KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
— 1 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
CONTENTS (1)
4 .......................................................... LETTER TO THE EDITOR
Note de remerciement à Charles Dupuy
5 ..................................................................... A BRAND NEW DAY
Editor's Note
6 ...................................................... MESSAGE TRADITIONNEL
DE LESLY CONDÉ À L’OCCASION
DE LA GRANDE JOURNÉE INTERNATIONALE
DES DROITS DES FEMMES
Kinam Media Group
1341 Touhy Ave, Suite 1S
Chicago, Illinois 60626
Tel: 312.788.8992
E-mail:
kinamgroup@gmail.com
Fabruary — March 2021
| Volume 4, No. 6
8 ................................................... WOMEN'S HISTORY MONTH
Madeleine Féquière: Une étoile très recherchée
11 .................................................................... OPEN LETTER TO:
US PRESIDENT JOSEPH R. BIDEN
15 ............................................... CANADIAN PRIME MINISTER
JUSTIN TRUDEAU
21 ......................... Des écrivains de langue française demandent à
l’OIF de ne pas soutenir les projets de Jovenel Moïse
22 ................................................................................................ ART
Michèle Duvivier Pierre-Louis, nouvelle
Présidente du Centre d’Art
23 ........................................................................... IN MEMORIAM
Le père du réalisme haïtien, Franck Louissaint, est mort
25 ...............................Franck Louissaint et la peinture haïtienne !
31 ......................................... HAITI, LE PRINTEMPS DE L’ART
Le souffle du Printemps de l'Art à Galerie Nader
33 ............................................................................... DIPLOMATIE
Le nouveau Représentant permanent
d’Haïti présente ses lettres de créance
34 ....................................................... BLACK HISTORY MONTH
MESSAGE DE LESLY CONDÉ À L’OCCASION DU
« MOIS DE L’HISTOIRE DES NOIRS »
37 ........................................ JOUR DE MARTIN LUTHER KING
38 ...............................COMMEMORATING MARTIN LUTHER
KING JR. AND THE CIVIL RIGHTS MOVEMENT
42 ................... 9 FACTS ABOUT MARTIN LUTHER KING, JR.
44 ........................................................................... IN MEMORIAM
Vernon Jordan, Civil Rights Activist and Lawyer...
45 ...................................................................................... HISTORY
Why this Dominican dictator ordered the execution of thousands
of Haitians in 1937, and then kept it a secret
49 ....................................................................................... SOCIETE
Un professeur d’université en Belgique appelle la communauté
internationale à regarder les problèmes d’Haïti en face
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KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Owen G. Leroy
Publisher
E-mail: owenleroy@gmail.com
Tél: 312.593.8598
Karl Villanueva
Managing Editor
E-mail: viavision57@gmail.com
Phone: 847-361-4864
Serge Papillon
Managing Director
Eimail: serpap2000@gmail.com
Ketlie L. Acacia-Luckett
Outreach Director
E-mail: kekki56@aol.com
Laurent Houphoué
Digital Management
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Sonia Lundy
Information Director
Eimail:
jeannesonia22@icloud.com
Koffi J. Erick Ahouansou
African Correspondant (Benin)
E-mail: corefia52@gmail.com
Tél: +229 61 55 67 56
CONTENTS(2)
50 ....................................................................................... SOCIETY
The Great Escape
52 ........................................................................... IMMIGRATION
Jamaicans Among Hundreds of Immigrants Recently Deported
Under Biden Administration
54 ........................................................................... IMMIGRATION
Les Etats-Unis ont déporté beaucoup plus d’Haïtiens au cours
des 4 dernières semaines que sur l’ensemble de l’exercice 2020
58 ...................................................................................... COVID-19
Jamaica’s Private Sector to Help Government Supply COVID-
19 Vaccine
60 ....................................................................................... SOCIETY
Texas on my Mind
63 .................................................. CARIBBEAN MUSIC WORLD
On the passing of U-Roy
66 ..................................................................... COIN D’HISTOIRE
La retentissante affaire Viau/Rémy
69 ..................................................................................... POLITICS
Caribbean American Congresswoman
Yvette Clarke Appointed to Top Post
71 ...................................................................................... COVID-19
Le MCC Rend Hommage Aux Professionnels
de La Santé en Haïti
73 ..................................................................................... POLITICS
Haitian-America, Karen André Appointed
As Special Assistant to President Joe Biden
76 .....................................L’HONORABLE JOSEPH LAMBERT,
SÉNATEUR DU SUD-EST, A ÉTÉ ÉLU DE NOUVEAU,
PRÉSIDENT DU SÉNAT DE LA RÉPUBLIQUE
77 ..................................................................... COIN D’HISTOIRE
Marc Antoine député du peuple
81 ....................................................................................... OPINION
The Second Coming
84 ....................................................................................... OPINION
Ces monarchies qui nous ont spoliés, violés, ruinés…
88 ........................................................................................... SANTE
Insuffisance rénale : les soins de dialyse
sont hors de prix en Haïti
90 ...................................................................................... HISTORY
The U.S. Occupation of Haiti From 1915 to 1934
95 ....................................................................................... SOCIETY
Remember the Father of the People
98 .................................................................................. HOMMAGE
Première édition des trophées « Ola » : Carole Borna lauréate
99 ....................Carole BORNA : une vie au service du BON’ART
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LETTER TO THE EDITOR
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Note de remerciement
à Charles Dupuy
Je voudrais prendre le temps
de présenter mes
remerciements à notre
historien, Charles Dupuy,
pour son texte de janvier
2021 dans Kinam Magazine
dans lequel, avec une
attention particulière, les
côtés inconnus ou oubliés du
président Élie Lescot nous
ont été éloquemment
évoqués. Je vous suis gré !
Je suis ravi d’apprendre que
le Président Lescot a eu un
programme fort et varié qui
bénéficiait particulièrement
aux femmes, étant donné
qu’à cette époque, la volonté
des hommes dans nos
sociétés prévalait avant tout.
Mais qu’il me soit permis de
partager avec vous cette
petite confidence à savoir,
qu’à chaque fois que
j’entends quelqu’un
prononcer le nom de Lescot,
cela suscite dans ma
mémoire une révolution
périlleuse, due aux images
de nos ressortissants alors
qu’ils luttaient dans les flots
de la Rivière Massacre pour
échapper à une mort horrible,
au nord-ouest de la frontière
et dans la région de Cibao,
du 2 au 8 octobre 1937. Cela
me rappelle les images de
plus de 30 000 de nos
hommes, femmes et enfants
pour lesquels aucune force
n’existait pour les protéger
pendant qu’une armée
dominicaine imprudente les
massacrait avec des
machettes, sous la direction
de Rafael Trujillo.
Certains penseront que le
passé doit être à jamais
enterré et oublié. Dans
certains cas, je suis
entièrement d’accord avec
cette opinion. Mais dans
d’autres cas, comme celui-ci,
l’oubli équivaudrait à la
lâcheté, à la bassesse
morale et à l’acceptation de
l’immoral comme une affaire
conclue. À cet égard, mon
identité haïtienne ne me
permettra jamais de
pardonner au président
Lescot de ne pas avoir
protégé nos frères et sœurs
au moment où cela était le
plus nécessaire. Malgré les
réalisations sociales de
l’administration Lescot,
appréciables et appréciées
dans l’ensemble, il m’est
impossible d’ignorer que le
même Lescot a créé un pacte
avec Trujillo pour le retour de
nos concitoyens aux bateyes
en République dominicaine,
alors que ce dernier était le
principal orchestrateur du
massacre crapuleux des
Haïtiens travaillant dans ce
pays voisin, le premier était
bel et bien un acteur, en
partie, complice.
Aujourd’hui, 84 ans après ce
massacre massif, les os de
nos défunts gisant toujours
au fond de la rivière
— 4 —
Massacre, est une preuve
bien définie pour ceux qui se
souviennent encore que cette
insulte, pour laquelle le
gouvernement dominicain n’a
jamais reconnu ni excusé, ne
sera jamais oubliée.
Ces défunts, ces victimes et
martyrs attendent toujours de
nous, Haïtiens, qu’un
monument soit érigé en leur
honneur de l’autre côté de la
rivière Massacre, pour leur
redonner une voix et un nom,
mais surtout justice pour ce
crime odieux et abominable
perpétré contr’eux par
l’armée dominicaine.
Merci encore Charles pour ce
rappel !
Regards chaleureux,
Serge M. Fontaine
A BRAND NEW DAY
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Editor’s Note
Belated Happy New Year to all of you!
While most of us are happily celebrating our stimulus check, at this paper we are facing a
different reality. In January, we lost the warm presence and endearing support of a dear
and precious collaborator, Jean Larivaud, who passed away at the beginning of the year.
When we were busily discussing about a “coup” in Washington, our loss of Professor
Larivaud was also earth-shattering.
We lost a valuable friend and colleague. In 2016, I met him for the first time just about five
years ago after the passing of my wife. I was on my way to a funeral service for my
stepmother in Florida.
This kind gentleman took time out from work to invite me to dinner on my way down to
Miami. And then, he made sure to invite me once again at his home on my return north.
Since that last visit Jean and I kept a very close relationship and we spoke at least once a
month to each other until I came up with the idea of publishing Kinam Magazine again.
When I thanked him for helping me with the magazine, Jean would always respond, “I
should be the one thanking you for making me look good.”
Thinking of Jean almost on a daily basis has made me aware of just how fragile
this life is and how grateful we all should be with each new day on this
earth.
A special issue with articles written by Jean Lariveaud will be published
next month. If you knew him and have something to contribute and share
about him please feel free to pass it on for publication.
Please be patient with us. We will need a few more weeks to catch up and
present the magazine on a monthly basis.
Regards,
Owen
Drowing by artist
Mardoché (MJ) Jean-Charles, Jr.
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KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
MESSAGE TRADITIONNEL
DE LESLY CONDÉ À L’OCCASION
DE LA GRANDE JOURNÉE INTERNATIONALE
DES DROITS DES FEMMES
Chers compatriotes et
amis de partout,
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En l'année 1977, l'Organisation
des Nations Unies désigna le huitième
jour du mois de mars
comme la « Journée Internationale
de la Femme ». Nous savons tous
que la femme mérite d'être honorée
en tout temps parce que tous
les rôles qu'elle joue depuis les
débuts de l'humanité, font d'elle
un être incomparable, irremplaçable,
digne de respect et de protection.
En effet, nous considérons souvent
la femme comme un être fragile,
vulnérable tant au point de
vue physique qu'au point de vue
psychologique. Nous avons bien
raison de penser qu'elle doit absolument
être protégée par la société.
Cependant, quand on considère
les attributions, les devoirs
et les obligations qui ne reviennent
qu'à elle depuis la nuit des
temps, on découvre qu'il existe
chez elle une fortitude insolite qui
la place bien au-dessus de
l'homme. Même quand elle est
mère du genre humain et ultime
garante de sa survie, elle se comporte
avec un tel stoïcisme et un
tel détachement qu'elle est vue
comme le sexe faible.
Quant à la femme haïtienne, je
suis de ceux qui pensent qu'elle
mérite une considération toute
spéciale, un respect tout à fait spécial.
Elle représente aux yeux de
tous ceux qui la connaissent, un
exemple d’autosuffisance. Elle est
une mère attentionnée, une infirmière,
une comptable, une diplomate
et bien plus encore. Notre
société a toujours compté sur sa
résilience, son courage, son optimisme
et son imagination. C'est
elle qui nous a appris à ne pas
avoir peur d’exceller, à toujours
viser haut, et à ne jamais nous laisser
sombrer dans le découragement.
En terminant, je vous souhaite
à tous une excellente « Journée Internationale
de la Femme ». Un
environnement où la femme s'épanouit,
est un environnement où il
fait bon vivre.
Konpatriots ak
zanmi toupatou,
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
lòt bagay toujou. Se limenm ki
aprann nou toujou vize wo epi pa
janm dekouraje.
Pou m fini, m ap swete nou
tout yon bèl Jounen Entènasyonal
Fanm. Yon anviwonman ki bon
pou fanm se yon anviwonman ki
bon pou tout moun. Tout fanm
boyo, fanm poto mitan, fanm
vanyan, fanm lakay, MÈSI !
My dear compatriots
everywhere,
the weaker sex.
As for the Haitian woman, I am
among those who think she deserves
special consideration, special
respect. She is an astute
mother, a nurse, an accountant, a
diplomat and so much more. She
is the one who taught us to always
aim high, and never let ourselves
be discouraged.
In closing, let me wish each
and everyone of you an excellent
International Women's Day. An
environment that is good for
women, is good for everyone.
Nan ane 1977, Òganizasyon
Nasyonzini te chwazi dat 8 mas
la kòm Jounen Entènasyonal
Fanm yo. Nou tout konnen fanm
yo merite pou nou onore yo tout
tan paske tout wòl yo jwe depi
kòmansman limanite, fè yo
enkonparab. Sa fè yo merite tout
kalite respè avèk pwoteksyon.
Se vre nou toujou di fanm se
yon èt imen ki delika epi frajil ni
nan fizik li ni sou plan sikolojik.
Li bon lè nou panse fanm bezwen
epi merite tout kalite pwoteksyon
nan men sosyete a. Poutan, lè nou
gade tout responsablite, tout
devwa avèk tout obligasyon fanm
genyen depi nan douvanjou
limanite, nou dekouvri fanm nan
gen nan limenm yon fòs espesyal
ki fè l pi fò pase gason. Menm lè
fanm se manman limanite, menm
lè se gras a li limanite kapab siviv,
li konpòte l avèk yon bravte epi
yon delikatès ki fè nou di li se sèks
fèb la.
Kanta pou fanm ayisyèn, mw
se youn nan moun ki kwè li merite
yon konsiderasyon espesyal epi
yon respè espesyal. Li se yon
manman devwe, yon enfimyè, yon
kontab, yon diplomat avèk anpil
In the year 1977, the United
Nations chose the eighth day of
the month of March as International
Women's Day. We know
women deserve to be honored at
all times because all the roles they
have been playing ever since the
dawn of humanity, make them incomparable,
irreplaceable beings
worthy of respect and protection.
As a matter of fact, we often
see the woman as a fragile and
vulnerable being, both from a
physical and from a psychological
standpoint.
We are right in thinking
that women absolutely
deserve to be protected
by society. However,
when we consider the
duties, attributions and
obligations that have
been theirs since the beginning
of time, we discover
in them a special
kind of fortitude that
places them above men.
Even though woman is mother of
humanity and its ultimate guarantee
of survival, she carries herself
with such stoicism and such selflessness
that the world sees her as
— 7 —
MERCI DE VOTRE
ATTENTION!
THANK YOU FOR YOUR
ATTENTION!
MÈSI POU ATANSYON
NOU!
Lesly Condé
Ex-Consul Général d’Haïti
à Chicago
(26 août 2004-25 mai 2018)
WOMEN'S HISTORY MONTH
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Madeleine Féquière
Une étoile
très recherchée
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KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Ces fleurs, semées aux pieds de
ceux qui ont réussi en diaspora,
doivent être considérées par
nos jeunes comme une
valorisation permanente de
l’école, un refus global de
l’échec et de l’abandon, un
maillon essentiel à leur
avancement. Car le décrochage
scolaire est un passeport direct
vers la précarité. Il chagrine les
parents qui ont voyagé par
monts et par vaux pour leur
offrir ce qu’il y a de meilleur sur
terre : la connaissance.
Ce titre n’est pas
une métaphore,
c’est la pure réa
lité. Ce n’est pas
l’étoile de Beth
léem, mais c’est
notre p’tite étoile à nous. Tous les
« Chasseurs de têtes 1 internationaux
» caressent ce nom dans
leur agenda. C’est de l’or en bar-
MxD
re. En effet, sans surprise, les directions
des grandes entreprises
se l’arrachent. Dans le cadre du
« Mois de l’Histoire des Noirs »,
voilà un « succes story », un
exemple de réussite, à proposer
à nos jeunes.
Imaginez simplement 600
millions de dollars, un six et huit
zéros à placer entre les mains
d’une svelte dame, mince, élégante,
sans briser la baraque. Souriante,
simple 2 et calme, la ravissante
Madeleine Féquière peut
facilement passer inaperçue. Discrète
comme pas une et toujours
en contrôle, sûre d’elle-même,
vous n’auriez jamais imaginé
qu’elle porte sur ses frêles épaules,
cette masse de fric en tant que
« Chef du Crédit d’Entreprise
chez Domtar », une entité multinationale.
Elle assure la surveillance
et le soutien du risque
d’un portefeuille de 600M$ à
l’échelle mondiale », supervisant
7 équipes de 50 personnes.
En effet, c’est son contrat
actuel. Elle en a vu d’autres. Antérieurement,
elle a été cadre des
sociétés suivantes : Abitibi/Bowater,
Microsoft/Softimage, Téléglobe,
Foxboro et Archer Daniels
Midland. J’aurais aimé vous
parler d’elle en long et en large,
mais il y en aurait trop à conter.
Sa feuille de route est trop riche.
Je dois me résoudre à vous résumer
son parcours.
Elle a relevé de multiples défis.
Elle est très en demande. On
se l’arrache sur tous les plateaux.
Conférencière chevronnée et respectée
dans son champ d’expertise,
toutes les organisations de
gestion de risque veulent entendre
ce qu’elle a à dire au sujet des
investissements internationaux.
On la retrouve devant les cadres
de la « International Credit Trade
Finance » (ICTF), qui se délectent
religieusement de ses conseils.
Il en est de même pour ceux
de la « Finance Credit International
Business (FCIB), de la
« National Association Credit
Manager » (NACM), de la Credit
Institute of Canada (CIC) et
surtout de « l’Association des Di-
Par Max Dorismond
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KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
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recteurs de Crédit, Québec »
(l’ADC).
Mais diantre ! d’où vient-elle?
Suivez mon regard, en pensant
surtout aux discours de l’unique
président le plus crétin, aux cheveux
en lance-flamme, qui avait
pris d’assaut la Maison Blanche,
suite à un malencontreux accident
de l’histoire.
En suivant le CV de Mme Féquière,
la première chose qui
nous saute aux yeux, c’est sa polyvalence
sur tous les marchés financiers
du monde. Voir son nom
figurer partout, on devine aisément
qu’elle est polyglotte, pour
occuper tous ces postes de directions
ou prononcer conférence
après conférence.
À la première lecture de ce
brillant parchemin, nous pouvons
ajouter que Madeleine n’a
nullement traîné la patte à
l’étranger. En laissant Haïti après
le collégial, elle a su meubler son
cursus universitaire, avec maints
diplômes à la clé. En voulez-vous,
en voilà! On y retrouve un en Finance
de « HEC - Université de
Montréal »; un « Baccalauréat
en traduction spécialisée
de l’Université Concordia »; un
« MBA court de « McGill Executive
Institute ». Il y a celui du
« Directors Education Program
de Rotman School of Management
» de l’université de Toronto,
puis une « Licence de L’Institut
des Administrations de Sociétés
» (I.C.D.D.; I.A.S.A). C’était
une sorte de sacerdoce. Il est clair
qu’elle adorait les études pointues.
Dans le dossier si dense de
Madeleine, ma curiosité fut attisée
par une pensée de paresseux,
à savoir où, ce p’tit bout de femme
a-t-elle pu puiser son énergie
pour embrasser cette carrière si
riche en évènements heureux :
multiples diplômes, maintes conférences
financières, divers conseils
d’Administration, gestion de
plusieurs entreprises qu’elle a
guidées avec succès? Voilà simplement
deux exemples, parmi
une vingtaine, pour votre édification
: « Aucune perte enregistrée
sur des actifs de 15M$ de dollars
pendant la crise financière en Argentine,
au Venezuela et en République
Dominicaine (2002-
2004); faire preuve d’ingéniosité
dans la faillite de K-Mart –
Économie : 5M$ (2003).
Dans ce résumé, je ne peux
passer sous silence tous les conseils
d’administration des grandes
entreprises qui ont retenu ses
services et qui ont bénéficié de la
présence de notre prolifique Madeleine.
De 2007 à 2020, j’en ai
dénombré près de 25. En 2021,
outre son leadership et ses fonctions
professionnelles, elle a trouvé
le temps et l’énergie pour s’investir
dans des causes humanitaires
et culturelles. Elle siège présentement
à titre de membre indépendant
aux « Conseils d’administration
de l’Université de
Montréal », « d’Investissement
Québec » et du « Centre Canadien
pour la Mission de l’Entreprise
».
Combien de PDG ont sablé le
champagne après avoir réussi à
obtenir le « oui » de notre congénère
? C’est une image rassurante
pour les investisseurs au niveau
international. Une marque
indicielle à inscrire sur le CA de
toutes entreprises d’envergure
qui se destinent à jouer dans la
cour des grands.
Malgré son emploi du temps
exigu, Madeleine a eu l’heureuse
idée d’offrir ses conseils aux plus
mal pris de son pays natal, en
s’impliquant dans des initiatives
de développement communautaire,
telles que FONKOZE et
KANPE. Ce dernier est une fondation
qui accompagne les familles
haïtiennes les plus vulnérables
vers l’autonomie financière,
dont elle a participé au lancement
avec sa bonne amie, l’exministre
Dominique Anglade, actuellement
cheffe de l’opposition
officielle au Parlement de Québec
et Régine Chassagne, d’origine
haïtienne, chanteuse et multi-instrumentiste
du célèbre groupe
musical Arcade Fire, au Canada.
Voilà! Nous avons toutes les
raisons d’être fiers. Dans la ligue
majeure de la finance, notre géniale
compatriote représente un
nom magique, une image de marque
dans un cadre de bronze. Son
étoile est encore vive. À notre progéniture
de chausser ses bottes !
Contrairement à l’image négative
que pourrait susciter l’évocation
de notre pays, Haïti, en raison
de nos turpitudes, les gestionnaires
des grandes entreprises de
l’Amérique, du sud au nord, savent
bien que nos congénères ont
du génie, et ce dans tous les domaines,
même s’ils viennent d’un
pays très pauvre.
Par conséquent, n’hésitez
point à présenter votre CV avec
assurance et fierté. Madeleine
Féquière a laissé, sur son chemin,
des paillettes d’or. Il revient aux
suivants d’en conserver leur éclat.
Félicitations,
chère Madeleine !
NOTE
– « Chasseur de têtes ». C’est un recruteur à la
recherche des meilleurs employés pour les
entreprises. Plus sa prise est excellente, plus son
pourcentage de rémunération est élevé. Toujours à
l’affût, il est à la recherche de la perle rare. Tu as fait
ta preuve dans ton entreprise, attends-toi à plusieurs
coups de fil qui t’invitent à changer de boîtes. Les
offres vont pleuvoir et les chiffres en $, sur la table,
vont te donner le vertige.
2 – La simplicité est le marqueur identitaire de la
famille Féquière que je connais fort bien. Le frère, de
Madeleine, l’ingénieur Yves Féquière, condisciple et
ami de mon frère Lionel, ses sœurs, Marie (Jean Vil)
et Venise (Comeau), que je rencontre à l’occasion dans
les évènements mondains…
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Open Letter to
US President
Joseph R. Biden
&
Canadian Prime
Minister Justin
Trudeau
— 11 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Serge M. Fontaine
3932 Folsom Avenue
Saint Louis, MO 63110
Saint Louis, Missouri — 25 Février 2021
Honorable Joseph R. Biden
President of the USA
Pennsylvania, Ave NW
White House
Washington, DC 20500
Mr. President,
My name is Serge M. Fontaine, I am a native of Haiti, now a US citizen residing in St. Louis,
Missouri.
With deep concern, I watched my country’s environment, socio-economic arena and political
spectrum fall into total disarray. As a result of lack of leadership by one individual in the person
of former president, Jovenel Moise, whose term of office, according to the Haitian
Constitution, expired on February 7, 2021. Through a series of unlawful referendums, he is still
holding unto power with the support of a corrupt police infiltrated by armed gang members.
The country is held hostage by factions of armed gangs entrenched throughout the country.
According to Article 134-a of our Constitution, the president’s term in office is 5 years.
