L'Essentiel Prépas n° 76 - Novembre 2023

N°76 | NOVEMBRE 2023
CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES
EMPLOI
Dans quelles entreprises les jeunes
diplômés veulent travailler?
NOMINATIONS
Adilson Borges (Rennes SB)
Sébastien Tran (Audencia)
DÉBAT
Comment s’oriente-t-on
aujourd’hui ?
6 E ÉDITION DU CONTINUUM CPGE-GE
Comment assurer la relance
des classes préparatoires ECG ?
ENTRETIEN
Delphine Manceau et Julien Manteau (Neoma BS) :
« L’expérience étudiante est au
cœur de notre plan stratégique »

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ÉDITO + SOMMAIRE
NOVEMBRE 2023 N° 76
COMME UN FRÉMISSEMENT
Alors que nous attendons encore des chiffres définitifs la
plupart des indicateurs des classes préparatoires, et singulièrement
ceux des classe préparatoires économiques et
commerciales générales (ECG), sont positifs. Certes nous
ne sommes pas encore proches du niveau d’inscription des
années 2010 mais le cauchemar de 2021 et des résultats de
la réforme du bac semble derrière nous comme ont pu en
attester les travaux du 5ème Continuum CPGE / GE qui s’est
tenu mi-octobre dans les locaux d’Excelia BS à La Rochelle.
Pendant une journée professeurs de classes préparatoires, directeurs de programme
Grande école, responsables du recrutement, étudiants des écoles issus de
prépas ont pu, comme chaque année, échanger et réfléchir à la relance de la filière
en présence du président de l’APLCPGE (Association des proviseurs de lycées à
classes préparatoires aux grandes écoles) et proviseur du lycée Louis-Le-Grand,
Joël Bianco. Alors qu’une première étude sur la perception des classes préparatoires
menée par la Conférence des directeurs des écoles françaises de management
(Cdefm) était rendue publique à cette occasion, une encore plus large est
d’ailleurs effectuée en ce moment par l’APLCPGE. Plusieurs milliers de préparationnaires
de toutes les filières répondent à un questionnaire qui permettra d’analyser
finement leurs motivations à entre en classe préparatoire, ce qu’ils en attendent et
comment ils les verraient évoluer.
En novembre 2023 la Conférence des directeurs des écoles françaises de management
(Cdefm) va quant à elle lancer la première campagne de promotion des classes
préparatoires ECG. Loin de l’image caricaturale qu’on en donne encore, écoles et
professeurs vont ainsi pouvoir mettre en avant la solidarité, l’encadrement mais
aussi un certain esprit de compétition bien qui caractérisent ces années de formation.
Mais un renfort des ministères de tutelle serait également profitable.
De la même façon que les concours de l’enseignement sont largement – et utilement
– promus pourquoi ne pas réaliser des campagnes de communication mettant en
avant les classe préparatoires ? Elles ne peuvent pas elles-mêmes le faire comme
le font les universités alors qu’elles font rayonner la France par la qualité de leur
enseignement !
Sommaire
LES ESSENTIELS DU MOIS
3 • Ecricome se projette sur 2024
4 • 2 nouveaux directeurs
pour Audencia et Rennes SB
6 • BSB lance son One Health Center
7 • Skema acquiert une école d’arts américaine
8 • Emlyon crée la chaire
« Stratégie en Anthropocène »
9 • Les effectifs se stabilisent
dans l’enseignement supérieur
10 • Le calendrier 2024 du baccalauréat
et de Parcoursup
11 • Kedge fait évoluer ses oraux
ENTRETIEN
12 • Delphine Manceau, Directrice générale
de Neoma et Julien Manteau,
Directeur général adjoint de Neoma
DOSSIER
16 • 6e édition du Continuum CPGE-GE
Comment assurer la relance des classes
préparatoires ECG ?
DÉBAT
25 • Dans quelles entreprises les jeunes
diplômés veulent travailler ?
29 • Comment s’oriente-t-on aujourd’hui ?
Olivier Rollot, rédacteur en chef
ORollot
« L’Essentiel du sup » est une publication du groupe HEADway
Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,
CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.
Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.
Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).
Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont
(f.boleduchomont@headway-advisory.com).
Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse
Photo de couverture : HEC Paris

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS
NOVEMBRE 2023 N° 76
Ecricome se projette sur 2024
Première année de candidatures des élèves de
classe préparatoires économiques et commerciales
générales (ECG), disparition du DUT, 2023
était une année de transition cruciale pour le
concours Ecricome qui fêtait ses 35 ans. Une épreuve
plutôt bien passée qui permet aux cinq écoles d’être
optimistes pour 2024.
Bruno Ducasse (Montpellier
BS), Béatrice Ravet (Rennes
SB), Alexandre de Navailles
(Kedge BS), Delphine
Manceau (Neoma BS) et
Babak Mehmanpazir (EM
Strasbourg) présentent
le concours 2024.
Le bilan 2023
6% de candidats en moins dans un vivier d’élèves issus
de classe préparatoires en baisse de 10%, les écoles
du concours Ecricome ont plutôt bien absorbé la baisse
du nombre de préparationnaires ECG en 2023 mais
pas toutes dans les même conditions. En revanche le
concours Tremplin a été très affecté par la disparition
du DUT avec une baisse globale de 17,5% dont plus de
40% en Tremplin 1 (post bac+2). Seules les inscriptions
en bachelor grimpent de de 17,5%. Au global la baisse
des inscriptions tous canaux confondus est de 6%.
Le nombre de candidats issus de classe préparatoires
littéraires a augmenté lui de plus de 10% et est passé à 677.
Le nombre de boursiers baisse sur pratiquement tous
les canaux avec trois points de moins après une classe
préparatoire et un passage à peu plus de 25%. Le nombre
de femmes après une classe préparatoire baisse également
de plus de 2,5 points et recule à 48,4% quand
elles étaient plus de 52% en 2021. Même baisse de 2%
en bachelor où le pourcentage de filles passe à 40,8%.
Une petite hausse des places en 2024
En 2024 ce sont 2 043 places qui vont être proposées
par les cinq écoles après une classe préparatoire soit
10 de moins en ECG alors que les littéraires en gagnent
5. En ECG cela se tr30 places de plus pour Kedge, 20
pour Montpellier BS, 10 pour Rennes SB, la stabilité pour
Neoma. Seule l’EM Strasbourg proposera 70 places de
moins, prenant ainsi acte de son échec en recrutement
en 2023 avec seulement 42 candidats reçus pour 220
places. Du côté des classe préparatoires littéraires ce
sont 195 places qui seront proposées en 2024.
Dans le contexte économique tendu qu’on connait, les
écoles membres ont décidé de maintenir les tarifs des
frais de concours et des épreuves externes au même
tarif qu’en 2023. Les frais des candidats boursiers sont
également stables.
Nouveauté : pour informer ses candidats Ecricome
organise un selon dédié à ses écoles le 27 janvier 2024
à Paris.
Les épreuves du concours 2024
Les épreuves restent identiques tant pour les préparationnaires
issus de la voie ECG-ECT que pour les autres
recrutements en admissions parallèles ou en postbac.
Ecricome se dote d’un coordinateur des épreuves de
langues vivantes pour ses concours post CPGE qui
aura pour mission « d’assurer la cohérence du travail
de chaque équipe de conception de sujets et des responsables
de chacune des 12 langues vivantes et de
faire des propositions sur les évolutions des épreuves
et des barèmes ».
Quel impact des jeux
Olympiques ?
L’organisation des concours
2024 sera-t-elle affectée par
les jeux Olympiques ? Dès
juin beaucoup de sportifs
seront sur place et risquent
de saturer les capacités
hôtelières, notamment à
Paris. « Par rapport aux
écoles d’ingénieurs nous
finissons nos concours
plus tôt et devrions donc
être préservés mais nous
prenons le sujet à bras le
corps », remarque Delphine
Manceau, la directrice
générale de Neoma BS.
Concours 2024 : 5 865 places ouvertes (-0,8%)
3

L’ESSENTIEL DU SUP
PRÉPAS
L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE 2023 N° 76
2 nouveaux directeurs
pour Audencia et Rennes SB
Adilson Borges a été nommé directeur général
et doyen de Rennes SB. Il prendra ses
fonctions le 2 janvier 2024 et succédera à
Jean Audouard qui assurait l’intérim depuis
le départ de Thomas Froehlicher en mai 2023. Jean
Audouard conservera ses fonctions de directeur général
et doyen jusqu’à cette date puis restera aux côtés
d’Adilson Borges jusque mi-février afin « d’assurer une
transmission harmonieuse et efficace ». Adilson Borges
est actuellement directeur Learning et Development
chez Carrefour et professeur de marketing à Neoma.
D’origine brésilienne il est titulaire d’un MSc de l’université
of Rio Grande do Sul. Mais c’est en France, à l’université
de Rennes, qu’il obtient son doctorat en Sciences de
gestion puis son habilitation à diriger des recherches
(HDR). Entre les deux il réalise une année post doc au
sein de l’université de Californie à Irvine. Par la suite il a
notamment présidé l’Academy of Marketing Science et
occupé le poste de directeur général adjoint à la faculté
et à la recherche de Neoma avant de rejoindre le groupe
Carrefour en 2016.
Il a axé ses travaux de recherche sur l’application des
sciences comportementales dans le marketing et l’innovation.
Ses travaux ont été publiés dans différentes
revues académiques et professionnelles telles que le
Journal of Marketing et la Harvard Business Review
France. Il a publié en 2021 Test & Learn: la stratégie
des entreprises agiles chez Vuibert.
Sébastien Tran a été nommé directeur général
d’Audencia et succède ainsi à Christophe
Germain. L’actuel directeur général du Pôle
Léonard de Vinci – dont fait partie l’école de
management postbac EMLV - prendra ses fonctions à
compter du 15 janvier. D’ici là, Laurent Métral, président
de l’école depuis 2016, continue à assurer l’intérim.
Sébastien Tran assurera la gouvernance de l’école aux
côtés de Laurent Métral et Christophe Collignon, qui a
rejoint Audencia en juillet 2023 en tant que directeur
général adjoint.
Sébastien Tran occupe depuis février 2022 le poste
de directeur général du Pôle Léonard de Vinci. Une
institution qu’il a rejointe en 2017 en tant que directeur
de l’EMLV, avant d’occuper ensuite de 2019 à 2022 la
direction générale adjointe du Pôle Léonard de Vinci.
Titulaire d’un doctorat en économie industrielle (Université
Paris-Dauphine) et d’une habilitation à diriger
les recherches en sciences de gestion (Université de
Rouen), il a démarré sa carrière au sein du groupe Excelia
en 2005, où il a successivement occupé les fonctions
de directeur pédagogique puis directeur académique.
Il devient ensuite doyen de la faculté à l’EM Normandie,
de 2010 à 2014, avant d’être nommé directeur général
adjoint de l’ISC Paris jusqu’en 2017. Il est également
chercheur associé au M-Lab de l’université Paris-Dauphine
depuis 2006.
4

