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Essentiel Prépas _ n°79 _Fevrier 2024

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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N°79 | FÉVRIER <strong>2024</strong><br />

CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES<br />

ENTRETIEN<br />

Babak Mehmanpazir, directeur<br />

général de l’EM Strasbourg<br />

DATA<br />

<strong>Prépas</strong> ECG : les effectifs repartent<br />

à la hausse<br />

DÉBAT<br />

Parcoursup : 5 ans,<br />

toujours autant de questions<br />

ENQUETE APLCPGE<br />

Heureux<br />

comme un élève<br />

de prépa !<br />

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PLUS D’INFOS


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ÉDITO + SOMMAIRE<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

PRÉPAS :<br />

L’EMBELLIE<br />

L’année avait mal commencé avec des<br />

menaces de fermeture de classes et<br />

toujours une petite musique désagréable<br />

autour de l’avenir des classes<br />

préparatoires. En quelques jours il est<br />

apparu que les effectifs de première<br />

année des classes préparatoires économiques<br />

et commerciales générales<br />

(ECG) étaient en hausse de plus de 5 %<br />

à la rentrée 2023 puis que la ministre de l’Education, Amélie Oudéa-Castéra,<br />

demandait au recteur de l’académie de Paris de suspendre les fermetures<br />

de classes qu’il envisageait. Il démissionnait dans la foulée…<br />

Après des années de chute puis de stagnation les prépas économiques<br />

et commerciales générales (ECG) connaissent un nouvel essor en cette<br />

rentrée 2023. Selon les données de la Direction des admissions et des concours<br />

de la chambre de commerce et d’industrie Paris Île de France qui, chaque année, récolte<br />

les données de la plupart des lycées possédant des classes ECG, etc. et littéraires,<br />

la hausse des inscriptions en première année serait de 5,1 % pour 2023-<strong>2024</strong><br />

(+4,3 % en France et +15,1 % à l’étranger). En revanche après avoir bien résisté ces<br />

dernières années les ECT subissent une baisse globale de 9,4 % (-2,9 % en France<br />

et -19,1 % à l’étranger). L’embellie n’en est pas moins réelle.<br />

Une embellie qui succède à des années de travail inlassable des professeurs<br />

de l’Aphec pour promouvoir leurs classes auprès des élèves. Cette<br />

année ils sont rejoints par la Conférence des directeurs des écoles françaises de<br />

management (Cdefm) qui a lancé une grande campagne de promotion des classes<br />

préparatoires économiques. Une nouvelle action qui rappelle que les classes et les<br />

écoles sont de plus en plus proches avec, par exemple, chaque année l’organisation<br />

des journées « Continuum » au sein d’une école, Excelia en 2023, par l’APHEC et<br />

HEADway Advisory.<br />

Une proximité qu’on retrouve également dans les écoles. TBS Education<br />

a ainsi organisé en 2023 plusieurs actions auprès des élèves de classes préparatoires,<br />

organisant notamment à leur intention un séminaire sur son campus de<br />

Barcelone. Pour cette action et beaucoup d’autres, la directrice générale de TBS<br />

Education, Stéphanie Lavigne, a été désignée comme la « directrice de l’année » par<br />

l’APHEC et HEADway Advisory. Il<br />

lui a été remis par Alain Joyeux,<br />

président de l’Aphec (en visio),<br />

Sébastien Vivier-Lirimont, fondateur<br />

et président d’HEADway<br />

Advisory, et Olivier Rollot, directeur<br />

exécutif information et data<br />

d’HEADway Advisory. Bravo pour<br />

son action !<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

Rédactrice en chef adjointe :<br />

Anne Dhoquois<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS DU MOIS<br />

4 • Que disent les classements des écoles<br />

de management ?<br />

5 • emlyon présente son plan stratégique <strong>2024</strong>-<br />

2028<br />

7 • TBS Education relance la construction de<br />

son nouveau campus toulousain<br />

9 • Rennes SB entend plus que jamais sortir du<br />

cadre<br />

10 • HEC Paris va rénover son campus<br />

14 • La Cdefm fait le point après 3 ans<br />

d’existence<br />

15 • Un nouveau PGE pour Grenoble EM<br />

16 • Enseignement supérieur :<br />

des effectifs en baisse en 2022-2023<br />

PUBLI-INFORMATION<br />

11 • Audencia : une école résolument<br />

internationale<br />

ENTRETIEN<br />

18 • Babak Mehmanpazir, Directeur général de<br />

l’EM Strasbourg<br />

DOSSIER<br />

21 • Heureux comme un élève de prépa !<br />

DÉBAT<br />

26 • Parcoursup : 5 ans, toujours autant de<br />

questions<br />

« L’<strong>Essentiel</strong> du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Rédactrice en chef adjointe : Anne Dhoquois<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse<br />

Photo de couverture : UPS


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Que disent les classements<br />

des écoles de management ?<br />

Cette année, les trois premiers classements des écoles de management sont sortis<br />

coup sur coup. Si Challenges, l’Etudiant et le Figaro Etudiant ne se distinguent<br />

pas énormément, ils n’en sont pas moins marqués par un certain nombre d’évolutions.<br />

Les comparer est d’autant plus difficile que, cette année, deux de ces classements<br />

ont choisi de différencier écoles post-prépas et postbac.<br />

Emlyon remonte sur le podium pour Challenges.<br />

Dans le classement des écoles post-prépas de Challenges,<br />

emlyon recouvre sa 4 ème place au détriment de<br />

l’Edhec qui redescend à la 5 ème . BSB perd également<br />

trois places, désormais à la 19 ème , mais il n’y avait que<br />

17 écoles classées en 2022 dans un classement qui<br />

n’en était pas tout à fait un. La très bonne nouvelle est<br />

à mettre du côté de l’ICN qui gagne trois places et se<br />

positionne à la 12 ème .<br />

Du côté de l’Étudiant, peu de changements dans<br />

le top 10 : ESCP grimpe d’une place et se retrouve<br />

ex-aequo avec l’Essec à la 2 ème et Audencia remonte<br />

d’une place à la 8 ème ex-aequo avec Neoma. Tout près<br />

de ce top, Excelia BS accède à une excellente 11 ème place<br />

et en gagne ainsi deux pendant que Montpellier BS fait<br />

exactement le contraire en passant à la 11 ème . Côté plus<br />

fortes remontées, l’ISC Paris gagne six places pour<br />

se place à la 16 ème . Pour l’ISC, c’est une spectaculaire<br />

remontée à une encablure du top 15 alors qu’elle avait<br />

plongé jusqu’à la 25 ème dans le classement 2021.<br />

Du côté du classement post prépas du Figaro<br />

Étudiant, Rennes SB et ESC Clermont font les plus<br />

gros gains : elles gagnent respectivement quatre et<br />

cinq places (13 ème et 20 ème ) quand l’EM Strasbourg en<br />

perd trois et Grenoble EM deux.<br />

Le « classement des classements ». On l’a vu, la<br />

très bonne nouvelle du côté de Challenges est à mettre<br />

au crédit de l’ICN qui gagne trois places à la 12 ème et<br />

confirme ainsi sa progression pour l’Étudiant (1 place de<br />

gagnée) et Le Figaro (2 places). La voici donc à la 13 ème<br />

place, toutes écoles confondues. Mais c’est l’ISC qui<br />

progresse le plus en passant en moyenne en un an de la<br />

23 ème à la 17 ème place (là aussi toutes écoles confondues)<br />

au bénéfice de sa progression de six places dans le<br />

classement de l’Étudiant.<br />

Si ces deux premiers classements convergent globalement,<br />

ils diffèrent largement sur la place de Grenoble<br />

EM pour les écoles post-prépas : toujours dans le top 10<br />

pour Le Figaro Étudiant et Challenges quand l’Étudiant<br />

la relègue à la 14 ème . Mais c’est BSB qui enregistre le<br />

plus gros écart : 16 ème pour Le Figaro Étudiant quand<br />

elle est 19 ème pour Challenges et seulement 23 ème pour<br />

l’Étudiant (écart réduit à cinq places dans un classement<br />

spécifique des écoles post prépas).<br />

NOMINATIONS<br />

Delphine Manceau, la<br />

directrice générale de<br />

NEOMA Business School,<br />

redevient présidente de<br />

la banque d’épreuves<br />

ECRICOME pour un mandat<br />

de deux ans. Elle succède<br />

à Alexandre de Navailles,<br />

Directeur général de KEDGE<br />

Business School. Elle avait<br />

déjà occupé la présidence<br />

entre 2018 et 2021.<br />

Valérie Aillaud est nommée<br />

directrice des admissions<br />

et concours (DAC) de la<br />

chambre de commerce<br />

et d’industrie Paris Îlede-France.<br />

Elle succède<br />

à Christian Chenel qui<br />

occupait le poste depuis<br />

2017. Valérie Aillaud est<br />

entrée à la CCI Paris Îlede-France<br />

en 2000 et y était<br />

responsable développement<br />

et ingénierie depuis 2019.<br />

Elle est titulaire d’un master<br />

en science politique de<br />

Paris 2 Panthéon-Assas.<br />

4


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

emlyon présente son plan<br />

stratégique <strong>2024</strong>-2028<br />

Après des années de flottement organisationnels et de gouvernance,<br />

emlyon semble avoir retrouvé la voie de la sérénité sous la direction<br />

d’Isabelle Huault et la tutelle du groupe Galileo Global Education.<br />

Un nouveau plan stratégique vient d’être présenté.<br />

Un an après son arrivée à la direction de l’école,<br />

Isabelle Huault avait remis en 2021 à plat le plan<br />

stratégique de l’école tel que fixé par l’ancienne<br />

direction avec… un certain optimisme. Trois<br />

ans plus tard son plan stratégique « Résonances »<br />

<strong>2024</strong>-2028 doit faire entrer l’école dans une « nouvelle<br />

dynamique avec une gouvernance stabilisée et alors<br />

que nous avons atteint l’objectif de figurer parmi les dix<br />

meilleures business schools européennes » explique la<br />

présidente du directoire et directrice générale d’emlyon<br />

business school, qui entend faire de ses étudiants des<br />

« entrepreneurs du changement » dans l’esprit « early<br />

maker » de l’école.<br />

Excellence académique. C’est bien évidemment sur<br />

l’excellence académique que repose d’abord la nouvelle<br />

stratégie. « Nous ne faisons pas de la recherche pour<br />

la recherche mais pour que nos étudiants puissent appréhender<br />

les grandes évolutions du monde avec des<br />

connaissances actualisées », établit la présidente. D’ici<br />

2028 ce sont 50 nouveaux enseignants-chercheurs qui<br />

vont être recrutés en plus du corps professoral existant.<br />

Au sein d’un écosystème très riche dans la santé, emlyon<br />

ainsi va lancer un Healthcare Innovation, Technology &<br />

Society Institute, signer des chaires de recherche et<br />

amender ses cursus. « Nous voulons également former<br />

des étudiants qui s’inséreront dans les entreprises pharmaceutiques<br />

en créant un parcours spécifique », explique<br />

Isabelle Huault.<br />

Esprit d’entreprendre. On l’a un peu oublié ces dernières<br />

années mais l’esprit d’entreprendre, la culture de l’action,<br />

a toujours été au cœur du projet de emlyon. C’est dans<br />

cet esprit qu’un maker’s lab d’une taille deux fois plus<br />

grande que l’existant va être créé au sein du nouveau<br />

campus lyonnais. Un Sustainable Entrepreneurship<br />

Institute va être créé au sein de l’incubateur ainsi qu’un<br />

« fonds à impact ».<br />

200 millions d’euros de<br />

chiffre d’affaires en 2028<br />

La stratégie <strong>2024</strong>-2028 est<br />

construite autour des cinq<br />

qualités de ces « makers »<br />

avec notamment comme<br />

objectifs de recevoir 11 200<br />

étudiants (8 900 aujourd’hui)<br />

avec des progressions<br />

en MSc, dans les quatre<br />

bachelors (en 4 ans sauf celui<br />

qui ouvre à la rentrée <strong>2024</strong><br />

avec le Cours Florent qui dure<br />

3 ans), en executive education<br />

et la stabilité en PGE. Cela<br />

devrait permettre à l’école de<br />

réaliser 200 millions d’euros<br />

de chiffre d’affaires en 2028<br />

pour 138 M€ aujourd’hui<br />

(l’objectif du plan stratégique<br />

défini en 2019 était de<br />

parvenir à 170 M€ dès 2023).<br />

L’augmentation des frais de<br />

scolarité suivra l’inflation.<br />

Le nouveau campus lyonnais de emlyon ouvrira à la rentrée prochaine<br />

© emlyon BS<br />

5


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Un des Learning Hub de emlyon<br />

