMENT<br />

VAISSELLE,<br />

TABLES,<br />

CHAISES,<br />

NAPPAGE,<br />

BUFFET,<br />

ACCESSOIRES DE CUISINE,<br />

DÉCORATION…<br />

TÉL.: +33 (0)3 82 46 15 99


Entrevue Commerce<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

VERS UNE MEILLEURE HARMONISATION<br />

DE L’E-COMMERCE EUROPÉEN<br />

Si elle est encore loin de concurrencer<br />

les géants mondiaux du numérique,<br />

l’Europe connaît aujourd’hui une belle<br />

croissance dans le domaine de l’e-commerce.<br />

Pour Luca Cassetti, Director of<br />

EU Public Affairs d’Ecommerce Europe,<br />

l’approche de l’Union européenne, qui<br />

cherche à harmoniser les règlementations<br />

et les pratiques du secteur au sein<br />

de ses États membres, porte petit à petit<br />

ses fruits.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

25<br />

Luca Cassetti<br />

25 % du chiffre d’affaires<br />

réalisé dans le domaine<br />

de l’e-commerce B2C à l’échelle<br />

mondiale est détenu par l’Europe<br />

COMMENT SE POSITIONNE<br />

AUJOURD’HUI L’EUROPE DANS<br />

LE DOMAINE DE L’E-COMMERCE<br />

VIS-À-VIS DE LA CONCURRENCE<br />

INTERNATIONALE ?<br />

Selon le dernier rapport de recherche sur<br />

l’e-commerce global, publié par la Ecommerce<br />

Foundation en octobre 2017, le<br />

secteur de l’e-commerce B2C se développe<br />

rapidement en Europe. Si l’Asie continue de<br />

connaître un boom exceptionnel et cumule<br />

désormais 48 % du marché mondial de<br />

l’e-commerce, l’Europe peut se targuer d’arriver<br />

en seconde position. Elle cumule ainsi<br />

un peu plus d’un quart du chiffre d’affaires<br />

de l’e-commerce. Juste derrière, on retrouve<br />

l’Amérique du Nord avec un pourcentage<br />

légèrement moins élevé. En bas de classement<br />

se situent l’Amérique du Sud (1,5 %)<br />

ainsi que le Moyen-Orient et l’Afrique (0,5 %).<br />

Notre continent continue également à bénéficier<br />

d’un taux de croissance intéressant, à<br />

deux chiffres. D’après le dernier rapport de<br />

recherche européen, publié en juillet <strong>2018</strong>, le<br />

chiffre d’affaires de l’e-commerce européen<br />

a en effet augmenté de 11 % en 2017 pour<br />

atteindre 534 milliards d’euros. Cette année<br />

encore, les résultats devraient être très bons<br />

puisque la croissance est estimée à 13 %,<br />

avec un total de 602 milliards d’euros.<br />

Parallèlement, l’Europe joue un rôle toujours<br />

plus important dans l’e-commerce, notamment<br />

en raison de son influence sur les règlementations<br />

appliquées dans les pays membres.<br />

Tout ce qui concerne l’e-commerce aujourd’hui<br />

découle de façon plus ou moins directe de<br />

normes européennes. De plus, le marché européen<br />

constitue une importante opportunité de<br />

développement pour les e-commerçants.<br />

10 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Commerce<br />

POURTANT, FACE AUX GRANDS<br />

ACTEURS AMÉRICAINS ET CHINOIS<br />

DU NUMÉRIQUE, LES GAFA ET BATX<br />

NOTAMMENT, L’EUROPE, ELLE, NE<br />

SEMBLE PAS PRODUIRE DE GÉANT<br />

DU NET. COMMENT L’EXPLIQUER ?<br />

L’Union européenne est composée d’une<br />

multitude de pays. Le cadre juridique n’est<br />

pas encore totalement harmonisé. Souvent,<br />

les lois européennes sont transposées d’une<br />

façon différente dans chaque État membre,<br />

l’Union accordant une certaine liberté d’interprétation.<br />

Cette situation contribue à<br />

créer un environnement législatif fragmenté<br />

et souvent complexe, qui laisse peu d’opportunités<br />

aux acteurs européens de se développer<br />

à une grande échelle.<br />

Il ne faut pas non plus négliger l’impact<br />

de certaines régulations sur le secteur de<br />

l’e-commerce, en matière de protection des<br />

données par exemple. Les lois européennes<br />

ont parfois tendance à aller un peu trop loin<br />

et risquent de pénaliser les entreprises européennes,<br />

et en particulier les TPE.<br />

Enfin, si la Commission européenne vise à<br />

harmoniser les règlementations dans l’en-<br />

semble de l’UE, il arrive parfois que, durant<br />

le processus législatif, le Parlement européen<br />

ou les États membres ne soient pas<br />

prêts à céder sur certains points. Au final,<br />

on se retrouve avec une loi qui fait l’objet<br />

d’un compromis et qui n’est donc pas optimisée<br />

pour le consommateur et l’e-commerçant.<br />

Tous ces freins n’existent pas de la<br />

même façon dans d’autres pays du monde.<br />

QUE MANQUE-T-IL À L’EUROPE<br />

POUR RIVALISER<br />

AVEC CES GRANDS ACTEURS ?<br />

Il faut garder à l’esprit que ces géants du<br />

numérique sont aussi essentiels à l’économie<br />

européenne. Ces plateformes sont des<br />

moteurs de croissance. Elles permettent aux<br />

entreprises de l’Union, quelle que soit leur<br />

taille, d’atteindre davantage de marchés et<br />

de consommateurs. Cette concurrence venant<br />

de l’étranger pousse également les acteurs<br />

européens à investir et à grandir.<br />

Néanmoins, si l’on veut tenter de concurrencer<br />

ces géants du numérique, il est<br />

nécessaire de se doter d’un vrai marché<br />

unique pour l’Europe, pour lever les freins<br />

que nous venons d’évoquer.<br />

JUSTEMENT, OÙ EN EST LE DIGITAL<br />

SINGLE MARKET ACTUELLEMENT ?<br />

ET QUELLES SONT LES ÉVOLUTIONS<br />

À VENIR ?<br />

Présenté en mai 2015 par le président de<br />

la Commission européenne Jean-Claude<br />

Juncker, le Digital Single Market intègre 29<br />

propositions législatives – dont certaines<br />

se focalisent sur l’e-commerce – destinées<br />

à lever les obstacles qui empêchent<br />

les entreprises et les consommateurs d’exploiter<br />

pleinement les possibilités offertes<br />

par Internet. À terme, le DSM devrait apporter<br />

davantage d’harmonisation au sein<br />

de l’Union européenne et permettre à<br />

l’e-commerce cross-border de continuer à<br />

se développer.<br />

Pour l’instant, des propositions ont déjà<br />

été adoptées. Mais le Digital Single Market<br />

n’est pas encore achevé. Les systèmes de<br />

taxation de chaque État membre restent<br />

compliqués, les livraisons sont parfois<br />

chaotiques… ce qui pose problème à la<br />

fois aux e-commerçants et aux consommateurs.<br />

On est encore loin d’un marché<br />

unique numérique à l’échelle européenne.<br />

À cet égard, nous pensons d’ailleurs qu’il<br />

serait préférable de parler tout simplement<br />

de Single Market. Car si l’adjectif<br />

« digital » est très important, l’omnicanal,<br />

en matière de commerce, se développe de<br />

plus en plus. Aujourd’hui, les consommateurs<br />

veulent avoir la possibilité d’utiliser<br />

tous les canaux possibles pour acheter. Ils<br />

veulent par exemple pouvoir commander<br />

un vêtement en ligne et, si nécessaire, le<br />

retourner dans la boutique de leur ville.<br />

Dans ce contexte, on se dirige de plus en<br />

plus vers un marché « customer centric ».<br />

La frontière offline-online est amenée à<br />

disparaître. Les lois vont devoir s’adapter<br />

à cette nouvelle tendance, les acteurs du<br />

marché aussi.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 11


En coulisse Commerce<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

LE COMMERCE DE MEUBLES<br />

À L’HEURE DES DÉFIS<br />

Bien implanté au Luxembourg, le secteur de l’ameublement est aujourd’hui confronté à de nombreux enjeux.<br />

Analyse avec Jean-Pierre Thill, vice-président de la FEDAM (Fédération Luxembourgeoise de l’Ameublement), dirigeant<br />

des Ameublements Thill à Hosingen et des Meubles Oestreicher à Marnach, deux enseignes de meubles reconnues.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

Jean-Pierre Thill<br />

« Le secteur de l’ameublement reste spécifique<br />

au Luxembourg, explique d’emblée<br />

Jean-Pierre Thill. Contrairement à ce qui<br />

se déroule dans la plupart des autres pays<br />

européens, les leaders du marché, ici, sont<br />

encore des entreprises familiales, et non des<br />

géants de l’ameublement. » Néanmoins, ces<br />

acteurs se voient de plus en plus concurrencés<br />

par les grandes enseignes qui choisissent<br />

bien souvent, prix du terrain au Luxembourg<br />

oblige, de s’installer à la frontière. On se<br />

souvient notamment qu’en 2005, l’arrivée<br />

d’Ikea à Sterpenich, en Belgique, avait fait<br />

couler beaucoup d’encre. De l’autre côté de<br />

la frontière, c’est Möbel Martin qui s’est implanté<br />

à Konz, en Allemagne. « D’année en<br />

année, les chaînes internationales prennent<br />

de l’ampleur. Face à cette concurrence, plusieurs<br />

entreprises historiques ont déjà dû<br />

fermer leurs portes. Et d’autres sont en train<br />

de disparaître », confie Jean-Pierre Thill.<br />

SAISIR LES OPPORTUNITÉS<br />

DU DIGITAL<br />

Le digital vient lui aussi concurrencer le<br />

commerce du meuble local. « Les clients<br />

prennent aujourd’hui le temps de se renseigner<br />

en ligne avant de venir en magasin. Ils<br />

recherchent les produits qui correspondent à<br />

leurs besoins, traquent les meilleurs prix…,<br />

souligne Jean-Pierre Thill. Le trafic dans les<br />

commerces est donc beaucoup moins important.<br />

Mais une fois qu’ils ont franchi la<br />

porte du magasin, les clients ont, dans la<br />

majorité des cas, l’intention d’acheter ».<br />

Pour rester visibles, les acteurs du secteur<br />

doivent se digitaliser. « Nous sommes pleinement<br />

conscients qu’une partie de notre commerce<br />

va se faire ou se fait déjà online. C’est<br />

pourquoi nous réfléchissons à comment développer<br />

notre offre sur Internet. Nous pensons<br />

rejoindre Letzshop, la plateforme d’e-commerce<br />

luxembourgeoise. C’est une chance de<br />

pouvoir s’appuyer sur une telle infrastructure<br />

pour débuter ».<br />

DES FREINS AU DÉVELOPPEMENT<br />

DU SECTEUR<br />

Outre cet enjeu du numérique, la filière du<br />

meuble au Luxembourg doit jongler avec<br />

les particularités de son pays, et notamment<br />

de son marché immobilier. L’industrie de<br />

l’ameublement, par nature, a besoin de place<br />

afin d’exposer ses produits. « Or cet espace,<br />

sur un marché foncier saturé, devient de plus<br />

en plus difficile à trouver. Quand bien même<br />

on le trouve, encore faut-il parvenir à le payer<br />

et à obtenir les autorisations nécessaires pour<br />

construire dessus », déplore Jean-Pierre Thill.<br />

Comme beaucoup d’autres secteurs, l’ameublement<br />

est aussi confronté à une pénurie<br />

de candidats. « Nous éprouvons de plus en<br />

plus de difficultés à recruter, que ce soit au<br />

Luxembourg ou à la frontière. Pour répondre<br />

à cette problématique, il faut changer les<br />

mentalités, valoriser les métiers de l’artisanat<br />

et de la vente dans les écoles. À cause<br />

de ce manque de ressources humaines, la<br />

croissance de l’économie du pays est freinée<br />

d’1 ou 2 % ».<br />

« PLUS QUE DES POINTS<br />

DE VENTE, LES MAGASINS<br />

D’AMEUBLEMENT DOIVENT<br />

AUJOURD’HUI ÊTRE<br />

DES FOURNISSEURS<br />

DE SOLUTIONS »<br />

INNOVER, SE RÉINVENTER<br />

Pour parvenir à tirer leur épingle du jeu, les<br />

acteurs de l’ameublement doivent redoubler<br />

d’efforts. « Le sérieux est l’une des clés de notre<br />

succès. Cela fait 100 ans que nous sommes rigoureux<br />

dans notre travail. Nous fournissons<br />

des produits et un service de qualité, nous<br />

avons le meuble dans nos gènes, et les clients<br />

le ressentent », confie Jean-Pierre Thill.<br />

Plus que des points de vente, les enseignes<br />

doivent proposer un service complet pour<br />

se distinguer. « Nous devons être des fournisseurs<br />

de solutions, capables de résoudre<br />

des problèmes, explique-t-il. Au sein de<br />

nos établissements, nous proposons par<br />

exemple à nos clients d’organiser le chantier,<br />

nous mettons un technicien à disposition<br />

pour prendre les mesures nécessaires, nous<br />

reprenons les anciens meubles… Tout ça, la<br />

grande surface n’est pas capable de le faire.<br />

Pour résister, il faut bouger tous les jours,<br />

continuer à promouvoir son entreprise, proposer<br />

des choses inédites ».<br />

12 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


News Commerce<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

COMMERCE<br />

LE MIWWELFESTIVAL<br />

DU 29 SEPTEMBRE AU 7 OCTOBRE <strong>2018</strong><br />

Envie de changement ? Une nouvelle cuisine, un nouveau<br />

salon, refaire sa décoration ou tout simplement se faire plaisir<br />

avec de nouveaux bibelots, le « Miwwelfestival »<br />

est l’occasion idéale pour apporter de la nouveauté<br />

dans votre maison ! Organisé par la FEDAM<br />

(Fédération Luxembourgeoise de l’Ameublement)<br />

deux fois par an, c’est le meilleur moment pour faire<br />

pour relooker votre intérieur. Profitez de l’édition d’automne<br />

qui aura lieu du 29 septembre <strong>2018</strong> au 7 octobre <strong>2018</strong><br />

pour trouver les plus beaux meubles qui correspondent<br />

à votre style et à votre goût !<br />

Pour connaitre les enseignes participantes à l’action,<br />

n’hésitez pas à consulter : www.fedam.lu<br />

ou www.ameublement.lu.<br />

COMMERCE<br />

LE DIMANCHE DES MANTEAUX<br />

OU MANTELSONDEG<br />

LE 21 OCTOBRE <strong>2018</strong><br />

Historiquement le « Mantelsonndeg »<br />

était le meilleur moment de l’année<br />

pour dénicher le « manteau » de l’hiver<br />

en raison d’une ouverture exceptionnelle<br />

du dimanche.<br />

La tradition se perpétue toujours !<br />

En visitant les magasins qui pourront être<br />

ouverts ce dimanche, cette expérience<br />

se réitère chaque année grâce à la FEMO<br />

(Fédération de la Mode) qui initie l’événement<br />

pour faire profiter aux clients<br />

des meilleures conditions d’achat.<br />

Alors, n’hésitez pas à profiter<br />

de l’ouverture dominicale généralisée<br />

du « Mantelsonndeg » qui aura lieu<br />

le 21 octobre <strong>2018</strong> !<br />

Pour mieux connaitre la FEMO<br />

et ses membres,<br />

visitez www.femo.lu ou www.clc.lu.<br />

14 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


L’avis de l’expert // Droit Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

EQUILIBRE ENTRE VIE PROFESSIONNELLE<br />

ET PRIVÉE : QUEL IMPACT<br />

POUR LE LUXEMBOURG ?<br />

La proposition de directive sur l’équilibre<br />

entre vie professionnelle et vie privée<br />

(1) (ci-après, la « Proposition »), issue de<br />

l’initiative de la Commission européenne<br />

« Nouveau départ », s’inscrit dans le cadre<br />

du Socle européen des droits sociaux. Elle<br />

établit des normes minimales concernant<br />

le congé parental, le congé de paternité<br />

et le congé d’aidant applicables à tous les<br />

États membres de l’Union européenne.<br />

TEXTE : PIERRE ELVINGER<br />

& ANNY DELGADO FREITAS<br />

IMAGE : ELVINGER HOSS<br />

Pierre Elvinger & Anny Delgado Freitas<br />

L<br />

’objectif général de la Proposition est<br />

d’améliorer les droits des femmes et des<br />

hommes à l’échelon de l’Union européenne<br />

afin de remédier à la faible participation<br />

des femmes au marché du travail, de promouvoir<br />

la lutte contre la discrimination,<br />

d’étendre les possibilités de congé familial<br />

pour les pères et de favoriser l’égalité<br />

hommes-femmes.<br />

Pour ce faire, la Proposition vise à résoudre<br />

les difficultés que rencontrent les<br />

parents et les aidants pour concilier vie<br />

privée et vie professionnelle. La Proposition<br />

vise à l’instauration d’un congé de<br />

paternité de 10 jours, au renforcement du<br />

congé parental par une augmentation de<br />

la période minimale du congé à 4 mois, à<br />

prendre avant que l’enfant n’atteigne l’âge<br />

de 12 ans, et à l’instauration d’un congé<br />

des aidants de 5 jours par an pour travailleurs<br />

s’occupant des parents gravement<br />

malades ou dépendants. Ces congés seraient<br />

à rémunérer au moins à hauteur des<br />

indemnités versées aux salariés en cas de<br />

maladie. Finalement, la Proposition prévoit<br />

une extension du droit des salariés à<br />

demander des facilités d’aménagement du<br />

temps de travail dans certains cas, tel que<br />

le travail réduit et flexible au retour d’un<br />

congé parental.<br />

La Proposition peine à se faire accepter<br />

dans certains États membres, notamment<br />

en France et dans les pays de l’Est. Le gouvernement<br />

luxembourgeois n’y est pas non<br />

1 Proposition de directive du Parlement européen et du Conseil concernant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des parents et aidants et abrogeant la directive 2010/18/UE du Conseil du 26 avril 2017 (2017/0085(COD)<br />

