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Essentiel Prepas n°80 Mars 2024

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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N°80 | MARS <strong>2024</strong><br />

CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES<br />

ENTRETIEN<br />

Adilson Borges, directeur général<br />

de Rennes SB<br />

CLASSEMENTS<br />

Que disent l’Etudiant, Challenges,<br />

Le Figaro et Le Point ?<br />

DÉBAT<br />

Emploi : des jeunes confiants<br />

en quête de… bonnes rémunérations<br />

Classes prépas :<br />

ça redémarre !


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ÉDITO + SOMMAIRE<br />

MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

1,5 MILLIARD DE CRÉDITS ANNULÉS :<br />

LE MONDE DE L’ÉDUCATION INQUIET<br />

C’est peu de dire que le monde de l’éducation, de la recherche et de<br />

l’enseignement supérieur se sent particulièrement visé par les annulations<br />

de crédit décidées par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.<br />

Dans le cadre de plan d’économie de dix milliards sur les dépenses de<br />

l’État, les budgets de l’écologie, du travail, de l’éducation et de l’enseignement<br />

supérieur sont en effet ceux qui connaissent les ponctions les<br />

plus importantes. Ce sont ainsi 7,5% du budget alloué à la mission « écologie,<br />

développement et mobilité durables » qui sont annulés d’un trait de plume pour l’année<br />

<strong>2024</strong> (plus de 2 milliards). Suivent « travail et emploi » (5,4%) et « recherche et<br />

enseignement supérieur » avec 2,89% de budget amputé soit 904 millions d’euros.<br />

Si « l’enseignement scolaire » perd près de 700 millions d’euros de crédits cela ne<br />

représente que 0,83% de son budget.<br />

Mais le gouvernement fait valoir que ce ne sont que sont les « réserves<br />

de précaution » qui seraient touchées. Au début de chaque année, le ministère<br />

du Budget gèle en effet 4 % de ses crédits, hors dépenses de personnel. En<br />

principe le ministère du Budget attend la fin de l’année, pour les dégeler. Une partie<br />

peut être consommée, une autre peut être vraiment annulée. Ce sont ces réserves<br />

qui ont été supprimées.<br />

Du côté du budget du ministère de l’Enseignement supérieur et de la<br />

Recherche (MESR) ce sont les « réserves de précaution » des programmes 231<br />

(Vie étudiante, 125 M€), 150 (Enseignement supérieur et recherche universitaire,<br />

80 M€) et 172 (Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires pour<br />

383,1 M€) qui sont concernées. 192 M€ sont également annulés pour la recherche<br />

spatiale. Ni le budget de la vie étudiante, ni les dotations initiales <strong>2024</strong> des établissements,<br />

ni les mesures RH de la loi de programmation de la recherche (LPR) ne sont<br />

pour l’heure touchées. Ce qui conduit France Universités à écrire dans un communiqué<br />

que « l’incidence réelle de tels arbitrages, à court et moyen termes, ne<br />

manque pas d’interroger » tout en rappelant que « les établissements devaient déjà<br />

faire face à des dépenses en constante augmentation, qui n’ont été que très partiellement,<br />

voire pas compensées. Il ne faudrait pas que ces nouvelles «économies»<br />

soient le signe d’un désengagement durable de l’État vis-à-vis des universités ».<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS DU MOIS<br />

4 • Classements : Le Point confirme le retour<br />

de emlyon<br />

5 • Excelia BS aux petits soins pour les élèves<br />

de prépas<br />

6 • HEC Paris et la Croix-Rouge s’unissent<br />

autour de l’impact social<br />

8 • SKEMA publie son Observatoire de la<br />

féminisation des entreprises <strong>2024</strong><br />

ENTRETIEN<br />

9 • Adilson Borges, Directeur général et doyen<br />

de Rennes SB<br />

DOSSIER<br />

12 • Classes prépas : ça redémarre !<br />

DÉBAT<br />

18 • Emploi : des jeunes confiants en quête<br />

de… bonnes rémunérations<br />

Les choses sont plus floues du côté du ministère de l’Education où on ne<br />

sait pas précisément où auront lieu les coupes. Car si 620 millions d’euros<br />

avaient été placés en réserves de précaution en 2022, ils avaient bien été finalement<br />

dépensés…<br />

Quoi qu’il en soit le signal est clair : le gouvernement<br />

a placé en priorité ses mesures<br />

d’économies – même virtuelles pour l’instant<br />

- sur les questions de recherche et d’éducation.<br />

Autant de thématiques qui engagent<br />

pourtant l’avenir du pays.<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

« L’<strong>Essentiel</strong> du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse<br />

