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Essentiel Prepas_N78_Janvier2024

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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N°78 | JANVIER 2024<br />

CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES<br />

L’ACTU DE 2023<br />

Des classes et des concours<br />

L’ACTU DE 2023<br />

Nouveaux directeurs, nouveaux<br />

campus, l’international, ouverture<br />

sociale, etc.<br />

L’ACTU DE 2023<br />

Rappel du Sigem 2023<br />

DIRECTEUR/TRICE DE L’ANNÉE 2023<br />

Stéphanie Lavigne<br />

(TBS Education)


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ÉDITO + SOMMAIRE<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

UNE ANNÉE PARADOXALE<br />

2024 se présente comme l’année de tous les paradoxes pour la filière<br />

CPGE / Grandes écoles de management. D’un côté les écoles réunies au sein<br />

de la Conférence des directeurs des écoles françaises de management (Cdefm)<br />

se sont enfin emparées du sujet de l’attractivité des classes préparatoires économiques<br />

et commerciales générales (ECG) en lançant une campagne de communication.<br />

De l’autre des rectorats entendent bien fermer des classes. Sans s’attaquer<br />

pour autant à telle ou telle filière. Non c’est l’ensemble des classes préparatoires qui<br />

semblent être dans la ligne de mire alors même que leurs effectifs se maintiennent,<br />

voire reprennent des couleurs. Paradoxe.<br />

Paradoxe aussi d’avoir attendu si longtemps avant de voir les écoles<br />

de management s’emparer de la question de l’attractivité des classes<br />

préparatoires ECG. Des classes qui leur amènent les élèves qui ont fait leur réputation<br />

mondiale. Le lancement en 2023 d’une communication ciblée par les écoles<br />

de la Cdefm est un excellent signal. Mais d’autres mesures comme l’obtention d’un<br />

grade licence pour les élèves issus de prépas à l’issue de leur première année dans<br />

les écoles ou de certificats dédiés restent lettres mortes. Il n’en est pas moins vrai<br />

que des efforts ont été faits par les écoles pour rapprocher leurs cursus de ceux<br />

des années de prépas pour permettre un meilleur continuum.<br />

Un continuum qui s’illustre par d’autres actions envers les élèves<br />

comme, du côté de TBS Education, la réception d’élèves sur son campus<br />

barcelonais. Une action parmi d’autres qui marque l’attachement particulier<br />

de TBS education aux élèves de classes préparatoires. Cette année c’est donc à sa<br />

directrice, Stéphanie Lavigne, que nous avons décidé de remettre notre trophée de<br />

« directeur/trice de l’année ». Vous retrouverez l’entretien qu’elle nous accordé dans<br />

les pages suivantes.<br />

La distinction « directeur/trice de l’année » a été créée il y a maintenant<br />

six ans pour mettre en valeur l’action d’une école de management<br />

et de son directeur pendant l’année écoulée. Si nous prenons évidemment<br />

particulièrement en compte leur engagement envers les classes préparatoires c’est<br />

toute l’action de cette école, incarnée par son directeur ou sa directrice, que nous<br />

saluons. Après Alice Guilhon (Skema BS), Frank Bournois (ESCP), Delphine Manceau<br />

(Neoma BS), Emmanuel Métais (Edhec BS), Stéphan Bourcieu (BSB) et Alexandre de<br />

Navailles (Kedge BS), toutes nos félicitations à Stéphanie Lavigne pour son action à<br />

la tête de TBS Education.<br />

Sommaire<br />

ENTRETIEN<br />

3 • Stéphanie Lavigne, Directrice générale de<br />

TBS Education<br />

LES ESSENTIELS DU MOIS<br />

9 • Nominations (et départs)<br />

12 • L’internationalisation à tous les étages<br />

14 • Ouverture sociale : un enjeu de plus en plus<br />

prégnant<br />

16 • Des prépas en question et des concours<br />

repensés<br />

22 • Les transitions environnementales<br />

25 • La transition numérique<br />

27 • La bataille des campus<br />

PUBLI-INFORMATION<br />

19 • Le campus de Paris, la part la plus IA<br />

d’Excelia<br />

DOSSIER<br />

29 • Sigem 2023 : les écoles de management<br />

ont géré la pénurie<br />

Nous souhaitons une excellente<br />

année à l’ensemble des professeurs<br />

de classes préparatoires ECG auxquels<br />

nous sommes fiers de proposer<br />

chaque mois ce magazine qui leur est<br />

destinés avec le concours de l’APHEC.<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

Rédactrice en chef adjointe :<br />

Anne Dhoquois<br />

« L’<strong>Essentiel</strong> du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Rédactrice en chef adjointe : Anne Dhoquois<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse<br />

