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[FR] Madrid Collective Machine • Research project • 2018-2019

Madrid Collective Machine. Public space policies and citizen participation in post-crisis urbanism. The "Ordenanza de Cooperación Público-Social de la ciudad de Madrid" (Ordinance of Public-Social Cooperation of the city of Madrid) is a public city ordinance issued by the Madrid City Council of major Manuela Carmena (2015-2019), that governs the rights, duties and responsibilities between public administration and local associations for the co-management of public spaces and buildings. Approved in June 2018, it is also setting a series of new actors and municipal communication protocols that aim to encourage citizen participation in the city planning procedures. The investigation into these new procedures for transforming public spaces is based on two situations. The first, Campo de Cebada, predates this ordinance. When the second, Solar Embajadores 18, is taken in the implementation of this new legislative framework.

Madrid Collective Machine. Public space policies and citizen participation in post-crisis urbanism. The "Ordenanza de Cooperación Público-Social de la ciudad de Madrid" (Ordinance of Public-Social Cooperation of the city of Madrid) is a public city ordinance issued by the Madrid City Council of major Manuela Carmena (2015-2019), that governs the rights, duties and responsibilities between public administration and local associations for the co-management of public spaces and buildings. Approved in June 2018, it is also setting a series of new actors and municipal communication protocols that aim to encourage citizen participation in the city planning procedures. The investigation into these new procedures for transforming public spaces is based on two situations. The first, Campo de Cebada, predates this ordinance. When the second, Solar Embajadores 18, is taken in the implementation of this new legislative framework.

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1



3



TABLE DES MATIERES

AVANT PROPOS………………………………………………………………………………………………………………………..……6

INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………………………………………7

PARTIE I - PREMISSES: SOCIETE CIVILE ET PROJET URBAIN…………………………………….……13

•. 1. El Campo de Cebada…………………………………………………………………………………………………….…….21

1.1 Une formule expérimentale

1.2 Gestion et durabilité économique

•. 2. L’héritage d’une expérience urbaine complexe…………………………………………………………….27 30

2.1 Une réussite conflictuelle

2.2 Héritage social et humain

PARTIE II - MADRID COLLECTIVE MACHINE…………………………………………………………………….….31 35

•. 1. L’Ordonnance de Coopération Publique Sociale de la Mairie de Madrid……………….….33

1.1 Un processus participatif accompagné

1.2 Objets et objectifs

1.3 Le non-étatique: la base d’un nouveau modèle démocratique?

•. 2. Empowering: dispositifs de participation et de diffusion…………………………………..………..42 46

2.1 Foros Locales

2.2 Decide Madrid

2.3 Los Madriles

•. 3. Responsabilités et open-source………………………………………………………………………….……………50 54

3.1 À la recherche d’un équilibre: développement social et économique

3.2 Les réseaux sociaux, un nouveau outil urbain?

PARTIE III - LE GENIE COLLECTIF A L’ ŒUVRE………………………………………………………………..…55 59

•. 1. «Lavapiés, le quartier le plus cool du monde»……………………………………………………………..…56 60

1.1 Lavapiés, dynamiques d’un quartier hétérotopique

•. 2. Penser avec et depuis la collectivité. Le Solar de Embajadores 18……………………………66 70

2.1 Habiter le conflit

2.2 Culture + sport = engagement des résidents

2.3 Une nouvelle typologie d’espace: l’infrastructure ouverte

CONCLUSION………………………………………………………………………………………………………………………..……….73 77

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………………………………..………..……77 85

ANNEXES Entretiens………………………………………..………………………………………………………….……..………..87 93

5


AVANT PROPOS

Merci tous ceux que j’ai connu pendant ces deux derniers ans de vie à la découverte de Madrid et

de l’Espagne, en particulier aux amis des équipes de Ensamble Studio et de Ecosistema Urbano,

qui ont contribué à rendre ce voyage inoubliable.

Dédié à ma famille.

6

6


INTRODUCTION

7 7


Madrid - une ville créative et mutante - est actuellement un écosystème en ébullition de

processus collaboratifs, gestation des communautés, expérimentation culturelle, création

et échange de connaissances. Les espaces urbains mutent de pair avec ces processus, ce

qui montre qu’il existe un modèle alternatif au binôme de l'espace public-privé: le

commun.

Ainsi, dans la ville, se multiplient les lieux dans lesquels la communauté surmonte

l'individu, vers une gestion collective par rapport aux hiérarchies traditionnelles. Il s'agit

d’espaces dont les modèles organisationnels sont horizontaux et favorisent les

interactions et les échanges entre les différents acteurs: institutions publiques,

associations, groupes et individus.

Un exemple, peut-être le plus expérimental est El Campo de Cebada, une parcelle située

au cœur du district Centro dans le quartier de La Latina. Cela occupe ce qui était avant

l'unique piscine publique et centre sportif municipal du district. L'espace est propriété de

la ville de Madrid et après une année en désuétude depuis la démolition du centre

sportif, fut cédé en 2010 pour l’usage communautaire.

Mais il n'est pas le seul. Il y a des modèles d'espaces co-gérés par des institutions

gouvernementales et des associations citoyennes telles que les centres culturels La

Tabacalera de Lavapiés, ou La Casa Encendida, et même des endroits où l'occupation a

été autorisée comme Esto Es Una Plaza (toujours dans le quartier de Lavapiés). Modèles

qui évoluent aussi vers l’aménagement d’espaces à la petite échelle locale de la rue de

quartier, comme dans les cas du Solar Almendro 3, géré avec la participation des enfants,

ou du Solar Embajadores 18.

Le local n'est pas homogène

Les circonstances particulières pour que la communauté locale commence à gérer un

espace communautaire elles varient dans chaque cas et sont étroitement liées à l’histoire,

au contexte, à la communauté qui habite chaque lieu, et au groupe d’entités impliqués

dans sa gestion. Cependant, tous sont reconnus comme des alternatives aux espaces

publics urbains - entendus comme les places et les rues traditionnelles - qui ont

progressivement souffert des processus de privatisation. Depuis quelque temps et dans

la chaleur du climat néolibéral mondial, la métropole a arrêtée être un lieu de rencontre,

de discussion, de promenade, d'échange commercial, pour se fragmenter en parcelles

conçues uniquement pour le transit et la consommation.

«Nous vivons à une époque où les idéaux des droits de l’homme occupent le devant de

la scène, politiquement et éthiquement. On mobilise une grande énergie politique pour

les encourager, les protéger et en souligner l’importance dans l’édification d’un monde

meilleur. Les concepts en circulation sont cependant, pour l’essentiel, individualistes et

fondés sur l’idée de propriété ; en tant que tels, ils ne font rien pour remettre en question

la logique de marché libérale et néolibérale dominante, ni les modes néolibéraux de

8

8


légalité et d’action étatique» 1, décrit David Harvey pour introduire le discours autour du

droite à la ville dans son œuvre Villes rebelles: du droit à la ville jusqu'à la révolution

urbaine.

Madrid, comme la grande majorité des villes occidentales, est devenue une ville où le

citoyen fait un usage individualisé de ce qui était traditionnellement commun. Les

exemples sont nombreux et faciles à reconnaitre. À La Latina et dans le quartier des

Asturias, places et trottoirs s’effondrent avec des terrasses à énorme au profit des bars

et des restaurants; sur la Plaza de Callao, il est courant par les griffes de faire de la

publicité à travers des grandes structures lumineuses pour des promotions particulières;

à Malasaña des rues ont été réformées, comme par exemple la Calle Fuencarral, afin de

ne promouvoir que le trafic entre commerce et commerce, mais pas la permanence dans

l’espace. Les magasins dans cette rue sont individuels et sont disposés sur les deux

cotés, l’un en face de l'autre. Ils ne forment pas entre eux des espaces qui invitent à

rester, mais seulement des voies de transit.

En périphérie, le panorama n’est pas meilleur. Les quartiers situés en dehors du centre de

Madrid, ils n’ont pas beaucoup de lieux de rencontre où la participation des citoyens est

encouragée. « […] La question du type de ville que nous souhaitons est indissociable de

celle du type de personnes que nous voulons être, des types de relations sociales que

nous recherchons, des relations avec la nature que nous apprécions, du mode de vie que

nous désirons, des valeurs esthétiques que nous professons.»

2, poursuit Harvey.

Espagne, pays en (r)évolution post-crise économique

Cependant, ces dernières années et surtout après le 15 mai 2011 et les occupation de la

Puerta del Sol à Madrid, avec la manifestation d’occupation de la place qui a donné son

nom au mouvement 15M, il y a une affirmation d’une nouvelle conscience collective dans

la capitale espagnole pour retrouver des espaces de participation et de gestion

citoyenne.

«Le droit à la ville dépasse donc largement le droit d’accès individuel ou collectif aux

ressources qu’elle incarne : il recouvre également le droit de changer et de réinventer la

ville d’une manière plus conforme à nos voeux. Il s’agit, de surcroît, d’un droit collectif

davantage qu’individuel ; réinventer la ville ne peut en effet se faire sans l’exercice d’un

pouvoir collectif sur les processus d’urbanisation» 3. Ce droit collectif exercé est le signe

des villes rebelles. Et Madrid est l'un d'entre elles.

1

D. Harvey, Rebel Cities: From the Right to the City to the Urban Revolution, 2012, New York, p.27

2 D. Harvey, Rebel Cities: From the Right to the City to the Urban Revolution, 2012, New York, p.28

3

ibid.

9 9


Antonio Lafuente décrit le mot "procomún" comme « les biens qui appartiennent à tout

le monde et à personne en même temps. Tout le monde convient qu'il est très important

de défendre le génome humain en tant que bien de tous; et convient également que la

biodiversité doit faire partie du bien commun, et les forêts et le don d'organes; et les

places et les rues, ainsi que l'internet; et une grande partie de ce que nous comprenons

par notre culture (…). L'un des problèmes clés du procumún est qu'il ne devient visible

que lorsqu'il est menacé. Par exemple, l’air est quelque chose que personne ne pensait

jamais devenir une grande entreprise sur laquelle des énormes multinationales l’utilisent

pour leur propre bénéfice» 4.

La même chose vaut pour l’espace public urbain. Cependant, la dualité public-privé dans

la propriété et l’administration des espaces communs est en conflit avec les modèles où

la communauté et la participation prévalent. La ville, les collectifs conscients, associés

dans des morceaux de communauté pour récupérer le commun. Non seulement les

espaces physiques, mais l'émotionnel, le créatif, les lieux du quotidien où la vie se produit

et se reproduit à Madrid.

Les formules sont diverses et chaque espace est conditionné par son contexte, par le

quartier dans lequel il se trouve, par la propriété du terrain ou du bâtiment, par la

communauté concernée et par les relations avec les institutions et les administrations

publiques. Mais toutes les expériences partagent la vocation d'utilisation et d’entretien

des espaces délaissés, des non-lieux

5, la transformation de la ville ainsi que la mise à

disposition des infrastructures et des équipements communs, à travers la transmission

des connaissances, la transformation subjective, l’accessibilité et la prise de décision

collective. Les différents processus deviennent des prototypes de villes réplicables,

source transparente et ouverte.

Comme signale le rapport Construyendo escenarios participativos (Construire des

scénarios participatifs) dans le dossier Cambio global en España 2020/50 par le Centre

Complutense d’Etudes et d’Información Environnementale de Madrid, « il est nécessaire

d’innover dans la construction de ces stratégies et introduire dans leur gestation la

participation de différents acteurs sociaux qui permettent une combinaison et un

dialogue de connaissances, dont les propositions sont résilientes avant les changements,

y compris les incertitudes de la planification»

6.

L’incertitude, typique de la crise mondiale qui a touché aussi l’Espagne depuis 2008,

devient un facteur clé. Paradoxe d'une grande utilité pour la construction de scénarios de

participation. Souvent, de ceux incertitudes (combien de temps serons-nous ou

4 A. Lafuente, ¿Qué es el Procomún?, MediaLab Prado Madrid, Archivo multimedia. [http://medialab-prado.es/mmedia/41/view]

5 Un non-lieu est « un espace interchangeable où l'être humain reste anonyme. Il s'agit par exemple des moyens de transport, des grandes chaînes

hôtelières, des supermarchés, des aires d'autoroute, mais aussi des camps de réfugiés. L'homme ne vit pas et ne s'approprie pas de ces espaces, avec

lesquels il a plutôt une relation de consommation », définition de Marc Augé, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité, Le Seuil,

1992.

10

6

Consumos y estilos de vida. Cambio Global en España, 2020/50. Madrid. Centro Complutense de Estudios e Información Medioambiental, 2012.

10


laisseront-nous dans cet espace? À qui appartient-il cet immeuble? Quel projet urbain

est prévu? Quels intérêts envisagés sur ce lieu?) naissent les créativités qui permettent

de rêver des scénarios jusque-là inimaginables. Et qui amène à les mettre en œuvre.

L’ensemble des dynamiques activistes qui se sont déroulées à Madrid depuis le milieu

des années 90 sont liés aux Centres Sociaux Okupados (CSO) et autogérés (CSOA). Le

laboratoire I et II de

Lavapiés (le dernier expulsé en 2001), La Casika (à Móstoles) ou La Eskalera Karakola

également à Lavapiés en sont quelques exemples 7. Ces premiers exemples de gestion

autonome des espaces se sont multipliés dans le dernières années et ont évolué vers une

grande variété de propositions et de formules. L'occupation survit et libère de nouveaux

espaces destinés à être des centres sociaux, mais de plus en plus autogérés par la

communauté, liée à des processus de dialogue avec des institutions publiques, des

associations de quartier, avec des collectifs indépendants et, finalement, avec les

communautés, les quartiers et les voisins.

Vers la reprise d’une conscience civique inclusive

De plus en plus, les limites de la pratique sociale dans des espaces autogérés sont

remises à l’imaginaire des collectifs, et il existe une conscience généralisée que ces

processus sont renforcés par le dialogue. Le nombre croissant d’acteurs impliqués voit

une interêt qui a bougé des endroits isolés qui font l’intérêt des peu, vers les nœuds du

monde quotidien dans la dimension locale, en conscience de leurs conditions.

L'inclusion des espaces de ce type après le 15M est en accord avec la logique de faire

réseaux et de la possibilité d’imaginer. Nous ne pensons plus à des « îles » de autogestion

- bien qu’elles existent toujours - mais aux intersections et engrenages coopératifs qui

lient les infrastructures et qui font la ville.

Ces nouveaux codes de comportement expansés, liquides, adaptés, organiques et

décentralisés se cristallisent dans des connaissances communautaires et par des liens

d’affection qui tissent des réseaux bien au-delà de la limite entre espace public et espace

privé: des réseaux autonomes qui impliquent et entrelacent des relations de coresponsabilité.

Des fissures dans les systèmes de pouvoir et d’exclusion de la ville; des

fissures par lesquelles coulent des prototypes d'habitabilité de l'espace urbain

reproductibles et résilientes.

Comme disait Amanda Burden, conseillère municipale à New York sous l'administration

Bloomberg entre 2002 et 2013, « un espace public peut être populaire et avoir du

succès, mais il ne peut jamais être considéré comme acquis. Les espaces publics ont

toujours besoin de normes de supervision, non seulement pour les revendiquer pour un

usage public, mais pour être conçus pour les personnes qui les utilisent. Donc, pour les

7

15Mpedia, Lista de centros sociales de Madrid [http://wiki.15m.cc/wiki/Lista_de_centros_sociales_de_Madrid]

11 11


garder, pour s'assurer qu'ils soient là pour tout le monde. Qu'ils ne soient pas violés,

envahis, abandonnés ou ignorés. S'il y a une leçon que j'ai appris dans ma vie

d'urbaniste, c'est que les espaces publics ont du pouvoir. Ce n'est pas seulement du au

nombre de personnes qui en bénéficient, mais encore plus par les gens qui se sentent

bien dans leur ville, sachant simplement qu'ils sont là. L'espace public peut changer le

mode de vie de la ville, le mode de percevoir et de sentir de la ville. Pourquoi

choisissons-nous une ville plutôt qu'une autre? Les espaces publics sont l’une des

principales raisons pour lesquelles nous avons choisi de rester dans une ville. Je pense

qu'une ville prospère est comme une merveilleuse fête: les gens restent parce qu'ils

s'amusent et qu'ils vont bien.»

8

L'espace public est l'élément à partir duquel nous devons recommencer pour régler les

tendances mondiales d’inégalité, de haine et de violence: puisqu'il est un espace de

discussion, il est un espace d'interaction sociale, économique et politique.

C’est l’espace dans lequel l’individu a la possibilité d’exister en tant que tel, au-delà de

toute différence de culture, de sexe, de race, de religion, d’orientation sexuelle, de

nationalité.

C’est l’espace dans lequel le citoyen a la possibilité pour la première fois de produire des

actions pour l’amélioration de ses conditions de vie et de son environnement, et non

d’être seulement l’objet de la consommation capitaliste.

C'est l'espace dans lequel il peut et doit former sa conscience, non seulement pour le

bien individuel et néolibéral, mais suivant cette tendance, il peut contribuer à l'évolution

du bien pour la communauté de laquelle il fait partie.

L’espace public, qui est donc un espace politique, est le lieu de la communauté et il est

nécessaire que chaque citoyen ait la possibilité de former librement l’expression de ses

besoins en puissant prendre en charge des responsabilités, dans sa petite dimension

quotidienne, mais aussi à toutes échelles et dimensions, pour lui-même et pour le

système de fabrique de la ville. Il est devoir des institutions de donner aux citoyens les

moyens de participer aux différents processus.

12

8

A. Burden, How public spaces make cities work, TED Talks, 07/04/2014 [https://www.youtube.com/watch?v=j7fRIGphgtk]

12


PREMISSES. SOCIETE CIVILE ET

I.

PROJET URBAIN

13 13


14


15


16


17


18


19


20


1. El Campo de Cebada

« La característica fundamental del campo de cebada es la alegria» 9

El Campo de Cebada était peut-être l’un des endroits les plus intéressants de ce

nouveau prototype de ville commune.

L’histoire commence en 2006, quand le gouvernement local fait une appelle à projet

pour réhabiliter le Mercado de la Cebada et le centre sportif public attenant de La

Latina. En 2007, le projet est choisi: un complexe où seraient installés un nouveau

centre sportif, un marché moderne avec des nouveaux magasins, un parking sur

différents étages et un jardin sur le toit. L’agence d’architecture qui avait gagné le

concours était Rubio & Álvarez-Salas. A cette époque, le conseil municipal savait déjà il

n’y avait pas assez de financements pour construire le complexe.

En 2009, le gouvernement municipal de droite du Partie Populaire (PP), présidé par le

maire Alberto Ruíz-Gallardón, reçoit des fonds publics par le gouvernement national de

Rodríguez Zapatero, et dispose d’un million d’euros pour la destruction du centre

sportif municipal.

Ce qui, en théorie, allait signifier la réforme et la modernisation du marché de La

Cebada et du centre sportif - l’unique avec piscine couverte dans le centre ville -, mais

qui est fini pour laisser un vide de 2.506 m2, clôturé et bétonné, à côté d'un marché

municipal en déclin, qui avait environ 50% de ses postes de vente vides à l’époque

10.

Un an plus tard, en 2010, le conseil municipal reconnaît son incapacité financière à

réaliser le projet initial. Unique sortie, la promesse de permettre à un centre commercial

d’occuper une grande partie du marché municipal - pour continuer ensuite avec la

mutation du quartier de La Latina vers un centre de loisirs, d’hôtellerie et de

consommation au centre de Madrid - en même temps que la promesse de réaliser le

nouveau complexe sportif.

Le terrain sur lequel ce nouveau bâtiment devrait être construit est une surface de

propriété publique: parfaite, par exemple, pour être vendue à des constructeurs et

réaliser une entreprise millionnaire. Mais avec la crise économique mondiale avancé, le

solar (terrain au soleil, à batir) a vu les jours passer, fermé et en état d’abandon.

Pendant ce temps, un groupe de voisins avec des architectes de divers collectifs tels

que Todo por la Praxis, Basurama, Zuloark, et l’Association des Voisins de La Latina

9 Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec l’association campodecebada.org, 20 février 2018

C.L. Bright, EL CAMPO DE CEBADA Y OTROS LABORATORIOS URBANOS, 18 décembre 2013 [https://carmenlozano.files.wordpress.com/2013/12/

10

ecdc_laboratorio_urbano_carmen_lozano.pdf]

21 21


(AVECLA), se mobilisent pour demander l'utilisation de l’espace, dans l’attente de la

réalisation des promesses pour le nouveau centre sportif.

Un projet a été rédigé et présenté à la Mairie de Madrid, dans la commission

gouvernementale des finances et d'administration publique du conseil municipal. La

concession de l’espace est arrivée en septembre 2010, et le Campo de Cebada nait.

Depuis la Noche en Blanco (Nuit Blanche) en 2011, avec un premier événement culturel

qui voyait l’installation d’une piscine collective, par le collectif d’architectes EXYZT - el

piscinazo -, les voisins, les associations et aussi des entités externes (universités,

institutions,…) ont commencé à mener toutes sortes d’activités et événements.

Jusqu’au 15 décembre 2017, date de la remise des clefs et de la gestion de l’espace à la

Mairie de Madrid, pour enfin la construction du nouveau centre sportif municipal prévue

en 201911.

El Campo de Cebada dans l’illustration par le collectif d’architectes ZuloArk, 2013

Ecosistema Urbano, Placemaking | El Campo de Cebada, article, 16 janvier 2018 [http://ecosistemaurbano.org/english/placemaking-el-campo-de-

11

cebada/]

22

22


1.1 Une formule expérimentale

La formule de concession de l’espace est complexe et c’est là que le processus du

Campo de Cebada devient un prototype de ville et de laboratoire de participation. Le

conseil municipal transfère la gestion du site à la Fédération Régionale des Associations

de Voisinage de Madrid (FRAVM). Ceci délègue à son tour à une association de quartier

dotée du pouvoir et d'influence dans le quartier: La Corrala de Lavapiés.

Mais le site est situé dans le quartier de La Latina, et sa gestion est finalement déléguée

à l’Association des Voisins de La Latina (AVECLA) voisine 12.

La convention stipulait clairement que l’autorisation de cession concernait "l'utilisation

libre et temporaire" de la propriété municipale située sur la Plaza de la Cebada nª 16. Le

terme pour lequel l’espace était initialement concédé était de douze mois, mais la

convention a été renouvelé année après année, jusqu’à la date de fermeture définitive.

Le solar commence à être habité en 2010. Peu de temps après, il obtient de

l'administration municipale une subvention d’environ 40 000 € pour aménager l'espace

et financer une partie des dépenses qu'il génère: les matériaux pour la construction de

meubles en bois, les fers pour la construction de paniers de basket-ball et des buts de

football, des outils de travail, un projecteur et des équipements de base, un réservoir

d’eau, le matériel de nettoyage. Une fraction de cette subvention est destinée par

AVECLA au contrat d’une personne pendant quelques heures par semaine pour

participer activement au groupe moteur du Campo de Cebada, ce qui marque la

naissance ensuite de l’association campodecebada.org

13.

Association avec laquelle j’ai eu une entretien en février 2018, deux mois après la

fermeture du site. Le président, Juan Carlos, dit Jonkar, me raconte: « Il y a 8 ans, le

Campo était un terrain vague, celui de la Nuit Blanche de 2011, qui avec un événement

culturel du collectif EXYZT avec les "piscines", a vu les voisins l'occuper et l'utiliser, et

de là le Campo de Cebada. Ensuite, c’est un projet développé depuis 7 ans, qui est une

référence glorieuse de la culture dans cette ville et dans toute l’Europe, tout

simplement parce que Madrid est très visitée et que de nombreuses personnes ont été

intéressées, ont pris des photos, réalisé des événements, avec des participants de

différentes nationalités, de manière similaire dans le reste d'Europe et dans le monde.

Alors bien sûr, maintenant nous ne sommes pas à un point zéro»

14.

L'activité du Campo de Cebada - c'est une caractéristique des espaces autogérés - est

engagée dans la culture libre, accessible et non exclusive. On prend soin que le droit à

l'espace pour le développement de la culture alternative prédomine, de sorte qu'il ne

12 P. Gonzales, El patio de la Latina, article de El Pais, 28 février 2011 [https://elpais.com/diario/2011/02/28/madrid/1298895863_850215.html]

13 C.L. Bright, EL CAMPO DE CEBADA Y OTROS LABORATORIOS URBANOS, 18 décembre 2013 [https://carmenlozano.files.wordpress.com/2013/12/

ecdc_laboratorio_urbano_carmen_lozano.pdf]

14

Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec l’association campodecebada.org, 20 février 2018

23 23


soit pas lié aux industries culturelles du spectacle, mais avec la primauté de

l’accessibilité et de la culture partagée. Ce point est intimement lié à la gestion

économique, car ce qui est défendu n'est pas du tout une culture libre et purement

altruiste, mais une rémunération digne de ceux qui en vivent et un accès gratuit pour

tous. En bref, une sorte de relation plus horizontale avec les processus culturels.

Par contre, il est issu d’une occupation « autorisée » d’un espace public, ce qui marque

aussi sa nature politique comme symbole de lutte pour les droits des citoyens pour

avoir au plus vite le nouveau équipement sportif de quartier. Le fait que Madrid soit une

ville très visitée, aidé par les moyens de communication sociaux contemporains, a

permis de générer une grande visibilité de l’espace pour permettre de défendre

l’initiative pendant 7 ans.

1.2 Gestion et durabilité économique

Il est rare que les espaces autogérés aient une série de statuts ou de protocoles (ils

existent à La Tabacalera, à Lavapiés), mais il existe une série de règles de base de

coexistence dans l'espace et avec l'extérieur. Les trois seuls qui réglementent El Campo

de Cebada sont que les niveaux de bruit ne dépassent pas un maximum dérangeant les

voisins, que l’espace soit tenu propre et respecté par ses utilisateurs, et que l'accès doit

toujours être gratuit (aucune activité ne peut être payante).

La première était respectée la plupart du temps, et lorsque le volume est dépassé ou en

cas de plainte, vous essayez de dialoguer et de conclure des accords honnêtes.

« Regardez, à un moment sur le terrain il y avait des jeunes qui venaient jouer de la

percussion, du cajón ... et à la fin, nous avons réussi à obtenir que personne ne jouait

plus de la percussion. Notant que c'était un sujet excessivement ennuyant pour les

voisins. Et en expliquant cela continuellement, à la fin les gens l'ont dit à d'autres

personnes. Il n'avais pas besoin de rien de plus que toi pour le dire. Ça nous a couté

beaucoup d’effort, mais au final ça a marché! »

15, déclare Jonkar, président de

l’association campodecebada.org.

La deuxième, a aussi demandé beaucoup d’effort par l’association, incapable de

répondre à des besoins qui sont normalement gérés par l’administration publique,

comme la gestion des ordures, de la propreté, des toilettes publiques.

Continue Jonkar, « C’est la capacité de médiation avec l’environnement vicinal, avec le

problème du bruit, avec les gros facteurs de gêne… comme les ordures ménagères.

Nous avons pu avoir une propreté, je ne dis pas parfaite, mais suffisante pour pouvoir

vivre et se gérer.

24

15

Ibid.

24


C'est une question de pédagogie et de respect.

Parfois, pour ce faire, nous devons également rendre ce conflit visible. Il était une fois

un garçon argentin en train de pisser et on lui a dit "Hein! Que faites-vous devant tout le

monde?!" et il a été embarrassé. Avec éducation, on lui a dit de ne pas faire pipi dans un

coin du terrain, qu'il y avait un panier pour ça» 16.

Mais aussi, des inquiétudes et des problèmes au niveau de la sécurité dans l’espace.

« Et cette tentation de diriger les gens a également supposé que certains se sont

arrêtés contre vous et pourraient également avoir eu des comportements violents,

contre lesquels nous n'étions pas préparés. Nous avons dit cela à Marisol, qui travaille à

la mairie. Nous leurs avons dit qu’ils ont confié à des citoyens des tâches qui ne nous

correspondent pas. Parce que dans ma vie quotidienne, je ne serais pas préparé à des

conflits comme ceux-là, et que nous pouvez arriver n’importe quoi. Regardez, ce qu’il

s'est passé le jour où nous avons lancé les feux d’artifice (le 14 décembre, dernier jour

du champ, ndr). Nous avons lancé les feux, un garçon est venu et il m’a frappé et jété

par terre. Imaginez, vous allez là-bas, n’importe qui vient et il vous attaque. Devant cela,

que faites-vous?»

17

pursuit le président de l’association.

La troisième a généré un débat approfondi sur l'autogestion économique de l'espace et

de nombreuses formules pour résoudre les pièges des dépenses économiques. Avant

tout, un débat approfondi sur les modèles d’économie, de récupération économique et

d’investissement aussi de ressources et capacités des usagers; dialogues entre visions

traditionnelles et autres alternatives. Les activités culturelles sont autorisées à vendre

des boissons non alcoolisées ou des bières en échange de dons pour financer leurs

dépenses, mais ces échanges n’apportent aucun avantage supplémentaire

18

(bien qu’il

en existe parfois, comme dans le cas des fières du livre).

Pour le financement des dépenses découlant de l'activité constante du domaine luimême

(terrain à aménager, bois de construction, nouveau réservoir d'eau,

remplacement des outils, etc.) après l’épuisement de la subvention initiale du conseil

municipal, l’assemblée établie une collecte à laquelle tous les groupes impliqués ont

participé. Le modèle a continué à faire l’objet d’un débat permanent, mais il y a eu une

volonté et une prise de conscience générale de la gestion économique de l’espace, qui

s’accompagne toujours d’un exercice de transparence constante.