However, Article 134-b made it clear that, the term of any president ends on February 7 which
concludes 5 years following the national elections. With the clarification paragraph brought in
by the Article 134-b, the number of years in office becomes irrelevant as long as the process is
respected, allowing a new president to take office in February 7 and so on. It is therefore a clear
violation of our Constitution when the former president insists on holding on to power giving
himself an extra year clearly in violation of the Constitution.
Mr. President, the torment endured due to police abuse is unbearable. Along with that, there are
daily countless cases of kidnapping by these gangs which burden distressed family members
with heavy ransoms. These hurdles are causing the carnage of our people as well as the
downfall of the democratic system in Haiti. And all this is taking place under the purview of the
US Ambassador, Michele J. Sison, and the UN special representative Helen Meagher La Lime,
who are seemingly supporting a defect-president on the verge of instilling and imposing a
dictatorship in our country.
To assert his will, the former president Jovenel Moise has already eliminated other branches of
government including the judicial and legislative, thus, governing the country by decree. Faced
— 12 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
with such a situation, the people have expressed their frustration through peaceful but massive
protests on the streets throughout the country. These peaceful protests are savagely put down by
the police shooting at protestors with tear gas, and live munitions resulting in fatalities.
Sir, the US and Haiti have shared quite a long history side by side. As the leader of a sovereign
country yourself, we trust that you are able to share our view that Haiti, as a sovereign state,
should do much better on the road of democracy without any hinderance. And it is in that
regard that, on behalf of Haiti and the Haitian People, I am asserting that, Haiti and the Haitian
people would be very appreciative if your administration would look at the facts with respect
to our plea vis-à-vis of our Constitution and stop all support aimed at enabling the former
Haitian president, Mr. Moise, to remain in office.
Haiti, for a long time now, has become a place where daily subsistence has become misery for
the majority and enrichment by the minority. Because of abuse and mismanagement, the
country is in turmoil, not to mention, mass-assassinations and political corruption. The Justice
system needs to be revamped to bring to justice, members of former and present Haitian
Governments to recover billions of dollars stolen from our country. Action is badly needed and
is impossible under the illegitimate Moise Government.
Mr. President, Haiti and the Haitian people are counting on your kind support.
Respectfully yours,
Serge M. Fontaine
3932 Folsom Avenue
Saint Louis, MO 63110
Hero_2001@att.net
773-343-8225
— 13 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Serge M. Fontaine
3932 Folsom Avenue
Saint Louis, MO 63110
Saint Louis, Missouri — 25 Février 2021
Honorable Joseph R. Biden
President of the USA
Pennsylvania, Ave NW
White House
Washington, DC 20500
Excellence Monsieur le Président,
Je m’appelle Serge M. Fontaine, je suis originaire d’Haïti, maintenant citoyen américain
résidant à St. Louis Missouri.
En tant que natif d’Haïti, j’ai observé avec une profonde inquiétude comment
l’environnement, l’arène socio-économique et le spectre politique de mon pays d’origine sont
dans une situation délétère en raison du manque de leadership là-bas, et aussi parce le
président déchu, Jovenel Moïse, dont le contrat a expiré le 7 février 2021 selon la Constitution
haïtienne, qui, à travers d’une série de référendums illégaux, s’obstine encore à s’accrocher au
pouvoir avec le soutien d’une police corrompue, infiltrée par des individus, membres de ces
gangs armés répartis dans tout le pays pour garder le peuple en otage.
Selon l’article 134-a de notre constitution, le mandat du président est de 5 ans. Cependant,
l’article 134-b stipule clairement que le mandat de tout président se termine le 7 février, donc
5 ans après l’année du début des élections. Avec le paragraphe de clarification apportée avec
l’article 134-b, le nombre d’années en fonction devient sans importance tant que le processus
est respecté, permettant à un nouveau président de prendre ses fonctions le 7 février et ainsi
de suite. C’est donc une violation flagrante de notre constitution lorsque l’ancien président
insiste à conserver le pouvoir pour se donner une année supplémentaire qui n’est
manifestement pas autorisée par cette constitution.
Monsieur le Président, les tourments du peuple dont les causes structurelles sont dues aux
abus de la police contre les gens sont on ne peut plus insupportables. Parallèlement à cela,
d’innombrables cas d’enlèvements par les gangs, qui sont subséquemment suivis par de
lourdes rançons à verser quotidiennement par les membres de la famille des victimes
deviennent encore plus ennuyants. Ces obstacles provoquent un carnage ainsi que la chute du
système démocratique en Haïti. Et tout cela se déroule au su et à la vue de l’ambassadeur des
États-Unis, Michele J. Sison, et de la représentante spéciale de l’ONU en Haïti, Helen Meagher
La Lime, qui insistent apparemment à soutenir un président de facto qui est sur le point
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KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
d’imposer une dictature dans le pays. Pour mieux affirmer sa volonté, l’ancien président
Jovenel Moïse a déjà éliminé toutes les autres branches du gouvernement, le judiciaire comme
le législatif, afin qu’il puisse gouverner le pays par décret. Face à une telle situation, la
population a exprimé sa frustration et sa réticence à accepter cette situation abusive du
gouvernement en se livrant a des manifestations pacifiques mais massives dans les rues de
tout le pays. Ces mouvements de protestations populaires sont souvent sauvagement contrecarrer
par la police où beaucoup de gens se retrouvent estropiés, blessés et même morts sous
l’effet des gaz lacrymogènes, les bastonnades et des munitions réelles tirés contre
manifestants.
Monsieur le Président Biden, en nous référant au passé, d’aucuns diront que les États-Unis et
Haïti ont partagé côte à côte une assez longue histoire. En tant que chef d’un pays souverain
vous-même, nous sommes convaincus que vous êtes en mesure de partager notre point de
vue selon lequel Haïti, en tant qu’État souverain, en parcourant sa voie dans la démocratie s’en
sortirait beaucoup plus mieux sans aucune entrave quelle que soit sa provenance. Et c’est à cet
égard que, au nom d’Haïti et du peuple haïtien, j’affirme que Haïti et le peuple haïtien vous
seraient gré, Monsieur, si l’administration Biden regardait les faits par rapport à notre
plaidoyer vis-à-vis de notre constitution et de mettre fin à tout soutien visant à aider l’ancien
président haïtien, M. Jovenel Moïse, à rester en fonction.
Haïti, depuis longtemps, est transformée en un lieu où la subsistance quotidienne devient un
luxe pour la majorité. En raison d’une mauvaise gestion, le pays est en proie à des abus, des
assassinats de masse et des corruptions à tous les niveaux de l’Etat. Le système judiciaire doit
être opérationnel pour traduire les criminels en justice, tels que les membres du
gouvernement actuel ainsi que ceux du gouvernement passé aux fins de récupérer des
milliards de dollars volés dans les fonds du pays. Une telle action, si nécessaire, ne peut pas
avoir lieu avec un illégitime gouvernement Moïse toujours au pouvoir.
Monsieur le Président, Haïti et le peuple haïtien comptent sur votre soutien pour une paix
durable, la sécurité et un retour à la démocratie.
Respectueusement vôtre,
Serge M. Fontaine
3932 Folsom Avenue
Saint Louis, MO 63110
Hero_2001@att.net
773-343-8225
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KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Monsieur Justin Trudeau,
Premier Ministre du Canada,
justin.trudeau@parl.gc.ca
pm@pm.gc.ca
Bureau du Premier Ministre et du Conseil privé,
80, rue Wellington St, Ottawa, ON K1P 5K9.
En ses bureaux.-
Montréal, le 19 février 2021.
Monsieur le Premier Ministre,
Nous, citoyen.ne.s canadien.ne.s d’origine haïtienne, citoyen.ne.s haitien.ne.s résidant au
Canada ou étudiant.e.s haïtien.ne.s dans différentes universités canadiennes, avons l’honneur
de vous faire parvenir cette présente pour demander au gouvernement canadien de se
désolidariser du gouvernement haïtien dont le mandat du Président de la République est
constitutionnellement arrivé à terme depuis le 7 février 2021.
Votre gouvernement n’a jusqu’à présent pas encore pris de position officielle et unilatérale
concernant la situation d’instabilité politique qui sévit en Haïti et alimentée par les mauvais
agissements et les décisions antidémocratiques du gouvernement haïtien en place, maintenant
de facto. Cependant, l’Organisation des États américains (OEA), les Nations unies à travers le
Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH) et le CORE GROUP, dont le Canada est
membre, soutiennent le Président haïtien. En l'absence d’une position officielle et unilatérale,
votre gouvernement est donc réputé apporter son plein et entier soutien au Président haïtien et
cautionne, en conséquence, ses mauvais agissements qui mettent en danger la population
haïtienne et la démocratie en Haïti.
Monsieur le Premier Ministre, une liste non exhaustive de tels agissements devrait vous
sensibiliser sur le fait que le Canada ne doit nullement continuer à apporter son soutien à un
Président de facto qui se maintient au pouvoir par la force et contre la position des forces vives
de la nation. Les faits dont il s’agit peuvent se classer en trois catégories: le démantèlement ou
l'affaiblissement des institutions républicaines, la « gangstérisation » des quartiers populaires et
la répression violente des mouvements populaires.
Permettez-nous, Monsieur le Premier Ministre, de vous rappeler, sinon de vous informer,
certains faits qui peuvent attirer votre attention sur le véritable démantèlement ou
l’affaiblissement des institutions républicaines. Il y a lieu de citer en effet:
la non-réalisation des élections telles que exigées par la Constitution haïtienne a permis au
Président Moïse de facto, d’une part, de constater la « caducité » du Sénat haïtien le 13 janvier
2020 et l’inexistence de la chambre des députés à partir de cette même date et, d’autre part, de
remplacer les conseils municipaux par des conseils intérimaires composés de membres proches
du Président;
l’affaiblissement de la Cour des comptes qui, par arrêté présidentiel, perd son droit de contrôle
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KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
sur les actes du gouvernement;
l’affaiblissement de la Cour de cassation depuis le début du mois de février 2021 par la
révocation illégale et arbitraire de trois juges, pourtant inamovibles selon la Constitution, et la
nomination en dehors des lois de la République de trois nouveaux juges réputés à la solde du
pouvoir. Un tel acte affaiblit davantage la justice haïtienne déjà fragilisée par le Président de
facto lui-même qui avait déclaré, le 13 décembre 2017, qu’il a été contraint de nommer 50
juges soupçonné.e.s de corruption dans le système judiciaire haïtien.
S’y ajoutent l'arrestation, la menace de mort et le mauvais traitement d’un Juge à la Cour de
cassation et de plusieurs autres personnalités faussement accusées par le gouvernement de
fomenter un coup d’État et de vouloir attenter à la personne du Président Moïse. Pour justifier
de telles actions, le Président prétend invoquer la Constitution pour constater la « caducité » du
Sénat imputé de deux tiers, et pour s'octroyer les pleins pouvoirs en revendiquant d'être le
garant de la bonne marche des institutions républicaines. Vous aurez compris, Monsieur le
Premier Ministre, la contradiction qui entache une telle prétention, car comment le Président de
la République peut-il garantir le bon fonctionnement des institutions républicaines et
démocratiques en les démantelant ou les affaiblissant ?
Monsieur le Premier Ministre, vous êtes sûrement informé de l’insécurité qui sévit en Haïti à
cause de la prolifération des gangs, notamment dans les quartiers populaires. Certains de ces
gangs, qui ont le soutien du pouvoir et qui seraient même reconnus par le Ministère des affaires
sociales et du travail par la création du groupe G9 et alliés, agissent pour le compte du
gouvernement et prennent des positions publiques au profit du régime en place. À titre
d’illustration, nous voulons attirer votre attention sur les faits suivants:
les divers massacres perpétrés dans diverses localités de la Capitale haïtienne, dont ceux de La
Saline en novembre 2018 et de Bel-air en novembre 2019, n’ont donné lieu à aucune arrestation
des membres des gangs impliqués et des personnalités politiques proches du pouvoir en
place soupçonnées d’avoir participé dans de tels massacres, malgré les différents rapports des
organisations haïtiennes de défense des droits humains et de l’ONU;
les nombreux cas de kidnapping dont la plupart sont revendiqués publiquement par des
membres du groupe G9 ne semblent inquiéter le pouvoir en place car aucun effort n’a été
constaté du côté des autorités policières pour faciliter la libération d’otages et, de surcroît, pour
aboutir à l’arrestation des kidnappeurs;
des membres des gangs réputés proches du pouvoir font l’objet de mandat d'arrêt et d’avis de
recherche mais circulent librement et organisent des manifestations publiques pro
gouvernementales et sous la protection de la police haïtienne.
Ce banditisme d’État crée une situation invivable pour les citoyen.ne.s haïtien.ne.s et les
ressortissant.e.s étranger.ère.s. En témoignent les nombreux cas d’assassinat et de prise d’otage
de citoyen.ne.s haïtien.ne.s et certains cas d’assassinat et de kidnapping de citoyen.ne.s
étranger.ère.s dont la tentative d’assassinat sur le canadien Philippe Fils-aimé et sa famille dans
la nuit du 22 au 23 décembre 2020, l’assassinat de M. Wilner Bobo dans la nuit du 27 au 28
août 2020, l'enlèvement le 23 janvier 2021 suivi de la libération contre rançon de M. Philippe
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Schubert Samedi, tous les trois citoyens canadiens d’origine haïtienne.
La police haïtienne vassalisée et déchirée par des conflits internes est incapable de protéger la
population. Bien au contraire, elle est utilisée par le pouvoir en place pour réprimer violemment
les manifestations populaires et pour assassiner les citoyen.ne.s, comme en témoigne
l’assassinat le 2 octobre 2020 d’un étudiant dénommé Grégorie St-Hilaire dans l’enceinte
même d’une faculté de l’Université d’État d'Haïti par un agent de l’unité de la Police
responsable de la garde présidentielle. Même le quartier de la résidence privée du Président de
facto, hautement surveillé par des agents de la Police nationale, a été le spectacle de
l’assassinat du Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Port-au-Prince, en l'occurrence Me.
Monferrier Dorval le 28 août 2020. Tous ces faits, dont la plupart font l’objet d'enquêtes
interminables, sont restés impunis. Il est à noter également, Monsieur le Premier Ministre, que
même l’organisation internationale de défense des droits de l’homme dénommée Avocat sans
frontières Canada avait plaidé en faveur de la création d’une commission d’enquête
internationale visant à faire la lumière sur l’assassinat du Bâtonnier, mais aucune suite n’a été
donnée du côté des autorités étatiques haïtiennes.
Monsieur le Premier Ministre, vous conviendrez avec nous que dans le cadre d’un pays
démocratique comme le Canada de tels actions et agissements seraient suffisants pour pousser
le peuple canadien à se soulever et à prendre définitivement congé de tout gouvernement qui en
serait reconnu responsable et coupable. Malgré les différentes manifestations populaires et
dénonciations des actes de corruption, de crimes financiers et de ce banditisme d’État, la
communauté internationale, y compris votre gouvernement, continue d’accorder son soutien au
Président sous le prétexte du respect du mandat présidentiel et de l’ordre constitutionnel, en
signe du respect du principe démocratique relatif au renouvellement du personnel politique par
l’organisation des élections.
Monsieur le Premier Ministre, les élections n’ont pas été organisées à temps par le pouvoir en
place pour renouveler le personnel politique des municipalités, du parlement et de la
présidence. Aujourd’hui, différents secteurs de la vie nationale se mettent d’accord pour
constater la fin du mandat présidentiel, selon la même interprétation de la Constitution
haïtienne dont le président de facto s’est servi pour constater la « caducité » du Sénat et
l’inexistence de la chambre des députés en janvier 2020. Pour vous aider à bien apprécier la
volonté du peuple haïtien exprimée par le canal de différents secteurs de la vie nationale ou par
les mouvements populaires, nous attirons votre attention sur les prises de positions suivantes:
le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, à travers une résolution datée du 6 février 2020, a
exhorté au Président de facto de respecter l’esprit et la lettre de l’article 134.2 de la Constitution
haïtienne amendée le 9 avril 2011, lequel article qu’il a lui-même utilisé pour constater la
caducité du Sénat et dont la lecture montre que son mandat est arrivé effectivement à terme le 7
février 2021;
le président du Sénat dans une note rendue publique le 8 février 2021 exprime sa position
personnelle en faveur du respect de l’article 134.2 de la Constitution;
la Fédération des barreaux d'Haïti a adopté le 30 janvier 2021 une résolution dans laquelle il a
été constaté que le mandat de Moïse prendrait fin le 7 février 2021;
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le secteur religieux, à travers une note de la Konfederasyon vodou nasyonal entènasyonal
revolisyonè du 3 février 2021, un communiqué de presse de la Conférence des Pasteurs
Haïtiens du 9 février 2021 et un message des Évêques Catholique d'Haïti sous le label de la
Conférence Épiscopale d'Haïti, a pris position en faveur du départ du Président pour le 7 février
2021;
l'Université Quisqueya, à travers la Chaire Louis-Joseph Janvier sur le constitutionnalisme en
Haïti, a publié le 8 février 2021 une « note sur l’expiration du mandat du Président Jovenel
Moïse » qui montre que le mandat présidentiel se termine le 7 février 2021 selon une lecture
technique des articles 134.1 et 134.2 de la Constitution;
La diaspora haïtienne, à travers des notes publiées par des associations, dont « La voix des
réfugiés » aux États-Unis, et des notes de dénonciations ou des correspondances d’étudiant.e.s
haïtien.ne.s à l’étranger, dénonce les agissements antidémocratiques du Président de facto en
l’exhortant de respecter la fin constitutionnelle de son mandat;
La manifestation populaire organisée dans la Capitale haïtienne le 14 février 2021 où des
centaines de milliers de personnes ont investi les rues pour demander au Président de facto de
quitter le pouvoir et pour dénoncer le retour à la dictature en Haïti.
Monsieur le Premier Ministre, il n’y a pas que le peuple haïtien qui s'inquiète des dérives du
pouvoir en exprimant son refus des agissements antidémocratiques du gouvernement. En effet,
la Global Justice Clinic de New York University, l’International Human Rights Clinic de la
Harvard Law School et la Lowenstein International Human Rights Clinic de la Yale Law
School ont conjointement publié une déclaration le 13 février 2021 pour exprimer leur
préoccupation quant à la détérioration de la situation des droits de l’homme en Haïti. Ces trois
prestigieuses universités américaines sont parvenues à conclure, après analyse des textes de loi
et de la Constitution haïtienne amendée, que le « mandat de Jovenel Moïse est largement
considéré comme terminé le 7 février 2021 ». Au Canada, la Conférence religieuse canadienne
dans une lettre qui vous a été adressée le 11 février 2021 vous demande, Monsieur le Premier
Ministre, de « défendre les valeurs démocratiques en dénonçant ouvertement et clairement le
régime dictatorial instauré par le président Jovenel Moïse en Haïti ». Également, différentes
personnalités, dont l’ancien ambassadeur Stephen Lewis, l’animateur et écologiste David
Suzuki, l’auteure Naomie Klein et consorts ainsi que 100 autres universitaires, ont paraphé une
lettre pour demander au gouvernement canadien de mettre fin à l’appui donné au Président
haïtien considéré comme « répressif, corrompu et dépourvu de légitimité constitutionnelle ».
En outre, des québécois.es organisent, en ce jour même du 19 février, une manifestation contre
l’appui du Canada au retour de la dictature en Haïti devant le Bureau du Ministre des affaires
étrangères du Canada.
Monsieur le Premier Ministre, toutes ces prises de positions se basent sur le constat réel de la
mauvaise foi de monsieur Jovenel Moïse, qui ne veut pas respecter la Constitution, et de la
concentration du pouvoir sur sa seule personne. Il dirige le pays d’un bras de fer en se
garantissant de la protection de la Police nationale, des Forces armées d'Haïti, des gangs pro
gouvernementaux et d’un corps armé formé par le gouvernement dénommé Brigade de surveillance
des airs protégées. C’est donc à juste titre que le peuple haïtien et des citoyen.ne.s
étranger.ère.s, dont des canadien.ne.s, s'inquiètent du retour de la dictature en Haïti. Car, le
Président de facto légifère depuis janvier 2020, forme un Conseil électoral provisoire avec des
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personnalités douteuses et selon son gré, prévoit de changer la Constitution en dehors des prescrits
constitutionnels et malgré les désaccords des forces vives de la nation, et s'entête à organiser des
élections malgré le refus de la société civile et de la majorité des partis politiques d’une telle
démarche, lequel refus étant provoqué par un déficit de confiance des membres dudit conseil
électoral.
La communauté internationale, dont le Canada, ne peut pas continuer à soutenir un Président qui
met en péril la démocratie en instaurant un régime dictatorial en Haïti. Monsieur le Premier
Ministre, le Canada doit entendre raison et écouter les forces vives de la nation haïtienne et les
citoyen.ne.s étranger.ère.s, dont les canadien.ne.s, qui demandent à Jovenel Moïse de respecter la
fin constitutionnelle de son mandat survenue depuis le 7 février 2021.
Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, nos salutations distinguées.
C.c. : Erin. O'Toole, Chef du Parti Conservateur (Erin.OToole@parl.gc.ca), Jagmeet Singh, Chef
du NPD (Jagmeet.Singh@parl.gc.ca) et Yves François Blanchet, Chef du Bloc Québécois (Yves-
Francois.Blanchet@parl.gc.ca).
-----------------------------------------------------------
Suivent les signatures :
Junior AGENA, étudiant à la Maîtrise en Droit des affaires à l’Université de Montréal.
Frantzy Beauvais, diplômé en Maîtrise en Travail Social à l'Université du Québec à Chicoutimi.
Jefferson Solon, travailleur social et étudiant à la Maîtrise en travail social à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
Junior Rosier, étudiant au doctorat en Philosophie à l’Université du Québec à Trois-Rivières.
John Wesley DELVA, étudiant en communication et politique à l’Université de Montréal, poe`te.
Thervilson MULÂTRE, étudiant au doctorat en Philosophie à l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Quesnel FILS-AIME, étudiant au baccalauréat en administration à l’Université du Québec à Montréal.
Alex Milhomme, diplômé à la maîtrise en administration de l’éducation, enseignant d’histoire et de géographie.
Cassandra Jean-Baptiste, diplômée en droit civil/ développement international et mondialisation.
Patrick Télémaque, diplômé à la maîtrise en éducation à l’Université d’Ottawa.
James OSNE, étudiant en science politique à l’Université de Montréal.
Wilson Jean, diplômé en Travail social et en Science de l’éducation.
Elie Diespt AUGUSTIN, Avocat et étudiant en Relation Internationale.
Astrude RENARD, Travailleuse Sociale, intervenante Psychosociale.
Richardson L. Charles, économiste, Global Supply chain management Specialist, Diplômé HEC Montréal
Evenold SENAT, étudiant en Maîtrise ès art sociologie, à l'Université d'Ottawa.
Marc Emmanuel Dorcin, Maîtrise en Droit, Université Laval.
Dieubon SAINTINE, Spécialiste en développement économique.
Handy Leroy, étudiant au Doctorat en Travail social, Université d’Ottawa.
Wilton Vixamar, Dr. en médecine, citoyen engagé.
Sabine BAZILE, Bachelière en travail social, agente de relations humaines.
Stevens AZIMA, étudiant au Doctorat en agroéconomie, Université Laval.
Josué FORTUNE, bachelier en criminologie, Université d’Ottawa.
Wadna Jean-Louis, étudiante en comptabilité et gestion.
Frantz ANDRÉ, Comité d'Action des Personnes Sans Statut (CAPSS).
Pour authentification :
Junior AGENA
junior.agena@umontreal.ca
Jefferson SOLON
solj02@uqat.ca
Cassandra Jean-Baptiste
cassandra.j-b@hotmail.ca
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KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Des écrivains de langue française
demandent à l’OIF de ne pas soutenir
les projets de Jovenel Moïse
À travers cette lettre ouverte,
datée de 24 février, plus de 40
écrivains de langue française
voient mal que l’Organisation internationale
de la francophonie
(OIF), dont l’existence n’est fondée
que sur l’exigence de solidarité
réelle avec les communautés
et pays de langue française, s’engage
aux côtés d’un pouvoir illégitime
qui multiplie les exactions,
les décrets et autres mesures
liberticides. Ils demandent à l’OIF
de ne fournir aucun appui à un
pouvoir décrié et rejeté par le pouvoir
judiciaire haïtien et de nombreux
secteurs de la société haïtienne.