16 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Droit Social // L’avis de l’expert<br />

plus favorable alors que le droit du travail<br />

luxembourgeois offre d’ores et déjà un régime<br />

social très avantageux pour les parents<br />

et aidants.<br />

Depuis la loi du 15 décembre 2017 (2) modifiant<br />

le Code du travail luxembourgeois,<br />

le congé de paternité a été étendu de deux<br />

à dix jours, à condition que l’employeur ait<br />

été informé deux mois à l’avance des dates<br />

prévisibles. Dans le cas contraire, l’employeur<br />

peut limiter le congé à 2 jours. Ce<br />

congé est fixé, en principe, en fonction des<br />

préférences de l’employé, à condition qu’il<br />

ne compromette pas les besoins de l’entreprise.<br />

En cas d’adoption de la Proposition<br />

comme directive, le droit au congé parental<br />

de 10 jours deviendrait un droit acquis au<br />

salarié, nonobstant le délai de notification<br />

de celui-ci à l’employeur, enlevant ainsi<br />

toute flexibilité à l’employeur.<br />

La prise du congé de paternité en droit national<br />

n’entraine pas de diminution du salaire<br />

pour le salarié. En effet, la loi prévoit<br />

que le salaire versé pendant les deux premiers<br />

jours du congé de paternité est à la<br />

charge de l’employeur tandis que le salaire<br />

versé au cours des jours suivants sera remboursé<br />

à l’employeur par l’État.<br />

Le régime du congé parental a été introduit<br />

en droit luxembourgeois en 1999 et a été<br />

réformé par une loi du 3 novembre 2016 (3) .<br />

Le congé parental peut toujours être pris<br />

par les deux parents. Il n’est ouvert qu’une<br />

seule fois par parent pour le même enfant<br />

et ne peut être transféré à l’autre parent.<br />

Il peut être pris en cas de naissance, avant<br />

le 6ème anniversaire de l’enfant, et en cas<br />

d’adoption, avant le 12 ème anniversaire de<br />

l’enfant. Le Code de travail prévoit la possibilité<br />

d’une flexibilisation des périodes de<br />

congé qui peut être subdivisée en plusieurs<br />

types. Ainsi, le congé parental peut être pris<br />

pendant 6 mois à temps plein ou pendant<br />

12 mois à mi-temps. Depuis la réforme du<br />

congé parental, de nouvelles possibilités<br />

de congé fractionné ont été introduites,<br />

permettant ainsi aux salariés une véritable<br />

flexibilité sur l’organisation de leur temps<br />

de travail pendant le congé parental.<br />

« LA PROPOSITION VISE À RÉ SOUDRE LES DIFFICULTÉS<br />

QUE RENCONTRENT LES PARENTS ET LES AIDANTS<br />

POUR CONCILIER VIE PRIVÉE ET VIE PROFESSIONNELLE »<br />

Depuis la loi du 19 juin 2013 (4) , lors de<br />

la reprise de son travail à la fin du congé<br />

parental, le salarié a droit à un entretien<br />

avec son employeur ayant pour objet de<br />

demander l’aménagement de son horaire<br />

et/ou de son rythme de travail pendant<br />

une durée déterminée limitée à un an à<br />

compter de la date du retour au travail.<br />

Le système luxembourgeois de congé parental<br />

offre d’ores et déjà un cadre juridique<br />

avantageux. Rajouter la possibilité<br />

de demander un aménagement de l’horaire<br />

de travail chaque fois que sa situation<br />

personnelle le justifie jusqu’au 12 ème<br />

anniversaire de l’enfant, tel que prévu par<br />

la Proposition, nous paraît être démesuré<br />

alors qu’il ne tient pas compte des intérêts<br />

des entreprises concernées.<br />

La Proposition vise à instaurer un congé<br />

pour soins « pour s’occuper de proches<br />

gravement malades ou en situation de<br />

dépendance » de 5 jours par an. Depuis<br />

20<strong>09</strong> (5) , le droit luxembourgeois prévoit un<br />

congé d’accompagnement de 5 jours par<br />

personne, remplissant les conditions prévues<br />

par la loi, et par an, permettant aux<br />

salariés l’accompagnement d’un proche<br />

en fin de vie. Ce congé actuellement prévu<br />

par la loi luxembourgeoise est moins large<br />

que le congé pour soins attribué lors de<br />

la fin de vie d’un proche souffrant d’une<br />

maladie grave en phase terminale. Le droit<br />

luxembourgeois a également instauré en<br />

1999 un congé pour raison familiale attribué<br />

aux parents en cas de maladie de<br />

l’enfant. Réformé en <strong>2018</strong>, ce congé peut<br />

être attribué jusqu’au 18 ème anniversaire<br />

d’un enfant, dans des conditions précisément<br />

déterminées par la loi. Le champ<br />

d’application du congé pour soins est plus<br />

large dans la mesure où il ne s’applique<br />

pas exclusivement en cas de maladie des<br />

enfants et des proches parents.<br />

Pour la mise en œuvre de ses dispositions,<br />

la Proposition impose aux États membres<br />

de prendre les mesures nécessaires afin<br />

d’interdire toute discrimination et pour garantir<br />

une protection contre le licenciement,<br />

tous deux liés à la prise des congés pour<br />

raisons privées et familiales. La Proposition<br />

prévoit également la mise en place de sanctions<br />

par les États membres. À cet égard, le<br />

droit du travail luxembourgeois est d’ores et<br />

déjà très protecteur des salariés en ces matières.<br />

Ainsi, le Code du travail luxembourgeois<br />

contient un système de protection<br />

renforcé contre le licenciement des salariés<br />

en congé de maternité, en congé parental<br />

ou en congé pour raisons familiales. Il prévoit<br />

également des mesures de protection<br />

contre le licenciement pour motifs discriminatoires<br />

qui s’appliquent de façon large à<br />

tous les salariés. En cas de violation, les salariés<br />

ont droit à des dommages et intérêts<br />

pour licenciement abusif, voire, dans certains<br />

cas, disposent d’une action en nullité<br />

contre le licenciement pouvant résulter en<br />

la réintégration du salarié en question.<br />

En conclusion, force est de constater que<br />

la Proposition, si elle venait à être adoptée,<br />

aura pour conséquence une revue à la<br />

hausse les droits sociaux des salariés alors<br />

que le système luxembourgeois offre d’ores<br />

et déjà un cadre social assez généreux. Celui-ci<br />

ne cesse d’être revu à la hausse par<br />

le législateur dans le but de proposer une<br />

politique familiale adaptée aux évolutions<br />

de la société et une meilleure conciliation<br />

entre vie professionnelle et vie privée. Cette<br />

Proposition aura pour effet de limiter toute<br />

flexibilité que s’est aménagé le droit du<br />

travail luxembourgeois en la matière, ensemble<br />

avec les acteurs de la place, au fil<br />

des réformes.<br />

2 Mémorial A. n° 1082 du 18 décembre 2017 | 3 Mémorial A n°224 du 10 novembre 2016 | 4 Mémorial A, n° 104 du 24 juin 2013 | 5 Loi du 16 mars 20<strong>09</strong>, Mémorial A, n°46 du 16 mars 20<strong>09</strong><br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 17


Grand format<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

18 - CONNECT<br />

Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

BUSINESS MEDIA<br />

Grand format<br />

GRAND FORMAT<br />

TRANSMISSION D’ENTREPRISES :<br />

ANTICIPER POUR MIEUX<br />

SE RETIRER<br />

Transmettre, c’est passer le flambeau. Donner un avenir à l’entreprise qu’on a<br />

portée à bout de bras pendant de nombreuses années, comme un enfant que l’on<br />

a aidé à grandir et que l’on voit prendre son indépendance. Penser à ce moment<br />

où l’on devra céder le relais n’est simple pour personne. Il demande de se projeter<br />

dans le futur, d’envisager sa retraite, d’accepter de faire un pas de côté.<br />

Pourtant, tout entrepreneur un peu ambitieux ne rêve-t-il pas de voir son affaire<br />

prospérer au fil des années, avec ou sans lui ?<br />

TEXTE : MICHAËL PEIFFER<br />

Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce<br />

CONNECT - 19


Grand format<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

« Avec l’arrivée progressive à la retraite des<br />

baby-boomers, la transmission d’entreprises<br />

est un enjeu majeur pour l’économie<br />

luxembourgeoise puisque le vieillissement<br />

de la population concerne également<br />

les dirigeants d’entreprises, dont 50 % ont<br />

plus de 45 ans », relevait la Fondation IDEA<br />

en 2014 dans son avis annuel sur la situation<br />

économique, sociale et financière du<br />

Grand-Duché de Luxembourg. Quatre ans<br />

plus tard, le constat reste identique, voire<br />

plus prégnant encore. « Dans les dix prochaines<br />

années, de nombreux chefs d’entreprises<br />

devront céder leurs activités, ou<br />

voir leurs entreprises disparaître, et avec<br />

elles des centaines d’emplois, faute d’avoir<br />

trouvé un repreneur. C’est là un élément<br />

de politique publique capital, dans un pays<br />

où la majorité des entreprises sont des<br />

PME, et où 70 % des entreprises sont « familiales<br />

». Si, pour certaines entreprises,<br />

la question de la succession est pensée<br />

en amont, et le repreneur se trouve déjà<br />

au sein de la famille, pour d’autres, faute<br />

de repreneur issu de l’environnement familial,<br />

l’entreprise devra être vendue ou<br />

cesser ses activités. Une réflexion sur la<br />

manière d’empêcher la disparition de ces<br />

entreprises s’impose. »<br />

Au-delà de la simple réflexion, plusieurs<br />

initiatives ont vu le jour ces dernières années.<br />

Depuis peu, profitant de la nouvelle<br />

dynamique découlant de la mise en place<br />

du one-stop shop de la House of Entrepreneurship,<br />

l’ancienne bourse d’entreprises<br />

de la Chambre de Commerce a été modernisée<br />

au travers de l’initiative « Business<br />

Transfer ». Dans ce cadre, des services plus<br />

complets que par le passé sont proposés.<br />

En plus du matching entre cédants et repreneurs,<br />

l’équipe du Business Transfer se<br />

déplace maintenant dans les locaux des<br />

entreprises afin de bien comprendre le<br />

fonctionnement de chaque structure à céder,<br />

propose, dès le premier rendez-vous,<br />

une présence en tant qu’observateur afin<br />

de faciliter les échanges entre les deux<br />

parties, et offre un aiguillage tout au long<br />

du processus de repreneuriat. Un même<br />

élan anime la Chambre des Métiers qui<br />

propose la « Bourse d’entreprises », faisant<br />

le lien entre les cédants et leurs repreneurs<br />

potentiels. Dans le domaine de la sensibilisation,<br />

l’asbl Jonk Entrepreneuren se rend<br />

dans les écoles pour expliquer aux enfants<br />

et adolescents ce que représente le métier<br />

d’entrepreneur et donner envie à certains<br />

de se lancer dans le futur… D’autres encore<br />

se proposent d’accompagner les entrepreneurs<br />

à différentes étapes de leur parcours,<br />

notamment lors de la reprise d’une<br />

activité existante.<br />

CHANGER LES MENTALITÉS<br />

Force est toutefois de constater que<br />

chaque cas de transmission d’entreprise<br />

est différent, que chaque affaire affiche ses<br />

propres particularités, une taille variable,<br />

allant d’une à des centaines de personnes,<br />

des performances tout aussi hétéroclites…<br />

D’emblée, on voit aussi qu’il faut distinguer<br />

deux types de transmissions d’entreprises :<br />

la reprise au sens large et la succession<br />

au sein d’une même famille. « Dans le cas<br />

d’une transmission classique, le problème<br />

est de trouver un repreneur qui perpétue<br />

le travail accompli et trouve les financements<br />

nécessaires à son investissement.<br />

Lorsqu’il s’agit d’une entreprise familiale,<br />

les discussions prennent une tournure plus<br />

émotionnelle, le passage de témoin d’une<br />

génération à l’autre est un moment très délicat<br />

à négocier. Mais quelle que soit finalement<br />

la situation initiale, l’important sera<br />

toujours de bien se préparer », témoigne<br />

François Mousel, PwC Entrepreneur Leader.<br />

Au Luxembourg, comme dans la plupart<br />

des pays d’Europe continentale, un autre<br />

élément vient peser dans la balance, en<br />

défaveur des chefs d’entreprise à la recherche<br />

d’un repreneur : l’aversion au<br />

risque. « Même si aucune étude scientifique<br />

ne vient le démontrer, nous vivons<br />

dans une région du monde où l’on stigmatise<br />

l’échec, poursuit François Mousel.<br />

Il en résulte une peur de se tromper, de<br />

prendre des risques. Il faut aussi reconnaître<br />

qu’au Luxembourg, depuis notre<br />

plus tendre enfance, on nous explique<br />

souvent qu’en faisant de bonnes études,<br />

nous pourrons obtenir un poste au sein de<br />

l’État, avec une rémunération confortable,<br />

sans prendre le moindre risque… Il faut<br />

bien admettre cet état de fait. Or, changer<br />

les mentalités demande des efforts à<br />

moyen et long termes. Il faut contrer les<br />

discours conservateurs et promouvoir une<br />

autre image des entrepreneurs, ceci au<br />

travers de l’éducation notamment. »<br />

20 - CONNECT<br />

Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Grand format<br />

« TRÈS SOUVENT, LE CÉDANT N’A PAS D’IDÉE DU PRIX<br />

QU’IL EST RAISONNABLE DE DEMANDER »,<br />

FRANÇOIS MOUSEL, PWC ENTREPRENEUR LEADER<br />

« Je me retire à la fin de l’année », témoigne<br />

Jerry Schack, gérant de la House<br />

of Underwear, en centre-ville. Âgé de 63<br />

ans, l’homme est devenu entrepreneur<br />

sur le tard. « J’avais 51 ans lorsque Monopol<br />

a fermé ses portes. J’avais travaillé<br />

toute ma vie dans le textile et le sport et<br />

j’ai décidé d’ouvrir mon propre commerce<br />

de sous-vêtements. Voici douze ans, la<br />

concurrence était forte. Maintenant, je suis<br />

l’un des seuls à proposer un tel assortiment,<br />

surtout pour l’homme. » Jerry Schack<br />

est serein. Il a trouvé un repreneur voici<br />

plus d’un an déjà. « Jacques Rodenbourg<br />

est un ami et un client de longue date. Il<br />

travaille déjà depuis un an à mi-temps à<br />

mes côtés pour apprendre le métier. C’est<br />

lui qui m’a contacté sachant que j’arrêtais<br />

bientôt… Seul imprévu de dernière minute :<br />

nous déménageons au mois d’octobre de<br />

la rue de Chimay à la rue Louvigny. Le<br />

propriétaire du local actuel a augmenté le<br />

loyer de 70 %... ».<br />

33 %<br />

Il est prévu qu’un tiers<br />

des entreprises<br />

(tous secteurs confondus)<br />

changent de main au cours<br />

des 10 prochaines années.<br />

Parmi celles-ci,<br />

plus de deux tiers des entreprises<br />

sont de type familial et 25 % d’entre<br />

elles vont changer de patron<br />

dans les cinq années à venir<br />

LA BALLE DANS LE CAMP DU CÉDANT<br />

La première étape pour toute reprise ou<br />

transmission réussie passe par une décision<br />

personnelle du cédant. « L’élément<br />

principal de toute transmission, c’est effectivement<br />

la motivation de celui qui<br />

cède. Il s’agit d’une décision personnelle<br />

qui doit être claire, franche et bien réfléchie.<br />

Il ne peut pas y avoir de demi-mesure<br />

», explique François Mousel. Il n’est<br />

jamais facile de se retirer d’une entreprise<br />

qu’on a créée soi-même et de se détacher<br />

de l’oeuvre de sa vie pour céder la place<br />

à un autre. L’aspect émotionnel prend ici<br />

une place très importante. Mais planifier<br />

sa succession fait partie des responsabilités<br />

et des décisions qui incombent à un<br />

chef d’entreprise. Dans les PME et TPE qui<br />

constituent l’essentiel du tissu économique<br />

au Luxembourg, le niveau de dépendance<br />

de l’entreprise par rapport à son dirigeant<br />

est un autre point central à prendre en<br />

considération. Si la plus grande part de la<br />

valeur d’une entreprise est son dirigeant,<br />

quelle valeur aura encore l’entreprise une<br />

fois que ce dirigeant sera parti ? »<br />

Avant d’être cédée, l’entreprise doit donc<br />

être prête pour la transmission, et cela ne<br />

se fait pas du jour au lendemain. Il faut<br />

souvent passer par une étape de nettoyage<br />

et de réorganisation. « Quel est le périmètre<br />

exact concerné par la reprise ? Est-ce<br />

le bon moment dans le cycle économique ?<br />

Les clients sont-ils attachés à l’entreprise<br />

ou au dirigeant ? Y a-t-il un investissement<br />

à réaliser afin de pérenniser l’activité ? Que<br />

disent les comptes et quelle image tracentils<br />

de l’évolution des affaires ? L’immobilier<br />

est-il concerné par la reprise ? », poursuit le<br />

PwC Entrepreneur Leader. « Il est clair que<br />

le fait de pouvoir présenter un bilan sain,<br />

avec un chiffre d’affaires avéré, rend les<br />

choses plus faciles », ajoute Jerry Schack.<br />

Dans notre cas, le personnel expérimen-<br />

Le Le magazine de de la la confédération luxembourgeoise du du commerce CONNECT - 21


Grand format<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

voir se mettre dans la peau de l’acquéreur<br />

qui va se retrouver face à un ensemble<br />

de risques. En tant que chef d’entreprise,<br />

qu’est-ce que je vais pouvoir faire dans<br />

la façon de préparer et de présenter mon<br />

entreprise pour mettre l’acquéreur en<br />

confiance, y inclus démontrer les perspectives<br />

d’avenir et de croissance ? »<br />

DES ASTUCES<br />

POUR FACILITER LA REPRISE<br />

À un moment du processus de transmission,<br />

la question du financement va occuper toute<br />

l’attention du repreneur. Un minimum de fonds<br />

propres sera nécessaire et la capacité à séduire<br />

une banque dépendra souvent de la rentabilité<br />

future de l’affaire. L’endettement peut prendre<br />

différentes formes, chaque cas étant particulier.<br />

Les modalités de la transmission peuvent, elles<br />

aussi, être variées et contribuer à une transition<br />

en douceur. Par exemple, la reprise partielle<br />

grâce à une prise de participation majoritaire<br />

du repreneur peut être une solution pour étaler<br />

l’acquisition dans le temps, assurer la transmission<br />

des connaissances et du savoir-faire, tout<br />

té qui est le nôtre va rester en place. Rien<br />

ne va véritablement changer pour le client.<br />

Avoir une certaine réputation est un élément<br />

très important, tout comme pouvoir<br />

proposer de la marchandise qui se démarque<br />

de la concurrence. »<br />

Si dans le cas de la House of Underwear,<br />

l’identité du repreneur n’a pas tardé à être<br />

connue, dans la majorité des cas, le processus<br />

est plus long. Et le choix du repreneur<br />

peut s’avérer difficile. « L’affaire peut<br />

être reprise par quelqu’un en interne ou<br />

par une personne totalement extérieure<br />

à l’entreprise », reprend François Mousel.<br />

« Mais c’est plus encore la question<br />

du prix qui va occuper les esprits durant<br />

un bon bout de temps. Régulièrement, le<br />

cédant n’a pas d’idée précise de ce qu’il<br />

est raisonnable de demander. En la matière,<br />

il est véritablement très important<br />

de pouvoir être accompagné, conseillé et<br />

challengé. Parce qu’au-delà du prix, il faut<br />

aussi pouvoir délimiter clairement le périmètre<br />

de la reprise et ses modalités pratiques.<br />

L’un de mes conseils est de pouen<br />

mitigeant le risque. « L’idée étant de rendre<br />

le financement le plus supportable possible, on<br />

peut mentionner la clause d’earn out », précise<br />

François Mousel. Cette clause permet de faire<br />

verser par le repreneur un complément de prix<br />

en fonction des performances futures de l’entreprise.<br />

La première partie est payable au jour<br />

de la cession et la seconde sera payée plus tard,<br />

dans un délai d’un à trois ans par exemple, en<br />

fonction des performances enregistrées par<br />

l’entreprise. Ainsi, si les prévisions annoncées<br />

par le cédant se réalisent, ce dernier obtiendra<br />

le solde complet. Cette partie complémentaire<br />

et variable rassure le repreneur ainsi que ses<br />

financiers, et témoigne de la confiance du cédant<br />

dans le potentiel de son entreprise. » Dans<br />

d’autres cas, le cédant peut accepter d’être payé<br />

de manière fractionnée. C’est ce qu’on appelle<br />

la clause du « vendor loan ». L’acquéreur paie<br />

progressivement sa dette comme si le cédant<br />

lui avait accordé un prêt…<br />

D’autres formes de reprise existent comme<br />

le Management Buy-Out (MBO), l’un des<br />

exemples bien connus au Luxembourg étant<br />

le rachat par René Elvinger en 2011, de Cebi<br />

International, groupe pour lequel il travaillait<br />

depuis 35 ans… « Dans la pratique, plutôt que<br />

ce genre d’opération ponctuelle menée rapidement,<br />

on assiste davantage à des transmissions<br />

progressives du ou des associés<br />

fondateurs vers un ou plusieurs membres de<br />

l’équipe de management en place. »<br />

Vient alors le cas particulier de l’entreprise<br />

familiale, un modèle très couru au Luxembourg.<br />

« Là encore, chaque cas est différent,<br />

de la petite boulangerie à Ettelbruck à l’entreprise<br />

familiale qui occupe plus de deux cents<br />

personnes, de l’entreprise en première génération<br />

à celle passant de la 3 ème à la 4 ème génération.<br />

Toutefois, on observe souvent une<br />

même volonté forte de transmettre au sein de<br />

la famille, avec des membres familiaux actifs<br />

dans la gestion quotidienne de l’entreprise »,<br />

constate François Mousel.<br />

PROMOUVOIR LE DIALOGUE<br />

AU SEIN DE LA FAMILLE<br />

En 2016, alors âgé de 33 ans, Antoine Clasen<br />

a pris la succession de son père, Hubert<br />

Clasen, à la direction générale de l’entreprise<br />

Bernard-Massard. « Mon père est alors<br />

devenu président du conseil d’administration<br />

», explique le jeune chef d’entreprise.<br />

« À un moment donné, j’ai dû faire le choix<br />

de rejoindre l’entreprise familiale ou non.<br />

Mais à 23 ou 24 ans, après des études financières,<br />

j’avais d’autres choses en tête. Même<br />

si inconsciemment ma décision était prise, je<br />

22 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Grand format<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