Photo de couverture : TBS Education


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

Stéphanie Lavigne<br />

DIRECTRICE GÉNÉRALE DE TBS EDUCATION<br />

Directeur/trice de l’année : Stéphanie Lavigne<br />

Comme chaque année un jury de<br />

l’Aphec et HEADway Advisory a élu le<br />

directeur/trice de l’année. En 2023 c’est<br />

la directrice générale de TBS Education,<br />

Stéphanie Lavigne, qui emporte le<br />

trophée. Entretien<br />

Olivier Rollot : Les élèves de classes<br />

préparatoires sont très importants pour TBS<br />

Education. Cette année votre école a été<br />

particulièrement active envers eux. Pouvezvous<br />

nous rappeler les actions que vous<br />

avez mises en place ?<br />

Stéphanie Lavigne : En juillet 2023 nous avons<br />

organisé sur notre campus de Barcelone un séminaire<br />

destiné à des élèves de première année de classes<br />

préparatoires économiques et commerciales générales<br />

(ECG). Accompagnés de membres du conseil<br />

d’administration de l’Aphec ils sont un peu plus d’une<br />

cinquantaine, issus de toute la France, à être venus<br />

découvrir une école de management vue de l’intérieur,<br />

un environnement qu’ils aspirent à intégrer avec un<br />

campus tout neuf.<br />

A Toulouse nous avons également entrepris de recevoir<br />

des élèves des lycées toulousains tout au long d’un<br />

« Start up week-end ». Plus d’une centaine nous ont<br />

rejoint pour travailler avec des entreprises à des projets<br />

innovants et recevoir des prix. Nous avons d’autres<br />

partenariats avec les lycées pour faire découvrir nos<br />

cours et l’école.<br />

O. R : La notion de « continuum » classes<br />

préparatoires / Grandes écoles<br />

S. L : C’est toute une dynamique que nous avons mise<br />

en place pour faire entrer les classes préparatoires<br />

dans les murs de l’école. Nous avons par exemple créé<br />

une « Semaine des humanités » avec des cours et des<br />

conférences obligatoires pour les élèves de L3 du Programme<br />

Grande Ecole. Des cours de géopolitique, SHS<br />

(sciences humaines et sociales), sociologie ou encore<br />

sciences du vivant pour des élèves qui souhaitent de la<br />

continuité avec les programmes de classe préparatoire.<br />

O. R : 2023 a été une année importante pour<br />

TBS Education qui fêtait ses 120 ans et<br />

l’ouverture de son nouveau campus parisien !<br />

S. L : Célébrer nos 120 ans a été génial ! Cela nous a<br />

permis de nous interroger sur sa création et l’utilité<br />

de l’école aujourd’hui. Nous avons également envoyé<br />

une vidéo à toutes les entreprises de notre territoire<br />

pour réactiver leur fierté envers l’école et cela nous a<br />

amené beaucoup de contacts.<br />

Avec les étudiants nous avons posé une grande boite en<br />

bois de captation vidéo dans l’école pour leur permettre<br />

d’enregistrer des messages d’apprenants imaginant<br />

leur futur, le futur de l’école. Nous les encapsulons<br />

pour les libérer dans dix, vingt ou trente ans.<br />

TBS Education<br />

3


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

TBS Education<br />

A Paris, après le très bon accueil initial des étudiants,<br />

nous allons continuer des travaux pendant deux ans<br />

pour finaliser le campus. J’ajoute qu’à Barcelone nous<br />

sommes installés depuis un an dans un immeuble tout<br />

neuf. Enfin les fondations de notre nouveau campus<br />

de Casablanca ont été posées.<br />

O. R : Du moins bon côté des choses<br />

vous avez dû abandonner le projet de<br />

construction du nouveau campus toulousain.<br />

Où en êtes-vous aujourd’hui ?<br />

S. L : C’était devenu impossible de le financer. Il valait<br />

mieux arrêter. Pour rappel, le projet avait démarré en<br />

2019 avec l’objectif de réunir toutes nos formations<br />

dans le même bâtiment.<br />

Mais ensuite nous avons dû affronter la crise Covid, le<br />

report des élections municipales, la guerre en Ukraine,<br />

l’inflation. Au total le surplus de coûts atteignait 85 M€<br />

pour un budget initial de 94 M€. Rien que l’augmentation<br />

des taux d’intérêt de 0,4 % à 4,9 % nous coutait 42 M€<br />

de plus ! 30 M€ de plus sur les matières premières et les<br />

devis des entreprises. Sans oublier des études de sol.<br />

Pour autant nous sommes bien conscients que l’immobilier<br />

est devenu un facteur de différenciation majeur<br />

entre les écoles de management en proposant<br />

de nouveaux usages et en ouvrant des résidences<br />

étudiantes. Heureusement nos bâtiments principaux<br />

actuels, qui datent de 1985, ont bien vieilli mais nous<br />

n’en oublions pas pour autant le projet. Fin janvier 2024<br />

nous déciderons s’il faut nous lancer dans un nouveau<br />

projet ou conserver l’existant. Dans tous les cas nous<br />

ne voulons pas dépasser les 100 M€ d’investissement<br />

pour un budget annuel de l’école de 65 M€.<br />

Il faudra aussi bien mesurer ce que la centralité de<br />

notre campus actuel nous apporte avec la proximité<br />

de la fac d’économie et du centre-ville de Toulouse.<br />

Et ce que nos 6000 étudiants apportent au quartier.<br />

Après notre passage au statut d’EESC nous avons reçu<br />

la pleine possession un autre bâtiment de 10 800 m 2 ,<br />

à seulement 15 minutes en bus du centre-ville, avec<br />

un hectare de terrain sur lequel il est possible de bâtir.<br />

O. R : Ce possible nouveau campus<br />

ressemblera-t-il au projet initial ?<br />

S. L : Nous testons de nouveaux usages régulièrement<br />

et projetons les réussites sur nos futurs projets immobiliers.<br />

Aujourd’hui nous expérimentons par exemple<br />

l’absence de bureau fixe ce qui n’était pas du tout<br />

prévu en 2019.<br />

De même nous avons aujourd’hui 30 professeurs qui<br />

travaillent sur le développement de l’Intelligence artificielle<br />

(IA) et les questions éthiques que cela impose.<br />

Depuis deux ans nous avons adopté le statut de société<br />

à mission. Nous travaillons en permanence à comment<br />

contribuer à la société.<br />

4


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

O. R : A quel niveau situez-vous TBS<br />

Education au sein de la communauté des<br />

Grandes écoles de management ?<br />

S. L : Nous voulons sécuriser notre place parmi les<br />

10 meilleures écoles françaises et les 50 meilleures<br />

européennes. A l’international TBS Education se classe<br />

cette année au 37 ème rang des meilleurs masters en<br />

management du Financial Times en progression de<br />

13 places. Nous gagnons également 12 places dans<br />

le classement des Executive-MBA. Pour autant nous<br />

considérons que les classements sont un peu comme<br />

un cours de bourse : ils ne reflètent pas forcément la<br />

valeur réelle d’une école. Une école c’est bien plus<br />

qu’un classement !<br />

Nous avions d’ailleurs créé initialement notre direction<br />

« data » afin de répondre aux questions des classements.<br />

Aujourd’hui elle s’est professionnalisée pour<br />

répondre également aux questions des accréditeurs.<br />

TBS Education<br />

O. R : Quels sont les points forts de TBS<br />

Education pour attirer les élèves ?<br />

S. L : Nous entendons faire la différence auprès des<br />

élèves de classes préparatoires avec le soutien de<br />

professeurs qui connaissent la qualité de nos formations.<br />

Pour analyser notre attractivité, nous faisons<br />

des focus groupe auprès de tous nos élèves qui ont<br />

choisi de nous rejoindre alors qu’ils pouvaient intégrer<br />

une école mieux classée. Ce qu’il en ressort c’est qu’ils<br />

nous ont choisi pour notre centralité, notre engagement<br />

en faveur du développement durable, notre capacité à<br />

les faire étudier sur nos quatre campus et l’attention<br />

particulière que nous portons à nos étudiants avec une<br />

vraie personnalisation de leur suivi. Il faut savoir que<br />

nous professeurs sont présents tous les jours sur le<br />

campus, constituant ainsi une véritable culture propre<br />

à TBS Education. C’est sans doute aussi pour cela que<br />

nous sommes à la troisième place du classement 2023<br />

HappyAtSchool des écoles où il fait bon étudier.<br />

Être triple accrédités (AACSB, Amba, Equis) a par<br />

ailleurs un impact international très fort pour signer<br />

des accords de partenariat et faire venir des étudiants<br />

internationaux.<br />

O. R : TBS Education, TSM qui vient d’obtenir<br />

l’accréditation Equis, TSE, la concurrence<br />

n’est-elle pas de plus en plus rude à<br />

Toulouse ?<br />

S. L : Nous ne sommes absolument pas en concurrence<br />

avec la Toulouse School of Economics. Ni d’ailleurs<br />

avec TSM avec laquelle nous partageons d’ailleurs<br />

une école doctorale.<br />

O. R : Que représente aujourd’hui<br />

l’apprentissage pour TBS Education ?<br />

S. L : Depuis 2019 nous sommes passés de 20 %<br />

d’élèves en apprentissage en M2 à 85 % (l’alternance<br />

est possible en M1 et M2 mais pas en L3). De plus en<br />

plus d’étudiants de l’université nous rejoignent d’ailleurs<br />

grâce à cela en admission sur titre (AST). Nos 30 % de<br />

boursiers sont particulièrement nombreux à choisir de<br />

suivre leur cursus en apprentissage. Cela donne à nos<br />

diplômés une employabilité renforcée qui fait encore<br />

plus la différence avec l’université.<br />

En revanche l’apprentissage est encore très peu développé<br />

dans notre bachelor où il n’est accessible qu’en<br />

troisième année et alors que nous recevons beaucoup<br />

de demandes des entreprises et des étudiants.<br />

Ce développement de l’apprentissage est spectaculaire<br />

mais nous devons bien prendre garde à ne pas basculer<br />

dans un modèle « tout apprentissage » alors que les<br />

financements de l’Etat pourraient, et sont déjà pour<br />

certains, moins élevés.<br />

O. R : Cette montée en puissance de<br />

l’apprentissage a-t-elle changé votre modèle<br />

pédagogique ?<br />

S. L : Il a fallu revoir toutes les maquettes de cours<br />

et nous développer à Paris où sont signés le plus de<br />

contrats avec les entreprises. Nous avons même<br />

développé l’alternance en mastères spécialisés avec<br />

deux MS qui fonctionnent très bien.<br />

5


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN JANVIER 2024 N° 78<br />

O. R : TBS Education est l’une des toutes<br />

premières écoles à pratiquer des frais de<br />

scolarité modulés selon les revenus des<br />

familles. Comment cela fonctionne-t-il ?<br />

S. L : Depuis la rentrée 2021, tous les étudiants qui<br />

entrent en première année du PGE voient effectivement<br />

leurs frais de scolarité modulés en fonction de cinq<br />

tranches de réduction allant de 5 à 50 % des frais de<br />

scolarité.<br />

O. R : TBS Education a adopté le statut de<br />

société à mission. Qu’est-ce que cela change<br />

dans votre pédagogie ?<br />

S. L : Tous nos cours ont intégré les objectifs de<br />

développement durable de l’Onu après une révision<br />

de leurs maquettes pédagogiques. De même 40 % de<br />

nos publications de recherche intègrent le sujet et un<br />

centre d’excellence réunit les professeurs concernés.<br />

Nous sommes pionniers dans cette dimension<br />

DD&RS depuis quinze ans. Ce sont par exemple nos<br />

associations étudiantes qui organisent chaque année<br />

les Assises nationales étudiantes du développement<br />

durable (ANEDD).<br />

Pour aller plus loin nous avons créé une direction de<br />

la transition sociétale qui prend en charge toutes les<br />

questions d’inclusion, de transition environnementale,<br />

de vivre ensemble ou encore de lutte contre les<br />

stéréotypes.<br />

Nous avons développé un projet pour accompagner<br />

les jeunes filles dans leur recherche d’emploi et les<br />

aguerrir sur les questions salariales. Pourquoi les filles<br />

pensent-elles gagner moins que les garçons ? Quand<br />

on leur dit qu’aujourd’hui la rémunération moyenne de<br />

nos diplômés est de 40 k€ par an, elles se placent à 36<br />

k€ quand les garçons se voient à 45 k€ ! Depuis cette<br />

année nous informons également les garçons sur ces<br />

questions d’égalité. Un étudiant passé par TBS Education<br />

doit développer de bons comportements ! Nous même<br />

avons autant de professeurs femmes qu’hommes.<br />

O. R : Vos campus sont-ils exemplaires en<br />

matière environnementale ?<br />

S. L : Nous développons un campus éco-responsable<br />

et avons déjà signé une charte sur la mobilité qui prévoit<br />

le versement d’indemnités kilométriques pour ceux de<br />

nos personnels qui choisissent de venir sur nos campus<br />

à vélo. Les transports en commun sont gratuits pour<br />

tous nos étudiants. Quant à leur mobilité internationale<br />

elle se régule bien avec moins d’allers-retours et un<br />

repli sur les pays européens.<br />

O. R : Comment qualifieriez-vous la<br />

génération actuelle de vos étudiants ?<br />

S. L : C’est une génération positive qui interpelle beaucoup<br />

les générations précédentes tout en étant force<br />

de proposition. Ils sont hyperconnectés avec le risque<br />

de passer trop vite d’un sujet à l’autre.<br />

TBS Education<br />

6


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN JANVIER 2024 N° 78<br />

O. R : Une question plus personnelle :<br />

comment concevez-vous votre poste de<br />

Directrice générale après maintenant plus de<br />

quatre années passées à la direction de TBS<br />

Education ?<br />

S. L : Un bon directeur d’école de management regarde<br />

droit devant et développe son école pour cadrer au<br />

mieux les besoins des entreprises. Voici la théorie.<br />

Dans la pratique nous passons surtout du temps à<br />

nous justifier auprès des accréditeurs internationaux<br />

comme français. Nous nous justifions en permanence<br />

de notre niveau de qualité. Nous nous justifions dans les<br />

classements. Nos écoles sont devenues des machines<br />

à produire des chiffres et des explications. A peine<br />

avons-nous rendu un rapport que nous passons à un<br />

autre. En tant que Directrice générale, je reste toutefois<br />

convaincue que notre mission se situe au niveau<br />

de la bonne adéquation entre les besoins actuels et<br />

futurs du monde économique et les compétences des<br />

apprenants. Nous pouvons ainsi assurer une bonne<br />

employabilité et aider à concevoir des trajectoires<br />

professionnelles nouvelles pour chacune et chacun.<br />

Biographie<br />

Stéphanie Lavigne, 48 ans, a été nommée<br />

directrice générale de TBS Education<br />

en octobre 2019. Elle en était directrice<br />

générale adjointe depuis un an. Dans son<br />

précédent poste elle supervisait l’ensemble<br />

des programmes de TBS Education. Arrivée<br />

en 2003 à TBS en tant que professeur<br />

de stratégie, Stéphanie Lavigne a été<br />

Les précédents directeurs/trices de l’année<br />

Avant Stéphanie Lavigne ont été élus directeurs/trices de l’année :<br />

2017 : Alice Guilhon (Skema BS)<br />

2018 : Frank Bournois (ESCP)<br />

2019 : Delphine Manceau (Neoma BS)<br />

2020 : Emmanuel Métais (Edhec BS)<br />

2021 : Stéphan Bourcieu (BSB)<br />

2022 : Alexandre de Navailles (Kedge BS)<br />

doyen de la faculté de septembre 2014<br />

à décembre 2018. Elle est diplômée d’un<br />

doctorat de sciences économiques qu’elle<br />

a obtenu en 2002 à l’Université Toulouse<br />

1 Capitole. Elle démarre sa carrière<br />

d’enseignant- chercheur à l’Université de<br />

Toulouse, puis à Science Po Toulouse,<br />

avant de rejoindre TBS Education.<br />

7


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023 JANVIER 2024 N° 78<br />

L’essentiel<br />

de l’année 2023<br />

TBS Education<br />

Evolution des concours, actualité des classe<br />

préparatoires, nouveaux campus, international,<br />

ouverture sociale… tout ce qu’il fallait retenir en 2023<br />

dans l’univers des formations en management.<br />

8


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

Nominations (et départs)<br />

Comme chaque année, 2023 a eu son lot de départs et de nominations à la direction<br />

des grandes écoles de management. Tour d’horizon.<br />

TBS Education<br />

TBS Education<br />

Adilson Borges a été nommé directeur général et doyen<br />

de Rennes SB et vient de mettre ses fonctions début<br />

2024. Jusqu’ici directeur Learning et Development chez<br />

Carrefour et professeur de marketing à Neoma, d’origine<br />

brésilienne il est titulaire d’un MSc de l’université of<br />

Rio Grande do Sul. Mais c’est en France, à l’université<br />

de Rennes, qu’il obtient son doctorat en Sciences de<br />

gestion puis son habilitation à diriger des recherches<br />

(HDR). Entre les deux il réalise une année post doc au<br />

sein de l’université de Californie à Irvine. Par la suite il a<br />

notamment présidé l’Academy of Marketing Science et<br />

occupé le poste de directeur général adjoint à la faculté<br />

et à la recherche de Neoma avant de rejoindre le groupe<br />

Carrefour en 2016.<br />

Herbert Castéran a pris la direction le 1 er novembre<br />

2023 de l’Institut Mines Télécom business school. Il y<br />

a succédé à Denis Guibard qui n’a pas été reconduit<br />

pour un deuxième mandat. Ce sera sa troisième direction<br />

d’une Grande école de management après l’EM<br />

Strasbourg (2016-2022) et l’Idrac BS (novembre 2022 à<br />

aujourd’hui). Après avoir été chef d’entreprise pendant<br />

11 ans, Herbert Castéran se tourne vers le secteur de<br />

l’enseignement et de la recherche en 2006 au sein du<br />

groupe ESC Pau avant d’intégrer l’EM Strasbourg en<br />

2010 comme enseignant-chercheur. En 2016 il est élu<br />

directeur général de l’école, puis réélu pour un second<br />

mandat en 2021. En 2022, il prend la direction de l’IDRAC<br />

Business School. Âgé de 53 ans, Herbert Castéran a<br />

est diplômé de Sciences Po Toulouse (1991) ainsi que<br />

d’un DESS en économie et en statistiques (1992) de<br />

l’Université de Toulouse 1. Il est titulaire d’un doctorat<br />

en sciences de gestion qu’il a obtenu en 2010 (Université<br />

Toulouse 1 Capitole).<br />

9


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

TBS Education TBS Education<br />

TBS Education<br />

Il était jusqu’ici directeur du BBA INSEEC, qu’il continuera<br />

de diriger, et du MSc INSEEC Lyon, Guillaume Garnotel<br />

est monté d’un cran au sein de l’INSEEC en devenant<br />

directeur général d’INSEEC Grande École. Il succède<br />

à Thomas Allanic, qui a souhaité quitter le groupe pour<br />

se « consacrer à des projets personnels ». Titulaire d’un<br />

master recherche en philosophie économique et d’un<br />

doctorat en finance d’entreprise obtenus à Aix-Marseille<br />

Université, Guillaume Garnotel a d’abord été ATER à<br />

Paris 1 Panthéon Sorbonne puis a intégré l’INSEEC en<br />

2011 tout en étant maître de conférence à l’université<br />

Lumière Lyon 2 de 2014 à 2016.<br />

Léon Laulusa, qui a un temps assuré l’intérim, a été nommé directeur général de<br />

ESCP en mai 2023 et succède ainsi à Frank Bournois. Léon Laulusa est professeur<br />

permanent de ESCP depuis 2005 et y enseigne la comptabilité financière et le contrôle<br />

de gestion. Titulaire de l’Habilitation à Diriger des Recherches (HDR), docteur en<br />