Ces écrivains exhortent l’OIF
à soutenir un vrai processus démocratique
impliquant la mise en
place d’un gouvernement de transition
et l’initiation des procès
pour crimes de sang et crimes financiers
contre les dignitaires du
gouvernement de Jovenel Moïse.
« Vous n’êtes pas sans savoir que
le pouvoir utilise des gangs lourdement
armés par lui, comme
force répressive aux actions meurtrières
dans les quartiers populaires
», relatent les écrivains en
s’adressant à la secrétaire générale.
Les écrivains signataires attirent
l’attention de la secrétaire
générale de l’OIF que lors de manifestations
pacifiques, la PNH
tire à balles réelles sur les manifestants.
Ils soulignent aussi que
le pays fonctionne sans parlement,
sans élus locaux ; toutes les
échéances électorales n’ayant pas
été respectées par l’administration
de Jovenel Moïse. « Seriez-vous
assez dupe pour croire que, après
la fin de son mandat expiré le 7
février 2021, il voudrait et saurait
organiser des élections crédibles
», signalent-ils. Pour eux,
— 21 —
la situation d’Haïti est caractérisée
par la mise en place d’une dictature,
puisque, expliquent-ils, le
président de facto Jovenel Moïse
se maintenant au pouvoir par la
force au-delà de son mandat constitutionnel
expiré le 7 février
2021.
« Madame la secrétaire générale,
n’apportez pas votre soutien
à la folie dictatoriale dont est victime
le peuple haïtien, il y va de
votre crédibilité personnelle
comme de celle de l’OIF. Ne donnez
pas raison à celles et ceux qui
voudraient voir en l’OIF un fonctionnariat
indifférent aux problèmes
réels des peuples constituant
les cinq continents de la francophonie
», préviennent ces
écrivains.
Woovins St Phard
LE NATIONAL
ART
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Michèle Duvivier Pierre-
Louis, nouvelle Présidente
du Centre d’Art
Michèle Duvivier Pierre-
Louis est la nouvelle
Présidente du Centre
d’Art, a annoncé le Directeur
exécutif du centre, Jean Mathiot.
« Nous accueillons avec joie
Michèle Duvivier Pierre-Louis,
garante de la continuité de ce dynamisme
et de cette implication
qui œuvre à porter l’unicité de
l’art Haïtien toujours plus loin »,
a exprimé M. Mathiot.
La professeure d’histoire des
sociétés caribéennes et le XIXe
siècle haïtien et WPL Trailblazer
Award Winner 2020 succède à
Axelle Liautaud, dont le mandat
arrivait à échéance. Le travail remarquable
de Mme Liautaud, notamment
pour remettre sur pied le
Centre après le séisme de 2010 qui
en avait détruit le bâtiment, a été
salué.
« Le Centre d’Art continuera à
bénéficier de sa profonde connaissance
des arts et son engagement
auprès des artistes», a annoncé le
Directeur.
Mme Pierre-Louis, également
Présidente de la Fondation Connaissance
et Liberté (FOKAL),
prend la présidence de l’établissement
à un moment charnière de
son histoire, estime M. Mathiot,
avec l’acquisition récente d’une
maison historique de style Gingerbread
qui sera rénovée pour accueillir
la collection, le soutien aux
— 22 —
artistes haïtiens et les activités
culturelles de l’institution.
Institution culturelle créée en
1944 et reconnue d’utilité publique
en 1947, le Centre d’Art
œuvre depuis à la promotion de la
création artistique d’Haiti.
Rezo Nodwes
8 mars 2021
IN MEMORIAM
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Le père du réalisme haïtien,
Franck Louissaint, est mort
Franck Louissaint, l’artiste
peintre toujours en quête
d’un réalisme excessif, est
mort, le 5 février, à Pétion-Ville.
Il nous a quittés à l’âge de 71 ans.
On gardera de lui ses leçons, sa
technique et ses œuvres qui prolongent
sa vie dans l’éternité. Tant
qu’il y aura des hommes et des
femmes sensibles aux créations
artistiques, le souffle puissant de
Franck Louissaint continuera à
émerveiller et inspirer des générations,
Au Festival Haïti, le printemps
de l’Art, les toiles de Louissaint
suscitaient des commentaires.
À la galerie d'art Nader, l’œil
des excursionnistes, conduits par
Pierre Chauvet de l'Agence Citadelle,
saisissait la précision illusionniste
de cet artiste qui représente
les scènes de genre dans une
imitation réaliste digne d’un instantané
photographique.
Louissaint, du haut de son art,
arrivait à reproduire les scènes de
la vie quotidienne urbaine et campagnarde
à l’identique. Pour peu
que les galeristes ne fassent pas
attention, certains visiteurs tenteront
de poser la main sur la peinture
de cet illusionniste.
— 23 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
À l’occasion de la mort de ce
professeur de l’École nationale
des arts (ENARTS) qui a formé
plusieurs artistes, Marie-Alice
Théard de Festival Arts a tenu ces
propos : « Nous lui souhaitons une
traversée colorée et poétique vers
la Maison du Père. »
La disparition de ce maître ravive
les souvenirs de Mérès Weche
: «Le Franck Louissaint que
j’ai interviewé, il y a quelques
années, fut cet hyperréaliste qui
faisait partie de “Carrefour J”, une
exposition plurielle organisée, à la
fin des années 90, à l'Institut français
en Haïti, au Bicentenaire, par
Michel-Philippe Lerebours.
Franck Louissaint exposait en
compagnie de Jean-Claude Garoute,
dit Tiga, Philippe Dodard,
Gesner Armand, Dieudonné Cédor,
pour ne citer que ces quatre
artistes qui me viennent à la mémoire.
L'hyperréalisme que pratiquait
Franck Louissaint est ce
genre pictural universel dans lequel
la peinture avoisine la photographie
dans ce qu'elle a de plus
figuratif. Il s'avisait à reproduire
le plus fidèlement possible les scènes
de la vie quotidienne haïtienne,
en y mettant certainement
du sien, conformément au
concept de Bacon qui veut que
l'art soit l'homme ajouté à la nature.
»
La tendance «hyperréaliste»
chez Louissaint s’inspire du
mouvement enclenché aux
États-Unis dans les années 60.
Cette peinture vise à montrer
les gens dans leur milieu de vie
sous un angle objectif. Le concept
même d’hyperréalisme invite
le curieux à explorer le
monde de ces artistes. On rencontrera
Ron Mueck, Chuck
Close, Denis Peterson, Latif Maulan,
Olumide Oresegun... ces magiciens
ont fini par créer, à force
de travail et de précision d’orfèvre,
des œuvres qui dépassent la
réalité.
Pour le critique d’art Gérald
Alexis, « est hyperréaliste lorsque
l'image montre ce que l'œil ne
prend pas le temps de voir ». Pour
illustrer, « dans une peinture de
— 24 —
Richard Estes montrant la façade
d'un café, on peut voir non seulement
des clients attablés mais aussi
et surtout tout ce qui, dans l'environnement,
se reflète dans la
vitrine de ce café ».
Franck Louissaint,
l’enfant d’Aquin
devenu maître en art
Franck Louissaint est né à
Aquin, une ville côtière du sud
d’Haïti, le 22 octobre 1949. C’est
dans cette ville portuaire située à
37 kilomètres de la ville des Cayes
qu’il a fait ses études primaires
www.naderhaitianart.com/franck-louissaint-24x30-abstract-1991-oil-on-canvas-framed-2fc/
avant d’aller dans la république de
Port-au-Prince, ville tentaculaire
qui engloutit toutes les ressources
intellectuelles du pays. C’est à
Port-au-Prince qu’il se frotte aux
Beaux-Arts. Il est attiré par le
Centre d’art, cette institution culturelle
mise sur pied en 1944.
L’histoire retiendra que l’aquarelliste
américain DeWitt Peters,
Maurice Borno, Albert Mangonès,
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Collection Karine Smith-Joseph, Evaston, Illinois
lisation des couleurs. Bien des
années plus tard, il transmettra ce
savoir à plusieurs générations
d’étudiants au Centre d’art avant
d’aller enseigner, en 1983, à
l’École nationale des arts que dirige
actuellement Philippe Dodard.
À la Faculté de génie et d’architecture
(GOC), ses anciens étudiants
se souviennent de l’enseignement
de ce passionné du dessin.
Par correspondance avec
l’école ABC de Paris, il avait appris
à exercer, à partir de l'expression
de la main, la technique de
représentation visuelle.
Suite au tremblement de terre
— 25 —
Gérald Bloncourt, Jean Chenet,
Raymond Coupeau, Georges
Remponeau, Antoine Derenoncourt,
Raymond Lavelanette, Philippe-Thoby
Marcelin, Antonio
Joseph, Philomé Obin, Rigaud
Benoit et Adam Léontus sont les
fondateurs de cette institution.
Au Centre d’art, Louissaint
rencontre tout un univers d’artistes
: Hector Hyppolite, Rigaud
Benoit, Wilson Bigaud, Préfète
Duffaut, Jasmin Joseph, Georges
Liautaud, Édouard Duval Carrié.
Dans ce lieu de transmission de
savoir, ces maîtres lui apprendront
l’art de la composition et de l’utien
Haïti qui avait abîmé plusieurs
oeuvres d’art, Franck Louissaint
et Jean Ménard Derenoncourt
avaient bénéficié de l’institution
américaine Smithsonian des
bourses pour étudier la conservation
d’œuvre d’art à l’université
Yale aux États-Unis (août- septembre
2012). Ces bourses accordées
à ces deux professeurs de
l’ENARTS participaient au projet
de sauvetage du patrimoine culturel
haïtien visant à récupérer,
sauvegarder et restaurer des
œuvres d'art, des artefacts, des
documents, des médias, et des éléments
architecturaux haïtiens endommagés
et mis en péril par le
séisme de 2010 et ses conséquences.
Durant un mois, Louissaint et
Derenoncourt avaient visité plusieurs
musées des États-Unis et
avaient travaillé dans les ateliers
de l’université au Connecticut.
Franck Louissaint a eu un parcours
qui a marqué les esprits. Sur
l’angle des expositions, on notera
: Galerie Nader, Pétion-Ville; The
Nicole Gallery, Chicago, États-
Unis; Le Centre d’art, Port-au-
Prince, Haïti; Galerie Grégoire
Perlinghi, Bruxelles, Belgique;
MUPANAH, Port-au-Prince, Haïti;
Museo de Bellas Artes de la
Havane, La Havanne, Cuba; Les
Ateliers Jérôme, Port-au-Prince,
Haïti; Galerie Lakaye, Los Angeles,
Etats-Unis; The Florida Museum
of Hispanic and Latin American
Art, Floride, Etats-Unis;
Modern haitian Masters, Galerie
Malraux, Californie, Los Angeles,
États-Unis; 24e session de la conférence
générale de l’UNESCO,
École nationale des arts, Paris,
France; Festival International du
Dessin Contemporain, Paris,
France; Marvels of the World,
Haiti Art World, États-Unis; Folk
Arts of Haiti, Federal Plaza Building,
Etats-Unis; Titania Art
World, New York, États-Unis;
Collège Saint Pierre, Port-au-
Prince; Institut français en Haïti,
Port-au-Prince; Aurelia Gallery,
Evanston, Illinois, Etats-Unis.
La critique d’art, Dr Marie-
Alice Théard, a dressé le portrait
de l’artiste en ces termes :
« Franck Louissaint, homme pondéré,
très discipliné, ayant un respect
profond de l’éthique, fut l’un
des plus remarquables représentants
de la deuxième génération
de peintres haïtiens. Peintre réaliste,
ayant une grande maîtrise
technique, il favorisa la dominance
de la lumière dans ses scènes
de la vie de tous les jours et des
gens du peuple. Grâce à ses nombreuses
expositions, il a impressionné
son public et ses collectionneurs
par un accrochage fait
au Centre d’art à la fin des années
80: ce fût une exposition de
miniatures plus petites que des
timbres postes et décrivant avec
minutie les détails des sujets présentés.
Franck Louissaint est arrivé
jusqu’à une période impressionniste
où il a su faire chanter
ses pinceaux sur une technique
aboutie et aux vibrations musicales.
Il a laissé une production impressionnante
de beauté. Sa maestria
technique ne s'étant jamais
dissociée de la poésie de son inspiration.
»
Claude Bernard Sérant
Le Nouvelliste
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Franck
Louissaint
et la
peinture
haïtienne !
— 26 —
Wed, 29 Aug 2018 — LE NATIONAL
L’artiste Franck Louissaint.
Quand la sagesse se mélange à la
science dans l’art haïtien, cette
recette porte le nom de Franck
Louissaint. Artiste professionnel,
respecté dans tous les milieux artistiques
et culturels, et toujours
disponible à partager ses connaissances
et ses expériences avec les
plus jeunes, il est l’un des plus
anciens professeurs au centre
d’Art et à l’École nationale des
Arts (ENARTS) depuis 1984.
Dans ses oeuvres, il se concentre
et se consacre à arrêter le temps,
en nous proposant des portraits et
paysages hyperréalistes. Coup
d’oeil sur le parcours et le palmarès
de ce génie de l’art haïtien,
un des pionniers à contribuer à la
mise en place du programme
d’éducation artistique et culturelle
pour le ministère de l’Éducation
nationale et de la Formation professionnelle
en Haïti. L’ascension
de Franck Louissaint entre les
décennies : 1949, 1969, 1979… !
Le 22 octobre 2019, l’artiste peintre
Franck Louissaint aura 70 ans.
Certainement un âge qui va coïncider
avec le chiffre sept de la perfection.
Connu comme l’un ou le
père du réalisme dans la peinture
haïtienne, c’est au centre d’Art
qu’il a fait ses débuts en 1969 à
l’âge de 20 ans. Et depuis, il continue
d’enrichir l’art haïtien et le
patrimoine mondial avec des oeuvres
qui se confondent souvent
avec l’image proposée par les
meilleures caméras photo.C’est en
1979 qu’il a participé à sa
première exposition de groupe à
Paul Waggoner Gallery. La
représentation de la cathédrale de
Port-au-Prince, détruite par le
séisme du 12 janvier 2010, constitue
l’une des plus belles pièces
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
réalisées par l’artiste, dans sa
carrière.Portraitiste de la réalité
quotidienne, on ne se fatigue pas
d’apprécier son travail. On se
questionne surtout sur le pourquoi
Collection Karine Smith-Joseph, Evasnton, Illinois
— 27 —
et le comment l’artiste arrive à
maitriser les techniques de la
représentation avec précision, et
à disposer assez de temps et de
patience pour reproduire chaque
trait, chaque point, entre les nuances,
l’ombre et la lumière.Un
artiste internationalement reconnu
et respecté ! Sur le site de Castor-Hara,
le portrait de ce professeur
de l’École nationale des Arts
(ENARTS), se présente comme
suit : « C’est au centre qu’il a appris
le dessin, la composition et
l’utilisation de la couleur. Chacune
de ses oeuvres nous met en
présence des scènes de la vie quotidienne.
Dans ses toiles, le temps
semble s’arrêter. Les personnages
sont saisis dans leur action. Son
approche du labeur quotidien de
nos hommes et de nos femmes
montre son sens poussé du réal-
isme. L’artiste est ainsi parvenu
à un réalisme si précis qu’on
n’hésite pas à comparer ses oeuvres
à des photographies. Cependant,
sa peinture va bien plus loin
que la photo. C’est une oeuvre qui
repose de préférence sur le sens
aigu de l’observation, sur la mémoire
fidèle de l’artiste. »
L’article poursuit : « Franck Louissaint
sait choisir ses sujets. Il les
traite avec une minutie qui invite
et fascine le regard. Franck Louissaint
aime marcher dans les
quartiers de Port-au-Prince avec
son carnet à la main, en cherchant
des scènes particulièrement
émouvantes qui l’inspirent. En
face d’une toile de Franck Louissaint,
on est vraiment spectateur,
jamais le dialogue n’est amorcé
entre nous et le sujet. Ces scènes
de genre ne sont pas narratives.
Elles disent un fait, un moment,
sans le moindre commentaire. Ce
fait, ce moment, cette peinture
nous les rend dans une vérité qui,
elle-même, alors soulève des interrogations,
des commentaires et
pousse à la réflexion. »Franck
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Louissaint expose et explore
les frontières ! Avec
un parcours très élogieux,
on peut citer quelques-unes
de ses expositions individuelles
réalisées en Haïti et
dans plusieurs autres pays.
La première exposition individuelle
de Franck Louissaint
remonte au centre
d’Art en 1980. Et depuis, il
a pris son envol pour
présenter ses oeuvres et
performer à Nicole Gallery,
Chicago IIlinois 1987,
1996 et 1997. Il est revenu
au centre d’Art en 1994
pour une autre exposition
solo. La même année, ses oeuvres
ont été également présentées à
Nicole Gallery Chicago IIlinois.
Il a également exposé à galerie
Nader en 2000, 2003 et
2004.Peintre à cheval sur plusieurs
générations, il a aussi exposé
avec de nombreux courants,
mouvements et tendances artistiques.
Dans la liste de ses multiples
participations à des expositions
collectives on peut citer :
l’exposition de Groupe Paul Waggoner
Gallery 1979, l’exposition
de Groupe Aurelia Gallery, Evanston
en1981, la deuxième exposition
« Miniatures » au Centre
d’Art 1983, l’exposition en duo
avec Lionel Saint Eloi à Chicago,
Illinois en 1983, l’exposition collective
à Boston en 1983,
l’exposition collective à l’Institut
Français d’Haïti 1983, et sans oublier
l’exposition collective de
dessin au collège Saint-Pierre
réalisée en 1986.Hommage à
Franck Louissaint, un artiste peintre
accompli ! En dehors de ses
nombreuses participations au Festival
international Aquin, Franck
— 28 —
Louissaint a été l’un des grands
maitres de la peinture haïtienne à
participer à l’initiative « Création
à Ciel Ouvert », organisée les 15
et 16 décembre 2007, à l’hôtel Le
Montcel.Ses oeuvres figurent
dans de nombreux catalogues et
des publications sur l’art haïtien.
Notamment par la qualité de son
travail, et par le sérieux et la discipline
que cet artiste entend affirmer
dans ses relations professionnelles
et comme professeur
dans l’une des institutions culturelles
les plus instables en Haïti.
Ce qui nous laisse comprendre,
pourquoi il est autant
et souvent effacé
lors des crises,
malgré tant de déceptions
dans le
milieu culturel local
et ses conseils,
ses consultations et
ses contributions
dans l’éducation de
plusieurs générations
d’élèves, de
jeunes et des artistes.
Un artiste
très humble et
même effacé, qui
ne fait certainement
pas de bruit
comme beaucoup
de tonneaux dans
les milieux culturels
haïtiens.En
disposant des oeuvres
dans la plupart
des grandes collections
publiques et
privées dans le
pays et l’étranger,
après avoir servi le
pays à travers le
centre de Sauvetage
des Biens
culturels porté par la Smithsonian
des États-Unis, dans le cadre de
la récupération des collections
d’oeuvres enfouies sous les décombres
du centre d’Art en janvier
2010, on n’attendra certainement
pas le grand voyage de ce
grand maitre de l’art haïtien, pour
saluer ses accomplissements.À
quand l’organisation d’une exposition
rétrospective autour des
oeuvres de Franck Louissaint, ou
un documentaire pour saluer son
parcours, son palmarès et ses performances
dans l’art haïtien et la
culture en général ? Ces femmes
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
— 29 —
sont souvent
perdues entre
les ombres et les
nuages multicolores,
avec
leurs beaux
sourires et des
regards pétillants,
cet ancien
de l’ENARTS
navigue dans un
ciel esthétiquement
exotique et dans certains cas
érotique.Yves Antoine Dessalines
ne laisse pas trainer sa palette
Dessalines maitrise parallèlement
et parfaitement les techniques de
réalisation des portraits au crayon
comme avec la peinture.
Quand les commandes ne le portent
pas à dessiner quelques visages
de personnalités importantes
ou des membres de nombreuses
familles, on retrouvera sa signature
dans des portraits soigneusement
exécutés en hommage
à Gandhi, et tant
d’autres icônes
internationaux.La religion
n’est certainement
pas exclue dans les
choix des sujets sélectifs
de l’artiste. Des personnages
comme « Jésus
» ont pris place dans
la palette de ce dernier.
Ce qui nous laisse croire
que l’artiste n’est pas
insensible aux questions
de la foi, et de tant
d’autres valeurs religieuses,
spirituelles,
humanistes et
universelles.En attendant
de revisiter la
prochaine exposition
personnelle ou la participation
de Yves Dessalines
dans des manifestations collectives,
nous allons continuer à
encourager cet artiste peintre dans
sa démarche solitaire de créer, tout
en invitant les collectionneurs
dans un élan solidaire à se procurer
de quelques-unes des meilleures
oeuvres picturales qui attendent
dans l’atelier de l’artiste à
Port-au-Prince.Pour reprendre
André Malraux, « L’art, c’est le
plus court chemin de l’homme à
l’homme ».Notes : JEUDI, Inema
: Gouyad Legede , Éditions Ruptures,
2010JEAN-SIMON, James
Stanley : La poésie comme voyage,
Controverseshaïti.org, Fleurs
et poèmes, 2017Ibidem : À la
frontière du littéraire : le fictif et
le lyrique » (© Potomitan,
2017),PRICE-MARS, Jean : La
vocation de l’élite, 1929Mère
pour la première fois à 13 ans, puis
de nouveau à 15 ans, deux fois
divorcée, Aretha Franklin a parfois
laissé entendre que son histoire
amoureuse était jalonnée de
déceptions, même si elle se réfugiait
toujours derrière une indéfectible
pudeur.Sachant que la
culture est une chance pour la
génération actuelle comme le
vodou l’a été pour les ancêtres,
nous n’avons d’autres choix que
d’agir, en misant sur les trois intelligences
culturelle,
économique et collective pour
sauver ce patrimoine
national.FOUCHARD Jean, Les
marrons de la liberté, Paris, Editions
de l’école, 1972.HURBON
Laennec, Dieu dans le vaudou
haïtien, Editions Henri Deschamps,
1987.MADIOU Thomas,
Histoire d’Haïti, tome I,
1492-1799, Haïti, Editions Henri
Deschamps, 1989.MANIGAT
Leslie François, Eventail
d’histoire vivante d’Haïti, Haïti,
Collection du CHUDAC,
2001.MARS Jean-Price, Ainsi
parla l’oncle, Editions Fardin,
2011.MARX Karl, Manuscrits
de 1844, traduction de M. Rubel,
Editions Gallimard, 1968.ME-
TRAUX Alfred, Le vaudou haïtien,
Editions Gallimard,
1958.PIOTTE Jean-Marc, La
pensée politique de Gramsci,
version électronique, 1970.
SARTRE Jean-Paul,
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
L’existentialisme est un humanisme,
Texte intégral de la conférence
donnée par Jean-Paul Sartre
à Paris le 29 octobre 1945.Me
faire signer la reddition de mes
combatsTu peux tuer mes enfantsTuer
ma femmeTuer tous les
miensEt me tuerMais tu ne peux
tuer mon rêveTu ne peux tuer
l’espoirSans un pli sans une ride
Mais notre bonheur est suggestif
Et métaphorique Ne l’avons-nous
pas lu Dans le braille dictionnaire
des amours Ne l’avons-nous pas
— 30 —
soutiré Des coeurs en quête
d’extase. (p.14) L’oeuvre poétique
‘Migrations insulaires’ est
habitée par les images de la transparence
et de la pureté. Les
poèmes sont écrits dans une
langue subtile et raffinée. Ils
créent un univers où les objets et
les lieux ne sont pas décrits, mais
évoqués, suggérés par le jeu du
rythme et des images. C’est un
recueil à lire pour entendre le
souffle et les murmures de ces
deux poètes.