FAMILY BUSINESS<br />

NETWORK LUXEMBOURG<br />

Lancé en juillet dernier, le Family<br />

Business Network Luxembourg<br />

(FBN Luxembourg) a pour ambition<br />

d’apporter des réponses<br />

aux problématiques spécifiques<br />

des entreprises familiales,<br />

en aidant les familles propriétaires<br />

d’entreprises à nouer<br />

des contacts entre elles, à partager<br />

leurs expériences et à échanger<br />

sur les défis et les opportunités<br />

que présentent leurs activités.<br />

« Nous avons créé le FBN Luxembourg<br />

pour que les familles<br />

d’entrepreneurs au Grand-Duché<br />

puissent bénéficier d’une plateforme<br />

d’échange, d’un espace<br />

de confidentialité, où ils se<br />

sentent libres de partager leurs<br />

expériences, tout en apprenant<br />

de celles vécues par des autres<br />

familles d’entrepreneurs,<br />

au Luxembourg, mais également<br />

à l’étranger, grâce à la dimension<br />

internationale du réseau.<br />

Une telle plateforme n’existait<br />

pas encore dans notre pays »,<br />

souligne Max Didier, Managing<br />

Director du FBN Luxembourg.<br />

« Les questions qui concernent<br />

spécifiquement la Next Gen<br />

sont également au cœur de nos<br />

activités. La génération montante<br />

disposera elle aussi d’un espace<br />

d’échange entre pairs »,<br />

poursuit Max Didier.<br />

Né en Suisse en 1989, le Family<br />

Business Network International<br />

est un réseau qui réunit 3600<br />

entreprises et 12000 membres<br />

individuels, à travers 65 pays<br />

et au sein de 33 antennes locales.<br />

n’avais pas forcément envie de plonger directement<br />

dans le bain. Je pense d’ailleurs qu’il<br />

est fondamental de faire son propre chemin,<br />

de connaître d’autres expériences… »<br />

Antoine Clasen fait d’abord ses classes chez<br />

Pictet à Genève puis dans le conseil en corporate<br />

finance chez PwC, en tant que senior advisor.<br />

« En 2011, l’opportunité s’est présentée<br />

de rejoindre le nouvel importateur belge de<br />

Bernard-Massard. C’était une occasion en or<br />

pour faire mes premiers pas dans le secteur,<br />

la Belgique étant notre premier marché à l’exportation.<br />

» En 2013 il revient au sein du groupe<br />

familial à Luxembourg et y reprend la direction<br />

commerciale avant de passer directeur général<br />

en 2016. Il préside également, depuis juin 2016,<br />

la Fédération luxembourgeoise des vins et spiritueux.<br />

« Nous nous étions donné trois ans<br />

pour opérer la transition. Cela m’a permis de<br />

travailler avec tous les métiers, de prouver à la<br />

famille comme aux employés que j’avais l’étoffe<br />

pour prendre la succession de mon père. Tout<br />

est une question de légitimité. »<br />

Prendre la succession d’une entreprise familiale<br />

demande, là encore, un travail préparatoire<br />

important compte tenu de la dimension émotionnelle<br />

qui entoure la transmission. « Chaque<br />

cas est différent. Mais une clé du succès est de<br />

ne pas avoir peur de parler, de dire les choses »,<br />

précise Antoine Clasen. « Il ne faut surtout pas<br />

reprendre l’entreprise parce qu’on y est obligé,<br />

mais parce qu’on a envie de le faire. Mon frère a<br />

par exemple pris une toute autre voie. Il ne faut<br />

pas non plus avoir peur de se faire accompagner.<br />

Au plus les choses sont claires, au plus il<br />

est facile de prendre une décision. C’est pourquoi<br />

nous allons désormais travailler à la mise en<br />

place d’une charte familiale qui donnera à l’avenir<br />

des critères objectifs pour qu’un membre de<br />

la famille puisse nous rejoindre en toute transparence<br />

et en connaissance de cause. »<br />

Reste que dans la pratique, peu d’entreprises<br />

présentent un tel niveau de préparation à l’heure<br />

d’envisager la transmission. « En l’absence de<br />

données concrètes (il ne s’agit là que d’un ressenti),<br />

il est vrai que l’onconstate régulièrement<br />

que le dirigeant qui approche de la pension n’est<br />

pas assez préparé», ajoute François Mousel.<br />

« Dans les petites entreprises, le dirigeant a souvent<br />

la tête dans le guidon. Il a consacré sa vie au<br />

développement de son affaire et on peut comprendre<br />

qu’il ne pense pas vraiment qu’il faudra<br />

un jour s’arrêter, de son plein gré ou contraint<br />

par la maladie ou la fatigue. » Il est pourtant le<br />

seul à pouvoir activer un processus de transmission,<br />

de façon consciente et réfléchie.<br />

24 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


BUSINESS MEDIA<br />

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Pour plus de renseignements, contactez-nous par téléphone au 439 444-1


3 questions à…<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

3 QUESTIONS À…<br />

CÉCILE LORENZINI<br />

Trois questions à Cécile Lorenzini, Associate Director<br />

chez Vanksen & membre du comité d’organisation de Women in Business.<br />

TEXTE : SARAH BRAUN<br />

IMAGE : VANKSEN<br />

01<br />

POURQUOI UN RÉSEAU<br />

NETWORKING UNIQUEMENT<br />

RÉSERVÉ AUX FEMMES ?<br />

Women in Business est né il y a 18 ans,<br />

sous l’impulsion de Marie-Jeanne Chèvremont-Lorenzini,<br />

Michèle Gosselin et Valérie<br />

Arnold, trois women in business, toutes<br />

passionnées de golf. Elles étaient alors<br />

convaincues – à raison ! – du bien-fondé<br />

d’une telle démarche. C’est fondamental de<br />

se retrouver entre Women in Business pour<br />

échanger, rencontrer d’autres personnes.<br />

J’ai remarqué que lors d’événements exclusivement<br />

féminins, la parole était plus libre,<br />

les femmes osent davantage s’exprimer,<br />

revendiquer leurs idées. Malheureusement,<br />

les femmes ne prennent pas assez le temps<br />

pour ‘networker’, or cela est primordial.<br />

D’autant que WIB offre la possibilité de rencontrer<br />

des femmes de secteurs différents,<br />

ce qui ajoute une richesse supplémentaire<br />

en comparaison avec d’autres réseaux.<br />

Notre challenge est d’attirer les plus jeunes,<br />

afin d’élargir encore le champ des possibles.<br />

« LORS D’ÉVÉNEMENTS<br />

EXCLUSIVEMENT<br />

FÉMININS, LA PAROLE<br />

ÉTAIT PLUS LIBRE,<br />

LES FEMMES OSENT<br />

DAVANTAGE<br />

S’EXPRIMER, REVENDI-<br />

QUER LEURS IDÉES »<br />

02<br />

QUELLES ACTIVITÉS<br />

PROPOSEZ-VOUS ?<br />

À l’origine, il n’y avait qu’un tournoi de golf<br />

annuel, le Women in Business Golf Trophy.<br />

Depuis, nous avons créé le Women in Business<br />

Great talk qui se tient une fois par<br />

an. Cette année, un troisième événement<br />

– celui-là mensuel – est venu étoffer notre<br />

calendrier : le Women in Business Get Together.<br />

Il s’agit d’un déjeuner pour lequel<br />

une invitée est conviée afin d’évoquer un<br />

sujet défini. Entre 20 et 40 participantes<br />

se joignent à nous pour chaque édition, ce<br />

petit format contribue également à faciliter<br />

les échanges et à nouer des relations !<br />

03<br />

POURQUOI SOUTENIR<br />

UNE ASSOCIATION CARITATIVE<br />

ET NOTAMMENT<br />

« TOUTES À L’ÉCOLE » ?<br />

Parce que tous nos événements sont<br />

payants et soutenus par nos sponsors<br />

(Arendt, PwC, Banque de Luxembourg,<br />

Vanksen), cela nous paraissant naturel<br />

que les bénéfices puissent permettre de<br />

soutenir une cause. C’est également une<br />

façon pour les femmes qui collaborent de<br />

s’engager, de trouver un autre but à leur<br />

venue. Le choix de l’association Toutes<br />

à l’école s’est également imposé de luimême<br />

: nous sommes en effet profondément<br />

convaincues du rôle prépondérant<br />

de l’éducation pour favoriser l’insertion<br />

et la promotion sociale des petites filles :<br />

leur apprendre à écrire, compter, lire,<br />

mais également les accompagner dans<br />

leur démarche, les suivre afin de les aider<br />

à accéder à des postes de réflexion et<br />

de décision. À plus long terme, l’évolution<br />

des mentalités à plus long terme passe<br />

elle aussi par l’éducation.<br />

GET TOGETHER LUNCH<br />

26.<strong>09</strong> : « Movies, Women & More »<br />

28.11 : « Relationships between Women<br />

& their banker »<br />

18.12 : « Keep Calm & discover<br />

unexpected Bubbles »<br />

17.10 : Seconde édition de Great TALK,<br />

avec la créatrice<br />

Chantal Thomas et la journaliste<br />

Anne-Claire Coudray.<br />

26 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


L’avis de l’expert // Droit des sociétés<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

VOYAGE À FORFAIT :<br />

UN NOUVEAU RÉGIME LÉGAL<br />

Sans surprise, la loi luxembourgeoise ne<br />

s’est pas écartée du texte européen. Le<br />

principal choix posé par notre législateur a<br />

été d’ouvrir le marché de la vente de prestations<br />

de voyage. Désormais il n’est plus<br />

nécessaire de disposer d’une autorisation<br />

d’établissement spécifique « agent de<br />

voyage ». Toutefois, si tout un chacun (sous<br />

réserve d’une autorisation d’établissement<br />

pour activité et services commerciaux)<br />

pouvait théoriquement vendre des services<br />

de voyage, les obligations légales reposant<br />

sur les organisateurs de forfait sont telles<br />

que seuls des professionnels du voyage<br />

devraient s’y risquer.<br />

Le texte de loi organise deux modes de<br />

vente de services de voyage (applicables en<br />

agence et online). Le voyageur peut ainsi<br />

acheter un forfait, dont la définition a été<br />

élargie. La bonne exécution de la totalité<br />

de celui-ci est garantie par l’organisateur<br />

(en pratique, le tour opérateur ou l’agence<br />

de voyage physique ou online). De plus, la<br />

loi identifie précisément les hypothèses où<br />

le forfait sera résilié aux frais du voyageur<br />

ou à ceux de l’organisateur et renforce<br />

l’obligation d’assistance au voyageur. En<br />

agence, la pratique satisfaisait déjà pour<br />

beaucoup aux nouvelles exigences.<br />

Les nouvelles dispositions législatives en<br />

matière de vente de services de voyage sont<br />

entrées en vigueur. La protection du voyageur<br />

a été renforcée notamment en élargissant<br />

la notion de forfait et faisant reposer<br />

sur les professionnels du voyage des obligations<br />

plus importantes, particulièrement<br />

en matière d’information au voyageur.<br />

TEXTE :ELISABETH GUISSART,<br />

AVOCAT À LA COUR - /C LAW<br />

IMAGE :/C LAW<br />

Elisabeth Guissart<br />

Depuis le 1 er juillet <strong>2018</strong>, l’activité de<br />

vente de voyage est régie par un nouveau<br />

cadre législatif. Le texte luxembourgeois<br />

(loi du 25 avril <strong>2018</strong>) transpose la<br />

directive européenne (UE) 2015/2302 relative<br />

aux voyages à forfait et aux prestations<br />

de voyage liées. C’est surtout parce<br />

que le cadre légal européen existant était<br />

inadapté aux modèles de vente de services<br />

de voyage sur Internet qu’une refonte du<br />

régime légal s’imposait.<br />

L’objectif du législateur européen est clair :<br />

renforcer la protection du voyageur en responsabilisant<br />

davantage les acteurs online<br />

et en assurant au voyageur une information<br />

claire quant aux types de services qu’il<br />

achète et aux garanties qui y sont liées.<br />

La loi prévoit aussi que le voyageur puisse<br />

acheter ce qu’elle appelle des « prestations<br />

de voyage liées » en concluant des contrats<br />

différents, et ce, lors d’une même visite en<br />

agence ou, sur Internet, lorsque l’achat du<br />

second service de voyage a été facilité par<br />

le professionnel qui a vendu la première<br />

prestation dans les 24 h qui ont précédé. Par<br />

contre, le texte de loi ne régit pas spécifiquement<br />

l’hypothèse où le voyageur achèterait<br />

des services de voyage séparés à des<br />

dates différentes. Par opposition au forfait,<br />

dans ces deux derniers cas, en cas de problème<br />

dans l’exécution du voyage, le voyageur<br />

devra juridiquement s’adresser individuellement<br />

à chaque prestataire et non à un<br />

organisateur responsable du tout. Toutefois,<br />

lorsque le voyageur achète des prestations<br />

de voyage liées, le législateur a veillé à ce<br />

qu’il soit clairement informé qu’il ne s’agissait<br />

pas d’un forfait, estimant sans doute que<br />

le voyageur ne nécessitait pas une protection<br />

particulière lorsqu’il achète des services de<br />

voyage à des dates différentes.<br />

28 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Entrevue Services<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

