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syndicom magazine No 9 - Travail/famille, les CCT modèles

Le magazine syndicom aborde des thèmes syndicaux et politiques avec des explications de fond, sans oublier les domaines de la culture et du divertissement. Il entretient le dialogue au travers des médias sociaux et informe surles prestations, événements et offres de formation du syndicat et de ses organisations affiliées.

Le magazine syndicom aborde des thèmes syndicaux et politiques avec des explications de fond, sans oublier les domaines de la culture et du divertissement. Il entretient le dialogue au travers des médias sociaux et informe surles prestations, événements et offres de formation du syndicat
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20<br />

Le monde<br />

du travail<br />

« Les mesures inévitab<strong>les</strong> de suppression de personnel chez<br />

CH Media devront être socialement supportab<strong>les</strong> » Stephanie Vonarburg<br />

Groupe CH Media : licenciement<br />

collectif et choix de site critiqué<br />

Deux cent emplois à plein temps seront supprimés. Transférer la<br />

rédaction suprarégionale à Aarau suscite aussi la colère.<br />

Un mois avant la prise de décision<br />

concernant le choix du site, la première<br />

mauvaise nouvelle parvenait à<br />

la rédaction de CH Media, le 19 novembre<br />

2018 : d’ici 2020, CH Media<br />

veut réduire ses coûts de 10 %, soit<br />

d’environ 45 millions de francs. Dans<br />

ce cadre, environ 200 emplois à plein<br />

temps (sur 1900) seront supprimés.<br />

Aux yeux du syndicat <strong>syndicom</strong>, il<br />

s’agit d’un licenciement collectif. « La<br />

commission du personnel doit pouvoir<br />

soumettre des propositions visant<br />

à éviter ou du moins à réduire <strong>les</strong> licenciements.<br />

De plus, <strong>les</strong> mesures inévitab<strong>les</strong><br />

de suppression de personnel<br />

annoncées doivent être réalisées de la<br />

façon la plus supportable possible socialement<br />

», déclare la vice-présidente<br />

de <strong>syndicom</strong> Stephanie Vonarburg.<br />

Trois leçons à tirer de la fin<br />

de la TagesWoche à Bâle<br />

Les raisons de l’échec d’un projet médiatique ambitieux.<br />

Tout a été très vite : en août, la Tages­<br />

Woche annonçait que l’hebdomadaire<br />

bâlois ne paraîtrait plus que toutes <strong>les</strong><br />

deux semaines. En novembre, la publication<br />

cessait. Il s’en est dégagé une<br />

impression de mauvaise planification.<br />

Car c’est plus qu’un journal qui a été<br />

enterré. Un projet médiatique et un<br />

site web ambitieux ont pris fin. En<br />

2011, le journal avait été lancé comme<br />

alternative à la Basler Zeitung, peu à<br />

peu dominée par l’UDC depuis sa reprise<br />

par Christoph Blocher.<br />

Trop d’argent<br />

L’une des raisons de cet échec, aussi<br />

paradoxal que cela puisse paraître, est<br />

qu’il y avait trop d’argent au début.<br />

Beatrice Oeri, l’héritière de la <strong>famille</strong><br />

Roche, et la fondation pour la diversité<br />

de la presse créée à son initiative<br />

Choix du site<br />

Puis la décision concernant le choix<br />

du site est tombée. Le 12 décembre<br />

2018, CH Media annonçait son intention<br />

de transférer la rédaction suprarégionale<br />

à Aarau. A Aarau ! Et pas à St-<br />

Gall ou Lucerne. Ni à Zurich, qui aurait<br />

pu servir de compromis.<br />

Des rédacteurs se sentent dupés<br />

Les rédacteurs saint-gallois se sentent<br />

dupés, tout comme leurs collègues à<br />

Lucerne. Jusqu’alors, ils avaient espéré<br />

que l’éditeur Peter Wanner tiendrait<br />

