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Famille-Spring2020-ISSUU

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printemps 2020 | CULTIVER LA FOI EN FAMILLE<br />

Défendre sa foi<br />

la mort et la résurrection de<br />

jésus : mythe ou réalité ?<br />

quand votre couple est<br />

spirituellement dépareillé<br />

petit traité d’apologétique<br />

pour les enfants


printemps 2020<br />

focus famille<br />

illustration par amanda regan


Éditorial<br />

Chers lecteurs,<br />

DDans un contexte culturel souvent hostile à la foi<br />

chrétienne, où croire en Dieu est perçu comme une<br />

faiblesse, vous avez certainement déjà entendu des<br />

objections telles que « Jésus est un mythe », « La<br />

foi va à l’encontre de la science et de la raison » ou<br />

encore « L’Église a fait tellement de dégâts qu’il est<br />

difficile de croire que votre Dieu est bon » – de la<br />

part de vos amis, de votre famille, peut-être même<br />

de votre conjoint.<br />

Dans ce numéro, nous avons compilé plusieurs<br />

articles et une sélection de livres pour vous équiper,<br />

vous et vos enfants, à répondre à certaines de<br />

ces objections. Vous verrez qu’il n’y nul besoin<br />

d’être docteur en théologie pour fournir une<br />

argumentation solide en faveur de votre foi et que,<br />

comme le dit le philosophe Guillaume Bignon, « La<br />

vue chrétienne se défend admirablement face à<br />

[la] critique athée. » Saviez-vous par exemple qu’il<br />

existe des preuves historiques considérées comme<br />

irréfutables de la vie et de la mort de Jésus ? (Voir<br />

page 17.)<br />

En plus de pouvoir répondre aux sceptiques,<br />

approfondir nos connaissances en apologétique,<br />

c’est-à-dire en la discipline de validation de la<br />

religion chrétienne, nous permet d’être prêts<br />

à répondre aux questions et aux doutes de nos<br />

propres ados. En effet, plusieurs des auteurs de<br />

ce numéro confient que le manque de réponses<br />

à leurs interrogations au sujet de Dieu durant<br />

leur adolescence a été une des raisons majeures<br />

de leur basculement (bien que temporaire) vers<br />

l’athéisme. Nos enfants sont bien trop précieux<br />

pour les laisser partir à la dérive faute de réponses<br />

et trop intelligents pour se contenter de banalités.<br />

Poser des questions n’est d’ailleurs pas un mal en<br />

soi. Notre Père céleste n’est pas déstabilisé par nos<br />

interrogations, ni par celles des sceptiques et des<br />

curieux qui nous entourent. Dieu nous encourage<br />

au contraire à faire des recherches en profondeur,<br />

à aller au bout de nos doutes, y compris quand<br />

frappent les tragédies. Il nous promet de nous ouvrir<br />

lorsqu’on frappe à la porte et se fera un plaisir de<br />

nous éclairer.<br />

Enfin, quand nous nous adressons à des sceptiques<br />

de la foi chrétienne, n’oublions pas que<br />

nous-mêmes avons été sauvés par la grâce et non<br />

pas par nos œuvres. Étendons alors cette même<br />

grâce à notre entourage non-croyant, et n’oublions<br />

pas de l’appliquer à nous-mêmes ! En effet, quel<br />

soulagement de savoir que tout ne repose pas sur<br />

nos épaules, que notre Père céleste est bien audessus<br />

des objections posées par les sceptiques<br />

et tout à fait capable d’y répondre par lui-même.<br />

Nous n’avons pas besoin d’être parfaits, d’avoir<br />

une argumentation théologique irréprochable ou<br />

d’évangéliser à tous les coins de rues. Ce que notre<br />

Père nous demande avant tout, c’est de lui obéir<br />

fidèlement et de compter sur sa grâce quotidienne<br />

pour le reste. Laissons le Saint-Esprit changer nos<br />

cœurs, ceux de nos enfants prodigues ou de notre<br />

conjoint non-croyant. Au-delà de nos arguments<br />

théologiques, c’est notre relation avec Jésus et<br />

notre désir de l’honorer qui donnent un aperçu du<br />

royaume de Dieu sur terre à ceux qui nous entourent.<br />

Bonne lecture,<br />

Elisabeth Van Essen<br />

Éditrice de Focus <strong>Famille</strong><br />

PRINTEMPS 2020<br />

3


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printemps 2020<br />

Focus <strong>Famille</strong> – Focus on the Family Canada<br />

Président<br />

Terence Rolston<br />

Vice-présidente senior<br />

Melanie Hoeppner<br />

Président du conseil<br />

Terry Jones<br />

Éditrice<br />

Elisabeth Van Essen<br />

Éditeurs associés<br />

Dominique Ourlin, Amy Van Veen<br />

Traductrice<br />

Anne Worms<br />

Design et conception graphique<br />

Amanda Regan, Shuwen Chang et Tyler Tsuyuki<br />

Directrice de la production<br />

Jane Omelaniec<br />

Note importante : pour toute demande de réutilisation d’un article, écrivez à lettres@focusfamille.ca.<br />

P.9 : © 2020 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.<br />

P.14 : pour le témoignage de Louise et Gérald : © 2020 Focus on the Family (Canada) Association.<br />

Tous droits réservés.<br />

Magazine Focus <strong>Famille</strong> par Focus on the Family (Canada) Association, Printemps 2020, vol. 12,<br />

no. 1, ISSN 1918-297x. © 2020 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.<br />

Publié par Focus on the Family (Canada) Association, une organisation caritative reconnue.<br />

Notre numéro d’enregistrement d’organisation caritative est le 106845969 RR0001. Focus <strong>Famille</strong><br />

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printemps 2020<br />

sommaire<br />

17 20 26<br />

CHEMINER DANS SA FOI<br />

6 Le coin lecture<br />

Des livres pour fortifier notre foi<br />

16 Promesses de la Bible<br />

Des versets pour défendre notre foi<br />

17 La mort et la résurrection de<br />

Jésus : mythe ou réalité ?<br />

Suivez Lee Strobel, ancien journaliste<br />

d’investigation, dans son enquête au sujet<br />

du Jésus historique<br />

23 Dieu, les catastrophes<br />

naturelles et nous<br />

Les tragédies remettent-elles en question<br />

l’existence de Dieu ?<br />

30 Lettre à mon ami athée ou<br />

agnostique<br />

Suite à une partie de pêche, Patrick écrit<br />

à son ami pour approfondir son point de<br />

vue sur la religion<br />

ÉDUQUER SES ENFANTS<br />

8 Astuces éducatives<br />

« Soyez toujours prêts » et autres astuces<br />

10 Éduquer ses enfants<br />

Conduire vos enfants vers Jésus<br />

12 Accompagner son ado<br />

Au secours, mon ado ne croit plus en Dieu !<br />

20 Petit traité d’apologétique<br />

pour les enfants<br />

Équipez vos enfants pour répondre aux<br />

questions des sceptiques<br />

33 Pourquoi Jésus a-t-il vécu ?<br />

Vos enfants comprennent sûrement les<br />

raisons pour lesquelles Jésus est mort,<br />

mais savent-ils pourquoi il a vécu ?<br />

PRENDRE SOIN DE<br />

SON COUPLE<br />

14 Astuces pour la vie à deux<br />

Conseils pour les jeunes mariés<br />

15 Quand le prince charmant<br />

n’est pas parfait<br />

Revoir ses attentes pour faire place à la<br />

grâce dans le couple<br />

26 Quand votre couple est<br />

spirituellement dépareillé<br />

Quelques principes pour vous aider à<br />

rester proche de votre conjoint(e) malgré<br />

vos différences spirituelles<br />

S’INVESTIR DANS SA<br />

COMMUNAUTÉ<br />

36 Comment défendre sa foi sans<br />

faire fuir tout le monde<br />

Ce n’est pas toujours ce que l’on dit qui<br />

compte, mais la manière dont on le dit<br />

39 Recette à partager<br />

Cozonac ou brioche de Pâques roumaine<br />

PRINTEMPS 2020<br />

5


LE COIN LECTURE<br />

Des livres pour<br />

fortifier notre foi<br />

Une foi bien ancrée nous donne la confiance de mieux la partager<br />

Pour les petits<br />

Dès 3 ans Dès 4 ans Dès 6 ans Dès 8 ans<br />

Tout ce que je devrais<br />

savoir sur Dieu<br />

Kenneth Taylor et Jenny<br />

Brake, 2016<br />

Que dit la Bible sur Dieu?<br />

Pourquoi a-t-il créé le<br />

monde, les animaux et<br />

les hommes ? À quoi sert<br />

la prière ? Pourquoi allons-nous<br />

à l’église ? Voici<br />

un joli livre de théologie<br />

accessible aux plus jeunes<br />

pour leur expliquer, avec<br />

des mots simples, ce que<br />

Dieu a fait, comment le<br />

Saint-Esprit nous aide et<br />

bien plus encore.<br />

La Bible te raconte<br />

Jésus<br />

Sally Lloyd-Jones et Jago,<br />

2008<br />

Ce beau livre illustré se<br />

lit comme un roman, tout<br />

en restant fidèle aux textes<br />

bibliques. L’auteure y<br />

dévoile la présence de Jésus<br />

tout au long des grands<br />

événements de la Bible.<br />

Chaque histoire murmure<br />

son nom. Il est au cœur de<br />

l’extraordinaire histoire<br />

du salut et veut aussi être<br />

au cœur de notre histoire<br />

à nous.<br />

La plus grande<br />

histoire<br />

Kevin DeYoung et Don<br />

Clark, 2016<br />

Cette histoire est celle de<br />

l’amour extraordinaire du<br />

Créateur pour ses créatures<br />

et de son plan magistral<br />

pour les sauver. On<br />

y retrouve la création, la<br />

chute, les luttes, l’alliance<br />

puis la grande victoire finale,<br />

éclatante et définitive.<br />

C’est cette grande<br />

histoire qui donne un sens<br />

à toutes les petites histoires<br />

de la Bible.<br />

Coup<br />

de cœur<br />

Manga : Le Messie<br />

Hidenori Kumai et Kozumi<br />

Shinozawa, 2008<br />

Fidèle aux évangiles, l’auteur<br />

nous entraine dans la<br />

vie et l’enseignement de<br />

Jésus, de sa naissance à<br />

son ascension. Qui est-il?<br />

Pourquoi tant d’ennemis?<br />

Pertinent, fascinant, voire<br />

parfois drôle, ce manga de<br />

qualité saura captiver petits<br />

et grands. Il fait partie<br />

de la collection Bible<br />

en manga de 5 volumes et<br />

s’adapte particulièrement<br />

bien pour partager sa foi.<br />

6 FOCUSFAMILLE.CA


LE COIN LECTURE<br />

Pour les plus grands<br />

Un classique Adapté en film Un bon outil découverte<br />

Les fondements du<br />

christianisme<br />

C.S. Lewis, 1952<br />

Voici le meilleur de C.S.<br />

Lewis sur l’approche biblique,<br />

théologique et chrétienne<br />

des grandes questions<br />

humaines. Il explique<br />

de manière claire,<br />

intelligente et accessible<br />

ce en quoi croient les chrétiens.<br />

Un ouvrage à (re)<br />

découvrir, pour approfondir<br />

votre foi ou convaincre<br />

les sceptiques.<br />

Jésus, l’enquête<br />

Lee Strobel, 2018<br />

Lee Strobel, ancien chroniqueur<br />

judiciaire, retrace<br />

l’itinéraire qui l’a mené de<br />

l’athéisme à la foi après<br />

avoir soumis une douzaine<br />

d’experts à un interrogatoire<br />

: existe-t-il des traces<br />

historiques de la mort et<br />

de la résurrection de Jésus<br />

? Le Nouveau Testament<br />

est-il crédible ? Le<br />

questionnement direct et<br />

opiniâtre de l’auteur fait<br />

de ce livre un moment de<br />

lecture captivant.<br />

La raison est pour Dieu<br />

Timothy Keller, 2010<br />

Pourquoi Dieu permet-il la<br />

souffrance ? Les religions<br />

ne sont-elles pas toutes<br />

équivalentes ? Un Dieu<br />

aimant est-il à l’origine<br />

de l’enfer ? Dans ce livre,<br />

l’auteur examine ces questions<br />

et révèle les présupposés<br />

qui leur sont associés.<br />

Écrit pour des athées, agnostiques<br />

ou sceptiques,<br />

il offre un fondement intelligent<br />

sur lequel chacun<br />

pourra développer sa propre<br />

réflexion.<br />

Retrouvez la plupart de ces livres sur notre<br />

LIBRAIRIE.FOCUSFAMILLE.CA<br />

Coup<br />

de cœur<br />

La foi a ses raisons<br />

Guillaume Bignon, 2018<br />

Au fil de son témoignage,<br />

Guillaume aborde, avec une<br />

rigueur intellectuelle exceptionnelle,<br />

une authenticité<br />

remarquable et un humour<br />

pétillant, les grandes questions<br />

philosophiques qui<br />

l’ont sorti de son athéisme<br />

pourtant bien raisonné. Il<br />

n’esquive aucun sujet : la<br />

moralité, la relation entre<br />

foi et science, le surnaturel,<br />

le problème du mal,<br />

la fiabilité de la Bible, etc.<br />

Un joyau, à mettre dans<br />

les mains de tous vos amis<br />

athées.<br />

PRINTEMPS 2020<br />

7


ASTUCES ÉDUCATIVES<br />

Soyez toujours prêts<br />

par wendy kittlitz<br />

PPierre nous rappelle que nous devrions toujours être prêts à<br />

défendre notre foi devant quiconque nous demande les raisons<br />

de notre espérance (1 Pierre 3.15).<br />

Lorsque j’étais étudiante et que je travaillais dans un camp<br />

chrétien, l’un des outils que je trouvais particulièrement<br />

efficaces était de transformer mon témoignage personnel en<br />

une histoire, qui ne manquait jamais de captiver l’attention des<br />

enfants. Je leur racontais l’histoire à la troisième personne. « Il<br />

était une fois une petite fille… » Je révélais à la fin que la petite<br />

fille, c’était moi.<br />

Quand j’ai eu mes propres enfants, je me suis aperçue que<br />

cette même histoire avait également un impact important sur<br />

eux. Ils aimaient beaucoup l’entendre et je crois réellement que<br />

cela a joué un rôle important dans leur décision de donner leur<br />

cœur à Jésus quand ils étaient encore tout jeunes.<br />

Tout le monde aime les histoires – les petits comme les<br />

grands. Un exercice intéressant que vous pouvez faire en<br />

famille est de mettre chacun au défi d’imaginer l’histoire de<br />

son propre cheminement vers la foi. Pour les jeunes enfants,<br />

on peut simplement leur demander : « Dis-nous pourquoi tu<br />

aimes Jésus. » Pour un adolescent, ce sera plutôt : « Quand<br />

as-tu invité Jésus dans ton cœur et pourquoi ? » Les adultes<br />

peuvent réfléchir aux raisons qui font que la vie en Jésus reste<br />

pertinente et vraie pour eux au fil du temps.<br />

Cela peut devenir une activité familiale amusante. Racontezvous<br />

les uns les autres vos histoires personnelles autant de fois<br />

que vous le souhaitez. Vous pouvez aussi prier ensemble pour<br />

des occasions de partager ces histoires avec d’autres afin qu’ils<br />

soient nombreux à entendre les raisons de votre espérance.<br />

Wendy Kittlitz est vice-présidente du ministère de Counseling et Thérapie<br />

chez Focus on the Family Canada. Elle est également directrice des centres<br />

de retraite Kerith Retreats pour pasteurs au Canada.<br />

© 2020 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.<br />

8 FOCUSFAMILLE.CA<br />

illustrations par shuwen chang


ASTUCES ÉDUCATIVES<br />

LECTURE ET ALLAITEMENT<br />

Quand notre fils est né, ma femme passait beaucoup de temps<br />

à l’allaiter. Comme nous cherchions toujours des occasions de<br />

passer du temps de qualité ensemble, nous avons décidé de<br />

faire des moments d’allaitement un temps de lecture. Ainsi,<br />

quand ma femme nourrissait notre fils, je lisais à voix haute<br />

un livre qui nous intéressait tous les deux. C’était un moment<br />

agréable pour tous. Nous avons gardé cette tradition à la<br />

naissance de notre fille, choisissant des livres ensemble avant<br />

même son arrivée. Grâce à cela, nous attendions les moments<br />

d’allaitement avec joie.<br />

– John Thomas<br />

LA DANSE D’APRÈS REPAS<br />

Votre enfant a-t-il du mal à rester assis sans gigoter, pendant les<br />

repas ? Quand vous êtes assis à table, encouragez-le à mettre ses<br />

« gigotements » en réserve. Récompensez ses efforts en mettant<br />

une musique rigolote juste après manger pour qu’il puisse se<br />

défouler en dansant.<br />

C’EST EN S’ENTRAÎNANT QU’ON PROGRESSE<br />

Vous en avez assez de pousser sans cesse votre enfant à<br />

pratiquer son instrument ou à avancer dans sa liste de lecture ?<br />

Prenez plutôt quelques minutes pour le regarder s’entrainer<br />

(sans critiquer). Votre entière attention sera une motivation<br />

plus importante que vos rappels incessants.<br />

Questions à poser<br />

autour de la table<br />

Voici quelques idées pour lancer la discussion au<br />

moment du repas en famille et apprendre à mieux<br />

connaitre vos enfants :<br />

Lorsque tu pries, quelle image te fais-tu de<br />

Dieu ou de Jésus ?<br />

FORCE ET DOUCEUR<br />

Il est important d’enseigner aux enfants comment se protéger<br />

du mal que peuvent leur faire les autres de manière gentille<br />

mais ferme. Vous pouvez par exemple entraîner votre enfant à<br />

expliquer respectueusement à un frère ou une sœur : « J’aime<br />

jouer avec toi, mais pas quand tu me traites comme ça. On pourra<br />

jouer encore ensemble plus tard, quand tu te seras calmé. »<br />

– Sissy Goff<br />

As-tu déjà été accusé à tort ? (Vous pouvez<br />

continuer avec une discussion sur l’arrestation<br />

et la crucifixion de Jésus.)<br />

Quel est le meilleur compliment qu’on t’ait<br />

jamais fait ?<br />

À quoi aimes-tu rêvasser quand tu es perdu<br />

dans tes pensées ?<br />

PRINTEMPS 2020<br />

9


ÉDUQUER SES ENFANTS<br />

Conduire vos enfants vers Jésus<br />

Prenez le temps de leur expliquer les bases de la foi, même si elles vous paraissent évidentes<br />