Sciences de gestion de l’université Paris-Dauphine et expert-comptable diplômé, de<br />

nationalité française et d’origine sino-laotienne, Léon Laulusa débute sa carrière dans<br />

plusieurs sociétés internationales d’audit et de conseil où il a exercé des fonctions<br />

managériales et de direction avant de rejoindre le monde académique.<br />

Depuis 2013, il a successivement occupé les fonctions de directeur académique adjoint<br />

chargé du développement international, de directeur des relations internationales et<br />

membre du comité exécutif (dont il fait partie depuis 2014), de directeur académique<br />

et des relations internationales depuis 2017, de directeur général adjoint chargé des<br />

affaires académiques et internationales en 2018, puis de directeur général délégué<br />

depuis le 1 er janvier 2022, ayant notamment pour responsabilité de mettre en œuvre<br />

la stratégie Choix et Expériences. En janvier 2023, Léon Laulusa a également pris la<br />

Direction du campus parisien de l’école, avec comme responsabilité de superviser le<br />

déménagement prévu sur le site de Champerret en septembre 2023 et la rénovation<br />

des locaux historiques de l’avenue<br />

Après le départ de Herbert Castéran, c’est Babak Mehmanpazir qui a été élu directeur<br />

général de l’EM Strasbourg Business School le 17 avril 2023 par le conseil<br />

d’administration de l’école. Administrateur provisoire depuis le 1 er octobre 2022, il<br />

était le seul candidat à sa succession. Une consécration très attendue pour celui<br />

qui était directeur général adjoint de l’EM Strasbourg Business School depuis 2016<br />

après en avoir été le directeur délégué du Programme Grande école de 2008 à<br />

2016 et directeur de l’ex-IECS – dont la fusion avec l’IAE a donné naissance à l’EM<br />

Strasbourg - de 2005 à 2007.<br />

10


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

TBS Education<br />

S’il prend sa retraite à la fin de l’année après plus de<br />

25 ans à sa direction – il est directeur depuis 1997 -,<br />

Francis Bécard restera conseiller du président de l’école<br />

et membre de la Cefdg (Commission d’évaluation des<br />

formations et diplômes de gestion). Lui-même diplômé<br />

de celle qui s’appelait encore l’ESC Troyes,<br />

Julien Renoult a succédé début 2024 à Francis Bécard à<br />

la direction générale de Yschools dont fait partie SCBS.<br />

Jusqu’ici directeur général adjoint au développement<br />

il a conduit à ce titre plusieurs missions que ce soit<br />

le rachat d’écoles Pigier ou l’implantation en Afrique.<br />

« Nous allons continuer à développer l’enseignement<br />

supérieur dans des villes modestes tout en continuant<br />

à avoir une politique internationale un peu différente »,<br />

signifie le nouveau directeur qui entend faire passer en<br />

trois à quatre ans de 2 000 à 3 000 le nombre d’étudiants<br />

et monter à 3 500 apprenants pour faire progresser le<br />

chiffre d’affaires de 25 à 31 millions d’euros.<br />

TBS Education<br />

Sébastien Tran a été nommé directeur général d’Audencia<br />

où il succède à Christophe Germain. Depuis février 2022<br />

directeur général du Pôle Léonard de Vinci, Sébastien Tran<br />

l’avait rejoint en 2017 en tant que directeur de l’EMLV, avant<br />

d’occuper ensuite de 2019 à 2022 la direction générale<br />

adjointe du Pôle Léonard de Vinci. Titulaire d’un doctorat<br />

en économie industrielle (Université Paris-Dauphine) et<br />

d’une habilitation à diriger les recherches en sciences de<br />

gestion (Université de Rouen), il a démarré sa carrière au<br />

sein du groupe Excelia en 2005, où il a successivement<br />

occupé les fonctions de directeur pédagogique puis<br />

directeur académique. Il devient ensuite doyen de la<br />

faculté à l’EM Normandie, de 2010 à 2014, avant d’être<br />

nommé directeur général adjoint de l’ISC Paris jusqu’en<br />

2017. Il est également chercheur associé au M-Lab de<br />

l’université Paris-Dauphine depuis 2006.<br />

11


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

L’internationalisation<br />

à tous les étages<br />

Que ce soit l’ouverture de campus à l’étranger, la création de doubles diplômes<br />

avec des établissements partenaires ou l’accroissement de collaborations,<br />

l’internationalisation des écoles était en 2023 plus que jamais d’actualité. Exemples.<br />

Normandie a entamé 2023 en fanfare en<br />

inaugurant un nouveau campus à Dubaï, son<br />

troisième campus à l’étranger après Oxford et<br />

L’EM<br />

Dublin. Dans l’Émirat, celui-ci a ouvert au cœur<br />

du périmètre réservé à l’enseignement supérieur et<br />

à l’innovation : la « Knowledge City ». L’EM Normandie<br />

est ainsi la première Grande école à ouvrir en propre<br />

un campus à Dubaï. En 2022 – 2023, 60 étudiants du<br />

programme Grande école y étaient déjà présents. Un<br />

nouveau campus qui n’est qu’un étape de son développement<br />

international . L’école projette par ailleurs<br />

de s’implanter à Boston, en lien avec l’UMass Boston<br />

College of management qui accueillera son nouveau<br />

campus. L’école « made in USA » ouvrira les portes<br />

de son BBA à partir de septembre 2025. A plus long<br />

terme seront développés des programmes communs<br />

de niveau Master sur la thématique de la logistique, du<br />

supply chain et de la RSE.<br />

Déjà largement implantée dans le monde entier, Skema<br />

a souhaité elle en 2023 investir dans une école d’art<br />

américaine, la Fashion Institute of design and merchandising<br />

(FIDM) de Los Angeles, qui compte aujourd’hui<br />

près de 1 000 étudiants dans des cursus débouchant<br />

sur des métiers dans les univers de la création et du<br />

design, de la mode, du textile et de la beauté. Ses programmes<br />

s’étendent du bachelor au MBA. Le processus<br />

transactionnel n’est pas encore totalement validé par<br />

les autorités américaines. Il devrait l’être début 2024.<br />

Dans le même temps, l’emlyon est entrée au capital<br />

de la London Interdisciplinary School aux côtés de sa<br />

maison mère, Galileo Global Education. Elle se dote<br />

ainsi de la capacité à délivrer un diplôme de droit anglais.<br />

De nombreuses autres pistes de collaborations<br />

sont envisagées dont la construction de programmes<br />

complémentaires, la conception de doubles diplômes...<br />

Le campus de l’EM Normandie à Dubaï<br />

EM Normandie<br />

12


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023 JANVIER 2024 N° 78<br />

Neoma BS<br />

Les propositions foisonnent. Citons, par exemple, la<br />

création par HEC Paris et la Climate school de l’université<br />

de Colombia d’un double diplôme permettant aux<br />

étudiants de se former à la fois au management international,<br />

aux sciences du climat ainsi qu’aux implications<br />

des enjeux climatiques sur les sociétés humaines. Au<br />

bout du parcours, les étudiants valideront le Master in<br />

Management d’HEC Paris et le Master of arts Climate<br />

and society de l’université de Colombia.<br />

Le renforcement de l’international sur toutes les dimensions,<br />

en accord avec les enjeux de RSE, c’est<br />

aussi l’objectif de l’Institut Mines-Télécom Business<br />

School qui déploie ses activités sur la scène internationale<br />

avec la signature de douze nouveaux partenariats<br />

internationaux. Dix autres sont en cours de signature.<br />

Ces derniers s’ajoutent aux 148 partenariats internationaux<br />

dans 48 pays différents dont l’école dispose.<br />

Son plan stratégique vise à faire diminuer de 40 %<br />

l’empreinte carbone des mobilités internationales d’ici<br />

2027, une ambition partagée avec de nombreux acteurs<br />

de l’enseignement supérieur mondial.<br />

Cap sur l’Europe pour l’EM Strasbourg<br />

Outre l’implantation à l’étranger ou<br />

l’acquisition d’écoles, l’internationalisation,<br />

c’est aussi la défense de valeurs. C’est ainsi<br />

que se positionne l’EM Strasbourg avec<br />

l’Europe comme axe fondamental de son<br />

développement. Dans son nouveau plan<br />

stratégique est ainsi inscrit : renforcer le<br />

positionnement transfrontalier et européen.<br />

« Nos objectifs, c’est d’être reconnu<br />

comme un partenaire privilégié des acteurs<br />

économiques de la vallée du Rhin supérieur,<br />

l’une des plus riches d’Europe », expose ainsi<br />

Babak Mehmanpazir, le nouveau directeur,<br />

un mandat qu’il place sous le signe de<br />

l’Europe et du transfrontalier et « des valeurs<br />

que cela représente ». L’EM Strasbourg<br />

proposera à la rentrée 2024 deux nouveaux<br />

masters à dimension internationale,<br />

destinés à former des managers capables<br />

d’évoluer dans un contexte transfrontalier et<br />

européen. Le premier, European digital and<br />

sustainable business, est proposé en triple<br />

diplôme, en partenariat avec la Hochschule<br />

für Wirtschaft FHNW à Bâle (Suisse) et la<br />

Hochschule Offenburg (Allemagne). « En<br />

tant qu’école de management universitaire,<br />

nous sommes parties prenantes du bien<br />

commun ; nous devons nous inscrire<br />

dans la transformation des universités<br />

vers encore plus d’autonomie en<br />

privilégiant l’excellence au niveau national<br />

et international tout en incarnant nos<br />

valeurs européennes que sont la diversité,<br />

la coopération, la solidarité, la paix, le<br />

dialogue... », assure Babak Mehmanpazir.<br />

13


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

Ouverture sociale : un enjeu<br />

de plus en plus prégnant<br />

Le mot est sur toutes les lèvres. Que l’on parle « d’ouverture » ou de diversité sociale,<br />

la problématique traverse de plus en plus le secteur de l’enseignement supérieur.<br />

Et dans ce domaine, il y a aussi des pionniers.<br />

Depuis trente ans, l’ESSEC s’engage en faveur<br />

de la diversité sociale. En 1993, elle est la première<br />

à proposer la voie de l’apprentissage<br />

avec la création d’un CFA (centre de formation<br />

d’apprentis). Ce sont plus de 8 200 jeunes qui ont fait ce<br />

choix en trente ans. 30 % des étudiants d’une promotion<br />

de la Grande école effectue par exemple son cursus<br />

en apprentissage. Dix ans plus tard, en 2003, l’ESSEC<br />

lançait son premier programme d’égalité des chances :<br />

« Une grande école, pourquoi pas moi ? », qui permet à<br />

des élèves issus de milieux populaires de préparer leur<br />

entrée dans les études supérieures. Un programme qui<br />

a inspiré la politique publique des Cordées de la Réussite<br />

et qui a ensuite été adapté dans une centaine d’écoles<br />

en France. S’en sont suivis en 2009 l’ouverture de son<br />

Centre égalité des chances. Enfin, l’ESSEC appuie les<br />

changements sociétaux dans son écosystème avec la<br />

Fresque de la diversité, qui a permis en 2023 de sensibiliser<br />

2 300 étudiants nouveaux entrants aux questions<br />

de discrimination.<br />

30 ans, c’est aussi l’âge de la fondation emlyon, qui<br />

soutient l’engagement social de l’école via l’octroi, entre<br />

autres, de financements jusqu’à 100 % des frais de<br />

scolarité des boursiers du CROUS. Cette aide concerne<br />

de plus en plus d’étudiants du PGE. La fondation délivre<br />

également des bourses de solidarité pour les frais de vie<br />

des étudiants et alloue des aides financières ponctuelle<br />

d’urgence en cas de difficulté. Via son programme Trait<br />

d’union Prépas, elle propose un soutien pécuniaire à des<br />

élèves souhaitant passer les épreuves orales de Grandes<br />

écoles dans les différents établissements.<br />

efforts à faire. Un des défis à relever, c’est de combattre<br />

l’autocensure. Il faut aller chercher les élèves, mettre<br />

en place l’équivalent des cordées de la réussite – un<br />

accompagnement à l’orientation - dans les collèges et<br />

les lycées... Des actions qui se travaillent en amont des<br />

classes prépas », déclare Damien Framery, président<br />

de l’APPLS (association des professeurs de première<br />

et de lettres supérieures).<br />

Et Alain Joyeux, son homologue à l’APHEC, de lui emboiter<br />

le pas : « La diversité sociale, c’est une question morale.<br />

D’autant qu’au dernier concours BCE, la part des boursiers<br />

ayant réussi a reculé de deux points. La réforme<br />

du bac a engendré une baisse du nombre d’élèves en<br />

terminale ayant opté pour les maths, accentuant une<br />

sur-représentation des garçons et de jeunes issus de<br />

CSP+ dans nos classes prépas. Il y avait un équilibre entre<br />

les filles et les garçons qui s’est rompu. Peut-être que<br />

cela va changer avec le retour des maths dans le tronc<br />

commun en première ? Ce qui ne nous empêche pas de<br />

mener des actions pour drainer les bons étudiants de<br />

zones rurales et péri-urbaines issus de milieux sociaux<br />

moins favorisés ».<br />

Ouvrir pour diversifier les profils<br />

C’est tout l’enjeu actuel. Et toutes les écoles et nombre<br />

de cursus en font une priorité. Dans les classes prépas,<br />

par exemple, les acteurs sont unanimes : on peut mieux<br />

faire. « L’inclusion sociale, c’est un véritable enjeu. Si la<br />

part de boursiers dans les classes prépas littéraires<br />

augmente – on est aujourd’hui à 30 % -, nous avons des<br />

Essec BS<br />

14


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023 JANVIER 2024 N° 78<br />

