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1 Mieux vaut<br />
ne pas souffrir<br />
du vertige pour franchir les<br />
impressionnants ponts suspendus<br />
au-dessus du glacier du Gorner.<br />
2 Une bonne préparation<br />
est indispensable pour les freeskieurs.<br />
3 Les Anthamatten ont grandi<br />
à l’ombre du mythique Cervin.<br />
il faut se confronter à la nature et affûter<br />
tous ses sens.»<br />
Samuel est le cadet de trois frères qui<br />
consacrent leur vie aux sports alpins: l’aîné,<br />
Simon, 36 ans, est l’un des plus<br />
grands alpinistes extrêmes de Suisse.<br />
Avec Ueli Steck, il a réussi en 2008 l’ascension<br />
de la paroi nord du Tengkampoche,<br />
au Népal. Martin, 35 ans, est l’un<br />
des meilleurs représentants du ski-alpinisme<br />
en Europe, discipline dans laquelle<br />
il a décroché la médaille d’argent<br />
aux Mondiaux en 2008. En 2010, avec<br />
Florent Troillet et Yannick Ecœur, il a<br />
remporté la fameuse Patrouille des Glaciers<br />
– 53 kilomètres de long et 4000<br />
mètres de dénivelé entre Zermatt et<br />
Verbier. Le record qu’ils ont établi cette<br />
année-là (5 h 52’ 20’’) n’a été battu qu’en<br />
2018. En trail, Martin détient le record<br />
du monde à plus de 3000 mètres de dénivellation.<br />
Leur petite sœur Marilla, 31<br />
ans, n’a aucune envie de se mesurer à<br />
ses frères: «Elle est la seule de la famille<br />
à être normale, et cela lui convient très<br />
bien», lance Samuel avec un clin d’œil.<br />
Les Anthamatten ont parcouru la planète<br />
et connaissent bien les massifs les plus<br />
impressionnants de tous les continents.<br />
Mais ils restent fidèles à Zermatt, où ils<br />
ont leurs racines: «Ici, je me sens toujours<br />
chez moi. Je connais le moindre fragment<br />
de rocher, je sais exactement où sont les<br />
meilleures descentes», résume Samuel.<br />
Une déclaration d’amour qui inclut tout<br />
le <strong>Valais</strong>: «Sur la plupart des domaines<br />
skiables, une montagne attire<br />
particulièrement les freeriders. Mais<br />
dans ce canton, on recense 45 sommets<br />
de plus de 4000 mètres et des<br />
15<br />
possibilités quasiment infinies.» Samuel<br />
Anthamatten se refuse par conséquent<br />
à dire quelle région ou quelle descente<br />
il préfère: «Nous choisissons<br />
généralement notre destination la veille<br />
au soir, en fonction de l’endroit<br />
présentant les meilleures conditions<br />
pour la dynamique, la vitesse et les<br />
sauts.» Le principe est simple: «Nous<br />
recherchons de bonnes conditions<br />
d’enneigement et météorologiques, et<br />
nous allons là où nous pouvons réaliser<br />
un maximum de virages.» Samuel<br />
Anthamatten rappelle que les limites à<br />
ne pas franchir sont claires: «Il y a<br />
d’abord la montagne, avec sa<br />
topographie. Une frontière que l’on<br />
apprend à repousser grâce à l’expérience,<br />
en acquérant des compétences.»<br />
Seconde limite, inamovible celle-ci par