par kelly j. stigliano<br />

Mes enfants avaient 4 et 5 ans lorsqu’ils ont fait le choix de croire<br />

en Jésus pour leur salut. À cet âge-là, ils étaient comme des<br />

éponges, absorbant l’amour de Jésus et les vérités spirituelles<br />

qu’ils recevaient. Ensemble, nous nous amusions à rechercher<br />

autour de nous des « reflets de Dieu » comme par exemple une<br />

file de fourmis transportant leur lourd chargement ou une graine<br />

se transformant lentement en une fleur magnifique. La simple<br />

observation du monde dans lequel nous vivons nous fournit de<br />

nombreuses occasions d’enseigner à nos enfants les beautés de la<br />

création ainsi que de l’Évangile.<br />

Pour qu’un enfant puisse réellement mettre sa foi en Jésus, il<br />

doit avoir compris plusieurs vérités fondatrices, telles que :<br />

• Son propre péché et son besoin d’être sauvé<br />

• La signification de la mort et de la résurrection de Jésus<br />

• La présence constante de Dieu dans la vie du croyant<br />

Pour que ces vérités fassent leur chemin dans le cœur des enfants,<br />

il est bon qu’ils entendent leurs parents en parler et puissent les<br />

voir les appliquer au quotidien. Ils apprendront aussi bien en<br />

observant leurs actions qu’en écoutant leurs paroles.<br />

RECONNAITRE LEUR PÉCHÉ<br />

Mes amis Tina et Harry ont élevé leurs enfants en parlant<br />

ouvertement du problème du péché et de l’importance de<br />

savoir demander pardon. Ils avaient l’habitude de prier<br />

avec leurs enfants avant et après les moments où ils les<br />

disciplinaient, ce qui leur permettait de voir la réalité de<br />

leurs infractions devant Dieu et l’importance de purifier leur<br />

cœur. En parallèle, ils prenaient le soin de leur démontrer le<br />

caractère de Dieu en étant eux-mêmes prompts à pardonner et<br />

en faisant preuve d’un amour et d’une grâce inconditionnels.<br />

10 FOCUSFAMILLE.CA


ÉDUQUER SES ENFANTS<br />

Pour que le concept de péché devienne clair pour les enfants<br />

il faut :<br />

• Qu’ils comprennent qu’ils font des bêtises (Romains 3.23)<br />

• Qu’ils le reconnaissent et acceptent les conséquences<br />

de leurs mauvais choix (1 Jean 1.9)<br />

• Qu’ils sachent que Dieu les aime, peu importe qu’ils<br />

réussissent ou qu’ils échouent (Romains 5.8)<br />

• Qu’ils acceptent que seul Dieu est capable de changer<br />

leur cœur (Ezéchiel 36.26)<br />

L’IMPORTANCE DE LA MORT ET DE LA<br />

RÉSURRECTION DE JÉSUS<br />

Bien que ces principes semblent évidents, les parents négligent<br />

souvent d’expliquer à leurs enfants l’histoire de base des évangiles.<br />

Ils partent du principe que les enfants savent déjà que Jésus est<br />

venu sur terre sous la forme d’un bébé, qu’il a volontairement<br />

donné son sang et sa vie à la croix, qu’il est mort pour payer le prix<br />

de nos péchés et qu’il est ressuscité.<br />

Les enfants sont capables de saisir le concept de grâce<br />

– ou d’une faveur imméritée – à travers notre manière de les<br />

élever. Lorsque vous faites preuve de grâce envers votre enfant,<br />

faites le lien avec la grâce que Dieu a montrée envers nous en<br />

envoyant son Fils et en pardonnant nos péchés. Nous pouvons<br />

aussi nous montrer ouverts sur notre propre besoin d’un<br />

Sauveur lorsque le péché est évident dans notre vie.<br />

Mon amie Bianca explique que chacun de ses enfants est<br />

venu à Jésus assis sur ses genoux. Une discussion simple<br />

concernant le péché et l’Évangile ou bien une conversation<br />

faisant suite au message d’un pasteur sur le salut a ouvert la<br />

porte à Bianca pour qu’elle puisse demander à ses enfants s’ils<br />

souhaitaient suivre Jésus.<br />

Pour que les vérités de l’Évangile deviennent claires pour les<br />

enfants, il faut qu’ils comprennent que :<br />

• Jésus nous aime tant qu’il est descendu sur la terre<br />

pour nous (Jean 3.16)<br />

• Il nous a enseigné comment mener notre vie et<br />

connaitre son Père<br />

• Il est mort sur la croix à notre place<br />

• Jésus a vaincu le péché et la mort à travers sa<br />

résurrection : notre Sauveur est vivant !<br />

DIEU EST TOUT PRÈS<br />

rappelait ensuite qu’eux aussi avaient été créés par Dieu<br />

et qu’ils étaient précieux à ses yeux. Cela leur a permis de<br />

comprendre que Jésus voulait être proche d’eux.<br />

J’avais l’habitude de dire à mes enfants qu’ils pouvaient<br />

parler à Jésus n’importe quand. Il est toujours tout près,<br />

toujours à nos côtés.<br />

Pour que la proximité de Dieu devienne concrète pour les<br />

enfants, aidez-les à comprendre que :<br />

• Dieu a promis d’être toujours avec eux (Hébreux 13.5)<br />

• Jésus est venu sur la terre, est mort et est ressuscité<br />

pour nous rapprocher de Dieu (1 Pierre 3.18)<br />

• Dieu donne aux croyants une aide qui s’appelle le<br />

Saint-Esprit (Jean 14.16, 26)<br />

MONTRER L’EXEMPLE<br />

Aussi difficile que ce soit pour nous à comprendre, Dieu aime<br />

nos enfants encore plus que nous, parents, les aimons. Il<br />

souhaite qu’ils développent une relation personnelle avec lui à<br />

travers son Fils Jésus-Christ. Le message le plus important que<br />

j’aie jamais transmis est celui qui a conduit mes enfants à Dieu<br />

à travers ma relation personnelle avec Jésus. Il était essentiel<br />

qu’ils puissent voir Jésus dans ma vie au quotidien pour les<br />

mener à prendre leur propre décision de croire.<br />

Angélica explique qu’elle fait de son mieux pour appliquer<br />

Deutéronome 11.19, qui instruit les parents à parler constamment<br />

des commandements de Dieu à leurs enfants, qu’ils soient à la<br />

maison ou à l’extérieur. Elle profite du moment où elle conduit<br />

ses filles à l’école chaque matin pour leur raconter les histoires<br />

des héros de la Bible (celles d’Abraham, d’Esther, de Joseph et<br />

de bien d’autres).<br />

En vivant votre foi au quotidien, vous pouvez mener vos<br />

enfants à recevoir Jésus de manière naturelle et émouvante.<br />

Nous avons l’opportunité de les aider à comprendre leur péché<br />

et leur besoin d’un Sauveur, de leur enseigner que Dieu les aime<br />

et qu’il est toujours là pour eux. Ainsi, nous leur ouvrons la voie<br />

pour qu’ils puissent connaitre le Jésus qui sauve et mettre leur<br />

foi en lui.<br />

Kelly J. Stigliano est chroniqueuse pour un journal hebdomadaire. Elle est<br />

également bloggeuse, auteure de plusieurs livres et conférencière. Elle et<br />

son mari Jerry sont les parents de cinq enfants adultes.<br />

© 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par by Kelly J.<br />

Stigliano. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com.<br />

Quand les enfants de mon amie Christie étaient petits, elle<br />

leur rappelait souvent combien les enfants comptent aux<br />

yeux de Jésus. Elle leur lisait Genèse 5.1 : « Lorsque Dieu<br />

créa l’homme, il le fit à la ressemblance de Dieu. » Elle leur


ACCOMPAGNER SON ADO<br />

Au secours, mon ado<br />

ne croit plus en Dieu !<br />

Comment réagir et garder la communication ouverte<br />

quand votre ado rejette la foi<br />

par carol barnier<br />

Un jour, par hasard, mon regard s’est posé sur une affiche à mon<br />

église : « Les athées ont leur jour national ! » Puis j’ai lu la chute<br />

de l’histoire : « Le premier avril ! » Ha ha.<br />

Alors que la plupart de ceux qui m’entouraient passaient<br />

devant cette affiche sans s’y attarder, je me tenais là, les yeux<br />

rivés dessus, m’interrogeant sur le nœud que je ressentais dans<br />

l’estomac. Le ton moqueur de l’affiche me renvoyait à quelque<br />

chose qui m’avait jadis rendue triste : le sentiment d’être<br />

rejetée par les personnes de mon église dans un moment où je<br />

luttais avec de profonds doutes concernant ma foi.<br />

Durant mon adolescence, j’ai traversé une période de doutes<br />

sérieux qui m’a conduite à treize années d’athéisme. J’ai<br />

retrouvé le chemin vers le pied de la croix, mais les années que<br />

j’ai passées loin de la foi m’ont permis de développer un cœur<br />

pour ceux qui doutent, qui posent des questions dérangeantes<br />

et pour qui l’accumulation de frustrations peut devenir une<br />

source d’amertume.<br />

Si votre adolescent a déclaré qu’il ne voulait plus rien savoir<br />

de Dieu, cela peut faire l’effet d’une bombe dans votre famille.<br />

Il se peut qu’avec cette déclaration vienne son lot de disputes,<br />

de colère et de peurs. Cependant, si vous arrivez à mettre de<br />

côté pour un petit moment vos angoisses, bien qu’elles soient<br />

compréhensibles, nous allons essayer de voir comment vous<br />

pouvez gérer une telle situation.<br />

VOTRE ADOLESCENT RESTE UNE<br />

PERSONNE À PART ENTIÈRE<br />

Pierre et Cindy ont été complètement pris par surprise lorsque<br />

leur fille Josée a proclamé qu’elle était athée. Parmi tous leurs<br />

enfants, Josée était celle qui avait, enfant, montré l’amour<br />

le plus tendre et le plus sincère pour Jésus. Le jour où elle a<br />

exposé son nouveau point de vue, ils l’ont suppliée de changer<br />

d’avis, lui fournissant toute une série d’arguments. Leurs<br />

conversations finissaient invariablement par revenir sur<br />

son manque de foi, devenant ainsi de plus en plus intenses<br />

et houleuses. Leur relation avec leur fille s’est rapidement<br />

dégradée.<br />

À cause de l’angoisse que ressentait le couple pour leur<br />

fille, leurs interactions avec elle se sont transformées en un<br />

projet « Sauvons Josée ». Sans surprise, la jeune fille s’est peu<br />

à peu sentie lasse et amère vis-à-vis d’eux. Dans son esprit, ses<br />

parents la percevaient comme un immense échec spirituel.<br />

Cependant, Pierre et Cindy ont appris peu à peu combien<br />

il était essentiel de rester connectés à leur fille en tant que<br />

personne à part entière. Il leur fallait continuer à prendre le<br />

temps de discuter avec elle de manière « normale », de lui poser<br />

des questions sur ses projets d’avenir, ses amis, ses lectures<br />

préférées ou son dernier devoir de classe. Il était important<br />

12 FOCUSFAMILLE.CA


ACCOMPAGNER SON ADO<br />

qu’ils partagent avec elle des moments de tous les jours (un<br />

repas, un fou rire) et qu’ils lui fassent comprendre combien<br />

elle était précieuse à leurs yeux et ce, qu’elle partage leur foi ou<br />

non. En maintenant une relation vraie sur tous les plans avec<br />

Josée, ils avaient nettement plus de chances de réussir à avoir<br />

avec elle des conversations productives.<br />

SOYEZ HONNÊTE ET ÉVITEZ LES<br />

EXPRESSIONS TOUTES FAITES<br />

Il vous est probablement déjà arrivé de participer à une<br />

discussion concernant les preuves de l’existence de Dieu ou<br />

la question du mal et de vous retrouver à court d’arguments.<br />

Vous avez proposé les quelques explications solides qui<br />

vous ont toujours paru parfaitement crédibles. Pourtant,<br />

lorsqu’elles ne se révèlent pas suffisantes pour votre ado,<br />

il se peut que vous soyez agacé par le fait que vos limites<br />

deviennent visibles. C’est dans ces moments-là que l’on a<br />

tendance à sortir du chapeau l’un des joyaux suivants, qui<br />

mettent immanquablement fin à la discussion :<br />

– Tu manques juste de foi.<br />

– Cherches-tu vraiment à connaitre la vérité ?<br />

– Il faut accepter les choses telles qu’elles sont, c’est un<br />

mystère de Dieu.<br />

– Peut-être es-tu simplement en colère contre Dieu ?<br />

Il n’y a rien de mal à admettre que vous avez atteint les<br />

limites de vos connaissances et que vous prendrez le temps<br />

de trouver de nouvelles ressources pour aller plus loin dans la<br />

conversation. C’est souvent réconfortant pour un adolescent<br />

de savoir qu’aucun d’entre nous ne connait d’emblée toutes les<br />

réponses. Il n’y a que Dieu qui puisse s’en vanter. Selon D. T.<br />

Niles : « L’évangélisation, c’est un mendiant qui montre à un<br />

autre mendiant où trouver du pain. »<br />

FAITES PREUVE DE GRÂCE DANS VOS<br />

INTERACTIONS<br />

Ce que j’aime quand j’écoute un débat mené par Ravi Zacharias,<br />

ce n’est pas son excellente maitrise de la philosophie et de<br />

l’apologétique, bien qu’impressionnante. C’est plutôt sa manière<br />

de s’adresser à son opposant, de façon très respectueuse. Il<br />

semble toujours garder à l’esprit l’âme éternelle de la personne<br />

avec qui il discute. Même lorsque l’autre personne se permet<br />

des coups bas, Ravi ne réplique jamais au même niveau, mais<br />

continue à répondre de manière douce et respectueuse. Je me<br />

dis parfois qu’il accomplit plus pour le royaume de Dieu par son<br />

ton que par ses arguments.<br />

Lorsque votre ado vous envoie promener avec colère, ne<br />

vous abaissez pas à répondre sur le même ton. Au contraire,<br />

faites un pas vers lui, posez-lui des questions et explorez<br />

la nouvelle vision du monde qui l’a conduite à une telle<br />

affirmation. Vous pouvez suivre ces étapes :<br />

1. Écoutez jusqu’au bout. N’interrompez pas votre enfant.<br />

Imaginez un téléchargement sur un ordinateur, où vous<br />

devez attendre de voir le petit indicateur afficher 100 %.<br />

Vous ne pouvez pas discuter d’une nouvelle idée avant<br />

qu’elle ait été présentée dans son intégralité.<br />

2. Interprétez. Répétez à votre adolescent ce que vous<br />

pensez qu’il vient de dire : « Si je comprends bien, ta<br />

position est que… » puis complétez avec vos propres<br />

mots.<br />

3. Associez-y une émotion. Trouvez des mots pour<br />

exprimer le fait que vous comprenez les sentiments de<br />

votre ado : « Cela doit être particulièrement frustrant »,<br />

ou « Je comprends pourquoi ça te met en colère », ou<br />

encore « Voilà qui doit être vraiment pesant pour toi. »<br />

4. Expliquez votre position : « Maintenant que je pense<br />

avoir compris ton point de vue, est-ce que tu permets<br />

que je partage le mien ? »<br />

Un adolescent qui se sent réellement entendu a beaucoup<br />

plus de chances de vous écouter en retour.<br />

Lorsque nous essayons de suivre la directive de 1 Pierre 3.15,<br />

« Soyez toujours prêts à défendre l’espérance qui est en vous… »,<br />

ne négligeons pas la partie qui suit : « faites-le avec douceur et<br />

respect, en gardant une bonne conscience. »<br />

SOYEZ PATIENT<br />

Les chemins qui mènent à l’athéisme et ceux qui permettent<br />

d’en sortir sont rarement courts. Préparez-vous à y marcher<br />

longtemps. Mes parents ont patienté treize longues années<br />

pour me voir revenir à la foi. Il existe une réelle laideur dans<br />

l’athéisme, que les jeunes gens peuvent prendre un certain<br />

temps à découvrir. Mais toute philosophie qui ne comporte pas<br />

une boussole indiquant le chemin de la vérité est condamnée à<br />

échouer. À un moment donné, votre adolescent, probablement<br />

devenu adulte, reconnaitra peut-être que sa nouvelle vision du<br />

monde n’est tout simplement pas raisonnable. Lorsque ce sera<br />

le cas, il cherchera des réponses. Assurez-vous d’avoir gardé un<br />

pont entre lui et vous pour qu’il puisse revenir vers vous avec<br />

ses questions.<br />

Carol Barnier a écrit plusieurs livres et prend souvent la parole lors de<br />

conférences sur l’enseignement à domicile et lors d’autres évènements.<br />

© 2020 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par Carol<br />

Barnier. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com.<br />

PRINTEMPS 2020<br />

13


ASTUCES POUR LA VIE À DEUX<br />

Conseils pour les<br />

jeunes mariés<br />

Nouveaux<br />

mariés<br />

NNous avons demandé à nos lecteurs quels conseils ils auraient aimé<br />

recevoir en tant que jeunes mariés. Leurs réponses constituent tout autant<br />

de bons principes pour ceux qui se lancent dans (ou qui poursuivent)<br />

l’aventure qu’est le mariage !<br />

« Prenez le temps de partager les plus belles choses dans la vie : le<br />

sourire d'un enfant, se promener main dans la main et regarder la<br />

beauté de Dieu dans la nature, aller danser, essayer une nouvelle<br />

recette ensemble, ...<br />

N’oubliez pas de remercier l’autre quand il (ou elle) fait un effort<br />

pour vous et ne cessez pas de rêver ensemble.<br />

Rappelez-vous que le monde est déjà bien trop compliqué, alors<br />

pourquoi vouloir se compliquer la vie ?<br />

Quand on aime l’autre de la même manière qu’on souhaite être<br />

aimé, le mariage reste le plus beau cadeau du monde avec une<br />

promotion en extra : on devient une meilleure personne. »<br />

— Sandra, mariée depuis six ans<br />

« Selon moi, il y a plusieurs choses qui sont essentielles à<br />

garder en tête dans la vie de couple :<br />

• Le pardon, car l’amour sans pardon n’est pas de l’amour<br />

• La patience – prendre le temps de se parler avec<br />

tendresse<br />

• Prier ensemble, car une corde à trois fils ne se rompt pas<br />

facilement<br />

• Être doux et se respecter mutuellement<br />

• Faire plaisir même si cela ne nous tente pas toujours<br />

• Donner sans rien attendre en retour<br />

Mais surtout, rester ensemble toute notre vie et voir Jésus<br />

dans notre conjoint. »<br />

— Rachel<br />

« Attachez-vous, ensemble, à<br />

une église locale. »<br />

— Jérémy<br />

Nouveaux<br />

mariés<br />

« J’aurais aimé me faire dire que mon<br />

mariage m’apporterait DU bonheur, et non<br />

pas LE bonheur, car LE bonheur est en Dieu<br />

seul, et en aucun être humain quel qu’il soit. »<br />

— Carole<br />

« Il est important dans un couple de se<br />

dire les vraies choses et d’écouter avant de<br />

réagir. Bref, être vrais sans hypocrisie ! »<br />

— Suzanne<br />

Votre conjoint est bien plus sensible aux critiques que vous<br />

ne le pensez. Même lorsque vous avez l’impression de vous<br />

montrer clair, votre conjoint recevra souvent un message<br />

différent de celui que vous avez voulu transmettre. Quand<br />

vous lui dites qu’il (ou elle) est énervant, il entend peut-être<br />

« Tu es incompétent » ou un message négatif de cet ordre<br />

qu’il aura intériorisé étant enfant.<br />

C’est également important de se rappeler que votre<br />

conjoint n’est pas là pour vous « sauver » de tous vos<br />

sentiments difficiles. Il (ou elle) vous aime et cherchera<br />

sûrement à vous remonter le moral après une mauvaise<br />

journée ou quand quelque chose ne va pas mais en fin<br />

de compte, vous êtes responsable de gérer vos sentiments<br />

négatifs et de prendre le dessus sur vos émotions. »<br />

— Louise et son mari Gérald sont mariés depuis 32 ans 1<br />

Nouveaux<br />

mariés<br />

1<br />

Noms changés pour préserver l’anonymat<br />

14 FOCUSFAMILLE.CA


uand le prince charmant<br />

n'est pas parfait<br />

REVOIR SES ATTENTES POUR FAIRE PLACE À LA GRÂCE DANS LE COUPLE<br />

par sabrina beasley mcdonald<br />

CCela faisait trois ans que j’étais veuve lorsque j’ai épousé<br />

Robbie. J’étais enchantée d’avoir enfin un compagnon aimant<br />

et un papa pour mes deux enfants, encore tout jeunes. J’étais<br />

persuadée que Robbie allait combler tous les besoins de nos<br />

vies, en amour comme dans l’éducation des enfants.<br />

Il ne m’a pas fallu longtemps pour me rendre compte que<br />

j’avais épousé un être humain et non un prince charmant. Il<br />

ne pouvait évidemment pas se montrer à la hauteur de mes<br />

attentes démesurées, ni moi à la hauteur des siennes.<br />

Ma première surprise fut de constater que mon fils Ben, d’à<br />

peine cinq ans, a d’emblée rejeté Robbie comme nouveau papa.<br />

Je ne savais pas qu’un garçon aussi jeune pouvait déjà avoir<br />

des aspirations de mâle dominant. Pourtant, c’était là, sous<br />

mes yeux : jalousie, orgueil et entêtement de la part de mon<br />

fils, tout comme de mon mari. La première année a été une<br />

véritable guerre de territoire, que ce soit pour mon attention,<br />

la télécommande, le diner… pour absolument tout.<br />

Je ne savais pas quoi faire. Je voulais tellement une<br />

famille qui s’aime et où on est heureux de passer du temps<br />

ensemble. Avais-je commis une erreur ? Aurais-je dû attendre<br />

plus longtemps pour me remarier ? Mon fils était-il le seul<br />

responsable des difficultés ou mon mari avait-il sa part ?<br />

Je me rendais malade à essayer de trouver des solutions. Ma<br />

nouvelle vie n’était pas parfaite mais je voulais qu’elle le soit. À<br />

genoux, j’ai supplié Dieu : « Seigneur, je ne sais pas quoi prier.<br />

Je ne sais pas comment changer Ben ou Robbie ou comment<br />

réparer leur relation. »<br />

J’ai alors senti la douce voix du Saint-Esprit murmurer dans<br />

mon cœur : « Tu n’as pas à changer qui que ce soit. C’est mon<br />

travail. Ton travail à toi est de faire preuve de grâce envers eux<br />

et de t’attendre à moi. »<br />

La grâce, voilà quelque chose que je désire recevoir moimême.<br />

Je sais que je vais faire des erreurs. J’ai besoin de la<br />

patience des autres, de pouvoir recommencer à zéro, d’être<br />

pardonnée. Mais la grâce était bien loin de moi quand mon<br />

fils pleurait de rage ou que Robbie perdait son calme. Ce que je<br />

voulais dans ces moments-là était d’avoir le contrôle.<br />

Il semblerait pourtant qu’avoir le contrôle ne soit pas<br />

inclus dans le kit « famille recomposée ». La seule solution<br />

(si je ne voulais pas devenir folle) était de lâcher prise et de<br />

faire confiance à Dieu. C’est ainsi que, lors des conflits qui<br />

ont inévitablement suivi, j’ai appris à prendre une grande<br />

inspiration, à me redire intérieurement que personne n’est<br />

parfait, puis à faire face à la situation.<br />

Par définition, les êtres humains pèchent. Il me fallait<br />

l’accepter et laisser de la place aux erreurs. Ce nouvel état<br />

d’esprit basé sur la grâce a aussi aidé mes enfants. Un jour, Ben<br />

était fâché contre son père, à raison. « Ben, tu as raison, Papa<br />

a eu tort, il a fait une erreur. Mais lorsque tu te mets en colère<br />

et que tu réagis mal, n’aimerais-tu pas qu’on te pardonne ? »<br />

« Si », a-t-il répondu.<br />

« Alors penses-tu que tu peux pardonner à papa ? »<br />

« Je suppose que oui », a-t-il dit avec une pointe d’humilité.<br />

Une autre fois, Ben trouvait que Robbie se montrait trop sévère<br />

envers lui. Je lui ai alors expliqué : « Papa n’est pas ton ennemi.<br />

S’il te punit parfois, c’est pour t’aider à grandir et à devenir<br />

un homme de caractère. » Le lendemain, Ben était à nouveau<br />

joyeux. Bien plus, il semblait s’être rapproché de son père.<br />

Cela fait maintenant six ans que nous sommes une famille.<br />

Bien que nous ayons rencontré d’autres difficultés liées à<br />

notre situation, j’ai du mal à croire combien la relation entre<br />

Ben et Robbie a changé. L’autre jour, j’ai versé des larmes de<br />

joie lorsqu’au moment de mettre Ben au lit, il m’a confié :<br />

« Maman, quand je serai grand, je veux être comme papa. »<br />

© 2020 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par Sabrina<br />

Beasley McDonald. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com.<br />

PRINTEMPS 2020<br />

15


PROMESSES DE LA BIBLE<br />

Promesses de la Bible<br />

Des versets pour défendre notre foi<br />

NNous avons sélectionné quelques versets que nous vous encourageons à lire et à relire. N’hésitez pas à<br />

vous les approprier et à les proclamer comme étant vôtres, afin de partager la bonne nouvelle autour de<br />

vous avec confiance, douceur et amour.<br />

Nous pouvons être certains que Dieu est suffisamment puissant pour travailler dans le cœur de ceux qui<br />

nous sont chers, ainsi que pour nous porter au bout de nos doutes et de nos questions.<br />

« Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger,<br />

pour instruire dans la justice. » (2 Timothée 3.16)<br />

Exode 4.12<br />

« Va donc maintenant, je serai avec ta bouche, et<br />

je t’enseignerai ce que tu auras à dire. »<br />

Colossiens 4.5-6<br />

« Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du<br />

dehors, et rachetez le temps. Que votre parole<br />

soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée<br />

de sel, afin que vous sachiez comment il faut<br />

répondre à chacun. »<br />

1 Corinthiens 9.19,22<br />

« Bien que je sois libre à l’égard de tous, je me suis<br />

rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus<br />

grand nombre. […] Je me suis fait tout à tous, afin<br />

d’en sauver de toute manière quelques-uns. »<br />

Matthieu 10.19<br />

« Ne vous inquiétez ni de la manière dont vous<br />

parlerez, ni de ce que vous direz : ce que vous<br />

aurez à dire vous sera donné à l’heure même. »<br />

Jean 7.38<br />

« Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau<br />

couleront de son cœur, et cette eau donne la vie. »<br />

(version Parole de Vie)<br />

Matthieu 7.7<br />

« Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et<br />

vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. »<br />

Ésaïe 42.1-2<br />

« Voici mon serviteur, que je soutiendrai, mon<br />

élu, en qui mon âme prend plaisir. J’ai mis mon<br />

Esprit sur lui ; il annoncera la justice aux nations.<br />

Il ne criera point, il n’élèvera point la voix, et ne la<br />

fera point entendre dans les rues. »<br />

Éphésiens 2.8-9<br />

« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le<br />

moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est<br />

le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin<br />

que personne ne se glorifie. »<br />

Jérémie 33.3<br />

« Invoque-moi, et je te répondrai. Je t’annoncerai<br />

de grandes choses, des choses cachées, que tu ne<br />

connais pas. »<br />

Romains 8.26<br />

« L’Esprit Saint aussi nous vient en aide, parce<br />

que nous sommes faibles. »<br />

16 FOCUSFAMILLE.CA


La mort et la<br />

résurrection de Jésus :<br />

mythe ou réalité ?<br />

SUIVEZ LEE STROBEL, ANCIEN JOURNALISTE D’INVESTIGATION,<br />

DANS SON ENQUÊTE AU SUJET DU JÉSUS HISTORIQUE<br />

par lee strobel<br />

Je ne suis pas devenu athée du jour au lendemain. Tout<br />

au long de mon enfance, les questions que je posais à mes<br />

professeurs ou aux responsables de l’église au sujet de<br />

Dieu restaient sans réponse : Pourquoi Dieu n’élimine-t-il<br />

pas le mal ? Pourquoi y’a-t-il tant de gens qui souffrent ?<br />

Mes parents allaient à l’église le dimanche mais parlaient<br />

rarement de Dieu à la maison.<br />

De plus, j’avais une très mauvaise relation avec mon père.<br />

Un jour, au cours d’une dispute, il m’a regardé et a lancé :<br />

« Je n’ai pas assez d’amour pour toi pour remplir ne serait-ce<br />

PRINTEMPS 2020<br />

17


que mon petit doigt. » Il est parfois difficile d’accepter l’idée<br />

d’un Père céleste aimant quand vous avez vécu le rejet de la<br />

part de la version terrestre.<br />

Et puis de toute façon, Dieu existe-t-il vraiment ? me<br />

demandais-je. À l’école secondaire comme à l’université,<br />

on m’avait appris qu’on n’avait pas besoin de Dieu pour<br />

expliquer l’origine de la vie et qu’on ne pouvait pas faire<br />

confiance aux récits bibliques relatant le ministère de Jésus.<br />

Après mes études, j’ai débuté ma carrière et je me suis<br />

marié. L’athéisme convenait très bien à la vie centrée sur<br />

moi-même que je menais.<br />

Quand ma femme est devenue chrétienne, j’ai commencé,<br />

pour la première fois, à sérieusement examiner les<br />

allégations du christianisme, ne serait-ce que pour la<br />

« libérer » de sa nouvelle foi. Je savais que si je voulais<br />

discréditer le discours chrétien, il fallait commencer par<br />

m’attaquer à l’affirmation audacieuse et fondatrice de sa<br />

doctrine selon laquelle Jésus est mort puis revenu à la vie.<br />

La foi chrétienne tient essentiellement à cette affirmation.<br />

Tout est là. J’avais déjà enquêté sur de nombreux morts au<br />

cours de ma carrière de journaliste et aucun de ces cadavres<br />

n’était jamais ressuscité. Les morts ne reviennent tout<br />

simplement pas à la vie, sauf si on parle vraiment du Fils<br />

de Dieu.<br />

Pour mon enquête sur la résurrection, je suis parti avec<br />

les quatre questions ci-dessous en tête. Laissez-moi vous<br />

dire que personne n’a été aussi surpris que moi par les<br />

conclusions auxquelles je suis arrivé.<br />

À l’approche de Pâques, j’espère que les réponses à<br />

ces questions aideront votre famille à avoir une pleine<br />

confiance dans le récit que fait la Bible de la résurrection<br />

de Jésus-Christ.<br />

– 1 –<br />

JÉSUS EST-IL RÉELLEMENT MORT ?<br />

Certains sceptiques insistent sur le fait que Jésus n’est pas<br />

mort sur la croix comme le proclame la Bible. À ma grande<br />

surprise, l’une de mes premières découvertes a été que les<br />

historiens considèrent la mort de Jésus-Christ à la croix<br />

comme un fait irréfutable. Selon le Journal of the American<br />

Medical Association 1 : « Les preuves historiques et médicales<br />

indiquent que Jésus était déjà mort au moment où on lui a<br />

infligé une plaie au côté. »<br />

Il existe plusieurs récits indépendants de sa mort dans<br />

les différents documents constituant le Nouveau Testament.<br />

Nous avons également accès à au moins cinq sources<br />

anciennes, en dehors de la Bible, qui corroborent sa mort<br />

sur la croix. Même le Talmud juif reconnait que Jésus a été<br />

exécuté. Un expert du Nouveau Testament, l’athée Gerd<br />

Lüdemann de l’Université Vanderbilt aux É.-U., qualifie la<br />

mort de Jésus à la croix de fait « incontestable ».<br />

– 2 –<br />

LES CROYANTS ONT-ILS INVENTÉ<br />

CETTE HISTOIRE DE RÉSURRECTION ?<br />

Avant, je pensais que la résurrection était une légende, que<br />

peut-être une centaine d’années après la vie de Jésus, les<br />

gens s’étaient mis à croire à un mythe. En enquêtant sur<br />

les bases historiques des légendes anciennes, j’ai appris<br />

que dans l’antiquité, il fallait longtemps (au minimum<br />

deux générations) pour que se développe une légende qui<br />

viendrait effacer des faits historiques solides. Cependant,<br />

nous avons un récit de la résurrection écrit bien trop tôt<br />

après la mort de Jésus pour être considéré comme une<br />

légende. Ce récit a plus tard été préservé par l’apôtre Paul<br />

dans 1 Corinthiens 15.3-7. L’éminent expert biblique James<br />

D.G. Dunn est convaincu que ce compte-rendu de l’histoire<br />

a été rédigé dans les mois qui ont suivi la mort de Jésus.<br />

Ajoutez à cela les quatre Évangiles, qui contiennent des<br />

récits de la mort et de la résurrection de Jésus et que l’on<br />

estime avoir été rédigés moins d’une génération après les<br />

faits.<br />

Il n’y a pas donc suffisamment de temps écoulé entre la<br />

mort de Jésus et le récit écrit de sa résurrection pour qu’une<br />

légende puisse se développer. Dans le cas de la résurrection<br />

de Jésus, il s’agit plutôt d’un « flash info » qui s’est produit<br />

très peu de temps après les faits.<br />

– 3 –<br />

LA TOMBE ÉTAIT-ELLE<br />

RÉELLEMENT VIDE ?<br />

Peut-être que la tombe n’a jamais été vide, argumenteront<br />

certains. La réalité est que même les adversaires de Jésus<br />

ont implicitement reconnu que Jésus n’était pas dans la<br />

« À ma grande surprise, l’une de mes premières<br />

découvertes a été que les historiens considèrent la mort<br />

de Jésus-Christ à la croix comme un fait irréfutable. »<br />

18 FOCUSFAMILLE.CA


tombe en ce premier matin de Pâques. D’ailleurs, ils étaient<br />

tellement certains de ce fait qu’ils ont proclamé que les<br />

disciples de Jésus étaient venus voler son corps.<br />

Par ailleurs, il est presque certain que le corps de Jésus<br />

avait bien été mis dans la tombe, malgré l’argument selon<br />

lequel les crucifiés n’étaient jamais enterrés. Le Digesta,<br />

un abrégé des lois romaines de l’époque qu’a fait écrire<br />

l’empereur Justinien 1 er rapporte que « Les corps de ceux<br />

qui ont été punis doivent être remis à quiconque en fait la<br />

demande dans le but de les enterrer. » D’ailleurs, en 1968,<br />

des archéologues ont mis au jour les restes enterrés d’une<br />

personne ayant été crucifiée et qui avait encore le pic planté<br />

dans sa cheville.<br />

Comment, alors, la tombe a-t-elle été vidée ? Les Romains<br />

n’avaient aucune raison de voler le corps. Ils voulaient la<br />

mort de Jésus. Les chefs religieux juifs de l’époque n’avaient<br />

pas non plus de raisons de faire disparaitre le corps. Ils<br />

tenaient à ce que Jésus reste mort. Les disciples n’avaient<br />

ni les moyens ni l’occasion de voler le corps. L’explication<br />

la plus plausible est que Jésus est effectivement ressuscité.<br />

– 4 –<br />

JÉSUS A-T-IL RÉELLEMENT ÉTÉ<br />

VU VIVANT ?<br />

Nous avons accès à neuf sources anciennes – dont celles,<br />

entre autres, du Nouveau Testament – qui corroborent le<br />

témoignage des disciples concernant leurs rencontres avec<br />

Jésus une fois ressuscité. Il s’agit d’une réelle avalanche de<br />

preuves historiques ! De plus, les récits les plus anciens de<br />

la résurrection parlent de 500 personnes l’ayant vu en même<br />

temps.<br />

« D’accord, diront les sceptiques, ces gens ont vu<br />

quelque chose. Est-ce que ça ne pourrait pas être une<br />

hallucination ? » Le problème est que, selon les experts<br />

en psychologie avec lesquels je me suis entretenu, de telles<br />

hallucinations collectives n’existent pas. Les hallucinations<br />

sont le fait de l’esprit d’un seul individu.<br />

On peut ajouter que Saul de Tarse, qui pendant des années<br />

a été un grand persécuteur des chrétiens, a lui aussi vu Jésus<br />

ressuscité (Actes 9.1-6). Saul n’était pas psychologiquement<br />

prédisposé à une telle vision et n’avait aucun intérêt à<br />

ébruiter cette rencontre si elle n’avait pas eu lieu.<br />

LES CONCLUSIONS AUXQUELLES<br />

J’AI DÛ ME RÉSOUDRE<br />

Il ne m’a pas été facile de prouver que la résurrection<br />

de Jésus n’avait pas eu lieu. En fait, ça s’est plutôt révélé<br />

impossible. Mes recherches m’ont amené à réaliser que<br />

les arguments en faveur de la résurrection de Jésus sont<br />

puissants et très convaincants. C’est ce qui m’a conduit à<br />

croire personnellement en Jésus. Depuis cette enquête et<br />

ma conversion, j’aide les chrétiens autour de moi à réaliser<br />

que nous pouvons avoir une profonde confiance dans les<br />

récits bibliques de la résurrection.<br />

Pâques ne se résume pas aux œufs en chocolat ou à un<br />

repas traditionnel en famille. Nous reconnaissons que la<br />

résurrection de Christ authentifie son affirmation selon<br />

laquelle il est le Fils de Dieu.<br />

N’importe qui peut faire des proclamations, et Jésus a<br />

certainement affirmé sa position transcendante, divine et<br />

messianique. Il a proclamé être le Fils de Dieu. Cela dit,<br />

s’il est revenu d’entre les morts, son identité divine est<br />

confirmée. Comme l’a expliqué l’apôtre Paul : « Or, si Christ<br />

n’est pas ressuscité, votre foi est inutile, vous êtes encore dans<br />

vos péchés. » (1 Corinthiens 15.17)<br />

Si la résurrection de Jésus a bien eu lieu, alors ses<br />

enseignements ne sont pas juste les paroles avisées d’un<br />

homme sage mort depuis des siècles. Ce sont les paroles<br />

de Dieu lui-même. Nous sommes donc contraints de suivre<br />

ces enseignements et d’aider nos enfants à comprendre que<br />

Jésus mérite notre foi et notre adoration.<br />

S’il est ressuscité, cela signifie qu’il est encore vivant et<br />

nous pouvons le rencontrer aujourd’hui. Grâce à sa mort<br />

expiatoire à la croix, tous ceux qui le suivent reçoivent le<br />

pardon de leur péché et la porte des cieux leur est ouverte.<br />

La résurrection change réellement tout.<br />

1 Journal de l’association médicale américaine.<br />

Lee Strobel est auteur et ancien journaliste<br />

d’investigation. Il a écrit entre autres le livre Jésus :<br />

l’enquête, relatant l’histoire de son enquête et de<br />

sa conversion. Son livre a été adapté en un film du<br />

même nom.<br />

© 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés.<br />

Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais sur<br />

FocusOnTheFamily.com.<br />

PRINTEMPS 2020<br />

19


Petit traité<br />

d’apologétique<br />

www pour www<br />

les enfants<br />

ÉQUIPEZ VOS ENFANTS POUR RÉPONDRE AUX QUESTIONS DES SCEPTIQUES<br />

par natasha crain<br />

I« Il n’y a pas la moindre preuve que Jésus ait existé. »<br />

Ce n’était pas la première fois que j’entendais un<br />

commentaire remettant en question la foi chrétienne. Au fil<br />

des années, mon site internet a attiré de nombreux sceptiques<br />

cherchant à contester le contenu de mes publications. Étant<br />

chrétienne depuis mon enfance, je souhaitais répondre à<br />

cette affirmation, mais me suis aperçue que j’étais assez mal<br />

préparée à discuter intelligemment au sujet des affirmations<br />

suivantes :<br />

« La science a prouvé que Dieu n’existe pas. »<br />

« La Bible est pleine de contradictions. »<br />

« La religion chrétienne n’est qu’un mélange d’anciennes<br />

traditions païennes. »<br />

Le jour où quelqu’un m’a écrit qu’il n’y avait aucune preuve<br />

de l’existence même de Jésus, je savais qu’il fallait que je<br />

m’informe un peu mieux. J’ai découvert l’apologétique, cette<br />

discipline qui a pour but d’argumenter en faveur des vérités<br />

fondamentales de la foi chrétienne. L’apologétique m’a aidée à<br />

mieux comprendre les preuves historiques du ministère et de<br />

la résurrection de Jésus. J’ai pu ensuite formuler des réponses<br />

à ceux qui proclamaient que Jésus n’a pas existé.<br />

Tout en étudiant ces sujets, j’ai appris que de nombreux<br />

jeunes gens s’éloignaient de la foi chrétienne faute<br />

d’arguments réfutant ces défis. Malheureusement, beaucoup<br />

de parents chrétiens ne savent pas comment inclure ce type<br />

d’information dans l’éducation chrétienne qu’ils donnent à<br />

leurs enfants.<br />

Si vous faites partie de ces parents, vous pouvez commencer<br />

par apprendre vous-même comment répondre aux quatre<br />

grandes objections suivantes faites à notre foi :<br />

20 FOCUSFAMILLE.CA


« La foi s’oppose à la raison. »<br />

Je discutais récemment avec des parents sur la meilleure<br />

approche pour faire de nos enfants des disciples. Une des<br />

mères avait une vision très éloignée de la mienne en la matière :<br />

« J’explique à ma fille que croire en Dieu est une question de foi.<br />

C’est comme pour le Père Noël : certaines personnes y croient<br />

et d’autres non. »<br />

Malheureusement, cette mère semblait avoir intégré l’idée<br />

fausse selon laquelle la foi est le contraire de la raison, où<br />

croire en Dieu est comparable à croire au Père Noël. Elle<br />

n’est pas seule. De nombreux parents s’arrangent de cette<br />

dichotomie erronée entre la foi et la raison. « Il suffit d’avoir<br />

la foi », expliquent-ils à leurs enfants lorsque quelqu’un leur<br />

oppose que leurs croyances ne sont pas « raisonnables ».<br />

En réalité, nous n’avons pas à choisir entre foi et raison. La<br />

foi en elle-même consiste à adopter une croyance. Elle peut<br />

être basée sur de bonnes comme sur de mauvaises raisons. Une<br />

foi bien placée est soutenue par un bon raisonnement, alors<br />

qu’une foi mal placée n’est pas soutenue par la raison.<br />

Les chrétiens sont appelés à avoir une foi raisonnable en<br />

réponse aux preuves que Dieu nous fournit, telles que les<br />

caractéristiques physiques du monde dans lequel nous vivons ou<br />

la capacité de l’être humain à comprendre et à intégrer un code<br />

moral. Nous devons comprendre ces preuves pour être prêts à en<br />

parler quand on nous pose des questions (1 Pierre 3.15).<br />

mise en pratique Aidez vos enfants à se rendre compte que<br />

les chrétiens devraient être à l’aise dans les discussions basées<br />

sur la raison et la logique. Expliquez-leur qu’il y a une réelle<br />

distinction entre une foi bien placée ou une foi mal placée.<br />

Cherchez des exemples pour chaque catégorie, en faisant le<br />

parallèle avec notre foi en Dieu.<br />

Par exemple, j’ai récemment remarqué que mon fils se tenait<br />

dans la cuisine, examinant les cuillères dans le tiroir à couverts.<br />

« Elles ne sont pas toutes propres », a-t-il constaté.<br />

« Dirais-tu alors que tu as des raisons de croire que le lavevaisselle<br />

n’est pas toujours efficace ? Compter sur le lavevaisselle<br />

serait donc mal placer ta foi ! » ai-je répondu.<br />

Nous avons éclaté de rire, mais ce petit moment nous a<br />

conduits à avoir une discussion intéressante sur les bonnes<br />

raisons de placer sa foi en Dieu.<br />

« La science a prouvé que Dieu<br />

n’existe pas. »<br />

Si la foi est ancrée dans la raison, alors nos enfants devraient<br />

connaitre ces bonnes raisons et savoir repérer les manières<br />

dont Dieu se révèle à nous.<br />

La Bible est notre principale source de connaissance sur<br />

Dieu, mais les chrétiens négligent souvent le monde naturel<br />

comme source de révélation de Dieu aux hommes. Que pensezvous<br />

pouvoir apprendre de Dieu en observant le monde autour<br />

de vous ?<br />

Notre monde physique déclare la gloire de Dieu, révélant<br />

l’œuvre de ses mains (Psaume 19.1). La vraie science, c’està-dire<br />

l’observation honnête du monde, est en fait loin d’être<br />

incompatible avec notre foi.<br />

Un bon point de départ est… le début. C’est un fait<br />

scientifiquement accepté que l’univers a eu un commencement.<br />

Nous savons également que tout ce qui vient à exister doit<br />

avoir une cause. Rien n’apparait dans le monde sans cause,<br />

et pour pouvoir être à l’origine de l’espace, du temps et de la<br />

matière, cette cause doit être extérieure à l’espace, au temps<br />

et à la matière. Tout cela est parfaitement compatible avec la<br />

description biblique de la création et de la nature de Dieu.<br />

L’astrophysicien Hugh Ross et ses collègues ont observé plus<br />

de 140 propriétés de l’univers, telles que la force de la gravité,<br />

qui sont très précisément adaptées pour permettre l’existence<br />

de la vie. Il est extrêmement peu probable que ces facteurs se<br />

soient combinés par l’effet du hasard pour créer la vie. Cela<br />

suggère donc fortement que notre univers est le produit d’une<br />

intelligence raisonnée au-delà de la nature.<br />

mise en pratique Demandez à votre enfant de s’imaginer<br />

devoir apprendre à connaitre Dieu sans l’aide de la Bible : « Que<br />

pourrais-tu apprendre de Dieu en observant le monde autour<br />

de toi ? » Appuyez-vous sur Romains 1.18-20, que vous pourrez<br />

utiliser comme tremplin pour vos conversations sur ce que le<br />

monde nous révèle de notre Créateur.<br />

« Où est ton Dieu maintenant ? »<br />

Avec les attaques terroristes et autres tragédies causées par<br />

l’homme, ce genre de commentaire montre comment la<br />

question du mal s’infiltre dans nos conversations du quotidien.<br />

C’est un dilemme sans âge : si Dieu est vraiment bon, il devrait<br />

éliminer le mal, et s’il est vraiment tout-puissant, il peut<br />

l’éliminer. Donc si le mal existe, Dieu ne peut exister.<br />

De nombreux parents m’ont contactée parce que leurs<br />

enfants en étaient arrivés à cette conclusion.<br />

Nous devons anticiper ces questions en commençant par<br />

rappeler à nos enfants que Dieu a créé les humains avec un<br />

libre arbitre. Imaginez ce que serait la vie sans aucune liberté<br />

de choisir le mal. Qu’en serait-il si nous étions uniquement<br />

capables de faire le bien et d’aimer Dieu ? Il ne faut pas<br />

longtemps pour comprendre que nous serions comme des<br />

robots obéissant aveuglément aux ordres reçus.<br />

PRINTEMPS 2020<br />

21


« Comment peux-tu croire que<br />

les morts ressuscitent ? »<br />

La véritable bonté ne peut pas être forcée, nous devons la<br />

choisir. Une telle liberté nous permet pourtant aussi de choisir<br />

le mal. Dieu a rendu le mal possible en nous donnant le pouvoir<br />

de choisir mais ce sont les humains qui sont responsables<br />

d’avoir introduit le mal dans le monde.<br />

Il est aussi très important pour les jeunes de comprendre que<br />

les athées ont leur propre problème à régler avec le mal. Si Dieu<br />

n’existe pas, il n’existe pas non plus de standard objectif pour<br />

décider de ce qui est mal. Sans une autorité morale qui surpasse<br />

les êtres humains, ce que nous considérons comme « bon »<br />

ou « mauvais » ne peut être qu’une question de point de vue.<br />

Cependant, notre intuition la plus profonde nous souffle que<br />

certains comportements sont objectivement mauvais. Étant<br />

donné que ces « lois » morales objectives existent, la meilleure<br />

manière de l’expliquer est qu’il existe aussi un législateur qui les<br />

a créées (Romains 2.14-16).<br />

mise en pratique Les nouvelles que l’on voit à la TV nous<br />

procurent malheureusement de nombreuses occasions de<br />

parler de ce sujet avec nos enfants. Servez-vous-en pour<br />

demander à votre enfant : « Comment penses-tu que tout ce<br />

mal puisse se produire si Dieu est bon ? » Discutez avec lui de<br />

ce qu’est le libre arbitre et de ses conséquences. Expliquez-lui<br />

aussi que c’est parce que Dieu existe qu’on peut qualifier le mal<br />

de ce qu’il est.<br />

Imaginez que vos enfants arrivent en courant et crient : « On<br />

vient de voir trois cochons volants dans le ciel ! » Vous ne les<br />

croiriez probablement pas, parce que les cochons ne volent pas.<br />

Pour beaucoup, c’est la logique qu’ils utilisent pour expliquer<br />

que les affirmations du christianisme, comme la résurrection,<br />

sont fausses. Un athée m’a dit un jour : « Je sais que la<br />

résurrection du Christ n’a pas eu lieu parce que la science me<br />

dit que les morts restent morts. » D’autres sceptiques sont<br />

d’accord : les affirmations des chrétiens vont à l’encontre du<br />

fonctionnement du monde naturel.<br />

Il est important que nos enfants comprennent le défaut<br />

inhérent à cet argument. Les chrétiens, tout comme les noncroyants,<br />

sont d’accord pour dire que les morts ne reviennent<br />

pas à la vie naturellement. Mais les miracles tels que la<br />

résurrection sont des événements dont la cause est extérieure<br />

à la nature. Ils ne sont donc pas limités par les lois naturelles.<br />

mise en pratique Demandez à votre enfant : « Pourquoi<br />

penses-tu que les chrétiens croient que Jésus est ressuscité alors<br />

qu’on sait que tous ceux qui meurent restent morts ? » Expliquezlui<br />

que la résurrection est présentée comme un miracle et que les<br />

miracles sont des événements dont la cause est extérieure à la<br />

nature. Ils ne suivent donc pas les lois de la nature. Insistez sur<br />

le fait que si Dieu, créateur de l’univers, existe, les miracles sont<br />

complètement possibles et même probables.<br />

Ces conversations ne sont qu’un point de départ mais<br />

elles offrent un cadre pour répondre aux principaux défis<br />

intellectuels auxquels font face les chrétiens de nos jours. Elles<br />

mèneront à des discussions qui armeront vos enfants d’une foi<br />

plus solide.<br />

Natasha Crain est auteure de plusieurs livres et enseignante d’apologétique.<br />

