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L'Essentiel Prépas_n°75_octobre2023

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N°75 | OCTOBRE 2023<br />

CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES<br />

CONCOURS<br />

BSB, Excelia et ICN intègrent ELVi<br />

NOMINATIONS<br />

Herbert Castéran prend la direction<br />

de l’Institut Mines Télécom (IMT)<br />

business school<br />

CLASSEMENTS<br />

Masters in Management<br />

européens : HEC Leader<br />

PGE, stratégies, campus :<br />

les écoles de management<br />

se remettent en question<br />

PORTRAIT<br />

Eloïc Peyrache :<br />

la passion de l’économie<br />

MASTER GRANDE ÉCOLE<br />

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dans le classement<br />

mondial en matière de RSE<br />

Osez regarder<br />

le futur avec<br />

audace !<br />

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PLUS D’INFOS


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ÉDITO + SOMMAIRE<br />

OCTOBRE 2023 N° 75<br />

COMMENT S’ORIENTE-T-ON<br />

AUJOURD’HUI ?<br />

C’est le serpent de mer des années lycée : aucun dispositif,<br />

aucune réforme ne semble jamais donner satisfaction<br />

quand on parle d’orientation. Une note d’information de la<br />

DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la<br />

performance) fait le point alors qu’une autre note, celle-ci<br />

de l’Institut des politiques publiques, fait le point plus précisément<br />

sur Parcoursup.<br />

De plus en plus d’élèves en seconde générale et technologique. En fin<br />

de troisième, les élèves sont de plus en plus nombreux à être orientés en seconde<br />

générale et technologique (GT). Entre 2010 ou 2011 et 2019 ou 2020, leur part a progressé<br />

de huit points et atteint les 69%. C’est une conséquence de la réforme du<br />

lycée : alors que les demandes d’orientation en filière GT émises par les familles se<br />

sont en effet sensiblement accrues (71 % contre 64 %), ces demandes sont aussi<br />

plus souvent acceptées par le conseil de classe. Les taux de satisfaction déjà élevés<br />

augmentent pour atteindre les 96 %<br />

Le rôle de l’origine sociale et de l’environnement familial. Si le passé scolaire<br />

joue un rôle prépondérant dans le déroulement de l’orientation en fin de troisième,<br />

l’origine sociale et l’environnement familial (notamment l’origine sociale et le<br />

revenu des parents) restent des marqueurs forts. Plus de neuf enfants de cadres,<br />

chefs d’entreprise ou enseignants sur dix scolarisés en troisième en 2020 ou 2021<br />

demandent une orientation en seconde GT, contre à peine la moitié des enfants d’ouvriers<br />

non qualifiés. Toutefois, l’attrait pour la voie GT a notamment progressé en<br />

dix ans pour la plupart des catégories socio-professionnelles, notamment chez les<br />

enfants d’ouvriers non qualifiés (+ 11 points) et d’employés de services (+ 14 points).<br />

Confiance en soi et orientation. La note de l’Institut des politiques publiques<br />

met en lumière le rôle joué par la confiance en soi dans les choix d’orientation à<br />

l’aide d’une enquête réalisée en 2021 auprès de plus de 2000 élèves de terminale. Il<br />

en ressort notamment que, parmi les meilleurs élèves, les filles et les élèves d’origine<br />

sociale défavorisée, ont nettement moins confiance en eux que les garçons et<br />

les élèves d’origine sociale favorisée. Or le niveau de confiance en soi des élèves<br />

est fortement associé avec la sélectivité des formations auxquelles ils se portent<br />

candidats.<br />

Dument informés les élèves qui connaissent leur rang réel dans la distribution formulent<br />

des vœux d’affectation qui correspondent davantage à leur niveau réel. Les « bons »<br />

élèves continuent à formuler des vœux plus ambitieux que les « moins bons » élèves,<br />

mais leurs vœux ne sont plus influencés par<br />

la perception de ce rang, contrairement aux<br />

élèves auxquels cette information n’a pas été<br />

fournie. Comme le notent les auteurs de l’étude<br />

« une intervention simple, peu coûteuse, et<br />

facile à mettre en œuvre permet de réduire<br />

de façon significative une partie des inégalités<br />

sociales et de genre dans l’accès aux filières<br />

sélectives ». CQFD.<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS DU MOIS<br />

3 • BSB, Excelia et ICN intègrent ELVi<br />

4 • Herbert Castéran prend la direction<br />

de l’Institut Mines Télécom BS<br />

6 • Masters in Management européens :<br />

HEC Leader<br />

7 • Skema acquiert une école d’arts américaine<br />

8 • Audencia s’offre une rentrée<br />

sous le signe du sport<br />

9 • Enseignement supérieur : effectifs en baisse<br />

en 2022-2023, remontée en 2023-2024<br />

PUBLI-INFORMATION<br />

11 • PGE : Qu’est-ce qui change ?<br />

L’eau, source… d’engagement<br />

et d’innovation<br />

PORTRAIT<br />

14 • Eloïc Peyrache, La passion de l’économie<br />

DOSSIER<br />

19 • PGE, stratégies, campus : les écoles<br />

de management se remettent en question<br />

DÉBAT<br />

40 • Que reste-t-il du nouveau bac ?<br />

À lire : L’orientation en fin de troisième reste<br />

marquée par de fortes disparités scolaires et sociales,<br />

Iasoni E., Schneider F., 2023, Note d’Information,<br />

n° 23.40, DEPP, septembre 2023<br />

Confiance en soi et choix d’orientation sur Parcoursup :<br />

Enseignements d’une intervention randomisée,<br />

Camille Terrier, Rustamdjan Hakimov, Renke Schmacker,<br />

Institut des politiques publiques, juillet 2023<br />

« L’Essentiel du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse<br />

Photo de couverture : HEC Paris


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

OCTOBRE 2023 N° 75<br />

BSB, Excelia et ICN intègrent ELVi<br />

Ce 27 septembre, BSB (Burgundy School of<br />

Business), Excelia Business School et ICN<br />

Business School ont annoncé leur décision<br />

conjointe d’intégrer la banque d’épreuves de<br />

langues ELVi (Épreuves de langue vivante internationale).<br />

Les trois écoles quittent ainsi la banque d’épreuves de<br />

langues IENA (Institut d’études anglophones) pour rejoindre<br />

les 10 écoles utilisant la banque ELVi : Audencia,<br />

EDHEC, emlyon, ESCP, Essec, Grenoble EM, HEC Paris,<br />

SKEMA, TBS Education et l’ENSAE Paris (cette dernière<br />

uniquement pour les épreuves écrites).<br />

Les trois écoles « rejoignent ainsi la banque d’épreuves<br />

qui réunit les écoles de management françaises les plus<br />

prestigieuses ». A cette occasion, Stéphan Bourcieu,<br />

le directeur général de BSB, Tamym Abdessemed, son<br />

homologue d’Excelia -Business School et Florence<br />

Legros, la directrice générale d’ICN Business School<br />

rappellent conjointement leur « attachement historique<br />

au recrutement d’élèves issus des classes préparatoires<br />

aux grandes écoles et leur volonté de poursuivre les<br />

recrutements d’élèves issus de cette filière d’excellence ».<br />

Excelia a posé la première pierre<br />

de son campus de Tours<br />

Le 19 septembre, la construction du futur<br />

campus d’Excelia à Tours a été officiellement<br />

lancée par Bruno Neil, le directeur<br />

général du groupe, qui a posé le premier<br />

élément de l’ossature bois/paille du nouveau<br />

bâtiment. Situé au cœur du quartier<br />

des 2 Lions, quartier en fort développement<br />

qui dispose de toutes les commodités<br />

universitaires (restaurants et résidences),<br />

et de futurs commerces de proximités, le<br />

futur bâtiment en bois/paille d’une surface<br />

de 5 300 m 2 nécessitera 24 mois de<br />

travaux avant qu’étudiants et salariés d’Excelia<br />

investissent ce nouveau lieu. 2 M€ y<br />

sont affectés pour doter le campus d’équipements<br />

audio/vidéo, d’infrastructures informatiques<br />

et de mobilier adapté aux espaces<br />

d’apprentissage et de vie étudiante.<br />

Ils permettront de connecter le site de<br />

Tours aux autres campus d’Excelia. « La<br />

construction du nouveau campus d’Excelia<br />

à Tours ne se limite pas à un simple<br />

projet architectural. Elle incarne la volonté<br />

du groupe de réinventer le système<br />

d’enseignement grâce à des pédagogies<br />

innovantes et immersives. Notre objectif<br />

est d’améliorer l’expérience d’apprentissage<br />

pour tous nos étudiants, en les préparant<br />

activement à relever les défis futurs,<br />

à naviguer dans un monde de plus<br />

en plus complexe, à trouver des solutions<br />

novatrices aux problèmes émergents et à<br />

s’emparer de la transition écologique »,<br />

explique Bruno Neil.<br />

Depuis la première rentrée d’Excelia à<br />

Tours, en 2020, avec 340 étudiants, les effectifs<br />

sont en constante progression. Avec<br />

1 100 étudiants accueillis en cette rentrée<br />

2023, ils ont triplé en 3 ans. A l’horizon<br />

2025, Excelia ambitionne d’accueillir<br />

1 500 étudiants sur un campus d’une capacité<br />

de 2 000 étudiants. Excelia BS y dispense<br />

aussi bien son Master Grande École<br />

que son Bachelor Business (Bac +3), et 6<br />

MSc. Excelia Tourism School son Bachelor<br />

management du Tourisme et de l’Hôtellerie<br />

et son MSc International Tourism<br />

and Destination et enfin sa Filière Immobilier<br />

un Bachelor of Science Gestion Négociation<br />

Immobilières et un MSc Gestion<br />

des Services Immobiliers.<br />

EN BREF<br />

• MBS va devenir une société<br />

à mission pour « mettre<br />

notre mode de gouvernance<br />

en parfaire adéquation<br />

avec nos valeurs » explique<br />

son président, André<br />

Deljarry. Avec ce nouveau<br />

statut MBS va rejoindre<br />

emlyon BS, Grenoble<br />

EM et TBS Education.<br />

• L’EM Strasbourg annonce<br />

qu’elle n’augmente pas<br />

ses frais de scolarité pour<br />

le Programme Grande<br />

école, qui restent toujours<br />

fixés à 8 500€/an.<br />

• EM Normandie in the<br />

UAE vient d’obtenir deux<br />

nouvelles accréditations<br />

de la Commission for<br />

Academic Accreditations<br />

(CAA) du gouvernement des<br />

Émirats Arabes Unis, pour<br />

ses master internationaux<br />

Marketing and Business<br />

Development et Logistics<br />

and Port Management.<br />

L’école accueillera en<br />

janvier 2024 une trentaine<br />

d’étudiants dans ces<br />

formations. Ils rejoindront<br />

sur le campus les étudiants<br />

du Bachelor in International<br />

Management et du PGE EM<br />

Normandie en mobilité.<br />

• SKEMA a décroché le<br />

prix Argent au Grand<br />

Prix Stratégies de la<br />

communication 2023 avec<br />

son agence de podcast de<br />

marque Calliopé. L’école<br />

concourait dans la catégorie<br />

« Podcast » avec « MAKES<br />

SENSE? », qui « met en<br />

avant l’expertise de sa<br />

Faculté sur des questions<br />

de société, tout en intégrant<br />

une touche de pop culture ».<br />

3


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Herbert Castéran prend la direction<br />

de l’Institut Mines Télécom BS<br />

Herbert Castéran prendra la direction de l’Institut<br />

Mines Télécom business school le 1 er novembre<br />

prochain. Il y succédera à Denis Guibard qui<br />

dirigeait l’école depuis 2018. Ce sera sa troisième<br />

direction d’une Grande école de management après l’EM<br />

Strasbourg (2016-2022) et l’Idrac BS (novembre 2022 à<br />

aujourd’hui). Après avoir été chef d’entreprise pendant<br />

11 ans, Herbert Castéran se tourne vers le secteur de<br />

l’enseignement et de la recherche en 2006 au sein du<br />

groupe ESC Pau avant d’intégrer l’EM Strasbourg en<br />

2010 comme enseignant-chercheur. En 2016 il est élu<br />

directeur général de l’école, puis réélu pour un second<br />

mandat en 2021. En 2022, il prend la direction de l’IDRAC<br />

Business School. Âgé de 53 ans, Herbert Castéran est<br />

diplômé de Sciences Po Toulouse (1991) ainsi que d’un<br />

DESS en économie et en statistiques (1992) de l’Université<br />

de Toulouse 1. Il est titulaire d’un doctorat en<br />

sciences de gestion qu’il a obtenu en 2010 (Université<br />

Toulouse 1 Capitole).<br />

NOMINATIONS<br />

Il était jusqu’ici directeur du BBA IN-<br />

SEEC, qu’il continuera de diriger, et du<br />

MSc INSEEC Lyon, Guillaume Garnotel<br />

monte d’un cran au sein de l’INSEEC<br />

en devenant directeur général d’INSEEC<br />

Grande École. Il succède à Thomas Allanic,<br />

qui a souhaité quitter le groupe pour<br />

se « consacrer à des projets personnels ».<br />

Titulaire d’un master recherche en philosophie<br />

économique et d’un doctorat en<br />

finance d’entreprise obtenus à Aix-Marseille<br />

Université, Guillaume Garnotel a<br />

d’abord été ATER à Paris 1 Panthéon Sorbonne<br />

puis a intégré l’INSEEC en 2011<br />

tout en étant maître de conférence à l’université<br />

Lumière Lyon 2 de 2014 à 2016.<br />

Christophe Germain a pris le 2 octobre<br />

le poste de vice-dean en charge des nouvelles<br />

écoles d’IA, de droit, de géopolitique<br />

et de design de Skema Business<br />

School. Il devient également conseiller<br />

spécial auprès d’Alice Guilhon, la directrice<br />

générale et contribuera à ce titre au<br />

développement des implantations internationales<br />

de Skema. Membre du comité<br />

exécutif de Skema, il est rattaché à la<br />

direction des programmes, de l’international<br />

et de la vie étudiante, pilotée par<br />

Patrice Houdayer avec lequel il a été en<br />

poste à Audencia de 2001 à 2004.<br />

Directeur général d’Audencia de 2018 à<br />

2023, Christophe Germain a préféré cet<br />

été ne pas renouveler son poste pour un<br />

deuxième mandat et ainsi quitté une école<br />

dans laquelle il avait effectué toute sa carrière<br />

depuis 2001 après avoir obtenu un<br />

doctorat en finance à l’Université Montesquieu<br />

Bordeaux IV. Après avoir été<br />

professeur, il y assume ensuite plusieurs<br />

fonctions managériales de 2001 à 2015<br />

(directeur adjoint programme grande<br />

école, directeur académique, directeur général<br />

adjoint). Il prend en 2016 la direction<br />

générale de la filiale Shenzhen Audencia<br />

Business School en Chine et est<br />

nommé directeur général du groupe Audencia<br />

en 2018.<br />

De novembre 2019 à juillet 2023, Christophe<br />

Germain a été vice-président du<br />

Chapitre des Ecoles de management de<br />

la Conférence des Grandes Ecoles puis de<br />

la Conférence des directeurs des écoles<br />

françaises de management (Cdefm) à sa<br />

création en 2021, au côté d’Alice Guilhon.<br />

Il a été par ailleurs membre de l’Inter-<br />

4<br />

national Advisory Board de la School of<br />

Management de Bradford University et de<br />

l’International Advisory Board de la Southwestern<br />

University of Finance and Economics<br />

de Chengdu University. Sa passion<br />

et ses recherches sur le football et son<br />

business model font qu’il siège au sein du<br />

Board de la Football Business Academy.<br />

Enfin, il est membre de l’European Advisory<br />

Council (EAC) de l’AACSB (Association<br />

to Advance Collegiate Schools<br />

of Business) depuis juillet 2023.


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Anne Pats a été nommée directrice des<br />

Programmes et des Etudiants de l’ESC<br />

Clermont Business School. Directrice<br />

des programmes Bachelor depuis 2020,<br />

c’est en 2017 qu’Anne Pats a rejoint l’ESC<br />

Clermont Business School en tant que<br />

professeur permanent en économie. Elle<br />

y a créé la filière Passion Sport, pour accompagner<br />

les sportifs de bon et haut<br />

niveau dans leur formation à l’école. En<br />

2020, Anne Pats est devenue directrice<br />

des programmes bachelor et a notamment<br />

participé à la création du Bachelor Communication<br />

Digitale et E-Business. Elle<br />

est nommée directrice des programmes<br />

et des étudiants à la rentrée 2023.<br />

Diplômée en spécialité Économie et finance<br />

de Sciences Po, Anne Pats a<br />

d’abord travaillé dans la communication<br />

avant d’obtenir le CAPES de Sciences<br />

Économiques et Sociales, et de devenir<br />

professeur d’économie. Elle a enseigné<br />

à Lisbonne, Madrid ou encore au Japon<br />

pour ensuite reprendre le chemin de<br />

la France et exercer dans le secondaire.<br />

Niki Papadopoulou a été nommée directrice<br />

des programmes de BSB. Elle<br />

prend également la direction du Master<br />

Grande Ecole (MGE). Formée aux États-<br />

Unis et en Europe, Niki Papadopoulou est<br />

titulaire d’un Doctorate in Business Administration<br />

(DBA) de l’Université Internationale<br />

de Monaco et d’un Master<br />

en Relations Internationales du Walsh<br />

School of Foreign Service de Georgetown<br />

University (Etats-Unis).<br />

Après un début de carrière qui l’aura notamment<br />

vu travailler à l’international<br />

(Etats-Unis, Amérique Latine et Europe),<br />

dont 5 ans chez L’Oréal, elle rejoint le<br />

monde des grandes écoles françaises en<br />

2010. Au sein du Groupe Omnes, elle devient<br />

directrice de la pédagogie à l’IN-<br />

SEEC puis directrice du programme (Deputy<br />

Dean) INSEEC BBA Lyon.<br />

Thierry Coulhon, 65 ans, l’actuel président<br />

du Hcéres (Haut Conseil de l’évaluation<br />

de la recherche et de l’enseignement<br />

supérieur), a été nommé président<br />

par intérim du conseil d’administration de<br />

l’Institut polytechnique de Paris. L’Ecole<br />

polytechnique ne lui est pas étrangère.<br />

Admis à l’X, Thierry Coulhon en a démissionné<br />

en 1978 pour se tourner vers<br />

les mathématiques et la philosophie à<br />

l’université. S’en suit une longue carrière<br />

universitaire qui le conduit notamment<br />

à la présidence de l’université de<br />

Cergy-Pontoise puis de PSL. Conseiller<br />

éducation, enseignement supérieur,<br />

recherche et innovation du président de<br />

la République de 2017 à 2019, il a alors<br />

persuadé Emmanuel Macron d’abandonner<br />

le projet précédent d’inclure l’Ecole<br />

polytechnique dans Paris-Saclay et donc<br />

de créer l’IP Paris. Depuis 2019 il présidait<br />

le Hcéres.<br />

Laura Chaubard, 43 ans, actuelle directrice générale de l’Ecole polytechnique, a<br />

été nommée présidente par intérim du conseil d’administration de l’Ecole polytechnique.<br />

X99, ingénieure générale de l’armement, elle a été nommée directrice générale<br />

de l’École polytechnique en octobre 2022. En 2017, elle était devenue conseillère<br />

pour l’innovation et le numérique au cabinet de la ministre des Armées, Florence<br />

Parly. Elle y a porté notamment la création de l’Agence Innovation Défense, du fonds<br />

d’investissement « Definvest », de la Direction Générale du Numérique, ainsi que la<br />

rédaction de la feuille de route « Intelligence artificielle » du ministère des Armées.<br />

Elle prend ensuite ses la direction de l’établissement public du Parc et de la Grande<br />

halle de la Villette en octobre 2019 avant de revenir à l’Ecole polytechnique en 2022.<br />

5


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Masters in Management européens :<br />

HEC Leader<br />

La quasi-totalité des business schools françaises<br />

progresse dans l’édition 2023 du Classement des<br />

Masters in Management du Financial Times.<br />

HEC Paris retrouve même une première place<br />

qui lui échappait depuis bien longtemps au profit de<br />

Saint-Gallen. Plusieurs écoles gagnent 20 places ou<br />

plus : ESC Clermont, l’ICN, Audencia. Mauvaise année<br />

en revanche pour Rennes SB qui en perd plus de vingt.<br />

Un double diplôme pour HEC avec Columbia<br />

6<br />

Après la présentation du nouveau curriculum<br />

de la Grande École HEC, articulé<br />

autour de la transition écologique et des<br />

grands défis sociétaux, HEC Paris crée<br />

un double diplôme avec la Climate School<br />

de l’Université de Columbia. Ce parcours<br />

permettra aux étudiants de de se former à<br />

la fois au management international, aux<br />

sciences du climat ainsi qu’aux implications<br />

des enjeux climatiques sur les sociétés<br />

humaines. Pour cela, le parcours<br />

développe de façon systémique la compréhension<br />

de la physique du climat, des<br />

implications biologiques et sociétales, en<br />

lien avec les sciences politiques, l’économie,<br />

le management, la gestion financière,<br />

et l’analyse quantitative.<br />

Les étudiants sont encouragés à faire une<br />

année de césure optionnelle au cours de<br />

laquelle ils s’engagent dans un large éventail<br />

d’activités de développement personnel<br />

et professionnel, y compris des emplois ou<br />

des stages. Puis ils suivent le programme<br />

complet du MA Climate & Society de la<br />

Columbia Climate School pendant trois<br />

semestres aux Etats-Unis. À l’issue de ce<br />

parcours, ils obtiendront deux diplômes :<br />

le Master in Management (MiM) d’HEC<br />

Paris et le Master of Arts (MA) Climate<br />

and Society de l’Université de Columbia.