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE 2023 N° 76
AUTRES NOMINATIONS
Marianne Conde Salazar a été nommée
directrice de la Marque et de la Communication
de ESCP Business School. Elle
a pris ses fonctions le 2 octobre 2023.
Diplômée de Sciences Po Marianne
Conde-Salazar débute son parcours en
1991 à Berlin pour y suivre les investissements
de Schneider Electric en Europe
de l’Est. Elle choisit dès lors de faire de
la formation pour le développement des
entreprises, son moteur professionnel.
De retour à Paris en 1993, elle entre à
ESCP Business School à la division Executive
Education. Elle coordonne la première
accréditation EQUIS ce qui lui permet
d’embrasser le fonctionnement d’une
grande école de management et ses enjeux
de développement. En 2001, elle
contribue au lancement de l’Executive
MBA d’HEC Paris. En 2005, de retour à
ESCP Business School, elle repositionne
le portefeuille MBA et développe le premier
Executive MBA européen.
En 2014, elle est nommée Directrice des
relations internationales de l’enseignement
de la Chambre de Commerce et
d’Industrie de Paris Ile-de-France. Elle
accompagne ses écoles dans leur rayonnement
international et développe notamment
l’activité de tests et de certifications
du français des affaires.
De 2020 à 2023, elle rejoint le Groupe privé
EDUSERVICES pour prendre la direction
de l’ISCOM qui forme aux métiers
de la communication près de 4 550
jeunes talents sur 10 campus en France.
Frank Dormont devient le tout premier directeur
de cabinet d’Audencia. Directeur
Communication et Relations Institutionnelles
depuis 2012, il a pris ses nouvelles
fonctions depuis septembre. Au-delà de la
poursuite des relations institutionnelles,
il accompagnera la prise de poste de Sébastien
Tran à compter de janvier 2024 et
travaille étroitement avec Christophe Collignon,
directeur général adjoint d’Audencia.
Il sera également en charge de grands
projets transversaux qui seront définis à
partir de janvier.
Avant de rejoindre Audencia il y a 11
ans, Frank Dormont était directeur de la
communication externe à CMA CGM à
Marseille. Il avait auparavant occupé les
mêmes fonctions au sein de Naval Group
à Paris et DHL Deutsche Post, en France
et dans plusieurs pays d’Europe.
Arnaud Thersiquel a été nommé directeur
marketing et communication de TBS
Education, poste qu’il occupait par intérim
depuis février dernier et en complément
de son poste de Directeur de cabinet
le temps du recrutement d’un successeur.
Diplômé du Programme Grande École
de TBS Education en 2013, Arnaud a ensuite
été membre fondateur et CEO d’At
Home, une communauté d’entreprises et
opérateur d’espaces de travail partagés,
où il a œuvré pendant six ans. Après
avoir confié les rênes d’At Home il est a
été nommé directeur de cabinet en 2021.
Serge da Motta Veiga a été nommé directeur
de la recherche de Neoma Business
School. Il avait rejoint le département académique
Hommes & Organisations de
Neoma en qualité d’enseignant-chercheur
le 1er septembre 2023. Titulaire
d’un PhD en Management de l’Université
du Missouri, Serge da Motta Veiga a
exercé comme professeur aux Etats-Unis
(American University et Lehigh University)
puis à l’Edhec. Ses travaux de recherche
portent sur la gestion de carrière
et la gestion des talents, et notamment sur
l’étude des nouvelles formes de travail et
des relations employeurs-employés.
5

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS
NOVEMBRE 2023 N° 76
BSB lance son One Health Center
Devenir l’Ecole de référence de l’expérience
étudiante est l’un des piliers du plan stratégique
UP 2027 présenté fin 2022 par BSB. Le One
Health Center qu’elle lance en cette rentrée
agrège l’ensemble de ce qui est mis en place pour
favoriser le bien-être et l’épanouissement personnel
de l’étudiant. « Nous adoptons une approche One
Health qui considère que les organismes vivants et
les écosystèmes sont interconnectés et que la santé
des uns dépend de celle des autres. C’est une vision
globale des enjeux sanitaires qui tient compte des liens
complexes entre entités et notamment des impacts de
l’activité humaine sur l’environnement », confie Orlane
Ballorin, la coordinatrice du One Health Center BSB qui
va « profiter de la formalisation de ce dispositif pour
mettre en place un laboratoire d’observation du bienêtre
à BSB, un outil qui nous permettra d’évaluer ce qui
est mis en place ainsi que l’évolution du bien-être de
l’étudiant au cours de son parcours à l’Ecole ».
Le One Health Center est à la disposition de l’élève pour
aborder les questions de la nutrition, du sport, de la
gestion du stress, du sommeil, mais aussi pour échanger
sur des problématiques plus sensibles comme les
addictions, le harcèlement ou la discrimination. Chacun
peut créer son propre programme sur la base d’ateliers,
de formations, de conférences ou de rendez-vous
individuels. « Sur la dimension de santé mentale, nous
avons une cellule de soutien psychologique qui permet
d’être accompagné par des professionnels dans des
périodes difficiles. Nous proposons également un accueil
d’urgence si besoin, des ateliers d’art-thérapie,
de sophrologie, ainsi que des massages assis pour se
relaxer sur un temps court », poursuit Orlane Ballorin.
L’EM Normandie accueille l’équipe
britannique des Jeux Paralympiques
de Paris 2024
Classement QS : la France
s’impose dans les masters
en gestion d’entreprise
En 2020 l’équipe britannique paralympique
a remporté des médailles dans 18 disciplines
différentes et a terminé à la deuxième
place du tableau, avec un total de 124 médailles.
L’EM Normandie, la Ville de Clichy
et ParalympicsGB ont signé un partenariat
en en vue des Jeux Paralympiques de Paris
2024. La Maison ParalympicsGB Paris
2024 sera reçue au sein de l’EM Normandie
à Clichy du 28 août au 8 septembre sur
son campus de Paris-Clichy.
A cette occasion l’EM organisera également
des évènements de sensibilisation sur
l’importance de l’inclusion sur son campus.
« Notre mantra «School for Good,
School for Life, School for All» prend tout
son sens avec ce partenariat et illustre parfaitement
notre volonté de faire du campus
de Clichy un modèle d’accessibilité et d’inclusion
afin d’y accueillir tous les publics.
Nous espérons que cette initiative permettra
d’approfondir la compréhension de l’inclusion
et encouragera chacun à dépasser
ses propres limites », confie Jean-Louis
Grégoire, le président de l’EM Normandie
quand Lotfi Karoui, directeur du campus
Clichy-Paris EM Normandie spécifie : « Ce
partenariat tripartite entre la Ville de Clichy,
la ParalympicsGB et l’EM Normandie,
constitue une grande étape de plus
dans le cadre de notre démarche d’inclusivité
et d’impact sociétal positif ».
Le classement mondial des universités QS : Global MBA
est comme d’habitude très largement dominé par les
business schools américaines : pour la quatrième année
consécutive, le MBA de Stanford GSB est désigné
comme le meilleur devant ceux de la Wharton School et
de la Harvard Business School. A retenir également : 5 ème
HEC Paris propose le deuxième meilleur MBA d’Europe.
C’est dans le classement QS des masters en gestion d’entreprise
que la France brille le plus puisqu’elle compte plus
de programmes que n’importe quel autre pays, tandis que
HEC Paris en compte plus que n’importe quelle autre institution
dans le monde. HEC Paris est également le siège du
meilleur Master en finance au monde. La France connaît
un succès similaire dans ses programmes de Master in
Business Analytics, avec trois programmes dans le top
10 mondial : l’École polytechnique/HEC Paris troisième
tout comme l’ESSEC/Centrale Supélec tandis que ESCP
Business School se classe septième.
La France domine également le marché des masters en
marketing, avec trois des cinq meilleurs programmes au
monde. HEC Paris peut se targuer d’être le meilleur au
monde, tandis que l’ESSEC Business School occupe la
deuxième place et l’ESCP la quatrième.
6

