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L'Essentiel Prépas n°73 - Juillet 2023

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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N°73 | JUILLET <strong>2023</strong><br />

CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES<br />

PROGRAMMES GRANDE ECOLE<br />

HEC, Excelia et Neoma toujours plus<br />

engagées dans les transitions<br />

DÉBAT<br />

Emploi : heureux comme un jeune<br />

diplômé d’une Grande école<br />

REPÈRES<br />

Les ingénieurs face aux défis<br />

du recrutement<br />

Les écoles de management<br />

à l’heure de la transition<br />

environnementale


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ÉDITO + SOMMAIRE<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

LES ÉCOLES DE MANAGEMENT<br />

À L’HEURE DE LA TRANSITION<br />

ENVIRONNEMENTALE<br />

Alors que la Conférence des directeurs des écoles françaises<br />

de management (Cdefm) et la Cefdg (Commission<br />

d’évaluation des formations et diplômes de gestion) viennent<br />

de présenter leurs propositions pour la création d’un socle<br />

commun de connaissance en responsabilité sociale et environnementale<br />

(RSE) les programmes Grande école des<br />

écoles de management évoluent dans ce sens.<br />

Des maturités inégales. 58% des personnes interrogées par HEADway dans le<br />

cadre de son étude sur la Transition Écologique (TE) au sein des établissements<br />

d’enseignement supérieur estiment que les enjeux de la transition écologique sont<br />

« placés au cœur de la stratégie des EESR » et 75% que qu’ils sont « au cœur de la<br />

stratégie de leur établissement » (lire plus également).<br />

Deux tiers n’en considèrent pas moins que les enjeux de transition écologique sont<br />

des défis « difficiles à relever à l’échelle de leur établissement ». En effet si les établissements<br />

interrogés ont un « niveau avancé de maturation sur le volet recherche<br />

grâce à une structuration des recherches sur les problématiques environnementales<br />

», leur niveau de maturation reste beaucoup plus faible concernant le volet<br />

formation : « Il y a beaucoup de travail à faire en termes de sensibilisation pour que<br />

les enjeux environnementaux et de transition ne soient pas seulement le sujet de<br />

quelques formations ».<br />

Les écoles de management évoluent et présentent leur référentiel. Le 9 juin<br />

<strong>2023</strong> la Conférence des directeurs des écoles françaises de management (Cdefm)<br />

et la Cefdg (Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion) ont<br />

présenté leur Référentiel de compétences DD&RS. Un référentiel dont les écoles<br />

de management pourront se saisir afin de « former les managers qui feront évoluer<br />

les organisations vers un monde durable voire régénératif » avec deux approches<br />

selon le niveau : alors qu’au niveau bachelor, on « apprend à déployer des solutions<br />

existantes et adaptées », au niveau master on « apprend à les créer » (lire plus bas).<br />

Et justement pendant deux ans la direction de la Grande école d’HEC a travaillé à<br />

la refonte de son curriculum. Une rénovation à laquelle ont participé les étudiants<br />

– on les a vus revendicatifs ces dernières années – mais qui répond avant tout à<br />

la demande des entreprises. Une école a décidé d’aller encore plus loin. Ancrée<br />

dans les questions de développement durable<br />

dès1999 avec la création de la première<br />

formation dédiée, Excelia engage aujourd’hui<br />

une action centrée sur la gestion de l’eau. Actant<br />

que les questions liées à l’eau vont être<br />

cruciales dans les années à venir, Excelia<br />

lance à la rentrée <strong>2023</strong> la « Blue Education<br />

Experience. Les écoles de management sont<br />

bien en ordre de marche pour réaliser leur<br />

mutation environnementale.<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS DU MOIS<br />

4 • Classement des masters en finance du FT :<br />

ESCP sur le toit du monde<br />

5 • Laurent Champaney reconduit à la tête<br />

de la CGE<br />

6 • Skema inaugure sa résidence étudiante<br />

7 • Orientation : la CGE et la Cdefm appellent<br />

à la « vigilance »<br />

9 • Les ingénieurs face aux défis<br />

du recrutement<br />

DOSSIER<br />

10 • Les écoles de management à l’heure<br />

de la transition environnementale<br />

DÉBAT<br />

25 • Heureux comme un jeune diplômé d’une<br />

Grande école<br />

« L’Essentiel du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse / olo. éditions<br />

Photo de couverture : HEC Paris


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Classement des masters<br />

en finance du FT :<br />

ESCP sur le toit du monde<br />

Le Master in Finance de ESCP est classé numéro<br />

1 mondial dans le classement <strong>2023</strong> des Masters<br />

in Finance du Financial Times. Il gagne ainsi une<br />

place par rapport à l’année dernière et devance<br />

ainsi les masters de trois autres business schools<br />

françaises : HEC, Essec et Skema. L’année est en revanche<br />

décevante pour l’Edhec qui perd sa cinquième<br />

place et se classe cette année 9 e , l’université chinoise<br />

de Tsinghua venant cette année empêcher les business<br />

schools françaises d’investir totalement ce top 5 comme<br />

c’était le cas depuis 2018.<br />

Le Master in Finance de ESCP est classé 1 er mondial pour<br />

son réseau d’anciens élèves et son service carrière, avec<br />

100 % des diplômés ayant un emploi trois mois après<br />

l’obtention de leur diplôme. ESCP obtient également la<br />

première place en termes d’ « objectifs atteints » (96%<br />

des répondants).<br />

EN BREF<br />

• A l’occasion<br />

du sommet international<br />

MERIT qui s’est tenu à<br />

Barcelone le 26 mai dernier,<br />

emlyon business school<br />

a reçu le trophée du<br />

développement du leadership<br />

qui reconnait la qualité et<br />

l’impact du programme<br />

« Leadership Bienveillant &<br />

Exigeant » d’accompagnement<br />

et de développement du<br />

leadership conçu et déployé<br />

pour le Crédit Agricole<br />

Ile-de-France.<br />

• AIRBUS et l’ESSEC ont<br />

signé une convention de<br />

partenariat. Cette convention<br />

« renforcera les expertises<br />

de la Filière « Géopolitique,<br />

Défense & Leadership » créée<br />

en septembre 2021 au sein<br />

de la Grande Ecole de<br />

l’ESSEC, autour des enjeux<br />

de leadership et management,<br />

en lien étroit avec AIRBUS ».<br />

Apprentissage : Audencia propose<br />

300 nouvelles places en PGE<br />

Audencia ouvrira à la rentrée 280 nouvelles<br />

places en apprentissage dans son<br />

programme Grande école, dont 160 à<br />

Paris. En tout, ce sont 505 étudiants du<br />

programme Grande Ecole qui suivront<br />

leur formation en alternance l’année prochaine,<br />

sur les près de 1 000 apprentis<br />

tous programmes confondus.<br />

Les étudiants peuvent bénéficier d’un<br />

contrat de 12 ou de 24 mois. En optant<br />

pour l’alternance dès le master 1, en deux<br />

ans, selon leur choix de filière, ils ont la<br />

possibilité de choisir Nantes ou Paris.<br />

Nouveauté à partir de la rentrée 2024 : les<br />

étudiants pourront choisir de faire leur al-<br />

ternance en un an, à Nantes ou Paris, en<br />

dernière année, en rejoignant l’un des 5<br />

Masters of Science (MSc) proposés avec<br />

cette modalité d’apprentissage. A la clé,<br />

un double-diplôme leur permettant de décrocher<br />

le Master Grande Ecole (bac+5)<br />

ainsi que le MSc suivi.<br />

Ouvert en 2021, le CFA d’Audencia<br />

est en constante progression. En 2022,<br />

il doublait déjà le nombre de places offertes<br />

tous programmes confondus, passant<br />

de 251 à 498 nouveaux entrants en<br />

apprentissage. Le PGE représente environ<br />

la moitié de l’effectif d’Audencia optant<br />

pour cette voie d’enseignement.<br />

4<br />

Une chaire<br />

Unesco à l’Edhec<br />

L’Edhec crée la chaire UNESCO « Organizational<br />

Anticipation, Resilient<br />

Leadership and Educational Innovation<br />

». Conçue autour de trois axes majeurs<br />

- l’éducation, le leadership et la<br />

transformation des organisations - cette<br />

chaire vise à « former les futures générations<br />

de décideurs aux nouveaux modèles<br />

d’organisation, à développer leur<br />

capacité d’innovation et leur leadership<br />

dans un monde complexe et incertain ».<br />

Lancée à Paris le 6 juin <strong>2023</strong> à l’occasion<br />

d’un événement réunissant dirigeants<br />

d’entreprises et experts de l’Unesco, la<br />

chaire se fixe pour objectif de former,<br />

à horizon 4 ans, plus de 200 dirigeants<br />

d’Asie et d’Afrique, 1000 étudiants<br />

en management dans le monde entier<br />

et 30 experts de l’ONU. Elle s’appuiera<br />

sur l’expertise de l’Edhec en matière<br />

d’e-learning pour proposer un programme<br />

de 35 heures en ligne sur 5 semaines.