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Skema acquiert une école d’arts<br />

américaine<br />

SKEMA est entrée en négociation exclusive pour<br />

l’acquisition du Fashion Institute of Design and<br />

Merchandising (FIDM) de Los Angeles. Une<br />

fois le processus transactionnel validé par<br />

les autorités américaines, les formations en business<br />

et management de FIDM seront opérées sous le nom<br />

« SKEMABusiness School L.A. ».<br />

Fondée en 1969, détentrice des accréditations américaines<br />

WASC-Senior College and University Commission<br />

(WSCUC) et National Association of School of Art and<br />

Design (NASAD), le FIDM compte aujourd’hui près de<br />

1 000 étudiants dans des cursus débouchant sur des<br />

métiers dans les univers de la création et du design,<br />

de la mode, du textile et de la beauté. Ses programmes<br />

s’étendent du Bachelor au MBA. Son réseau compte<br />

70 000 diplômés. « Nous souhaitons poursuivre notre<br />

enracinement aux Etats-Unis. Établis depuis 2011<br />

sur la côte Est à Raleigh en Caroline du Nord, nous<br />

sommes prêts à ouvrir le deuxième chapitre de notre<br />

histoire américaine sur la côte Ouest à Los Angeles,<br />

avec ce partenaire d’excellence qu’est FIDM. C’est une<br />

nouvelle étape particulièrement stratégique pour le<br />

développement de SKEMA et l’ouverture internationale<br />

qui constitue notre ADN », indique Alice Guilhon, la<br />

directrice générale de SKEMA. Si elle est autorisée, la<br />

transaction serait réalisée d’ici début 2024.<br />

Emlyon entre au capital de la London<br />

Interdisciplinary School<br />

Pour devenir l’une des 10 meilleures Global<br />

Management University en Europe<br />

il faut se diversifier. emlyon business<br />

school le fait en entrant au capital de<br />

London Interdisciplinary School (LIS)<br />

aux côtés de sa maison mère, Galileo<br />

Global Education (GGE). Elle se dote<br />

ainsi de la capacité à délivrer un diplôme<br />

de droit anglais alors que de nombreuses<br />

pistes de collaboration et synergies sont<br />

d’ores et déjà envisagées entre les deux<br />

établissements. Elles concernent notamment<br />

les voyages d’étude, la construc-<br />

tion de programmes complémentaires,<br />

la conception de doubles diplômes,<br />

l’organisation de projets interdisciplinaires<br />

et, à terme, la création de programmes<br />

conjoints en formation initiale<br />

et continue.<br />

Créée en 2021, la London Interdisciplinary<br />

School est entièrement interdisciplinaire<br />

avec un programme entièrement<br />

basé sur des problèmes. Ses étudiants apprennent<br />

et déploient des connaissances<br />

et des compétences à travers les arts,<br />

les sciences et les humanités afin de résoudre<br />

les problèmes les plus complexes.<br />

LIS est la première institution britannique<br />

depuis les années 1960 à obtenir<br />

le droit de diplômer (DegreeAwarding<br />

Powers ou DAPs) dès sa création. Elle<br />

propose un Bachelor, un Master ainsi<br />

que des programmes d’Executive Education,<br />

et compte près de 200 étudiants.<br />

Neoma donne la parole<br />

à ses étudiants dans<br />

un nouveau podcast<br />

L’expérience étudiante est au cœur du projet de Neoma qui<br />

le prouve en donnant la parole à ses étudiants dans un nouveau<br />

podcast intitulé Raides Dingues. Pendant ses études à<br />

Neoma. Axelle, présidente du Top Eight a organisé le tournoi<br />

de rugby du même nom ; Félix raconte le choc culturel<br />

vécu lors d’un échange académique à Taïwan ; Louis,<br />

président du Bureau des Arts, est revenu du Trophée des<br />

Arts avec de nombreux prix, Joanna, vice-présidente de<br />

l’association Humani, est partie un mois au Pérou dans<br />

un camp pour jeunes délinquants… « Nous avons voulu<br />

donner la parole aux étudiants de façon très authentique<br />

et le podcast favorise ce mode d’expression. C’est le<br />

média de la confidence, de la proximité, du temps long »<br />

explique Stéphanie Everaert, la directrice de la communication<br />

de Neoma pour laquelle « ce nouveau projet est<br />

cohérent avec notre pilier stratégique Student Centric et<br />

avec l’envie des jeunes d’écouter leurs pairs ».<br />

Les épisodes, d’une durée moyenne de 17 minutes,<br />

plongent ainsi les auditeurs au cœur des expériences des<br />

étudiants. Ils sont accessibles sur toutes les principales<br />

plateformes de streaming.<br />

7


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Audencia s’offre une rentrée<br />

sous le signe du sport<br />

602. Ils étaient 602 à faire leur rentrée en première<br />

année de programme Grande école d’Audencia le<br />

5 septembre. Au programme de leur première matinée,<br />

en cette année préolympique, une rencontre<br />

avec des acteurs du management du sport. La table<br />

ronde réunissait l’ex coureur cycliste et actuel sélectionneur<br />

de l’équipe de France, Thomas Voeckler, qui<br />

commente également le Tour de France sur France<br />

TV ; Marc-Henri Beausire, directeur du Coq Sportif ;<br />

Vincent Chaudel, responsable du marketing France,<br />

de la communication corporate Europe et Afrique et<br />

de la communication interne globale de Kurt Salmon,<br />

fondateur de IN&Sport et de l’Observatoire du sport<br />

business ; Nadia Benabdelouahed-Yatta, ancienne<br />

judoka et agente notamment de Clarisse Agbegnenou.<br />

Leçons de management. « Le sport a besoin d’expertise<br />

et de connaissances et tous ont leur chance<br />

mais il ne suffit pas d’aimer le sport. Il faut le vivre à<br />

chaque instant », souligne le consultant Vincent Chaudel,<br />

lui-même ancien footballeur et professeur de tennis.<br />

« Il faut pouvoir se faire accepter pas les sportifs qui<br />

comprennent très bien ce que peuvent leur apporter<br />

des professionnels du marketing ou autres », confirme<br />

Thomas Voeckler.<br />

Aujourd’hui sélectionneur de l’équipe de France de<br />

cyclisme, Thomas Voeckler a peu à peu appris le management<br />

d’un sport où on peut être leader comme<br />

coéquipier selon les courses : « J’avais moi-même vécu<br />

plusieurs vies, d’abord équipier puis leader en 2004<br />

et 2011 quand j’ai été maillot jaune du Tour de France<br />

puis enfin capitaine de routes ». Une expérience qu’il<br />

met aujourd’hui au service de l’équipe de France : « Il<br />

s’agit de réunir deux fois dans l’année, trois fois en 2024<br />

avec les jeux Olympiques, des coureurs qui sont toute<br />

l’année dans des équipes concurrentes, tous leaders<br />

dans leur équipe, pour se dévouer pour le maillot France<br />

sans aucune compensation financière ».<br />

Pour se préparer à ce rôle de manager et, il l’espère,<br />

« un jour diriger une équipe toute l’année », Thomas<br />

Voeckler a suivi une formation au sein du Centre de droit<br />

et d’économie du sport (CDES) de Limoges : « J’ai pu y<br />

échanger avec beaucoup de sportifs et comprendre<br />

avec eux comment façonner une équipe. Aujourd’hui<br />

il m’arrive de ne pas sélectionner un coureur parce<br />

que je sais qu’il ne voudra pas travailler pour un autre<br />

de l’équipe ».<br />

Au service des sportifs. « Je voulais montrer la<br />

valeur humaine des athlètes, les aider à se concentrer<br />

sur leur sport. C’est une activité un peu spécifique qui<br />

ne ressemble pas à celle d’autres agents de sportifs »,<br />

explique Nadia Benabdelouahed-Yatta, qui a commencé<br />

sa carrière d’agente au contact de la très grande judoka<br />

qu’est Clarisse Agbegnenou.<br />

S’il est également très sportif, Vincent Chaudel n’a<br />

jamais fait de compétition. Son métier c’est de trouver<br />

les moyens financiers qui permettent aux sportifs de<br />

vivre de leur passion. Pour cela il a monté l’Observatoire<br />

du sport business : « Regardez le ski. Un coureur<br />

part puis l’autre. Mais si vous les mettez à quatre sur<br />

la même poste c’est beaucoup plus télégénique. Il y a<br />

plus d’audience et donc plus de moyens ! »<br />

Bien gérer sa reconversion. Quand il a, à 38<br />

ans, raccroché son vélo, Thomas Voeckler a bien dû<br />

finir par admettre qu’il ne « retrouverait jamais les<br />

émotions vécues en course » : « J’aime mes métiers<br />

de sélectionneur et de consultant télé, d’autant que je<br />

suis au cœur de la course sur une moto, mais j’ai mis<br />

du temps à comprendre que rien ne peut atteindre<br />

la même intensité émotionnelle que la compétition ».<br />

8<br />

Quelles études<br />

ont-ils fait ?<br />

Les deux grands sportifs<br />

présents n’ont pas négligé<br />

leurs études. Nadia<br />

Benabdelouahed-Yatta est<br />

même titulaire d’une double<br />

licence en physique et<br />

mathématiques et d’un master<br />

en affaires internationales.<br />

Quant à Thomas Voeckler<br />

il a assuré ses arrières en<br />

passant un BTS Force de<br />

vente : « A partir de mes 13<br />

ans le vélo a toujours été ma<br />

passion mais je voulais aussi<br />

me sécuriser, et sécuriser ma<br />

mère, avec ce BTS avant de<br />

me lancer dans une carrière<br />

de cycliste professionnelle<br />

forcément très aléatoire.


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Enseignement supérieur :<br />

effectifs en baisse en 2022-2023,<br />

remontée en 2023-2024<br />

En 2022-2023, 2,93 millions d’étudiants se sont<br />

inscrits dans l’enseignement supérieur soit<br />

44 000 de moins qu’en 2021-2022 selon la note<br />

flash du SIES Baisse des effectifs inscrits<br />

dans l’enseignement supérieur en 2022-2023. Pour<br />

2023-2024 le MESR annonce en revanche une hausse<br />

à 2,94 millions.<br />

Après les fortes croissances liées à la démographie<br />

en 2018, puis à un taux de réussite exceptionnel au<br />

baccalauréat en 2020, les effectifs sont cette année<br />

en baisse de 1,5 %. Une baisse qui apparait pour la<br />

première fois depuis la rentrée 2007 après quatorze<br />

années de hausse consécutive.<br />

La rentrée 2022 est marquée par une diminution du<br />

nombre de néo-bacheliers, et une baisse prononcée<br />

des effectifs à l’université (-3,4 %) et en CPGE (-2,6 %).<br />

Le nombre d’étudiants formés dans les établissements<br />

d’enseignement privés progresse en revanche de 3,3 %<br />

et ils accueillent 767 000 étudiants, soit 26,1 % des<br />

effectifs du supérieur, en hausse 1,2 point de plus qu’en<br />

2021 et de 5,1 points depuis la rentrée 2017.<br />

Selon le MESR ce sont 2 994 400 étudiants qui sont attendus<br />

à la rentrée 2023 dans l’enseignement supérieur :<br />

• 1 569 400 étudiants dans les universités, y compris<br />

IUT et hors inscriptions simultanées licence-CPGE<br />

(- 1,8 %, - 28 300 étudiants) ;<br />

• 238 900 étudiants en écoles de commerce, gestion<br />

et vente, en faible hausse (+0,6 %, +1 500) ;<br />

• 161 000 étudiants dans les écoles d’ingénieur hors<br />

universitaires, en légère hausse (+0,6 %, +1 000) ;<br />

• 221 700 étudiants en STS sous statut scolaire, en<br />

baisse par rapport à 2022 (- 2,7 %, -6 100) ;<br />

• 190 800 étudiants en STS en apprentissage, toujours<br />

en forte hausse (+6,6 %, + 11 900) par rapport à 2022,<br />

après avoir vu ses effectifs plus que doubler entre<br />

les rentrées 2019 et 2022 (+126 %) ;<br />

• 130 800 étudiants en IUT, en très forte hausse (<br />

20,9%, + 22 600) due à la réforme des BUT, la première<br />

promotion de ce nouveau diplôme atteignant<br />

la troisième année ;<br />

• 83 300 étudiants en CPGE, en hausse (+ 2,6 %, + 2 100) ;<br />

• 386 000 étudiants dans les autres formations (grands<br />

établissements, formations paramédicales et sociales,<br />

établissements d’enseignement universitaire privés,<br />

etc.), en hausse de 1,8 % par rapport à 2022.<br />

Répartition des effectifs en 2021-2022 entre secteurs public et privé<br />

9


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Effectifs dans l’enseignement supérieur<br />

« Regards sur l’éducation 2023 » :<br />

que dit l’OCDE sur la France ?<br />

L’OCDE a publié le 12 septembre son<br />

rapport annuel sur l’éducation. Quelques<br />

faits saillants concernant l’enseignement<br />

supérieur :<br />

• En 2022, 50 % des 25-34 ans étaient<br />

titulaires d’un diplôme de l’enseignement<br />

supérieur en France contre 47 %<br />

en moyenne dans les pays de l’OCDE.<br />

• Entre 2015 et 2022, la part des 25-34<br />

ans titulaires d’un diplôme de l’enseignement<br />

supérieur a augmenté dans<br />

tous les pays de l’OCDE. En France,<br />

elle a augmenté de 5 points de pourcentage<br />

sur cette période, soit un peu<br />

moins que l’augmentation moyenne<br />

des pays de l’OCDE (6 points de<br />

pourcentage).<br />

• Les jeunes femmes sont plus susceptibles<br />

que les jeunes hommes d’obtenir<br />

un diplôme de l’enseignement supérieur<br />

dans tous les pays de l’OCDE.<br />

En France, 54 % des femmes de 25 à<br />

34 ans ont un diplôme de l’enseignement<br />

supérieur en 2022 contre 47 %<br />

de leurs homologues masculins, tandis<br />

qu’en moyenne dans les pays de l’OC-<br />

DE, les parts sont respectivement de<br />

54 % et 41 %.<br />

• La mobilité internationale des étudiants<br />

s’est développée de manière assez<br />

constante au cours des vingt dernières<br />

années. En France, la part des<br />

étudiants internationaux est de 9 %<br />

en 2021. Ce chiffre est supérieur à celui<br />

de l’UE25 (8 %) et à celui de l’OC-<br />

DE (6 %).<br />

• C’est au niveau du doctorat que la<br />

France attire le plus d’étudiants en mobilité<br />

internationale avec 37 % des effectifs,<br />

ce qui est largement supérieur<br />

aux moyennes de l’UE25 ou de l’OC-<br />

DE qui sont respectivement de 23 %<br />

et 24 %.<br />

• En 2020, la France a dépensé plus par<br />

élève/étudiant scolarisé à temps plein<br />

entre l’enseignement élémentaire et supérieur<br />

par rapport à la moyenne des<br />

pays de l’OCDE, investissant un total<br />

de 13 545 USD par élève/étudiant<br />

contre 12 647 USD en moyenne dans<br />

les pays de l’OCDE. Ces dépenses par<br />

élève/étudiant équivalent à 28 % du<br />

PIB par habitant, ce qui est légèrement<br />

supérieur à la moyenne de l’OC-<br />

DE (27 %).<br />

10


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />

OCTOBRE 2023 N° 75<br />

PGE : Qu’est-ce qui change ?<br />

L’eau, source… d’engagement<br />

et d’innovation<br />

Excelia Business School irrigue son Master Grande Ecole de RSE et investit la thématique<br />