© 2020 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par<br />

Natasha Crain. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com.<br />

PDF Mission Vérité<br />

Ce PDF gratuit est une série d’enquêtes ludiques que votre enfant pourra mener afin<br />

d’affermir sa connaissance des fondements de la foi chrétienne. Il aura 11 missions<br />

pour l’équiper à avoir une défense solide de sa foi face à des objections telles que :<br />

• La Bible n’est ni vraie ni pertinente de nos jours<br />

• Toutes les religions mènent au même Dieu<br />

• La vie semble trop injuste pour qu’il existe un Dieu bon, et bien plus…<br />

À télécharger sur Focus<strong>Famille</strong>.ca/MissionVerite<br />

22 FOCUSFAMILLE.CA


dieu,<br />

les catastrophes<br />

naturelles et nous<br />

LES TRAGÉDIES REMETTENT-ELLES EN QUESTION L’EXISTENCE DE DIEU ?<br />

par subby szterszky<br />

Au-delà de leur terrible puissance de<br />

destruction physique, les ouragans et<br />

autres catastrophes naturelles possèdent<br />

un étrange pouvoir spirituel. Ils ont cette<br />

faculté de faire ressortir le théologien<br />

qui est en chacun de nous. Lorsqu’une<br />

catastrophe frappe, elle amène les<br />

personnes de toutes confessions – et ceux<br />

qui n’en professent aucune – à réévaluer<br />

leurs croyances au sujet de la mort, de la<br />

souffrance et de la présence ou non de<br />

Dieu au milieu de tout cela.<br />

Cette faculté a été particulièrement<br />

mise sur le devant de la scène ces<br />

dernières années, lors de la terrible saison<br />

des ouragans en Atlantique. En 2017,<br />

les ouragans Harvey, Irma et Maria ont<br />

ravagé les Caraïbes et le sud-est des États-<br />

Unis. En 2019, c’est l’ouragan Dorian<br />

qui a semé son lot de dévastation sur<br />

ces mêmes régions et au-delà, alors que<br />

certaines villes essayaient encore de se<br />

remettre du désastre qui les avait frappées<br />

deux ans plus tôt.<br />

Face à des événements aussi destruc<br />

teurs, les athées auront tendance à se<br />

trouver justifiés dans leur position. Quant<br />

aux croyants, ils vont chercher à com<br />

prendre ces tragédies à la lumière de leur<br />

foi, tout en voulant aussi défendre leur foi<br />

à la lumière de ces tragédies.<br />

Nous chrétiens avons nos propres<br />

explications, ainsi que des tentatives de<br />

« théodicée » (la pratique de chercher<br />

à justifier Dieu, le « tirer d’affaire » en<br />

quelque sorte). Pourtant, bien que<br />

remplies de bonnes intentions, certaines<br />

de ces approches finissent par être en<br />

décalage avec la Parole, ce qui les rend<br />

inutiles, voire déshonorantes envers Dieu.<br />

L’existence de catastrophes naturelles<br />

est l’un des problèmes les plus épineux<br />

qui soit pour n’importe quel système<br />

de croyances. Il n’existe pas de réponse<br />

simple. Cela étant dit, il peut être utile<br />

de regarder de plus près la manière dont<br />

chacun choisit de relever ce défi.<br />

Les catastrophes naturelles<br />

font-elles partie de la volonté<br />

de Dieu ?<br />

Pour réconcilier l’idée d’un Dieu bon<br />

avec l’existence de ces événements<br />

destructeurs, il peut être tentant de<br />

penser que les ouragans et autres<br />

catastrophes naturelles ne font pas<br />

partie de son plan. Certaines personnes<br />

vont même plus loin, clamant que Dieu<br />

n’a rien à voir avec les désastres naturels,<br />

qui ne seraient le résultat que d’activités<br />

démoniaques ou de forces physiques qui<br />

opèrent en dehors du contrôle direct<br />

de Dieu.<br />

PRINTEMPS 2020<br />

23


De telles affirmations ne peuvent<br />

résister face aux Écritures. Dieu luimême<br />

déclare être l’auteur du bien et<br />

des calamités (Ésaïe 45.7 ; Amos 3.6 ; Job<br />

1.21-22 ; 2.10). Il est Seigneur de toute<br />

la création, ce qui inclut l’intégralité<br />

des forces naturelles et des modèles<br />

météorologiques. Il ne produit pas<br />

uniquement le beau temps et les pluies<br />

rafraichissantes, mais aussi la neige, la<br />

glace et les tempêtes dévastatrices (Job<br />

37.9-13 ; 38.22-24 ; Psaumes 24.1-2 ; 147.16-<br />

18 ; 148.8 ; Matthieu 8.23-27). Affirmer<br />

le contraire reviendrait à limiter la<br />

souveraineté de Dieu, faisant de lui un<br />

dieu impuissant.<br />

Les catastrophes naturelles<br />

sont-elles une punition face<br />

au péché ?<br />

D’un autre côté, on a l’idée selon laquelle<br />

toutes les catastrophes naturelles<br />

sont envoyées par Dieu pour punir<br />

directement le péché d’un groupe de<br />

personnes spécifique. Les êtres humains<br />

ont malheureusement cette tendance à<br />

penser que si quelqu’un souffre, il doit<br />

avoir fait quelque chose pour le mériter.<br />

Encore une fois, la Bible nous rappelle<br />

que ce n’est pas toujours (ou même<br />

souvent) le cas. Il est vrai qu’on peut<br />

trouver des occasions où Dieu provoque<br />

une catastrophe naturelle en réponse au<br />

péché. Cela dit, il consacre également tout<br />

le livre de Job, ainsi que d’autres passages<br />

des Écritures, à la question de savoir<br />

pourquoi des personnes apparemment<br />

innocentes souffrent (Job 1.1 et suivants ;<br />

Psaume 73 ; Jean 9.1-7).<br />

Dans tous les cas, depuis que la liste<br />

des canons de l’Écriture a été clôturée,<br />

plus personne n’a l’autorité de dire que<br />

l’ouragan X a été envoyé par Dieu pour<br />

punir le péché de la communauté Y. Jésus<br />

lui-même a exclu ce schéma de pensée. Il<br />

a déclaré que la tour de Siloé ne s’est pas<br />

effondrée sur 18 personnes à Jérusalem<br />

parce que ceux-là étaient particulièrement<br />

pécheurs. Il insiste plutôt sur le fait que<br />

nous périrons tous de la même manière si<br />

nous ne nous repentons pas (Luc 13.4-5).<br />

Où est Dieu dans tout cela ?<br />

Depuis bien longtemps, les sceptiques<br />

affirment que si Dieu est capable<br />

d’empêcher les catastrophes naturelles<br />

mais ne le fait pas, il ne peut pas être<br />

parfaitement bon. Inversement, s’il<br />

veut le faire mais ne le peut pas, alors il<br />

n’est pas Dieu Tout-Puissant. Quoi qu’il<br />

en soit, ils en concluent qu’il ne peut<br />

pas être Dieu tel que nous l’entendons.<br />

Pour de nombreux non-croyants, il<br />

s’agit là d’un paradoxe incontournable<br />

qui prouve bien que Dieu n’existe pas.<br />

Bien que cet argument paraisse<br />

plausible en surface, il s’agit pourtant<br />

d’une forme de sophisme, si bien tournée<br />

soit-elle. Pour commencer, il s’avère<br />

particulièrement peu convaincant<br />

d’argumenter que le fait de ne pas pouvoir<br />

expliquer quelque chose remette en<br />

cause son existence. De plus, pour que<br />

tout le monde reconnaisse la souffrance<br />

comme étant quelque chose de mal, il<br />

est nécessaire d’avoir une base morale<br />

définissant ce qui est bien, ce qui à<br />

son tour exige l’existence d’une entité<br />

qui pose cette loi morale. Loin de<br />

prouver l’inexistence de Dieu donc, les<br />

catastrophes naturelles nous rappellent<br />

puissamment son existence.<br />

C.S. Lewis détaille ce concept dans son<br />

livre Les fondements du christianisme 1 ,<br />

lorsqu’il relate sa propre conversion :<br />

« Mon argument contre l’existence de<br />

Dieu était la présence de tant de cruauté<br />

et d’injustice dans le monde. Cependant,<br />

comment avais-je conçu l’idée de ce qui<br />

est juste et injuste ? Un homme ne peut<br />

pas définir une ligne comme étant tordue<br />

s’il n’a pas au moins une idée de ce qu’est<br />

une ligne droite. À quoi comparais-je cet<br />

univers quand je le qualifiais d’injuste ? »<br />

Au-delà de tout cela, nous devons<br />

nous rappeler que les voies de Dieu sont<br />

infiniment plus élevées que les nôtres<br />

et qu’il a choisi de ne pas nous révéler<br />

toutes ses motivations profondes.<br />

Cela dit, même s’il le faisait, nous ne<br />

pourrions en comprendre qu’un infime<br />

fragment (Ésaïe 55.8-9 ; Psaume 139.17-<br />

18 ; Deutéronome 29.29 ; Jean 16.12).<br />

Selon Tim Keller, « Si vous imaginez un<br />

Dieu infini qui soit assez grand pour que<br />

vous puissiez lui reprocher la souffrance<br />

dans le monde, alors ce Dieu infini est<br />

aussi assez grand pour avoir des raisons<br />

de faire les choses que vous ne pouvez pas<br />

comprendre. »<br />

La puissance et la gloire de Dieu<br />

Nous pensons habituellement à la gloire<br />

de Dieu essentiellement en lien avec<br />

sa créativité, sa bonté et son amour,<br />

ce qui est tout à fait juste. Cependant,<br />

les Écritures affirment également que<br />

Dieu manifeste sa gloire à travers sa<br />

« Il y a peu de choses qui sont aussi<br />

nuisibles au témoignage de Jésus que<br />

l’orthodoxie sans l’orthopraxie,<br />

c’est-à-dire les bonnes croyances<br />

sans les bonnes actions. »<br />

24 FOCUSFAMILLE.CA


sainteté, son immense puissance et<br />

ses actes de jugement (Exode 7.3-5 ;<br />

11.9 ; 14.1-4, 15-18 ; Romains 9.14-24).<br />

Il se révèle non seulement à travers la<br />

beauté flamboyante d’un coucher de<br />

soleil multicolore, mais aussi à travers<br />

la sombre tempête qui explose au-dessus<br />

de l’océan, ou le grondement profond<br />

d’un tonnerre formé dans l’atmosphère.<br />

L’apôtre Paul nous presse de reconnaitre<br />

à la fois la bonté et la sévérité de Dieu<br />

(Romains 11.22). C’est également ce que<br />

nous rappelle le monde naturel.<br />

La fragilité d’un monde déchu<br />

Dans nos sociétés prospères, où richesse<br />

et confort nous amènent à des standards<br />

de vie élevés, il est facile de se laisser<br />

entrainer dans l’idée de notre propre<br />

immortalité et la conviction qu’il ne peut<br />

rien nous arriver de réellement mauvais.<br />

Cependant, ceux qui vivent dans des<br />

pays moins développés sont bien plus<br />

en contact avec les réalités de la vie dans<br />

un monde déchu. Pour eux, la mort et la<br />

souffrance sont omniprésentes et très<br />

proches, souvent à une inondation ou à<br />

une famine près. Dans sa prière, Moïse<br />

a demandé à Dieu de nous enseigner à<br />

compter le nombre de nos jours pour<br />

nous pousser à la sagesse (Psaume 90.12).<br />

Quand un ouragan vient frapper nos<br />

côtes, cela nous remet face à la réalité de<br />

notre mortalité de manière plus évidente<br />

que jamais.<br />

Un avertissement du jugement<br />

à venir<br />

Bien que nous ne puissions pas (et<br />

ne devrions pas) nous permettre de<br />

rattacher un quelconque désastre à un<br />

péché particulier, nous pouvons (et<br />

devons) en tirer une conclusion générale<br />

qui se révèle inévitable. Du déluge de<br />

Noé à la tour de Siloé et au-delà, toutes<br />

les catastrophes de l’histoire annoncent<br />

le jour du jugement dernier, celui où<br />

Dieu viendra juger le monde. L’apôtre<br />

Pierre fait ce lien de manière explicite<br />

en traçant une ligne qui va du déluge, le<br />

premier grand cataclysme de l’histoire,<br />

jusqu’au dernier : la destruction par Dieu<br />

de l’univers tel qu’il existe aujourd'hui,<br />

pour le remplacer par les nouveaux cieux<br />

et la nouvelle terre, où règnera sa justice<br />

(2 Pierre 3.5-13).<br />

Une occasion de manifester<br />

l’amour de Dieu<br />

Au milieu de ces réflexions théologiques,<br />

il existe le danger réel de se concentrer<br />

seulement sur la recherche d’une<br />

explication à la souffrance dans notre<br />

monde sans chercher aucunement à la<br />

soulager. Voilà une position dans laquelle<br />

nous ne devrions jamais nous trouver. Il<br />

y a peu de choses qui sont aussi nuisibles<br />

au témoignage de Jésus que l’orthodoxie<br />

sans l’orthopraxie, c’est-à-dire les bonnes<br />

croyances sans les bonnes actions<br />

(Matthieu 23.23-24).<br />

Plus que tout, il est essentiel de garder<br />

à l’esprit que les catastrophes naturelles<br />

sont un moyen à travers lequel Dieu peut<br />

exprimer sa compassion et son désir<br />

de prendre soin de ceux qui souffrent,<br />

chose qu’il fait principalement à travers<br />

nous, ses enfants. Cela dit, ses enfants<br />

doivent aussi savoir pourquoi ils font ce<br />

qu’ils font. Les bonnes actions doivent<br />

être ancrées dans les bonnes croyances.<br />

Cela va de pair. Lorsque nous apportons<br />

notre aide à ceux qui en ont besoin, nous<br />

devons être prêts à répondre à ceux qui<br />

nous demandent : « Où est ton Dieu ? »<br />

(Éphésiens 2.10 ; Galates 2.10 ; 1 Pierre<br />

3.14-16)<br />

Les ouragans font de nous des<br />

théologiens, certes. Bien plus, ils nous<br />

encouragent à adopter une théologie<br />

pratique, appliquée – à prier, donner,<br />

servir et pleurer avec ceux qui pleurent.<br />

Dans ce sens, ils ouvrent les yeux de<br />

chacun. Ils permettent de voir que Dieu<br />

n’a pas abandonné sa création dans les<br />

griffes de la mort mais qu’il a envoyé<br />

son Fils pour offrir la vie éternelle et la<br />

véritable immortalité (Jean 13.34-35 ;<br />

17.20-23 ; 2 Timothée 1.8-10).<br />

1 Voir sélection de livres page 7.<br />

Subby Szterszky est le rédacteur en chef de la<br />

rubrique Foi et Culture chez Focus on the Family<br />

Canada.<br />

© 2020 Focus on the Family (Canada) Association. Tous<br />

droits réservés.<br />

PRINTEMPS 2020<br />

25


Quand votre couple est<br />

spirituellement<br />

dépareillé<br />

VOICI QUELQUES PRINCIPES POUR VOUS AIDER À RESTER PROCHE DE VOTRE<br />

CONJOINT(E) MALGRÉ VOS DIFFÉRENCES SPIRITUELLES<br />

par lee strobel<br />

26 FOCUSFAMILLE.CA


Ma femme Leslie et moi avions une vie parfaite. Une maison<br />

dans un quartier chic et animé, deux magnifiques enfants,<br />

l’exaltation et le sens du défi que procurent des carrières en<br />

progrès constant. Bien sûr, nous avions parfois des désaccords<br />

mais notre relation restait solide et sûre. L’amour profond que<br />

nous avions l’un pour l’autre nous aidait à arrondir les angles.<br />

Puis un jour, sans prévenir, quelqu’un est venu se mettre<br />

entre nous. Il ne s’agissait pas d’une aventure. Ce n’était<br />

pas non plus une ancienne flamme refaisant surface. Ce<br />

quelqu’un n’était autre que Dieu lui-même.<br />

Leslie m’a annoncé un jour qu’après une longue période de<br />

réflexion, elle avait décidé de suivre Jésus. Pour moi, c’était<br />

une bien mauvaise nouvelle ! « Écoute, si tu as besoin de ce<br />

genre de béquille, si tu ne peux pas vivre sans croire à un dieu<br />

imaginaire, alors vas-y, lui ai-je lancé avec mépris. Mais je<br />

t’interdis de donner de notre argent à l’église et ce n’est pas la<br />

peine d’essayer de m’y trainer le dimanche matin. »<br />

Plutôt chic de ma part, n’est-ce pas ?<br />

Ce fut la première turbulence dans ce qui allait se révéler<br />

être une phase particulièrement houleuse dans notre mariage.<br />

Nos valeurs se sont retrouvées en contradiction, nos attitudes<br />

ne se rejoignaient plus. Nos priorités et nos désirs étaient<br />

