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Mobility<br />
Life<br />
POUR<br />
NE RIEN<br />
MANQUER<br />
DE LA NOUVELLE<br />
MOBILITÉ<br />
N°3 Avril 2021<br />
TRIMESTRIEL<br />
2€<br />
Luxembourg<br />
CAP SUR UN WIN-WIN<br />
ÉCOLOGIQUE ET ÉCONOMIQUE<br />
ESSAI<br />
VW ID.4<br />
Nos lecteurs / essayeurs<br />
au volant des<br />
Suzuki Swace et<br />
Fiat 500e<br />
Franz Fayot<br />
Une approche très pragmatique de la mobilité<br />
myenergy Promouvoir l’adhésion au « tout-électrique »<br />
Micromobilité<br />
C’est malin, c’est urbain
NEW<br />
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1.500 € n’est pas incluse dans le prix net indiqué. Conditions sur www.myenergy.lu/fr/cleverfueren
3<br />
Sommaire<br />
N° 3 — avril 2021<br />
ROUTES DU FUTUR<br />
4 Interview Franz Fayot, ministre<br />
de l’Économie<br />
10 Micromobilité : moins, c’est peutêtre<br />
plus !<br />
14 Interview Jürgen Berg, directeur<br />
général CFL Mobility<br />
E-MARKET<br />
18 Essai Volkswagen ID.4<br />
20 Essai lecteurs Fiat 500e<br />
22 Essai lecteur Suzuki Swace<br />
E-PLANET<br />
26 myenergy: expliquer et, surtout,<br />
convaincre<br />
28 « CaCharge » pour booster le nombre<br />
de bornes<br />
29 Stromer : petite e-reine suisse<br />
RÉFLEXION<br />
30 La chronique de Cindy<br />
Trimestriel<br />
Edité par Moovic SRL<br />
Rue de l’Espiniat, 4<br />
1380 Lasne<br />
secretariat@autotrends.be<br />
Rédacteur en chef<br />
Alain Rousseau<br />
Advertising Sales<br />
Carlo Bonhomme<br />
carlo@autotrends.be<br />
Paola Sciabica<br />
sales@autotrends.be<br />
Régie publicitaire partenaire<br />
au Luxembourg<br />
Régie.lu S.A.<br />
Tel : +352 4993 9000<br />
regie@regie.lu<br />
Mise en page<br />
Extra Bold – Philippe Dieu<br />
Ont collaboré à ce numéro<br />
Denis Asselberghs<br />
Stéphane Lémeret<br />
Frédéric De Backer<br />
Maxime Hérion<br />
Cindy Legros<br />
Nicolas Morlet<br />
Laurent Zilli<br />
Photos<br />
Guy Wollf<br />
myenergy<br />
CFL Flex<br />
CaCharge<br />
Pierre Fontignies & LZ<br />
iStock<br />
Wearestromer<br />
Editeur responsable<br />
Régine Reynens<br />
Calmer les esprits<br />
EDITO<br />
Dans un pays où les deux-tiers des émissions de CO2 sont liés à<br />
la circulation routière, nul n’oserait contester l’obligation morale<br />
d’aller vite dans la recherche - et surtout la mise en<br />
œuvre - de mesures correctives. La lutte contre le<br />
réchauffement climatique et le respect des engagements<br />
environnementaux sont à ce prix.<br />
S’il y a bien un large consensus quant aux objectifs,<br />
les moyens pour y parvenir continuent néanmoins<br />
de faire débat, comme en témoignent les<br />
récentes prises de position de diverses organisations<br />
suite aux dernières annonces gouvernementales en<br />
matière de mobilité.<br />
De l’avis des principaux ministres de tutelle (mobilité, énergie,<br />
environnement), l’avenir de la mobilité au Grand-Duché passera<br />
nécessairement par une « électrification » à grande échelle du parc<br />
automobile : il est question de 49% de véhicules 100% électriques<br />
en 2030. Un chiffre qui, pour le directeur de l’Automobile Club,<br />
relève… de l’utopie. Pourquoi ? Car le nombre de ventes d’e-cars, en<br />
augmentation certes, devrait alors tout bonnement exploser pour<br />
espérer atteindre ce quota… tout comme celui des bornes de charge.<br />
Sur ce dernier point aussi, l’ACL ne se montre donc guère optimiste,<br />
compte tenu d’une progression plutôt poussive du nombre<br />
de stations et d’une infrastructure électrique dont on se demande<br />
si elle serait à même de « digérer » un tel nombre de véhicules.<br />
La « House of Automobile », qui représente les intérêts des importateurs,<br />
distributeurs et sociétés de leasing automobiles, reproche<br />
quant à elle au gouvernement d’avoir pris des mesures qui menacent<br />
de desservir la cause de l’électromobilité au lieu de la servir.<br />
Cette critique porte essentiellement sur l’introduction de critères<br />
plus sélectifs pour l’obtention de certaines aides à l’achat, voire<br />
de leur disparition pure et simple (fin de la prime pour les plug-in<br />
rechargeables au-delà du 31 décembre 2021). A l’appui de ses dires, la<br />
HOA souligne que la transition énergétique n’en est qu’à ses débuts<br />
et que, partant, toute incentive a sa raison d’être…<br />
Les trois ministres en charge de l’e-mobilité, eux, avancent que<br />
seules les solutions les plus « efficientes » doivent être favorisées,<br />
a fortiori lorsque de l’argent public est engagé. Du coup, seuls les<br />
modèles à 0% d’émissions et dont l’appétit en énergie électrique<br />
reste « mesuré » entrent en ligne de compte.<br />
Au mois de juin, une nouvelle initiative lancée par le ministre de<br />
l’Énergie et baptisée « Stroum beweegt - Elektresch an d’Zukunft »<br />
doit réunir les « acteurs du pays qui travaillent sur la mise en œuvre<br />
de l’électromobilité sous toutes ses facettes ».<br />
Il faut espérer que ces échanges permettront de calmer les<br />
esprits et, surtout, qu’ils déboucheront sur du concret. Sans cela,<br />
la fameuse « confiance du consommateur » risque d’être durablement<br />
impactée.<br />
ALAIN ROUSSEAU<br />
RÉDACTEUR EN CHEF DE MOBILITY LIFE LUXEMBOURG
4<br />
ROUTES DU FUTUR<br />
Interview<br />
Franz Fayot<br />
Ministre de l’Economie<br />
« Saisir les opportunités<br />
liées à la mobilité du futur »<br />
Avec ses quelque 9.000 emplois et un chiffre<br />
d’affaires avoisinant les 2,5 milliards d’EUR,<br />
le secteur des équipementiers de l’automobile<br />
est un des principaux piliers de l’industrie<br />
luxembourgeoise. Pour le ministre de<br />
l’Économie, il doit aujourd’hui se « réinventer »<br />
à l’aune des défis technologiques liés à la<br />
digitalisation et à la décarbonation<br />
de notre mobilité. Avec, à la clé,<br />
une belle carte à jouer pour le<br />
développement de l’économie du<br />
pays. Propos recueillis par ALAIN ROUSSEAU<br />
Photos GUY WOLFF<br />
Votre prédécesseur affichait très clairement son penchant pour<br />
l’automobile, notamment en posant à côté de ses voitures de collection<br />
ou à côté des Tesla de la Police grand-ducale. Ce n’est pas<br />
votre cas. Doit-on en déduire que vous avez une approche moins<br />
« passionnée » que lui ?<br />
Franz Fayot : Disons que j’ai une approche utilitariste envers la voiture.<br />
Je suis citadin, j’ai toujours vécu dans des villes. J’ai une approche<br />
très pragmatique de la mobilité. Comme j’habite à Luxembourg-Ville,<br />
je me déplace beaucoup à pied. Dans mon cas, cela ne donne pas de<br />
sens de rouler en voiture dans les rues de la capitale. Je me déplace<br />
aussi à vélo ou en utilisant les transports publics, en fonction de<br />
ce qui est le plus efficace et le plus rapide. J’ai une voiture mais je<br />
l’utilise rarement.<br />
Peut-on savoir de quel type de voiture il s’agit ?<br />
FF : Une Ford S-Max, donc une familiale où je peux embarquer mes<br />
trois enfants. Elle est dans mon garage la plupart du temps, ce qui<br />
montre que la voiture n’est pas toujours l’investissement le plus intelligent.<br />
Mon auto a dix ans. Lorsqu’elle aura « vécu », mon objectif sera<br />
de ne pas la remplacer mais d’utiliser des concepts de car-sharing<br />
ou d’autres solutions de mobilité, tels que Flex ou Carloh. Ils ont fait<br />
partie des premiers à s’être lancés dans des concepts de « car to go »<br />
qui, maintenant, intéressent aussi les grandes marques automobiles.<br />
À terme, il y aura de moins en moins de véhicules individuels détenus<br />
par un seul propriétaire – surtout en zone urbaine. Quant aux jeunes,<br />
ils n’ont plus – ou de moins en moins – ce fantasme de posséder une,<br />
deux… voire trois voitures.<br />
Donc vous ne comptez pas profiter des primes d’achat gouvernementales<br />
pour acquérir une voiture électrique familiale…<br />
FF : (Rires) Je ne suis pas un adversaire des voitures, je sais que c’est<br />