de l’eau pour accroître l’efficacité de sa réponse à l’urgence<br />

et aux enjeux de la transition écologique et sociale.<br />

Précurseur, Excelia Business School est la première<br />

école de commerce et de management à<br />

avoir créé il y a plus de vingt ans un Master of<br />

Science Stratégies du Développement durable<br />

entièrement dédié au management de l’environnement,<br />

et 5 ans plus tard à la Responsabilité sociale et environnementale<br />

des entreprises.<br />

Comme tout précurseur, l’école a été imitée … Et c’est<br />

tant mieux ! s’enthousiasme Caroline Hermet, directrice<br />

du Master Grande École & MSc. Excelia Business<br />

School a pour finalité de former des managers agiles et<br />

responsables, des citoyens du monde conscients des<br />

enjeux collectifs et capables d’apporter des solutions<br />

à la question de comment combiner développement<br />

économique et respect de l’environnement. Une question<br />

fondamentale même si elle peut sembler antinomique<br />

de prime abord…<br />

Dans le cadre de son plan stratégique 2020-2025,<br />

Excelia s’aligne sur une feuille de route exigeante en<br />

matière de transition écologique et sociale, avec l’ambition<br />

de s’affirmer comme la référence internationale<br />

de l’enseignement supérieur sur le sujet. C’est ainsi<br />

par exemple qu’Excelia Business School a intégré en<br />

juin dernier, et pour la première fois de son histoire, le<br />

classement de référence en matière de RSE du Times<br />

Higher Education IMPACT directement au 300e rang<br />

sur 1591 institutions internationales en se positionnant<br />

comme 2e école de management française parmi 22<br />

établissements d’enseignement supérieur français<br />

(universités, écoles d’ingénieurs et écoles de management).<br />

Un beau coup de projecteur sur la qualité de son<br />

investissement et de son impact social et économique,<br />

en phase avec les Objectifs de développement durable<br />

(ODD) de l’Organisation des Nations unies.<br />

Caroline Hermet, Directrice PGE<br />

& MSc Excelia Business School<br />

« Aqua mater », l’eau au centre de la vie<br />

Pour mieux comprendre les enjeux liés à la transition<br />

environnementale, Excelia a choisi le prisme de l’eau<br />

après une vaste consultation de ses parties prenantes<br />

(étudiants, collaborateurs, enseignants-chercheurs,<br />

entreprises, diplômés). En effet, les crises de l’eau,<br />

manifestation particulièrement visible du réchauffement<br />

climatique - qu’il s’agisse de pénuries comme de pluies<br />

diluviennes ou de risques de submersion -, sont citées<br />

comme la 3e menace mondiale après les armes de destruction<br />

massive et les phénomènes météorologiques<br />

extrêmes. L’eau est au cœur de la majorité des étapes<br />

de la chaîne de valeur des entreprises dans tous les<br />

secteurs : 77 % des entreprises déclarent être exposées<br />

à des risques liés. Ainsi, le rôle des managers et<br />

leur connaissance des enjeux de l’eau seront décisifs<br />

dans les années à venir.<br />

11


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />

OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Le nouvel axe stratégique d’Excelia Business School autour<br />

de l’eau se traduit au sein du MGE par la mise en<br />

œuvre d’une offre pédagogique augmentée, baptisée<br />

Blue Education Experience.<br />

La Blue Education Experience, un<br />

dispositif pédagogique distinctif<br />

Afin de permettre aux étudiants de mieux appréhender<br />

la complexité des enjeux environnementaux et de<br />

développer chez eux une culture positive de l’action,<br />

de recherche de solutions pour les transitions économique,<br />

organisationnelle, sociale, écologique, le PGE<br />

propose un socle de connaissances élargi, avec des<br />

contenus basés sur les travaux de l’OCDE (Organisation<br />

de coopération et de développement économiques).<br />

« Enjeux du changement » et « Climatologie, eau et<br />

environnement » sont deux exemples de modules parmi<br />

les dix nouvellement déployés, à raison de deux par an<br />

et par niveau. Introduire des sciences « dures » comme<br />

la climatologie et la géologie favorise, à travers l’hybridation<br />

des compétences, l’ouverture intellectuelle et<br />

l’esprit critique indique Caroline Hermet. Au programme<br />

également, la Fresque de l’eau, sur laquelle Excelia<br />

Business School est la première école de management<br />

à faire travailler ses étudiants, et des masterclasses<br />

pour décrypter les répercussions géopolitiques autour<br />

de la bataille de l’eau. Des nouvelles études de cas<br />

sont aussi développées dans ce sens par le centre<br />

de cas d’Excelia, Innov’ Case Lab, tel Esprit de Velox,<br />

une approche interdisciplinaire et responsable de<br />

l’Océan, ou encore l’entreprise CMA / CGM qui traite des<br />

problématiques portuaires et du transport maritime.<br />

S’immerger dans le sujet de la<br />

transition environnementale<br />

La prise de conscience des étudiants est encore affinée<br />

par la pédagogie immersive avec des dispositifs digitalisés<br />

comme le métavers Blue ILE, axé sur la gestion<br />

responsable de l’eau et la compréhension des enjeux<br />

climatiques. Des capsules de Digital Learning sont<br />

également diffusées pour mettre à niveau les étudiants<br />

de MGE sur les enjeux de la transition écologique et<br />

sociale, avec un accent mis sur deux objectifs de<br />

développement durable parmi les 17 définis par l’ONU :<br />

l’ODD n° 6 « accès à l’eau » et l’ODD n° 14 « vie aquatique<br />

». À noter que la plateforme Axa Climate et ses<br />

150 contenus scientifiques sur la transition écologique<br />

sont intégrés au dispositif.<br />

En parallèle de cette sensibilisation, les étudiants<br />

sont appelés à se projeter dans les réalités du terrain<br />

à travers des actions expériencielles : des consultancy<br />

projects obligatoires en L3 et M1, des missions<br />

d’engagement social Humacité© et environnemental<br />

Climacité© et des stages.<br />

12


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Afin de valoriser ce parcours différenciant effectué par<br />

les diplômés de PGE auprès des recruteurs, le Blue<br />

Education Passport atteste de l’acquisition de trois<br />

blocs de compétences : comprendre et maîtriser de<br />

façon systémique les composantes du changement<br />

climatique et ses impacts environnementaux et sociétaux<br />

; travailler en collaboration ou en autonomie au<br />

service d’un projet lié à l’eau ; intégrer les enjeux de la<br />

transition environnementale dans son activité et ses<br />

pratiques managériales. Le Blue Education Passport<br />

certifie que les étudiants ont suivi un parcours complet<br />

sur la transition environnementale, entre enseignements,<br />

dispositifs expérienciels et obtention du Sulitest TASK<br />

(le premier certificat international de connaissances<br />

sur la durabilité : The Assessment of Sustainability<br />

Knowledge, TASK).<br />

Une recherche mobilisée<br />

et une culture ancrée<br />

Côté recherche, déjà présente sur le sujet de l’eau<br />

avec neuf contributions intellectuelles publiées par<br />

ses enseignants-chercheurs, Excelia Business School<br />

accélère son impact en portant le développement d’un<br />

courant de recherche transdisciplinaire sur la transition<br />

écologique et la gestion durable de l’eau pour favoriser<br />

l’émergence d’innovations et de solutions globales.<br />

Enfin, l’exemplarité étant la pédagogie la plus impactante,<br />

c’est l’ensemble de la communauté de l’école qui baigne<br />

dans la culture de la conservation de l’eau. Des actions<br />

sont menées sur chacun des campus de La Rochelle,<br />

Paris, Tours et Orléans, sur lesquels Excelia s’engage<br />

à une politique modèle de gestion de l’eau visant une<br />

réduction de la consommation de 20 %, la récupération<br />

et la réutilisation des eaux de pluie, et la généralisation<br />

des fontaines à eau et des gourdes pour remplacer les<br />

bouteilles en plastique.<br />

Ce fil rouge - ou plutôt bleu ! - de l’eau vient s’ajouter<br />

aux atouts du MGE proposé par Excelia, qui fait partie<br />

des 1 % de business schools au monde à être triplement<br />

accréditées (EQUIS, AACSB, AMBA) : un parcours<br />

international, une grande diversité de spécialisations,<br />

la possibilité d’effectuer une alternance, la mobilité inter-campus<br />

La Rochelle - Tours - Paris et des doubles<br />

diplômes internationaux.<br />

De quoi donner envie de plonger dans le grand bain<br />

pour faire sa part…<br />

Des jeux pour comprendre les enjeux !<br />

Dans le cadre de la Blue Education<br />

Experience, Excelia Business School se<br />

saisit de la Fresque de l’Eau pour sensibiliser<br />

ses étudiants post-bac à la transition<br />

écologique, et ce dès leur rentrée !<br />

Basée sur le même concept que la Fresque<br />

du Climat, la Fresque de l’Eau a été lancée<br />

par l’association Eau’dyssée dans l’objectif<br />

de diffuser des informations scientifiques<br />

et techniques de qualité et d’offrir une<br />

vision globale des enjeux liés à l’eau et<br />

des impacts de l’activité humaine sur<br />

son cycle. Avec le support de 57 cartes<br />

réparties en plusieurs jeux, cet atelier<br />

ludique et collaboratif animé par une<br />

ingénieure pédagogique permet de cerner<br />

l’importance cruciale de l’eau douce dans<br />

nos sociétés occidentales en s’appuyant sur<br />

des connaissances scientifiques solides et<br />

vérifiées. Il permet de prendre conscience<br />

des éléments et processus du cycle de<br />

l’eau et d’explorer les multiples utilisations<br />

de l’eau douce par l’homme. Un bagage<br />

essentiel pour comprendre, réfléchir et agir !<br />

13


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PORTRAIT<br />

OCTOBRE 2023 N° 75<br />

ELOÏC<br />

PEYRACHE,<br />

Directeur général<br />

de HEC Paris<br />

Comment se forge un destin ?<br />

Eloïc Peyrache,<br />

La passion de l’économie<br />

Comment se forge<br />

un destin ? Pour<br />

le futur directeur<br />

général de HEC Paris<br />

tout se joue en deux<br />

fois. A la naissance<br />

– à Bombay où son<br />

père est diplomate<br />

-, puis huit ans plus<br />

tard quand il part<br />

habiter au Japon<br />

avec sa famille.<br />

Il parle anglais<br />

avant le français, il<br />

apprend le japonais,<br />

son destin sera<br />

d’être international<br />

et aujourd’hui de<br />

« faire d’HEC une<br />

marque réellement<br />

mondiale ».<br />

Les trois premières années de sa<br />

vie, Eloïc Peyrache va les passer en<br />

Inde où son père est diplomate et sa<br />

mère travaille pour des entreprises<br />

industrielles françaises. Il doit<br />

d’ailleurs à cette naissance en Inde<br />

son deuxième prénom, Anil : « vent<br />

doux » en sanscrit. Eloïc-Anil vit<br />

en famille à Bombay jusqu’à que sa<br />

mère décide qu’elle a également une<br />

carrière à suivre : « Elle ne voulait pas<br />

suivre mon père aux quatre coins du<br />

monde en changeant d’affectation tous<br />

les trois ans. Il a donc démissionné<br />

du corps diplomatique pour, plus tard<br />

monter son entreprise de conseil,<br />

pendant qu’elle a réalisé une très belle<br />

carrière chez France Télécom puis<br />

Orange. Elle fut même la première<br />

femme à siéger au comité de direction<br />

d’Orange ».<br />

Les années japonaises<br />

Alors âgé de trois ans, Eloïc Peyrache<br />

rentre en France. Nous sommes en<br />

1978, il ne parle qu’anglais et apprend<br />

le français tout en découvrant la<br />

France. Cinq ans passent avant que<br />

ses parents ne s’envolent vers une<br />

autre destination. Ce sera le Japon où<br />

son père ouvre le bureau de l’Ademe<br />

(Agence de la transition écologique)<br />

et sa mère celui de France Télécom :<br />

« Au lycée français de Tokyo j’étais<br />

entouré d’étudiants venus du monde<br />

entier, Néerlandais, Espagnols,<br />

Africains, etc. tous francophones<br />

dans cet extraordinaire lieu de « soft<br />

power » que sont nos lycées français<br />

partout dans le monde ». Il y apprend<br />

tout naturellement le japonais et se<br />

sent toujours aujourd’hui au Japon<br />

« comme à la maison » tout en gardant<br />

le contact avec certains de ses amis<br />

de l’époque.<br />

Près de trente-cinq ans plus tard il<br />

devra y affronter un sacré défi. Le<br />

président de la célèbre université<br />

Hitotsubashi de Tokyo lui demande<br />

de prononcer un discours pour sa<br />

rentrée : « J’ai travaillé pendant des<br />

semaines sur ce discours et m’assurer<br />

de bien maîtriser toutes les formules<br />

de politesse si importantes au Japon.<br />

Tout ça pour que le président me<br />

demande de le prononcer en anglais,<br />

pour faire plus international. Au final<br />

je l’ai quand même prononcé aux deux<br />

tiers en japonais pour la grande joie<br />

des étudiants ».<br />

14


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

PORTRAIT OCTOBRE 2023 N° 75<br />

xxxxx<br />

et gestion, avant de partir pour l’École<br />

d’économie de Toulouse (TSE) : « En<br />

arrivant à Toulouse je me suis un<br />

peu demandé ce que je faisais là<br />

après avoir habité si loin de la France<br />

toute une partie de ma jeunesse. Au<br />

bout de trois jours j’ai adoré vivre à<br />

Toulouse entouré d’autres thésards<br />

qui venaient du monde entier.<br />

L’international, encore et toujours ».<br />

A TSE il obtiendra un DEA (diplôme<br />

d’études approfondies) d’économie<br />

mathématique et d’économétrie,<br />

logiquement suivi par un doctorat<br />

d’économie obtenu en 2003 et<br />

consacré aux Essais sur la théorie<br />

économique des signaux : applications<br />

aux marchés du travail et de la<br />

certification : « Je suis passionné par<br />

l’économie et j’ai adoré ces années<br />

à TSE. Suivre des cours dans un lieu<br />

aussi vibrant intellectuellement et<br />

aussi international, c’était formidable ».<br />

D’autant qu’il aura également<br />

l’opportunité, pendant son doctorat,<br />

de passer six mois à Northwestern<br />

tout proche de Chicago, pour y<br />

rejoindre son directeur de thèse, et<br />

un an à Barcelone dans le cadre d’un<br />

projet européen.<br />

Cap sur l’ENS<br />

Eloïc Peyrache rentre de nouveau<br />

en France pour ses quinze ans. Sa<br />

famille s’installe à L’Haÿ-les-Roses<br />

où il découvre un lycée où il n’y a pas<br />

seulement deux classes par niveau et<br />

600 élèves en tout, comme au lycée<br />

français de Tokyo, mais dix classes<br />

de 40 élèves pour chaque année. Bon<br />

élève il obtiendra son bac C tout en<br />

se consacrant à sa passion, le sport,<br />

et notamment le judo qu’il a beaucoup<br />

pratiqué au Japon : « J’étais ceinture<br />

noire au Japon et j’ai continué à faire<br />

de la compétition en France tout en<br />

pratiquant de nombreux sport dont le<br />

tennis. A l’époque j’étais persuadé que<br />

ma carrière se ferait autour du sport<br />

sans en choisir un en particulier car<br />

j’avais peur de m’ennuyer un jour ».<br />

Mais finalement les études l’emportent<br />

sur le sport. Eloïc Peyrache entre<br />

en classe préparatoire puis à l’ENS<br />

Paris-Saclay (à l’époque à Cachan), où<br />

il obtient son agrégation d’économie<br />

Devenir professeur<br />

A partir de son entrée à l’ENS Eloïc<br />

Peyrache se destine au professorat :<br />

« Mon père, dont j’admire beaucoup<br />

le côté entrepreneur, m’a demandé<br />

si je voulais un jour reprendre son<br />

entreprise. Mais j’étais parti dans une<br />

autre voie et je me suis senti plus attiré<br />

par le monde académique. Plus jeune,<br />

je me voyais déjà devenir entraineur ou<br />

professeur de sport ». Cette carrière<br />

académique il la débute en enseignant<br />

à l’université de Toulouse et par un an<br />

15


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

PORTRAIT OCTOBRE 2023 N° 75<br />

en postdoc au Centre de recherche<br />

en économie et statistique (CREST).<br />

Après son doctorat, il lui fallait en effet<br />

rentrer à Paris pour que sa femme,<br />

neurologue, qui l’avait suivi à Toulouse<br />

finisse son internat de médecine à<br />

Paris : « Je ne me suis pas posé la<br />

question d’aller aux Etats-Unis ou<br />

ailleurs. Ma femme suivait son clinicat<br />

et il était évident qu’on devait faire en<br />

sorte qu’elle ait également sa propre<br />

carrière ».<br />

Nous sommes en 2003, Eloïc<br />

Peyrache est recruté au département<br />

d’économie d’HEC. Cinq ans plus tard,<br />

il obtient sa « tenure ». « J’ai adoré<br />

enseigner et je regrette aujourd’hui<br />

de ne pas avoir conservé un cours<br />

quand, en 2009 je suis devenu<br />

directeur délégué d’HEC en charge du<br />

programme Grande école ».<br />

Auparavant il aura créé l’incubateur<br />

HEC en 2007 en compagnie de<br />

deux étudiants très impliqués :<br />

Victor Lugger, le fondateur de Big<br />

Mamma, et Grégoire de Lasterye,<br />

aujourd’hui maire de Palaiseau.<br />

Avec le directeur de l’incubateur de<br />

l’époque, ils œuvrent à créer une plus<br />

forte dynamique entrepreneuriale<br />

sur le campus. Une créativité qui va<br />

devenir la marque de fabrique du futur<br />

directeur général.<br />

Des postes de direction<br />

Le premier poste de direction d’Eloïc<br />

Peyrache sera celui de directeur<br />

académique du programme CEMS en<br />

2006, réseau qui réunit les meilleurs<br />

business schools européenne et un<br />

certain nombre de business schools<br />

de premier plan dans le reste monde.<br />

En 2009, à peine fini le temps de sa<br />

« période probatoire de 6 ans » et<br />

L’ESCP c’est six campus en Europe (ici Berlin) qu’il faut gérer<br />

de Paris tout en déléguant largement aux acteurs locaux<br />

après le départ du doyen associé<br />

du programme Grande école, Hervé<br />

Crès, pour Sciences Po, il est élu<br />

Directeur Délégué d’HEC en charge<br />

du programme Grande Ecole. « Le<br />

directeur général de l’époque, Bernard<br />

Ramanantsoa, va m’encourager alors<br />

que d’autres me trouvent trop jeune<br />

à 31 ans pour occuper le poste. »<br />

Ce duo avec Bernard Ramanantsoa,<br />

directeur emblématique d’HEC de 1995<br />

à 2015, va être au cœur des succès<br />

de l’école : « C’était un beau duo, nous<br />

n’étions pas toujours d’accord mais<br />

étions totalement en confiance ».<br />

Un an plus tard, en 2010, les<br />

responsabilités d’Eloïc Peyrache<br />

sont étendues à l’ensemble des<br />

programmes pré-expérience : « J’ai<br />

toujours eu la conviction très forte<br />

que tous les programmes du groupe<br />

devaient porter la marque HEC ».<br />

16


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PORTRAIT<br />

OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Porté par sa propre expérience, il<br />