Photo de couverture : UPS


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

Classements : Le Point<br />

confirme le retour de emlyon<br />

Déjà à la 4 ème place cette année pour Le Figaro,<br />

l’Etudiant et Challenges, emlyon confirme son<br />

retour dans le top 4 dans Le Point. Elle y gagne<br />

même deux places en un an en passant devant<br />

Skema et l’Edhec. SCBS fait encore mieux en gagnant<br />

trois places et en revenant ainsi dans le top 30 global<br />

(écoles postbac et post-prépas réunies). En revanche<br />

PSB perd quatre places (22 ème ) et l’Iéseg trois (13 ème ).<br />

L’école la « plus engagée dans la transition écologique »<br />

est emlyon devant MBS et TBS Education. La plus<br />

« impliquée dans la diversité sociale » l’Institut Mines<br />

Télécom (IMT) business school devant l’Idrac et l’EDC.<br />

HEC reste évidemment le leader incontesté de notre<br />

« Classement des classements des écoles post-prépas »<br />

dans lequel emlyon reprend sa 4 ème place. À noter la<br />

remontée de l’ISC Paris de six places même si elle en<br />

perd une dans le classement du Point. En revanche BSB<br />

a beau en gagner deux dans Le Point elle perd deux<br />

places au global.<br />

Universités les plus<br />

réputées dans le monde :<br />

Paris-Saclay l’emporte<br />

pour la France<br />

Elle n’atteint qu’un médiocre<br />

44ème rang mondial mais<br />

c’est bien Paris-Saclay qui<br />

mène le peloton français<br />

du World Reputation<br />

Rankings 2023 du Times<br />

Higher Education. Harvard<br />

s’y impose devant le MIT<br />

(Massachusetts Institute of<br />

Technology) et Stanford.<br />

4ème Oxford mène le<br />

peloton européen, 8ème<br />

Tsinghua le peloton asiatique,<br />

12ème ETH Zurich celui<br />

d’Europe continentale,<br />

28ème la Technical<br />

University de Munich celui<br />

de l’Union européenne.<br />

Classement des MBA : Wharton, le retour<br />

Absents en 2023, la Wharton BS reprend<br />

son sceptre de meilleur MBA au monde<br />

dans le Classement <strong>2024</strong> des MBA du<br />

Financial Times. Cela au détriment de la<br />

Columbia business school qui rétrograde<br />

à la troisième place pendant que l’Insead<br />

conserve la deuxième.<br />

Pour la France HEC gagne cinq places<br />

(12 ème ), ESCP deux (25 ème et 2 ème pour la<br />

retour sur investissement), Essec seize<br />

(54 ème ), emlyon dix-neuf (57 ème ), Audencia<br />

neuf (77 ème ) alors que Grenoble EM fait<br />

son entrée à la 96 ème place. Seule l’Edhec<br />

régresse : dix places de perdues à la 57 ème .<br />

4


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

Excelia BS aux petits soins<br />

pour les élèves de prépas<br />

C’est un « signal fort » qu’Excelia Business School<br />

entend envoyer aujourd’hui aux élèves issus<br />

des classes préparatoires. À compter de la<br />

rentrée <strong>2024</strong>, les élèves qui seront classés<br />

dans le premier tiers des épreuves écrites de la BCE<br />

bénéficieront automatiquement d’un parcours d’excellence<br />

spécifique qui passe par :<br />

l’attribution automatique d’une bourse d’excellence<br />

académique de 2 500 € pour couvrir une partie des<br />

droits de scolarité de 1 ère année ;<br />

• un parcours « XL International Experiential year »<br />

totalement exonéré de frais de scolarité. Cette année,<br />

optionnelle, leur permettra d’effectuer entre la L3 et<br />

le M1 (donc en 2 éme année d’école) 6 mois de stage à<br />

l’étranger et 6 mois d’expatriation académique dans<br />

une université partenaire ;<br />

• un parcours de 12 à 24 mois en alternance en master<br />

et donc une prise en charge des frais de scolarité par<br />

leur entreprise d’accueil.<br />

Au total les étudiants qui choisiront de bénéficier de<br />

l’ensemble des opportunités offertes par ce parcours<br />

spécifique étudieront 4 années à l’école en finançant sur<br />

leurs deniers propres, pour la totalité de leur scolarité,<br />

le montant d’une année d’études déduit du montant de<br />

la bourse académique, soit 10 500 €.<br />

EN BREF<br />

• L’AACSB a renouvelé<br />

l’accréditation de SKEMA<br />

Business School pour<br />

la durée maximale<br />

possible de 5 ans.<br />

• Devenue société à mission<br />

en 2021 emlyon business<br />

school publie son premier<br />

Rapport d’Engagement.<br />

• SKEMA Business School<br />

et l’Ifri (Institut français<br />

des relations internationales)<br />

ont signé une convention<br />

de mécénat qui passera par<br />

l’invitation d’étudiants de<br />

SKEMA aux conférences<br />

de l’Ifri, l’intégration de<br />

la production d’idées de<br />

l’Ifri dans les cours de<br />

géopolitique ou encore<br />

la participation de<br />

SKEMA à des événements<br />

organisés par l’Ifri.<br />

• ICN Business School<br />

vient d’obtenir le<br />

renouvellement de la<br />

qualification d’établissement<br />

d’enseignement supérieur<br />

privé d’intérêt général<br />

(EESPIG) pour une<br />

durée de 5 ans.<br />

Un double diplôme de master emlyon<br />

/ Strate École de design<br />

Rennes SB lance<br />

sa fondation<br />

Toutes deux implantées à Lyon, toutes<br />

deux membres de la galaxie Galileo, elles<br />

avaient tout pour s’entendre. emlyon business<br />

school s’associe à Strate, une des<br />

écoles de design les plus renommées en<br />

France, pour proposer un double diplôme<br />

de master. Dans ce cadre les étudiants de<br />

Strate pourront effectuer une année supplémentaire,<br />

entre leur quatrième et cinquième<br />

année, pour intégrer le Programme<br />

Grande Ecole (PGE) de emlyon pendant<br />

que ceux du PGE d’emlyon pourront ef-<br />

fectuer leur dernière année au sein des parcours<br />

de Strate. Le double diplôme s’effectuera<br />

sur une période de 12 mois pour<br />

les étudiants de Strate et de 18 mois pour<br />

les étudiants d’emlyon et doit permettre<br />

l’obtention des requis nécessaires à la diplomation<br />

dans l’établissement d’accueil.<br />

« Ce double diplôme marque la volonté<br />

d’ancrer l’approche du design comme<br />

essentielle pour la transformation des<br />

institutions et des organisations. Nous<br />

voulons former des designers stratèges<br />

des transitions qui inventeront des modèles<br />

de création de valeur(s) grâce à<br />

une culture économique et des compétences<br />

en entrepreneuriat, stratégie et innovation<br />

radicale. Des designers capables<br />

d’accompagner les entreprises comme les<br />

collectivités territoriales dans leurs transitions<br />

», exprime Guillaume Lom Puech,<br />

directeur de Strate École de design.<br />

Favoriser la diversité sociale et l’égalité des chances pour<br />

« ouvrir le champ des possibles », soutenir l’entrepreneuriat<br />

pour » favoriser l’innovation et la créativité », développer<br />

la recherche pour « élargir les savoirs ». La Fondation<br />

Rennes School of Business, abritée par la Fondation<br />

de France, entend soutenir les ambitions des jeunes issus<br />

de milieux modestes et « promeut un accès à l’enseignement<br />

supérieur inclusif, sans barrière financière, ni distinction<br />

sociale, culturelle ou géographique ». Dans ce cadre<br />

plusieurs actions solidaires seront ainsi mises en œuvre :<br />

• attribution de bourses d’études pour les étudiants méritants<br />

issus de milieux modestes ;<br />

• action de lutte contre l’auto-censure dans les collèges<br />

bretons ;<br />

• summer camps dédiés aux filières technologiques ;<br />

• chaires de recherches sur problématiques sociétales ;<br />

• attribution de bourses entrepreneurs à impact social.<br />

5


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

HEC Paris et la Croix-Rouge<br />

s’unissent autour<br />

de l’impact social<br />

HEC Paris s’associe à la Croix-Rouge française dans<br />

le cadre d’un partenariat de deux ans dont l’idée<br />

fondatrice est de « croiser les enjeux sociaux<br />

et humanitaires avec les leviers de l’innovation<br />

pédagogique et sociale ». L’Institut Sustainability and<br />

Organizations d’HEC Paris (S&O) créera notamment<br />

avec la Croix-Rouge une académie dédiée à l’économie<br />

inclusive et à l’innovation sociale. « Nous sommes très<br />

heureux de ce partenariat avec la Croix-Rouge française,<br />

car il s’aligne parfaitement avec la mission fondamentale<br />

de notre école. Il est rare de voir une collaboration<br />

aussi bien ancrée dans les valeurs qui constituent les<br />

piliers de notre institution : la concentration de talents,<br />

la promotion de l’innovation, la diffusion du savoir et de<br />

la connaissance, ainsi que notre engagement envers<br />

l’impact social », assure Eloïc Peyrache, directeur général<br />

et doyen d’HEC Paris quand Nathalie Smirnov, la<br />

directrice générale de la Croix-Rouge française affirme :<br />

« Il nous paraît impératif de construire des alliances<br />

stratégiques avec les acteurs de l’enseignement et de la<br />

recherche pour construire des solutions d’avenir et rester<br />

