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«Faites ce que vous<br />
voulez, mais faites-le<br />
bien», leur ont dit<br />
leurs parents<br />
1 L’ascension<br />
fait partie<br />
de l’aventure.<br />
2 Tous les<br />
alpinistes sont<br />
logés à la même<br />
enseigne:<br />
«Lorsqu’il<br />
y a danger<br />
d’avalanche,<br />
nous n’avons<br />
rien à faire<br />
sur les parois»,<br />
rappelle Samuel<br />
Anthamatten.<br />
contre: «Interdiction de s’aventurer sur<br />
un terrain présentant un risque<br />
d’avalanche. La sécurité passe avant<br />
tout.» Son frère Simon, devenu entretemps<br />
pilote d’hélicoptère à Air Zermatt,<br />
ne le contredira pas.<br />
Beaucoup de gens négligent les dangers<br />
de la montagne, ce qui attriste Samuel<br />
Anthamatten: «Sortir des pistes sécurisées<br />
sans être correctement équipé est<br />
très imprudent.» Convaincu que tous les<br />
randonneurs à skis devraient absolument<br />
avoir un détecteur de victime<br />
d’avalanche (DVA), il rappelle que cet appareil<br />
représente souvent leur seule<br />
chance de survivre à une coulée de<br />
neige: «Quand on se fait ensevelir, le<br />
temps est compté. Après un quart<br />
d’heure, les chances de survie décroissent<br />
rapidement.» Même les pros<br />
ne peuvent exclure ce risque: «Généralement,<br />
un accident en montagne est<br />
grave.»<br />
Ce savoir et ce respect de la nature ont<br />
aussi fait de Samuel Anthamatten et de<br />
ses frères des figures exceptionnelles de<br />
l’alpinisme. Mais ils n’auraient pas atteint<br />
ce niveau sans leurs parents: «Très tôt,<br />
ils nous ont emmenés randonner et nous<br />
ont appris à connaître la montagne de<br />
façon ludique.» Ils n’ont exprimé qu’une<br />
seule exigence vis-à-vis de leurs fils:<br />
«Faites ce que vous voulez, mais faitesle<br />
bien.» Voilà qui n’est pas tombé dans<br />
l’oreille de sourds: «Nous faisons toujours<br />
les choses à fond», lance Samuel<br />
dans un éclat de rire.<br />
S’il aime tant le sport qu’il a choisi, c’est<br />
en raison de l’intégralité de l’expérience<br />
au contact direct de la nature: «Nous<br />
17<br />
passons six heures à gravir un sommet<br />
pour quelques minutes de descente.»<br />
Cette dernière partie exige beaucoup<br />
de force, d’énergie et de maîtrise. Sur<br />
une paroi, on se déplace en état d’urgence,<br />
aussi bien mentalement que physiquement.<br />
Mais une fois en bas, on est<br />
récompensé par un sentiment presque<br />
indescriptible: «Quand vous achevez<br />
une descente et effectuez les ultimes virages<br />
au pied de la montagne, vous vivez<br />
un moment absolument libérateur<br />
et jouissif.» On ressent une sorte d’apesanteur.<br />
Samuel Anthamatten s’exprime<br />
avec tant de passion, d’enthousiasme et<br />
de conviction que, en l’écoutant, on sent<br />
presque la neige et le vent de la descente<br />
nous fouetter le visage. Une certitude:<br />
ici-bas, le bonheur est accroché<br />
aux pentes des montagnes valaisannes.