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Maintenance & Entreprise n°659

Dossier : Spécial Grand Est et Bourgogne Franche-Comté

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PRATIQUE<br />

MAINTENANCE DANS L’INDUSTRIE MÉTALLURGIQUE<br />

QUELLES SONT LES TENDANCES EN MATIÈRE DE<br />

FORMATION ?<br />

S.B. : La vraie révolution pour les prochaines années est la formation<br />

en situation de travail. Maintenant, nous avons à notre disposition<br />

des outils digitaux et de simulation qui permettent de ne<br />

pas se déplacer systématiquement dans un centre de formation.<br />

Nous pouvons donc faire des formations sur le poste de travail<br />

tous les jours. Puis pour compléter la formation, il faudra pratiquer<br />

sur une plateforme spécialisée mais le temps de déplacement<br />

et de présence peut être réduit beaucoup sur un centre de<br />

formation. Donc nous allons augmenter la capacité de formation.<br />

Par ailleurs, des simulateurs de soudage existent. Dans le<br />

nucléaire, la réalité augmentée ou virtuelle permet de répéter<br />

les gestes et d’éviter le temps d’exposition lors de la maintenance<br />

dans des zones « chaudes » et cela est vraiment génial.<br />

« Le premier service demandé est donc<br />

juridique. »<br />

QUELS SERVICES PROPOSEZ-VOUS AUX SOCIÉTÉS<br />

DE MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?<br />

S.B. : Nous les accompagnons sur 3 dimensions. Notre essence<br />

même est la fabrication de la convention collective. Le premier<br />

service demandé est donc juridique. Il permet de gérer le social<br />

des entreprises (temps de travail…). La maintenance industrielle<br />

nécessite beaucoup d’adaptation.<br />

L’autre service concerne la formation professionnelle. Sur le<br />

premier niveau de formation, les sociétés ont les mêmes besoins<br />

et nous sommes systématiquement sur les métiers en tension.<br />

Donc elles nous demandent à trouver des jeunes.<br />

La troisième sollicitation porte sur l’innovation. La région Sud<br />

a participé à la création de l’institut Henri Fabre et à la plateforme<br />

mutualisée d’innovations en essayant de travailler sur des<br />

problématiques de robotique, de fabrication additive et de maintenance<br />

rapide. Je pense que notre territoire est le mieux placé<br />

car nous avons cette culture de maintenance industrielle. Quand<br />

vous voulez de la maintenance parfaite, vous faites de la maintenance<br />

prédictive où l’intelligence artificielle est bien intégrée. Mais<br />

vous avez aussi la problématique des pièces de remplacement :<br />

soit vous avez un stock avec toutes les pièces en nombre, soit<br />

vous êtes capable de les fabriquer très rapidement à la demande.<br />

Comme les pièces sont certifiées, soit en aéronautique, soit en<br />

nucléaire, soit en naval, elles ont tous un process de certification<br />

de haut niveau. Il faut que la capacité de faire ces pièces rapidement<br />

soit certifiée. Donc la compétence et la certification de l’entreprise<br />

doivent permettre à la fabrication de ces pièces critiques.<br />

Le stand de STMicroelectronics à<br />

l’Usine Extraordinaire.<br />

POUVEZ-VOUS INDIQUER DES EXEMPLES<br />

D’APPLICATION DANS LE SECTEUR DE LA<br />

MAINTENANCE INDUSTRIELLE ?<br />

S.B. : Concernant la fabrication additive, nous avons lancé un<br />

programme d’innovation sur un type d’inox très utilisé pouvant<br />

servir à fabriquer des pièces d’usure critiques (des vannes, des<br />

transmissions…) pour faire certifier le process de fabrication<br />

d’additive afin de faire des pièces rapidement et ne pas les avoir<br />

en stock.<br />

COMMENT AVEZ-VOUS GÉRÉ LA CRISE LIÉE AU<br />

COVID 19 ?<br />

S.B. : Comme d’habitude, les maintenanciers sont des professionnels<br />

réactifs. Les usines de chimie devaient produire parce que<br />

les process étaient stratégiques. Il fallait maintenir aussi la sidérurgie.<br />

Aucune production de raffinerie n’a été stoppée. Airbus<br />

Helicopters ne s’est arrêté que 4 jours mais les maintenanciers<br />

devaient entretenir les machines. En outre, STMicroelectronics et<br />

Gemalto ne se sont jamais arrêtés parce qu’ils avaient bien anticipé<br />

la crise venant d’Asie.<br />

Donc comme les maintenanciers sont nécessaires au fonctionnement<br />

de toutes ces entreprises qui ne se sont pas arrêtées. Dans le<br />

Sud, ils ont fait des miracles en trouvant des solutions. Ils disposaient<br />

d’équipements individuels de protection. Par ailleurs, ils<br />

ont beaucoup apprécié que l’IUMM sorte le guide des bonnes<br />

pratiques. Comme nous étions les premiers à éditer le guide, les<br />

donneurs d’ordre, leurs salariés et ceux des sociétés de maintenance<br />

ont été rassurés sachant que toutes les interventions<br />

n’ont pas été maintenues. Il y a une discussion entre les donneurs<br />

d’ordre, les maintenanciers et les sous-traitants pour savoir quelles<br />

opérations étaient indispensables et celles qui pouvaient être<br />

reportées. Les entreprises ne sont pas descendues en dessous de<br />

60 % d’activité. Elles ont montré qu’elles étaient à côté de leurs<br />

clients dans des situations de crise. ●<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

44 IMAINTENANCE & ENTREPRISE • N°659 • Septembre - Octobre - Novembre 2020

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