© emlyon BS<br />

Engagement. « En tant que société à mission, nous<br />

sommes une école engagée pour des étudiants qui<br />

s’engagent », confie Isabelle Huault, qui a fait revisiter<br />

tous les enseignements à l’aune des 17 objectifs de<br />

développement durable de l’Onu sous la direction d’un<br />

doyen associé à la pédagogie de l’anthropocène. C’est<br />

dans cet esprit que va être créée une Académie de la<br />

transition pour « renforcer l’impact de tous les projets<br />

pédagogiques expérientiels engageant les étudiants ».<br />

En particulier les questions de néo-industrialisation<br />

décarbonée.<br />

L’ouverture social est également au programme stratégique<br />

avec la création d’un centre « Solidarité et<br />

inclusion » pour « agir de l’orientation à l’intégration ».<br />

« Nous allons ainsi développer un programme de bourses<br />

pour le Global BBA qui ira jusqu’à la gratuité »,spécifie<br />

Isabelle Huault. L’objectif est d’atteindre les 30 % de<br />

boursiers Crous dès 2025.<br />

Hybridation des savoirs. emlyon entend aujourd’hui<br />

systématiser l’hybridation des savoirs en s’appuyant<br />

notamment sur le Collège des hautes études Lyon<br />

sciences, le CHELS, qui réunit huit Grandes écoles<br />

lyonnaises de tous les domaines. Dans le cadre de<br />

Galileo Global Education ce sont des doubles diplômes<br />

qui ont ou vont être créés avec le Cours Florent, Strate,<br />

Penninghen ou encore l’Istituto Marangoni.<br />

Résonance. « Nous souhaitons que emlyon soit en<br />

résonance avec le monde dans un esprit collaboratif<br />

», définit Isabelle Huault qui va pouvoir s’appuyer sur<br />

son nouveau campus au centre de Lyon qui ouvre en<br />

<strong>2024</strong>. L’attractivité internationale de l’école va quant à elle<br />

passer par des développements en Afrique – notamment<br />

en executive education au Sénégal et en Côte d’Ivoire -<br />

alors que les coopérations historiques en Chine et Inde<br />

seront « amplifiées » avec de nouveaux partenariats.<br />

Une tout nouvelle Leadership Academy for New Futures<br />

« créera des connexions avec les cadres dirigeants ».<br />

6


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

TBS Education relance la<br />

construction de son nouveau<br />

campus toulousain<br />

Après bien des tergiversations le premier projet de nouveau campus toulousain<br />

de TBS Education a finalement dû être abandonné au regard de son coût excessif.<br />

Aujourd’hui un nouveau projet, plus raisonnable, voit le jour.<br />

TBS Education relance son projet immobilier pour<br />

son implantation de Toulouse pour un coût total<br />

qui approchera les 100 millions d’euros. Des<br />

consultations publiques seront lancées dès le<br />

premier semestre <strong>2024</strong> avec un objectif d’une livraison<br />

complète de l’ensemble des travaux pour la rentrée<br />

2028. « Nous allons construire une école au cœur de<br />

la cité qui ambitionne d’être un modèle du genre sur<br />

L’actuel campus Lascrosses, dans le<br />

centre de Toulouse, va être rénové<br />

© TBS Education<br />

l’expérience apprenante et le « bien être pédagogique.<br />

Un lieu de vie innovant et expérientiel pour toute notre<br />

communauté : nos professeurs, nos étudiants, nos<br />

anciens, nos partenaires », détaille Stéphanie Lavigne,<br />

la directrice générale de TBS Education :<br />

Au cœur de cette transformation, le campus d’Entiore à<br />

Quint-Fonsegrives, qui accueille aujourd’hui les formations<br />

bachelor, executive education et le Centre de perfectionnement<br />

aux affaires de TBS Education, s’apprête à voir<br />

sa superficie doubler - de 10 500 m 2 à plus de 20000 m 2<br />

- pour atteindre potentiellement les 30 000 m 2 . Le terrain<br />

disponible de 10 hectares autour des bâtiments actuels<br />

d’Entiore sera réaménagé pour accueillir des activités<br />

sportives, des jardins partagés, ainsi que des espaces<br />

extérieurs dédiés à l’événementiel. Ce campus est destiné<br />

à devenir le cœur de l’activité de l’école. Par ailleurs,<br />

la création d’une résidence étudiante et de logements<br />

pour les intervenants est en phase d’évaluation avec les<br />

services de la CCI Toulouse Haute-Garonne.<br />

Dans le centre historique de Toulouse, le bâtiment<br />

Lascrosses conservera sa structure tout en bénéficiant<br />

d’une refonte totale. Ce renouveau intégrera des salles<br />

de conférence dotées des dernières innovations technologiques,<br />

des espaces d’accueil aux entreprises de la<br />

région, ainsi que des zones conçues pour la concentration<br />

individuelle et le travail collaboratif.<br />

En 2023 TBS Education avait dû abandonner un<br />

premier projet au vu des surplus de coûts : le coût total<br />

de la construction de ce nouveau campus de centre-ville<br />

avoisinait après réévaluation à l’été 2023 les 200 millions<br />

d’euros, intérêts compris, alors que le projet initial était<br />

estimé à 120 millions.<br />

La stratégie <strong>2024</strong>-<br />

2028 est Une « capsule<br />

temporelle » pour<br />

célébrer les 120 ans<br />

de TBS Education<br />

TBS Education a marqué son<br />

120 ème anniversaire avec un<br />

projet collectif : sa « capsule<br />

temporelle ». Au cours de cet<br />

événement, les étudiants ont<br />

été conviés à pénétrer dans la<br />

mystérieuse « boîte noire »<br />

de TBS Education. Leur<br />

mission consistait à partager<br />

un message personnel, une<br />

vision, un rêve ou un secret,<br />

enregistrés et scellés dans une<br />

capsule temporelle. Autant<br />

de capsules temporelles<br />

qui seront révélées dans<br />

10, 20 ou 30 ans, selon le<br />

choix de chaque participant,<br />

offrant ainsi une opportunité<br />

de redécouvrir ces<br />

messages dans le futur.<br />

Excelia Business<br />

School crée un<br />

« sénat étudiant »<br />

Le « sénat étudiant » que<br />

crée Excelia BS a une<br />

double vocation : d’une part,<br />

renforcer le dialogue entre<br />

l’école et les représentants<br />

des étudiants, d’autre part,<br />

« partager avec ces derniers,<br />

les grands sujets d’intérêt<br />

général dans une démarche<br />

d’intelligence collective ».<br />

Composé de pas moins<br />

de 341 étudiants - 6 % de<br />

l’effectif de l’école -, il s’est<br />

réuni pour la première fois<br />

en décembre 2023 sous<br />

la présidence de Tamym<br />

Abdessemed, le dean de<br />

l’école, qui explique : « Le<br />

sénat étudiant d’Excelia<br />

Business School est une<br />

véritable innovation par sa<br />

dimension et son ampleur.<br />

Il l’est ainsi par son format<br />

inédit de 341 étudiants qui<br />

nous permet de fonctionner<br />

en intelligence collective<br />

pour produire des idées<br />

utiles à la collectivité. »<br />

La représentation étudiante<br />

est répartie en trois collèges<br />

distincts : ambassadeurs,<br />

délégués, responsables<br />

associatifs. Le sénat se<br />

réunira trois fois par an.<br />

Les thématiques débattues<br />

pendant ces rencontres sont<br />

identifiées, pour moitié à<br />

partir des propositions des<br />

étudiants, pour l’autre moitié<br />

par la direction de l’école.<br />

La prochaine rencontre se<br />

tiendra le 13 février prochain.<br />

7


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Rennes SB entend plus que jamais<br />