Collection Haitian American Museum of Chicago HAMOC. Donated by Nicole
Smith of the Nicole Gallery.
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
HAITI, LE PRINTEMPS DE L’ART
Le souffle du
Printemps de l'Art
à Galerie Nader
C’est le moment d’aller
à Galerie d’art Nader
en ce Printemps de
l’art du festival d’Art contemporain.
Du 14 au 31 janvier, la galerie
au No 50 de la rue Grégoire,
Pétion-Ville, donne accès gratuitement
au grand public et ouvre
notre imaginaire sur un vaste trésor
enfoui dans son enceinte. La
galerie a sélectionné quarantequatre
artistes qui parlent à l’âme
haïtienne à travers 78 œuvres
dont plusieurs remontent aux années
40, 50, 60, 70, époque faste
de la peinture haïtienne.
Vous découvrirez Simil, un
magicien de la beauté, de l’élégance
et de la grâce. Influencé par
l’art égyptien et le peintre viennois
Gustav Klimt, ses divines silhouettes
ornées de bijoux en or
ont aussi des accents de
ténébrisme qui renvoient au peintre
italien Michelangelo Merisi da
Caravaggio, (Caravage).
Vous prendrez plaisir à accrocher
votre regard sur un Lyonel
Laurenceau. Quelle touche exceptionnelle
! Quelle virtuose du détail
! La toile de Laurenceau est
un hymne à la tendresse, à la sensibilité
qui nous plonge dans les
yeux des personnages qu’il représente.
Après avoir regardé ces
yeux, ils vous poursuivent.
Vous admirerez un nu de Luce
Turnier parce que l’artiste n’a pas
— 31 —
peint le corps de cette femme, elle
a capté l’état d’âme de son modèle.
Vous serez plongé dans l’abstraction
aussi avec Jacques Gabriel.
Toute cette géométrie spatiale
prend toutes ses libertés avec
ses formes cubiques qui rappellent
le cubisme, mouvement artistique
qui a fleuri en Europe avec Pablo
Picasso, Georges Braque, Juan
Gris, Jean Metzinger, au début du
XXe siècle.
Jacques Enguerrand Gourgue,
reste un coup de cœur pour Georges
Nader. Il considère ce peintre
comme un Salvador Dali tropical,
le Salvador Dali de la peinture
haïtienne.
Une toile de Georges Hector
titrée « Flora », datée de 1965,
véhicule une charge émotive
dans les traits d’une jeune
femme. Sinistrée, tout son
corps, ses yeux, sa bouche,
son visage expriment intensément
son angoisse. Les ravages
du cyclone Flora sont
dans l’expression de cette
femme. Cette toile est une
belle illustration de
l’expressionisme, un courant
artistique apparu en Europe au début
du XXe siècle.
Dieudonné Cédor, ce peintre
du peuple haïtien, si on veut prêter
les mots de Jacques Stephen
Alexis, devient un repère pour les
amateurs d’art, à la Galerie Nader.
Les toiles du natif de l'Anseà-Veau
font remonter à Rigaud
Benoît, son maître. Et tout naturellement
les conversations se déploient
autour de Luckner Lazard,
Roland Dorcély, Galerie Brochette
dans la commune de Carrefour,
l’Ecole Nationale des Arts.
Armand, Gesner 10X12 #2705
Le ministre de la Culture et de la
Communication, Pradel
Henriquez, a un coup de cœur
pour cet artiste autant que pour
Jean-René Jérôme. Le temps d’un
regard, Henriquez fait une plongée
dans sa jeunesse estudiantine.
La toile de Cédor lui fournit un
support pour parler de sa carrière
de peintre dans une première vie
et de sa grande aventure littéraire.
On n’a jamais fini de découvrir ce
grand maître.
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Michelle Manuel •
Ronald Mevs • Charles
Obas • Max Pinchinat •
Lucien Price • Rolf
Sambale • Bernard Séjourné
• Emilcard Simil
• Sacha Tébo • Jean-
Pierre Théard • Tiga •
Luce Turnier • Valcin II
• Bernard Wah.
Le grand public est
convié à cette première
fond des problèmes du pays, prenons
aussi le temps d’offrir au
public une autre facette d’Haïti.
Posons notre regard sur la fine
fleur de la sensibilité humaine.
Haïti n’est pas seulement des ordures
dans les rues, Haïti n’est pas
seulement le pays des barricades
et de la violence qui se répand
dans les réalités physique et virtuelle.
Au cœur d’un patrimoine
L’exposition-vente présentée
par Nader nous place au cœur
d’un patrimoine. Allons voir :
Arijac • Gesner Armard • Tamara
Baussan • Mario Benjamin • Ludovic
Booz • Dieudonné Cédor •
Etzer Charles • Emile Denis •
Rose Marie Desruisseau • Philippe
Dodard • Roland Dorcely •
Edouard Duval Carrié • Franck
Etienne • Jacques Gabriel • Paul
Claude Gardère • Eric Girault •
Jacques Engeurand Gourgue •
Georges Hector • Hippolit • Carlo
Jean Jacques • Néhémy Jean •
Jean-René Jérôme • Antonio Joseph
• Lionel Lauranceau • Luckner
Lazard • Jean-Claude
Legagneur • Franck Louissaint •
Ernst Louizor • Elzire Malebranche
• Manès Descollines •
Saintvil, Murat 8X10 #1607 - Oil on Canvas
édition. Mais dans dix ans on trouvera
des journalistes qui poseront
cette question : à quand remonte
la première édition de « Haïti, le
Printemps de l’Art ?
Si vous avez raté le lancement,
il est temps de vous rattraper. Du
14 au 31 janvier, Galerie d’art
Nader vous donne rendez-vous à
une grande réjouissance pour les
yeux.
Les journalistes ont un formidable
moyen pour sensibiliser le
public à un sujet. Voilà un événement
à placer sous les projecteurs
de l’actualité à côté d’une mine
de stress qui nous saute à la gorge.
Tout en continuant à creuser le
Dans cette courte parenthèse
ouverte au début de l’année, accordons-nous
une bouffée d’oxygène.
Cette bouffée souffle des
couleurs aux tons différents, des
tracés, des formes sur divers supports
de différentes dimensions.
Ce sont des œuvres artistiques à
Galerie d’art Nader. Ces œuvres
nous parlent.
Publié le 2021-01-15 | Le
Nouvelliste
— 32 —
DIPLOMATIE
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Le nouveau Représentant
permanent d’Haïti présente
ses lettres de créance
Viard était, de novembre 2019 à
juillet 2020, Consul général
d’Haïti à Boston, aux États-Unis.
Il a auparavant été Chef de poste
au Consulat général d’Haïti à
Montréal (Canada), de mai 2016
à juillet 2017, après avoir été Consul
général d’Haïti à Montréal de
2012 à 2015.
M. Viard a également travaillé
dans le secteur bancaire privé,
ainsi que dans l’enseignement
universitaire haïtien, où il a été
professeur de droit des affaires de
2005 à 2007. M. Viard est en outre
inscrit au barreau de Port-au-
Prince depuis octobre 2000.
Le nouveau Représentant permanent
est notamment titulaire
d’une maîtrise de gestion de l’Institut
d’administration des entreprises
de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne,
d’un diplôme de
troisième cycle en banques et systèmes
financiers du Centre d’études
financières, économiques et
bancaires de Marseille et d’un diplôme
en sciences juridiques de
la Faculté de droit et de sciences
économiques d’Haïti.
Outre le créole, M. Viard maîtrise
le français et l’anglais.
M. Justin Viard a présenté
aujourd'hui à Mme Tatiana
Valovaya, Directrice générale de
l’Office des Nations Unies à Ge-
nève, les pouvoirs l'accréditant
comme Représentant permanent
d’Haïti auprès de l'Office.
Avant cette nomination, M.
— 33 —
https://www.ungeneva.org/fr
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
MESSAGE DE LESLY CONDÉ À L’OCCASION DU
« MOIS DE L’HISTOIRE DES NOIRS »
Chers concitoyens et amis de
partout,
J'ai l'insigne privilège de
vous saluer très chaleureusement
alors que nous
accueillons tous ce mois de
février 2021 avec tous ses défis
et toutes ses appréhensions. Ce
mois qui est le plus court de
l'année, est aussi le Mois de
l'Histoire des Noirs. C'est une
période au cours de laquelle on
parlera de la contribution
relativement récente de certaines
personnes de race noire, dans
divers domaines. Comme nos
systèmes éducatifs omettent de
souligner clairement ces contributions,
le Mois de l'Histoire
des Noirs constitue une
parenthèse condescendante,
souvent agréablement
surprenante.
Je dois dire, en tout premier
lieu, que le mois de février de
chaque année est loin de suffire
pour couvrir tous les aspects de
l'expérience de la race noire sur
cette planète. Je crains que ceux
qui ont pensé à dédier ce mois à
l'histoire des Noirs n'aient
commis l'erreur de croire que
l'histoire de cette race a
commencé avec l'esclavage. Si
l'Afrique est le berceau de
l'humanité, si les arts, la science
et les sociétés organisées prirent
naissance sur le continent
africain, l'histoire des Noirs ne
peut tout simplement pas être
l'affaire d'un mois.
L'histoire des Noirs est, en
effet, une histoire que la
colonisation et l'esclavage ont
savamment falsifiée pendant des
siècles. Aujourd'hui, les preuves
scientifiques ont établi au-delà
de tout doute que l'Égypte du
temps des pyramides fut noire.
Ce genre d'information a sa
place dans nos salles de classe.
L'histoire des Noirs est, hélas,
une histoire de patrimoines
usurpés, et de braves
visionnaires lâchement
assassinés. Pour se retrouver, ce
peuple noir a besoin de
découvrir sa vraie histoire, et d'y
croire.
On ne peut pas parler de
l'histoire des Noirs sans
— 34 —
mentionner Haïti, le premier
État noir du Nouveau Monde .
Notre identité n'est pas célébrée
à travers le monde, mais nous
savons qu'elle est précieuse, et
nous y tenons.
En terminant, je vous
souhaite à tous un mois de
février plaisant et sécuritaire.
Prenez soin les uns des autres.
Quoi que vous fassiez, pensez à
HAÏTI.
Distinguished compatriots and
friends everywhere,
It is, for me, a distinct privilege
to greet you very warmly,
as we all welcome this month of
February along with its challenges
and worries. This month,
the shortest in the year, is also
Black History Month. It is a
period of time when we will be
reminded about some relatively
recent contributions by black
folks around the world in various
fields. Since our educational
systems do not put a clear
emphasis on those contributions,
Black History Month comes as a
condescending parenthesis with
some pleasant surprises.
First and foremost, I must say
that the month of February is far
from providing enough time to
cover all aspects of the experience
and contribution of the
black race on this planet. I am
somewhat concerned that those
nice people who thought of
dedicating this month to the
history of the black race, might
have made the mistake of believing
that said history began with
colonization and slavery. If
Africa is the cradle of humanity,
if art, sciences and organized
societies were born on the
african continent, Black history
simply cannot fit inside one
month.
Black people ´s history is,
indeed, a history that colonization
and slavery have methodically
falsified for centuries.
Today, science has proven
beyond every doubt that the
Egypt of the pyramids was
black. This kind of information
belongs in every school book
and every classroom now. The
history of the black race is,
obviously, a painful story of
stolen achievements, and relentlessly
murdered brave visionaries.
Black people need to discover
their history, and believe
in it in order to get their selfesteem
back.
We cannot talk about black
history without mentioning
Haiti, the New World's first
black State. Our identity is not
celebrated throughout the
world, but we know how precious
it is, and we are clinging
to it.
In closing, I wish you all a
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
safe and pleasant month of
February. Take care of yourselves.
Look out for one another.
Whatever you do, remember
HAITI.
Frè m, sè m ak zanmi m yo
toupatou,
Se yon gwo kokenn chenn
privilèj pou mwen pou m Salye
nou avèk tout kè m pandan n ap
akeyi mwa fevriye a avèk tout
defi li, tout kè site li. Mwa sa a
ki se mwa ki pi kout nan ane a,
se Mwa Istwa Moun Nwa. Se
yon peryòd kote nou pral tande
pale de kontribisyon moun nwa
fè nan plizyè domèn, sitou nan
tan resan yo. Kòm sistèm
edikasyon nou yo pa bay
kontribisyon sa yo plas yo
merite a, Mwa Istwa Moun Nwa
a se yon favè yo fè nou. Nou ka
aprann kèk bagay ki ankourajan.
Anvan m ale pi lwen, fò m di
mwa fevriye a poko prèt pou l
sifi pou l kouvri tout aspè
eksperyans moun nwa sou
planèt la. Mw gen enpresyon
moun ki te deside chwazi mwa
fevriye a kòm Mwa Istwa Moun
Nwa a, te konsidere istwa moun
Nwa tankou yon istwa ki
kòmanse avèk kolonizasyon epi
esklavaj. Sa se bon erè. Si Afrik
se bèso limanite, si lasyans,
travay atis epi sosyete òganize te
pran nesans sou kontinan afriken
an, istwa ras nwa a pa kapab yon
ti bagay pou yon mwa.
Istwa ras nwa a se yon istwa
esklavaj avèk kolonizasyon pran
tout tan yo pou yo falsifye l
pandan plizyè syèk. Jodi a,
lasyans pwouve nou Ejipsyen ki
t ap viv nan tan piramid yo te
moun nwa. Pa gen dout nan sa.
— 35 —
Enfòmasyon konsa dwe gen plas
li nan tout lekòl. Istwa ras nwa a
se istwa anpil patrimwann yo
vòlè epi anpil vizyonè vanyan
yo ansasinen san pitye. Fò pèp
nwa sa a aprann vrè istwa l pou l
ka repran bonjan respè pou tèt li.
Nou pa kapab pale sou istwa
ras nwa san nou pa mansyone
Ayiti, premye Eta nwa nan
Nouvo Mond la. Yo pa selebre
idantite nou an toupatou soulatè,
men nou konnen li presye epi
nou fyè de li.
Pou m fini, m ap swete nou
tout yon bon mwa fevriye. Pran
swen tèt nou.Youn veye sou lòt.
Kèlkeswa sa n ap fè, sonje
AYITI.
MERCI DE VOTRE
ATTENTION!
THANK YOU FOR YOUR
ATTENTION!
MÈSI POU ATANSYON NOU!
Lesly Condé
Ex-Consul Général d’Haïti à Chicago
(26 août 2004 - 25 mai 2018)
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
— 36 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
VENDREDI 15 JANVIER 2021 | MARTIN LUTHER KING JR. DAY 2021
JOUR DE MARTIN LUTHER KING
My dear compatriots and
friends,
Mes chers compatriotes et
amis,
Frè m ak sè m yo,
Today January 15, the United
States of America and the
whole world are saluting the
anniversary of the birth of the
Reverend Martin Luther king
Jr. That man who dedicated
his whole existence to the
struggle against injustice, and
for human emancipation, still
speaks to us. The life of
Reverend Martin Luther king
Jr is a shining example of
courage and self-respect that
must guide us as we pursue
his noble dream.
Aujourd'hui 15 janvier, on
commémore aux États-Unis
d'Amérique et partout dans le
monde, l'anniversaire de la
naissance du Révérend Martin
Luther King Junior. Cet
homme qui dédia son existence
à la lutte contre
l'injustice et en faveur de
l'épanouissement humain,
nous interpelle encore. La vie
de Martin Luther King Junior
est cet exemple d'amourpropre
et de fermeté qui doit
nous guider tous dans notre
marche vers la conquête de
son noble rêve.
Jodi 15 janvye a, Etazini avèk
tout rès mond la ap poze pou
yo komemore anivèsè nesans
Reveran Martin Luther King
Junior. Gason vanyan sa a ki
pase tout egzistans li ap
goumen kont enjistis epi pou
emansipasyon tout moun, ap
pale avèk nou jis kounye a.
Lavi Reveran Martin Luther
King Junior se yon kokenn
chenn egzanp amoupwòp
avèk fèmte ki dwe akonpaye
nou pandan n ap pouswiv bèl
rèv li a.
Message de Lesly Louis Condé
— 37 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
COMMEMORATING MARTIN LUTHER KING JR.
The Editors, The Old Farmer’s Almanac
Reverend Martin Luther King Jr.
was born on January 15, 1929.
He was a Baptist minister and
leader of the civil rights movement,
championing justice and
equality from the mid-1950s
until his death by assassination
in 1968. As he said, “Injustice
anywhere is a threat to justice
everywhere.” Dr. King was also
a strong advocate of change
through nonviolent civil actions
based on his Christian values.
He was a great speaker, and his
powerful words still resonate
with us today.
“Our lives begin to end the day
we become silent about things
that matter.”
–MLK (1929–68)
WHEN IS MARTIN
LUTHER KING JR. DAY?
The third Monday in January is
Martin Luther King Jr. Day
(often abbreviated to “MLK
Day”). It has been a federal
holiday since 1986. This means
that it is an observed holiday for
federal employees, as well as for
many schools and businesses.
This also means that the holiday
does not always fall on Martin
Luther King Jr.’s true birth date,
January 15.
This year, Martin Luther King
Jr. Day was observed on Monday,
January 18, 2021.
— 38 —
MARTIN LUTHER KING JR
DAY DATES
Year MartinL K Jr. Day
2021 Monday, January 18
2022 Monday, January 17
2023 Monday, January 16
2024 Monday, January 15
WHO WAS MARTIN
LUTHER KING JR.?
Martin Luther King Jr. was born
in 1929 in Georgia into a Christian
family. His grandfather was
a church pastor, his father
became a pastor, and then he
became a pastor.
“We may have all come on
different ships, but we’re in the
same boat now.”
–MLK (1929–68)
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
AND THE CIVIL RIGHTS MOVEMENT
Graduating from high school at
the age of 15, Martin Luther
King went on to receive his B.
A. degree in 1948 from
Morehouse College. After 3
years of theological study at
Crozer Theological Seminary in
Pennsylvania, he was elected
president of a predominantly
white senior class and awarded
the B.D. in 1951. After winning
a fellowship at Crozer, he
enrolled in graduate studies at
Boston University, completing
his residence for the doctorate in
1953 and receiving the degree in
1955. In Boston he met and
married Coretta Scott, and they
started a family.
In 1954, Martin Luther King Jr.
had become pastor of a church
in Montgomery, Alabama.
Always a strong worker for civil
rights, King believed in nonviolence,
following Gandhi’s
philosophy.
“Our scientific power has
outrun our spiritual power. We
have guided missiles and
misguided men.”
–MLK (1929–68)
The Fight Against Segregation
— 39 —
In 1955, he began his struggle to
persuade the U.S. government to
declare the policy of racial
discrimination unlawful. He led
the first large nonviolent demonstration
against segregated
buses. However, racists responded
with violence to his
nonviolent initiative.
“Peace is not merely a distant
goal that we seek, but a means
by which we arrive at that goal.”
–Martin Luther King Jr. (1929–
68)
In Birmingham, Alabama, in the
spring of 1963, King’s campaign
to end segregation at lunch
counters and in hiring practices
drew nationwide attention when
the police turned dogs and fire
hoses on the demonstrators.
King was jailed along with large
numbers of his supporters,
including hundreds of school-
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
children. His supporters did not,
however, include all the black
clergy of Birmingham, and he
was strongly opposed by some
of the white clergy who had
issued a statement urging African
Americans not to support
the demonstrations. From the
Birmingham jail, King wrote a
letter of great eloquence in
which he spelled out his philosophy
of nonviolence:
“You may well ask: “Why direct
action? Why sit-ins, marches
and so forth? Isn’t negotiation a
better path?” You are quite right
in calling for negotiation.
Indeed, this is the very purpose
of direct action. Nonviolent
direct action seeks to create
such a crisis and foster such a
tension that a community which
has constantly refused to negotiate
is forced to confront the
issue.”
In December 1956, the Supreme
Court declared bus segregation
unconstitutional.
In 1957, King was elected
president of the Southern Christian
Leadership Conference. He
led according to his beliefs from
Christianity, with nonviolent
influences from Gandhi. He
traveled greatly, wrote five
books and numerous articles,
and led many initiatives to
campaign for the proper voter
registration of people of color.
“I Have a Dream”
On August 28, 1963, King
directed a march of 250,000
demonstrators to Washington,
D.C., where he gave his famous
“I Have a Dream” speech,
delivered on the steps of the
Lincoln Memorial.
Martin Luther King Jr.’s dream
was that the inhabitants of the
United States would be judged
by their personal qualities and
not by the color of their skin:
— 40 —
“I have a dream that one day
this nation will rise up and live
out the true meaning of its
creed, ‘We hold these truths to
be self-evident: that all men are
created equal.’
The following year, President
Johnson signed a law prohibiting
all racial discrimination.
In 1964, Martin Luther King Jr.
was awarded Nobel Peace Prize
at the young age of 35 for his
peaceful campaign against
racism. He turned over the prize
money of $54,123 to support the
civil rights movement. Here is
his acceptance speech.
“Peace is more precious than
diamonds or silver or gold.”
–MLK (1929–68)
On April 4, 1968, King was
assassinated by a racist while
speaking in Tennessee in support
of the struggling garbage
workers of that city. It had been
only 4 years earlier that he had
received the Nobel Peace Prize
for his nonviolent campaign
against racism.
HOW WE OBSERVE MLK
DAY
Americans are often encouraged
to observe this day not simply as
a day off from work, but also as
a “Day of Service” to others
through appropriate civic,
community, and service projects.
Think of Martin Luther King Jr.
Day as an opportunity to give to
others in any way you can—
whether it’s a community
project or simply being kind to
others in your community.
Visit www.MLKDay.gov to find
Day of Service projects across
the country.
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
“Sooner or later all the people
of the world will have to discover
a way to live together in
peace … “
–MLK (1929–68)
This lesson introduces students to the philosophy of nonviolence and the teachings of
Mohandas K. Gandhi that influenced Dr. Martin Luther King, Jr.'s views. After
considering the political impact of this philosophy and viewing videos about each man,
including Dr. King discussing Gandhi's influence, students explore its relevance to
personal life and contemporary society. — https://www.neh.gov/
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KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
9 FACTS ABOUT MARTIN LUTHER KING JR.
LEARN ABOUT DR. MARTIN LUTHER KING JR., A
The Editors. January 15, 2921 — The Old Farmer’s Almanac
He was named Michael, not
Martin! The civil rights leader
was born Michael King Jr. on
January 15, 1929. When he was
only five-years-old, his father—
a pastor at Atlanta’s Ebenezer
Baptist Church—traveled to
Germany and became inspired
by the Protestant Reformation
leader Martin Luther. (His father
changed his own name as well
as his son’s name.)
Martin was a gifted student! He
entered college at the age of 15.
He skipped grades 9 and 12
before enrolling at Morehouse
College, the alma mater of his
father and maternal grandfather,
in 1944.
Although he was the son, grandson,
and great-grandson of
Baptist ministers, he considered
becoming a doctor or a lawyer
instead. He later decided that the
Bible had “many profound
truths which one cannot escape”
and entered the Crozer Theological
Seminary in Pennsylvania,
graduating with his PhD at
the age of 25.
He was a harder worker! It’s
hard to believe now, but Martin
got a C in public speaking
during his first year at seminary.
By his final year, he was receiving
straight As and had become
the valedictorian of his class.
When Martin won the Nobel
Peace Prize in 1964, he was the
youngest person to do so, at age
35. (Malala Yousafzai now holds
the record, winning the 2014
prize at age 17.)
His recording of “Why I Oppose
the War in Vietnam” won a
Grammy for Best Spoken Word
Album for 1971.
He was jailed 29 times, often on
trumped-up charges such as
driving 30 miles per hour in a
25-mph zone in Alabama in
1956.
In a speech on April 3, 1968, he
told the audience: “I’ve seen the
Promised Land. I may not get
there with you. But I want you
to know tonight, that we, as a
people, will get to the Promised
Land.” He was assassinated the
next day.
He is the only person born in the
United States whose birthday is
a federal holiday. (George
Washington was born before the
United States came to be.)