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Laurent Champaney<br />

reconduit à la tête de la CGE<br />

Le 20 juin <strong>2023</strong> l’assemblée générale de la Conférence<br />

des grandes écoles (CGE) a reconduit Laurent<br />

Champaney dans sa fonction de président pour<br />

un 2ème mandat sur les trois possibles. Laurent<br />

Champaney a déjà été reconduit à la direction générale<br />

des Arts et Métiers – Sciences et Technologies pour un<br />

second mandat de cinq ans en février 2022.<br />

Normalien (ENS Paris- Saclay), Laurent Champaney est<br />

agrégé en sciences industrielles de l’ingénieur en 1991,<br />

puis obtient un DEA en mécanique des structures de<br />

l’UPMC l’année suivante. En 1996, il soutient un doctorat<br />

en calcul des structures à l’ENS Paris-Saclay, puis une<br />

HDR (habilitation à diriger des recherches) en ingénierie<br />

mécanique à l’UVSQ (université de Versailles-Saint-<br />

Quentin-en-Yvelines) en 2004.<br />

Laurent Champaney enseigne ensuite<br />

en tant que professeur agrégé (1996-<br />

1998), puis maître de conférences (1998-<br />

2005) à l’UVSQ. De 2005 à 2012, il est<br />

professeur des universités et directeur<br />

du département de génie mécanique à<br />

l’ENS Paris-Saclay. En 2009, il part un<br />

an comme professeur invité à l’université<br />

de Californie (Los Angeles). C’est en 2012<br />

qu’il rejoint les Arts et Métiers – Sciences<br />

et Technologies, en tant que directeur<br />

général adjoint aux formations. Il prend<br />

la direction de l’établissement en 2017 et<br />

succède alors à Laurent Carraro.<br />

Un nouveau président<br />

pour les écoles d’ingénieurs<br />

Emmanuel Duflos a été<br />

élu président de la Cdefi<br />

(Conférence des directeurs<br />

des écoles françaises<br />

d’ingénieurs) le 14<br />

juin <strong>2023</strong>. Il succède à Jacques Fayolle<br />

qui ne pouvait plus se représenter après<br />

deux mandats.<br />

Jusqu’ici vice-président de la Cdefi et directeur<br />

de l’école d’ingénieurs EPF depuis<br />

l’été dernier après avoir dirigé Centrale<br />

Lille, il était le seul candidat. Premier<br />

président de la Cdefi issu d’une école privée<br />

il échappera sans doute à ce titre aux<br />

injonctions parfois déstabilisantes qu’ont<br />

pu subir ses prédécesseurs issus d’écoles<br />

publiques de leur tutelle. Mais aura-t-il le<br />

même poids que le directeur d’une école<br />

publique qui représentent toujours les trois<br />

quarts des effectifs ? Son double profil public<br />

et privé, son expérience de vice-président<br />

auprès de Jacques Fayolle depuis<br />

six ans devrait le prémunir de ses écueils.<br />

Né en 1968, Emmanuel Duflos est professeur<br />

des universités et directeur général<br />

de l’EPF depuis avril <strong>2023</strong>. Entre<br />

2020 et mars <strong>2023</strong>, il était directeur général<br />

de Centrale Lille Institut après<br />

avoir été directeur de l’École Centrale<br />

de Lille entre 2014 et 2020. Il a été élu<br />

vice-président de la Conférence en octobre<br />

2017 puis renouvelé dans ses fonctions<br />

pour un troisième mandat après<br />

la réélection de Jacques Fayolle à la<br />

présidence de la CDEFI en juin 2021.<br />

Emmanuel Duflos est ingénieur diplômé<br />

de l’Institut supérieur d’électronique<br />

et du numérique de Lille (ISEN), actuelle<br />

Junia ISEN, en électronique et ingénierie<br />

des télécommunications en 1991, titulaire<br />

d’un DEA en traitement du signal et en<br />

automatique de l’université Paris XI (actuelle<br />

université de Paris-Saclay) obtenu<br />

en 1992 et d’un doctorat en sciences pour<br />

l’ingénieur de l’université de Toulon obtenu<br />

en 1995. Il est titulaire d’une habilitation<br />

à diriger des recherches obtenue à<br />

l’université de Lille en 2002.<br />

Emmanuel Duflos est accompagnés<br />

dans le nouveau bureau par Laure Morel<br />

(la directrice de la ENSGSI), Romuald<br />

Boné (directeur de l’INSA Strasbourg),<br />

Cécile Delolme (directrice de<br />

l’ENTPE) et Dominique Baillargeat (directrice<br />

de 3iL Ingénieurs) aux fonctions<br />

de 1 er , 2 e , 3 e et 4 e vice-présidents.<br />

5<br />

Un nouveau directeur<br />

pour le PGE de l’Edhec<br />

Tristan-Pierre Maury a<br />

été nommé directeur de<br />

la Grande école et des<br />

Masters of Science de<br />

l’EDHEC Business School.<br />

Il succède à Michelle<br />

Sisto qui occupait le poste<br />

depuis 2017. Tristan-Pierre<br />

Maury est titulaire d’un<br />

doctorat en macroéconomie<br />

de l’université de Paris<br />

X (2001), d’un master de<br />

mathématiques appliquées<br />

de l’Université Paris-<br />

Dauphine ainsi que d’une<br />

licence de philosophie à la<br />

Sorbonne obtenus en 1997.<br />

De 2010 à 2016, il a été<br />

membre du centre de<br />

recherche en économie de<br />

l’EDHEC avant de créer et de<br />

diriger depuis 2020 le double<br />

diplôme Master Management<br />

des Affaires Publiques en<br />

partenariat avec Sciences Po<br />

Lille. Il a également conçu et<br />

piloté le MSc online in Data<br />

Management and Business<br />

Analytics (2021), au sein de<br />

l’alliance FOME, notamment<br />

avec Imperial College.<br />

Ses thèmes de recherches<br />

s’articulent autour de<br />

trois axes : la diversité et<br />

l’inclusion dans l’éducation,<br />

les politiques du logement,<br />

ainsi que les méthodes<br />

d’évaluation des politiques<br />

publiques.<br />

Michelle Sisto est<br />

maintenant en charge<br />

du développement<br />

d’enseignements et de<br />

projets en « Tech, data<br />

et humanités ».


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Skema inaugure<br />

sa résidence étudiante<br />

15 000 m 2 et maintenant autant pour la résidence<br />

étudiante. La seconde phase du projet global du<br />

campus Grand Paris de SKEMA Business School<br />

et ses 270 chambres a été inauguré après dix-huit<br />

mois de travaux. Cette résidence étudiante accueille<br />

d’ores et déjà des étudiants et offrira, dès la rentrée<br />

prochaine, de nouvelles activités et services avec<br />

notamment des locaux associatifs d’une surface totale<br />

de 700 mètres carrés et une salle de sport de 300<br />

mètres carrés. « Le campus Grand Paris de SKEMA est<br />

l’emblème d’une école d’avant-garde. Ce campus urbain<br />

propose des espaces physiques d’un nouveau<br />

genre qui réduisent les distances géographiques et<br />

ESCP ouvre son campus de transition<br />

Alors qu’elle s’apprête à lancer le chantier de rénovation<br />

de son campus historique de République, ESCP va<br />

déménager pendant quatre ans dans un nouveau campus,<br />

situé dans le 17ème arrondissement de Paris, porte<br />

de Champerret. « Ce déménagement ouvre un nouveau<br />

qui favorisent les connexions permanentes grâce à<br />

l’utilisation de technologies de pointe », explique Alice<br />

Guilhon, la directrice générale de Skema.<br />

chapitre de notre histoire bicentenaire, illustrant notre<br />

détermination à fournir une expérience d›apprentissage<br />

d’excellence, adaptée aux défis du XXIe siècle. Bénéficier<br />

du campus de Champerret à ESCP nous permet d’entamer<br />

la rénovation du site historique de République, socle<br />

de notre croissance pour les prochaines années, tout en<br />

restant fidèle à notre ADN urbain, ancré au cœur de la<br />

cité », définit Léon Laulusa, le directeur général de ESCP.<br />

Inauguré par la CCIP en 1992 ce campus a hébergé plusieurs<br />

de ses écoles sur plus de 17 000 m2. Le site est actuellement<br />

en fin d’aménagement et de rénovation pour<br />

accueillir les étudiants dès la rentrée académique en août<br />

<strong>2023</strong> avec 61 salles d’enseignement dont 1 auditorium, 9<br />

amphithéâtres, 43 salles de cours ou encore 6 salles PC/<br />

Bloomberg. Le site possède également une bibliothèque,<br />

une salle de musculation ou encore des zones de détente<br />

pour les étudiants réparties sur 5 étages (800m²) sans<br />

oublier bien sûr un lieu de Cowork & Food pouvant accueillir<br />

jusqu’à 700 personnes assises.<br />

EN BREF<br />

• L’ESSEC Metalab for<br />

Data, Technology &<br />

Society et l’OCDE ont<br />

travaillé ensemble sur<br />

une étude consacrée à<br />

l’impact de l’IA sur le<br />

travail dont les résultats<br />

ont été publiés fin avril<br />

<strong>2023</strong>. En tout, ce sont 2053<br />

entreprises dans le secteur<br />

de la production, de la<br />

finance et de l’assurance qui<br />

ont été interrogées dans<br />

sept pays (France, Autriche,<br />

Canada, Allemagne,<br />

Irlande, Royaume-Uni et<br />

États-Unis) entre mi-janvier<br />

et mi-février 2022.<br />

• Quelle place pour<br />

les émotions dans le<br />

parcours académique et<br />

professionnel ? Depuis<br />

fin mars, vingt étudiants<br />

en première année de<br />

master (PGE) de l’Institut<br />

Mines Télécom (IMT)<br />

Business school se<br />

rendent à des séances<br />

autour de l’intelligence<br />

émotionnelle : un<br />

enseignement<br />

d’ouverture sur la base<br />

du volontariat proposé<br />

pour la première fois.<br />

• Etudier les sciences<br />

sociales pendant un an à<br />

Oxford University, l’art<br />

et le design au Savannah<br />

College of Art & Design,<br />

ou encore les cultures<br />

orientales à Hitostubashi<br />

University au Japon,<br />

Audencia vient de signer<br />

8 nouveaux accords dans<br />

7 pays afin de permettre<br />

aux étudiants de son PGE<br />

réaliser un semestre ou un<br />

an d’études en management<br />

ou dans un autre domaine<br />

afin d’acquérir une<br />

double-compétences.<br />

• L’ESSEC et la Tepper<br />

School of Business de<br />

l’Université Carnegie<br />

Mellon annoncent un<br />

nouveau programme<br />

de double-diplôme.<br />

L’EM Normandie fait son entrée sur TikTok<br />

Peu d’écoles ont encore franchi le pas. L’EM Normandie<br />

lance son compte TikTok @emnormandie pour<br />

toucher les près de 40% d’utilisateurs âgés de 18 à 24<br />

ans de l’application. « On veut faire parler notre communauté.<br />

TikTok offre la possibilité de mettre en avant<br />

des profils intéressants comme les étudiants expatriés.<br />

Cela représente un gros travail car ce réseau social a son<br />

propre langage, qui nécessite une ligne éditoriale adaptée<br />

et des contenus travaillés, scénarisés. Mais c’est un<br />

canal de diffusion qui encourage vraiment la créativi-<br />

té et permet de s’exprimer avec originalité ! », analyse<br />

Thomas Leclerc, Social Media Manager à l’EM Normandie<br />

qui recrute également des créateurs pami ses<br />

propres étudiants.<br />

L’EM Normandie vient également de mettre en<br />

ligne un nouveau site Internet « pensé comme un site<br />

marchand afin de trouver l’information rapidement ».<br />

Une version internationale a été déployée simultanément.<br />

La langue de préférence est alors définie automatiquement<br />

en fonction du navigateur.<br />

6


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Orientation : la CGE et la Cdefm<br />