en phase avec l’évolution de la société. Nous sommes<br />

fiers de cet ambitieux partenariat avec HEC qui mise<br />

sur l’engagement des jeunes, l’innovation sociale et les<br />

vertus de la recherche-action pour renforcer ensemble<br />

la résilience de la société française ».<br />

Dans ce cadre les étudiants faisant partie des équipes<br />

d’encadrement des associations du campus seront formés<br />

par la Croix-Rouge aux gestes qui sauvent (PSC1). Les<br />

étudiants sont également, depuis janvier <strong>2024</strong>, d’ores<br />

et déjà sensibilisés au Droit International Humanitaire<br />

(DIH) par les équipes de la Croix-Rouge dans le cadre du<br />

nouveau programme Business and Peace dispensé sur<br />

le campus. Enfin, la Croix-Rouge française accueillera<br />

prochainement une vingtaine d’étudiants en immersion<br />

dans le cadre de leur engagement citoyen obligatoire<br />

(soit 30 heures minimum de bénévolat au sein d’une<br />

structure d’intérêt général).<br />

La Croix-Rouge française accueillera également chaque<br />

année des étudiants du certificat Social Business et du<br />

Master PIC d’HEC Paris pour travailler sur des concepts<br />

de modèles économiques pérennes et innovants. L’accélérateur<br />

21 de la Croix-Rouge française et l’accélérateur<br />

ESS d’HEC Paris renforceront leur collaboration.<br />

De même l’Institut Sustainability and Organizations d’HEC<br />

Paris et l’association uniront leurs expertises autour d’un<br />

projet de recherche-action visant à mieux comprendre<br />

les ressorts d’engagement bénévole des jeunes.<br />

Enfin la Croix-Rouge française sensibilisera non seulement<br />

les étudiants mais aussi les Alumni d’HEC Paris aux<br />

formations et métiers de l’économie sociale et solidaire.<br />

6<br />

L’EM Strasbourg<br />

et Sciences Po<br />

Strasbourg créent<br />

un double-diplôme<br />

NEOMA une nouvelle fois primée<br />

par l’AACSB<br />

« Le dispositif d’acculturation de sa communauté<br />

à l’Intelligence Artificielle Générative<br />

de Neoma illustre parfaitement<br />

la manière dont aujourd’hui les écoles<br />

de management créent de la valeur et de<br />

l’impact pour leurs parties prenantes »,<br />

explique Lily Bi, la directrice générale de<br />

l’AACSB. « Il nous a semblé très important<br />

de rapidement former nos étudiants,<br />

mais aussi nos professeurs et nos collaborateurs,<br />

sur les possibilités et les limites<br />

de cette technologie. En mettant en lumière<br />

ce dispositif d’acculturation, nous<br />

espérons également inspirer d’autres acteurs<br />

de l’éducation en France comme à<br />

l’international », détaille Delphine Manceau,<br />

Directrice générale de NEOMA Business<br />

School.<br />

Lancé en septembre 2023, le dispositif se<br />

L’EM Strasbourg s’appuie<br />

plus que jamais sur son<br />

université de tutelle en créant<br />

un double diplôme avec<br />

un autre établissement de<br />

l’université de Strasbourg :<br />

Sciences Po Strasbourg. Dans<br />

ce cadre, cinq étudiants de<br />

l’EM Strasbourg auront la<br />

possibilité d’intégrer pendant<br />

leur année de M1 la filière<br />

Économie et Finance ou la<br />

filière Étude des relations<br />

internationales et du global<br />

à Sciences Po Strasbourg.<br />

Du côté de Sciences Po<br />

Strasbourg, ce seront cinq<br />

étudiants qui pourront<br />

suivre, durant leur année<br />

de M2, une spécialisation<br />

au choix du Programme<br />

Grande Ecole en fonction<br />

de leur filière d’origine.<br />

décline sous plusieurs formats, adaptés<br />

aux différents publics et à leurs besoins<br />

spécifiques :<br />

un cours créé par les équipes pédagogiques<br />

de NEOMA sur le potentiel et l’utilisation<br />

de l’IAgénérative a été mis à la disposition<br />

des 10 000 étudiants de l’Ecole. Ce cours<br />

leur offre également un accès à plus de 50<br />

outils génératifs utilisés dans le monde entier<br />

ainsi qu’à un flux continu d’informations<br />

sur l’IA, dans une logique de formation<br />

continue ;<br />

des sessions régulières de formation<br />

sont proposées à l’ensemble du corps<br />

professoral ;<br />

trois modules de formation dédiés aux collaborateurs<br />

de l’école ont également été<br />

intégrés dans les plans de formation pour<br />

le personnel.


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SAVE THE<br />

DATE !<br />

19 & 20<br />

NOV.<br />

<strong>2024</strong><br />

Cité internationale<br />

universitaire de Paris<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

SKEMA publie son Observatoire de<br />

la féminisation des entreprises <strong>2024</strong><br />

« L’exclusion des femmes de l’olympe de la gouvernance<br />

d’entreprise du CAC40 perdure » selon<br />

l’étude <strong>2024</strong> de l’Observatoire SKEMA de la<br />

féminisation des entreprises. Les femmes occupent<br />

en effet 6,25 % des 80 postes de président et/<br />

ou directeur général des entreprises du CAC40. Mais ça<br />

grimpe un peu : elles étaient 3,75 % en 2022 et 2,5 % en<br />

2021. S’il n’y a aucune femme PDG, 2 sont présidentes du<br />

conseil d’administration et trois directrices générales.<br />

Les effets de la loi Rixain (30 % de femmes au Comex<br />

en 2026, 40 % en 2029) sont visibles. En 2023, 5 entreprises,<br />

dont 2 dirigées par des femmes, ont au moins<br />

40 % de femmes au comex (Vivendi,Orange, Schneider<br />

Electric, Credit Agricole et Engie) et 11 autres en ont<br />

entre 30 et 40 % : BNP Paribas, Dassault Systèmes,<br />

Hermès, Kering, Legrand, L’Oréal, Michelin, Pernod Ricard,<br />

Plastic Omnium, Saint Gobain et Société Générale. En<br />

2021, seules 8 entreprises avaient au moins 30 % de<br />

femmes au Comex.<br />

Seuls trois dirigeants d’entreprise n’ont aucune femme<br />

dans leurs plus hautes instances de gouvernance : Olivier<br />

Roussat, directeur général de Bouygues, Francesco<br />

Milleri, directeur général d’EssilorLuxottica et Carlos<br />

Tavares, directeur général de Stellantis.<br />

L’index d’inégalité met en évidence les entreprises dont<br />

le plafond de verre entre la population cadre et le Comex<br />

est le plus épais pour les femmes : LVMH ferme la<br />

marche avec seulement 12,50 % de femmes au Comex<br />

et 65 % de femmes cadres (Plafond de verre de 52,5).<br />

L’entreprise qui a le plus faible plafond de verre entre<br />

les deux niveaux hiérarchiques est Renault avec 25 %<br />

de femmes au Comex (5) et 25,5 % dans la population<br />

Cadres. (Plafond de verre : 0.50). En revanche Orange<br />

a 50 % de femmes au Comex et seulement 31,8 % dans<br />

la population cadre (Plafond de verre en défaveur des<br />

hommes : 18,2).<br />

La féminisation des entreprises a des effets positifs<br />

sur la rentabilité opérationnelle établit l’Observatoire qui<br />

remarque que, si la rentabilité opérationnelle n’est pas<br />

corrélée à la féminisation du comex, elle est corrélée à<br />

la féminisation de l’encadrement (coef. 0,4243) et encore<br />

plus corrélée à la féminisation des effectifs (coef. 0,51,36).<br />

L’EM Strasbourg ouvre deux nouveaux<br />

masters internationaux<br />

European Digital and Sustainable Business<br />

et European Tourism, Wine and<br />

Agrifood Management, en double diplôme,<br />

l’EM Strasbourg ouvre deux nouveaux<br />

masters universitaires (M1 + M2)<br />

internationaux en septembre <strong>2024</strong>.<br />

Le master European Tourism, Wine<br />

and Agrifood Management, proposé en<br />

double-diplôme avec l’Université Ca’Foscari<br />

de Venise en Italie, va former de futurs<br />

managers spécialisés sur les enjeux<br />

des industries du tourisme, du vin, de<br />

l’œnotourisme et de l’agroalimentaire.<br />

Proposé par l’EM Strasbourg, en collaboration<br />

avec la Hochschule für Wirtschaft<br />

FHNW à Bâle en Suisse et la Hochschule<br />

Offenburg en Allemagne, le master European<br />

Digital and Sustainable Business<br />

entend quant à lui « former les futurs managers<br />

dans un contexte européen digitalisé<br />

et engagé vers la transition écologique<br />

». « Nous sommes implantés dans<br />

l’une des régions les plus riches et dynamiques<br />

d’Europe, il est essentiel de travailler<br />

en collaboration avec les acteurs<br />

économiques de cette région. Ceci nous<br />

permettra de proposer à nos étudiants<br />

des opportunités professionnelles pour<br />

qu’ils puissent développer leurs compétences<br />

interculturelles et devenir les futurs<br />

leaders aptes à diriger les entreprises<br />

de cette zone transfrontalière unique »,<br />

explique Babak Mehmanpazir, le directeur<br />

général de l’EM Strasbourg. Les<br />

études en trois langues (allemand, anglais<br />

et français) et dans trois pays permettent<br />

aux étudiants recevoir un diplôme<br />

de master de chacune des trois universités<br />

partenaires.<br />

8


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

Adilson Borges<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL ET DOYEN DE RENNES SB<br />