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE 2023 N° 76
Emlyon crée la chaire
« Stratégie en Anthropocène »
Emlyon et Carbone 4, le cabinet de conseil
spécialisé la décarbonation et l’adaptation au
changement climatique créé notamment par
Jean-Marc Jancovici, lancent la chaire « Stratégie
en Anthropocène » dirigée par Thomas Gauthier,
responsable pédagogique du cours Futurs Durables
de l’école. Leur constat : pour anticiper et se préparer
aux transformations environnementales à venir,
les approches classiques ne sont plus adaptées. Elles
consistent en effet principalement à prolonger ou à infléchir
les tendances historiques (« business as usual »)
et s’avèrent souvent « court-termistes et trop cloisonnées
». La chaire fondée a justement pour ambition de
« contribuer à développer un cadre et une méthode
de réflexion stratégique à l’épreuve de l’Anthropocène
et des limites planétaires, destinés aux entreprises ».
L’Edhec lance « GENERATIONS
Powered by EDHEC »
Plus de la moitié des 70 startups que
l’Edhec accompagne chaque année se
concentre sur la résolution des enjeux sociaux
et environnementaux. Dans l’esprit
de sa méthodologie Responsible by Design,
l’Edhec crée un fonds d’amorçage
à impact, « GENERATIONS Powered by
EDHEC », financé à hauteur de 20 millions
d’euros, via sa Fondation (grâce à la
vente de Scientific Beta en janvier 2020)
et ses diplômés. Géré par Ring Capital,
l’un des acteurs du capital investissement
les plus engagés en faveur des startups,
le fond aura pour ambition de « soutenir
des projets entrepreneuriaux innovants
et moteurs des transitions sociale et environnementale
». L’association avec
Ring permet, en outre, de bénéficier de
leur « capacité de sourcing avérée sur
l’impact et de leur offre d’accompagnement
opérationnel différenciée sur le
marché ». « Face à l’urgence des défis
sociétaux, nous sommes fiers de réinvestir
le produit de notre recherche à haute
valeur-ajoutée dans l’accompagnement
de projets à impact. Nous créons ce faisant
un cercle vertueux : la valeur de
notre recherche nous permet de nourrir
l’entrepreneuriat à impact, lequel financera
demain de nouveaux projets solidaires
de la Fondation EDHEC » définit
Emmanuel Métais, le directeur
général de l’EDHEC Business School.
Le fonds vise une taille cible de 40
millions d’euros. Les résultats de la surperformance
du fonds (carried interest),
reversés à hauteur de 50% à l’association
EDHEC Business School, permettront
« d’accélérer la politique sociale
de l’école ».
EN BREF
• Grenoble École de
Management obtient un
5ème renouvellement de son
accréditation EQUIS pour
la durée maximale de 5 ans.
• Montpellier Business
School (MBS) est devenue
en décembre 2022 la
première Grande École
de Management en
France à être certifiée par
l’Autorité des Marchés
Financiers (AMF) pour
organiser l’examen AMF
Finance Durable. Afin
d’accompagner les candidats
dans leur apprentissage et
leur réussite à l’examen,
la Chaire Finance Sociale
et Durable de MBS ouvre
un nouveau programme
de formation courte pour
les professionnels et les
étudiants « désireux de
renforcer leur employabilité
et concrétiser leur
engagement pour la
transition écologique
et sociale des marchés
financiers ».
• GEM et la délégation
Grenoble Alpes du
réseau Femmes Chefs
d’Entreprises renouvellent
leur partenariat. Il a pour
objectif d’accompagner
les étudiantes et étudiants
dans leurs démarches
d’entreprenariat et de
découverte des postes de
direction en entreprise.
• En partenariat avec
Malakoff Humanis,
Audencia lance «Aider et
s’entraider» : un podcast
de 10 épisodes qui donne
la parole à une pluralité
d’aidants. Des salariés,
des retraités ou encore de
jeunes adultes témoignent
de leur quotidien d’aidant
et de la façon dont ils
accompagnent leur proche.
8

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE 2023 N° 76
Les effectifs se stabilisent
dans l’enseignement supérieur
Au total, 2,92 millions d’étudiants, y compris
BTS en apprentissage, devraient être inscrits
à la rentrée 2023 dans l’enseignement
supérieur, en baisse de 0,5 % par rapport
à l’année précédente, soit 13 500 étudiants en moins.
Une diminution plus modérée que celle constatée entre
les rentrées 2021 et 2022 selon la note flash du SIES
Prévisions des effectifs dans l’enseignement supérieur
– Rentrées 2023 et 2024. Les baisses d’effectifs
universitaires sont en effet en partie compensées par
des hausses dans les établissements privés. À la rentrée
2024 si les effectifs seraient en quasi-stagnation
les classes préparatoires, et notamment les classes
préparatoires économiques et commerciales générales
(ECG) vont connaitre un regain.
Les baisses successives des taux de poursuite et de
réussite depuis 2020 ont particulièrement affecté les
filières traditionnelles (licence, STS sous statut scolaire
et, dans une moindre mesure, CPGE). À l’université,
le nombre d’inscriptions serait ainsi en baisse nette
en 2023 (-26 300 étudiants) et marginale en 2024 (-4
100 étudiants). Le nombre de bacheliers poursuivant à
l’université repartirait ainsi à la hausse en 2023, après
deux années consécutives de forte baisse, sans toutefois
compenser la baisse des effectifs en deuxième
et troisième années. Cela se traduirait par un nouveau
repli des effectifs en cursus licence : -2% en 2022,
soit -19 500 étudiants. Sous l’effet de la création du
bachelor universitaire de technologie (BUT), l’évolution
par discipline serait très hétérogène : -17 700 étudiants
en sciences économiques, -14 600 en sciences, -9
000 en lettres et sciences humaines, -1 500 en STAPS
et -1 000 en droit. Avec la montée en puissance de la
troisième année les IUT gagnent quant à eux 21 900
étudiants soit une progression d’un peu plus de 20%
soit bien moindre que ce qu’on pouvait attendre avec
l’adjonction de cette année supplémentaire.
Les formations dispensées par des établissements
privés, au-delà de bac+3 ou en apprentissage (STS en
apprentissage, écoles de commerce et d’ingénieurs, …),
devraient en revanche continuer de voir leurs effectifs
augmenter aux rentrées 2023 et 2024.
Effectifs prévus dans l’enseignement supérieur par filière
Effectifs prévus dans les CPGE
9

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE 2023 N° 76
Le calendrier 2024 du baccalauréat
et de Parcoursup
À
la rentrée, Gabriel Attal, ministre de l’Éducation
nationale et de la Jeunesse, et Sylvie Retailleau,
ministre de l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, ont annoncé la décision de rétablir
les épreuves de spécialité du baccalauréat général et
technologique en juin, à compter de la session 2024,
et la stabilité du calendrier de Parcoursup.
Le calendrier du bac :
• les épreuves de philosophie et de spécialités se
dérouleront respectivement les 18, 19, 20 et 21 juin ;
le Grand oral se tiendra du 24 juin au 3 juillet ;
• L’harmonisation et les délibérations seront conduites
les 4 et 5 juillet et les résultats seront publiés le 8 juillet.
• L’épreuve écrite anticipée de français se déroulera le
vendredi 14 juin 2024 et l’épreuve orale anticipée de
français se déroulera du 24 juin au 5 juillet.
Avec des cours assurés jusqu’à la mi-juin, ce nouveau
calendrier des épreuves de fin d’année permettra :
• en classe de première et de terminale, les élèves
pourront, dans les établissements, bénéficier d’un
accompagnement de leurs enseignants, pour les aider
dans leurs choix sur Parcoursup et à se préparer à
leurs épreuves ;
• en classe de seconde, sera organisé pour chaque
lycéen un stage en entreprise, dans une association
ou un service public, d’une durée de deux semaines
du 17 au 28 juin 2024. Ce stage visera à approfondir
leur découverte des métiers et à mieux préparer et
affermir leurs choix d’orientation.
Les principales dates du calendrier Parcoursup
sont les suivantes :
• Mercredi 20 décembre 2023 : affichage de l’offre de
formation 2024 ;
• Mercredi 17 janvier 2024 : ouverture des inscriptions
et formulation des vœux ;
• Jeudi 14 mars : fin de formulation des vœux ;
• Mercredi 3 avril : fin de confirmation des vœux ;
• Jeudi 30 mai : début de la phase principale d’admission
Parcoursup ;
• Mardi 11 juin : ouverture de la phase complémentaire
Parcoursup ;
• Vendredi 12 juillet : fin de la phase principale d’admission
de Parcoursup 2024.
À noter que du 16 au 23 juin, pendant les épreuves
écrites, les délais de réponse aux propositions d’admission
sont suspendus pour permettre aux lycéens
de se concentrer sur leurs épreuves.
Sans les notes de
spécialités comment
évaluer ?
En l’absence des notes des
épreuves terminales des
enseignements de spécialité
dans le dossier Parcoursup,
les ministres ont engagé
avec les acteurs du champ
scolaire et de l’enseignement
supérieur des travaux pour
préserver les conditions
d’un examen objectif des
candidatures (appréciations
plus qualitatives dans les
fiches Avenir, harmonisation
des pratiques de notation
du contrôle continu
sous le pilotage des
recteurs notamment).
Education : la France dépense plus
(mais moins pour le supérieur)
En 2022, la France a consacré 180,1 milliards
d’euros à son système éducatif, soit
une hausse de 8,3 milliards d’euros par
rapport à 2021 (+ 4,9 %) selon la note
que vient de publier la DEPP. En tenant
compte de l’inflation cela correspond à
une augmentation de 3,3 milliards en euros
constants, soit 1,9 %.
Le poids des dépenses d’éducation dans
le PIB est quasi stable (6,8 %) par rapport
à 2021. L’État est largement le premier financeur
(55,7 % du total), devant les collectivités
territoriales (22,7 %). La participation
des entreprises s’affirme (9,9
%) dans le contexte de développement
de l’apprentissage. La part des ménages,
dont les dépenses avaient été contraintes
par la crise sanitaire, retrouve pratiquement
son niveau de 2019 (7,8 %).
La dépense moyenne pour un élève ou
un étudiant (y compris l’apprentissage)
s’établit à 9 860 euros. Elle croît avec le
niveau d’enseignement allant de 7 910
euros pour un élève du premier degré
à 10 770 euros pour un élève du second
degré, et 12 250 euros pour un étudiant.
En raison principalement du différentiel
du taux d’encadrement selon les filières
de formation, elle varie de 11 190 euros
par an pour un étudiant à l’université, à
15 630 euros pour un élève en STS (section
de technicien supérieur) et 17 260
euros pour un élève en CPGE.
Par rapport à 2021, la dépense moyenne
dans l’enseignement supérieur recule
de 190 euros en euros constants (soit
1,5 %), car, malgré l’effort budgétaire,
les moyens augmentent de manière
moindre (3,1 %) que les effectifs (4,7
%) qui sont portés par le dynamisme de
l’apprentissage.
10