20 ANS AU SERVICE<br />

DES SYNDICS<br />

Le GSPL (Groupement des Syndics Professionnels<br />

du Luxembourg) fête en<br />

<strong>2018</strong> ses vingt ans d’existence. À cette<br />

occasion, Nadine Wagner, sa présidente<br />

évoque les avancées de ces dernières<br />

années ainsi que les défis importants<br />

que devra relever cette profession dans<br />

le futur.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

IMAGE: JULIAN BENINI<br />

Nadine Wagner<br />

POUVEZ-VOUS TOUT D’ABORD<br />

NOUS PRÉSENTER LE GSPL,<br />

SON ORIGINE ET SON RÔLE ?<br />

Le GSPL est une association sans but lucratif<br />

regroupant les professionnels de la gestion<br />

immobilière. Il a été créé le 9 octobre<br />

1998 dans le but de mieux servir les copropriétés,<br />

par le partage des expériences,<br />

compétences et savoir-faire de chacune<br />

des sociétés membres.<br />

Le grand défi à l’époque était d’avoir un<br />

cadre juridique pour la profession du syndic,<br />

qui est enfin devenu réalité avec la loi<br />

du <strong>09</strong> juillet 2004.<br />

Le GSPL propose à ses adhérents un lieu<br />

d’échange d’informations, notamment dans le<br />

cadre de la formation professionnelle.<br />

Fort de 81 sociétés membres, le groupement a<br />

plusieurs objectifs précis : défendre les intérêts<br />

de la profession vis-à-vis des pouvoirs publics<br />

ou d’autres interlocuteurs et proposer des<br />

améliorations nécessaires pour accomplir leurs<br />

tâches le mieux possible. Les sujets d’actualité<br />

sont nombreux, et, parmi les plus importants,<br />

on trouve la préparation à faire face aux nouveaux<br />

défis de la profession.<br />

Dans cette optique, le GSPL organise également<br />

un grand nombre de conférences, de<br />

séminaires et de formations continues dans<br />

le but d’informer le mieux possible les adhérents<br />

sur l’ensemble des problèmes, tant<br />

techniques que législatifs. Au cours de ces<br />

réunions, un grand nombre de thèmes sont<br />

abordés, sur tous les sujets pouvant aider<br />

les syndics. Des groupes de travail sont aussi<br />

constitués pour réfléchir sur des idées ou en<br />

proposer, ou suggérer de nouvelles façons<br />

d’agir. L’échange d’informations est également<br />

très important au sein du GSPL.<br />

30 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Services<br />

« NOUS FAISONS DES EFFORTS IMPORTANTS POUR AMÉLIORER<br />

L’IMAGE DU SYNDIC, ET NOTAMMENT POUR RENFORCER LEUR CRÉDIBILITÉ<br />

AUX YEUX DES COPROPRIÉTAIRES »<br />

LA FORMATION INITIALE CONSTI-<br />

TUE UNE PARTIE IMPORTANTE<br />

DE VOTRE TRAVAIL.<br />

COMMENT S’ORGANISE-T-ELLE ?<br />

Deux membres du conseil d’administration du<br />

GSPL sont formateurs auprès de la House of<br />

Training dans le cadre du cours « Accès aux<br />

professions de l’immobilier » ainsi qu’un cours<br />

plus approfondi « Syndic de copropriété » qui<br />

a pour but de former plus en détail les personnes<br />

qui souhaitent se lancer dans ce métier.<br />

UN BTS A ÉGALEMENT ÉTÉ CRÉÉ<br />

DERNIÈREMENT AU LUXEMBOURG<br />

POUR FORMER LES SYNDICS.<br />

POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS ?<br />

La Chambre immobilière du Grand-Duché<br />

de Luxembourg (CIGDL) a lancé ce projet en<br />

collaboration avec le Lycée Josy Barthel Mamer.<br />

Un concept que le GSPL a supporté dès<br />

le départ. Tout le secteur immobilier était demandeur<br />

d’une formation officielle et reconnue<br />

pour les métiers de l’immobilier. Il s’agit<br />

d’une formation de deux ans. La première<br />

promotion a commencé en septembre 2017.<br />

Nous devrions donc voir les premiers diplômés<br />

arriver sur le marché de l’emploi en 2019.<br />

LE SYNDIC N’EST PAS TOUJOURS<br />

BIEN PERÇU PAR LES COPROPRIÉ-<br />

TAIRES. QUELLES SONT LES AC-<br />

TIONS ENTREPRISES PAR LE GSPL<br />

POUR AMÉLIORER SON IMAGE ?<br />

Malheureusement, une grande affaire dans la<br />

fin des années 90 – début 2000 a fait beaucoup<br />

nui à l’image des syndics au Luxembourg.<br />

Depuis lors nous faisons des efforts<br />

importants pour améliorer cette image, et<br />

notamment pour renforcer la confiance des<br />

copropriétaires en leur syndic.<br />

Depuis des années le GSPL se bat pour<br />

avoir une nouvelle législation qui octroie<br />

aux syndics de devoir déposer une garantie<br />

financière.<br />

D’une part, en attendant que le législateur<br />

agisse, nous sommes en train de mettre<br />

en place au sein de notre association, des<br />

mécanismes avec lesquels nous essayons de<br />

mettre en place un niveau de qualité auquel<br />

nos membres sont prêts à adhérer.<br />

Ce processus a débuté au mois de mars<br />

avec l’adoption des nouveaux statuts de<br />

l’Asbl et nous continuons avec la mise en<br />

place d’un code de déontologie et de bonne<br />

conduite envers les confrères, mais également<br />

envers nos copropriétaires. Ce code<br />

est actuellement en phase d’élaboration.<br />

D’autre part, nous élaborons un plan comptable<br />

standardisé basé sur celui en vigueur<br />

depuis quelques années pour les PME. Non<br />

seulement une professionnalisation des<br />

standards comptables d’une copropriété, mais<br />

ceci permettra aux copropriétaires qui ont plusieurs<br />

biens gérés par des sociétés membres<br />

du GSPL d’avoir une transparence au niveau<br />

comptable, peu importe leur syndic.<br />

QUELS SONT LES GRANDS DÉFIS<br />

AUXQUELS SERA CONFRONTÉE<br />

LA PROFESSION AU COURS<br />

DES PROCHAINES ANNÉES ?<br />

Être syndic n’est pas un métier, mais une<br />

vocation. Être syndic c’est d’être comptable,<br />

architecte, médiateur, policier, psychiatre …<br />

bref un peu de tout !<br />

L’un des défis concerne le nombre important<br />

de nationalités et de cultures que l’on rencontre<br />

dans les assemblées générales. Les<br />

syndics doivent maîtriser plusieurs langues<br />

pour pouvoir comprendre ce qui se dit et pour<br />

se faire comprendre eux-mêmes.<br />

Le nouveau standard de construction à basse<br />

énergie, avec ses nouvelles technologies,<br />

pose un des plus grands défis à notre métier.<br />

Bien que ce soit le promoteur qui a l’obligation<br />

de tout mettre en œuvre, c’est le syndic<br />

qui doit veiller par la suite à ce que toutes<br />

les technologies soient utilisées de manière<br />

adéquate et soient entretenues correctement<br />

(pour les nouvelles constructions).<br />

Au Luxembourg, on a un grand patrimoine<br />

architectural qui demande à être rénové. Pour<br />

les maisons sous le régime de la copropriété,<br />

c’est le syndic qui devra inciter les copropriétaires<br />

à entretenir et à moderniser (surtout<br />

énergétique) leurs propriétés afin d’éviter des<br />

dégradations immobilières et des pertes de<br />

valeur. Nos membres devront donc se former<br />

de plus en plus dans ce domaine technique, et<br />

nous tenterons de les encadrer au mieux dans<br />

leurs démarches.<br />

Enfin, au niveau législatif, le GSPL doit faire<br />

face à différentes problématiques, notamment<br />

par exemple : la loi du 16 mai 1975 por-<br />

tant statut de la copropriété des immeubles<br />

bâtis qui nécessitent un profonde réforme et<br />

adaptation aux défis d’aujourd’hui.<br />

La problématique de la garantie décennale et<br />

de l’assurance décennale dans la construction<br />

devient de plus en plus grande. Les notions<br />

d’achèvement, de vice de construction, de vice<br />

caché nécessitent d’être définis clairement. Les<br />

procédures judiciaires en cas de litige entre<br />

promoteur et syndicat des copropriétaires nécessitent<br />

d’être réformées afin de mieux protéger<br />

les syndicats des copropriétaires.<br />

VOUS ÊTES PRÉSIDENTE DU GSPL<br />

DEPUIS CINQ ANS ET DEMI.<br />

QUEL BILAN TIREZ-VOUS<br />

DE CES ANNÉES DE PRÉSIDENCE ?<br />

Cela a été un défi de prendre la relève de<br />

mon prédécesseur, qui a présidé le GSPL<br />

durant neuf années.<br />

Avec la mise en place des nouveaux statuts<br />

pour l’Asbl, l’étroite collaboration avec la<br />

House of Training, la collaboration avec la<br />

CIGDL pour la mise en place d’un BTS professions<br />

immobilières, les groupes de travail<br />

pour l’élaboration du code de déontologie et<br />

d’un guide du futur copropriétaire, le relationnel<br />

avec différents intervenants dans le secteur<br />

et avec le législateur, le GSPL peut faire face<br />

aujourd’hui aux défis de la profession.<br />

Cela dit, il nous reste encore du travail et le<br />

grand défi de ne jamais croire qu’on aura<br />

atteint tous les résultats. Dans notre métier,<br />

comme dans tout autre métier, il y aura toujours<br />

de nouveaux défis, que nous sommes<br />

prêts à relever.<br />

FORMER LES COPROPRIÉTAIRES<br />

AU RECYCLAGE<br />

Avec l’évolution des différentes normes<br />

en vigueur, le syndic a également<br />

un rôle « éducatif » par rapport aux<br />

copropriétaires. C’est notamment le cas<br />

dans le domaine de la sensibilisation<br />

au tri des déchets, qui permet de<br />

garantir leur recyclage et de baisser<br />

les frais pour ce poste. Dans ce cadre,<br />

le GSPL envisage l’organisation de<br />

colloques qui permettront de sensibiliser<br />

les copropriétaires aux nouvelles<br />

réglementations, qu’elles concernent le tri<br />

des déchets ou d’autres thématiques.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 31


En coulisse Services<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

LE MÉTIER DE SYNDIC<br />

EST PLUS COMPLEXE QU’IL N’Y PARAÎT<br />

Parfois mal connu du grand public, le métier de syndic intègre de nombreuses facettes :<br />

techniques, juridiques, comptables, relationnelles… Avec l’évolution de la technologie,<br />

il se complexifie d’ailleurs de plus en plus. Selon Andy Goedert, membre du conseil<br />

d’administration du GSPL (Groupement des Syndics Professionnels du Luxembourg)<br />

et associé-gérant de la société spécialisée Habigest, la profession de syndic est plutôt<br />

une vocation qu’une profession.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

2017<br />

L’année au cours de laquelle<br />

a été lancé le premier BTS<br />

en immobilier au Luxembourg.<br />

On peut notamment y apprendre<br />

le métier de syndic<br />

Selon Le Petit Robert, le syndic de<br />

copropriété est le mandataire choisi par<br />

les copropriétaires d’un immeuble pour<br />

faire exécuter les décisions de l’assemblée.<br />

Cette définition ne reflète toutefois pas<br />

nécessairement la masse de travail conséquente<br />

qu’implique la profession. « Le métier est très<br />

variable et complexe, affirme Andy Goedert,<br />

membre du conseil d’administration du GSPL<br />

(Groupement des Syndics Professionnels du<br />

Luxembourg) et associé-gérant de la société<br />

spécialisée Habigest. On touche notamment<br />

à la comptabilité, à l’administratif, mais<br />

également aux aspects technique et juridique.<br />

Il n’est pas rare qu’on doive également exercer<br />

des compétences psychologiques et de<br />

médiateur. C’est une profession dans laquelle<br />

le contact avec le client est primordial. Après<br />

tout, on est tout le temps “ chez le client ”.<br />

Chaque jour amène de nouveaux challenges,<br />

ce qui rend le métier très intéressant, mais<br />

demande aussi beaucoup d’énergie. »<br />

UN MÉTIER EXPOSÉ<br />

Défini par la loi, le mandat de syndic de<br />

copropriété n’est en effet pas de tout repos.<br />

Première personne exposée en cas de<br />

problème dans l’immeuble, le syndic doit<br />

pouvoir faire le gros dos sans sourciller.<br />

« C’est une évolution de la société dans<br />

son ensemble : les clients deviennent plus<br />

exigeants en ce qui concerne le service<br />

et la disponibilité, tout en demandant les<br />

prix le plus bas possibles, ce qui n’est pas<br />

toujours compatible, précise Andy Goedert.<br />

Cela dit, lorsqu’il y a une reconnaissance des<br />

copropriétaires pour le travail fourni, c’est<br />

d’autant plus motivant et encourageant. »<br />

Ces évolutions font qu’il n’est plus<br />

vraiment envisageable de faire ce travail en<br />

complément d’une activité principale. « C’est<br />

devenu très rare, explique Andy Goedert.<br />

Même pour les agences, ce n’est pas l’idéal.<br />

Après la crise de 2008, certaines agences<br />

immobilières se sont lancées dans cette<br />

activité en plus de leur métier principal, car<br />

cela représentait des rentrées régulières.<br />

Mais elles ne se rendaient pas compte de<br />

l’envergure du travail et des responsabilités<br />

qu’il implique. Chez Habigest, nous avons<br />

adopté la démarche inverse : afin de pouvoir<br />

offrir la meilleure qualité de service possible,<br />

nous faisons de l’activité de syndic notre<br />

principal métier, et nous la complétons avec<br />

une petite agence immobilière. »<br />

« CHAQUE JOUR AMÈNE<br />

DE NOUVEAUX CHALLENGES,<br />

CE QUI REND LE MÉTIER TRÈS<br />

INTÉRESSANT, MAIS DEMANDE<br />

AUSSI BEAUCOUP D’ÉNERGIE »<br />

DES TECHNOLOGIES<br />

DE PLUS EN PLUS COMPLEXES<br />

Être syndic en complément d’une autre<br />

activité risque d’être de plus en plus compliqué,<br />

notamment en raison des nouvelles<br />

technologies, toujours plus complexes, qui<br />

envahissent les logements. Leurs moindres<br />

dysfonctionnements ne peuvent être réglés<br />

qu’en possédant un bagage technique assez<br />

développé. Par ailleurs, des évolutions<br />

légales compliquent également la tâche des<br />

syndics. « De nouvelles lois et règlements<br />

sont mis en place régulièrement : par rapport<br />

aux ascenseurs il y a quelques années,<br />

aux déchets plus récemment, ou encore,<br />

prochainement, par rapport aux détecteurs<br />

incendie, explique encore Andy Goedert. Le<br />

syndic doit se tenir au courant et des formations<br />

continues sont indispensables, ce qui<br />

prend aussi un certain temps. »<br />

Malgré ces exigences élevées, la profession<br />

continue à susciter de l’intérêt. « Il est difficile<br />

de savoir combien de personnes s’intéressent<br />

à la profession, mais ce qui est incontestable,<br />

c’est que nous avons régulièrement de<br />

nouveaux membres qui s’inscrivent au GSPL.<br />

Avec la mise en place récente d’un BTS pour<br />

les professions immobilières au Luxembourg,<br />

et notamment pour les syndics, nous avons à<br />

présent une vraie formation reconnue pour<br />

ce métier. Cela pourrait aussi contribuer<br />

à attirer des jeunes vers la profession de<br />

syndic », conclut Andy Goedert.<br />

32 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


News Services<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

E-COMMERCE<br />

RENDEZ-VOUS EUROPÉEN DE LA E-LOGISTIQUE<br />

DELIVER#3 À LONDRES<br />

Après Luxembourg et Berlin, Deliver, le rendez-vous européen<br />

de la e-logistique, a pris ses marques, le 5 et 6 juin <strong>2018</strong>,<br />

au Twickenham Stadium de Londres. Partenaire de l’événement,<br />

eCOM.lu, la fédération luxembourgeoise du e-commerce,<br />

a participé à cette rencontre rassemblant 150 leaders mondiaux<br />

de la e-logistique et start-up innovatrices ainsi que la fine<br />

fleur des détaillants e-commerce.<br />

Les grands esprits se sont retrouvés afin de discuter des tendances<br />

e-logistique du monde de demain, avec cette année, l’accent mis<br />

sur l’automatisation et la robotisation des entrepôts.<br />

Au programme : keynote speakers de haut vol et workshops;<br />

le tout ponctué par un enchaînement frénétique de rendez-vous<br />

One to One, la grande force de l’événement.<br />

Plus d’informations sur www.eCOM.lu<br />

SERVICE<br />

LA FORMATION « CULTURE DU SERVICE »<br />

RECONDUITE POUR LA 4 EME FOIS<br />

Cette formation permet aux participants d’améliorer leurs compétences<br />

sociales et techniques au niveau de la vente dans le commerce.<br />

Elle débutera mi-novembre <strong>2018</strong> et se terminera en mars 2019.<br />

La FEMACO (Fédération des matériaux de construction au GDL),<br />

fédération affiliée à la clc, a décidé d’organiser un nouveau cycle de formation,<br />

ouvert aux entreprises membres de la clc et aux personnes externes.<br />

La formation sera tenue par Eric Hieronimus.<br />

• culture du service (français et luxembourgeois)<br />

• marketing (français ou luxembourgeois)<br />

• vente conseil (français et luxembourgeois)<br />

Le lieu de la formation est la Chambre de Commerce.<br />

Plus d’informations sur www.clc.lu<br />

34 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


PUBLIREPORTAGE<br />

QUAND LE RECRUTEMENT<br />

DEVIENT SIMPLE<br />

La transformation numérique touche tous les secteurs. Le processus de recrutement n’y échappe pas.<br />

Acteur majeur du recrutement en ligne au Luxembourg, jobs.lu œuvre au quotidien pour rendre<br />

votre recherche de nouveaux talents simple, rapide, efficace et de qualité.<br />

Les supports digitaux, à l’image des sites d’emploi,<br />

aussi appelés job boards, des sites carrières et des<br />

réseaux sociaux, ont ces dernières années pris de<br />

plus en plus d’importance dans le processus de recrutement<br />

des entreprises.<br />

« A travers jobs.lu, tout candidat peut identifier,<br />

en quelques clics et gratuitement, l’ensemble des<br />

offres d’emploi qui correspond à ses critères. De la<br />

même manière, une entreprise peut recruter très<br />

facilement via ce canal, explique Arthur Meulman,<br />

General Manager de jobs.lu. Souvent, les TPE et<br />

PME pensent que le recrutement en ligne s’adresse<br />

uniquement aux grandes sociétés. Il n’en est rien.<br />

Toute entreprise, quels que soient sa taille, son<br />

secteur d’activité et le profil qu’elle recherche, peut<br />

profiter du recrutement digital. »<br />

PRENDRE CONSCIENCE<br />

DE SES ATOUTS<br />

Fort d’une expérience de plus de 10 ans sur le marché<br />

luxembourgeois, jobs.lu, qui s’appuie sur une équipe<br />

de collaborateurs spécialisés et multilingues, accompagne<br />

les sociétés à chaque étape de leur processus<br />

de recrutement.<br />

« Notre mission première consiste à bien cerner les<br />

besoins de l’entreprise, puis, dans un second temps,<br />

de l’aider à les traduire de façon lisible et attractive<br />

dans une offre d’emploi afin de retenir rapidement<br />

l’attention du candidat, souligne Arthur Meulman.<br />

Nous encourageons l’entreprise à mettre en avant ses<br />

qualités. Les PME doivent être conscientes de ce qu’elles<br />

ont à offrir à leurs futurs employés. Une équipe à taille<br />

humaine, de nombreuses responsabilités, des tâches<br />

variées à effectuer… sont autant d’avantages qu’elles ne<br />

doivent pas hésiter à mettre en avant. »<br />

RECRUTER ICI OU AILLEURS<br />

L’équipe se charge ensuite de mettre en ligne l’annonce<br />

sur sa plateforme, et éventuellement sur d’autres<br />

supports spécialisés, afin d’atteindre les bons candidats.<br />

Alors que certaines entreprises peuvent éprouver des<br />

difficultés à trouver leurs perles rares localement,<br />

jobs.lu – qui appartient au Groupe StepStone et est<br />

également membre exclusif luxembourgeois du « The<br />

Network », alliance de sites d’emploi dans plus de 130<br />

pays à travers le monde – est aussi capable de trouver<br />

les bons profils à l’étranger, dans les pays voisins mais<br />

également plus lointains.<br />

DÉGAGER DU TEMPS<br />

POUR SA PROPRE ACTIVITÉ<br />

Tout au long de sa démarche, l’employeur peut s’appuyer<br />

sur un seul et unique interlocuteur au sein de l’équipe de<br />

jobs.lu, qui assure ainsi un suivi personnalisé. « Une fois<br />

le candidat recherché recruté, nous veillons à reprendre<br />

contact avec le responsable de l’entreprise afin de nous<br />

assurer de la pertinence du recrutement réalisé », ajoute<br />

le General Manager.<br />

Grâce à ce processus de recrutement simplifié réalisé par<br />

des spécialistes du secteur, le dirigeant de l’entreprise est<br />

en mesure de se concentrer sur son cœur de métier.<br />

EN CHIFFRES<br />

Arthur Meulman<br />

Avec plus de 150.000 visites uniques mensuelles<br />

sur son site web, en moyenne 1.600 offres<br />

d’emploi publiées chaque mois tous secteurs<br />

confondus, représentant l’ensemble de l’écosystème<br />

luxembourgeois, jobs.lu se positionne comme<br />

un expert du recrutement en ligne. Plus de 500<br />

entreprises lui font aujourd’hui confiance.<br />

Recruitment Made Simple!


Société<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

ENTRE BILAN<br />

ET VISION D’AVENIR : SYNTHÈSE<br />

Malgré un agenda très chargé entre affaires<br />

courantes du gouvernement et campagne<br />

électorale imminente, Xavier Bettel<br />

a malgré tout trouvé le temps de répondre<br />

à quelques questions. Globalement satisfait<br />

du travail accompli par le gouvernement<br />

qu’il mène, il reste positif sur le potentiel<br />

des PME luxembourgeoises et n’esquive pas<br />

les sujets qui fâchent. Entretien-pitch avec<br />

un homme pressé !<br />

INTERVIEW : NICOLAS HENCKES<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