un secteur économique important au Luxembourg. J’observe avec<br />
beaucoup d’intérêt les nouvelles voitures, surtout les électriques.<br />
D’ailleurs, si je devais acheter une nouvelle auto, ce serait ce type de<br />
motorisation que je choisirais.<br />
Je sais que ce n’est pas directement de votre ressort mais je vous<br />
pose tout de même la question. Pendant un an, il y a eu une certaine<br />
harmonie entre, d’un côté, les trois ministres du gouvernement en<br />
charge de la mobilité, de l’énergie et de l’environnement et, de l’autre,<br />
les concessionnaires/distributeurs luxembourgeois autour des<br />
AVRIL 2021
5<br />
primes… Là, cela s’est un peu gâté depuis l’annonce du gouvernement<br />
de revoir à la baisse certains subsides ou de renforcer les critères<br />
d’obtention. L’achat d’une voiture plug-in hybride, par exemple, ne<br />
sera plus subventionné à compter de l’année prochaine alors que<br />
les garagistes avaient plaidé en faveur du maintien de cette prime,<br />
arguant qu’elle les aidait à convaincre le client de passer à l’e-mobilité.<br />
Comprenez-vous leur déception ?<br />
FF : Oui… certains critères d’efficacité énergétique ont été ajoutés<br />
au programme « Clever Fueren » que nous avions mis en place l’an<br />
dernier. C’est un parti pris que d’encourager la mobilité avec des<br />
voitures 100 % électriques ; c’est aussi un levier pour réduire fortement<br />
nos émissions dans le cadre du PNEC (Plan national intégré<br />
en matière d’énergie et de climat – ndlr), sachant que la circulation<br />
routière est à l’origine de deux tiers des émissions de CO2 dans notre<br />
pays. Trouver le bon équilibre entre la manière d’encourager les<br />
nouvelles technologies et nous permettre d’atteindre nos objectifs<br />
climatiques fait débat. Nos ministres de l’Énergie et de la Mobilité<br />
sont à la pointe sur ces questions-là. Je pense que le nouveau régime<br />
que nous venons d’adopter devrait être acceptable. Le ministre de<br />
l’Énergie a aussi annoncé qu’il y aurait des aides financières pour<br />
l’installation de bornes de recharge dans les entreprises. Si nous arrivons<br />
à mettre cette idée en conformité avec le droit européen sur la<br />
concurrence, cela devrait nous permettre d’encourager et de soutenir<br />
encore davantage le recours aux voitures électriques.<br />
D’aucuns se soucient aussi de l’effet de la multiplication des véhicules<br />
électriques sur les métiers de la mécanique « traditionnelle » :<br />
mécaniciens, techniciens, etc.<br />
FF : Il y aura une transition dans la formation vers les nouveaux créneaux<br />
de l’automobile. La « House of Automobile » propose d’ores<br />
et déjà des formations sur les nouvelles technologies. Il y a aussi de<br />
nouveaux acteurs qui sont spécialisés dans les enjeux de la transformation<br />
digitale, comme par exemple INYATI, soutenue par la<br />
FEBIAC, qui propose des solutions adaptées au secteur. À côté de cela,<br />
la Chambre des Métiers et la Chambre de commerce fournissent une<br />
assistance aux entreprises pour les guider dans cette transformation.<br />
Il y a aussi un certain nombre de programmes chez Luxinnovation<br />
(Fit for digital, Fit 4 Resilience) pour préparer et accompagner les<br />
entreprises dans leurs besoins en transformation.<br />
Même si le Luxembourg ne « produit pas » à proprement parler de<br />
voitures, le secteur de l’automobile y est quand même bien présent<br />
et très actif. Combien d’emplois représente-t-il à l’heure actuelle et<br />
comment se porte-t-il ?<br />
FF : J’ai récemment eu un échange avec l’ILEA (Industrie luxembourgeoise<br />
des équipementiers de l’automobile - ndlr). Le secteur<br />
représente actuellement quelque 9.000 emplois et génère un chiffre<br />
d’affaires qui tourne autour de 2,5 milliards d’EUR, ce qui en fait le<br />
deuxième secteur dans l’industrie luxembourgeoise. C’est donc un<br />
secteur très important, avec des investissements directs de quelque<br />
300 millions d’EUR entre 2015 et 2019. On y trouve des acteurs comme<br />
Goodyear, IEE, Cebi, Carlex, Mahle, Borg Warner - qui a repris Delphi<br />
– et qui disposent en partie de leur propre centre de recherche et de<br />
développement au Luxembourg.<br />
Il y a donc une belle carte à jouer autour des nouvelles technologies<br />
et solutions de mobilité…<br />
FF : Tout à fait. L’activité est en pleine transformation et la perte de<br />
vitesse rapide du moteur à combustion en est un facteur important.<br />
Dans tout cet écosystème d’entreprises, celles qui sont le plus axées<br />
sur le moteur « classique » sont celles qui sont le plus challengées<br />
et aussi le plus en « rupture » vers autre chose. C’est clairement un<br />
secteur qui doit se réinventer en prenant en compte la digitalisation,<br />
la décarbonation de l’économie et transiter vers des modèles d’écono-
6<br />
C’est un parti pris que<br />
d’encourager la mobilité<br />
avec des voitures<br />
100% électriques ; c’est<br />
aussi un levier pour<br />
réduire fortement<br />
nos émissions de CO2<br />
dans notre pays.<br />
mie circulaire ou de partage. Je pense que ce sont les tendances clés<br />
dans le secteur de l’automobile. Il y en a une autre : celle de la mobilité<br />
connectée, voire coopérative, autrement dit tout ce qui a trait aux<br />
voitures autonomes, à bord desquelles il y a une communication et<br />
un échange d’information avec les autres voitures et l’infrastructure.<br />
Ce secteur des TIC (technologies de l’information et de la communication<br />
- ndlr) est de plus en plus intégré et important dans l’automobile.<br />
Là aussi, nous comptons un certain nombre d’acteurs, tels Post<br />
et Hitec qui sont associés dans un projet de recherche sur la 5G. Ils<br />
vont équiper la Croix de Cessange et la Croix de Gasperich avec des<br />
antennes 5G pour tester la communication entre les véhicules. Il y a<br />
énormément de mouvements dans ce secteur, beaucoup d’innovation<br />
technologique. Nous avons une équipe dédiée à cela au sein de notre<br />
ministère, aux côtés du « Cluster automobile » de Luxinnovation.<br />
Le « Luxembourg Automotive Campus », lancé en 2016 à Bissen à<br />
proximité du circuit d’essais Goodyear, a pour vocation de devenir<br />
un pôle d’excellence en matière de recherche et de développement<br />
de la mobilité du futur. Où en est-il ?<br />
FF : Les infrastructures sont en place, sur un terrain de 14 hectares.<br />
Nous y prévoyons maintenant la construction d’un parking « circulaire<br />
», un projet-pilote qui préfigure ce que nous aménagerons<br />
dans nos futures zones d’activités commerciales prévues dans les<br />
nouveaux plans sectoriels. Construit par Astron, ce parking est<br />
un des premiers exemples de construction modulaire, totalement<br />
déconstructible. L’écosystème des entreprises doit encore se mettre<br />
en place. Pour l’heure, il y a surtout IEE qui est présente et opérationnelle<br />
à Bissen. Goodyear doit y installer son unité de recherche :<br />
les responsables nous l’ont confirmé mais cela se fera après la pandémie.<br />
Le SnT de l’Université de Luxembourg (Centre interdisciplinaire<br />
pour la sécurité, la fiabilité et la confiance - ndlr) doit aussi s’y<br />
implanter et se sert déjà du site pour y faire des tests de conduite<br />
autonome. L’entreprise coréenne Infiniq a également annoncé l’installation<br />
de son siège européen à cet endroit. Là aussi, il y a un certain<br />
retard du fait de la crise sanitaire. On note un véritable intérêt pour<br />
le site, où sera par ailleurs installé le superordinateur Meluxina, qui<br />
permettra par exemple à Goodyear de traiter des données fournies<br />
par des capteurs placés sur ses pneus de camion. Un incubateur est<br />
également prévu.<br />
Vous avez récemment lancé un appel à<br />
projets autour de l’hydrogène, preuve<br />
que le Luxembourg compte aussi se<br />
positionner sur ce créneau dont il<br />
est énormément question à l’heure<br />
actuelle. Pouvez-vous nous en dire<br />