HEC<br />

Car le risque, c’est en effet la fermeture de classes prépas<br />

ECG, littéraires et scientifiques de proximité présentes<br />

en nombre sur le territoire... Mais pour combien de<br />

temps ? Or, ce sont spécifiquement ces classes où la<br />

mixité sociale est la plus grande et qui garantissent aux<br />

prépas le rôle d’ascenseur social. Un paradoxe, qui ne<br />

semble pas prêt d’être levé.<br />

Une ouverture sociale stratégique<br />

Ailleurs, l’ouverture sociale fait de plus en plus partie<br />

intégrante des plans stratégiques des écoles. Ainsi à<br />

l’EM Strasbourg, l’un des axes du plan, c’est l’accentuation<br />

de la diversité sociale et de l’excellence inclusive.<br />

Concrètement, il s’agit de contenir la hausse des frais<br />

de scolarité et de développer l’ouverture sociale via<br />

l’octroi de bourses, en instaurant la modularité des frais<br />

de scolarité dans le programme grande école pour les<br />

étudiants boursiers. Ces derniers ont, par ailleurs, été<br />

plus nombreux à intégrer HEC à la rentrée 2022-2023<br />

(17,7 % contre 14,5 en 2021-2022). « HEC croit fermement<br />

en l’ascenseur social par l’éducation. Notre ambition est<br />

de renforcer encore la diversité des talents français et<br />

de faire rimer toujours davantage excellence académique<br />

et ouverture sociale au sein de notre communauté étudiante<br />

», se félicite Eloïc Peyrache, doyen et directeur<br />

général d’HEC Paris. Des avancées certaines mais qui<br />

ne doivent satisfaire personne. La publication du tome<br />

2 du livre blanc « Diversités et ouverture sociale » du<br />

Groupe Insa est là pour le rappeler. Le taux de boursiers<br />

CROUS y subit une lente érosion (- 3,3 points en six ans),<br />

donnant à penser que de nouvelles actions doivent être<br />

menées dans ce domaine. Le livre blanc en préconise un<br />

certain nombre : expérimenter des modalités différentes<br />

d’entretien, introduire des points de bonification pour<br />

les élèves boursiers, mettre en place de quotas, etc.<br />

Des propositions clivantes qui ne font pas l’unanimité.<br />

15


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

Des prépas en question<br />

et des concours repensés<br />

Après une baisse significative des étudiants inscrits en classes prépas,<br />

notamment en ECG, à la rentrée 2021 et une tentative de réforme jugée inepte<br />

par la plupart des acteurs du secteur, ces derniers continuent de s’interroger<br />

sur la nécessité de faire évoluer le cursus.<br />

Entre une réforme inaboutie et des classes qui ferment,<br />

les classes prépas sont dans la tourmente.<br />

Heureusement il semble que les chiffres sur le<br />

nombre d’inscrits à la rentrée 2023 soient à la<br />

hausse. Pour autant, des questions demeurent. Parmi<br />

elles, l’attractivité des classes prépas et la nécessité<br />

de communiquer pour expliquer leur spécificité et leurs<br />

atouts. C’est tout l’objet d’une campagne lancée sur les<br />

réseaux sociaux en novembre dernier par la Conférence<br />

des directeurs des écoles françaises de management<br />

(Cdefm).<br />

Autre chantier : les concours. Dans le pléthorique choix<br />

des possibles en termes d’orientations, les prépas<br />

séduiraient moins qu’avant pour diverses raisons à<br />

commencer par le mode de sélection. Sur ce point Alain<br />

Joyeux, président de l’APHEC, ébauche des pistes : « Il<br />

faudrait simplifier les concours, diminuer le nombre<br />

d’épreuves et qu’ils soient moins étalés dans le temps.<br />

Mais pas question de les supprimer car c’est plus un<br />

passage qui permet de classer et de répartir les élèves<br />

entre les écoles qu’un système éliminatoire ; 85% des<br />

étudiants qui intègrent une classe prépa ECG obtiennent<br />

un master 2 en cinq ans ». Et, Alice Guilhon, présidente<br />

de la Cdefm directrice générale de Skema Business<br />

school, d’abonder : « L’enjeu aujourd’hui, c’est de rendre<br />

plus attractives les classes prépas sur le plan de leur<br />

contenu et de leur mode de fonctionnement sans changer<br />

ce qui en font leur valeur. » 2023 aura été l’année des<br />

questions. Quid de 2024 ? Pour certaines écoles en tout<br />

cas, des réformes ont d’ores et déjà été actées. Et elles<br />

passent, entre autres, par le jeu.<br />

Kedge fait évoluer ses oraux et son PGE<br />

Les oraux des écoles se différencient de plus en plus<br />

les uns des autres. En 2024, Kedge va largement les<br />

faire évoluer même si le format de l’épreuve (durée de<br />

30 minutes, en présence de deux jurés) et la façon de<br />

s’y préparer demeurent inchangés.<br />

Le constat qu’a fait Kedge est un « certain désengagement<br />

des candidats » à l’endroit du questionnaire à remplir par<br />

eux en amont de l’épreuve ne « permettant pas toujours<br />

une mise en valeur optimisée de leur profil ». Un constat<br />

également partagé par les jurés et de nombreux professeurs<br />

de classe préparatoire. Afin d’améliorer la qualité,<br />

Kedge a donc décidé de remplacer ce questionnaire par<br />

un jeu de cartes, une technique de conduite d’entretien<br />

ayant déjà fait ses preuves dans d’autres écoles.<br />

L’égérie de la campagne<br />

de promotion des classes<br />

préparatoires orchestrée<br />

par la Cdefm<br />

TBS Education<br />

16


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

Kedge BS<br />

L’objectif de l’entretien de personnalité et de motivation que<br />

conduit Kedge est « d’évaluer le potentiel des candidats<br />

à se développer au sein du Programme Grande école<br />

et leur adéquation avec les valeurs et les engagements<br />

de l’école en matière de développement durable ». Par<br />

le biais de ce jeu de cartes, l’un des 17 Objectifs de<br />

Développement Durable (ODD) de l’Onu constituera<br />

le filigrane de l’entretien et permettra d’introduire et<br />

d’aborder différentes dimensions de leur personnalité<br />

et de leurs motivations.<br />

L’entretien reposera sur le tirage au sort de cinq cartes,<br />

chacune visant un thème spécifique :<br />

• Carte « Trait d’Union » (un des 17 ODD) : L’ODD tiré au sort<br />

constituera un cadre de référence auquel le candidat<br />

pourra faire appel tout au long de son entretien, autant<br />

et aussi souvent qu’il le souhaite. Plus le candidat fera<br />

des liens fréquents, logiques et pertinents avec ce cadre<br />

de référence, plus sa performance sera valorisée sur<br />

les trois cartes suivantes.<br />

• Carte « Autoportrait » : Cette carte vise à permettre au<br />

candidat de présenter son parcours. Un « mot » est tiré<br />

au sort et incite le candidat à orienter sa présentation<br />

sur une expérience particulière. Le candidat doit se<br />

présenter de manière articulée, synthétique et originale.<br />

• Carte « Trait d’Actions »: Cette carte comporte un « mot<br />

d’action » (exemple : promouvoir, lutter, défendre) pour<br />

lequel le candidat pourra faire état des actions originales<br />

et à impact qu’il a pu découvrir en se constituant une<br />

« culture générale de ODD » en amont de l’entretien.<br />

Il pourra également faire montre de sa créativité et<br />

de sa dimension entrepreneuriale en suggérant des<br />

actions issues de sa propre réflexion.<br />

• Carte « Trait de Pensée » : Cette carte invite le candidat<br />

à argumenter « Pour » ou « Contre » une affirmation<br />

indiquée sur la carte (exemple : le télétravail est une<br />

réelle avancée dans la société).<br />

• Carte « Trait d’esprit »: Cette carte présente un paradoxe<br />

(exemple : victoire amère) et a pour vocation d’inviter le<br />

candidat à faire preuve de ses capacités de réactivité,<br />

d’adaptabilité et de vivacité d’esprit.<br />

L’évaluation de l’épreuve reposera sur cinq critères :<br />

originalité des propos, qualité oratoire, esprit d’analyse,<br />

esprit concret, et capacité à faire du lien avec la<br />

culture ODD.<br />

17


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023 JANVIER 2024 N° 78<br />