appellent à la « vigilance »<br />

Dans un communiqué commun la Conférence<br />

des Grandes écoles (CGE) et la Conférence<br />

des directeurs des écoles françaises de<br />

management (Cdefm) « appellent les jeunes<br />

et leurs familles à la plus grande vigilance quant à<br />

leur choix d’orientation et invitent celles et ceux qui<br />

seraient déçus à regarder en détails ce que permettent<br />

exactement les différentes formations ».<br />

D’un côté les formations dont la qualité est validée<br />

par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la<br />

Recherche font « bénéficier les étudiants d’un corps<br />

enseignant professionnel, formé pendant plus de dix<br />

ans pour préparer nos jeunes à répondre aux enjeux<br />

du monde de demain par le développement de leur<br />

esprit critique et de leur faculté à apprendre tout au<br />

long de leur vie ».<br />

De l’autre les formations qui bénéficient d’un titre RNCP,<br />

si elles ont « également une reconnaissance de l’Etat,<br />

ne permettent cependant pas toujours de poursuite<br />

d’études en France et encore moins à l’international et<br />

ne permettent pas d’être recrutés dans certains pays.<br />

La formation est principalement délivrée par des intervenants<br />

du secteur concerné. Les jeunes sont rarement<br />

accompagnés à développer leur esprit critique et leur<br />

capacité à apprendre à apprendre, deux qualités qui<br />

leur seront cependant indispensables pour réussir<br />

au mieux leur vie professionnelle sur le long terme ».<br />

Quant aux formations qui ne bénéficient d’aucune reconnaissance<br />

de l’Etat les conférences sont claires :<br />

« Un conseil : fuyez ! Ce sont en général des formations<br />

pour lesquelles il faudra que l’étudiant débourse des<br />

milliers d’euros sans aucune garantie de qualité ni<br />

d’insertion, ni de bénéficier d’ailleurs de cours sur<br />

l’intégralité du cursus annoncé. De réc ents exemples<br />

ont récemment fait l’actualité, laissant les étudiants<br />

démunis avec parfois de lourdes dettes ».<br />

Vers une régulation de l’enseignement supérieur privé ?<br />

Considérant comme « indispensable de<br />

mettre en place une meilleure régulation<br />

de l’offre de formation, avec comme<br />

boussole la qualité de l’enseignement dispensé<br />

aux étudiants, quel que soit le statut<br />

de l’établissement, et quel que soit le<br />

ministère qui reconnaît la formation initiale<br />

ouverte », le Hcéres (Haut Conseil<br />

de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement<br />

supérieur) publie une note sur<br />

la Régulation du secteur privé de l’enseignement<br />

supérieur.<br />

Une note qui met particulièrement en<br />

exergue les effets de la montée en puissance<br />

de l’apprentissage dans l’enseignement<br />

supérieur. Le développement<br />

de l’apprentissage a en effet « mis en lumière<br />

le nombre croissant d’organismes<br />

de formation qui opèrent dans un système<br />

où cohabitent plusieurs ministères certificateurs,<br />

au premier rang desquels le ministère<br />

de l’Enseignement supérieur et de<br />

la Recherche (MESR) et le ministère du<br />

Travail, sans qu’il y ait de coordination<br />

effective sur la régulation ».<br />

A ces inquiétudes concernant la qualité<br />

de la formation, s’ajoutent les « coûts élevés,<br />

le manque de transparence des programmes<br />

et des débouchés pour les étudiants<br />

et leurs parents ».<br />

Et le Hcéres insiste - « La régulation des<br />

établissements privés d’enseignement supérieur<br />

est devenue un enjeu majeur pour<br />

l’avenir de notre système de formation » -<br />

et préconise deux séries de mesure.<br />

Sur le champ qui relève spécifiquement<br />

du ministère de l’Enseignement supérieur<br />

et de la Recherche, le MESR pourrait<br />

« considérer que tous les établissements<br />

qui portent une formation faisant<br />

déjà l’objet d’une reconnaissance de type<br />

visa ou grade doivent faire l’objet d’une<br />

évaluation institutionnelle du Hcéres ».<br />

Sur ce champ qui relève directement du<br />

ministère du Travail, du Plein Emploi et<br />

de l’Insertion, le Hcéres considère que la<br />

problématique de la régulation se « pose<br />

d’une façon plus importante, du fait de<br />

l’atomicité de l’ensemble des acteurs, du<br />

nombre de formations proposées, de leur<br />

développement via des phénomènes de location<br />

entre organismes de formation, de<br />

leurs modalités de financement depuis la<br />

loi Pénicaud, ainsi que des aides à l’apprentissage<br />

décidées en 2020 et prorogées<br />

depuis ».<br />

Le MESR pourrait « demander au Hcéres<br />

de délivrer une série de recommandations<br />

sur la qualité de l’offre de formation,<br />

en s’appuyant sur le socle du référentiel<br />

d’évaluation des formations du 1er<br />

et du 2e cycle du Hcéres ». Cette série de<br />

recommandations pourrait être « reprise<br />

par le MTPEI pour augmenter et densifier<br />

les critères du référentiel national qualité<br />

Qualiopi, devenant Qualiopi + ».<br />

7


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Les ingénieurs face aux défis<br />

du recrutement<br />

« Nous n’avons jamais été aussi près de parvenir<br />

à notre objectif de diplômer 50 000 ingénieurs<br />

chaque année. En ouverture du congrès annuel<br />

de la Cdefi (Conférence des directeurs<br />

des écoles françaises d’ingénieurs) à l’Ecam Bruxelles<br />

le 15 juin son président sortant, Jacques Fayolle, est<br />

optimiste sur l’objectif crucial de l’augmentation tant<br />

souhaitée de ses effectifs… tout en constatant que<br />

se pose la question de la taille vivier de recrutement :<br />

« Comment recruter tous ces jeunes alors que certains<br />

indicateurs nous interpellent, tant sur le déclin de la<br />

démographie que sur l’appétence des jeunes pour nos<br />

formations ? ».<br />

La réindustrialisation moteur de l’expansion. En<br />

phase avec les ambitions du gouvernement, la réindustrialisation<br />

est aujourd’hui le moteur de la croissance<br />

des effectifs des écoles d’ingénieurs. « Le paradigme<br />

du Secrétariat général pour l’investissement est d’amener<br />

des enjeux de souveraineté sanitaire, industriel et<br />

numérique. Le plan France 2030 se concentre sur le<br />

mieux produire, le mieux vivre, le mieux comprendre<br />

le monde pour assurer notre souveraineté », résume<br />

François Germinet, directeur du pôle Connaissance<br />

du Secrétariat général pour l’investissement et ancien<br />

président de CY Université, qui constate une baisse<br />

progressive du nombre de jeunes qui fait chuter en<br />

quelques années le nombre de bacheliers de 800 000<br />

à 700 000. Avec toutes les questions que cela pose<br />

pour le recrutement des écoles d’ingénieurs alors<br />

que, de surcroit, les spécialités scientifiques du bac<br />

sont challengées.<br />

Mais la question ne se joue pas qu’un niveau 7. « Nous<br />

n’avons pas forcément besoin qu’on ne forme toujours<br />

plus d’ingénieurs mais aussi des techniciens pour répondre<br />

à tous les développements qu’on nous demande<br />

aujourd’hui », répond Fréderic Grard, vice-président de<br />

Syntec-Ingénierie en charge de l’industrie et directeur<br />

général de Vulcain Ingénierie quand Céline Gouzin, Campus<br />

Manager France chez STMicroelectronics, insiste<br />

sur les « pertes de compétences que les entreprises<br />

vont vivre dans les années à venir avec les départs à<br />

la retraite et qu’il faut compenser ».<br />

Et s’il est un vivier prometteur pour les écoles d’ingénieurs<br />

c’est celui des jeunes filles, qui ne représentent<br />

toujours qu’un peu plus d’un quart des effectifs des<br />

écoles d’ingénieurs. « Plus vous amènerez du sens à<br />

vos formations, avec une version de care, plus vous<br />

travaillerez sur des projets sociétaux, mieux vous<br />

attirerez des jeunes filles. Nous prenons d’ailleurs l’engagement<br />

de valoriser le croisement des compétences<br />

scientifiques et créatives dans nos jurys des Métiers<br />

d’avenir », consigne François Germinet.<br />

L’impact du nouveau bac. Les formations scientifiques,<br />

et au premier chef les écoles d’ingénieurs,<br />

se plaignent avec constance des effets délétères du<br />

nouveau bac sur leur recrutement. « Il n’y a pas une<br />

déperdition des scientifiques par rapport à l’ancien bac<br />

général. La triplette mathématiques / physique-chimie<br />

/ SVT est la plus choisie comme la triplette mathématiques<br />

/ physique-chimie en terminale », répond Olivier<br />

Sidokpohou, inspecteur général de l’éducation, du sport<br />

et de la recherche et responsable du collège d’expertise<br />

disciplinaire et pédagogique en amont d’un atelier de la<br />

Cdefi sur la « Réforme du baccalauréat et impact sur<br />

le vivier de futurs apprenants en école d’ingénieurs ».<br />

« Nous avions auparavant une très forte proportion<br />

d’élèves qui allaient en S sans vouloir poursuivre des<br />

études scientifique. Ce qui est important ce n’est pas<br />

de regarder le nombre de doublettes scientifique en<br />

terminale mais combien veulent faire dans études<br />

scientifique dans la foulée », confirme François Germinet<br />

qui constate également que les catégories favorisées<br />

reproduisent la filière S quand les moins favorisées se<br />

sont beaucoup plus emparé des possibilité de la réforme<br />

en mêlant mathématiques et sciences économiques ou<br />

HGGSP. Son conseil aux écoles : « Vous devez considérer<br />

ces profils différents dans vos recrutements ».<br />

9


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Les écoles de management<br />

à l’heure de la transition<br />

environnementale<br />

HEC Paris<br />

Alors que la Conférence des directeurs des écoles<br />

françaises de management (Cdefm) et la Cefdg<br />

(Commission d’évaluation des formations et diplômes<br />

de gestion) viennent de présenter leurs propositions<br />

pour la création d’un socle commun de connaissance<br />

en responsabilité sociale et environnementale (RSE) les<br />

programmes Grande école évoluent dans ce sens.<br />

10


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Les écoles de management<br />