un peu plus ?<br />
FF : Cet appel à manifestation d’intérêt<br />
s’inscrit dans le cadre d’une initiative<br />
paneuropéeenne lancée par les<br />
Allemands et les Français pour faire<br />
avancer et promouvoir l’utilisation de<br />
l’hydrogène. On le considère comme l’énergie du futur dans l’industrie<br />
pour la décarboner, mais aussi dans certains domaines liés au<br />
transport et à la mobilité. Évidemment, c’est quelque chose que nous<br />
voulons accompagner en tant que pays. Un certain nombre d’entreprises<br />
luxembourgeoises sont intéressées, notamment Paul Wurth qui<br />
va développer le pôle de métallurgie « verte » du groupe allemand<br />
SMS en travaillant sur des technologies permettant de couler de l’acier<br />
avec de l’hydrogène. Luxinnovation établit actuellement un mapping<br />
de toutes les entreprises qui travaillent déjà autour de l’hydrogène ou<br />
comptent le faire. Au niveau du gouvernement, nous planchons sur<br />
une stratégie nationale pour l’hydrogène. Cette technologie est également<br />
très prometteuse pour le secteur de la logistique. Là aussi, nous<br />
transiterons d’une mobilité essentiellement basée sur le diesel vers<br />
quelque chose de nouveau. Mais les nouvelles technologies ne sont pas<br />
encore en place et nous réfléchissons, avec mes collègues en charge de<br />
la mobilité et de l’énergie, à la mise en place de projets-pilotes. Pour la<br />
logistique, il s’agirait en l’occurrence de tester des camions à hydrogène.<br />
Je pense notamment à ce que fait actuellement le constructeur<br />
coréeen Hyundai sur les routes de Suisse.<br />
Il est un fait que notre pays finance une partie de son budget par<br />
le biais du « tourisme à la pompe ». Qu’adviendra-t-il si les accises<br />
perçues sur la vente des carburants « traditionnels » - autrement dit<br />
l’essence et le diesel - venaient à se réduire drastiquement ?<br />
FF : Il y a toujours un risque inhérent aux niches fiscales : c’est qu’elles<br />
disparaissent à un moment donné ! Cela a été le cas avec la TVA sur<br />
le commerce électronique, qui nous a rapporté beaucoup d’argent en<br />
très peu de temps… avant de disparaître quasi du jour au lendemain -<br />
ou presque. Comment faire pour boucher ce trou ? On s’était posé la<br />
même question à l’époque. Un milliard par an – c’était plus ou moins<br />
le même montant que nous rapportent les accises sur le tourisme à<br />
la pompe. Il faut se réinventer constamment et trouver de nouvelles<br />
recettes. Avec l’augmentation des accises dus à l’introduction de la<br />
taxe carbone, il y a déjà moins de rentrées fiscales sur les carburants<br />
- cette tendance va probablement se poursuivre. Maintenant, notre<br />
situation géographique sur les grands axes de transit routier nous<br />
positionne de manière intéressante en vue de futurs ravitaillements<br />
en carburants « verts » (e-fuels, électricité, hydrogène). Cela pourrait<br />
devenir une excellente alternative. ■<br />
AVRIL 2021
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*Les données sont calculées selon la procédure de mesure WLTP.<br />
** Valable pour les commandes avant le 31/03/2022 inclus et une immatriculation avant le 31/12/2022.<br />
Durée de détention minimale du véhicule de 7 mois au Grand-Duché par le requérant.
8<br />
ROUTES DU FUTUR<br />
Micromobilité<br />
Rouler petit…<br />
PARCE QUE LA VILLE L’EXIGE<br />
Les agglomérations urbaines s’étendent de plus<br />
en plus et se densifient encore plus vite. On estime<br />
que plus de la moitié de la population mondiale<br />
est devenue citadine. En 1950, 751 millions<br />
de terriens habitaient et/ou travaillaient<br />
dans les villes. Aujourd’hui, ils sont<br />
4,3 milliards. Et l’on prévoit que<br />
d’ici 2050, 68% de nos congénères<br />
vivront dans les mégalopoles.<br />
Par DENIS ASSELBERGHS<br />
F<br />
orcément, cette situation pose problème et, plus on avance,<br />
plus il faut trouver des solutions pour gérer l’état d’obstruction<br />
quasi permanent des dessertes routières. C’est d’autant plus<br />
urgent que notre attachement à l’automobile n’est pas prêt de<br />
se démentir.<br />
Ancrée dans notre culture<br />
La crise sanitaire a sans doute sa part d’explication. Privilégier le<br />
transport individuel en ces temps de pandémie semble logique. Mais<br />
ne nous leurrons pas, le Covid n’intervient que petitement dans ces<br />
statistiques. La vérité, c’est que nous avons l’automobile profondément<br />
ancrée dans notre culture du déplacement, sans compter que le<br />
vélo n’est pas du goût de tous pour des questions de sécurité, d’intempéries<br />
et d’aptitudes physiques (même sur un e-bike, pédaler reste un<br />
exercice assez sportif). Puis, il y a la logistique : charger du matériel<br />
conséquent sur un porte-bagages tient de l’exploit et embarquer un<br />
passager adulte, c’est mission impossible, puisqu’interdit par le code<br />
de la route, à moins de posséder un tandem ! La moto rencontre à<br />
peu près les mêmes réticences. Donc, qu’elle soit outil de cœur ou de<br />
raison, la voiture continue à tenir la corde au hit-parade de la mobilité.<br />
Mieux qu’une K-car<br />
Dès lors, il faut trouver des solutions pour mieux adapter l’automobile<br />
au tissu urbain. Plusieurs pistes sont exploitées, comme l’électromobilité<br />
qui offre une réponse à la pollution atmosphérique. Ou la<br />
voiture partagée qui contribue à fluidifier la circulation, à condition<br />
que les véhicules qui s’y destinent soient d’un encombrement<br />
réduit. Et c’est là qu’interviennent les hyper compacts. Au Japon où<br />
la densité du trafic a atteint sa zone critique depuis bien longtemps,<br />
les constructeurs rivalisent d’ingéniosité avec des K-cars de 3,39 m<br />
maximum animées par des mécaniques à 2 ou 3 cylindres plafonnées<br />
à 650 cc. Fort bien, mais ces engins lilliputiens émettent encore du<br />
CO2… D’où l’idée de 1° les motoriser avec des batteries, 2° réduire<br />
leur puissance, plus vraiment nécessaire quand il s’agit de respecter<br />
les 50 km/h (voire les 30 !) et, tant qu’à faire, 3° comprimer encore<br />
leur gabarit. Bref, concevoir du “super mini” qui soit économe en<br />
tout. C’est précisément ce à quoi se sont attelés deux constructeurs<br />
français, et non des moindres : Citroën et Renault, bien décidés à<br />
ouvrir un nouveau créneau dans le paysage automobile européen. De<br />
quoi surprendre les concurrents. Sans aucun doute. Et les effrayer ?<br />
Peut-être, l’avenir nous le dira. Nous nous sommes penchés sur les<br />
deux premiers rejetons de cette micro-offensive : Ami et EZ-1. Vous<br />
le constaterez, c’est très excitant. ■<br />
AVRIL 2021
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double chevron. Mignonne tout plein, sa carrosserie, juchée<br />
sur des roues de 14 pouces, bénéficie de larges surfaces<br />
vitrées dont un toit panoramique monté de série. D’où une<br />
luminosité incomparable qui renforce la sensation d’espace intérieur.<br />
Mais c’est surtout la symétrie parfaite entre les faces avant et<br />
arrière qui lui confère son cachet si particulier. L’angle de braquage<br />
n’excède pas 7,20 m. Côté conducteur, la portière peut s’ouvrir de<br />
façon antagoniste pour faciliter l’accès. L’agencement de l’habitacle<br />
permet de caser des bagages à l’arrière des sièges et dans une<br />
niche aux pieds du passager. La batterie lithium-ion de 5,5 kWh se<br />
recharge, via le câble embarqué, en à peine 3 heures sur une prise<br />
électrique standard de 220 volts, comme un simple smartphone !<br />
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choisis pour davantage de rangements, des protections extérieures<br />
renforcées et une déco personnalisée. En France, on peut l’acheter<br />
en ligne, y compris dans le réseau FNAC/Darty, et se la faire livrer<br />
à domicile. Le lancement du modèle au Luxembourg aura lieu en<br />
avril/mai 2021. Les prix ne sont pas encore dévoilés. ■<br />
P<br />
rononcez « Easy One » : une étude que nous vous présentons<br />