L’ICN utilise régulièrement<br />

les Lego dans sa pédagogie et<br />

maintenant dans ses oraux<br />

ICN BS<br />

Outre le concours, le PGE fait également peau neuve.<br />

Kedge a ainsi mis en place une nouvelle posture pédagogique<br />

dans son Programme Grande École (PGE), le<br />

Grow by Doing®, qui vise à « confronter les étudiants à<br />

des modes de pensée différenciés ». Depuis la rentrée<br />

2022, de nouveaux cours signature sont proposés dont<br />

notamment l’art oratoire, matière qui devient obligatoire<br />

avec un concours d’éloquence dès la fin de la 1 ère année.<br />

L’ICN réforme son PGE et invente les oraux<br />

« Lego »<br />

36 ème meilleur master en management selon le Financial<br />

Times cette année avec une progression de 21 places,<br />

l’ICN a vécu une belle rentrée avec de nouveaux locaux<br />

à La Défense qui lui permettent de recruter sur toute la<br />

France. Le bon moment pour relancer son recrutement<br />

en classes préparatoires en rénovant son programme<br />

Grande école et ses oraux. « La refonte du programme<br />

s’appuie plus que jamais sur l’approche #ArtTechnology-<br />

Management, menée par ICN depuis plus de vingt ans,<br />

avec, à la rentrée 2024, un parcours de trois années<br />

appelées respectivement « be engaged ! be curious !<br />

be creaCtive ! », explique Gerald Duffing, le directeur<br />

du programme Grande école. Les étudiants fixeront<br />

eux-mêmes la destination de leur « voyage creaCtif @<br />

ATM » (ArtTechnologyManagement) : la première année<br />

sera « résolument destinée aux étudiants de classes<br />

préparatoires », alors que la deuxième et la troisième<br />

année s’ouvrent aux candidats en admissions sur titre.<br />

Les élèves de classes préparatoires sont nombreux à<br />

le demander : les oraux doivent illustrer les particularismes<br />

de l’école. Après Kedge, c’est donc au tour de<br />

l’ICN de transformer les oraux 2024 des candidats de<br />

classes préparatoires dans cet esprit. Après le fameux<br />

jeu de cartes qui proposait aux candidats de raconter<br />

une histoire, c’est une méthode déjà éprouvée dans<br />

beaucoup d’entreprises en séminaires dans le monde<br />

qui prend le relais. « Nous allons évaluer la créativité de<br />

nos candidats en les faisant d’abord réfléchir avec une<br />

épreuve de Lego Serious Play de dix minutes pour définir<br />

par exemple ce qu’est un manager. Les trente minutes<br />

suivantes seront plus classiques tout en s’appuyant sur<br />

l’épreuve Lego », explique Kamel Mnisri, professeur à<br />

l’ICN qui a été formé à la méthode. Objectif : favoriser<br />

le dialogue et encourager la réflexion, mais aussi développer<br />

les capacités de résolution de problèmes et de<br />

mobiliser l’imagination.<br />

Une dynamique inspirée du recrutement dans l’entreprise<br />

danoise comme l’explique son directeur pour la France,<br />

Sylvain Munnier, également ancien de l’ICN : « Quand j’ai<br />

postulé chez Lego et que je suis allé passer les entretiens,<br />

j’avais très bien préparé les questions sur l’entreprise.<br />

Mais ce qu’on m’a demandé, c’est d’illustrer ce que je ferai<br />

chez Lego en deux minutes avec les briques ». Il s’agit de<br />

focaliser son esprit pour engager une conversation avec<br />

des briques qui offrent des possibilités quasi-illimitées !<br />

18


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

Le campus de Paris,<br />

la part la plus IA d’Excelia<br />

Depuis juillet 2023, Excelia est propriétaire de son campus<br />

sur le site de Paris-Cachan, parmi les plus connectés de France.<br />

Zoom sur un campus et des formations pas comme les autres.<br />

Le campus de Paris, une référence<br />

dans le domaine de la technologie et de<br />

la transition écologique<br />

Situé précisément à Cachan, aux portes du sud de<br />

Paris, le lieu est l’héritier d’une longue tradition de<br />

l’enseignement supérieur puisqu’il s’agit de l’ancien<br />

site de l’École nationale supérieure (ENS). Aujourd’hui<br />

le campus est au cœur d’un espace éducatif large et<br />

ouvert, un site multi scolaire et pluridisciplinaire, creuset<br />

de plusieurs institutions de référence notamment dans<br />

le domaine de l’ingénierie.<br />

Mais point de management jusqu’à l’arrivée d’Excelia,<br />

qui interagit dans un écosystème constitué d’Aivancity,<br />

dont le groupe a repris le campus digitalisé, et d’écoles<br />

d’ingénieurs avec lesquelles Excelia Business School<br />

a conclu plusieurs accords, telle la convention-cadre<br />

avec l’EPF pour un Bachelor Business et un Master<br />

Ingénierie d’affaires, des parcours hybrides entre<br />

management et technologie. Citons également l’ESTP<br />

et l’ESITC, regroupées dans l’Alliance pour les sciences<br />

et la technologie dont Excelia Business School est le<br />

seul établissement de management triplement accrédité<br />

(AACSB, EQUIS, AMBA) et l’ECAM-EPMI à Cergy dont<br />

l’arrivée est prochaine.<br />

Outre le fait d’être un pôle universitaire qui influe sa<br />

dynamique sur le territoire, la collectivité de Cachan mène<br />

une politique urbaine très volontariste et avant-gardiste,<br />

avec des espaces verts, la promotion des mobilités<br />

douces, et la proximité de la ligne 15 et du RER. Le<br />

campus universitaire, ouvert sur l’extérieur, inscrit dans<br />

la cité et propice à une vie étudiante commune devrait<br />

accueillir 8 000 étudiants à horizon 2030.<br />

Le voisinage de Paris permet de renouveler et d’approfondir<br />

les coopérations avec les entreprises relevant<br />

des nouvelles technologies.<br />

Intégré dans son territoire et proche des grands comptes<br />

et collectivités de Paris et de la Communauté d’agglomération<br />

du Val-de-Bièvre œuvrant pour l’Entrepreneuriat,<br />

l’Innovation et la Transition écologique, le campus<br />

parisien est également orienté sur l’international. En<br />

témoignent les premiers programmes dispensés sur<br />

le campus : le BBA International, formation 100 % interculturelle<br />

comprenant plus de 2 ans d’expériences<br />

à l’international, la 3 e promo est à l’œuvre cette année<br />

et accueille plus de 20 nationalités.<br />

La grande tradition pionnière en termes de Développement<br />

durable et de Transition écologique et sociale<br />

est le 4 e marqueur de l’ADN d’Excelia sur ce campus.<br />

L’enjeu de « soutenabilité » est une dominante dans<br />

de nombreux modules transversaux et dans les programmes<br />

phares mis en valeur auprès des étudiants<br />

internationaux.<br />

L’engagement est en effet une valeur essentielle, à l’aune<br />

de laquelle Excelia Business School vient de lancer<br />

le Sénat des étudiants, une toute nouvelle instance<br />

composée de 341 représentants étudiants (délégués,<br />

ambassadeurs et représentants des associations), pour<br />

un dialogue renforcé. Présidé par Tamym Abdessemed,<br />

Directeur d’Excelia Business School et DGA d’Excelia,<br />

le Sénat ambitionne de porter ensemble des grands<br />

sujets d’intérêt général permettant de faire vivre en<br />

intelligence collective une école agile et en prise avec<br />

les préoccupations de sa jeunesse.<br />

19


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

Paris, une vocation de hub connecté<br />

et connecteur pour accélérer<br />

l’internationalisation d’Excelia<br />

et intensifier l’expérience<br />

internationale sur site de ses étudiants<br />

Un parcours de formation multi campus est envisageable<br />

à partir de Paris en construisant son cursus<br />

et des expériences pédagogiques variées sur les<br />

différents sites.<br />

En effet, complémentaire du campus historique de<br />

La Rochelle et des campus de Tours et Orléans, le<br />

campus parisien figure un genre de connecteur, un hub<br />

pour Excelia Business School avec comme objectif le<br />

recrutement d’un tiers d’étudiants internationaux en<br />

full-time. Un certificat en intelligence internationale,<br />

attestant que chaque étudiant possède une compréhension<br />

globale du monde, essentielle pour améliorer<br />

leur communication, leur action et leur impact à l’échelle<br />

internationale, est en cours de conception.<br />

Campus 5.0, c’est-à-dire comptant parmi les campus<br />

les plus connectés de France, ce lieu offre des espaces<br />

de travail aménagés pour favoriser les échanges, la<br />

concentration et la créativité, 15 salles d’apprentissage<br />

dynamique, 30 boxes de travail en groupe… Cet aspect<br />

high-tech du campus de Paris profite à l’ensemble des<br />

écoles du groupe tandis que son caractère international<br />

se répercute sur celles de l’Alliance pour les sciences<br />

et la technologie.<br />

Ainsi, l’« XL international symposium » est un événement<br />

biannuel conçu pour accélérer « l’internationalisation@<br />

home » des étudiants, une initiative rassemblant des<br />

acteurs clés du monde académique et professionnel,<br />

avec pour la première édition en 2024 une thématique<br />

axée sur la « Blue Education Experience », un parcours<br />

pédagogique qui explore la transition environnementale<br />

et sociale par le prisme de l’eau.<br />

Un portefeuille de formations qui vise<br />

l’excellence académique<br />

Le MGE d’Excelia Business School propose sur l’ensemble<br />

de ses campus plus de 50 spécialisations possibles.<br />

Outre des spécialisations comme Digital Marketing,<br />

International Business Management ou encore Management<br />

du Tourisme et de l’Evènementiel, d’autres<br />

spécialisations/masters of Science avec une dominante<br />

Sustainability sont proposés aux étudiants de MGE :<br />

• Le MSc Sustainable Luxury & Creative Industries, un<br />

programme en anglais full-time conçu pour former<br />

des experts dans la gestion des industries du luxe.<br />

• Le MSc Sustainable Finance, un Master qui intègre<br />

20


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS PUBLI INFORMATION<br />

JANVIER 2024 N° 78<br />

les considérations environnementales, sociales et<br />

de gouvernance (ESG) dans le domaine de la finance<br />

• Le MSc Sustainable Global Supply Chain Management<br />

(rentrée 2024) dédié à la gestion durable des chaînes<br />

d’approvisionnement.<br />

Orientés à l’international, ils permettent de multiplier<br />

les possibilités de spécialisation pour les étudiants du<br />

MGE et d’accueil dans des universités partenaires afin<br />

d’obtenir un double diplôme.<br />

Pour la suite, Excelia Business School souhaite installer<br />

un MGE « Global Track » très international pour le<br />

déploiement duquel a été faite une demande d’extension<br />

du visa et grade de Master, renouvelés depuis<br />

septembre 2023 jusqu’à août 2028 en ce qui concerne<br />

le MGE dispensé à La Rochelle.<br />

L’international est déjà au cœur de notre parcours : Cap<br />

Anglophone, mission Humacité©, mission Climacité©,<br />

stages, expatriation académique, parcours 100 %<br />

anglophone<br />

16 doubles diplômes internationaux avec des partenaires<br />

internationalement reconnus dont UCLA, près<br />

de 200 partenaires pour des échanges académiques.<br />

Se loger en région parisienne sans stresser<br />

Des accords ont été mis en place entre<br />

Excelia et le Crous de Cachan. Un bâtiment<br />

de grande capacité est en réhabilitation<br />

dans l’objectif d’assurer l’hébergement et la<br />

restauration des étudiants internationaux.<br />

The Boost society, leader français sur<br />

le marché du co-living, propose des<br />

studios dans une résidence étudiante<br />

située entre les campus d’Arcueil-<br />

Cachan-ESTP et à 5 minutes du RER<br />

B. La Résidence universitaire Jacques<br />

Restignat propose quant à elle des<br />

logements à 10 minutes à pied.<br />

Vingt minutes plus loin, sur le Plateau de<br />

Saclay, Ecla Paris Massy-Palaiseau est une<br />

résidence internationale coopérant avec<br />

l’association Science Accueil, qui soutient<br />

les acteurs de la recherche et accompagne<br />

les scientifiques nationaux et internationaux<br />

dans leurs démarches administratives. Une<br />

autre association, Ensemble2génération,<br />

propose la cohabitation intergénérationnelle.<br />

21


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023 JANVIER 2024 N° 78<br />

Les transitions environnementales<br />

Un monde en évolution rapide exige une constante adaptation des établissements<br />

d’enseignement supérieur. La transition environnementale est ainsi de plus en plus<br />

au cœur des stratégies des écoles. Focus sur certaines d’entre elles.<br />

« Institut Mines-Télécom Business School possède<br />

une identité forte et originale, articulée autour de sa<br />

proximité avec des écoles d’ingénieurs de tout premier<br />

plan et de son ouverture depuis toujours à des profils<br />

sociaux très variés », explique en préambule Herbert<br />

Castéran, le nouveau directeur de l’école de management<br />

IMT-Institut Mines-Télécom, en poste depuis novembre<br />

dernier. Une identité forte... consolidée par un nouveau<br />

plan stratégique, IMPACT 2027. Et une ambition : devenir<br />

la grande école de l’intelligence digitale pour le bien<br />

commun. Au programme notamment, la transformation<br />

de l’offre de formation initiale avec l’intégration de volets<br />

spécifiques tels que le développement des compétences<br />

liées à l’intelligence digitale, aux enjeux de responsabilité<br />

sociale et environnementale (RSE), le renforcement du<br />

lien avec la culture ingénieure et le renouvellement des<br />

matières techniques ou encore l’ouverture sur le monde<br />

pour développer l’imaginaire des apprenants. Par ailleurs,<br />

l’école compte accroitre les financements liés à la recherche,<br />

mise au service de l’entreprise pour anticiper<br />

les transitions et former les collaborateurs. Elle sera axée<br />

autour des enjeux d’industrie du futur, de souveraineté<br />

numérique, d’énergie et d’économie circulaire et de santé<br />

numérique, en apportant les expertises des sciences<br />

de gestion, du management et des sciences humaines<br />

à ces sujets, autour du concept d’intelligence digitale et<br />

des changements organisationnels qui se produisent au<br />

sein des entreprises. Il s’agit donc d’accompagner les<br />

transitions, pas de les subir.<br />

La totalité des enseignements impactés par la<br />

transition environnementale<br />

Même son de cloche du côté de NEOMA. Ici, le message<br />

est clair : l’école s’engage pour l’avenir. Son nouveau plan<br />

stratégique, présenté en février 2023, a en effet été nommé<br />

« Engage for the future », avec un regard particulier<br />

porté sur le bien-être de ses étudiants. « Nous devons<br />

équiper nos étudiants pour intégrer les enjeux, de transition<br />

environnementale comme géopolitiques avec des<br />

évènements qui se suivent de façon totalement inattendue.<br />

On comprend que les jeunes puissent être bouleversés,<br />

vivre dans l’éco-anxiété, nous devons les accompagner<br />

face aux souffrances mentales qu’ils subissent pour les<br />

aider à être heureux », a expliqué Delphine Manceau, la<br />

directrice. Et cela passe par l’action. En 2023, la totalité<br />

des enseignements ont été impactés par la transition<br />

environnementale, avec également des cours dédiés.<br />

Un MSc en Sustainable Mobility a été créé pour ceux<br />

qui souhaitent se spécialiser. Surtout NEOMA a lancé<br />

NEOMACT pour que ses étudiants soient des acteurs<br />

de la transformation de la société. « Nous voulons nous<br />

engager avec les étudiants et leur donner confiance<br />

sur leur capacité à changer les choses », insiste la<br />

directrice. NEOMA se veut également exemplaire. Son<br />

futur campus rémois sera une « référence sur le plan<br />

environnemental ».<br />

NEOMA a lancé, par ailleurs, « NEOMA Online », une<br />

offre de cours incluant des modules d’iLearning, dans<br />

les domaines du « Data Management », de la « Sustainability<br />

» ou des grandes disruptions liées au « Digital »<br />

(objets connectés, intelligence artificielle, etc.). Le tout<br />

avec une « volonté de gamification ». Dernier point : la<br />

recherche s’articule autour des 4 pôles d’excellence de<br />

l’école que sont The World We Want / Future of Work / AI,<br />

Data Science & Business / The Complexity Advantage.<br />

Le PhD sera aligné sur les pôles.<br />

Excelia a été la pionnière<br />

dans l’enseignement<br />

de la RSE<br />

Excelia<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023 JANVIER 2024 N° 78<br />