présentent leur référentiel DD&RS<br />

Pour adapter le programme<br />

de leurs écoles à l’urgence<br />

des enjeux de transition, a<br />

Conférence des directeurs<br />

des écoles françaises de<br />

management (Cdefm) et la Cefdg<br />

(Commission d’évaluation des formations<br />

et diplômes de gestion) ont<br />

présenté ce 9 juin un tout nouveau<br />

référentiel DD&RS lors d’un colloque<br />

sur le campus parisien de Skema.<br />

Même si les initiatives en ce sens se<br />

sont propagées ces dernières années,<br />

les établissements « ont encore du mal<br />

à intégrer ces enjeux de façon obligatoire<br />

au sein des enseignements existants »<br />

écrivent les étudiants du collectif Pour<br />

un réveil écologique. C’est donc de<br />

ce défi que s’est emparé la CDEFM en<br />

construisant ce Référentiel DD&RS,<br />

qui est autant « un socle, qu’un guide » ;<br />

en tout cas un outil dont les écoles de<br />

management pourront se saisir afin de<br />

« former les managers qui feront évoluer<br />

les organisations vers un monde<br />

durable voire régénératif » est-il écrit<br />

dans l’éditorial distribué aux participants<br />

du colloque.<br />

Ce référentiel représente d’une part la<br />

mise à l’agenda des enjeux écologiques<br />

et sociétaux et, d’autre part, « un travail<br />

pour lequel les écoles sont déjà investies<br />

depuis plusieurs années » indique Alice<br />

Guilhon, directrice générale de Skema<br />

et présidente de la Cdefm. C’est pourquoi<br />

il fallait le penser et le « construire<br />

collectivement, tous ensemble, pas en<br />

compétition », ajoute-t-elle. Un mode de<br />

fonctionnement destiné à homogénéiser<br />

un socle minimum de compétences et de<br />

connaissances enseignées par les différentes<br />

écoles membres de la conférence.<br />

DEUX RÉFÉRENTIELS<br />

De ce travail, deux référentiels aboutissent<br />

aujourd’hui : un au niveau bachelor<br />

La présidente de la Cdefm, Alice Guilhon, présente le référentiel<br />

J. B<br />

11


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

et un autre au niveau master ; chacun<br />

contenant six objectifs associés à des<br />

compétences spécifiques :<br />

Pour le niveau bachelor :<br />

• Décrire l’urgence à agir en prenant<br />

en compte la dimension systémique<br />

des enjeux<br />

• Expliquer l’impact de leur mode de vie sur<br />

le climat et la biodiversité et déterminer<br />

ses marges de manœuvre pour agir<br />

• S’appuyer sur les outils existants pour<br />

caractériser la relation d’une organisation<br />

à l’environnement<br />

• Contribuer à imaginer de nouveaux<br />

modèles économiques en s’appuyant<br />

sur des exemples inspirants<br />

• Avoir une démarche réflexive en matière<br />

d’inclusion<br />

• Mobiliser d’autres acteurs et co-agir<br />

en responsabilité<br />

Pour le niveau master :<br />

• Inscrire leur action managériale dans<br />

une vision prospective des enjeux<br />

• Avoir un regard critique sur l’impact<br />

social et environnemental d’un produit/<br />

service et d’une organisation<br />

• Piloter la mesure de la performance<br />

écologique et sociale<br />

• Transformer les modèles économiques<br />

pour les rendre plus circulaires<br />

• Mettre en œuvre une démarche de<br />

management éthique et inclusif<br />

• Engager les collaborateurs et les parties<br />

prenantes et co-agir en responsabilité<br />

La distinction entre ces deux grades<br />

comporte une nuance assez importante,<br />

comparée au « série » et au « sur-mesure<br />

» par Bruno Neil. Alors qu’au niveau<br />

bachelor, on « apprend à déployer des<br />

solutions existantes et adaptées », au<br />

niveau master on « apprend à les créer ».<br />

S’INTERROGER SUR LES<br />

ENJEUX ÉCOLOGIQUES ET LES<br />

QUESTIONS DE RSE<br />

Dans tous les cas et dans chaque cours,<br />

il faut s’« interroger sur les enjeux écologiques<br />

et les questions de RSE. Nous<br />

n’avons pas vocation à faire des cours<br />

qui soient non-responsables », résume<br />

Bruno Neil. Avis unanimement partagé,<br />

Un sujet qui émerge en 2015<br />

Si c’est bien le 9 juin <strong>2023</strong> que la CDEFM<br />

et la CEFDG ont présenté leur référentiel<br />

DD&RS le sujet en réflexion, lui, n’est pas<br />

nouveau et s’inscrit dans une longue histoire,<br />

celle de l’enseignement supérieur<br />

et de la transition écologique et sociale.<br />

Dès les années 1990, cette idée est défendue<br />

par l’UNESCO : l’éducation doit<br />

inclure le développement durable. Mais<br />

c’est en 2015 que la question commence<br />

à se poser plus nettement : la prise de<br />

conscience s’accélère, les mobilisations<br />

sociales portées par les étudiants s’amplifient,<br />

avec « les marches pour le climat<br />

» notamment. Et d’autres actualités<br />

maintiennent ce cap : le bien connu rapport<br />

spécial du GIEC de 2018, le «Manifeste<br />

pour un réveil écologique » écrit par<br />

des étudiants de Grandes écoles, ou encore<br />

la convention citoyenne pour le climat<br />

et sa demande de « généralisation<br />

de l’éducation à l’environnement et au<br />

développement durable dans le modèle<br />

scolaire français » (Bortzmeyer, 2021).<br />

L’activité du débat public se double alors<br />

de transformations et d’initiatives de la<br />

part de l’enseignement supérieur ; l’étape<br />

de la sensibilisation devant effectivement<br />

être dépassée. La Conférence des présidents<br />

d’université (CPU) et la Confé-<br />

notablement par les étudiants qui ne<br />

« souhaitent plus de cours RSE isolés et<br />

parfois en contradiction avec le reste du<br />

programme » exprime Romain Vismara,<br />

président du Bureau national des<br />

étudiants en écoles de management<br />

(BNEM).<br />

Mathilde Gollety, la présidente de la Cefdg,<br />

invite quant à elle les écoles à « quitter<br />

leur zone de confort » et à « dépasser<br />

le champ disciplinaire des sciences de<br />

gestion ». Ces engagements répondent à<br />

la nécessité de « décloisonner les savoirs<br />

et les champs d’expertise » et de multiplier<br />

les « points de vue » pour transformer les<br />

programmes face à l’urgence (Renouard<br />

et Beau, 2021)<br />

Mais il ne s’agit encore que d’une première<br />

étape, ce référentiel étant un «<br />

objet vivant, destiné à évoluer avec les<br />

expérimentations de chacun » déclare<br />

rence des Grandes écoles (CGE) contribuent<br />

largement à l’ouverture de cette<br />

brèche en produisant en 2015 le label<br />

DD&RS. D’autres organisations intègrent<br />

ces questions à l’instar de la EFMD, qui<br />

incorpore de « façon transverse des critères<br />

d’éthique et de soutenabilité » dans<br />

ses accréditations, explique Éric Cornuel<br />

lors de ce colloque du 9 juin. Le référentiel<br />

« Green comp » (d’ailleurs utilisé<br />

pour construire le socle de la CDEFM),<br />

le récent schéma directeur DD&RSE du<br />

MESR, sont d’autres exemples d’institutionnalisation<br />

de ces enjeux et de la nécessité<br />

des établissements de se transformer.<br />

Une voie de changement que devrait<br />

suivre le contenu de leurs programmes,<br />

mais pour lors, les établissements « ont<br />

encore du mal à intégrer ces enjeux de<br />

façon obligatoire au sein des enseignements<br />

existants » écrivent les étudiants<br />

du collectif Pour un réveil écologique.<br />

À lire : Bortzmeyer, Martin. « Prendre<br />

en compte les enjeux environnementaux<br />

et de durabilité dans la formation initiale<br />

et continue. Un point de vue depuis le ministère<br />

de la transition écologique », Revue<br />

française d’administration publique,<br />

vol. 179, no. 3, 2021, pp. 639-656.<br />

12


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Alexandre Asselineau. « Indicatif », ce<br />