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE 2023 N° 76
Kedge fait évoluer ses oraux
Les oraux des écoles se différencient de plus
en plus les uns des autres. En 2024 Kedge va
largement les faire évoluer même si le format
de l’épreuve (durée de 30 minutes, en présence
de deux jurés) et la façon de s’y préparer demeurent
inchangés.
Le constat qu’a fait Kedge est un « certain désengagement
des candidats » à l’endroit du questionnaire à
remplir par eux en amont de l’épreuve ne « permettant
pas toujours une mise en valeur optimisée de leur
profil ». Un constat également partagé par les jurés
et de nombreux professeurs de classe préparatoire.
Afin d’améliorer la qualité de Kedge a donc décidé de
remplacer ce questionnaire par un jeu de cartes, une
technique de conduite d’entretien ayant déjà fait ses
preuves dans d’autres écoles.
L’objectif de l’entretien de personnalité et de motivation
que conduit Kedge est « d’évaluer le potentiel des
candidats à se développer au sein du Programme
Grande Ecole et leur adéquation avec les valeurs et les
engagements de l’école en matière de développement
durable ». Par le biais de ce jeu de cartes, l’un des 17
Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’Onu
constituera le filigrane de l’entretien et permettra
d’introduire et d’aborder différentes dimensions de
leur personnalité et de leurs motivations.
L’entretien reposera sur le tirage au sort de cinq
cartes, chacune visant un thème spécifique :
• Carte « Trait d’Union » : (un des 17 ODD) : L’ODD tiré
au sort constituera un cadre de référence auquel
le candidat pourra faire appel tout au long de son
entretien, autant et aussi souvent qu’il le souhaite.
Plus le candidat fera des liens fréquents, logiques et
pertinents avec ce cadre de référence, plus sa performance
sera valorisée sur les trois cartes suivantes.
• Carte « Autoportrait » : Cette carte vise à permettre
au candidat de présenter son parcours. Un « mot »
est tiré au sort et incite le candidat à orienter sa
présentation sur une expérience particulière. Le
candidat doit se présenter de manière articulée,
synthétique et originale.
• Carte « Trait d’Actions » : Cette carte comporte
un « mot d’action » (exemple : promouvoir, lutter,
défendre) pour lequel le candidat pourra faire état
des actions originales et à impact qu’il a pu découvrir
en se constituant une « culture générale de ODD » en
amont de l’entretien. Il pourra également faire montre
de sa créativité et de sa dimension entrepreneuriale en
suggérant des actions issues de sa propre réflexion.
• Carte « Trait de Pensée » : Cette carte invite le
candidat à argumenter « Pour » ou « Contre » une
affirmation indiquée sur la carte (exemple : le télétravail
est une réelle avancée dans la société).
• Carte « Trait d’esprit » : Cette carte présente un
paradoxe (exemple : victoire amère) et a pour vocation
d’inviter le candidat à faire preuve de ses capacités
de réactivité, d’adaptabilité et de vivacité d’esprit.
Le déroulé de l’épreuve (durée totale de 30
minutes) s’articulera de la manière suivante :
1. • Installation du candidat dans la salle (vérification
pièce d’identité) / 1 mn
2. • Présentation des membres du jury (un membre
de l’école et un co-juré) / 2 mn
3. • Tirage au sort des cinq cartes par le candidat
dont celle de l’ODD auquel le candidat devra faire
référence au cours de l’entretien / 1 mn
4. • Présentation du candidat à partir de la carte
« Autoportait » / 3 mn
5. • Traitement des trois autres cartes (« Trait d’Actions »,
« Trait de Pensée » et « Trait d’esprit ») dans l’ordre
souhaité par le candidat / 20 mns
6. • Temps de conclusion pour permettre au candidat
d’aborder un sujet ou poser une question aux
jurés / 3 mn
L’évaluation
L’évaluation de l’épreuve
reposera sur cinq critères :
originalité des propos,
qualité oratoire, esprit
d’analyse, esprit concret,
et capacité à faire du lien
avec la culture ODD.
Des supports de présentation
(vidéo, note de synthèse,
webinaires, etc.) seront
diffusés à partir de
novembre 2023.
11

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN
NOVEMBRE 2023 N° 76
Delphine Manceau
DIRECTRICE GÉNÉRALE DE NEOMA
Julien Manteau
DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DE NEOMA
« L’expérience étudiante est au cœur de notre plan stratégique »
Si la dimension académique reste
prépondérante dans un cursus, tout
ce qui la complète au sens large,
« l’expérience étudiante », revêt une
importance de plus en plus cruciale. Le
ressenti global des étudiants c’est ce
qui fera leur attachement à leur école.
Un sujet que la directrice générale
de Neoma, Delphine Manceau, et
son directeur général adjoint, Julien
Manteau, prennent particulièrement à
cœur.
Olivier Rollot : « L’expérience étudiante »
revêt de de plus en plus d’importance dans
les écoles de management. Qu’est-ce que
cela signifie pour Neoma ?
Delphine Manceau : L’expérience étudiante est au
cœur de notre plan stratégique 2027 « Engage for the
Future ». S’engager pour le futur, c’est notamment donner
à nos étudiants les clefs pour devenir des acteurs
des transformations en cours dans la société et dans
les entreprises. Nous pensons à Neoma qu’une des
façons de leur donner ces clefs consiste à leur faire
vivre des expériences riches et variées, sur le terrain,
à l’international, en se confrontant à des situations
inattendues et à des interlocuteurs qui ne pensent
pas et n’agissent pas comme eux.
Au global, c’est tout un processus de transformation
de nos étudiants que nous mettons en œuvre via les
différents expériences et parcours que nous leur
proposons. Une transformation presque holistique
dans leur compréhension du monde, à un moment-clé
de leur vie où ils évoluent à toute vitesse. Pour Neoma,
l’expérience étudiante c’est s’engager pour les étudiants
dans toutes les dimensions de leur évolution, au-delà
du seul parcours académique. C’est s’engager avec
eux dans un parcours de vie.
Julien Manteau : Dans un tel contexte, un de nos
enjeux clef est de réussir à mettre les étudiants dans
l’action, pour qu’ils vivent pleinement ces expériences
enrichissantes et en apprennent davantage sur euxmêmes.
Ce qui implique pour eux de sortir de leur zone
de confort, d’accepter une part d’inconnu, car on ne
sait jamais complètement ce qu’on va retirer d’une expérience
avant de l’avoir vécue. De nombreux étudiants
disent qu’ils veulent être acteurs de leur formation. A
Neoma, nous leur donnons effectivement les moyens
d’expérimenter de nouvelles manières d’apprendre et
de s’engager grâce à différents dispositifs.
12

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN NOVEMBRE 2023 N° 76
Par exemple, « NEOMACT » est un parcours mettant les
étudiants dans l’action sur les enjeux environnementaux,
sociaux et sociétaux et qui leur permet par exemple
de choisir un projet à impact dans lequel s’investir. Cet
engagement est ensuite reconnu par des crédits ECTS.
Autre exemple, notre « PEA » (Parcours Entrepreneuriat
et Associations) leur permet de se consacrer à un
projet concret, artistique, sportif, etc.
O.R. : De nombreuses écoles dont NEOMA se
disent « student centric ». Qu’est-ce que cela
veut dire ?
D. M : Notre mot d’ordre est de mettre les étudiants
au cœur de toutes nos décisions stratégiques et opérationnelles,
dans tous les services de l’école. Quand
je dis cela, je pense autant aux services de « front
office » qu’aux services de « back office », qui ont bien
plus souvent qu’on ne le pense des impacts directs sur
l’expérience étudiante.
J. M : Cela nous a amené à clarifier notre rôle auprès
des étudiants, qui n’est pas d’obéir à leurs demandes en
toutes circonstances, mais bien de concevoir pour eux
une expérience formatrice et épanouissante. Prenons
l’exemple des emplois du temps : ils sont conçus par des
équipes qui ne sont pas forcément en contact direct
pour les étudiants, mais ils sont bien un point clef de
leur expérience, et ils concentrent beaucoup d’attentes.
Nous nous sommes donc demandé ce qu’était un emploi
du temps « student centric ». Avoir ses cours concentrés
sur 3 jours peut être le souhait de certains étudiants
pour repartir dans leur famille dès que possible, mais
ce n’est pas une pratique « student centric » au sens
où cela risque de pénaliser la vie de campus et la vie
associative. Il faut donc des emplois du temps favorable
à la vie de campus, pensés autour de l’expérience
académique et non académique.
David Morgenti
O. R : Neoma investit dans de nouveaux
campus, il y a deux ans à Paris et bientôt
à Reims. Comment les concevez-vous
pour mieux répondre aux attentes de vos
étudiants ?
D. M : A Reims, tout le projet a été conçu autour de ce
que nous appelons la « ruche » et qui sera le cœur de
la vie étudiante. Un lieu de vie animé et studieux à la
fois, où l’on crée la rencontre entre étudiants et avec
tous les services de l’école. Les lieux sont essentiels
pour créer une ambiance, un climat interne, et de la
sérendipité. Nous avons également mené une réflexion
sur des lieux éphémères qui verront le jour dans ce
forum central, en fonction de l’actualité de chaque
moment de l’année.
Ce forum / agora sera également tourné vers la ville
de Reims au sein d’un nouveau quartier en plein développement.
Nous pourrons accueillir des événements
extérieurs à l’école au sein d’un amphithéâtre de 750
places que l’on peut diviser en plusieurs salles en fonction
des besoins. Nous allons donc créer un campus
ouvert vers la cité. Pour cela, nous travaillons avec
un cabinet d’architecte qui a fait des projets dans le
monde entier et connait bien l’enseignement supérieur.
13

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN NOVEMBRE 2023 N° 76
Neoma donne la parole
à ses étudiants dans
un nouveau podcast
David Morgenti
O. R : Que vous apporté l’expérience de la
création de votre campus parisien pour
concevoir ce nouveau campus ? Je rappelle
qu’à Paris, vous vous êtes installé dans un
bâtiment de bureaux préexistant alors qu’à
Reims votre bâtiment sera dès le début dédié
à l’enseignement.
D. M : A Paris, nous avons acheté un bâtiment de
bureaux et nous l’avons complètement transformé, ce
qui était possible puisqu’il s’agissait de « plateaux » très
modulaires. Quand nous avons travaillé sur le projet,
avant la pandémie, nous avons raisonné en fonction
des usages et imaginé des lieux pour chaque type
d’usage. Depuis deux ans que nous avons emménagé,
nous confrontons l’intention avec la réalité : comment
les étudiants, les professeurs, les équipes se sont-ils
appropriés les espaces, et y vivent-ils / travaillent-ils
comme nous l’avions imaginé ? C’est passionnant à
observer. Il s’avère que 90% des lieux ont trouvé leur
usage, en général tel que nous l’avions prévu mais
parfois d’une autre manière. Les murs inscriptibles
fonctionnent très bien.
Nous avons beaucoup insisté sur la création d’espaces
de co-working très modulaires, de même que
notre auditorium. Nous ne voulions surtout pas d’un
amphithéâtre qui ne servirait que deux heures par
semaine. Tout est très modulable. Mais les salles de
créativité, par exemple, sont devenues des espaces de
coworking étudiants, ils les utilisent bien au-delà des
cours. De même, ils déjeunent en dehors de la cafétaria,
dissociant moins les usages et les moments de la
journée que nous ne l’avions pensé. L’escalier devient
un espace d’exposition des œuvres d’art de certains
étudiants… Bref, les choses évoluent en permanence.
Nous utilisons ces enseignements pour concevoir le futur
campus de Reims. Nous avons d’ailleurs embauché une
architecte qui avait travaillé sur le projet parisien pour
capitaliser pleinement sur cette première expérience.
O. R : La bonne santé de vos étudiants est
un autre point d’attention crucial pour vous.
Comment êtes-vous organisés ?
J. M : Dès 2017, nous avions créé un pôle Wellness qui
apporte notamment des réponses à la question clef
« comment gérer sa vie en tant que jeune adulte autonome
». Il s’agit d’apprendre à gérer son temps, son sommeil,
de réfléchir à ses habitudes alimentaires... Toute une
semaine « wellness » est dédiée à cet apprentissage
quelques semaines après leur entrée à l’école. L’enjeu
est de les accompagner avec bienveillance pour qu’ils
deviennent pleinement autonomes, apprennent à s’organiser,
et prennent leur envol.
L’expérience étudiante est
au cœur du projet de Neoma
qui le prouve en donnant
la parole à ses étudiants
dans un nouveau podcast
intitulé Raides Dingues.
Pendant ses études à
Neoma. Axelle, présidente
du Top Eight a organisé le
tournoi de rugby du même
nom ; Félix raconte le choc
culturel vécu lors
d’un échange académique à
Taïwan ; Louis, président du
Bureau des Arts, est revenu
du Trophée des Arts avec de
nombreux prix, Joanna, viceprésidente
de l’association
Humani, est partie un mois
au Pérou dans un camp
pour jeunes délinquants…
Les épisodes, d’une durée
moyenne de 17 minutes,
plongent ainsi les auditeurs
au cœur des expériences
des étudiants. Ils sont
accessibles sur toutes les
principales plateformes
de streaming audio, ainsi
que sur la page PODCAST
du site web de Neoma. La
série est diffusée chaque
mercredi, tous les 15 jours.
14