It was President Ronald Reagan
who signed a bill in 1983 which
named the third Monday in
January as the holiday observance
“Martin Luther King
Jr.’s Birthday.”
— 42 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
REVOLUTIONARY CIVIL RIGHTS LEADER
— 43 —
IN MEMORIAM
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Vernon Jordan, Civil Rights
Activist and Lawyer
Vernon Jordan with President's Bill Clinton and Barack Obama
Vernon Jordan, who grew up
in the segregated South and
became an influential leader in
the American civil rights movement,
Washington politics, and
Wall Street has died at the age of
85.
Jordan grew up in the housing
projects of Atlanta and was
the only Black person in his
class at DePauw University in
rural Greencastle, Indiana. He
earned a law degree from
Howard University and returned
to Atlanta to work for a civil
rights attorney. He later worked
for the NAACP and the United
Negro College Fund before
becoming the head of the National
Urban League in 1971.
Jordan was close to President
Jimmy Carter, who reportedly
offered him cabinet jobs in the
1970s. Jordan eventually became
critical of Carter, saying
he had not delivered on his
economic promises to Blacks.
In the 1980s Jordan was
badly wounded by a white
supremacist sniper in Fort
Wayne, Indiana, as he exited the
car of a white woman who was
an Urban League member.
Joseph Paul Franklin, a former
Ku Klux Klansman, admitted to
the ambush but was acquitted.
Jordan's role as a Washington
insider took him all the way to
the White House, where he was
a close friend, golfing buddy,
and advisor to President Bill
Clinton. Jordan never held a
formal government job, but it
was said that no one knew better
than Jordan how favors, access,
and requests worked in Washington.
Clinton called him a
"wonderful friend," and instrumental
in desegregating the
University of Georgia in 1961
among his accolades.
Vernon Jordan worked well
into his 80s and died peacefully
"surrounded by loved ones," his
daughter Vickee Jordan said in a
statement.
— 44 —
HISTORY
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Why this Dominican
dictator ordered the
execution of thousands
of Haitians in 1937,
and then kept it a secret
About 84 years ago, a massacre
on the border between Haiti
and the Dominican Republic led
to the deaths of tens of thousands
of Haitians, a tragedy felt by both
countries to date. The racially
motivated massacre became
known as the Parsley Massacre as
Dominican soldiers who carried
out the executions held a sprig of
parsley and would ask people they
suspect of being Haitians to pronounce
the Spanish word for it:
“perejil”.
Those who had their first language
being Haitian Creole found
it hard to pronounce the word correctly,
and this led to their deaths.
Historians say about 20,000 Haitians
were killed in the Dominican
Republic during the Parsley
Massacre of October 1937. Even
Dominicans who looked dark
enough to be Haitian were not
spared. And these executions were
carried out thanks to Dominican
dictator Rafael Trujillo.
Seizing power in a military revolt
in 1930, he would rule the Do-
minican Republic for more than
30 years in what is seen as one
of the most brutal periods in
the history of the Caribbean
nation. Remaining in absolute
control of the Dominican Republic
through his command of
the army, anyone who dared to
oppose him was either imprisoned
or killed. But he helped modernize
the Caribbean nation
and ensure economic
prosperity
for many while at
the same time
working to keep
his numerous heinous
crimes secret,
including
the killing of the
thousands of
Haitians on the
border dividing
the island of
Hispaniola between
Haiti and
the Dominican
Republic.
Born Rafael
— 45 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Leonidas Trujillo Molina, Trujillo
was born to working-class parents
in San Cristobal, Dominican
Republic, on October 24, 1891.
The third of 11 children, he received
an elementary education
and worked as a telegraph operator
and a guard on a sugar cane
plantation, according to historical
accounts. In 1916, the U.S. government
began its military occupation
and the administration of
the Dominican Republic which
would last until 1924. Trujillo
joined the Constabulary Guard
and was trained by U.S. Marines.
He rose through the military
ranks to be named Commander in
Chief of the National Army in
1927. In 1930, when a group of
rebels planned to overthrow then-
Dominican President Horacio
Vasquez for “disregarding the
constitution by extending his presidential
term,” their leader Rafael
Estrella Urena met with then-General
Trujillo about the plan. Thus,
when the revolt to get Vasquez
removed began, Trujillo did not
release his troops and would later
assume power after getting rid of
his political rivals and winning a
“rigged” presidential election in
1930.
Then came a powerful hurricane
that wreaked havoc in the
Dominican Republic in early September
1930, killing some 2,000
people. Trujillo soon started rebuilding
the city but then, turning
out to be a narcissist, he renamed
the capital city including many
streets and landmarks after himself.
Though he helped bring some
prosperity to the Caribbean nation
during his reign, providing roads,
hospitals and schools, it was largely
his family and supporters who
benefited from the increase in economic
prosperity. Sources say he
ensured an increase in the general
standard of living for the Dominican
people, but the Dominican
people had to pay for this
prosperity with the loss of their
civil and political liberties. And
Haitians living in the Dominican
Republic were those who suffered
most.
These Haitian migrants had for
many years crossed the border
region in the north of the island
of Hispaniola to work as laborers
in the sugar plantations of the
Dominican Republic, a BBC report
noted. However, during the
Great Depression, the Dominican
Republic began to witness a decline
in economic activity, and
immigrants were largely blamed
for that.
Trujillo had at this time began
encouraging anti-Haitian sentiments.
As NPR said in a report:
“He was also said to be obsessed
with whitening the country and
allegedly powdered his face to
have a more Spanish appearance.
And according to historians, he
was fixated on the idea of controlling
the border, which people
more or less crossed freely at the
time.”
After the 1937 Parsley Massacre
in which he ordered the killing
of thousands of Haitian immigrants,
he denied his government’s
involvement, claiming that
it was just “local Dominican farmers
rising up against Haitian cattle
thieves.” Yet, Trujillo was pressured
by the United States, Mexico
and Cuba, to pay a paltry
$525,000 in 1938 to the Haitian
government as punishment for the
— 46 —
killings that the U.S. described as
“a systematic campaign of extermination”.
A portion of the money
was used to set up colonies for
refugees from the massacre, NPR
reported.
The 1937 massacre dented
Trujillo’s image but it was only
after his failed assassination attempt
on Venezuelan President
Romulo Betancourt in 1960 that
the Organization of American
States (OAS) finally voted to sever
relations with him. Trujillo had
then accused Betancourt of “plotting
to undermine his regime.”
Attempting to kill him angered
many world leaders such that economic
sanctions were also imposed
on the Dominican Republic.
A year later, amid domestic
opposition and the loss of support
from the army, Trujillo was killed
by a group of rebels while he was
driving to his San Cristóbal farm.
It’s been many decades since
the Parsley Massacre, yet its
wounds are still raw in both countries.
More than a million illegal
Haitian migrants live in the Dominican
Republic, according to
data.
“After 1937, the Dominican
culture became exclusive,” said
Edward Paulino, a member of
Border of Lights, a group that has
been marking the anniversary of
the incident. “On a local level,
people could work together and
could accept that we have a society
that’s mixed, of which Dominicans
of Haitian descent are a
part.”
“But at the state level, there’s
still this sense of rejection of darkskinned
Haitians.”
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
— 47 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
— 48 —
SOCIETE
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Un professeur d’université
en Belgique appelle la
communauté internationale
à regarder les problèmes
d’Haïti en face
Un professeur de
l’Université Catholique
de Louvain en Belgique
appelle la communauté
internationale à sortir
des aides conventionnelles
pour
regarder les problèmes
d’Haïti en face.
Marc Maesschalck est
Professeur de philosophie
à l’UCLouvain
et directeur du Centre
de philosophie du droit.
Rezo Nodwes
- 26 février 2021
Face à l’état de déliquescen
ce avancé dont sont victi
mes les haitiens, Marc
Maesschalck, Professeur de philosophie
à l’UCLouvain et directeur
du Centre de philosophie du
droit, appelle la communauté internationale
à sortir des aides conventionnelles
pour regarder les
problèmes en face.
— 49 —
La crise politique autour de la
fin du mandat présidentiel de Jovenel
Moïse a ramené Haïti à la
une. Il aura aussi fallu que disparaisse
l’ombre des élections américaines
et que la vaccination Covid
semble annoncer des jours
meilleurs pour que la situation
haïtienne puisse retrouver un peu
d’attention, car l’an dernier, l’an-
niversaire des dix ans du terrible
tremblement de terre a été complètement
occulté par la pandémie.
Ce n’est pourtant pas faute
d’événements majeurs en Haïti. À
commencer par la contestation
contre le président sortant. Poussé
au pouvoir par son prédécesseur,
Michel Martelly, Moïse a
répété tous les travers du pouvoir
haïtien de ces vingt dernières années
: corruption, fraude, grand
banditisme, massacres classés
sans suite, drogue, déstructuration
des institutions démocratiques,
police, justice, parlement. Moïse
n’a dû sa survie qu’à un soutien
aveugle des positions de Trump
sur la scène régionale.
Au quotidien, cette situation se
SOCIETY
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
traduit essentiellement par une
insécurité endémique, une inflation
incontrôlée et une absence
totale de politique sanitaire malgré
une augmentation des cas de
Covid. À côté du business florissant
des kidnappings et du trafic
de la drogue, les détournements
de fonds publics sont devenus un
sport national, malgré les rapports
accablants de la Cour des comptes.
La presse canadienne faisait
écho récemment de la propriété
acquise en cash par l’épouse d’un
sénateur haïtien, pour plus de 4
millions de dollars…
Toutefois, il est impossible
dans un tel contexte d’envisager
une issue en se voilant la face et
en examinant uniquement des éléments
ponctuels. Comme nous l’a
appris le Liban à ses dépens, l’ampleur
d’une catastrophe n’élimine
pas les causes profondes d’une
situation dans l’impasse. C’est
vers ces causes qu’il faut se tourner.
Un long processus de déliquescence
Haïti, c’est d’abord et constamment
l’oubli d’une population
qui survit au jour le jour et qui est
abandonnée par tous les cadres
quels qu’ils soient, de droite ou
de gauche, au pouvoir ou dans
l’opposition, d’un parti ou d’un
mouvement. La population sert
d’alibi quand on en a besoin pour
produire un changement de pouvoir
et mettre en place un nouveau
statu quo.
— 50 —
Last year, following the senseless
murder of George Floyd, every
major American city exploded
in solidarity with Black Lives
Matter.
Protest caught like wildfire
across the globe.
The spontaneous outpouring of
grief and outright anger against
racism did not go unnoticed in the
UK; it hit a nerve.
It was no surprise.
They too were ripe and ready
for action: to register their discontent
against a system that has dehumanized
minorities for centuries
on a global scale and even in
their neck of the woods. Earlier
this month, Oprah Winfrey and
HarpoProductions exposed a centuries-old
tradition that has been
festering unapologetically behind
the gilded walls of British royalty
unimpeded for 1200 years. It's all
about bloodline.
She was interviewing a royal
couple who had pulled off an incredible
escape. They walked
away from royal titles, perks, and
privileges and turned their backs
on a system that denied them equity
with their white counterparts
in the royal family. Harry felt that
his father, Prince Charles, and older
brother, William, belong to an
inescapable system that expected
their perpetual participation. Harry
was told that infant son, Archie
was denied security protection
and an official title by the Institution
that conducts the British royal
family’s protocol and stewardship.
"All I need is enough money to
pay for my family's security to
keep them safe," said Harry.
Twenty million dollars bequeathed
by his mother Diane
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
made the break away from the
monarchy possible. Movie mogul
Tyler Perry also provided the distraught
couple with a home in California
and security protection for
several months.
Interest in the young couple’s
plight erupted since Buckingham
Palace announced on February 19,
2021, that they would not return
as working members of the royal
family. They had moved to Canada
in late 2019 with plans to continue
serving the Queen.
Sunday evening primetime
broadcast captivated a collective
viewership of 17 million Americans.
The next day, 11 million
Britons tuned in to its explosive
content now considered to be the
worst crisis to rock the British
monarchy in decades. The soon to
be former Duchess of Sussex
chronicled her harrowing experiences
with the shadowy 'Institution'
that led to her unthinkable
contemplation of suicide.
The 'Institution' sometimes referred
to as the 'Firm' is a secret
cabal of advisors to the royal family
that runs the business of the
monarchy.
Markle's candid and revealing
testimony represented a sad and
timely unraveling of the British
monarchy juxtaposed against the
opening salvo of a blockbuster trial
in the US. Both steeped in deep
racial undertones. Defense attorneys
for Minnesota'sex-police officer
Derrick Chauvin are presently
combing through potential jurors
for the upcoming George
Floyd murder trial.
"I just didn't see a solution...I
didn't want to be alive anymore,
Meghan Markle told Oprah in her
bombshell revelation. "It was a
— 51 —
clear and real frightening constant
thought. I thought it would
solve everything for everyone."
She approached the Institution
about seeking help for her failing
mental condition. They advised
her not to seek help; that it would
not be good for the Institution. She
felt her situation was overwhelming
and almost unsurvivable.
"You cannot call an
Uber...when I joined that family,
that was the last time I saw my
passport, driver'slicense and
keys."
And there was more. Concern
about how dark her son's skin tone
would be at birth, an abrupt financial
cutoff in the first quarter
of 2020, the removal of personal
bodyguards and security protection,
the unceremonious return of
her husband's honorary military
titles to the Queen and the withdrawal
of royal patronage all cascaded
into mental anguish for
Meghan Markle.
There was no official cover
against the onslaught of brutal attacks
by the tabloids. When ordinarily
the institution would defend
the royal family from trivial,
unfounded stories, no such courtesy
was forthcoming for the
mixed couple. They were hounded
daily by a barrage of blatant
racism, sexism, and vitriol spewed
relentlessly by the British tabloids.
“I don't know how they could
expect that after all this time we
would still just be silent if there's
an active role that the Firm is
playing in perpetuating falsehoods
about us,” said Meghan.
"At a certain point you gonna
See The Great Escape
On Page 56
IMMIGRATION
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Jamaicans Among Hundreds
of Immigrants Recently
Deported Under Biden
Administration
February 2, 2021
(AP Photo/Emilio Espejel, File)
President Joe Biden’s administration
has deported hundreds of
immigrants in its early days despite
his campaign pledge to
stop removing most people in
the U.S. illegally at the beginning
of his term.
A federal judge last week
ordered the Biden administration
not to enforce a 100-day
deportations ban.
In recent days, U.S. Immigration
and Customs Enforcement
has deported immigrants
— 52 —
to at least three countries: 15
people to Jamaica on Thursday
and 269 people to Guatemala
and Honduras on Friday.
More deportation flights
were scheduled on Monday.
It’s unclear how many of
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
those people are considered
national security or public
safety threats or had recently
crossed the border illegally. The
Department of Homeland Security
recently issued new
guidance to enforcement agencies,
saying that these categories
of persons were priority for
deportation.
Some of the people put on
the flights may have been expelled
— which is a quicker
process than deportation —
under a public health order that
former President Donald
Trump invoked during the
coronavirus pandemic and that
Biden has kept in place.
Both Biden and Vice President
Kamala Harris vocally
opposed the Trump administration’s
immigration priorities
during the presidential campaign.
In October 2020, Harris
stated that on the issue of immigration,
“there couldn’t’ be
a bigger difference between a
Biden/Harris approach and a
Donald Trump approach.”
“Donald Trump has been
horrendous. Look at the policy
which has been about putting
babies in cages and separating
children from their parents at
the border. He also broke his
promise to the DREAMers,
some of which are coming from
Caribbean countries.”
ICE said Friday that it had
deported people to Jamaica and
that it was in compliance with
last week’s court order. The
agency did not respond to several
requests for further comment
on additional deportation
flights.
Officials in Honduras confirmed
that 131 people were on
a deportation flight that landed
Friday. Another flight that
landed in Guatemala on Friday
had 138 people, with an additional
30 people expected to
arrive Monday, officials there
said.
Last week, U.S. District
Judge Drew Tipton banned the
Biden administration from enforcing
a 100-day deportation
moratorium that had gone into
effect Jan. 22. Tipton said the
Biden administration had violated
the federal Administrative
Procedure Act in issuing the
moratorium and had not proven
why a pause in deportations
was necessary.
Tipton’s ruling, however,
does not require deportations to
resume at their previous pace.
Immigration agencies typically
have latitude in processing
cases and scheduling removal
flights.
A statement from the White
House said that despite the
court ruling, President Biden
remained committed to the
cause.
“President Biden remains
committed to taking immediate
action to reform our immigration
system to ensure it’s upholding
American values while
keeping our communities safe,”
the White House said.
HOUSTON (AP) —
— 53 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
IMMIGRATION
Les Etats-Unis ont déporté beaucoup plus
d’Haïtiens au cours des 4 dernières
semaines que sur l’ensemble de l’exercice 2020
Du 1er au 26 février 2021,
l’administration Biden a renvoyé
981 personnes en Haïti, dont au
moins 270 enfants. Au cours de
l’ensemble de l’exercice 2020
(octobre 2019-septembre 2020),
l’administration Trump a renvoyé
895 personnes en Haïti par le biais
des opérations de mise en application
et de retrait de l’ICE.
Trump a expulsé 700 Haïtiens
supplémentaires au début de
l’exercice 2021, mais même dans
ce cas, le rythme des renvois
n’était pas aussi élevé que celui
que nous voyons actuellement.
Que se passe-t-il? La réponse
courte est que l’administration
Biden continue d’appliquer une
ordonnance du Centre de contrôle
et de prévention des maladies
(CDC) qui bloque le traitement
des demandes d’asile à la frontière.
L’ordonnance du CDC a été
émise en mars 2020 et a fourni la
justification du ministère de la
Sécurité intérieure refusant aux
personnes l’accès au traitement
des demandes d’asile ou à d’autres
secours. Autorité revendicatrice
— 54 —
en vertu du «titre 42» des États-
Unis code, l’ordonnance du CDC
ordonne aux agents frontaliers
d’expulser les personnes le plus
rapidement possible vers le dernier
pays de transit ou, si cela n’est
pas possible, de placer brièvement
les personnes en garde à vue
jusqu’à ce qu’elles puissent être
expulsées vers leur pays d’origine
(ou tiers). En vertu de cet arrêté,
460 000 personnes ont été expulsées
depuis le 20 mars 2020
(au 31 janvier 2021).Pour les Haïtiens,
un renvoi immédiat vers le
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
— 55 —
Mexique n’est pas censé avoir lieu
– même si c’est le cas. Ce qui signifie
que la plupart des déménagements
du Titre 42 vers Haïti se font
par avion. Nous ne savons pas
combien d’Haïtiens l’administration
Trump a sommairement expulsé
vers le Mexique, ni combien
ont été expulsés de cette façon
depuis que Biden a pris ses fonctions.
Mais nous savons que cela
se produit – le 3 février, par exemple,
76 Haïtiens (en plus du
nombre ci-dessus) ont été expulsés
par la patrouille des frontières à
Ciudad Juarez, la plupart sans papiers
et leurs effets personnels,
tous portant les sandales qui leur
ont été délivrées aux États-Unis.
Centre de détention de la patrouille
des frontières avant leur expulsion.
Les Haïtiens ont toujours été
mal traités par les autorités de
l’immigration aux États-Unis. La
détermination de l’administration
Reagan de détenir les demandeurs
d’asile d’Haïti, plutôt que de les
libérer comme cela était généralement
le cas pour les autres personnes
cherchant une protection,
a conduit à la naissance du
système moderne de détention des
immigrants. Bush et Clinton ont
interdit des dizaines de milliers
d’Haïtains en mer, la plupart sont
rentrés immédiatement en Haïti,
d’autres ont été détenus à Guantanamo
jusqu’à ce qu’ils puissent
être expulsés. L’administration
Obama a lancé un système de
comptage à la frontière entre Tijuana
et San Diego en 2015 pour
ralentir l’entrée des demandeurs
d’asile haïtiens, tout en relançant
les expulsions vers Haïti (suspendues
après le tremblement de terre
de 2010) afin de dissuader davantage
d’Haïtiens d’essayer de venir.
La liste continue.
Chacune de ces étapes a finalement
conduit à une érosion des
droits de tous ceux qui recherchent
une protection à nos frontières.
Le comptage, par exemple,
a été élargi par Trump et, dans un
virage tordu, sous-tend la logique
des protocoles de protection des
migrants qui ont forcé 72,000 personnes
en quête d’asile à attendre
au Mexique leurs audiences
d’asile.Le fait que les Haïtiens
soient généralement traités plus
durement est un sous-produit de
l’idée que la dissuasion est un
cadre important pour les mesures
d’appli-cation de la loi en matière
d’immi-gration. De diverses
manières, la dissuasion a été la
pierre angulaire des États-Unis.
Politique d’immi-gration depuis
des décennies. Certes, emprisonner
des Haïtiens demandeurs
d’asile visait à décourager les autres
d’essayer. La même
«logique» a été utilisée par
Obama pour justifier le système
de comptage et les expulsions
élargies.Bien entendu, la dissuasion
vise finalement tout le
monde. Trump a détenu tous les
deman-deurs d’asile, pour dissuader
davantage de venir, et son
administration a explicitement
cité la dissuasion comme raison
de la politique de séparation des
enfants utilisée en 2018. Le protocole
de protection des migrations
a été suivi par l’interdiction
de transit, qui a refusé aux personnes
l’accès à l’asile si elles traversaient
un pays tiers avant
d’arriver aux États-Unis frontière
sans deman-der l’asile au préalable.
Le message partout:
n’essayez pas de venir ici, vous
n’entrerez pas du tout.C’est malheureusement
le même message
que Biden envoie actuellement.
Le secrétaire d’État Antony
Blinken a déclaré vendredi dernier:
«À quiconque envisage
d’entreprendre ce voyage, notre
message est le suivant:
« ne le faites pas. Nous appliquons
strictement nos lois sur l’immigration
et nos mesures de sécurité
aux frontières ». La frontière
est fermée à la migration irrégulière.
Le secrétaire à la Sécurité
intérieure offre un message
similaire. Du NY Times:
M. Mayorkas a reconnu que les
États-Unis continuaient de
s’appuyer, pour l’instant, sur une
mesure au cœur de l’approche de
M. Trump: une règle de santé publique
qui oblige les agents frontaliers
à expulser rapidement les
frontaliers vers le Mexique sans
avoir la possibilité de demander
l’asile. « Ils doivent attendre », a
déclaré M. Mayorkas à propos des
demandeurs d’asile potentiels.
« Il faut du temps pour reconstruire
le système à partir de zéro.»
Biden d’expulser les Haïtiens
à ce rythme est inadmissible. Il y
a de nombreux efforts en cours
pour mettre fin aux expulsions
vers Haïti, ainsi que des efforts
pour mettre fin à l’application du
titre 42 et aux expulsions plus
généralement. Comme pour
l’équipe DHS de Trump, celle de
Biden semble insensible à ces efforts.
L’indignation du Congrès,
les éditoriaux du New York Times
et du Washington Post, et même
une simple raison ne semblent pas
avoir beaucoup d’importance.
Pendant ce temps, l’administration
de Biden semble craindre les
brûlures quotidiennes qu’elle
reçoit sur Fox News. Si la prési-
Pour l’équipe Biden, ce message
est justifié par deux choses:
1. COVID-19 est toujours une
menace et donc l’ordre CDC
doit rester en place.
2. Biden s’est engagé à réformer
la politique frontalière mais,
note-t-il, cela «prendra du
temps». En attendant, son administration
craint que la
libéralisation trop rapide des
règles ne conduise à une
«poussée» d’immigration.
The Great Escape
From Page 51
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Il y a un certain nombre de
problèmes avec ces arguments.
L’ordre du CDC a été un coup de
force politique dès le début, pas
une mesure sérieuse de santé publique.
Une augmentation du nombre
de personnes cherchant à entrer
est certainement possible, en
raison de la détérioration continue
des conditions dans les pays
que les gens fuient plutôt que
d’une mauvaise interprétation de
la générosité de Biden. L’idée que
traiter les gens avec humanité entraîne
une mauvaise politique est
en effet une notion étrange.