avec les réserves d’usage. Elle s’inscrit dans le projet<br />
Mobilize qui s’appuie sur des écosystèmes ouverts pour<br />
offrir un certain nombre de services et d’engins de mobilité.<br />
Parmi eux, EZ-1, conçu pour l’autopartage. Donc, a priori, pas<br />
destiné à la vente. Modulaire, robuste et lui aussi 100% électrique,<br />
ce drôle d’œuf de Karamazout (les bédéphiles apprécieront) a<br />
été pensé pour une utilisation intensive. Puissance : 10 chevaux.<br />
Remarquez les portières complètement en verre teinté et, dans le<br />
bas de caisse, deux modules « à tiroir » pour échanger la batterie<br />
quand elle arrive en fin de charge (elle sera régénérée sur une borne<br />
indépendante d’EZ-1 qui, lui, continuera sa route avec d’autres<br />
accus). On ne prévoit pas de mise en circulation avant 2023. ■<br />
De vraies voitures ?<br />
Non, seulement des voiturettes, officiellement désignées comme<br />
« quadricycles L6e » : une catégorie sans permis, accessible en<br />
France dès l’âge de 14 ans (mais au Luxemburg, il faut 16 ans<br />
et le permis AM). EZ-1 et Ami atteignent 45 km/h. Forcément,<br />
autoroutes et voies rapides leur sont interdites.<br />
L’angle idéal pour apprécier le toit panoramique et l’ouverture<br />
originale des portières.<br />
Patrick Lecharpy, directeur du design Mobilize, dévoilant ici EZ-1 dans<br />
une configuration que l’on suppose quasi définitive.<br />
AVRIL 2021
SPONSORED CONTENT<br />
Voyager sereinement en voiture électrique<br />
Crainte récurrente de bon<br />
nombre de propriétaires<br />
de voitures électriques :<br />
tomber à court d’énergie<br />
et par conséquent, ne pas<br />
oser voyager comme bon<br />
leur semble. Pour pallier<br />
à cette problématique,<br />
Enovos propose le service<br />
enodrive zen, qui permet<br />
de rouler l’esprit serein<br />
partout en Europe.<br />
Ces dernières années,<br />
l’électromobilité connaît<br />
un véritable essor au<br />
Luxembourg. L’achat de<br />
véhicules électriques<br />
y est en effet toujours<br />
plus encouragé et grâce<br />
à des aides étatiques<br />
allant jusqu’à 8 000<br />
euros, nombreux sont les<br />
conducteurs qui disent<br />
adieu à leurs moteurs<br />
diesel ou essence. Aussi,<br />
la récente taxe CO 2 sur les<br />
carburants traditionnels<br />
et la crise sanitaire que<br />
nous traversons – avec<br />
la prise de conscience<br />
environnementale qui en<br />
découle – incitent de plus<br />
en plus d’automobilistes<br />
à vouloir opter pour une<br />
conduite plus propre<br />
et respectueuse de la<br />
nature. Reste que certains<br />
hésitent à passer le cap<br />
par crainte de tomber en<br />
panne, autrement dit de<br />
manquer d’énergie et de<br />
ne pas trouver de bornes<br />
de recharge en chemin, ou<br />
de ne pas pouvoir quitter<br />
sereinement le pays à bord<br />
de leur véhicule.<br />
En tant que fournisseur<br />
d’énergie leader du marché<br />
et acteur motivé de la<br />
transition énergétique,<br />
Enovos tend à répondre à<br />
cette problématique avec<br />
le service enodrive zen,<br />
comprenant une application<br />
mobile et une carte de<br />
recharge. Disponible<br />
gratuitement sur iOS et<br />
Android, l’application<br />
enodrive zen répertorie<br />
plus de 180 000 bornes<br />
sur lesquelles recharger<br />
une voiture électrique ou<br />
hybride au Luxembourg,<br />
mais aussi partout en<br />
Europe. Son utilisateur peut<br />
ainsi profiter de tout le<br />
réseau national comprenant<br />
près de 800 stations de<br />
recharge publiques Chargy<br />
& Chargy OK, ainsi que de<br />
toutes les bornes publiques<br />
et semi-publiques des<br />
partenaires Enovos à<br />
travers toute l’Europe.<br />
Autres avantages :<br />
enodrive zen offre la<br />
possibilité de visualiser au<br />
préalable la disponibilité, la<br />
puissance, les connecteurs<br />
à disposition et le tarif de<br />
charge des bornes qui<br />
l’intéressent, depuis son<br />
smartphone. Une fois le<br />
choix fait, l’application<br />
est ensuite en mesure<br />
de localiser et de guider<br />
le conducteur jusqu’à la<br />
borne en question, et ce,<br />
en s’appuyant sur des<br />
app’ de guidage comme<br />
Google Maps ou Waze.<br />
enodrive zen permet<br />
également d’actionner<br />
et d’arrêter la recharge à<br />
distance, si la technologie<br />
de la borne le permet.<br />
En outre, le service inclut<br />
une carte RFID, disponible<br />
au prix de 12 euros,<br />
permettant de recharger<br />
une voiture sur les bornes<br />
qui n’offriraient pas<br />
l’activation via app’. La<br />
facturation est mensuelle<br />
et ne tient compte que<br />
de la consommation<br />
réelle de l’utilisateur : la<br />
facture est envoyée par<br />
e-mail et son montant est<br />
directement débité de<br />
la carte de crédit ou du<br />
compte du conducteur,<br />
via domiciliation SEPA. Le<br />
solde est en permanence<br />
consultable via l’application.<br />
Autant d’arguments<br />
qui devraient finir par<br />
convaincre tout un chacun<br />
de passer à une conduite<br />
green !<br />
Plus d’informations sur<br />
enodrive.lu
12<br />
L’Ami qui vous<br />
veut du bien<br />
Rencontre avec Alain Le Gouguec (Citroën Mobilité 360°)<br />
et Sylvie Krygier (communication Citroën).<br />
Ami, c’est la révolution ?<br />
« En tout cas, un objet de<br />
rupture conçu hors des<br />
schémas classiques. Votre<br />
compatriote Pierre Leclercq<br />
et son bureau de style ont<br />
d’abord planché sur l’habitacle<br />
et toutes les astuces qu’il<br />
pouvait offrir, avant de<br />
s’attaquer à la carrosserie. En<br />
fait, nous avons travaillé à<br />
l’envers. »<br />
Quand avez-vous lancé le<br />
projet ?<br />
« Le concept car Ami One<br />
a été exposé au Salon de<br />
Genève en mars 2019 alors<br />
que nous avions déjà entamé<br />
la réflexion depuis une bonne<br />
année. »<br />
Avec les équipes Citroën<br />
habituelles ?<br />
« Absolument, et même si ce<br />
n’est qu’un quadricycle, toutes<br />
les ressources de Vélizy ont<br />
été mises à contribution, la<br />
R&D, le design… Aujourd’hui,<br />
Ami est produit dans une de<br />
nos usines, à Kénitra au Maroc,<br />
comme n’importe quelle autre<br />
voiture Citroën. »<br />
L’aspect extérieur a peutêtre<br />
été secondaire dans<br />
l’approche, mais pourtant Ami<br />
fait sensation…<br />
« Clairement. On se retourne<br />
quand on le rencontre dans la<br />
rue, on s’arrête, on prend des<br />
photos, on questionne… C’est<br />
très étonnant ! »<br />
Et très abordable !<br />
« On voulait qu’Ami soit<br />
sécurisant, fermé, avec<br />
deux ceintures à 3 points.<br />
Confortable aussi et chauffé.<br />
Tout ça pour un prix plancher.<br />
C’était une condition de départ<br />
pour que la clientèle l’envisage<br />
comme le 2e ou le 3e véhicule<br />
de la famille. Avec des parents<br />
prescripteurs et des enfants<br />
qui puissent l’utiliser, puisque<br />
les enquêtes révèlent que<br />
42% des usagers ont moins de<br />
18 ans. »<br />
Donc, pas de cadres<br />
supérieurs se transportant en<br />
Ami pour aller de réunions en<br />
rendez-vous ?<br />
« Evidemment que oui. C’est<br />
aussi un outil professionnel.<br />
Des agences immobilières<br />
l’ont, par exemple, adopté et<br />
mis à leurs couleurs. Et ce<br />
n’est qu’un début. Dans les<br />
mois à venir, l’âge moyen va<br />
certainement s’élever. »<br />
Vous voulez dire qu’on va<br />
prendre Ami de plus en plus au<br />
sérieux ?<br />
« En quelque sorte… Mais les<br />
détenteurs du permis B s’y<br />
intéressent déjà. Et même<br />
les retraités, et même les<br />
propriétaires de secondes<br />
résidences dans des lieux de<br />
villégiature, sur le littoral<br />
notamment. »<br />
On croise en France des Ami<br />
décorés de façon assez folle.<br />
C’est l’esprit recherché ?<br />
« Nous sommes ravis de<br />
constater qu’une communauté<br />
se l’est approprié avec un<br />
pouvoir créatif extraordinaire.<br />