accentue alors l’internationalisation<br />

de l’école : « En 10 ans, nous sommes<br />

passés de 80 étudiants internationaux<br />

dans le PGE à 300, les MS sont<br />

devenus des MSc, les majeurs du PGE<br />

sont enseignés en anglais ».<br />

Pendant ses mandats à la tête du<br />

PGE, Eloïc Peyrache va également<br />

pousser l’innovation pédagogique en<br />

développant des académies - pour<br />

que les élèves aient d’incroyables<br />

expériences de terrain dans différents<br />

environnements professionnels, des<br />

services des urgences, au cinéma en<br />

passant par les médias -, ou encore des<br />

certificats HEC avec des entreprises<br />

comme Kering, Danone ou le Crédit<br />

Agricole pour proposer aux étudiants<br />

d’obtenir des spécialités sectorielles :<br />

« Deux mois de plus pour comprendre<br />

en profondeur un secteur plutôt<br />

que de s’y consacrer pendant toute<br />

une majeure alors que l’activité d’un<br />

secteur est sujette à des variations ».<br />

Il est également très fier de la montée en<br />

puissance de l’entrepreneuriat à HEC, et<br />

notamment de l’incubateur qui compte<br />

aujourd’hui 300 entreprises et a généré<br />

25 % des licornes français. Le centre<br />

d’entrepreneuriat a même essaimé dans<br />

le domaine de la Tech et dans celui des<br />

entreprises sociales et solidaires.<br />

Directeur d’HEC<br />

De 2015 à 2020 un nouveau directeur<br />

général préside aux destinées<br />

d’HEC, Peter Todd. Gardant la même<br />

confiance que son prédécesseur<br />

pour Eloïc Peyrache il va finalement<br />

lui laisser la place 5 ans plus tard.<br />

En 2020, Peter Todd décide en effet<br />

de quitter HEC pour des raisons<br />

personnelles. En janvier 2021, Eloïc<br />

Les fameux films des cérémonies de remise des diplômes<br />

HEC ce n’est pas que l’excellence. C’est aussi<br />

l’humour comme le prouvent depuis près<br />

de 15 ans les petits films diffusés lors des<br />

remises des diplômes. Une idée… d’Eloïc<br />

Peyrache : « Avant mon élection le doyen du<br />

PGE parlait lors de la remise des prix après<br />

le discours, très philosophique, de Bernard<br />

Ramanantsoa. Ensuite l’invité terminait par<br />

un discours sur sa vie. Je me demandais<br />

bien quoi dire d’intéressant. En 2006, avec<br />

un groupe d’élèves de l’école, nous avions<br />

réalisé un lipdub – ces petits films pendant<br />

lesquels on passe d’un personnage à l’autre<br />

en plan séquence – qui avait eu un succès<br />

mondial et engagé plein d’autres étudiants à<br />

en faire autant. Je leur ai ensuite demandé<br />

de faire un film pour chaque promotion. Et<br />

c’est devenu un moment incontournable<br />

de la cérémonie de sortie d’HEC ! »<br />

Peyrache lui succède avec la volonté<br />

de « mettre son institution au service<br />

de la société ». La recherche est au<br />

cœur de ce projet avec l’engagement<br />

incroyable de tous nos professeurs<br />

mais également par la montée en<br />

puissance des centres d’excellence<br />

tels que celui en intelligence<br />

artificielle (Hi ! Paris), qu’HEC a<br />

monté avec l’Ecole polytechnique<br />

et dont l’ambition est de devenir<br />

un des grands acteurs mondiaux<br />

du domaine, celui en Innovation &<br />

Entrepreneurship ou encore l’Institut<br />

Society & Organizations au confluent<br />

des grands défis de société et de<br />

la vie des organisations. « Il faut<br />

faire démultiplier l’impact d’HEC et<br />

j’y consacre toute mon énergie »<br />

proclame le directeur qui pousse<br />

également ses chercheurs à être<br />

« plus visibles socialement pour avoir<br />

plus d’impact sur le monde ».<br />

L’idée est lancée. Les deux directeurs<br />

successifs de l’école, Bernard Ramanantsoa<br />

puis Peter Todd, jouent le jeu – il faut voir<br />

le premier, un bandeau sur l’œil, sauver le<br />

monde en 2013 ou le second en Yoda en<br />

7 –et, forcément pour conclure, la diffusion<br />

des « Lacs du Connemara », la chanson<br />

de Michel Sardou qui clôt rituellement les<br />

soirées d’HEC. En 2023 c’est un autre artiste<br />

qui fait le buzz lors de la cérémonie de remise<br />

des diplômes en Executive Education :<br />

tout juste diplômé le chanteur des Magic<br />

System, Salif Traoré, chante sur scène. De<br />

quoi donner des idées à Eloïc Peyrache ?<br />

« Nous devons en tout cas trouver un jour<br />

un nouveau concept mais les étudiants<br />

aiment tellement nos films, qui sont tellement<br />

attendus, que cela ne va pas être simple… »<br />

À regarder sur la chaine YouTube de HEC :<br />

https://www.youtube.com/user/hecparis<br />

Eloïc Peyrache vient également de<br />

faire évoluer son programme Grande<br />

école avec le concours inestimable<br />

de Yann Algan, venu de Sciences Po<br />

et qui occupe aujourd’hui le poste<br />

de doyen associé des programmes<br />

pré-expérience. Tout en refusant<br />

de créer un bachelor en Business<br />

Administration : « C’est le modèle<br />

des autres écoles de management<br />

françaises, ce n’est pas le nôtre ».<br />

Le recrutement d’HEC en France<br />

passe toujours essentiellement pour<br />

lui par les classes préparatoires. Un<br />

modèle qu’il défend ardemment : « Les<br />

classes préparatoires sont un modèle<br />

équilibré qui permet de se former<br />

aux arts libéraux, à la géopolitique,<br />

aux mathématiques, aux langues<br />

étrangères en développant un superbe<br />

projet intellectuel. Avec près de<br />

30 % de boursiers, elles constituent<br />

17


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PORTRAIT OCTOBRE 2023 N° 75<br />