Mais aucun de ces arguments
ne signifie grand-chose pour les
Haïtiens. Les Haïtiens appréhendés
sont pour la plupart
placés en détention jusqu’à ce
qu’ils puissent être expulsés, ce
qui signifie qu’ils peuvent être
testés, sont en fait mis en quarantaine,
etc. Il n’y a aucune raison
de leur refuser une procédure
régulière, certainement pas un argument
de santé publique.
L’argument dissuasif, généralement
erroné au départ, n’a pas non
plus de sens pour les Haïtiens –
dont la plupart ont quitté Haïti il
y a des années et arrivent maintenant
via le Brésil, le Chili et le
Pérou. Ils essaient sans aucun
doute de lire au mieux la situation
à la frontière, afin de pouvoir décider
quand il est préférable
d’essayer de traverser. Mais la dissuasion
a peu d’impact sur la décision
de milliers de milliers de
personnes de voyager.
Compte tenu de tout ce qui
précède, et compte tenu de la crise
politique actuelle en Haïti, la
décision de l’administration.
go, can you guys just tell the truth.
We haven't created this monster
machine, in terms of click bait
and tabloid fodder...," said
Meghan."You allowed this to happen.
My son needs to be safe."
The couple felt defenseless and
trapped. They were told by a senior
palace staff that, "This is how
it is and we can't change it."
"This is not gonna end well,"
Harry responded.
How is this imaginable when
the royal family hosts special holiday
parties for the tabloids and
participates jointly in killing and
dispelling unfounded stories?
You'd naturally expect better press
once you wine and dine the press.
Obviously there was no such
consideration for black members
of the royal family. With no royal
family support for the young couple,
70 members of Parliament
Queen Sophia Charlotte of Mecklenburg-Strelitz & Meghan Markle, Duchess of Sussex
called out the tabloids for their 'colonial
undertones.'
Harry is still dumbfounded
how his wife could not be seen as
an added benefit to the royal family,
as a true reflection of the real
world.
Meghan thought of herself as
an important representation of the
British Commonwealth which is
60 to 70% of color. "How inclusive
is that?"
"She should be considered one
of the greatest assets of the Commonwealth
the royal family can
ever ask for," implored Harry.
"If you see it, you can be it,"
Meghan quoted from her twoyear-old's
book. Markle envisioned
her fairytale journey as an
inspiration for children all around
the world.
But Meghan Markle may not
be the first black member of the
— 56 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
British royal family to endure undue
attention.
Belizean historian, Mario De
Valdez y Cocom, in the 1996
Frontline documentary 'Secret
Daughter' contends that Queen
Charlotte, wife of George III, may
fit that billing. Valdez who moved
to Boston began his research in
1967 on her black lineage in the
Portuguese royal family. Critics
of that era were just as brutal and
callous when describing her.
Great Britain is now facing a
changing world. Recently, Barbados
became the first Caribbean nation
to exit the British Commonwealth.
Besides neglect, Chinese
huge bankroll capital and her rising
influence in the Caribbean
provided the wedge that made the
rift possible.
In March 2020, an independent
review found former PM Theresa
May's administration showed ignorance
and thoughtlessness
when they made irrational demands
of Caribbean immigrants
to prove legal residency.The Windrush
Scandal, as it was labeled
named after the first ship shuttling
Caribbean immigrants to England,
resulted in 83 wrongful deportations.
It was a clear indication that
racial undertones were creeping
into British public policy.
In time, any whiff of racism in
the harsh treatment of Meghan,
Harry, and infant son Archie will
be snuffed out by the "Institution."
Already, Meghan's father, Thomas
Markle, has publicly dispelled any
notion that racism exists in the
royal family.
The Queen in an official statement
two days after the interview,
noted that the whole family is saddened
to learn the full extent of
how challenging the last few years
have been for Harry and
Meghan.The issues raised particularly
that of race are concerning.
While some recollections may
vary, they are taken very seriously
and will be addressed by the
family privately. Harry, Meghan,
— 57 —
and Archie will always be loved
by the royal. family.
“I respect my grandmother's
decision," said Harry who is
awaiting a final exit agreement
with her and the royal family at
the end of March. Coincidentally,
about the same time on March
29th is the start of the George
Floyd trial.
"We are thriving....it's just the
beginning," said Meghan.Their
new media company Archwel and
business deals with Spotify and
other companies have unleashed
even more tabloid derision calling
them “money-grabbing royals.”
The sun never sets on the British
Empire.
Even a symbolic monarchy
cannot ignore the winds of change
fanning a prevalent firestorm
against racism worldwide.
But the royal family with its
enormous wealth and global outreach
will find a way to survive
yet another crisis.
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Jamaica’s Private Sector
to Help Government Supply
COVID-19 Vaccine
In this July 27, 2020, file photo, nurse Kathe Olmstead prepares a shot that is part of a possible COVID-19 vaccine, developed by the
National Institutes of Health and Moderna Inc., in Binghamton, N.Y. Moderna said Monday, Nov. 16, 2020, its COVID-19 shot provides
strong protection against the coronavirus that's surging in the U.S. and around the world. (AP Photo/Hans Pennink, File)
February 2, 2021
Some Jamaican citizens may
end up having to pay for the
COVID-19 vaccine later this year.
The private sector organization
on the island says it wants to team
up with the ministry of health to
vaccinate up to 70 percent of the
population this year. The ministry
of health and wellness had
plans to provide the shots free of
cost to 16 percent of the population
in 2021.
— 58 —
The proposed public-private
partnership sees the private sector
groups assisting the ministry
in sourcing, storage and transportation
of approved vaccines; administering
training; marketing
and public relations; as well as the
vaccination of private-sector
workers and staff.
The private sector has also recommended
that it be allowed to
import vaccines with the approval
of the MOHW.
“To facilitate this vaccination
of the workforce, we recommend
that the private sector be allowed
to purchase and import its own
supply of vaccination for deployment,
under the supervision and
guidance of the MOHW in the
same manner as non over the
counter drugs are now handled,”
said Christopher Zacca, President
and CEO of Sagicor Group Jamaica,
and a former president of
the Private Sector Organisation of
Jamaica (PSOJ).
“We are attempting to reach
herd immunity through this partnership
in the shortest possible
time…I believe the Ministry
views that as 60 to 70 percent of
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
the population, so that would be
in the region of one and half to
two million people,” Zacca said.
The private sector plans could
see many Jamaicans having to pay
for the shot if they choose not to
wait on free inoculation from the
government.
Dr Christopher Tufton, the
Minister of Health, says he is on
board with the initiative as it
means Jamaica would sooner be
over the hump of COVID-19.
“Whatever private entity decides
that they want to take some
in, pay for it and administer it, for
example, to their employees, then
I think the more the merrier and I
would certainly encourage it, but
it will not impact or affect the
Government’s responsibility to
provide a vaccine,” he said.
“There may be some that can
afford to pay for it — and they
should and I would encourage it
frankly speaking.”
The health minister stressed
that “paying won’t hurt the process”
as there was no chance of
persons needing the vaccine and
not being able to access it. He said
that the ministry of health has an
obligation to provide the vaccine
free of cost to the country’s citizens.
Prime Minister Andrew
Holness has also praised private
sector entities for the initiative.
“I was informed that many private
sector companies are seeking
to ensure that they can get supplies
of COVID-19 vaccines for
their staff,” he said.
The Prime Minister said this
demonstrates that they are “not
just waiting on the Government,”
but are being proactive by taking
steps to source vaccines.
— 59 —
SOCIETY
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
BY KARL VILLANUEVA
— 60 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
It's becoming a trend in
Republican politics late
ly. That is, leaving people
behind for dead.
Recently, a reputable British
medical journal puts the blame
for 40% of the coronavirus
deaths in the United States
squarely at the feet of former
President Donald J. Trump. His
inaction and gross failure of
leadership is responsible for at
least 200,000 deaths. At its
present pace, epidemiologists
are projecting 600,000 deaths
within a couple months.
But oddly, just a few days
ago a Republican Senator took
an ill-advised flight to Cancun,
Mexico with his family in tow
on a vacation getaway smackdab
in the middle of a humanitarian
crisis back home.
Among the tragic deaths
that ensued an 11-year-old
child froze to death in a mobile
home while an elderly man
perished from the bitter cold
in his recliner.
EvenTed Cruz' (the Senator
in question) family dog Snow
Flakes was left behind.
Across the Lone Star state,
28 people perished as an artic
blast paralyzed an unprepared
electrical grid. The extreme
temperatures froze natural gas
wells, wind turbines, nuclear
and solar sensors that were not
weatherized for the cold freeze.
Because Texas' electrical
grid is designed as a standalone,
it does not share its electricity
with other states to
avoid federal tampering, oversight
or regulations. It came
— 61 —
close to a total, debilitating
shutdown. Restoration of
power would have taken
months. The Electric Reliability
Council of Texas controls
90% of the state’s power production
and distribution.
El Paso which is a part of
the Western Grid experienced
no blackouts.
Water pipes froze and busted
in thousands of homes, and
streets and highways remained
impassable for days. Up to Friday,
residents with containers
joined long queues to fetch water.
The death toll continues to
rise.
But the most historic 'left
for dead' event this year has
been the siege on the Capitol
where a sitting Republican
President unleashed a sedi-
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
tious mob on lawmakers. One
perturbed Texan lawmaker
who prosecuted Trump as an
impeachment manager testified
that his fellow lawmakers
were "left for dead" by the President.
Were it not for the bravery
and cunning of an undermanned
Capitol and DC Metro
Police many lawmakers would
have perished. One officer told
NPR that some insurgents acted
deranged. For their peacemaking
efforts, one officer was
killed, another lost an eye, several
were stabbed with steel
pipes, and it is alleged that suspected
brain injuries led to the
suicides of two other officers.
In total, 140 officers suffered
injuries.
Should we forget Puerto Riicans
abandoned after Hurricane
Maria with no electricity,
food or water; an inundated US
Virgin Islands, in desperation,
begging for help. Hundreds of
deaths in the wake of Hurricane
Katrina in New Orleans and no
— 62 —
emergency help for days.
The common thread to each
of these instances of people dying
or left to die is that there is
no accountability.
We have come to expect Republican
leaders to wash their
bloody hands with another conspiracy
theory or point to another
frozen windmill or in the
case of Ted Cruz just blame the
damn kids.So much for prolife.
CARIBBEAN MUSIC WORLD
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
On the passing of
U-Roy
Martin's International
sends condolences to the family
and friends of Daddy U-Roy,
a reggae icon who recently
made his transition. U-Roy and
some of reggae's most outstanding
royalty including Hon.
Rita Marley, Spice, Beenie
Man, Capleton, Bounty Killer,
Koffee, Tony Rebel, and other
superstars rocked the 37th
IRAWMA (International Reggae
and World Music Awards)
in Jamaica in 2019. U-Roy received
his final IRAWMA's
honor, a Reggae50 Special
Award.
On behalf of Martin’s International,
the IRAWMA (International
Reggae and World
Music Awards ), and the reggae
and world music family our
deepest and sincerest condolences
to the family, friends,
and associates of reggae legend,
and the master of Rapping,
toasting, reggae foundation
icon, Daddy U-Roy.
— 63 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Rita Marley (center) at the IRAWMA 37
Daddy U-Roy is a multiwinner
of several IRAWMA
over the last 39 years. He was
an Inductee to the IRAWMA
Hall of Fame/Lifetime Award,
and a recipient of “TheReggae50”,
Award. Mr. Ephraim
Martin, President of Martin's
International and the producer
for the annual IRAWMA, said
"This is one of the biggest losses
in the reggae community in
— 64 —
the last ten years.” Since the
1980s, he captured several of
our IRAWMAs, through the
years. As we were preparing for
the 37th IRAWMA at the Pegasus
Hotel, where we presented
him with his Reggae50 honor.
While sitting at lunch, he
said to me, "you have to get me
back to the Festival of Life in
Chicago," I promised him that
I would work on it; but unfortunately,
that was not to be. U-
Roy to me was like more than
a friend, he was like a big brother
whenever we spoke. He was
loved by all in the music industry,
and, he will be missed by
all.
Born: September 21, 1942
(Kingston, Jamaica)
Full name: Ewart Beckford
Died: February 17, 2021
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Sculptor François Sanon is available for presention and shows.
Please contact Mr. Catts Robert Pressoir at (224) 361-5287
— 65 —
COIN D’HISTOIRE
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Par Charles Dupuy
1 - Gérard Viau
2 - Me Alfred Viau, assis au premier
plan à côté de Louis
Déjoie pendant la campagne
électorale de 1957.
— 66 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
— 67 —
Sous la présidence
d'Estimé, les élites du
pays vivaient en factions
irréconciliableset parmi
les nombreux événements accumulés
au cours de cette période
mouvementée, aucun ne
pourra mieux illustrer le persistant
climat de rivalité sociale et
de haine de classe qui prévalait
à Port-au-Prince que la célèbre
affaire Viau. Les faits à l’origine
de ce funeste épisode se situent
au moment où, après la
proclamation des résultats de la
faculté de droit de Port-au-Prince,
on apprit que c’était un étudiant
mulâtre, Gérard Viau, qui
devenait le récipiendaire d’une
bourse d’études à Paris accordée
par le gouvernement français.
À la surprise générale, le
ministre de l’Éducation, M.
Maurice Laraque, écarta le jeune
Viau pour favoriser nul autre
que son propre fils, Ernest Laraque.
Le père de l’étudiant
débouté, Me Alfred Viau, avocat
réputé du barreau de Portau-Prince,
dénonce alors le népotisme,
la mesquinerie et l’indécence
du ministre dans un
retentissant article publié par
Le Nouvelliste. Aussitôt, La
République, un journal progouvernemental,
donne la réplique
à Me Viau, l’invitant à
ne pas se poser en protecteur de
la morale publique puisqu’il
était parfaitement normal que le
ministre, agissant en bon père
de famille, pense lui aussi à
l’avenir de son garçon, surtout
lorsque l’on sait, ajoutait-il, que
les mulâtres ont eux-mêmes
suffisamment abusé de tels passe-droits
par le passé.
La polémique s’engageait
donc sur le ton batailleur et l’esprit
militant qui convenaient
bien à cette époque d’affrontements
passionnés sur les thèses
coloristes, quand elle entra soudain
dans une spirale sanglante
assez révélatrice de la violence
des sentiments quant à la
question de classe durant la présidence
d’Estimé. Le jeune
Viau, s’étant secrètement armé
du revolver de son père, alla à
la rencontre de Jean Rémy, le
directeur de La République. Ce
matin du 6 juillet 1948, après
avoir conduit Henri, son aîné,
à l’Institut Saint-Louis de Gonzague,
Rémy était resté dans sa
voiture devant l’Imprimerie de
l’État, ses enfants Nicole et
Raymond installés sur le siège
arrière quand, ivre de colère,
Viau l’interpella, lui demanda
si c’était bien lui le directeur de
La République.
Après un bref dialogue, Gérard
Viau vida le contenu de son
chargeur en tirant à bout portant
sur son ennemi. Sans
même tenter de s’échapper, il
se laissa maîtriser par les employés
de l’imprimerie et par la
foule des curieux qui s’amassaient
sur les lieux du drame.
Pendant que des soldats sortaient
du proche Pénitencier
national afin d’appréhender
Viau et le conduire en cellule,
on transportait Rémy à l’Hôpital
général où, très vite, il succomba
à ses blessures. Le président
alla visiter cet ami afin
de lui apporter un témoignage
public de considération, d’affection
et de soutien.Quand les
nouvelles parvinrent à Estimé,
nous dit Lyonel Paquin, il répondit
instantanément «L’assassin
est-il encore vivant?»
(Les Haïtiens, politique de classe
et de couleur, p.103) Peu
après, Gérard Viau était reconduit
menotté sur les lieux de
l’attentat. C’est là que l’attendait
un groupe de jeunes militants
estimistes surexcités qui
l’écharpèrent sauvagement
avec les armes les plus hétéroclites:
couteaux de cuisine, pics
à glace, poignards et coups-depoing
américains. Le jeune
Viau s’effondra sous les coups
et mourut sur le trottoir, sans
que les dizaines de soldats qui
l’entouraient, aient même tenté
de faire un geste pour le protéger.
L’affaire Viau permettait de
prendre la juste mesure de la
déchirure profonde, de la situation
conflictuelle permanente
dans laquelle évoluaient les élites
port-au-princiennes, en plus
d’apporter une éloquente démonstration
de la polarisation
extrême de leurs sensibilités, de
leurs rivalités passionnelles et
de leur antagonisme social.
L’assassinat de Rémy suivi du
lynchage de Viau, leurs funérailles
simultanées, réveillèrent
toutes les haines recuites, toutes
les vieilles rancunes mesquines
entre la bourgeoisie traditionnelle
et les membres de
la classe, suscitant au passage
une chaîne de querelles partisanes
autour de la délicate
question de couleur. (L’éloge
funèbre de Viau fut prononcé
par le sénateur Alphonse Henriquez
et celui de Rémy par
Fernand Prosper.)
Se sentant menacé, Me Alfred
Viau s’exila avec femme
et enfants en République dominicaine.
Là, Trujillo lui ouvrit
les micros de la radio officielle
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
où il s’interrogera sur l’autorité
morale d’Estimé qu’il dénonçait
comme l’inspirateur clandestin,
l’auteur intellectuel du
meurtre de son fils. Me Alfred
Viau reviendra à Port-au-Prince
en 1957 pour se porter candidat
à la présidence de la République.
Aspirant mineur à la
fonction, il s’exila de nouveau
à Santo-Domingo après son
échec. Alfred Viau est mort à
New-York en 1969.
Placez votre commande en contactant
Charles Dupuy
coindelhistoire@gmail.com
(514) 862-7185
— 68 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
POLITICS
February 2, 2021
Caribbean American
Congresswoman Yvette Clarke
Appointed to Top Post
Caribbean American
Democratic Congress
woman Yvette Clarke
announced on Monday her appointment
to chair of the United
States House of Representatives’Homeland
Cybersecurity,
Infrastructure Protection and
Innovation Subcommittee, under
the jurisdiction of the
House Committee on Homeland
Security.
— 69 —
The Cybersecurity and Infrastructure
Protection Subcommittee
legislates and oversees
programs and issue areas
of the US Department of
Homeland Security’s (DHS)
mission in cybersecurity, infrastructure
protection and promoting
security technologies.
“It will enhance greater collaboration
on cybersecurity
across the 16 critical infrastructure
sectors and the sharing
of cyber threat information
between the private sector and
federal, state and local partners”,
said Clarke, the daughter
of Jamaican immigrants.
She said the subcommittee
will seek to increase DHS’s
ability to protect federal networks,
improve the protection
of the nation’s critical assets,
and ensure the essential devel-
opment of technology solutions
for emerging threats.
“I am honoured to serve as
chair of the Homeland Cybersecurity,
Infrastructure Protection,
and Innovation Subcommittee,”
said Clarke, who represents
the 9th Congressional
District in Brooklyn, New
York.
“The salient issue of cybersecurity
encompasses everything
that pertains to protecting
our nation’s sensitive data, intellectual
property, data and
governmental and industry information
systems from theft,
tampering, and damage.
“Fundamentally, our society
is more technologically reliant
than ever before and the spread
of false, deceptive or misleading
statements, information,
acts or practices, amplified by
the use of technology and social
media, threatens the integrity
of democratic institutions,
and the rule of law which form
the foundation of our democracy,”
she added.
“I look forward to working
with my colleagues and the
Biden-Harris administration to
advance and fortify our nation’s
cybersecurity, infrastructure
protection and innovation”,
Clarke continued.
Congressman Bennie Thompson,
chairman of the House
Committee on Homeland Security,
said he was “glad Congresswoman
Clarke will be
leading our committee’s Cybersecurity,
Infrastructure Protection
and Innovation Subcommittee
this Congress.
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
“After the previous administration
failed to make cybersecurity
a top priority in the
face of growing and evolving
threats, we will have to make
up for lost time,” he said.
“As we continue to learn
more about the wide-spread
cyber campaign targeting federal
networks and certain critical
infrastructure, there will be
a great deal of work ahead to
mature our federal network security
programs, implement
robust chain risk management
practices, and evolve the partnership
between the Federal
government and the private
sector,” Thompson added. “I
have every confidence Rep.
Clarke is the right person for
the job.”
Clarke, who has been in the
US Congress since 2007, is a
senior member of the House of
Representatives’ Energy and
Commerce Committee and a
senior member of the Committee
on Homeland Security.
Le livre de l’historien
Charles Dupuy
est disponible...
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COVID-19
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Le MCC Rend Hommage Aux
Professionnels de La Santé en
Haïti
Le Ministère de la Cul
ture et de la Commu
nication, rend hommage
aux professionnels de la
santé en Haïti.
Port-au-Prince , Haïti .- Le
Ministère de la Culture et de la
Communication, à l’aube de ce
nouvel an 2021, rend hommage,
dans un communiqué publié
le premier jour de l’an, aux professionnels
de la santé dans le
cadre de la lutte contre le coronavirus.
“A l’heure de la Covid-19,
les professionnels de la santé se
sont bel et bien sacrifiés en effet,
pour soigner, ici et là, des
millions de victimes de la pandémie
sur l’ensemble de la planète.
Si la terre entière tourne
autour de 48 millions de cas
guéris de la Covid-19, ceci
n’est certainement pas sans inclure,
par exemple, Haïti, notre
pays où, à cette date, l’on
enregistre avec un certain bonheur,
près de 9000 guérisons,
aux côtés des 236 décès et des
10000 cas d’infections qu’il
— 71 —
faut malgré tout absolument
déplorer”, lit on dans ce communiqué.
“Il y a de cela 217 ans, soit
plus exactement, un 1er janvier
1804, Haïti devenait indépendant.
Cela n’a été possible que
suite à une guerre acharnée,
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
menée pendant longtemps contre
la France coloniale”, rappelle
au passage le ministre
dans ce communiqué qui profite
de cette occasion pour envoyer
une pensée spéciale pour
les pères et pour les mères de
la patrie haïtienne dont l’immortelle
Marie-Claire Heureuse
Bonheur qui participa en fait
activement à la guerre de l’indépendance
nationale, en tant
qu’infirmière.
“Elle prodiguait ainsi des
soins nécessaires aux soldats de
son temps, devenus avec le
temps, nos héros d’aujourd’hui”,
poursuit le ministre qui
célèbre tant les héroïnes et les
héros de ce temps-là que celles
et ceux de notre temps actuel à
savoir les professionnels (les)
de la santé.”
Aussi, la pandémie de la
COVID-19 a mis en lumière le
rôle « poto-mitan », le rôle extraordinaire
de ces femmes et
de ces hommes qui ont choisi
d’être des disciples d’Esculape
pour évoluer ainsi dans un secteur
où les défis sont légions.
“Tandis que le monde entier
faisait, tout au début, la connaissance
de l’ennemi invisible,
les hôpitaux en Haïti
étaient jusque-là sous-équipés,
en manque de tout. Et les professionnels
de la santé
n’avaient alors ni déserté le
champ de bataille, ni manqué
à leur devoir.”
Pas de doute qu’ils incarnent
donc le bien commun en
prenant en charge les patients
(es) présentant les symptômes
de la nouvelle maladie, souligne
le ministre Pradel Henriquez.
“Ils éduquent, ils assistent,
ils traitent souvent avec
peu de moyens à leur disposition.
Ils incarnent à la fois la
résilience et la résistance qui
sont des constantes de notre
histoire quotidienne.”
En ce 1er janvier 2021, où
nous avons tout un souvenir
spécial pour nos ancêtres, le
Ministère de la Culture et de
la Communication croit nécessaire,
tout compte fait, de penser
à ces femmes et à ces hommes
qui n’ont pas peur d’être
contaminés pour nous soigner,
qui n’ont pas peur non plus, de
s’exposer à tous les dangers
pour nous redonner la vie.
— 72 —
POLITICS
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Haitian-America, Karen André
Appointed As Special Assistant
to President Joe Biden
Haitian-American attor
ney and political advi
sor Karen André was
recently appointed as special
assistant for presidential personnel
in the Joe Biden/Kamala
Harris administration.