Des étudiants de l’ESC<br />

Clermont BS<br />

ESC Clermont BS<br />

Partenariats en tout genre<br />

emlyon et Carbone 4, le cabinet de conseil spécialisé dans<br />

la décarbonation et l’adaptation au changement climatique,<br />

créé notamment par Jean-Marc Jancovici, ont lancé en<br />

2023 la chaire « Stratégie en Anthropocène », dirigée par<br />

Thomas Gauthier, responsable pédagogique du cours<br />

Futurs Durables de l’école. Leur constat : pour anticiper<br />

et se préparer aux transformations environnementales<br />

à venir, les approches classiques ne sont plus adaptées.<br />

Elles consistent en effet principalement à prolonger<br />

ou à infléchir les tendances historiques (« business as<br />

usual ») et s’avèrent souvent « court-termistes et trop<br />

cloisonnées ». La chaire a justement pour ambition de<br />

« contribuer à développer un cadre et une méthode<br />

de réflexion stratégique à l’épreuve de l’Anthropocène<br />

et des limites planétaires, destinés aux entreprises ».<br />

De son côté, le groupe Excelia s’engage avec Les Ateliers<br />

du Futur, spécialisés dans l’optimisation des trajectoires<br />

de décarbonation des entreprises. L’ONG apporte son<br />

savoir-faire à Excelia pour « renforcer son positionnement<br />

d’acteur de référence national et international et son<br />

exemplarité en matière de transition environnementale<br />

et sociale ». Sont déjà en cours du côté d’Excelia la<br />

mise en place d’un plan de mobilité douce pour ses<br />

salariés, de mesures de tri ou encore le verdissement<br />

des campus, à l’instar du nouveau campus certifié BEE<br />

(Bâtiment Énergie Environnement) qui ouvrira à Tours<br />

en 2024. « La stratégie déployée par Excelia en matière<br />

de transition écologique et sociale est ambitieuse. Le<br />

volet décarbonation en est une composante essentielle.<br />

Aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape, en<br />

déployant un plan d’actions inédit dans l’enseignement<br />

supérieur. Il vise à ancrer la culture de la décarbonation<br />

dans toutes les strates de notre organisation et auprès<br />

de toutes nos parties prenantes. Dans cette perspective,<br />

l’expertise et l’engagement des dirigeants des Ateliers<br />

du Futur sont non seulement inspirants mais surtout,<br />

nous feront gagner un temps précieux pour atteindre<br />

des résultats tangibles », définit Bruno Neil, le directeur<br />

général du groupe Excelia.<br />

Dans le cadre de ce partenariat avec Les Ateliers du Futur,<br />

l’équipe dirigeante et managériale d’Excelia sera formée<br />

aux leviers de décarbonation de l’économie en général et<br />

aux bonnes pratiques de décarbonation. Les salariés du<br />

groupe bénéficieront d’ateliers de sensibilisation et de<br />

modules micro-learning et les enseignants-chercheurs<br />

d’une formation approfondie, pour les plus généralistes<br />

d’entre eux, ou de contenus pédagogiques centrés sur<br />

les solutions de décarbonation pour les plus engagés<br />

dans le développement durable. Les Ateliers du Futur<br />

apporteront également aux enseignants un soutien à<br />

l’ingénierie des cours, dans le but « d’identifier, avec<br />

eux, au sein des différentes matières, les principales<br />

briques de connaissances et d’expériences nécessaires<br />

à l’élaboration des stratégies de décarbonation ». Ces<br />

actions permettront également de mettre en œuvre un<br />

parcours de formation augmenté sur la thématique de<br />

la décarbonation, pour les étudiants. De contenus de<br />

micro-learning seront également mis à leur disposition.<br />

23


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023 JANVIER 2024 N° 78<br />

Une nouvelle organisation pour plus d’impact<br />

L’ESC Clermont Business School a transformé l’actuelle<br />

direction RSE en direction de la Transformation<br />

Socio-Écologique (TSE). « En créant cette direction<br />

de la Transition Socio-Écologique, l’ESC Clermont BS<br />

souhaite entrer dans une démarche d’amélioration<br />

continue et dynamique de son activité, en vue d’atteindre<br />

la neutralité carbone à l’horizon 2027 », explique Robin<br />

Jund, directeur de la TSE.<br />

Une direction qui s’impliquera dans la valorisation de<br />

la biodiversité, l’alimentation responsable, la sobriété<br />

énergétique, mais aussi dans des problématiques sociales<br />

comme la modification des conditions de travail,<br />

des emplois, la prise en compte des difficultés chez les<br />

étudiants/collaborateurs, la qualité de vie au travail, etc.<br />

TASK : un TOEFL du développement durable<br />

TASK by Sulitest - the Assessment of<br />

Sustainability Knowledge – a été lancé<br />

le 1 er mars 2023 avec l’ambition de<br />

« transformer l’éducation en faisant de la<br />

durabilité un langage commun ». « On ne<br />

devrait pas diplômer des étudiants qui n’ont<br />

pas conscience des conséquences de leurs<br />

actes », précise l’un de ses fondateurs,<br />

Aurélien Decamps. Avec Jean-Christophe<br />

Carteron, ils ont monté une société par<br />

actions simplifiée (SAS) de l’économie<br />

sociale et solidaire, Sulitest Impact, avec six<br />

établissements d’enseignement supérieur<br />

(CY University, Essec, EM Normandie,<br />

Excelia, Kedge Business School, Université<br />

Paris Saclay) et plusieurs business angels et<br />

ont levé 1,5 millions d’euros. Le TASK valide<br />

des connaissances basées sur les objectifs<br />

de développement durable (ODD) de l’Onu.<br />

Des ODD qui ne se limitent pas aux seules<br />

transitions écologiques mais ont un spectre<br />

beaucoup plus large en prenant aussi en<br />

compte des problématiques sociétales.<br />

Composé de 112 questions à passer en 80<br />

minutes, TASK est le fruit d’un long travail<br />

avec les établissements partenaires,<br />

France Université, la Conférence des<br />

Grandes écoles (CGE), l’EFMD organisations<br />

étudiante. « Le TASK doit devenir une norme<br />

internationale qui se plugge dans les cursus.<br />

Il s’agit de mesurer le niveau de chaque<br />

étudiant pour déceler l’effet réel qu’ont<br />

eu les cours, stages ou encore activités<br />

associatives dédiés au développement<br />

durable », détaille Jean-Christophe Carteron.<br />

Exercice de groupe à Neoma<br />

Neoma BS<br />

24


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS RÉTROSPECTIVE L’ESSENTIEL DE DU L’ANNÉE MOIS 2023 JANVIER 2024 N° 78<br />

La transition numérique<br />

En 2023, l’enseignement supérieur a été marquée par l’adoption croissante<br />

du numérique, illustrées par l’intégration de technologies telles que la réalité augmentée,<br />

les métavers, et l’intelligence artificielle (IA) comme ChatGPT.<br />

supérieur subit une transformation<br />

numérique significative. ChatGPT et d’autres<br />

outils d’IA remodèlent l’enseignement, tandis que<br />

L’enseignement<br />

l’hybridation du présentiel et du distanciel devient<br />

la norme. Cette évolution touche plusieurs domaines,<br />

allant de la réalité augmentée aux métavers. Ainsi, les<br />

universités explorent des alternatives au métavers de<br />

Meta, telles que des environnements virtuels sans nécessiter<br />

de casque de réalité virtuelle. Ces technologies<br />

offrent des expériences immersives et interactives,<br />

permettant des simulations pratiques. Pour un établissement<br />

d’enseignement supérieur les transformations<br />

sont profondes. En novembre 2021 Anthony Hié quitte<br />

ainsi l’ESCP pour diriger la transformation digitale du<br />

groupe Excelia. Il en est ressorti un plan de transformation<br />

digitale baptisé XL Vision. « Ce plan s’est fixé pour mission<br />

de réinventer notre système d’enseignement grâce aux<br />

pédagogies innovantes et immersives et d’améliorer<br />

l›expérience de chacune des parties prenantes de notre<br />

groupe », explique le directeur général du groupe, Bruno<br />

Neil. Déployé sur 5 ans, il s’appuie sur un programme<br />

d’innovations pédagogiques et organisationnelles qui<br />

va impliquer 40 recrutements pour un budget total de<br />

5,6 millions d’euros. Le processus ILE, pour Immersive<br />

Learning Experience, vise ainsi à « garantir la qualité<br />

des expériences pédagogiques immersives, dans les<br />

campus ou dans le métaverse ».<br />

digitale de Neoma. Partie intégrante de la plateforme<br />

Laval Virtual World, le campus virtuel de NEOMA rassemble<br />

les espaces et les usages traditionnels d’un<br />

campus physique. L’objectif ? Permettre aux étudiants<br />

munis de leurs avatars – qui restent très proches de<br />

la réalité, on ne se déguise pas ici en dinosaures ou en<br />

Wonder Woman - l’interaction au sein d’un vrai campus<br />

pour garantir une expérience académique et étudiante<br />

la plus riche et complète possible, même à distance. Et<br />

sans problème de connexions. « La plateforme peut<br />

accueillir jusqu’à 1 300 étudiants en même temps équipés<br />

de n’importe quel ordinateur », ajoute Alain Goudey, qui<br />

insiste : « Cela ne remplace en aucun cas le présentiel<br />

mais cela le complète. Et surtout cela les préparer à<br />

un environnement professionnel dans lequel les outils<br />

numériques sont de plus en plus utilisés. »<br />

De petits métavers<br />

Le groupe Excelia monte aujourd’hui de petits métavers<br />

dans lesquels les étudiants peuvent se rencontrer lors<br />

d’expériences immersives. Ajustez votre casque, prenez<br />

les deux manettes de contrôle, vous voilà dans un mé-<br />

Excelia invente de<br />

petits métavers pour<br />

former ses étudiants<br />

Les campus virtuels<br />

L’enseignement à distance, renforcé par la pandémie de<br />

COVID-19, il a acquis une place solide dans l’enseignement<br />

supérieur. Des modèles d’hybridation, comme GEMHyflex<br />

de Grenoble EM, permettent une interaction équilibrée<br />

entre étudiants à distance et en présentiel. Cette approche<br />

favorise la diversité des publics et s’adapte aux<br />

besoins des étudiants professionnels. Neoma a quant<br />

à elle monté dès 2020 son campus virtuel et remporté<br />

pour sa création le prix « Best Innovation Strategy<br />

2022 » de l’AMBA (Association of Masters of Business<br />

Administration). « Notre campus n’est pas tout à fait un<br />

métavers dans la mesure où il n’est pas nécessaire de<br />

porter un casque de réalité virtuelle pour s’y déplacer »,<br />

définit Alain Goudey, le directeur de la Transformation<br />

Excelia<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023 JANVIER 2024 N° 78<br />