« Le Campo de Cebada devient ainsi une alternative visionnaire et pionnière aux

nouvelles dynamiques qui commencent à apparaître dans la ville, selon laquelle les

citoyens deviennent des agents actifs et proactifs qui conçoivent et construisent leur

16 Ibid.

17 Ibid.

C.L. Bright, EL CAMPO DE CEBADA Y OTROS LABORATORIOS URBANOS, 18 décembre 2013 [https://carmenlozano.files.wordpress.com/2013/12/

18

ecdc_laboratorio_urbano_carmen_lozano.pdf]

25 25


propre environnement en réponse à barrières, et à l’état des institutions qui régulent

actuellement l’espace urbain qui, paradoxalement, sont celles qui s’éloignent le plus de

la vie réelle des quartiers, ce qui les conduit inévitablement à se tromper dans les

processus et la conception de ces espaces si précieux pour les citoyens »

19, comme

énoncé dans article qui décrit le projet du Campo de Cebada sur la plateforme

internationale archdaily.com .

Archdaily.com, El Campo de Cebada / La ciudad situada, article, 25 juillet 2013 [https://www.archdaily.mx/mx/02-281490/el-campo-de-cebada-la-

19

ciudad-situada]

26

26


27


28


29


2. L’héritage d’une expérience urbaine complexe

Après des années de lutte, dans lesquels les événements des « piscinazos » furent

réalisées encore deux fois après l’installation du 2009 de City Island par le collectif

d’architectes EXYZT, la Mairie de Madrid a finalement trouvé les ressources

économiques pour la réalisation du nouveau centre sportif de La Latina. Il s’agit d’un

financement de 8M€ par l’Union Européenne, inscrit dans le cadre d’un maxifinancement

de 40M€ pour mettre en place un projet de modernisation et des travaux

sur les infrastructures du centre de Madrid dans les années 2018-2019, pour réaliser le

réaménagement du centre ville pour sa piétonnisation, avec des nouveaux trottoirs, des

nouveaux carrelages pour les sols, l'augmentation de la surface verte, l’installation de

lumières LED, plus éléments de mobilier urbain, et pour favoriser l’accessibilité 20.

Rendu du nouveau centre sportif et place de La Latina, Mairie de Madrid, 2017

2.1 Une réussite conflictuelle

Le projet du nouveau centre sportif a été présenté officiellement par la Maire de Madrid

Manuela Carmena, du groupe civique ¡Ahora Madrid!, dans une conférence publique le

30

20

M. Belver, El nuevo polideportivo de La Cebada se inaugurará en 2019, article de El Mundo, 17 janvier 2017, [https://www.elmundo.es/madrid/

2017/01/17/587e04a3ca474132638b462d.html]

27


17 janvier 201721. Le processus de conception de ce nouveau équipement a été réalisé

en collaboration avec les associations, collectifs, assemblées de citoyens qui habitaient

l’espace du Campo de Cebada. La collaboration des collectifs d’urbanistes et

d’architectes a été fondamentale dans le processus de traduction des besoins, désirs et

volontés pour le dessin du projet dans la Plaza de La Latina.

Dans la conférence TEDxRivasVacias à Madrid, l’architecte du collectif Zuloard Manuel

Pascual, raconte le rencontre avec le gouvernement citoyen, décrivant le projet pensée

pour la Plaza de la Latina et pour le nouveau équipement sportif de La Latina:

[…] Garcia Castaño (Président du District Centre de Madrid, du mouvement civique

¡Ahora Madrid!, ndr) nous a demandé: on aimerait que tout ce que vous avez appris

pendant ce temps, l’on puisse l’appliquer dans le futur centre sportif. Qu’est-ce que vous

voudriez?

Notre réponse c’était que la question n’est pas par rapport à ce que nous voudrions,

mais plutôt de comment nous le voulons. L’on veut pas un centre sportif. L’on veut que

ce que va être construit soit quelque chose de different, difficile à définir, pour que il

pourrait se passer tout type de choses au même temps. Deuxième chose, l’on veut pas

que ça soit inauguré. Car ça garantira qu’il y aura des inaugurations pour quelque chose

tous les jours, que l’évolution (du lieu, ndr) soit permanente. Troisième point, l’on veut

des infrastructures ouvertes, pour que les citoyens ne doivent pas être demandés de

participer, mais qui puissent participer toujours à l’histoire de ce que vous allez

construire. Et dernier point, l’on veut que ça continue à être un parlement citoyen, c’està-dire,

que la gestion de l’espace dessiné soit une gestion ouverte dans laquelle tout le

monde puisse y participer »

22.

Le processus de récupération du site, de la relation du voisinage avec celui-ci, a activé

un mécanisme qui, par lui-même, a crée la réalité. L'implication de plus en plus

d'acteurs qui ont habité l'espace a généré dans El Campo de Cebada un écosystème,

un modèle de participation dans lequel chaque individu nourrissait le reste et se

nourrissait du reste, en reconvertissant ses connaissances vers le commun. Une

structure interconnectée de relations horizontales où celui qui joue du football a le

même poids que celui qui projette un film, plante des courgettes ou construit des

structures d'usage courant. Ce qui veut être concrètement traduit dans le projet du

nouveau centre sportif, qui verra sa réalisation à partir de janvier 2019, avec une année

de retard par rapport à ce qui était prévu, à cause des travaux de modernisation des

infrastructures du centre ville.

Aussi Jonkar, président de l’association campodecebada.org me raconte que « la partie

physique du projet est la construction de l'espace sportif. Dans cette partie, il y a eu la

participation des citoyens, nous avons donc également participé au processus. Il y a eu

21 Mairie de Madrid, Presentación del proyecto de La Cebada 17 de enero de 2017, 17 janvier 2017 [https://www.madrid.es/UnidadesDescentralizadas/

UDCMedios/noticias/2017/01Enero/17Martes/NotasdePrensa/Presentación%20La%20Cebada/ficheros/dossiercebada.pdf]

22

M.Pascual, Cómo convertir un agujero en una diva urbana en 10 pasos, TEDxRivasVaciamadrid, 28 juin 2016 [https://www.youtube.com/watch?

v=IsFSFM0MEew]

28 31


beaucoup de collectifs, beaucoup de voisins qui même au niveau particulier ont fait des

propositions qui ont parfois été incluses dans le projet final.

Le projet final est une zone sportive et une zone d'utilisation publique qui ne faisait pas

partie du développement précédent. La place et un jardin sur le toit feront partie de

l'espace public.

[…]Ce qui n’est ni approuvé ni parlé est, une fois terminé, comment ça sera sa gestion.

Le conseil municipal aura toute la gestion technique, mais dans les espaces publics

nous aimerons une formule de cogestion entre la mairie et les voisins»

23.

2.2 Héritage social et humain

« Pourquoi continuons-nous à nous rencontrer? Parce que nous voulons terminer notre

travail, terminer le jour où le modèle est développé et sera opérationnel. Et à partir de

ce jour, ce sera une autre étape du Campo de Cebada » 24, pursuit Jonkar pendant notre

rencontre.

Là où l'accès n'existait pas, le Campo de Cebada offrait un horizon de possibilités

infinies, qui ne faisait pas partie d'une structure préexistante prédéfinie ni de niveaux de

participation hiérarchisés. C'est l'intelligence collective qui a donne de la valeur à

l'environnement, qui a habité et construit une ville à partir de la participation. C'est

aussi celle-ci qui écoute chaque individu et prend en compte les subjectivités pour

l'architecture de cet imaginaire commun, à travers discussions et débats au sein de

l’assemblée hebdomadaire.

« Ce qui est nécessaire, c’est l’espace de rencontre, l’espace où le débat peut sortir. Et

en ce moment, l’espace de rencontre avec la mairie pour leur parler, que les

propositions sont entendues et qu’il y aille échange d’idées. Donc, ce que nous allons

faire maintenant, c'est prendre une idée concrète, proposer, au lieu de parler, et

chercher une date et un lieu de rencontre. C'est précisément ce qui a été fait lorsque

nous avons commencé avec le Campo de Cebada. Nous avons pris une proposition

spécifique, nous avons cherché un lieu et une date avec le conseil municipal pour la

réunion, et à partir de là nous avons dit "Messieurs, voici ce que nous apportons à cette

table. C'est ce que nous voulons pouvoir faire. Pouvons-nous le faire?" Et ils nous ont dit

"Bon, d’accord" » 25 conclut Jonkar.

Les récits de chaque personne racontent l'histoire de chacun et créent une

communauté, tissent des réseaux de solidarité entre voisins jusque-là inconnus, font

ville. C'est la politique du faire, pas celle des promesses, qui marque le chemin.

L'installation d'une table nécessite la construction de plusieurs chaises; le fait qu'un

23

Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec l’association campodecebada.org, 20 février 2018

24 Ibid.

32

25

Ibid.

29


voisin apporte une plante induit la création d'un jardin urbain collectif; que le graffiti soit

peint apporte l'intervention de l'art dans l'espace urbain et la gestion collaborative des

murs pour cela; le fait qu'un groupe d'enfants demande de jouer au football ou au

basketball commande la construction des buts et des paniers, et de peindre les champs

de jeux correspondantes sur le sol; que les gens se réunissent chaque semaine, ou qu’ils

veulent regarder un film, demande à un groupe d'architectes de construire des gradins.

Qu’une personne ramasse les ordures au sol, invite les autres à faire de même, à

prendre soin d'un lieu à l'air libre comme ils s'occuperaient de leur maison. Donc, avec

chaque action, comme ça tous les jours.

David Bravo, dans la rubrique Espace Public du site du Centre de Culture

Contemporaine de Barcelone, décrit que « pour les habitants du quartier, El Campo de

Cebada est un moyen de s’opposer à l’indifférence, preuve qu’il est possible de faire la

ville ensemble, qu’il ya une vie au-delà de la planification urbaine top to bottom. Après

avoir existé pendant des décennies en tant que site totalement construit, cet espace est

redevenu à être perçu comme un place qui dispose désormais d'une surface en plein air

disponible pour des usages communautaires. Au lieu d'être laissée comme un espace

vide inaccessible à perpétuité, il a atteint le statut d'espace public dans tous les sens du

terme. Tout le monde a pu confirmer que cette condition est vécue en proportion

directe avec le partage de l’espace »

26.

Dans cette phase de transition et de transformation de cet endroit, qui marque la fin

d’une expérience sociale et urbaine, cette prise de conscience du pouvoir

communautaire, quelles conséquences aura-t-elle sur la transformation de l’espace

publique de la ville? Quelles seront leur contributions au dessin « administratif » de la

ville, après le processus participatif? Comment vont les citoyens s’approprier des

espaces de la ville après une telle expérience? Un phénomène qui a amené un vide

urbain à devenir théâtre d’une révolution politique, sociale, urbaine, hors des schémas

conventionnels.

Suite à deux entretiens avec l’Adjoint Maire de Madrid Nacho Murgui Parra et avec le

deuxième Adjoint Maire et Président du District Centre de la ville Jorge Garcia Castaño,

la découverte d’un dispositif juridique que pour la première fois établie et définit droits,

devoirs et responsabilités dans la récupération et gestion partagée des espaces et

bâtiments de domaine publique: la Ordenanza de Cooperación Publico-Social del

Ayuntamiento de Madrid (Ordonnance de Coopération Publique Sociale de la Mairie de

Madrid).

26

David Bravo, The Barley Field, Projet gagnant le Premio Europeo del Espacio Público Urbano, CCCB Barcelona, Barcelona, 16 juin 2018 [https://

www.publicspace.org/es/obras/-/project/g362-the-barley-field]

30 33


34


II.

MADRID COLLECTIVE MACHINE

31 35


« […] Nous devons garder dans l'esprit que toutes les expériences de gestion citoyenne

des espaces publics - places, bâtiments, jardins urbains, etc. - tous ceux que nous

connaissons ont influencé d'une manière ou d'une autre le processus de rédaction de

l'ordonnance sur la coopération entre l’administration publique et la société civile. Ils l'ont

influencé à long terme, parce que les personnes qui se trouvent dans ce secteur (secteur

de la coordination territoriale et de la coopération sociale-publique du gouvernement de

la ville, ndr) qui ont commencé le travail, nous avons été nombreux à participer à des

expériences de ce type, d'une manière ou d'une autre. Alors, avec le thème du Campo de

la Cebada, nous connaissions le projet, bien sûr, nous connaissions les personnes

présentes, parce que nous avons partagé des expériences similaires. À l'époque, j'étais

membre de la FRAVM (Fédération des associations régionales d'associations de quartier

de Madrid), l'entité à l'origine de la convention avec ceux du Campo, qui a donné lieu à

une autogestion, plutôt que la cogestion de cet espace.

Évidemment, ces expériences, qui ont une composante très pratique influencent

beaucoup, car ce n’est pas seulement la question idéologique. C’est-à-dire, la plupart des

gens ont une conception du monde qui implique que l’espace public, ou qu’il existe un

espace public - je ne veux pas parler d’un espace physique déterminé, sinon d’une

sphère publique qui n'est pas l'État, ce n'est pas purement un État - où tout ce qui est

public doit être géré directement par des institutions publiques. Non, sinon il y a une

autre façon de comprendre le public qui passe par la communauté, le citoyen, etc. Disons

que c'est le « parapluie » idéologique.

Ensuite, bien sûr, vous devez spécifier. Parce que cela, quand vous concrétisez et que

vous l'atterrissez, cela génère beaucoup de problèmes. Beaucoup de tâches. "C’est très

bien mais, hé, qui nettoie? »« Hé, et s'il y a un conflit?» Comment ce conflit est-il résolu?

Parce qu'alors, dans la vie réelle, il y a des conflits et soudainement, quelqu'un qui casse

des bouteilles entre en scène, et moi, en tant que citoyen, je n'ai pas à faire face à cette

personne. Puis reprenez la partie qu'il existent des services publics, qui attendent leurs

objectifs et sont comme ça pour quelque chose. Je pense que cela enrichit beaucoup le

débat, enrichit beaucoup l'expérience et confère de plus en plus de force aux initiatives

politiques que vous prenez.

Et il est très intéressant de noter de quoi s’occupera l’administration, quoi s’occupera la

citoyenneté de manière très différente, quel rôle pour les différents espaces de

participation mises en place, où il y a un contact entre les citoyens et l’institution

publique. Et quels papiers occuperont la fonction publique. Donc, cela définit ce à quoi

cela ressemble - ce que nous sommes venus définir - un espace de collaboration publicsocial.

Ce qui peut aussi être défini comme une coopération publique non-étatique, et

une série de choses comme ça. À l’intérieur, la manière dont nous avons envisagé de

réglementer cette sphère publique non-étatique était donc le niveau de réglementation

le plus élevé pouvant être instauré par une municipalité, qui est une ordonnance. Voilà

pourquoi il est nécessaire de réaliser une ordonnance de coopération entre le public et le

social.

36

32


Voyons, bien sûr, ce n’est pas la panacée, c’est une tentative de donner une plus grande

sécurité juridique aux parties impliquées dans ce type de problèmes» 27, déclare le Maire

Adjoint Nacho Murgui Parra, du mouvement civique ¡Ahora Madrid!, dans la conversation

que j’ai eu avec sur la nouvelle Ordonnance de Coopération Publique Sociale de la Mairie

de Madrid et sur l’évolution du système démocratique de participation de la ville.

1. L’Ordonnance de Coopération Publique-Sociale

de la Mairie de Madrid

Au même temps des événements qui ont touché le Campo de Cebada pour laisser la

place au futur centre sportif en 201928, depuis 2015 différents dispositifs de participation

citoyenne sont mis en place par l’administration de la ville, sur la base de modèles

comme le Campo et autres interventions similaires dans le quartier voisin de Lavapiés.

La nouvelle équipe de la maire Doña Manuela Carmena, élue en en 2015 avec le

mouvement civique ¡Ahora Madrid! se caractérise par une forte volonté d’ouvrir la

politique à la société civile.« Nous sommes une équipe gouvernementale qui croit en la

27 Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Nacho Murgui Parra, Adjoint Maire à la Mairie de Madrid, 17 septembre 2018

Mairie de Madrid, Presentación del proyecto de la Cebada, 17 janvier 2017 [https://www.madrid.es/UnidadesDescentralizadas/UDCMedios/noticias/

28

2017/01Enero/17Martes/NotasdePrensa/Presentaci%C3%B3n%20La%20Cebada/ficheros/dossiercebada.pdf]

33 37


chose publique, mais qui se caractérise par sa collaboration avec la société civile.» 29,

déclare Jorge Garcia Castaño, le Conseiller Président du Distrito Centro de Madrid et

second Adjoint de la capitale espagnole.

Depuis 2015, l’administration tourne son regard aussi vers les projets de cooperación

público-social (coopération publique-sociale)

30, ainsi que sur les grands projets

d’aménagement de la ville, comme le réaménagement de la Gran Via 31, ou le

développement du quartier tertiaire de Castellana Norte

32. Un modèle transitoire, mais

qui marque le premier pas vers une plus grande démocratisation de la ville.

L’expérimentation urbaine du Campo de Cebada a effectivement influencé la façon

d’imaginer l’espace politique espagnol aujourd’hui: se dirige-t-on vers un modèle de

gestion partagée des biens publics?

Suite à l’entretien que j’ai eu avec Jorge Garcia Castaño, Président Conseiller du Distrito

Centro et 2ème Adjoint Maire, j’ai pu découvrir ce « quelque chose » 33 d’extraordinaire: le

projet de l’Ordenanza de Coopération Público-Social del Ayuntamiento de Madrid

(l’Ordonnance de Coopération Publique-Sociale de la Mairie de Madrid).

« […] Pendant les prochains mois nous allons approuver une ordonnance, qui est je crois

inédite en Europe, une ordonnance de collaboration publique-sociale pour définir et

construire notre collaboration avec la société civile »

34, déclare Garcia Castaño.

Porté en conseil du gouvernement de la ville le 14 mars 2018, la version préliminaire était

rédigée le 19 avril, pour ensuite être approuvé par le conseil municipal le 30 mai. Après la

29

Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Jorge Garcia Castaño, Conseiller Président du Distrito Centro de Madrid et II Adjoint-Maire, Casa de la Villa,

27 avril 2018

30

Ayuntamiento de Madrid, Experiencias de cooperación público-social, 30 mai 2018 [https://www.youtube.com/watch?

time_continue=2&v=G00mw5HndOw]

31 P. Esteban, La nueva Gran Vía nace en Navidad: 30 km/h, dos carriles peatonales y vallas de hormigón, article sur El Confidencial, 13 janvier 2017

[https://www.elconfidencial.com/espana/madrid/2017-11-13/gran-via-peatonal-navidad-carriles-peatones-velocidad-30km-h_1476598/]

32 L. Costantini, Así será el nuevo norte de Madrid: más zonas verdes y una ‘city’ financiera, article sur El Pais, 28 juillet 2018 [https://elpais.com/ccaa/

2018/07/27/madrid/1532695044_279265.html]

33

« Le concept d’hétérotopie de Lefebvre – radicalement différent de celui de Foucault – définit des espaces sociaux liminaux de possibilité où « quelque

chose de différent » est non seulement possible, mais aussi fondamental pour la définition de trajectoires révolutionnaires.

Ce « quelque chose de différent » ne relève pas forcément d’un plan conscient, mais plus simplement de ce que les gens font, sentent, perçoivent et

expriment lorsqu’ils cherchent à donner du sens à leur vie quotidienne. Ces pratiques créent des espaces hétérotopiques un peu partout. Rien ne nous

oblige à attendre la « grande révolution » pour constituer de tels espaces. »

Extrait trad. de l’anglais, D. Harvey, Rebel Cities: From the Right to the City to the Urban Revolution, 2012, New York, pp. 21-22

34

«[…]en los próximos meses vamos aprobar una ordenanza, que yo creo sea inédita en Europa, una ordenanza de colaboración publico-social para

ordenar y armar nuestra colaboración con la sociedad civil », trad de l’espagnol.

38

Entretien avec Jorge Garcia Castaño, Conseiller Président du Distrito Centro de Madrid et II Adjoint-Maire, Casa de la Villa, 27 avril 2018

34


publication sur le Boletín Oficial de la Comunidad de Madrid le 13 juin 2018, elle devient

effective à partir du 14 juin

35.

« Sur cette ligne, nous avons planifié différents axes de travail, surtout dans le Distrito

Centro, qui consistent en la cession d’espaces publics, espaces que soient déjà locaux,

mais aussi des bâtiments qui sont aujourd’hui en récupération. Nous avons différents

processus ouverts: dans le quartier de Malasaña, un autre de locaux en Lavapiés 36, ou en

Chamberí, et nous avons demandé pour prendre en charge la co-gestion de Esto Es Una

Plaza aussi. De l’autre côté, nous sommes en train de regarder aussi les espaces […] qui

ne sont pas publics, pour que ça soit possible d’y avoir une espèce de co-gestion ou de

soin par la société civile. », continue Garcia Castaño. 37

Un projet, celui de l’ordonnance, qui a trouvé une opposition par le groupe municipal

Ciudadanos (Cs) de Madrid. Le document qui permettrait aux associations et aux

collectivités sans personnalité juridique d’avoir accès aux instruments et fonctions

publics, pourrait être utilisée de manière « arbitraire et discrétionnaire »

38, déclare Silvia

Saavedra, représentante du parti.

La conseillère de Cs, Silvia Saavedra, a présenté à l’assemblée du gouvernement de

Cibeles - palais siège de la Mairie de Madrid - la fable de la cigale et de la fourmi. Elle

estime qu'avec ce texte normatif, Madrid fait maintenant "la collecte de fournitures pour

se protéger de l'hiver froid" en tant que "bons populistes". « Nous n'allons pas collaborer

de façon insensée parce que les centres sociaux ne peuvent pas développer les services

publics, ils correspondent à l’administration»

39, a-t-elle déclaré.

La conseillère du PP, Ana Roman, a fait valoir que cette ordonnance « se heurtait au

principe constitutionnel de servir l'intérêt général et quelques-uns, et contre le principe

d'autonomie municipale ». Elle a ensuite accusé Murgui et l’équipe d’Ahora Madrid de

favoriser le recrutement et les subventions accordées à des entités «amicales». Il a

35

Diario de Madrid, Approuvée l’Ordonnance de Coopération Publique-Sociale de la ville de Madrid, trad de l’espagnol. Aprobada la Ordenanza de

Cooperación Público-Social de la ciudad de Madrid, 14 mars 2018 [https://diario.madrid.es/blog/notas-de-prensa/aprobada-la-ordenanza-de-cooperacionpublico-social-de-la-ciudad-de-madrid/]

Diario de Madrid, Madrid approuve une Ordonnance de Coopération Publique-Sociale visant à approfondir la démocratie de la ville, trad. de l’espagol

Madrid aprueba una Ordenanza de Cooperación Público-Social para profundizar en la democracia de la ciudad, 30 mai 2018

[https://diario.madrid.es/blog/notas-de-prensa/madrid-aprueba-una-ordenanza-de-cooperacion-publico-social-para-profundizar-en-la-democracia-de-laciudad/]

Boletín Oficial de la Comunidad de Madrid, ORDENANZA DE COOPERACIÓN PÚBLICO-SOCIAL DEL AYUNTAMIENTO DE MADRID, 13 juin 2018 [http://

www.bocm.es/boletin/CM_Orden_BOCM/2018/06/13/BOCM-20180613-25.PDF]

36

Diario de Madrid, Locaux en Réseau: cession d’espaces municipaux dans le Distrito Centro, trad. de l’espagnol Locales en Red: cesión de espacios

municipales en el distrito, 23/01/2018 [https://diario.madrid.es/centro/2018/01/23/locales-en-red-cesion-de-espacios-municipales-en-el-distrito-centro/]

37 Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Jorge Garcia Castaño, Conseiller Président du Distrito Centro de Madrid et II Adjoint-Maire, Casa de la Villa,

27 avril 2018

38 Article sur Europa Press, Ciudadanos está en contra de la ordenanza de cooperación público social porque podría ser "arbitraria y discrecional", 18 mai

2018 [https://www.europapress.es/madrid/noticia-ciudadanos-contra-ordenanza-cooperacion-publico-social-porque-podria-ser-arbitrariadiscrecional-20180518120543.html]

39

Ibid.

35 39


également mis en cause un pari pour "un système d'assemblage au lieu du modèle

représentatif »

40.

Une ordonnance qui promets une large diffusion entre le citoyens, mais qui en effet pose

la question d’un travail beaucoup plus large d’adaptation d'autres apparats administratifs

supérieurs.

1.1 Un processus participatif accompagné

Après un an de workshops, de projets participatifs, de débats dans les assemblées

citoyennes, en 2018 la ville a eu à disposition une énorme quantité de données pour

pouvoir developper cet outil de collaboration politique. Le tout aidé par différents

collectifs d’artistes, d’architectes, d’urbanistes.

« L’ordonnance était le résultat d’un débat entre plusieurs associations, qui ont participé

au processus, en proposant allégations, participant en journées de rencontre que nous

avons fait à tel effet, aussi avec les partis politiques. Elle à été le résultat d’un grand

débat, ça a été une ordonnance largement participé, faite entre un grand nombre de

gens. Du coup, expériences comme le Campo de Cebada, et autres, ont été une

inspiration, et après aussi, un terrain pratique, et elles ont eu leur importance » 41, déclare

le Maire Adjoint Nacho Murgui Parra.

Les collectifs de professionnels urbains, ont travaillé avec les citoyens pour la mise en

place des différents dispositifs qui sont réglés par l’Ordonnance, comme dans le cas de

Imagina Madrid, projet qui a vu la transformation de 9 places publiques dans différents

quartiers de la ville en 201742

à travers des processus participatifs.

Processus participatifs qui se sont appuyés sur les outils numériques et sur les réseaux

sociaux, en utilisant les différentes plateformes - Facebook et Instagram principalement -

comme principal outil de diffusion rapide et directe des informations. Ainsi, des actions

communes démarrées par les citoyens et l’administration locale. Un phénomène qui voit,

dans les cadres méthodologiques administratifs et urbains de réponse aux initiatives

citoyennes, un progrès qui marque une première importante interaction entre espace

virtuel et la transformation des espaces réels.

En effet, la Mairie de Madrid regarde dans cette direction, mais il faut du temps pour que

le processus soit mis en place. Déclare en fait le Maire Adjoint Murgui Parra, que « le

citoyen est exigeant, c'est bien, mais il n'est pas encore formé au sens de "Je suis aussi

un producteur de politiques publiques". Mais la première chose à faire pour qu'il se sente

40

Article sur Europa Press, PP y Cs ven "peligrosa" la ordenanza de cooperación público-social y Murgui les dice que es porque "temen a la gente », 30

mai 2018, [https://www.europapress.es/madrid/noticia-pp-cs-ven-peligrosa-ordenanza-cooperacion-publico-social-murgui-les-dice-porque-temengente-20180530104306.html]

41 Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Nacho Murgui Parra, Adjoint Maire à la Mairie de Madrid, 17 septembre 2018

40

42

intermedia.es, Imagina Madrid, https://www.intermediae.es/programas/imagina-madrid

36


responsable, c'est qu'il dispose de toutes les informations, il doit connaître l'appareil

administratif. Pour cela, nous allons faire un guide. Ce guide devrait alors avoir sa version

numérique et des outils vous permettant de suivre une proposition en cours, en temps

réel: sur le web, etc. Ceci si nous devons le concevoir, mais nous n'y sommes pas

encore. » 43

1.2 Objets et objectifs

Dans le titre préliminaire, le document énonce l’objet de l’ordonnance: les bienes

comunes 44 (biens communs), toutes les propriétés publiques de la Mairie de Madrid,

espaces ou bâtiments.

La Mairie de Madrid prévoie une partie de son budget (100M€ en 2019)

45

pour permettre

aux habitants et aux associations citoyennes de réaliser des projets et des actions dans

le cadre des biens communs.

Le développement des activités dans les biens communs doit être fait en régime de

gestion ou co-gestion, avec chacun ses responsabilités, dans l’esprit de concurrence

entre les projets proposés, comme dans le cadre d’un marché public. La co-gestion

partagée avec plusieurs entités citoyennes est aussi possible, comme dans le cas de la

Tabacalera de Lavapiés

46, l’ancienne usine de production de cigarettes, aujourd'hui

centre artistique et centre social géré par plusieurs associations et collectifs de la ville.

Ainsi, l’ordonnance établie 3 objectifs principaux

47:

• échanges;

• innovation sociale;

• co-production de services.

Les échanges se fondent sur le partage de compétences et ressources humaines: le

génie collectif duquel nous avons déjà parlé dans le projet du Campo de Cebada. En

effet, c’est à ce point là que l’ordonnance de collaboration publique-sociale légitime

l’échange d’expériences et de connaissances des savoir-faire avec les habitants de

Madrid, pour apporter des nouvelles idées et des points de vue depuis leur propre vie

43

Ibid.

44

Ayuntamiento de Madrid, Texto official de l’Ordenanza de Cooperación Público - Social del Ayuntamiento de Madrid, Titulo preliminar, 30 mai 2018

https://sede.madrid.es/FrameWork/generacionPDF/ANM2018_35.pdf?

idNormativa=eb53ebd8dfcf3610VgnVCM2000001f4a900aRCRD&nombreFichero=ANM2018_35&cacheKey=20

45 Diario de Madrid, La ciudadanía madrileña decidirá en qué invertir 100 millones en los presupuestos participativos 2019, 12 novembre 2018

[https://diario.madrid.es/blog/notas-de-prensa/la-ciudadania-madrilena-decidira-en-que-invertir-100-millones-en-los-presupuestos-participativos-2019/]

46 CSA La Tabacalera, site internet [http://latabacalera.net/]

Ayuntamiento de Madrid, Texte officiel de l’Ordenanza de Cooperación Público - Social del Ayuntamiento de Madrid, Preámbulo I, 30 mai 2018 https://

47

sede.madrid.es/FrameWork/generacionPDF/ANM2018_35.pdf?

idNormativa=eb53ebd8dfcf3610VgnVCM2000001f4a900aRCRD&nombreFichero=ANM2018_35&cacheKey=20]

37 41


quotidienne. Les entités qui participent aux projets doivent être des organisations sans

but lucratif, pour bénéficier de la gratuité fiscale, ce qui n’était pas toujours comme ça

dans les cas qui précèdent la publication du document.

