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Les problèmes économiques et financiers (Œconomicae et pecuniariae quaestiones)

Les problèmes économiques et financiers (Œconomicae et pecuniariae quaestiones) est le premier document du Vatican à être aussi précis et aussi technique en la matière. Par l’engagement qu’il marque en termes de comportements et de pratiques concrètes sur des sujets sociaux parmi les plus brûlants de notre époque, ce texte exigeant vaut la peine d’être débattu et diffusé. La présente édition commentée vise à en faciliter la diffusion et l’appropriation, que ce soit seul ou en équipe de réflexion, grâce aux commentaires explicatifs de l’équipe des jésuites du Centre d’Études et de Recherches en Action Sociale (CERAS), du Service national Famille et Société de la Conférence des évêques de France (CEF) et de la Commission Justice et Paix. Après le texte, une vingtaine de fiches pédagogiques reprennent les grands thèmes du document. Elles sont divisées en trois parties: I. Comprendre l’économie et les finances ; II. La pensée sociale de l’Église, l’économie et les finances ; III. Questions éthiques et financière.

Les problèmes économiques et financiers (Œconomicae et pecuniariae quaestiones) est le premier document du Vatican à être aussi précis et aussi technique en la matière. Par l’engagement qu’il marque en termes de comportements et de pratiques concrètes sur des sujets sociaux parmi les plus brûlants de notre époque, ce texte exigeant vaut la peine d’être débattu et diffusé.
La présente édition commentée vise à en faciliter la diffusion et l’appropriation, que ce soit seul ou en équipe de réflexion, grâce aux commentaires explicatifs de l’équipe des jésuites du Centre d’Études et de Recherches en Action Sociale (CERAS), du Service national Famille et Société de la Conférence des évêques de France (CEF) et de la Commission Justice et Paix.
Après le texte, une vingtaine de fiches pédagogiques reprennent les grands thèmes du document. Elles sont divisées en trois parties: I. Comprendre l’économie et les finances ; II. La pensée sociale de l’Église, l’économie et les finances ; III. Questions éthiques et financière.

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Présentation générale<br />

Régulation<br />

L’ordo-libéralisme qui traverse le texte conduit à donner une grande importance<br />

aux régulations alors même que depuis 1980 un grand mouvement international<br />

de dérégulation économique a été promu. Le texte est ainsi en contradiction<br />

avec ce mouvement au nom des eff<strong>et</strong>s négatifs induits par la dérégulation, que le<br />

document reprend sous le terme de « culture du déch<strong>et</strong> » (15). Ces propositions<br />

sont difficilement acceptables par les tenants du libéralisme qui croient aux seules<br />

vertus du marché pour obtenir les meilleures performances, l’optimum éco -<br />

nomique. <strong>Les</strong> partisans d’un tel libéralisme condamneront OPQ.<br />

Parmi les eff<strong>et</strong>s négatifs de la dérégulation, le document cite l’exclusion sociale<br />

(15), phénomène plus radical encore que la précarité ou l’exploitation. L’exclu n’a<br />

plus de place, plus de valeur : il n’est rien. <strong>Les</strong> termes ainsi employés sont forts ;<br />

le pape François les a déjà utilisés souvent car c’est là à l’évidence un de ses soucis<br />

majeurs. <strong>Les</strong> inégalités <strong>et</strong> leur accroissement constituent l’un des arguments uti -<br />

lisés par le pape pour appeler à un nouvel ordre économique <strong>et</strong> financier.<br />

L’autre grand eff<strong>et</strong> négatif de la dérégulation est l’incapacité du marché à<br />

s’entr<strong>et</strong>enir lui-même (13) tant sur le plan environnemental que social (destruction<br />

des valeurs du travail humain, insécurité sociale…) : il a paradoxalement<br />

besoin de règles pour être efficace. Sur ce dernier aspect le texte est ferme <strong>et</strong><br />

présente une analyse qui mériterait d’être approfondie. En 1991, Centesimus<br />

annus avait déjà esquissé une analyse des forces <strong>et</strong> faiblesses du marché, mais<br />

OPQ va plus loin. Il prend l’image simple du marché comme d’un corps (19) qui<br />

est vivant mais qui peut être intoxiqué <strong>et</strong> dès lors produit des eff<strong>et</strong>s négatifs ;<br />

ce corps a besoin d’être soigné (21) tant au niveau national qu’au niveau international<br />

: les régulations peuvent alors être considérées comme des thérapies<br />

(autant préventives que curatives) qui vont perm<strong>et</strong>tre au corps de se rétablir <strong>et</strong>,<br />

en prenant en compte les leçons de la maladie, vont avoir une « nouvelle<br />

hygiène » de vie... Le marché peut libérer des énergies positives, du dynamisme,<br />

de la créativité (11), de l’initiative (12), mais il doit être surveillé <strong>et</strong> régulé.<br />

En proposant une anthropologie de communion <strong>et</strong> de relation (10), OPQ<br />

prend ses distances par rapport à la logique de concurrence <strong>et</strong> l’égoïsme qui<br />

fondent l’efficacité du marché. Le besoin de communion <strong>et</strong> de don (9) est essentiel<br />

à l’humanité des humains. Voir l’autre seulement comme un concurrent ne<br />

peut pas se justifier dans l’approche chrétienne : il est d’abord potentiellement un<br />

allié. Ainsi, le marché ne peut se présenter comme la seule solution ou même une<br />

solution légitime pour chercher le bien commun, car il faut prendre en compte,<br />

dans les stratégies <strong>économiques</strong> (10), d’autres logiques que la concurrence ou le<br />

mérite (17) : la promotion de la personne humaine, la destination universelle des<br />

biens <strong>et</strong> l’option préférentielle pour les pauvres.<br />

16

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