Pendant la pandémie<br />

de Covid 19 Grenoble<br />

EM s’est investie dans<br />

le développement des<br />

cours à distance<br />

Grenoble EM<br />

tavers asynchrone créé par Excelia pour immerger les<br />

étudiants dans un magasin et étudier le comportement<br />

du consommateur dans son « XL Shop-Consumer BehaVR<br />

! ». « La réalité virtuelle est un outil complémentaire<br />

à l’interaction en face-à-face. Elle permet une focalisation<br />

et un approfondissement sur un élément vu en classe »,<br />

explique Rémi Bréhonnet, enseignant-chercheur et<br />

professeur en neuromarketing et data. Dans la peau<br />

d’un consommateur, l’étudiant d’Excelia découvre ainsi<br />

parmi plusieurs points de vente, proposant chacun des<br />

ambiances différentes : agencement, décoration, éléments<br />

sonores, affichage des prix... Dans le cadre du cours<br />

de marketing sur le comportement du consommateur<br />

de son bachelor cette année, l’objectif est « d’analyser<br />

les facteurs qui influencent le déclenchement ou pas<br />

de l’acte d’achat ».<br />

Tout juste à l’entrée du campus d’Excelia à La Rochelle<br />

se trouve la XL Factory. Ouverte à tous (apprenants,<br />

professeurs, collaborateurs), elle permet à la fois de<br />

transformer, coconstruire, expérimenter et partager<br />

les expériences d’apprentissage innovantes avec à<br />

disposition un certain nombre de casques de réalité<br />

virtuelle. « Nous créons une expérience d’apprentissage<br />

immersive, pas un campus virtuel, ce sont des contenus<br />

complémentaires au réel qui permettent d’élargie le<br />

champ des possibles », explique Anthony Hié.<br />

L’impact de ChatGPT<br />

ChatGPT présente un défi pour l’enseignement supérieur<br />

en offrant une production de connaissances alternatives.<br />

Les établissements doivent s’adapter pour tirer parti de cet<br />

outil, tout en faisant face aux défis qu’il pose, notamment<br />

en matière d’évaluation et de crédibilité des informations.<br />

Des métiers comme le « prompt engineer » émergent,<br />

soulignant la nécessité de compétences spécialisées<br />

dans la gestion de l’IA. « Nous voulons utiliser ChatGPT<br />

ou d’autres IA de façon responsable pour apporter les<br />

compétences aux entreprises mais aussi développer<br />

notre propre version interne basée sur des données<br />

contrôlées comme les thèses de recherche, les syllabi<br />

des cours, etc. », signifie Francesco Rattalino, directeur<br />

général adjoint des affaires académiques et de l’expérience<br />

étudiante de ESCP. Il s’agit également d’adapter<br />

l’apprentissage des étudiants à leur progression en<br />

leur proposant des cours adaptés. « Nous allons faire<br />

vivre une base d’IA pour éviter les fake news et en faire<br />

une bibliothèque de données vérifiées », commente le<br />

directeur général de l’école, Léon Laulusa.<br />

Développer de nouvelles compétences<br />

L’enseignement supérieur doit naviguer<br />

entre les avantages et les défis de ces<br />

technologies. Les questions d’éthique,<br />

d’accessibilité, et d’efficacité pédagogique<br />

restent cruciales. Les établissements<br />

doivent continuer à évoluer pour intégrer<br />

ces innovations de manière équilibrée,<br />

en assurant une formation de qualité tout<br />

en préparant les étudiants aux réalités<br />

d’un monde de plus en plus numérique.<br />

C’est entre autres pour répondre à ces<br />

nouveaux défis que l’Edhec lance TechMeUp !<br />

Certified en partenariat avec Microsoft.<br />

Ce programme de formation 100 % digital<br />

qui vise à « développer, chez les étudiants,<br />

des compétences ainsi qu›une appétence<br />

pour les enjeux de la data et de l›intelligence<br />

artificielle ». A la rentrée prochaine, les<br />

étudiants auront accès, via une plateforme<br />

numérique, à un socle de connaissances<br />

fondamentales élaboré avec Microsoft,<br />

qui leur délivrera un certificat à l’issue<br />

de ce cursus. Cerise IA sur la gâteau : les<br />

étudiants pourront vivre ainsi une expérience<br />

d’apprentissage complète virtuelle et<br />

bénéficier d’un suivi personnalisé grâce aux<br />

conseils de Mia, run « robot-compagnon »<br />

qui les guidera tout au long de leur cursus.<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS RÉTROSPECTIVE L’ESSENTIEL DE DU L’ANNÉE MOIS 2023 JANVIER 2024 N° 78<br />

La bataille des campus<br />

Les écoles de management construisent depuis cinq ans de nouveaux campus<br />

et beaucoup vont encore voir le jour dans les années à venir. Les enjeux sont considérables :<br />

tant en termes de conditions d’enseignement que de valeur pour les écoles. Tour d’horizon.<br />

Après deux ans de travaux, Altarea et sa filiale<br />

Cogedim ont remis les clés du nouveau campus<br />

d’emlyon business school fin décembre 2023.<br />

Implanté sur le site des anciennes usines Nexans,<br />

au cœur du 7e arrondissement de Lyon, le bâtiment de<br />

30 000 m 2 comprend 97 salles de classe, un auditorium<br />

de 242 places et des espaces dédiés à un apprentissage<br />

actif et collaboratif. La capacité d’accueil est évaluée à<br />

7 800 personnes. Sa particularité : le rez-de-chaussée<br />

est ouvert au public, avec une brasserie, une boulangerie,<br />

une bibliothèque... Un moyen de connecter l’école<br />

à la ville et à la vie de la cité. La nature a également sa<br />

place dans ce projet architectural qui comprend un parc<br />

paysager de 9 000 m 2 . Selon Altarea, l’ensemble a été<br />

réalisé de façon exemplaire en matière d’innovation,<br />

de responsabilité sociétale et environnementale et de<br />

transformation urbaine. Le campus est, par exemple,<br />

doté de plus de 500 m 2 de panneaux photovoltaïques<br />

et de 340 places de stationnement pour les vélos et<br />

les deux roues.<br />

A Lyon c’est une bataille entre écoles de management<br />

qui se joue largement aussi sur la qualité de leurs campus.<br />

Alors que deux écoles postbac, l’Esdes et l’Essca,<br />

peuvent s’enorgueillir de la qualité de leurs campus,<br />

« BSB souhaite devenir la deuxième grande école de<br />

management lyonnaise » explique son directeur, Stéphan<br />

Bourcieu. Celui-ci a présenté son plan stratégique Up<br />

2027 qui passe essentiellement par son développement<br />

lyonnais : « Nous avions 214 étudiants à Lyon en 2018 et<br />

plus de 800 aujourd’hui. Notre futur campus de 10 000 m 2<br />

pourrait accueillir 2 500 étudiants en 2025 ».<br />

la directrice générale de l’école, Delphine Manceau.<br />

Montpellier BS s’apprête de son côté à déménager de son<br />

campus historique – l’école y est implantée depuis 1972<br />

et « un peu à l’étroit » – pour voguer vers un nouveau<br />

quartier en devenir de la ville près de la nouvelle gare<br />

TGV. En 2025, MBS emménagera ainsi dans un nouveau<br />

bâtiment de 22 000 m 2 contre 14 000 aujourd’hui sur<br />

sept étages.<br />

La course vers Paris continue<br />

Dans leur analyse sur L’Immobilier d’enseignement les<br />

experts du conseil en immobilier d’entreprise CBRE notent<br />

tout l’intérêt que les écoles de région ont à s’implanter à<br />

Paris ou dans la banlieue proche. Les deux implantations<br />

les plus spectaculaires de ces deux dernières années<br />

– chacune sur plus de 15 000 m 2 – ont ainsi été toutes<br />

proches de la capitale : Skema s’est installée en 2021 à<br />

Suresnes puis l’EM Normandie en 2022 à Clichy. « Nous<br />

avons la chance de pouvoir bénéficier d’une architecture<br />

Le futur campus<br />

de Neoma à Reims<br />

Neoma et MBS : de nouveaux campus en régions<br />

Le nouveau campus de Neoma à Reims pourra accueillir<br />

4 700 étudiants sur un site d’une surface de 35 000 m 2<br />

à la rentrée 2025. « Ce projet présente plusieurs atouts<br />

et notamment une forte identité visuelle qui rendra le<br />

campus parfaitement reconnaissable. Il rassemble des<br />

éléments identitaires très forts comme le grand hall qui<br />

place l’étudiant au cœur du bâtiment. Nous avons également<br />

privilégié l’usage du bois et du verre, pour favoriser<br />

la convivialité et la luminosité des espaces. Plusieurs<br />

espaces verts, facilement appropriables, sont prévus<br />

à l’extérieur comme à l’intérieur du campus », commente<br />

Neoma BS<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS RÉTROSPECTIVE L’ESSENTIEL DE DU L’ANNÉE MOIS 2023 JANVIER 2024 N° 78<br />

conçue à la base pour des bureaux mais pensée comme<br />

un campus. Clichy est au cœur du développement du<br />

Grand Paris, tout près de la nouvelle cité judiciaire. Nous<br />

avons eu un vrai coup de cœur pour ce quartier plus<br />

humain, plus chaleureux. Nous allons nous impliquer<br />

avec la mairie qui a de grands projets pour la ville et est<br />

ravie de voir arriver 3 000 étudiants, qui contribueront à<br />

dessiner le futur », explique le directeur général de l’EM<br />

Normandie, Elian Pilvin.<br />

C’est souvent le développement de l’alternance qui<br />

conduit les écoles à s’implanter à Paris comme l’explique<br />

Stéphanie Lavigne, qui vient d’installer TBS Education<br />

dans de nouveaux locaux : « Il s’agit notamment de mieux<br />

recevoir nos étudiants en apprentissage dans la capitale,<br />

pour lesquels il est compliqué d’aller suivre leurs cours<br />

à Toulouse, tout en y développant toujours l’Executive<br />

Education ». Même réflexion du côté de Grenoble EM qui<br />

a ouvert un nouveau campus à Pantin en 2023 pour y<br />

recevoir notamment les étudiants de la troisième année<br />

du programme Grande école en alternance. Pourvu d’une<br />

structure en bois, ce nouveau campus se développe<br />

sur 6 000 m 2 , soit le triple des locaux actuels à Paris qui<br />

reçoivent 800 étudiants avec une croissance annuelle<br />

de 30 %. Il pourra recevoir jusqu’à 2 500 étudiants dans<br />

des locaux qui se veulent « future proof ».<br />

C’est sans doute le campus le mieux connecté de France.<br />

C’est dans les locaux de AIVANCITY à Cachan, aux portes<br />

de Paris, qu’Excelia BS a implanté son nouveau campus<br />

parisien. Cette nouvelle implantation lui d’y déployer son<br />

Master Grande École en 5 et des formations Executive<br />

sur-mesure. A l’horizon 2025, ce sont 600 étudiants<br />

qui suivront les enseignements d’Excelia à Cachan aux<br />

côtés réunies au sein de l’« l’Alliance pour les Sciences<br />

et la Technologie Paris-Cachan » : l’ESTP Paris, l’EPF<br />

Engineering School, ESITC et bien sûr aivancity.<br />

Bien sûr les écoles parisiennes depuis longtemps ne<br />

restent pas sans réagir. L’ESCP entame ainsi une grande<br />

rénovation de son campus parisien d’ici 2027. Financé<br />

par la CCI Paris-Ile de France avec l’aide de la fondation,<br />

un budget de 50 millions d’euros sera consacré à<br />

cette rénovation. Au final l’école bénéficiera de plus de<br />

20 000 m 2 de surfaces utiles pour 18 000 aujourd’hui.<br />

« Grâce à l’ingéniosité de nos architectes nous aurons<br />

des espaces de co-working nouveaux », souligne son<br />

directeur général, Frank Bournois. Une transition qui<br />

passe par le déplacement de l’ensemble des équipes sur<br />

les campus de Montparnasse et Champerret de l’école à<br />

partir de septembre 2023. Quatre ans de déplacements<br />

donc pour « éviter que les personnels souffrent des<br />

travaux ».<br />

La Défense nouveau lieu universitaire<br />

C’est un campus emblématique dans un environnement<br />

qui pourrait devenir de plus en plus dédié à l’enseignement<br />

supérieur : l’ICN s’est installée à La Défense à la rentrée<br />

2022. Elle y rejoint ainsi le Pôle Léonard de Vinci, l’Iéseg,<br />

l’Esce, Paris-Dauphine ou encore l’EDC toute proche dans<br />

un environnement de bureaux très porteur aujourd’hui.<br />

« Nous étions déjà à La Défense mais nous avons eu<br />

là l’opportunité de passer de 2 000 à 8 000 m 2 pour y<br />

recevoir des étudiants dont les effectifs sont en train<br />

d’exploser, que ce soit en programme Grande école ou<br />

en bachelor. Il reste à y créer des équipements dédiés<br />

pour les étudiants comme un restaurant universitaire »,<br />

explique Florence Legros, la directrice de l’ICN.<br />

emlyon BS<br />

Emlyon a maintenant reçu les<br />

clés des promoteurs de son<br />

nouveau campus lyonnais<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

SEPTEMBRE 2023 N° 74<br />

Sigem 2023 :<br />

les écoles de management<br />

ont géré la pénurie<br />

David Morganti<br />

Jamais les résultats du Système d’intégration<br />

aux Grandes écoles de management, le fameux Sigem,<br />

n’auront été scrutés avec autant d’intérêt que cette<br />

année. Alors que la baisse globale des inscriptions<br />

à la BCE était de 8 % par rapport à 2022 tous<br />

s’interrogeaient : quelles écoles allaient faire le plein<br />

ou pas ? Les hiérarchies apparues récemment pouvaient<br />

elles-évoluer ? Des écoles allaient-elles faire face<br />

à un zéro pointé ?<br />

29


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER SEPTEMBRE 2023 N° 74<br />