«[…] De quels savoirs nous avons fait trésor comme collectif à partir des professions, des

études des gens, des ce que les personnes fonts. Pratiquement on aurait pu monter une

station spatiale, faire tout ce que nous aurions voulu, car il y a avait une grande richesse

(de savoirs, ndr). Ouvriers, architectes, publicistes, ingénieurs, informaticiens…la société,

aujourd’hui […] pose la question du General Intellect 48: c’est-à-dire que les capacités, le

savoir, la capacité productive qui est dissolue en la société, c’est énorme. Ainsi, le rôle

des spécialistes, ce qui bien sûr, au niveau technique est très important […] Cette

connaissance qui est déjà dans la société civile, et quand cela est organisé, atteint un

pouvoir énorme. » 49, pursuit Nacho Murgui Parra, Adjoint Maire de la ville, pendant

l’entretien que j’ai eu avec lui le 17 septembre 2018.

Pour ce qui concerne l’innovation sociale, il s’agit de l’amélioration des processus de

développement et d’adaptation de la ville aux nouveau besoins sociaux. Un objectif qui

ouvre ses portes aussi vers la constitution de la couche digitale d’interaction avec la ville,

formée par différentes plateformes en ligne, qui constituent l’échafaudage solide et

silencieux de l’ordonnance, desquelles nous allons ensuite traiter. En effet, l’innovation

sociale est définie comme une « forme de satisfaction des nouvelles nécessitées sociales,

ou de celles pas encore couvertes (par l’administration, ndr) […] de produire des

changements de comportement nécessaires pour relever les défis de la société de

Madrid, par la formation des citoyens et l'application de nouvelles formes d'action

coopérative » 50, décrit le texte du document en objet.

La co-production de services s’appuie sur la sphère publique non-étatique, sphère qui

constitue une connexion entre la dimension non lucrative des associations, et

l’administration. Notamment, grâce à la création du FRT - Fondo de Re-equilibrio

Territorial

51

(Fond de Rééquilibrage Territorial), qui voit une partie du budget de la ville

consacré à l’amélioration du territoire de la province de Madrid. Il’ s’agit d’un dispositif

juridique qui permet la création d’un nouveau service au citoyen, pour soutenir avec une

forme hybride état-citoyen aussi les activités couvertes par l’ordonnance.

48

« "L'intellect général" est une notion tirée de "Fragments on the Machines" de Marx, qui discute de la primauté de la coopération des esprits en tant

que facteur productif, plutôt que du temps de travail des travailleurs. Cela peut également faire référence à l'intelligence incarnée par la société, par

exemple dans nos mécanismes physiques et cognitifs et notre organisation sociale », P2P Foundation [http://wiki.p2pfoundation.net/General_Intellect]

49 Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Nacho Murgui Parra, Adjoint Maire à la Mairie de Madrid, 17 septembre 2018

50

Ayuntamiento de Madrid, Texte officiel de l’Ordenanza de Cooperación Público - Social del Ayuntamiento de Madrid, Preámbulo I, 30 mai 2018 https://

sede.madrid.es/FrameWork/generacionPDF/ANM2018_35.pdf?

idNormativa=eb53ebd8dfcf3610VgnVCM2000001f4a900aRCRD&nombreFichero=ANM2018_35&cacheKey=20

42

51

Ayuntamiento de Madrid, FRT - Fondo de Réequilibrio Territorial, [https://www.madrid.es/UnidadesDescentralizadas/UDCMedios/noticias/

2017/05Mayo/23Martes/Notasprensa/FRT2017/ficheros/DOSSIER%20FRT%202017.pdf]

38


1.3 Le non-étatique: la base d’un nouveau modèle démocratique?

La sphère publique non-étatique est l’ « expression de la société civile internationale » 52,

dans laquelle « les États ne se limitent pas à leurs gouvernements. Sociétés civiles, forces

économiques, minorités multiples jouent leur propre partition internationale autant

qu’interne. Ceci d’autant plus que dans la période contemporaine une grande majorité

d’États ont tendu à se déposséder eux-mêmes de leur emprise économique, politique,

culturelle, s’ils conservent un monopole militaire et stratégique […] L’expansion de la

démocratie et des droits de l’homme d’un côté, de l’autre le marché, la libération des

échanges économiques et financiers internationaux, la suprématie internationale du

dollar entravent la liberté d’action des gouvernements, qui sont le visage international de

l’État »

53, comme le définit Serge Sur, docteur en droit de l’Université de Caen, dans la

revue Questions Internationales du septembre 2013.

Depuis le FRT, la création d’un nouveau acteur urbain: les Equipos de Actuación Distrital

(Equipes d’Action du District - EAD), qui voit l'établissement des contrats de travail pour

les citoyens qui souhaitent se mettre à service de la Maire de Madrid pour le maintient

des biens communs.

« les Equipos de Actuación Distrital se situent dans cette dimension, la sphère publique

non-étatique, car ils s’organisent à travers d’une convention entre la Mairie et les entités

citoyennes. C’est les associations citoyennes qui les gèrent. La Mairie réalise une

52 La documentation française, Les acteurs non-étatiques : de nouveaux protagonistes aux intérêts divers, 4 mars 2014 [https://

www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000547-les-acteurs-des-relations-internationales/les-acteurs-non-etatiques-de-nouveaux-protagonistes-auxinterets-divers]

53

Serge Sur, Acteurs et figurants: le monde s’ennuie, revue « Questions internationales », septembre 2013

39 43


convention avec les entités pour qu’ils puissent gérer ces équipes. Après, les Equipos de

Actuación Distrital il restent gérés par les citoyens, car ce sont des association de

citoyens» 54, déclare encore l’adjoint Maire Murgui Parra.

Des équipes qui affinent et s’occupent de l’environnement urbain dégradé de la ville dans

le cadre de la politique de rééquilibrage territorial promue par le conseil municipal, dans

le 21 districts de la ville. Des équipes qui ont servi de tremplin au marché du travail pour

21855

personnes jusqu’à présent, toutes sans emploi et en situation de vulnérabilité,

certains d'entre elles isolées. Les participants sont embauchés pour des périodes

minimales de six mois aux conditions fixées par les conventions collectives de chaque

secteur

56.

madrid

Embajadores

927 J’aime

09:41

Le magasin international Europa

Press a récolté dans l’article « Les

équipes de performance de district

changent Madrid "de peu à peu"»

quelque déclaration des membres

des EAD. « De ne pas travailler et

avoir du travail, en plus de

rencontrer d'autres personnes, c'est

un autre monde", a expliqué l'un

des 174 membres des équipes de

performance de district. Un autre a

souligné que la citoyenneté est

"très reconnaissante". "Ils nous

remercient car personne n'avait pas

nettoyé ces zones depuis

longtemps, ils nous ont même

apporté des sandwichs parce qu'ils

ne l'avaient jamais vu faire» 57.

54

Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Nacho Murgui Parra, Adjoint Maire à la Mairie de Madrid, 17 septembre 2018

55 Extrait trad. de l’espagnol, Madrid Diario, La segunda oportunidad que ofrecen los Equipos de Actuación Distrital, article, 18 novembre 2018 [https://

www.madridiario.es/462280/segunda-oportunidad-equipos-actuacion-distrital]

56 Europa Press, Equipos de Actuación Distrital cambian Madrid "de a poquitos": "Nos traen bocadillos porque no lo habían visto nunca », article, 10

juillet 2018 [https://www.lavanguardia.com/local/madrid/20180710/45812551269/equipos-de-actuacion-distrital-cambian-madrid-de-a-poquitos-nostraen-bocadillos-porque-no-lo-habian-visto-nunca.html]

44

57

Ibid., Extrait trad. de l’espagnol

40


Monsieur Murgui Parra nous en parle en prenant en exemple la Fondación Iniciativas Sur

dans le Distrito de Usera, situé au sud de la capitale espagnole. « Oui, ce sont des

associations. Par exemple, à Usera, il y a la Fondation Iniciativas Sur, une fondation qui

est liée depuis des années aux associations de quartier et qui a beaucoup d'expérience

dans la gestion de ce type d'expériences liées à l'emploi, à l'insertion travail etc.

Qu'est-ce que cela signifie: vous avez une assemblée de personnes, officiellement

reconnue par le conseil municipal, qui peut être directement liée à cette entité, avec la

Fondation Iniciativas Sur - en fait, dans le forum local, il existe des entités de ce type qui

sont - et qui a déjà une équipe de personnes avec une savoir faire dans le maintient de

l’espace publique. Si quelqu'un dit: "Hé, dans cette rue, ce bout de jardin, cet espace

interloque...» ou "on peut faire cette campagne de sensibilisation dans ce parc, on voit

depuis un peu de temps que les gens ne sont pas très civiques? », vous y générez donc

une sphère d’intervention publique non étatique, une capacité d’action. Il y a l’intention

de progresser dans cette direction.

Et puis vous pouvez aussi voir que les Equipos de Actuación Distrital, qui sont également

conçues pour cela, peuvent être un soutien, un facteur de soutien, car imaginez aussi le

cas du Campo de Cebada: pour le nettoyage, la maintenance , de sensibilisation, pourrait

prendre en charge par l'équipe locale. Donc, vous donnez déjà plus de ressources à

l'environnement de gestion citoyenne. Dans ce cas, également des ressources

humaines »

58.

Ce qui marque aussi un point à résoudre par rapport aux espaces publics de propriété

privée, qui doivent prévoir, dans le cas spécifique, l’établissement d’un nouveau équilibre

entre les acteurs de la ville, et la définition d’un nouvelle typologie de partenariat entre

public, privé et société civile (3PS, PPPS).

Par rapport a ce sujet, Jesús Lahera, professeur titulaire de droit du travail à l'Université

Complutense de Madrid, écrit dans un article dans le journal national El País Économia

que « Avec la reprise économique, il est nécessaire de continuer à développer l'Espagne

sociale. Mais en étant conscient de notre histoire, des signes d'identité et de réalité. Nous

devons récupérer et tirer le meilleur de la collaboration public-privé dans le

développement social, en introduisant des incitations dans la société civile et les

entreprises pour que tous en bénéficient. Et de ne s‘inventer pas un pays d'exclusivité

publique efficace qui n'a jamais existé ».

59

58 Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Nacho Murgui Parra, Adjoint Maire à la Mairie de Madrid, 17 septembre 2018

59

Extrait trad. de l’espagnol, Jesús Lahera, Por un Estado social público-privado, El País Économia, 18 février 2018

41 45


2. Empowering

Dispositifs de participation et de diffusion

L’ordonnance porte en objet aussi la définitions d’espaces de partage et de mise en

relation entre les différents acteurs de la ville, physiques et virtuels. Comment cette

gestion va-t-elle être prise en compte dans ce climat de collaboration entre

l’administration et les entités citoyennes de la ville?

À partir de 2016, la Maire de Madrid commence à mettre en place différents espaces et

dispositifs, parfois numériques aussi, qui supportent les relations et les échanges entre

institutions, associations et citoyens. Il s’agit principalement de deux plateformes, qui

favorisent la mise en place de l’Ordonnance de Collaboration: Foros Locales (Forum

Locaux), espace de rassemblement citoyen prévu dans chaque Distrito de la ville, qui

permettent aux habitants de partager leurs expériences et problèmes liées au quotidien

en ville; Decide Madrid, plateforme en ligne qui est l’outil principal pour les processus de

décision et votation de propositions citoyennes, projets et actions sur les biens

communs. Grace à ces deux dispositifs, l’administration de la ville commence à

comprendre les mesures, soit économiques, soit en termes de services, à fournir pour

pouvoir faire face aux nécessités des habitants. Des financements européens aident aussi

ces programmes.

Un autre « espace » à aménager est le Registre de Coopération Publique-Sociale

60, la

base de donnés qui devrait se constituer bientôt pour commencer à rédiger un

historique de toutes les actives réalisées: la promesse d’un vrai atlas des activités

citoyennes de Madrid, mais qui ne voit encore une développement concret sur le terrain.

Ne pouvant pas encore répondre à ce point, l’analyse des conditions suggère une

possibilité de création d’outils d’interaction collective (des applications, etc.) avec les

espaces publics, personnalisés pour Madrid. Le document établit que l’administration

pourra aussi financer des projets qui se portent innovants par rapport au développement

de stratégies et/ou outils de communication qui puissent améliorer le cadre de la gestion

ou co-gestion d’un bien commun

61. Ainsi, les activités qui ne prévoient pas l’utilisation

d’un espace, mais qui encouragent le développement de l’innovation sociale, rentrent

aussi dans le cadre des financements prévus par l’ordonnance

62.

60 Ayuntamiento de Madrid, Texte officiel de l’Ordenanza de Cooperación Público - Social del Ayuntamiento de Madrid, Título I y Disposition final I, 30 mai

2018 https://sede.madrid.es/FrameWork/generacionPDF/ANM2018_35.pdf?

idNormativa=eb53ebd8dfcf3610VgnVCM2000001f4a900aRCRD&nombreFichero=ANM2018_35&cacheKey=20]

61 Art. 10.c - Instrumentos de Fomento, Ayuntamiento de Madrid, Texte officiel de l’Ordenanza de Cooperación Público - Social del Ayuntamiento de

Madrid, 30 mai 2018

46

62

Art. 20.4, Ayuntamiento de Madrid, Texte officiel de l’Ordenanza de Cooperación Público - Social del Ayuntamiento de Madrid, 30 mai 2018

42


Néanmoins, l’espace digital à Madrid est en syntonie avec les temps courants. Les jeunes

qui peuplent les rues de la ville utilisent les smartphones, et la stratégie gagnante de

l’administration s’exprime à travers une communication via les réseaux sociaux, avec ses

propres habitants. L’expérience pourrait être amélioré, comme par exemple à travers un

outil qui permettrait à l’usager d’interagir directement avec les espaces en objet, pour

consulter les donnés et les proposition en cours et déjà réalisées, voir les disponibilités…

faciliter ultérieurement l’accès pour encourager encore plus le développement du tissu

associatif, ainsi que l’accessibilité aux services citoyens.

2.1 Foros Locales

L’interface du site internet des Foros Locales, 2018

En février 2017, la maire Manuela Carmena, en collaboration avec ses deux adjoints

maires Nacho Murgui Parra et Jorge Garcia Castaño, établit la création des Foros Locales

au sein des Mairies des 21 Distritos de la ville. 63

Les Foros Locales (Forum Locaux) sont le premier dispositif créé en collaboration entre

la Mairie de Madrid et les associations citoyennes. Mais de quoi il s’agit concrètement ?

Sur les Forums Locaux, l’adjoint Maire Murgui Parra déclare que ce sont des espaces

ouverts à tous les voisins, «avec l’idée qu’ils servent de support et contribuent à

améliorer les conditions de vie de la ville [...] Les voisins ont une vision plus proche et

directe de ce qui les concerne, les forums sont pour eux une occasion de mettre en

scène et de déposer des choses qui, selon eux, amélioreront ce que nous faisons grâce à

l'action du gouvernement, qui nous permettent d'avoir des objectifs que nous (du

gouvernement, ndr) n'attendions peut-être pas» 64.

L’idée est de donner la possibilité aux différentes communautés de voisins de se réunir,

et de donner des réponses poser de questions, faire de remarques de manière directe

aux représentants des institutions locales. Cette démarche devrait permettre la

simplification du travail des services et bureaux publics qui visent à améliorer la qualité

63 El País, ¿Qué son los nuevos foros locales?, 6 mars 2017 [https://elpais.com/ccaa/2017/02/28/madrid/1488294532_972256.html]

64

Extrait d’entretien à Nacho Murgui Parra, Foros locales, propuestas vecinales que irán a los plenos de distrito, trad. de l’espagnol,

El Mundo, 28 janvier 2017 [https://www.elmundo.es/madrid/2017/01/28/588ba3ea46163f813b8b4592.html]

43 47


urbaine de Madrid, ainsi que la prise en charge de nécessitées particulières, et

développer des stratégies de résolution.

« On ne peut pas revenir en arrière. Une fois que l’on te donne la possibilité de parler,

c’est difficile de taire à nouveau » 65 me disait Rosalia, une dame de 65 ans que j’ai

rencontré le 29 septembre dans le cadre de mon service de volontariat pour le Open

House de Madrid, dans le bâtiment de la Tabacalera de Lavapiés.

Dans les Forum Locaux, il ne suffit que d’être résident dans la ville pour s’inscrire. Les

différentes associations et citoyens se réunissent avec les conseillers municipaux et les

présidents des différents Distritos, pour faire les points sur différents questions amenées

à l’ordre du jour, pour discuter de la ville à l’échelle du citoyen, mais aussi pour discuter

des projets à l’échelle de la ville. Selon un calendrier établi avec la Mairie, les parties se

réunissent environ chaque mois

66. Un modèle qui semble forcer la mise en relation entre

les gens, mais qui s’est montré efficace à la petite échelle de quartier, surtout dans les

plus denses et populaires de la ville. Les forums Locaux ont eu une participation très

limitée pendant la première année d’activité, avec 3 147 inscrits dans une ville qui compte

3.3 millions d’habitants, pour améliorer Madrid avec l'initiative de voisinage en 201867.

Les forums locaux célèbrent le premier anniversaire de ce "rêve collectif" avec une

participation "très élevée", selon les mots du délégué à la coordination territoriale et à la

coopération social-social, Nacho Murgui, avec 3 147 résidents inscrits et près de 400

entités sociales et de voisinage ils font un "énorme" travail pour améliorer Madrid avec

l'initiative citoyenne.

« Le défi consiste maintenant à "affiner et adapter les réglementations à cette année

d'opération, voir quels éléments de cette réglementation peuvent être améliorés pour

mieux s'adapter à la réalité et continuer à approfondir la perspective de la

participation »

68, a déclaré ainsi Nacho Murgui dans un article publié par la plateforme

d’information européenne Europa Press.

Pour ce qui concerne la sphère non-étatique de l’ordonnance, le Président du Distrito

Centro Jorge Garcia Castaño précise que « le forum local peut également être compris

comme une manière différente d’intégrer les voisins à l’élaboration ou à la conception

des politiques publiques et à leur suivi, de sorte que si vous avez déjà un district,

imaginez: un forum local, et vous avez une équipe d'action de district, vous disposez d'un

espace de discussion, de détection des problèmes, de propositions, et vous avez un outil

65

Extrait trad. de l’espagnol. Déclaration d’une voisine pendant le Forum Local du Distrito Centro, Red de Foros Locales, [https://www.youtube.com/

watch?v=xR2wdlQzJa0]

66 Area de coordinación territorial y asociaciones del Ayuntamiento de Madrid, Foros Locales. Manual de uso, 2018

67

Europa Press, Foros Locales celebran primer cumpleaños con 3.147 inscritos para mejorar Madrid con iniciativa vecinal, article du 25 mai 2018 [https://

www.europapress.es/madrid/noticia-foros-locales-celebran-primer-cumpleanos-3147-inscritos-mejorar-madrid-iniciativavecinales-20180525194238.html]

68

Ibid.

48

44


exécutif administratif (15/10 personnes) pouvant intervenir lorsque le forum local décide

de le faire. Le forum local le transmet au conseil de district ou à l'entité qui gère l'équipe

d'action de district. Cette équipe peut ensuite intervenir» 69.

Un processus qui vient de commencer, qui ouvre effectivement des problèmes par

rapport au cadre législatif actuel, car il faut attendre certaines conditions pour demander

des avantages à l'administration publique, et que « l'ordonnance donnait naissance à des

groupes qui ne remplissaient pas les conditions requises pour accéder aux moyens et

aux ressources de la ville », comme déclare Silvia Saavedra, représentante du parti

d’opposition Ciudadanos

70.

2.2 Decide Madrid

Un deuxième dispositif très important qui est mis en place en 2017 est la plateforme en

ligne Decide Madrid. Cette plateforme était expérimentée pour la première fois à partir

d’une première action de collaboration entre institutions et associations citoyennes,

Imagina Madrid, qui a permis la transformation de 9 endroits dans différents quartiers de

la ville, à partir de la participation de citoyens 71. Le slogan de Imagina Madrid récitait:

« jeux/musique/performance/photos/cartes/imaginaire/sofa/stencils/souvenirs/convois/

art…et toi » 72.

L’interface du site internet de Decide Madrid, 2018

69

Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Jorge Garcia Castaño, Conseiller Président du Distrito Centro de Madrid et II Adjoint-Maire, Casa de la Villa,

27 avril 2018

70

Article sur Europa Press, Ciudadanos está en contra de la ordenanza de cooperación público social porque podría ser "arbitraria y discrecional", 18

mai 2018 [https://www.europapress.es/madrid/noticia-ciudadanos-contra-ordenanza-cooperacion-publico-social-porque-podria-ser-arbitrariadiscrecional-20180518120543.html]

71 Intermediae, Imagina Madrid. 9 Lugares por transformar, 2017 [https://www.intermediae.es/programas/imagina-madrid]

72

Prospectus trouvé au Matadero Madrid, Imagina Madrid. 9 Lugares por transformar, 2017

45 49


Decide Madrid est un site internet, un compte Instagram, Facebook, Youtube, des

affiches dans la ville, des pamphlets dans les centres culturels citoyens: largement

publicisé, c’est l’endroit virtuel où les citoyens peuvent présenter, des propositions, des

idées et des projets pour la ville et la communauté, par les citoyens. Des outils de

communication qui sont marqués par contre d’une faiblesse de réponse à la grande

échelle: les profils dans les différents réseaux sociaux sont très peu suivi par les

internautes, ce qui démontre que la plateforme est encore en phase d’expérimentation et

d’écriture. Le site ressemble et réglemente le cinq points principaux de la stratégie de

collaboration publique sociale: débats, propositions, budget participatif, votations,

processus. Ainsi, l’accès est accordé seulement aux inscrits à la plateforme.

Dans la section « débats », il est possible d’exposer et partager son opinion avec d’autres

personnes sur des questions et problèmes qui vous concernent et qui sont liés à la ville

de Madrid. C'est également un espace pour générer des idées qui, à travers les autres

sections de Decide Madrid, mènent à des actions concrètes du conseil municipal.

Il est possible d’ouvrir des débats, les commenter et les noter avec des boutons qui

expriment son accord ou pas sur un sujet.

Dans la section « propositions citoyennes », est possible faire des propositions à la mairie

de Madrid pour les réaliser. Les propositions cherchent un soutien et, si elles atteignent

un soutien suffisant, elles sont soumises au vote des citoyens. Les propositions

approuvées lors des votations des citoyens sont assumées par le conseil municipal et

sont exécutées.

Les propositions qui obtiennent le soutien sur le web de 1% des personnes ayant le droit

de vote (27662 aides de personnes de plus de 16 ans enregistrées à Madrid) sont

soumises au vote.

Pour mettre en place sa propre campagne promotionnelle, l’association culturelle La

CocTELLera, issue d’un des principaux centres culturels de la ville, le MediaLab Prado, a

mis au point le Kit.Decide, un kit qui explique et rassemble les démarches

bureaucratiques pour aider à lancer des campagnes, faire connaître le propositions, et

réussir le mieux possible.

La section de « budgét participatif » est utile pour que les gens décident directement la

destination du budget municipal.

Dans ce processus, chaque année, les gens soulèvent, soutiennent et votent des projets.

Les plus votés sont financés avec le budget municipal. En 2017, 311 projets ont été

sélectionnés pour un total de 100 millions d’euros. Les projets peuvent concerner toute la

ville (projets à dépenses importantes ou touchant une grande partie des habitants de

Madrid) ou chacun des 21 districts.

Entre janvier et début mars, la soumission des projets. En mars, les promoteurs doivent

obtenir un soutien lors de la phase de présélection. Entre avril et début mai, les

techniciens du conseil municipal de Madrid évaluent les projets par ordre de priorité, du

plus au moins soutenu, et vérifient leur viabilité. Enfin, du 15 mai au 30 juin, tous les

50

46


citoyens de Madrid peuvent voter pour les projets qui les intéressent le plus. Dès

l'approbation des budgets l'année suivante, le conseil municipal commence à mener à

bien les projets gagnants.

La section de « votation » est activée chaque fois qu'une proposition atteint un soutien

de 1% et passe au vote ou lorsque le conseil municipal de Madrid propose un sujet à

décider.

Toutes les personnes inscrites à Decide Madrid de plus de 16 ans peuvent voter. Les

résultats de tous les votes sont contraignants pour le gouvernement municipal. À travers

la votation publique, les différents projets sont triés, et les gagnants obtiennent un

montant de financement estimé sur la base de la proposition faite selon les tableaux

établis par les bureaux techniques de la mairie, qui s’occupent du calcul estimatif.

Jusqu'à présent, deux votes ont eu lieu. En février 2017, les citoyens ont approuvé les

propositions "Madrid 100% durable" et "Ticket unique pour les transports en commun". Il

a également posé des questions sur la réforme de la Plaza de España, la mobilité de la

Gran Vía et des problèmes dans six districts.

En octobre 2017, les citoyens ont décidé de réaménager onze places de la ville: Lucero,

San Blas, Mar de Cristal, Duquesa de Osuna, Emperatriz, Remonta, La Vaguada, El

Encuentro, Los Misterios, Puerto de Canfranc et Place de Villaverde et Ágata.

Dans la section des « processus », les citoyens participent à la préparation et à la

modification des réglementations qui affectent la ville de Madrid et peuvent donner leur

avis sur les politiques municipales lors de débats antérieurs.

Pour participer à un processus, il faut être inscrit à Decide Madrid et consulter la page du

processus périodiquement, pour voir quels règlements et quelles politiques sont discutés

et consultés 73.

La plateforme de participation citoyenne utilise l'application CONSUL, qui est un logiciel

sous licence libre AGPLv3. En termes simples, cela signifie que n'importe qui peut

librement utiliser le code, le copier, le voir en détail, le modifier et le redistribuer au

monde avec les changements qu'il souhaite, mécanisme qui se met en relation avec les

pratiques open-source, pour la production d’outils et dispositifs évolutifs, adaptables et

améliorables. Depuis la création de CONSUL, la Mairie de Madrid encourage les

municipalités, les régions et tous les types d’institutions à utiliser le code pour

promouvoir la participation des citoyens et la prise de décision directe dans le monde.

Decide Madrid à gagné en 2018 le Public Service Award de l’ONU pour “services publics

rendus à la communauté”, et pour avoir aussi conçu un modèle répliqué depuis dans plus

de 80 villes dans le monde. 74

73 Decide Madrid, site internet [https://decide.madrid.es/]

74

Pablo Soto, Delegado área de participación ciudadana, transparencia y gobierno abierto (https://www.youtube.com/watch?v=6EY4pgZUcMQ)

47 51


2.3 Los Madriles et CIVICS

La barre d’options du site internet de CIVICS

Le troisième dispositif non officiel est le Mapa de Los Madriles - Atlas de Iniciativas

Vecinales (Carte de Los Madriles - Atlas d’Initiatives du Voisinage). La première version

de la carte a été imprimée en format géant et exposée au Matadero Madrid, l’ancien

abattoir de la ville réhabilité en centre culturel et des arts visuels en 2015, pendant la

présentation du projet Imagina Madrid.

Il s’agit d’une carte virtuelle développée en 2017 par Intermediae, agence municipale

pour le développement de l’interaction urbaine issue d’un partenariat public-privé avec la

Mairie de Madrid 75. Cette société s’occupe, entre autres activités liées à l’innovation

sociale, d’étudier et de représenter les initiatives citoyennes des ses inscrits, qui s’appuie

sur une carte interactive modifiable par les utilisateurs inscrits, sur la plateforme

CIVICS

76.

La carte nous permet d’explorer les endroits qui

nous intéressent par typologie d’espace, type

d’activité sur l’espace, ainsi que de trouver des

données historiques et sociales. Une plateforme

encore en phase d’expérimentation, qui pourrait se

produire sous la forme d’une application de

partage de données cartographiques, à travers un

système de modérateurs. Dans ce sens, et sur la

base des systèmes open source tels que CONSUL,

il est envisageable une évolution des Systèmes

d’Information Géographiques (SIG) 77 utilisés par

les urbanistes, qui mettent en relation plusieurs

couches de données à travers des cartes, avec la

participation citoyenne pour la collecte de données

et la diffusion de l’état actuelle des propositions et

projets dans les espaces concerné par

75

Intermediae, Mapa de Los Madriles - Atlas de Iniciativas Vecinales, 2017 [https://losmadriles.org/mapas/]

76 Plateforme CIVICS Impulsa tu ciudad [http://www.viveroiniciativasciudadanas.net/civics/iniciativas/]

« Un Système d’Information Géographique (SIG) est un logiciel informatique capable d’organiser et de présenter des données alphanumériques

77

spatialement référencées. Le SIG permet d’acquérir, d’organiser, de gérer, de traiter et de restituer des données géographiques sous forme de plans et

cartes (cartographie intuitive et évolutive). Il s’agit d’un système de gestion entrepreneurial qui permet à toute organisation (entreprise ou collectivité) de

gérer spatialement son activité. » Définition par SIG-géomatique.fr [http://www.sig-geomatique.fr/sig-sig.html]

48

52


l’ordonnance.