document invite donc bien chaque école<br />

« à développer par elle-même le chemin<br />

pour arriver à ce point, selon leur propre<br />

cohérence d’ensemble », souligne Bruno<br />

Neil, la liberté académique devant<br />

rester à l’honneur. C’est d’ailleurs avec<br />

cette philosophie que la Cefdg intègre<br />

ces réflexions à ses outils d’évaluation<br />

puisqu’il s’agit de « critères d’évaluation<br />

qualitatifs pour laisser […] la liberté et la<br />

possibilité de choisir [comment] former<br />

et préparer ses étudiants aux défis des<br />

transitions » insiste Mathilde Gollety. Ce<br />

travail collectif va donc se poursuivre<br />

et conduire à un plan d’accompagnement<br />

pour la rentrée prochaine. Mais<br />

si le référentiel DD&RS représente une<br />

initiative encourageante elle est insuffisante<br />

pour faire face aux enjeux RSE,<br />

qui doivent être approchés de façon<br />

holistique et mobiliser toutes les parties<br />

prenantes comme l’explique Michel Eddi,<br />

Haut fonctionnaire au développement<br />

durable du ministère de l’Enseignement<br />

supérieur et de la Recherche, qui affirme<br />

que « le temps du volontariat est terminé,<br />

il faut passer à l’action collective. Tout<br />

le monde est concerné et tout le monde<br />

doit participer ».<br />

LE CORPS ENSEIGNANTS : UNE<br />

PARTIE PRENANTE AU CŒUR<br />

DES ÉVOLUTIONS PORTÉES PAR<br />

CE NOUVEAU RÉFÉRENTIEL<br />

Les enseignants et l’évolution de leur<br />

rôle sont au centre des réflexions des<br />

institutions. En témoigne l’atelier thématique<br />

dédié à leur formation mis à<br />

l’agenda du colloque de la Cdefm. Le<br />

corps professoral fait désormais face à<br />

une « petite révolution culturelle » insiste<br />

Michel Eddi : leur paradigme d’enseignement<br />

est bouleversé et ils doivent se<br />

former aux enjeux de la DD&RS, ce qui<br />

les amène bien souvent à explorer des<br />

objets de connaissance en dehors de<br />

leurs champs disciplinaires traditionnels.<br />

Ce nouveau paradigme d’enseignement<br />

soulève alors plusieurs problématiques<br />

liées à la posture des enseignants. Les<br />

Des évolutions notables dans les écoles de management<br />

Le mouvement d’adaptation aux transitions<br />

occupe aujourd’hui une large part<br />

dans les écoles de management françaises<br />

dont voici quelques exemples.<br />

• La soutenabilité est un sujet à l’ESCP<br />

depuis 1992 et la création d’un premier<br />

cours avant toutes les autres écoles. Aujourd’hui<br />

c’est tout un département en<br />

soutenabilité qui a été créé autour de<br />

ces questions avec quinze professeurs.<br />

Mais il s’agit aussi d’influencer tous<br />

les autres départements académiques.<br />

« Nous sommes passés d’un stade d’innovations<br />

locales avec des spécialisations<br />

à une volonté de dispenser des<br />

cours à tous avec un socle commun »,<br />

confirme Aurélien Acquier, professeur<br />

et ancien doyen associé à la transition<br />

durable de l’école. Un « ESCP Transition<br />

Network » réunit professeurs, alumni,<br />

en appui des projets de l’école.<br />

• A la rentrée 2022, le Programme Grande<br />

école de emlyon BS a évolué pour<br />

« anticiper les évolutions du monde<br />

socio-économique, faire émerger les<br />

métiers de demain et répondre mieux<br />

encore aux attentes des entreprises et<br />

des étudiants ». Au-delà de ses cours<br />

obligatoires dédiés (« Agir pour le climat<br />

», « Futurs durables » et « Corporate<br />

social responsibility ») l’école a accéléré<br />

l’intégration des 17 objectifs de développement<br />

durable de l’ONU dans l’ensemble<br />

des cours. En <strong>2023</strong>, la totalité des<br />

cours ont ainsi intégré un ou plusieurs<br />

objectifs, irriguant ainsi l’ensemble de<br />

l’offre de formation d’emlyon avec les<br />

enjeux socio-environnementaux.<br />

• Toujours en 2022 le Programme Grande<br />

école de KEDGE est quant à lui été repensé<br />

autour d’une nouvelle posture pédagogique<br />

: Grow by Doing®. L’objectif<br />

est « d’engager les étudiants dans des<br />

actions concrètes à impact, leur apprendre<br />

à penser différemment et enrichir<br />

leur parcours ». Parmi les nouveaux<br />

cours qui vont être inscrits au<br />

programme, certains s’inscrivent directement<br />

dans l’objectif d’exercer un impact<br />

sur l’environnement et le territoire.<br />

Le cours en RSE « Décarbonation et résilience<br />

» a ainsi été mis en place à la<br />

rentrée 2022 pour que les étudiants observent<br />

les avancées de l’école en matière<br />

de décarbonation et « émettent des<br />

recommandations dont l’établissement<br />

s’engage à tenir compte ».<br />

• De son côté l’Edhec a investi ces dernières<br />

années le domaine clés de la recherche<br />

en finance climatique avec la<br />

création de son centre de recherche Edhec<br />

Risk Climate. Destiné aux 700 étudiants<br />

de première année du PGE, le<br />

nouveau module « Limites planétaires<br />

et modèles économiques durables » répond<br />

quant à lui à un double objectif :<br />

donner aux étudiants des clés de compréhension<br />

factuelle sur les enjeux climatiques<br />

et énergétiques tout en identifiant<br />

des outils concrets pour analyser<br />

les modèles existants et « inventer des<br />

business models plus durables ».<br />

• L’EM Normandie entend quant à elle<br />

depuis 2022 devenir une « school for<br />

good » en mettant en place un plan<br />

d’actions pour devenir une organisation<br />

à impact sociétal et environnemental<br />

positif en 2030. Dans ce cadre<br />

l’école met en place un plan d’action<br />

pour réduire l’empreinte environnementale<br />

de chacun et contribuer ainsi<br />

à la neutralité carbone de tout l’établissement.<br />

Mais l’objectif est plus large,<br />

il s’agit « d’intégrer à la dimension<br />

« Good » dans tous les programmes<br />

pour former les leaders responsables de<br />

demain » avec un parcours Sustainability,<br />

formation obligatoire aux enjeux<br />

socio-environnementaux pour tous les<br />

étudiants, certifiant avec la délivrance<br />

du Certificat Sulitest.<br />

ESCP BS<br />

13


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

chercheurs Jean, Carrey, Foujols et Blanc<br />

(2021) en recensent trois majeures :<br />

1. Quelle est la légitimité nécessaire pour<br />

enseigner ces thématiques DD&RS ?<br />

Quel niveau de connaissances et compétences<br />

minimum envisager ?<br />

2. Faut-il adopter une posture neutre ?<br />

Qu’est-ce que la neutralité dans un<br />

contexte d’urgence climatique ? Comment<br />

faire lorsque le DD&RS rentre<br />

en contradiction avec certains paradigmes<br />

sociétaux dominants ?<br />

3. Comment susciter l’action chez les étudiants<br />

et non le désespoir ? Quelles actions<br />

et marges de manœuvre proposer ?<br />

La formation des professeurs sur ces<br />

thématiques, bien que centrale, n’est<br />

pas aisée, car il n’existe pas d’outils, de<br />

guides ni de référentiels centralisés et<br />

s’apparente aujourd’hui à une auto-activité<br />

des enseignants. Plusieurs pistes<br />

de réflexion ont été abordées lors du<br />

colloque, elles se structurent autour de<br />

deux grands périmètres d’action : former<br />

et accompagner le corps professoral.<br />

LES ÉTABLISSEMENTS,<br />

PARTIE PRENANTE<br />

MOTEUR DES ÉVOLUTIONS<br />

INSTITUTIONNELLES<br />

Outre cette implication stratégique, les<br />

institutions se doivent également d’engager<br />

la transformation de leur organisation<br />

et de leurs campus pour s’adapter aux<br />

enjeux du DD&RS. Cela passe notamment<br />

par l’implication de la gouvernance et une<br />

allocation suffisante de moyens financiers<br />

et humains. Dans le cadre du référentiel<br />

proposé par la Cdefm, Michel Eddi précise<br />

que « le schéma directeur devra être<br />

présenté au CA et voté officiellement pour<br />

affirmer l’investissement de la gouvernance<br />

dans ces sujets ». Les chercheurs<br />

Renouard et Beau (2021) soulignent par<br />

exemple qu’en plus d’une gouvernance<br />

impliquée, il est « nécessaire d’élaborer<br />

une stratégie claire pour permettre la<br />

mise en place de procédures et des<br />

indicateurs de suivi ».<br />

C’est dans cet esprit que de nombreuses<br />

initiatives ont eu lieu ces dernières années<br />

14


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

au sein de secteur de l’enseignement<br />

supérieur, à l’instar de l’école Polytechnique<br />

qui au travers du déploiement de<br />

son « plan climat » s’est non seulement<br />

doté d’un comité stratégique dédié à la<br />

RSE, d’un advisory board et d’un comité<br />

de pilotage. L’établissement a également<br />

formalisé 10 objectifs qui sont pilotés à<br />

l’aide d’indicateurs.<br />

LES ÉTUDIANTS, CO-ACTEURS<br />

DU « RÉVEIL ÉCOLOGIQUE DE<br />

LEUR ÉTABLISSEMENT »<br />

Un atelier dédié à la thématique de la<br />

RSE au sein de l’expérience étudiante<br />

lors du colloque de la Cdefm a été l’occasion<br />

de réaffirmer le rôle central de ce<br />

public pour trouver des leviers d’action<br />

face aux enjeux du DD&RS. La tribune<br />

« Pour un enseignement de la transition<br />

écologique »de Jean, Carrey, Foujols<br />

et Blanc (2021) reprend ce constat et<br />

souligne l’augmentation constante des<br />

initiatives étudiantes dans le débat public,<br />

ce qui a « ouvert une brèche dans<br />

les programmes du supérieur » avec<br />

une « légitimité nouvelle ». On note par<br />

exemple des initiatives fortes portées<br />

par des collectifs tels que « Pour un<br />

réveil écologique » qui a notamment<br />

pour objectif de donner aux étudiants<br />

toutes les ressources nécessaires pour<br />

organiser le « réveil écologique de leur<br />

établissement ».<br />

`Outre cette implication grandissante<br />

des étudiants, plusieurs initiatives d’institutions<br />

ont démontré l’intégration des<br />

problématiques DD&RS au sein de toutes<br />

les dimensions de l’expérience étudiante.<br />

Par exemple :<br />

• Pour l’expérience internationale, une<br />

subvention institutionnelle complémentaire<br />

à celle du programme ERASMUS+<br />

peut être proposée, afin de privilégier<br />

les mobilités douces lors d’un échange<br />

à l’international (cliquez ici pour plus<br />

Un travail collectif<br />

Co-piloté par le directeur<br />

général du Groupe Excelia,<br />

Bruno Neil et Julie Perrin-<br />

Halot, directrice du<br />

développement durable de la<br />

qualité, des accréditations et<br />

des relations internationales<br />

de Grenoble École de<br />

Management (GEM), ce<br />

projet regroupe en effet<br />

nombre de membres et<br />

d’écoles : Alexandre<br />

Asselineau (BSB), Pierre<br />

Baret (Excelia), Elise Bruchet<br />

(Neoma), Tamim Elbasha<br />

(Audencia), Stéphanie Friess<br />

(Essec), auxquels s’ajoutent<br />

deux membres de la Cefdg<br />

avec Claire Bordenave et<br />

Jérôme Chabanne-Rive.<br />

Cette approche commune<br />

se retrouve d’ailleurs jusque<br />

dans la méthodologie<br />

employée pour laquelle<br />

« beaucoup d’entretiens<br />

ont été réalisé afin<br />

d’incorporer un maximum<br />

d’acteurs de l’écosystème »<br />

précise Bruno Neil.<br />

15


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

d’information). L’initiative de l’INSA Lyon<br />

est également à souligner, puisque<br />

l’établissement propose un projet de<br />

PassCarbone à l’essai, au sein de son<br />

département Génie Énergétique et Environnement<br />

: chaque étudiant dispose de<br />

5 tonnes de C02 pour réaliser l’ensemble<br />

des mobilités de son cursus.<br />

• Pour l’expérience quotidienne au sein<br />

du campus, le self-service d’HEC a par<br />

exemple proposé à ses étudiants une<br />

tarification de ses plats en fonction de<br />

son empreinte carbone.<br />

• Pour l’expérience académique, outre<br />

l’intégration des thématiques de DD&RS<br />

aux programmes de cours, de nombreux<br />

établissements proposent également<br />

à leurs étudiants de faire la fresque du<br />

climat, de participer à des challenges<br />

et/ou de valoriser leurs engagements<br />

associatifs en dehors de l’institution.<br />

On peut par exemple citer Audencia,<br />

l’EM Normandie, Grenoble École de<br />

Management ou encore Montpellier<br />

Business School.<br />

• Pour l’expérience professionnelle, les<br />

étudiants proposent aux établissements<br />

d’attirer et de valoriser les partenaires<br />

économiques qui s’inscrivent concrètement<br />

dans une démarche RSE, de<br />

promouvoir les métiers à impact ou<br />

encore de mener une réflexion sur les<br />

conséquences des débouchés des<br />

formations sur l’environnement. En<br />

effet, comme le souligne le rapport de<br />

Pour un Réveil Écologique, « préparer<br />

les étudiant.e.s au monde de demain,<br />

c’est également évaluer l’impact des<br />

métiers envisagés sur le climat, les<br />

ressources, les écosystèmes ».<br />

• Pour l’expérience associative, on peut<br />

par exemple citer le déploiement du<br />

label Ecofest pour les événements étudiants,<br />

l’ajout aux chartes associatives<br />

de certaines écoles l’obligation d’avoir<br />

un responsable RSE au sein de chaque<br />

association ou encore l’augmentation du<br />

nombre d’associations créées dédiées<br />

aux enjeux DD&RS.<br />

LE MONDE ÉCONOMIQUE<br />

ET LE SECTEUR DE L’ESR :<br />

UNE RELATION SYMBIOTIQUE<br />

Yannick Servent, co-fondateur de la<br />

Convention des entreprises pour le climat,<br />

le souligne, il est important de former<br />

les nouvelles générations aux enjeux<br />

planétaires, mais il est aussi central de<br />

prendre en compte les générations déjà<br />

présentes sur le marché du travail, et<br />

plus particulièrement les dirigeants. Il<br />

précise ainsi qu’il est crucial « d’amener<br />

l’information chez les bonnes personnes,<br />

chez les décisionnaires, au bon rythme,<br />

car il y a urgence ! »<br />

Dans ce cadre, la formation continue<br />

représente l’un des leviers essentiel de<br />

cette transition du monde économique<br />

vers des business models plus durables.<br />

Reste désormais à développer des référentiels<br />

d’évaluation qui intégreraient de<br />

façon plus affirmée les caractéristiques<br />

des formations continues pour engager<br />

des évolutions pérennes.<br />

Comme le souligne le rapport de l’association<br />

« Pour un réveil écologique » (2020),<br />

« si les écoles et universités évoquent une<br />

volonté de s’inscrire de manière cohérente<br />

dans la transition écologique, les moyens<br />

mis à disposition, financiers ou humains,<br />

ne permettent souvent pas d’être à la<br />

hauteur des ambitions. Les transformations<br />

nécessaires demandent en effet<br />

d’allouer un certain temps à la réflexion<br />

sur l’ensemble des axes stratégiques<br />

définis dans le Grand Baromètre : stratégie<br />

et gouvernance, formation, débouchés<br />

professionnels, recherche, campus durable<br />

et vie associative sont autant de<br />

chantiers conséquents.» La transition<br />

de nos institutions nécessite de se saisir<br />

simultanément de plusieurs volets.<br />

Juliette Berardi et Blanche Piot<br />

Bibliographie<br />

Renouard, Cécile ; Beau, Rémi.<br />