Si le bilan est mitigé, avec onze<br />

écoles qui ne font pas le plein<br />

dans leur recrutement en<br />

classes préparatoires économiques<br />

et commerciales<br />

générales (ECG), on est loin de vivre<br />

une année aussi terrible qu’à laquelle<br />

on pouvait s’attendre deux ans après la<br />

chute de 13 % des inscriptions en ECG en<br />

2021. Cette année, le Sigem a finalement<br />

compté 9 122 candidats contre 9 875 en<br />

2022, soit 753 candidats de moins. Sur<br />

les 7 831 places ouvertes, 7 106 ont été<br />

affectées. Ce sont donc 725 places qui<br />

n’ont pas trouvé preneur mais uniquement<br />

dans les écoles classées au-delà du top<br />

15. Du côté des hiérarchies rien ne bouge<br />

et les écoles les plus challengées l’année<br />

dernière résistent bien cette année.<br />

SIGEM : LES MATCHS<br />

Si le podium ne bouge pas (HEC remporte<br />

ses matchs contre l’Essec qui l’emporte<br />

contre l’ESCP) il va falloir s’habituer à ce<br />

que l’Edhec l’emporte face à emlyon.<br />

Mais de façon un peu moins éclatante<br />

qu’en 2022 : cette année 44 candidats<br />

ont finalement opté pour emlyon quand<br />

ils pouvaient intégrer l’Edhec contre<br />

35 en 2022. En tout 290 ont préféré<br />

cette dernière plutôt que emlyon pour<br />

334 en 2022 (en 2021 le match s’était<br />

soldé par un 325 à 88 alors qu’en 2019<br />

ils n’étaient encore que 112 à préférer<br />

l’Edhec à emlyon). Alors l’Edhec peutelle<br />

un jour challenger l’Essec et ESCP<br />

après avoir renversé emlyon ? Les deux<br />

parisiennes peuvent en tout cas constater<br />

qu’il est loin d’y avoir un match : seuls deux<br />

candidats reçus à ESCP ont préféré se<br />

rendre à l’Edhec et aucun reçu à l’Essec<br />

n’en a fait autant.<br />

Alors que 2020 avait été l’année de l’Edhec<br />

- qu’on savait avoir dépassé emlyon dans<br />

le choix des préparationnaires sans que<br />

cela soit officiellement dit -, 2021 l’année<br />

d’une Skema qui dépassait Audencia et<br />

prenait ainsi la 6 ème place du « Classement<br />

Sigem » et 2022 celle de Neoma qui<br />

dépassait pour la première fois Grenoble<br />

EM, les positions sont figées cette année.<br />

Face à Audencia, Neoma perd ainsi ses<br />

matchs par 254 contre 211. Mais elle<br />

n’en progresse pas moins : alors qu’elle<br />

ne gagnait que 25 % des matches en<br />

2022 le pourcentage monte à 45 % en<br />

2023. Le résultat est en revanche sans<br />

David Morganti<br />

Comme chaque année c’est Neoma – ici des étudiants sur le campus<br />

de Rouen - qui recrute le plus d’élèves en classes préparatoires<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

SEPTEMBRE 2023 N° 74<br />

appel pour Neoma face à Grenoble EM :<br />

seulement 60 candidats ont préféré<br />

se rendre à GEM quand 363 ont fait le<br />

choix contraire. Avec 690 candidats<br />

intégrés, Neoma est cette année encore<br />

l’école recrutant le plus grand nombre de<br />

préparationnaires<br />

Du côté des autres écoles du top 10 la<br />

hiérarchie établie en 2021 et 2022 se<br />

confirme :<br />

• toujours plus au pinacle HEC ne perd<br />

encore une fois cette année qu’un<br />

candidat (toujours au profit de l’ENS<br />

Paris-Saclay comme en 2022) quand ils<br />

étaient deux en 2021 (un pour l’Essec,<br />

un pour l’Ensae) ;<br />

• l’Essec et l’ESCP suivent comme d’habitude<br />

et toujours au profit de l’école de<br />

Cergy : 306 la préfèrent in fine quand<br />

seulement 12 optent pour l’ESCP ;<br />

• Skema s’impose à la 6 ème place et plie<br />

le match avec Audencia par 385 à 7<br />

(326 à 106 en 2022). Mais Skema ne<br />

s’impose plus en termes de nombre<br />

de candidats dépassé par ceux du<br />

concours Ecricome. Skema peut-elle<br />

titiller un jour emlyon ? Cette année ce<br />

sont seulement 5 candidats qui ont<br />

fait choix ce choix contre 14 en 2022.<br />

11 ÉCOLES NE FONT PAS LE<br />

PLEIN EN ECG<br />

C’était écrit, avec un nombre de candidats<br />

en baisse de 9 875 en 2022 à 9 122<br />

cette année, beaucoup plus d’écoles<br />

que l’année dernière – elles étaient huit<br />

- allaient forcément être en déficit de<br />

candidats. Elles sont onze recrutant<br />

en ECG cette année mais surtout une,<br />

l’EM Strasbourg, qui ne compte que 42<br />

candidats reçus pour 220 places. Un<br />

déficit de 178 places qui fait suite aux<br />

38 élèves qui lui manquaient en 2022 et<br />

est sans doute la conséquence d’une<br />

succession à sa direction très longue<br />

ne laissant pas le temps de prendre les<br />

décisions qui s’imposaient.<br />

Avec 82 candidats manquant l’ICN suit<br />

et dépasse de peu une EM Normandie<br />

(81) de toute façon de moins en moins<br />

concernée par le recrutement en classes<br />

De la difficulté d’un classement...<br />

Comme le rappelle chaque année le président<br />

du Sigem, Nicolas Arnaud « le fameux<br />

« Classement Sigem » n’est qu’une<br />

interprétation de la presse des résultats<br />

que nous livrons. Ce n’est pas un classement<br />

produit par le Sigem ». C’est d’autant<br />

moins le cas que l’interprétation des « désistements<br />

croisés » entre les écoles n’est<br />

pas une science exacte. Passés les principaux<br />

matchs il devient souvent difficile<br />

d’interpréter les résultats et les classeurs<br />

s’échinent alors à ajouter des critères plus<br />

ou moins objectifs pour classer les écoles<br />

au-delà du top 10 ou douze.<br />

Au final, l’Étudiant, Major Prépa et Mister<br />

Prépa s’accordent finalement pour<br />

estimer que le classement reste quasiment<br />

inchangé cette année avec uniquement<br />

le passage de l’Inseec devant l’ISC<br />

et, seulement, pour Mister Prépa, Excelia<br />

qui gagne une place. Seul Le Figaro<br />

Etudiant voit des variations plus importantes<br />

en faisant en plus monter IMT BS<br />

de trois places, BSB d’une et descendre<br />

l’ICN d’une. Au global le classement 2023<br />

se présente globalement comme cela :<br />

préparatoires. Aucune école ne subit un<br />

zéro pointé et Brest BS sauve l’honneur<br />

avec trois candidats reçus (ils étaient<br />

six en 2022).<br />

Sans marge de sécurité HEC perd cinq<br />

candidats dont quatre qui ne se sont pas<br />

présentés au Sigem (sans doute reçus à<br />

l’ENS Ulm) alors que, cette année, encore<br />

aucun reçu n’a préféré intégrer une autre<br />

école de management (le seul désistement<br />

est du côté de l’ENS Paris-Saclay).<br />

En tout ce sont 720 places qui ne sont pas<br />

pourvues en additionnant les candidats<br />

issus de classes préparatoires ECG et<br />

B/L. Le taux de remplissage global de<br />

l’édition 2023 du Sigem baisse ainsi de<br />

plus six points à 90,7 % après les 97,8 %<br />

de 2022 (contre 95,8 % en 2021 et 94,3 %<br />

en 2019).<br />

Sur les seules classes préparatoires ECG<br />

on passe de quasiment 98 % en 2022 à<br />

91,7 % cette année. Un taux proche des<br />

taux des années précédentes : 94,3 %<br />

en 2019 avant les années Covid.<br />

31


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

SEPTEMBRE 2023 N° 74<br />

« Le Sigem a bien fonctionné mais n’a pas pu faire de miracle »<br />

Avec la baisse des effectifs des<br />

classes préparatoires puis des<br />

candidats, le Sigem 2023 était celui<br />

de tous les dangers. L’analyse<br />

de son président et directeur des<br />

programmes d’Audencia, Nicolas<br />

Arnaud.<br />

Quelles premières conclusions pouvez-vous<br />

tirer des résultats du Sigem<br />

2023 ?<br />

Les temps de passage ont été bons. Le<br />

nombre d’élèves ayant fait des vœux par<br />

rapport au nombre d’élèves classés est par<br />

exemple de 91,6 %. Le nombre d’affectés<br />

est stable à 96 %. On peut dire que le<br />

Sigem a bien fonctionné mais n’a pas pu<br />

faire de miracle. Au final avec 750 candidats<br />

issus de classe préparatoires économiques<br />

et commerciales de moins qu’en<br />

2022 nous constatons que le nombre de<br />

candidats affectés n’a baissé que de 550.<br />

Nous avons donc perdu 7 % d’intégrés<br />

alors que, suite à la réforme du bac et à<br />

la baisse du nombre d’élèves optant pour<br />

la spécialité mathématiques au lycée les<br />

classes préparatoires ECG avaient vu<br />

leurs effectifs baisser de 13 % en 2021.<br />

13 % de baisse chez les candidats que<br />

nous avons eus cette année.<br />

Les résultats auraient été meilleurs si nous<br />

n’avions pas constaté une recrudescence<br />

du nombre de candidats démissionnaires.<br />

30 % de plus ont préféré ne pas intégrer<br />

une école cette année.<br />

Comment expliquez-vous cette hausse<br />

de candidats préférant n’intégrer aucune<br />

école qui intervient après une<br />

baisse en 2022 ?<br />

L’année dernière ce n’était pas raisonnable<br />

pour des candidats qui avaient initialement<br />

intégré des classes préparatoires<br />

ECE et ECS de cuber alors que les maquettes<br />

de cours évoluaient avec les nouvelles<br />

classes préparatoires ECG.<br />

Il y a eu un temps un espoir qu’il y ait<br />

moins de démissionnaires dans la mesure<br />

où ils étaient plus motivés car moins<br />

nombreux à s’être inscrits mais ça n’a pas<br />

été le cas.<br />

Au total le taux de remplissage des<br />

écoles n’en baisse pas moins. De<br />

combien ?<br />

Sur les seules classes préparatoires ECG<br />

nous passons de quasiment 98 % en 2022,<br />

une année historiquement bonne il faut<br />

le souligner, à 91,7 % cette année. Nous<br />

nous rapprochons des taux des années<br />

précédentes. Par exemple 94,3 % en 2019<br />

avant le Covid.<br />

Les écoles auraient-elles dû plus se préparer<br />

en baissant leur recrutement ?<br />

p certaines le taux de remplissage est très<br />

bas cette année même si aucune ne recrute<br />

aucun élève.<br />

Nous avions analysé dès l’année dernière<br />

que ce serait difficile au-delà de la 16 ème<br />

place pour les écoles de remplir les places<br />

proposées. Pour autant de manière générale<br />

les écoles n’ont pas adapté le nombre<br />

de places qu’elles proposaient. Au final<br />

onze écoles remplissent toutes les places<br />

qu’elles proposaient aux élèves issus de<br />

classes préparatoires ECG et onze ne<br />

remplissent pas.<br />

Et rappelons-le le Sigem ne produit pas<br />

de classement.<br />

Merci de le rappeler. Le fameux « Classement<br />

Sigem » n’est qu’une interprétation<br />

de la presse des résultats que nous<br />

livrons. Ce n’est pas un classement produit<br />

par le Sigem.<br />

ESCP BS<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER SEPTEMBRE 2023 N° 74<br />

HEC Paris<br />

Cette année encore HEC – ici une salle de travail - n’a connu aucun<br />

désistement vers une autre écoles de management<br />

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