En effet, le site internet de CIVICS permet d’avoir l’historique et les informations par

rapport aux associations citoyennes qui lancent des projets dans les espaces et les

bâtiments publics mis à disposition par la mairie. Par contre, elle manque d’intégration

avec les dispositifs institutionnels de l’ordonnance, Foros Locales, mais surtout Decide

Madrid.

Sur ce point spécifique, l’adjoint Maire Nacho Parra déclare qu'en effet, il n’y a pas encore

une corrélation établie et définie entre la sphère physique et celle virtuelle des outils qui

structurent l’ordonnance. « Eh bien, ici vous m'attrapez. Je ne sais pas! Bien entendu, je

pense maintenant que nous avons beaucoup progressé dans la question de la création

d'outils numériques facilitant, par exemple, le positionnement ou la participation à la

prise de décision et la formulation de propositions de la part des citoyens. Bien entendu,

cela diffère de la gestion des politiques publiques. Une chose est, je vous propose, et je

me positionne, et je vote, et une autre chose est que je délibère avec les autres. C'est-àdire

que la fonction qui est effectuée principalement dans les forums locaux n'a pas de

co-récit numérique. Et ce serait un moyen intéressant d’exploration. Et puis la question

de la gestion, du suivi de la gestion des propositions n’a pas non plus sa histoire

commune. Nous travaillons actuellement sur un guide de gestion du citoyen »

78.

Carte de Los Madriles - Atlas d’Initiatives du Voisinage, exposée au Matadero Madrid, 2015

78 Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Nacho Murgui Parra, Adjoint Maire à la Mairie de Madrid, 17 septembre 2018

49 53


3. Responsabilité et open-source 79

L’ordonnance marque aussi une autre intéressante évolution par rapport au Campo de

Cebada

80. Au lieu de remettre directement à la gestion des usagers toutes

responsabilités et services garanties pour le maintien et l’habitabilité de l’espace public,

la Mairie de Madrid garantie un partage des taches selon les compétences.

« […] oui, il existe une autre façon de faire politique qui passe par la communauté, par le

citoyen. Disons que ça c'est le parapluie idéologique. Ensuite, bien sûr, vous devez

spécifier. Parce que cela, quand vous concrétisez et que vous l'atterrissez, cela génère

beaucoup de problèmes. Beaucoup de tâches. "C’est très bien mais, hé, qui nettoie?" "Hé,

et s'il y a un conflit?" Comment ce conflit est-il résolu? Parce qu'alors, dans la vie réelle, il

y a des conflits et soudainement, quelqu'un qui casse des bouteilles entre en scène, et

moi, en tant que citoyen, je n'ai pas à faire face à cette personne. Ici rentre la partie pour

laquelle existent des services publics, qui attendent leur objectif et sont comme ça pour

quelque chose. Je pense que cela enrichit beaucoup le débat, et enrichit beaucoup

l'expérience et donne l'avantage aux initiatives politiques, qui prennent de plus en plus

de corps »

81, avait dit Murgui Parra.

La/les citoyennes qui gagnent la gestion d’un domaine public sont responsables des

dommages matériels, mais s’il y a un état d’urgence ou une bagarre, la police et le SAMU

garantissent leurs interventions. Ainsi, l’administration s’engage à garantir des

financements publics. Le nettoyage des espaces est remis soit aux citoyens, soit à la

Mairie, soit aux Equipos d’Actuacion Distrital, dans les compétences et les moyens de

chacun. Pour ce qui concerne les services hygiéniques, la ville s’engage à installer, par

exemple, des toilettes sèches

82.

La Mairie a aussi introduit des services accessoires, comme le CRAS! - Centro de

Recursos para el ASociacionismo y la ciudadania activa 83 (CRAS! - Centre de Ressources

pour l’ASsociationnisme et la citoyenneté active). Il s’agit d’un service de prêt gratuit de

matériaux pour des événements et des activités pour les projets concernés par

79

« La désignation open source, ou « code source ouvert », s'applique aux logiciels (et s'étend maintenant aux œuvres de l'esprit) dont

la licence respecte des critères précisément établis par l'Open Source Initiative, c'est-à-dire les possibilités de libre redistribution, d'accès au code

source et de création de travaux dérivés. Mis à la disposition du grand public, ce code source est généralement le résultat d'une collaboration entre

programmeurs. » wikipedia.fr, Open Source, https://fr.wikipedia.org/wiki/Open_source

80

Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec l’association campodecebada.org, 20 février 2018

81 Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Nacho Murgui Parra, Adjoint Maire à la Mairie de Madrid, 17 septembre 2018

82

Ayuntamiento de Madrid, Texte officiel de l’Ordenanza de Cooperación Público - Social del Ayuntamiento de Madrid, Título III, 30 mai 2018 https://

sede.madrid.es/FrameWork/generacionPDF/ANM2018_35.pdf?

idNormativa=eb53ebd8dfcf3610VgnVCM2000001f4a900aRCRD&nombreFichero=ANM2018_35&cacheKey=20]

Distrito de Fuencarral-El Pardo, CRAS! el servicio de préstamo de material para asociaciones, 16 octobre 2018 [http://tucuentasfep.madrid.es/cras-

83

servicio-prestamo/]

50

54


l’ordonnance. Un service offert par le Área de Gobierno de Coordinación Territorial y

Cooperación Público-Social de Madrid, par lequel qui prévoit une action dans les biens

communs, peut accéder à toute sorte d’outils qu’il lui faut pendant 5 jours, de

l’audiovisuel jusqu’à des chaises. C’est l’évolution de la boite à outils

84

déjà présente sur

le site du Campo de Cebada. Les jours de prêt peuvent être étendus, en fonction de la

disponibilité et des projets.

3.1 À la recherche d’un équilibre: développement économique et social

85

Les fondations et associations citoyennes sans but lucratif qui font objet de l’ordonnance

disposent de la possibilité de proposer toute sorte d'activité dans les biens communs,

sur une période de maximum 30 jours par action, éventuellement sujet à prorogation si

particulièrement utile au développement de l’intérêt public. Une règle pour permettre

une participation la plus large possible par les associations et entités citoyennes aux

projets communs.

Le conseiller socialiste Ramón Silva a par contre précisé que « l'ordonnance régit la

coopération entre le Consistoire et le tissu social dans des activités qui seront toujours

différentes des services publics. De plus, l'accès aux subventions est limité aux

fondations et associations, à l'exclusion des collectifs, et la prise en gestion de biens

immobiliers ne sera ponctuel que pour certains collectifs» 86.

84 TodoXLaPraxis, Campo de Cebada - Taller Almacenamiento Herramientas, [https://todoporlapraxis.es/020-campo-de-cebada/]

85

Ayuntamiento de Madrid, Texte officiel de l’Ordenanza de Cooperación Público - Social del Ayuntamiento de Madrid, Título II, 30 mai 2018 https://

sede.madrid.es/FrameWork/generacionPDF/ANM2018_35.pdf?

idNormativa=eb53ebd8dfcf3610VgnVCM2000001f4a900aRCRD&nombreFichero=ANM2018_35&cacheKey=20]

PSOE Madrid, Ramón Silva: “Con esta ordenanza no se pueden prestar servicios públicos ni otorgar subvenciones”, site du Parti Socialiste de Madrid,

86

30 mai 2018, [http://www.psoeaytomadrid.es/notas_de_prensa/view/

ramon_silva_con_esta_ordenanza_no_se_pueden_prestar_servicios_publicos_ni_otorgar_subvenciones.html]

51 55


Le but des actions et événements est en fait surtout la formation de la société civile au

respect et à la prise de conscience de la dimension publique et économique qui

demande la réalisation et le maintient des espaces publics de la ville.

La Mairie de Madrid envisage une contribution importante du savoir collectif de ses

citoyens dans la fabrique de la ville, grâce à la diversité de situations mises en place, et à

la capacité de faire et d’imaginer de ses usagers, avec des ressources limitées.

Ces activités sont divisées en 3 catégories, qui vont du prendre soin d’un espace, à la

récupération de son usage, à l’aménagement d’un équipement public, comme dans le

cas du Campo de Cebada. Les actions réalisables prévoient des usages culturels ou

civiques, environnementaux - comme pour les potagers partagés -, activités pour la

santé, événements sportifs. Une stratégie qui propose la mixité d’usages dans l’espace

public 87.

L’ordonnance intègre aussi la réglementation de projets pour promouvoir le

développement du commerce local et l’interaction sociale dans les biens publics: c’est le

cas d’actions comme Pinta Malasaña 88 (Peints Malasaña, qui a vu plein d’artistes peindre

les façades des rues commerçantes du quartier homonyme), ou Locales en Red

89

(prêts

de locaux de propriété de la ville pour démarrage d’initiatives citoyennes), ou des

marchés municipaux qui sont présent dans les différents Distritos.

Le document encadre aussi des autres typologies d’action, comme les fêtes et les

festivals de quartier, comme la Fiesta de la Paloma à Lavapiés, ou toutes sortes de

performances artistiques, qui font partie de la culture populaire de Madrid, et qui sont

sujet d’innovation sociale et de construction de la communauté.

L’adjoint maire Nacho Murgui définit ces phénomènes urbains comme une école de

citoyenneté. « […] Je pense que cela soit un bon rôle, celui de l'école de la citoyenneté,

qui favorise également l'auto-organisation et la génération de la communauté, parce que

nous avons besoin de le faire, nous sommes obligés de le faire d'une certaine manière,

parce que sinon la relation que nous créons avec l'espace est une relation de

consommation. Je vais quelque part, quelqu'un nettoie pour moi, et c'est tout. Je pense

donc qu'une partie de l'expérience très positive des centres sociaux est perdue. Par

exemple, les gens qu’y vont, font tout, et le lien est également généré par cette gestion

plus matérielle de l’espace. Ensuite, bien sûr, lorsque l’administration apparaît, nous

tendons à la délégation. "Bien alors, laissez-les faire." Je pense que cela va bien jusqu'à

un certain point, mais il faut rechercher un équilibre. »

90

87

Ayuntamiento de Madrid, Texte officiel de l’Ordenanza de Cooperación Público - Social del Ayuntamiento de Madrid, Título II, 30 mai 2018 https://

sede.madrid.es/FrameWork/generacionPDF/ANM2018_35.pdf?

idNormativa=eb53ebd8dfcf3610VgnVCM2000001f4a900aRCRD&nombreFichero=ANM2018_35&cacheKey=20]

88 ¡Pinta Malasaña! vuelve a transformar el barrio más cool de Madrid, traveler.es, 15 avril 2018

[https://www.traveler.es/viajes-urbanos/articulos/pinta-malasana-2018/12374]

89 Diario de Madrid, Locales en Red: cesión de espacios municipales en el distrito Centro, 23 janvier 2018 [https://diario.madrid.es/centro/2018/01/23/

locales-en-red-cesion-de-espacios-municipales-en-el-distrito-centro/]

56

90

Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Nacho Murgui Parra, Adjoint Maire à la Mairie de Madrid, 17 septembre 2018

52


L’ordonnance interroge aussi les modalités de la participation à l’aménagement des

espaces publics à Madrid. Le document vise à faire converger l’aménagement d’espaces

délaissés et certaines demandes citoyennes. D’autres cessions d’espaces publics pour

des usages collectifs avaient déjà eu lieu dans le passé, mais la Mairie répondait alors à la

demande d’un collectif. L’instauration de ce cadre normatif lui permet d’avoir la maîtrise

des cessions temporaires au profit d’une approche globale. Elle choisit les espaces à

céder avec les représentants des districts et sélectionne, à travers la commission de

collaboration publique-sociale, dont seulement un tiers des membres sont externes à la

municipalité, les activités et les organisations qui lui semblent les plus adéquates.

3.2 Les espaces virtuels, un nouveau outil de gestion urbaine?

La rédaction de cette ordonnance, ainsi que les expériences urbaines de participation

citoyenne réalisées pendant les années après la crise économique du 2008, ont créé une

base de savoir faire collectifs, immatériels. Une ensemble d’informations qui devraient

être enregistrées dans l’officiel Registre de Coopération Publique-Sociale, définit aussi

par l’ordonnance.

« En pratique, la participation citoyenne peut toutefois se révéler complexe, voire,

lorsqu’elle se résume à une fausse promesse, contre-productive pour enrayer la crise

démocratique. De fait, la volonté de « faire participer » peut désigner des objectifs

radicalement opposés, allant de l’opération de communication à la recherche d’une

démocratisation des modes d’élaboration des politiques publiques, en passant par

l’encouragement à l’activité associative. Les plus critiques en dénoncent les dérives : une

professionnalisation de la participation qui se concentre sur la communication et le

marketing, une ingénierie qui s’apparente sur les connaissances de la population ou

encore des accointances entre chercheurs, consultants et pouvoirs publics spécialisés en

démocratie participative » (Gourgues, 2012) 91.

Devoir de la recherche est de comprendre pourquoi et comment le projet de

l’ordonnance a été inspiré par la vie commune pour s’enrichir à partir des expériences

quotidiennes des « usagers » de Madrid. Les outils des réseaux sociaux ont constitué une

bonne moyen d’information pour mener l’étude à distance. Notamment, les account

Instagram 92 et Facebook 93 tenus par la Mairie de Madrid et les différentes associations, et

citoyens, soulignent le pouvoir de l’image au sein de l’imaginaire collectif des habitants

de Madrid. Le style graphique est très communicatif, avec des beaux couleurs et sympa à

lire, surtout pour les affiches qui sont dans les rues et dans les établissements publics.

91

Guillaume Gourgues, Sandrine Rui et Sezin Topçu, Gouvernementalité et participation. Lectures critiques, dans Participations 2013/2 (N° 6) [https://

www.cairn.info/revue-participations-2013-2-page-5.htm]

92 Compte Instagram de la Mairie de Madrid [https://www.instagram.com/madrid/]

93

Compte Facebook de la Mairie de Madrid [https://www.facebook.com/ayuntamientodemadrid/]

53 57


Pourtant, c’est aussi remarquable la quantité de matériel informatif physique que nous

trouvons dans la pluralité de centres culturels et centres de quartier de la ville.

L’accessibilité à l’information dessert bien la population de Madrid, grâce à la présence

de centres sociaux sur le territoire municipal. Une population qui participe avec idées et

projets innovants, par contre presque exclusivement dans le centre ville. Il ne suffit de

penser que en 2017, l’année de la coopération publique-sociale, environ 260094

activités

et projets ont été approuvées et menées seulement dans les biens publics pertinents au

Distrito Centro de Madrid.

« […] Je pense que nous avons beaucoup progressé dans la question de la mise en place

d'outils numériques facilitant, par exemple, le positionnement ou la participation à la

prise de décision et la formulation de propositions de la part des citoyens. Bien entendu,

cela diffère de la gestion des politiques publiques. Une chose est, je vous propose, et je

me positionne, et je vote, et une autre chose est que je délibère avec les autres. C’est-àdire,

par exemple, la fonction qui est effectuée dans les Forums Locaux n'a pas de

corrélation numérique. Et ce serait un moyen intéressant d’exploration. Et puis la

question de la gestion, du suivi de la gestion des propositions n'a pas non plus sa même

histoire »

95, conclut l’ adjoint maire Nacho Murgui.

Un début d'intégration technologique à la gestion de la ville de plateformes numériques

et des outils communication sociaux contemporains. Une volonté encore en phase

expérimentale, qui se mets en place a quasiment à l'échelle du centre-ville de Madrid, et

qui manque d’une réelle participation citoyenne (1%) 96. Le rêve de faire évoluer ce

modèle vers une concrète collaboration entre institutions publiques et société civile.

« La participation, alors, « beaucoup de bruit pour rien »? (Blondiaux et Fourniau, 2011).

Non, si les pouvoirs publics se donnent les moyens de dépasser l’ »injonction

participative" qui organise la remontée d’informations et l’évacuation des conflits ! Il

s’agit d’innover pour que la participation citoyenne contribue à la fois à améliorer les

politiques sociales et à déclencher des dynamiques d’émancipation des personnes. Ce

n’est pas seulement une question de méthode, mais bien plus une révolution dans la

manière de construire l’intérêt général […], de croiser les expertises, d’articuler la

participation et la représentation et de faciliter l’émancipation des publics précaires » 97.

94

Données depuis l’entretien avec Jorge Garcia Castaño, Conseiller Président du Distrito Centro de Madrid et II Adjoint-Maire, Casa de la Villa, 27 avril

2018

95 Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Nacho Murgui Parra, Adjoint Maire à la Mairie de Madrid, 17 septembre 2018

96 Decide Madrid, site internet [https://decide.madrid.es/]

Marion Carrel, La gouvernance est-elle démocratique ? Les enjeux de la participation citoyenne, dans Informations sociales 2013/5 (n° 179), p 148,

97

[https://www.cairn.info/revue-informations-sociales-2013-5-page-144.htm]

54

58


III.

LE GENIE COLLECTIF

À L'ŒUVRE

55 59


« Au-delà des théories normatives qui l’ont accompagné, le développement au concret

de l’offre publique de participation est allé de pair avec le déploiement d’une critique de

différentes factures, visant tant ses principes, ses traductions pratiques que ses

usages ».

98

Ce qui a évidence l’analyse de la Ordenanza est que dans la communauté circonscrite à

l’échelle de quartier, ce système marche de façon solidaire avec les associations de

citoyens, ou avec les représentants qui parlent pour eux. Une situation qui trouve terrain

fertile dans le quartier de Lavapiés, qui voit ses portes juste à coté du site de l’ex-Campo

de Cebada.

« Découvrez le nouveau quartier préféré des Madrilènes ! Cosmopolite et coloré, le

"barrio" de Lavapiés attire de plus en plus les artistes, les jeunes et les gays. Il y règne

une ambiance conviviale et festive jusqu'à tard dans la nuit. Avec ses ruelles étroites, ses

places et ses terrasses, Lavapiés est un quartier typique de Madrid. Il est réputé pour

sa douceur de vivre mais aussi pour ses lieux culturels. Ici, c'est un savant mélange de

cultures et de personnes où les nouveaux cafés branchés côtoient les plus anciens

établissements de la ville. Explorer Lavapiés, c'est sortir des sentiers battus et vivre

un séjour authentique à Madrid » 99, récite le site expedia.fr, une des plus connues

plateformes internationales de réservation de voyages.

1. «Lavapiés, el barrio mas guay del mundo» 100

«Lavapiés, le quartier le plus cool du monde»

Lavapiés a été élu en 2018 le quartier le plus cool du monde, selon le magasin

international Time Out

101. Un quartier qui s’est développé historiquement autour de La

Tabacalera, l’ancienne industrie de production de cigarettes construite en 1790, qui

employait principalement des femmes avant de fermer définitivement en 2000. Un

quartier qui a ainsi hérité d’un passé très engagé, notamment pour les luttes féministes

et pour les droits du travail des ouvrières. En 2009, l’espace est donnée en co-gestion à

des associations de citoyens, qui forment le Centre Social Autogéré (CSA) La Tabacalera.

Bâtiment qui héberge aussi le musée d’art visuels de la ville

102.

98

Guillaume Gourgues, Sandrine Rui et Sezin Topçu, Gouvernementalité et participation. Lectures critiques, dans Participations 2013/2 (N° 6), p. 5

99 expedia.fr, 7 choses à ne pas manquer dans le quartier de Lavapiés à Madrid, 21 décembre 2015 [https://www.expedia.fr/explore/7-choses-a-ne-pasmanquer-dans-le-quartier-de-lavapies-a-madrid]

100

El País, « ’Time Out’ chooses Madrid neighborhood as “coolest in the world” », 24 septembre 2018 [https://elpais.com/elpais/2018/09/24/inenglish/

1537792078_027175.html]

101 Ibid.

60

102

Centro Social Autogestionado (CSA) La Tabacalera, CSA La Tabacalera de Lavapiés, [http://latabacalera.net/c-s-a-la-tabacalera-de-lavapies/]

56


Carte illustrée de La Latina et de Lavapiés, Cerveza Mahou Madrid, 2017

L’esprit “révolutionnaire” de cette époque se ressent encore aujourd’hui: rues couvertes

de murales, fêtes de quartier, performances et oeuvres artistiques qui se produisent tous

les jours. Ses habitants sont des enfants, des personnes âgées, des familles, de jeunes,

d’une grande pluralité ethnique et sociale. Un quartier qui dispose par contre d'espaces

publics de taille limitée, malgré ils soient bien distribués sur son territoire. Un quartier qui

présente la plus haute densité de population dans le centre ville (443 habitantes/

hectare 103, presque plus que le double des autres quartiers).

À la fin des années 1980, Lavapiés était un quartier dans lequel vivaient exclusivement

des personnes âgées qui habitaient de vieilles maisons de dimensions modestes

construites autour d'une cour. C'est pour cette raison que l'on a pu parler

de bidonville (chabola) vertical. L'abondance de bâtiments abandonnés et de logements

à faible loyer attira à cette époque puis dans les années 1990 une multitude de jeunes

gens disposant de peu de ressources, et parmi eux de nombreux adeptes du mouvement

103

10 DATOS ESTADÍSTICOS DEL BARRIO DE EMBAJADORES-LAVAPIÉS, lacasaenlavapies.com, 11 novembre 2014

http://www.lacasaenlavapies.com/el-faro-de-lavapies/10-datos-estadisticos-del-barrio-de-embajadores-lavapies/

57 61


squat (ou okupas) : Lavapiés a certainement été la partie de Madrid avec la plus grande

densité de logements squattés et de "centres sociaux occupés" ouverts au public dans

lesquels eurent lieu les toutes premières expériences d'occupation de la capitale. De nos

jours, la spéculation immobilière et la répression policière ont quasiment eu raison du

mouvement squat, mais le quartier continue à être celui qui possède l'activité associative

et politique la plus dynamique, mêlée à une vie de quartier des plus denses

104.

Pour des raisons identiques, nous assistons à l'arrivée de centaines d'immigrants de

provenance diverse (Amérique hispanique, Chine, Afrique du Nord, Afrique noire, souscontinent

indien, etc.) : l’on estime qu'environ 50% des habitants du quartier n'est pas

d'origine espagnole. De fait, certains événements comme le Ramadan ou le nouvel an

chinois ont une résonance plus importante dans Lavapiés que, par exemple, les fêtes de

Noël.

« Déjà le Distrito Centro, pas par l'action de ce gouvernement, présentait un dessin

urbain très intéressant, qui permettait cet espace public de qualité, un usage intensif de

la rue, une forte densité. Je crois que Madrid, comme Rome, de ceux villes

méditerranéennes denses, je pense que cela fait partie de ses vertus. » 105 déclare Jorge

Garcia Castaño, Conseiller Président du Distrito Centro de Madrid et II Adjoint-Maire.

En effet, grâce à ses rues étroites, et aux différentes places qui intercalent l’infrastructure

publique, le quartier présente une morphologie adapté à l’échelle humaine. La

topographie de la zone aide aussi à rendre équilibré et proportionnée la présence

d’espaces publics de petite et moyenne dimension, toujours vivants et actifs, 24 heures

sur 24.

1.1 Lavapiés, dynamiques d’un quartier hétérotopique 106

Beaucoup des espaces qui étaient occupés ont été reconvertis dans les dernières années

en centres sociaux et espaces publics co-gérées entre mairie et associations citoyennes.

Des espaces nées avec et après le Campo de Cebada. Esto Es Una Plaza 107, le potager

partagé et galerie d’art urbaine, le Solar Almendro3

108, espace co-géré avec les enfants et

leurs familles, CSA La Tabacalera, centre des arts visuelles et centre social, le centre

culturel La Casa Encendida

109

, entre entre autres.

104 wikipedia.fr, Lavapiés, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Lavapi%C3%A9s]

105

Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Jorge Garcia Castaño, Conseiller Président du Distrito Centro de Madrid et II Adjoint-Maire, Casa de la Villa,

27 avril 2018

106

« […]La théorie de Lefebvre d’un mouvement révolutionnaire suit le cheminement inverse : il s’agit pour lui d’un rassemblement spontané se

produisant dans un moment d’« irruption » et où des groupes hétérotopiques disparates voient soudain, ne fût-ce que fugacement, les possibilités d’une

action collective pour créer quelque chose de radicalement différent. »

Extrait trad. de l’anglais, D. Harvey, Rebel Cities: From the Right to the City to the Urban Revolution, 2012, New York, pp. 21-22

107

Red de Huertos Urbano de Madrid, Esto Es Una Plaza, [https://redhuertosurbanosmadrid.wordpress.com/esto-es-una-plaza/]

108 Mairie de Madrid, Los Martes de Almendro3, (https://vimeo.com/158608357)

62

109

La Casa Encendida, ¿Qué es La Casa Encendida?, [https://www.lacasaencendida.es/]

58


Ce sont des espaces désormais établis dans le tissu social du quartier, qui voient toujours

une variété de propositions et activités culturelles, sportives, artistiques, ainsi que des

services comme bibliothèques et espaces de travail. Très connus et appréciés, par la

communauté espagnole, ainsi que par les touristes et la communauté internationale, ce

sont des espaces qui fournissent aussi des services publics aux citoyens, et qui

s’appuient aussi sur la sphère non-étatique pour leur gestion et maintient.

Mais surtout, Lavapiés est un quartier qui se nourrit de la variété sociale qui le compose:

principalement des espagnols provenants de toute l’Espagne, des latino-américains, des

européens, des africains, des bangladais, des indiens, des chinois, des japonais, des

américains, selon les statistiques 110. Une richesse culturelle qui a vu l'impulsion de la

production culturelle, grâce à la pluralité d’expériences, d’origines et de styles de vie de

ses habitants. La participation citoyenne à ces expériences de gestion et co-gestion de

bien publics rend le quartier socialement inclusif, une « escuela de ciudadania »

111

(école

de citoyenneté). Un lieu de rencontre et de mélange, mais aussi un lieu de défis et

conflits.

L’hétérotopicité du quartier est aussi marqué par une tradition hebdomadaire historique

de la ville de Madrid: le très connu Mercado Del Rastro, qui voit un grande quantité de

citoyens ainsi que de touristes se reverser dans les rues de Lavapiés chaque dimanche

matin. Le marché fonctionne comme un dispositif urbain qui s’installe à partir de la place

Cascorro, pas loin de la place de La Cebada, pour traverser du nord au sud toute la

partie ouest du quartier, jusqu’à la place de la Ronda de Toledo. Un parcours traditionnel

qui voit plein de banquettes s’installer dans la rue, pour vendre toutes sortes d’objets et

d’outils.

La présence d’un flux touristique habituel, a fait si que les habitants du quartier ont déjà

fait face à ce que cela concerne: l’augmentation de la quantité de logements convertis à

Airbnb et l’augmentation conséquente des loyers

112. Importantes problématiques qui

frappent les communautés des centre villes d’autres capitales européennes aujourd’hui -

Paris, Berlin, Londres Rome, Athènes -, mais qui dans ce cas ont fait objet d’intérêt

partagé et de collaboration entre citoyens et institutions. Le développement d’une autre

ordonnance du gouvernement citoyen, qui essaye de limiter les Viviendas de Uso

Turístico (Résidences à Utilisation Touristique) 113, issue directement du Foro Local du

Distrito Centro et financé grâce à une proposition gagnante sur la plateforme citoyenne

Decide Madrid 114.

110

10 DATOS ESTADÍSTICOS DEL BARRIO DE EMBAJADORES-LAVAPIÉS, lacasaenlavapies.com, 11 novembre 2014

http://www.lacasaenlavapies.com/el-faro-de-lavapies/10-datos-estadisticos-del-barrio-de-embajadores-lavapies/

111

Extrait de l’Entretien avec Nacho Murgui Parra, Adjoint Maire à la Mairie de Madrid, 17 septembre 2018

112 Moratoria EU: Vente immobilière et "touristisation" du centre ville, Plateforme en ligne (http://moratoria.eu/)

113

J.M. Calvo, Madrid ante el problema de la turistificación, 24 janvier 2018 [https://ctxt.es/es/20180124/Firmas/17388/Madrid-turistificacion-viviendasuso-turistico-Jos%C3%A9-Manuel-Calvoturismo-vivienda.htm]

114

Moratoria turística en el centro de Madrid, Projet issu de la plateforme Decide Madrid, 16 janvier 2018

[https://decide.madrid.es/proposals/20657-moratoria-turistica-en-el-centro-de-madrid]

59 63


Les quartiers de La Latina et Lavapiés, espaces communs urbains

Lavapiés se configure comme un ensemble très varié, par typologies d’actions,

d’espaces, d’habitants, qui voit l’interaction de différents acteurs sur un même territoire.

Une situation qui a vu quand même des conflits entre les habitants historiques du

quartier et l’administration, comme dans le cas de la proposition de construire un centre

commercial 115 au lieu de la nouvelle piscine à La Latina. Une caractéristique de ses

vétérans, qui ont toujours gardé un esprit de lutte pour la défense de l’espace public, et

pour les traditions de leur quartier: l’esprit de pueblo, l’esprit de village.

Le quartier comptait en effet sur de petits espaces pour la pratique sportive, comme

celui revendiqué dans le Campo de Cebada. Pour cette raison, en 2016, le conseil

municipal de Madrid a ouvert le lot appartenant à la municipalité et situé au numéro 18

de la rue Embajadores

116. Un lieu qui a été transformé en espace polyvalent destiné aux

activités citoyennes. Depuis lors, il accueille différentes activités culturelles et sportives.