également un fantastique ascenseur<br />

social. Sans parler du dévouement<br />

total de leurs professeurs ».<br />

Acteur mondial<br />

Si HEC n’a plus guère de concurrents<br />

en France – cette année encore aucun<br />

des étudiants reçus à HEC après une<br />

classe préparatoire n’a finalement opté<br />

pour une autre école de management,<br />

un score dont « même Harvard ne<br />

peut se vanter » – la concurrence<br />

est aujourd’hui internationale. « Je<br />

préfère parler de coopétition avec<br />

de grandes institutions, comme la<br />

London Business School ou l’Insead,<br />

dont nous sommes partenaires »,<br />

insiste Eloïc Peyrache qui a monté<br />

l’initiative Business schools for Climate<br />

Leadership avec ces deux écoles mais<br />

aussi la Cambridge Judge Business<br />

School, l’IE Business School ou encore<br />

la Saïd Business School d’Oxford.<br />

Autant d’écoles avec lesquelles il<br />

entend bien « coopérer sur le terreau<br />

de l’éducation » tout en étant bien<br />

conscient de la « nécessité de se<br />

remettre tout le temps en cause face<br />

à des concurrents qui ont souvent<br />

beaucoup plus de moyens ».<br />

Objectif : égalité des chances<br />

Si un sujet importe tout particulièrement<br />

à d’Eloïc Peyrache c’est celui de l’égalité<br />

des chances : « Quel impact nous avons en<br />

tant qu’institution leader sur la vie des uns<br />

et des autres ? Comment transformonsnous<br />

des destins ? En tant qu’institution<br />

non-profit qui doit tout réinvestir comment<br />

pouvons-nous travailler sur l’ascenseur<br />

social ? » De ces questions vont naitre de<br />

nombreuses initiatives. Ce sera le concours<br />

d’éloquence eloquentia@HEC ouvert à<br />

tous les élèves de première et terminale,<br />

mais essentiellement issus de quartiers<br />

prioritaires de la politique de la ville (QPV).<br />

Les finalistes sont hébergés une semaine<br />

sur le campus d’HEC pour y suivre des cours<br />

avant une grande finale, cette année à La<br />

Cigale. Ce sera un programme important<br />

de bourses aux étudiants CROUS, dès la<br />

classe préparatoire. Mais en 2022, HEC se<br />

sent prêt à porter cette ambition au-delà<br />

des frontières. L’Ecole lance le programme<br />

HEC imagine attribuant notamment des<br />

bourses aux étudiants issus de pays en<br />

guerre (Afghanistan, Syrie, Ukraine…), PACT<br />

Afrique soutenant les meilleurs talents de<br />

l’Afrique de l’ouest ou encore un programme<br />

dédié aux étudiants libanais. La Fondation<br />

HEC et l’ensemble des donateurs jouent<br />

des rôles décisifs dans cette ambition.<br />

L’éducation est bien entendu au cœur de<br />

l’ascenseur social. C’est également le cas de<br />

l’entrepreneuriat. HEC Stand Up s’adresse<br />

ainsi à des femmes, là aussi issues des QPV,<br />

qui veulent créer leur entreprise et suivent<br />

un programme gratuit de dix semaines pour<br />

concrétiser leur projet. Cela a débuté avec<br />

30 femmes à la cité des 4 000. Ce sera<br />

plus de 300 femmes certifiées en 2022.<br />

Une vue du campus d’HEC à Jouy-en-Josas<br />

HEC Paris<br />

18


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

OCTOBRE 2023 N° 75<br />

PGE, stratégies, campus :<br />

les écoles de management<br />

se remettent en question<br />

Audencia BS<br />

Les Grandes écoles de management sont en mutations<br />

accélérées. Ces dernières années les programmes<br />

Grande école ont régulièrement été remodelés,<br />

notamment pour donner plus de poids aux questions<br />

de transition environnementale et de continuum avec<br />

les classes préparatoires. Les écoles ont également<br />

ouvert de nouveaux campus. Où en sommes-nous ?<br />

19


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

AUDENCIA OUVRE UN NOUVEAU<br />

CAMPUS PARISIEN ET<br />

S’HYBRIDE TOUJOURS PLUS<br />

Deux ans après la présentation<br />

de son plan stratégique<br />

2021-2025, Audencia ouvre un<br />

nouveau campus aux portes<br />

de Paris, à Saint-Ouen. En<br />

2025 ce seront 2 000 étudiants qui y<br />

seront formés et déjà 500 à la rentrée<br />

2023. Il s’agit notamment d’accompagner<br />

le développement de l’apprentissage.<br />

« Cette année ils sont 27 % de plus qu’en<br />

2022 à être apprentis au sein d’Audencia,<br />

soit 950 en tout et notre objectif est de<br />

monter à 30 % de nos effectifs dont la<br />

totalité des étudiants en PGE à Paris »,<br />

détaille Nicolas Arnaud, le directeur des<br />

programmes d’Audencia.<br />

Pourquoi Saint-Ouen ? 7 000 m 2 sur<br />

huit étages, avec de larges espaces<br />

propices à l’enseignement, pour demain<br />

2 000 étudiants, le nouveau campus<br />

d’Audencia est situé à deux pas de la<br />

station Saint-Ouen de la ligne 14. Programme<br />

Grande école, bachelor, masters<br />

spécialisés, MSc, des programmes vont<br />

petit à petit ouvrir sur le campus de Paris<br />

qui se place au cœur du développement<br />

d’Audencia. Saint-Ouen présente en effet<br />

une vraie dynamique et de vrais enjeux<br />

en termes d’inclusion. Ce n’est pas simplement<br />

une implantation parisienne,<br />

pour Audencia Saint-Ouen « résonne<br />

en termes d’inclusion avec des acteurs<br />

économiques implantés dans l’écosystème<br />

qui veulent par exemple soutenir le<br />

programme d’inclusion Sirius ». L’école va<br />

par exemple recruter des compétence<br />

en entreprenariat pour s’adresser à des<br />

publics différents de ceux qu’elle touche<br />

aujourd’hui.<br />

L’école Gaïa rencontre son public.<br />

Lancée en septembre 2021 l’école Gaïa<br />

qu’a créée Audencia pour former les<br />

étudiants aux transitions propose un<br />

programme de 240 heures au sein de la<br />

première année de master 1 qu’ont déjà<br />

suivi 300 étudiants. « Aucune autre école<br />

ne peut en dire autant et bientôt la totalité<br />

des spécialisations du PGE intégrera des<br />

modules Gaïa », se félicité son directeur,<br />

José Maillet, qui se projette : « Nous allons<br />

maintenant viser des salariés qui<br />

L’ICN s’est installée à La Défense à la rentrée 2023<br />

ICN BS<br />

20


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

OCTOBRE 2023 N° 75<br />

travailleront sur la transformation de<br />

leur entreprise tout en se formant. Un<br />

peu comme un cabinet de conseil qui est<br />

également capable de former ».<br />

D’ici à cinq ans 4 000 personnes devraient<br />

être ainsi formées alors qu’un espace<br />

dédié va être créé pour recevoir l’école<br />

à Nantes. A l’international Gaïa installe<br />

des bureaux à Sao Paulo et signe un<br />

partenariat avec TSIBA en Afrique du Sud.<br />

Enfin Gaïa développe une collection de<br />

cas pédagogiques traitant du marketing<br />

sous l’angle des transitions : la Gaïa Case<br />

Collection. Un site, gaia.audencia.com,<br />

est dédié à l’école.<br />

Hybridation renforcée. Audencia<br />

souhaite également aller plus loin en<br />

matière d’hybridation, en France mais<br />

aussi dans le monde, avec notamment<br />

l’Intelligence artificielle (IA) en Chine où<br />

elle ouvre trois nouveaux programmes<br />

à Shenzhen. Audencia a également signé<br />

un accord avec la Harvard Summer<br />

School pour y étudier une autre discipline<br />

que le management : mode, beaux-arts,<br />

joaillerie. Parmi les 150 doubles diplômes<br />

proposés à l’international beaucoup le<br />

sont aujourd’hui en double compétences.<br />

Les grands chantiers de ESCP<br />

Le nouveau directeur général de ESCP,<br />

Léon Laulusa, a beaucoup de chantiers en<br />

cours. Il va notamment gérer la rénovation<br />

du campus historique de ESCP à Paris. Un<br />

chantier de 150 millions d’euros, dont 110<br />

financés par la Chambre de commerce et<br />

d’industrie Paris Ile-de-France, qui va durer<br />

quatre ans et permettra à l’école d’emménager<br />

dans un campus vertical unique<br />

écologique et innovateur avec des locaux<br />

entièrement rénovés et innovants. Pendant<br />

ces quatre ans, l’école sera hébergée dans<br />

d’autres locaux que la CCI a fait rénover<br />

porte de Champerret : « Nos étudiants y<br />

auront beaucoup d’espaces de convivialité<br />

et également de salles de classe bien<br />

connectées ». Un second immeuble est<br />

loué pour recevoir une partie des personnels<br />

tout près de là, alors que ESCP possède<br />

toujours également un campus à côté<br />

de la gare Montparnasse.<br />

Mais ESCP, c’est bien sûr également cinq<br />

campus dans toute l’Europe et donc un<br />

rôle très particulier pour son directeur général,<br />

qui va passer environ 55 jours par<br />

an sur ces implantations pour les conseils<br />

d’administration locaux, rencontrer ses<br />

collègues et ses élèves. Et parfois gérer<br />

également des questions immobilières :<br />

« Nous aurons bientôt un nouveau cam-<br />

pus à Turin alors que Londres et Berlin<br />

s’étendent. Mais ce sont des sujets que<br />

nos directeurs locaux gèrent très bien ».<br />

Pour assurer cette gouvernance Léon<br />

Laulusa vient de s’entourer d’une nouvelle<br />

équipe de direction multiculturelle<br />

avec la Suisse-Allemande Véronique<br />

Tran, directrice générale adjointe<br />

en charge de l’Executive education et<br />

des relations entreprises, le Thaïlandais<br />

Pramuan Bunkanwanicha doyen du corps<br />

professoral, l’Italien, Francesco Rattalino,<br />

directeur général adjoint des affaires<br />

académiques et de l’expérience étudiante<br />

ou encore le Britannique Simon Mercado,<br />

directeur général adjoint en charge du<br />

développement international, des partenariats<br />

et des accréditations. « Être international<br />

c’est l’ADN de ESCP avec<br />

aujourd’hui 65 % d’étudiants internationaux<br />

venus de 133 pays pour 35 % d’étudiants<br />

français », rappelle le directeur qui<br />

présidait également un European Teaching<br />

Learning Committee chargé d’harmoniser<br />

le contenu des cours dans toute<br />

l’Europe : « ESCP est une école pan-européenne<br />

reconnue localement comme<br />

le proclame les portraits que nous affichons<br />

aujourd’hui sur nos campus sur le<br />

thème « United in Diversity » ».<br />

BSB PLUS QUE JAMAIS<br />

LYONNAISE<br />

Pas de développement de son campus à<br />

Paris – « Presque toutes les écoles sont<br />

engagées mais il n’y a pas de la place<br />

pour tout le monde, alors que les coûts<br />

sont prohibitifs » - pas de fusion avec<br />

une autre école ni d’objectif de passer<br />

à 10 000 élèves mais plutôt 5 000 (3 200<br />

aujourd’hui) avec plusieurs campus qui<br />

ne doivent pas dépasser chacun 2 500<br />

étudiants – « Il s’agit de répliquer notre<br />

modèle sans perdre notre ADN » - tout<br />

en restant un EESC (établissement d’enseignement<br />

supérieur consulaire), le<br />

directeur général de Burgundy School<br />

of Business (BSB), Stéphan Bourcieu,<br />

présente ainsi son plan stratégique Up<br />

2027 qui passe essentiellement par son<br />

développement lyonnais : « Nous avions<br />

214 étudiants à Lyon en 2018 et plus de<br />

ESCP déménage de son campus historique pour plusieurs années<br />

ESCP BS<br />

21


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

800 aujourd’hui. Notre futur campus<br />

de 10 000 m 2 pourrait accueillir 2 500<br />

étudiants en 2025. Nous souhaitons<br />

ainsi devenir la deuxième grande école<br />

de management lyonnaise ».<br />

De très nombreux projets. BSB entend<br />

recevoir d’ici 5 ans 20 % d’étudiants<br />

internationaux, avoir 120 professeurs<br />

(83 aujourd’hui) et parvenir à un chiffre<br />

d’affaires de 50 millions d’euros. Déjà<br />

accréditée Equis et AACSB, elle devrait<br />

bientôt obtenir l’Amba.<br />

BSB entend également capitaliser sur<br />

ses spécialités. Pour encore renforcer<br />

son leadership dans l’enseignement du<br />

management des vins et spiritueux avec<br />

sa Wine and Spirit Business school, BSB<br />

envisage de créer un Observatoire SWSB<br />

dédié à ce marché. Des formations en<br />

ligne et en apprentissage devraient être<br />

lancées. Le modèle de la SWSB sera répliqué<br />

dans les industries créatives avec la<br />

création d’une School of Arts Management<br />

Creative Industries qui s’appuiera sur les<br />

compétences déjà reconnues de l’école<br />

en la matière. Un lieu dédié lui sera dédié,<br />

vraisemblablement à Lyon.<br />

Le développement d’un programme doctoral<br />

devrait donner à l’école un côté plus<br />

institutionnel alors qu’un DBA (Doctorate<br />

of Business Administration) devrait être<br />

ouvert d’ici 2024.<br />

Etre l’école de référence de l’expérience<br />

étudiante. Côté innovations<br />

pédagogiques un learning lab vient d’être<br />

créé alors qu’un nouveau dispositif dit<br />

Pathfinder va permettre à l’école de développer<br />

une « approche centrée sur l’étudiant<br />

en combinant l’action d’un pathfinder<br />

(coach) et de ressources numériques<br />

à partir des compétences de chaque<br />

étudiant », explique Delphine Bertin, la<br />

directrice de l’expérience étudiante, qui<br />

entend bien faire de BSB « l’école de<br />

référence de l’expérience étudiante ».<br />

Cette année BSB a ainsi été classée<br />

première du Classement Happy at School<br />

élaboré par ChooseMyCompany. BSB y<br />

obtient un taux de satisfaction générale<br />

de 90,7 % (contre 78 % pour l’ensemble<br />

des écoles de commerce françaises) et<br />

un taux de recommandation de 90,3 %,<br />

soit plus de 10 points que la moyenne<br />

de ces écoles.<br />

BREST BS ECOLE DU DISTANCIEL<br />

En 2017 la chambre de commerce et<br />

d’industrie métropolitaine Bretagne Ouest<br />

appelait à la rescousse le groupe chinois<br />

Wedon Education (WCE), un géant chinois<br />

de l’enseignement à distance et de la<br />

formation professionnelle, tout en gardant<br />

une minorité de blocage. En 2021 BBS a<br />

vu son accréditation AACSB (Association<br />

to Advance Collegiate Schools of<br />

Business) reconduite après sa première<br />

accréditation en 2016.<br />

Première école de management franco-chinoise,<br />

BBS avait dû s’armer au<br />

niveau digital dès 2016 pour se développer<br />

en s’appuyant sur l’expertise du groupe<br />

Wedon, leader en Chine sur ce segment.<br />

« Nous avons ainsi pu surmonter la crise<br />

sanitaire sans problème alors que nous<br />

recevons 50 % d’étudiants étrangers –<br />

essentiellement du Maroc et de Chine – qui<br />

ne pouvaient pas tous venir à Brest »,<br />

souligne Dai Shen. BBS est ainsi l’une<br />

des trois écoles de la Conférence des<br />

Grandes écoles (CGE) a avoir reçu son<br />

label « 4 Digital ».<br />

Une capacité à délivrer des cours à<br />

distance qui sert également à l’autre<br />

moitié des étudiants. 85 % des étudiants<br />

français suivent ainsi les deux dernières<br />

années de leur cursus en apprentissage<br />

sans avoir besoin systématiquement de<br />

venir sur le campus brestois.<br />

EDHEC ACCELERE LE RYTHME<br />

DE SES TRANSITIONS<br />

A mi-parcours de son plan stratégique<br />

2025, l’Edhec entend aujourd’hui accélérer<br />

le déploiement de ses projets dans les<br />

domaines clés de la recherche en finance<br />

climatique, de l’innovation pédagogique et<br />

de l’entrepreneuriat responsable.<br />

22


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Favoriser la « finance verte ». Entièrement<br />

focalisé sur la science et le<br />

climat, le centre de recherche Edhec<br />

Risk Climate Institute prend le relais<br />

du Edhec Risk Institute. « Le marché<br />

financier ne price pas assez la climat<br />

et nous proposons justement de bien<br />

comprendre l’impact du climat sur la<br />

finance », commente le directeur général<br />

de l’Edhec, Emmanuel Métais. Soutenu<br />

par un plan d’investissement de 20 millions<br />

d’euros et le développement d’une<br />

équipe de 25 personnes à horizon 5 ans,<br />

l’EDHEC-Risk Climate Impact Institute<br />

se fixe pour ambition de « devenir une<br />

référence académique incontournable<br />

pour les décideurs privés et publics<br />

sur les questions à l’intersection de la<br />

finance et du changement climatique ».<br />

Des cours dédiés au développement<br />

durable. Destiné aux 700 étudiants<br />

de première année du PGE, le nouveau<br />

module Limites planétaires et modèles<br />

économiques durables répond à un double<br />

objectif : donner aux étudiants des clés de<br />

compréhension factuelle sur les enjeux<br />

climatiques et énergétiques tout en identifiant<br />

des outils concrets pour analyser<br />

les modèles existants et « inventer des<br />

business models plus durables ».<br />

A partir de la première année de Master,<br />

les étudiants suivent également des cours<br />

obligatoires tels que Corporate Social<br />

Responsibility (filière Business Management)<br />

ou From Climate Science to Climate<br />

Finance (filière Financial Economics) et<br />

ont la possibilité de se spécialiser avec le<br />

MSc Global and Sustainable Business et<br />

le MSc in Climate Change & Sustainable<br />

Finance en partenariat avec MINES ParisTech.<br />

Ils peuvent également choisir de<br />

nouveaux électifs parmi lesquels Behavorial<br />

Finance for sustainability ou encore<br />

Socially responsible investing. Au total,<br />

le Programme Grande Ecole compte 20<br />

cours dédiés au développement durable.<br />

L’Edhec a également créé cette année<br />

les Sustainable Impact Projects (SIP).<br />

Dotés du statut associatif et conçus en<br />

référence aux 17 Objectifs de Développement<br />

Durable de l’ONU, ils font partie<br />

Mieux gérer l’eau sur<br />

les campus d’Excelia<br />

Excelia s’est également fixée<br />

pour objectif de réduire de<br />

20 % sa consommation d’eau<br />

tout en lançant un dispositif<br />

de récupération d’eau. Dès<br />

septembre 2023 les fontaines<br />

d’eau et des gourdes seront<br />

mises à disposition des<br />

étudiants et les bouteilles<br />

en plastique supprimées.<br />

Excelia se concentre toujours plus sur les questions de<br />

responsabilité sociale et environnementale (RSE)<br />

Excelia BS<br />

23


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

intégrante du parcours académique de<br />

l’EDHEC International BBA. Lors de cette<br />

première édition, près de 1 000 étudiants<br />

- sur les campus de Lille et de Nice - ont<br />

imaginé 193 projets en lien avec la santé,<br />

l’éducation, la réduction des inégalités et<br />

l’environnement.<br />

International : des projets dans les<br />

ONG. Le bilan international de l’Edhec<br />

est tracé par son directeur, Richard<br />

Perrin, pour lequel « il faut faire évoluer<br />

la dimension internationale des écoles de<br />

management françaises. La politique de<br />

partenariats atteint ses limites dans un<br />

monde qui a tendance à se rétrécir ».<br />

Pour réfléchir à cette évolution, l’Edhec<br />

a interrogé étudiants, professionnels,<br />

professeurs, etc. Elle va maintenant<br />

créer les « Global Impact Programs ».<br />

« Nous souhaiterions qu’une centaine<br />

de nos étudiants puissent rejoindre des<br />

grandes ONG internationales dans le<br />

cadre d’expériences projets », reprend le<br />

directeur. Réalisés en 2 ème année de BBA<br />

et entre le M1 et le M2 dans le PGE, ces<br />

projets donneront lieu à la délivrance d’UV.<br />

EMLYON ANTICIPE LES<br />

EVOLUTIONS DU MONDE<br />

SOCIO-ECONOMIQUE<br />

A la rentrée 2022, le Programme Grande<br />

Ecole (PGE) de emlyon BS a évolué pour<br />

« anticiper les évolutions du monde socio-économique,<br />

faire émerger les métiers<br />

de demain et répondre mieux encore aux<br />

attentes des entreprises et des étudiants ».<br />

Aller plus loin dans les ODD. Au-delà<br />

des cours obligatoires dédiés « Agir<br />

pour le climat », « Futurs durables » et<br />

« Corporate social responsibility » l’école<br />

a accéléré l’intégration des 17 objectifs<br />

de développement durable de l’ONU dans<br />

l’ensemble des cours. En 2023, 100 %<br />

des cours auront intégré un ou plusieurs<br />

objectifs, irriguant ainsi l’ensemble de<br />

l’offre de formation d’emlyon avec les<br />

enjeux socio-environnementaux. L’école<br />

a créé un label « SDG Inside » fondé sur<br />

un référentiel de compétences développé<br />

spécifiquement par les enseignants-chercheurs<br />

de l’école.<br />

Pour aller encore plus loin, elle crée en<br />

master 2 la première spécialisation en<br />

« Natural Disaster Management ». En lien<br />

avec le gouvernement de la région de<br />

l’Odisha en Inde, reconnu mondialement<br />

pour son expertise sur le sujet, l’école<br />

va former ses étudiants à la gestion des<br />

situations de catastrophes naturelles.<br />

Les étudiants bénéficieront ainsi des<br />

enseignements des acteurs de ces sauvetages<br />

de masse, pour être capables<br />

demain d’intervenir dans le monde entier.<br />

En parallèle, emlyon ouvre « em politique »<br />

pour renforcer le continuum en politique<br />

et notamment sur les grands enjeux mondiaux<br />

(inégalités sociales, souveraineté<br />

économique, capitalisme et démocratie)<br />

dès la première année du PGE.<br />

L’école renforce sa stratégie d’hybridation<br />

en signant des accords de partenariat avec<br />

l’École nationale supérieure des beauxarts<br />

de Lyon et le Conservatoire national<br />

supérieur de musique et de danse de Lyon.<br />

Les étudiants peuvent ainsi se former aux<br />

enjeux du marché de l’art avec des professeurs<br />

des Beaux-Arts, mais également à<br />

l’art oratoire et à la maitrise gestuelle avec<br />

les professeurs du Conservatoire.<br />

Trois temps de spécialisations.<br />

Alors que l’école proposait jusqu’ici un<br />

parcours uniquement composé d’électifs<br />

à la carte à partir du master 1, le PGE se<br />

dote de trois temps de spécialisations<br />

renforcées :<br />

• en master 1, les étudiants de classes<br />

préparatoires pourront choisir une<br />

24


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

« Give an ImpaKt » professe Kedge<br />

Kedge BS<br />

première spécialisation de 72 heures<br />

dans un domaine de gestion puis poursuivre<br />

leur formation vers un stage très<br />

spécialisé ;<br />

• en master 2, les étudiants pourront<br />

choisir deux autres spécialisations soit<br />

dans la même discipline pour consolider<br />

leur expertise, soit dans deux disciplines<br />

ou métiers distincts avec par exemple<br />

une spécialisation dans le métier de<br />

« Manager RSE » ;<br />

• enfin les étudiants auront la possibilité<br />

d’effectuer un semestre d’échange<br />

académique à l’étranger en master 2 en<br />

lieu et place d’une des spécialisations,<br />

renforçant l’ouverture internationale<br />

du cursus.<br />

EM NORMANDIE VEUT DEVENIR<br />

UNE « SCHOOL FOR GOOD »<br />

Elle entend devenir la « première institution<br />

supérieure d’enseignement et de<br />

recherche postbac française de classe<br />

mondiale ». Pour cela elle construit un<br />

nouveau modèle pédagogique basé sur les<br />

edtechs tout en mettant en place un plan<br />

d’actions pour devenir une organisation à<br />

impact sociétal et environnemental positif<br />

en 2030. « Nous avons 8 ans pour que<br />

l’EM Normandie soit véritablement une<br />

School for Good for Life en 2030. Pour que<br />

l’école devienne « for All », nous créons<br />

l’assemblée School for Good. Unique en<br />

son genre, elle participera aux décisions<br />

afférant aux activités quotidiennes de<br />

l’école, sur les principes de la démocratie<br />

représentative », explique le directeur<br />

général de l’EM Normandie Elian Pilvin.<br />

« School for good ». Sous le pilotage<br />

d’une nouvelle direction de l’Impact sociétal<br />

et environnemental (DISE), l’EM<br />

Normandie s’engage aujourd’hui à avoir un<br />

impact environnemental et sociétal positif<br />

à horizon 2030. Aux côtés d’UTOPIES, cabinet<br />

conseil en développement durable,<br />

l’école a pour cela associé l’ensemble<br />

des parties prenantes, collaborateurs,<br />

étudiants, institutions et partenaires<br />

25


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

A Reims Neoma construit un tout nouveau campus<br />

Neoma BS<br />

dans ce changement et créé une nouvelle<br />

direction de l’Impact Sociétal et<br />

Environnemental (DISE).<br />

Dans ce cadre l’école met en place un<br />

plan d’action pour réduire l’empreinte<br />

environnementale de chacun et contribuer<br />

ainsi à la neutralité carbone de tout<br />

l’établissement. Mais l’objectif est plus<br />

large, il s’agit « d’intégrer à la dimension<br />

« Good » dans tous les programmes<br />

pour former les leaders responsables de<br />

demain ». « Nous lançons un parcours<br />

Sustainability, formation obligatoire aux<br />

enjeux socio-environnementaux pour<br />

tous les étudiants, certifiant avec la délivrance<br />

du Certificat Sulitest – dont l’EM<br />

Normandie est partenaire - à la sortie<br />

de l’école », explique Solène Heurtebis.<br />

Dans le même esprit l’école s’engage à<br />

consacrer 20 % des cours de toutes les<br />

disciplines aux enjeux sociétaux dans<br />

tous ses programmes.<br />

L’EM Normandie souhaite enfin devenir<br />

une école en avance sur les enjeux de<br />

son temps en « mobilisant toute sa communauté<br />

sur le chemin de l’engagement<br />

social et environnemental ». Un passeport<br />

individuel d’impact, de compétences et<br />

d’engagement sociétal et environnemental<br />

pour les étudiants et les collaborateurs<br />

est ainsi créé. Partagé avec les parties<br />

prenantes de l’école, il permettra à chacun<br />

d’ajouter son impact réel aux actions<br />

des autres.<br />

Un modèle pédagogique basé sur les<br />

EdTechs. L’EM Normandie lance WARD,<br />

un outil collaboratif multi supports pour<br />

toute sa communauté qui repose sur une<br />

Intelligence artificielle (IA). Son utilisation<br />

doit notamment permettre la personnalisation<br />

du parcours des étudiants<br />

et des suggestions individualisées en<br />

temps réel, une offre élargie de contenus,<br />

26


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Rennes SB reste l’école la plus multiculturelle<br />

Rennes Sb<br />

des algorithmes pour personnaliser et<br />

enrichir les apprentissages, premiers pas<br />

dans le métavers. Un centre d’innovation<br />

pédagogique et d’accompagnement des<br />

enseignants a pour mission de mettre en<br />

œuvre le nouveau modèle pédagogique.<br />

De nouveaux campus. Un tout nouveau<br />

campus en propre de l’EM Normandie<br />

à Dubaï a ouvert ses portes<br />

début octobre 2022. Il accueille pour sa<br />

première année d’activité des étudiants<br />

du Programme Grande école (niveaux<br />

L3 et M1) et prévoit ensuite de recruter<br />

des étudiants internationaux. Le campus<br />

d’Ho Chi Minh (Vietnam) sera quant à<br />

lui lancé en 2023/24, puis un autre aux<br />

Amériques, du Nord ou latine, en 2024-25.<br />

« A chaque fois nous entendons être un<br />

établissement de droit local. C’est déjà le<br />

cas à Dubai comme à Oxford et Dublin.<br />

Cela le sera demain à Ho Chi Minh »,<br />

établit Elian Pilvin.<br />

CAP SUR L’EUROPE ET LA RSE<br />

POUR L’EM STRASBOURG<br />

L’Europe est au cœur du plan stratégique<br />

2022-27 de l’EM Strasbourg qui entend<br />

« consolider son statut d’école de management<br />

référente en Europe » au sein<br />

de son université de tutelle, l’université<br />

de Strasbourg.<br />

Hybridation avec l’université. L’EM<br />

Strasbourg entend d’exploiter davantage<br />

les synergies avec l’université pour hybrider<br />

les compétences. Elle propose<br />

ainsi des parcours de formation à la<br />

carte et des partenariats avec d’autres<br />

composantes pour accroitre l’offre de<br />

parcours double compétences. Dans le<br />

cadre de son programme Grande école,<br />

les étudiants ont accès en à 22 masters<br />

en gestion et économie et 12 double diplômes.<br />

Elle s’inscrit également dans le<br />

campus européen Eucor dont fait partie,<br />

mais aussi dans un réseau d’universités<br />

européennes plus large, EPICUR.<br />

27


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Qualité de l’expérience étudiante.<br />