sortir du cadre<br />

Parce que sa base line « Unframed thinking » ne<br />

doit pas être qu’une intention le nouveau directeur<br />

général et doyen de Rennes SB, Adilson Borges,<br />

a dévoilé un ambitieux plan stratégique <strong>2024</strong>-<br />

2028. En 5 ans, Rennes SB vise ainsi à devenir une<br />

« école parmi les plus internationales, innovantes et<br />

impactantes, en capacité de former des « Unframed Leaders»<br />

: les leaders d’un monde en disruption, au service<br />

de l’impact positif ».<br />

Ces Unframed Leaders devront déployer 3 compétences<br />

majeures, 3 C :<br />

• Créer : des leaders créatifs, curieux, qui osent challenger<br />

le statu quo. Qui embrassent les enjeux de diversité<br />

et d’inclusion avec humilité pour nourrir encore leur<br />

ouverture d’esprit et leur capacité à innover.<br />

• Connecter : des leaders qui jouent collectif par l’altérité,<br />

l’intelligence culturelle, mais aussi par l’agilité<br />

en matière de communication, dans un monde où<br />

la technologie et l’IA générative prennent une place<br />

centrale. Des leaders qui ont conscience de la valeur<br />

du regard de l’autre dans un monde où les disruptions<br />

viennent de tous bords.<br />

• Changer : pour transformer l’essai, ces leaders devront<br />

savoir faciliter le changement. Psychologie, sociologie,<br />

management, et plus particulièrement développement<br />

organisationnel : ces disciplines font partie de la boîte<br />

à outils de l’accompagnement du changement.<br />

Toujours dans cet esprit se « sortir du cadre », Rennes<br />

SB va maintenant travailler sur trois grands axes stratégiques<br />

:<br />

• Unframed Experience : Inventer une expérience<br />

d’apprentissage de plus en plus personnalisée en<br />

capitalisant sur un usage fort de la technologie et<br />

des expériences terrain au service de l’impact positif.<br />

• Unframed Education : Proposer un portefeuille de<br />

programmes innovants, nourris par notre recherche<br />

interdisciplinaire, qui hybride connaissance académique<br />

et compétences en réponse aux attentes du marché<br />

de l’emploi.<br />

• Unframed Community : Démultiplier l’impact de Rennes<br />

School of Business en créant un écosystème d’innovation<br />

où les communautés agissent les unes au service<br />

des autres.<br />

Adilson Borges vient de prendre la direction de Rennes SB<br />

© A. B<br />

EN BREF<br />

• Pour ses 40 ans, GEM<br />

lance 10 nouveaux MSc<br />

en septembre <strong>2024</strong> sur<br />

ses campus grenoblois<br />

et parisiens sur des<br />

questions comme<br />

l’intelligence artificielle,<br />

les politiques énergétiques,<br />

et le management des<br />

transitions. Ils complètent<br />

un portfolio de 17 MSc<br />

enseignés en anglais et<br />

ouverts aux étudiants du<br />

Programme Grande École<br />

(PGE) en 2 ème année.<br />

• TBS Education offre la<br />

possibilité aux étudiants de<br />

L3 de son PGE d’intégrer<br />

son campus de Barcelone<br />

dès le second semestre. à<br />

la rentrée <strong>2024</strong>. Les cours<br />

seront les mêmes que sur<br />

le campus de Toulouse,<br />

avec la spécificité d’être<br />

enseignés en anglais et/ou<br />

en espagnol. Pour la suite de<br />

leurs parcours, les étudiants<br />

auront la possibilité de<br />

rester à Barcelone pour leur<br />

premier semestre de M1, d’y<br />

revenir pour leur deuxième<br />

semestre de M1 ou encore<br />

de choisir en M2 de suivre<br />

un des MSc proposés sur le<br />

campus de Barcelone. Ils<br />

pourront également faire<br />

le choix de poursuivre leur<br />

cursus à Toulouse, en temps<br />

complet ou en alternance.<br />

L’EM Normandie lance la 1 ère IA personnalisée<br />

en gestion des compétences<br />

WARD, c’est à l’EM Normandie le nom<br />

de l’application dédiée à l’expérience étudiante<br />

tout au long de leur vie académique,<br />

internationale, professionnelle et<br />

associative. En développement depuis un<br />

an, la V2, basée sur l’intelligence artificielle,<br />

permet désormais aux étudiants<br />

de s’auto-évaluer et d’optimiser leur insertion<br />

professionnelle en fonction de<br />

leurs compétences, aspirations et préférences.<br />

Grâce à un algorithme de datamining<br />

scientifiquement validé par des<br />

enseignants-chercheurs et des professionnels,<br />

des millions d’offres d’emplois, de<br />

stages et d’alternance sont analysées tous<br />

les mois ainsi que les compétences attendues<br />

par les employeurs. L’IA les sélectionne<br />

et les suggère aux étudiants quand<br />

celles-ci correspondent à leur profil, leurs<br />

aspirations et leurs préférences, en accord<br />

avec leur projet professionnel.<br />

Du côté de l’étudiant, l’outil lui permet de<br />

mieux se connaître et de mieux appréhender<br />

son environnement pour construire<br />

une trajectoire qui lui correspond. L’interface<br />

« Connaissance de soi » affiche<br />

ainsi une cartographie des softs et social<br />

skills et des aspirations de l’étudiant, alimentée<br />

par de nombreuses données provenant<br />

de tests de personnalités et de sa<br />

scolarité. Un coach personnalisé, prénommé<br />

Jules (en référence à Jules Siegfried,<br />

fondateur de l’EM Normandie),<br />

peut également intervenir pour suggérer<br />

ou recommander des axes d’amélioration<br />

des softs skills de l’étudiant.<br />

9


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

HEC Paris va rénover son campus<br />

HEC Paris a lancé un projet de transformation de<br />

son campus de Jouy-en-Josas. Son ambition :<br />

« repenser entièrement le site inauguré en 1964<br />

afin d’offrir à ses étudiants un campus de référence<br />

en Europe, véritable lieu de vie et d’apprentissage<br />

ouvert sur les enjeux de demain, à la hauteur des normes<br />

d’excellence de l’école ».<br />

Le projet entre aujourd’hui dans une 2 ème phase de la<br />

consultation qui court pendant 13 mois de consultation<br />

à l’issue desquels sera désigné, parmi les 4 équipes en<br />

compétition sélectionnées (GSE, Vinci Immobilier, Sogelym<br />

+ Linkcity, Altarea Entreprise), le lauréat du projet qui<br />

signera avec HEC un contrat de promotion immobilière.<br />

Au-delà de la consolidation d’un campus d’excellence, il<br />

s’agit de créer un « véritable cœur de campus » connecté<br />

à son écosystème et servant de « hub » en matière de<br />

recherche et de pédagogie innovante. Le campus sera en<br />

effet « exemplaire sur le volet développement durable et<br />

responsabilité sociétale ». Les travaux devraient débuter<br />

en 2026, avec un objectif de livraison des premiers<br />

bâtiments pour la rentrée de l’année scolaire 2028/2029.<br />

Les chiffres clefs :<br />

• Campus actuel de 128 hectares : Total bâtiments : plus<br />

de 50 000 m² SDP (hors logements) / 100 000 m² SDP<br />

(dont logements). Total enseignement / recherche /<br />

innovation : près de 17 000 m² SDP (surface de plancher)<br />

• Projet : Neuf : plus de 10 000 m² SDP dédiés à l’enseignement,<br />

la recherche et la vie de campus. Rénovation :<br />

19 500 m² SDP sur le Haut Campus (bureaux et espaces<br />

d’enseignement) + 9 000 m² SDP sur le Bas Campus<br />

(bureaux, espaces d’enseignement et hébergement)<br />

Une « Sustainability<br />

Week » à l’Edhec<br />

Du 22 au 26 janvier <strong>2024</strong>,<br />

l’Edhec organisait, en<br />

collaboration avec ses<br />

associations étudiantes,<br />

la première édition de sa<br />

« Sustainability Week »<br />

sous la forme d’une série<br />

de conférences et d’ateliers<br />

participatifs qui auront<br />

pour vocation « d’éclairer et<br />

de mieux appréhender les<br />

problématiques clés liées<br />

aux enjeux sociétaux ».<br />

Les participants seront<br />

également sensibilisés à la<br />

lutte contre les violences<br />

sexuelles et sexistes à<br />

travers la découverte d’un<br />

dispositif pédagogique<br />

inédit « jeu de cartes VSS :<br />

agir et en finir ! » crée par<br />

Hager Jemel, directrice de<br />

la chaire Edhec Leadership<br />

for Diversity & Inclusion.<br />

L’ESC Clermont<br />

ouvre un campus<br />

à Pékin<br />

L’ESC Clermont Business School renforce<br />

sa présence à Pékin avec l’ouverture<br />

d’un campus dans la capitale chinoise le<br />

8 janvier <strong>2024</strong> au sein de la Beijing Language<br />

and Culture University (BLCU) et<br />

de la CCI France Chine. Une implantation<br />

qui vient après six années de travail<br />

commun. En mai 2018, l’ESC Clermont<br />

Business School signait un protocole d’entente<br />

avec la BLCU. En 2021 l’ESC Clermont<br />

recevait l’approbation des autorités<br />

françaises et chinoises pour délocaliser<br />

son MSc – Master of Science Business Intelligence<br />

& Analytics (BIA). « Ce nouveau<br />

campus à Pékin donne la chance et<br />

l’opportunité à nos étudiants de vivre une<br />

grande expérience à l’international dans<br />

un campus ESC Clermont BS. Pour nos<br />

diplômés, c’est aussi favoriser leur insertion<br />

professionnelle dans un pays étranger<br />

avec un accompagnement personnalisé.<br />

» explique Richard Soparnot, directeur<br />

général de l’ESC Clermont BS.<br />

L’EDHEC crée un nouveau parcours<br />

européen au sein de son PGE<br />

En partenariat avec ESMT Berlin et Imperial<br />

College Business School l’ED-<br />

HEC lance à la rentrée <strong>2024</strong> un nouveau<br />

parcours européen au sein de son<br />

Programme Grande École. Le Global<br />

Economic Transformation & Technology<br />

(GETT) Europe vient compléter la filière<br />

GETT USA-Asie avec l’ambition de<br />

« former de futurs managers dotés de solides<br />

compétences en data sciences, entrepreneuriat<br />

et management de la technologie<br />

et de l’innovation ». Si le premier<br />

GETT offre actuellement aux étudiants la<br />

possibilité d’étudier sur trois continents,<br />

le GETT Europe se déroulera lui à Paris,<br />

Berlin et Londres : un an à l’Edhec<br />

et EMST Berlin suivi d’une année d’immersion<br />

professionnelle et enfin d’une<br />

année au sein du parcours Innovation,<br />

Entrepreneurship & Management d’Imperial<br />

College BS.<br />

Le GETT Europe permet aux étudiants<br />

d’obtenir les diplômes suivants : Master<br />

in Management de l’EDHEC (Diplôme<br />

EDHEC Grande École), Certificat de<br />

l’ESMT Berlin et MSc Innovation, Entrepreneurship<br />

& Management d’Imperial<br />

College Business School.<br />

10


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Audencia : une école résolument<br />

internationale<br />

Avec ses 215 partenaires internationaux, ses cinq campus hors de nos frontières<br />

et ses nouveaux programmes d’excellence en lien avec de prestigieuses universités,<br />

Audencia se positionne de plus en plus comme une école ouverte sur le monde.<br />