soudain opposés. Plus d’une fois, j’ai laissé ma frustration face<br />

à la relation de Leslie avec Jésus se transformer en une série de<br />

cris exaspérés et de portes claquées.<br />

Il va sans dire que je n’ai pas facilité la croissance spirituelle<br />

de ma femme, alors toute jeune croyante. Pour Leslie, la<br />

foi n’était pas une béquille mais une source de sagesse, de<br />

réconfort et de joie telle qu’elle n’en avait jamais vécu avant.<br />

Cependant, elle ne pouvait pas la partager avec l’homme qu’elle<br />

aimait. Chaque fois qu’elle essayait de m’en parler, je préférais<br />

la ridiculiser ou ignorer ses tentatives. Elle a plus tard expliqué<br />

qu’elle se sentait comme si elle visitait une ville magnifique,<br />

se délectant de ce qu’elle y découvrait, mais sachant que je ne<br />

voulais pas l’y accompagner ou en entendre parler. C’était la<br />

première fois depuis qu’on s’était rencontrés à l’adolescence<br />

que nous ne pouvions pas vivre ensemble une expérience<br />

importante.<br />

De mon côté, je n’étais pas sûr de vouloir continuer à vivre<br />

quoi que ce soit avec ma femme. Je me sentais comme étant<br />

la victime d’une arnaque. J’avais épousé une Leslie drôle,<br />

audacieuse et aventureuse qui était en train de se changer en<br />

une autre personne. Je voulais que ma femme redevienne<br />

comme avant !<br />

Le summum de la crise est arrivé un jour d’été chaud et<br />

humide, alors que je tondais la pelouse après une énième<br />

dispute avec elle. Je me suis dit : « Ça suffit ! Ce n’est pas ce<br />

pour quoi j’ai signé. Il est peut-être temps de mettre fin à ce<br />

mariage. »<br />

Mais avant qu’il ne soit trop tard, Leslie a appris à vivre sa foi<br />

d’une manière qui a commencé à m’attirer plutôt qu’à me faire<br />

fuir. Elle a appris à grandir et à s’épanouir dans sa relation avec<br />

Jésus malgré mes nombreuses tentatives pour l’en décourager.<br />

Bien que Leslie avoue elle-même avoir commis des erreurs,<br />

c’est elle qui a rétabli l’équilibre dans notre relation.<br />

Il n’existe pas de formule parfaite qui révolutionnera<br />

instantanément un mariage où l’un croit et l’autre non, mais<br />

les quelques principes suivants nous ont aidés, Leslie et moi,<br />

à maintenir une relation saine. Si vous êtes marié à un(e)<br />

non-croyant(e), ce qui suit peut vous aider à avancer malgré le<br />

décalage spirituel.<br />

Lorsque vous êtes tiraillé entre deux directions différentes,<br />

vers Dieu par le Saint-Esprit et loin de Dieu par votre conjoint,<br />

il est important de se rappeler quelles sont vos priorités.<br />

Rester rivé sur la situation désespérée que vous vivez ne fera<br />

qu’alourdir votre quotidien. Au lieu de cela, levez les yeux<br />

vers celui qui mérite votre allégeance première, celui qui<br />

peut combler tous les besoins que votre conjoint ne peut pas<br />

combler. Dieu réharmonise notre vie et nous donne les moyens<br />

d’aimer notre conjoint, même quand celui-ci ne s’en montre<br />

pas particulièrement digne. Il aime notre partenaire encore<br />

plus que nous puissions l’aimer ! Alors recherchez la joie<br />

de Dieu, vous appuyant sur lui plutôt que de chercher votre<br />

bonheur dans un changement de circonstances extérieures.<br />

Il est vrai que les activités qui permettent de cultiver une<br />

relation d’intimité avec Dieu sont généralement celles qu’un<br />

conjoint non croyant aura tendance à décourager : la prière,<br />

l’étude de la Parole, aller à l’église et partager des moments<br />

de communion avec d’autres croyants. « J’ai appris que si je<br />

voulais pratiquer différentes disciplines spirituelles pour<br />

rester proche de Dieu, il fallait que je le fasse à l’insu de Lee »,<br />

explique Leslie.<br />

Leslie n’a jamais essayé de me cacher son amour pour Jésus<br />

et son désir de cultiver une relation avec lui. J’étais tout à fait<br />

conscient de sa dévotion à Christ et du fait qu’elle priait et<br />

étudiait sa Bible. Cependant, elle avait la sagesse de le faire en<br />

dehors de ma présence. Cette concession sur le plan pratique<br />

lui a permis de s’affermir pour pouvoir garder le cap sur ses<br />

priorités relationnelles.<br />

PRINTEMPS 2020<br />

27


L’une des choses qui me mettaient en colère pendant cette<br />

période de notre vie était que j’avais le sentiment de perdre<br />

la femme que j’aimais. Pour être honnête, j’étais jaloux<br />

de Jésus ! Pour la première fois depuis que nous étions<br />

mariés, les besoins émotionnels de Leslie étaient comblés<br />

par quelqu’un d’autre que moi. J’avais l’impression que<br />

Leslie, en cherchant du réconfort et des encouragements<br />

auprès de quelqu’un d’autre, avait rompu l’engagement pris<br />

lors de notre mariage.<br />

Au fil du temps, j’ai constaté que le dévouement de Leslie<br />

envers Christ renforçait plutôt son amour pour moi et<br />

l’encourageait à vouloir approfondir notre relation. Au lieu de<br />

m’ignorer au profit de Jésus, de l’église et de ses amis chrétiens,<br />

elle redoublait d’efforts pour être une épouse attentive et<br />

présente. J’ai pu me rendre compte que je restais la personne<br />

la plus importante dans sa vie, tout comme elle l’était pour moi.<br />

Ce n’était pas parce que nous n’avions pas les mêmes<br />

croyances que nous devions arrêter de partager des choses<br />

ensemble dans d’autres domaines. Nous nous étions mariés<br />

parce que nous aimions passer de temps ensemble et avions<br />

beaucoup d’intérêts communs. Leslie s’est assurée que nous<br />

puissions continuer à vivre ces moments en couple. Même<br />

si elle avait désespérément envie de me voir reconnaitre<br />

mon besoin de Christ, elle a continué à m’aimer en tant que<br />

partenaire de vie, pas en tant que « projet ».<br />

Je me considérais comme athée mais Leslie refusait de<br />

laisser ce mot me définir. Elle essayait plutôt de me voir comme<br />

Dieu me voyait, c’est-à-dire comme faisant partie intégrale de<br />

sa création, un être humain précieux dans l’âme duquel l’image<br />

de Dieu était gravée, un fils prodigue avec lequel il désirait tant<br />

renouer.<br />

À un certain moment, Leslie en a vraiment eu assez. Je m’étais<br />

encore moqué de sa foi et c’était la goutte d’eau de trop. Tout en<br />

elle voulait répondre au sarcasme par le sarcasme, me rendre<br />

la monnaie de ma pièce et en tirer une satisfaction immédiate.<br />

Mais avec l’aide de Dieu, elle a résisté à cette tentation,<br />

sachant que cela ne ferait qu’empirer une relation déjà en<br />

danger. Elle a lutté contre l’envie de s’abaisser à mon niveau et<br />

de me lancer les piques que pourtant je méritais.<br />

Les principes chrétiens que vous appliquez dans votre<br />

mariage vont changer la teinte de votre relation de couple.<br />

Soyez un porteur de vérité, un serviteur, quelqu’un qui<br />

pardonne, une personne remplie d’intégrité, d’humilité et<br />

de bonté. Le niveau de « chrétienté » de votre relation est<br />

directement lié à votre niveau d’engagement à suivre Jésus et<br />

à laisser son influence imprégner votre vie.<br />

Dans un mariage où la foi n’est pas partagée, la tendance<br />

du conjoint croyant est de se concentrer sur le gros défaut<br />

de l’autre de ne pas être croyant. Pendant un moment,<br />

je n’arrivais pas à me défaire de l’impression que, d’une<br />

certaine manière, je décevais Leslie, que je n’étais pas à la<br />

hauteur de ses attentes en tant que mari.<br />

Fort heureusement, Leslie a vite compris que lorsqu’elle<br />

essayait de me « réparer » en soulignant mes défauts, elle ne<br />

faisait en réalité que renforcer mon sentiment d’amertume.<br />

Elle a su voir qu’il était beaucoup plus sain pour notre mariage<br />

qu’elle se concentre sur ce qu’elle aimait chez moi. Plus elle<br />

soulignait mes qualités, plus j’étais motivé à faire des efforts<br />

pour lui plaire.<br />

Lorsque Leslie a voulu emmener nos enfants Alison et Kyle<br />

à l’école du dimanche, elle m’a présenté l’idée d’une manière<br />

qui séduirait un sceptique comme moi, soulignant le fait que<br />

ce serait une occasion pour nos enfants de développer des<br />

valeurs morales solides, chose qui faisait également partie de<br />

mes souhaits pour eux.<br />

En tant que croyant, vous avez le privilège et la responsabilité<br />

d’enseigner à vos enfants combien il est merveilleux de<br />

connaitre Jésus. Cependant, si papa ou maman ne va pas à<br />

l’église ou ne développe pas de relation avec Dieu, vos enfants<br />

vont se questionner sur ce parent. Leslie faisait attention à ne<br />

jamais saper mon autorité ou me manquer de respect. Elle ne<br />

voulait pas que les enfants pensent qu’elle me regardait de haut<br />

parce que je ne suivais pas Jésus.<br />

28 FOCUSFAMILLE.CA


Même si elle avait désespérément envie de me voir<br />

reconnaitre mon besoin de Christ,<br />

elle a continué à m’aimer en tant que partenaire de vie,<br />

pas en tant que « projet ».<br />

« Quand Alison m’a demandé pourquoi papa ne venait pas<br />

à l’église, je lui ai répondu que c’était parce qu’il avait une<br />

opinion différente concernant Dieu. Je lui ai expliqué que<br />

chacun devait en arriver à sa propre conclusion et que cela<br />

ne m’empêchait pas de continuer à l’aimer et à le respecter,<br />

raconte Leslie. Ma fille était trop jeune à l’époque pour<br />

poser d’autres questions plus sophistiquées, mais il semblait<br />

important pour elle que je continue à affirmer mon amour pour<br />

elle ainsi que pour son père. »<br />

Lorsque Leslie et les enfants partaient pour l’église, elle<br />

ne sous-entendait jamais que je faisais un mauvais choix en<br />

restant à la maison. Elle m’embrassait avec enthousiasme et<br />

lançait aux enfants : « Dites au revoir à papa ! On le retrouve<br />

tout à l’heure. »<br />

Dans un mariage où l’un est croyant et l’autre non, tous les<br />

regards sont braqués sur le chrétien. Votre comportement sera<br />

la preuve la plus claire que suivre Jésus est le meilleur choix de<br />

vie possible.<br />

À l’époque où j’étais athée, Leslie s’imaginait comment je serais<br />

si je partageais sa foi. Elle se disait que cela ferait de moi le<br />

mari parfait qui change les couches des enfants, fait la vaisselle<br />

et la couvre d’attentions romantiques. Mes sautes d’humeur<br />

disparaitraient. Je deviendrais d’une patience et d’une sagesse<br />

sans pareil.<br />

Je suis devenu chrétien et… disons que je n’ai jamais réussi à<br />

devenir ce mari imaginaire. Dieu a travaillé mon caractère, il a<br />

transformé mes valeurs, mes priorités et ma vision du monde<br />

au fil des années, mais je suis toujours moi !<br />

Elle explique aujourd’hui : « Je voudrais conseiller à tous<br />

ceux qui sont dans cette situation de rester réalistes par rapport<br />

à leur conjoint. Toutes les petites habitudes exaspérantes qu’il<br />

ou elle a ne sont pas directement liées au fait de ne pas être<br />

chrétien. Si vous vous imaginez que votre conjoint deviendra<br />

parfait en se convertissant, vous risquez d’être déçu(e). De plus,<br />

si vous mettez tous ses défauts sur le compte de son manque de<br />

foi, vous lui donnez une excuse pour ne pas continuer à évoluer<br />

en tant que parent et qu’époux. »<br />

Dès que je prends possession de mon nouveau calendrier au<br />

début de chaque année, je cherche le premier jour de chaque<br />

mois. J’y inscris cette question à laquelle je tiens à réfléchir<br />

au moins une fois par mois : « Aimerais-je être marié avec<br />

moi ? » C’est une démarche que j’ai commencée en 1995,<br />

lorsque j’ai lu cette question provocatrice dans un livre de Les<br />

et Leslie Parrot.<br />

Cette question est particulièrement efficace car elle est<br />

enracinée dans la manière dont Jésus nous a enseigné à nous<br />

comporter : « Tout ce que vous voudriez que les hommes fassent<br />

pour vous, vous aussi, faites-le de même pour eux. » (Matthieu 7.12)<br />

Aimeriez-vous être en couple avec vous ? Que cette question<br />

vous serve de grille d’évaluation pour savoir comment réagir<br />

dans la dynamique souvent difficile que peut créer une relation<br />

avec un conjoint non-croyant. Posez-vous cette question<br />

souvent et confrontez-vous de manière très honnête à ce qu’elle<br />

implique, au point que ce concept modifie petit à petit votre<br />

attitude, vos décisions et vos réactions. C’est une démarche<br />

qui vous aidera à vous positionner au mieux dans un mariage<br />

spirituellement déséquilibré.<br />

Lee Strobel est auteur et ancien journaliste d’investigation. Il a écrit entre<br />

autres le livre Jésus : l’enquête, relatant l’histoire de son enquête et de sa<br />

conversion. Son livre a été adapté en un film du même nom.<br />

© 2007 Lee Strobel. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.<br />

Soumettez-nous vos sujets de prière : chez Focus <strong>Famille</strong>,<br />

nous nous réunissons tous les matins pour prier pour vous. Si<br />

vous avez un sujet qui vous tient à cœur, n’hésitez pas à nous<br />

l’envoyer par courriel à lettres@focusfamille.ca et nous serons<br />

heureux de vous accompagner dans la prière !<br />

PRINTEMPS 2020<br />

29


30 FOCUSFAMILLE.CA


alut ernard,<br />

JJ’espère que tu gardes un bon souvenir de notre récente partie de pêche ! C’est toujours<br />

un plaisir de partager de tels moments avec toi, même s’il est clair que tu es meilleur que<br />

moi pour taquiner le poisson…<br />

C’était aussi bien agréable de pouvoir refaire le monde ensemble en attendant que le<br />

poisson morde. Ça m’a aidé à mieux comprendre tes réticences envers la foi chrétienne,<br />

que je partage au moins en partie : guerres de religion et croisades, une fréquente<br />

étroitesse d’esprit, sans parler des multiples scandales qui ont émaillé son histoire<br />

jusqu’à ce jour. Merci d’avoir accepté d’entendre mon point de vue, moi qui ne suis ni<br />

scientifique ni théologien !<br />

J’espère que je ne t’ai pas donné l’impression de vouloir te « convertir ». Je n’en ai ni le<br />

droit ni, Dieu merci, le pouvoir ! Chacun doit pouvoir trouver sa voie et vivre ses choix. Quel<br />

privilège – et quelle responsabilité !<br />

Je n’ai pas voulu non plus par mes propos prendre la défense de Dieu qui, après tout, doit<br />

être bien assez grand pour se défendre tout seul s’il le juge utile. Selon moi, un Dieu qui aurait<br />

besoin de ses créatures pour le défendre ne serait qu’un dieu avec un petit « d » – semblable à<br />

tous ceux que l’homme s’est créés à son image et pour son malheur.<br />

Mon cœur est bouleversé et déchiré de voir le gouffre qui sépare tant d’hommes et de femmes<br />

d’une foi qui, loin de faire de nous des adeptes de dogmes hérités d’une institution archaïque,<br />

nous appelle au contraire à apprendre à être aimés de Dieu, à l’aimer en retour, lui, ainsi que<br />

tous ceux qui nous entourent. Cet amour doit se traduire naturellement et notamment en les<br />