115

« […] Nous avons besoin d'un changement dans le plan d'organisation urbaine, qui a été investi parce que cela a changé le PP quand ils allaient faire

le projet du centre commercial (sur la Place de La Cebada, ndr) […] »

Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Jorge Garcia Castaño, Conseiller Président du Distrito Centro de Madrid et II Adjoint-Maire, Casa de la Villa, 27

avril 2018

64

116

Europa Press, El mercado ecológico 'La buena vida' pasa al solar de la calle Embajadores cada domingo, 10 janvier 2016,

[https://www.europapress.es/madrid/noticia-mercado-ecologico-buena-vida-pasa-solar-calle-embajadores-cada-domingo-20160110123204.html]

60


61


62


63


64


65


2. Penser avec et depuis la collectivité. Le Solar de

Embajadores 18

Sans peur: récupérons nos quartiers. Libérer les espaces pour le quartier - C /

Embajadores, 18

"Le fait que les limites de ce site s'étendent à tout Madrid ne dépend que de nous."

C'était la fin du communiqué que l'Assemblée populaire de Lavapiés avait publié il y a

deux ans à l'occasion de la libération du solar de la calle de Valencia. C’est ainsi que nous

avons commencé le communiqué d’aujourd’hui pour continuer à concrétiser ce désir

d’extension et à annoncer aux voisins du quartier qu’ils disposent désormais d’un espace

en plus libéré.

Pendant des mois, nous nous sommes battus avec l'IVIMA 117 pour la défense de Solarpiés,

le solar de la calle de Valencia géré par les voisins du quartier. Malgré l'expulsion, tout en

continuant à travailler ensemble, nous pouvons continuer à développer nos projets où

bon nous semble. C'est pourquoi nous tenons à réaffirmer qu’"ils ne pourront jamais se

débarrasser de nos idées".

Dans cette parcelle de la rue Embajadores, un palais du XVIIe siècle a été construit,

déclaré en ruine en 1963 et exproprié par le conseil municipal en 1999.

Au cours des quatorze dernières années, le Consistoire n’a fait aucun effort pour

préserver ce bâtiment; au contraire, cela lui a permis de continuer à se dégrader peu à

peu jusqu'à finalement, au début de cette année (2013, ndr) , il a ordonné sa démolition.

En libérant cet espace, nous pourrons poursuivre une multitude d’activités que les voisins

ont mené à Solarpiés et qui vont de la projection d’un film, au théâtre, en passant par les

repas populaires et le jardin urbain.

Au contraire, le Consistoire déclare que cet espace doit accueillir des services

administratifs municipaux. Rien, cependant, n’est plus difficile à croire pour une

municipalité qui nie avoir de l’argent pour le transport, l’éducation ou la santé de ses

citoyens. Rien de plus difficile à croire d’une municipalité qui utilise le bien public pour

encourager toutes sortes d’activités spéculatives sans autre destination que celle

d’enrichir les poches de quelques-uns et d’appauvrir la vie des autres. Manque de

117 Le Instituto de la Vivienda de Madrid (IVIMA) - Institut du logement de Madrid -, est un organisme commercial et financier de la Communauté de

Madrid, chargé de répondre aux demandes organisationnelles et fonctionnelles en matière de logement transférés de l’État à la Communauté de Madrid.

Ses fonctions sont la promotion de la construction de logements sociaux, pour l'accès des groupes à plus haut risque d'exclusion sociale, tels que les

jeunes ou les personnes dont le revenu est particulièrement bas. Cette institution accomplit des actions telles que l'octroi d'une aide financière pour la

réhabilitation de logements et d'immeubles, la fourniture de conseils juridiques sur toutes les questions liées à l’aménagement d’espaces

communautaires, l'achat-vente d'appartements, les communautés de propriétaires et en général tout ce qui concerne l’immobilier.

70

Extrait trad. de l’espagnol, Wikipedia, Instituto de la Vivienda de Madrid, [https://es.wikipedia.org/wiki/Instituto_de_la_Vivienda_de_Madrid]

66


transparence, destruction du patrimoine historique, expropriation forcée ou expulsion de

personnes de leurs propres maisons ne sont qu'une description fidèle de l'activité

immobilière exercée dans nos quartiers par la mairie et la communauté, propriétaires sur

le papier des solares libérés.

Comme il y a deux ans, nous continuons aujourd'hui de penser que la libération de ces

espaces n'est qu'une réponse sensée et collective à la politique désordonnée et

antisociale de nos institutions. Aujourd'hui comme alors nous avons sauvé ce site des

griffes du système pour le rendre où il aurait toujours dû être: entre les mains de nos

voisins.

Vive les voisins du quartier de Lavapiés!

Longue vie aux assemblées populaires!

Assemblée populaire de Lavapiés - 10 mai 2014118

2.1 Habiter le conflit

Solarpiés 2119, ou Solar Embajadores 18, est un lieu issu d’une démolition d’une maison

blasonnée du XVIIe siècle était déclaré inhabitable en 1963, et exproprié par le conseil

municipal en 1999. Démolie en 2013 par l’administration du Partido Popular (de la droite),

le site a été ensuite occupé par l'Assemblée Populaire de Lavapiés et d'autres collectifs

du district de Lavapiés de Madrid.

En 2013, la Mairie de Madrid prévoyait de construire un bâtiment pouvant accueillir des

services municipaux, administratifs, sociaux ou culturels, sur le site du bâtiment numéro

18 de la rue Embajadores. La directrice générale de la gestion urbaine du gouvernement

de droite du Partido Popular, Isabel Pinilla, avait précisé à l’époque que le bâtiment

démoli, par une déclaration de ruine imminente, faisait partie des biens de propriété

publique. Projet qui n’a pas trouvé des financements pour être réalisé, et qui a laissé un

nouveau terrain inutilisé dans le centre historique de Madrid

120.

Le site a subi une premier tentatif d’occupation le 27 octobre 2013, qui a été réglé le

même jour par la police municipale. L’action a finalement été achevé le samedi 10 mai

2014 après un défilé dans le cadre des célébrations de la première année d’occupation

du centre social CS(R)OA La Quimera, sur la place voisine dédiée à Nelson Mandela 121.

118

Asemblea Popular de Lavapiés, SE LIBERA EL SOLAR DE EMBAJADORES 18, article, 12 mai 2014, [https://lavapies.tomalosbarrios.net/

uncategorized/se-libera-el-solar-de-embajadores-18.html]

119 15MPedia, Solarpiés 2, [https://15mpedia.org/wiki/Solarpiés_2]

120 E. Sánchez, Demolida una casa blasonada del XVII, article sur El Pais, 21 juillet 2016 [https://elpais.com/ccaa/2013/06/06/madrid/

1370543752_536811.html]

121

15MPedia, Solarpiés 2, [https://15mpedia.org/wiki/Solarpiés_2]

67 71


Un espace qui reste très connecté à l’échelle locale, qui fait partie du projet de

récupération des solares impulsé par la Ville de Madrid après 2015, qui s’appuie aussi sur

l’ordonnance de collaboration publique-sociale. Un grand espace libre de 712 m2, dédié à

des activités variées, principalement culturelles et sportives, où les résidents et les

visiteurs peuvent participer 122.

Depuis 2013, le solar voit une grande participation d’artistes et collectifs à la réalisation

de murales et interventions artistiques dans les espaces publics, ainsi que sur les façades

et les locaux commerciaux dans le quartier. C’est le cas du Festival C.A.L.L.E. 123, qui

marque les espaces de la Calle de Embajadores, une rue historique au sein de Lavapiés.

Un espace de quartier et des citoyen présidé par une immense peinture murale réalisée

par El Rey de la Ruina, un artiste urbain du quartier. Composé par la silhouette d'une

femme accompagnée de 2 cœurs avec la phrase "socialement égaux, humainement

différent, totalement libre" de la féministe Rosa Luxemburg. Un oeuvre qui à contribué à

définir le statut du lieu, et qui contribue à le rendre de plus en plus visible à travers les

réseaux sociaux, utilisées par la jeune population d’étudiants et travailleurs qui habitent

le quartier aujourd’hui.

124

2.2 Culture + sport = engagement des résidents

En tant que projet culturel, le site de Embajadores 18 a accueilli l'exposition 'Here be

dragons' du photographe Jesús Gabaldón, du 18 octobre au 18 novembre 2017125. Il est

l’un des lieux habituels du festival du film de Lavapiés, qui a atteint cette année sa 15e

édition avec un grand succès, tant du public que des œuvres présentées.

« Dans le quartier central de Lavapiés, la proposition de quelque chose de différent

puisque le festival du film de Lavapiés se tient pour la quinzième fois, avec un concert sur

le site de la rue Embajadores 18, jusqu'au 1er juillet, qui se termine avec la projection du

film primé du Goya pour le Meilleur Documentaire « Muchos hijos, un mono y un

castillo ». Le cycle, qui se déroulera sur des places et des parcs ainsi que dans des

espaces fermés (par exemple dans la banque expropriée La Canica ou La Ingobernable),

s'articulera autour de trois thèmes: le féminisme, le voisinage et l’immigration »

126.

122

Ibid.

123

Madrid Street Art Project, C.A.L.L.E. Lavapiés 2018 | Los artistas, 7 mai 2018 [http://madridstreetartproject.com/calle-lavapies-artistas/]

72

124 El Faro de Lavapiés, DISTRITO CENTRO Y FUNDACIÓN ATLÉTICO DE MADRID IMPULSAN EL FÚTBOL SOCIAL EN LAVAPIÉS, article sur La Casa

en Lavapiés, http://www.lacasaenlavapies.com/el-faro-de-lavapies/distrito-centro-y-fundacion-atletico-de-madrid-impulsan-el-futbol-social-en-lavapies/

125

D. Galindo, HERE BE DRAGONS: EL FOTÓGRAFO Y EDUCADOR JESÚS GABALDÓN PRESENTA UNA MIRADA NO CONVENCIONAL AL MUNDO

DEL FÚTBOL EN UNA EXPOSICIÓN PREMIADA POR FARE, article, 8 octobre 2017, [https://dragonesdelavapies.com/2017/10/08/territorio-de-dragonesel-fotografo-y-educador-jesus-gabaldon-presenta-una-mirada-no-convencional-al-mundo-del-futbol-en-una-exposicion-premiada-por-fare/]

126 Diario de Madrid, El festival experimental Proyector en Solar Embajadores 18, article, 13 septembre 2018 [https://diario.madrid.es/centro/2018/09/13/

el-festival-experimental-proyector-en-embajadores-18/]

68


Mais aussi, une réponse des voisins du quartier qui comptaient sur les petits espaces

pour la pratique sportive. La parcelle a été transformé en un espace polyvalent destiné

aux activités citoyennes. Depuis ce moment, l’espace accueil différentes équipes

sportives, qui utilisent l’espace en tant que lieu d’entraînement. L’espace est

généralement dédié à la promotion du sport dans la pratique du football et de la

pétanque.

Un exemple en est l’utilisation par l’équipe Los Dragones de Lavapiés, sponsorisée par la

Fundación Atlético Madrid.« […] Grâce à un accord signé avec la Fondation Atlético de

Madrid, un gazon artificiel sera bientôt installé pour permettre aux équipes de quartier

désireuses de s'entraîner de bénéficier d'une surface plus confortable et plus appropriée

pour leurs joueurs »

127. La présence d’un entité externe aux cadres de l’ordonnance de

collaboration publique-sociale, mais qui rentre toujours dans le cadre de financements

privés pour le soutien d’une initiative sociale, réglementés par l’établissement d’un

contrat conventionnel entre personnalités juridiques.

Los Dragones de Lavapiés, 2018

Los Dragones de Lavapiés sont issus d’une initiative de quartier, qui voit enfants de 43

nationalités différentes et de tranches d’âges différentes jouer sur un même terrain. Une

action lancée par un groupe de mères et de pères, afin que ses enfants aient leur propre

127 Ibid.

69 73


terrain de jeu, depuis une demande existante et palpable des petits et des petites. Au

même temps, la promotion d’un projet sportif de base adapté aux caractéristiques de

l’environnement, ouvert et participatif, que les familles considéraient comme leur propre

espace. Un service pour une grande partie du quartier populaire, qui voit un manque

d’équipements sportifs de proximité, contre les prix élevés des centres sportifs des

autres Distritos.

« Dragones de Lavapiés a pour mission de tisser, à partir du sport et de la compétition,

des liens de solidarité, de respect et de communauté, en favorisant le dialogue entre des

personnes de cultures très diverses, provenant de tous les coins de la planète. Leurs

programmes consistent en la formation, l’accompagnement et le mentorat axés sur les

études et la transition vers la vie adulte »

128.

2.3 Une nouvelle typologie d’espace: l’infrastructure ouverte

Le 25 février 2018, suite à une proposition faite sur Decide Madrid, le projet atteint l’1%

des votants comme établi par l’ordonnance de collaboration publique-sociale, et gagne

un financement de 48.000€ pour son aménagement. « Il est proposé de réaménager le

site de Embajadores 18 pour que ce soit un espace de coexistence de quartier où se

déroulent des activités culturelles ouvertes et fluides, et qu’il serve également d’espace

de repos, de divertissement et d’enrichissement social. Nous pensons que

l'aménagement de cet espace est important car il est situé dans un quartier où peu de

lieux publics sont ouverts, mais où il y a beaucoup d'activités sociales et de densité de

population. Nous vous proposons de réaliser des activités liées à des jeux de proximité

pour adultes et enfants, jardins urbains, aires de pique-nique, activités culturelles variées.

Pour tout cela, il serait nécessaire, entre autres: traiter le sol et l'égaler, créer une

infrastructure de tables et de chaises, verdir le site, des toilettes, un support couvert pour

occuper une partie de la zone à protéger du soleil et de la pluie. », comme nous pouvons

lire sur le site de Decide Madrid 129.

« La proposition faite dans les budgets participatifs est parfaitement compatible avec ce

qui est fait, c'est-à-dire de continuer à avancer et de doter ces espaces de plus en plus

d'éléments: un support couvert, etc. Le préparer pour qu'il soit un espace polyvalent et

de libre utilisation. Comme vous savez, il existe maintenant un espace de piste sportive

réalisé avec les Dragons de Lavapiés, auquel collaborent également des clubs sportifs

comme la Fondation Atletico Madrid. Et c'est un bon exemple de collaboration publicsocial,

ainsi que un association de voisins. C’est le Fonds de Rééquilibre Territorial qui

vont être utilisés pour réhabiliter l’espace. Même l'équipe d'action de district est

intervenue là-bas. Vous voyez, tous les éléments de la collaboration public-social sont

128 Dragones de Lavapiés, ¿Quienes somos?, https://dragonesdelavapies.com/quienes-somos/

Proposition de l’usager « Cayetanero » sur la plateforme Decide Madrid, Crear espacio de convivencia vecinal en el Solar de Embajadores 18, 25

129

février 2018 [https://decide.madrid.es/presupuestos/presupuestos-participativos-2018/proyecto/12039].

70

74


réunis »

solar.

130

, déclare l’adjoint maire Nacho Murgui par rapport au projet approuvé pour le

Une typologie d’espace qui avant tout, nécessite d’un processus bien cordonné entre la

grande quantité d’acteurs qu’y participent. Le schéma suivant montre ce processus, tel

qu’il est établi à partir de l’ordonnance de collaboration publique-sociale, ainsi que des

données récoltés dans les différents entretiens et témoignages (Légende: rouge -

administration; bleu - associations citoyennes; vert - équipe d'action de district).

Au lieu de rédiger un plan stratégique pour l’aménagement des espaces libres à usage

collectif, la municipalité de Madrid teste les possibilités d’une formule de planification

urbaine flexible, cas par cas, qui favorise principalement la création d’infrastructures

ouvertes. Nous y repérons trois éléments d’innovation. En premier lieu, le site doit

s’adapter au contexte d’austérité budgétaire, constituant non seulement une réponse au

manque de ressources économiques, mais aussi une façon d’aborder l’utilisation

d’espaces vides en garantissant l’équilibre des finances locales. Le programme veut

tester aussi une nouvelle manière de mettre en rapport l’administration municipale, les

organisations externes et les résidents. Enfin, il s’agit d’un tentatif de formaliser la gestion

temporaire des espaces délaissés 131, sans usage : par la procédure de votation sur la

plateforme Decide Madrid, la municipalité garde la maîtrise de la définition des usages et

des acteurs légitimes. Cette nouveauté mène à une remise en cause des règles

130 Extrait trad. de l’espagnol, Entretien avec Nacho Murgui Parra, Adjoint Maire à la Mairie de Madrid, 17 septembre 2018

131

« Le délaissé procède de l'abandon d'un terrain anciennement exploité. Son origine est multiple : agricole, industrielle, urbaine, touristique, etc.

Délaissé et friche sont synonymes ».

Définition par Gilles Clément, Manifeste du Tiers Paysage, p.13, Sens&Tonka éditeurs, Paris, 2014

71 75


urbanistiques adaptées aux usages pensés comme définitifs au profit d’une flexibilisation

en faveur des usages provisoires des espaces libres.

Ce qui mène aussi à la conclusion que dans le cas des solares, le document de

l’ordonnance de collaboration publique-sociale réponds comme alternative aux espaces

publics urbains - entendus comme les places et les rues traditionnelles - qui ont

progressivement souffert des processus de privatisation dans la ville et dans le quartier

de Lavapiés.

76

72


CONCLUSION

73 77


« Même si elles changent de registre argumentatif, ces analyses connaissent une certaine

actualité, certains auteurs avançant dans une posture souvent scientiste que la

démocratie participative ferait courir le risque d’une manipulation d’opinions marginales

et crédules – et reposant largement sur des fantasmes – au détriment de l’intérêt général

et de la clairvoyance scientifique (Bronner, 2013) » 132.

Du côté des recherche empiriques, il s’agit moins d’un modèle qui vise à réparer les

trahisons démocratiques, mais plutôt que la participation prolonge les rues du système

de gouvernement représentatif à travers l’institutionnalisation.

Les processus d’inclusion de la citoyenneté dans la fabrique de la ville, que nous

observons également dans d’autres capitales européennes - telles que Paris, Rome,

Berlin, Londres, Athènes - ne se sont pas traduits par une véritable relation d’échange

mutuel entre l’institution citoyenne et la citoyenneté, et ont souvent provoqué un

désintérêt vers les espaces délaissés

133, « résiduels ». Espaces qui constituent la

conséquence naturelle du processus d’évolution et d’adaptation de la ville aux besoins

d’une société colorée et changeante, influencés par un progrès technologique et des

échanges de plus en plus rapides. En effet, l’institution municipale a toujours tendance à

jouer le rôle de mécanisme qui veut contrôler ces processus en donnant peu de

possibilités aux citoyens d’agir activement et de ne pas être des utilisateurs passifs des

services et des politiques publics.

« La participation ne doit pas s’effectuer en bout de chaîne de la décision : « La

participation des personnes doit s’exercer tout au long des processus de mise en œuvre

des politiques publiques : diagnostic initial, élaboration, mise en œuvre opérationnelle,

évaluation des impacts », préconise le CNLE (2011) » 134.

Au delà les efforts que l'administration publique peut faire pour relancer et améliorer la

situation d’une ville, aucun système n'est à ce jour plus efficace que l'inclusion de la

citoyenneté dans les processus récupération particulière des espaces résiduels et sans

usage. Une participation qui voit encore une affluence très limitée de citoyens, qui

développe lentement la conscience de la recherche d’une alternative aux espaces de

consommation et de transit.

Le cas pose effectivement la question de l’origine de ce désintéressement et de cet

abandon de lieux et d’espaces de domaine publique, qui découle du manque de

connexions entre les deux parties de la même réalité, entre administrateurs et

administrés -les citoyens -, dans la fois que l'homme politique possède toutes les

132 Guillaume Gourgues, Sandrine Rui et Sezin Topçu, Gouvernementalité et participation. Lectures critiques, dans Participations 2013/2 (N° 6), [https://

www.cairn.info/revue-participations-2013-2-page-5.htm]

133

« Le délaissé procède de l'abandon d'un terrain anciennement exploité. Son origine est multiple : agricole, industrielle, urbaine, touristique, etc.

Délaissé et friche sont synonymes ».

Définition par Gilles Clément, Manifeste du Tiers Paysage, p.13, Sens&Tonka éditeurs, Paris, 2014

Marion Carrel, La gouvernance est-elle démocratique ? Les enjeux de la participation citoyenne, dans Informations sociales 2013/5 (n° 179), p 148,

134

[https://www.cairn.info/revue-informations-sociales-2013-5-page-144.htm]

74

78


compétences nécessaires pour répondre à toutes sortes de problèmes: un modus

operandi qui tarde à s'adapter à la société actuelle, influencé depuis 2008 par la

diffusion à l’échelle mondiale des espaces numériques sociaux, tels que Facebook et

Instagram, qui favorisent et célèbrent l’expérience individuelle, donnant un aperçu "filtré"

de l’expérience générique collective.

Le développement de modèles participatifs doit être reflété dans une dimension sociale

qui est aujourd'hui touchée par des processus d'hyper-connexion, tels que ceux théorisés

physiquement par les architectes radicaux florentins SuperStudio, avec leur travail

Monument Continu

135. Aujourd'hui, nous voyons entre nos mains une infrastructure

virtuelle qui nous permet de voir de nos propres yeux ce qui se passe dans le monde,

mais à travers les yeux d'un utilisateur qui pourrait aussi être nous-mêmes.

Ces nouveaux modèles sont « en cours de développement dans des villes telles que

Bologne, qui a approuvé un règlement sur la collaboration entre la citoyenneté et

l'administration pour le traitement et la régénération des biens communs urbains . A

Naples, où des formes d'autogestion citoyenne des biens communs ont été appliquées; à

Amsterdam, à New York et dans d'autres pays tels que le Canada ou le Brésil, qui ont

également développé des expériences de coopération entre le public et le social » 136.

Il est donc important que les grandes villes du monde s’inspirent de ces modèles, qui

sont à la base des processus comme celui de Ordonnance de Coopération Publique-

Sociale de la Mairie de Madrid. Une inspiration pour que la gestion partagée des biens

communs urbains - qui comprends aussi les places et les rues traditionnelles - soit

confiée de plus en plus aux citoyens, afin d’alléger le nombre toujours croissant de

demandes adressées à l’administration citoyenne, et simplifier les processus de gestion à

l’échelle locale des espaces publics dans l’aire métropolitaine.

Le modèle de Madrid, au delà de vouloir produire un processus inclusif entre

l'administration et la citoyenneté, ainsi que l'établissement de formes hybrides nonétatiques,

pour la première fois marque la reconnaissance juridique des hypothèses

décrites ci-dessus, en premier lieu le respect des organisations citoyennes. Des groupes

de citoyens, qui sont impliqués de manière pratique dans l’expérience de production de

la ville. Un modèle qui reste ouvert à la réalisation de grands projets urbains et qui

souhaite ajouter un mécanisme supplémentaire de contrôle du processus de

construction grâce à la participation des citoyens.

135

« Absorbant tout sur son passage, transcendant toute notion d’échelle et de localité, réduisant la Terre à un paysage unitaire et infrastructurel, le

« Monument Continu » offre une image immuable et inaltérable, sans début ni fin. Forgeant ces projections « dystopiques » sur le constat intuitif et

réaliste d’une époque, Superstudio construit la représentation synthétique et critique d’une humanité entrée dans l’ère de l’image, du réseau et de la

communication totale. »

A. Vernant, SuperStudio. Monumento Continuo, 1969-1970, FRAC Centre Val-de-Loire

Ayuntamiento de Madrid, Texte officiel de l’Ordenanza de Cooperación Público - Social del Ayuntamiento de Madrid, Preámbulo I, 30 mai 2018 https://

136

sede.madrid.es/FrameWork/generacionPDF/ANM2018_35.pdf?

idNormativa=eb53ebd8dfcf3610VgnVCM2000001f4a900aRCRD&nombreFichero=ANM2018_35&cacheKey=20]

75 79


L'expérience des solares du Campo de Cebada et de Embajadores 18 montre que, dans

le même quartier et à une courte distance, l'importance de la cogestion des processus de

fabrication de la ville conduit aussi à la mise en place de politiques publiques

transversales. Une volonté de participer à l'éducation de la citoyenneté, afin de les

responsabiliser par rapport à leurs besoins quotidiens. Un processus impliquant des

interventions qui montrent leur efficacité à l’échelle locale et circonscrite des

communautés des résidents de chaque quartier. Des expériences qui tendent

principalement à se réaliser dans un quartier de la ville historique, né après la deuxième

révolution industrielle, cas que nous pouvons aussi constater dans autres métropoles

européennes et non-européennes. Des espaces qui envisagent un certain degré de

liberté d’action par ses usagers, qui sont encore des interventions très marginales, qui

démontrent le manque de dispositifs adaptés - physiques et/ou numériques - pour la

diffusion des processus participatifs au delà des frontières physiques de ces endroits

particuliers.

« Frontières rendues toujours plus étanches, censées conjurer l’afflux de migrants

pauvres vers les pays nantis ; pulsions libertariennes amenant les plus individualistes de

nos congénères à s’exiler sur des îles excentrées où vivre une existence sécessionniste

hors la proximité des gueux ; gated communities en nombre exponentiel (elles

regroupent à cette heure 15 % de la population des États-Unis et la quasi totalité des

classes supérieures au Mexique ou en Afrique du Sud) dont l’accès commande de

pouvoir franchir un maquis de contrôles électroniques sous vidéosurveillance, en mains

ce sésame que représente la liste des codes d’accès levant l’écrou de sas chaque jour

plus nombreux… Décidément non, le monde actuel n’est pas inclusif. Pire (ou mieux,

selon le point de vue adopté), il cultive l’art du rejet avec ampleur et générosité, toute

honte bue bien souvent. Voyez la campagne Build that Wall de Donald Trump, soutenue

par des dizaines de millions d’Étasuniens enthousiastes. Voyez le mur toujours plus

étanche et sophistiqué ceignant en Palestine les Territoires occupés, appelé de ses vœux

par une majorité d’Israéliens. Voyez la frontière anti-migrants qu’aménagent comme un

dispositif de containment guerrier des maires hongrois plastronnant au sommet de

miradors en brandissant des pistolets automatiques. Des situations où triomphe l’esprit

de l’espace « libre », du « free » space ? On en doute. Que comprendre ? Le « freespace »,

rien ne presse. Plutôt jamais qu’aujourd’hui et si oui, le moins possible» 137.

P. Ardenne, Y A-T-IL ENCORE DES « ESPACES LIBRES » ?, article sur Archistorm, Juillet 2018 [http://www.archistorm.com/y-a-t-il-des-espaces-

137

libres/]

76

80


81


82


BIBLIOGRAPHIE

77 83


84


DEFINITIONS

• Antonio Lafuente décrit le mot "procomún" comme « les biens qui appartiennent à

tout le monde et à personne en même temps. Tout le monde convient qu'il est très

important de défendre le génome humain en tant que bien de tous; et convient

également que la biodiversité doit faire partie du bien commun, et les forêts et le don

d'organes; et les places et les rues, ainsi que l'internet; et une grande partie de ce que

nous comprenons par notre culture (…). L'un des problèmes clés du procumún est qu'il

ne devient visible que lorsqu'il est menacé. Par exemple, l’air est quelque chose que

personne ne pensait jamais devenir une grande entreprise sur laquelle des énormes

multinationales l’utilisent pour leur propre bénéfice»

A. Lafuente, ¿Qué es el Procomún?, MediaLab Prado Madrid, Archivo multimedia.

[http://medialab-prado.es/mmedia/41/view]

• « "L'intellect général" est une notion tirée de "Fragments on the Machines" de Marx,

qui discute de la primauté de la coopération des esprits en tant que facteur productif,

plutôt que du temps de travail des travailleurs. Cela peut également faire référence à

l'intelligence incarnée par la société, par exemple dans nos mécanismes physiques et

cognitifs et notre organisation sociale »

P2P Foundation [http://wiki.p2pfoundation.net/General_Intellect]

• « Un Système d’Information Géographique (SIG) est un logiciel informatique capable

d’organiser et de présenter des données alphanumériques spatialement référencées.

Le SIG permet d’acquérir, d’organiser, de gérer, de traiter et de restituer des données

géographiques sous forme de plans et cartes (cartographie intuitive et évolutive). Il

s’agit d’un système de gestion entrepreneurial qui permet à toute organisation

(entreprise ou collectivité) de gérer spatialement son activité. »

Définition par SIG-géomatique.fr [http://www.sig-geomatique.fr/sig-sig.html]

• « La désignation open source, ou « code source ouvert », s'applique aux logiciels (et

s'étend maintenant aux œuvres de l'esprit) dont la licence respecte des critères

précisément établis par l'Open Source Initiative, c'est-à-dire les possibilités de libre

redistribution, d'accès au code source et de création de travaux dérivés. Mis à la

disposition du grand public, ce code source est généralement le résultat d'une

collaboration entre programmeurs. »

wikipedia.fr, Open Source, https://fr.wikipedia.org/wiki/Open_source

• Le Instituto de la Vivienda de Madrid (IVIMA) - Institut du logement de Madrid -, est

un organisme commercial et financier de la Communauté de Madrid, chargé de

répondre aux demandes organisationnelles et fonctionnelles en matière de logement

transférés de l’État à la Communauté de Madrid. Ses fonctions sont la promotion de la

construction de logements sociaux, pour l'accès des groupes à plus haut risque

d'exclusion sociale, tels que les jeunes ou les personnes dont le revenu est

particulièrement bas. Cette institution accomplit des actions telles que l'octroi d'une

aide financière pour la réhabilitation de logements et d'immeubles, la fourniture de

conseils juridiques sur toutes les questions liées à l’aménagement d’espaces

communautaires, l'achat-vente d'appartements, les communautés de propriétaires et

en général tout ce qui concerne l’immobilier.

Extrait trad. de l’espagnol, Wikipedia, Instituto de la Vivienda de Madrid, [https://

es.wikipedia.org/wiki/Instituto_de_la_Vivienda_de_Madrid]

78 85


• « Le délaissé procède de l'abandon d'un terrain anciennement exploité. Son origine

est multiple : agricole, industrielle, urbaine, touristique, etc. Délaissé et friche sont

synonymes ».