Depuis quarante ans, les business schools françaises ne<br />

cessent de globaliser leurs activités. Plusieurs options<br />

s’offrent à elles : envoyer des étudiants à l’international,<br />

internationaliser leurs programmes afin d’attirer des<br />

étudiants étrangers sur leurs sites, ouvrir des campus<br />

hors de nos frontières. Si certaines écoles privilégient<br />

les deux premières dimensions, Audencia a développé<br />

les trois. Ainsi, outre ses cinq campus en France, l’école<br />

s’est implantée en Chine (à Shanghai, Pékin, Chengdu<br />

et Shenzhen) et au Brésil, à Sao Paolo.<br />

Ce campus a ouvert ses portes en 2022 en collaboration<br />

avec la FECAP (Fundação Escola de Comércio Álvares<br />

Penteado), une école de management de haut niveau<br />

située dans la capitale économique de l’Amérique latine<br />

et partenaire de longue date de Audencia. Une trentaine<br />

d’étudiants français du PGE y ont déjà effectué un<br />

semestre généraliste au cours de l’année 2022-2023<br />

dans le cadre de leur master 1. L’occasion pour eux de<br />

s’immerger dans cette institution aussi bien dans le<br />

cadre des enseignements qu’au sein des associations<br />

et de la vie du campus en général. L’opportunité pour<br />

Audencia de s’épanouir dans l’écosystème innovant de<br />

l’agro-industrie au Brésil. En effet, les étudiants de la<br />

filière « Food & Agribusiness mangement » pourront<br />

y passer deux mois et obtenir un double diplôme, un<br />

master of science d’Audencia et un MBA de la FECAP.<br />

Nicolas Arnaud, directeur des programmes d’Audencia<br />

et président du SIGEM, commente : « Nos campus<br />

sont collaboratifs c’est-à-dire que nous travaillons<br />

nos implantations avec nos partenaires locaux et<br />

nous associons nos marques. Conséquence : nos<br />

étudiants, qui y vont en petites cohortes, ne sont pas<br />

en vase clos. Nous voulons qu’ils vivent l’expérience<br />

la plus immersive et la plus riche possible afin qu’ils<br />

s’imprègnent de la culture locale ». Une expérience<br />

facilitée par le soin porté par Audencia à les accompagner<br />

tout au long de leur parcours, du choix de la<br />

faculté à l’assistance sur place pour les aider à trouver<br />

un logement, à se soigner...<br />

Cette ouverture à l’international est aussi présente en<br />

France à travers l’accueil d’étudiants étrangers sur<br />

les différents campus et le choix de l’anglais pour une<br />

majorité des enseignements en master 1 et 2. « En se<br />

mélangeant, les étudiants français continuent à vivre<br />

l’expérience internationale tout en étant chez eux »,<br />

ajoute le directeur des programmes.<br />

Harvard, Bocconi et les autres...<br />

Depuis la rentrée de septembre 2023, tous les classements<br />

des médias nationaux et du Financial Times<br />

soulignent la nette progression d’Audencia. L’école<br />

a ainsi gagné 20 places au classement Masters in<br />

Management, 9 places à celui des Executive MBA et<br />

4 places pour ses programmes Open. Quant au classement<br />

européen de ce même média, il confirme cette<br />

dynamique de progrès puisque Audencia entre dans le<br />

top 25 européen et gagne 13 places. Sixième meilleure<br />

école française post prépa, Audencia signe la meilleure<br />

progression parmi les 23 écoles françaises classées.<br />

Une ascension qui lui permet de nouer de nouveaux<br />

partenariats... et pas des moindres.<br />

L’école nantaise renforce ainsi sa collaboration avec<br />

Harvard Division of continuing education, mais également<br />

avec Boston university, pour lancer le parcours<br />

11


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

USA Massachusetts, qui sera proposé à une vingtaine<br />

d’étudiants en master 1. Ces derniers seront sélectionnés<br />

pour leur motivation, leur excellence académique<br />

et leur bon niveau d’anglais (un score minimum de 100<br />

au TOEFL est requis) ; ils partiront à partir de janvier<br />

2025 passer un semestre dans chacune de ces deux<br />

institutions prestigieuses... sans frais de scolarité<br />

supplémentaires. À Harvard, la vingtaine d’élus pourra<br />

suivre des cours en dehors du champ du management<br />

(Sciences politiques et sociales, Humanité et Culture).<br />

À Boston, l’enseignement sera axé sur le management.<br />

« Nous sommes la seule école française à travailler avec<br />

Harvard, se réjouit Nicolas Arnaud. Un bon indicateur<br />

pour évaluer notre attractivité et notre rayonnement<br />

international. Nous pouvons ainsi enrichir notre offre<br />

et nos propositions de valeurs pour nos étudiants ».<br />

Logique similaire pour le Global mobility track dont une<br />

version améliorée vient d’être lancée. Destiné à une<br />

vingtaine d’étudiants en master 2 du PGE (sélectionnés<br />

sur les mêmes critères que pour le parcours USA<br />

Massachusetts), le programme leur permet d’effectuer<br />

une partie de leur cursus sur trois continents. L’été<br />

précédant leur dernière année, ils auront le choix<br />

entre Harvard Division of continuing education et<br />

London School of Economics. Le semestre suivant, ils<br />

pourront poursuivre à Harvard (dans ce cas de figure,<br />

les étudiants obtiendront un certificat de l’université<br />

et rejoindront la communauté de ses alumni) ou opter<br />

pour Bayes Business school, à Londres. Enfin, leur<br />

dernier semestre d’étude pourra avoir lieu à Copenhagen<br />

business school au Danemark, Bocconi university en<br />

Italie ou l’université polytechnique de Hong Kong. Là<br />

encore, aucun frais de scolarité supplémentaire ne<br />

leur sera demandé.<br />

De l’hybridation<br />

Accroître la proposition de valeurs en termes de mobilité<br />

internationale est au cœur de la mission de Audencia.<br />

C’est pourquoi, outre les programmes suscités, l’école<br />

offre à de nombreux étudiants l’opportunité de séjourner<br />

à l’étranger et d’y développer de multiples compétences,<br />

hors du management. Ainsi, grâce à cette hybridation<br />

des programmes, ils pourront étudier l’industrie du<br />

cinéma au New-York Film Industry, l’écologie et la<br />

psychologie à Columbia, l’art et le business de l’art à<br />

Sotheby’s Institute of art, à Londres, l’éco-conception<br />

de produits et la communication visuelle pour la mode<br />

Ville de Sao Paulo<br />

12


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

à l’Istituto Lorenzo de Medici, à Florence, etc. Objectif :<br />

obtenir des certificats doubles compétences. « L’hybridation<br />

des compétences correspond à la fois à l’envie<br />

des étudiants d’élargir leurs horizons et aux besoins<br />

du marché. Ce qui change dans notre approche, c’est<br />

qu’auparavant, nous la travaillions uniquement en<br />

France en proposant à nos étudiants de suivre des<br />

cours sur différentes thématiques (ingénierie, droit,<br />

sciences politiques, arts, sociologie, anthropologie...).<br />

Aujourd’hui, nous le faisons aussi à l’international »,<br />

précise Nicolas Arnaud.<br />

Des expériences internationales autant bénéfiques<br />

sur le plan personnel que professionnel. Expérimenter<br />

l’interculturalité et l’altérité, s’immerger dans des<br />

cultures autres que la sienne permet tout autant de<br />

gagner en maturité qu’en capacités managériales. Le<br />

directeur des programmes de Audencia l’assure : « La<br />

confrontation à la différence, l’invitation à construire<br />

des liens avec des personnes n’ayant pas les mêmes<br />

références culturelles, cela contribue à faire des futurs<br />

dirigeants que nous formons des citoyens du monde. Ils<br />

seront ainsi plus éclairés dans leurs décisions et plus à<br />

même de faire des choix stratégiques, à manager des<br />

équipes, à appréhender la complexité ».<br />

Audencia, une école pas comme<br />

les autres<br />

En <strong>2024</strong>, la pandémie paraît loin. Et pourtant, même<br />

si les flux de mobilité d’étudiants entrants et sortants<br />

sont revenus au niveau d’avant la crise sanitaire, les<br />

écoles restent marquées par le Covid. Ainsi, pour<br />

de nombreux étudiants, le choix de séjourner dans<br />

un pays européen, plus proche de chez eux et de<br />

leurs valeurs, a augmenté, nécessitant de négocier<br />

des places supplémentaires chez les partenaires de<br />

Audencia sur le vieux continent. L’école, par ailleurs,<br />

reçoit davantage d’étudiants européens et d’une façon<br />

générale la diversité des nationalités s’est accrue sur<br />

ses différents campus hexagonaux.<br />

Reste un élément qui ne change pas : la capacité<br />

d’Audencia à se transformer et à innover pour être à<br />

la hauteur des enjeux et des attentes des étudiants<br />

et de la société. Et Nicolas Arnaud de conclure : « Ce<br />

qui distingue notre école des autres, ce sont les différentes<br />

promesses qu’elle fait, celle de l’immersion<br />

la plus poussée, celle de la diversité des expériences<br />

internationales, sur site et en mobilité, en management<br />

et dans d’autres disciplines. C’est aussi la promesse<br />

d’une excellence internationale de l’école qui n’est autre<br />

que l’excellence intrinsèque de Audencia ».<br />

13


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

La Cdefm fait le point<br />

après 3 ans d’existence<br />

Trois ans après sa création la Conférence des<br />

directeurs des écoles françaises de management<br />

(Cdefm) représente 36 écoles qui comptent<br />

170 000 étudiants - dont 50 000 internationaux<br />

et 30 000 apprentis -, et plus de 4 000 professeurs<br />

permanents. En trois ans l’association s’est structurée.<br />

« Nous avons plus de 300 personnes qui travaillent dans<br />

nos comités d’experts et remontent des idées vers notre<br />

conseil d’administration », note Alice Guilhon, présidente<br />

de la Cdefm et directrice générale de Skema., qui rappelle<br />

que « les écoles sont constamment en recherche de<br />

qualité et toujours au rendez-vous des exigences qui<br />

nous sont plus ou moins imposées : les écoles françaises<br />

surperforment en thème d’excellence académique en<br />

France mais aussi à l’international ! »<br />

Mieux gérer les processus d’évaluations. Cette<br />

excellence repose sur des évaluations dont le poids<br />

devient parfois difficile à supporter pour les équipes.<br />

« Nous passons une évaluation pratiquement chaque<br />

mois avec la Cefdg (Commission dݎvaluation des formations<br />

et diplômes de gestion), le Hcéres (Haut Conseil<br />

de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement<br />

supérieur) sans parler des accréditeurs internationaux<br />

ou des labels. C’est très lourd et nous travaillons avec<br />

les organismes pour grouper leurs évaluations », établit<br />

la présidente. En revanche les écoles « préfèrent ne<br />

pas intégrer la plateforme Monmaster tant qu’elles n’y<br />

sont pas contraintes ». Quant à l’entrée des IAE (institut<br />

d’administration des entreprises) à la Conférence des<br />

Grandes écoles (CGE), Alice Guilhon insiste pour que<br />

« le label Grande école ne soit pas accordé à tous ».<br />

La qualité de l’enseignement privé occupe particulièrement<br />

les esprits en ce début <strong>2024</strong> et la création<br />

envisagée d’un nouveau label par le MESR (on attend ses<br />

préconisations pour mars prochain). « Nous sommes sans<br />

doute un des seuls pays où on peut ouvrir un établissement<br />

d’enseignement supérieur sans aucune exigence. Il<br />

ne s’agit pas de nous opposer à tout le privé lucratif, où<br />

beaucoup font du bon travail, mais à s’interroger sur la<br />

qualité d’officines qui n’ont aucune contrainte qualitative<br />

et disparaissent après avoir gagné de l’argent ». Pour<br />

la Cdefm « le MESR doit avoir un droit de regard sur la<br />

qualité des cursus avec l’obligation pour toutes les écoles<br />

d’obtenir un visa ». « Il ne faudrait pas pouvoir délivrer<br />

de formation en apprentissage sans ce label », insiste<br />

Vincenzo Esposito Vinzi. Mais le futur label ne « doit pas<br />

s’imposer aux écoles de la Cdefm qui sont déjà largement<br />

évaluées et doivent l’avoir d’office ». Dans ce contexte<br />

la création du site Parcours Privé interroge la Cdefm.<br />

Soutenir les classes préparatoires. Si les inscriptions<br />

en classes préparatoires ECG semblent en progression<br />

cette année – on parle de 5 % - une « réflexion<br />

à plus long terme doit être faite sur le modèle français »<br />

demande encore Alice Guilhon dont l’association a lancé<br />

une large campagne de promotions des classes préparatoires<br />

en 2023 : « Il faut communiquer plus largement<br />

sur la notion de continuum CPGE/GE plutôt que de parler<br />

toujours de deux années puis d’un concours ». Tout<br />

un travail de réflexion est fait avec l’Association des<br />

professeurs de classes préparatoires économiques<br />

et commerciales (APHEC) sur l’évolution des concours<br />

et pourraient aboutir à l’été <strong>2024</strong> pour une application<br />

aux concours 2026.<br />

Bientôt des élections<br />

Des élections auront lieu<br />

au mois de mars <strong>2024</strong><br />

pour élire les nouvelles<br />

instances de la Cdefm.<br />

Apprentissage et compétences. Alors que l’apprentissage<br />

représente une part de plus en plus importante<br />

du financement des écoles, les errements de<br />

la plateforme de collecte de la taxe Soltea ont occupé<br />

les esprits une grande partie de l’année. « Nous avons<br />

dialogué avec Soltea et le MESR, qui nous a beaucoup<br />

soutenus, et nous avons aujourd’hui la garantie que le<br />

montant de la taxe versée en 2022 aux écoles est bien<br />

reconduit en 2023. »<br />

La présidente de la Cdefm, Alice Guilhon,<br />

et son vice-président, Vincenzo Esposito<br />

Vinzi, font le bilan de leur action<br />

La question des blocs de compétences pourrait également<br />

devenir sensible si des correspondances tous<br />

azimuts étaient promues par le ministère du Travail au<br />

point qu’un étudiant puisse revendiquer des diplômes<br />

sans avoir passé du temps dans une école.<br />

14


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

© Grenoble EM<br />

Un nouveau PGE pour Grenoble EM<br />

Égalité des chances : le MESR fixe<br />

les indicateurs des prépas<br />

Le ministère de l’Enseignement supérieur<br />

et de la Recherche (MESR) a publié<br />

le 31 décembre trois décrets précisant<br />

les indicateurs retenus pour mesurer<br />

l’égalité des chances entre les femmes<br />

et les hommes dans l’enseignement supérieur<br />

et la recherche. Voici les indicateurs<br />

prévus pour les établissements<br />

d’enseignement supérieur sachant qu’il<br />

en existe d’autres assez proches pour les<br />

établissements publics de recherche et les<br />

classes préparatoires.<br />

Les indicateurs mentionnés à l’article L.<br />

401-2-2 du code de l’éducation, permettant<br />

de mesurer la répartition par sexe<br />

des élèves dans les classes préparatoires<br />

aux grandes écoles, sont les suivants :<br />

1° Part des femmes inscrites en classes<br />

À<br />

la rentrée <strong>2024</strong>, les étudiants de programme<br />

Grande école de Grenoble Ecole de Management<br />

découvriront un nouveau cursus avec une<br />

thématique « Management, technologies et<br />

innovations durables » qui marquant un « retour assumé<br />

à son ADN d’origine. Parmi les autres points marquants<br />

à retenir du PGE GEM, version <strong>2024</strong> citons la multiplication<br />