36 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Société<br />

CELA VA FAIRE 5 ANS QUE<br />

VOUS ÊTES PREMIER MINISTRE<br />

ET L’HEURE DU BILAN EST VENUE.<br />

CONCERNANT LES PME,<br />

QUELLES SONT LES ACTIONS<br />

DE VOTRE GOUVERNEMENT<br />

DONT VOUS ÊTES LE PLUS FIER ?<br />

Xavier Bettel Il est évident que les PME<br />

jouent un rôle moteur en ce qui concerne la<br />

croissance économique et la création d’emplois.<br />

Le secteur des petites et moyennes<br />

entreprises qui comptent quelque 32.000<br />

entreprises artisanales, commerciales et issues<br />

du secteur Horeca, ainsi que certaines<br />

professions libérales, emploie actuellement<br />

près de 210.000 personnes, soit un peu<br />

plus de cinquante-cinq pour cent de l’emploi<br />

au Grand-duché.<br />

De mon point de vue, ce sont les lois qui<br />

doivent s’adapter le plus rapidement possible<br />

au rythme que les défis posent aux<br />

entreprises et non l’inverse. Il est crucial<br />

pour notre économie que les PME puissent<br />

se développer de manière positive dans le<br />

paysage économique luxembourgeois.<br />

Ainsi, la politique générale du gouvernement<br />

est inscrite dans une ligne favorable<br />

au PME. Au niveau de l’éducation, par<br />

exemple, la réforme de la formation professionnelle<br />

et la réforme du lycée ont apporté<br />

des éléments positifs pour les PME. Les PME<br />

ont également bénéficié de la réforme fiscale<br />

du gouvernement, entre autres avec la<br />

baisse progressive de l’impôt sur le revenu<br />

des collectivités. La loi dite omnibus quant<br />

à elle fait également partie de ce paquet de<br />

mesures. Depuis <strong>2018</strong>, le programme de digitalisation<br />

des PME destiné à faire progresser<br />

la transition digitale au sein des petites<br />

et moyennes entreprises et à leur permettre<br />

d’utiliser au mieux les possibilités offertes<br />

par le numérique a également été lancé.<br />

Les actions les plus récentes qui ont été<br />

prises pour le secteur, à savoir notamment<br />

la modernisation de l’aide pour les PME,<br />

représentent un bout du puzzle visant à<br />

rendre notre économie plus forte et plus<br />

compétitive grâce aux PME.<br />

« DANS UN MONDE GLOBALISÉ, IL EST CRUCIAL<br />

DE RESTER COMPÉTITIF. OR, LES HORAIRES<br />

D’OUVERTURE DES COMMERCES SONT DES POINTS<br />

SENSIBLES QUANT À LA COMPÉTITIVITÉ<br />

DANS CE SECTEUR. CE TYPE DE MESURE<br />

EST DANS L’INTÉRÊT DES CLIENTS, DONT LE MODE<br />

DE CONSOMMATION A CHANGÉ »<br />

Je suis globalement fier de la politique en faveur<br />

des PME et de l’entrepreneuriat qui a été<br />

mise en place au cours des 5 dernières années<br />

avec notamment un projet de loi en cours qui<br />

prévoit une simplification pour obtenir une<br />

autorisation d’établissement dans le domaine<br />

du commerce. Des travaux de préparation ont<br />

été entamés pour réformer le droit d’établissement<br />

dans le domaine de l’artisanat.<br />

Je suis particulièrement fier de la stimulation<br />

de l’entrepreneuriat et de la création<br />

d’entreprises par le lancement des écoles<br />

entrepreneuriales : en effet, quatre lycées<br />

ont signé dans ce cadre une convention<br />

avec le ministère de l’Éducation nationale<br />

et le Ministère de l’Économie. La jeunesse<br />

est notre avenir et il ne faut pas l’oublier.<br />

Je tiens également à souligner ici la politique<br />

en faveur de l’artisanat, qui contient<br />

entre autres la mise en place d’un Haut Comité<br />

pour le soutien des PME et de l’entrepreneuriat<br />

tout comme la mise en place<br />

et le suivi du 4ème plan d’action en faveur<br />

des PME. Le pacte pro-artisanat signé avec<br />

la Fédération des artisans et Chambre des<br />

métiers a également été un moment clé<br />

tout comme le focus sur des actions visant<br />

une plus forte digitalisation des PME. Le<br />

Pakt Pro Commerce signé avec la confédération<br />

luxembourgeoise du commerce et la<br />

Chambre de commerce est également un<br />

moment fort.<br />

Par ailleurs, le projet phare, le lancement<br />

prochain d’un site Internet permettant<br />

d’acheter en ligne dans les commerces de<br />

détail participant à l’initiative est également<br />

une pierre angulaire de l’édifice visant<br />

la promotion des PME. L’objectif est de<br />

rassembler au moins 50 commerces pour<br />

démarrer le projet.<br />

Il s’agit finalement de mieux accompagner<br />

ces entreprises face à l’évolution constante<br />

du marché et aux investissements rendus<br />

nécessaires pour exister. Un projet de loi<br />

proposant quatre nouvelles aides a également<br />

été déposé : une offre de prêt ou de<br />

garantie dédiée aux jeunes entreprises,<br />

une aide au financement des risques, une<br />

prise en charge des catastrophes naturelles<br />

et une aide spécifique pour les projets<br />

de coopération.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 37


Société<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

BIOGRAPHIE<br />

Xavier Bettel<br />

Un homme pressé<br />

en quelques dates<br />

1973 : naissance à Luxembourg<br />

1989 : entrée au DP<br />

1999 : 1 ère élection en tant que député<br />

2001 : admission au Barreau<br />

de Luxembourg<br />

20<strong>09</strong> : président du groupe<br />

parlementaire du DP<br />

2011 : élu bourgmestre de la Ville<br />

de Luxembourg<br />

2013 : Président du DP,<br />

puis nomination<br />

comme Premier ministre<br />

LESQUELLES VOUS LAISSENT<br />

ÉVENTUELLEMENT UN GOÛT<br />

D’INACHEVÉ, VOIRE D’AMERTUME ?<br />

Xavier Bettel Le programme de coalition<br />

est une promesse tenue. Il va de soi que<br />

tout ne fonctionne pas encore comme il<br />

le faut et qu’il reste encore des points sur<br />

lesquels il faudra travailler à l’avenir. Je ne<br />

doute pas non plus que les programmes<br />

électoraux des différents partis intégreront<br />

tous ces points qui gagneraient à être<br />

encore améliorés.<br />

LES PROCHAINES ÉLECTIONS<br />

SONT PROCHES ET OUTRE<br />

UN BILAN, VOUS AVEZ AUSSI<br />

UN PROJET POUR LA PROCHAINE<br />

LÉGISLATURE. LE DÉBAT SUR<br />

LA HAUSSE DU SALAIRE SOCIAL<br />

MINIMUM A CAUSÉ BEAUCOUP<br />

DE SOUCIS AUX CHEFS<br />

D’ENTREPRISE DE NOS SECTEURS.<br />

QUELLE EST VOTRE POSITION<br />

DANS CE DÉBAT ?<br />

Xavier Bettel Ce point est à discuter avec les<br />

partenaires sociaux. Il n’en reste pas moins<br />

que le gouvernement a mis en place une<br />

série davantage en nature pour les foyers.<br />

Je citerai ici en tant qu’exemples les livres<br />

scolaires gratuits et la gratuité de la garde<br />

des enfants.<br />

EN MATIÈRE D’HORAIRES<br />

D’OUVERTURE, VOTRE PARTI<br />

A RÉCEMMENT FAIT UNE PROPOSI-<br />

TION TRÈS CONSTRUCTIVE.<br />

POUVEZ-VOUS NOUS EN DIRE PLUS ?<br />

Xavier Bettel Dans un monde globalisé,<br />

il est crucial de rester compétitif. Or, les<br />

horaires d’ouverture des commerces sont<br />

des points sensibles quant à la compétitivité<br />

dans ce secteur. Ce type de mesure<br />

est dans l’intérêt des clients, dont le<br />

mode de consommation a changé. Mais, il<br />

va également dans l’intérêt des commerçants,<br />

qui doivent rester compétitifs. A<br />

partir de 2015, des autorisations successives<br />

ont déjà été données pour l’ouverture<br />

dominicale. Je désire inscrire la possibilité<br />

d’étendre les horaires d’ouverture de tous<br />

les commerces dans la loi. Je souligne qu’il<br />

s’agira d’une possibilité, mais qui doit être<br />

prévue légalement pour que chaque commerce<br />

ait les mêmes droits, et que chacun<br />

puisse décider d’en profiter ou pas.<br />

LA QUESTION QUI FÂCHE :<br />

POURQUOI VOULOIR IMPOSER<br />

UN CONGÉ PARENTAL ENCORE<br />

PLUS LOURD ALORS QUE VOUS<br />

N’AVEZ PAS SU OBTENIR DE FLEXI-<br />

BILITÉ DANS L’ORGANISATION<br />

DU TEMPS DE TRAVAIL<br />

LA DERNIÈRE FOIS ?<br />

Xavier Bettel Cette flexibilité me tient à<br />

cœur. Une jeune famille doit pouvoir s’occuper<br />

de ses enfants. En ce sens, mon parti<br />

propose d’introduire un congé parental<br />

« plus » qui reviendra à proposer une période<br />

annuelle de travail au cours de laquelle<br />

les salariés devraient pouvoir mieux<br />

gérer temps de travail et temps libre.<br />

De plus, je pense qu’il est indispensable<br />

de s’engager à aider financièrement les<br />

travailleurs à temps partiel quant aux cotisations<br />

de leurs futures pensions afin<br />

que tous puissent disposer de plus de<br />

temps libre en vue de pouvoir s’occuper<br />

de leurs enfants.<br />

Bien sûr, ceci doit se faire dans un climat de<br />

dialogue avec l’employeur.<br />

LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMA-<br />

TION SONT ÉGALEMENT<br />

AU CŒUR DE VOTRE ACTION,<br />

OR L’ON CONSTATE QUE LES PME<br />

LUXEMBOURGEOISES SOUFFRENT<br />

D’UN SÉRIEUX RETARD<br />

EN MATIÈRE DE DIGITALISATION.<br />

EST-CE QUE CELA VOUS INQUIÈTE ?<br />

Xavier Bettel Je ne pense pas que cela soit<br />

le cas et nous avons fait de nombreux efforts<br />

en la matière sur les cinq dernières<br />

années. Le pacte pro-artisanat, inclut par<br />

exemple une série de mesures en ce sens.<br />

38 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


L’avis de l’expert // Fiscalité<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

AVANTAGES EN NATURE<br />

POUR LES FRONTALIERS AU LUXEMBOURG :<br />

NOUVELLES TENDANCES<br />

Par définition, un avantage en nature est<br />

un bien ou un service attribué par l’employeur<br />

à son salarié, en tant que complément<br />

de rémunération ou en contrepartie<br />

d’une participation de l’employé<br />

inférieure au coût réel de l’avantage.<br />

L’attribution davantage en nature est volontaire<br />

ou dépend de dispositions collectives,<br />

d’un usage dans l’entreprise ou,<br />

de plus en plus, est liée à la nécessité<br />

pour l’employeur d’offrir une rémunération<br />

compétitive et en phase avec les<br />

pratiques actuelles.<br />

TEXTE : JULIEN TREFFORT /<br />

JOHANNA TILLEUL<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

L<br />

a motivation, la performance et la récompense<br />

sont depuis toujours des notions<br />

étroitement corrélées. En matière de rémunération,<br />

contrepartie du travail de l’employé<br />

et élément de motivation, les avantages<br />

en nature sont aujourd’hui monnaie courante.<br />

La législation fiscale luxembourgeoise encadre<br />

l’attribution d’avantages aux employés,<br />

autorisant dans certains cas une imposition<br />

de l’avantage sur une base inférieure à sa<br />

valeur réelle. C’est ainsi que l’attribution de<br />

tickets restaurants, par exemple, est imposable<br />

sur une base réduite.<br />

Les pratiques ont toutefois évolué avec le temps<br />

et les attentes des employés ne sont plus forcément<br />

les mêmes qu’auparavant. Les employeurs<br />

l’ont bien compris et adaptent leurs pratiques,<br />

afin de continuer à motiver leurs employés.<br />

Julien Treffort<br />

Il semble inutile de présenter les avantages<br />

en nature les plus communément utilisés<br />

par les employeurs luxembourgeois, qui<br />

n’apparaissent plus comme des éléments<br />

différenciants permettant de renforcer<br />

l’attractivité de l’employeur. Il est ici fait<br />

principalement référence à la mise à disposition<br />

de chèques-repas, de véhicules<br />

de société et d’outils de communication<br />

(téléphone professionnel). Concernant la<br />

population frontalière, certains avantages<br />

peuvent présenter des mérites accrus par<br />

rapport à d’autres.<br />

La distance entre le lieu de résidence et<br />

le lieu de travail, le temps de trajet et la<br />

récente réforme fiscale qui, dans de nombreux<br />

cas, alourdit la charge fiscale de<br />

l’employé au Luxembourg (nous nous ré-<br />

40 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Fiscalité // L’avis de l’expert<br />