Définition par Gilles Clément, Manifeste du Tiers Paysage, p.13, Sens&Tonka éditeurs,

Paris, 2014

• Absorbant tout sur son passage, transcendant toute notion d’échelle et de localité,

réduisant la Terre à un paysage unitaire et infrastructurel, le « Monument Continu »

offre une image immuable et inaltérable, sans début ni fin. Forgeant ces projections

« dystopiques » sur le constat intuitif et réaliste d’une époque, Superstudio construit la

représentation synthétique et critique d’une humanité entrée dans l’ère de l’image, du

réseau et de la communication totale. »

A.Vernant, SuperStudio. Monumento Continuo, 1969-1970, FRAC Centre Val-de-Loire

BIBLIOGRAPHIE

• D. Harvey, Rebel Cities: From the Right to the City to the Urban Revolution, 2012, New

York

• Marc Augé, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité, Le Seuil,

1992.

• J.M. Montaner, Z. Muxi, Arquitectura y Política. Ensayos para mundos alternativos,

Editorial GG, Barcelona, 2016

• G. Clément, Manifeste du Tiers Paysage, Sens & Tonka, Paris, 2014

• H. Lefebvre, Le Droit à la ville, Anthropos (2e ed.) Paris, Ed. du Seuil, coll. « Points »,

Paris, 1968

ENTRETIENS

• ENTRETIEN AVEC L’ASSOCIATION CAMPODECEBADA.ORG, Association citoyenne

chargée de la gestion du Campo de Cebada

• ENTRETIEN AVEC JORGE GARCIA CASTAÑO, II-Maire Adjoint et Conseiller Président

du Distrito Centro de Madrid

• ENTRETIEN AVEC NACHO MURGUI PARRA, Maire Adjoint et Conseiller de

Coordination Territoriale et Coopération Publique-Sociale

ARTICLES

• Ecosistema Urbano, Placemaking | El Campo de Cebada, article, 16 janvier 2018 [http://

ecosistemaurbano.org/english/placemaking-el-campo-de-cebada/]

• P. Gonzales, El patio de la Latina, article de El Pais, 28 février 2011 [https://elpais.com/

diario/2011/02/28/madrid/1298895863_850215.html]

86

79


• Archdaily.com, El Campo de Cebada / La ciudad situada, article, 25 juillet 2013

[https://www.archdaily.mx/mx/02-281490/el-campo-de-cebada-la-ciudad-situada]

• M. Belver, El nuevo polideportivo de La Cebada se inaugurará en 2019, article de El

Mundo, 17 janvier 2017, [https://www.elmundo.es/madrid/

2017/01/17/587e04a3ca474132638b462d.html]

• David Bravo, The Barley Field, Projet gagnant le Premio Europeo del Espacio Público

Urbano, CCCB Barcelona, Barcelona, 16 juin 2018 [https://www.publicspace.org/es/

obras/-/project/g362-the-barley-field]

• P. Esteban, La nueva Gran Vía nace en Navidad: 30 km/h, dos carriles peatonales y

vallas de hormigón, article sur El Confidencial, 13 janvier 2017 [https://

www.elconfidencial.com/espana/madrid/2017-11-13/gran-via-peatonal-navidadcarriles-peatones-velocidad-30km-h_1476598/]

• Article sur Europa Press, Ciudadanos está en contra de la ordenanza de cooperación

público social porque podría ser "arbitraria y discrecional", 18 mai 2018 [https://

www.europapress.es/madrid/noticia-ciudadanos-contra-ordenanza-cooperacionpublico-social-porque-podria-ser-arbitraria-discrecional-20180518120543.html]

• Article sur Europa Press, PP y Cs ven "peligrosa" la ordenanza de cooperación públicosocial

y Murgui les dice que es porque "temen a la gente », 30 mai 2018, [https://

www.europapress.es/madrid/noticia-pp-cs-ven-peligrosa-ordenanza-cooperacionpublico-social-murgui-les-dice-porque-temen-gente-20180530104306.html]

• Madrid Diario, La segunda oportunidad que ofrecen los Equipos de Actuación Distrital,

article, 18 novembre 2018 [https://www.madridiario.es/462280/segunda-oportunidadequipos-actuacion-distrital]

• Europa Press, Equipos de Actuación Distrital cambian Madrid "de a poquitos": "Nos

traen bocadillos porque no lo habían visto nunca », article, 10 juillet 2018 [https://

www.lavanguardia.com/local/madrid/20180710/45812551269/equipos-de-actuaciondistrital-cambian-madrid-de-a-poquitos-nos-traen-bocadillos-porque-no-lo-habianvisto-nunca.html]

• Jesús Lahera, Por un Estado social público-privado, El País Économia, 18 février 2018

• El País, ¿Qué son los nuevos foros locales?, 6 mars 2017 [https://elpais.com/ccaa/

2017/02/28/madrid/1488294532_972256.html]

• El Mundo, Foros locales, propuestas vecinales que irán a los plenos de distrito, article,

28 janvier 2017 [https://www.elmundo.es/madrid/

2017/01/28/588ba3ea46163f813b8b4592.html]

• Europa Press, Foros Locales celebran primer cumpleaños con 3.147 inscritos para

mejorar Madrid con iniciativa vecinal, article du 25 mai 2018 [https://

www.europapress.es/madrid/noticia-foros-locales-celebran-primer-cumpleanos-3147-

inscritos-mejorar-madrid-iniciativa-vecinales-20180525194238.html]

• ¡Pinta Malasaña! vuelve a transformar el barrio más cool de Madrid, traveler.es, 15 avril

2018 [https://www.traveler.es/viajes-urbanos/articulos/pinta-malasana-2018/12374]

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• expedia.fr, 7 choses à ne pas manquer dans le quartier de Lavapiés à Madrid, 21

décembre 2015 [https://www.expedia.fr/explore/7-choses-a-ne-pas-manquer-dans-lequartier-de-lavapies-a-madrid]

• El País, « ’Time Out’ chooses Madrid neighborhood as “coolest in the world” », 24

septembre 2018 [https://elpais.com/elpais/2018/09/24/inenglish/

1537792078_027175.html]

• 10 DATOS ESTADÍSTICOS DEL BARRIO DE EMBAJADORES-LAVAPIÉS,

lacasaenlavapies.com, 11 novembre 2014, [http://www.lacasaenlavapies.com/el-farode-lavapies/10-datos-estadisticos-del-barrio-de-embajadores-lavapies/]

• J.M. Calvo, Madrid ante el problema de la turistificación, 24 janvier 2018 [https://

ctxt.es/es/20180124/Firmas/17388/Madrid-turistificacion-viviendas-uso-turistico-

Jos%C3%A9-Manuel-Calvoturismo-vivienda.htm]

• Europa Press, El mercado ecológico 'La buena vida' pasa al solar de la calle

Embajadores cada domingo, 10 janvier 2016, [https://www.europapress.es/madrid/

noticia-mercado-ecologico-buena-vida-pasa-solar-calle-embajadores-cadadomingo-20160110123204.html]

• Asemblea Popular de Lavapiés, SE LIBERA EL SOLAR DE EMBAJADORES 18, article, 12

mai 2014, [https://lavapies.tomalosbarrios.net/uncategorized/se-libera-el-solar-deembajadores-18.html]

• E. Sánchez, Demolida una casa blasonada del XVII, article sur El Pais, 21 juillet 2016

[https://elpais.com/ccaa/2013/06/06/madrid/1370543752_536811.html]

• El Faro de Lavapiés, DISTRITO CENTRO Y FUNDACIÓN ATLÉTICO DE MADRID

IMPULSAN EL FÚTBOL SOCIAL EN LAVAPIÉS, article sur La Casa en Lavapiés, http://

www.lacasaenlavapies.com/el-faro-de-lavapies/distrito-centro-y-fundacion-atleticode-madrid-impulsan-el-futbol-social-en-lavapies/

• D. Galindo, HERE BE DRAGONS: EL FOTÓGRAFO Y EDUCADOR JESÚS GABALDÓN

PRESENTA UNA MIRADA NO CONVENCIONAL AL MUNDO DEL FÚTBOL EN UNA

EXPOSICIÓN PREMIADA POR FARE, article, 8 octobre 2017, [https://

dragonesdelavapies.com/2017/10/08/territorio-de-dragones-el-fotografo-y-educadorjesus-gabaldon-presenta-una-mirada-no-convencional-al-mundo-del-futbol-en-unaexposicion-premiada-por-fare/]

• P. Ardenne, Y A-T-IL ENCORE DES « ESPACES LIBRES » ?, article sur Archistorm,

Juillet 2018 [http://www.archistorm.com/y-a-t-il-des-espaces-libres/]

• Piscinazos 2010 / Colectivo EXYZT (http://ecosistemaurbano.org/castellano/nuevoespacio-publico-surgido-de-la-reutilizacion-de-un-solar/)

• Article 28 février 2011 / Ouverture et perspectives pour el Campo de Cebada (https://

elpais.com/diario/2011/02/28/madrid/1298895863_850215.html)

• Article 23 novembre 2017 / Fermeture, souvenirs, évolution du Campo de Cebada

(https://elpais.com/ccaa/2017/11/23/madrid/1511462363_893404.html)

• Adieu à la Cebada (https://www.artmimo.com/trends/despidiendo-la-cebada/)

88

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• La production participative d’espaces publics temporaires en temps de crise (http://

www.metropolitiques.eu/La-production-participative-d.html)

• L'impossible projecte de l'espai públic (http://www.publicspace.org/en/text-library/

cat/ c006-l-impossible-projecte-de-l-espai-public)

• 28122017 Articles / La Plaza de la Cebada et ses alentours. Amélioration du Paysage

Urbain et Qualité de l’Air (http://vat-paris-malaquais.fr/seminaire-recherche/

inquiryelement/ 28122017-la-plaza-de-la-cebada-et-ses-alentours-pour-les-pietons/)

• La Plaza de la Cebada y sus alrededores, para los peatones (https://

www.madridiario.es/451822/ayuntamiento-de-madrid-renovacion-entorno-plaza-dela-

cebada

• El Ayuntamiento ensanchará aceras en el entorno de la plaza de la Cebada (https://

madridpress.com/not/232554/el-ayuntamiento-ensanchara-aceras-en-el-entorno-dela-

plaza-de-la-cebada/)

• El Ayuntamiento ampliará las aceras de las calles Magdalena y Duque de Alba (http://

www.telemadrid.es/noticias/madrid/noticia/el-ayuntamiento-ampliara-las-aceras-delas-

calles-magdalena-y-duque-de-alba)

• Plan d'investissement municipaux pour Madrid de 40M€/2ans telemadrid.es, madridaprueba-contrarreloj-inversiones-municipales-de-cerca-de-40-millones,

(http://

www.telemadrid.es/noticias/madrid/noticia/madrid-aprueba-contrarreloj-inversionesmunicipales-de-cerca-de-40-millones)

• Plus d'espace pour les piétons (https://diario.madrid.es/centro/2018/02/15/masespacio-para-el-peaton-y-mas-aparcamiento-para-residentes-en-el-eje-magdalenacarrera-

san-francisco/)

• Les nouveaux parkings verts pour les résidents (https://diario.madrid.es/centro/

2018/03/02/el-aparcamiento-de-embajadores-y-palacio-tambien-se-pinta-de-verde/)

• Vente immobilière et "touristisation" du centre ville https://decide.madrid.es/

proposals/20657-moratoria-turistica-en-el-centro-de-madrid)

• Vente immobilière et "touristisation" du centre ville (https://ctxt.es/es/20180124/

Firmas/17388/Madrid-turistificacion-viviendas-uso-turistico-Jos%C3%A9-Manuel-

Calvo- turismo-vivienda.htm)

ARTICLES OFFICIELS

•Diario de Madrid, Approuvée l’Ordonnance de Coopération Publique-Sociale de la ville

de Madrid, trad de l’espagnol. Aprobada la Ordenanza de Cooperación Público-Social

de la ciudad de Madrid, 14 mars 2018 [https://diario.madrid.es/blog/notas-de-prensa/

aprobada-la-ordenanza-de-cooperacion-publico-social-de-la-ciudad-de-madrid/]

82 89


•Diario de Madrid, Madrid approuve une Ordonnance de Coopération Publique-Sociale

visant à approfondir la démocratie de la ville, trad. de l’espagol Madrid aprueba una

Ordenanza de Cooperación Público-Social para profundizar en la democracia de la

ciudad, 30 mai 2018 [https://diario.madrid.es/blog/notas-de-prensa/madrid-apruebauna-ordenanza-de-cooperacion-publico-social-para-profundizar-en-la-democracia-dela-ciudad/]

•Diario de Madrid, Locaux en Réseau: cession d’espaces municipaux dans le Distrito

Centro, trad. de l’espagnol Locales en Red: cesión de espacios municipales en el

distrito, 23/01/2018 [https://diario.madrid.es/centro/2018/01/23/locales-en-redcesion-de-espacios-municipales-en-el-distrito-centro/]

•Diario de Madrid, La ciudadanía madrileña decidirá en qué invertir 100 millones en los

presupuestos participativos 2019, 12 novembre 2018 [https://diario.madrid.es/blog/

notas-de-prensa/la-ciudadania-madrilena-decidira-en-que-invertir-100-millones-enlos-presupuestos-participativos-2019/]

•Distrito de Fuencarral-El Pardo, CRAS! el servicio de préstamo de material para

asociaciones, 16 octobre 2018 [http://tucuentasfep.madrid.es/cras-servicio-prestamo/]

•PSOE Madrid, Ramón Silva: “Con esta ordenanza no se pueden prestar servicios

públicos ni otorgar subvenciones”, site du Parti Socialiste de Madrid,30 mai 2018,

[http://www.psoeaytomadrid.es/notas_de_prensa/view/

ramon_silva_con_esta_ordenanza_no_se_pueden_prestar_servicios_publicos_ni_otor

gar_subvenciones.html]

•Moratoria turística en el centro de Madrid, Projet issu de la plateforme Decide Madrid,

16 janvier 2018 [https://decide.madrid.es/proposals/20657-moratoria-turistica-en-elcentro-de-madrid]

•Diario de Madrid, El festival experimental Proyector en Solar Embajadores 18, article, 13

septembre 2018 [https://diario.madrid.es/centro/2018/09/13/el-festival-experimentalproyector-en-embajadores-18/]

90

RECHERCHES

• Consumos y estilos de vida. Cambio Global en España, 2020/50. Madrid. Centro

Complutense de Estudios e Información Medioambiental, 2012.

• C.L. Bright, EL CAMPO DE CEBADA Y OTROS LABORATORIOS URBANOS, 18

décembre 2013 [https://carmenlozano.files.wordpress.com/2013/12/

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• La documentation française, Les acteurs non-étatiques : de nouveaux protagonistes

aux intérêts divers, 4 mars 2014 [https://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/

d000547-les-acteurs-des-relations-internationales/les-acteurs-non-etatiques-denouveaux-protagonistes-aux-interets-divers]

• Serge Sur, Acteurs et figurants: le monde s’ennuie, revue « Questions internationales »,

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• Guillaume Gourgues, Sandrine Rui et Sezin Topçu, Gouvernementalité et participation.

Lectures critiques, dans Participations 2013/2 (N° 6) [https://www.cairn.info/revueparticipations-2013-2-page-5.htm]

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• Marion Carrel, La gouvernance est-elle démocratique ? Les enjeux de la participation

citoyenne, dans Informations sociales 2013/5 (n° 179), p 148, [https://www.cairn.info/

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• Urbanismo Eventual. Un proyecto de registro, análisis y representación en el Campo

de Cebada (https://eventualurbanism.wordpress.com/)

• La transformation du droit à la ville à travers les communs madrilènes (http://

www.metropolitiques.eu/De-la-critique-theorique-au-faire-la-transformation-du-droita-la-

ville-a.html)

• Hypergeo - Droit à la Ville (http://www.hypergeo.eu/spip.php?article698)

• El derecho a la ciudad (https://elpais.com/elpais/2016/11/03/contrapuntos/

1478143866_147814.html)

• Redécouvrons le droit à la ville (https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/

redecouvrons-le-droit-a-la-ville-770290.html)

PROJETS

• TodoXLaPraxis, Campo de Cebada - Taller Almacenamiento Herramientas, [https://

todoporlapraxis.es/020-campo-de-cebada/]

DOCUMENTS OFFICIELS

• Mairie de Madrid, Presentación del proyecto de La Cebada 17 de enero de 2017, 17

janvier 2017 [https://www.madrid.es/UnidadesDescentralizadas/UDCMedios/noticias/

2017/01Enero/17Martes/NotasdePrensa/Presentación%20La%20Cebada/ficheros/

dossiercebada.pdf]

• Boletín Oficial de la Comunidad de Madrid, ORDENANZA DE COOPERACIÓN

PÚBLICO-SOCIAL DEL AYUNTAMIENTO DE MADRID, 13 juin 2018 [http://

www.bocm.es/boletin/CM_Orden_BOCM/2018/06/13/BOCM-20180613-25.PDF]

• Ayuntamiento de Madrid, Texto official de l’Ordenanza de Cooperación Público -

Social del Ayuntamiento de Madrid, 30 mai 2018 https://sede.madrid.es/FrameWork/

generacionPDF/ANM2018_35.pdf?

idNormativa=eb53ebd8dfcf3610VgnVCM2000001f4a900aRCRD&nombreFichero=AN

M2018_35&cacheKey=20

• Area de coordinación territorial y asociaciones del Ayuntamiento de Madrid, Foros

Locales. Manual de uso, 2018

SITOGRAPHIE

• 15Mpedia, Lista de centros sociales de Madrid [http://wiki.15m.cc/wiki/

Lista_de_centros_sociales_de_Madrid]

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• CSA La Tabacalera, site internet [http://latabacalera.net/]

• wikipedia.fr, Open Source, https://fr.wikipedia.org/wiki/Open_source

• Centro Social Autogestionado (CSA) La Tabacalera, CSA La Tabacalera de Lavapiés,

[http://latabacalera.net/c-s-a-la-tabacalera-de-lavapies/]

• wikipedia.fr, Lavapiés, [https://fr.wikipedia.org/wiki/Lavapi%C3%A9s]

• La Casa Encendida, ¿Qué es La Casa Encendida?, [https://www.lacasaencendida.es/]

• Moratoria EU: Vente immobilière et "touristisation" du centre ville, Plateforme en ligne

(http://moratoria.eu/)

• 15MPedia, Solarpiés 2, [https://15mpedia.org/wiki/Solarpiés_2]

• Madrid Street Art Project, C.A.L.L.E. Lavapiés 2018 | Los artistas, 7 mai 2018 [http://

madridstreetartproject.com/calle-lavapies-artistas/]

• Dragones de Lavapiés, ¿Quienes somos?, https://dragonesdelavapies.com/quienessomos/

SITOGRAPHIE OFFICIELLE

• intermedia.es, Imagina Madrid, https://www.intermediae.es/programas/imaginamadrid

• Ayuntamiento de Madrid, FRT - Fondo de Réequilibrio Territorial, [https://

www.madrid.es/UnidadesDescentralizadas/UDCMedios/noticias/2017/05Mayo/

23Martes/Notasprensa/FRT2017/ficheros/DOSSIER%20FRT%202017.pdf]

• Decide Madrid, site internet [https://decide.madrid.es/]

• Plateforme CIVICS Impulsa tu ciudad [http://www.viveroiniciativasciudadanas.net/

civics/iniciativas/]

• Compte Instagram de la Mairie de Madrid [https://www.instagram.com/madrid/]

• Compte Facebook de la Mairie de Madrid [https://www.facebook.com/

ayuntamientodemadrid/]

• Red de Huertos Urbano de Madrid, Esto Es Una Plaza, [https://

redhuertosurbanosmadrid.wordpress.com/esto-es-una-plaza/]

• Proposition de l’usager « Cayetanero » sur la plateforme Decide Madrid, Crear espacio

de convivencia vecinal en el Solar de Embajadores 18, 25 février 2018 [https://

decide.madrid.es/presupuestos/presupuestos-participativos-2018/proyecto/12039].

IMAGES

• Intermediae, Mapa de Los Madriles - Atlas de Iniciativas Vecinales, 2017 [https://

losmadriles.org/mapas/]

92

85


• El Campo de Cebada dans l’illustration par le collectif d’architectes ZuloArk, 2013

• Rendu du nouveau centre sportif et place de La Latina, Mairie de Madrid, 2017

• L’interface du site internet des Foros Locales, 2018

• L’interface du site internet de Decide Madrid, 2018

• La barre d’options du site internet de CIVICS

• Carte illustrée de La Latina et de Lavapiés, Cerveza Mahou Madrid, 2017

• Los Dragones de Lavapiés, 2018

VIDEOGRAPHIE

• A. Burden, How public spaces make cities work, TED Talks, 07/04/2014 [https://

www.youtube.com/watch?v=j7fRIGphgtk]

• M.Pascual, Cómo convertir un agujero en una diva urbana en 10 pasos,

TEDxRivasVaciamadrid, 28 juin 2016 [https://www.youtube.com/watch?

v=IsFSFM0MEew]

• Video-entretiens sur le Campo de Cebada (https://www.youtube.com/watch?

v=4NffsWBrHt8) (https:// www.youtube.com/watch?v=-USOgChjCto) (https://

www.youtube.com/watch?v=PcszWI94xpg) [22] ZuloArk @TEDxRivasVaciaMadrid

(Campo de Cebada comme exemple de tiers-lieu politique)

• Video octobre 2013 / Llena la vida de color: Boa Mistura (https://vimeo.com/

89247418)

• Remise des clés du Campo de Cebada (https://vimeo.com/248781505)

• Los Martes de Almendro3 (https://vimeo.com/158608357)

VIDEOGRAPHIE OFFICIELLE

• Ayuntamiento de Madrid, Experiencias de cooperación público-social, 30 mai 2018

[https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=G00mw5HndOw]

• Red de Foros Locales, [https://www.youtube.com/watch?v=xR2wdlQzJa0]

• Pablo Soto, Delegado área de participación ciudadana, transparencia y gobierno

abierto (https://www.youtube.com/watch?v=6EY4pgZUcMQ)

• Projet pour la nouvelle Plaza de la Cebada / prévision 2019 (https://vimeo.com/

247062144)

86 93


94


ANNEXES

ENTRETIEN AVEC L’ASSOCIATION CAMPODECEBADA.ORG

Association citoyenne chargée de la gestion du Campo de Cebada

ENTRETIEN AVEC JORGE GARCIA CASTAÑO

II Maire Adjoint et Conseiller Président du Distrito Centro de Madrid

ENTRETIEN AVEC NACHO MURGUI PARRA

Maire Adjoint et Conseiller de Coordination Territoriale et Coopération Publique-Sociale

87 95


ENTRETIEN AVEC L’ASSOCIATION CAMPODECEBADA.ORG

Association citoyenne chargée de la gestion du Campo de Cebada

Como es eso que habéis vuelto las llaves al ayuntamiento, como es posible que los

vecinos tienen todavía las llaves, y los trabajos no han empezado ya?

JK: Por dos motivos. Como sabes, las obras no han empezado todavía, porque para

empezar antes tenemos una propuesta para el ayuntamiento, que es, hasta que la obra

no sea efectiva, volver a abrir el espacio como plaza.

Y el otro motivo, es que desde principio, hemos ido haciendo la reclamación del

polideportivo. Entonces esta tarea no va acabar realmente hasta que el polideportivo no

sea acabado, y el proyecto sea desarrollado.

C: De hecho, formaremos parte de la comisión de seguimiento, juntos a otros colectivos

vecinales, para el desarrollo de las obras, y luego de su puesta en marcha, y de como

sera la parte que sera co-gestionada entre vecinos y ayuntamiento. Estará una parte

tecnica que solo sera gestionada para el ayuntamiento: taquillas, abonos, mas o menos

todo lo que sea servicios del polideportivo. Con la parte del Campo, queremos que se

quede una parte abierta, como era con el Campo de Cebada hasta ahora, sin que se

quede el espacio cerrado.

Entonces el proyecto del Polideportivo ya esta dibujado.

C: Si, esta aprobado por Maria Carmena, el ayuntamiento ha aprobado el proyecto

arquitectónico para la construction del polideportivo. Lo que no esta ni aprobado, ni

hablado, es, una vez acabado, como va ser. La gestion del ayuntamiento, como que toda

la gestion técnica sera del ayuntamiento, pero en los espacios públicos en que haya una

co-gestion del ayuntamiento e de los vecinos.

JK: La parte fisica del proyecto es la construcción del espacio deportivo. En esta parte,

ha habido participación ciudadana, entonces nosotros también fuimos parte del

proceso de participación ciudadana. Hay habido muchos colectivos, muchos vecino a

nivel particular han hecho propuestas que en algunos casos se han visto recogidas en el

proyecto final.

El proyecto final es una zona deportiva, y una zona de uso publico, que no había en el

desarrollo anterior. Como parte del espacio publico, estará la plaza y un jardin en

azotea.

Entonces, este espacio, de la plaza y del jardin en azotea, van a ser de co-gestion entre

vecinos y ayuntamiento. El modelo no esta desarrollado.

Porque seguimos reuniéndonos? Porque queremos acabar nuestro trabajo, que acabara

el dia que el modelo esta desarrollado y que estará en funcionamiento. Y a partir de ay,

sera otra etapa del Campo de Cebada.

96

88


C: El Campo de Cebada punto 2. Sera otra etapa del Campo de Cebada, que estaremos

o que no estaremos.

Entonces, la obra no se va a desarrollar hasta que el modelo de co-gestion no sea

desarrollado?

C: Hasta que todo el proceso burocrático no sea completado. Esto puede llevar meses,

pero pensamos que si las elecciones son en Mayo de 2019, el ayuntamiento actual por lo

menos ponga la primera piedra y una grúa, y que hayan dado inicio a las obras. Ellos

querían terminarlo antes, inaugurar antes de las elecciones, porque tiene mas valor

electoral, mucho mas que poner la primera piedra. Pero es ya prácticamente imposible.

Pero bueno, también si no inauguran, si tienen medio edificio construido, o han

empezado las obras, todo el mundo ve que esto se va a realizar, que es un hecho.

Pero es que el Campo queda como estaba hace dos meses.

C: Bueno, mas limpio, mas recogido, se han tirado muchas cosas. Ha habido un equipo

del ayuntamiento de refugiados de diferentes lugares que han estado limpiando, tirando

trastos, tirando todo aquello inservible…y también del interno del contenedor se han

salido muchas cosas.

Entonces ahora esta como estaba hace 8 anos?

C: No, hace 8 anos el Campo era un solar vacío, que a partir de la Noche en Blanco en

2011, con un evento cultural del colectivo EXYZT con los « piscinazos », los vecinos han

querido ocuparlo y utilizarlo, y a partir de allí empezó el Campo de Cebada. Luego es

un proyecto que se ha desarrollado durante 7 anos, que es un referente glorioso de

cultura en esta ciudad y en toda Europa, sencillamente porque Madrid es muy visitada y

muchas personas se han interesados, hecho fotos, hecho eventos, con participantes de

diferentes países, de todo lo que esta ocurriendo similar en el resto de Europa, y en el

mundo. Entonces claro, ahora no estamos en un punto zero. Estamos en un punto en

que, por diferentes motivos, políticos, burocráticos, se ha retrasado. Pero el solar

debería ser cerrado en enero de 2018, porque supuestamente las obras tenían que

empezar en enero. Había un calendario previo con el ayuntamiento, en que

entregábamos las llaves, y nos desvinculabamos legalmente del Campo a partir de

diciembre. Llegamos con ellos a una reunión en la cual decimos, que si ellos se

ocupaban de abrir y cerrar y garantizar la seguridad, nosotros nos ocupábamos de la

gestaron cultural del Campo durante el tiempo que pasase desde este momento y el

empezar de los trabajos. Esta es la situación actual.

Y ahora que?

C: El ultimo acuerdo es que el 15 de Diciembre de 2017 que cerramos al 15 de Enero de

2018 había un periodo de un mes en el cual este equipo de trabajo limpiaría, ordenaría,

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para a partir del 15 de Enero reabrir el Campo. Como que eso se ha retrasado todo, no

sabemos nada por los propios problemas, tensiones, conflictos dentro del propio

ayuntamiento, o si hay cosas que son mas importantes, que le dan mas valores, que

están encima de una carpeta de una mesa y que nuestra carpeta esta abajo…

Y vosotros participáis a las decisiones del ayuntamiento ahora, en cualquier manera?

C: Ahora nosotros estamos en una situación que no es legal, ya no nos pertenece el

usufructo del Campo. Ahora es el ayuntamiento el que tiene que decidir si abrir el

Campo, y si aceptar nuestra formula. Que ellos se ocupen de abrir y cerrar, se ocupen

de la limpieza, y nosotros nos ocupamos de la gestion cultural. Que puede ser de

diferentes maneras, puede estar abierto siempre, como antes, o puede ser abierto para

eventos concretos.

Ya hay una serie, en cola, de eventos concretos, como las ferias del libro, que se ha

hecho cada ano durante los últimos 5 anos, la lucha libre, el press and catch. La lucha

libre fue el primero.

Si el Campo va estar vacío hasta que no empecen las obras, porque no celebrar por

ejemplo la feria del libro, como feria alternativa a la gran feria en el parque del Retiro,

porque no celebrarla en el Campo de Cebada por la ultima vez?

