L'Essentiel Prépas n°33 - Décembre 2019

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER DÉCEMBRE 2019 N° 33 chacune par semaine puis 2 spécialités de 6h par semaine en terminale. Les lycées ne proposent que certains matières parmi les 12 ». Lycée général, le lycée Massena de Nice ouvre pour sa part neuf spécialité non technologique. Mais quelles spécialités doivent choisir les élèves qui se destinent à des classes préparatoires économiques et commerciales ? La question est sur les lèvres de très nombreux parents et élèves ne peut que constater le proviseur. En aval les classes préparatoire sont contraintes de se reformer du fait même de la réforme du bac mais aussi des choix des lycéens qui sont amenés à choisir leurs cours, leurs enseignements en fonction de leurs centres d’intérêts. « Comment répondre à la liberté des étudiants et leurs volontés, tout en considérant le maillage territoriale et le maillage de la richesse humaine du corps professoral des classes préparatoires », s’interroge Alain Joyeux. Les mathématiques : le grand sujet du jour Avec la construction des nouveaux parcours, de nombreux points soulevés concernent la place des mathématiques pour intégrer une classe préparatoire EC. Ce n’est pas acté mais les professeurs de classes préparatoires insistent pour que le choix de la spécialité « mathématiques » en première – suivi au moins de l’option « mathématiques complémentaires » en terminale – soit le prérequis minimum pour intégrer une classe préparatoire EC. Suivre la spécialité « mathématiques » également en terminale sera forcément un plus, notamment pour intégrer le parcours « mathématiques approfondies » en classe préparatoire. « L’option « mathématiques complémentaire » est quasi uniquement destinée à l’orientation car elle n’est pas évaluée lors du bac. Avec juste une petite précision, les notes en cours d’année seront comprises dans la notation d’évaluation », souligne Serge Ferrari. Quelle évolution pour les classes préparatoires EC ? Aujourd’hui les projets d’évolutions des classes préparatoires ECE et ECS conduisent à la construction de 4 parcours : • mathématiques approfondies / histoire, géographie, et géopolitique du monde contemporain (HGG) • mathématiques contemporain approfondies (ESH) / économie sociologie et histoire du monde contemporain (ESH) • mathématiques appliquées / histoire, géographie, et géopolitique du monde contemporain (HGG) • mathématiques appliquées / économie sociologie et histoire du monde contemporain (ESH) • mathématiques appliquées / économie sociologie et histoire du monde Avec en tronc commun, Culture générale, Langues Vivantes et Economie. Avec en tronc commun, Culture générale, Langues Vivantes et Economie. A1 -HGG A - mathématiques à niveau élevé A2 - ESH ECE & ECS B1 - HGG B - mathématiques à niveau modéré B2 - ESH Culture générale Langues vivantes Economie Un débat d’autant plus d’actualité insiste Alice Guilhon, que, « du point de vue des Encadré entreprises, des spécialisations, telle la Première : quelles spécialités ont choisi les lycéens ? finance, y font un appel croissant alors que À la montée rentrée 2019, en puissance les 386 600 des élèves études de première générale ont choisi trois quantitatives enseignements en obligatoires marketing demande spécialité des en plus des matières de tronc commun et élèves excellents en mathématique et même meilleurs que les années précédentes ». Bernard Ramanantsoa abonde dans ce sens : « Les compétences en mathématique doivent se garder et se développer, cela fait partie de la réputation de l’excellence en formation des prépa en France et dans les grandes écoles ». La réponse a ces interrogations est apportée par Olivier Sidokpohou : « Les mathématiques sont de plus en plus de- 18