With her appointment,
Andre joins the slew of Caribbean
Americans in the White
— 73 —
House, alongside Karine Jean-
Pierre, Kristen Clarke, Susan
Rice, and of course, Vice President
Kamala Harris. Andre is
the first person of Haitian descent
to hold this position.
The Biden/Harris team said
Andre joins “a historic and barrier-breaking
White House and
the administration that looks
like America and is ready to
deliver results for working
families on day one.”
The Haitian American was
born in New York to Haitian
immigrant parents but was
raised—and attended school
and college—in Florida. She
has served as a state-level political
operative in various roles
since 2004 but her real mission
was to find a way to help Black
people in meaningful ways.
Andre said that during her first
semester at Florida International
University, her priority
was to find a major “that would
empower me to help Black
people.” She eventually graduated
with a Bachelor of Arts in
psychology.
Andre then went on to pursue
a law degree at the University
of Miami School of Law.
She said she was inspired by
legal giants such as Thurgood
Marshall, the first Black U.S.
Supreme Court Justice and
Nelson Mandela, who started
out as an attorney.
Upon graduation from law
school in the late 1990s, she
worked with legislators and
stakeholders to help lobby and
pass the Haitian Refugee Immigration
Fairness Act of 1998.
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Next, she practiced immigration
law in Miami, Florida before
returning to work in the
political field.
Between 2003 and 2004, she
worked as a community outreach
director for Congressman
Peter Deutsch in Florida, after
which she served as the political
director for the SEIU
Florida Healthcare Union.
While working in law, Karen
Andre used her degree to advocate
for immigrants in the
Haitian-American community
nationwide. She says one of her
proudest moments came in
2008 when she organized a
multicultural group of pro bono
attorneys to successfully represent
28 high school students
facing criminal felony charges
stemming from a disturbance
between students and police at
a high school in Miami.
After a massive earthquake
devastated Haiti in 2010,
Andre also co-chaired the Miami
Haitian Relief task force.
Under her guidance, the task
force helped to organize a humanitarian
airlift of muchneeded
food, water and medical
supplies to Haiti. Andre
later co-founded Konbit Haiti,
a non-profit organization
geared at helping with the postearthquake
redevelopment of
Haiti.
During President Obama’s
first election campaign, Andre
closed her law offices to serve
as a field organizer for the
‘Obama for America’ campaign
in the poorest parts of Miami.
In 2011, she worked with his
— 74 —
campaign for a second time as
the Florida deputy political director.
She stayed close to the
Obama administration and was
later appointed to serve on the
57th Presidential Inaugural
Committee for Obama’s second
inauguration in 2013.
From 2014 to 2017, Andre
served as a presidential appointee
in the Obama-Biden administration
as the White House
Liaison to the U.S. Department
of Housing and Urban Development.
After President Obama exited
the White House, she
served as senior advisor to Andrew
Gillum in his primary
campaign which led to his
nomination as the Democratic
candidate for governor of
Florida in 2018.
In the most recent presidential
election, Andre worked as
a senior advisor to the Biden-
Harris Campaign in Florida and
for the campaign’s National
Faith Outreach. Prior to her role
on the campaign, she served as
a political director of Organizing
Together 2020 in Florida.
Karen Andre, who is also a
public speaker and author, is
currently the president of
People First Strategies, where
she establishes and maintains
partnerships in the public, private
and philanthropic sectors.
She is one of the founding
members of the Haitian Ladies
Network and remains proactive
among the Caribbean-American
community in Florida.
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
— 75 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
L’HONORABLE JOSEPH
LAMBERT, SÉNATEUR DU
SUD-EST, A ÉTÉ ÉLU DE
NOUVEAU, PRÉSIDENT
DU SÉNAT DE LA RÉPUBLIQUE
Une coïncidence a voulu qu’il soit élu une troisième fois à la
Présidence du Sénat, le jour même du 11ème anniversaire du
tremblement de terre du 12 janvier 2010. Rappelons que le
Sénateur Lambert se trouvait ce jour-là dans l’enceinte du
Parlement, et avait été épargné.
Dans son premier tweet comme nouveau Président du Sénat,
il a déclaré: «En me renouvelant leur confiance, mes collègues
ont fait de moi le Président du Sénat de la République. La
maison des élus doit être un lieu de décision et d’action. Le
dialogue national est indispensable.»
Le nouveau bureau de quatre membres est composé des
Sénateurs: Joseph Lambert, Président; Kedlaire Augustin,
Vice-président; Garcia Delva, 1er Secrétaire; Jean Marie Ralph
Féthière, Questeur. Le poste de 2ème Secrétaire sera comblé
ultérieurement.
Le tiers restant au grand corps est composé de: Joseph
Lambert (Sud-est), Patrice Dumont (Ouest), Pierre François
Sildor (Sud), Jean Rigaud Bélizaire (Grand’Anse), Kedlaire
Augustin (Nord-ouest) Wanique Pierre (Nord-est), Jean Marie
Ralph Féthière (Nord), Rony Célestin (Centre) Garcia Delva
(Artibonite) et Denis Cadeau (Nippes). Ils sont avec le Chef de
l’Etat les seuls élus de la République.
Lesly Condé
— 76 —
COIN D’HISTOIRE
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Hôtel Vincent Ogé au Dondon vers 1950. Cette maison appartient aujourd'hui
à la paroisse qui en a fait une école presbytérale.
Marc Antoine
député du peuple
Par Charles Dupuy
coindelhistoire@gmail.com
Marc Antoine est né au Dondon,
le 15 juin 1910. Il devait
avoir quelque 16 ans lorsque
mourut prématurément son
père, Albert Antoine. Faute de
ressources, l’adolescent abandonna
ses études au Collège
Notre-Dame pour aller aider sa
mère, née Louise Ménard, dans
ses activités de commerce. Notons
que Marc Antoine se définira
toujours comme un commerçant,
une carrière qu’il
exercera jusqu’à la fin de ses
jours. Au fil du temps, on le
verra élargir amplement ses
champs d’activité dans ce domaine.
C’est ainsi qu’à l’époque
où florissait le commerce
de la figue-banane en Haïti,
Marc Antoine deviendra détenteur
d’une sous-agence de
la Standard Fruit pour l’achat
de la figue-banane destinée à
— 77 —
l’exportation. Travailleur infatigable,
il montait presque au
même moment une petite usine
à traiter le café en cerises
jusqu’à le rendre apte à l’exportation.
C’est en 1937, sous la présidence
de Vincent, qu’il s’engagea
en politique. Il n’avait que
27 ans lorsque mourut subitement
le député de la Grande-
Rivière-du-Nord. Dès l’annon-
ce de nouvelles élections, Marc
Antoine se porta candidat à la
députation. Triomphalement
élu, il renouvellera son mandat
et siégera ainsi à la Chambre
des députés jusqu’à la chute de
Lescot. Au fil des années il tissera
des liens d’amitié durables
avec ses collègues parlementaires
qu’il quittera toutefois sans
amertume pour retourner
à ses activités
de commerce au
Dondon, ce cher petit
patelin qui restera
toujours au cœur de
ses pensées.
Toujours en 1937,
il construisait au centre
de Dondon une
imposante bâtisse
qui abritera à la fois
sa résidence, son
commerce et un hôtel,
l’hôtel Vincent
Ogé (1) . Juste en face, il aménagea
un joli parc public avec un
petit kiosque en son milieu que,
prudemment, il baptisa Parc
Sténio Vincent. C’est parce
qu’il faut savoir qu’en Haïti les
détenteurs du pouvoir sont des
gens plutôt chatouilleux et
Marc Antoine ne voulait plus
commettre d’impair. Je vous
explique. Au moment de la
construction de sa résidence au
Dondon, les ouvriers qu’il avait
engagés se rendirent dans les
environs du village afin de trouver
les pierres nécessaires au
chantier. C’est ainsi que par le
plus grand des hasards, ils découvrirent
une grotte indienne
avec une profusion d’objets taïnos,
d’artefacts abandonnés par
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
les premiers habitants de l’île,
les indiens arawaks (2) . La découverte
de cette grotte fit
grand bruit dans les journaux de
l’époque et c’est bien fièrement
que le député Marc Antoine se
rendit au Palais national afin
d’annoncer lui-même la nouvelle
au président Vincent.
Après avoir amplement décrit
la grotte au chef de l’État,
celui-ci demanda au député
quel nom il comptait lui donner.
Tout naïvement, celui-ci
répondit que la grotte portait
déjà son nom, Marc Antoine.
Ce ne fut que lorsqu’il eut quitté
le bureau du président que,
tout soudainement, Marc Antoine
se rendit compte qu’il y
avait oublié son chapeau. Lorsqu’il
retourna dans le bureau de
Vincent pour reprendre son
couvre-chef, celui-ci dira au
visiteur qui l’avait suivi: «comme
vous le voyez, cet homme
a une grotte qui porte son
nom». Marc Antoine comprit
alors que, sans le vouloir, il
venait de causer une petite blessure
d’orgueil au président qui
— 78 —
s’attendait tout naturellement à
ce que la grotte portât son nom.
Il apprit donc sa leçon et ne renouvela
pas la faute quand il
fallut trouver un nom pour le
parc qu’il venait d’aménager en
plein cœur de son village, ce
fut, bien entendu, le parc Vincent.
Bien des années plus tard,
quand il apprit
le décès de Vincent, Marc Antoine
quitta précipitamment le
Cap où il habitait pour se rendre
à l’enterrement du président.
C’était en 1959. Alors
qu’il s’attendait à trouver une
foule très dense aux funérailles,
l’ancien député du Dondon eut
la surprise de se retrouver avec
les trois seuls autres citoyens
qui s’étaient déplacés pour conduire
Sténio Vincent en sa dernière
demeure. Il s’agissait de
Léon Laleau, son ancien ministre;
d’Ernest Chauvet, le directeur
du Nouvelliste et enfin
d’Arnaud Merceron, qui fut le
chef de sa maison militaire.
Dans sa livraison du lendemain,
Le Nouvelliste ne manqua pas
de fustiger la conduite ingrate
de la société de Port-au-Prince
à l’égard de cet homme qui
avait dirigé les destinées de la
nation pendant plus d’une décennie.
C’est que la classe politique
craignait de déplaire à
Duvalier, un noiriste déclaré, en
allant assister aux funérailles
d’un chef d’État mulâtre. Notons
en passant qu’afin de récompenser
Arnaud Merceron
pour cette belle marque de fidélité,
Duvalier le nomma aussitôt
ambassadeur d’Haïti en
Espagne.
Peu avant son élection à la
présidence par les députés et
sénateurs, Élie Lescot se fit un
devoir de rencontrer ces derniers
un à un et en tête-à-tête.
C’était pour s’assurer de leur
vote et négocier ce à quoi ils
s’attendaient en échange. Dernier
parlementaire à être reçu,
Marc Antoine exprima le vœu
que sa ville natale, le Dondon
qu’il représentait, soit doté d’un
dispensaire dont la commune
était encore, hélas, privée.
«Cette demande vous honore!
s’écria Lescot. Vous êtes le premier
à m’adresser une requête
qui ne soit pas personnelle.
Regardez, dit-il, en montrant
ses notes, tous vos collègues
n’ont fait jusqu’ici que solliciter
des emplois pour leurs parents
et leurs amis. Comptez sur
moi, mon cher ami, Dondon
aura son dispensaire!» Cinq ans
plus tard, Lescot était chassé du
pouvoir et Dondon n’avait toujours
pas de dispensaire.
Élie Lescot et Marc Antoine
resteront bons amis malgré
tout. C’est ainsi qu’au moment
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
de son exil, alors que le gouvernement
haïtien refusait de
verser sa pension à l’ancien président
Lescot, Marc Antoine,
dans le but de secourir la famille
Lescot dans son malheur,
prit personnellement l’initiative
d’organiser une collecte de
fonds auprès des amis capois de
Lescot. C’était bien sûr avec
l’autorisation de ce dernier qui
prit d’ailleurs la peine de bien
faire comprendre à ses éventuels
donateurs qu’il ne sollicitait
pas l’aumône, puisqu’il
était entendu que, le temps
venu, il remettrait leur argent à
tous les généreux souscripteurs.
Quelques années plus tard, en
effet, Marc Antoine retournait
les valeurs avancées à chacun
de ces amis de Lescot avec les
remerciements empressés de
celui que seul son honnêteté
avait acculé à de tels expédients.
Il faut signaler cependant
que le montant de cette
collecte fut plutôt maigre. Marc
Antoine dut même en ajouter de
ses propres deniers pour la rendre
décente. On aura compris
qu’au fil des années, les époux
Lescot étaient devenus très proches
de la famille Antoine.
Chaque fois qu’il se rendait au
Cap, c’est toujours chez Marc
Antoine que séjournait l’ancien
président Lescot.
Marc Antoine est mort à Philadelphie
le 6 juin 1980. Il laissait
dans le deuil une nombreuse
descendance (dont sa fille
l’ex-première ministre,
Claudette Werleigh). Ses funérailles
furent chantées en la cathédrale
du Cap-Haïtien.
— 79 —
Notes
(1) Cette maison a été
remise par les héritiers
de Marc Antoine
à la paroisse du Dondon
qui en a fait une
école presbytérale.
(2) Cette fameuse grotte
et son contenu d’une
valeur inestimable
aurait été vandalisé
au fil des années.
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
— 80 —
OPINION
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
BY KARL VILLANUEVAThe
Second
Coming
He is the most im
peached President
in US history.
But prominent and influential
GOP leaders are already
heralding Donald J. Trump's
ascension to the Oval Office
next time around.
On Thursday, Senate Minority
Leader Mitch McConnell
(R. Kentucky) publicly pledged
his absolute and unequivocal
support for Trump as the GOP's
anointed 'Messiah' in 2024.
It is a crusade that is well
underway.
Even Trump's punching-bag
and constant thorn in his side
Sen. Mitt Romney (R. Utah) is
conceding that the nomination
is Trump’s for the taking. In so
many words, the writing is on
— 81 —
the wall. No other candidate
exists, at least for now, who can
muster adequate support or
consideration to oppose or replace
the disgraced demagogue
-Donald J. Trump.
It's full speed ahead.
At the Conservative Political
Action Committee Conference
(CPAC) this week a golden
life-size statue of Trump
was wheeled into the main ballroom.
On Sunday, Trump delivered
the Keynote Address to
deep-pocket conservative activists
who salivate at the prospect
of Trump being restored to
his old stumping ground. His
delusional promise of a third
successful run for
the Presidency was
met with expected
applause.
In recent polls,
more than 60% of
GOP voters still do
not recognize President
Joe Biden as
their legitimate
President.
Proud Boys
leader, Enrique
Tarrio, boasted
this week that
when President
Trump in a pre-
January 6th. debate
told white supremacists
to 'stand
down and stand by'
his membership
doubled.
At Insurrection
hearings on the
Hill this week, Sen.
Ron Johnson (R. Wis.) read an
eyewitness testimony that anti-
Trump elements and provocateurs
were responsible for the
mayhem that was unleashed at
the Capitol. Initial estimates of
damage to the Capitol and other
liability exceed $30 million.
Johnson testified that the President's
supporters proceeded to
the Capitol in a festive mood.
Because of ongoing omi-
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
— 82 —
nous chatter on the internet, including
one that threatened to
blow up the Capitol with every
lawmaker inside, barricades
have remained in place since
January 7th.
Biden's upcoming State of
the Union Address fits the profile
that would present a major
concern for national security
planners. Even on March 4rd
the Capitol went dark to protect
lawmakers from Qanon’s
threatened inauguration of
Trump to the presidency.
So entrenched is blind support
for Trump throughout the
country that even the Pentagon
is scrambling to vet their own
ranks to weed out potential anarchists.
At least 28 former and
current members of the military
face serious felony charges including
conspiracy for sedition.
One in five rioters arrested in
connection with the events of
January 6, 2021 are either current
US military personnel or
bona fide veterans.
Even religious organizations
have not been spared the outreach
of Trump's cult-like conscription.
Churches are now fertile
breeding grounds for Q-anon's
conspiracy theory proponents.
There are members of the
church hierarchy and their
flock who worship the very
ground Trump walks on be-
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
— 83 —
cause of his anti-abortion politics
and his successful nationwide
installation of ultra-conservative
judges to the bench.
In the vast urban and rural
hinterlands of Americana, gunloving
so-called patriots target
every liberal Democratic candidate
as the enemy
and are enamored
by Trump's
2nd Amendment
stand as the only
mortal who can defend
their Constitutional
right to
bear arms. In this
t r i g g e r - h a p p y
wasteland thrive
white supremacists,
and anti-immigration
hotheads
who depend
on tattoos etched
on their bodies to
declare their manifesto
and colors.
These are dangerous
people.
Members of one
militia group is languishing
in jail
awaiting trial faced
with felony charges
for conspiring to
kidnap and execute a state Governor.
It is a tinderbox.
Even for Trump himself.
These militarized robots depend
on his direct programming
and are prepared to turn
on him instantly if he turns
down the vitriole. When more
than 200 Capitol insurrectionists
face a judge in the upcoming
months, it will be revealing
if the 'Trump let me do it
defense' will get them off the
hook or endanger Trump even
further.
But nowhere does Trump's
magnanimous presence commands
more reverence than on
Wall Street where huge tax
breaks and COVID-19 largesse
have enriched so few so quickly.
Not to mention, $162 billion
in profits in a single month by
a handful of mega-corporations.
Mega churches and mega
corporations worship at the
same table when it comes to
Trump.
Truly, Trump can do no
wrong. Imprison Central-
American migrant toddlers; no
problem. Incite violence on the
Capitol; no problem. Defy the
Feds for revealing his lecherous
proclivities and scandalous
tax records; no problem.
Usurp election results to
hold on to office; pardon me
please; he's only stopping the
steal.
On the flip side, despite almost
80% approval for Biden's
version of COVID-19 relief,
Republicans are squarely dugin
behind Trump's clones in
Congress who vociferously
oppose Biden's rescue plan.
Some Republican legislators,
like Sen. Leslie Graham
(R. S. Carolina.) who immediately
expressed outrage at
home-grown citizens storming
the Capitol, are now fully engaged
in instant-packaging
doublespeak. They are dutifully
blocking on offense for
Trump as he broods quietly at
the omelet bar at Mar-a-Lago.
Meanwhile, back in the
House, Kevin McCarthy Republican
Minority Leader just
back from a Trump ass-kissing
visit to Florida, Jim Jordan ( R.
Ohio), Steve Scalise (R. Louisiana),
and a troop of hi-octane
Trumpsters continue to shut
down sane, democratic governance
in every conceivable way
possible to bid time for Trump.
"Trump ain't going nowhere,"
declared Sen. Ted Cruz
(R. Tex) jubilantly at CPAC on
Friday.
At 74, if Trump can stay
healthy and his intimidating
political infrastructure does not
cannibalize or crucify him before
2022, then, on a current
wave of unwavering Republican
support, Trump appears to
be a shoe-in for the GOP Presidential
nomination.
And so, another war for the
soul of American democracy is
in the making.
If Biden expects to prevail,
he will need much more help
than he garnered the last time
around. If Trump's goons are in
jail, it will be a welcome blessing.
But it is evident that this upcoming
war will be won by
winning over the psyche of the
American people who are assailed
daily by a constant barrage
of conspiracy theories.
Biden needs another vaccine.
One that can inoculate
American voters against lies
and alternate facts.
OPINION
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Ces monarchies qui
nous ont spoliés,
violés, ruinés…
Par Max Dorismond
Il est de ces lectures ou de ces
nouvelles qui viennent déranger
votre quotidien et vous laissent
sans voix, au point de crier votre
frustration, à fendre l’âme. En
pleine nuit, suite à une carence de
sommeil, j’ai ouvert mon iPad
pour chasser l’ennui. Quelle ne fut
ma surprise d’apprendre de la
bouche du couple Meghan-Harry
d’Angleterre, devant Oprah Winfrey,
que « la famille royale s’inquiétait
de la couleur de la peau
des bébés à venir… Que ces derniers
ne seraient jamais princes »
! Répétez pour moi ! Ai-je bien
— 84 —
compris ou c’est un mauvais rêve.
Réveille-toi, Max ! Je ne crois ni
mes yeux ni mes oreilles !
Ce n’est pas le premier scandale
à secouer l’empire. Souvenons-nous
de l’abdication de l’arrière-grand-oncle
du prince Harry,
le duc de Windsor, le roi Édouard
VIII, pour se marier avec la belle
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
chiens fidèles de toutes les couleurs,
se cabrent dans les coins à
l’idée de voir leur clan contaminé
par le surplus de mélanine de Meghan,
« ce poison » infiltré par
amour dans le cortège royal.
qui conduira le monde entier vers
un métissage accéléré.
Cette réalité inévitable empêche
plusieurs de dormir, à l’instar
de la vieille reine d’Angleterre,
quant à la marche de la nature
actrice américaine, Wallis Simpson.
Ce scandale avait incité Hitler
à mijoter l’idée de jouer sur la
frustration de ce dernier pour l’utiliser
comme épouvantail, ou comme
marionnette, en cas de victoire
de l’Allemagne sur l’Angleterre
en 1940.
Ces rapaces, qui encadrent, dirigent,
conseillent le Commonwealth
1 , un ramassis d’anciennes
colonies, qui constituaient,
aux siècles passés, leur
patrimoine, leur abreuvoir, leur
richesse, pour en faire aujourd’hui
des rentiers éternels, s’inquiètent
de la couleur de la peau de leur
progéniture ! Sont-ils sur la même
planète que nous ? Vivent-ils à
notre époque ?
Ces parasites, qui n’ont
jamais travaillé de leur vie, qui
font embrasser leurs fesses à longueur
de journée par des petits
Devant de telles attitudes,
on ne peut
s’étonner que des sujets
de sa Majesté se soient congratulés
quand Donald Trump parlait
de revenir à l’Amérique d’antan,
avec son fameux slogan :
MAGA 2 . On peut aisément deviner
qu’il dansait le Set carré 3 , au
Buckingam Palace, en hommage
à l’odieuse prétention de cet hurluberlu
de Trump.
En secret, ils admiraient les
Proud Boys, le Klu-klux-klan, les
Oath Keeper… qui maintiendraient
la pression populaire pour
torpiller ce qu’ils appréhendaient
le plus : le « Grand Remplacement
», le « Grand Reset » ou le
Grand Brassage des peuples (en
français), cette crise existentielle,
— 85 —
dans l’extinction normale de certaines
races, celle des Caucasiens,
par exemple.
Cette caste de crocodiles, qui
a réalisé toute sa fortune sur le dos
des Noirs, des Arabes et des Asiatiques,
se rebiffe aujourd’hui à la
pensée que sa race puisse être
souillée par le poison des peuples
« pauvres », qui l’ont nourrie, depuis
des temps immémoriaux. Ingratitude,
quand tu nous inspires!
Comment se sentirait-elle demain
matin en allant visiter les
amis du Commonwealth ? Je remarque
encore ces crocodiles hypocrites,
un sourire narquois au
bord des lèvres, et une bouteille
de Sanitizer 4 sous la chaise, pour
se désinfecter les doigts en attendant
la grande ablution ou le bain.
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Car, pour eux, la Covid-19 existait
depuis le XVIII e siècle. Dans
leur pensée, le roi africain ou arabe
d’en face revient tout droit des
chiottes sans se laver les mains.
Je comprends pourquoi la Mama
porte toujours des gants immenses,
même à 40 degrés Celsius. Ils
se cachent, tous, derrière le paravent
du protocole. Mon œil !
Cette saga me rappelle le texte
« Déculturation et renaissance »
à la page 104 de mon livre « Les
mots pour conjurer nos maux »,
dans lequel j’analysais la tergiversation
de certains métis de Saint-
Domingue, en 1804, déchirés devant
le dilemme de rester dans la
nouvelle nation fraîchement
créée, pour évoluer en vrais Haïtiens,
maîtres chez eux, ou de rentrer
en France, ou en Louisiane,
pour vivre dans l’humiliation,
avec le risque de retourner dans
les fers.