L’EM Strasbourg propose un excellent<br />

ratio d’étudiants par professeur : 27 alors<br />

que la moyenne des écoles membres de<br />

l’AACSB (Association to Advance Collegiate<br />

Schools of Business) est de 33. À<br />

travers des entretiens individuels, des<br />

jeux en équipe pour développer les soft<br />

skills, des conseils de professionnels elle<br />

propose un parcours sur-mesure aux<br />

élèves. Une politique de digitalisation<br />

sera également impulsée pour innover<br />

pédagogiquement et accroitre l’expérience<br />

des étudiants.<br />

Par ailleurs l’EM Strasbourg a ouvert son<br />

PGE à l’apprentissage depuis deux ans.<br />

À partir de la 2 ème année 50 étudiants<br />

par promotion peuvent bénéficier de ce<br />

parcours et ainsi faire leur PGE avec un<br />

contrat d’apprentissage de 2 ans. Les<br />

étudiants ont donc le choix entre deux<br />

parcours à la carte : soit avec une année<br />

obligatoire à l’étranger, soit un autre<br />

davantage centré sur l’apprentissage.<br />

Trois pôles d’excellence en recherche.<br />

L’EM Strasbourg développe<br />

trois pôles d’excellence en recherche : la<br />

prise de décision dans un environnement<br />

complexe, la transformation digitale au<br />

sein des entreprises et des organisations,<br />

le management responsable et durable.<br />

Elle travaille tout particulièrement à la<br />

question de la dimension sociétale pour<br />

en faire un axe de recherche. C’est d’autant<br />

plus important pour elle, qu’elle fait<br />

partie d’un territoire qui entend produire<br />

un modèle management responsable.<br />

La responsabilité sociétale et environnementale<br />

(RSE) est donc un marqueur<br />

fort de l’EM Strasbourg avec, à fois des<br />

modules spécifiques que suivent tous ses<br />

étudiants, et des certifications.<br />

L’Edhec accroit encore son virage sur les transitions<br />

ESC CLERMONT BS PRIVILEGIE<br />

LA DIMENSION HUMAINE<br />

Se développer sans perdre son identité,<br />

cela pourrait résumer le plan stratégique<br />

« REVEAL 2022-2027 » de l’ESC<br />

Clermont. « Plutôt que de privilégier la<br />

taille critique nous souhaitons faire valoir<br />

notre modèle qui privilégie la dimension<br />

humaine dans le paysage des Grandes<br />

écoles », explique ainsi son directeur<br />

général, Richard Soparnot dont l’école va<br />

prendre livraison en 2024 d’une extension<br />

de nos bâtiments de 3000 m² qui vont<br />

venir compléter les 11 000 m 2 dont elle<br />

dispose déjà à Clermont-Ferrand.<br />

La proximité avec ses étudiants.<br />

Le modèle que défend ESC Clermont<br />

c’est d’être une école à taille humaine<br />

dont la taille des groupes pédagogiques<br />

permet un accompagnement personnalisé<br />

des étudiants. « Etre étudiant à<br />

Clermont ce n’est pas être un numéro<br />

tout en bénéficiant de droits de scolarité<br />

accessibles dans une école qui connait<br />

une progression spectaculaire dans les<br />

classements depuis trois ans », reprend<br />

Richard Soparnot.<br />

Edhec BS<br />

28


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

L’impact et le développement durable<br />

au cœur du projet. En 2027,<br />

une spécialisation/filière sur deux sera<br />

estampillée « Monde meilleur », le plan de<br />

mobilité initié en 2021 aura pu « réduire<br />

drastiquement l’empreinte carbone de<br />

l’école », la politique d’ouverture sociale<br />

sera encore renforcée et la compétence<br />

RSE « au cœur de tous les programmes »<br />

promet Richard Soparnot. Le nouveau<br />

campus sera certifié BREEAM, une<br />

norme britannique qui permet d’évaluer<br />

la qualité d’un bâtiment d’un point<br />

de vue environnemental.<br />

EXCELIA LANCE<br />

LA « BLUE EDUCATION<br />

EXPERIENCE »<br />

S’il est une école ancrée dans les questions<br />

de développement durable c’est bien<br />

Excelia. L’engagement en responsabilité<br />

sociale et environnementale (RSE) et<br />

développement durable (DD) d’Excelia<br />

a commencé bien avant que les autres<br />

écoles s’en préoccupent, dès 1999 avec<br />

la création de la première formation<br />

dédiée. Aujourd’hui c’est la gestion de<br />

l’eau qui devient sa priorité.<br />

La gestion de l’eau : la priorité ! En<br />

2005 nait la formation Humacité puis<br />

Climacité en 2020. « La RSE et le développement<br />

durable irriguent près de<br />

80 % des cours délivrés et 40 % de<br />

nos travaux de recherche. Aujourd’hui<br />

nous souhaitons aller plus loin pour avoir<br />

une reconnaissance internationale plus<br />

forte », signifie Tamyn Abdessemed, le<br />

directeur d’Excelia BS, qui va maintenant<br />

déployer une feuille de route sur la<br />

« bonne diffusion de bonnes pratiques<br />

et d’outils pédagogiques dans l’ensemble<br />

des formations ». Mais surtout une spécialisation<br />

sur les questions de l’eau avec<br />

le développement de sa « Blue Education<br />

Experience ».<br />

Avec le réchauffement climatique la<br />

question la plus cruciale que devront<br />

traiter les managers dans les années<br />

à venir est celle de l’eau (objectifs de<br />

développement durable 6 et 14 de l’ONU).<br />

« 77 % des entreprises se disent exposées<br />

à des risques importants liés à l’eau<br />

selon de la CDP. La gestion de l’eau va<br />

être un défi majeur pour les particuliers<br />

comme les entreprises », explique Valérie<br />

Fernandes, associate Dean Faculté et<br />

développement académique d’Excelia,<br />

qui a demandé à plus de 1 200 personnes<br />

de la communauté d’Excelia, personnels,<br />

étudiants, alumni, de s’exprimer à ce sujet.<br />

Pour près de deux tiers des répondants<br />

l’amélioration de la gestion de l’eau est<br />

le sujet prioritaire.<br />

De ces réflexions est née à la rentrée<br />

2023 la « Blue Education Experience »<br />

(BlueEdX), un parcours académique dont<br />

l’objectif est de « faire explorer la transition<br />

environnementale par le prisme de<br />

l’eau ». « Son fil conducteur passe par un<br />

élargissement du socle de connaissances<br />

de nos étudiants qui seront entrepris par<br />

des actions concrètes - stages, learning<br />

expeditions, missions Humacité et Climacité<br />

– avec une certification « Blue Education<br />

Passport »», résume Tamyn Abdessemed.<br />

Des actions dédiées. Depuis cette rentrée<br />

10 % des cours ECTS du programme<br />

Grande école sont dédiés à la gestion de<br />

l’eau. Des études de cas sur l’eau seront<br />

également publiées, notamment avec<br />

CMA / CGM (sur le transport maritime)<br />

et le projet de recherche maritime Esprit<br />

de Velox. Excelia sera la première école à<br />

faire travailler ses étudiants sur la Fresque<br />

de l’eau. Une action qui a également une<br />

perspective numérique avec la création<br />

de Métavers dédiés, dont Excelia s’est fait<br />

la championne, ou encore du dispositif<br />

Axa Climate monté par Axa.<br />

Associées aux expériences de terrain<br />

déjà évoquées et au-delà des cours<br />

obligatoires ces axes de formation permettront<br />

aux étudiants d’obtenir un « Blue<br />

Education Passport » après le passage<br />

du test TASK. Composé de quatre blocs<br />

de compétences ce passeport sera certifié<br />

au Répertoire spécifique de France<br />

compétences.<br />

HEC s’allie à la<br />

Bocconi pour lancer<br />

son premier bachelor<br />

On l’attendait depuis si<br />

longtemps ! Le voici ce<br />

fameux bachelor d’HEC<br />

qui était un peu l’arlésienne<br />

des école de management.<br />

Mais un « nouveau modèle<br />

de bachelor » ! C’est<br />

comme cela qu’HEC définit<br />

le Bachelor of Arts and<br />

Science en Data, Society &<br />

Organizations qu’elle lance<br />

de concert avec l’université<br />

Bocconi de Milan. Entendez<br />

: pas un bachelor qui<br />

concurrence les classes<br />

préparatoires françaises. « Ce<br />

programme participe à créer<br />

des ponts entre les meilleurs<br />

talents internationaux et<br />

ceux français issus de classes<br />

préparatoires auxquels HEC<br />

Paris est si attaché », assure<br />

ainsi le directeur général<br />

d’HEC, Eloïc Peyrache.<br />

29


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Développer la recherche. Excelia<br />

entend également « favoriser l’émergence<br />

d’un courant de recherche transdisciplinaire<br />

sur la thématique de l’eau » avec<br />

la publication prévue pour 2024 d’un<br />

ouvrage collectif intitulé « Blue and Water<br />

economy » (éditions World Scientific) et<br />

d’un numéro spécial de la revue « Review<br />

of Accounting and Finance » piloté par<br />

des enseignants chercheurs de l’école,<br />

sur le thème « A Sea of Possibilities :<br />

Navigating the Blue and Water Economy<br />

for a Sustainable Future ».<br />

De nouveaux cas pédagogiques sur l’économie<br />

de l’eau et ses grands acteurs sont<br />

en préparation au sein d’Innov’ Case Lab,<br />

le centre de cas d’Excelia. Dans cette<br />

perspective, Excelia recrutera, sur les<br />

années 2023 et 2024, 10 professeurs<br />

supplémentaires spécialistes de la transition<br />

écologique et sociale.<br />

GEM INAUGURE UN NOUVEAU<br />

CAMPUS AUX PORTES DE PARIS<br />

GEM vient d’inaugurer un nouveau campus<br />

aux portes de Paris, à Pantin et sa<br />

directrice depuis un an, Fouziya Bouzerda,<br />

entend bien lui redonner tout son allant.<br />

Réaffirmer sa singularité technologique.<br />

« Grenoble EM participe par<br />

exemple aujourd’hui à un tour de table<br />

sur la création d’un Institut national de<br />

l’intelligence artificielle. Nous avons également<br />

créé un cours hybride virtuel,<br />

« Sustainability Transition in international<br />

business », auquel ont participé 1 000<br />

étudiants français et internationaux<br />

permettant à chacun d’évoluer à son<br />

rythme avec les enseignants », détaille<br />

Fouziya Bouzerda.<br />

Grenoble EM produit dans ce cadre des<br />

cas business cases comme celui consacré<br />

au ski recyclable en partenariat avec<br />

Rossignol. « C’est dans l’esprit de l’école<br />

de partir de cas concrets d’entreprises<br />

pour créer des cours en formation initiale<br />

qui basculeront ensuite en formation<br />

C’est aux portes de Paris, à Pantin, que Grenoble EM<br />

vient d’inaugurer son nouveau campus<br />

Grenoble EM<br />

30


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

continue. A partir de ce cas, nous avons<br />

produit dix heures de cours qui n’existent<br />

nulle part ailleurs », confie encore la directrice<br />

qui entend ainsi « réaffirmer une<br />

identité technologique qui n’avais jamais<br />

cessé d’être la nôtre, que ce soit en tant<br />

que co-fondateurs du campus GIANT ou de<br />

partenaire de l’Université Grenoble Alpes ».<br />

Le nouveau campus parisien. Grenoble<br />

EM va recevoir cette année 1 000<br />

étudiants, à parité, entre le Programme<br />

Grande école et les MSc, avec la possibilité<br />

d’en accueillir jusqu’à 2 500, sur<br />

son nouveau campus de Pantin. « Nous<br />

avons construit un campus bas carbone,<br />

avec une structure à 100 % en bois, qui<br />

intègre toutes les dernières technologies.<br />

Nous travaillons également avec les entreprises<br />

qui nous entourent, Hermès,<br />

Chanel, BETC ou encore Decaux en accord<br />

avec la Mairie de Pantin, qui se réjouit de<br />

l’implantation de notre nouveau campus »,<br />

signifie Fouziya Bouzerda<br />

HEC REINVENTE SON PGE<br />

A L’AUNE DES GRANDES<br />

TRANSITIONS<br />

« L’ADN de l’école est d’être orientée<br />

« solutions » et nous avons réfléchi à<br />

comment amener nos étudiants à savoir<br />

mieux s’adapter en se rendant plus sur<br />

le terrain dans les entreprises de notre<br />

écosystème », résume Eloïc Peyrache,<br />

le directeur général d’HEC en amont de<br />

la présentation du nouveau curriculum<br />

de son PGE qui entend s’affirmer comme<br />

une « École de management, de sciences<br />

sociales, et des données ». Un directeur<br />

qui insiste sur les fondamentaux d’une<br />

« école de l’excellence mais aussi de la<br />

diversité, de l’entreprenariat avec plus<br />

de 300 entreprises incubées et bien<br />

sûr d’une recherche que nous mettons<br />

à la disposition dans la société dans une<br />

institution « non profit » ».<br />

Deux ans de travail. Pendant deux ans<br />

Yann Algan, le doyen de la Grande école<br />

d’HEC, et Julie Thinès, sa responsable<br />

Un cursus en deux parties bien distinctes pour le PGE d’HEC<br />

Alors que l’année de L3 est placée sous<br />

le signe de l’ouverture disciplinaire et de<br />

la confrontation aux réalités sur le terrain,<br />

le cycle du Master in Management<br />

est orienté « solutions ».<br />

La première année (dite année de L3)<br />

est placée sous le « signe de l’ouverture<br />

en sciences sociales et aux différents savoirs,<br />

et d’une forte confrontation aux réalités<br />

de terrain au travers d’un parcours<br />

d’engagement ».<br />

L’année de L3 se veut également beaucoup<br />

plus généraliste et pluridisciplinaire,<br />

avec des cours en droit, en économie, en<br />

comptabilité, en analyse des données et<br />

au moins un cours obligatoire au choix<br />

sur le futur des démocraties, la géopolitique,<br />

les révolutions de l’IA ou les comportements<br />

humains et la psychologie.<br />

Les étudiants sont enfin amenés à poursuivre<br />

l’ouverture de leur parcours en<br />

choisissant entre l’approfondissement<br />

dans le cadre d’une licence universitaire<br />

(philosophie, sociologie, économie, mathématiques…)<br />

ou d’un échange international<br />

d’un semestre au sein de l’une<br />

des meilleures universités au monde où<br />

ils seront libres de suivre les cours qu’ils<br />

souhaitent.<br />

académique, ont travaillé à la refonte<br />

du curriculum du PGE. « La maitrise des<br />

grands enjeux doit passer pour nos étudiants<br />

par une connaissance pluridisciplinaire<br />

en sciences du management,<br />

en sciences sociales et en sciences<br />

de données. Ainsi ils doivent pouvoir<br />

dépasser le seuil esprit critique pour<br />

apporter des solutions dans un esprit<br />

entrepreneurial », explique Yann Algan.<br />

Une rénovation à laquelle ont participé<br />

les étudiants – on les a vus revendicatifs<br />

ces dernières années – mais qui répond<br />

avant tout à la demande des entreprises.<br />

« Nous voulons aligner les planètes en<br />

répondant à la fois aux demandes de<br />

nos étudiants et à celles d’entreprises<br />

qui sont engagées dans une profonde<br />

mutation industrielle », définit Yann Algan.<br />

Le Cycle Master (années M1 et M2) est<br />

quant à lui « placé sous le signe du management<br />

et d’un développement de l’esprit<br />

orienté « solutions » au travers d’un<br />

parcours entrepreneurial ». Il débute en<br />

2 ème année (800 étudiants) avec un cursus<br />

en sciences du management, un parcours<br />

en sciences des données, un travail<br />

de fond sur les compétences managériales<br />

(gestion d’équipes, négociation,<br />

leadership…), un esprit entrepreneurial<br />

et, enfin, la personnalisation au travers<br />

d’un choix de cours dans un catalogue<br />

de plus d’une centaine électifs regroupés<br />

en mineures (Climat, IA et technologie,<br />

Entreprenariat, Droit Politique et Société,<br />

Culture, Data...).<br />

Pouvant inclure une année de césure,<br />

faite de stages ou de parcours de double<br />

diplôme avec des écoles d’ingénieur en<br />

France (École polytechnique, Ecole<br />

des Mines, École des ponts, ENSAE,<br />

Agro…), il se termine avec l’année de<br />

M2 (1200 étudiants), qui permet un<br />

fort approfondissement avec plus d’une<br />

vingtaine de majeures sur le campus<br />

d’HEC et de doubles diplômes, français<br />

ou internationaux (dont Yale, MIT,<br />

Tsin hua, National University of Singapour,<br />

Sciences Po...).<br />

31


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Mais depuis combien de temps le programme<br />