des possibilités de départ à l’international (avec la<br />

création d’un M1 en 2 ans et la signature de plus de 20<br />

nouveaux partenaires internationaux pour des échanges<br />

ou doubles diplômes) et la création de 10 nouveaux cursus<br />

de spécialisations de Master / M2 (hors international)<br />

ou encore d’un Career Track sur les 3 années. « Pour<br />

revisiter ce programme historique, notre réflexion s’est<br />

articulée autour de 3 axes : renforcer sa différenciation,<br />

simplifier les parcours et leur accès et enfin, apporter<br />

une réponse opérationnelle et ambitieuse aux besoins<br />

actuels et futurs des entreprises, des alumni, des<br />

étudiants et plus largement de la société, exprimés en<br />

amont de la refonte du programme », explique Philippe<br />

Monin, le directeur académique de GEM.<br />

Le positionnement « Management, technologies & innovations<br />

durables » sera notamment porté par l’accentuation<br />

de la place accordée aux datas et à l’acculturation<br />

technologique, grâce à des cours signature (le Défi de la<br />

Rentrée en L3, Innovation en M1, Transition écologique<br />

des entreprises en M1, International Business & Geopolitics,<br />

Organisations et Société etc.) et par la création de<br />

quatre nouvelles spécialisations de M2 : Managing with<br />

Data & Artificial Intelligence, Energy Business & Climate<br />

Change, Management for Sustainability Transitions,<br />

Design & Innovation.<br />

Le Collège des hautes<br />

études Lyon sciences<br />

fête ses 10 ans<br />

préparatoires aux grandes écoles par<br />

année de formation, selon la filière ;<br />

2° Part des femmes inscrites en<br />

classes préparatoires aux grandes<br />

écoles bénéficiant d’une bourse sur<br />

critères sociaux, selon la filière ;<br />

3° Part des femmes inscrites en classes<br />

dites « étoilées » au sein des classes<br />

préparatoires aux grandes écoles<br />

qui en proposent, selon la filière ;<br />

4° Taux de passage des femmes et<br />

taux de passage des hommes de la<br />

1 re à la 2 e année de classes préparatoires<br />

aux grandes écoles, par rapport<br />

aux inscrits, selon la filière ;<br />

5° Taux de passage des femmes et taux<br />

de passage des hommes en classes dites<br />

« étoilées » au sein des classes préparatoires<br />

aux grandes, écoles par rapport<br />

aux inscrits, selon la filière ;<br />

6° Taux de réussite des femmes et taux<br />

de réussite des hommes aux concours des<br />

grandes écoles, selon la filière et l’école ;<br />

7° Taux de réussite des femmes et taux<br />

de réussite des hommes aux concours<br />

des grandes écoles parmi ceux ayant bénéficié<br />

d’une bourse sur critères sociaux<br />

pendant leur formation, selon la filière ;<br />

8° Part des femmes admises aux concours<br />

des grandes écoles parmi celles ayant bénéficié<br />

d’un dispositif d’accompagnement<br />

au titre des « Cordées de la réussite »<br />

pendant leur formation, selon la filière ;<br />

9° Part des femmes parmi les élèves internes<br />

inscrits au sein des classes préparatoires<br />

aux grandes écoles qui proposent<br />

un internat.<br />

Créé en 2014 par six écoles<br />

membres de l’Université<br />

de Lyon, École Centrale<br />

de Lyon, École normale<br />

supérieure de Lyon, Mines<br />

Saint-Étienne, Sciences<br />

Po Lyon, VetAgro Sup et<br />

le Conservatoire National<br />

Supérieur Musique et<br />

Danse de Lyon, et rejoint<br />

en 2023 par l’emlyon<br />

Business School et<br />

l’Université Jean Moulin<br />

Lyon 3, le Collège des<br />

Hautes Études Lyon Sciences<br />

(CHELS) fête ses dix ans.<br />

Adossé aux<br />

savoirs complémentaires et<br />

à l’expérience de<br />

ses membres, le CHELS<br />

entend « décloisonner<br />

les connaissances et<br />

disciplines pour former<br />

des professionnels et des<br />

citoyens éclairés et donner<br />

aux futurs décideurs<br />

des outils de réponse<br />

globale et systémique à la<br />

complexité des mutations du<br />

monde ». Sur ces 10 années,<br />

ce sont 500 enseignants qui se<br />

sont mobilisés pour permettre<br />

à plus de 1 000 élèves de<br />

découvrir une ou plusieurs<br />

disciplines dans un autre<br />

établissement du Collège afin<br />

d’enrichir leur parcours.<br />

15


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Enseignement supérieur :<br />

des effectifs en baisse en 2022-2023<br />

Selon la note flash du SIES Les effectifs étudiants<br />

dans le supérieur en 2022‐2023, 2,93 millions<br />

d’inscriptions ont été enregistrées dans l’enseignement<br />

supérieur français en 2022-2023.<br />

En augmentation depuis la rentrée 2008 et après une<br />

croissance particulièrement élevée à la rentrée 2020<br />

liée à un taux de réussite exceptionnel au baccalauréat,<br />

les effectifs sont en baisse (- 1,5 %, soit - 43 900 étudiants)<br />

pour la première fois depuis 2007. Les effectifs<br />

diminuent dans toutes les académies, à l’exception de<br />

celles de Mayotte et Versailles. Ils sont stables à Paris.<br />

Il n’en reste pas moins qu’en l’espace de cinq ans, l’enseignement<br />

supérieur a accueilli 245 500 étudiants<br />

supplémentaires (+ 9,1% en 5 ans, soit une évolution<br />

annuelle moyenne de + 1,8% sur la période). Un accroissement<br />

proche de celui observé sur les cinq années<br />

précédentes avec 223 000 étudiants de plus entre les<br />

rentrées 2012 et 2017.<br />

En 2022-2023, le secteur privé accueille 766 900 étudiants,<br />

soit 26 % des effectifs part en hausse de 1,2<br />

point par rapport à la rentrée 2021). Les inscriptions<br />

dans l’enseignement supérieur privé progressent à<br />

nouveau fortement (+ 3,3%), mais moins que l’année<br />

précédente (+ 11%) alors que le nombre d’étudiants<br />

dans l’enseignement public diminue quant à lui de 3,1 %.<br />

Les classes prépas en baisse de 2,6 %. Les classes<br />

préparatoires aux grandes écoles (CPGE) accueillent<br />

81 200 étudiants à la rentrée 2022, effectif en baisse<br />

de 2,6 %. Sur les dix dernières années, les effectifs en<br />

CPGE stagnent : - 0,1 % par an en moyenne contre +<br />

1,9 % pour l’ensemble des étudiants. La filière littéraire<br />

est la seule dont les effectifs sont stables entre les<br />

rentrées 2021 et 2022 (+ 0,2 %), ceux des deux autres<br />

baissant nettement (- 3,2 % en sciences et - 2,9 % pour<br />

les classes économiques et commerciales).<br />

Nombre d’étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur<br />

en fonction de la filière et du type d’établissement en 2022-2023<br />

16


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Part des femmes dans les différentes formations d’enseignement supérieur (en %)<br />

Universités : des effectifs en recul de 3,4 %. En<br />

2022-2023, il y a eu 1 598 000 inscriptions étudiantes<br />

sur le périmètre universitaire strict (c’est-à-dire sans<br />

prendre en compte les composantes non universitaires<br />

des grands ensembles universitaires), soit une baisse du<br />

nombre d’inscrits recule de 3,4 % (- 57 000 étudiants).<br />

Parmi les champs disciplinaires :<br />

• en économie-gestion-AES (administration économique<br />

et sociale), les effectifs diminuent fortement (- 7,4 %),<br />

après une légère diminution en 2021-2022 (- 0,6 %) ;<br />

• le nombre d’étudiants inscrits en arts-lettres-langues-<br />

SHS(sciences humaines et sociales) baisse également<br />

(- 5,4 %), alors qu’il avait progressé de 0,7 % à la<br />

rentrée 2021 ;<br />

• les inscriptions dans une discipline générale scientifique<br />

sont en baisse (- 2,8 %) après sept années de hausses<br />

consécutives ;<br />

• en droit-sciences politiques, on enregistre la moins<br />

forte baisse parmi les disciplines générales, de 2,4 %<br />

à la rentrée 2022 ;<br />

• en licence accès santé (L.AS), le nombre d’étudiants<br />

augmente fortement (+ 20,7%), en grande partie du<br />

fait des étudiants de L.AS ou de PASS non admis en<br />

MMOPK à la session 2022 qui ont obtenu des résultats<br />

suffisants pour poursuivre en 2 e année de L.AS. ;<br />

• dans les disciplines de santé (hors L.AS), les effectifs<br />

augmentent également (+3,8 %), plus particulièrement<br />

en pharmacie (+ 13,9%) et dans une moindre mesure<br />

en médecine-odontologie (+ 4,1%).<br />

Les écoles d’ingénieurs en faible hausse. En 2022-<br />

2023, 177 600 étudiants suivent une formation d’ingénieur,<br />

dont 31 600 à l’université, effectif en croissance de 1,1 %<br />

par rapport à l’année 2021-2022. Le nombre d’étudiants<br />

dans les établissements sous tutelle du ministère de<br />

l’enseignement supérieur et de la recherche (47 % des<br />

effectifs) stagne, tandis qu’il augmente dans les établissements<br />

sous tutelle d’autres ministères (+ 3,5 %), qui<br />

représentent 14 % des effectifs en formation d’ingénieur.<br />

Ceux des formations d’ingénieur en partenariat (FIP,<br />

8 % des effectifs) sont également en hausse (+ 3,4 %),<br />

après deux années consécutives de baisse (- 1,5 % en<br />

2021 et - 1,3 % en 2020).<br />

Les écoles de commerce progressent de 2,4 %.<br />

Dans les écoles de commerce, gestion et comptabilité,<br />

le nombre d’étudiants a aussi également augmenté (+<br />

2,4 %). La hausse est toutefois moins élevée que l’année<br />

précédente, les inscriptions ayant progressé de 9 %<br />

en 2021-2022.<br />

Les femmes majoritaires. En 2022-2023, 56 % des<br />

étudiants de l’enseignement supérieur sont des femmes.<br />

Elles sont largement majoritaires dans les formations<br />

paramédicales ou sociales (84 %), tandis qu’elles sont<br />

minoritaires dans les formations les plus sélectives<br />

(41% en CPGE, 40 % en DUT ou BUT), et plus encore en<br />

sciences (31 % des étudiants de CPGE en filière scientifique,<br />

30 % des effectifs des formations d’ingénieurs).<br />

Ces disparités se retrouvent à l’université, hors DUT ou<br />

BUT, où plus de six étudiants sur dix sont des femmes.<br />

C’est dans les disciplines littéraires que la part des femmes<br />

est la plus élevée, en particulier en langues ou en lettressciences<br />

humaines (71 %). Les femmes représentent<br />

deux tiers des étudiants de médecine, odontologie,<br />

pharmacie. A contrario, elles restent minoritaires dans<br />

les autres disciplines scientifiques (43 %), bien que leur<br />

part augmente progressivement (+ 1 point par rapport<br />

à la rentrée précédente).<br />

17


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Babak Mehmanpazir<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’EM STRASBOURG<br />

