L'Essentiel Prépas n°73 - Juillet 2023

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS
JUILLET 2023 N° 73
Orientation : la CGE et la Cdefm
appellent à la « vigilance »
Dans un communiqué commun la Conférence
des Grandes écoles (CGE) et la Conférence
des directeurs des écoles françaises de
management (Cdefm) « appellent les jeunes
et leurs familles à la plus grande vigilance quant à
leur choix d’orientation et invitent celles et ceux qui
seraient déçus à regarder en détails ce que permettent
exactement les différentes formations ».
D’un côté les formations dont la qualité est validée
par le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la
Recherche font « bénéficier les étudiants d’un corps
enseignant professionnel, formé pendant plus de dix
ans pour préparer nos jeunes à répondre aux enjeux
du monde de demain par le développement de leur
esprit critique et de leur faculté à apprendre tout au
long de leur vie ».
De l’autre les formations qui bénéficient d’un titre RNCP,
si elles ont « également une reconnaissance de l’Etat,
ne permettent cependant pas toujours de poursuite
d’études en France et encore moins à l’international et
ne permettent pas d’être recrutés dans certains pays.
La formation est principalement délivrée par des intervenants
du secteur concerné. Les jeunes sont rarement
accompagnés à développer leur esprit critique et leur
capacité à apprendre à apprendre, deux qualités qui
leur seront cependant indispensables pour réussir
au mieux leur vie professionnelle sur le long terme ».
Quant aux formations qui ne bénéficient d’aucune reconnaissance
de l’Etat les conférences sont claires :
« Un conseil : fuyez ! Ce sont en général des formations
pour lesquelles il faudra que l’étudiant débourse des
milliers d’euros sans aucune garantie de qualité ni
d’insertion, ni de bénéficier d’ailleurs de cours sur
l’intégralité du cursus annoncé. De réc ents exemples
ont récemment fait l’actualité, laissant les étudiants
démunis avec parfois de lourdes dettes ».
Vers une régulation de l’enseignement supérieur privé ?
Considérant comme « indispensable de
mettre en place une meilleure régulation
de l’offre de formation, avec comme
boussole la qualité de l’enseignement dispensé
aux étudiants, quel que soit le statut
de l’établissement, et quel que soit le
ministère qui reconnaît la formation initiale
ouverte », le Hcéres (Haut Conseil
de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement
supérieur) publie une note sur
la Régulation du secteur privé de l’enseignement
supérieur.
Une note qui met particulièrement en
exergue les effets de la montée en puissance
de l’apprentissage dans l’enseignement
supérieur. Le développement
de l’apprentissage a en effet « mis en lumière
le nombre croissant d’organismes
de formation qui opèrent dans un système
où cohabitent plusieurs ministères certificateurs,
au premier rang desquels le ministère
de l’Enseignement supérieur et de
la Recherche (MESR) et le ministère du
Travail, sans qu’il y ait de coordination
effective sur la régulation ».
A ces inquiétudes concernant la qualité
de la formation, s’ajoutent les « coûts élevés,
le manque de transparence des programmes
et des débouchés pour les étudiants
et leurs parents ».
Et le Hcéres insiste - « La régulation des
établissements privés d’enseignement supérieur
est devenue un enjeu majeur pour
l’avenir de notre système de formation » -
et préconise deux séries de mesure.
Sur le champ qui relève spécifiquement
du ministère de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche, le MESR pourrait
« considérer que tous les établissements
qui portent une formation faisant
déjà l’objet d’une reconnaissance de type
visa ou grade doivent faire l’objet d’une
évaluation institutionnelle du Hcéres ».
Sur ce champ qui relève directement du
ministère du Travail, du Plein Emploi et
de l’Insertion, le Hcéres considère que la
problématique de la régulation se « pose
d’une façon plus importante, du fait de
l’atomicité de l’ensemble des acteurs, du
nombre de formations proposées, de leur
développement via des phénomènes de location
entre organismes de formation, de
leurs modalités de financement depuis la
loi Pénicaud, ainsi que des aides à l’apprentissage
décidées en 2020 et prorogées
depuis ».
Le MESR pourrait « demander au Hcéres
de délivrer une série de recommandations
sur la qualité de l’offre de formation,
en s’appuyant sur le socle du référentiel
d’évaluation des formations du 1er
et du 2e cycle du Hcéres ». Cette série de
recommandations pourrait être « reprise
par le MTPEI pour augmenter et densifier
les critères du référentiel national qualité
Qualiopi, devenant Qualiopi + ».
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