férons ici à la situation des non-résidents,<br />

mariés) peuvent dissuader l’employé de<br />

prendre un emploi auprès d’un employeur<br />

luxembourgeois. Dès lors, certains employeurs<br />

peuvent proposer d’accompagner<br />

le salarié dans ses démarches administratives<br />

au Luxembourg: par exemple, fournir<br />

une assistance concernant le choix à effectuer<br />

pour la carte d’impôt et/ou vis-à-vis<br />

des obligations déclaratives. Ainsi, alors<br />

que ce service était jusqu’alors généralement<br />

réservé aux « expatriés » employés<br />

par des sociétés multinationales, il est<br />

de plus en plus fréquent de voir des employeurs<br />

locaux coordonner l’assistance<br />

d’un expert pour la préparation des déclarations<br />

fiscales luxembourgeoises des<br />

salariés qui le souhaitent, avec une prise<br />

en charge de tout ou partie des coûts de<br />

cette assistance. Un employé frontalier valorisera<br />

grandement cet avantage, en particulier<br />

au regard de la complexité accrue<br />

des règles fiscales applicables.<br />

La mobilité est un enjeu essentiel au<br />

Luxembourg. Se rendre au travail représente<br />

un coût notable pour les frontaliers.<br />

Outre la mise à disposition relativement<br />

fréquente de véhicules de société, se développe<br />

de plus en plus la mise à disposition<br />

par l’employeur de titres de transports<br />

publics tels que des abonnements de<br />

bus, de train ou mPass. Le mPass (Mobilitéitspass)<br />

est un titre de transport spécifique<br />

qui donne accès à tous les transports<br />

publics au Luxembourg et dans les transports<br />

transfrontaliers à tarification nationale.<br />

Des réductions de prix peuvent être<br />

négociées par l’entreprise et, en outre, des<br />

réductions supplémentaires sont parfois<br />

accordées par l’entreprise à ses employés.<br />

Alors que le Luxembourg connait une<br />

hausse ininterrompue des prix immobiliers<br />

qui touche aussi certaines zones frontalières,<br />

les employeurs ont aussi la possibilité<br />

de subsidier les intérêts d’emprunts<br />

hypothécaires liés à l’acquisition ou la<br />

construction de la résidence principale. Un<br />

subside d’intérêt n’est ni imposable (dans<br />

certaines limites), ni soumis à sécurité sociale<br />

et constitue ainsi une alternative ou un<br />

complément attractif à l’attribution d’une<br />

rémunération variable (un bonus). Concrètement,<br />

l’employeur peut subsidier les intérêts<br />

d’emprunt hypothécaire en exemption<br />

fiscale et de sécurité sociale à hauteur<br />

« D’AUTRES AVANTAGES EN NATURE,<br />

PLUS EXPÉRIMENTAUX, FONT LEUR APPARITION<br />

DEPUIS QUELQUES ANNÉES »<br />

de 3,000 euros pour une personne célibataire,<br />

6,000 euros pour les personnes imposables<br />

collectivement ou pour un célibataire<br />

avec un enfant à charge. Les intérêts<br />

liés à un prêt personnel sont aussi éligibles,<br />

à hauteur de 500 euros (1,000 euros en<br />

cas d’imposition collective ou en présence<br />

d’un enfant à charge). Le subside d’intérêts<br />

peut se cumuler à une déduction des intérêts<br />

hypothécaires dans le cadre du dépôt<br />

d’une déclaration fiscale au Luxembourg<br />

si le montant des intérêts effectivement<br />

payés par l’employé est suffisamment important.<br />

Ce mécanisme n’est pas nouveau ;<br />

il tend cependant à se développer fortement<br />

et présente un avantage significatif<br />

pour les employés non-résidents : le subside<br />

d’intérêt est exonéré d’impôt tandis<br />

que la déduction des intérêts via la déclaration<br />

fiscale vient seulement diminuer le<br />

taux d’imposition applicable aux revenus<br />

imposables au Luxembourg.<br />

D’autres avantages en nature, plus expérimentaux,<br />

font leur apparition depuis<br />

quelques années. Le bien-être au travail<br />

est une notion à laquelle les employés sont<br />

de plus en plus sensibles et pour laquelle<br />

les employeurs ont un intérêt évident. Les<br />

employeurs peuvent proposer, notamment,<br />

des formations de gestion du temps<br />

et du stress, des activités sportives etc. Ces<br />

avantages, de nature collective, ne sont<br />

généralement pas fiscalisés.<br />

Enfin, il nous semble indispensable d’évoquer<br />

les plans de pensions complémentaires<br />

à l’heure où la pérennité à moyen<br />

terme du régime de retraite légal tel que<br />

nous le connaissons fait débat. Outre la<br />

composante « retraite », ces plans intègrent<br />

fréquemment une couverture décès et invalidité,<br />

assurant ainsi une sécurité et un<br />

confort supplémentaire à l’employé. D’un<br />

point de vue fiscal, les primes versées par<br />

l’employeur sont soumises à une imposition<br />

à un taux de 20 %, à charge de l’employeur<br />

ainsi qu’à une taxe rémunératoire<br />

de 0.9 %. La contribution de l’employé<br />

est optionnelle et déductible de son revenu<br />

imposable, à hauteur de maximum<br />

1,200 euros par an. Pour les employés qui<br />

résident au Luxembourg, le versement<br />

d’un capital à l’âge de la retraite est exonéré<br />

d’impôt (seule la contribution dépendance<br />

de 1.4 % est due). Constatons<br />

à cet égard que les conventions fiscales<br />

concluent par le Luxembourg avec ses<br />

voisins (Belgique et Allemagne) à l’exception<br />

notable de la France prévoient également<br />

une exonération pour les employés<br />

qui résident dans ces pays.<br />

Si le Luxembourg dispose d’indéniables<br />

atouts pour attirer les talents, les employeurs<br />

peuvent renforcer leur compétitivité<br />

sur ce marché en utilisant les différents<br />

de rémunération qui sont à leur disposition<br />

et en faisant preuve de créativité. Avec une<br />

offre importante et des acteurs pour les<br />

accompagner, les employeurs ont toutes<br />

les armes pour agir.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 41


Entrevue Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

« NOTRE SYSTÈME DÉPEND<br />

DIRECTEMENT DE LA BONNE SANTÉ<br />

DU PAYS »<br />

Institution de sécurité sociale en charge de<br />

la gestion de l’assurance maladie-maternité<br />

et de l’assurance dépendance, la Caisse<br />

nationale de santé (CNS) gère un budget<br />

annuel de plus de trois milliards d’euros.<br />

À quelques jours de la fin de son mandat,<br />

Paul Schmit, président du comité directeur,<br />

évoque avec nous les sept années écoulées<br />

à la tête de cette institution d’envergure et<br />

les défis à venir.<br />

TEXTE : MICHAËL PEIFFER<br />

IMAGE : CNS<br />

Paul Schmit<br />

COMMENT SE PORTE LA CNS<br />

AUJOURD’HUI ?<br />

Les finances se portent bien, mais il faut<br />

aussi dire d’où l’on vient. La CNS est née voici<br />

dix ans, en 2008, dans le sillage de la loi<br />

portant introduction du statut unique. Nous<br />

étions en pleine crise financière et nous devions<br />

faire face à un déficit substantiel. À<br />

l’époque, c’est toute la question de la viabilité<br />

de notre système de soins de santé qui<br />

était sur la table avec, pour certains, l’idée<br />

de le déconstruire. L’ensemble des mesures<br />

prises depuis lors, à commencer par la réforme<br />

du système de soins de santé de 2010,<br />

et la bonne situation économique du pays<br />

font que tout va désormais beaucoup mieux.<br />

Mais un système tel que le nôtre restera toujours<br />

sensible pour la simple et bonne raison<br />

qu’il dépend directement de la situation économique,<br />

de l’emploi et des cotisations.<br />

ALORS QUE LES FINANCES<br />

VONT MIEUX QUE JAMAIS,<br />

ON A POURTANT L’IMPRESSION<br />

QUE LES TENSIONS<br />

ENTRE PARTENAIRES MONTENT ?<br />

QUELLES EN SONT LES RAISONS ?<br />

Nous évoluons dans un système très complexe<br />

et il existe par nature des intérêts<br />

divergents entre les différents acteurs,<br />

qui peuvent mener à un moment ou un<br />

autre à des conflits. Il est bon de rappeler<br />

que la gestion de la CNS est tripartite avec<br />

les représentants de l’État, du salariat et<br />

du patronat. Nous devons ensuite faire le<br />

lien avec les autres acteurs publics, avec<br />

les groupements de prestataires, avec les<br />

représentants des assurés qu’ils soient<br />

salariés, indépendants, frontaliers… Il<br />

s’agit aussi d’une assez grande adminis-<br />

42 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Social<br />

tration, qui compte quelque 500 collaborateurs<br />

et gère un budget annuel de plus<br />

de trois milliards d’euros.<br />

Partant de là, notre système de l’assurance<br />

maladie-maternité et dépendance est toujours<br />

exposé à des tensions, ne fût-ce que<br />

par les intérêts potentiellement divergents<br />

qui peuvent animer patronat et salariat ou<br />

aussi avec ou entre les différentes catégories<br />

de prestataires, comme lors des discussions<br />

autour de la loi hospitalière, dont la transposition<br />

reste sensible à plusieurs égards.<br />

Qu’on ait trop ou pas assez d’argent, la situation<br />

n’est jamais idéale. Mais quand les<br />

finances vont bien, on est directement exposé<br />

à beaucoup de nouvelles demandes,<br />

des convoitises se créent, etc.<br />

D’UN POINT DE VUE PLUS STRUC-<br />

TUREL, QUELS SONT LES PRO-<br />

BLÈMES AUXQUELS LE LUXEM-<br />

BOURG DOIT SE PRÉPARER ?<br />

C’est une question difficile. La Fondation<br />

IDEA ou le LISER ont mené récemment<br />

des études sur le sujet de la projection à<br />

long terme des dépenses de santé qui ont<br />

leur utilité et leur intérêt. Pour ma part, je<br />

pense qu’un système d’assurance maladie<br />

fonctionne plutôt à court ou moyen terme<br />

parce qu’il dépend avant tout de la bonne<br />

santé économique du pays et des avancées<br />

de la médecine. Pour vous donner un<br />

exemple, une nouvelle thérapie révolutionnaire<br />

peut, à court terme, entraîner des<br />

dépenses importantes, mais permettre de<br />

réaliser des économies à long terme. Il est<br />

donc très difficile de modéliser cela sur de<br />

longues périodes.<br />

« À L’IMAGE DE LA PSYCHOTHÉRAPIE,<br />

AUJOURD’HUI REMBOURSÉE, D’AUTRES DISCIPLINES<br />

POURRAIENT ÊTRE PRISES EN COMPTE À L’AVENIR »<br />

ment à l’étranger. Il s’agit du conventionnement<br />

obligatoire de tous les prestataires<br />

de soins, afin d’éviter une médecine à deux<br />

vitesses. Il s’agit ensuite de la budgétisation<br />

des hôpitaux qui disposent donc d’une<br />

enveloppe pour assurer leur fonctionnement,<br />

alors que chez nos voisins, la tarification<br />

est liée à l’activité. Enfin, dans nos<br />

hôpitaux, la médecine est libérale. Dans<br />

ce contexte, le premier défi est de maintenir<br />

la viabilité du système, d’un point<br />

de vue financier, mais aussi au niveau de<br />

la qualité de l’offre de soins. À l’image de<br />

la psychothérapie, bientôt remboursée,<br />

d’autres disciplines pourraient être prises<br />

en compte à l’avenir. De par sa situation<br />

et sa taille, le Luxembourg doit faire des<br />

choix. Il y a une question de masse critique<br />

dans des domaines de médecine de pointe<br />

et on ne peut pas tout faire. Partant de là,<br />

une tendance à la privatisation existe. Mais<br />

si l’on regarde dans les pays avoisinants,<br />

cela fonctionne aussi sur base d’un système<br />

public fort et bien implémenté.<br />

APRÈS SEPT ANS EN TANT QUE<br />

PRÉSIDENT DU COMITÉ DIRECTEUR<br />

DE LA CNS, VOUS AVEZ DÉCIDÉ DE<br />

NE PAS DEMANDER LE RENOUVEL-<br />

LEMENT DE VOTRE MANDAT. POUR<br />

QUELLES RAISONS ?<br />

Il est effectivement prévu que les fonctions<br />

dirigeantes auprès de l’État aient<br />

une durée de sept ans. Mon mandat vient<br />

donc à échéance le 1 er octobre <strong>2018</strong> et j’ai<br />

effectivement renoncé à en demander le<br />

renouvellement pour diverses raisons, à<br />

commencer par le fait qu’il s’agit d’un job<br />

très intensif. Avant même d’être nommé<br />

président de la CNS, j’ai participé à l’élaboration<br />

de la réforme de 2010. Dès mon<br />

arrivée en 2011, il a fallu la transposer<br />

QUELS SONT LES DÉFIS À VENIR<br />

POUR NOTRE SYSTÈME DE SANTÉ<br />

AU LUXEMBOURG, SURTOUT<br />

DANS UN ENVIRONNEMENT<br />

EUROPÉEN ET UNE MÉDECINE<br />

QUI A TENDANCE À SE PRIVATISER<br />

DANS CERTAINS PAYS ?<br />

Notre système d’assurance maladiematernité<br />

et dépendance se caractérise<br />

par certains principes qu’on retrouve raresur<br />

le terrain, dans un climat de crise. La<br />

gouvernance d’une telle institution reste<br />

un défi quotidien.<br />

VOUS ÊTES AUSSI PRÉSIDENT<br />

DE L’AGENCE E-SANTÉ.<br />

SELON NOS INFORMATIONS,<br />

LA PLATEFORME EST TECHNIQUE-<br />

MENT DÉJÀ TRÈS EN AVANCE,<br />

MAIS EN MÊME TEMPS SON UTI-<br />

LISATION EST ENCORE LIMITÉE.<br />

QUELLES EN SONT LES RAISONS<br />

ET QUEL AVENIR POUR CE PROJET ?<br />

La grande mission de l’agence e-santé<br />

est de permettre un meilleur échange des<br />

informations médicales entre les prestataires<br />

de soins. Le dossier de soins partagé<br />

(DSP) est l’un des outils mis en place en<br />

vue d’atteindre une meilleure coordination<br />

et une continuité des soins entre les différents<br />

acteurs impliqués. D’un point de<br />

vue technique, il est vrai que nous sommes<br />

très en avance. Nous avons acquis de très<br />

grandes compétences, notamment dans le<br />

domaine de la protection des données personnelles,<br />

et nous sommes convaincus du<br />

très grand potentiel de ce système. Après,<br />

il faut constater que nous sommes toujours<br />

en phase pilote. Le règlement grand-ducal<br />

qui doit encadrer le système n’a pas encore<br />

été voté. Nous attendons l’avis du Conseil<br />

d’État. Par ailleurs, l’informatisation des<br />

prestataires, à commencer par les médecins,<br />

reste un point crucial.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 43


En coulisse Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

ProRSE, LE NOUVEAU RÉSEAU<br />

DE PARTAGE DES PROFESSIONNELS<br />

DE LA RSE<br />

ProRSE a été créée en novembre 2017 pour répondre à l’attente principale des entreprises<br />

actives en matière de RSE : le partage ; partager les unes avec les autres et s’inspirer<br />

les unes des autres.<br />

TEXTE : MORGANE HAESSLER<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

BESOIN DE PLUS<br />

D’INFORMATIONS?<br />

Rendez-vous sur www.prorse.lu<br />

Morgane Haessler<br />

« Les entreprises sont de plus en plus<br />

nombreuses à avoir compris que la RSE est<br />

l’outil stratégique qui leur permet d’assurer<br />

une pérennité économique et durable.<br />

La RSE est la solution qui leur permet de<br />

créer de la valeur aussi bien pour ellesmêmes<br />

que pour la société de laquelle<br />

elles dépendent », explique Morgane Haessler,<br />

chargée de projets au sein de l’Institut<br />

national pour le développement durable et<br />

la Responsabilité sociale des entreprises<br />

(INDR) et Présidente de ProRSE.<br />

Le sujet devenant de plus en plus stratégique<br />

dans les entreprises, elles comprennent<br />

qu’il est important de nommer<br />

une personne en interne pour coordonner<br />

les actions RSE. Ces personnes peuvent<br />

être les responsables RH, les personnes en<br />

charge de la qualité, de la sécurité et de<br />

l’environnement ou encore issues du département<br />

marketing, des achats… Pour<br />

les plus petites entreprises, ce sont les directeurs<br />

eux-mêmes qui s’en chargent.<br />

ProRSE, qui compte 65 membres, est un<br />

réseau de personnes permettant à tous les<br />

professionnels de la RSE d’échanger et de<br />

s’informer mensuellement sur les sujets liés<br />

à la RSE. De nombreux consultants, conseillers<br />

ou auditeurs de la RSE ont d’ailleurs aussi<br />

rejoint l’association pour apporter expertise<br />

et solutions concrètes aux entreprises.<br />

LA RSE, UN EXCELLENT OUTIL<br />

DE DIFFÉRENCIATION<br />

ET DE COMMUNICATION<br />

Les entreprises modernes se rendent<br />

compte qu’elles ont des responsabilités<br />

vis-à-vis de leurs différentes parties<br />

prenantes, càd vis-à-vis des salariés,<br />

des clients, des fournisseurs, des soustraitants,<br />

mais aussi de la société tout<br />

entière, càd les populations défavorisées :<br />

les jeunes, les seniors, les personnes<br />

en situation de handicap, les personnes<br />

éloignées du monde du travail, et bien<br />

sûr, les générations futures. En identifiant<br />

les impacts économiques, sociaux et<br />

environnementaux de ses activités et<br />

les personnes qui en sont impactées,<br />

l’entreprise comprend sa responsabilité.<br />

Petites ou grandes entreprises peuvent, en<br />

appliquant une politique RSE, contribuer à<br />

la valorisation de la société tout entière. Et,<br />

la RSE peut aussi devenir un excellent outil<br />

de différenciation et de communication<br />

pour celles-ci.<br />

En assurant une bonne gouvernance<br />

d’entreprise, en privilégiant la transparence,<br />

la définition d’une structure et d’une<br />

organisation claires, en communiquant<br />

voire même en collaborant avec ses clients,<br />

ses fournisseurs et ses salariés pour offrir<br />

des produits et services plus responsables,<br />

une entreprise se démarque nécessairement<br />

des autres entreprises de son secteur.<br />

En développant une politique RH responsable,<br />

une entreprise assure la protection de ses<br />

salariés, en termes de sécurité, de santé, de<br />

bien-être, mais aussi par la confidentialité/<br />

protection de leurs données. Si elle gère aussi<br />

la diversité, assure l’égalité des chances et<br />

respecte les droits de l’homme, c’est qu’elle<br />

a compris que ses salariés constituent sa<br />

ressource la plus importante à considérer.<br />

Si elle développe une véritable politique RH<br />

qui assure l’intégration (et la réintégration)<br />

de ses salariés tout au long de leur parcours<br />

dans l’entreprise, les rémunère justement,<br />

en gère leur développement professionnel et<br />

en assure leur employabilité, l’entreprise les<br />

fidélisera, les motivera et même attirera de<br />

nouveaux talents.<br />

Et, il en va de même pour les clients,<br />

de plus en plus exigeants et mieux en<br />

mieux informés, via les réseaux sociaux,<br />

notamment par exemple ! Ils sont de plus<br />

en plus nombreux à être regardants sur<br />

la traçabilité et la qualité des produits et<br />

services qu’ils consomment. Si l’entreprise<br />

limite ses impacts environnementaux (en<br />

appliquant les principes de l’économie<br />

circulaire dans sa production ou en<br />

optimisant ses trajets et déplacements),<br />

qu’elle gère ses déchets, réduit ses<br />

pollutions et nuisances, préserve les<br />

ressources naturelles et privilégie les<br />

fournisseurs locaux, elle réduira ses<br />

dépenses et contribuera à la préservation<br />

de l’environnement et pourra satisfaire aux<br />

besoins des générations futures.<br />

44 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


PUBLIREPORTAGE<br />

UN ANGE<br />

QUI VEILLE SUR VOUS<br />

De l’envie la plus vague au rêve le plus fou, Angels in the House aura la solution idéale pour réaliser<br />

tous vos souhaits. Parce que votre temps est précieux, Angels in the House<br />

vous délivre des toutes les contraintes la vie courante, pour ne vous laisser que le meilleur : le plaisir.<br />

«NOTRE SERVICE CONSISTE À SIMPLIFIER<br />

LE QUOTIDIEN, ET À DÉCHARGER<br />

NOS CLIENTS DE LEURS TÂCHES<br />

CONTRAIGNANTES, QUE CE SOIT<br />

À DOMICILE OU SUR LEUR LIEU DE TRAVAIL »<br />

Nos clients peuvent également faire appel à nos services<br />

pour l’organisation d’un voyage, d’un anniversaire<br />

ou autre fête privée.<br />

Nous nous adaptons à toutes les demandes, répondant<br />

à leurs problématiques en restant dans un domaine<br />

légal.<br />

QUELS AVANTAGES LA CONCIERGERIE OFFRE-ELLE<br />

À VOS CLIENTS ?<br />

L’ensemble de nos clients bénéficient de tarifs négociés<br />

auprès des fournisseurs. Des tarifs allant de -5 %<br />

à -15 % par rapport au prix public.<br />

QU’EST-CE QU’UNE CONCIERGERIE ?<br />

Notre service consiste à simplifier le quotidien, et à<br />

décharger nos clients, que ce soit à domicile ou sur<br />

leur lieu de travail.<br />

En effet, la vie active et les agendas sont chargés pour<br />

tous, le temps des loisirs et des moments en famille<br />

sont réduits, les tâches contraignantes empiètent sur<br />

le temps libre.<br />

Notre rôle devient presque celui d’une assistante personnelle,<br />

notre objectif étant de rester flexible, disponible,<br />

et à l’écoute de nos membres.<br />

Nous assurerons toujours plus l’entièreté de nos services<br />

dans un délai court et efficace.<br />

QUELS SONT LES DIFFÉRENTS TYPES DE SERVICES<br />

AU SEIN DE LA CONCIERGERIE ?<br />

Nous proposons une grande variété de services, blanchisserie,<br />

cordonnerie, lavage de voiture, personal<br />

shopper, babysitting… Côté bien-être nous proposons<br />

des coachs sportifs, de la relaxation, un coiffeur, un<br />

maquilleur. Nos services vont bien plus loin tel qu’un<br />

ostéopathe ou encore un vétérinaire à domicile.<br />

Nos membres ont également accès à notre site internet<br />

boutiqueangels.lu, il s’agit d’une boutique en ligne, leur<br />

permettant d’acheter divers cadeaux notamment de la<br />

parfumerie, de l’épicerie fine, des alcools spiritueux…<br />

Bien évidemment l’ensemble de ces commandes sont<br />

livrées à domicile ou directement en entreprise.<br />

QUELLE EST LA DEMANDE LA PLUS ORIGINALE<br />

QUE VOUS AYEZ EUE ?<br />

Une cliente souhaitait privatiser une péniche sur les bords<br />

de la Seine à Paris pour fêter ses 40 ans de mariage avec<br />

son époux, elle voulait que l’on recouvre entièrement le<br />

bateau de roses blanches et de photophores. C’était une<br />

demande très originale et sentimentale, qui a demandé un<br />

certain temps de recherche pour trouver la péniche idéale.<br />

SUR LE LONG TERME, QU’IMAGINEZ-VOUS POUR<br />

ANGELS IN THE HOUSE ?<br />

Nous souhaitons progresser de façon qualitative, afin<br />

de garantir le niveau d’exigence de nos clients. Nous<br />

avons débuté par le marché résidentiel et privé. Pour<br />

2019 il sera développé en adaptant nos services aux<br />

besoins des entreprises. Pour les sociétés, nous irons<br />

jusqu’à proposer des animations sportives, créatives<br />

et découverte de produit sous forme d’atelier.<br />

Tél. : 202 112 117 | www.angelsinthehouse.lu | contact@angelsinthehouse.lu


News Social<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

ENVIRONNEMENT<br />

CLUSTER ICT CIRCULAIRE ET SOLIDAIRE<br />

À l’initiative d’Ecotrel, 8 entreprises/associations luxembourgeoises<br />

se sont regroupées au sein d’un cluster pour offrir<br />

une réponse globale :<br />

• aux utilisateurs professionnels d’appareils informatiques<br />

et de télécommunication lorsqu’ils veulent se défaire<br />

en toute sécurité de leurs équipements en fin d’utilisation<br />

• aux consommateurs privés qui désirent que leurs laptops<br />

et smartphones fassent l’objet de réemploi ou d’un traitement<br />

dans les règles de l’art afin de détruire leurs données<br />

à caractère personnel<br />

Au travers des synergies possibles, chacun pourra offrir<br />

de reprendre les équipements obsolètes soit pour les réutiliser,<br />

les démonter, les recycler et/ou effacer les données à caractère<br />

personnel qu’ils contiennent conformément au désormais bien<br />

connu RGPD.<br />

Plus d’informations sur www.ecotrel.lu<br />

CONSOMMATION<br />

BIO-PLASTIQUE, VOUS AVEZ DIT BIO ?<br />

Mot à la mode, et vrai essai de réduire la nuisance plastique, ce concept<br />

de bioplastique a un effet certain sur la conscience humaine qui reconnait<br />

l’invasion insoutenable de plastiques de toutes sortes et la nécessité de réagir.<br />

Il existe plusieurs types de bioplastique dont certains utilisent encore<br />

des matières fossiles, d’autres sont issus de la biomasse, d’autres encore<br />

sourcés à partir de plantes. Le mot « BIO » cependant prête à confusion ;<br />

les bioplastiques, selon leur composition, prétendent d’être compostables,<br />

recyclables ou biodégradables. Mais attention, la partie «plastique» ne l’est<br />

jamais ; elle reste dans la nature, sous une forme non récoltable ! Les efforts<br />

pour trouver des solutions durables et sans plastique, doivent donc continuer.<br />

Plus d’informations sur www.emwelt.lu<br />

ENVIRONNEMENT<br />

FLECKEN A LEINEN, LA PLATEFORME EN LIGNE POUR DES SERVICES DE RÉPARATION<br />

ET D’EMPRUNT AU LUXEMBOURG<br />

Sur www.flecken-a-leinen.lu, les consommateurs peuvent trouver les adresses<br />

d’entreprises qui réparent les objets ainsi que des informations sur les endroits<br />

où emprunter des produits. Les entreprises peuvent s’inscrire gratuitement,<br />

120 sont déjà inscrites.<br />

La plate-forme est coordonnée par la SuperDrecksKëscht. Les partenaires sont l’Administration<br />

de l’Environnement, la Chambre des Métiers, la Chambre de Commerce,<br />

l’INDR ainsi qu’Ecotrel asbl et Oekozenter Pafendall.<br />

Flécken a Léinen a pour objectif de faire agir ensemble les consommateurs et le commerce<br />

pour soutenir les efforts en matière de protection de l’environnement<br />

et du développement durable.<br />

Plus d’informations sur www.flecken-a-leinen.lu<br />

46 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Entrevue Digital<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