JK: El Campo de Cebada viene como espacio para eventos culturales, el Campo de

Cebada quiere ser una terraza vecinal. Y para eso no hace falta mas que reventar su

puerta. Ahora, también si todavía tenemos las llaves, seria illégal. Si ahora abrimos la

puerta, vamos a tirar la atención de los vecinos, si dejamos abierta la puerta 24h del dia

creamos un problema vecinal. Eso no es nuestro objetivo. Por eso, queremos que haya

una abertura y una cerrada por el ayuntamiento.

Esto no puede seguir así hasta eterno, se va haber un momento en que alguien se va a

cansar de esta situación. Ademas que no se ha pasado nada malo en el Campo, nadie

nunca ha cometió vandalismo. Va a llegar el dia que alguien va a romper la cadena.

Nosotros nos ocupamos de decidir como gestionar el uso publico del nuevo espacio,

con el ayuntamiento.

C: Dentro de nuestro grupo no tenemos dos opciones, tenemos una, que es la cogestion

del espacio publico con el ayuntamiento. La otra opción es la opción del

ayuntamiento.

JK: Abrir el espacio durante del evento y darnos toda la responsabilidad de lo que se

pasa durante del evento, y luego cerrar y no dejar el espacio abierto como antes.

C: Esto seria nuestro plan B, que el ayuntamiento nos hagas responsables del espacio,

por lo menos, siempre que haya un evento.

JK: Pero es que esto se llama trabajar gratis y sin garantías por el ayuntamiento.

Seriamos funcionarios públicos sin cobrar nada.

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Lo que pasa es que seria mejor si nosotros fuimos intermediarios y no responsables, y

que el ayuntamiento tome su responsabilidad también.

C: Y nosotros por detrás. Es lo mas astuto políticamente, porque garantizaría una

conexión entre vecinos y instituciones.

JK: Esperamos que ellos vayan a respetar los que los habemos propuesto, que es que

ellos se encarguen del mantenimiento del espacio, que abra, cierre, y entre medio

limpie. Y nosotros nos encargamos del mantenimiento del huerto, que no hay huerto

ya…Y la gestion cultural.

C: Menos mal que regalamos las plantas del huerto a la gente, sino el ayuntamiento

hubiera dejado que se murieran. Quien haría irrigado eso? Nadie.

JK: El huerto se puede rehacer, en fin de cuentas. Ahora el problema es que nunca van a

poner a un funcionario que abra y cierre el espacio, no lo van hacer.

C: Ni un policía municipal que este haciendo su trabajo haría el esfuerzo.

En los parque publico la gestion es diferente. En el Retiro por ejemplo hay policía, que

hace su trabajo.

JK: En el Retiro hay funcionarios específicos para abrir, cerrar y limpiar. Eso conviene.

Pero un funcionario de carrera te va a decir que no es su competencia.

Pues no tiene sentido que hayan cerrado el Campo. Haber devuelto las llaves no tiene

sentido.

C: Es que el proyecto era empezar las obras en enero. Nosotros el calendario los hemos

cumplido. El que no ha cumplido el calendario es el ayuntamiento, por sus problemas

internos. Porque el proyecto lo presentaron aquí, con un buen platillo. Los arquitectos

municipales, para ahorrar dinero, y representantes de los colectivos que participaron al

Campo.

Y ahora esos colectivos de arquitectos, como Zuloark, Basurama…donde están?

JK: Ya no están. Hay mucha gente disposta a construir, pero es que el Campo de

Cebada ya no tiene futuro. Cuando se empezó, conseguimos que nos dieran dinero para

hacer cosas, con lo cual esta gente ha podido desarrollar ideas, pero es que ahora quien

va a investir aquí si dentro de tres meses hay que tirar todo a la basura?

Es que esta gente ahora esta en otros sitios. No es que nos hayan abandonado, es que

no tiene sentido.

C: Y por el espacio que la propia burocracia te obliga, no te daría tiempo.

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Por ejemplo, hay el ayuntamiento de Barcelona que tiene su plan para los espacios

baldíos, el Plà Buits. Es que se me parece que aquí en Madrid la situación sea

diferente, porque el Campo de Cebada no esta inscrito en una planificación. Y

entonces, en Barcelona esos espacios ya saben que tienen su fecha de caducidad,

pero ya saben lo que van a desarrollar luego en esos lugares.

Es verdad que hay un tiempo burocrático, pero también el ayuntamiento tiene que

saber arreglar su calendario.

C: Si, el Plà Buits. En realidad aquí se pasa lo mismo, solo que hay habido un tempo

vacío no previsto por el calendario, que no era previsto.

JK:Fuimos a hablar con ellos. Durante ese tiempo de transición, entre que hemos dejado

las llaves y la nueva apertura, pero que ha ocurrido: no sabemos que problemas tienen

los internos.

Entonces esas reuniones previstas no se han ido produciendo, y por mucho que se lo

recuerdes, no conseguimos a hablar con ellos, y a entender como se esta desarrollando

la situación del futuro del Campo.

C: El concejal del Distrito Centro, Jorge García Castaño, que era también el concejal de

Chamberí, por una crisis en el gobierno del ayuntamiento, ha sido nombrado en

diciembre, Concejal de Economía y Hacienda, que es una concejalía tremendamente

llena de trabajo. Y encima, ha tenido que trabajar en la programación de los

presupuestos del ano 2018. A parte de la concejalía del Distrito Centro. Es obvio que ha

tenido que delegar su trabajo en el Distrito Centro.

Sabéis que el Ayuntamiento de Madrid ahora tiene fundos europeos para la

modernización del Distrito Centro: 40M€, de los cuales 8M€ para el Campo de

Cebada y su polideportivo.

C: De hecho va hacerse un proyecto que traversa el Campo de Cebada, el eje Anton

Martin - San Francisco.

Eso va empezar en verano, o antes incluso. Son 4M€, que San Millan, Duque de Alba…

que todo ese quede medio peatonal. Van a quitar todos los aparcamientos en batería.

Es que esto es muy complejo, porque hay por ejemplo el Teatro de La Latina, que

cuando descargan decoraciones para las escenografías, ocupan todo el espacio de los

aparcamientos en batería delante del teatro. Entonces, si los nuevos aparcamientos

delante del Campo van a ser en linea, tienen que gestionar con el teatro también. El

kiosco de periódicos…no puedes cambiar algo sin joderle la vida a alguien. Y eso trabajo

va ser antes del Campo de Cebada. Esa obra, si que termina antes de las elecciones, y

puede ser que coincida en el tiempo con parte de las obras del nuevo Campo de

Cebada, del polideportivo.

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Hoy han empezado los trabajos en la estación de Atocha, y las obras de Santa Isabel,

Duque de Alba, empiezan en nada. Porque esa es una obra mucho menos compleja que

una piscina. Cambiar luces, aceras…es mucho menos complejo.

Son problemas de indole interna y son problemas de intereses económicos y de lobbys.

El martes, un intimo enemigo nuestro, que se llama Saturnero, a estas alturas, todavía le

dijo a Jorge (Martinez), que en el Campo de Cebada cave un aparcamiento para 8

coches. Subterráneo para 8 coches. Y el suyo es el primero. El suyo, de su hermano, de

su cuñado…todavia.

El poco espacio que va a quedar como plaza de gestion vecinal, todavía hay gente que

insiste, por que sea un aparcamiento.

Aquí interviene el presupuesto. Te obligas a pensar que para que te sobra dinero, tienes

que hacer de manera que la gente se acuerde. Tienes que modificar todo

económicamente, y tienes que sacrificar cosas.

Hay gente radical fanática y hay gente con sentido común, entonces si tienes que

recordar, es mas fácil recordar lo pequeño y todo lo que sea visible, y que sea muy

electoralista, y lo que continuar. El mismo tiempo te cuesta licitar una obra de nada, que

un polideportivo, que la Gran Via. Es lógico que todos los presupuesto pequeños de han

jodidos.

Después de las elecciones en las cuales Ahora Madrid! sacó cerca del 50% de los votos,

donde con esas pequeñas promesas de pequeños cambios te vas a ganar votos.

Construir un campo para los niños, son 150 votos de los padres de los chavales. La Gran

Via, son 350 votos. Tienes que sacrificar, para hacer los números y ganar. Es triste.

Y con esta ética, vas a acabar a volver a hace 50 anos al proyecto anterior de los

conservadores, con un super centro comercial de gestion privada. Eso es lo que

consigues con la ética, o con el purismo ético.

Creo que sea impresionante esta voluntad de querer un espacio publico que sea

publico y gestionado para los vecinos. Ahora en Francia, en Italia, se esta

privatizando todo.

C: Bueno pero que haces, te mantienes puro, pierdes las elecciones, que gane el partido

conservador, y construyes un macro-centro deportivo, o eres astuto, haces una política

electoralista, vuelves a ganar las elecciones o a gobernar en coalición con los socialistas,

y continuas todos los proyectos que tienes a medio?

JK: Hacemos la revolución o primero ganamos la guerra y luego hacemos la revolución?

Hoy, la guerra se puede ganar solo si es una revolución en si misma.

C: El posibilísimo, si es lo mismo que le critican a Carmena. Carmena y yo, somos

posibilitas. Vamos hacer posible y real lo que es posible hacer real.

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Bueno, pero con el 15-M ya fue una revolución.

C: El 15-M no fue ninguna revolución. El 15-M fue un show mediatico. El 15-M sin las redes

no se hubiera replicado. Y las redes no las controla el pueblo, las controlan grandes

empresas.

Muy bien hecho: aquí en Madrid vino Coca-Cola a ofrecer contratos en blanco a los que

manifestaron en el 15-M. Nunca con menos impresión económica estuvo tanta

resonancia mediatica.

Y el distrito centro de Madrid no tiene ningún derecho sobre la gestion del Campo?

C: No no tiene derecho. No tiene gestion directa. Porque los distritos de Madrid y la

política municipal. Las competencias de los distritos son mínimas. Ademas que en dos

anos de gobierno no puedes reestructurar 26 anos de burdeles púnica. Es imposible. Es

que no hay tiempo! Eso requiere un cambio de tale dimension…requiere, primero, la

participación del PSOE para que hay una mayoría aplastante al interno del

ayuntamiento. Y segundo, tiempo! Y recorrido para poder planearlo y llevarlo a cabo.

JK: Son 40 anos de mierda democracia mas 40 anos de franquismo. Son 80 anos, falta

un ciclo entero para rehacer esto.

C: Un ciclo no, pero medio si, medio mínimo. El problema es que aquí la mafia son los

propios partidos políticos.

JK: A que se dedica la mafia? Viven de construcción y reciclo de basura. Aquí es lo

mismo, con los contratos para los edificios públicos.

C: Y al lavado del dinero y al trafico de droga de la mafia.

Y vosotros, a frente de toda esta complexidad, tenéis alguna idea de como simplificar

este processo de co-gestion del Campo?

C: No es que no tengamos idea, es que no podemos ni siquiera intervenir. Tomarte una

cana con alguien de influyente y decirle « hoye, que te parece si vamos hacer de esta

manera o de esta otra? »

Juan: El Campo ahora esta buscando la parte pro-activa, que es lo se va a proponer

ahora, para no esperar que solo el ayuntamiento busque, también nosotros vamos a

proponer.

JK: Lo que se necesita es el espacio del encuentro, el espacio donde el debate pueda

salir. Y en esto momento, el espacio de encuentro con el ayuntamiento para hablar con

ellos, que la propuestas sean escuchadas y que se haya un intercambio de ideas.

Entonces, lo que vamos hacer ahora va ser llevar una idea concreta, proponer, en vez de

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hablar entre nosotros, y buscar una fecha y un lugar de encuentro. Que es precisamente

lo que se hizo cuando se empezó con el Campo de Cebada. Se llevo una propuesta

concreta, se busco un lugar y una fecha con el ayuntamiento para la reunión, y a partir

de eso hamos dicho « Señores, esto es lo que traemos a esta mesa. Esto es lo que

queremos poder hacer. Nos dejan hacerlo? » Y ellos nos han dicho « Bueno, vale ».

Eso fue posible porque había esto espacio de encuentro, que se han perdido.

Cual era este espacio?

JK: Nos juntábamos en la junta de distrito, o en Cibeles también, hay habido varias

reuniones.

Y porque ahora no se puede mas?

C: Porque este no le es prioritario, esto es un cachito de ciudad.

En que situación política nació entonces el Campo de Cebada?

C: Mira, el Campo de Cebada surge con un gobierno conservador en el ayuntamiento.

Gallardón. Que presume de hippie con nosotros. La oposición de izquierda…no hay

ningún problema con ella. Pero ahora cambio el ayuntamiento, entra ¡Ahora Madrid!, y

estamos peor porque tenemos a los conservadores machacándonos desde el minuto

uno. Si antes presumían de nosotros, y se sentían orgullosos del Campo de Cebada, por

sus premios internacionales, se sentaban orgullosos. Aquí se han celebrado las TED…

Ahora los mismos que se sentían orgullosos hacia la oposición nos machacan desde el

primer momento. Y nosotros no podemos consentir y ser la pelota entre unos y otros.

En la película « La hora del cambio », que estrenamos en italiano durante los cinemas de

verano en el Campo. Si veis la película, es un retrato perfecto de lo que pasa con el

Movimento 5 Stelle en Italia y lo que pasa con el Partido Popular en España.

Juan: Había una cosa que yo no entiendo, o bueno, quiero aclararme, es que en el

proyecto de Locales en Red, una de las problemáticas que surge es que carece un

espacio donde agregarse, como este. Y es un proyecto del ayuntamiento.

C: Si, es un proyecto del ayuntamiento, desesperado de participación ciudadana. De

unir colectivos, de formar colectivos. Es el presupuesto participativo de los foros

locales.

JK: La constitución de un banco común de recursos para poner las decisiones de los

colectivos y incluso la ciudadania. Entonces esto que ya estaba organizado, ese hace a

travieso de las redes sociales, que tienen una amplia visibilidad. A partir de este efecto

platea para el proyecto Locales en Red, la idea es la construction de espacios vecinales

donde se hayan relaciones, es lo mismo del Campo de Cebada.

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Yo estoy colaborando en la constitución del documental donde el objetivo primero es la

creación de redes de relación. El segundo, hacer una película, y el tercero difundirla.

Pero el primero es la relación. Y se prioriza eso, en cualquier de los sentidos que sea.

C: El problema es que cuando se fuerzan las relaciones, siempre salen mal. Los teóricos

en los papeles lo dibujan todo bonito. Que no entienden que los seres humanos nos

llevamos muy mal, los colectivos los queremos y nos odiamos, ósea, nos llevamos fatal

con el colectivo vecino, o no. Por ejemplo, nosotros nos llevamos bien con todo el

mundo. Pero que no podemos impedir que se lleven mal con nosotros. Es imposible que

todos se lleven bien contigo. Y ademas es impossible con prisa, los calendarios, los

políticos que tienen que cumplir…no se llevan las relaciones de una forma natural. Hay

amigos de amigos y amigas de amigas que han sido amigos durante de 40 anos y al

final se casaron. Después de 40 anos!

Es un conjunto de asociaciones y movimientos, y eso no funciona. O si, funciona cuando

juntas a un trans, con una lesbiana heterofluida. Pero si juntas una católica apostólica y

romana con alguien radicalmente distinto, por lo mucho que quieran no va a funcionar.

Como llevas sus relaciones con las otras asociaciones, como la AVECLA etc.?

C: Son buenas, siempre que nos han usado y servido de nosotros. Son buenas.

JK: A nivel de las relaciones personales, pues depende de cada persona. Yo por ejemplo

con la gente de AVECLA y con la gente de la Corala no tengo problemas. Luego pues,

los proyectos traen conflictos, pero ne se ha roto la relación personal de momento.

C: El problema es ver que interese tiene cadauno. Pero nosotros siempre hemos

trabajado para los vecinos, y hemos dejados las asociaciones hacer.

En esos días hablé con amigos y gente que ha vivido el Campo. Mucha gente me ha

dicho que echan de menos el sitio, porque no tienen mas un sitio para estar libres

dentro de la ciudad, para ir hacer deporte, tomar una copa…

JK: Pues si esa gente considera que el espacio es el suyo, no entiendo porque todavía

esta la puerta allí. Si es tanta la gente que cree que este espacio es suyo, que hagan

algo.

C: Es que una cosa que nos ha llamado la atención en estos 2 últimos meses es que

estos 300-500 chavales y chavalas, que habitualmente estaban en el Campo, han

desaparecido. Yo los he buscados por los parques del entorno, y por otros lugares

afines mas pequeños. Y aquí no están! Es que ya se ha olvidado. En una epoca donde

no te gusta mas tu telefono, lo tiras y el dia despides ya tienes otro.

JK: Por ejemplo yo vivo en Cascorro, y me encanta mi plaza el invierno, pero es que en

verano es imposible porque viene un montón de gente energumena a beber y a liarla.

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Entonces de repente, la plaza no es plaza. Es un botellodromo! Y tampoco es eso. Se

trata de convertir espacios concretos en lugares de conflicto concreto.

Juan: Lo que pasa es que los jóvenes quizás no se identifican con la filosofía del Campo,

lo ven de otra perspectiva.

JK: Mira, hacia un momento en el Campo en cual había unos jóvenes que venían a tocar

las percusiones, el cajón…y al final, conseguimos a que nadie tocara la percusión.

Haciendo notar que era un elemento excesivamente molesto para los vecinos. Y

explicándole eso continuamente, al final ya la gente lo decía a otra gente. No hacia mas

falta que eras tu que tenias que decirlo. Costo mucho, pero al final funciono!

C: En el Campo nunca hay habido abusos, asesinos…nunca hay habido una violencia que

ha causado un problema, nunca.

JK: Esa es la capacidad de mediación con el entorno vicinal, con el tema de los ruidos,

con los grandes factores de molestia…como la basura por ejemplo. Fuimos capaces de

tener una limpieza no digo perfecta, pero suficiente para que se pudiese vivir y

gestionar.

Es una question de pedagogia y de respecto.

A veces, para hacer eso tenemos también que rendir visible este conflicto. Una vez

estaba un chico argentino meando, y se le dicho « Joder tío! Que haces » delante de

todo el mundo, y el se puso vergüenza. Con educación se le he dicho de no mear en un

rincón del Campo, que había un cesto para eso.

C: Tienes que poner visible el conflicto a veces para que sea pedagógico. Entonces, el

tío estaba meando afuera del cesto, y tienes que ensenarle y decirle si puede mear

dentro del cesto para que no huela todo a pis.

JK: Y eso tentar de conducir a la gente suponía también que algunos se frenaban contra

ti y podían también tener comportamientos violentos, frente a los cuales no estábamos

preparados.

Lo decimos a la Marisol esta, que trabaja al ayuntamiento. Les hamos dicho que habéis

puestos a ciudadanos tareas que no nos corresponden. Porque en mi vida cotidiana yo

no estaría preparado para conflictos como aquellos, y se me haría podido pasar de

todo. Fijase, que paso el dia que tiramos los bengalas (el 14 de diciembre, ultimo dia del

Campo). Estábamos tirando los bengalas, vino uno y me hizo una barriga, y me tiro al

suelo. Imagina, tu vas allí, viene un tío y te agrede. En frente a eso, que hicimos?

C: Un dia también entraron 3 chavales a matarse, con cadenas, con cuchillos…vino la

policía 5 veces. Había una niña llorando sobre la puerta del Campo, no se pueden ver

escenas así. Que hacia ella allí? Una niña de 14 anos. LA question de la seguridad es

primaria, y el ayuntamiento no nos puede dejar solos a gestionar eso.

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Tengo dos ultimas preguntas. La primera es: quien es que gestiona las redes sociales

del Campo de Cebada? Como Facebook, Instagram, Twitter…

JK: Bueno a ver, a tu mail te contesté yo. Luego, para las redes sociales, lo hacemos

todos. Hay varia gente que tiene acceso a la cuenta y vamos a poner informaciones

cada uno de nosotros. No hay alguien de especifico.

Porque por ejemplo he visto que en el Twitter hay mas informaciones. Las redes

sociales son también elementos de sensibilización de la gente, de visibilidad. Os digo

eso porque he visto que todavía hay mucha gente de todas edades que sale del

metro La Latina y se pone a mirar a través de las portillas lo que pasa en el Campo.

Pues también el hecho que no hay mas información sobre lo que se pasa en el

Campo, yo creo que sea también por eso que la gente no se entera de la situación

actual.

JK: Mira, yo me acuerdo de gente que nos pregunta en Facebook « El Campo esta

abierto mañana? » y les hemos dicho que desde el 15 de diciembre esta cerrado. El

Campo estaba abierto el dia 23 de enero por ejemplo. Son casos casi irreales. Otras

preguntas como « Abres mañana? » o « Abres el dia tal…? » o por ejemplo « Me interesa

el Campo, como puedo acceder? »…es que todo esta escrito en el Facebook del Campo,

esta contado todo el proceso, todas las informaciones. Yo es lo que le digo. Hemos

cerrado el Campo de Cebada el 15 de diciembre. la gente no tiene ni un minuto para ver

lo que esta escrito en 15 lineas de texto. Esta todo escrito!

C: La gente no pasa mas de un metro de móvil. Tampoco hace el esfuerzo de leer 15

lineas de texto de la descripción antes de escribirnos.

JK: Es que no hay interés realmente, solo quieren venir aquí con la idea de « Bueno

pues, estoy con mis colegas, vamos a tomar una cerveza sentados en el Campo de

Cebada ». Y la policía no va entrar, porque la policía no entra. Ahora, porque no entran?

Porque hay un señor, o una señora que son los responsables del sitio, y si hay un

problema los van a ver a ellos.

C: Por ejemplo, en el Campo siempre hay habido trafico de estupefacientes, y no se ha

pasado nada en 7 anos. Hay que ser muy finos.

JK: Esto es porque la policía estaba de acuerdo por que los chavales fumaban. Y yo

hable con uno de los jefes de la policía, y le he dicho que el problema no era que los

chavales fumaran. Yo estoy de acuerdo que los chavales fumen, no me molesta. No vale

la pena de venir y sacar multas a los que fuman. Le he dicho que tenemos un problema

con los camellos. Eso es el problema. Y no porque vendan, sino porque como que son

territorialistas, están estableciendo el espacio como suyo propio. Y el mayor problema

viene ahí, con la privatización del espacio

publico.

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ENTRETIEN AVEC JORGE GARCIA CASTAÑO

II Maire Adjoint et Conseiller Président du Distrito Centro de Madrid

El punto de partida de mi investigación es el Campo de Cebada. En su opinión,

después de experiencias como la del Campo, de Esta Es Una Plaza, o de la

Tabacalera, como ha cambiado el enfoque de la política de la ciudad en términos de

gestion del espacio publico?

Digamos que somos un equipo de gobierno que cree mucho en lo publico, pero que se

caracteriza por la colaboración con la sociedad civil, no por la colaboración publicosocial

o por la publico-privada, de hecho en los próximos meses vamos aprobar una

ordenanza, que yo creo sea inédita en Europa, una ordenanza de colaboración publicosocial

para ordenar y armar nuestra colaboración con la sociedad civil. En esta linea,

hemos planteado distintas lineas de trabajo, sobre todo en Centro, que consiste el la

cesión de espacios públicos, espacios que ya sean locales, o algún edificio que estamos

ahora a medio. Tenemos varios procedimientos abiertos: en Malasaña, otro de locales en

Lavapies, o en Chamberi hemos pedido otro que tu también has contestado, y también

estamos sacando la gestion de Esto Es Una Plaza.

Por otra parte, también estamos en espacios que no se han cedidos, que no sean

públicos, que haya una especie de co-gestion o de cuidado por parte de la sociedad

civil. Te voy a decir eso: en todos los parque del centro pequeños parques que son muy

complicados, con una intensidad de uso brutal, estamos intentando que haya una

participación de la sociedad de vecinos.

Digamos que en todos estos espacios como Esta Es Una Plaza, o Campo de Cebada, o

tipo el solar de la calle almendro (Alamendro3), también, yo creo que sea una de las

experiencias mas bonitas que esta habiendo, yo creo también que nos da una idea de

como avanzar en espacios que si fueran simplemente un parque público abierto,

seguramente hubieran sido mas problemáticos. Esta Es Una Plaza, o el solar Almendro3,

si que no se habían abierto para hacer un botellón o un sitio residual horrible. Sin

embargo, consigues a crear sitios con bastante encanto, con poco coste municipal, y

que para espacios asi, igual que por otros distritos mas amplios con otro tipo de

estructura, tendría menos sentido. Por eso yo creo que sean espacios que no van ser los

últimos.

Las obras para el nuevo polideportivo de La Latina deberían haber comenzado en

enero de 2018, pero nada se ha movido todavía; eso se debe al proyecto de

modernización del eje Atocha-Latina? O hay otros proyectos mas prioritarios?

No, serian dos cosas basicamente: una, necesitamos un cambio en el plan de

organización urbana, que estaba invertido porque lo cambió el PP cuando iba hacer el

proyecto del centro comercial, entonces teníamos pendiente al procedimiento para el

plano especial para cambiar los usos, que se ha aprobado el otro dia (7 abril) y eso e ha

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atrasado mas de lo que pensábamos; y luego hay habito otro elemento, otra causa

presupuestaria, que es cuando se produce el desencuentro o la intervención por parte

del por parte del ayuntamiento, y el nuevo enfoque de reglas, esto que plantean…hay

unos meses donde no tenemos opción presupuestaria a hacerlo, sin embargo ya la

tenemos. Ya hay habido las reformas, yo creo absolutamente justificables, y tenemos la

capacidad financiera para hacerlo. Entonces empezaremos solicitar ahora, en la

segunda mitad del ano, y el ano que viene empezaran las obras, que se debutaran

durante 2019.

Yo he hablado con los de la asociación del Campo de Cebada que planteaban « Bueno

ya están modernizando las calles, los nuevos aparcamientos, muchas obras… »

El proyecto del Polideportivo también se va hacer, pero vamos, esperemos que seamos

capaz de gestionar la concentración de obras que tenemos a la vez.

Porque Madrid es una ciudad que concede tanto sus lugares publico a sus

ciudadanos? Algunos dicen que se debe al aumento de pisos alquilados como AirBnb

y al vaciado del centro historico.

Porque por un lado Madrid tiene y esta desarrollando un espacio publico bastante

cualitativo en el Centro, y después de este ano se vera mucho mas, con muchas de las

intervenciones en esta linea. Ya el Centro, no por la action de este gobierno, tenia una

trama urbana muy interesante, y que permitía esto espacio publico de cualidad, un uso

intensivo de la calle, una densidad fuerte…Yo creo que esta ciudad, como Roma, de esas

ciudades densas mediterráneas, creo que sea una parte de sus virtudes. Y luego, la

voluntad de este equipo de gobierno de hacer espacios ya sea permanentes o ya sea

también de uso del espacio publico que hacemos constantemente. Yo creo que en

Centro hemos autorizado como 2500-2600 ocupaciones de espacio publico al ano, que

son de organizaciones comerciales, puramente publicitarias, hasta 1000es de

intervenciones de comerciantes locales o organizaciones de los vecinos…podemos decir

que creemos que es uno de nuestros puntos fuertes y que es algo que le gusta mucho a

la gente de Madrid, vivir el espacio publico.

Porque también la propuesta de Locales en Red es muy interesante, porque dejar

espacios de propiedad del ayuntamiento que no están utilizados a la gente…

También el espacio de encuentro feminista, que no ha sido un espacio reglado, dirigido

por el ayuntamiento, sino que es un espacio en que nosotros hacemos lo mínimo, y

gestionan las entidades feministas.

De que manera se esta produciendo una tendencia contraria a la turistificacion y reapropiación

del centro ciudad por parte de sus habitantes? Vuestra respuesta esta en

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actividades como « Pinta Malasana », o lo de pintar las fachadas de las tiendas en

Lavapies, y otras formas de arte urbano, como las estatuas de la meninhas de Valdes?

Tenemos muchas dificultades. Pero bueno, lo que tenemos que hacer nosotros con la

turistificacion en el centro, es que esta

Digamos que son dos casos, Pinta Malasana o Pinta Calle Lavapies, que tienen dos

objetivos distintos, uno es apoyar al comercio local, y otro los artistas locales. Hay

muchos artistas de barrio, hay muchas intervenciones de arte, porque son barrios donde

viven muchos artistas, entonces no solo tenemos que sujetar el lado amoroso, idílico de

la cultura, sino también apoyar a vecinos nuestros que trabajan de eso.

Digamos que contra la turistificacion se están haciendo muchas cosas, pero lo mas

importante va ser el plano especial de usos turísticos que estamos desarrollando ahora,

y que lo que va hacer es prohibir los cambios de uso de residencial a terciario en el

centro de la ciudad. A partir de ahí nos quedara mucho trabajo que hacer, frente a la

disciplina, al incumplimiento des otros , eso va ser el paso fundamental. También es

cierto que en Madrid hay una atracción muy fuerte por el centro del conjunto de

habitantes de la comunidad, pero no pasa tanto como en las ciudades de costa: el uso

tan intensivo del espacio publico, por un lado, porque no tenemos cruceros, y por otro

lado porque aquí en Madrid se da, al revés que en Barcelona - en Barcelona o en San

Sebastian o en Venecia, por ejemplo hay mucha excursión de dia, que pasan el dia y

luego duermen en otro sitio; en Madrid por ejemplo es al reves, la gente duerme en

Madrid y hay una. Parte importante del turista que sale hacia Toledo o hacia Alcala, o

hacia el Escorial, o hacia Avila, o hacia Segovia, entonces digamos que se produce el

efecto inverso. Lo que si hay en Madrid es un uso muy fuerte del espacio publico por

mucha gente de toda la comunidad.

Por ejemplo yo ahora voy a alquilar un piso muy cerca del Campo de Cebada, y voy a

pagar por un cuarto 450€; y he escuchado mucha gente que se planteaba de la subida

de los precios del alquiles en el centro ciudad. Este aumento se debe solo a la

turistificacion?