écoutant et les respectant, quelles que soient leurs orientations et leurs opinions.<br />

La foi que j’ai découverte en explorant les pages des évangiles est à des années-lumière<br />

des bondieuseries et des fables accumulées par des siècles de chrétienté poussiéreuse. Il y a<br />

– hélas ! – trop souvent tout un monde entre la chrétienté – ce que les croyants ont fait de leur<br />

foi, une piété trop souvent marquée par l’arrogance, l’autoritarisme et l’intransigeance – par<br />

opposition au véritable christianisme qui nous appelle à une authentique relation personnelle<br />

avec Dieu par Jésus-Christ.<br />

Le christianisme originel ouvre l’esprit et le cœur sur Dieu, soi-même et les autres. Il n’est pas<br />

paralysé et conditionné par la peur et la culpabilité. Le christianisme des pages de l’évangile est<br />

aux antipodes de toute cupidité, de toute soif de profit, de pouvoir et de contrôle. Il a en horreur<br />

la pensée même des croisades, de l’Inquisition, des guerres de religion, et que dire des scandales<br />

de mœurs, des dérives sectaires, etc. Honte à ceux qui se sont servis de Dieu pour mieux se<br />

servir, éloignant ainsi des générations entières de la foi simple et saine dont ils se prétendaient<br />

porteurs ! Dieu merci pour tous ceux qui, sans faire de bruit, permettent à notre génération de<br />

s’en faire une meilleure image.<br />

Si j’en avais l’autorité, je voudrais demander pardon au monde. Pardon au nom de la chrétienté<br />

de tous les siècles, mais ce serait bien prétentieux que de vouloir parler au nom de tous !<br />

Je le dis quand même : pardon, ami athée ou agnostique, d’avoir trop souvent par notre<br />

exemple alimenté tes doutes plutôt que rendu témoignage d’une foi porteuse d’espérance,<br />

de respect et d’amour pour tous. Nous avons trop souvent été les ennemis de la foi que nous<br />

proclamons, et cela est difficilement pardonnable. Il y a longtemps que je pense que Dieu a<br />

besoin de plus de patience envers ceux qui se réclament de lui qu’envers ceux qui le renient.<br />

Dis-moi si je me trompe, mais je pense que l’ingrédient qui fait le plus défaut dans les échanges<br />

31


entre croyants et non-croyants est une saine humilité de part et d’autre ; cette qualité qui fait<br />

que l’on est conscient de ses limites, quelles que soient nos opinions ou nos convictions, et que<br />

l’on peut oser écouter et apprendre de l’autre, quelles que soient les siennes et d’où qu’il vienne.<br />

Quoi de plus frustrant qu’un dialogue de sourds, et quoi de plus délicieux et enrichissant qu’une<br />

conversation ouverte entre deux personnes réceptives et prêtes à se remettre en question !<br />

Comme disait l’autre, « l’esprit humain, c’est comme un parachute : il fonctionne mieux quand<br />

il est… ouvert ». Je reconnais que je continue de l’apprendre, parfois à mes frais !<br />

Ceci dit, que l’on soit croyant ou non, il est bon d’avoir le courage de nous arrêter parfois<br />

pour nous demander quelles sont les motivations profondes qui nous font réagir comme nous<br />

le faisons — pour ou contre Dieu et la foi. Nos préjugés sont souvent le fruit de toutes sortes<br />

de précédents et de prémisses. Cela vaut autant pour celui qui a « basculé » du côté de la foi<br />

que pour celui qui a opté pour l’athéisme, l’agnosticisme ou le scepticisme.<br />

Avec le recul de l’âge, j’en suis arrivé à la conviction que la plupart de nos croyances plongent<br />

leurs racines davantage dans notre héritage culturel, familial et social, ainsi que dans l’influence<br />

énorme des médias, plus que dans une réflexion objective et toute personnelle. Nous sommes<br />

tous « sous influence ».<br />

Je relisais ces jours-ci le livre La gloire de mon père, un bon vieux classique de Marcel<br />

Pagnol. Quelle surprise que d’y rencontrer cette belle phrase : « Telle est la faiblesse de notre<br />

raison : elle ne sert le plus souvent qu’à justifier nos croyances. 1 » Avouons-le, d’où que nous<br />

venions dans la vie, il n’est pas facile de dépasser nos idées reçues et préconçues. On attribue<br />

à Albert Einstein ces propos : « Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé. » Voilà<br />

qui est bien vrai pour chacun de nous, que nous soyons croyants ou non.<br />

Jésus nous invite à bâtir nos convictions « sur le roc » d’une réflexion saine fondée sur ses<br />

paroles et non « sur le sable » des opinions et des préjugés ambiants. Un de mes principes<br />

bibliques préférés dit ceci : « Ne sois pas crédule. Vérifie bien les faits, et retiens ce qui est bon. 2 »<br />

J’aime cette invitation au recul, à une réflexion saine, personnelle, au choix. Un appel à être<br />

responsable face aux affirmations des autres comme aux nôtres, y compris et peut-être surtout,<br />

celles qui se réclament d’en-haut.<br />

J’ajouterai que le christianisme de Jésus-Christ n’a rien d’un conte de fées. Jésus-Christ<br />

ne parlait pas de fées, mais de faits. Il était bien plus concret et réaliste que nombre de nos<br />

philosophes et autres penseurs des générations qui l’ont suivi. Il parlait des nombreux défis<br />

des relations humaines – du besoin de pardon, de respect, d’écoute ; mais aussi d’argent, de<br />

justice, d’authenticité.<br />

Je laisserai le dernier mot à Isaac Newton, physicien, mathématicien, philosophe, astronome,<br />

qui a notamment formulé la loi sur la gravitation universelle : « J’ai une croyance totale<br />

dans la Bible comme Parole de Dieu, écrite par ceux qu’il a inspirés. Je l’étudie tous les<br />

jours. » Il conseille à son lecteur : « Interroge toi-même les Écritures [la Bible], en les lisant<br />

souvent et en méditant en permanence ce que tu lis, tout en priant Dieu avec ardeur pour qu’il<br />

éclaire ton entendement 3 . » Venant d’un tel cerveau scientifique, le défi mérite d’être relevé !<br />

on ami atrick<br />

P.S. À quand notre prochaine sortie de pêche ? J’ai une revanche à prendre… ;)<br />

1 Marcel Pagnol, La gloire de mon père, éd. Livre de poche, 1967, p.29.<br />

2 La Bible, 1 Thessaloniciens 5.21, paraphrase de l’auteur.<br />

3 Isaac Newton, traduction de Jean-François Baillon, Fragments d’un traité sur l’Apocalypse, Paris, Gallimard, 1996.<br />

Dominique Ourlin est pasteur au Québec depuis plus de 18 ans, avec son épouse Candy. Il est aussi l’auteur<br />

de deux livres, disponibles sur PainSurLesEaux.com.<br />

© 2020 Dominique Ourlin. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.<br />