« À Rennes SB nous ne serons pas les meilleurs<br />

partout mais nous serons les meilleurs<br />

pour former des leaders unframed ! »<br />

Le nouveau directeur général et doyen<br />

de Rennes SB, Adilson Borges, vient de<br />

dévoiler un ambitieux plan stratégique<br />

<strong>2024</strong>-2028. En 5 ans, Rennes SB vise<br />

ainsi à devenir une « école parmi les<br />

plus internationales, innovantes et<br />

impactantes, en capacité de former<br />

des «Unframed Leaders » : les leaders<br />

d’un monde en disruption, au service de<br />

l’impact positif .<br />

Olivier Rollot : Vous venez de prendre la<br />

direction de Rennes SB. Parlez-nous un<br />

peu de vous. Vous avez un profil double :<br />

académique et entreprise, à la fois<br />

professeur de marketing et directeur<br />

Learning et Développement du groupe<br />

Carrefour.<br />

Adilson Borges : J’ai toujours considéré que ma mission<br />

était de développer les talents, d’être un « agriculteur<br />

de talents » qui travaille pour que chaque être humain<br />

puisse réaliser son plein potentiel. Je suis issu d’une<br />

famille brésilienne modeste qui a toujours considéré<br />

l’éducation comme un vecteur majeur. Mon éducation<br />

a joué pour moi un véritable rôle d’ascenseur social.<br />

Après mes études jusqu’en master à la Federal University<br />

of Rio Grande do Sul de Porto Alegre je suis venu en<br />

France en 1999 pour y réaliser ma thèse de doctorat<br />

à Rennes. Un peu après je suis entré à Neoma – Reims<br />

BS à l’époque – et j’y suis resté professeur de marketing<br />

jusqu’à novembre dernier avec, de 2013 à 2016, le<br />

poste de dean for faculty and research. C’est là que je<br />

me suis pour la première fois rapproché du monde de<br />

l’entreprise en créant une chaire en management avec<br />

le groupe Auchan. Depuis, je suis à la fois passionné par<br />

l’accompagnement des jeunes sur le marché du travail<br />

et par celui des entreprises dans la formation de leurs<br />

personnels et de leurs dirigeants.<br />

O. R : En 2016 vous changez de vie en<br />

rejoignant le groupe Carrefour en tant que<br />

Chief Learning Officer.<br />

A. B : Ma mission était de développer l’université d’entreprise,<br />

qui délivrait plus de 4,5 millions d’heures de<br />

formation chaque année! J’ai été également particulièrement<br />

impliqué dans le learning et le développement<br />

du top 300 de l’entreprise, sur des sujets tels que la<br />

transformation digitale, le leadership ou encore la sustainability.<br />

Avec d’autres entreprises nous avons d’ailleurs<br />

créé un club des universités d’entreprise. Elles jouent<br />

la même mission pour leur organisation que les écoles<br />

pour leurs étudiants. Qu’elles embauchent ensuite ! Et<br />

nous avons donc beaucoup de choses à faire ensemble.<br />

CV express :<br />

Adilson Borges<br />

Adilson Borges était<br />

auparavant directeur<br />

Learning et Development<br />

chez Carrefour et professeur<br />

de marketing à Neoma.<br />

D’origine brésilienne il<br />

est titulaire d’un MSc de<br />

l’université of Rio Grande<br />

do Sul. Mais c’est en France,<br />

à l’université de Rennes,<br />

qu’il obtient son doctorat<br />

en Sciences de gestion puis<br />

son habilitation à diriger des<br />

recherches (HDR). Entre les<br />

deux il réalise une année post<br />

doc au sein de l’université<br />

de Californie à Irvine. Par la<br />

suite il a notamment présidé<br />

l’Academy of Marketing<br />

Science et occupé le poste de<br />

directeur général adjoint à la<br />

faculté et à la recherche de<br />

Neoma avant de rejoindre le<br />

groupe Carrefour en 2016. Il a<br />

axé ses travaux de recherche<br />

sur l’application des sciences<br />

comportementales dans le<br />

marketing et l’innovation.<br />

Ses travaux ont été<br />

publiés dans différentes<br />

revues académiques et<br />

professionnelles telles que<br />

le Journal of Marketing<br />

et la Harvard Business<br />

Review France. Il a publié<br />

en 2021 Test & Learn: la<br />

stratégie des entreprises<br />

agiles chez Vuibert.<br />

9


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

O. R : Vous venez de prendre la direction de<br />

Rennes SB et vous présentez déjà un plan<br />

stratégique !<br />

A. B : Officiellement je suis en poste depuis le 1 er janvier<br />

mais j’ai quitté Carrefour fin novembre et eu du temps<br />

pour travailler avec les équipes de l’école à ce plan. Les<br />

étudiants sont au centre du projet que nous avons présenté.<br />

Il est fondé sur la volonté d’utiliser les technologies<br />

pour améliorer leurs processus d’apprentissage et de<br />

développer leurs compétences avec plus d’expériences<br />

étudiantes.<br />

La fameuse rue aux<br />

palmiers de Rennes SB<br />

O. R : Votre plan stratégique est fondé sur<br />

l’idée « unframed thinking », de « sortir du<br />

cadre », déjà développée par Rennes SB.<br />

Comment allez-vous la rendre peut-être plus<br />

tangible ?<br />

A. B : Rennes SB fait partie de la « Super League »<br />

des écoles de management françaises. Nous voulons<br />

aujourd’hui raconter une histoire différenciante en nous<br />

appuyant sur la notion d’« unframed » et sur notre institut<br />

d’études avancées 100 % interdisciplinaire accélérateur<br />

de transitions, le Centre for Unframed Thinking (le CUT).<br />

Nous allons innover pour élargir le cadre et former des<br />

« Unframed Leaders » dans une école qui sera parmi les<br />

plus innovantes d’Europe dans les cinq ans.<br />

Ces leaders auront trois compétences majeures, les<br />

« 3 C ».<br />

Ils seront d’abord des leaders « créatifs », curieux, qui<br />

osent challenger le statu quo. Des leaders qui embrassent<br />

les enjeux de diversité et d’inclusion avec humilité pour<br />

nourrir encore leur ouverture d’esprit et leur capacité<br />

à innover.<br />

Le deuxième « C » est celui de « connecter » : des leaders<br />

qui jouent collectif par l’altérité, l’intelligence culturelle,<br />

mais aussi par l’agilité en matière de communication, dans<br />

un monde où la technologie et l’IA générative prennent<br />

une place centrale. Des leaders qui ont conscience<br />

de la valeur du regard de l’autre dans un monde où les<br />

disruptions viennent de tous bords.<br />

Enfin ils sauront « changer » : pour transformer l’essai,<br />

ces leaders devront savoir faciliter le changement.<br />

Psychologie, sociologie, management, et plus particulièrement<br />