L’initiative ne vient pas de<br />
nous et ça lui donne toute sa<br />
valeur. »<br />
Ami, c’est déjà un succès ?<br />
« Incontestablement, avec,<br />
depuis mai 2020, pas loin de<br />
3.000 commandes sur notre<br />
seul marché intérieur… Les<br />
15 premiers jours, nous en<br />
avions déjà enregistré 500.<br />
Un véritablement engouement<br />
qui nous a secoué ! »<br />
Que savez-vous de vos<br />
clients ?<br />
« 81% découvrent la marque<br />
et la mobilité électrique, 56%<br />
ont été attirés par le prix,<br />
32% ne voulaient plus de<br />
transports en commun et<br />
54% cherchaient un véhicule<br />
complémentaire. »<br />
Actuellement, vous n’avez<br />
pas de concurrents sur ce<br />
marché ?<br />
« Aixam, le leader du VSP,<br />
possède une offre électrique,<br />
mais beaucoup plus chère.<br />
Alors, effectivement,<br />
commercialement et<br />
industriellement, Citroën<br />
défriche, ouvre la voie. Mais<br />
dans 2 ans, nous ne serons<br />
sans doute plus seuls. »<br />
Pourquoi l’avez-vous appelé<br />
Ami ?<br />
« Un clin d’œil à l’Ami 6 que<br />
Citroën avait conçue au début<br />
des années 60 comme une<br />
voiture populaire accessible<br />
au plus grand nombre.<br />
Mais nous l’avons aussi<br />
baptisé Ami parce qu’il attire<br />
la sympathie. » ■<br />
MARS 2021
13<br />
EZ-1 pour bousculer<br />
les codes<br />
Entretien avec Clotilde Delbos (directeur général Mobilize)<br />
et Patrick Lecharpy (design Mobilize).<br />
Mobilize ne se contente<br />
pas d’étudier des véhicules<br />
d’avenir, vous voulez aller plus<br />
loin dans les services et les<br />
usages qui vont avec. C'est<br />
votre feuille de route ?<br />
« Effectivement, le projet<br />
Mobilize passe par l’économie<br />
circulaire, la gestion des<br />
données, une optimisation<br />
des ressources énergétiques<br />
et d’autres piliers qu’on<br />
ne peut plus ignorer<br />
aujourd’hui. Renault pratique<br />
l’électromobilité depuis 10 ans<br />
avec une bonne maîtrise. Les<br />
softwears se développent en<br />
nous livrant de plus en plus<br />
d’informations qu’il faut<br />
apprendre à exploiter. Puis,<br />
on constate que l’achat n’est<br />
plus la seule option pour se<br />
déplacer en voiture, il y a aussi<br />
l’autopartage. Il faut donner<br />
plus de moyens et plus de<br />
visibilité à toutes ces pratiques<br />
émergeantes pour imaginer<br />
des objets de mobilité qui y<br />
soient parfaitement adaptés. »<br />
En vous appuyant sur le<br />
réseau Renault ou en créant<br />
de nouvelles entités ?<br />
« Nous possédons plus de<br />
6.000 points de vente et de<br />
contact-clientèle à travers<br />
l’Europe, il serait dommage<br />
de ne pas en profiter. Nos<br />
dealers seront notamment mis<br />
à contribution pour EZ-1, le<br />
préparer, le recycler… »<br />
Parce qu’EZ-1 est<br />
spécifiquement dédié à<br />
l’autopartage ?<br />
« Tout dans sa conception<br />
et sa fabrication va dans ce<br />
sens, avec des matériaux<br />
robustes et des protections<br />
périphériques qui se réparent<br />
ou se remplacent facilement.<br />
Nous avons aussi veillé, en<br />
dessinant EZ-1, à ce qu’il soit<br />
aisé à entretenir et à nettoyer,<br />
de sorte à être toujours<br />
impeccable quand il retrouve<br />
le circuit du partage. De<br />
même, son instrumentation<br />
et sa disposition intérieure<br />
doivent être lisibles<br />
instantanément pour que la<br />
communication entre EZ-1<br />
et son utilisateur se fasse<br />
presqu’intuitivement. »<br />
A terme, vous ne prévoyez pas<br />
de le commercialiser ?<br />
« Non, ce n’est pas au<br />
programme. »<br />
Au fond, Mobilize est le<br />
poisson pilote de l’entreprise<br />
Renault de demain ?<br />
« C’est un peu ça. Il faut<br />
éduquer le client à mieux<br />
comprendre la voiture<br />
électrique. Le marché change<br />
de profil avec des véhicules<br />
coûteux intégrant des<br />
technologies très élaborées.<br />
L’automobile devient un<br />
bien précieux. Elle exige une<br />
attention redoublée en amont<br />
et en aval. »<br />
La voiture autonome n’est<br />
pas à l’ordre du jour ?<br />
« pour Mobilize, pas encore.<br />
On s’y intéresse, mais elle<br />
n’est technologiquement<br />
pas prête. Or, nous ne<br />
voulons nous appuyer<br />
que sur des concepts<br />
aboutis, pour mettre en<br />
œuvre des solutions de<br />
mobilité exploitables dès<br />
maintenant et pas demain ou<br />
après-demain. »<br />
Par contre, l’économie<br />
circulaire s’inscrit dans votre<br />
tableau de marche ?<br />
« C’est la mission prioritaire<br />
de notre unité de Flins. Et<br />
c’est un axe de réflexion<br />
essentiel dans l’élaboration<br />
d’EZ-1, fabriqué avec 50%<br />
de matériaux recyclables<br />
et qui, en fin de vie, doit<br />
être éligible à 95% dans<br />
le processus d’économie<br />
circulaire. »<br />
Pourquoi ne vous êtes vous<br />
pas contenté de Twizy pour<br />
lancer Mobilize ?<br />
« Pour toutes les raisons<br />
que nous venons d’évoquer.<br />
Du reste, Twizy, apparu en<br />
2011, est fondamentalement<br />
différent d’EZ-1. Renault<br />
l’a voulu à mi-chemin<br />
entre le scooter et la petite<br />
citadine, avec une protection<br />
réduite et un confort assez<br />
spartiate. C’est dans les<br />
gènes de Twizy, pas dans<br />
ceux d’EZ-1 qui doit être plus<br />
fédérateur. »<br />
Quand pourra-t-on circuler<br />
avec EZ-1 ?<br />
« En 2023. Encore un peu de<br />
patience. » ■
14<br />
ROUTES DU FUTUR<br />
Interview<br />
Jürgen Berg<br />
DG CFL Mobility<br />
L’autopartage<br />
est entré<br />
dans les moeurs<br />
Doucement mais sûrement,<br />
le concept d’autopartage<br />
gagne du terrain au<br />
Luxembourg. Le système<br />
« Flex » proposé par CFL<br />
Mobility compte aujourd’hui<br />
4.700 abonnés.<br />
Le fait de proposer des<br />
voitures dotées d’une<br />
« certaine image » et<br />
« donnant du plaisir à<br />
conduire » doit permettre<br />
d’attirer de nouveaux<br />
adeptes, y compris parmi les<br />
entreprises<br />
ou les<br />
collectivités.<br />
Propos recueillis<br />
par ALAIN<br />
ROUSSEAU<br />
AVRIL 2021
15<br />
L’auto étant bien souvent le « jouet<br />
préféré » des Luxembourgeois, le<br />
fait de ne pas en être le propriétaire<br />
et d’être « obligé » de le partager<br />
ne plaide a priori pas en faveur du<br />
car-sharing. Après quelques années<br />
d’existence, où en sommes-nous avec<br />
ce concept ? Encore à ses débuts ou<br />
est-il entré dans les mœurs ?<br />
Jürgen Berg : Nous n’en sommes plus au<br />
début, c’est certain ! En 2017, lorsque<br />
nous avons créé CFL Mobility avant<br />
de lancer notre système d’autopartage<br />
Flex l’année suivante, nous étions<br />
en pleine phase « pionniers », à côté<br />
des quelques autres opérateurs qui<br />
avaient déjà commencé à préparer le<br />
terrain. Depuis, il s’est passé beaucoup<br />
de choses, notamment grâce à certains<br />
facteurs qui ont fait que l’intérêt pour<br />
le car-sharing augmente. Les temps<br />
changent, les gens aussi. En 2019 – il<br />
n’y a pas donc pas si longtemps – je<br />
me posais parfois la question de savoir<br />
si telle ou telle station Flex que nous<br />
venions de mettre en service allait un<br />
jour devenir économiquement viable.<br />
Rien n’était sûr à l’époque ; mais nous<br />
avons continué à y croire et c’est ce<br />
qui fallait faire. Il faut un certain<br />
temps pour gagner la confiance de<br />
l’utilisateur potentiel. Il doit voir qu’il<br />
y a des stations, que les véhicules sont<br />
régulièrement utilisés et que tout cela<br />
s’inscrit dans le temps.<br />
Quels ont été ces facteurs décisifs<br />
que vous venez d’évoquer ?<br />
JB : Le type de client, assurément,<br />
et cela se confirme encore à l’heure<br />
actuelle. Nombre d’« expats » venus<br />
habiter dans les grands quartiers<br />
ou en périphérie de Luxembourg-<br />
Ville connaissaient le car-sharing<br />
de là où ils résidaient auparavant. Ils<br />
étaient donc plus « ouverts » pour ce<br />
