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Magazine Valais Hiver 2019

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«Faites ce que vous<br />

voulez, mais faites-le<br />

bien», leur ont dit<br />

leurs parents<br />

1 L’ascension<br />

fait partie<br />

de l’aventure.<br />

2 Tous les<br />

alpinistes sont<br />

logés à la même<br />

enseigne:<br />

«Lorsqu’il<br />

y a danger<br />

d’avalanche,<br />

nous n’avons<br />

rien à faire<br />

sur les parois»,<br />

rappelle Samuel<br />

Anthamatten.<br />

contre: «Interdiction de s’aventurer sur<br />

un terrain présentant un risque<br />

d’avalanche. La sécurité passe avant<br />

tout.» Son frère Simon, devenu entretemps<br />

pilote d’hélicoptère à Air Zermatt,<br />

ne le contredira pas.<br />

Beaucoup de gens négligent les dangers<br />

de la montagne, ce qui attriste Samuel<br />

Anthamatten: «Sortir des pistes sécurisées<br />

sans être correctement équipé est<br />

très imprudent.» Convaincu que tous les<br />

randonneurs à skis devraient absolument<br />

avoir un détecteur de victime<br />

d’avalanche (DVA), il rappelle que cet appareil<br />

représente souvent leur seule<br />

chance de survivre à une coulée de<br />

neige: «Quand on se fait ensevelir, le<br />

temps est compté. Après un quart<br />

d’heure, les chances de survie décroissent<br />

rapidement.» Même les pros<br />

ne peuvent exclure ce risque: «Généralement,<br />

un accident en montagne est<br />

grave.»<br />

Ce savoir et ce respect de la nature ont<br />

aussi fait de Samuel Anthamatten et de<br />

ses frères des figures exceptionnelles de<br />

l’alpinisme. Mais ils n’auraient pas atteint<br />

ce niveau sans leurs parents: «Très tôt,<br />

ils nous ont emmenés randonner et nous<br />

ont appris à connaître la montagne de<br />

façon ludique.» Ils n’ont exprimé qu’une<br />

seule exigence vis-à-vis de leurs fils:<br />

«Faites ce que vous voulez, mais faitesle<br />

bien.» Voilà qui n’est pas tombé dans<br />

l’oreille de sourds: «Nous faisons toujours<br />

les choses à fond», lance Samuel<br />

dans un éclat de rire.<br />

S’il aime tant le sport qu’il a choisi, c’est<br />

en raison de l’intégralité de l’expérience<br />

au contact direct de la nature: «Nous<br />

17<br />

passons six heures à gravir un sommet<br />

pour quelques minutes de descente.»<br />

Cette dernière partie exige beaucoup<br />

de force, d’énergie et de maîtrise. Sur<br />

une paroi, on se déplace en état d’urgence,<br />

aussi bien mentalement que physiquement.<br />

Mais une fois en bas, on est<br />

récompensé par un sentiment presque<br />

indescriptible: «Quand vous achevez<br />

une descente et effectuez les ultimes virages<br />

au pied de la montagne, vous vivez<br />

un moment absolument libérateur<br />

et jouissif.» On ressent une sorte d’apesanteur.<br />

Samuel Anthamatten s’exprime<br />

avec tant de passion, d’enthousiasme et<br />

de conviction que, en l’écoutant, on sent<br />

presque la neige et le vent de la descente<br />

nous fouetter le visage. Une certitude:<br />

ici-bas, le bonheur est accroché<br />

aux pentes des montagnes valaisannes.

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