développement organisationnel : ces disciplines<br />

font partie de la boîte à outils de l’accompagnement du<br />

changement.<br />

Nous ne serons pas les meilleurs partout mais nous<br />

serons les meilleurs pour former des leaders unframed!<br />

O. R : L’ADN de Rennes SB c’est d’être<br />

internationale. Elle le sera toujours ?<br />

A. B : Quand on entend former des « Unframed Leaders »<br />

c’est un atout formidable de recevoir 40 % d’internationaux<br />

parmi nos 5500 étudiants et plus de 100 nationalités sur<br />

le campus. Rencontrer sur nos campus des étudiants<br />

d’Asie, d’Amérique Latine, d’Europe, d’Afrique, cela<br />

amène forcément à réfléchir différemment. Et cela crée<br />

de multiples connexions tout en rendant humble. Ces<br />

expériences forment beaucoup plus qu’un cours sur la<br />

multiculturalité !<br />

© Rennes SB<br />

10


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

Un terrain de sport sur le campus de Rennes SB<br />

© Rennes SB<br />

Cet ADN se caractérise bien dans l’animal totem de<br />

Rennes SB qu’est le puma ailé. Originaire des Amériques,<br />

le puma est l’un des animaux les plus résilients qui soient,<br />

capable de s’adapter à toutes les situations au point<br />

de porter plusieurs noms. Il est ancré dans les racines<br />

internationales qui sont la force de la Bretagne avec des<br />

ailes qui montrent ce que nous voulons être demain.<br />

C’est-à-dire contribuer à construire un monde meilleur<br />

avec des leaders qui seront des acteurs impactants<br />

des changements.<br />

O. R : Comment allez-vous les former pour en<br />

faire ces leaders ?<br />

A. B : Nous travaillons sur trois grands axes. Le premier<br />

est celui de l’« Unframed Experience » pour apprendre à<br />

mieux apprendre. En 2028 ce seront 100 % des enseignements<br />

qui seront nourris par les technologies digitales.<br />

Nous allons également expérimenter en partenariat avec<br />

un startup EdTech qui revisite les business cases en<br />

s’appuyant sur l’IA générative. À la rentrée 2025 nous<br />

lancerons la Pum’app, une application pour gérer sa vie<br />

étudiante. Enfin, la pédagogie par le réel (« Learning by<br />

doing ») verra augmenter le nombre de projets pédagogiques<br />

au service des entreprises et des ONG.<br />

Tout cela pour déboucher sur une « Unframed Education »<br />

qui va nous permettre de proposer un portefeuille de<br />

programmes innovants, nourris par notre recherche<br />

interdisciplinaire, qui hybride connaissance académique<br />

et compétences en réponse aux attentes du marché de<br />

l’emploi. Avec Microsoft nous créons dès cette année<br />

une formation sur l’IA générative. Tous nos étudiants<br />

seront ainsi formés à l’AI générative, y compris au<br />

prompt engineering. Mais nous tenons également à ce<br />

qu’ils gardent un esprit critique vis-à-vis de l’IA et de<br />

son utilisation.<br />

O. R : Quel est le troisième axe sur lequel<br />

vous allez vous appuyer ?<br />

A. B : Toujours dans cette dimension « unframed »,<br />

nous allons développer une « Unframed Community »<br />

avec l’objectif d’augmenter l’impact de l’école en créant<br />

un écosystème d’innovation où nos communautés, nos<br />

alumni en France et dans le monde, agissent les unes<br />

au service des autres.<br />

Un exemple : l’écosystème de Rennes et de sa région<br />

est excellent sur les questions de cybersécurité. Avec<br />

le programme CyberSkills4All, que nous menons avec<br />

d’autres acteurs locaux majeurs, nous formons nos<br />

étudiants aux questions de cybersécurité. Ils peuvent<br />

ensuite former les entreprises locales qui le souhaitent<br />

dans une démarche de reverse mentoring.<br />

11


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

Classes prépas :<br />

ça redémarre !<br />

Avec une hausse globale de +3,9 % en première année,<br />

les effectifs en classes préparatoires aux grandes<br />

écoles sont repartis à la hausse à la rentrée 2023-<strong>2024</strong><br />

selon les notes du SIES et, plus précisément sur les ECG,<br />

ECT et littéraires, les chiffres de la DAC.<br />

12


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

À<br />

la rentrée 2023, 41 300 étudiants<br />

entrent pour la première<br />

fois en première année<br />

de CPGE soit une hausse de<br />

4,2 % (1 650 étudiants) par<br />

rapport à la rentrée précédente et alors<br />

que le nombre de bacheliers généraux<br />

observé est en légère baisse (-0,4 %)<br />

selon la note du SIES : Les effectifs en<br />

classes préparatoires aux grandes<br />

écoles à la rentrée 2023-<strong>2024</strong>. Si cette<br />

hausse des nouveaux entrants s’observe<br />

dans toutes les filières, c’est dans la filière<br />

économique qu’elle est la plus importante :<br />

+ 6,1%, soit 500 étudiants. Cette hausse<br />

est d’abord portée par les garçons dont<br />

les effectifs grimpent de plus de 5 % en<br />

première année.<br />

FILIÈRE PAR FILIÈRE : LES<br />

EFFECTIFS<br />

Selon la note du SIES sur « Les effectifs<br />

en classes préparatoires aux grandes<br />

écoles à la rentrée 2023-<strong>2024</strong> » en tout à<br />

la rentrée 2023, ce sont 82 400 étudiants<br />

qui sont inscrits en classes préparatoires<br />

aux grandes écoles (CPGE). Un effectif<br />

en hausse par rapport à la rentrée 2022<br />

(+1,5 %) après deux années de baisse.<br />

Cette hausse est portée par les étudiants<br />

inscrits en 1 ère année (+3,9 %), alors que<br />

l’effectif en 2nde année continue de baisser<br />

(-0,9 %).<br />

La filière scientifique compte 51 200<br />

étudiants dont 30 % de femmes. La<br />

progression de l’effectif de cette filière<br />

(+0,6 %) est portée par celle des hommes<br />

(+1,7 %, 590 étudiants supplémentaires),<br />

le nombre d’inscrites étant en baisse<br />

(-1, 6 %).<br />

La filière économique compte 18 300<br />

étudiants, répartis équitablement entre<br />

femmes et hommes, effectif en hausse par<br />

rapport à la rentrée précédente (+2,7 %).<br />

Cette hausse résulte de l’augmentation<br />

du nombre d‘d’hommes (550 soit une<br />

hausse de 6,1 %), celui des étudiantes<br />

étant en recul (-0,8 %).<br />

La filière littéraire regroupe 12 800<br />

étudiants et est en hausse de 3,3 % à la<br />

rentrée 2023. La progression est plus<br />

importante parmi les étudiants masculins<br />

(+5,8 %). L’effectif féminin, qui représente<br />

sept étudiants sur dix dans cette filière,<br />

est également en hausse (+2,3 %).<br />