système et se sont mis à l’utiliser ici<br />
aussi. Et, entretemps, ils ont fait des<br />
émules parmi les autres résidents du<br />
Grand-Duché !<br />
Combien comptez-vous d’utilisateurs<br />
réguliers de votre service ?<br />
JB : Nous comptons actuellement<br />
4.700 abonnés Flex, avec une hausse<br />
continuelle. Il y a bien eu un petit<br />
« trou » en mars-avril de l’année lié<br />
"<br />
IL FAUT UN<br />
CERTAIN TEMPS<br />
POUR GAGNER LA<br />
CONFIANCE DE<br />
L’UTILISATEUR<br />
POTENTIEL.<br />
IL DOIT VOIR<br />
QU’IL Y A DES<br />
STATIONS,<br />
QUE LES<br />
VÉHICULES SONT<br />
RÉGULIÈREMENT<br />
UTILISÉS ET<br />
QUE TOUT CELA<br />
S’INSCRIT DANS<br />
LE TEMPS.<br />
"<br />
JÜRGEN BERG<br />
au confinement mais cette baisse a<br />
de suite été compensée les trois mois<br />
suivants. Nous sommes donc encore<br />
en phase de croissance.<br />
Y a-t-il un profil type d’utilisateur ?<br />
JB : En fait, l’utilisation de Flex est<br />
surtout liée à l’emplacement géographique.<br />
Ville, proximité de la ville,<br />
quartiers résidentiels disposant<br />
d’une bonne connexion aux réseaux<br />
de transports en commun : les stations<br />
installées à ces endroits-là attirent le<br />
plus grand nombre d’utilisateurs.<br />
Ce sont des zones où le nombre de<br />
places de parking est aussi souvent<br />
limité. Du coup, certains résidents se<br />
posent la question de savoir s’il n’est<br />
pas plus intéressant d’avoir recours<br />
au car-sharing plutôt que de payer<br />
la location d’une place de parking à<br />
l’année. Ils se disent « avec cet argent,<br />
je peux faire beaucoup de kilomètres<br />
en autopartage ! ». En fait, le système<br />
de car- sharing fonctionne correctement<br />
à partir du moment où il y a<br />
un mix important de types d’utilisateurs.<br />
La base, ou le socle, est constitué<br />
par celles et ceux qui empruntent<br />
un véhicule de manière régulière, ne<br />
disposant pas eux-mêmes d’une auto.<br />
S’y ajoutent les familles ou ménages<br />
qui décident de faire l’impasse sur ce<br />
qu’on appelle « la troisième voiture ».<br />
Leur réflexion est la suivante : mon<br />
fils ou ma fille faisant ses études à<br />
l’étranger, ils passeront peut-être<br />
deux ou trois mois au Luxembourg ;<br />
s’ils veulent une voiture durant cette<br />
période, ils pourront se servir de la<br />
première ou de la seconde voiture<br />
familiale… et si ce n’est pas possible,<br />
on utilisera Flex ! Les autres cas sont<br />
ceux avec un besoin ponctuel, par<br />
exemple si mon propre véhicule est<br />
au garage…<br />
Qu’en est-il de votre clientèle<br />
professionnelle ?<br />
JB : Nous comptons aussi des entreprises<br />
parmi nos clients, dont certaines<br />
disposent d’ailleurs, en interne,<br />
de leur propre système de car-sharing<br />
fourni par nos soins. Dans son parking,<br />
PWC a un parc de 15 voitures<br />
Flex destiné à ses collaborateurs. Ils<br />
réservent le véhicule via une app<br />
dédiée et s’en servent pour se rendre<br />
en clientèle. Ces autos peuvent aussi<br />
être utilisées après les heures de service<br />
ou les week-ends à un tarif forfaitaire<br />
spécial défini au sein de l’entreprise.<br />
Pour autant que je sache, cela<br />
marche également très bien.<br />
De manière plus générale, quel est le<br />
feedback des utilisateurs de Flex ?<br />
JB : Notre dernière étude auprès de la<br />
clientèle date de décembre dernier.<br />
Nous avons pris le pouls après quinze<br />
mois largement marqués par la crise<br />
sanitaire. Globalement, les retours de<br />
nos clients se sont révélés très positifs<br />
: bonne qualité de service, bon<br />
choix de type de véhicules. Ce qu’ils<br />
souhaitent, c’est avant tout davantage<br />
de stations, notamment dans<br />
la capitale et ses proches environs -<br />
c’est d’ailleurs là qu’il y a le plus de<br />
demande. Il faut savoir que nous ne<br />
pouvons pas simplement ouvrir des<br />
stations à notre guise, là où nous en<br />
avons envie. Il nous faut collaborer<br />
avec les communes, des entreprises
16<br />
ou louer nos propres emplacements<br />
de parking, comme nous venons de le<br />
faire au parking Europe, au Kirchberg.<br />
Pour nous, il s’agit d’un endroit stratégique,<br />
avec la présence du chemin de<br />
fer, du funiculaire et du tram. Nous y<br />
sommes présents avec deux véhicules<br />
depuis janvier. Il en sera bientôt de<br />
même dans le nouveau parking du<br />
rond-point Serra, près de la FIL.<br />
CFL Flex s’est notamment fait remarquer<br />
en proposant à ses utilisateurs<br />
des BMW i3 non seulement électriques<br />
mais aussi résolument « haut<br />
de gamme » par rapport à l’offre de<br />
vos concurrents. Un choix délibéré,<br />
bien entendu…<br />
JB : Si, déjà, je choisis de renoncer à<br />
ma propre auto, autant que cela me<br />
procure un certain plaisir ! Donc il<br />
faut un certain niveau de véhicule et<br />
de plaisir de conduite. Nous sommes<br />
tout de même au Luxembourg !<br />
(Rires). L’utilisateur veut être sûr de<br />
disposer d’une bonne voiture, fiable<br />
et sûre - elle peut aussi avoir une<br />
certaine « image ». Il ne faut pas non<br />
plus oublier que ces autos plus haut<br />
de gamme ne sont pas nécessairement<br />
plus chères à l’utilisation que des<br />
voitures moins onéreuses à l’achat.<br />
Comme nous avons recours au<br />
leasing, c’est la valeur résiduelle du<br />
véhicule qui importe. Certains de<br />
nos contrats venant à échéance, nous<br />
allons remplacer la quasi-totalité de<br />
"<br />
NOTRE BUT<br />
EST D’ARRIVER<br />
AUSSI VITE<br />
QUE POSSIBLE<br />
À UN PARC<br />
100%<br />
ÉLECTRIQUE.<br />
"<br />
JÜRGEN BERG<br />
notre flotte d’ici cet été. Nous avons<br />
récemment mis en service 15 Mini<br />
électriques et proposons également<br />
des breaks Seat Leon. Nous allons<br />
aussi avoir de nouvelles BMW 118 et<br />
Audi A3 ainsi que des Skoda Enyaq<br />
électriques, donc un véhicule un peu<br />
plus grand… Nous avons démarré<br />
en 2018 avec 80 voitures réparties<br />
sur 20 stations. Aujourd’hui, il y a 45<br />
stations Flex au Grand-Duché avec un<br />
parc de 108 véhicules. Parmi ceux-ci<br />
figurent 4 camionnettes stationnées<br />
sur quatre sites. Nous allons d’ailleurs<br />
en ajouter deux car la demande est là.<br />
Les samedis, il arrive qu’elles soient<br />
louées à trois reprises par des clients<br />
ayant besoin d’un véhicule plus<br />
volumineux pour se rendre au magasin<br />
de bricolage ou au centre de recyclage.<br />
Quel est le rapport véhicules thermiques/électriques<br />
au sein de votre<br />
flotte ?<br />
JB : Notre but est d’arriver aussi vite<br />
que possible à un parc 100% électrique.<br />
Mais lorsqu’il faut soi-même<br />
financer le coût des infrastructures<br />
(installation et frais fixes des bornes<br />
de rechange), nous sommes limités.<br />
Il faut que ce soit économiquement<br />
viable… Imaginez qu’il nous faille<br />
installer et entretenir nos propres<br />
pompes à essence pour nos véhicules<br />
thermiques !<br />
Vous testez actuellement, en interne,<br />
une nouvelle plateforme de mobilité<br />
partagée, dénommée Moqo et développée<br />
par une entreprise allemande.<br />
Qu’en attendez-vous ?<br />
JB : L’app Moqo doit notamment nous<br />
permettre une plus grande flexibilité<br />
autour de nos offres client, tant au<br />
niveau des horaires que des tarifs.<br />
Nous voulons devenir encore plus<br />
intéressants pour des groupes d’utilisateurs,<br />
des entreprises, nos clients<br />
business… Pour l’utilisateur, Moqo est<br />
simple à utiliser bien qu’elle offre une<br />
foule d’informations utiles – réservation<br />
du véhicule, coût, possibilité de<br />
recharge, etc. Je pense notamment<br />
aux habitants d’une résidence ou d’un<br />
quartier qui l’utiliseraient pour gérer<br />
leur propre parc de véhicules Flex mis<br />
à leur disposition par le promoteur ou<br />
la copropriété. ■<br />
AVRIL 2021
17<br />