Grande école d’HEC n’avait-il<br />

pas été revisité ? « Une dizaine d’années<br />

mais il y a eu entre temps beaucoup<br />

d’innovations. Cette année l’ajout considérable<br />

est d’être allé au cœur de tous<br />

les cours. Nous avons transformé des<br />

cours existants avec toujours les même<br />

150 cours mais revisités. Un travail en<br />

profondeur ! », spécifie Eloïc Peyrache.<br />

Les questions ESG au cœur. Les<br />

400 étudiants qui arrivent chaque année<br />

en première année vont toujours<br />

commencer leur année par un séminaire<br />

de trois jours à Chamonix. « Il s’agit de<br />

les faire travailler ensemble après deux<br />

années assez solitaires en classe préparatoire,<br />

leur faire faire du sport et leur<br />

faire prendre conscience des grands<br />

enjeux climatiques tout en créant un<br />

esprit de promotion », insiste Julie Thinès.<br />

Ce parcours dit « Engagement »<br />

vise à « faire grandir les responsables<br />

du monde de demain en les incitant à<br />

réfléchir à leur engagement au service<br />

de la préservation des écosystèmes et<br />

de la cohésion de la société, au sens de<br />

leur travail et au rôle et à la responsabilité<br />

des organisations ».<br />

Si un cours sur les enjeux climatiques<br />

démarrera toujours cette première année,<br />

de nombreux autres aspects seront<br />

dorénavant traités au travers de cas dans<br />

les entreprises. « Nous sortons des seuls<br />

enjeux, sur lesquels il y a consensus et<br />

qui ont déjà été bien traités en classe<br />

préparatoire, pour parler de la transformation<br />

de l’entreprise », résume Julie<br />

Thinès. « Nous avons doublé le nombre<br />

d’heures de cours consacrées aux questions<br />

d’ESG. En comptabilité les cours ne<br />

sont plus seulement là pour donner des<br />

informations financières mais aussi pour<br />

établir comment l’entreprise affecte la<br />

société ou le climat », établit Yann Algan.<br />

Pendant leur première année, les étudiants<br />

suivront également 30 heures<br />

d’un parcours d’engagement dans des<br />

entreprises de l’économie sociale et<br />

De nouveaux<br />

cours à emlyon<br />

En première année du<br />

programme Grande école<br />

quatre nouveaux cours<br />

complètent la formation :<br />

« Negotiation and sales »,<br />

« Human ressources<br />

management », « Agir pour<br />

le climat » et « Perspectives<br />

en Sciences Sociales » ;<br />

En master 1, trois nouveaux<br />

cours obligatoires<br />

enrichissent le socle des<br />

compétences : « Business<br />

data compliance », « Business<br />

Quality Management » et<br />

« Transformations ». Ils<br />

répondent à la nécessité<br />

de « traiter les données<br />

avec éthique, de mettre en<br />

œuvre des processus qualité<br />

conformes aux meilleurs<br />

standards internationaux<br />

et de transformer les<br />

organisations » ;<br />

Dans la logique de continuum<br />

CPGE-Grande école, le<br />

cours « Perspectives en<br />

Sciences Sociales » forme<br />

quant à lui les étudiants aux<br />

dernières avancées de la<br />

recherche en sciences sociales<br />

(sociologie, anthropologie,<br />

psychologie sociale, …).<br />

Emlyon se construit un fantastique « navire amiral » à Lyon<br />

emlyon BS<br />

32


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

solidaire (ESS) pour « créer du vécu et<br />

de l’expérience » et notamment dans les<br />

dimensions ESG (environnement, social<br />

et gouvernance). La mission devra impérativement<br />

impliquer les étudiants dans<br />

des actions concrètes de terrain telles<br />

que des maraudes, des distributions<br />

alimentaires, des opérations de dépollution,<br />

ou encore de l’aide aux devoirs.<br />

Cette expérience a pour objectif de « faire<br />

gagner les étudiants en maturité sur les<br />

fractures et la diversité sociales, et de<br />

leur faire découvrir différentes causes<br />

et formes d’engagement ».<br />

ICN SE DEVELOPPE A PARIS ET<br />

MISE SUR L’ACCOMPAGNEMENT<br />

DE SES ETUDIANTS<br />

Tout juste réaccréditée pour cinq ans<br />

par l’Amba (pour son Executive MBA et<br />

son programme Grande école), également<br />

accréditée AACSB (Association to<br />

Advance Collegiate Schools of Business)<br />

pour cinq ans et Equis pour trois ans, l’ICN<br />

a fait cette année une belle rentrée dans<br />

ses tout nouveaux bâtiments parisiens :<br />

8 000 m 2 au cœur de La Défense qui<br />

comptent déjà 770 étudiants. « De nouveaux<br />

étudiants nous rejoignent parce que<br />

nous sommes à La Défense au sein d’un<br />

environnement très porteur », souligne<br />

la directrice générale, Florence Legros.<br />

L’ICN va maintenant se concentrer sur<br />

son nouveau plan stratégique 2022-2026<br />

« Horizon 5 000 ».<br />

Diversifications. Le plan stratégique<br />

« Horizon 5 000 » doit emmener l’ICN vers<br />

un horizon à 5 000 étudiants en 2026 –<br />

3 000 aujourd’hui - avec toute une série<br />

de diversifications. La diversification des<br />

programmes va d’abord passer par le<br />

développement de quinze MSc regroupés<br />

sous l’appellation DESSMI qui conclut<br />

les deux années. La diversification des<br />

campus passe par le développement<br />

du campus parisien, qui pourra recevoir<br />

1 200 étudiants, 500 autres seront<br />

à Berlin et 3 300 enfin sur le campus<br />

historique de Nancy.<br />

L’ADN de l’ICN. L’accompagnement des<br />

étudiants est au cœur du projet de l’ICN<br />

et elle renforcera son service dédié dit<br />

« PEP’S ». « Nous avons également créé<br />

une direction de l’expérience étudiante<br />

qui se charge de la personnalisation du<br />

parcours de chaque étudiant tout autant<br />

que sa recherche d’emploi », explique<br />

Florence Legros.<br />

L’ADN de l’ICN passe également par sa pédagogie<br />

issue d’Artem et dite aujourd’hui<br />

ATM (Art / technology / management). Pour<br />

regrouper des établissements d’enseignement<br />

supérieur mondiaux en phase avec<br />

cette pédagogie ICN créé The International<br />

Creative Partner qui regroupe HEC Liège,<br />

National Cheng Kung University (Taïwan),<br />

Hanyang (Corée du Sud), Kozminski (Pologne),<br />

Centrum PUCP (Pérou) et Umea<br />

School of Business (Suède).<br />

INSEEC GRANDE ECOLE :<br />

AU CŒUR DU GROUPE OMNES<br />

Seule école membre du groupe Omnes<br />

Education à recevoir des élèves de<br />

classes préparatoires dans le cadre de<br />

la BCE, Inseec Grande école propose une<br />

formation aux métiers du management,<br />

centrée sur une approche multi-disciplinaire<br />

et les expériences terrain en<br />

entreprise et à l’international. Avec un<br />

double objectif : l’acquisition de connaissances<br />

et de compétences en lien avec<br />

une expertise pointue et la préparation<br />

aux métiers de demain.<br />

Un campus parisien en essor. Le<br />

campus historique de l’Inseec Grande<br />

école à Paris, à proximité du Canal<br />

Saint-Martin et de la place de la République,<br />

s’est quant à lui agrandi de plus de<br />

50 % en ouvrant un nouveau bâtiment de<br />

8 000 m². L’Inseec peut y accueillir 1 700<br />

élèves avec des espaces modulables, un<br />

incubateur, une salle des marchés équipée<br />

par Bloomberg, un Career Center, un<br />

centre de recherche, des espaces de<br />

co-working, des lieux de rencontre pour<br />

les associations étudiantes, une cafétéria,<br />

une salle de dégustation, 2 amphithéâtres<br />

et même un rooftop intérieur.<br />

33


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Une dimension internationale. Tous<br />