Plus de redoublants,<br />

moins de redoublantes<br />

Près de 6 000 étudiants ont<br />

redoublé la seconde année<br />

de CPGE (+0,4 %). Le<br />

nombre de redoublants est<br />

en recul parmi les étudiantes<br />

(-4,3 %) alors qu’il croît<br />

pour les hommes (+3,1 %).<br />

Ce nombre baisse dans les<br />

filières scientifiques (-3 %<br />

pour 3 900 redoublements au<br />

total) mais augmente dans les<br />

filières économiques (+10 %<br />

pour 800 redoublements au<br />

total) et littéraire (+7 % pour<br />

1 200 redoublants au total).<br />

13


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

LES FEMMES REPRÉSENTENT<br />

40 % DES INSCRITS<br />

Si leur effectif reste globalement stable<br />

par rapport à la rentrée 2022 (-0,4 %), leur<br />

nombre augmente de 2,1 % en 1 ère année<br />

et baisse de 3 % en seconde année. En<br />

revanche, le nombre d’étudiants masculins<br />

connait une hausse globale de 2,8 %,<br />

essentiellement en 1 ère année (+1 200<br />

étudiants, +5,3 %), l’effectif de seconde<br />

année n’ayant que peu évolué (+0,5 %).<br />

Résultat sans doute de la réforme du bac<br />

et de l’attrition du nombre de femmes<br />

formées aux disciplines scientifiques.<br />

TRÈS MAJORITAIREMENT DES<br />

BACHELIERS GÉNÉRAUX<br />

Quelle que soit la filière considérée, les<br />

néo-bacheliers généraux sont largement<br />

majoritaires. Ils représentent 85 % des<br />

nouveaux inscrits en filière économique,<br />

92 % en filière scientifique et 98 % en<br />

filière littéraire.<br />

Les néo-bacheliers technologiques composent<br />

quant à eyx 12 % de l’effectif des<br />

nouveaux entrants en filière économique<br />

et 6 % en filière scientifique. Ils sont<br />

quasi-absents de la filière littéraire (0,1 %).<br />

14


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

PUBLIC/PRIVÉ : QUELS LYCÉES<br />

PROGRESSENT ?<br />

Les établissements sous tutelle du ministère<br />

de l’éducation nationale et de la<br />

jeunesse (MENJ) et du ministère de l’enseignement<br />

supérieur et de la recherche<br />

(MESR) comptent 80 500 étudiants en<br />

CPGE à la rentrée 2023, soit 98 % des<br />

effectifs totaux de cette formation. Un<br />

effectif en hausse de 1,5 % par rapport<br />

à la rentrée 2022.<br />

Cette hausse est portée par les établissements<br />

publics de ces ministères (+2 %)<br />

tandis que les effectifs des établissements<br />

privés continuent de décroitre (-1 %).<br />

La part de femmes est plus élevée dans<br />

le secteur public (41 %) que dans le privé<br />

(37 %). Leur nombre est en baisse dans<br />

le secteur privé (-2,8 %) mais reste stable<br />

dans le secteur public.<br />

RÉGION PAR RÉGION<br />

Alors qu’elle compte à elle seule 26 600<br />

étudiants inscrits en CPGE à la rentrée<br />

2023, soit 32 % de l’ensemble des<br />

étudiants de cette formation, l’effectif<br />

d’inscrits en Île-de-France est en augmentation<br />

de 2,2 %.<br />

Cette augmentation s’observe de façon<br />

moins soutenue dans les autres capitales<br />

régionales métropolitaines (23 700 étudiants)<br />

et le reste de la France (32 100<br />

étudiants) qui voient leurs effectifs augmenter<br />

cette année de respectivement<br />

0,8 % et 1,5 %.<br />

Plus de femmes en<br />

Ile-de-France<br />

Dans toutes les filières, la<br />

part des femmes est plus<br />

importante en Île-de-France<br />

et dans les capitales de région<br />

que dans le reste de la France.<br />

Cet écart est plus marqué<br />

dans la filière économique.<br />

15


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

9 000 ÉLÈVES DE PLUS DEPUIS<br />

2004<br />

En tout depuis 2004 les effectifs des<br />

classes préparatoires ont d’un peu plus<br />

de 9 200 élèves soit 13 %. La progression<br />

la plus forte en pourcentage est dans la<br />

filière littéraire (18 %) devant l’ECG et ECT<br />

(16 %) et les scientifiques (10 %).<br />

UNE ORIGINE SOCIALE<br />

FAVORISÉE<br />

Toutes filières confondues les enfants<br />

de cadres et professions intellectuelles<br />

supérieures représentent un peu plus<br />

de 50 % des effectifs. Contrairement<br />

ç une image bien ancrée c’est dans la<br />

filière économique qu’ils sont les moins<br />

nombreux (47,6 %) quand ils sont 51,5 %<br />

dans la filière littéraire.<br />

Prépas : les lycées<br />

ne pratiquent pas<br />

l’endogamie sauf…<br />

Selon les données de<br />

Parcoursup 2023 seuls 6,5 %<br />

des admis en prépas viennent<br />

du même lycée (contre<br />

10,4 % pour la moyenne<br />

française). Un chiffre qui<br />

cache de grandes disparités<br />

selon France Info : à Paris<br />

20 % des étudiants admis<br />

en en MPSI à Louis-Le-<br />

Grand en 2023 y étaient<br />

déjà scolarisés en terminale<br />

quand ce pourcentage<br />

monte à 51 % à Stanislas.<br />

16


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

Les effectifs en ECG en forte hausse : les chiffres de la DAC<br />

Après des années de chute puis de<br />

stagnation les prépas économiques et<br />

commerciales générales (ECG) connaissent<br />

un nouvel essor en cette rentrée 2023 selon<br />

les données de la Direction des admissions<br />

et des concours de la Chambre de<br />

commerce et d’industrie Paris Ile de France<br />

(DAC). Au totale la hausse des inscriptions<br />

en première année serait de 5,1 % pour<br />

2023-<strong>2024</strong> (+4,3 % en France et +15,1 % à<br />

l’étranger). En seconde année les effectifs<br />

progressent de 2,3 % portés par une hausse<br />

de 44,5 % à l’étranger (ils baissent de 0,5 %<br />

en France). Au total des deux années la<br />

progression est de 3,7 % avec 14 354 élèves.<br />

En revanche après avoir bien résisté<br />

ces dernières année les ECT subissent<br />

une baisse globale de 9,4 % (-2,9 %<br />

en France et -19,1 % à l’étranger).<br />

Enfin du côté des classes préparatoires<br />

littéraires la situation est contrastée :<br />

les A/L progressent de 1 % quand<br />

les B/L chutent de 11,4 % souffrant<br />

sans doute du manque de candidats<br />

suffisamment préparés en mathématiques.<br />

Au total la baisse est de 1,1 %.<br />

17


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

Emploi : des jeunes<br />

confiants en quête de…<br />

bonnes rémunérations<br />

Objectif… salaire. Alors que l’euphorie ne retombe pas en matière d’embauche des jeunes ce sont d’abord de<br />

bonnes rémunérations qu’ils recherchent selon différentes études. Bonne nouvelle pour les entreprises : ils<br />