32


VOS ENFANTS COMPRENNENT SÛREMENT LES RAISONS POUR LESQUELLES<br />

JÉSUS EST MORT, MAIS SAVENT-ILS POURQUOI IL A VÉCU ?<br />

par ray vander laan<br />

PRINTEMPS 2020<br />

33


Tous ceux qui sont chrétiens, même depuis peu, peuvent<br />

répondre à quelques questions de base sur l’identité de Jésus :<br />

Pourquoi est-il venu au monde ? Pourquoi est-il mort ?<br />

Jésus est le Fils de Dieu. Il est mort pour nous sauver de nos<br />

péchés et recevoir à notre place la punition que nous méritions.<br />

Quand je pose ces questions à mes étudiants, ils savent me<br />

répondre sans difficultés. Ils savent pourquoi Jésus est mort et<br />

en quoi les chrétiens bénéficient de son sacrifice.<br />

« Gloire à Dieu ! » leur dis-je. « Excellente théologie ! » Mais<br />

ensuite, je leur pose une autre question : « Pourquoi Jésus<br />

a-t-il vécu ? »<br />

Cette question est plus difficile. Jésus a-t-il vécu uniquement<br />

pour cheminer vers sa mort ? Pour nous expliquer qui il était<br />

et comment il allait mourir ? Si tel est le cas, pourquoi en<br />

parle-t-il si peu ?<br />

Lorsque nous enseignons à nos enfants ce que signifie être<br />

chrétien, nous n’avons pas de mal à mettre en avant l’œuvre<br />

rédemptrice de Jésus, le fait que par sa mort à la croix, nous<br />

sommes réconciliés avec Dieu. Mais nous parlons peu des raisons<br />

de la vie de Jésus. Il ne s’est pas fait homme et n’a pas vécu trentetrois<br />

ans sur la terre simplement pour nous expliquer sa mort.<br />

Je pense au contraire que sa vie était réellement un message en<br />

elle-même : « Lorsque vous aurez compris pourquoi je suis mort,<br />

voici comment vous devez vivre. »<br />

Le sujet de mes cours chaque année est : « Celui qui affirme<br />

demeurer en Christ doit aussi vivre comme il a lui-même<br />

vécu » (1 Jean 2.6). Depuis longtemps, ma passion en tant<br />

qu’enseignant et parent est d’aider les jeunes à réellement saisir<br />

le sens de la vie de Jésus et à comprendre en quoi son ministère<br />

sur terre est une illustration de la mission de Dieu pour son<br />

peuple : celle de le représenter en toutes choses.<br />

Devenir la Parole<br />

Le peuple juif avait un vieil adage qui disait : « La parole<br />

doit devenir chair. » Cela signifie que Dieu désire que les<br />

personnes soient touchées par sa Parole lorsqu’elles voient cette<br />

parole mise en action dans la vie des autres. Les Juifs croyaient<br />

qu’il s’agissait là de la mission que Dieu avait pour eux. Ils<br />

reconnaissaient qu’il ne suffit pas de communiquer la Parole<br />

oralement. C’est important, mais la Parole doit réellement<br />

s’incarner. Elle doit être vécue.<br />

Il est très intéressant de constater que Jean se sert de cette<br />

même image pour décrire l’arrivée de Jésus parmi les hommes :<br />

« Et la Parole s’est faite homme, elle a habité parmi nous » (Jean<br />

1.14). Voilà pourquoi Jésus a vécu. Pour incarner la Parole de<br />

Dieu – sa vérité, ses instructions, sa volonté – dans la chair.<br />

C’est comme si Dieu disait : « Vous voulez voir comment vivre<br />

réellement selon la Bible ? Voici mon Fils. Faites comme lui. »<br />

La Parole s’est faite chair ; elle a guéri, elle a nourri, elle a<br />

enseigné les foules. La Parole a fait preuve d’amour et de grâce<br />

envers les pécheurs sans jamais compromettre la vérité. La<br />

Parole s’est mise au service de tous. Par-dessus tout, la Parole de<br />

Dieu faite chair nous a montré comment nous pouvons à notre<br />

tour devenir la Parole faite chair.<br />

En enseignant à vos enfants comment suivre Jésus, mettez-les<br />

au défi de réfléchir à ce que signifie vraiment « devenir la Parole<br />

faite chair ». À quoi cela ressemble-t-il aujourd’hui ? Comment<br />

pouvons-nous trouver des moyens de montrer à quoi ressemble<br />

la Parole de Dieu à travers nos interactions avec les autres<br />

à l’école, à la maison ou ailleurs ? Qu’est-ce que cela signifie<br />

de ne pas seulement comprendre la Parole et être capable de<br />

l’expliquer, mais de devenir cette Parole ?<br />

Se confronter aux ténèbres<br />

Une grande partie du ministère de Jésus s’est faite parmi un<br />

peuple qui honorait la Parole de Dieu. Ils n’étaient pas toujours<br />

d’accord les uns avec les autres, mais leur objectif commun<br />

était de se montrer fidèles à Dieu, leur Roi.<br />

Puis un jour, Jésus a regardé vers la rive opposée de la Mer<br />

de Galilée et a dit à ses disciples : « Passons à l’autre bord »<br />

(Marc 4.35). Ils ont alors traversé cette étendue pour se<br />

rendre dans la Décapole, une région composée de dix villes<br />

que les Juifs de l’époque considéraient comme profondément<br />

païennes. Le Dieu d’Israël n’était certainement pas reconnu<br />

comme Roi chez ces gens-là.<br />

En y débarquant, Jésus a commencé par guérir un démoniaque,<br />

à qui il a ordonné de retourner chez lui pour témoigner de la<br />

manière dont Dieu l’avait aidé (Luc 8.26-39). La Bible relate<br />

que tous étaient émerveillés par l’histoire de cet homme.<br />

Plus tard, de grandes foules issues de ces villes païennes sont<br />

venues pour entendre les enseignements de Jésus et recevoir<br />

sa guérison.<br />

Cette histoire est une illustration puissante d’une deuxième<br />

raison pour laquelle Jésus a vécu : afin d’aller à l’encontre du<br />

mal dans notre monde et de l’affronter. Jésus n’a pas fui ceux<br />

qui vivaient dans les ténèbres mais s’est rapproché d’eux et<br />

leur a montré la lumière de l’amour de Dieu. C’est une leçon<br />

dont beaucoup de Juifs de cette époque avaient besoin. Dans<br />

leur détermination à rester un reflet juste et pur de leur Roi, ils<br />

s’étaient isolés du reste du monde, oubliant l’élément central<br />

de leur mission : montrer aux autres qui est réellement Dieu.<br />

En tant que parents chrétiens, nous avons souvent cette<br />

même tendance à isoler notre famille des mauvaises influences<br />

du monde extérieur. Nous connaissons la nature humaine qui<br />

34 FOCUSFAMILLE.CA


fait que quand nous sommes en contact avec des personnes<br />

qui ne suivent pas Dieu, notre faiblesse et notre nature<br />

pécheresse nous rendent susceptibles de tomber précisément<br />

dans cette obscurité que l’on cherche tant à éviter. Nous<br />

construisons donc des lieux sûrs pour élever nos enfants et<br />

essayer de les protéger.<br />

Les règles et la communauté sont essentielles à la vie chrétienne.<br />

Cependant, il faut aider nos enfants à comprendre que ni l’une ni<br />

l’autre n’ont été conçues par Dieu pour servir d’échappatoire. Jésus<br />

a dit que nous étions comme une ville située sur une montagne. Il<br />

faut donc que notre vie soit vécue parmi le monde déchu pour que<br />

les autres puissent voir qui est Dieu.<br />

Comment ce principe pourrait-il devenir un thème central<br />

dans votre vie de famille ? Pour réellement marcher comme<br />

Jésus a marché, il nous faut parfois quitter le confort de notre<br />

communauté pour nous confronter aux ténèbres et au péché.<br />

À quoi cela ressemblerait-il pour votre famille de « passer à<br />

l’autre bord » ?<br />

Bâtir un royaume<br />

Au temps de Jésus, le royaume de Dieu occupait l’esprit de<br />

beaucoup. Les Juifs du premier siècle souffraient cruellement<br />

sous le joug romain. Ils savaient que Dieu était aux commandes<br />

depuis la Création et qu’ils étaient le peuple de Dieu mais ils<br />

étaient oppressés par un empire où régnaient la brutalité, la<br />

corruption et l’idolâtrie. Ils attendaient impatiemment le<br />

Messie promis, le grand Roi puissant qui viendrait renverser<br />

les oppresseurs, racheter son peuple et établir son royaume.<br />

Jésus a beaucoup enseigné sur le royaume des cieux.<br />

Cependant, le royaume dont il parlait ne ressemblait pas aux<br />

royaumes des hommes, qui sont construits sur la puissance des<br />

vainqueurs et sur le sang des vaincus. Les paroles et les actions<br />

de Jésus révélaient un autre type de mission, un autre type de<br />

royaume. Jésus parlait du royaume de Dieu en s’appuyant sur<br />

l’approche juive du concept de royaume, c’est-à-dire un lieu ou<br />

une situation où la volonté du roi est accomplie.<br />

Voilà donc une troisième raison pour laquelle Jésus a vécu :<br />

afin d’établir le royaume de Dieu sur la terre en accomplissant la<br />

volonté de Dieu. Dieu désire étendre ce royaume à travers chacun<br />

de nous, non pas en cherchant à accroître notre pouvoir et notre<br />

sphère d’influence, mais simplement en faisant sa volonté.<br />

Mettez vos enfants au défi de remplir cette mission. Chaque<br />

fois que nous prenons une bonne décision, remplie de sagesse et<br />

venant de Dieu, nous faisons avancer un peu plus le royaume de<br />

Dieu. Nous pouvons soit perdre du terrain appartenant au Roi en<br />

refusant de faire sa volonté, soit en reprendre un peu des mains<br />

de l’ennemi en faisant la volonté de notre Roi.<br />

Jésus n’est pas venu pour bâtir un royaume fait de châteaux,<br />

de trônes et de champs de bataille ; il est venu pour enseigner<br />

à ceux qui le suivent à aimer et à servir pour inspirer les autres<br />

à en faire de même. Jésus a vécu pour nous montrer comment<br />

vivre.<br />

Ray Vander Laan est enseignant et historien. Il a créé une série de vidéos<br />

d’étude intitulée That the World May Know [Afin que le monde sache].<br />

© 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement<br />

en anglais sur FocusOnTheFamily.com.<br />

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35


Comment<br />

défendre sa foi<br />

sans aire uir<br />

tout le monde<br />

CE N’EST PAS TOUJOURS CE QUE L’ON DIT QUI COMPTE,<br />

MAIS LA MANIÈRE DONT ON LE DIT<br />

par drew dyck<br />

<br />

Je suis en deuxième année d’université, à moitié endormi dans<br />

mon cours de philosophie de 9 heures du matin. Du moins<br />

jusqu’à ce que le monologue du professeur vire soudain de Kant<br />

vers le christianisme.<br />

« Jésus ne voulait pas qu’on l’adore, nous informe-t-il. C’est<br />

Paul qui a introduit cette idée bien plus tard. La plupart des<br />

gens ne se rendent pas compte que c’est Paul qui a inventé le<br />

christianisme. »<br />

Quelques instants se sont écoulés alors que je réfléchissais à<br />

l’incursion en territoire théologique de notre professeur. Je suis<br />

chrétien. Je devrais dire quelque chose. J’ai levé la main.<br />

« C’est une perspective intéressante concernant Paul, mais<br />

j’ai une question. Avant d’accepter Jésus, Paul allait de ville en<br />

ville pour persécuter les premiers chrétiens. Il les a fait mettre<br />

en prison. Il en a même fait tuer certains. »<br />

« Où voulez-vous en venir ? » a répliqué le professeur, d’un<br />

ton légèrement agacé.<br />

« Comment Paul aurait-il pu passer des années de sa vie à<br />

persécuter les membres d’une religion qu’il est censé avoir<br />

inventé ? »<br />

<br />

Ce qu’il s’est vraiment passé<br />

<br />

Avant que je ne m’aventure plus loin dans les méandres de ma<br />

mémoire, il faut que je vous avoue quelque chose : l’interaction<br />

que je viens de vous décrire n’est qu’en partie vraie. Oui, j’ai<br />

bien assisté à ce cours et oui, le professeur nous a en effet sorti<br />

l’énormité selon laquelle ce serait Paul qui aurait inventé le<br />

christianisme. La partie inexacte, c’est ma réponse.<br />

Ce n’est pas ce que j’ai dit.<br />

Je l’ai pensé. Mais je n’ai rien dit. Le professeur a fait cette<br />

remarque et le cours a continué.<br />

L’université où j’allais était particulièrement séculière, avec<br />

un fort penchant anti-chrétien. Il n’y avait rien d’inhabituel<br />

à entendre des professeurs parsemer leurs cours de critiques<br />

contre la foi chrétienne. Lorsqu’il m’arrivait de répondre,<br />

c’était souvent pour contrer des arguments bien faibles de<br />

personnes qui ne faisaient généralement que répéter ce qu’ils<br />

avaient entendu dire. Je me souviens d’une conversation privée<br />

que j’ai eue avec une de mes profs de lettres qui critiquait<br />

régulièrement la foi chrétienne. Elle m’avait avoué : « Je n’ai<br />

jamais réellement lu la Bible. »<br />

En repensant à cette époque, j’aurais aimé avoir pris la parole<br />

pour défendre ma foi plus souvent. Non pas parce que je pense<br />

que j’aurais remporté des victoires spectaculaires ou converti<br />

mes professeurs, mais pour montrer aux autres étudiants qu’il<br />

y a une autre voie possible que celle qu’on leur donnait.<br />