« L’appartenance à l’université de Strasbourg fait<br />

de l’EM Strasbourg la première business school<br />

universitaire triplement accréditée »<br />

« From Good to great ». C’est, en<br />

résumé, le projet ambitieux que porte<br />

Babak Mehmanpazir, le nouveau<br />

directeur nommé en juin dernier de l’EM<br />

Strasbourg. Un mandat qu’il place sous<br />

le signe de l’Europe et du transfrontalier<br />

et « des valeurs que cela représente ».<br />

Qu’est-ce qui aujourd’hui différencie<br />

l’EM Strasbourg des autres écoles de<br />

commerce ?<br />

Babak Mehmanpazir : Je dirai d’abord que c’est l’ancrage<br />

territorial ; nous sommes à Strasbourg dans l’une<br />

des régions les plus riches d’Europe et nous travaillons<br />

avec l’ensemble des acteurs de ce territoire. Notre<br />

mission, c’est de proposer une offre de formations qui<br />

réponde à leurs besoins, du bac + 3 au bac + 8. Nous<br />

souhaitons, par exemple, développer dans nos filières<br />

une posture entrepreneuriale au service de l’innovation<br />

afin d’apporter aux entreprises des solutions agiles<br />

aux enjeux sociétaux actuels. Pour ce faire, la pluridisciplinarité<br />

est essentielle. C’est pourquoi, nous avons<br />

élaboré avec Sciences Po Strasbourg un double diplôme<br />

permettant à dix étudiants par an (en cycle master)<br />

de bénéficier de cours dans les deux établissements<br />

et d’obtenir la diplomation à la fois de Sciences Po et<br />

de notre programme grande école. Nous envisageons<br />

également de proposer à nos étudiants du PGE de<br />

suivre des enseignements d’ouverture sous forme de<br />

semestres entiers dans d’autres disciplines au sein de<br />

notre université : sociologie, philosophie, sciences…<br />

L’appartenance à l’université de Strasbourg, qui est<br />

notre maison mère, faisant de nous la première business<br />

school universitaire triplement accréditée, est<br />

un autre élément de différenciation. C’est, tout d’abord,<br />

une marque connue à l’international, qui porte l’école<br />

car cela reste un modèle de référence, rassurant<br />

pour notre écosystème. Notre objectif, du reste, c’est<br />

d’aller vers encore plus d’excellence et de résister à<br />

la tentation de la baisse de la sélectivité. Nous l’avons<br />

même réhaussé pour les entrées en bachelor et en<br />

master, ce qui n’a pas eu pour incidence de diminuer<br />

leur attractivité.<br />

L’EM Strasbourg va innover en cette rentrée<br />

<strong>2024</strong>. Pourquoi maintenant ?<br />

B.M. : Dans un contexte où les inscrits aux classes<br />

prépas semblent stagner, nous devons faire de nouvelles<br />

propositions de valeurs : pour la rentrée <strong>2024</strong>,<br />

nous mettons en effet en place le PGE post bac et nous<br />

faisons évoluer notre bachelor Affaires internationales<br />

(BAI) en introduisant notamment l’alternance en 3e<br />

année. Nous allons, par ailleurs, ouvrir une antenne à<br />

Mulhouse, qui accueillera dès septembre prochain le<br />

master universitaire Ingénierie d’affaires et une première<br />

promotion (30 places) du BAI dans les locaux du Pôle<br />

Formation de l’IUMM, en collaboration avec l’Université<br />

de Haute Alsace. Autant de réponses pour redynamiser<br />

notre portefeuille de formations et développer notre<br />

stratégie d’excellence.<br />

Les cinq axes<br />

du plan stratégique<br />

1. Renforcer le<br />

positionnement<br />

transfrontalier et européen,<br />

2. Accélérer l’innovation<br />

et l’entrepreneuriat dans<br />

l’écosystème de l’école,<br />

3. Consolider l’excellence<br />

en recherche et sa<br />

visibilité internationale,<br />

4. Promouvoir un leadership<br />

responsable,<br />

5. Accentuer la diversité<br />

sociale et l’excellence<br />

inclusive.<br />

18


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Le grand hall de l’EM Strasbourg<br />

© EM Strasbourg<br />

L’équilibre entre la nécessité de trouver un<br />

business model viable et le respect de ses<br />

valeurs n’est pas toujours simple. Comment<br />

y parvenez-vous ?<br />

B.M. : Le projet stratégique de l’école s’inscrit dans la<br />

politique de l’université qui nous apporte également un<br />

soutien financier pour accompagner le développement<br />

de l’EM Strasbourg. Cela se concrétise notamment par le<br />

nouveau contrat d’objectifs et de moyens <strong>2024</strong> – 2028,<br />

qui nous attribuera une grande marge de manœuvre pour<br />

le déploiement de notre stratégie. Pour consolider notre<br />

business model, nous devons diversifier davantage nos<br />

ressources financières grâce à de nouveaux relais de<br />

croissance, comme l’implantation de l’école en <strong>2024</strong> sur<br />

son campus dans le sud Alsace, et le développement<br />

de la formation tout au long de la vie, qui représente<br />

aujourd’hui 3 % du chiffre d’affaires, je souhaiterais que<br />

cela monte à 10 % dont 5 % non diplômante.<br />

Mais, je ne veux surtout pas être dans une fuite en avant<br />

avec toujours plus d’étudiants et une hausse des frais<br />

de scolarité. Fidèles à nos valeurs d’excellence inclusive,<br />

nous devons contenir la hausse des frais de scolarité ;<br />

nous avons à cœur de développer l’ouverture sociale via<br />

l’octroi de bourses, et surtout en instaurant la modularité<br />

des frais de scolarité dans le programme grande école<br />

pour les étudiants boursiers. L’enjeu pour nous, c’est<br />

de faire évoluer l’école « from good to great ». En tant<br />

qu’école de management universitaire, nous sommes<br />

parties prenantes du bien commun ; nous devons nous<br />

inscrire dans la transformation des universités vers<br />

encore plus d’autonomie en privilégiant l’excellence au<br />

niveau national et international tout en incarnant nos<br />

valeurs européennes que sont la diversité, la coopération,<br />

la solidarité, la paix, le dialogue...<br />

Propos recueillis par Anne Dhoquois<br />

19


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Ce qui change à l’EM Strasbourg<br />

L’EM Strasbourg c’est 3 450 étudiants dont 1 400 étrangers, cinq programmes<br />

et quelques nouveautés pour la rentrée <strong>2024</strong>. L’école a en effet décidé<br />

d’explorer de nouvelles voies : déploiement géographique, diversification<br />

des programmes, stratégie révisée... Le tout avec pour objectif de<br />

maintenir l’excellence, voire de l’améliorer... « from good to great ».<br />

Le plan stratégique 2023 – 2028 de<br />

l’école repose sur cinq axes. Cinq axes<br />

et cinq dimensions transversales qui vont<br />

irriguer chacune des actions menées : les<br />

relations avec l’écosystème, la digitalisation,<br />

la RSO, l’internationalisation et les synergies<br />

avec l’université de Strasbourg. « Nos<br />

objectifs, c’est d’être reconnu comme<br />

un partenaire privilégié des acteurs<br />

économiques de la vallée du Rhin supérieur,<br />

l’une des plus riches d’Europe, de devenir<br />

la business school leader de l’accélération<br />

de l’innovation ouverte et collaborative<br />

au sein de notre écosystème et un pôle<br />

incontournable de recherche pertinent pour<br />

les entreprises leur permettant de créer de la<br />

valeur. C’est également de nous positionner<br />

comme leader de la réflexion à mener sur<br />

nos modèles économiques et, enfin, de<br />

jouer pleinement notre rôle d’ascenseur<br />

social », commente Babak Mehmanpazir.<br />

PGE dès le postbac et double diplôme<br />

avec Sciences Po Strasbourg. L’EM<br />

Strasbourg va lancer à la rentrée <strong>2024</strong><br />

un Programme Grande École ouvert aux<br />

candidats de niveau postbac. Dans un<br />

premier temps, l’école organisera son<br />

propre concours ; 70 étudiants y seront<br />

admis. Le recrutement post-prépa voit<br />

quant à lui le nombre de places réduit<br />

de 220 à 150 pour le concours <strong>2024</strong>.<br />

Autre nouveauté annoncée par l’école :<br />

donner l’opportunité à dix étudiants<br />

par an (en cycle master) d’obtenir un<br />

double diplôme PGE et Sciences Po<br />

Strasbourg. Cinq des étudiants de l’école<br />

de management pourront ainsi intégrer<br />

pendant un an la filière Économie et Finance<br />

ou Études des relations internationales et<br />

du global à l’IEP. Cinq de leurs étudiants<br />

pourront suivre une spécialisation au<br />

choix du programme de l’EM Strasbourg<br />

en fonction de leur filière d’origine.<br />

Deux nouveaux masters internationaux.<br />

L’EM Strasbourg proposera à la rentrée<br />

<strong>2024</strong> deux nouveaux masters à dimension<br />

internationale, destinés à former des<br />

managers capables d’évoluer dans un<br />

contexte transfrontalier et européen. Le<br />

premier, European digital and sustainable<br />

business, est proposé en triple diplôme,<br />

en partenariat avec la Hochschule für<br />

Wirtschaft FHNW à Bâle (Suisse) et la<br />

Hochschule Offenburg (Allemagne).<br />

Cursus interdisciplinaire, très orienté<br />

sur la pratique, il portera principalement<br />

sur le développement durable, la<br />

gestion d’entreprise, les technologies<br />

environnementales et de la numérisation. Le<br />

deuxième, European master in tourism, wine<br />

and agri food management, est proposé<br />

en double diplôme, en collaboration avec<br />

l’université de Ca’Foscari à Venise (Italie).<br />

Une formation axée sur le management,<br />

l’entrepreneuriat et l’innovation en marketing<br />

et digitalisation adaptée aux industries du<br />

tourisme, du vin, de l’œnotourisme et de<br />

l’agroalimentaire en France et en Italie.<br />

Un amphithéâtre de l’EM Strasbourg<br />

© EM Strasbourg<br />

20


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Heureux<br />

comme un élève<br />

de prépa !<br />

L’APLCPGE a mené une grande enquête auprès<br />

des élèves de seconde année de classes préparatoires<br />

publiques. À plus de 88 % ils se disent prêts<br />

à « refaire le choix de la CPGE » !<br />

©UPS<br />

21


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Alors qu’un vif débat oppose<br />