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN NOVEMBRE 2023 N° 76
C’est particulièrement important lorsqu’il s’agit de partir
à l’international : cela peut être une expérience impressionnante
a priori, source d’anxiété, c’est donc à nous
de les préparer au mieux pour qu’ils osent l’envisager
et qu’ils en tirent ensuite le maximum de bénéfices.
Le service wellness aborde aussi des sujets graves,
la dépression, la prévention des addictions ou encore
les violences sexuelles et sexistes (VSS).
O.R : Justement, que faites-vous pour lutter
contre les VSS ?
D. M : C’est un combat sur lequel Neoma est fermement
engagée et j’y suis personnellement très
sensible. Notre politique en la matière est très claire,
je le dis d’ailleurs aux nouveaux étudiants dès l’amphi
de rentrée : tolérance zéro sur ces sujets. Notre action
se structure en trois axes : la prévention, l’accompagnement
et la sanction. Nous avons par exemple mis
en place de nombreux dispositifs de sensibilisation et
d’accompagnement pour lutter contre ce fléau, avec
des organismes spécialisés et avec nos associations
étudiantes, qui se sont fortement emparées de ces
sujets. Une cellule de veille et d’écoute, avec une offre
de suivi psychologique, est aussi à la disposition des
étudiants sur l’ensemble de nos campus.
O.R : Comment les situations de handicap
sont-elles prises en compte ?
D. M : Un référent Handicap est présent sur chaque
campus. Il est à l’écoute des étudiants qui vivent avec
un handicap, permanent ou passager, pour leur proposer
un accompagnement personnalisé, comme des
aménagements en cours ou lors des examens, ou des
équipements spécifiques.
J. M : Nous travaillons aussi avec les associations
étudiantes qui organisent des événements de sensibilisation
comme des parcours en fauteuil roulant ou des
dîners dans le noir par exemple. Nos étudiants ont aussi
la possibilité de suivre la formation « Handimanager »
pour apprendre à mieux intégrer les personnes en
situation de handicap au sein des entreprises.
O. R : Plus globalement : comment mesurezvous
la satisfaction de vos étudiants ?
D. M : Il y a cinq ans nous avons lancé une grande enquête
de satisfaction annuelle auprès de nos étudiants
sur l’intégralité de leur parcours au sein de Neoma. Cela
va donc au-delà des traditionnelles enquêtes sur les
cours pour aborder tous les sujets : l’accompagnement
professionnel, l’expérience internationale, le campus,
les équipements, les pratiques de l’école en matière de
transition sociale et environnementale, les examens…
Nous en sortons un baromètre annuel et des verbatim
très détaillés sur leur expérience d’étudiants que nous
complétons par des focus groupes.
Le nouveau campus de
Reims de Neoma ouvrira
ses portes à la rentrée 2025
David Morgenti
15

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER
NOVEMBRE 2023 N° 76
6 E ÉDITION DU CONTINUUM CPGE-GE
Comment assurer
la relance des classes
préparatoires ECG ?
Membres du conseil d’administration de l’APHEC, staff
des Grandes écoles et étudiants issus de CPGE se sont
réunis à l’occasion de la 6e édition du Continuum CPGE-
GE qui a eu lieu le 13 octobre dernier à Excelia Business
School, campus de La Rochelle. Au programme : une
réflexion renouvelée sur l’avenir des classes préparatoires
économiques et commerciales générales (ECG).
xxxx
16

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE 2023 N° 76
La journée a débuté avec une série
de discours d’accueil d’Alain
Joyeux, président de l’APHEC,
de Bruno Neil, directeur général
d’Excelia Group et Olivier Rollot,
directeur exécutif d’HEADway Advisory.
Alain Joyeux a rappelé que les CPGE
« n’étaient pas une exception française »,
c’est une particularité mais il « existe
dans de nombreux pays des formations
préparatoires aux grandes écoles ».
Tamym Abdessemed, directeur adjoint
du Excelia et dean d’Excelia Business
School a ensuite réaffirmé l’engagement
d’Excelia Business School en faveur
des CPGE qui sont « essentielles pour
la diversité de la pensée, la diversité
des trajectoires ». Après que Sébastien
Vivier-Lirimont, le fondateur et président
d’HEADway Advisory, ait présenté les
modalités de travail de la journée, Alice
Guilhon, la présidente de la Conférence
des directeurs des écoles françaises
de management (Cdefm) et directrice
générale de Skema, est intervenue à
distance pour présenter les initiatives
que va prendre la conférence dans les
semaines à venir pour promouvoir la
filière CPGE/GE. Une campagne de communication
fondée sur une étude menée
par une consultante qui l’a présentée,
également à distance afin de contribuer
aux débats de la journée.
Comme à l’accoutumée, la journée Continuum
CPGE-GE se déroulait ensuite en
deux parties :
une matinée « hackathon » dédiée à la
réflexion avec des ateliers regroupant
étudiants, professeurs de l’APHEC et
membres des écoles ;
une après-midi tourné vers la discussion
avec un débat sur le thème « Prépas
ECG : La relance »
LA MATINEE HACKATHON
Les participants avaient deux heures pour
réfléchir à 8 thématiques en relations
avec le fil rouge de la journée. L’objectif
pour chaque thème était de dégager des
actions à mettre en place pour favoriser
la relance des recrutements.
Voici un résumé des conclusions qui
ont été présentées pour chaque atelier
(chaun étant animé par un professeur
d’Excelia BS) :
Animé par Olivier Rollot
pour HEADway Advisory
le débat réunissait Tamym
Abdessemed, Directeur
adjoint Excelia & Dean
d’Excelia Business School,
Joël Bianco, président de
l’APLCPGE et proviseur
du Lycée Louis-le-Grand,
Caroline Hermet, Directrice
Master Grande Ecole et
MSc Excelia Business
School, Alain Joyeux,
Président de l’APHEC
Et Benoît Serre, Viceprésident
délégué de
l’ANDRH, Président du
Comité d’orientation
stratégique d’Excelia
Excelia BS
17

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE 2023 N° 76
Excelia BS
Atelier n°1 : « Quelles sont les actions
de communication à mener dans
les lycées pour mieux valoriser les
classes préparatoires (messages
clés, canaux etc.) ? »
L’atelier, animé par Salomée Ruel, professeure
de supply chain management,
a permis de dégager 5 mesures à mettre
en place pour mieux communiquer auprès
des lycéens :
• Expliquer aux lycéens dès la seconde
et à leurs parents les avantages de
la classe préparatoire : les soft skills
développés, les différentes filières possibles,
les débouchés. Ces présentations
pourraient être faites par des élèves
de CPGE.
• Communiquer directement auprès
des professeurs de lycées en leur
communiquant des informations sur
les classes préparatoires afin qu’ils ne
découragent pas les élèves avec des
idées reçues.
• Mener des campagnes de communication
sur les réseaux sociaux (YouTube,
TikTok et Instagram) : témoignages vidéo
et podcasts d’anciens élèves de prépa
(par Major Prépa, l’Etudiant, Thotis,
influenceurs ayant fait une prépa) pour
démonter les stéréotypes sur la prépa.
• Parrainage entre lycéens et élèves
de prépas.
• Favoriser les JPO dans les classes
préparatoires voir des journées d’immersion
pour les élèves de terminale
Sous la conduite de
professeurs d’Excelia des
équipes mixtes (professeurs
de classes prépas, directeurs
de PGE et étudiants) ont
travaillé une grande partie
de la matinée dans huit
ateliers thématiques.
18

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE 2023 N° 76
Atelier n°2 : « Quels outils les business
schools peuvent-elles fournir aux
CPGE pour favoriser le continuum ?
(Capsules vidéo, hackathon, business
game etc.) »
Cet atelier, qui était animé par Valérie
Fernandes, doyenne de la faculté et
professeure de Supply Chain Management,
Supply Chain et Développement
Durable, propose 7 outils pour favoriser
le continuum :
Des outils que les business schools peuvent-elles fournir
aux CPGE pour favoriser le continuum
THEME OUTILS CONTENU / OBJECTIFS
Partage / projection
Capsules vidéo
Création d’une plateforme digitale
d’échanges entre étudiants d’écoles
de management et de classes prépa
Présenter des parcours et des
témoignages étudiants des
business schools et alumni
Donner du sens aux enseignements
de classe prépa
Immersion extra curriculaire Sur le modèle de « vis ma vie »
Communiquer sur les statistiques des
diplômés ayant fait une classe prépa
Incarner la réussite spécifique pour
maintenir la motivation en première année
Pédagogie/construction parcours
Optimisation de la transition
entre CPGE et GE
Création de Business Game commun
aux étudiants de BS et ceux de prépas
Co-animation de cours entre
professeurs CPGE/GE
Immersion dans un cours de GE
Création d’un parcours dédié d’un
mois pour les étudiants de CPGE
une fois arrivés en grande école
Lancée une étude récurrente
auprès des étudiants issus de
prépa en fin de pré-master
Simulation gestion entreprise/lien entre
enseignements prépas et ceux des BS
Pour faire le lien entre les matières
(ex: data, géopolitique, droit, finance …)
Donner du sens, cohérence
Permettre une meilleure adaptation
au sein de chaque PGE
Mesurer et évaluer la qualité et
la pertinence du continuum
19