« L’enseignement et la formation dans<br />

la transition écologique et sociétale.<br />

Introduction », Responsabilité et<br />

environnement, no.101, pp.91-95.<br />

Jean, Kévin ; Carrey, Julian ; Foujols<br />

Marie-Alice. « Pour un enseignement de<br />

la transition écologique », Tribune, 2021.<br />

Pour un réveil écologique. « L’écologie aux<br />

rattrapages. L’enseignement supérieur français<br />

à l’heure de la transition écologique : état des<br />

lieux et revue des pratiques », février 2021.<br />

16


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

HEC réinvente son PGE à l’aune<br />

des grandes transitions<br />

Un nouveau programme<br />

Grande école à HEC c’est<br />

un événement ! Plusieurs<br />

années de travail ont permis<br />

de recentrer le PGE<br />

sur les questions de transition<br />

environnementale. Mais dans une<br />

démarche « solutions » !<br />

« L’ADN de l’école est d’être orientée<br />

«solutions» et nous avons réfléchi à<br />

comment amener nos étudiants à savoir<br />

mieux s’adapter en se rendant plus sur<br />

le terrain dans les entreprises de notre<br />

écosystème », résume Eloïc Peyrache,<br />

le directeur général d’HEC en amont de<br />

la présentation du nouveau curriculum<br />

de son PGE qui entend s’affirmer comme<br />

une « École de management, de sciences<br />

sociales, et des données ». Un directeur<br />

qui insiste sur les fondamentaux d’une<br />

« école de l’excellence mais aussi de la<br />

diversité, de l’entreprenariat avec plus<br />

de 300 entreprises incubées et bien<br />

sûr d’une recherche que nous mettons<br />

à la disposition dans la société dans une<br />

institution «non profit» ».<br />

DEUX ANS DE TRAVAIL<br />

Pendant deux ans Yann Algan, le doyen<br />

de la Grande école d’HEC, et Julie Thinès,<br />

sa responsable académique, ont travaillé<br />

à la refonte du curriculum du PGE. « La<br />

maitrise des grands enjeux doit passer<br />

pour nos étudiants par une connaissance<br />

pluridisciplinaire en sciences du<br />

management, en sciences sociales et en<br />

sciences de données. Ainsi ils doivent<br />

pouvoir dépasser le seuil esprit critique<br />

pour apporter des solutions dans un esprit<br />

entrepreneurial », explique Yann Algan.<br />

Une rénovation à laquelle ont participé<br />

les étudiants – on les a vus revendicatifs<br />

ces dernières années – mais qui répond<br />

avant tout à la demande des entreprises.<br />

« Nous voulons aligner les planètes en<br />

répondant à la fois aux demandes de<br />

nos étudiants et à celles d’entreprises<br />

qui sont engagées dans une profonde<br />

mutation industrielle », définit Yann Algan.<br />

Mais depuis combien de temps le programme<br />

Grande école d’HEC n’avait-il<br />

pas été revisité ? « Une dizaine d’années<br />

mais il y a eu entre temps beaucoup<br />

d’innovations. Cette année l’ajout considérable<br />

est d’être allé au cœur de tous<br />

les cours. Nous avons transformé des<br />

cours existants avec toujours les même<br />

150 cours mais revisités. Un travail en<br />

profondeur ! », spécifie Eloïc Peyrache.<br />

Un cursus en deux parties bien distinctes<br />

La première année (dite année de L3)<br />

est placée sous le « signe de l’ouverture<br />

en sciences sociales et aux différents savoirs,<br />

et d’une forte confrontation aux réalités<br />

de terrain au travers d’un parcours<br />

d’engagement ».<br />

L’année de L3 se veut également beaucoup<br />

plus généraliste et pluridisciplinaire,<br />

avec des cours en droit, en économie, en<br />

comptabilité, en analyse des données et<br />

au moins un cours obligatoire au choix<br />

sur le futur des démocraties, la géopolitique,<br />

les révolutions de l’IA ou les comportements<br />

humains et la psychologie.<br />

Les étudiants sont enfin amenés à poursuivre<br />

l’ouverture de leur parcours en<br />

choisissant entre l’approfondissement<br />

dans le cadre d’une licence universitaire<br />

(philosophie, sociologie, économie, mathématiques…)<br />

ou d’un échange international<br />

d’un semestre au sein de l’une<br />

des meilleures universités au monde où<br />

ils seront libres de suivre les cours qu’ils<br />

souhaitent.<br />

Le Cycle Master (années M1 et M2) est<br />

quant à lui « placé sous le signe du management<br />

et d’un développement de l’esprit<br />

orienté «solutions» au travers d’un parcours<br />

entrepreneurial ».<br />

Toujours pas<br />

de bachelor !<br />

« Nous pensons que le cursus<br />

postbac doit être très ancré<br />

sur les arts libéraux. Le sujet<br />

du management vient après<br />

et les classes préparatoires,<br />

dans leur projet intellectuel,<br />

sont un vrai parcours<br />

d’arts libéraux auquel<br />

nous sommes très attachés.<br />

Nous ne monterons pas un<br />

bachelor contre la classe<br />

préparatoire », répond Eloïc<br />

Peyrache, qui n’en « regarde<br />

pas moins tout ce qui se<br />

passe dans la dynamique<br />

internationale mais ne<br />

créera pas de bachelor en<br />

business administration ».<br />

Alors que l’année de L3 est placée sous le<br />

signe de l’ouverture disciplinaire et de la<br />

confrontation aux réalités sur le terrain,<br />

le cycle du Master in Management débute<br />

en 2ème année (800 étudiants) avec<br />

un cursus en sciences du management, un<br />

parcours en sciences des données, un travail<br />

de fond sur les compétences managériales<br />

(gestion d’équipes, négociation,<br />

leadership…), un esprit entrepreneurial<br />

et, enfin, la personnalisation au travers<br />

d’un choix de cours dans un catalogue<br />

de plus d’une centaine électifs regroupés<br />

en mineures (Climat, IA et technologie,<br />

Entreprenariat, Droit Politique et Société,<br />

Culture, Data...).<br />

Pouvant inclure une année de césure,<br />

faite de stages ou de parcours de double<br />

diplôme avec des écoles d’ingénieur<br />

en France (École polytechnique, Ecole<br />

des Mines, École des ponts, ENSAE,<br />

Agro…), il se termine avec l’année de<br />

M2 (1200 étudiants), qui permet un fort<br />

approfondissement avec plus d’une vingtaine<br />

de majeures sur le campus d’HEC<br />

et de doubles diplômes, français ou internationaux<br />

(dont Yale, MIT, Tsin hua, National<br />

University of Singapour, Sciences<br />

Po...).<br />

17


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Yann Algan et Julie Thinès présentent la<br />

nouvelle mouture du PGE d’HEC qu’ils ont<br />

conçue sous les yeux de Eloïc Peyrache<br />

LES QUESTIONS ESG AU CŒUR<br />

Les 400 étudiants qui arrivent chaque<br />

année en première année vont toujours<br />

commencer leur année par un séminaire<br />

de trois jours à Chamonix. « Il s’agit de<br />

les faire travailler ensemble après deux<br />

années assez solitaires en classe préparatoire,<br />

leur faire faire du sport et leur<br />

faire prendre conscience des grands<br />

enjeux climatiques tout en créant un esprit<br />

de promotion », insiste Julie Thinès. Ce<br />

parcours dit « Engagement » vise à « faire<br />

grandir les responsables du monde de<br />

demain en les incitant à réfléchir à leur<br />

engagement au service de la préservation<br />

des écosystèmes et de la cohésion de la<br />

société, au sens de leur travail et au rôle<br />

et à la responsabilité des organisations ».<br />

Si un cours sur les enjeux climatiques<br />

démarrera toujours cette première année,<br />

de nombreux autres aspects seront<br />

dorénavant traités au travers de cas dans<br />

les entreprises. « Nous sortons des seuls<br />

enjeux, sur lesquels il y a consensus et<br />

qui ont déjà été bien traités en classe<br />

préparatoire, pour parler de la transformation<br />

de l’entreprise », résume Julie<br />

Thinès. « Nous avons doublé le nombre<br />

d’heures de cours consacrées aux questions<br />

d’ESG. En comptabilité les cours ne<br />

sont plus seulement là pour donner des<br />

informations financières mais aussi pour<br />

établir comment l’entreprise affecte la<br />

société ou le climat », établit Yann Algan.<br />

Pendant leur première année, les étudiants<br />

suivront également 30 heures<br />

d’un parcours d’engagement dans des<br />

entreprises de l’économie sociale et<br />

solidaire (ESS) pour « créer du vécu et<br />

de l’expérience » et notamment dans les<br />

dimensions ESG (environnement, social<br />

et gouvernance). La mission devra impérativement<br />

impliquer les étudiants dans<br />

des actions concrètes de terrain telles<br />

que des maraudes, des distributions alimentaires,<br />

des opérations de dépollution,<br />

ou encore de l’aide aux devoirs. Cette<br />

expérience a pour objectif de « faire<br />

gagner les étudiants en maturité sur les<br />

fractures et la diversité sociales, et de<br />

leur faire découvrir différentes causes<br />

et formes d’engagement ».<br />

Toujours une<br />

bonification des<br />

candidats boursiers<br />

Au concours d’HEC tous<br />

les candidats « carrés »<br />

sont bonifiés depuis deux<br />

ans et seuls les « cubes »<br />

boursiers le sont également.<br />

Un dispositif qu’HEC qui a<br />

permis de faire progresser de<br />

20% le nombre d’admissibles<br />

et 12% d’admis en 2022<br />

tout en faisant reculer le<br />

nombre de cubes reçus de<br />

20 à 10% « Cette mesure<br />

permet à la fois de recevoir<br />

de meilleurs élèves qui<br />

entrent en carré et six à sept<br />

étudiants boursiers de plus.<br />

Nous allons la conserver »,<br />

analyse Eloïc Peyrache.<br />

18


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Excelia BS lance<br />

la « Blue Education Experience »<br />

Ancrée dans les questions<br />

de développement durable<br />

dès 1999, Excelia<br />

engage aujourd’hui une<br />

action centrée sur la gestion<br />

de l’eau.<br />

S’il est une école ancrée dans les questions<br />

de développement durable c’est bien<br />

Excelia. L’engagement en responsabilité<br />

sociale et environnementale (RSE) et<br />

développement durable (DD) d’Excelia<br />

a commencé bien avant que les autres<br />

écoles s’en préoccupent, dès1999 avec<br />

la création de la première formation dédiée.<br />

En 2005 nait la formation Humacité<br />

puis Climacité en 2020. « La RSE et le<br />

développement durable irriguent près<br />

de 80% des cours délivrés et 40% de<br />

nos travaux de recherche. Aujourd’hui<br />

nous souhaitons aller plus loin pour avoir<br />

une reconnaissance internationale plus<br />

forte », signifie Tamyn Abdessemed, le<br />

directeur d’Excelia BS, qui va maintenant<br />

déployer une feuille de route sur la<br />

« bonne diffusion de bonnes pratiques<br />

et d’outils pédagogiques dans l’ensemble<br />

des formations ». Mais surtout une spécialisation<br />

sur les questions de l’eau avec<br />

le développement de sa « Blue Education<br />

Experience ».<br />

LA GESTION DE L’EAU :<br />

LA PRIORITÉ !<br />

Avec le réchauffement climatique la<br />

question la plus cruciale que devront<br />

traiter les managers dans les années<br />

à venir est celle de l’eau (objectifs de<br />

développement durable 6 et 14 de l’Onu).<br />

« 77% des entreprises se disent exposées<br />

à des risques importants liés à l’eau<br />

selon de la CDP. La gestion de l’eau va<br />

être un défi majeur pour les particuliers<br />

comme les entreprises », explique Valérie<br />

Fernandes, associate Dean Faculté et<br />

développement académique d’Excelia,<br />

qui a demandé à plus de 1 200 personnes<br />

de la communauté d’Excelia, personnels,<br />

étudiants, alumni, de s’exprimer à ce sujet.<br />

Pour près de deux tiers des répondants<br />

l’amélioration de la gestion de l’eau est<br />

le sujet prioritaire.<br />

De ces réflexions va naitre à la rentrée<br />

<strong>2023</strong> la « Blue Education Experience »<br />

(BlueEdX), un parcours académique dont<br />

Mieux gérer l’eau<br />

sur son campus<br />

Excelia s’est également fixée<br />

pour objectif de réduire de<br />

20% sa consommation d’eau<br />

tout en lançant un dispositif<br />

de récupération d’eau. Dès<br />

septembre <strong>2023</strong> les fontaines<br />

d’eau et des gourdes seront<br />

mises à disposition des<br />

étudiants et les bouteilles<br />

en plastique supprimées.<br />

Des étudiants d’Excelia BS dans<br />

les rues de La Rochelle<br />

Excelia BS<br />

19


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

C’est sur une péniche parisienne, à quelques encablures<br />

du Pont Neuf, que Tamyn Abdessemed et Valérie Fernandes<br />

ont présenté leur « Blue Education Experience »<br />

O. R<br />

l’objectif est de « faire explorer la transition<br />

environnementale par le prisme de<br />

l’eau ». « Son fil conducteur passe par un<br />

élargissement du socle de connaissances<br />

de nos étudiants qui seront entrepris<br />

par des actions concrètes - stages,<br />

learning expeditions, missions Humacité<br />

et Climacité – avec une certification «Blue<br />

Education Passport»», résume Tamyn<br />

Abdessemed.<br />

DES ACTIONS DÉDIÉES<br />

A la rentrée 10% des cours ECTS du<br />

programme Grande école vont être dédiés<br />

à la gestion de l’eau. 800 élèves<br />

de L1 suivront deux nouveaux modules<br />

de sciences de l’environnement sur la<br />

thématique de l’eau : « Enjeux du changement<br />

climatique : le cas de l’eau » et<br />

« Climatologie, eau et environnement ».<br />

Huit autres modules seront déployés<br />

jusqu’en M2, à raison de deux par an.<br />

Des études de cas sur l’eau seront également<br />

publiées, notamment avec CMA /<br />

CGM (sur le transport maritime) et le projet<br />

de recherche maritime Esprit de Velox.<br />

Excelia sera la première école à faire<br />

travailler ses étudiants sur la Fresque<br />

de l’eau. Une action qui a également une<br />

perspective numérique avec la création<br />

de Métavers dédiés, dont Excelia s’est fait<br />

la championne, ou encore du dispositif<br />

Axa Climate monté par Axa.<br />

Associées aux expériences de terrain<br />

déjà évoquées et au-delà des cours<br />

obligatoires ces axes de formation permettront<br />

aux étudiants d’obtenir un « Blue<br />

Education Passport » après le passage<br />

du test TASK. Composé de quatre blocs<br />

de compétences ce passeport sera certifié<br />

au Répertoire spécifique de France<br />

compétences.<br />

Excelia entend également « favoriser<br />

l’émergence d’un courant de recherche<br />

transdisciplinaire sur la thématique de<br />

l’eau » avec la publication prévue pour<br />

2024 d’un ouvrage collectif intitulé « Blue<br />

and Water economy » (éditions World<br />

Scientific) et d’un numéro spécial de<br />

la revue « Review of Accounting and<br />

Finance » piloté par des enseignants<br />

chercheurs de l’école, sur le thème « A<br />

Sea of Possibilities : Navigating the Blue<br />

and Water Economy for a Sustainable<br />

Future ».<br />

De nouveaux cas pédagogiques sur l’économie<br />

de l’eau et ses grands acteurs sont<br />

en préparation au sein d’Innov’ Case Lab,<br />

le centre de cas d’Excelia. Dans cette<br />

perspective, Excelia recrutera, sur les<br />

années <strong>2023</strong> et 2024, 10 professeurs<br />

supplémentaires spécialistes de la transition<br />

écologique et sociale.<br />

20


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Le PGE de NEOMA résolument<br />