Nouveau KONA Electric<br />
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30.458 € ***<br />
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0 L/100KM • 0 G/KM CO 2<br />
(WLTP)<br />
Consultez votre concessionnaire pour plus d’informations sur la fi scalité automobile.<br />
GARANTIE<br />
KILOMÉTRAGE ILLIMITÉ<br />
GARANTIE<br />
DE LA BATTERIE<br />
*La Garantie de 5 ans Sans Limitation de Kilométrage s’applique uniquement aux véhicules Hyundai vendus initialement à un client final par un distributeur<br />
Hyundai agréé, comme indiqué dans les termes et conditions du livret de garantie.<br />
** Les garanties Hyundai s’appliquent uniquement aux véhicules Hyundai vendus initialement à un client final par un distributeur Hyundai agréé,<br />
comme indiqué dans les termes et conditions du livret de garantie. 8 ans garantie de la batterie ou jusqu’à 160.000 km sur la batterie électrique.<br />
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promotionnel net Écobon inclus(3). (1) Prix de vente recommandé par l’importateur, (2) TVAi, conditions réservées aux particuliers du 1/4/2021 au<br />
31/5/2021, sauf en cas d’épuisement du stock. (3) Écobon : vous pouvez profiter de l’Écobon uniquement à la remise d’un véhicule complet de plus de<br />
10 ans dont vous êtes propriétaire et immatriculé à votre nom depuis plus de 6 mois. Le nom de l’acheteur de la nouvelle voiture doit correspondre avec le nom du propriétaire du véhicule restitué.<br />
La nouvelle voiture doit également être immatriculée au même nom que la voiture restituée. Annonceur : Korean Motor Company S.A. (importateur), Pierstraat 229 à B-2550 Kontich - TVA BE<br />
0404.273.333 - RPM Anvers - BELFIUS IBAN BE35 5503 3947 0081 – BIC : GKCCBEBB. Photos non contractuelles. Hyundai.lu
18<br />
E-MARKET<br />
Essai<br />
Volkswagen ID.4<br />
Une Tiguan 2.0 ?...<br />
Après la compacte ID.3, VW enrichit<br />
sa gamme électrique d’un SUV compact :<br />
l’ID.4, un modèle qui<br />
se verrait bien remplacer<br />
le Tiguan dans le cœur<br />
des familles. Mais en a-t-il<br />
vraiment les moyens ?<br />
Par NICOLAS MORLET<br />
est gigantesque et le coffre (543 litres)<br />
est aussi vaste que pratique.<br />
Le prix de la « modernité »<br />
A l’avant, l’ID.4 corrige les critiques<br />
de qualité émises envers l’ID.3. Ici,<br />
les matériaux sont soignés malgré<br />
quelques plastiques creux et l’assemblage<br />
est net. Dans son souci de<br />
faire « moderne », la marque a simplifié<br />
à l’extrême le tableau de bord.<br />
Cela oblige à passer par l’écran pour<br />
la moindre commande, ce qui multiplie<br />
les manipulations pour tout… et<br />
A<br />
vec ses 4,58 m hors tout, l’ID.4<br />
est 32 cm plus long que l’ID.3<br />
et dépasse même de 8 cm le<br />
Tiguan. Mais le pavillon 6 cm<br />
plus bas de l’ID.4 étire visuellement<br />
la ligne de ce « beau bébé » qui tient<br />
dès lors plus du crossover que du<br />
baroudeur massif. Autre caractéristique<br />
majeure : la plateforme MEB sur<br />
laquelle repose le nouveau-venu permet<br />
d’intégrer les batteries dans le<br />
plancher pour libérer beaucoup d’espace<br />
à bord. Du coup, le dégagement<br />
pour les jambes des passagers arrière<br />
→<br />
C’est en virage et<br />
au freinage que l’on<br />
ressent le poids élevé<br />
du véhicule.<br />
AVRIL 2021
19<br />
n’importe quoi ! Pas sûr que tout cela<br />
soit très bon pour l’attention au volant.<br />
Quant à la commande de boîte de<br />
vitesses, en forme de gros commodo<br />
solidaire du combiné d’instrumentation,<br />
son usage n’est guère aisé en roulant,<br />
mais il faut pourtant y recourir<br />
pour activer le mode B, seul moyen<br />
de moduler la récupération au lever<br />
de pied.<br />
Régénération intelligente<br />
En vérité, ce dernier constat n’est pas<br />
tout à fait exact. Car, pour la régénération,<br />
il y a également le mode D. Avec<br />
Moteur<br />
Transmission<br />
Boîte<br />
LA VOLKSWAGEN ID.4 EN<br />
QUELQUES CHIFFRES<br />
L’INTÉGRATION<br />
DES BATTERIES<br />
DANS LE<br />
PLANCHER<br />
LIBÈRE BEAUCOUP<br />
D’ESPACE<br />
À BORD.<br />
Aussi spacieux qu’il<br />
est pratique, le coffre<br />
a une contenance<br />
de 534 à 1.575 litres<br />
selon que les sièges<br />
arrière soient ou non<br />
rabattus.<br />
↓<br />
électrique, 204ch, 310Nm à 1.800 tr/min<br />
aux roues arrière<br />
automatique monorapport<br />
L / l / H (mm) 4.580 / 1.850 / 1.630<br />
Poids à vide (kg) 2.124<br />
Volume du coffre (l) 534<br />
Batterie (kWh) 77<br />
Autonomie (km) 520<br />
0 à 100 km/h (sec) 8,5<br />
Puissance<br />
Vitesse maxi<br />
Conso mixte<br />
Autonomie (WLTP)<br />
Prix<br />
204 ch<br />
160 km/h<br />
22 kwh/100 km<br />
520 km<br />
42.180€ TVAC (Pro Performance)<br />
lui, elle peut se moduler « toute seule »<br />
en fonction des différents éléments<br />
envoyés pas les capteurs et les caméras<br />
périphériques. Ainsi, lorsqu’un<br />
véhicule est détecté devant, l’ID.4<br />
ralentit pour garder une distance de<br />
sécurité nécessaire. Au contraire, si<br />
la voie est dégagée, il se mettra en<br />
roue libre pour économiser un maximum<br />
d’énergie. Mieux : si une limitation<br />
de vitesse est détectée (via le<br />
GPS ou un panneau indicateur), la<br />
voiture recommandera de soulager la<br />
pédale de droite et, bonne<br />
fille, décélèrera de manière<br />
à ce que vous respectiez la<br />
signalisation routière.<br />
Un modèle qui pèse<br />
Comme l’ID.3, l’ID.4 disposera<br />
rapidement d’une<br />
gamme complète de finitions<br />
et de motorisations.<br />
Pour l’heure, l’offre s’articule<br />
autour d’un moteur<br />
de 150 kw (204 ch) associé<br />
à une batterie de 77 kw.<br />
C’est cette dernière configuration<br />
qui anime notre<br />
voiture d’essai, créditée<br />
d’une autonomie totale de<br />
520 km. Dans les faits, après<br />
nos quelques jours de test<br />
et des parcours aussi variés<br />
que l’autoroute, la ville et<br />
les chemins de campagne, nous avons<br />
relevé entre 19,8 et 24,5 kWh/100 km<br />
pour une moyenne générale de<br />
21,7 kWh/100 km en adoptant une<br />
conduite souple, mais sans chercher<br />
l’éco-conduite à tout prix. De quoi<br />
tourner autour de 400 km réels : des<br />
valeurs honnêtes pour un véhicule de<br />
ce gabarit… et de ce poids. Parce que,<br />
loin d’être une ballerine, l’ID.4 affiche<br />
+<br />
HABITABILITÉ GÉANTE<br />
AGRÉMENT ROUTIER<br />
GLOBAL<br />
AUTONOMIE RÉELLE EN<br />
CONDUITE SOUPLE<br />
RAYON DE BRAQUAGE<br />
ET MANIABILITÉ<br />
-<br />
ERGONOMIE GÉNÉRALE<br />
LOUPÉE (BOÎTE,<br />
MULTIMÉDIA…)<br />
POIDS ÉLEVÉ<br />
Dans son souci de faire<br />
« moderne »,<br />
la marque a simplifié<br />
à l’extrême le<br />
tableau de bord.<br />
plus de 2,1 tonnes sur la balance. Cela<br />
se ressent malheureusement dans<br />
les virages, au freinage et sur routes<br />
dégradées. Avec un tel rapport poids/<br />
puissance, inutile de préciser que<br />
le mode Sport n’apporte<br />
rien à la conduite. On préfèrera<br />
amplement rester en<br />
Comfort ou en Eco, bien<br />
mieux adaptés à la douceur<br />
de conduite qu’on est en<br />
droit d’espérer. C’est donc<br />
en adoptant une conduite<br />
paisible et prévenante<br />
qu’on tirera le meilleur<br />
parti de ce grand SUV, que<br />
ce soit sur le plan de l’autonomie<br />
ou de l’agrément, en<br />
appréciant notamment le<br />
rayon de braquage réduit<br />
qui confère une maniabilité<br />
insoupçonnée au<br />
regard des dimensions. Et<br />
pour les longs trajets ? Pas<br />
de panique, l’ID.4 avale des<br />
charges jusqu’à 125 kW lui<br />
permettant de regagner 80%<br />
de sa capacité en 40 minutes.<br />
Conclusion<br />
Spacieux, doté d’une autonomie<br />
cohérente et agréable sur la route, cet<br />
ID.4 pourra parfaitement remplir ses<br />
attributions de premier véhicule de<br />
la famille. Dommage que son ergonomie<br />
compliquée assombrisse un peu<br />
le tableau. ■
20<br />
E-MARKET<br />
Essai lecteurs<br />
FIAT<br />
