Essentiel Prepas - décembre 2018

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GROS PLAN
C- Chronologies
D - Extrait d’un article portant sur la question
Il s’agit de : « L’ascension de l’Iran en tant que puissance régionale : le rassemblement
des chiites et ses limites », par Emmanuel Karagiannis, maître de conférences au
Defence Studies Department du King’s College London). https://www.nato.int/
docu/review/2016/Also-in-2016/iran-regional-power-tehran-islamic/FR/index.
htm
« À la suite de la Révolution islamique, en 1979, le régime iranien a cherché à
exporter son idéologie hors de ses frontières. Il a ainsi fourni une assistance
logistique au Hezbollah libanais, pour l’utiliser comme bras armé contre Israël.
Mais l’influence géopolitique de l’Iran s’est ensuite trouvée circonscrite par la
guerre avec l’Iraq, tout au long des années 1980, puis par la politique du double
endiguement appliquée par les États-Unis, dans les années 1990...
Le renversement de dirigeants arabes a ouvert la voie à une politique étrangère
iranienne plus affirmée au Moyen-Orient. La vague de démocratisation a atteint,
notamment, des pays comptant une importante communauté chiite.
La République islamique s’est ouvertement posée en défenseur de la cause chiite.
Ainsi, le régime iranien a soutenu sans relâche les appels aux réformes politiques
à Bahreïn…
Les services de sécurité iraniens, par exemple, ont recruté un grand nombre
d’Afghans et de Pakistanais de confession chiite pour les envoyer combattre en
Syrie… Téhéran a ainsi envoyé en Iraq des conseillers et des équipements militaires,
et il a formé des milices chiites locales à la conduite d’actions de représailles contre
les sunnites, si bien que certaines de ces milices échappent désormais au contrôle
du gouvernement iraquien…
La stratégie iranienne de soutien aux partis et aux milices chiites ressemble à celle
qu’avait adoptée Moscou à l’égard des mouvements communistes du tiers-monde
au cours de la Guerre froide. Le régime iranien a ainsi recours à diverses armées
‘auxiliaires’ pour faire reculer l’influence saoudienne et pour accroître la sienne
dans la région…
En « confessionnalisant » sa politique étrangère, l’Iran a peut-être commis une
erreur... (car) les chiites constituent une petite minorité dans le monde musulman.
Les relations de l’Iran avec des pays à majorité sunnite tels que l’Indonésie, la
Malaisie et le Pakistan ne vont pas manquer de se détériorer... L’implication de
l’Iran en Iraq, en Syrie, à Bahreïn et au Yémen a conduit les communautés sunnites
assiégées de ces pays à se rapprocher de l’Arabie saoudite et d’autres pays à majorité
sunnite, comme la Turquie et le Qatar. » n
Qu’en dit un professeur de géopolitique ?
Professeur de géopolitique en classe
préparatoire ECS au lycée parisien Saint-
Michel de Picpus et auteur de « Mon atlas de
prépa » (éditions Autrement) Hugo Billard
nous livre ses premières impressions sur
nouvelle épreuve de Géopolitique par GEM.
1. C’est une très bonne idée qu’il existe une
nouvelle épreuve de géopolitique pour une
dizaine d’écoles. Voici qui montre l’intérêt des
écoles de commerce pour cette discipline, et
stimule son attractivité alors que la réforme
du lycée et du bac pousse chacun à s’interroger
sur l’avenir du subtil équilibre entre les
matières dans les trois filières EC.
2. Interrogation n° 1. Les délais : épreuve
écrite en avril/mai, c’est un peu trop
tôt à mon goût - et à celui des étudiants
comme de nombreux collègues - pour
pouvoir les préparer efficacement. Si on
veut être efficace, il faut commencer toutes
les épreuves dès la première année. Je
suppose que le jury aura des consignes de
compréhension, mais j’ai aussi peur que
nombre d’étudiants se détournent cette
année de Grenoble à cause de la rapidité de
préparation de l’épreuve.
3. Interrogation n° 2. La description de
l’épreuve, dissertation simple avec documents
supports sans obligation d’usage, ressemble à
celle de l’ESSEC aujourd’hui. Peu d’originalité
de prime abord, mais c’est plutôt rassurant
vu du côté de nos étudiants. J’aurais été plus
étonné, et agréablement, par une véritable
étude de documents longs avec restitution sous
forme d’une dissertation guidée.
4. Interrogation n° 3. Seule originalité : cette
idée que le candidat puisse proposer une vision
prospective du sujet. Là aussi je m’interroge :
- a) sur la place de cette prospective dans ce
travail : en conclusion ? une troisième partie ?
Partout ? ;
- b) sur la capacité de nos étudiants à mener
une analyse prospective alors que nous
passons notre temps à leur demander d’éviter
pour l’analyse du passé tout déterminisme et
toute téléologie : le risque de confusion sur la
méthode, dans leur esprit, va être important,
j’attends plus de précisions de la part de
GEM là-dessus pour pouvoir les préparer
efficacement. Et ça ne va pas être évident. Mais
c’est stimulant, si nous avons le temps, nous
aussi, de bien comprendre. n
L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 14 DÉCEMBRE 2018 | N°22