L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER DÉCEMBRE 2019 N° 33 mandées, mais les niveaux dès la seconde ont aussi augmenté avec la réforme du lycée. La spécialité de première a déjà une forte exigence ». Les viviers de recrutement à cibler pour une communication plus claire Toutes ces réflexions sur le poids des maths rejoignent la question des viviers de recrutement. Avec cette année un peu moins de 70% des lycéens qui ont choisi la spécialité nous sommes en effet bien loin des 85% qui, jusqu’ici, suivaient des enseignements de mathématiques dans les filières S et ES. Mais pourquoi faudrait-il absolument faire des mathématiques pour aller en Grande école de management ? Après tout des élèves de prépas littéraires vont aussi en grande école. Au fil des années le recrutement via hypokhâgne-khâgne augmente même. Bernard Ramanantsoa ajoute une vision : « Les Grandes Ecoles recherchent des sources de différenciation. Cela va être très intéressant les positionnement des écoles sur leurs recrutements avec des projections complexes à effectuer. Une affaire à suivre dans les années à suivre ». Sur ce point, l’exemple de l’EDHEC, qui a ouvert son recrutement aux élèves issus de prépas scientifique, montre que les viviers de recrutement peuvent s’élargir et se différencier. Des éléments de tension Les classes préparatoires doivent également affronter des tensions nées de leur tutelle. « Les recteurs qui peuvent se positionner en costkillers et impacter de manière négative les classes préparatoires avec des risques de fermeture. Par conséquent nous vivons sur le terrain des vives anxiétés avec des regroupements des classes préparatoires, et l’appréhension sur certaines petites classes préparatoires notamment dans des zones peu peuplées », constate Alain Joyeux. Pour Serge Ferrari « ces changements peuvent aussi provoquer des tensions entre les établissements avec des concurrences possibles ». Première : quelles spécialités ont choisi les lycéens ? À la rentrée 2019, les 386 600 élèves de première générale ont choisi trois enseignements obligatoires de spécialité en plus des matières de tronc commun et des deux langues vivantes obligatoires. Selon la toute récente note de la DEPP les choix ont été assez ouverts puisqu’il faut 15 combinaisons d’enseignements pour retrouver 80% des élèves : 17 chez les filles et 13 chez les garçons. En tête près de 69% ont choisi les mathématiques : • 67,3% dans l’enseignement public et 72,8% dans le privé ; • 61% des filles et 78% des garçons ; • 75,7% chez les élèves « très favorisés » contre 61,9% chez les « défavorisés ». Suivent à 47% la physique-chimie, 43% les sciences de la vie et de la Terre, 39% les sciences économiques et En conclusion De l’avis de tous la réforme offre nouvelles opportunités et il faut continuer de développer les classes préparatoires. Mais il faut aussi accompagner les professeurs de ces classes pendant cette phase de changement et de transition. Notamment parce que la concurrence continue de grandir d’année en année, que ce soit avec la montée en puissance des options d’expatriation à l’étranger dès le bac, des bachelors ou encore des admissions sur titre qui sont des « voies de contournement » pour être reçu dans les Grandes écoles. Pour l’ensemble des participants, il apparait urgent de mieux communiquer vers les lycéens et les lycées en montrant comment la filière se différencie. Il faut clarifier le message et aller les autres établissements extérieurs à l’environnement des classes préparatoires. Il faut montrer la valeur ajoutée intrinsèque de la classe préparatoire et la mettre en avant pour orienter les lycéens vers leurs meilleurs moyens de formation en fonction de leurs profils. Jean Ouillon sociales (SES), 35% l’histoire-géographie et 28% les langues, littérature et cultures étrangères et régionales. Les enseignements « scientifiques » (sauf sciences de la vie et de la Terre − SVT) ont plus souvent été choisis chez les garçons que chez les filles. À l’inverse les enseignements d’humanités, de SES, d’histoire-géographie et de langueslittérature sont plus choisis par les filles. Les combinaisons possibles les trois les plus courantes sont : • 28% « mathématiques, physique-chimie, SVT » ; • 8% « histoire-géographie, mathématiques, SES » ; • 7% « histoire-géographie, langues-littérature, SES ». Quel est niveau d’exigence du nouveau bac ? « Le niveau d’exigence des nouvelles années lycée est plus important dans le tronc commun et donc encore plus dans les spécialités », explicite Jean-Charles Ringard Inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche et chef de projet « baccalauréat et nouveau lycée » au ministère de l’Education lors d’un colloque organisé par la Cdefi. Un niveau qui aurait notamment beaucoup cru dans une spécialité mathématiques pourtant ouverte à des profils très divers auquel il n’est pas facile d’enseigner dans la même classe de première. 19
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