ALLIER TECHNOLOGIE<br />

ET LOGISTIQUE<br />

POUR UNE PLUS GRANDE COMPÉTITIVITÉ<br />

Les évolutions technologiques telles que<br />

l’automatisation et la robotisation ouvrent<br />

la voie à de nouvelles possibilités pour les<br />

acteurs du secteur de la logistique.<br />

Comment le Luxembourg se positionne-t-il<br />

à ce niveau ? Et quels sont les enjeux liés<br />

à ces transformations ?<br />

Le point avec Malik Zeniti, directeur du<br />

Cluster for Logistics.<br />

TEXTE : JEANNE RENAULD<br />

IMAGE : JULIAN BENINI<br />

Malik Zeniti<br />

INFO<br />

Créé dans la foulée de la crise financière<br />

de 2008, le Cluster for Logistics fédère<br />

les acteurs luxembourgeois<br />

de la logistique autour d’une stratégie<br />

commune, avec pour ambition de mieux<br />

diversifier l’économie du pays,<br />

de positionner et promouvoir<br />

le Grand-Duché en tant que hub<br />

international dans la distribution.<br />

Aujourd’hui, le cluster regroupe<br />

90 membres, issus d’institutions<br />

et d’entreprises de logistique de différentes<br />

envergures, actives dans les quatre<br />

grands modes de transport : la route<br />

ainsi que le fret aérien, ferroviaire et fluvial.<br />

QUEL EST LE POSITIONNEMENT<br />

DU GRAND-DUCHÉ EN MATIÈRE<br />

DE LOGISTIQUE, ET PLUS PARTICU-<br />

LIÈREMENT DE ROBOTISATION<br />

ET D’AUTOMATISATION<br />

DANS CE DOMAINE ?<br />

En 2016, le Luxembourg s’est hissé à la seconde<br />

place du classement du « Logistics<br />

Performance Index » effectué par la Banque<br />

mondiale, alors qu’il pointait encore au-delà<br />

de la 20 e place il y a dix ans. Cette évolution<br />

témoigne du bon positionnement du<br />

Grand-Duché, au niveau mondial, en matière<br />

de performance logistique perçue.<br />

Sur le terrain également, le Luxembourg<br />

est en bonne posture. Fort de son importante<br />

connectivité aux marchés internationaux,<br />

de ses infrastructures dernier<br />

cri et de ses activités logistiques à haute<br />

valeur ajoutée, le pays est parvenu à<br />

convaincre des pointures du secteur ces<br />

dernières années. On peut par exemple<br />

citer Kuehne + Nagel, groupe suisse faisant<br />

partie des leaders mondiaux de la<br />

logistique, et qui s’est fortement développé<br />

sur son site de Contern depuis un<br />

peu plus d’un an. Le géant japonais Fanuc,<br />

spécialisé dans la robotisation logistique,<br />

a quant à lui transféré son centre<br />

de distribution européen des Pays-Bas<br />

vers Contern. Au niveau pharmaceutique<br />

aussi, le Luxembourg a réussi à attirer<br />

des frets de haute valeur, à travers un investissement<br />

dans des entrepôts à température<br />

dirigée à l’aéroport.<br />

48 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Digital<br />

« DÉVELOPPER L’AUTOMATISATION<br />

ET LA ROBOTISATION DANS LA LOGISTIQUE<br />

CONSTITUE UN INVESTISSEMENT À NE PAS NÉGLIGER<br />

POUR DOPER LA COMPÉTITIVITÉ DU SECTEUR »<br />

LA CROISSANCE DE L’E-COMMERCE<br />

ENCOURAGE-T-ELLE LE DÉVELOP-<br />

PEMENT DE LA ROBOTISATION<br />

ET DE L’AUTOMATISATION<br />

DANS LA LOGISTIQUE ?<br />

Le déploiement de l’e-commerce a effectivement<br />

un impact considérable sur les processus<br />

logistiques, et ce dans l’ensemble<br />

de l’Europe. Les acteurs sont positivement<br />

influencés par un flux de produits toujours<br />

plus important, provoqué par l’e-commerce,<br />

et ils ont besoin de nouvelles technologies<br />

pour répondre à ces besoins.<br />

Toutefois, il ne faut pas négliger le fait que<br />

l’e-commerce engendre une plus grande<br />

quantité de produits, mais plus petits. On doit<br />

désormais acheminer davantage de paquets<br />

individuels, plus que des palettes. Les acteurs<br />

doivent réussir à gérer cette distribution correctement,<br />

tout en limitant l’impact environnemental<br />

d’un fret ainsi découpé.<br />

LA ROBOTISATION ET L’AUTOMATI-<br />

SATION SONT-ELLES AUJOURD’HUI<br />

DÉJÀ UTILISÉES DANS LES<br />

ENTREPÔTS AU LUXEMBOURG ?<br />

C’est une démarche qui est en pleine<br />

croissance et qui devrait se renforcer dans<br />

les prochaines années. Nous sommes<br />

actuellement dans une phase de démarrage.<br />

Nous avons la chance de disposer,<br />

au Grand-Duché, d’une très bonne<br />

infrastructure ICT et de centres de données<br />

reconnus qui permettront de répondre aux<br />

besoins de l’industrie 4.0 et d’accélérer<br />

le développement et l’implémentation<br />

de ces technologies sur notre territoire.<br />

QUE PEUVENT APPORTER<br />

CES TECHNOLOGIES<br />

AU SECTEUR LOGISTIQUE ?<br />

Elles peuvent être une solution pour combler<br />

des manquements. En permettant<br />

d’automatiser certains transports, elles<br />

offrent par exemple une réponse partielle<br />

à la pénurie de chauffeurs poids<br />

lourds que connaît le Grand-Duché.<br />

L’automatisation et la robotisation peuvent<br />

également aider à optimiser la réalisation<br />

de tâches laborieuses, de manutentions<br />

difficiles qui nécessitent une maind’œuvre<br />

abordable. Et puis, le secteur est<br />

aujourd’hui confronté à une importante<br />

pression, de la part des consommateurs<br />

notamment. Ils désirent être livrés<br />

toujours plus rapidement, à prix bas.<br />

Les acteurs de la logistique doivent adapter<br />

leurs processus afin de répondre à ces<br />

attentes : ils doivent réduire les coûts tout<br />

en diminuant les temps des transactions.<br />

Développer des applications intelligentes,<br />

comme les robots collaborateurs ou l’automatisation<br />

de certains travaux, constitue<br />

sans aucun doute un investissement<br />

à ne pas négliger pour doper la compétitivité<br />

du secteur.<br />

QUELS SONT LES GRANDS ENJEUX<br />

LIÉS À CES ÉVOLUTIONS ?<br />

ET DANS CE CONTEXTE, COMMENT<br />

PARVENIR À BIEN APPRÉHENDER<br />

CES NOUVELLES TECHNIQUES<br />

DE TRAVAIL ?<br />

Avant de les implémenter, il est important<br />

que les acteurs prennent le temps de bien<br />

connaître ces technologies, fassent des essais,<br />

afin de déterminer la performance de<br />

ces outils et ce qu’ils peuvent leur apporter.<br />

Pour cela, il faut pouvoir s’appuyer sur<br />

des ressources humaines compétentes,<br />

capables de comprendre le monde digitalisé<br />

de la logistique, et donc attirer les talents<br />

nécessaires. Il faut notamment réussir<br />

à convaincre des start-up innovantes dans<br />

le secteur de rejoindre le Luxembourg, des<br />

entreprises actives dans la télématique, capables<br />

d’optimiser le premier et le dernier<br />

kilomètre, par exemple, pour renforcer notre<br />

compétitivité. C’est là l’un des grands enjeux<br />

pour le secteur logistique aujourd’hui.<br />

Parallèlement, il faut toujours garder à l’esprit<br />

l’aspect « valeur ajoutée », rester au top<br />

en travaillant sur des mesures d’amélioration<br />

permanente. Pour cela, nous devons<br />

continuer à bien utiliser les infrastructures<br />

modernes dont nous disposons, digitaliser<br />

les processus qui peuvent l’être, notamment<br />

au niveau douanier, afin de faciliter<br />

le transport intra-européen et intercontinental.<br />

Enfin, les acteurs doivent parvenir à<br />

une meilleure efficacité énergétique, mais<br />

sans ralentir les flux.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 49


En coulisse Digital<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

ROBOTISER POUR GAGNER<br />

EN EFFICACITÉ ET EN SÉCURITÉ<br />

Si le Luxembourg se positionne de mieux en mieux sur le terrain de la logistique par rapport<br />

à la concurrence internationale, c’est aussi grâce à des acteurs privés qui n’hésitent<br />

pas à innover. C’est le cas chez Streff, une entreprise spécialisée dans le déménagement,<br />

mais aussi dans le stockage et la destruction de documents qui, depuis 3 ans, a mis en<br />

place un système entièrement automatisé pour la gestion de ses containers.<br />

Max Chorus<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

IMAGE: STREFF<br />

245.000<br />

en mètres cubes,<br />

l’espace de stockage dont dispose<br />

Streff pour entreposer les archives<br />

et autres objets confiés par ses clients<br />

A<br />

u Grand-Duché, tout le monde<br />

connaît les camions de la société<br />

Streff, qui transportent leurs containers<br />

blancs ornés du logo vert de l’entreprise.<br />

Mais, au-delà de son activité de<br />

déménagement, on sait peut-être moins<br />

que la société installée à Windhof, Strassen<br />

et Aubange, offre aussi, depuis plus de<br />

30 ans, des services de stockage et de protection<br />

de données. C’est dans ce domaine<br />

que la robotisation s’est montrée particulièrement<br />

efficace. « Il y a trois ans, nous<br />

avons mis en place un nouveau système<br />

dans notre entrepôt sécurisé, indique Max<br />

Chorus, directeur général chez Streff. Nous<br />

y stockons des containers en acier sur six<br />

étages, avec onze rangées de douze conteneurs.<br />

Cela fait donc environ 750 emplacements<br />

pour containers. Cette zone sécurisée<br />

ne permettant aucun accès, et les<br />

containers étant espacés de 15 centimètres<br />

à peine, il était impossible, sans automatisation,<br />

de les ordonner avec précision. À<br />

présent, une grue commandée par ordinateur<br />

prend chaque conteneur à l’entrée<br />

de l’entrepôt et le place dans la meilleure<br />

position possible. C’est bien plus efficace ».<br />

STOCKER ET RETROUVER TRÈS<br />

RAPIDEMENT<br />

Dans ces conteneurs, on peut notamment<br />

retrouver les archives d’une société, des<br />

biens en cours de déménagement, mais<br />

aussi des objets plus insolites comme…<br />

des voitures. « L’entreposage chez Streff<br />

fonctionne bien parce qu’il est souvent<br />

moins cher que la location d’un espace<br />

conventionnel, même si l’on ne parle que<br />

d’une cave ou d’un garage, poursuit Max<br />

Chorus. Évidemment, nous devons aussi<br />

pouvoir rapidement mettre à disposition<br />

des clients leurs articles stockés chez nous.<br />

C’est pourquoi nous avons aussi automatisé<br />

un ensemble de procédures à ce niveau.<br />

Cela nous permet de ressortir en moins de<br />

5 minutes un dossier ou un objet spécifique,<br />

stocké dans l’un des très nombreux<br />

containers que nous conservons ici ».<br />

Une autre activité de la société Streff liée à la<br />

protection des données, et pour laquelle le<br />

recours à l’automatisation a fait ses preuves,<br />

est la destruction des supports de données.<br />

Ce terme regroupe tant les documents papier<br />

que les disques durs, les clés USB, cartes<br />

SD, etc. « Nous faisons de la destruction de<br />

documents papier depuis 1988, mais nous<br />

avons rapidement compris qu’il fallait élargir<br />

cette activité aux médias numériques,<br />

explique Max Chorus. Nous disposons d’un<br />

grand nombre de broyeurs mobiles qui<br />

sont déplacés directement en entreprise et<br />

détruisent les supports selon les niveaux<br />

de sécurité souhaités, de P4 à P7. En outre,<br />

Streff a développé un grand véhicule de collecte<br />

avec un broyeur installé dans un conteneur.<br />

Il s’agit d’une première mondiale ».<br />

« L’AUTOMATISATION<br />

DE NOTRE ENTREPÔT<br />

DE STOCKAGE A PERMIS DE NOUS<br />

FAIRE GAGNER DU TEMPS.<br />

MAIS C’EST AUSSI UN PLUS<br />

EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ »<br />

DE NOMBREUX AVANTAGES<br />

Cette dernière innovation, qui peut collecter<br />

5 tonnes de documents à détruire, évite aux<br />

équipes de Streff de retourner régulièrement<br />

au siège pour broyer les éléments collectés.<br />

De quoi impacter positivement l’environnement.<br />

Mais l’amélioration des processus,<br />

notamment à travers l’automatisation, a<br />

aussi d’autres avantages. « Notre volonté est<br />

d’être toujours plus efficace, indique le directeur<br />

général de Streff. En ce sens, l’automatisation<br />

de notre entrepôt de stockage de<br />

containers a vraiment permis d’économiser<br />

du temps et des ressources. Mais c’est aussi<br />

un plus en matière de sécurité, car personne<br />

ne doit avoir accès à cette zone ».<br />

Max Chorus est tellement convaincu par les<br />

vertus de l’automatisation qu’il travaille actuellement,<br />

avec ses équipes, au développement<br />

de nouveaux processus. Nous n’en<br />

saurons toutefois pas plus, le directeur général<br />

de Streff préférant encore rester discret<br />

sur la nature de ces nouvelles innovations…<br />

50 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES TABLES RONDES<br />

TÉMOIGNAGES D’ENTREPRISES x TABLES RONDES<br />

Un cycle de séminaires sur la propriété intellectuelle et ses enjeux.<br />

Un<br />

Un<br />

cycle<br />

cycle<br />

de<br />

de<br />

séminaires<br />

séminaires<br />

sur<br />

sur<br />

la<br />

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propriété<br />

propriété<br />

intellectuelle<br />

intellectuelle<br />

et<br />

et<br />

ses<br />

ses<br />

enjeux.<br />

enjeux.<br />

11/10<br />

11/10 <strong>2018</strong><br />

<strong>2018</strong><br />

<strong>2018</strong><br />

24/10<br />

24/10 <strong>2018</strong><br />

<strong>2018</strong><br />

<strong>2018</strong><br />

Valorisez la créativité dans l’artisanat Valorisez Chambre des Métiers, la créativité Luxembourg - Kirchberg 18h00-20h00<br />

dans l’artisanat !<br />

Chambre des Métiers, Luxembourg - Kirchberg<br />

Chambre des Métiers, Luxembourg - Kirchberg<br />

18h00-20h00<br />

18h00-20h00<br />

Entrepreneurs Entrepreneurs Maîtrisez la propriété<br />

intellectuelle : Maîtrisez l’ère la<br />

du propriété<br />

digital Chambre intellectuelle<br />

de Commerce, Luxembourg à l’ère<br />

- Kirchberg<br />

du digital<br />

18h00-20h00<br />

!<br />

Chambre de Commerce, Luxembourg - Kirchberg<br />

Chambre de Commerce, Luxembourg - Kirchberg<br />

La propriété intellectuelle en pratique<br />

dans La propriété<br />

les projets intellectuelle<br />

hightech.<br />

en pratique<br />

dans<br />

Forum da les<br />

Vinci, projets<br />

Luxembourg hightech.<br />

- Centre 18h00-20h00<br />

Forum da Vinci, Luxembourg - Centre<br />

Forum da Vinci, Luxembourg - Centre<br />

18h00-20h00<br />

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16/10<br />

16/10 <strong>2018</strong><br />

<strong>2018</strong><br />

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Programme et inscription : www.ipil.lu<br />

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Entrevue Transport<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

L’ÉLECTROMOBILITÉ,<br />

UNE ÉVOLUTION QUI PROFITE À TOUS<br />

Il y a 10 ans, le groupe Voyages Emile<br />

Weber a commencé à électrifier progressivement<br />

ses véhicules. L’évolution<br />

constante de la technologie a conduit<br />

les responsables du groupe à opter<br />

pour des modèles hybrides, avant de se<br />

tourner, aujourd’hui, vers des versions<br />

100 % électriques développées en collaboration<br />

avec les constructeurs. Pour<br />

Cyrille Horper, responsable de la communication<br />

au département mobilité des<br />

Voyages Emile Weber, cette évolution<br />

profite tant à l’entreprise qu’aux voyageurs<br />

et aux riverains.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

Cyrille Horper<br />

CELA FAIT UN MOMENT QUE<br />

VOYAGES EMILE WEBER S’INTÉ-<br />

RESSE AU DÉVELOPPEMENT D’UNE<br />

FLOTTE ÉLECTRIQUE. QUELLES<br />

ONT ÉTÉ LES PREMIÈRES TENTA-<br />

TIVES ALLANT DANS CE SENS ?<br />

Voyages Emile Weber s’est lancé dans l’électromobilité<br />

en 2008, avec trois bus à double<br />

articulation équipés d’un moteur hybride. Celui-ci<br />

récupère l’énergie perdue au freinage et<br />

s’en sert pour amorcer le mouvement du bus,<br />

en première vitesse. Le moteur thermique<br />

prend le relais en deuxième vitesse. L’achat<br />

de bus hybrides fonctionnant selon le même<br />

système s’est poursuivi l’année suivante, en<br />

20<strong>09</strong>, avec l’acquisition de véhicules Volvo,<br />

qui roulent encore actuellement. Cette première<br />

étape nous a permis d’expérimenter,<br />

de jauger les économies que nous pouvions<br />

réaliser avec ces nouvelles technologies.<br />

L’ÉVOLUTION DE LA TECHNOLOGIE<br />

NE S’EST TOUTEFOIS<br />

PAS ARRÊTÉE LÀ.<br />

QUELLE A ÉTÉ L’ÉTAPE SUIVANTE<br />

DE L’ÉLECTRIFICATION<br />

DE VOS VÉHICULES ?<br />

Nous avons enchaîné en 2015 avec le projet<br />

UREVO, une contraction d’ « Urban Revolution ».<br />

Ces bus étaient une commande de Voyages<br />

Emile Weber à la société suisse Hess. C’était la<br />

première fois, dans le monde entier, qu’étaient<br />

produits des bus à double articulation avec la<br />

technologie plug-in hybride. La particularité<br />

de cette technologie est qu’on peut recharger<br />

les batteries des bus de différentes manières :<br />

en récupérant l’énergie de freinage, en utilisant<br />

le moteur comme un générateur, ou simplement<br />

par câble en branchant le bus au secteur.<br />

Dans le projet UREVO, nous avions aussi<br />

demandé à Hess de programmer les bus pour<br />

52 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Entrevue Transport<br />

« ON PEUT AUJOURD’HUI TRAVERSER LE CENTRE<br />

DE LUXEMBOURG SANS PRODUIRE D’ÉMISSION DE CO 2<br />

,<br />

DE NO X<br />

OU ENCORE DE PARTICULES FINES »<br />

N’oublions pas l’hydrogène, par exemple. Ce<br />

qui est sûr, c’est qu’il est beaucoup plus facile<br />

de mettre en place des lignes électrifiées<br />

avec une infrastructure toute neuve, comme<br />

à Bissen, que de transformer une installation<br />

existante. Avec des véhicules électriques, l’organisation<br />

des lignes et des tournées doit en<br />

effet prendre en compte non seulement les<br />

pauses du chauffeur, mais aussi celles du bus…<br />

Il faut en outre des endroits où les recharger.<br />

La gestion devient bien plus complexe.<br />

qu’ils coupent automatiquement leur moteur<br />

diesel et fonctionnent en 100 % électriques<br />

à certains endroits. Comme ils sont utilisés<br />

que sur la ligne 16, c’était relativement simple<br />

à paramétrer. Avec cette initiative, on a réalisé<br />

qu’on pouvait traverser le centre-ville de<br />

Luxembourg sans produire la moindre émission<br />

de CO 2<br />

, et de NO x<br />

ou encore de particules<br />

fines – PM10 et PM100. Le ministère du Développement<br />

durable et des Infrastructures nous<br />

a soutenus dans ce projet, qui nous a valu le<br />

prix de l’environnement de la Fedil en 2015.<br />

AUJOURD’HUI, OÙ EN ÊTES-VOUS<br />

DANS L’ÉLECTRIFICATION DE VOS<br />

VÉHICULES ?<br />

Nous avons lancé en 2017 le premier bus sur<br />

demande 100 % électrique pour la commune<br />

de Mamer. Depuis lors, d’autres communes<br />

ont suivi. En février <strong>2018</strong>, nous avons inauguré<br />

la première ligne RGTR 100 % électrique<br />

du Luxembourg, la ligne 305. Enfin, le 28 juin<br />

dernier, nous avons mis en service à Bissen un<br />

dépôt qui permet d’accueillir et de recharger<br />

10 bus électriques de la marque Irizar. Nous<br />

avons déjà acquis 6 bus de 12 mètres et 4 bus<br />

articulés 100 % électriques les rejoindront d’ici<br />

la fin de l’année, ce qui constituera une autre<br />

première pour le Luxembourg. Ici aussi, le ministère<br />

du Développement durable et des Infrastructures<br />

nous a soutenus.<br />

ON VOIT QUE LE SOUTIEN POLI-<br />

TIQUE AUX PROJETS D’ÉLECTRIFI-<br />

CATION DES TRANSPORTS PUBLICS<br />

EST CONCRET. DE QUOI PARVENIR À<br />

DÉCARBONISER TOTALEMENT LES<br />

TRANSPORTS EN COMMUN À L’HO-<br />

RIZON 2030, COMME LE SOUHAITE<br />

LE MINISTRE BAUSCH ?<br />

Ce soutien est surtout indispensable au vu des<br />

investissements importants à consentir pour<br />

transformer la flotte et les infrastructures. Il<br />

faudra voir si la date de 2030 est réaliste, mais<br />

notons tout de suite que cela ne passera pas<br />

forcément uniquement par l’énergie électrique.<br />

AU-DELÀ DE L’ASPECT INFRASTRUC-<br />

TURES, QU’EN EST-IL DE LA FORMA-<br />

TION DU PERSONNEL –<br />

CHAUFFEURS ET TECHNICIENS ?<br />

Les techniciens sont en principe formés par<br />

les constructeurs qui nous fournissent les<br />

véhicules. Quant aux conducteurs, nous les<br />

sensibilisons à une conduite plus souple :<br />

en anticipant les freinages, par exemple, on<br />

consomme beaucoup moins d’énergie. En<br />

outre, nous leur apprenons à actionner au<br />

bon moment les leviers qui enclenchent la<br />

récupération d’énergie, dans les descentes<br />

notamment. C’est positif pour nous, car<br />

nous économisons de cette manière sur les<br />

plaquettes de frein. Mais, de manière plus<br />

générale, l’électromobilité profite à tous :<br />

l’environnement, les habitants des villes et<br />

les conducteurs de bus qui vivent et travaillent<br />

dans une atmosphère plus silencieuse,<br />

mais aussi les passagers qui bénéficient<br />

d’une conduite plus douce.<br />

COMMENT VOYEZ-VOUS LE FUTUR<br />

DE L’ÉLECTROMOBILITÉ ? D’AUTRES<br />

PROJETS DEVRAIENT-ILS BIENTÔT<br />

SE CONCRÉTISER ?<br />

En ce qui nous concerne, nous travaillons<br />

ensemble avec la marque MAN sur la création<br />

de leur premier modèle de bus électrique.<br />

En 2019, nous aurons l’opportunité<br />

de tester quatre autobus du modèle « Lion’s<br />

City Electric » – en conditions réelles. Nous<br />

pourrons ainsi leur donner un feedback pour<br />

évaluer les éléments qui doivent encore être<br />

modifiés avant la commercialisation.<br />

D’autres projets avec d’autres constructeurs<br />

sont également en cours.<br />

De manière plus large, l’évolution de l’électromobilité<br />

n’est pas terminée : les batteries<br />

vont proposer une autonomie de plus en<br />

plus importante, tout en étant de taille de<br />

plus en plus réduite. Il faudra que les réseaux<br />

suivent pour offrir l’électricité nécessaire.<br />

Mais je pense que puisque la volonté<br />

politique y est, les gestionnaires de réseau<br />

vont faire les efforts nécessaires.<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 53


En coulisse Transport<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

TRANSPORT ROUTIER :<br />

QUEL EST L’IMPACT<br />

DES NOUVELLES RÈGLES DE L’UE ?<br />

Une série de règlements européens touchant à la mobilité sont en cours de révision<br />

et devraient permettre de mieux lutter contre la fraude et la concurrence déloyale tout en<br />

garantissant de meilleures conditions d’emploi et de rémunération pour les conducteurs.<br />