les professeurs de prépas et<br />

certains recteurs désireux de<br />

fermer des classes, alors que<br />

les chiffres d’inscription des<br />

dernières années ont pu paraitre décevant,<br />

les proviseurs entendent bien démontrer<br />

tout l’intérêt des classes préparatoires.<br />

« Nous avons décidé de mener cette<br />

enquête après avoir entendu des doutes<br />

sur nos classes. Le mieux était que ce<br />

soit les élèves qui en parlent et nous<br />

leur avons donné la parole », explique le<br />

président de l’APLCPGE (Association des<br />

proviseurs de lycées à classes préparatoires<br />

aux grandes écoles) et proviseur du<br />

lycée Louis-Le-Grand, Joël Bianco, dont<br />

l’association a été accompagnée dans<br />

son étude par l’Observatoire du bien-être.<br />

POURQUOI AVOIR CHOISI LA<br />

PRÉPA ?<br />

À 82 % les élèves disent avoir fait un<br />

choix personnel en allant en classe préparatoire.<br />

Choix d’autant plus personnel<br />

que le pourcentage d’élèves ayant un<br />

proche passé par une CPGE n’est que de<br />

44,6 %. Choix effectué pour la « rigueur<br />

et l’exigence » des prépas, leurs « larges<br />

débouches », leur « pluridisciplinarité »<br />

et « l’intérêt pour les disciplines enseignées<br />

».<br />

UNE GRANDE SATISFACTION<br />

Maintenant qu’ils sont depuis plus d’un<br />

an en prépas les élèves confirment leur<br />

choix : neuf sur dix considèrent que le<br />

contenu enseigné « correspond à leurs<br />

attentes ». Ils sont ainsi 97 % à dire « progresser<br />

dans leurs connaissances » mais<br />

aussi 89 % sur le plan des méthodes.<br />

62 % sont « à l’aise pour travailler » et<br />

54 % ne « rencontrent pas de difficultés<br />

d’apprentissage ».<br />

La pluridisciplinarité des classes préparatoires<br />

est saluée par 94 % des élèves. C’est<br />

un « atout pour la poursuite d’études »,<br />

elle permet de « développer l’ouverture<br />

d’esprit et la curiosité », « renforce le<br />

sens critique et la capacité d’adaptation »<br />

et « donne une culture générale qui aide<br />

à mieux comprendre le monde ». « On<br />

entend souvent parler de la prépa qui<br />

formate, enferme, voire robotise. Ces<br />

résultats nous mettent du baume au cœur.<br />

Aujourd’hui, tout le monde recherche des<br />

formations pluridisciplinaires, les prépas<br />

Les détails de l’étude<br />

L’étude de l’APLCPGE a été<br />

menée en octobre 2023. 4 463<br />

élèves y ont répondu issus à<br />

66,7 % de filière scientifique,<br />

18,5 % littéraire et 15,8 %<br />

économique. Une nouvelle<br />

enquête va être menée sur<br />

les élèves de première année<br />

en février-mars <strong>2024</strong>.<br />

22


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

le font depuis deux siècles, ne l’oublions<br />

pas », se félicite Joël Bianco.<br />

Pour tous il y a un « plaisir d’aller au lycée<br />

et d’y travailler ». Jusqu’à 94 % chez les<br />

garçons en classes préparatoires scientifiques<br />

mais toujours 74 % en classes<br />

économiques et commerciales générales<br />

(ECG). Le tout dans une ambiance de<br />

« coopération plus que de compétition »<br />

et une « relation de confiance » avec les<br />

enseignants comme les personnels. « On<br />

trouve à la fois en classe préparatoire<br />

un objectif à atteindre, du sens à sa vie,<br />

une certaine autonomie, des relations<br />

sociales et la possibilité de progresser.<br />

Autant de raisons de s’y sentir bien »,<br />

analyse Claudia Senik, directrice de l’Observatoire<br />

du bien-être et professeure à<br />

l’École d’économie de Paris.<br />

DES PRÉJUGÉS… JUSTIFIÉS<br />

57 % des élèves considèrent que leurs<br />

préjugés se sont révélés juste sur la<br />

charge de travail, le stress, la pression.<br />

En revanche les préjugés qui se sont révélés<br />

infondés sont surtout l’ambiance de<br />

compétition et la dureté des professeurs.<br />

Au contraire l’amitié entre les élèves et<br />

les professeurs est ce qui les a aidés à<br />

se sentir bien en CPGE.<br />

DES FILLES MOINS CONFIANTES<br />

Les filles sont moins nombreuses que les<br />

garçons à considérer que leurs professeurs<br />

leur font confiance. Elles se sentent<br />

également plus facilement en retard dans<br />

la classe. Elles sont d’ailleurs 46 % à avoir<br />

« sérieusement pensé » à abandonner leur<br />

cursus depuis le début de leur scolarité.<br />

Largement plus que les garçons : 34%.<br />

Trois raisons sont invoquées : peur de<br />

l’échec, gestion du stress, problèmes<br />

personnels. « Un sentiment beaucoup<br />

plus fort chez les filles comme à tous les<br />

niveaux d’enquête », note Claudia Senik.<br />

LA QUESTION (TOUJOURS<br />

ÉPINEUSE) DES NOTES<br />

Si 85 % des élèves trouvent les exigences<br />

« toujours » ou « souvent » adaptées, 56 %<br />

les trouvent « parfois trop élevées » et<br />

20 % « souvent trop élevées ». De même<br />

ils sont 48 % à considérer que leurs notes<br />

ne « reflètent pas, ou que partiellement<br />

leur investissement dans le travail ». Un<br />

sujet sur lequel les classes préparatoires<br />

ont pourtant beaucoup travaillé ces dernières<br />

années « L’époque où avoir un 5<br />

sur 20 était considéré comme l’une des<br />

meilleures notes est révolu. Aujourd’hui<br />

on note sur toute la palette, de 5 à 20 »,<br />

souligne Thierry Verger, proviseur du lycée<br />

L’Observatoire de la vie<br />

étudiante confirme…<br />

Interrogés en 2020 par<br />

L’Observatoire de la vie<br />

étudiante les étudiants de<br />

classes préparatoires étaient<br />

les plus satisfaits parmi tous<br />

les étudiants interrogés :<br />

à 77 % ils se disaient<br />

« satisfaits ou très satisfaits »<br />

de leurs études : https://www.<br />

ove-national.education.fr/<br />

wp-content/uploads/2021/01/<br />

Brochure_Reperes_2020.pdf<br />

23


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Saint-Sernin de Toulouse quand Damien<br />

Framery, le président de l’APPLS (Association<br />

des professeurs de premières et de<br />

lettres supérieures) assure : « En prenant<br />

conscience à quel point elles étaient un<br />

facteur de stress, les professeurs ont<br />

bien compris qu’il fallait hausser les notes.<br />

De même nous sommes de plus en plus<br />

vigilants à ne pas employer des mots, des<br />

regards, qui peuvent blesser ».<br />

UN FORT STRESS<br />

(NÉCESSAIRE ?)<br />

64% des élèves interrogés disent ressentir<br />

du stress de « manière importante »<br />

(39%) ou « très importante » (25%).<br />

Les causes principales de ce stress :<br />

la « charge de travail », la « peur de<br />

l’échec » et le « regard des professeurs ».<br />

Pour autant ils sont 57 % à estimer que<br />

ce stress est « à la fois un frein et un<br />

élément facilitateur pour la formation ».<br />

« Il y a forcément du stress dans une<br />

formation exigeante. Il faut seulement<br />

qu’il reste mesuré et c’est à nous d’y<br />

veiller », insiste encore Joël Bianco qui<br />

souligne que, stress ou pas, les élèves<br />

« restent dans leur immense majorité en<br />

prépa contrairement à d’autres filières ».<br />

UN CADRE DE VIE SATISFAISANT<br />

61 % des élèves interrogés considèrent<br />

que leur hygiène de vie est satisfaisante.<br />

Les autres stigmatisent le « manque de<br />

temps », « de sommeil », la « charge<br />

de travail », le « manque de sport », le<br />

« stress » et la « mauvaise alimentation ».<br />

Ils sont 21,5 % à vivre en internat (et parmi<br />

eux 80 % à en être satisfaits). Les autres<br />

sont quasi majoritairement logés en dehors<br />

de leurs familles. Enfin 40 % des élèves non<br />

internes bénéficient d’un régime d’internat<br />

externe avec de larges plages de temps<br />

pour travailler dans leur lycée.<br />

Les proviseurs n’en sont pas moins convaincus<br />

qu’il faudrait « faire mieux » en matière<br />

de bien-être, notamment pour les filles.<br />

« Au lycée Saint-Louis, où ne nous recevons<br />

que des élèves de prépas, nous leur<br />

proposons des séances de sophrologie et<br />

un psychiatre est régulièrement présent »,<br />

relève Mireille Basso, la proviseure.<br />

HARCÈLEMENT ? NON MAIS !<br />

Près de 96 % des élèves interrogés disent<br />

n’avoir jamais été victimes d’agression ou<br />

de harcèlement en CPGE. 87 % jamais<br />

témoins. S’ils sont 80 % à n’avoir jamais<br />

<strong>Prépas</strong> : les lycées<br />

ne pratiquent pas<br />

l’endogamie sauf…<br />

Selon les données de<br />

Parcoursup 2023 seuls<br />

6,5 % des admis en prépas<br />

viennent du même lycée<br />

(contre 10,4 % pour la<br />

moyenne française). Un<br />

chiffre qui cache de grandes<br />

disparités selon France Info :<br />

à Paris 20 % des étudiants<br />

admis en en MPSI à Louis-<br />

Le-Grand en 2023 y étaient<br />

déjà scolarisés en terminale<br />

quand ce pourcentage<br />

monte à 51 % à Stanislas.<br />

24


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

ressenti de discrimination, ceux qui l’ont été<br />

c’était essentiellement de la part d’autres<br />

élèves pour des raisons liées aux résultats<br />

scolaires (12,7 %), au sexe (8,6 %)<br />

ou, dans une moindre mesure, au milieu<br />

social (4,2 %) ou à l’apparence (3,4 %).<br />

Environ 35 % des étudiants n’en déclarent<br />

pas moins avoir été témoins de comportements<br />

répréhensibles en CPGE. Il s’agit<br />

principalement de violences verbales<br />

associées au sexisme (17,7 %), au racisme<br />

(12,2 %) et à l’homophobie (11,8 %).<br />

Lorsqu’ils sont victimes ou témoins, les<br />

étudiants se tournent prioritairement<br />

vers leurs pairs. Ils se déclarent bien<br />

informés (81 %) des solutions d’écoute et<br />

d’accompagnement qui existent et affirment<br />

qu’ils l’étaient déjà avant d’arriver en<br />

CPGE. 86,8 % des étudiants se déclarent<br />

d’accord avec l’affirmation « Je me sens<br />

bien entouré en CPGE » (52,8 % « plutôt<br />

d’accord », 34 % « tout à fait d’accord »).<br />

<strong>Prépas</strong> ECG : ça repart !<br />

Après des années de chute puis de stagnation<br />

les prépas économiques et commerciales<br />

générales (ECG) connaissent<br />

un nouvel essor en cette rentrée 2023. Selon<br />

les données de la Direction des admissions<br />

et des concours de la chambre<br />

de commerce et d’industrie Paris Île de<br />

France qui, chaque année, récolte les<br />

données de la plupart des lycées possédant<br />

des classes ECG et littéraires,<br />

la hausse des inscriptions en première<br />

année serait de 5,1 % pour 2023-<strong>2024</strong><br />

(+4,3 % en France et +15,1 % à l’étranger).<br />

En seconde année les effectifs progressent<br />

de 2,3 % portés par une hausse<br />

de 44,5 % à l’étranger (ils baissent de<br />

0,5 % en France). Au total des deux années<br />

la progression est de 3,7 % avec<br />

14 354 élèves.<br />

En revanche après avoir bien résisté ces<br />

dernières années les ECT subissent une<br />

baisse globale de 9,4 % (-2,9 % en France<br />

et -19,1 % à l’étranger).<br />

Enfin du côté des classes préparatoires<br />

littéraires la situation est contrastée : les<br />

A/L progressent de 1 % quand les B/L<br />

chutent de 11,4 % souffrant sans doute<br />

du manque de candidats suffisamment<br />

préparés en mathématiques. Au total la<br />

baisse et de 1,1 %.<br />

UN CHOIX CONFIRMÉ<br />

Plus de 88 % des élèves interrogés reviendraient<br />

en classes préparatoires s’ils<br />

avaient le choix aujourd’hui.<br />

Principales raisons :<br />

• Travail, rigueur, acquisition de méthodes<br />

• Stimulation intellectuelle, enrichissement<br />

des connaissances, pluridisciplinarité<br />

• Qualité pédagogique, engagement des<br />

professeurs<br />

• Estime de soi par le dépassement de<br />

soi, enrichissement humain<br />

• Dans une moindre mesure :<br />

• Débouchés,<br />

• Ambiance et camaraderie<br />

Principales raisons en cas de réponse<br />

négative :<br />

• Charge de travail, charge mentale, stress<br />

• Non reconnaissance à l’étranger<br />

• Préférence pour une prépa intégrée<br />

QUEL NIVEAU D’INSCRIPTION<br />

CETTE ANNÉE ?<br />

Reste maintenant à savoir quels sont<br />

les chiffres d’inscription dans les CPGE<br />

cette année. Du côté des associations<br />

de professeurs on se veut en tout cas<br />

résolument optimiste en attendant les<br />

données consolidées. « Les estimations<br />

que nous faisons nous permettent de<br />

penser que l’augmentation des effectifs<br />

sera de 5 à 8 % dans les classes préparatoires<br />

scientifiques cette année »,<br />

estime ainsi Denis Choimet, le président<br />

de l’UPS. Ce que confirme la Direction<br />

des admissions et des concours de la<br />

chambre de commerce et d’industrie<br />

Paris Île de France pour les classes ECG :<br />

la hausse des inscriptions en première<br />

année serait de 5,1 % pour 2023-<strong>2024</strong>.<br />

On attend maintenant les chiffres officiels.<br />

25


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Parcoursup : 5 ans,<br />

toujours autant de questions<br />

Le 18 janvier 2018 ouvrait pour la première fois le site Parcoursup, qui venait prendre le relais<br />

du très contesté Admissionpostbac. Cinq ans après, alors qu’a ouvert le 17 janvier <strong>2024</strong> son étape<br />

de formulation des vœux qui court jusqu’au 14 mars prochain, Parcoursup rencontre<br />