compte des différentes sensibilités régiona<strong>les</strong>,<br />

même si tout laissait déjà<br />

penser que AZ Medien dominerait la<br />

joint venture créée fin 2017 avec <strong>les</strong><br />

médias régionaux du groupe NZZ.<br />

Le grand chef (Wanner), le CEO<br />

(Axel Wüstmann), le responsable de<br />

la rédaction suprarégionale (Patrik<br />

Müller), la codirection de la rédaction<br />

au Palais fédéral (Doris Kleck et Anna<br />

Wanner) : tous proviennent de AZ Medien.<br />

Des réflexions économiques ont<br />

surtout fait pencher la balance pour<br />

Aarau. Peter Wanner : « <strong>No</strong>us y avons<br />

Tous <strong>les</strong> artic<strong>les</strong> étant en libre accès sur le net,<br />

le nombre d’abonnés a chuté. (© Hans-Jörg Walter)<br />

déjà la salle de rédaction la plus belle<br />

et spacieuse de Suisse dans un bâtiment<br />

de CH Media. » A Zurich, il aurait<br />

fallu financer l’aménagement intérieur<br />

et une nouvelle infrastructure en<br />

plus du loyer. « En tant qu’éditeur, je<br />

préfère investir dans le journalisme<br />

plutôt que dans de nouveaux sites. »<br />

Dans un circulaire interne, la rédaction<br />

en chef du Tagblatt ne s’est<br />

pas satisfaite de cette explication :<br />

« Lorsque trois régions veulent bâtir<br />

ensemble du nouveau, il est sensé de<br />

ne pas le faire sur le site principal<br />

jusqu’alors utilisé par un partenaire. »<br />

Lors de la décision, « l’impression<br />

s’est concrétisée que CH Media est<br />

une entreprise pensée et dirigée loin<br />

de la Suisse orientale ».<br />

L’éditeur ne bronche pas<br />

Aussi dans <strong>les</strong> rangs de la direction,<br />

des critiques se sont élevées. Lors de<br />

son allocution à l’apéritif de <strong>No</strong>ël du<br />

St. Galler Tagblatt, Pascal Hollenstein,<br />

le chef de publication de CH Media,<br />

soulignait qu’il considère comme erronée<br />

la décision du site choisi par le<br />

conseil d’administration. Wanner se<br />

tenait à ses côtés. Et il est resté impassible.<br />

Dennis Bühler<br />

https://bit.ly/2DJHkRs<br />

s’étaient portées garantes du journal<br />

pour quatre ans d’abord. Cela donnait<br />

une sécurité, mais représentait aussi<br />

un gros danger, car on s’est trop peu<br />

occupé des affaires. Les responsab<strong>les</strong><br />

comprenaient certes bien le journalisme,<br />

mais moins la gestion d’une entreprise<br />

médiatique.<br />

Ensuite, on a manqué de constance<br />

– tant au niveau du personnel que de la<br />

stratégie. Ces sept dernières années,<br />

la direction a changé quatre fois. La<br />

plupart du temps, <strong>les</strong> changements<br />

ont fait grand bruit et nui à l’image du<br />

journal. Dès 2013, Neue Medien, <strong>les</strong><br />

gérants de la TagesWoche, ont publié<br />

tous <strong>les</strong> artic<strong>les</strong> d’abord sur Internet –<br />

gratuitement et en accès illimité.<br />

L’édition papier n’a plus apporté de<br />

valeur ajoutée, provoquant le recul du<br />

nombre d’abonnés.<br />

L’orientation du journal a changé.<br />

Au début, on y lisait aussi des infos nationa<strong>les</strong><br />

et internationa<strong>les</strong>, puis l’accent<br />

s’est porté peu à peu sur la région.<br />

Remo Leupin, corédacteur en chef de<br />

2011 à 2013 : « <strong>No</strong>us étions enthousiastes<br />

et en demandions peut-être<br />

trop. » Les 30 employé(e)s de la Tages­<br />

Woche bénéficient d’un plan social.<br />

Stefan Boss<br />

https://www.medienvielfalt.ch/

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