Explications.<br />

TEXTE : QUENTIN DEUXANT<br />

En mai 2017, un « paquet mobilité » avait été<br />

présenté par la Commission européenne.<br />

Cet ensemble de textes révisant certaines<br />

règlementations et directives européennes<br />

devait permettre de prendre en charge<br />

« deux défis majeurs en Europe : la réduction<br />

de la pollution et le dumping social qui<br />

déchirent le continent d’est en ouest ».<br />

Un an plus tard, une partie de ces textes<br />

revus a été adoptée par la Commission des<br />

Transports. Ils devront ensuite être adoptés<br />

en plénière pour servir de base à la négociation<br />

avec le Conseil. Autant dire que<br />

le chemin est encore long pour parvenir à<br />

entériner définitivement ces modifications.<br />

MIEUX ENCADRER LA DURÉE<br />

MAXIMALE DE CONDUITE<br />

Mais de quoi parle-t-on exactement ? Trois<br />

propositions du « paquet mobilité » ont été<br />

adoptées en juin dernier. Elles concernent<br />

le détachement des conducteurs, le « cabotage<br />

», les périodes de repos et la rémunération<br />

des conducteurs.<br />

Destinée à mieux encadrer la durée maximale<br />

de conduite des chauffeurs routiers,<br />

la révision de la législation sur les périodes<br />

de repos fixe plusieurs nouvelles<br />

dispositions. Tout d’abord, les entreprises<br />

devront « organiser leurs horaires de sorte<br />

qu’une fois toutes les trois semaines, les<br />

conducteurs puissent rentrer chez eux<br />

ou à un autre endroit de leur choix pour<br />

un repos hebdomadaire ». Ensuite, les<br />

conducteurs devront s’accorder un jour de<br />

repos hebdomadaire, tous les six jours.<br />

Pour mieux contrôler le respect de ces<br />

dispositions, les procédures administratives<br />

seront facilitées et la collaboration<br />

entre États sera renforcée.<br />

DES RÈGLES DE RÉMUNÉRATION<br />

COMMUNES<br />

Concernant les travailleurs détachés, la<br />

Commission des Transports a également<br />

entériné le principe du « à travail égal, salaire<br />

égal ». Ainsi, un chauffeur de camion qui<br />

livre des marchandises dans un autre État<br />

membre après une livraison transfrontalière<br />

bénéficiera des mêmes règles de rémunération<br />

qu’un chauffeur dans le pays d’accueil.<br />

En outre, le « cabotage », soit la livraison<br />

dans un autre pays de l’UE après une<br />

première livraison dans les frontières européennes,<br />

sera mieux contrôlé : les passages<br />

frontaliers devront être enregistrés<br />

dans le tachygraphe. En effet, le cabotage<br />

n’est autorisé que dans un pays voisin du<br />

premier pays de livraison ou sur le chemin<br />

du retour, durant 7 jours et avec une durée<br />

maximale de 48 h par pays.<br />

SUS AUX « SOCIÉTÉS BOÎTES<br />

AUX LETTRES »<br />

La constitution de « sociétés boîtes aux<br />

lettres », permettant de profiter des avantages<br />

fiscaux offerts par certains pays sans<br />

y exercer forcément son activité principale,<br />

sera également mieux contrôlée. Dorénavant,<br />

il faudra en effet pouvoir démontrer<br />

une « présence réelle et continue » à l’endroit<br />

où la société est enregistrée. Il faudra<br />

attester de la fréquence du chargement ou<br />

du déchargement de biens, de la présence<br />

de parkings suffisants pour les véhicules<br />

de la société, etc.<br />

Voilà qui devrait rendre la vie bien plus<br />

difficile aux fraudeurs, au Luxembourg<br />

comme ailleurs en Europe.<br />

54 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


News Transport<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

TRANSPORT<br />

ARTHUR WELTER INAUGURE<br />

SON PREMIER ENTREPÔT EN FRANCE<br />

Depuis fin 2017, Arthur Welter France a commencé à exploiter<br />

son nouveau siège situé sur le Pôle Eurotransit à Ennery.<br />

Cet emplacement constitue un choix stratégique puisqu’il s’agit<br />

du parc logistique le plus important de l’Est de la France<br />

et qu’il se trouve à moins de 60 km de Leudelange où se trouve<br />

le siège d’Arthur Welter Transports. L’inauguration de ce nouveau<br />

bâtiment a eu lieu le 27 juin <strong>2018</strong>. Cet investissement local<br />

de près de 2 millions d’euros comprend 285m 2 de bureaux,<br />

un entrepôt chauffé de 2.500m 2 et une station de lavage<br />

pour poids lourds. Arthur Welter France compte 30 salariés<br />

et 27 véhicules. L’activité française a généré un chiffre d’affaires<br />

de 7 millions d’euros en 2017, soit plus de 9 % du chiffre d’affaires<br />

du « groupe » et une croissance de 45 %.<br />

Plus d’informations sur www.awelter.lu<br />

TRANSPORT<br />

NOUVELLES FORMATIONS<br />

PAR LA HOUSE OF AUTOMOBILE<br />

Ensemble avec les fédérations ADAL et MOBIZ affiliées à la clc,<br />

la House of Automobile propose une série de 13 nouvelles<br />

formations qui débuteront dès la mi-septembre <strong>2018</strong>.<br />

Elles s’adressent aux responsables d’entreprise dans le secteur<br />

automobile et du leasing ainsi qu’à leurs collaborateurs.<br />

Le programme est téléchargeable via le site www.hoa.lu<br />

TRANSPORT<br />

ARTHUR WELTER, CFL MULTIMODAL<br />

ET LUXAIRCARGO SONT LES PREMIERS LAURÉATS<br />

LEAN & GREEN STAR AU LUXEMBOURG<br />

Les 3 sociétés luxembourgeoises ont reçu le prix LEAN & GREEN STAR<br />

Awards le 13 juillet <strong>2018</strong> pour avoir réalisé une réduction ambitieuse<br />

d’au moins 20 % de leurs émissions de CO 2<br />

depuis 2012. Afin d’atteindre<br />

cet objectif, la société Arthur Welter, Membre de la clc, a entre autres<br />

remplacé toute sa flotte par des camions de la dernière technologie<br />

EURO6 jusqu’en 2017. Le ministre du Développement Durable et des<br />

Infrastructures, François Bausch, a félicité les 3 premiers lauréats d’avoir<br />

tenu leurs engagements. Le programme LEAN & GREEN, initié par le MDDI<br />

et mis en place par le Cluster for Logistics a été rejoint par 11 entreprises<br />

durant les 5 dernières années.<br />

Plus d’informations sur www.c4l.lu<br />

56 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Les dessous de la clc<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

LA CLC ET VOUS :<br />

DES ÉVÉNEMENTS AU PLUS PRÈS<br />

DE VOS PRÉOCCUPATIONS<br />

DIGITAL<br />

Sujet important et prépondérant, et dans<br />

l’objectif ambitieux donné par le gouvernement<br />

de devenir une « smart nation », l’image<br />

d’une société moderne, ouverte, hautement<br />

connectée et parée pour l’ère numérique, la<br />

clc entend donner à ses membres toutes les<br />

armes pour y contribuer. Nous vous parlons<br />

à la page suivante de la prochaine conférence<br />

digitale organisée par l’eCOM.lu, fédération<br />

affiliée à la clc dédiée à l’e-commerce.<br />

FISCALITÉ<br />

Dans le contexte de la nouvelle constitution<br />

du pôle juridique de la clc pour apporter un<br />

service qualitatif aux membres en la matière<br />

face aux questionnements grandissants<br />

et de plus en plus complexes, la clc va désormais<br />

proposer une diversité de conférences<br />

et formations ciblées dans ce domaine,<br />

pour la fin de l’année <strong>2018</strong> (rendez-vous<br />

page suivante).<br />

Lors de l’édition précédente du <strong>Connect</strong><br />

by clc (juin <strong>2018</strong>), nous vous parlions des<br />

formations sur-mesure mises en place<br />

par la clc pour ses membres, toujours<br />

en fonction des thématiques d’actualité.<br />

Dans la même lignée que les formations<br />

et tout aussi importantes, les conférences<br />

thématiques permettent de s’informer,<br />

prendre du recul sur un sujet,<br />

mais aussi de confronter son point de<br />

vue par rapport à d’autres expériences<br />

venues de l’intervenant ou de la salle.<br />

Focus sur les événements ciblés mis en<br />

place pour vous.<br />

TEXTE : MARIE-LAURE MOREAU<br />

SOCIAL<br />

Vous connaissez très certainement le Forum<br />

des Ressources Humaines (FRH), rendez-vous<br />

incontournable des professionnels<br />

des ressources humaines de la place,<br />

organisé depuis plusieurs années par la clc ?<br />

Les FRH sont ouverts aux chefs d’entreprises<br />

et à leurs responsables du personnel. Ils sont<br />

destinés à favoriser l’échange de bonnes<br />

pratiques, la mise en commun des divers<br />

points de vue pour les objets présentant un<br />

intérêt collectif, la distribution des informations<br />

utiles et l’accord sur les positions<br />

à adopter par la clc dans l’intérêt des entreprises<br />

et des secteurs qu’elle représente.<br />

Un Forum des Ressources Humaines est organisé<br />

à chaque fois que l’actualité sociale le<br />

nécessite comme vous pouvez le découvrir<br />

à la page suivante.<br />

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE<br />

Chaque année, en marge de son Assemblée<br />

générale ordinaire, la clc invite un speaker<br />

ayant pour spécialité une thématique collant<br />

à l’actualité ou aux besoins de ses membres.<br />

L’année passée, Guy Burkhardt, avait exposé<br />

l’extrême nécessité du service au client et<br />

avait donné quelques tips à mettre en place<br />

dans les structures de nos entrepreneurs.<br />

En juin dernier, la clc a accueilli Cyril Jamelot,<br />

conférencier spécialiste du marketing digital,<br />

pour une conférence très parlante autour<br />

de la complémentarité du magasin physique<br />

et de la présence digitale, incontournable de<br />

nos jours ! Une présentation très concrète<br />

basée sur des anecdotes racontées avec humour<br />

qui ont su convaincre la salle.<br />

58 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


Les dessous de la clc<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

MOBILITÉ DIGITAL<br />

INCONTOURNABLE EN <strong>2018</strong><br />

Thématique prépondérante et urgente,<br />

le digital ne doit en aucun cas être<br />

oublié de nos jours ! En ce sens, la<br />

clc souhaite résolument soutenir ses<br />

membres dans les évolutions digitales<br />

évidentes actuelles que doivent opérer<br />

les entreprises. En juin dernier elle<br />

organisait donc une conférence avec<br />

Cyril Jamelot (voir plus haut) et le 26<br />

septembre prochain, sa fédération<br />

eCOM.lu, la fédération e-commerce<br />

luxembourgeoise, une conférence<br />

autour du phygital (alliance entre le<br />

retail et le digital). L’événement sera<br />

ouvert à tous ; plus d’informations<br />

à venir prochainement…<br />

FISCALITÉ MOBILITÉ<br />

FISCALITÉ DES FRONTALIERS<br />

ET DES CHAUFFEURS<br />

POIDS-LOURDS<br />

SOCIAL<br />

FORUM DES RESSOURCES HUMAINES (FRH)<br />

ET COMMISSION SOCIALE<br />

Le droit fiscal n’étant pas une mince<br />

affaire et le pôle juridique de la clc<br />

étant présent pour répondre<br />

aux problèmes des membres<br />

(pour rappel les demandes<br />

sont à adresser à legal@clc.lu),<br />

une conférence sur la fiscalité<br />

des frontaliers sera organisée<br />

en collaboration avec PwC<br />

à la Chambre de Commerce<br />

le 25 septembre <strong>2018</strong> de 12h00<br />

à 14h00. Tous les détails<br />

à venir sur www.clc.lu.<br />

Depuis la création des FRH, les thèmes<br />

majeurs de l’actualité touchant le « social »<br />

en entreprise ont été traités dans un format<br />

toujours identique : un intervenant du<br />

réseau de la clc (avocat, DRH…), compétent<br />

en la matière, et en fin de séance une<br />

session de questions-réponses afin de permettre<br />

au public membre de formuler ses<br />

interrogations. Les FRH assurent en outre<br />

une belle proximité entre les membres et<br />

le speaker permettant ainsi d’aborder des<br />

problématiques parfois plus confidentielles<br />

en début ou fin de séance durant le walking<br />

lunch. Le service employeur de l’ADEM, la<br />

réforme du dialogue social en entreprise,<br />

la Vision-Zéro et l’introduction du système<br />

bonus-malus, la réforme du temps de<br />

travail, la médiation intra-entreprises ou<br />

encore dernièrement la maladie du salarié<br />

– quel coût pour l’employeur suite à la dernière<br />

réforme, sont autant de thématiques<br />

ayant été abordées… Aucun FRH n’est prévu<br />

pour la fin de l’année <strong>2018</strong>, mais la clc<br />

proposera cependant la mise en place d’une<br />

commission sociale dont le thème sera défini<br />

en fonction des problématiques les plus<br />

récurrentes et urgentes de ses membres.<br />

Nous ne manquerons pas de vous tenir<br />

informé par email et sur notre site internet<br />

lors du lancement. Restez connectés !<br />

PROTECTION DE DONNÉES<br />

3 E ÉTAGE DE LA FUSÉE<br />

Après les formations et les missions<br />

d’accompagnement réglementaire sur le<br />

terrain et afin de soutenir ses membres<br />

jusqu’au bout en leur apportant un niveau<br />

de service élevé, la clc active un nouveau<br />

volet de prestations en matière de GDPR.<br />

Dans son rôle de facilitateur de contacts,<br />

elle organisera un forum de rencontre entre<br />

ses membres et les prestataires techniques<br />

en matière de protection des données sélectionnés<br />

parmi ses membres. Il sera alors<br />

question d’implémentation technique pour<br />

les membres n’ayant pas le temps, les ressources<br />

humaines ou la volonté d’accomplir<br />

les tâches obligatoires relatives à la nouvelle<br />

réglementation. La manifestation se<br />

déroulera à la Chambre de Commerce sous<br />

forme de foire avec la présentation d’entreprises<br />

membres et actives dans le domaine<br />

pouvant vous accompagner. Également au<br />

programme, des interventions de membres<br />

pouvant faire un retour d’expérience. Cet<br />

événement sera proposé exclusivement aux<br />

membres de la clc pour début novembre…<br />

60 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


BUSINESS MEDIA<br />

PUBLIREPORTAGE<br />

BÉNIÈRE TRAITEUR :<br />

ÉCRIRE VOTRE HISTOIRE<br />

DANS LE CADRE PARFAIT<br />

Depuis 21 ans, Bénière Traiteur s’est imposé dans la Grande Région comme une référence<br />

en matière d’organisation de réceptions et de mariages.<br />

Bien au-delà de vous proposer une<br />

simple prestation clé en main, Bénière<br />

Traiteur vous offre la possibilité<br />

de vivre une expérience totale. À<br />

commencer par l’élaboration du menu,<br />

qui repose sur une alchimie complexe<br />

de saveurs et de savoir-faire. Mais,<br />

surtout, parce qu’un mariage de rêve<br />

ne saurait être exaucé sans un cadre<br />

parfait, Bénière Traiteur met un point<br />

d’honneur à s’entourer de partenaires<br />

prestigieux.<br />

Des sites en exclusivité<br />

Le Château de Puxe sera le cadre parfait<br />

pour une réception digne des plus grands<br />

contes de fées, à la fois intime et grandiose.<br />

À l’intérieur du Château, la salle de<br />

réception vous permettra d’accueillir 70<br />

convives, tandis que le jardin décuplera les<br />

possibles grâce à un chapiteau.<br />

Quant au menu, plusieurs formules sont<br />

possibles afin de répondre parfaitement<br />

à vos attentes.<br />

Envie de noces festives, aux allures<br />

champêtres ? Le Domaine du Moulin vous<br />

permettra d’accueillir 250 invités dans<br />

un cadre convivial et verdoyant. Celui-ci<br />

dispose en outre d’une vaste aire de jeux<br />

pour les enfants, ce qui en fait un lieu<br />

idéal pour tous vos événements familiaux,<br />

et ce d’autant plus grâce à une formule<br />

tout compris.<br />

Des collaborations d’exception<br />

Dernier partenariat en date noué par<br />

Bénière Traiteur, Le Domaine aux Anges,<br />

dans la Meuse, s’offrira lui comme un lieu<br />

haut de gamme pour un mariage de rêve.<br />

Cette ancienne grange atypique et pleine<br />

de charme offrira un cadre idyllique à vos<br />

événements de prestige.<br />

Enfin, soucieux de répondre à toutes<br />

les demandes et à toutes les envies,<br />

et que chaque couple réalise le mariage<br />

de ses rêves. Bénière Traiteur bénéficie<br />

également de plusieurs autres partenariats<br />

au sein de la Grande Région : Le Clos de<br />

Longeville, le Château de Preisch,<br />

le Château de Thillombois, le Château du<br />

Bois d’Arlon, Le Château Saint Sixte,<br />

le Château D’Hattonchatel…<br />

UN SÉRIEUX ATOUT<br />

DANS LA MANCHE<br />

Bénière Traiteur dispose<br />

de son propre service de location,<br />

Party Loc, spécialisé<br />

dans l’organisation de réceptions :<br />

vaisselle tendance, vintage et mobilier.<br />

Envie d’un devis<br />

ou de davantage d’informations ?<br />

Découvrez leurs lieux de rêve en<br />

photos, leurs suggestions de menus<br />

et retrouvez toutes les infos pratiques<br />

sur le site www.beniere-traiteur.com<br />

www.beniere-traiteur.com | yann@beniere-traiteur.com |


Networking<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

12.07.<strong>2018</strong><br />

eCOM.lu :<br />

ALLER DE L’AVANT<br />

Afin de clôturer l’année en beauté, la dernière soirée Networking de la saison de la clc<br />

s’est déroulée le 12 juillet dernier, chez Abitare, à Dommeldange.<br />

S<br />

ous l’impulsion d’eCOM.lu, la Fédération<br />

luxembourgeoise de e-commerce,<br />

ce « Summer Cocktail Networking » a<br />

débuté par le mot de bienvenue de Pierre<br />

Friob, fondateur d’Abitare et président<br />

d’eCOM.lu, accompagné de Jacques Lorang,<br />

CEO de Luxcaddy et Vice President d’eCOM.lu.<br />

L’occasion pour les deux e-commerçants<br />

convaincus de rappeler à bon entendeur<br />

que les cotisations eCOM étaient gratuites<br />

en <strong>2018</strong> pour les e-commerçants !<br />

Puis la soirée s’est poursuivie, dans une<br />

ambiance décontractée, mais néanmoins<br />

studieuse, sur la thématique du e-commerce,<br />

entre les e-commerçants luxembourgeois –<br />

membres et non-membres – mais également<br />

avec les porteurs de projets et les prestataires<br />

de services de e-commerce.<br />

TEXTE : SARAH BRAUN<br />

IMAGES : MARIE DE DECKER<br />

62 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


<strong>09</strong>.<strong>2018</strong> BUSINESS MEDIA<br />

Networking<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce CONNECT - 63


Networking<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

64 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce


DES AVOCATS<br />

À VOTRE ÉCOUTE<br />

POUR DES CONSEILS AVISÉS<br />

ET PERSONNALISÉS<br />

20 ANS<br />

D’EXPÉRIENCE<br />

>Droit du travail<br />

> Contentieux / recouvrement<br />

de créances<br />

>Droit immobilier<br />

>Droit de la construction<br />

>Droit des sociétés<br />

>Droit des contrats<br />

>Procédures d’insolvabilité<br />

>Droit de la propriété intellectuelle<br />

21-25 Allée Scheffer L-2520 Luxembourg<br />

Carmen Rimondini | carmen.rimondini@barreau.lu<br />

Frédéric Frabetti | frederic.frabetti@barreau.lu


Networking<br />

BUSINESS MEDIA<br />

<strong>09</strong>.<strong>2018</strong><br />

66 - CONNECT<br />

Le magazine de la confédération luxembourgeoise du commerce

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