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE 2023 N° 76
Atelier n°3 : « Comment ouvrir les
CPGE à d’autres types de parcours
et de profils (sportifs de haut niveau,
musiciens, personnes en situation de
handicap) ? »
Le thème de cet atelier a « donné du fil à
retordre » à son animateur, Jean-Pierre
Dumazert, directeur du Pôle académique
RH et Management Excelia Business
School et aux participants. L’équipe a
déjà souhaité poser le sens général des
réflexions en 3 thèmes avant d’aboutir à
une question ouverte :
La vision d’un continuum harmonisé
Produire à la fois une harmonisation des
contenus entre les CPGE et les grandes
écoles : la question des matières, la question
du temps passé sur une semaine, les
thèmes abordés en cours avec intensité
et le retour de ces mêmes thèmes plus
tard en cursus supérieur.
L’architecture entre temps et compétences
De quelle(s) façon(s) mieux associer l’investissement
en temps avec les compétences
développées, et pas seulement
les connaissances ? Nous avons évoqué
l’idée qu’une classe Prépa apporte également
des compétences « cachées » qui
ne sont pas forcément et directement
liées aux connaissances (ou aux blocs
de compétences).
« Cachées » dans le sens où nous pourrions
mieux en parler, les expliquer, mieux
communiquer dessus, etc.
La question de la charge de travail
et de la compétition entre les
personnes
Il y a une dimension élitiste, laquelle génère
forcément une compétition entre les
étudiants en CPGE : produire des efforts
importants, se différencier, accepter de
mettre beaucoup de choses de côté pour
réussir au mieux, atteindre finalement un
objectif très sélectif.
Doit-on envisager d’autres critères d’évaluation
en 1 ère et 2 ème année ?
Et si oui, quelle part donner à certaines
choses plutôt qu’à d’autres ? Et pourquoi ?
Si on bouge des paramètres, comment
maintenir ou produire de l’égalité
Tamym Abdessemed,
Directeur adjoint Excelia
& Dean d’Excelia
Business School
Excelia BS
20

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE 2023 N° 76
entre les personnes dans un système
compétitif ?
Une fois ses positions prises, quels
parcours pour quels profils ? Les profils
proposés ont posé plus de questions
que de réponses mais cela soulève la
difficulté d’adapter le parcours de CPGE
aux parcours spécifiques.
Sportif de haut niveau
• Et pourquoi sportif « tout court » ?
• Concilier la priorité donnée au sport
avec celle attendue en CPGE ?
• Evoluer sur deux rythmes intensifs en
même temps ?
• Réussir en CPGE sans perdre sur le plan
de la performance sportive ?
• Réussir à équilibrer deux calendriers
(entrainement sportif et CPGE) ?
Musiciens
• Concilier la priorité donnée à la musique
avec celle attendue en CPGE ?
• Garder son niveau « Conservatoire »
avec un temps réduit de travail musical
par jour (30 minutes, 1 heure ou plus ?)
• Associer l’excellence de la musique
(haut niveau seulement ?) avec celle
de la CPGE et des débouchés qu’elle
propose ?
Personnes en situation de handicap
• Peut-être un manque d’information et de
préparation en amont : lycée, démarches
MDPH, incidences du handicap sur les
modes de vie (transports, logement, aide
pour les actes de la vie quotidienne…).
• Faire connaître les aménagements ou
les aides nécessaires (supports de
cours sur ordinateur, transcription en
braille, temps supplémentaire…)
• PAI (projet d’accueil individualisé) prolongé
du lycée à la CPGE
D’autres parcours possibles ? (Par
exemple le jeu d’échecs)
Atelier n°4 : « Comment simplifier
les concours ou les individualiser
en donnant par exemple une place
plus importante à la discipline de
prédilection du candidat ? »
Cet atelier, animé par Jamila Abaida,
professeure en ressources humaines,
part d’un postulat : par définition, un
concours n’est pas simple.
3 actions sont proposées pour répondre
à la problématique :
• Proposer aux écoles de faire des groupements
d’épreuves pour simplifier les
démarches des étudiants. Cela permet
notamment d’épargner un cout financier
trop important aux étudiants et à leurs
familles.
• Ajouter des spécialités ou options
pour les étudiants de prépas lors
des concours. Soit un tronc commun
d’épreuves + 1 ou 2 spécialités à présenter
lors du concours
• Renommer la BCE (Banque Commune
d’épreuve) en BEC – Banque d’épreuve
commune
Atelier n°5 : « Faut-il faire évoluer les
oraux pour les rendre plus attractifs
pour les candidats comme pour les
jurys ? »
Cet atelier a été animé par Fatiha
Naoui-Outini, professeure au sein du
pôle Supply Chain, Purchasing & Project
Management.
L’idée générale de l’équipe est de
dépoussiérer l’entretien oral en
permettant au candidat de davantage
mettre en avant ses points forts. Cela
repose sur 3 propositions :
• Déformater l’entretien
• Concevoir les entretiens en fonction
des profils recherchés et de l’identité
de l’école
• Mutualisation les oraux de langues par
régions et supprimer l’étape de synthèse
en langues.
Ces 3 propositions ont des avantages à
la fois pour les étudiants et pour les jurys.
Pour les étudiants :
• Apprendre à choisir son école en
fonction de ses projets et de sa
personnalité et pas en fonction du
classement.
• Plus de temps réservé à la discussion
(pour les langues)
Pour le jury :
• Authenticité
• Diversité
• Individualité
21

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE 2023 N° 76
Atelier n°6 : « Comment peut-on
rapprocher les CPGE du monde de
l’entreprise pour mieux les différencier
des années lycée, faut-il systématiser
les stages en fin de première année ? »
L’atelier, mené par Tarik Saikouk, professeur
de Lean Supply Chain Management,
Business Supply Chain, Excellence
Opérationnelle, a souhaité répondre à la
problématique en 3 points :
1. Des points positifs …
• Permettre à l’étudiant de s’évader d’un
système académique très prenant.
• Donner l’opportunité aux étudiants
d’avoir une meilleure connaissance de
soi, leur permettre de mieux se définir
en tant que personne
• Le stage est la première validation de
son souhait de formation, il permet aux
étudiants d’avoir un avis plus concret
sur ce qu’ils souhaitent faire plus tard.
• Permet aux étudiants de se confronter
au réel, et de se confronter à la difficulté
de trouver un stage.
2. … qui s’opposent à de nombreux
freins …
• Risque de perte de l’esprit de la classe
préparatoire (et donc perte des étudiants
qui aujourd’hui intègrent des
classes préparatoires).
• Il y a un réel risque de reproduction
d’inégalités (du fait des réseaux)
• La concurrence est d’ores et déjà très
rude dans le milieu des stages (il y a déjà
beaucoup d’étudiants qui demandent des
stages ce qui questionne la faisabilité
de l’implantation d’un stage obligatoire).
• Problème des localisations des classes
préparatoires (trouver un stage à Paris
est beaucoup plus facile que de trouver
un stage à Tulle).
• Il y a le risque que le stage soit un stage
inintéressant (stage photocopie) et qui
deviennent contreproductif (considéré
comme une perte de temps…).
• Il semble difficile de trouver le bon timing
stage difficile en milieu d’année à cause
d’un programme très lourd, ou pendant
les vacances.
3. … nécessitant un élargissement
de la question
• Trouver des alternatives au stage :
mission plutôt que stage ? Question
surtout de la faisabilité (service citoyen,
job étudiant…)
• Faire venir les entreprises pour proposer
des « séminaires » immersifs ?
(Créativité, immersion, modélisation
mathématique…).
• Besoin d’encadrer cette mission/stage
pour garantir le cadre du stage
La grande problématique étant : stage
obligatoire ou pas ? Ou alors mission
obligatoire ?
Atelier n°7 : « Sur le modèle des TIPE
les élèves de classes préparatoires
pourraient-ils présenter des travaux
au cours de la 1ère année de CPGE. Par
exemple sur la transition écologique.
Mais est-ce souhaitable et comment
les évaluer ? »
Philippe Schafer, professeur au sein du
pôle stratégie et animateur de cet atelier
et son équipe proposent d’introduire le
PIGE soit la « Préparation Interdisciplinaire
Groupée aux Entretiens » en rapport avec
les objectifs de développement durable
(ODD) de l’Onu.
Le PIGE permet de rendre concret la
dimension du travail collectif dès la classe
préparatoire pour un meilleur continuum
en instaurant un projet de travail collectif
dès la première année sur la thématique
du RSE.
Atelier n°8 : « Peut-on proposer des
éléments de différenciation pour les
élèves issus de classes préparatoires
une fois en Grande école ? »
Ce groupe, mené par Gwenaelle Jamesse,
Directrice Pôle Humanités & Sciences
Sociales, propose 6 solutions pour répondre
à la problématique :
1. Proposer des parcours destinés uniquement
aux élèves issus des classes
préparatoires.
22

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE 2023 N° 76
Excelia BS
2. Après l’intégration des élèves issus
des classes préparatoires, la 3ème année
pourrait être diplômante (A débattre).
3. Réimplémenter des modules typés
« prépas » dans les maquettes (module de
sciences humaines et sciences sociales).
• Création de double diplôme.
• Conduite vers un parcours doctoral.
4. Renforcement des compétences
« entreprise » avec des accompagnements
pour la recherche de stage, pour
le marketing de soi.
5. Obligation de césure pour les élèves
issus des classes préparatoires.
6. Admission parallèle uniquement en M1.
TABLE RONDE : « CLASSES
PREPARATOIRES : LA RELANCE »
Sous la direction d’Olivier Rollot le débat
de l’après-midi a réuni :
• Tamym Abdessemed, Directeur adjoint
Excelia & Dean d’Excelia Business
School
• Joël Bianco, président de l’APLCPGE
(Association des proviseurs de lycées
à classes préparatoires aux grandes
écoles) et proviseur du Lycée Louisle-Grand
• Caroline Hermet, Directrice Master
Grande Ecole et MSc Excelia Business
School
• Alain Joyeux, Président de l’APHEC
• Benoît Serre, Vice-président délégué de
l’ANDRH, Président du Comité D’orientation
Stratégique d’Excelia
Si les CPGE sont depuis longtemps un
passage presque incontournable pour
les étudiants français aspirant à intégrer
les plus prestigieuses Grandes Écoles
de management, le débat a porté sur la
pertinence de ce modèle éducatif dans un
monde du travail en constante évolution.
Redondance dans le contenu : Il est
apparu que de nombreux étudiants en
CPGE ont noté une redite entre les pro-
Bruno Neil, directeur général
du Groupe Excelia, accueille
les participants au colloque
23