Sube por muchas cosas, porque se esta subiendo en todo el mundo, y en las capitales

brutalmente, y hay infinitos factores que influyen sobre eso proceso.

Habéis pensado de algún modo en la evolución del proceso de co-gestion del

espacios y equipamientos públicos con los ciudadanos? Me refiero en particular

modo a los Foros Locales: se le parece una herramienta adecuada para desarrollar un

nuevo modelo de gestion?

Nuestra idea es que todo esto se consolide en el tiempo, no que sea solo una posta del

equipo de Ahora Madrid. Si has estado aqui, veras lo que estan haciendo a Sangrifuego,

contra los de Ciudadanos, contra el Partido Popular. Sobretodo contra los de

101 109


Ciudadanos, porque el PP es el partido esencialmente privatizador, anti-participación y

anti-cogestion, contra todos los medios de comunicación, que consigue generar una red

de corrupción con nuestra « clientela ».

Eso es mas difícil de lo que pensábamos, porque creíamos que eran cosas muy

naturales, pero lo vamos a ordenar a travers la reforma de la ordenanza de

participación, el reglamento de los distritos, el reglamento de participación, la

ordenanza de colaboración publico-social: queremos dejar un esqueleto muy montando

y muy articulado. Pero para eso falta voluntad politica.

Por ejemplo, si nosotros hacemos una ordenanza, si mañana al gobierno viene alguien

del PP, se acabó la co-gestion. Entonces, en caso de nuestro fracaso, nosotros

pensamos a dejar todo estabilizado, que va hacer difícil de echar por atrás por incluso

el Partido Popular. El PP en esto tuve algunas buenas experiencias; en esto el PP es

bastante mas civilizado que un partido extremista de derecha, como Ciudadanos.

Pero por ejemplo el Campo de Cebada nació con el Partido Popular, y también Esta Es

Una Plaza: eso es muy fuerte, porque nunca se había visto hacer eso a un partido de

derecha.

Si, aquí con Galardón, el PP hizo cosas bastante progresistas, nada a que ver con lo que

son los de Ciudadanos, que piensan que los medias se sitúan en el centro y su programa

politico en Madrid es de extrema derecha, desde los carriles bicis…es como una cosa de

locos.

110

102


ENTRETIEN AVEC NACHO MURGUI PARRA

Maire Adjoint et Conseiller de Coordination Territoriale et Coopération Publique-Sociale

Mi investigación tiene como punto de partida la experiencia realizada en el Campo de

Cebada, el solar reclamando por los vecinos de La Latina, en el cual se realizo por primera

vez el desarrollo de un modelo de co-gestion del espacio publico a partir de la experiencia

ciudadana. Yo tuve una entrevista con la asociación y colectivos que gestionaron este

espacio, realizándolo con medios propios, viviendo y construyéndolo juntos con la

ciudadania, los vecinos, los habitantes de forma temporal y extranjeros en Madrid. Esa

experiencia ha contribuido a la formación de una nueva forma de gestion urbana de

respuesta a la crisis económica mundial, que hace unos meses se ha concretizado en

redacción de la Ordenanza de Cooperación Publico-social del Ayuntamiento de Madrid.

1.

A frente de las experimentaciones realizadas en el solar del Campo de Cebada, donde la

ciudadania fue protagonista acompañada por profesionales - me refiero a colectivos de

arquitectos principalmente, como Zuloark - sin mucha contribución de las instituciones

locales -Gallardon alcalde con el PP -, en que mesura usted cree que la experiencia del

Campo de Cebada haya influido en la creación del proyecto de la ordenanza, junta con

otras fuentes de referencia legislativas como el Reglamento dei Beni Comuni de Bolonia?

Pues, bueno, hay que tener en cuenta que todas las experiencias de gestion ciudadana de

espacios públicos -plazas, edificios, huertos urbanos, etc. - todas las que conocemos han

influido de alguna manera en el proceso de la redacción de la ordenanza de cooperación publicosocial.

Han influido en el largo plazo, porque la gente que estamos en el área [Area de Gobierno

de Coordinación Territorial y Cooperación Publico-Social, ndr] que hemos puesto en marcha el

trabajo, de alguna manera muchos hemos participado en experiencias de este tipo, de una

manera o de otra, pues, con el tema del Campo de la Cebada conocíamos al proyecto, por

supuesto conocíamos a la gente que estaba ahí, entre otras cosas porque compartimos. En ese

momento yo estaba en la FRAVM [Federacion de Federación Regional de Asociaciones de

Vecinos de Madrid], digamos la entidad que dió lugar a este convenio, que daba lugar a la

cogestion, que mas bien al principio fue mas autogestion, ósea ha sido mas autogestion que

cogestion de ese espacio.

Evidentemente esas experiencias que tienen una componente muy practica influyen mucho,

poque ya no es solo la cuestión ideológica, es decir « Oye, nosotros tenemos una concepción del

mundo que implica que el espacio publico, o que hay un espacio publico - ya no me refiero a un

espacio físico, si no a una esfera publica que no es la estatal propiamente dicha, que no es

puramente estatal - o que todo lo publico se tiene que gestionar directamente por las

103 111


instituciones publicas. » No, si no que hay otra manera de entender lo publico que pasa por lo

comunitario, por lo ciudadano etc. Eso digamos que es el paraguas ideológico. Luego, claro, eso

lo tienes que concretar. Porque eso, cuando lo concretas en la practica y lo aterrizas, genera un

montón de problemas. Un montón de tareas. « Esto esta muy bien pero, oye, quien limpia? »

« Oye, y si hay un conflicto? » Como se soluciona esto conflicto? Porque luego en la vida real hay

conflictos, y de repente se mete alguien que le da por romper botellas contra el suelo, y yo como

ciudadano no tengo porque enfrentarme a ese alguien. Entonces vuelve a entrar la parte de que

hay servicios públicos, que cumplen su cometido y son así por algo. Yo creo que eso enriquece

mucho el debate, y enriquece mucho la experiencia y va dotando a las iniciativas políticas que

vas tomando de cada vez mas cuerpo. Y va definiendo de manera muy interesante que papeleo

va ocupar la administración, que papeleo va ocupar la ciudadania organizada de muy diferentes

formas, que papeleo van ocupar diferentes espacios de participación que se ponen en marcha,

donde se produce un contacto entre ciudadanas e institución pública, y que papeleo van ocupar

los servicio públicos. Entonces eso va definiendo como es ese - lo que nosotros hemos venido a

definir - espacio de colaboración público-social. Que puede definirse también como cooperación

publica no estatal, y una serie de cosas así. Por dentro, la manera que se ha ocurrido a nosotros

de regular esa esfera publica no estatal, era, pues, el máximo nivel de reglamentación que puede

establecer un ayuntamiento, que es una ordenanza. Por eso surge la necesidad de hacer una

ordenanza de cooperación público-social.

A ver, por supuesto eso no es la panacea, es un intento de dar mayor seguridad jurídica a las

partes que se involucran en este tipo de cuestiones.

Y también el hecho que hay muchas asociaciones en Madrid, que hay un fomento de esa

tendencia al asociacionismo, es algo de muy importante en ese proceso.

Si, de hecho, hay un elemento que tiene relación con lo que has preguntado tu: hasta que punto

experiencias como el Campo de Cebada han influido en la redacción de la ordenanza de

cooperación público-social? La verdad es que nosotros desde el Area hemos puesto digamos el

cauce para que se tuviera el debate. Y la ordenanza ha sido el fruto de un debate con muchas

asociaciones, que han participado en el proceso, bien poniendo alegaciones, bien participando

en jornadas de encuentro que hemos hecho a tal efecto, también con los partidos políticos. Ha

sido el resultado de un amplio debate, ha sido una ordenanza muy participada, una ordenanza

que se ha hecho entre muchísima gente. Entonces, experiencias como el Campo de Cebada,

como muchas otras, han sido como inspiración, y luego también, en el terreno practico, pues han

tenido su importancia.

112

2.

El Ayuntamiento de Madrid, para realizar el proyecto de la Ordenanza, se ha apoyado a

nuevos dispositivos de gestion urbana, que juntan los ciudadanos mismos en la toma de

decisiones. Me refiero en modo particular a los Foros Locales, y a las plataformas para los

104


presupuestos participativos, como Decide Madrid. Algo que pero también me ha

sorprendido es la creación de los los nuevos Equipos de Actuación Distrital. En que manera

esos nuevos actores urbanos contribuyen efectivamente a la realización y gestion de

proyectos de co-gestion del espacio publico? [Fondo de Reequilibrio Territorial]

Pues, en los propios Equipos de Actuación Distrital se sitúan dentro de ese ámbito, de esfera

publica no estatal, porque bueno, se organizan a través de un convenio entre el ayuntamiento y

entidades ciudadanas, y son las entidades ciudadanas las que gestionan. El ayuntamiento realiza

un convenio con las entidades ciudadanas para que gestionen esos equipos. Luego, los Equipos

de Actuación Distrital en realidad están gestionados por la ciudadania, por entidades ciudadanas.

Y esos Equipos de Actuación Distrital no vienen del Fundo de Reequilibrio Territorial [FRT]?

Si, se paga. El FRT es el que financia estos convenios. Con esos convenios, el ayuntamiento,

digamos, subvenciona a entidades para que contraten a estas personas del colectivo vulnerable

para los Equipos de Acción Distrital. Entonces, esos equipos en realidad pasan a formar parte de

esta esfera publica no estatal, que te comentaba, muy potenciado por el ayuntamiento, pero

gestionado por los vecinos.

Que relaciones tiene eso con los Foros Locales? Pues, el Foro Local se puede entender también

como una manera distinta de integrar a los vecinos en la conformación o en el diseño de las

políticas publicas y en su seguimiento, de modo que si tu ya tienes en un distrito, imagínate: un

Foro Local, y tienes un Equipo de Actuación Distrital, tienes un espacio de deliberación, de

detección de problemas, de propuestas, y tienes una herramienta ejecutiva - 15/10 personas -

que pueden intervenir donde el Foro Local decide que pueden intervenir. El Foro Local se lo

transmite a la Junta de Distrito o se lo transmite a la entidad que gestiona el Equipo de Actuación

Distrital, y este equipo puede intervenir.

Y esta entidad, puede ser una asociación?

Si, son asociaciones. Por ejemplo, en Usera, esta la Fundación Iniciativas Sur, que es una

fundación muy vinculada desde hace años a las asociaciones de vecinos de la zona, del barrio, y

que tiene mucha experiencia en gestionar ese tipo de experiencias relacionadas con el empleo,

inserción laboral etc.

Lo que supone eso: tienes una asamblea de gente, que esta reconocida oficialmente por el

ayuntamiento, que se puede relacionar directamente con esta entidad, con la Fundación

Iniciativas Sur - de hecho, en el Foro Local hay entidades de ese tipo que están - y que ya cuenta

con un equipo de gente con un recurso publico. Dice « Oye, en esta calle, este trozo de jardin,

este espacio interloque… » o « Podemos hacer esta campana de sensibilización en este parque,

que últimamente se ve que la gente no esta siendo muy cívica?» Entonces, tu ahí estas

105 113


generando toda una esfera publica no estatal de intervención, de capacidad de acción…que es

un poco la idea de ir avanzando en este sentido.

Y luego también se puede dar caso que los Equipos de Actuación Distrital, que también están

pensados para eso, puedan ser un apoyo, un factor de apoyo, pues también para imagínate, el

caso del Campo de Cebada: por cuestiones de limpieza, de mantenimiento, de sensibilización,

podría hacerse cargo el Equipo de Acción Distrital. De modo que, tu estas dotando ya, al

ambiento de la gestion ciudadana, de más recursos. En esta caso, también de recursos

humanos.

3.

En la ordenanza se habla de régimen de responsabilidad, que implica también diferentes

maneras de gestion de un espacio cedido. Esos criterios dependen, en linea general, del

espacio, y de la actividad a la cual el espacio cedido se ha consagrado. Vista la experiencia

del Campo de Cebada, donde los ciudadanos y las asociaciones tuvieron que afrontar

algunas situaciones incomodas, cuales son las responsabilidades que el Ayuntamiento de

Madrid se encarga de gestionar, y con cuales servicios responde a las diferentes

necesidades? Me refiero en manera particular a la cuestión de la seguridad y limpieza.

Depende. Tiene en cuenta que la Ordenanza de Cooperación Público-Social luego se plasmará

en una serie de convenios. Y en esos convenios es donde se fijan y se concretan esos regímenes

de responsabilidad, mas concretos.

Depende del caso, no es lo mismo un solar, un huerto, una plaza, que un edificio. Osea, que si

demos un edificio a un grupo de colectivos para que monten un centro cultural, o un centro

social, ahí generalmente la responsabilidad de la limpieza y tal suele ser de los colectivos.

Depende mucho del caso. En experiencias como la del Campo de Cebada por ejemplo conviene

tener el apoyo de los Equipos de Acción Distrital.

El Campo de Cebada era tan auto-gestionado que la gente limpiaba directamente.

Claro. Eso yo creo que tiene una parte buena, que es la parte de escuela de ciudadania, que

ademas se favorece la auto-organización y la generación de comunidad, porque tienes necesidad

de hacerlo, te ves obligado a hacerlo de alguna manera, porque sino la relación que creas con el

espacio es una relación mas de consumo. Yo voy en un sitio, y me lo limpian, y ya esta. Entonces

yo creo que se pierde parte de la experiencia muy positiva de los centros sociales por ejemplo, la

gente va, lo hace todo, y se genera el vinculo también a partir de esa gestion mas material del

espacio.

Luego claro, cuando aparece la administración, tendemos a la delegación. «Bueno pues, que lo

hagan ellos». Yo creo que hasta un cierto punto esta bien, pero hay que buscar un equilibrio. Creo

que lo de los Equipos de Actuación Distrital puede contribuir a este equilibrio, de modo que se

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106


echa un cable, se echa una mano, pero al final la responsabilidad es de colectivo que gestiona.

Que yo creo que es también parte de la gracia que tiene.

Luego hay cuestiones de seguridad que no puede y no debe asumirse un colectivo, o según que

tipo de limpieza, o según que hora…En los centros sociales pasan cosas que a veces te dices

« Ostia, pero… » En esto tipo de sitios se trata de que no ocurra, pero bueno, dentro de ceros

márgenes yo creo que se pueda establecer ese tipo de cooperación, que dependerá mucho del

caso.

4.

Segundo la Ordenanza, se prevé la creación de una Comisión de Cooperación Publico-

Socia y del Registro de Cooperación Publico-Social, que se realizaran a partir de 2 meses y

6 meses respectivamente, después de la publicación de la ordenanza misma en el Boletín

Oficial de la Comunidad de Madrid - que fue el 14 de junio de 2018. A que punto estáis con

esa parte del proyecto? El registro, siempre actualizado en tiempo real, sera hecho

tomando como base de dados las plataformas ya existentes, como el mapa de Los

Madriles? Mi interés es comprender el nivel y maneras de interacción que el ciudadano

puede haber con la información y el historial de las actividades realizadas. [Instrumentos de

fomento]

Con respecto a la comisión de cooperación publico-social es una comisión de control de los

convenios, es decir, de aquellas iniciativas que, de algún modo, impliquen dinero. Que el

ayuntamiento tenga que poner mucho dinero en manos de los colectivos. Entonces, hemos

decidido - porque ademas como tenemos que conseguir el apoyo, para llevarlo a Pleno, de los

otros grupos [politicos, ndr] - que el Pleno tuviera un cierto control, o que los grupos políticos

tuvieran un cierto control.

He visto que la comisión se compone de representantes de los diferentes partidos políticos.

Claro, la cuestión que hemos hecho es que la comisión se compone de modo que los grupos,

digamos, los miembros de la comisión que son del equipo de gobierno, y los miembros de la

comisión que son de la oposición, están empatados. De modo que hay un miembro mas que

pertenece al consejo de asociaciones, que es el que desempata. Digamos que el desempate esta

en manos, en caso de de desacuerdo, quien tiene la capacidad de desempatar es el que

representa las asociaciones. Entendíamos esto como algo bueno, porque también da cierta

presencia, o cierto poder, a las asociaciones. Y esto ahora esta en la fase de conformación de

esta comisión, se esta formando.

El tema del registro, claro, tiene que ser voluntario: no puedes partir de algo que existe ya, y darlo

como un registro hecho. Al registro se tienen que apuntar las organizaciones, las iniciativas, que

lo consideren.

107 115


Eso entonces tomara tiempo para desarrollarse.

Pero también es una manera de, a parte hacer el seguimiento de las iniciativas y tal, de que se

vaya viendo, de que se vaya haciendo visible esta esfera publica no-estatal. Tipo los Madriles, el

ejemplo que has puesto creo que es muy bueno. En Madrid hay una realidad que no es el

mercado, y que no es el estado.

Bueno porque por ejemplo Los Mandriles tendría que estar actualizado por las

asociaciones mismas, de maneras que la gente pueda acceder y contribuir a esas

informaciones. Eso también seria algo de interesante a ver.

Ya, claro, tiene que ser un mapa vivo, porque ademas esas iniciativas se caracterizan muchas

veces por lo efímero, y por lo dinámico. Es decir, que a veces duran poco, y que otras veces

proliferan a una velocidad tremenda, como en el caso de los huertos urbanos. Precisamente alli,

ahora al otro lado de la puerta - que me ha dado mucha alegría verlo, que hacia mucho tiempo

que no lo veía - esta Mikel, que es uno de los que empezó en Madrid con los huertos urbanos, en

su barrio. En el barrio del Pilar, en un espacio interloque que había, se puso con otros poquitos a

hacer un huerto, hace 10-15 años. Y ahora mira cuantos huertos urbanos hay en Madrid. Pero

que eso ha sido una pasada, que en poco tiempo ha sido una especie de revolución de los

huertos urbanos en Madrid.

Como lo que se ocurrió en Barcelona, donde hicieron el Plá Buits. Pero son solo huertos.

Ya, hay que echar un poco mas de imaginación también.

5.

Mi investigación se concentra en manera particular sobre un otro espacio que tiene

también una historia récente muy relevante por el barrio de Embajadores: el solar de la

calle Embajadores 18, muy cerca de la Plaza Cascorro. Este espacio, después la demolición

de una casa blasonada, fue ocupado, utilizado para un mercado ecológico local, hasta hoy,

donde este « Espacio Polivalente para Actividades Ciudadanas » esta cedido de manera

temporánea como terreno de juegos a la asociación deportiva de fútbol « Los Dragones de

Lavapies ». Después de las votaciones ciudadanas de febrero de 2018 de los presupuestos

participativos, el espacio ha ganado su transformación con un proyecto para la creación de

un espacio de convivencia vecinal, con 48.000€ asignados a su realización. Con que

criterios se ha valorado el coste del proyecto, y que tipo de transformaciones están

incluidas en esto presupuesto, de manera que este espacio sea realizado para evolucionar

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con la ciudadania, adaptándose a sus necesidades? Me refiero en particular modo a la

noción de freespace, como espacio libre y polivalente.

La propuesta que se hace en los presupuestos participativos es perfectamente compatible con lo

que se está haciendo, es decir, seguir avanzando y dotando esos espacios de mas cositas: un

soporte techado y tal. Prepararlo para que sea un espacio polivalente y de libre uso. Ahora, como

sabes, hay una espacie de pista deportiva, que se ha hecho con los Dragones de Lavapiés, a que

ademas colaboran los clubs deportivos como la Fundación Atletico Madrid. Y es un buen ejemplo

de colaboración publico-social, y ademas en un solar del barrio. Ha sido el Fundo de Reequilibrio

Territorial lo que se ha utilizado para rehabilitar la pista deportiva. Incluso, el Equipo de

Acción Distrital ha intervenido ahí. Sabes, como que se juntan todos los elementos de la

colaboración publico-social

Ya, he visto que estuviste usted y Jorge Garcia Castano también.

Es que es un ejemplo muy bueno. Que criterios se utilizan para avalorar los proyectos? Se utilizan

criterios meramente técnicos. Osea, de viabilidad tecnica.

Porque el Solar de Embajadores 18 esta muy relacionado con lo que era el Campo de

Cebada: también el hecho que sea muy cerca del Campo, me parecía algo parecido a un

Campo de Cebada 2.0. Es decir, puede evolucionar en el mismo sentido, también si el

espacio es mucho mas pequeño.

Mas pequeño, y no esta tan en medio de todo. Porque es verdad que el Campo de Cebada tiene

unas características particulares. Lo que pasa a veces con los espacios sociales, es distinto un

espacio social de un espacio ciudadano, mas vinculado al territorio, mas local, al barrio, que son

referencias de la ciudad. Es muy distinto. Tu de que ciudad italiana eres?

De Roma

Pues, lo típico, los centros sociales a Roma. Hay centros sociales que están muy vinculados al

barrio, y de repente el Forte Prenestino. Que es, vamos, de Roma y de Europa, lo conoce todo el

mundo y que me imagino que allí pasaran cosas que son de toda la ciudad. Entonces, claro, la

plaza de Embajadores 18, en cuanto a filosofia, en cuanto a esencia digamos, si, puede ser como

la Plaza de la Cebada, pero a una escala mas local.

Pero ya esta por ejemplo es una evolución de la Cebada también, es decir, este espíritu que

se muda hacia algo mas local, radicado ya en la comunidad y en la manera de hacer

ciudad. Un espacio social, y ciudadano también, mas local.

109 117


6.

Como sera estructurado y quien sera encargado de la realización de los trabajos de

transformación de un espacio como lo del Solar de Embajadores 18? Quien se ocupara de

diseñar el lugar, proyectar el proceso de diseño, de colocar y integrar los diferentes usos

que se harán de este espacio?

Los vecinos. Los vecinos, con sus asociaciones, con el Foro Local, con el ayuda del Equipo de

Acción Distrital, con el ayuda de la Junta de Distrito. Y también los equipos técnicos de la Junta,

pero el protagonismo tiene que ser de los vecinos. Porque sino pierde de autenticidad. Ademas,

hemos pedido que en todas las Juntas de Distrito seleccionen algún solar que pueda dedicarse a

esto. Para intentar hacer como un programa mas ambicioso, mas amplio, en todos los Distritos. Y

claro, depende mucho de cada tejido ciudadano que se pueda acercar a eso. Porque no se trata

de que lo demos ya hecho, por eso hay otros tipos de intervenciones. Lo de que se trata es de

que sea la propia ciudadania la que haga el proceso de diseño.

Pero las entidades ciudadanas se podrán apoyar a profesionales, colectivos de arquitectos,

urbanistas…

Si si, se apoyaran, pero dentro del ámbito, digamos, tiene que ser dentro del ámbito de la redes

sociales de cada sitio. Es decir, no es que el ayuntamiento vaya a poner arquitectos, puede si

poner unos servicios tecnicos - sabes, en cada Junta de Distrito hay una oficina de servicios

técnicos, donde están los arquitectos, que están siempre hasta arriba de cosas, pero se pueden

poner a echar un cable dentro del marco de la mesa del Foro Local y tal. Pero es importante que

sea la propia comunidad la que se organise. Yo por hoy, las asociaciones de vecinos, los

colectivos de todo tipo, siempre hay arquitectos, gente que tiene capacitación tecnica para

desarrollar este tipo de trabajo.

Porque en la ordenanza se habla del hecho de que dar un convenio a una entidad ciudadana sea

como una especie de licitacion, o, a veces, sea como un concurso. En plan, como en todo tipo

de procesos publicos. Lo que me preguntaba yo es también cual va ser el rol del urbanista o del

arquitecto en este proceso de diseño del espacio. Porque bueno, se pueden organizar talleres

propuestos para el ayuntamiento en colaboración con los Foros Locales, pero a ver también

como pueden contribuir las oficinas de arquitectura que están en Madrid a este proceso de

producción de espacio publico.

118

Depende de cada caso, porque en cada distrito dependerá de los recursos con los que se

cuente. Las Juntas de Distrito tienen las oficinas técnicas que pueden siempre apoyar, siempre

echar un cable.

Casi siempre cuando hay un proyecto con estas características, pues también hay gente del

barrio o gente de asociaciones que tienen estas capacidades.

110


Hay también una cuestión que casi nunca se tiene en cuenta, y que yo creo que sea fundamental,

cuando hablamos de tejido social, hay una imagen del tejido social muy conservadora, que es -

tejido social - gente que no sabe de nada. Yo me acuerdo que en el Centro Social donde estaba

yo, una de las cosas que hicimos fue una especie de curriculum del Centro Social. Es decir, que

saberes había ahí, que saberes atesorábamos como colectivo a partir de las profesiones, lo que

habían estudiado, lo que hacían las personas. Osea, que prácticamente podíamos montar una

estación espacial, podábamos hacer lo que quisiéramos, porque había absolutamente de todo.

Desde albañiles, hasta arquitectos, pasando por publicista, ingenieros, informáticos…la sociedad

hoy por hoy, no se, me iba poniendo un poco la cuestión del General Intellect: digamos que la

capacidad, el saber, la capacidad productiva que hay disuelta en la sociedad es tremenda.

Entonces, el papel de los especialistas, que claro, a nivel tecnico es importantísimo, pero que

claro estos especialistas conforman. Este saber que ya esta en la sociedad civil, y cuando esto se

organisa, llega a una potencia tremenda.

7.

El Ayuntamiento de Madrid se apoya mucho en las redes sociales, y a unas plataformas -

Decide Madrid, Coopera Madrid, Imagina Madrid,…- creadas para dar accesibilidad a toda

la ciudadania al sistema de toma de decisiones, animarlos a participar y a formarse una

consciencia civil y política. Madrid en ese sentido es una ciudad escuela: cuales podrían

ser las posibles evoluciones de esos sistemas de comunicación para la co-gestion de ese

tipo de espacios? -En el sentido, gestion digital del espacio -

Bueno, aqui me pillas. No lo sé! Desde luego, ahora yo creo que hemos avanzado mucho en la

cuestione de ir habilitando herramientas digitales que facilitan, digamos, el posicionamiento o la

participación en la toma de decisiones y de hacer propuestas de parte de la ciudadania. Claro,

eso es distinto a la gestion de las políticas publicas. Una cosa es, yo te propongo, y me

posiciono, y voto, y otra cosa es, delibero con otros. Es decir, la función que se hace

principalmente en los Foros Locales no tiene un co-relato digital. Y eso yo creo que seria una via

interesante de explorar. Y luego la cuestión de la gestion, del seguimiento de la gestion de las

propuestas tampoco tiene su co-relato. Nosotros ahora estamos trabajando en una guía de

gestion ciudadana. Es decir, un manual que le diga a la gente como es la administración publica,

o cuando ellos hacen una propuesta, que ocurre con esta propuesta, como hay que hacer. Para

que se lleve a cabo dentro del aparado administrativo. Esto forma parte de esto que decías tu, de

ciudad-escuela. Claro, la administración publica no esta diseñada para que la gente interviniese

tanto, pero la gente tampoco estaba diseñada para intervenir tanto. Entonces, yo lo que he

detectado, es que se genera una suerte de relación de consumidor de políticas publicas, en lugar

de una relación de productor de políticas publicas. Y tendemos a eso. Yo como politico, el cliente

siempre tiene razón. Entonces yo no me voy a mostrar exigente con los ciudadanos porque me

votan y « encima me vas a exigir… ». El ciudadano se mostra exigente, eso esta bien, pero no se

mostra responsable en el sentido de « yo también soy productor de políticas publicas ». Pero lo

111 119


primero para que se sienta responsable es que tenga toda la información, tiene que conocer el

aparado administrativo. Por esto estamos haciendo una guía. Esta guía luego debe tener su

version digital, y debería haber herramientas que te permitieran hacer seguimiento de una

propuesta que esta en marcha, a tiempo real: a través de la web y tal. Esto si que habría que

diseñarlo, pero no estamos en ello todavía.

Porque yo lo que pensaba es que por ejemplo, una vez que el Registro de Cooperación

Publico Social estará puesto en marcha, utilizar estos dados para, que se yo, hacer una

app, un poco rollo Los Madriles, a través de la cual la gente pueda acceder, que sea

publicitada por el ayuntamiento. En el estudio donde estoy trabajando ahora se piensa

mucho en la interacción directa del ciudadano con el espacio publico, que no es

simplemente poner el wifi publico para todos. Es decir, también cosas como la realidad

aumentada…Pero a través de unas investigaciones, he visto como puede ser útil también

de analizar en Instagram, como la gente ve los espacios: que tipo de hashtags pone, para

un determinado tipo de evento, en un tal espacio…Seria como juntar el todo, y con las

bases que ya habéis puesto en marcha, yo creo que se pueda sacar algo interesante.

Madrid es una ciudad que quiere ser inclusiva, con todas las diferencias que hay. Eso es

también algo que un turista o alguien que viene de paso, que no sabe nada sobre las

políticas municipales, se pueda enterar mejor, pueda sentirse todavía mas incluido en la

ciudad. Yo me siento muy incluido, es algo que esta en el espíritu de la ciudad.

Cuanto tiempo llevas en Madrid?

Son 6 meses en total. Y ahora me vuelvo a Paris. Pero si que se vive muy bien a Madrid.

La parte electrónica es muy interesante.

Es un nuevo nivel de acceso: por ejemplo, he ido a la Bienal de Venezia, y el tema de esta

edición es FreeSpace. Que bueno, ves unas gradas y dices que eso es freespace, pero todo

es vacio. Porque falta la sociedad, la politica -como polis, yo ciudadano como politikon que

hago política-. En este sentido, yo creo que hoy con las herramientas digitales hay una

capa mas que anadir al proceso de fabricación del espacio y políticas publicas. Y ya Madrid

hace un trabajo estupendo, con todas las plataformas que hay.

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