ancré DD&RS<br />

Neoma affiche aujourd’hui<br />

une double volonté : former<br />

chaque étudiant et<br />

l’intégralité de son corps<br />

professoral aux sujets<br />

de développement durable et de<br />

responsabilité sociétale (DD&RS).<br />

Le 15 juin dernier, Delphine Manceau,<br />

directrice générale de Neoma, et Imen<br />

Mejri, la directrice du PGE, ont présenté<br />

les nouveautés du programme phare de<br />

l’école qui prendront effet dès la rentrée<br />

<strong>2023</strong>. Ces évolutions du PGE s’ancrent<br />

directement dans le plan stratégique<br />

<strong>2023</strong>-2027 « Engage for the Future » présenté<br />

en début d’année, qui se structure<br />

autour de 3 piliers : « Engage for society,<br />

Engage for academic excellence, Engage<br />

for students ».<br />

Alors que « la nouvelle génération d’étudiants<br />

est plus sensibilisée aux enjeux<br />

environnementaux, il faut désormais<br />

dépasser la sensibilisation et passer à<br />

l’action » explique Delphine Manceau.<br />

Ainsi, et pour ne pas laisser place à<br />

Delphine Manceau<br />

présente son<br />

NEOMACT<br />

l’éco-anxiété, NEOMA souhaite combler<br />

le « Green Gap » (décalage entre<br />

connaissances et actions) au travers de<br />

son programme baptisé NEOMACT avec<br />

pour objectifs de « mettre les étudiants<br />

dans l’action dès qu’ils rejoignent l’école<br />

et de leur montrer concrètement, par<br />

l’expérience qu’ils ont un impact ».<br />

SIX LEVIERS<br />

DE TRANSFORMATION<br />

Avec comme leitmotiv que « chaque étudiant<br />

doit s’inscrire, à son rythme et à<br />

son niveau, dans une dynamique d’action<br />

et de transformation », ce parcours de<br />

mise en action se structure autour de<br />

6 leviers :<br />

1. NEOMACT – Profile : découverte de<br />

l’éco-profile de l’étudiant (où se situet-il<br />

? quelle est son intensité d’engagement,<br />

etc.)<br />

2. NEOMACT- Academy : modules de<br />

formation en ligne qui ont pour but de<br />

mieux comprendre les enjeux environnementaux<br />

et les actions possibles<br />

sous un angle scientifique.<br />

De nouveaux<br />

partenariats nationaux<br />

et internationaux<br />

Dès la rentrée <strong>2023</strong>,<br />

NEOMA renforcera son<br />

offre de doubles diplômes<br />

et proposera 12 partenariats<br />

supplémentaires, que ce soit<br />

avec des acteurs nationaux,<br />

à l’instar du CIFFOP<br />

dans le domaine des RH,<br />

ou à l’international avec<br />

l’ESAN, ou l’Universidade<br />

Cataloica Portuguesa sur des<br />

thématiques aussi variées<br />

que celles de la santé,<br />

du design ou encore du<br />

management de l’information.<br />

A ces nouveaux doubles<br />

diplômes s’ajoutent 40<br />

nouveaux accords d’échanges<br />

internationaux, qui viennent<br />

renforcer le positionnement<br />

résolument international<br />

du cursus proposé par<br />

l’établissement. Parmi les<br />

nouveaux partenaires, on<br />

peut par exemple citer la<br />

Yonsei University en Corée<br />

ou la Tulane University<br />

aux Etats-Unis .<br />

J. B<br />

21


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

3. Semaine Impact Now : co-organisation<br />

avec les étudiants d’une semaine<br />

dédiée aux sujets sociétaux et environnementaux<br />

sous plusieurs formats<br />

(ateliers, conférences, rencontres,<br />

quizz, etc.)<br />

4. Ateliers 2 tonnes : participation de tous<br />

les étudiants et du personnel à cet atelier,<br />

qui a pour objectif de sensibiliser<br />

et de faire évoluer les comportements<br />

pour ne pas dépasser une émission de<br />

2 tonnes de CO2 par an, soit la limite<br />

maximum absorbable par la nature.<br />

Certains étudiants pourront également<br />

passer une certification pour animer<br />

à leur tour cet atelier.<br />

5. NEOMACT project : pour encourager<br />

et valoriser l’engagement des étudiants<br />

dans leur cursus, leurs initiatives seront<br />

reconnues au travers de l’obtention<br />

de 2 ECTS par projet mené.<br />

6. La vie associative : chaque association<br />

de l’établissement devra désormais, et<br />

obligatoirement, avoir un référent RSE.<br />

L’ensemble de ces référents RSE seront<br />

ensuite mobilisés par l’école pour<br />

accélérer sa transition écologique.<br />

Autre levier de formation des étudiants,<br />

« l’ensemble des cours du PGE contiendront<br />

désormais entre 25% et 30% de<br />

contenus sur la RSE en plus d’avoir des<br />

cours dédiés à ces sujets » indique Delphine<br />

Manceau. Chaque syllabus a ainsi<br />

été retravaillé par son responsable qui<br />

s’est vu proposer un accompagnement.<br />

LA FORMATION DU CORPS<br />

PROFESSORAL : UNE PRIORITÉ<br />

Pierre angulaire de la mise en place de<br />

ces évolutions, la formation du corps<br />

professoral est au cœur des priorités de<br />

l’établissement, car « pour accompagner<br />

les étudiants, il faut accompagner les<br />

professeurs », insiste Delphine Manceau.<br />

NEOMA ambitionne ainsi de former<br />

l’ensemble de la faculté d’ici 2 ans. Pour<br />

lever d’éventuels freins, l’école a mobilisé<br />

un groupe de travail composé de 5 professeurs<br />

référents et ambassadeurs du<br />

projet qui ont proposé un parcours de<br />

formation structuré autour de 3 leviers :<br />

1. Mobilisation de la plateforme d’e-learning<br />

à l’instar des étudiants<br />

2. Création de Master class avec des<br />

professeurs référents<br />

3. Création de moments de partage entre<br />

les enseignants<br />

Enfin, l’école a également annoncé son<br />

ambition de renforcer l’impact de sa<br />

recherche en capitalisant sur ses aires<br />

d’excellence (ex : Communautés d’énergies<br />

renouvelables ou Bioéconomie et<br />

développement soutenable)<br />

UNE DÉMARCHE À LA CARTE,<br />

MAIS ENCADRÉE<br />

Dans une optique de prise en compte des<br />

retours des étudiants, NEOMA a engagé<br />

une évolution importante du fonctionnement<br />

de son PGE, qui s’ancre dans<br />

l’axe stratégique « Engage for academic<br />

excellence ». Le semestre 2 du M1,<br />

initialement à la carte, sera désormais<br />

proposé sous un format de « liberté<br />

encadré » précise Imen Mejri, avec la<br />

possibilité pour les étudiants de choisir<br />

entre 4 majeures et 10 mineures, ce qui<br />

devrait leur permettre de se spécialiser<br />

progressivement.<br />

Juliette Berardi<br />

L’innovation, au cœur de l’expérience apprenante<br />

Le troisième pilier du plan stratégique,<br />

« engage for student » s’incarne notamment<br />

au travers de l’expérience étudiante<br />

académique, car « s’engager pour ses<br />

étudiants, c’est d’abord les exposer aux<br />

meilleures méthodes pédagogiques »<br />

souligne Delphine Manceau. Primée à trois<br />

reprises pour ses innovations pédagogiques<br />

par AACSB dans le cadre du Challenge<br />

« Innovations That Inspire », NEOMA ne<br />

compte pas s’arrêter là et souhaite continuer<br />

à développer et offrir une pédagogie de<br />

grande qualité, que ce soit en distanciel<br />

ou en présentiel. Dans cette optique,<br />

et en respectant le credo pédagogique<br />

de l’école qui combine « interaction,<br />

personnalisation et scénarisation »,<br />

NEOMA proposera à la rentrée :<br />

• Un troisième cours d’i-Learning dédié<br />

au Data Management. Pour rappel,<br />

les cours i-Learning représentent une<br />

nouvelle modalité d’apprentissage qui<br />

propose des contenus interactifs, des<br />

interviews d’experts et qui prend la<br />

forme de web séries immersives<br />

• Un troisième cas de réalité virtuelle<br />

immersive en partenariat avec<br />

ENEDIS Champagne-Ardenne qui<br />

porte sur les nouveaux espaces de<br />

travail des organisations et a pour<br />

but de mieux comprendre le lien entre<br />

aménagement et management<br />

• L’utilisation d’un nouvel outil<br />

pédagogique : eGlass, un tableau<br />

interactif nouvelle génération. Ce tableau<br />

transparent, utilisé lors de cours à<br />

distance, permet aux professeurs de<br />

créer des présentations immersives tout<br />

en conservant l’attention et l’engagement<br />

de leurs étudiants, notamment grâce<br />

au maintien du contact visuel.<br />

Pour faire évoluer la pédagogie, il est<br />

nécessaire d’inclure et d’engager le corps<br />

professoral. C’est dans cette optique que<br />

NEOMA lance un plan de formation à la<br />

pédagogie d’envergure pour l’ensemble<br />

de sa faculté qui prendra la forme d’une<br />

participation à 6 ateliers en 2 ans. Autant<br />

d’évolutions qui représentent pour Delphine<br />

Manceau « une première mise en application<br />

du nouveau plan stratégique, ce n’est qu’une<br />

première étape ». De nouvelles innovations<br />

sont donc à attendre les prochains mois.<br />

22


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Transition écologique : quel degré<br />