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE 2023 N° 76
grammes de CPGE et ceux proposés dans
les Grandes Écoles. Cette observation
a conduit à des discussions sur la nécessité
de qualifier davantage les CPGE
pour les distinguer des programmes de
Grandes Écoles.
Qualités des CPGE : Malgré ces questions,
il est important de noter que les
CPGE sont largement saluées pour leur
environnement stimulant, leur enseignement
de qualité, les relations étroites entre
les étudiants et les professeurs, ainsi que
la diversité des accompagnements. Pour
Joël Bianco, la classe préparatoire c’est
« être bien entouré ». Les professeurs
sont en communication permanentes
avec les étudiants.
Changements dans le monde du
travail : Selon Benoît Serre, l’une des
réflexions essentielles qui ont émergé
est que les étudiants d’aujourd’hui sont
plus enclins à changer de carrière, et la
stabilité de l’emploi n’est plus leur priorité.
La perspective d’obtenir un poste
de manager ou de chef a également
perdu de son attrait. De leurs côtés,
les entreprises recherchent désormais
des compétences, y compris les «soft
skills», en plus des connaissances techniques.
Les modèles de formation pour
les futurs managers devront s’adapter à
ces besoins changeants. « Il est normal
que les modèles de préparation des
managers de demain s’interrogent pour
savoir si leur modèle qui est certes efficace
depuis 40 ans sera efficace pour
les 40 prochaines années ! (C’est tout
ce que demandent les entreprises aux
pédagogues, aux patrons des prépa et
aux grandes écoles) » - Benoît Serre
Changements dans l’éducation : Avec
la récente réforme du baccalauréat et
la montée des programmes Bachelors,
des questions se posent sur l’avenir
des CPGE. Selon Alain Joyeux, « Les
bachelors forment des techniciens.
En entreprise, nous avons besoin de
prendre en considération des données
culturels, philosophique, géopolitique
etc. et les Bachelors n’apporte pas ceci
contrairement aux prépas… La société
a besoin de gens qui réfléchissent et les
classes préparatoires répondent à cette
nécessité. Pour autant cela ne signifie
pas qu’elles doivent rester figées ».
Réputation des écoles françaises
à l’international : Les grandes écoles
françaises jouissent toujours d’une réputation
solide à l’échelle internationale,
bien que les diplômes français soient
souvent perçus comme moins flexibles
que ceux d’autres pays, notamment ceux
des États-Unis.
Quid du concours : Selon Caroline
Hermet, nous pouvons faire évoluer le
concours et le contenant également
(cours classique, une partie expérientielle)
qui peut être intégré dans le cursus. Nous
pouvons aller vers d’autres modèles sans
dégrader l’ADN de la classe préparatoire
car l’important c’est d’avoir des modalités
d’apprentissage qui correspondent
vraiment à une partie des jeunes. « Il faut
proposer plusieurs modes d’apprentissage,
d’élévation, d’aboutissement
personnels ! »
En conclusion, ce débat montre que le
modèle éducatif des CPGE est en mutation.
Les participants se sont interrogés
sur la pertinence de ces programmes à la
lumière des besoins changeants des étudiants
et des entreprises. L’enjeu majeur
réside dans la transition des discussions
vers des actions concrètes pour adapter
ces programmes à l’évolution rapide du
monde du travail.
Le futur des CPGE en France est ainsi
en question, et il incombe aux acteurs
de l’éducation et des entreprises de
collaborer pour relever ce défi et éclaircir
l’avenir de cette composante importante
du système éducatif français.
Fanny Bole du Chomont
24

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS EMPLOI
NOVEMBRE 2023 N° 76
Dans quelles entreprises
les jeunes diplômés veulent
travailler ?
Démissions en cascade, absentéisme, refus de travailler dans des entreprises
non engagées dans la transition environnementale, priorité donnée au bien être sur un marché
de l’emploi porteur pour eux les jeunes générations imposent leurs codes.
Pour répondre aux questions des
entreprises Élodie Gentina, professeure
à l’Iéseg, publie « Manager
la Génération Z - Mieux
appréhender les nouveaux comportements
», aux éditions Dunod. De leur côté
Mazars et l’EDHEC NewGen Talent auscultent
dans leur rapport avec un secteur
qui fut longtemps la voie royale des diplômés,
l’audit, dans une étude intitulée
« Mythes et réalités des métiers de l’audit
». Mais qu’en disent les principaux
intéressés ? La dernière enquête d’Universum
sur les entreprises préférées des
étudiants fait le point sur leurs attentes.
Et un peu de réconfort pour ces grandes
entreprises avec un article du Monde qui
décrit Ces étudiants d’école de commerce
qui fuient les « early start-up » : « On ne
veut plus être pris pour des pigeons ».
Quelles sont entreprises préférées
des étudiants ?
Cette question la cabinet Universum la
pose chaque année et force est de constater
que, du côté des étudiants en écoles de
management, le classement privilégie depuis
cinq ans les grandes entreprises du
Luxe : LVMH, Hermès, L’Oréal Group
et Chanel occupent quatre des cinq premières
marches et seul Apple se mêle à
ce groupe homogène. 7 ème Mercedes est la
première entreprise industrielle en 2023,
10 ème JP Morgan la première banque juste
devant BNP Paribas. Douzième KPMG
est le premier cabinet d’audit et de conseil.
Du côté des élèves ingénieurs la stabilité
est également de mise avec un Airbus
indétrônable depuis cinq ans auquel se
joignent d’année en années Thalès, Safran
Google, Apple et Dassault Aviation.
Un classement très largement dominé
par les entreprises industrielles puisqu’il
faut remonter à la 32 ème place pour trouver
la première banque, BNP Paribas, et
la 37 ème un grand de l’audit et du conseil
avec McKinsey.
Des différences d’attraction fondamentales
entre les profils puisque seuls Apple
et Google captivent à la fois ingénieurs et
managers quand Airbus passe de la première
à la 18 ème place selon que l’on parle
à l’une ou l’autre population.
Des jeunes qui semblent en avoir un peu
assez de la « start up nation » qu’on leur
a tant vantée. Le Monde évoque une
Les entreprises préférées des étudiants
des grandes écoles en 2023 selon Universum
« charge de travail trop lourde, absence
d’avantages sociaux, manque d’encadrement…
» et constate que « beaucoup
de jeunes diplômés préfèrent rejoindre
des plus grosses entreprises dans son
article. Selon Aurélie Robertet, la directrice
de la filiale française du cabinet
d’études Universum, l’intérêt pour
les start-up baisse pour la troisième année
de suite : « En 2021, 22 % des jeunes
diplômés des grandes écoles interrogés
se disaient séduits par ces jeunes entre-
25

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS EMPLOI
NOVEMBRE 2023 N° 76
prises novatrices. En 2023, ils n’étaient
plus que 16 %, les 84 % restants préférant
une entreprise «mature» ». De quoi
rassurer des grandes entreprises de plus
en plus mobilisées pour offrir de bonnes
conditions de travail et d’évolution professionnelle
aux jeunes diplômés.
Des auditeurs qui apprécient l’esprit de promo
et les possibilités de télétravail
L’audit est-il encore la vie royale ?
Ce fut longtemps la voie royale pour les
jeunes diplômés mais ses métiers sont
« porteurs de nombreuses idées reçues
qui peuvent freiner les jeunes diplômés
et les jeunes talents à postuler aux offres
d’emploi » analysent Mazars et l’EDHEC
NewGen Talent Centre dans leur étude
« Mythes et réalités des métiers de l’audit
». Un étude menée auprès d’étudiants
ou jeunes diplômés sans connaissance ni
expérience des métiers de l’audit afin de
mieux comprendre les perceptions des
jeunes diplômés, notamment « négatives
sur les métiers de l’audit ». Et pour pouvoir
au mieux les démystifier, Mazars, en
collaboration avec l’EDHEC, a comparé
leurs réponses avec celles de jeunes diplômés
salariés en audit (53% du panel).
Si pour l’ensemble du panel (auditeurs et
non auditeurs), les métiers de l’audit sont
des métiers de prestige dans leur représentation
(72% pour les auditeurs et 75% pour
les non-auditeurs), et que les deux parties
concèdent aussi que les métiers de l’audit
sont stressants (76% pour les auditeurs et
77% pour les non-auditeurs), sur l’aspect
collaboratif du métier, la stabilité du métier
sur le plan économique et les perspectives
d’évolution, de grands écarts d’opinion
se creusent :
• 90% des auditeurs affirment que leur
métier s’exerce en équipe pour 50% des
jeunes talents non-salariés ;
• 33% des talents non-salariés pensent que
le métier d’auditeur est soumis aux aléas
économiques alors que 88% des salariés
de l’audit confirment, à l’inverse, que le
métier d’auditeur est un métier stable ;
• 88% des auditeurs déclarent que les métiers
de l’audit ont de fortes perspectives
d’évolution pour seulement 66%
des jeunes talents non-salariés enclins
à le penser,
• seulement 24% des jeunes talents non-salariés
de l’audit pensent que les auditeurs
sont motivés par le collectif. 56% des salariés
de l’audit affirment au contraire
que les jeunes auditeurs en poste sont
motivés par le collectif.
« Bien loin de l’image parfois caricaturée
du métier, l’auditeur en poste se
décrit comme un apprenant, de terrain,
bienveillant au profil généraliste et aux
compétences managériales plus que techniques.
Ainsi, les jeunes auditeurs en poste
considèrent l’adaptabilité et l’esprit critique
tout aussi importants que la capacité
d’analyse et la rigueur pour réussir
en audit alors que les étudiants imaginent
volontiers le métier comme beaucoup
plus technique », commente Manuelle
Malot, Directrice Carrières et NewGen
Talent Centre.
Pour autant, plus de la moitié des auditeurs
soulignent des différences dans la culture
d’entreprise des différents cabinets d’audit.
Ces disparités sont très importantes
pour 26% des jeunes auditeurs en poste,
et elles se limitent à quelques points pour
32% d’entre eux. « Cet enseignement de
l’étude démontre que le travail à opérer en
matière de marque employeur ne doit pas
concerner seulement le travail mené dans
nos campagnes de recrutement. Il doit être
une approche globale en matière d’expérience
collaborateur pour offrir à chacun
une expérience unique enrichissante
et épanouissante », spécifie Mathilde Le
Coz, DRH de Mazars. Parce que si 93%
des auditeurs recommandent l’audit pour
une première expérience, ils ne sont plus
que 56% à le faire pour une suite de carrière
et 32% pour une carrière complète.
Comme manager la génération Z ?
La question se posait déjà quand on parlait
encore de la Génération Y ! Les entreprises
expriment de plus en plus leur difficulté
à comprendre, attirer et convaincre
les jeunes talents issus de la génération Z,
ces jeunes nés entre 1995 et 2016 qui représentent
aujourd’hui près du tiers de
la population mondiale. « Entre quête de
sens et volonté d’un bien-être au travail
supérieur à celle des générations précédentes,
leurs aspirations sont régulièrement
associées à de nombreux stéréotypes.
On les dit idéalistes, engagés, en difficulté
avec les règles et l’autorité, flexibles ou
encore peu loyaux envers les entreprises.
Une génération qui exprime des attentes
et des préoccupations fortes (environnementales,
écologiques, sociales…) très
différentes des générations précédentes.
De nombreuses entreprises ont ainsi du
mal à comprendre, attirer et retenir ces
jeunes talents », analyse Adrien Ledoux,
co-fondateur et PDG de JobTeaser dans
la préface de « Manager la Génération Z
- Mieux appréhender les nouveaux comportements
».
« Face à de jeunes diplômés de plus en
plus mobiles, friands de nouvelles expériences
et qui ne craignent plus de démissionner,
quels sont les leviers de fidélisation
dont dispose l’entreprise
? » interroge Élodie Gentina en montrant
qu’ils ont « des comportements (de
consommation) bien plus complexes qu’ils
ne le laissent présager : ils ont des sources
d’aspiration contradictoires (digitaux vs
besoin de liens sociaux, rebelles vs disciplinés,
zappeurs vous fidèles ou encore
oubliés vs engagés). (…) C’est d’ailleurs
à travers les pratiques de consommation
et les activités culturelles que se crée une
«identité générationnelle», construite en
rupture avec les générations précédentes
– X ou baby-boomers ».
Sébastien Gémon
26