Fort heureusement, les occasions de parler de notre foi ne<br />

se limitent pas à nos cours universitaires. Elles sont partout :<br />

au bureau ou sur notre lieu de travail, avec le serveur qui nous<br />

prépare notre café tous les matins, pendant un diner entre<br />

amis ou un grand repas de fête qui rassemble toute la famille,<br />

36 FOCUSFAMILLE.CA


sans oublier cette place publique moderne que sont les réseaux<br />

sociaux.<br />

Cela dit, comme je l’ai découvert pendant mes études, parler<br />

de sa foi n’est pas si facile. Les enjeux peuvent parfois être<br />

bien plus élevés que juste risquer une mauvaise note. Il n’y a<br />

pas longtemps, un homme d’affaires chrétien m’a parlé d’une<br />

réunion délicate qu’il avait eue avec son plus gros client. Ne<br />

sachant pas que mon ami était chrétien, celui-ci s’était lancé<br />

dans une longue diatribe contre la foi chrétienne.<br />

Comme devrions-nous répondre dans de telles circonstances ?<br />

Comment exprimer notre point de vue d’une manière qui soit à<br />

la fois respectueuse et efficace ? Comment parler de notre foi<br />

d’une façon qui va mener nos interlocuteurs à se rapprocher de<br />

Dieu ? Il existe de très bonnes ressources en apologétique pour<br />

vous enseigner quoi dire. Voici quelques principes qui peuvent<br />

vous aider à savoir comment le dire.<br />

<br />

Soyez comme Ben<br />

<br />

Comme je l’ai compris durant mes études, les occasions de<br />

parler de sa foi viennent souvent quand celle-ci est attaquée.<br />

Dans les moments où il est approprié d’intervenir, nous pouvons<br />

nous appuyer sur la sagesse de l’un des pères fondateurs des<br />

États-Unis, Benjamin Franklin. Vous vous demandez peut-être<br />

ce que fait dans cet article Benjamin Franklin, un homme dont<br />

la foi se situait quelque part entre le déisme et le christianisme<br />

biblique. Selon son autobiographie, Franklin avait une<br />

excellente habitude pour gérer les discussions compliquées :<br />

« J’avais pour règle de ne jamais contredire directement<br />

l’opinion exprimée par l’autre. »<br />

En d’autres termes, Franklin avait pour habitude de ne<br />

pas manifester immédiatement son désaccord avec ses<br />

interlocuteurs. Il explique : « Lorsque quelqu’un affirmait<br />

quelque chose qui me paraissait erroné, je ne m’autorisais pas<br />

la joie de le contredire de manière abrupte et de lui démontrer<br />

immédiatement les absurdités de son raisonnement. » Au<br />

lieu de cela, Franklin « commençait par faire ressortir que<br />

dans certains cas ou certaines circonstances, l’opinion de son<br />

interlocuteur pouvait être juste. »<br />

Il explique ensuite combien ce simple changement<br />

d’approche a eu des effets spectaculaires.<br />

« J’ai rapidement vu les avantages d’un tel changement ; mes<br />

conversations se déroulaient de manière bien plus agréable.<br />

Le fait de présenter mes opinions avec modestie les rendait<br />

plus faciles à entendre et soulevait moins d’opposition. Ainsi,<br />

j’arrivais plus facilement à faire admettre leurs erreurs aux<br />

autres et les convaincre de se joindre à moi lorsqu’il se trouvait<br />

que j’avais raison. »<br />

Je me souviens avoir utilisé cette stratégie lorsqu’une amie<br />

avait rejeté l’idée de l’existence du paradis, argumentant<br />

que cela rendait les gens passifs face aux difficultés qu’ils<br />

rencontraient dans la vie. Plutôt que de succomber à la<br />

tentation de contredire immédiatement ce qu’elle disait, j’ai<br />

commencé par aller dans son sens : « Je comprends ce que tu<br />

dis. C’est vrai que certains s’appuient sur l’idée de la vie après<br />

la mort pour éviter de se confronter aux réalités difficiles<br />

PRINTEMPS 2020<br />

37


d’ici-bas. Ce genre de fuite de la réalité peut être dangereux.<br />

Cela dit, pour moi, l’idée de la vie au ciel donne encore plus<br />

d’importance à la vie que nous menons sur terre. Cela signifie<br />

que nos actions présentes ont des implications éternelles. »<br />

Lorsqu’on attaque votre foi, il est facile de laisser les émotions<br />

prendre le dessus et d’avoir envie de contre-attaquer. Il vaut<br />

pourtant mieux essayer de faire comme Ben. Ne commencez<br />

pas par une contradiction mais affirmez votre accord ou votre<br />

compréhension là où vous le pouvez (même s’il s’agit juste de<br />

valider le sentiment qui est derrière l’affirmation). Introduisez<br />

ensuite en douceur votre propre position. Vous constaterez<br />

peut-être, comme l’a fait Franklin, que vos interlocuteurs<br />

seront plus disposés à vous écouter et que la conversation se<br />

révélera plus agréable.<br />

<br />

Appropriez-vous votre point de vue<br />

<br />

Dans notre société postmoderne, proclamer des vérités<br />

universelles suscite beaucoup de résistance. Le philosophe<br />

Jean Lyotard définit le postmodernisme comme étant<br />

« l’incrédulité envers les métanarrations ». Qu’est-ce que cela<br />

signifie ? En bref, il explique que les grandes histoires, c’està-dire<br />

les récits globaux à travers lesquels nous définissons la<br />

réalité, sont considérées comme suspectes. Dans un monde<br />

postmoderne, il ne peut y avoir d’histoire suffisamment vaste<br />

pour couvrir toute la réalité et encore moins pour y attribuer<br />

une définition universelle.<br />

Alors que les métanarrations sont douteuses, les<br />

perspectives personnelles deviennent sacro-saintes. Vous<br />

êtes autorisé à raconter votre histoire, ce qui peut s’avérer<br />

utile à garder en tête lorsque vous parlez de votre foi en public.<br />

Vous pouvez ainsi introduire ce que vous avez à dire par : « Si<br />

je m’appuie sur mon expérience… » ou « D’un point de vue<br />

chrétien… » Cela ne veut en rien dire que vous diluez la vérité.<br />

En tant que chrétiens, nous croyons en une vérité universelle.<br />

Cependant, vous aurez de meilleures chances de vous faire<br />

entendre si vous commencez par parler de votre perspective<br />

personnelle, plutôt que d’affirmer une objectivité totale.<br />

Ma femme est allée dans la même université que moi. Après<br />

plusieurs conversations frustrantes sur la foi dans l’une de<br />

ses classes, elle s’est mise à parler de ses croyances comme<br />

faisant partie de sa « culture ». Elle disait par exemple : « Je<br />

suis chrétienne et dans notre culture, nous croyons que… »<br />

Soudain, elle a vu les autres étudiants se montrer beaucoup<br />

plus ouverts à ce qu’elle avait à dire.<br />

<br />

Manifestez de la joie<br />

<br />

Mon ami évangéliste Thomas m’a un jour donné un conseil<br />

surprenant pour partager ma foi avec des non-chrétiens :<br />

« Pour l’amour du ciel, jouis de ta foi ! » s’est-il exclamé avec son<br />

accent malaisien marqué. « Les chrétiens deviennent souvent<br />

tellement tendus et sérieux, qu’ils en oublient de montrer à leur<br />

entourage que la vie avec Jésus est remplie de joie. »<br />

La religion est un sujet controversé de nos jours et les<br />

conversations l’entourant peuvent parfois devenir agressives.<br />

Il est facile de se retrouver coincé en position défensive et de<br />

perdre notre joie quand nous abordons ce thème. Comment<br />

pouvons-nous espérer voir les gens attirés par quelque chose<br />

dont nous-mêmes ne semblons pas profiter ? Il est bien<br />

entendu bon d’expliquer en quoi la Bible est fiable, ou de publier<br />

un message sur votre blogue exposant les arguments en faveur<br />

de l’existence de Dieu. Assurez-vous toutefois que vos amis<br />

puissent voir que votre foi est bien plus qu’un sujet théorique,<br />

mais quelque chose qui imprègne votre vie de sens et qui<br />

vous procure de la joie. Cela aura tout autant d’impact pour<br />

certaines personnes que vos arguments et votre raisonnement<br />

bien construits.<br />

L’un des versets les plus cités quand on parle d’évangélisation<br />

est 1 Pierre 3.15 : « Mais respectez dans votre cœur la sainteté de<br />

Dieu le Seigneur. Soyez toujours prêts à défendre l'espérance qui<br />

est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison. »<br />

Malgré la notoriété de ce passage, nous citons rarement ce qui<br />

suit. C’est dommage, car on y trouve un message tout aussi<br />

important : lorsque nous défendons notre foi, nous devons le<br />

faire « avec douceur et respect ». Présenter ainsi la vérité lui<br />

donne plus de chances d’être bien reçue.<br />

1 Extrait de The Autobiography of Benjamin Franklin, Riverside Press, 1886, p. 113.<br />

Drew Dyck est éditeur pour Building Church Leaders, une publication de<br />

Christianity Today. Il vit avec sa femme Grace en Illinois, aux É.-U.<br />

© 2019 Drew Dyck. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement sur<br />

Boundless.org.<br />

Les chrétiens deviennent souvent tellement tendus et<br />

sérieux, qu’ils en oublient de montrer à leur<br />

entourage que la vie avec Jésus est remplie de joie.<br />

38 FOCUSFAMILLE.CA


RECETTE À PARTAGER<br />

Cozonac ou brioche de Pâques roumaine<br />

AAvec l’approche des fêtes de Pâques, j’ai cherché une<br />

recette à la fois typique et festive à préparer en famille 1.<br />

et pour ses amis. Pour cela, je suis allée explorer les<br />

richesses culturelles et culinaires de nos amis d’Europe<br />

de l’est avec cette recette de brioche de Pâques, dans<br />

laquelle se dissimule une délicieuse garniture aux noix<br />

et au cacao, venue tout droit de Roumanie (spéciale<br />

dédicace à mon amie Élise).<br />

temps de préparation/repos : 3 h 30<br />

temps de cuisson : 25 min – pour deux brioches<br />

INGRÉDIENTS :<br />

• 240 ml de lait (ou lait végétal de votre choix)<br />

• 12 g de levure sèche active (type<br />

Fleischmann’s)<br />

• 500 g de farine à pain<br />

• 80 g de sucre<br />

• 20 g d’huile végétale de votre choix<br />

• 1 c. à thé de sel<br />

• 3 jaunes d’œufs battus<br />

• 60 g de beurre ramolli ou d’huile de coco<br />

POUR LA FARCE :<br />

• 125 ml de lait (ou lait végétal de votre choix)<br />

• 75 g de sucre<br />

• 140 g de noix hachées<br />

• 15 g de cacao non sucré<br />

PRÉPARATION (prévoir deux moules à pain) :<br />

Faire tiédir le lait avec une c. à soupe de sucre. Déposer la levure dans<br />

un grand bol et verser le lait tiède dessus. Laisser agir 5 minutes.<br />

2. Ajouter la farine, le reste du sucre, l’huile, le sel et les 3/4 des jaunes<br />

d’œuf (en garder 1/4 pour dorer les brioches à la fin).<br />

3. Pétrir l’ensemble 1 min puis intégrer le beurre ou l’huile de coco.<br />

4. Pétrir à nouveau 5 à 10 min. La pâte doit se détacher du bol tout en<br />

restant légèrement collante.<br />

5. Couvrir avec un torchon et laisser reposer 1 h 30 dans un endroit<br />

sans courants d’air.<br />

6. Préparer la farce : dans une casserole, faites chauffer le lait et le<br />

sucre à feu moyen jusqu’à ce que le sucre soit dissout. Incorporer<br />

le mélange de noix et laisser épaissir la préparation en remuant<br />

de temps à autre (10 min environ). Ajouter le cacao et continuer la<br />

cuisson jusqu’à ce que la préparation prenne la texture d’une pâte<br />

épaisse. Laisser refroidir complètement.<br />

7. Récupérer la pâte et la pétrir à nouveau rapidement pour évacuer le<br />

gaz qui s’est formé. Mettre la pâte au frais pendant 30 min, entourée<br />

de film plastique.<br />

8. Fariner votre surface de travail puis couper votre pâte en deux.<br />

9. Étaler une moitié de pâte en un rectangle qui fait à peu près la<br />

longueur de vos moules. Répartir la moitié de la farce sur le rectangle,<br />

rouler délicatement dans le sens de la longueur et déposer dans un<br />

moule à cake graissé. Faire de même pour l’autre moitié de pâte.<br />

10. Couvrir et laisser reposer à nouveau 1 h.<br />

11. Préchauffer votre four à 180 °C/375 °F.<br />

12. Ajouter 1 c. à soupe de lait dans le jaune d’œuf restant. Badigeonner<br />

les brioches avec le mélange, à l’aide d’un pinceau. Enfourner<br />

pendant 25 min.<br />

© 2019 Anne Worms. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.<br />

PRINTEMPS 2020<br />

39


« N’AYEZ AUCUNE CRAINTE DES AUTRES<br />

ET NE VOUS LAISSEZ PAS TROUBLER. [...]<br />

TENEZ-VOUS TOUJOURS PRÊTS À VOUS<br />

DÉFENDRE FACE À TOUS CEUX QUI VOUS<br />

DEMANDENT DE RENDRE COMPTE DE<br />

L’ESPÉRANCE QUI EST EN VOUS. MAIS FAITES-LE<br />

AVEC DOUCEUR ET RESPECT ! »<br />

1 PIERRE 3.14-16<br />

19946 80a avenue<br />

langley, bc v2y 0j8<br />

courriel lettres@focusfamille.ca<br />

web focusfamille.ca<br />

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