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Catalogue Bouticycle 2020

la Transmission ce n'est pas qu'une histoire de chaîne et de pignons!

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JULIEN

BERNARD

Gentleman Baroudeur

Quand on aime on ne compte pas. Les kilomètres à rouler pour

l’équipe Trek Segafredo, Julien les compte pourtant, mais peutêtre

moins encore que ses leaders qui apprécient son travail et son

abnégation. Si son père Jean-François ne l’a jamais contraint à

marcher dans ses pas, il lui a cependant transmis le goût du collectif

et du travail bien fait. Et comme baroudeur et équipier 5 étoiles,

Julien fait partie des Top Gun du peloton professionnel, ce qui n’a

pas échappé à l’équipe Trek Segafredo, pour qui il roule depuis

2016. Une référence teintée d’une touche d’élégance pour ce jeune

coureur de 26 ans qui honore le cyclisme français dans une équipe

d’Outre-atlantique. Il n’y en a pas tant.

JULIEN, UN CHAMPION POUR PÈRE, ÇA NE RESSEMBLE PAS À

UN ÉPOUVANTAIL QUAND ON PARLE DE VÉLO ?

JB: J’ai dû me détacher de la figure cycliste de mon père. Au début plus

jeune, cela ne me gênait pas. Plus ma carrière avançait, plus cela devenait

présent, notamment avec des rapprochements entre nous deux.

Comme celui dont on parle en ce moment. Aujourd’hui je vis cela de

manière plus sereine et c’est toujours une grande fierté de m’appeler

Bernard. Mon père n’a jamais été un épouvantail sportif pour moi. Bien

au contraire, quand j’ai commencé le vélo, il a toujours été là, mais avec

un détachement bienveillant. Le dimanche, sur le bord des routes quand

la plupart des parents s’agitaient le chrono autour du cou, il restait de

marbre, les mains dans les poches à me regarder faire. Pas de débrief,

plus ou moins inspiré émotionnellement, dans la voiture non plus. J’appréciais

son recul autant que sa retenue.

AVEZ-VOUS EU UNE ÉDUCATION VÉLO AVEC VOTRE PÈRE ?

JB: Ça ne s’est pas passé comme cela. J’ai et j’admire toujours mon père

et sa carrière, mais soyons clair, il n’y a pas eu de pédagogie vélo avec lui,

ni technique, ni stratégique, ni sportive… et ce n’était pas plus mal. Plus

jeune, je n’ai jamais pensé devenir Pro sur le vélo et il se gardait bien de

m’inciter à quoi que ce soit. C’est un choix que j’ai fait qui est venu plus

en déduction de mes propres envies et convictions. Je vis une super relation

avec le vélo grâce à cette distance. Rien n’a été écrit pour moi et à

ma place. C’est le plaisir qui me guide et compte tenu de la difficulté de

ce métier, c’est la seule chose garante d’une belle carrière.

COMMENT VOYEZ-VOUS VOTRE MÉTIER DE COUREUR

AUJOURD’HUI ET AVEZ-VOUS LE SENTIMENT D’AVOIR DES

RESPONSABILITÉS ENVERS CEUX QUI VOUS REGARDENT?

JB: J’ai des responsabilités avant tout vis-à-vis des mes leaders et de

l’équipe. Pas question d’arriver en méforme juste pour dire, j’étais là.

Quand Bauke Mollema gagne le Lombardie cette année, j’étais engagé

plusieurs semaines avant l’épreuve. Une chute quelques jours avant m’a

entamé physiquement. Je savais que je ne serai pas à 100 % sur cette

course que j’adore pourtant. J’ai préféré renoncer pour céder ma place

à un autre équipier. Et la victoire de Bauke m’a fait un plaisir fou même

si je n’étais pas à ses côtés. C’était le bon choix. Vis-à-vis des jeunes je

m’implique avec mon club de Dijon. Je leur dois beaucoup. J’ai cravaché

chez les jeunes, rien n’a été facile. Le club m’a enseigné qu’à vélo, il fallait

bosser…. Et pour bosser, il faut avoir de l’envie, beaucoup plus que

des parents qui braillent sur le bord de la route en se projetant sur leur

enfant ! Alors cette expérience, j’essaie de la transmettre, mais plus à

côté du vélo que dessus.

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