Essentiel Prepas_N78_Janvier2024

L’ESSENTIEL DU SUP
PRÉPAS
RÉTROSPECTIVE DE L’ANNÉE 2023
JANVIER 2024 N° 78
Ouverture sociale : un enjeu
de plus en plus prégnant
Le mot est sur toutes les lèvres. Que l’on parle « d’ouverture » ou de diversité sociale,
la problématique traverse de plus en plus le secteur de l’enseignement supérieur.
Et dans ce domaine, il y a aussi des pionniers.
Depuis trente ans, l’ESSEC s’engage en faveur
de la diversité sociale. En 1993, elle est la première
à proposer la voie de l’apprentissage
avec la création d’un CFA (centre de formation
d’apprentis). Ce sont plus de 8 200 jeunes qui ont fait ce
choix en trente ans. 30 % des étudiants d’une promotion
de la Grande école effectue par exemple son cursus
en apprentissage. Dix ans plus tard, en 2003, l’ESSEC
lançait son premier programme d’égalité des chances :
« Une grande école, pourquoi pas moi ? », qui permet à
des élèves issus de milieux populaires de préparer leur
entrée dans les études supérieures. Un programme qui
a inspiré la politique publique des Cordées de la Réussite
et qui a ensuite été adapté dans une centaine d’écoles
en France. S’en sont suivis en 2009 l’ouverture de son
Centre égalité des chances. Enfin, l’ESSEC appuie les
changements sociétaux dans son écosystème avec la
Fresque de la diversité, qui a permis en 2023 de sensibiliser
2 300 étudiants nouveaux entrants aux questions
de discrimination.
30 ans, c’est aussi l’âge de la fondation emlyon, qui
soutient l’engagement social de l’école via l’octroi, entre
autres, de financements jusqu’à 100 % des frais de
scolarité des boursiers du CROUS. Cette aide concerne
de plus en plus d’étudiants du PGE. La fondation délivre
également des bourses de solidarité pour les frais de vie
des étudiants et alloue des aides financières ponctuelle
d’urgence en cas de difficulté. Via son programme Trait
d’union Prépas, elle propose un soutien pécuniaire à des
élèves souhaitant passer les épreuves orales de Grandes
écoles dans les différents établissements.
efforts à faire. Un des défis à relever, c’est de combattre
l’autocensure. Il faut aller chercher les élèves, mettre
en place l’équivalent des cordées de la réussite – un
accompagnement à l’orientation - dans les collèges et
les lycées... Des actions qui se travaillent en amont des
classes prépas », déclare Damien Framery, président
de l’APPLS (association des professeurs de première
et de lettres supérieures).
Et Alain Joyeux, son homologue à l’APHEC, de lui emboiter
le pas : « La diversité sociale, c’est une question morale.
D’autant qu’au dernier concours BCE, la part des boursiers
ayant réussi a reculé de deux points. La réforme
du bac a engendré une baisse du nombre d’élèves en
terminale ayant opté pour les maths, accentuant une
sur-représentation des garçons et de jeunes issus de
CSP+ dans nos classes prépas. Il y avait un équilibre entre
les filles et les garçons qui s’est rompu. Peut-être que
cela va changer avec le retour des maths dans le tronc
commun en première ? Ce qui ne nous empêche pas de
mener des actions pour drainer les bons étudiants de
zones rurales et péri-urbaines issus de milieux sociaux
moins favorisés ».
Ouvrir pour diversifier les profils
C’est tout l’enjeu actuel. Et toutes les écoles et nombre
de cursus en font une priorité. Dans les classes prépas,
par exemple, les acteurs sont unanimes : on peut mieux
faire. « L’inclusion sociale, c’est un véritable enjeu. Si la
part de boursiers dans les classes prépas littéraires
augmente – on est aujourd’hui à 30 % -, nous avons des
Essec BS
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