À titre d’exemple, j’avais rapporté
plusieurs cas de déchéances,
tels que celui de Thomas de la
Pailletterie, le futur Alexandre
Dumas, arrivé dans la région de
— 86 —
Caux, en France,
avec son père, le
Marquis de la
Pailletterie, un ancien
colon, en
compagnie d’une
servante. Les notables
de la région ne
se gênèrent nullement
pour affubler
ces nouveaux venus
de tous les
noms, au point où
l’un d’entre
eux, fatigué de
voir quelques métis
éméchés festoyer
au château
éponyme, déclara :
« …On en vient à
jalouser ces insolents
mulâtres, produits des
amours déréglées de vieillards libidineux
et dévoyés avec des filles
si noires, que le cher Voltaire, luimême,
affirme sérieusement
qu’elles pourraient descendre du
singe... Il faut en conclure, continue-t-il,
que les mulâtres ne doivent
pas corrompre le sang français.
Car, une seule goutte impure
suffit à empoisonner des générations
entières… Mais quand on
connait leur lubricité, forcément
bestiale, on est contraint d’admettre
que la meilleure solution serait
de les renvoyer chez eux. Aux
îles, en Afrique, chez les singes,
mais pas ici 5 ».
Toutefois, le mal est fait. Alea
jacta est ! Colorés nous sommes,
colorés nous resterons! Quelle que
soit la nuance, ils ont construit
leur monde pour nous exploiter
jusqu’à l’os sous toutes formes de
prétextes. En nous divisant, l’un
et l’autre, ils ont bien joué leur jeu,
jusqu’à l’arrivée de Meghan, pour
découvrir leur vraie face. Ce n’est
nullement la première fois. Combien
de nos métis ont vécu humiliation
après humiliation, sans
avoir le courage de les dénoncer.
Ils sont légion à végéter dans la
honte pour avoir succombé à ce
désir volage, pour avoir opté pour
ce choix déchirant.
Personnellement, je vous le
dis, chères victimes, ne vous blâmez
pas. Le temps de ces dinosaures,
de ces croquemorts, est
révolu. Ne rougissez point ! Le
chapître de ces monarchies est
farci d’anecdotes racistes. Plusieurs
têtes couronnées d’Europe
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
sont tombées en pâmoison à la vue
du sexe noir, et des enfants métis
sont nés de ces bacchanales. Cherchez
à connaître l’histoire de
Nabo, ce serviteur noir à la cour
de Louis XIV en France, et vous
découvrirez le roman caché de
Sœur Louise Marie Thérèse, La
Mauresse de Moret, la fille noire
de ce Roi, enfermée incognito
dans un couvent. Vous trouverez
aussi un certain Mohamed Abdul
Akim au service de la reine Victoria,
et vous m’en direz tant. Il y
a tant d’historiettes. Même si les
intéressés avaient le pouvoir de
museler la presse, ils ne pouvaient
tordre le cou à la
vérité. Elle est
têtue et incompressible.
Elle
résiste curieusement
au temps
pour émerger au
moment où on
s’y attend le
moins.
Nous ne sommes
plus au
XVII e siècle. Il
leur revient de
faire des mea
culpa et de demander
pardon
en restituant les
milliards et les
milliards de livres
sterlings
qu’ils ont extraits
de la gorge des plus mal pris
de la terre. Quand on les voit se
déplacer comme des ombres
d’eux-mêmes, désarticulés, et parlant
peu, ce n’est qu’une technique
de marketing pour mieux
nous endormir. Ce sont des vampires,
toujours assoiffés de richesses.
Ce sont des sauvages sans
— 87 —
scrupules, qui jouent aux vierges
offensées. Dénoncez-les pour les
remettre à la place où ils devraient
se trouver : Au Musée.
Or l’Histoire commence à balbutier.
Meghan ne serait pas la
première Noire à s’introduire dans
la Firme, si l’on en croit la série
« Bridgerton » sur Netflix, ou encore
« La folie du roi Georges »
(1994).
Offrons nos bras au jeune couple.
Il ne doit ni abdiquer ni rougir.
D’ailleurs, indépendante de
fortune, de l’argent non tacheté de
sang, des dollars honnêtement
gagnés, Meghan n’a point besoin
de partager la gamelle de ces bâtards
pour vivre. Son talent peut
nourrir Archie, Harry, le bébé à
venir et elle-même, sans nul souci,
en attendant le « Grand remplacement
».
Max Dorismond
NOTE
1 – Le Commonwealth ou
Commonwealth of Nations :
organisation intergouvernementale
composée de 54 États
membres qui sont presque tous
d’anciens territoires de
l’Empire britannique. Il a
émergé au milieu du XXI” siècle
pendant le processus de
décolonisation. (Src. Wikipédia)
2 –MAGA : “Make America Great
Again”.
3 –Set Carré: Danse folklorique
d’origine Américaine, arrivé au
Québec au XIXe siècle.
4 – Ce sont des solutions
hydro-alcooliques aseptisantes
pour l’hygiène des mains (Src.
Wikipédia)
5 –Voir le livre « Alexandre Dumas
– les dragons de la reine » de
Claude Ribe.
SANTE
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Insuffisance rénale : les
soins de dialyse sont hors
de prix en Haïti
Pour avoir accès au soin de dialyse
en Haïti, le patient doit pouvoir payer
1600 à 1800 dollars américains
mensuellement. Interrogé à ce sujet
le mercredi 24 février, le docteur Jean
Hénold Buteau admet que le revenu des
Haïtiens est trop faible pour couvrir des
soins de dialyse extrêmement coûteux.
«L’accès au soin de santé
est difficile en Haïti,
mais pour le service de
dialyse, c’est encore plus tragique»
se désole le docteur Buteau
qui admet que beaucoup de patients
ne peuvent se payer ces
soins dans le privé. L’alternative,
dans ce cas-ci, est l’hôpital de
l’université d’État d’Haïti communément
appelé Hôpital général.
Dans cet établissement, les services
sont gratuits. De plus, les in-
— 88 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
ternes intéressés par ce service
peuvent se mettre à contribution.
Cependant, la direction de l’hôpital
de l’UEH préfère rester
muette et ne tient pas à parler de
son service de dialyse. Elle n‘a pas
l’autorisation du ministère de la
Santé publique et de la Population
pour parler des malades souffrants
d’insuffisance rénale, s’excuse la
responsable. Le service de dialyse
de l’hôpital général dispose de
5 à 6 machines de dialyse, nous
confie le docteur Buteau qui travaille
également dans le public.
Mais s’il faut parler des soins
que nécessitent l’insuffisance rénale
dans le privé, un malade a
besoin, d’au moins, 1600 à 1800
dollars américains pour avoir accès
à un dialyseur pour se faire
épurer le sang. Le docteur Buteau
a également parlé des dépenses
que nécessite ce soin dans un hôpital.
Le prestataire dépense, au
moins, 128 dollars américains par
séance de dialyse sans compter les
médicaments, les frais de maintenance
des appareils et bien plus
encore.
Toujours en regard de la situation
des malades souffrant d’insuffisance
rénale, le docteur Buteau
explique que ce service est
inexistant dans les villes de province,
mis à part le Cap dans le
Nord et les Cayes, dans le Sud qui
disposent d’un service de dialyse.
Et, un des deux ne fonctionne
pas. Dans ces cas-là, les patients
du docteur Buteau doivent se déplacer
pour se faire dialyser. Les
suivis médicaux se font par téléphone.
Entre l’inaccessibilité et la
cherté des soins de santé en Haïti,
notamment des soins de dialyse,
la prévention a toute son importance.
Le néphrologue a également
parlé des malades atteints de
diabète, d'hypertension qui sont
plus aptes à développer l’insuffisance
rénale. Le plus grand défi
d'un spécialiste en néphrologie
c'est de permettre à un malade en
insuffisance rénale précoce de se
rétablir.
Geneviève Rose Murdith Joseph
LE NATIONAL
— 89 —
HISTORY
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
The U.S. Occupation of
Haiti From 1915 to 1934
Body of Charlemagne Péralte, whose
body was nailed up to a door in the
town of Hinche following his killing by
members of the USMC. Image taken by
US forces and published to demoralise
Péralte's remaining followers.
Responding to near-anarchy in
the Republic of Haiti, the United
States occupied the nation from
1915 to 1934. During this time,
they installed puppet governments,
ran the economy, military
and police, and for all intents
and purposes were in absolute
control of the country. Although
this rule was relatively benign, it
was unpopular with both the
Haitians and the citizens of the
United States and American
troops and personnel were
withdrawn in 1934.
Haiti’s Troubled
Background
Since gaining independence
from France in a bloody rebellion
in 1804, Haiti had gone
through a succession of dictators.
By the early twentieth
century, the population was
uneducated, poor and hungry.
The only cash crop was coffee,
grown on some sparse bushes in
the mountains. In 1908, the
country totally broke down.
Regional warlords and militias
known as cacos fought in the
— 90 —
By Christopher Minster
Updated January 14, 2020
Christopher Minster, Ph.D., is a professor
at the Universidad San Francisco de
Quito in Ecuador. He is a former head
writer at VIVA Travel Guides.
Minster, Christopher. "The U.S. Occupation
of Haiti From 1915 to 1934."
ThoughtCo, Feb. 16, 2021,
thoughtco.com/haiti-the-us-occupation-
1915-1934-2136374.
streets. Between 1908 and 1915
no less than seven men seized
the presidency and most of them
met some sort of gruesome end:
one was hacked to pieces in the
street, another killed by a bomb
and yet another was probably
poisoned.
The United States
and the Caribbean
Meanwhile, the United States
was expanding its sphere of
influence in the Caribbean. In
1898, it had won Cuba and
Puerto Rico from Spain in the
Spanish-American War: Cuba
was granted freedom but Puerto
Rico was not. The Panama
Canal opened in 1914. The
United States had invested
heavily in building it and had
even gone to great pains to
separate Panama from Colombia
in order to be able to administer
it. The strategic value of
the canal, both
economically
and militarily,
was
enormous.
In
1914,
the
United
States
had also
been
meddling
in the Dominican
Republic,
which shares the
island of Hispaniola with
Haiti.
Haiti in 1915
Europe was at war and Germany
was faring well. President
Woodrow Wilson feared that
Germany might invade Haiti in
order to establish a military base
there: a base that would be very
close to the precious Canal. He
had a right to worry: there were
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
many German settlers in Haiti
who had financed the rampaging
?cacos with loans that would
never be repaid and they were
begging Germany to invade and
restore order. In February of
1915, pro-US strongman Jean
Vilbrun Guillaume Sam seized
power and for a while, it seemed
that he would be able to look
after US military and economic
interests.
The US Seizes Control
In July of 1915, however, Sam
ordered a massacre of 167
political prisoners and he was
himself lynched by an angry
mob that broke into
the French Embassy
to get at
him. Fearing
that anti-
US caco
leader
Rosalvo
Bobo
might
take over,
Wilson
ordered an
invasion. The
invasion came
as no surprise:
American warships had
been in Haitian waters for most
of 1914 and 1915 and American
Admiral William B. Caperton
had been keeping a close eye on
events. The marines that
stormed the shores of Haiti were
met with relief rather than
resistance and an interim government
was soon set up.
Haiti Under US Control
Americans were put in charge of
— 91 —
public works, agriculture,
health, customs, and the police.
General Philippe Sudre
Dartiguenave was made president
in spite of popular support
for Bobo. A new Constitution,
prepared in the United States,
was pushed through a reluctant
Congress: according to a debated
report, the author of the
document was none other than a
young Assistant Secretary of the
Navy named Franklin Delano
Roosevelt. The most interesting
inclusion in the constitution was
the right of whites to own land,
which had not been permitted
since the days of French colonial
rule.
Unhappy Haiti
Although the violence had
ceased and order had been
restored, most Haitians did not
approve of the occupation. They
wanted Bobo as president,
resented the Americans’ highhanded
attitude towards the
reforms and were indignant
about a Constitution that was
not written by Haitians. The
Americans managed to irk every
social class in Haiti: the poor
were forced to work building
roads, the patriotic middle class
resented the foreigners and the
elite upper class was mad that
the Americans did away with the
corruption in government
spending that had previously
made them rich.
The Americans Depart
Meanwhile, back in the United
States, the Great Depression hit
and citizens began wondering
why the government was spending
so much money to occupy
an unhappy Haiti. In 1930,
President Hoover sent a delegation
to meet with President
Louis Borno (who had succeeded
Sudre Dartiguenave in
1922). It was decided to hold
new elections and begin the
process of withdrawing American
forces and administrators.
Sténio Vincent was elected
president and the removal of the
Americans began. The last of
the American Marines left in
1934. A small American delegation
remained in Haiti until 1941
to defend American economic
interests.
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Legacy of the
American Occupation
For a while, the order established
by the Americans lasted
in Haiti. The capable Vincent
remained in power until 1941
when he resigned and left Elie
Lescot in power. By 1946
Lescot was overthrown. This
marked the return to chaos for
Haiti until 1957 when they
tyrannical François Duvalier
took over, beginning a decadeslong
reign of terror.
Although the Haitians resented
their presence, the Americans
accomplished quite a bit in Haiti
during their 19-year occupation,
including many new schools,
roads, lighthouses, piers, irrigation
and agricultural projects
and more. The Americans also
trained “La garde d'Haïti”, a
national police force that became
an important political
force once the Americans left.
https://www.thoughtco.com/haiti-the-usoccupation-1915-1934-2136374
L’art de Jean-Salomon André
— 92 —
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— 93 —
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— 94 —
SOCIETY
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Remember the Father
of the People
Jesuit Father John J. Stochl died
November 6, 2016, in St. Louis.
Remembered for his lifelong service
in the small Central American
country of Belize, he was 92
years old, a Jesuit for 75 years and
a priest for 62 years.
Born in St. Louis on May 8, 1924,
he was one of four sons of John J.
Stochl and Marguerite Martini
Stochl. Preceded in death by his
parents and his brother, Joseph
Stochl, he is survived by two
brothers, James Stochl of House
Springs, Mo., and Thomas Stochl
of Fallston, Maryland, as well as
his brothers in the Society of
Jesus.
He attended Little Flower School
and St. Louis University High
— 95 —
School, graduating in 1941. He
entered the Society of Jesus at St.
Stanislaus Seminary, Florissant,
Missouri, on August 17, 1941.
After First Vows, he studied at
Saint Louis University, where he
earned a Bachelor of Arts in English.
He served his regency – or
practical experience – at St. John’s
College in Belize City, Belize.
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
After studying theology at St.
Mary’s College in St. Marys, Kansas,
he was ordained on June 16,
1954. He earned a Master’s in
Education with a concentration in
guidance from Loyola University
New Orleans in 1969 and pronounced
his final vows on December
8, 1975.
Fr. Stochl spent his entire apostolic
life in Belize, the Central
American country he fell in love
with during his regency. He was
likely one of the last Jesuits to
travel to Belize on a “Banana
Boat” from New Orleans, and his
impact on the country and its people
is immeasurable. His first assignment
was to teach at St. John’s
College, but he developed a special
interest in Belize’s Garifuna
(Carib) ethnic group and began to
put together a dictionary of their
language, echoing a great Jesuit
tradition. He provided a basis that
was later expanded upon by others.
He returned to Belize after being
ordained to teach at St. John’s
College in Belize City and as
weekend missionary to small rural
villages. He founded and developed
St. John’s Extension College,
which provided the equivalent
of high school education to
many adults. For years, he taught
classes at the College during the
day, then biked down to the Extension
Department for evening
classes, putting in long hours. In
this work, he developed relationships
with many of the city’s poor.
Always available for whatever
was needed, he became headmaster
of St. John’s High School; this
expanded his contacts with some
who would become and still are
leaders in Belize. Fr. Stochl was
the first American Jesuit to become
a Belizean citizen. When he
became Mission Superior (1977-
83), he traveled the country extensively
and was active with other
Jesuit superiors of the Englishspeaking
Caribbean in coordinating
the Jesuit apostolic work in
Jamaica, Guyana and Belize. He
began the efforts to bring Jesuit
novices from several provinces to
Belize for their experiential formation.
For many Belizeans, Fr. Stochl
was the priest who led them in
prayer at the beginning of each
day; for more than 25 years, he
had a morning devotional program
on Radio Belize.
At the age of 80, he undertook a
new pastoral ministry at the Belize
Prison and helped in the reformation
of the country’s whole
prison system, utilizing the large
network of his former students in
both political parties to do so.
Fr. Stochl taught many of the privileged
members of Belizean society,
but also the poorest of the
poor. As much as he loved teaching
English, his greatest joy was
serving as pastor at St. Martin de
Porres Parish in Belize City and
being chaplain in the Belize Prison.
All his educational skills, his
pastoral skills, and his human
ability to connect with the other
were put to full use. It was said
that if a riot ever broke out in the
Belize Prison, the one person who
could walk through unharmed was
“Padre Jack.”
Fr. Stochl had many friends and
was known for staying in touch
with all of them. He was always
ready to help at a moment’s notice.
He spent his life going to
those on the margins, as both
Popes Benedict and Francis have
reminded Jesuits that the Church
counts on them to do. Those who
encountered him never forgot him
and, most important, they knew
that he never forgot them.
Truly a Belizean hero, a servant
of the people. and a master teacher
of the English language.
Rudolph Bowman
Belize National Historical Society
https://www.facebook.com/groups/
589353442017044/permalink/
772517680367285/?sfnsn=mo
— 96 —
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
AVAILABLE / DISPONIBLE
Robert Berrouët-Oriol
info.robertberrouet.oriol2@gmail.com / CIDIHCA (1) 514.845.0880
— 97 —
HOMMAGE
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Première édition
des trophées « Ôla » :
Carole Borna
lauréate
L’association «Ilé ya africa»
vient de dévoiler le lauréat
de la première édition des
trophées Ôla récompensant l’évolution
et la carrière exceptionnelle
d’une femme dans son domaine,
l’art. Carole Borna, actuel conseiller
technique aux Arts du ministre du
Tourisme, de la Culture et des Arts
du Bénin est l’heureuse élue.
Il faut comprendre la philosophie
autour des trophées «Ôla» de
l’association « Ilé ya africa» pour
savoir pourquoi la distinction à
l’occasion de cette première édition
est allée à une femme de métier qui
aura donné tout ou presque au secteur
des arts et de la culture. «Ôla»
signifie en yorouba la volonté. «Celle
de l’Afrique mère de l’humanité,
cette volonté dont la force contribue
à hisser la femme», précise Erick
Ahouansou, artiste plasticien et
président de «Ilé ya africa». Pourquoi
alors ce premier trophée échoue-t-il
entre les mains de Carole Borna?
Tout simplement parce qu’elle est
une femme déterminée à aller
toujours le plus loin possible dans
son évolution et dans sa carrière.
Elle est une «femme d’exception
et de parcours», conviennent les
organisateurs. Mais pour qui connait
Carole Borna, difficile de ne pas
s’accorder avec les initiateurs d’un
tel projet sur les qualités de l’actuel
conseiller technique aux Arts du
ministre du Tourisme, de la Culture
et des Arts du Bénin.
Dans le très masculin milieu des
arts et de la culture au Bénin, Carole
Borna a réussi à inscrire son nom
comme l’une des rares femmes
galeristes, si on n’oublie pas qu’elle
est artiste quand l’envie la tient. On
peut citer à son profit, de nombreuses
expositions et évènements de
promotion et de valorisation des arts
— 98 —
et de la culture. De l’ombre, elle est
vite passée à la lumière non
seulement en s’imposant, mais aussi
en imposant son espace galerie d’art
Abc de Cotonou. L’autre pan de son
action, pour ne pas dire de son
engagement à la cause de la culture,
c’est que Carole Borna œuvre pour
le partage des connaissances et la
transmission des savoirs, en intéressant
les plus jeunes, particulièrement
les enfants, à l’histoire de l’art et à
l’expression de leur créativité.
Parcours exceptionnel
Depuis plusieurs années, la
lauréate des trophées «Ôla» s’investit
aussi dans la préservation et la
valorisation du patrimoine culturel
béninois ainsi que dans la promotion
de la culture du pays. Elle tient
également une place de choix dans
le processus de restitution des biens
culturels du Bénin. Elle y travaille
activement depuis le début du
processus, notamment en tant que
membre du groupe de travail chargé
de la mise en œuvre du Programme
de travail commun entre le Bénin et
la France. Très active dans le milieu
associatif culturel national et à
l’international, Carole Borna apporte
aussi son expertise au ministère en
charge de la Culture depuis 2016.
Elle a occupé successivement les
fonctions de directrice adjointe du
Patrimoine culturel puis de directrice
du Patrimoine culturel avant d’être
nommée depuis conseiller technique
aux Arts sous le ministre Jean-Michel
Abimbola.
Formée à la Parson’s School of
Design de New-York et titulaire d’un
Master en coopération artistique
internationale, Carole Borna a
toujours opté dans ses choix
professionnels pour le brassage des
cultures et pour la diversité des
expressions culturelles. Elle est à la
tête de Abc Productions depuis 2008.
Une structure devenue entre-temps
virtuelle mais qui collabore avec des
galeries d’art, des institutions et des
associations à caractère social et
culturel en Afrique et en Europe,
dans le but de créer des passerelles
pour le dialogue des peuples, pour
découvrir des talents originaux dans
les domaines des arts plastiques et
des arts vivants afin de les présenter
au grand public. Elle recevra son
trophée à l’occasion d’un vernissage
intitulé « Célébrer l’Afrique ».
Par Josué F. MEHOUENOU
10 mars 2021
www.lanationbenin.info
KINAM MAGAZINE — FEBRUARY | MARCH 2021
Carole BORNA :
une vie au service
du BON’ART
Elle a la discrétion de ces
érudits qui ne prennent
la parole que quand ils
pensent avoir quelque chose de
pertinent à dire. Elle arbore en
permanence ce sourire qui semble
agir sur son visage comme un
élixir de jouvence. Comme un tableau
de Van Gogh ou, tout près,
de Tchiff, Carole Borna est de ce
genre de curiosités qui, sans avoir
rien fait dans ce sens, ne passent
jamais inaperçues. Ceux qui l’ont
côtoyée à la Parson’s School of
Design de New-York (où elle a été
formée) peuvent-il dire aujourd’hui
qu’ils ont réussi à percer le
mystère qui entoure la relation
d’amour qu’elle entretient avec
les beaux-arts en général ?
Recommençons. Au-delà du 8
mars, tout ce mois consacré à bon
droit aux droits de la femme, est
aussi un élégant prétexte pour
mettre en lumière ces femmes qui,
au quotidien, dans leur secteur
d’activités, œuvrent à rendre notre
monde meilleur. Pour céder à
cet effet de mode qui ne se démode
pas, nous avons voulu mettre
en lumière, dans cette rubrique
culture, une femme du secteur.
Titulaire d’un master en coopération
artistique internationale, ancienne
Directrice Adjointe du Patrimoine
Culturel (2016 – 2018),
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Directrice du Patrimoine Culturel
(2018 – 2019), Conseiller Technique
aux Arts (CTA) du ministre
en charge de la culture (depuis
2019), le choix de Carole Borna
s’est, tout logiquement, imposé à
notre esprit. Ceux qui l’ont connue
bien avant 2016, notamment
à travers ses expositions d’art
plastique entre Nice, Paris, Cotonou
et autres, disent de Carole
Borna qu’elle maîtrise l’art de
laisser des traces partout où elle
passe.
En faisant des recherches complémentaires
d’informations pour
rédiger ce papier, nous ne sommes
même pas surpris d’apprendre que
l’association artistique et culturelle
présidée par Erick Ahouansou
(artiste plasticien), ILE YA AFRI-
KA. Organise cette année la première
édition du Trophée ÔLA
(Femme & Parcours d’exception)
dont la lauréate. Révélée le 8 mars
dernier, n’est autre que … Carole
Borna ! La collaboratrice de Jean
Michel Abimbola sera ainsi distinguée
le 20 mars prochain, au
cours d’un vernissage fort justement
intitulé « Célébrer l’Afrique
».
Colince LeSobonnard
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