sont autant engagés que leurs aînés selon ces mêmes études.<br />

« Les jeunes actifs sont engagés<br />

et motivés par leur évolution<br />

professionnelle. » Terra Nova<br />

et l’Apec démentent le prétendu<br />

désengagement des jeunes actifs dans<br />

leur rapport Un portrait positif des jeunesses<br />

au travail : au-delà des mythes,<br />

fruit d’une étude menée par Toluna-Harris<br />

Interactive auprès de 5000 actifs dont<br />

3000 jeunes de moins de 30 ans.<br />

La 11e édition de l’étude de l’fop pour<br />

Epoka sur les « Entreprises préférées des<br />

étudiants et jeunes diplômés » démontre<br />

quant à elle leur confiance toujours forte<br />

dans l’avenir. Du moins s’ils possèdent un<br />

diplôme de premier plan… Les étudiants<br />

des grandes écoles sont 80 % à considérer<br />

pouvoir trouver un emploi dans les 12<br />

prochains mois, contre 36 % dans la population<br />

jeune en général.<br />

Une confiance corroborée par le Baromètre<br />

Talents <strong>2024</strong> mené par OpinionWay<br />

pour SKEMA Business School<br />

et EY dans lequel 75 % des jeunes interrogés<br />

se disent confiants pour leur entrée<br />

dans le monde professionnel (en baisse de<br />

quatre points par rapport à l’an dernier).<br />

L’impact majeur de la<br />

rémunération<br />

Le Baromètre Talents <strong>2024</strong> établit que<br />

l’évolution professionnelle et les perspectives<br />

de progression salariale représentent<br />

pour 49 % des étudiants sondés<br />

un atout majeur de fidélisation. Parmi<br />

les dimensions du travail jugées les plus<br />

importantes, et cela quel que soit l’âge,<br />

la rémunération est essentielle quel que<br />

soit l’âge établissent les experts de l’Apec<br />

et Terra Nova dans leur étude. 60 % des<br />

jeunes actifs se disent d’ailleurs plutôt<br />

ou tout à fait satisfaits de leur rémunération<br />

: c’est 4 points de plus que chez les<br />

30–44 ans (56 %) et 7 de plus que chez<br />

les 45–65 ans (53 %) selon l’enquête de<br />

l’Apec. Mais, contrairement à ce qu’on<br />

attend de cette génération, « l’impact social,<br />

l’environnement de l’activité » n’est<br />

un des principaux critères de choix d’une<br />

entreprise que pour 11 % des jeunes. De<br />

même ils attachent moins d’importance<br />

que leurs aînés au fait d’« être autonome »<br />

ou d’ « effectuer un travail utile, qui a<br />

du sens ».<br />

L’enquête de l’Ifop pour Epoka souligne<br />

également ce regain d’intérêt pour le niveau<br />

de rémunération. S’il faut travailler<br />

plus, alors la rémunération (82 %)<br />

semble toujours être le levier de prédilection<br />

avant l’intérêt pour les sujets travaillés<br />

(71 %) ou le gain en compétences<br />

(55 %). Des items qui sont même en forte<br />

baisse : la notion de « montée en compétences<br />

» perd ainsi plus de 20 points<br />

entre 2018 et 2023 dans la catégorie des<br />

« diplômés de Grandes écoles de premier<br />

plan » interrogés par l’Ifop.<br />

18


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

DÉBAT MARS <strong>2024</strong> N° 80<br />

En revanche la question des valeurs<br />

chute : les valeurs de l’entreprise, sa raison<br />

d’être est un critère important au moment<br />

de choisir son premier poste pour<br />

seulement 37 % des répondants du Baromètre<br />

Talents <strong>2024</strong>, soit une baisse<br />

de plus de 11 points par rapport à 2023.<br />

Comment les jeunes<br />

choisissent aujourd’hui une<br />

entreprise ?<br />

Après leur évolution professionnelle et<br />

les perspectives de progression salariale<br />

le Baromètre Talents <strong>2024</strong> établit que ce<br />

sont l’équilibre vie pro/vie perso (33 %),<br />

une bonne ambiance de travail (31 %), le<br />

fait pouvoir travailler sur des sujets variés<br />

sans devoir changer de métier (29 %) et<br />

d’avoir une évolution hiérarchique (27 %)<br />

qui constituent les principaux éléments de<br />

fidélisation de l’entreprise.<br />

A contrario, parmi les critères majeurs<br />

de rupture d’un premier emploi, les étudiants<br />

citent dans l’ordre : la mauvaise<br />

ambiance de travail (52 %), une mauvaise<br />

rémunération (41 %), une absence d’évolution<br />

(25 %), une mission manquant de<br />

stimulation intellectuelle (17 %) et enfin<br />

le manque de reconnaissance (14 %).<br />

Un travail qui a du sens « rime moins avec<br />

un travail en accord avec ses convictions<br />

» notent les auteurs de l’étude, mais<br />

« reste un élément important ». C’est en<br />

premier lieu un travail qui conduit à se<br />

sentir motivé et stimulé par sa mission<br />

(52 %). C’est ensuite un travail qui permet<br />

de gagner correctement sa vie (50 %),<br />

de s’épanouir professionnellement (49 %),<br />

de conjuguer vie pro et vie perso (46 %)<br />

et c’est enfin un travail dans lequel on est<br />

en accord avec ses convictions et ses valeurs<br />

(38 %).<br />

Si les engagements RSE des entreprises<br />

semblent plus secondaires aujourd’hui,<br />

certains n’en demeurent pas moins importants.<br />

Le respect de l’éthique dans<br />

les activités économiques arrive en pole<br />

position des réponses (69 %), suivi de<br />

l’égalité femmes-hommes (68 %) et la<br />

réduction de leur impact sur l’environnement<br />

(55 %). Et surtout l’égalité des sexes<br />

est soulignée comme prioritaire par les<br />

femmes (80 %).<br />

Enfin 64 % des étudiants interrogés estiment<br />

qu’ils utiliseront l’Intelligence<br />

artificielle générative (IAG) dans leur<br />

premier emploi et 59 % se disent « intéressés<br />

par un employeur qui leur propose<br />

un premier poste nécessitant de savoir<br />

l’utiliser. »<br />

Un regard très critique des<br />

plus âges comme… des<br />

jeunes eux-mêmes<br />

Depuis près de 30 ans, enquêtes, reportages,<br />

articles de presse et revues managériales<br />

dressent un tableau sévère des<br />

jeunes des générations Y et maintenant<br />

Z dans leur vie professionnelle : plus individualistes,<br />

moins investis, moins solidaires,<br />

plus soucieux de leur vie personnelle<br />

que les générations précédentes.<br />

93 % des managers (de tous âges) interrogés<br />

par l’Apec estiment ainsi que les<br />

jeunes ont un « rapport au travail différent<br />

de celui de leurs aînés », et 76 %<br />

pensent même que cette différence va persister<br />

tout au long de leur carrière, ce qui<br />

serait le signe d’un véritable changement<br />

générationnel. 66 % des managers les décrivent<br />

comme « moins fidèles », 64 %<br />

« moins respectueux de l’autorité » alors<br />

que 59 % les jugent « moins investis ».<br />

Étonnamment les jeunes actifs ont euxmêmes<br />

intériorisé la plupart des jugements<br />

négatifs au sujet de leur génération…<br />

Une majorité d’entre eux pense en<br />

effet que les jeunes sont moins « investis<br />

» que leurs aînés (54 %). Et une ma-<br />

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jorité plus large encore pense qu’ils sont<br />

moins « fidèles » (62 %) et moins « respectueux<br />

de l’autorité » (62 %).<br />

« Des jeunes actifs engagés<br />

et motivés par leur évolution<br />

professionnelle »<br />

Cette vision négative l’Apec la dément<br />

arguant que, « loin des stéréotypes, il<br />

ressort de cette enquête que les jeunes<br />

actifs sont engagés et motivés par leur<br />

évolution professionnelle ». Tout autant<br />

investis dans leur travail que leurs aînés,<br />

ils formulent les mêmes attentes envers<br />

le travail que les plus âgés : la rémunération,<br />

l’intérêt des missions, et l’équilibre<br />

de vie. Mieux encore : les singularités<br />

habituellement associées aux jeunes actifs<br />

sont contredites par la comparaison<br />

des réponses entre l’échantillon des 18–<br />

29 ans et l’échantillon des 30–65 ans.<br />

La demande de télétravail n’est ainsi pas<br />

plus développée que chez leurs aînés. La<br />

tentation du désengagement : c’est plutôt<br />

chez les plus âgés que l’on trouverait des<br />

signes de désengagement. L’individualisme<br />

: la demande de collectif semble<br />

plus forte chez les plus jeunes. La défiance<br />

: les plus jeunes déclarent plutôt<br />

une plus grande confiance dans leur hiérarchie,<br />

leur direction, voire les actionnaires<br />

des entreprises…<br />

En effet les jeunes actifs n’accordent pas<br />

une place moins importante au travail<br />

dans leur vie que leurs aînés :<br />

comme chez les 30–44 ans, 11 % des 18–<br />

29 ans estiment que le travail est « plus<br />

important que tout le reste » (contre seulement<br />

3 % chez 45–65 ans) ; et seuls 7 %<br />

considèrent qu’il « n’a que peu d’importance<br />

» (contre 10 % des 30–44 ans et<br />

13 % des 45–65 ans) ;<br />

entre ces deux extrêmes, 46 % des jeunes<br />

actifs jugent qu’il est « assez important<br />

mais moins que d’autres choses (vie familiale,<br />

personnelle, sociale, etc.) » : soit<br />

4 points de plus que chez les 30–44 ans<br />

et 4 points de moins que chez les 45–<br />

65 ans (50 %) ;<br />

enfin, 36 % des jeunes actifs pensent que<br />

le travail est « très important, mais autant<br />

que d’autres choses » contre 37 % chez<br />

les 30–44 ans et 33 % chez les 45–65 ans.<br />

Au total, les plus jeunes ne se distinguent<br />

pas tellement de ceux qui les suivent immédiatement<br />

en âge (30–44 ans) et ils accordent<br />

une place plutôt plus importante<br />

au travail que les 45–65 ans.<br />

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L’impact de l’élévation du<br />