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT
NOVEMBRE 2023 N° 76
Comment s’oriente-t-on
aujourd’hui ?
Le processus d’orientation des élèves du lycée à l’enseignement supérieur reste
un sujet majeur de mécontentement pour beaucoup d’acteurs. La DEPP fait le point
alors l’Institut des politiques publiques s’intéresse plus précisément à Parcoursup.
C’est le serpent de mer des années
lycée : aucun dispositif,
aucune réforme ne semble
jamais donner satisfaction
quand on parle d’orientation. Une note
d’information de la DEPP (Direction de
l’évaluation, de la prospective et de la performance)
fait le point alors qu’une autre
note, celle-ci de l’Institut des politiques
publiques, fait le point plus précisément
sur Parcoursup. Mais encore faut-il avoir
tous les atouts pour s’orienter…
En fin de troisième, les élèves sont de plus
en plus nombreux à être orientés en seconde
générale et technologique (GT).
Entre 2010 ou 2011 et 2019 ou 2020, leur
part a progressé de huit points et atteint les
69%. C’est une conséquence de la réforme
du lycée : alors que les demandes d’orientation
en filière GT émises par les familles
se sont en effet sensiblement accrues (71
% contre 64 %), ces demandes sont aussi
plus souvent acceptées par le conseil de
classe. Les taux de satisfaction déjà élevés
augmentent pour atteindre les 96 %
En parallèle, au sein de la voie professionnelle,
l’orientation en seconde professionnelle
progresse au détriment de
celle en CAP. Deux évolutions qui s’expliquent
principalement par celles des
vœux d’orientation de l’élève et de sa famille.
Les élèves s’orientant vers la voie
professionnelle ont en effet toujours très
majoritairement les résultats scolaires les
plus faibles au collège.
Voeux et décisions finales d’orientation selon les caractéristiques socio-démographiques
et origines familiales des élèves de troisième (en%)
27

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT
NOVEMBRE 2023 N° 76
Le rôle de l’origine sociale et de
l’environnement familial
Si le passé scolaire joue un rôle prépondérant
dans le déroulement de l’orientation
en fin de troisième, l’origine sociale
et l’environnement familial (notamment
l’origine sociale et le revenu des parents)
restent des marqueurs forts. Plus de neuf
enfants de cadres, chefs d’entreprise ou
enseignants sur dix scolarisés en troisième
en 2020 ou 2021 demandent une
orientation en seconde GT, contre à peine
la moitié des enfants d’ouvriers non qualifiés.
Toutefois, l’attrait pour la voie GT a
notamment progressé en dix ans pour la
plupart des catégories socio-professionnelles,
notamment chez les enfants d’ouvriers
non qualifiés (+ 11 points) et d’employés
de services (+ 14 points).
Confiance en soi et orientation
La note de l’Institut des politiques publiques
met en lumière le rôle joué par la
confiance en soi dans les choix d’orientation
à l’aide d’une enquête réalisée en 2021
auprès de plus de 2000 élèves de terminale.
Il en ressort notamment que, parmi
les meilleurs élèves, les filles et les élèves
d’origine sociale défavorisée, ont nettement
moins confiance en eux que les garçons
et les élèves d’origine sociale favorisée.
Or le niveau de confiance en soi des
élèves est fortement associé avec la sélectivité
des formations auxquelles ils se
portent candidats.
Pour corréler ce niveau de confiance
en soi avec l’orientation, les auteurs
de l’étude ont posé deux questions aux
élèves :
• quelle était leur moyenne générale au premier
trimestre de terminale ? ;
• quel était, selon eux et au vu de cette
moyenne générale, leur rang dans la distribution
des notes à l’échelle nationale ?
Les élèves qui pensent avoir un rang inférieur
à leur rang réel sous-estiment
leurs performances relatives (« manque
de confiance en soi ») alors que ceux qui
pensent avoir un rang supérieur à leur rang
réel se surestiment (« trop de confiance
en soi »).
Il en résulte que parmi les élèves qui
ont une moyenne supérieure à 16 :
• les filles se perçoivent en moyenne
comme étant situées 8,3 rangs plus bas
dans la distribution que les garçons ;
• les élèves d’origine sociale défavorisée
pensent qu’ils se situent 4,7 rangs
plus bas que ceux d’origine sociale plus
favorisée.
Ces différences s’estompent voire disparaissent
chez les élèves qui n’ont pas obtenu
de mention au bac, ou une mention
« assez bien ». Le manque de confiance
en soi des filles et des élèves d’origine sociale
défavorisée est donc particulièrement
marqué parmi les meilleurs élèves.
Mais est-il possible de résorber les différences
d’accès aux formations sélectives
selon le genre et l’origine sociale
en informant les élèves de leur position
réelle dans la distribution des notes s’interroge
l’IPP ? Eh bien oui. Dument informés
les élèves qui connaissent leur
rang réel dans la distribution formulent
des vœux d’affectation qui correspondent
davantage à leur niveau réel. Les « bons
» élèves continuent à formuler des vœux
plus ambitieux que les « moins bons »
élèves, mais leurs vœux ne sont plus influencés
par la perception de ce rang,
contrairement aux élèves auxquels cette
information n’a pas été fournie. Comme
le notent les auteurs de l’étude « ’une intervention
simple, peu coûteuse, et facile
à mettre en œuvre permet de réduire de
façon significative une partie des inégalités
sociales et de genre dans l’accès aux
filières sélectives ». CQFD.
À lire : L’orientation en fin de troisième
reste marquée par de fortes disparités
scolaires et sociales, Iasoni E., Schneider
F., 2023, Note d’Information, n°
23.40, DEPP, septembre 2023
Confiance en soi et choix d’orientation
sur Parcoursup : Enseignements d’une
intervention randomisée, Camille Terrier,
Rustamdjan Hakimov, Renke Schmacker,
Institut des politiques publiques,
juillet 2023
MBS
28

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT
NOVEMBRE 2023 N° 76
Parcoursup : un premier bilan de la session 2023
La session 2023 d’admission Parcoursup
a pris fin le 14 septembre. Cette année,
917 000 candidats ont postulé auprès
de 23 000 formations proposant des diplômes
reconnus par l’État, dont 9 000
par la voie de l’apprentissage selon le
bilan qu’en fait le MESR.
Au total, 93,5 % des bacheliers ayant formulé
des vœux ont reçu au moins une proposition
d’admission, en progression par
rapport à 2022, en dépit du plus grand
nombre d’inscrits cette année. Pour les
étudiants en recherche d’une réorientation,
les résultats montrent un taux de
proposition en forte progression (86%,
soit 2,1 points supplémentaires par rapport
à 2022).
Comme chaque année, les candidats qui
n’ont pas reçu de proposition d’admission
ont pu solliciter la commission d’accès
à l’enseignement supérieur (CAES)
de leur académie pour les aider à trouver
une formation. Le 2 octobre, 148 lycéens
continuaient à être accompagnés
par les CAES. Ils étaient 160 au terme
de la session 2022.
Pour la quatrième rentrée consécutive,
une enquête a été réalisée auprès des néo
bacheliers sur leur perception de Parcoursup.
Cette étude d’opinion conduite par
l’Institut CSA montre que :
• les délais d’attente sont jugés satisfaisants
pour 73 % des lycéens, soit une
hausse de 5 points par rapport à 2022 ;
• les lycéens sont 76 % à se déclarer satisfaits
des réponses qu’ils ont reçues de la
part des formations (+4 points par rapport
à 2022) ;
• Parcoursup est perçu comme un vrai facilitateur
d’avenir pour les lycéens en facilitant
l’élaboration du projet d’orientation
pour 69 % des jeunes interrogés.
La note d’analyse détaillée de la phase
d’admission pour les lycéens scolarisés en
France, produite chaque année par le service
statistique ministériel, sera publiée
d’ici fin octobre.
29