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L'Essentiel Prépas n°33 - Décembre 2019

Chaque mois, l'Essentiel Prépas compile l'actualité des Grandes Ecoles à destination des professeurs des classes préparatoires EC et de leurs élèves. Le magazine est édité par HEADway Advisory, cabinet de conseil dédié à l'enseignement supérieur.

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT DÉCEMBRE <strong>2019</strong> N° 33<br />

Précarité étudiante :<br />

que faire ?<br />

Un étudiant de l’université Lumière-Lyon 2 s’est immolé par le feu<br />

le 8 novembre devant le CROUS de Lyon. Il protestait contre ses conditions<br />

de vie. Le bilan.<br />

Etudiant stéphanois âgé de 22<br />

ans inscrit en sciences politiques<br />

à Lyon 2, Anas K protestait<br />

contre ses conditions de<br />

vie après avoir perdu sa bourse et son logement<br />

suite à son triplement en licence<br />

3. Brulé à 90% il est toujours entre la vie<br />

et la mort alors que des manifestations<br />

de soutien ont lieu depuis dans toute la<br />

France. Avant de tenter de se suicider,<br />

Anas K avait prévenu sa compagne et publié<br />

un message sur Facebook dans lequel<br />

il évoquait ses difficultés financières :<br />

« Cette année, faisant une troisième L2,<br />

je n’avais pas de bourse, et même quand<br />

j’en avais, 450 euros par mois, est-ce suffisant<br />

pour vivre ? ». Secrétaire fédéral de<br />

Solidaires Etudiant-e-s, se revendiquant<br />

de la lutte contre le fascisme et le libéralisme,<br />

Anas disait aussi dans son message<br />

: « Si je vise le bâtiment du Crous à<br />

Lyon, ce n’est pas par hasard, je vise un<br />

lieu politique, le ministère de l’enseignement<br />

supérieur et de la recherche, et par<br />

extension, le gouvernement ».<br />

La réaction de l’université<br />

Du côté de l’université Lyon 2 sa présidente,<br />

Nathalie Dompnier, constate dans<br />

un communiqué paru le 13 novembre que<br />

« l’Université dans son ensemble, probablement<br />

pas plus que d’autres institutions<br />

ou organisations, n’a su détecter<br />

cette fragilité chez Anas. Certes, il est<br />

en difficulté dans son cursus. Mais les<br />

équipes pédagogiques et la Présidence le<br />

connaissent comme un étudiant calme,<br />

posé, ouvert à la discussion et constructif<br />

dans les échanges ».<br />

Mais surtout un étudiant très engagé analyse<br />

la présidente alors que si « l’action<br />

syndicale et politique peut être source de<br />

cohésion et de solidarité, elle est aussi<br />

parfois être extrêmement éprouvante ».<br />

Et de constater : « Elle l’a été sans doute<br />

pour celles et ceux qui n’ont pas vu aboutir<br />

les combats engagés ces dernières années<br />

». Et de s’interroger : « Comment<br />

faire en sorte que cette implication ne soit<br />

pas – les mots ont ici leur sens premier<br />

– un engagement à corps perdu ? Comment<br />

faire en sorte que cette implication<br />

se fasse de manière plus équilibrée ? »<br />

Précarité étudiante :<br />

les données<br />

L’Observatoire de la vue étudiante réalise<br />

régulièrement une enquête de sur<br />

les conditions de vie des étudiants. Dans<br />

son édition 2016 la part moyenne des ressources<br />

due aux aides publiques est estimée<br />

à 349€. Elle monte à 363€ pour les<br />

étudiants d’origine sociale « populaire ».<br />

Par ailleurs ce sont 50,8% des étudiants<br />

qui disent « avoir dû se retreindre au<br />

moins une fois depuis le début de l’année<br />

». Un chiffre qui monte à 54,2% pour<br />

les étudiants d’origine sociale « populaire<br />

» et même 56,9% chez les boursiers.<br />

Selon le baromètre Egalité des chances<br />

dans l’éducation supérieure en France que<br />

vient de publier l’entreprise de financement<br />

des études Unly un étudiant sur cinq<br />

a déjà envisagé d’arrêter ses études pour<br />

des raisons financières. Les étudiants issus<br />

de familles modestes ont un budget<br />

mensuel inférieur d’au moins 10% à celui<br />

des autres étudiants. L’écart entre leurs<br />

ressources mensuelles et celles des étudiants<br />

dont les parents sont cadres monte<br />

à plus de 20%. Au total un enfant d’ouvrier<br />

dispose en moyenne de 225€ de<br />

moins de budget par mois qu’un enfant<br />

de cadre. La précarité financière est directement<br />

ressentie par 1 étudiant sur 2,<br />

qui s’estime non suffisant financièrement.<br />

Parmi les étudiants de CSP modestes, 2<br />

sur 3 n’ont pas de quoi vivre sans se priver.<br />

Selon l’étude d’Unly le montant mensuel<br />

moyen manquant pour atteindre la<br />

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