niveau de qualification<br />

S’il y a des différences entre les générations<br />

elles sont plutôt liées à « la position<br />

occupée dans le cycle de vie » démontre<br />

l’Apec : les jeunes actifs sont en phase de<br />

démarrage dans leur parcours, ont peu<br />

d’expérience, ne maîtrisent pas toujours<br />

les codes de l’entreprise, sont en phase de<br />

construction de leur réseau… Une première<br />

phase de la vie adulte qui correspond<br />

également à un moment de l’existence<br />

où l’on a moins de responsabilités<br />

familiales, moins d’engagements financiers<br />

(crédit immobilier, etc.).<br />

La deuxième différence est liée au niveau<br />

moyen de formation : en 1986, au<br />

moment où les actifs aujourd’hui parmi<br />

les plus âgés entrent sur le marché du travail,<br />

le taux de scolarisation à 21 ans n’est<br />

que de 20,7 %. 35 ans plus tard, en 2021,<br />

il frôle les 50 %. Ce surcroît d’investissement<br />

dans les études a « pu faire naître<br />

des ambitions et des espérances dont il<br />

importe de savoir si elles sont satisfaites<br />

ou au contraire déçues ».<br />

L’impact du contexte<br />

économique et social<br />

La troisième série de facteurs est liée au<br />

contexte économique et social de leur<br />

insertion dans le marché du travail. La<br />

plupart des actifs parmi les plus de 30<br />

ans sont arrivés sur le marché du travail<br />

dans un contexte de chômage supérieur à<br />

ce qu’il est aujourd’hui. En 2013, le taux<br />

de chômage des 15–24 ans était de 29 %<br />

pour les hommes et de 24 % pour les<br />

femmes ; 10 ans plus tard, en 2023, ces<br />

chiffres étaient tombés respectivement à<br />

16 % et 18 %.<br />

Aujourd’hui la part des jeunes actifs qui<br />

éprouvent une forme de « déclassement »<br />

professionnel par rapport à leur formation<br />

initiale se situe autour de 15 %. Dans<br />

tous les groupes d’âge, entre les deux<br />

tiers et les trois quarts des sondés jugent<br />

que leurs études les ont bien préparés au<br />

monde du travail en général, à leur métier<br />

actuel, au travail en équipe, à l’autonomie<br />

ou à la prise d’initiative, même si<br />

des écarts significatifs se font jour selon<br />

les niveaux de diplôme.<br />

Des jeunes bien formés, confiants mais<br />

qui semblent se recentrer, comme toute la<br />

société, sur des questions plus court-termistes<br />

et moins prendre en compte les valeurs<br />

et les transitions. Alors les jeunes<br />

des vieux comme les autres ? « La seule<br />

dimension qui distingue radicalement<br />

les jeunes des autres actifs, c’est, du fait<br />

de leur âge, l’important capital d’avenir<br />

dont ils disposent », concluent les experts<br />

de l’Apec…<br />

Sébastien Gémon<br />

Le baromètre Talent développé par OpinionWay<br />

pour SKEMA Business School et EY<br />

a sondé 1191 étudiants qui suivent actuellement<br />

ou souhaiteraient suivre des études d’ingénieur<br />

ou de commerce. L’étude a été administrée entre<br />

octobre et novembre 2023<br />

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Les jeunes sont toujours aussi confiants dans leur avenir professionnel<br />

La 11 e édition de l’étude menée par l’Ifop pour<br />

Epoka, agence leader de la communication<br />

corporate, et Occurrence, cabinet<br />

d’études spécialisé dans l’évaluation de<br />

la communication, sur les « Entreprises<br />

préférées des étudiants et jeunes<br />

diplômés » le démontre : les étudiants et<br />

jeunes diplômés ont toujours une confiance<br />

forte dans leur avenir professionnel. Du<br />

moins s’ils possèdent un diplôme de premier<br />

plan… Les étudiants des grandes écoles<br />

sont 80 % à considérer pouvoir trouver un<br />

emploi dans les 12 prochains mois contre<br />

36 % dans la population jeune en général.<br />

Génération optimiste. Malgré la nette<br />

érosion des recrutements de cadres en<br />

2023 (-20 %) les étudiants des grandes<br />

écoles demeurent optimistes : ils sont<br />

ainsi 80 % à considérer pouvoir trouver un<br />

emploi dans les 12 prochains mois, contre<br />

36 % dans la population jeune en général.<br />

Alors que seulement 29 % des jeunes en<br />

général considèrent que la cote du diplôme<br />

est un atout pour leur carrière future, ce<br />

chiffre monte à près de la moitié (49 %)<br />

chez les étudiants des grandes écoles.<br />

« Les écarts de diplômes peuvent être très<br />

importants entre école de management et<br />

les autres établissements de l’enseignement<br />

supérieur », constate Mathieu Gabai, le<br />

président d’Epoka lors de la table ronde<br />

« Marque Employeur et recrutement : les<br />

attentes et comportements des 18 – 30 ans »<br />

qui précédait la présentation de l’étude.<br />

Un net regain d’intérêt pour<br />

l’international. C’est un signal important<br />

que les années Covid sont bien derrière<br />

nous : l’attrait pour les entreprises<br />

internationales a augmenté de 17 points par<br />

rapport à l’année précédente. Les étudiants<br />

et jeunes diplômés interrogés préfèrent<br />

ainsi travailler dans des entreprises<br />

internationales (62 %) ou françaises bien<br />

implantées à l’international (61 %). « D’un<br />

côté, les étudiants français espèrent<br />

avoir une rémunération plus élevée<br />

dans un grand groupe international. De<br />

l’autre, ils recherchent enfin une carrière<br />

à l’international à l’instar des étudiants<br />

étrangers », analyse Alain Damond,<br />

directeur associé sénior chez Epoka.<br />

Résultat les start-ups perdent de leur<br />

attrait (23 %) en raison de salaires souvent<br />

moins élevés, tandis que l’attractivité de<br />

la fonction publique diminue légèrement<br />

(passant de 15 % à 14 %). « Les grandes<br />

entreprises sont plébiscitées par rapport<br />

aux start-up. Le besoin de stabilité est fort,<br />

même si passer plus de 3/4 ans dans la<br />

même structure est tout sauf un souhait<br />

de leur part », conclut Mathieu Gabai.<br />

Un engagement de court terme. 88 % des<br />

jeunes prévoient une durée d’engagement<br />

dans une même entreprise inférieure ou<br />

égale à 5 ans, et ils sont même 62 % à<br />

envisager même une durée inférieure ou<br />

égale à 3 ans. Face à cette réalité, comment<br />

les entreprises peuvent-elles réussir à<br />

retenir leurs talents ? « Les entreprises<br />

doivent offrir des opportunités variées au<br />

sein de leur structure, notamment à travers<br />

des graduates programmes, permettant<br />

ainsi une vue d’ensemble des activités de<br />

l’entreprise », explique Francesco Rattalino,<br />

vice-président exécutif et doyen chargé<br />

des affaires académiques et de l’expérience<br />

étudiante à ESCP Business School.<br />

Travailler en équipe ! Les jeunes aspirent<br />

à un rôle actif et à être pleinement reconnus<br />

au sein de l’entreprise. Ils souhaitent<br />

s’engager dans leur travail au sein d’une<br />

équipe (73 %), disposer des ressources<br />

nécessaires pour accomplir un travail de<br />

qualité (44 %), et voir les résultats tangibles<br />

de leurs efforts (34 %). Avant même<br />

d’intégrer l’entreprise, ils recherchent<br />

une « communication transparente<br />

et authentique des entreprises ». Ils<br />

s’intéressent particulièrement à l’expression<br />

des collaborateurs sur leur métier (90 %)<br />

et sur les réalités internes (93 %) pour se<br />

faire une idée de l’entreprise plutôt qu’à<br />

l’information institutionnelle (10 %). Les<br />

étudiants des grandes écoles réclament,<br />

en parallèle, un véritable pacte social avec<br />

les entreprises, un « new deal » selon<br />

Assaël Adary, fondateur d’Occurrence.<br />

Les attentes des jeunes actifs s’articulent<br />

principalement autour de 3 critères. Pour<br />

90 % d’entre eux, les conditions de travail, y<br />

compris le salaire, sont primordiales, suivies<br />

par les opportunités d’évolution (80 %) puis<br />

par l’organisation et la culture de l’entreprise<br />

(79 %). Contrairement aux stéréotypes<br />

attendus, l’implication et l’engagement de<br />

l’entreprise dans la RSE intervient seulement<br />

à la 16 ème position de ce classement.<br />

Google, LVMH et L’Oréal en tête du<br />

classement général. Selon l’enquête, les<br />

jeunes diplômés et les étudiants aspirent<br />

principalement à travailler dans trois<br />

secteurs : l’ingénierie (37 %), le luxe (33 %) et<br />

les technologies (31 %). Pas de changement<br />

dans la suite du classement avec le conseil<br />

(4 ème ), l’énergie (5 ème ) et la banque (6 ème ).<br />

Alain Damond souligne que « modifier les<br />

préjugés entre les générations est très<br />

complexe, c’est pourquoi le classement<br />

reste stable d’une année à l’autre ».<br />

Les étudiants des grandes écoles et des<br />

universités préfèrent principalement les<br />

entreprises françaises et les grandes<br />

entreprises Dans le Top 5 des entreprises<br />

préférées des étudiants, toutes filières<br />

confondues, on retrouve deux GAFAM<br />

avec Google (1 er ) et Apple (4 ème ) et des<br />

grandes entreprises françaises comme<br />

LVMH (2 ème ), L’Oréal (3 ème ) et Thales (5 ème ).<br />

Jules Raffegeau<br />

L’enquête menée en ligne d’octobre<br />

à décembre 2023 a impliqué environ<br />

15 000 participants, tous des étudiants et<br />

jeunes diplômés de niveau bac à bac+5<br />

provenant d’écoles de management,<br />

d’écoles d’ingénieurs ou d’universités. Ils<br />

ont été interrogés sur une liste de 266<br />

entreprises dans 27 secteurs d’activités.<br />

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