les étudiants de l’INSEEC Grande École<br />

passent 2 mois à Londres en L3 et effectuent<br />

un semestre académique au sein<br />

d’une des 160 universités partenaires<br />

étrangères en M1. Ils peuvent aussi opter<br />

pour l’un des 7 doubles diplômes internationaux<br />

en M2 ou pour une expérience<br />

entrepreneuriale à San Francisco.<br />

« ACTION LEARNING »<br />

A L’ISC PARIS<br />

Ces six dernières année, le groupe ISC<br />

Paris a ouvert un campus à Orléans,<br />

refondu son programme Grande école et<br />

lancé un plan stratégique qui doit concilier<br />

impact environnemental et pérennité<br />

financière dans le monde de demain. Le<br />

tout en favorisant une méthode pédagogique<br />

: l’action learning.<br />

L’ADN du groupe ISC Paris. L’action<br />

learning ce sont des formations dont<br />

50 % du temps est consacré à l’apprentissage<br />

sur le terrain : stages, alternance,<br />

entreprises étudiantes, projets entrepreneuriaux,<br />

etc. Il s’agit d’ « apprendre à<br />

apprendre » avec des mises en situation<br />

multiples et diversifiées qui constituent<br />

une alternative à la salle de cours traditionnelle<br />

tout en permettant de varier les<br />

formes d’apprentissages en fonction des<br />

objectifs pédagogiques, des contenus,<br />

des apprenants, des parcours…<br />

Les « Entreprises Étudiantes ». Le<br />

Groupe ISC met en œuvre son modèle<br />

pédagogique à travers ses Entreprises<br />

Étudiantes. Intégrées dans son programme<br />

Grande école les Entreprises<br />

Étudiantes invitent les étudiants à mettre<br />

en application leurs connaissances académiques<br />

dans une perspective professionnelle.<br />

Elles sont gérées par les étudiants<br />

comme de véritables entreprises :<br />

leur effectif peut atteindre 80 personnes<br />

et leur chiffre d’affaires 500 000 € pour<br />

les plus performantes.<br />

« GROW BY DOING » A KEDGE<br />

« Kedge est dans une dynamique favorable,<br />

voire très favorable. Nous sommes très<br />

fiers d’être trois fois classés 8 ème pour<br />

notre PGE dans les classements français<br />

et 7 ème pour le Financial Times en France<br />

et 37 ème en Europe. » Le directeur général<br />

de Kedge, Alexandre de Navailles, ne<br />

cache pas sa satisfaction en présentant<br />

le bilan de son école dans le cadre du plan<br />

stratégique KEDGE 25 initié il y a 2 ans qui<br />

s’inscrit également dans une démarche de<br />

« transition durable et inclusive ».<br />

Un PGE plus que jamais au centre de<br />

toutes les attentions. Kedge a mis en<br />

place une nouvelle posture pédagogique<br />

son le Programme Grande École (PGE).<br />

Le Grow by Doing® vise à « confronter<br />

les étudiants à des modes de pensée<br />

différenciés ». Depuis la rentrée 2022, de<br />

nouveaux cours signature sont proposés<br />

dont notamment l’art oratoire, matière<br />

qui devient obligatoire avec un concours<br />

d’éloquence dès la fin de la 1 ère année.<br />

Les activités de recherche ont quant<br />

à elles été marquées par la lancement,<br />

en septembre 2022, de deux nouvelles<br />

chaires : la chaire pédagogique ACTED et<br />

la chaire LCL Finance d’impact. La chaire<br />

Smart Cities Logistics, en partenariat avec<br />

La Poste, a quant à elle été renouvelée<br />

à l’automne 2022.<br />

A l’international Kedge a signé plusieurs<br />

accords cette année avec des universités<br />

doublement et triplement accréditées<br />

comme La Sabana (Colombie), la<br />

NHH Norwegian School of Economics<br />

ou encore le MDI Gurgain Management<br />

Development Institute (Inde). L’école pourra<br />

ainsi proposer plus de 720 places<br />

supplémentaires aux étudiants de ses<br />

programmes, notamment ceux du PGE<br />

dont l’expatriation obligatoire à l’international<br />

est désormais passée à 12 mois.<br />

De nouveaux<br />

partenariats nationaux<br />

et internationaux<br />

pour Neoma<br />

Neoma renforcer son offre<br />

de doubles diplômes et<br />

proposera 12 partenariats<br />

supplémentaires, que ce soit<br />

avec des acteurs nationaux,<br />

à l’instar du CIFFOP<br />

dans le domaine des RH,<br />

ou à l’international avec<br />

l’ESAN, ou l’Universidade<br />

Cataloica Portuguesa sur des<br />

thématiques aussi variées<br />

que celles de la santé,<br />

du design ou encore du<br />

management de l’information.<br />

A ces nouveaux doubles<br />

diplômes s’ajoutent 40<br />

nouveaux accords d’échanges<br />

internationaux, qui viennent<br />

renforcer le positionnement<br />

résolument international<br />

du cursus proposé par<br />

l’établissement. Parmi<br />

les nouveaux partenaires,<br />

on peut par exemple citer<br />

la Yonsei University<br />

en Corée ou la Tulane<br />

University aux Etats-Unis.<br />

34


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

En 2023 l’EM Normandie a inauguré un campus à Dubaï<br />

EM Normandie<br />

En Colombie KEDGE lance en février 2024<br />

le Colombia Challenge pour immerger les<br />

étudiants du PGE dans la posture expérientielle<br />

Grow by Doing® à l’international.<br />

30 à 50 étudiants par semestre pourront<br />

désormais partir à Bucaramanga (Colombie)<br />

pour une mission de consulting dans<br />

une entreprise de la région. Enfin en Chine<br />

KEDGE fête les 20 ans de son Executive<br />

MBA qui s’y classe dans le TOP 10.<br />

MONTPELLIER BS, UN LEADER<br />

DE L’APPRENTISSAGE QUI<br />

CONSTRUIT UN NOUVEAU<br />

CAMPUS<br />

A partir de 1997 Sup de Co Montpellier a<br />

su développer un modèle original avec le<br />

soutien de la région Occitanie. Peu à peu<br />

la très grande majorité des étudiants du<br />

programme Grande école a ainsi pu suivre<br />

son cursus en alternance, les deux tiers<br />

des contrats provenant d’entreprises<br />

partenaires. Aujourd’hui l’école s’apprête<br />

à s’implanter dans un nouveau campus.<br />

Un excellent niveau de prise en<br />

charge. La réforme de la formation professionnelle<br />

de 2020 a été une très bonne<br />

nouvelle pour MBS. « Les branches ayant<br />

accepté de nous financer à nos coûts<br />

réels, elle nous a permis de supprimer<br />

le reste à charge. Depuis nous avons dû<br />

renégocier avec certaines entreprises car<br />

certaines branches, privilégiant un niveau<br />

plus fable comme la métallurgie, ont révisé<br />

leur niveau de prise en charge », explique<br />

Bruno Ducasse, son directeur général.<br />

Et si MBS a obtenu le meilleur niveau<br />

de prise en charge c’est qu’elle avait<br />

indiqué ses coûts complet en préfectures,<br />

incluant la formation, l’immobilier<br />

ou encore la recherche.<br />

Un nouveau campus en 2026. Aujourd’hui<br />

MBS s’apprête à déménager de son<br />

campus historique – l’école y est implantée<br />

depuis 1972 et « un peu à l’étroit » – pour<br />

voguer vers un nouveau quartier en devenir<br />

de la ville près de la nouvelle gare TGV.<br />

35


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

En 2026, MBS emménagera donc dans<br />

un nouveau bâtiment de 30 000 m 2 sur<br />

sept étages. Les locaux actuels ont quant<br />

à eux été vendus pour y construire des<br />

logements.<br />

Ce nouveau campus doit également permettre<br />

de mieux accueillir les étudiants<br />

comme les professeurs internationaux.<br />

Le tout alors que le développement international<br />

de l’école passe aujourd’hui<br />

par Dakar – MBS y délivre des formations<br />

depuis 2 ans – avec de « nouveaux partenaires<br />

rencontrés en Asie et en Amérique<br />

du Nord depuis un an ».<br />

Une recherche au top. Un développement<br />

international qui s’appuie sur<br />

la production de recherche des enseignant-chercheur<br />

de MBS, seule école<br />

autonome à être répertoriée dans le<br />

Classement de Shanghai. Une recherche<br />

particulièrement reconnue dans la responsabilité<br />

sociale et environnementale<br />

(RSE) et maintenant dans la transition<br />

économique, domaine dans lequel un<br />

centre, ImpactS, a été créé pour regrouper<br />

toutes les actions de l’école, tant<br />

pédagogiques qu’en recherche avec des<br />

chaires dédiées. « Nous avons développé<br />

un parcours « Act for Change » qui<br />

permet à tous nos étudiants d’aller plus<br />

loin en matière de RSE et de transition<br />

écologique. Cela nous permet également<br />

d’aider les entreprises partenaires pour<br />

mettre en œuvre leurs actions de transition<br />

», explique encore Bruno Ducasse.<br />

LE PGE DE NEOMA RESOLUMENT<br />

ANCRE DD&RS<br />

Alors que « la nouvelle génération d’étudiants<br />

est plus sensibilisée aux enjeux<br />

environnementaux, il faut désormais<br />

dépasser la sensibilisation et passer à<br />

l’action ». Delphine Manceau, la directrice<br />

générale de Neoma, présente ainsi<br />

les nouveautés du programme Grande<br />

école de l’école à la rentrée 2023. Des<br />

évolutions qui s’ancrent directement<br />

dans le plan stratégique 2023-2027<br />

« Engage for the Future » présenté en<br />

début d’année, qui se structure autour<br />

de 3 piliers : « Engage for society, Engage<br />

for academic excellence, Engage for<br />

students ». Ainsi, et pour ne pas laisser<br />

place à l’éco-anxiété, NEOMA souhaite<br />

combler le « Green Gap » (décalage entre<br />

connaissances et actions) au travers de<br />

son programme baptisé NEOMACT avec<br />

pour objectifs de « mettre les étudiants<br />

dans l’action dès qu’ils rejoignent l’école<br />

et de leur montrer concrètement, par<br />

l’expérience qu’ils ont un impact ».<br />

Six leviers de transformation. Avec<br />

comme leitmotiv que « chaque étudiant<br />

doit s’inscrire, à son rythme et à son<br />

niveau, dans une dynamique d’action<br />

et de transformation », ce parcours de<br />

mise en action se structure autour de<br />

6 leviers :<br />

• NEOMACT – Profile : découverte de<br />

l’éco-profile de l’étudiant (où se situet-il<br />

? quelle est son intensité d’engagement,<br />

etc.)<br />

• NEOMACT- Academy : modules de formation<br />

en ligne qui ont pour but de mieux<br />

comprendre les enjeux environnementaux<br />

et les actions possibles sous un<br />

angle scientifique.<br />

• Semaine Impact Now : co-organisation<br />

avec les étudiants d’une semaine dédiée<br />

aux sujets sociétaux et environnementaux<br />

sous plusieurs formats (ateliers,<br />

conférences, rencontres, quizz, etc.)<br />

• Ateliers 2 tonnes : participation de tous les<br />

étudiants et du personnel à cet atelier, qui<br />

a pour objectif de sensibiliser et de faire<br />

évoluer les comportements pour ne pas<br />

dépasser une émission de 2 tonnes de CO2<br />

par an, soit la limite maximum absorbable<br />

par la nature. Certains étudiants pourront<br />

également passer une certification pour<br />

animer à leur tour cet atelier.<br />

• NEOMACT project : pour encourager et<br />

valoriser l’engagement des étudiants<br />

dans leur cursus, leurs initiatives seront<br />

reconnues au travers de l’obtention de<br />

2 ECTS par projet mené.<br />

Toujours une<br />

bonification des<br />

candidats boursiers<br />

pour HEC<br />

Au concours d’HEC tous<br />

les candidats « carrés »<br />

sont bonifiés depuis deux<br />

ans et seuls les « cubes »<br />

boursiers le sont également.<br />

Un dispositif qu’HEC qui a<br />

permis de faire progresser de<br />

20 % le nombre d’admissibles<br />

et 12 % d’admis en 2022<br />

tout en faisant reculer le<br />

nombre de cubes reçus de<br />

20 à 10 % « Cette mesure<br />

permet à la fois de recevoir<br />

de meilleurs élèves qui<br />

entrent en carré et six à sept<br />

étudiants boursiers de plus.<br />

Nous allons la conserver »,<br />

analyse Eloïc Peyrache.<br />

36


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

BSB imagine toujours plus son avenir à Lyon<br />

BSB<br />

• La vie associative : chaque association<br />

de l’établissement devra désormais,<br />

et obligatoirement, avoir un référent<br />

RSE. L’ensemble de ces référents RSE<br />

seront ensuite mobilisés par l’école<br />

pour accélérer sa transition écologique.<br />

Autre levier de formation des étudiants,<br />

« l’ensemble des cours du PGE contiendront<br />

désormais entre 25 % et 30 % de<br />

contenus sur la RSE en plus d’avoir des<br />

cours dédiés à ces sujets » indique Delphine<br />

Manceau. Chaque syllabus a ainsi<br />

été retravaillé par son responsable qui<br />

s’est vu proposer un accompagnement.<br />

Une démarche à la carte, mais encadrée.<br />

Dans une optique de prise en<br />

compte des retours des étudiants, NEOMA<br />

a engagé une évolution importante du<br />

fonctionnement de son PGE, qui s’ancre<br />

dans l’axe stratégique « Engage for academic<br />

excellence ». Le semestre 2 du M1,<br />

initialement à la carte, sera désormais<br />

proposé sous un format de « liberté<br />

encadré » précise Imen Mejri, avec la<br />

possibilité pour les étudiants de choisir<br />

entre 4 majeures et 10 mineures, ce qui<br />

devrait leur permettre de se spécialiser<br />

progressivement.<br />

Le troisième pilier du plan stratégique,<br />

« engage for student » s’incarne notamment<br />

au travers de l’expérience étudiante<br />

académique, car « s’engager pour ses<br />

étudiants, c’est d’abord les exposer aux<br />

meilleures méthodes pédagogiques »<br />

souligne Delphine Manceau. Primée à<br />

trois reprises pour ses innovations pédagogiques<br />

par AACSB dans le cadre du<br />

Challenge « Innovations That Inspire »,<br />

Neoma ne compte pas s’arrêter là et souhaite<br />

continuer à développer et offrir une<br />

pédagogie de grande qualité, que ce soit<br />

en distanciel ou en présentiel. Dans cette<br />

optique, et en respectant le credo pédagogique<br />

de l’école qui combine « interaction,<br />

personnalisation et scénarisation ».<br />

37


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

RENNES SB : 30 ANS<br />

ET TOUJOURS PLUS<br />

INTERNATIONALE<br />

C’est en 1990 que Rennes SB fut créée.<br />

Pandémie oblige c’est en 2021 qu’elle a fêté<br />

ses 30 ans. Business school française dont<br />

la faculté est plus internationale – hors<br />

l’Insead – selon le classement des business<br />

schools du Financial Times, Rennes SB a<br />

tout de suite été créée dans une dimension<br />

multiculturelle.« Nous allons continuer à<br />

grandir avec des atouts considérables.<br />

D’abord financier, car nous avons des<br />

résultats que nous consacrons entièrement<br />

aux étudiants en tant qu’association,<br />

avec également une réserve de plusieurs<br />

millions que nous n’utiliserons qu’en cas<br />

de difficultés », explique François Chatel,<br />

le président de l’école pour ses 30 ans,<br />

qui insiste sur la « nécessité de pouvoir<br />

assurer la pérennité de l’école pour que<br />

les étudiants soient certains que leur<br />

diplôme aura toujours de la valeur dans<br />

cinquante ans ».<br />

Maitriser son développement. En<br />

2021 Rennes SB s’est également installée<br />

à Paris, à deux pas de la gare Saint-Lazare<br />

pour y délivrer des formations en<br />

formation continue, des MSc mais aussi<br />

son programme Grande école aux alternants<br />

pour leur éviter de devoir revenir<br />

à Rennes suivre leurs cours.<br />

Alors que 95 % de ses professeurs sont<br />

internationaux, Rennes SB recrute aujourd’hui<br />

des professeurs de plus en plus<br />

expérimentés : 11 ans en 2021 contre 5<br />

ans en 2016. Des professeurs dont les<br />

derniers recrutés, dont plusieurs sont<br />

venus du Royaume-Uni après le Brexit,<br />

revendiquent près de 20 000 citations<br />

dans les publications de recherche quand<br />

elles n’étaient qu’un peu plus de 1 000<br />

en 2020.<br />

Sortir du cadre. « Unframed thinking » ne<br />

doit pas être qu’un slogan pour Rennes SB<br />

qui organise en octobre 2023 la première<br />

édition de son Rennes SB Summit. Plus de<br />

20 chercheurs et personnalités viennent<br />

du monde entier pour « aborder les grands<br />

enjeux de transformations durables en<br />

sortant des cadres de réflexion habituels ».<br />

Un événement proposé par son Centre for<br />

Unframed Thinking (CUT), institut dont l’ambition<br />

est de « favoriser et de promouvoir<br />

les projets de recherche interdisciplinaire<br />

au plus haut niveau international ». « Il s’agit<br />

d’étendre le spectre de l’interdisciplinarité<br />

en sortant des sentiers battus, par une<br />

réflexion collective qui intègre autant les<br />

sciences humaines et sociales que les<br />

sciences dures – climatologie, écologie,<br />

technologie, mathématiques, sociologie<br />

et sciences environnementales. L’objectif<br />

est de réinvestir la question du sens<br />

pour participer à la définition de solutions<br />

positives et pérennes, à petite et grande<br />

échelles », explique Raouf Boucekkine,<br />

directeur général du CUT et doyen associé<br />

pour la recherche.<br />

En 2023 TBS Education a inauguré son nouveau campus à Paris<br />

Une nouvelle signature<br />

de marque pour Kedge<br />

La précédente signature<br />

(« Discover, Decode, Do »)<br />

n’avait guère convaincu<br />

au point d’être remisée.<br />

« Let’s be the change »<br />

déclare aujourd’hui Kedge<br />

en présentant sa nouvelle<br />

signature de marque qui va<br />

maintenant appuyer toute<br />

sa communication. « Nous<br />

voulons faire grandir une<br />

nouvelle génération de<br />

leaders responsables »,<br />

insiste la directrice de la<br />

communication et de la<br />

marque, Cécile Jolly, qui<br />

dévoile une campagne<br />

de communication qui<br />

présente des diplômés et des<br />

professeurs de Kedge qui<br />

« incarnent le changement » :<br />

« Let’s be the change c’est<br />

bien plus qu’un signature.<br />

C’est notre idée de ce<br />

que doit être une école de<br />

management aujourd’hui ! »<br />

Clément Lenglet<br />

38


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER OCTOBRE 2023 N° 75<br />

TBS EDUCATION : 120 ANS<br />

A TOULOUSE ET MAINTENANT<br />

A PARIS<br />

Le 29 juin 2023, Toulouse Business School<br />

a dévoilé son nouveau campus parisien,<br />

profitant de l’occasion pour faire un point<br />

de mi-parcours de son plan stratégique<br />

2021-2026 et célébrer les 120 ans de<br />

l’école avec ses alumni. En revanche son<br />

projet de nouveau campus à Toulouse<br />

est finalement abandonné.<br />

1 000 étudiants à Paris. Désormais les<br />

Toulousains de la capitale trouveront dans<br />

le 15 ème arrondissement de Paris un peu de<br />

ce charme propre aux briques et tuiles de<br />

Toulouse. 11 ans après sa première implantation,<br />

TBS a en effet reposé ses valises<br />

dans un nouveau campus de 4 000 m 2 logé<br />

dans une ancienne école des métiers et<br />

du bâtiment. Vestiges de ce passé manuel,<br />

les mosaïques posées par d’anciens élèves<br />

jonchent les murs et colorent ce bâtiment<br />

très lumineux qui s’ouvre sur une belle cour<br />

intérieure peuplée de marronniers.<br />

Ce campus accueille de nombreux programmes,<br />

du Programme Grande École<br />

au MBA en passant par le Bachelor et<br />

la Winter School. Côté infrastructures,<br />

le campus parisien se veut totalement<br />

équipé avec des espaces de vie étudiante<br />

(salle de sport, cafétéria, …), un learning<br />

center, un incubateur déjà bourdonnant,<br />

16 salles de classes innovantes et un<br />

amphithéâtre de 300 m 2 . Avec une fin des<br />

travaux prévue en 2024, TBS Education<br />

attend lors de sa première rentrée près<br />

de 700 étudiants PGE et Bachelor.<br />

Le nouveau campus toulousain<br />

abandonné. TBS ambitionnait de renouveler<br />

ses quatre campus de Paris,<br />

Toulouse, Barcelone et Casablanca d’ici<br />

la fin de son plan stratégique en 2026.<br />

Après l’inauguration de Barcelone en<br />

décembre dernier au cœur du quartier<br />

22@ et désormais de Paris, l’établissement<br />

attend la livraison de son nouveau<br />

campus marocain d’ici la rentrée 2024.<br />

Présente depuis 1987 dans ce pays, celleci<br />

a pour ambition de se rapprocher du<br />

centre-ville de Casablanca en s’implantant<br />

directement dans le quartier financier<br />

de la capitale, où elle proposera où se<br />

rencontreront PGE, Bachelors, MSc, MS<br />

et MBA. En revanche le nouveau campus<br />

toulousain ne verra finalement pas le<br />

jour. Trop cher pour une école dont les<br />

locaux au centre-ville de Toulouse ne<br />

demandent qu’à être un peu rafraichis<br />

pour retrouver leur superbe.<br />

Olivier Rollot avec Clément<br />

Lenglet et Juliette Berardi<br />

A Cergy l’Essec rénove<br />

entièrement son campus<br />

Johanna-Audiffred<br />

39


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

OCTOBRE 2023 N° 75<br />

Que reste-t-il<br />

du nouveau bac ?<br />

Il n’y a pas que la question de l’organisation des épreuves de spécialités<br />

qui pose problème dans la « réforme Blanquer » du bac. Une mission de l’Inspection<br />

générale de l’éducation, du sport et de la recherche (Igésr) la stigmatise dans un rapport<br />

Le pilotage ministériel a « fortement<br />

contribué à la mauvaise<br />

appropriation de certains éléments<br />

» estime une mission<br />

de l’Inspection générale de l’éducation,<br />

du sport et de la recherche (Igésr) stigmatise<br />

dans un rapport. La mission estime<br />

que « stabiliser la réforme, encourager<br />

les initiatives et l’expérimentation<br />

de nouveaux cadres de suivi des élèves,<br />

redonner des marges de manœuvre aux<br />

enseignants et aux chefs d’établissement<br />

sont des préalables indispensables à un retour<br />

à une situation plus apaisée qui permette<br />

de retrouver des espaces de travail<br />

collectif et de la sérénité ».<br />

Tout au long de l’année scolaire 2022-<br />

2023, la mission a suivi un échantillon<br />

de dix-huit lycées, examiné leur fonctionnement<br />

et recueilli le point de vue des<br />

élèves, des enseignants et des personnels<br />

de direction. Force a été de constater selon<br />

elle que la « communauté éducative<br />

ne porte pas de vision partagée, même a<br />

minima, d’une réforme qui est apparue<br />

au milieu du gué ». Si de nouveaux paradigmes<br />

sont à présent bien installés c’est<br />

« dans un cadre mental, des habitudes et<br />

des structures héritières d’une organisation<br />

aujourd’hui disparue ».<br />

Mais attention, même si les critiques se<br />

sont concentrées sur la réforme, la mission<br />

estime que les difficultés exprimées,<br />

pouvant aller jusqu’à une perte du sens<br />

même du métier, ne sont pas « toutes imputables<br />

à la réforme mais prennent leur<br />

racine bien en amont, dans une difficulté<br />

croissante de l’exercice de la profession,<br />

une détérioration vécue de ses conditions<br />

d’exercice et une reconnaissance de la<br />

fonction d’enseignant de la part de la société<br />

perçue comme très faible ».<br />

Haro sur l’évaluation des spécialités<br />

C’est tout le paradoxe de la réforme, si<br />

la qualité et l’intérêt des programmes de<br />

spécialité sont appréciés par les professeurs,<br />

le lien fort avec l’enseignement supérieur<br />

induit par leur évaluation est souvent<br />

ressenti comme une sujétion plus que<br />

comme un lien. « On fait tout en fonction<br />

de Parcoursup, ce n’est pas normal ! » est<br />

une des phrases les plus souvent entendues<br />

lors des entretiens souligne le rapport<br />

de l’Igésr.<br />

Ce renforcement du lien si nécessaire<br />

entre le lycée et l’enseignement supérieur,<br />

que voulaient promouvoir Pierre Mathiot<br />

et Jean-Michel Blanquer, n’aura pas résisté<br />

aux exigences de Parcoursup d’obtenir<br />

des notes suffisamment en amont<br />

pour réaliser des évaluations. Le mécanisme<br />

même de Parcoursup, beaucoup<br />

plus long qu’Admission postbac dans<br />

la prise de décision, aura encore rendu<br />

cette adéquation entre le lycée et l’enseignement<br />

supérieur plus difficile. Deux<br />

réformes, décidées en même temps par<br />

deux ministres du même gouvernement,<br />

se sont ainsi télescopées en portant des<br />

exigences inverses.<br />

Résultat : on va bien maintenir en activité<br />

les élèves en 2024, en repoussant les<br />

épreuves de spécialités à juin, mais elles<br />

ne serviront plus à l’orientation. Ce que<br />

déplorent des établissements d’enseignement<br />

supérieur bien obligés de constater<br />

que le seul examen des notes de contrôle<br />

continu est inopérant faute d‘harmonisation<br />

entre les établissements, voire de<br />

concurrence entre eux et même entre les<br />

spécialités. A Paris Sciences Po envisage<br />

maintenant de redonner, dès 2024,<br />

leur place aux épreuves écrites que ses<br />

cousines de régions ont bien pris le soin<br />

de préserver.<br />

Les effets multiples des spécialités<br />

Au-delà de la question de leur évaluation<br />

finale, l’instauration des spécialités<br />

est au cœur du nouveau bac général<br />

avec la disparition des filières existantes,<br />

même sous des noms différents, depuis<br />

1965. Le choix des spécialités en fin de<br />

seconde, l’abandon de l’une d’entre elles<br />

en première, sont ainsi deux éléments majeurs<br />

de stress pour les familles. D’autant<br />

que l’organisation des 54 heurs annuelles<br />

dédiées à l’orientation dans l’enseignement<br />

supérieur reste encore très partielle.<br />

Là encore le lien secondaire / supérieur<br />

peine à se créer.<br />

Autre effet induit de l’instauration des<br />

spécialités, la disparition du groupe classe<br />

nécessite quant à lui de repenser les modalités<br />

de suivi des élèves, le format<br />

du conseil de classe n’étant plus adapté.<br />

Selon l’Igésr, la création d’une fonction<br />

de « professeur référent d’un groupe<br />

d’élèves » apparait aujourd’hui plus adaptée<br />

que celle de professeur principal. On<br />

pourrait ainsi passer du suivi d’un groupe<br />

classe à un suivi individualisé des élèves<br />

en termes de résultats et d’orientation.<br />

Enseignants et élèves s’opposent<br />

Du côté des enseignants interrogés par<br />

l’Igésr, la critique de la réforme s’articule<br />

en particulier autour de la disparition<br />

de structures perçues comme protectrices,<br />

comme la classe ou les séries en<br />

voie générale, au profit d’un éclatement<br />

des choix et de la vie scolaire des élèves.<br />

Le libre choix des triplettes de spécialités,<br />

l’abandon nécessaire d’une spécialité<br />

en fin de première, sont « perçus comme<br />

contribuant à une concurrence malsaine<br />

entre les disciplines, en lieu et place d’une<br />

collaboration et de croisements féconds<br />

que permettaient, selon eux, l’organisation<br />

en séries ». Les enseignants préféreraient<br />

donc pour la plupart revenir à l’ancien<br />

système des séries du bac général.<br />

Au contraire les élèves rencontrés par la<br />

mission, souvent élus en conseil de la vie<br />

lycéenne (CVL), paraissent adhérer aux<br />

objectifs de la réforme et se projettent<br />

directement vers l’enseignement supérieur,<br />

estimant même pour certains que<br />

« le baccalauréat, c’est fini ». Le fait que<br />

le choix des spécialités leur revienne, en<br />

première comme en terminale, est perçu<br />

comme « un acquis auquel ils tiennent<br />

énormément », quand bien même cette<br />

responsabilité peut être source d’une anxiété<br />

parfois forte. Ils soulignent en effet<br />

qu’ils n’ont pas toutes les clefs pour<br />

40


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

OCTOBRE 2023 N° 75<br />

faire ce choix de spécialités en fin de seconde,<br />

avec parfois des enseignants qui<br />

« mettent un peu la pression » (on revient<br />

à la notion de concurrence entre les spécialités).<br />

L’abandon nécessaire d’une spécialité<br />

en fin de première de la voie générale<br />

fait l’objet d’un avis plus mitigé.<br />

Concernant la disparition du groupe<br />

classe, les avis des élèves sont partagés :<br />

« on met plus de temps à connaitre les<br />

gens de notre classe, on n’ose pas demander<br />

de l’aide » ou « on rencontre plus de<br />

personnes ». Toutefois, d’autres apprécient<br />

les regroupements par affinités que<br />

constituent les spécialités, en particulier<br />

en terminale.<br />

Comment évaluer ?<br />

La montée en puissance du contrôle continu<br />

pose de larges questions d’équité entre<br />

les lycées comme entre les disciplines.<br />

La mission de l’Igésr a identifié combien<br />

les chefs d’établissement étaient réticents<br />

à s’engager dans cette voie d’une<br />

régulation des pratiques individuelles, à<br />

la fois parce que les enseignants peuvent<br />

y voir une atteinte à leur liberté pédagogique<br />

mais aussi parce qu’ils manquent<br />

d’éléments objectifs pour indiquer qu’un<br />

enseignant note trop généreusement ou<br />

trop sévèrement.<br />

Comme le souligne l’Igésr, les épreuves<br />

de spécialité (EDS) peuvent « constituer<br />

une base de discussion solide qui<br />

peut amener les enseignants à s’interroger<br />

sur le risque d’une notation trop discordante<br />

avec celle des EDS ». Au niveau<br />

des moyennes dans chaque spécialité<br />

l’inspection a ainsi pu constater qu’il n’y<br />

a pas eu de différence significative grâce<br />

au travail d’harmonisation des commissions<br />

d’ententes.<br />

En revanche il existe des écarts de<br />

moyenne entre les EDS des différentes<br />

disciplines appartenant au même champ,<br />

qui peuvent « entrainer des phénomènes<br />

de choix stratégiques d’élèves abandonnant<br />

ou poursuivant une discipline en<br />

fonction du bénéfice escompté ». On retrouve<br />

là encore cette compétition entre<br />

les spécialités tant stigmatisée par les<br />

enseignants.<br />

Comment orienter dans l’enseignement<br />

supérieur ?<br />

Depuis 2018 le conseil de classe de terminale<br />

est appelé à se prononcer sur les<br />

vœux de poursuite d’études de l’élève<br />

dans l’enseignement supérieur. Ce qui<br />

plonge bin souvent encore les enseignants<br />

dans des abimes de perplexité. Les entretiens<br />

menés par l’Igésr montrent en effet<br />

500 000 élèves en moins…<br />

Le système scolaire devrait perdre environ<br />

500 000 élèves entre 2022 et 2027.<br />

Après une baisse de 58 000 élèves<br />

entre 2021 et 2022, le premier degré s’attend<br />

à perdre 73 000 élèves à la rentrée<br />

2023, puis 224 000 entre 2024 et 2027.<br />

Des trajectoires se profilent pour le second<br />

degré à partir de 2024, en particulier<br />

au collège. La situation, contrastée selon<br />

les territoires, doit amener le gouvernement<br />

à se positionner, entre suppressions<br />

de postes d’enseignant et diminution du<br />

nombre d’élèves par classe.<br />

que le rôle de chacun et les limites de ce<br />

rôle peinent encore à être bien définis. Si<br />

l’information technique sur l’orientation<br />

(calendrier, modalités, spécialités proposées<br />

par l’établissement) est organisée de<br />

manière efficace par la direction et la vie<br />

scolaire, la charge du conseil et de l’accompagnement<br />

est moins bien clairement<br />

attribuée et repose de fait de manière forte<br />

sur les enseignants, qu’ils soient ou non<br />

professeurs principaux, ce qui leur pose<br />

ces questions :<br />

– ils peuvent être « confrontés à un conflit<br />

d’intérêt en classe de seconde entre l’accompagnement<br />

des élèves dans leurs<br />

choix et le souci de préservation des<br />

postes de leur discipline », ou plus largement<br />

l’intérêt profond, voire la passion,<br />

qu’ils ont pour leur discipline ;<br />

– ils n’ont pas de connaissance exhaustive<br />

du champ des possibles, ni surtout<br />

de tous les prérequis réels des formations<br />

du supérieur, et « surestiment<br />

souvent la précision des attentes de<br />

ces formations en termes de choix de<br />

spécialités » ;<br />

– ils n’ont pas non plus une formation<br />

suffisante à l’accompagnement à<br />

l’orientation ;<br />

– la disparition du groupe classe en première<br />

et terminale générales rend plus<br />

difficile pour le professeur principal le<br />

fait de s’adresser à un groupe constitué<br />

pour faire passer des messages ;<br />

– la place des PsyEN est souvent peu<br />

identifiée, dépendant en fait directement<br />

de la réalité de leur présence dans<br />

l’établissement.<br />

Dans un rapport publié en juillet 2023 la<br />

Cour des comptes estime que cette diminution<br />

« devrait en principe conduire à<br />

une baisse corrélative des effectifs d’enseignants,<br />

de l’ordre de 15 000 emplois<br />

entre 2022 et 2027. En réalité 9 000 emplois<br />

environ pour laisser au ministère<br />

une marge de manœuvre dans sa gestion<br />

des effectifs ».<br />

Beaucoup de questions restent encore<br />

en suspens quant au processus d’évaluation<br />

comme d’orientation. Alors que<br />

les établissements d’enseignement supérieur<br />

ne demandent qu’à s’appuyer sur<br />

les lycées pour leur sélection, le manque<br />

d’expertise des enseignants du secondaire<br />

rend cet objectif difficile à atteindre.<br />

Le report des dates des évaluations<br />

des épreuves de spécialités implique<br />

plus que jamais d’organiser des épreuves<br />

écrites pour les formations sélectives<br />

tant le contrôle continu apparait encore<br />

aléatoire. De ce point vue la réforme du<br />

bac n’a pas du tout rempli ses objectifs.<br />

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