les mêmes critiques que son prédécesseur : compliqué, opaque, long, etc.<br />

La question des critères permettant<br />

d’intégrer telle ou<br />

telle formation est centrale à<br />

tel point que, dans le rapport<br />

d’information publié en juin 2023, une<br />

mission sénatoriale proposait que soit<br />

élaborée une « méthodologie commune<br />

de présentation et d’évaluation par type<br />

de formation ». C’est sur cette angoisse<br />

que surfent coachs scolaires et nouveaux<br />

sites comme Suptracker ou Supeasy venant<br />

concurrencer les sites d’orientation<br />

classiques et toute une myriade de nouveaux<br />

acteurs. l’Etudiant s’est justement<br />

associé au spécialiste du recueil d’avis<br />

Custplace pour proposer une plate-forme<br />

d’avis étudiants 100 % authentifiés qui regroupe<br />

65 000 avis d’étudiants scolarisés<br />

dans 8600 établissements.<br />

Comment les établissements<br />

sélectionnent<br />

Si les candidats sont aussi circonspects<br />

sur la façon dont on les recrute c’est aussi<br />

parce que les établissements s’arrachent<br />

les cheveux pour distinguer un candidat<br />

d’un autre. En 2023 les spécialités<br />

avaient enfin été évaluées mais avec souvent<br />

une telle mansuétude de la part des<br />

lycées qu’elles n’apportaient pas grandchose<br />

de plus qu’un contrôle continu très<br />

laxiste pendant les années Covid. Certains<br />

viennent même à se demander si<br />

certaines spécialités ne seraient pas particulièrement<br />

généreuses pour attirer le<br />

plus d’élèves… Ne pas pouvoir utiliser<br />

les notes de spécialité en <strong>2024</strong> ne va finalement<br />

pas manquer tant que ça aux<br />

établissements.<br />

En revanche les professeurs risquent de<br />

voir de plus en plus leurs notations de<br />

plus en plus contestées. « Une ambiance<br />

dégradée où le « consumérisme »<br />

parental s’est accentué » raconte Le<br />

Monde. Chaque note est devenue un enjeu,<br />

avec des parents qui ont acquis la<br />

conviction que la moindre évaluation<br />

peut venir décider du destin entier de<br />

leur enfant et de sa poursuite d’études »,<br />

s’exclame Claire Guéville, secrétaire nationale<br />

responsable du lycée au SNES-<br />

FSU et professeure d’histoire-géographie<br />

près de Rouen.<br />

Un sujet déjà ancien que la réforme du<br />

bac vient exacerber au point que de plus<br />

en plus de parents vont jusqu’à saisir la<br />

médiatrice de l’éducation nationale. Son<br />

dernier Rapport établit que si 16 % des<br />

saisines sont des contestations portent<br />

sur l’évaluation et la notation en cours<br />

d’année, ce domaine a été multiplié par<br />

7 en cinq ans (108 saisines en 2017 et<br />

744 en 2022).<br />

Et comme du côté des établissements<br />

d’enseignement supérieur on ne sait pas<br />

quelle est la moyenne nationale de notation<br />

des spécialités on regarde avec circonspection<br />

les notes. Mais comment dire<br />

aux candidats – excellents d’apparence –<br />

qu’ils sont en fait tous excellents quand<br />

leur dossier est refusé ? Si les appréciations<br />

des professeurs sont souvent plus<br />

signifiantes que les notes les formations<br />

qui proposent en plus en concours se félicitent<br />

en tout cas de l’avoir conservé.<br />

Les principaux critères pour choisir leur établissement<br />

Le recrutement est particulièrement délicat<br />

pour les professeurs de classes préparatoires<br />

qui n’ont à disposition que des<br />

notes, des appréciations et, pour le moment<br />

encore, le nom du lycée du candidat.<br />

La nature ayant horreur du vide des<br />

professeurs de classe préparatoires de<br />

Sainte-Geneviève ont créé un test national,<br />

le TeSciaA, qui a pour objectif de<br />

« mieux repérer les talents en mathématiques,<br />

mesurant à la fois les compétences<br />

acquises et la qualité de réaction à des<br />

situations nouvelles ». Test dont les résultats<br />

peuvent être mentionnés dans le dossier<br />

Parcoursup pour aider les professeurs<br />

de classes préparatoires scientifiques à<br />

recruter. Autre idée du côté de Rocket<br />

School, une école du numérique depuis<br />

5 ans qui possède 10 campus en France<br />

et intègre cette année Parcoursup. Après<br />

avoir sélectionné Rocket School sur Parcoursup<br />

les candidats ont accès au test de<br />

personnalité AssessFirst qui leur donne<br />

une évaluation sur 100 de leur potentiel<br />

sur les métiers que préparent la formation.<br />

26


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

DÉBAT<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Comment les élèves<br />

choisissent<br />

Selon une enquête réalisée par OpinionWay<br />

pour l’École des Mines de<br />

Saint-Etienne (lire plus bas) les principaux<br />

critères de choix des élèves dans<br />

leur orientation postbac sont : l’intérêt<br />

de la formation (69 %), sa localisation<br />

géographique (62 %), le coût de la formation<br />

(42 %) et le prestige de l’établissement<br />

(41 %).<br />

Mais voilà, selon une autre enquête, menée<br />

par l’association Article 1, 70 % de<br />

ces mêmes élèves se disent stressés et<br />

paniqués. Un taux en hausse puisqu’ils<br />

étaient 66 % en 2023. Comme en 2023,<br />

ils sont 47 % à être encore hésitants sur<br />

leurs choix d’orientation. Logique puisque<br />

58 % d’entre eux déclarent n’avoir pas été<br />

suffisamment accompagnés dans leurs<br />

choix d’orientation depuis la rentrée.<br />

Pour s’informer 72 % des répondants<br />

déclarent utiliser les réseaux sociaux<br />

pour s’informer sur leur orientation avec<br />

TikTok en tête (73 %), suivi d’Instagram<br />

(62 %), YouTube (43 %) et Snapchat<br />

(5 %). Pour autant, les canaux les plus<br />

utiles selon les répondants pour faire leur<br />

choix d’orientation sont :<br />

• à 43 % les échanges avec des étudiants<br />

(41 % en 2023) ;<br />

• à 30 % les visites de salons physiques<br />

ou virtuels (29 % en 2023) ;<br />

• à 29 % l’information sur les sites web<br />

dédiés à l’orientation (43 % en 2023) ;<br />

• à 27 % les échanges avec la famille ou<br />

les amis (32 % en 2023).<br />

L’échange avec le professeur principal<br />

reste à la même place qu’en 2023<br />

pour les lycéens avec 26 % alors que le<br />

conseiller d’orientation est en revanche<br />

en augmentation : 23% en <strong>2024</strong> contre<br />

17 % en 2023<br />

Information, choix et<br />

catégories sociales<br />

Ces dernières années Parcoursup a délivré<br />

chaque année plus d’informations sur<br />

les formations pour aider les élèves à faire<br />

leur choix. Cette année il est par exemple<br />

possible de comparer des formations et<br />

les taux d’insertion professionnelle des<br />

étudiants. Pour autant nombre d’informations<br />

restent cachées. Le site Suptracker<br />

va ainsi à leur recherche et permet<br />

par exemple de connaître la proportion<br />

d’élèves titulaires de mentions au bac<br />

pour chaque formation. Ce que se refuse<br />

à donner Parcoursup, semble-t-il pour ne<br />

pas décourager les candidats.<br />

Mais justement n’est-ce pas ce manque<br />

d’information qui conduit les plus défavorisés<br />

à s’autocensurer s’interrogent les<br />

experts de l’Institut des politiques publiques<br />

(IPP) dans leur note Confiance<br />

en soi et choix d’orientation sur Parcoursup<br />

: Enseignements d’une intervention<br />

randomisée. Leur constat, bien connu :<br />

« Parmi les meilleurs élèves, les filles et<br />

les élèves d’origine sociale défavorisée<br />

ont nettement moins confiance en eux<br />

que les garçons et les élèves d’origine<br />

sociale favorisée ». Mais un constat auquel<br />

ne s’arrête par l’IPP qui propose<br />

une solution : informer les élèves sur<br />

leur position dans la distribution nationale<br />

des moyennes générales de terminale<br />

des notes « annule entièrement le<br />

rôle joué par la confiance dans les choix<br />

d’orientation ». Cette information comblerait<br />

« 95 % de l’écart initial dans la<br />

probabilité d’admission en CPGE entre<br />

élèves d’origine sociale favorisée et<br />

défavorisée, et 72 % de l’écart entre filles<br />

et garçons ». En résumé les élèves qui<br />

connaissent leur rang réel dans la distribution<br />

formulent des vœux d’affectation<br />

qui correspondent davantage à leur niveau<br />

réel – les « bons » élèves continuent à formuler<br />

des vœux plus ambitieux que les<br />

« moins bons » élèves, mais leurs vœux<br />

ne sont plus influencés par la perception<br />

de ce rang, contrairement aux élèves du<br />

groupe « témoin » auxquels cette information<br />

n’a pas été fournie.<br />

L’impact de l’information est particulièrement<br />

fort sur les formations sélectives<br />

et, au premier chef, les CPGE (classes<br />

préparatoires aux grandes écoles) : l’intervention<br />

augmente fortement la probabilité<br />

que les très bons élèves d’origine<br />

sociale défavorisée se portent candidats<br />

à une CPGE et, plus généralement, le niveau<br />

de sélectivité des formations qu’ils<br />

incluent dans leurs listes de vœux. Cet<br />

effet plus marqué chez les élèves défavorisés<br />

permet de combler entièrement<br />

l’écart initial dans leur taux de candidature<br />

à une CPGE par rapport aux élèves<br />

socialement favorisé, qui est de l’ordre de<br />

30 points de pourcentage dans l’échantillon<br />

de l’IPP qui conclut : « Les élèves<br />

défavorisés n’ont pas seulement une plus<br />

forte propension à se porter candidat<br />

pour ces formations : leurs chances<br />

d’admission en CPGE augmentent<br />

également lorsqu’ils sont informés sur<br />

leur rang. L’intervention comble en effet<br />

95 % de leur sous-représentation parmi<br />

les admis dans ces filières par rapport<br />

aux élèves favorisés ». Plus vous donnez<br />

d’information, plus vous permettez à ceux<br />

qui n’en bénéficient pas naturellement de<br />

faire des choix raisonnés…<br />

Profil des candidats admis<br />

27


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

DÉBAT<br />

FÉVRIER <strong>2024</strong> N° 79<br />

Parcoursup <strong>2024</strong> mode d’emploi<br />

Un mois après l’ouverture de Parcoursup.<br />

gouv.fr permettant aux candidats de<br />

consulter l’offre de formation disponible,<br />

la phase d’inscription et de formulation<br />

des vœux de Parcoursup a débuté<br />

ce mercredi 17 janvier <strong>2024</strong> en début<br />

d’après-midi. La plateforme propose<br />

comme l’an passé environ 23 000<br />

formations reconnues par l’État.<br />

Plusieurs nouvelles fonctionnalités<br />

ont été implémentées :<br />

• « Favoris » : les candidats peuvent<br />

désormais conserver la mémoire<br />

de leur recherche de formations<br />

et apporter pour eux-mêmes des<br />

appréciations qu’ils pourront conserver<br />

et retrouver au moment de formuler<br />

leurs vœux (fonction « favoris ») ;<br />

• Rappel journées portes ouvertes : pour<br />

ces formations conservées en favori,<br />

les candidats peuvent recevoir un rappel<br />

calendrier des journées portes ouvertes ;<br />

• Comparateur : les candidats<br />

peuvent comparer les formations<br />

en les sélectionnant<br />

• Calendrier : un module calendrier<br />

permet de visualiser sur un agenda en<br />

ligne les dates clés de Parcoursup<br />

Les candidats ont jusqu’au jeudi 14 mars<br />

<strong>2024</strong> inclus pour formuler 10 vœux<br />

maximum, non hiérarchisés, puis jusqu’au<br />

mercredi 3 avril <strong>2024</strong> inclus pour finaliser<br />

leur dossier et confirmer leurs vœux.<br />

Après l’analyse des dossiers par les<br />

enseignants des formations supérieures, les<br />

candidats recevront une réponse pour<br />

chacun de leurs vœux le 30 mai <strong>2024</strong> et les<br />

propositions d’admission seront envoyées<br />

tout au long de la phase d’admission<br />

principale, qui sera close le 12 juillet <strong>2024</strong>,<br />

à l’issue des résultats du baccalauréat.<br />

Comme chaque année, les lycéens<br />

bénéficieront d’un accompagnement par les<br />

équipes éducatives de leur établissement.<br />

Parallèlement, plus d’une vingtaine de<br />

sessions de tchats et Lives ainsi qu’une<br />

page Nos conseils pour formuler vos vœux<br />

avec des vidéos tutorielles sont également<br />

proposées aux candidats et aux familles.<br />

Enfin, les services d’assistance des<br />

ministères chargés de l’éducation<br />

nationale et de l’enseignement supérieur<br />

seront disponibles à partir du 17 janvier<br />

pour accompagner les candidats<br />

et répondre à leurs questions :<br />

• le numéro vert 0 800 400 070<br />

(accessible aux personnes<br />

sourdes ou malentendantes) ;<br />

• la messagerie « contact » depuis<br />

le dossier Parcoursup ;<br />

• les réseaux sociaux de Parcoursup<br />

(Twitter, Facebook, Instagram).<br />

Pour compléter l’information les résultats<br />

complets de la campagne Parcoursup<br />

2023 sont disponibles en open data avec<br />

un outil de datavisualisation accompagné<br />

de sa carte interactive sur l’adresse data.<br />

enseignementsup-recherche.gouv.fr.<br />

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