de maturité ont les établissements<br />

d’enseignement supérieur ?<br />

Le cabinet HEADway Advisory<br />

publie une étude sur<br />

la Transition Écologique (TE)<br />

au sein des établissements<br />

d’enseignement supérieur<br />

(EESR) afin de « dresser un états des<br />

lieux de la perception des EESR dans<br />

leur niveau de maturité concernant<br />

les différents sujets relatifs à la<br />

transition écologique » et d’« identifier<br />

les bonnes pratiques, leviers<br />

et freins des établissement sur les<br />

sujets environnementaux ».<br />

58% des personnes interrogées estiment<br />

ainsi que les enjeux de la transition<br />

écologique sont « placés au cœur<br />

de la stratégie des EESR » et 75% que<br />

qu’ils sont « au cœur de la stratégie de<br />

leur établissement ». Deux tiers n’en<br />

considèrent pas moins que les enjeux<br />

de transition écologique sont des défis<br />

« difficiles à relever à l’échelle de leur<br />

établissement ».<br />

LA RECHERCHE PLUS AVANCÉE<br />

QUE LA FORMATION<br />

Il ressort de l’étude que les établissements<br />

interrogés ont un « niveau avancé de<br />

maturation sur le volet recherche grâce<br />

à une structuration des recherches sur<br />

les problématiques environnementales<br />

notamment avec l’enjeu du décloisonnement<br />

de la recherche sur les questions<br />

de transition écologique ».<br />

En revanche le niveau de maturation est<br />

faible concernant le volet formation : « Il<br />

y a beaucoup de travail à faire en termes<br />

de sensibilisation pour que les enjeux<br />

environnementaux et de transition ne<br />

soient pas seulement le sujet de quelques<br />

formations » note un expert. Le frein<br />

principal : un sentiment de « manque de<br />

légitimité » parmi les enseignants en ce<br />

qui concerne l’intégration des enjeux de<br />

transition écologique dans leurs cours se<br />

fait en effet sentir. Résultat 63% des<br />

personnes interrogées considèrent le<br />

degré d’intégration dans les « cours initialement<br />

non dédiés » est « faible » et<br />

« très faible » (et 41% dans leur propre<br />

établissement).<br />

Même chose pour les mobilités internationales<br />

des étudiants et collaborateurs :<br />

59% des personnes interrogées considèrent<br />

que la maturité des EESR dans ce<br />

domaine est « faible » et « très faible »<br />

(47% dans leur propre établissement).<br />

Dans ce cadre les écoles de management<br />

ont une certaine avance et jouent un rôle<br />

de « pilote par rapport aux problématiques<br />

de transition écologique ». Les enjeux sont<br />

différents pour les universités. Certaines,<br />

du fait de leur taille, ont en effet plus<br />

de difficultés à avancer et sont dans<br />

une « démarche de sensibilisation et<br />

moins d’action ». Cependant « certaines<br />

solutions sont trouvées et partagées ».<br />

DES PERSONNELS INVESTIS<br />

MAIS PAS ASSEZ FORMÉS<br />

65% des personnes interrogées estiment<br />

que le corps professoral mais aussi la<br />

gouvernance de leur établissement sont<br />

« impliqués et investis » dans les enjeux<br />

de transition écologique et de développement<br />

durable. Mais seulement 25%<br />

estiment que ce même corps professoral<br />

est « suffisamment formé »<br />

Les établissements rencontrent en effet<br />

des difficultés à mobiliser le corps<br />

professoral qui a le plus souvent une<br />

charge de travail déjà importante, il leur<br />

est « difficile d’embarquer l’ensemble de<br />

la communauté des enseignants chercheurs».<br />

Les établissements entament un<br />

processus de formation des professeurs<br />

mais les avancées sont hétérogènes.<br />

23


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

DES ÉTUDIANTS MOTEURS<br />

65% des personnes interrogées estiment<br />

que les étudiants de leur établissement<br />

sont « impliqués et investis dans les actions<br />

en termes de transition écologique ».<br />

Les étudiant sont forces de proposition,<br />

notamment au travers des associations<br />

étudiantes, et il est utile de les impliquer<br />

davantage : « Plusieurs transformations<br />

engagées au niveau de la gestion des<br />

campus sont à l’initiative des étudiants :<br />

tri sélectif, développement de jardins<br />

partagés, recyclerie… »<br />

Par ailleurs, leurs mobilisation et exigences<br />

vis-à-vis des problématiques<br />

de la transition écologique sont grandissants,<br />

la demande des étudiants est<br />

croissante autour de ces enjeux : « On<br />

a intérêt à agir, on n’a pas le choix, il y a<br />

des attentes côté étudiants ».<br />

<br />

Cette étude a été menée<br />

en deux temps :<br />

• Une phase qualitative composée de 21<br />

entretiens auprès de directeurs généraux,<br />

de directeurs de programmes ou<br />

encore auprès de responsable des<br />

enjeux RSE et de transition écologique<br />

au sein des établissement d’enseignement<br />

supérieur.<br />

• Une étude quantitative avec 53 réponses<br />

collectées<br />

Retrouvez l’étude complète :<br />

https://www.yumpu.com/fr/<br />

document/read/68183653/<br />

la-transition-ecologique-au-sein-des-etablissements-denseignement-superieur<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS REPÈRES<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Heureux comme un jeune<br />

diplômé d’une Grande école<br />

Avec un taux net d’emploi qui progresse encore de 0,6 point en un an<br />

pour atteindre 90,5%, de CDI à 85,5% (contre 81,8%) et un salaire moyen<br />

qui grimpe de 4,5% et dépasse les 38 000 euros par an les diplômés des Grande écoles<br />

de la promotion 2022 connaissent encore une excellente année selon l’enquête<br />

sur l’insertion de ses diplômés menée par la Conférence des Grandes écoles (CGE).<br />

« Nous avons aujourd’hui un<br />

taux d’emploi de nos diplômés<br />

même supérieur à celui<br />

des années pré Covid. Cela<br />

confirme la pertinence de notre modèle<br />

même si l’écart salarial femmes / hommes<br />

n’est pas admissible », analyse le président<br />

de la CGE, Laurent Champaney.<br />

Les salaires grimpent<br />

Pour la promotion 2022 les salaires hors<br />

primes en France connaissent une progression<br />

en un an de 4,5%. La croissance<br />

est un peu plus forte pour les ingénieurs<br />

(+ 4,9 %) que pour les managers<br />

(+ 3,1 %). Ces derniers conservent cependant<br />

un salaire moyen hors primes plus<br />

élevé (39 332 €) que les ingénieurs (37<br />

601 €). Mais attention au vu de l’inflation<br />

le salaire réel hors primes (brut annuel<br />

en euros constants) remonte seulement<br />

légèrement.<br />

Les disparités hommes<br />

/ femmes perdurent<br />

Le salaire moyen hors primes des<br />

hommes est supérieur de 5,5 % à celui des<br />

femmes (hommes : 39 000 €, femmes :<br />

36 949 €). Une disparité encore plus apparente<br />

dans les tranches extrêmes : en<br />

dessous de 30 000 €, les femmes sont<br />

plus nombreuses (12,7 %) que les hommes<br />

(4,8 %). Au-delà de 42 000 €, la situation<br />

s’inverse : 26,2 % d’hommes et seulement<br />

19,4 % des femmes.<br />

Le recrutement<br />

est express<br />

En moyenne, plus de huit diplômés en emploi<br />

sur dix (86,6 %) ont été recrutés en<br />

moins de 2 mois. Pour une grande part,<br />

le contrat était même signé avant l’obtention<br />

du diplôme : le taux de diplômés<br />

ayant trouvé leur premier emploi avant<br />

la sortie de l’école (68,6 %) constitue le<br />

niveau le plus haut de la décennie. L’embauche<br />

est encore plus rapide pour les ingénieurs<br />

qui ont signé 71,6 % de contrat<br />

avant le diplôme pour 66% l’an dernier.<br />

Le statut cadre<br />

est la norme<br />

87,4 % des diplômés de la promotion<br />

2022, en poste en France ont le statut<br />

cadre. Chez les ingénieurs, cette proportion<br />

est nettement supérieure à celle des<br />

autres écoles : 92,1 % pour les ingénieurs,<br />

81,2 % pour les managers et 71,8 % pour<br />

les diplômés d’autres spécialités. La part<br />

de cadres chez les femmes est 7 à 9 points<br />

inférieure à celle des hommes.<br />

Le conseil est toujours<br />

le premier recruteur<br />

Les sociétés de conseil restent le premier<br />

secteur de recrutement des managers<br />

(21,9 %, + 3,3 points en un an). Viennent<br />

ensuite, à environ 13 % des recrutements,<br />

la banque-assurance et les activités informatiques<br />

(TIC services, où sont classées<br />

les entreprises de services du numérique<br />

(ESN).<br />

Pourcentages des diplomés travaillant à l’étranger<br />

Salaire en France en euros constants - Dernière promotion<br />

25


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS REPÈRES<br />

JUILLET <strong>2023</strong> N° 73<br />

Ces deux secteurs d’activité offrent également<br />

près de la moitié des emplois aux<br />

nouveaux ingénieurs : 26,2 % pour les sociétés<br />

de conseil, d’ingénierie et bureaux<br />

d’études, suivies avec 20,8 % par les activités<br />

informatiques (TIC services). L’industrie<br />

des transports remonte au 3ème<br />

rang avec 6,7 % des emplois, après deux<br />

ans en léger recul (4,8 % en 2021 et 5,4 %<br />

en 2022). La construction-BTP se place<br />

au 4ème rang avec 6,4 % des emplois.<br />

Dans son ensemble, l’industrie représente<br />

24,5 % des emplois d’ingénieurs (22,1 %<br />

de l’an dernier).<br />

L’Ile-de-France concentre<br />

les managers, les<br />

ingénieurs préfèrent<br />

les régions<br />

La plupart des emplois de managers et<br />

diplômés des autres spécialités se situent<br />

en Île-de-France, où se concentrent les<br />

sièges sociaux : les trois quarts des diplômés<br />

travaillant en France y trouvent leur<br />

premier emploi. Les ingénieurs sont plus<br />

nombreux en province (60,5 % de ceux<br />

qui démarrent leur carrière en France), où<br />

se situent plus souvent les sites industriels.<br />

L’insertion à l’étranger est en baisse<br />

moins pour les managers (28,5 %) et les<br />

diplômés des autres spécialités (36,5 %).<br />

Moins de 6 mois après l’obtention du diplôme,<br />

les diplômés issus de l’apprentissage<br />

présentent globalement des indicateurs<br />

d’insertion proches de l’ensemble<br />

des diplômés tant pour leur taux net d’emploi<br />

que pour le temps d’embauche ou leur<br />

statut. En revanche leur salaire s’établit en<br />

moyenne hors primes à 37 763 €, un peu<br />

en-dessous de la moyenne de l’ensemble<br />

des diplômés (38 184 €).<br />

Évolution des salaires et des taux d’emploi de 2022 à <strong>2023</strong><br />

La conjoncture favorable sur le marché<br />

de l’emploi des cadres favorise aussi la<br />

prise de poste en France. Pour la promotion<br />

sortante, la part des diplômés<br />

qui prennent un poste à l’étranger (11,1<br />

%) s’est encore réduite (11,7 % en 2022<br />

après 12,5 % en 2021 et jusqu’à 13,8 %<br />

en 2020). « Avec les changements géopolitiques<br />

la fluidité des échanges internationaux<br />

est plus difficile, en Chine bien<br />

sûr mais aussi aux Etats-Unis avec des<br />

questions de préférence nationale », commente<br />

Nicolas Glady, vice-président de la<br />

CGE en charge de Formation et Carrières<br />

et directeur général de Télécom Paris.<br />

La Suisse reste la première destination<br />

avec 13,9 % des diplômés en poste à<br />

l’étranger, devant le Luxembourg et l’Allemagne.<br />

Le Royaume-Uni (4e) recule de<br />

deux places comme la Chine (7e), dépassée<br />

par le Canada et la Belgique.<br />

Les apprentis sont un<br />

peu moins bien payés<br />

Parmi les répondants de la promotion<br />

2022, 26% ont effectué leurs études sous<br />

contrat d’apprentissage, une part qui est<br />

nettement plus forte pour les écoles de<br />

management (46,8%). Plus du tiers des<br />

apprentis (35,8 %) est embauché dans<br />

son entreprise d’accueil, c’est encore plus<br />

pour les ingénieurs (45,2 %). C’est un peu<br />

La RSE s’impose<br />

La responsabilité sociale et<br />

environnementale (RSE) est présente<br />

dans 38,6 % des postes des diplômés de<br />

la promotion 2022 : 15 % sur leur mission<br />

principale et 22,8% occasionnellement sur<br />

des projets ayant une dimension RSE.<br />

La RSE est présente plus souvent via<br />

des enjeux liés à l’environnement, cité<br />

par près de neuf diplômés sur dix (88,2<br />

%), dont les deux tiers (63,1 %) ont jugé<br />

qu’ils ont acquis dans leur formation les<br />

compétences nécessaires pour répondre<br />

à la dimension environnementale de leur<br />

poste, un peu plus pour les ingénieurs<br />

que pour les autres diplômés.<br />

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