New 500e<br />
« Elle cadre magnifiquement<br />
avec notre style de vie urbain »<br />
A l’occasion de la Saint-Valentin,<br />
Mobility Life avait organisé un<br />
concours pour permettre à un<br />
couple de découvrir la nouvelle<br />
Fiat 500 électrique le temps<br />
d’un week-end en amoureux.<br />
Par LAURENT ZILLI<br />
L<br />
es gagnants du concours se nomment<br />
Alexandra et Bertrand.<br />
Deux quadras dynamiques, tous<br />
deux indépendants, elle dans<br />
l’immobilier, lui dans la finance. Ils<br />
conduisent respectivement un break<br />
et une grande berline de la même<br />
marque allemande. Cette prise en<br />
main est donc pour eux une double<br />
découverte, puisqu’ils ne sont familiers<br />
ni de la voiture électrique en<br />
général, ni de la Fiat en particulier.<br />
« On ne connaissait la 500 que par<br />
son histoire et son look. » Ce qui<br />
ne les empêche pas d’avoir déjà un<br />
avis. Alexandra ne cache pas son<br />
enthousiasme : « Chaque fois qu’on<br />
la regarde, on a le sentiment de voyager.<br />
La question s’était posée de l’avoir<br />
comme voiture de ville, vu qu’elle est<br />
petite, pratique, se manie bien et se<br />
gare partout. Donc j’étais très impatiente<br />
de l’essayer. »<br />
"<br />
TOUT EST FLUIDE,<br />
CONFORTABLE<br />
ET CALME. ET<br />
PUIS,<br />
C’EST RAPIDE,<br />
CETTE PETITE<br />
CHOSE. C’EST,<br />
COMMENT DIRE ?<br />
PÉTILLANT !<br />
"<br />
Bertrand n’ayant pu se libérer, c’est<br />
seule qu’Alexandra est venue prendre<br />
possession de la petite italienne. Et dès<br />
que se lève le voile, un premier commentaire<br />
: « Elle ne perd décidément<br />
rien de son charme au fil des années.<br />
Ne pas trop s’éloigner du modèle initial<br />
est selon moi la meilleure des stratégies.<br />
Son mélange de moderne et de<br />
rétro est vraiment très réussi. » Quand<br />
un responsable du garage lui fait faire<br />
le tour du propriétaire, Alexandra est<br />
un peu surprise, presque déstabilisée<br />
par quelques petits détails inhabituels<br />
: comme l’absence de poignée<br />
de porte intérieure ou la commande<br />
de boîte de vitesses par boutons plutôt<br />
que par levier. Puis, on lui indique<br />
comment démarrer. Elle s’exécute et<br />
s’exclame : « On n’entend rien ! » Eh<br />
oui, Alexandra, c’est le propre d’une<br />
voiture électrique… Ceinture, réglage<br />
des sièges, et la voilà partie pour une<br />
“échappée belle”…<br />
On la garde pour la ville<br />
Nous retrouvons Alexandra et<br />
Bertrand le lundi matin pour recueillir<br />
leurs impressions… Ils commencent<br />
par nous parler de la vie à bord. « C’est<br />
vrai qu’il faut s’habituer. Le grand<br />
écran tactile, la caméra de recul, les<br />
boutons d’ouverture de porte, tout<br />
cela a un côté pratique et futuriste.<br />
Mélange réussi<br />
Une expérience<br />
moderne, tout en<br />
conservant un<br />
charme et une<br />
personnalité vintage<br />
indémodable.<br />
→<br />
AVRIL 2021
21<br />
« Son mélange<br />
de moderne<br />
et de rétro est vraiment<br />
très réussi. »<br />
Et surtout l’absence de levier de<br />
vitesses, c’est déconcertant au début,<br />
mais ça libère un gros dégagement au<br />
niveau des jambes. Ça, c’est vraiment<br />
chouette ! Ça donne un habitacle épuré<br />
et étonnamment spacieux pour une<br />
petite voiture. » Par la suite, ils nuanceront<br />
tout de même ce côté spacieux<br />
en jugeant le volume du coffre un<br />
peu chiche. Et sinon, c’est comment,<br />
de conduire une voiture électrique ?<br />
« Très chouette ! », répondent-ils en<br />
chœur. « Tout est fluide, confortable<br />
et calme. Et puis, c’est rapide, cette<br />
petite chose. C’est, comment dire ?<br />
Pétillant ! Pour nous, ce sont les qualités<br />
idéales d’une citadine. » Et parce<br />
que c’est précisément un modèle<br />
destiné à la ville, le couple n’a rien à<br />
redire sur l’autonomie de 257 km qu’ils<br />
jugent par ailleurs assez réaliste. Bref,<br />
Alexandra et Bertrand ont manifestement<br />
passé un bon moment avec la<br />
Fiat New 500e, qu’ils résument ainsi :<br />
« Elle offre une expérience moderne,<br />
tout en conservant un charme et une<br />
personnalité vintage indémodable ».<br />
Globalement, ils la considèrent comme<br />
una piccola grande macchina urbana<br />
(une super petite voiture de ville)... Et<br />
c’est bien vu !<br />
Taillée pour la ville,<br />
elle ne dédaigne<br />
pas les parcours<br />
campagnards. Surtout<br />
qu’avec le retour des<br />
beaux jours, la version<br />
Cabrio possède<br />
un atout majeur,<br />
presqu’irrésistible !<br />
↑ →<br />
"<br />
ELLE NE PERD<br />
DÉCIDÉMENT<br />
RIEN DE SON<br />
CHARME AU FIL<br />
DES ANNÉES.<br />
NE PAS TROP<br />
S’ÉLOIGNER<br />
DU MODÈLE<br />
INITIAL<br />
EST SELON MOI<br />
LA MEILLEURE<br />
DES STRATÉGIES.<br />
"<br />
Alors, vous signez ? Bertrand<br />
émet juste une réserve : « Je<br />
pense que, par sa ligne, son look<br />
et son marketing, elle a un petit<br />
côté féminin. » En clair, et à titre<br />
personnel, il passe. En revanche,<br />
Alexandra est tout à fait disposée<br />
à l’envisager : « Elle cadre magnifiquement<br />
avec mon style de vie<br />
urbain. Je pourrais donc imaginer<br />
que nous adoptions la Fiat pour la<br />
ville et que nous gardions une autre<br />
voiture plus importante pour les<br />
longs trajets, puisque nous passons<br />
généralement nos fins de semaine<br />
en-dehors de la ville. »<br />
Conclusion<br />
Les voitures électriques sont au point<br />
et de plus en plus de conducteurs<br />
sont prêts à faire le grand saut. Sauf<br />
que les charger reste un problème.<br />
Alors ? La balle est dans le camp des<br />
politiques ! ■
22<br />
E-MARKET<br />
Essai lecteur<br />
Suzuki<br />
Swace<br />
« Une belle surprise »<br />
Nous avons confié les clés de la nouvelle<br />
Suzuki Swace à Antoine<br />
Soumoy, un jeune de 24 ans<br />
passionné de voitures.<br />
Une rencontre riche<br />
d’enseignements. Par FRÉDÉRIC<br />
DE BACKER<br />
B<br />
on, OK, on ne la fera pas à des<br />
experts comme notre lecteur, et<br />
d’ailleurs Suzuki n’essaie de la<br />
faire à personne. C’est en toute<br />
transparence que le constructeur le<br />
dit : la Swace est le premier fruit de<br />
l’alliance formée avec Toyota, et sous<br />
ses traits, on reconnaît très clairement<br />
la Corolla break. Une ressemblance<br />
qui ne déplaît d’ailleurs pas à notre<br />
essayeur. « Seule la face avant de la<br />
Corolla a été retouchée pour donner<br />
naissance à la Suzuki Swace. Et<br />
encore, pas tout l’avant. Capot, ailes<br />
et phares sont rigoureusement identiques,<br />
c’est le bouclier et la mini-calandre<br />
qui changent. Si on apprécie<br />
le look de la Corolla, ce qui est mon<br />
cas, on apprécie forcément celui de la<br />
Swace. Car outre la rhinoplastie, on<br />
retrouve les proportions athlétiques<br />
et le dessin dynamique du profil. »<br />
Même constat dans l’habitacle,<br />
où seul le logo du volant change.<br />
Moyennant une<br />
conduite anticipative,<br />
c’est sans forcer<br />
que l’ordinateur de<br />
bord affiche moins de<br />
5 l/100 km.<br />
« Donc là encore, si on aime l’ambiance<br />
sobre et fonctionnelle,<br />
on a envie de dire ok, sans grand<br />
caractère mais sans défaut majeur,<br />
on sera servi. Enfin, s’agissant<br />
d’un break, on a évidemment les<br />
mêmes cotes d’habitabilité, avec<br />
de la place à l’arrière pour trois<br />
adultes et un coffre particulièrement<br />
généreux. »<br />
AVRIL 2021
23<br />
Concrétiser le partenariat<br />
Nous le disions, Suzuki et Toyota<br />
sont désormais plus que partenaires,<br />
ils sont alliés. Les deux marques<br />
avaient convenu dès 2017 de travailler<br />
ensemble pour mieux supporter le<br />
poids des investissements colossaux<br />
exigés par « les défis futurs », et une<br />
étape de plus a été franchie en 2019,<br />
Toyota étant entré dans le capital de<br />
Suzuki à hauteur d’à peu près 5%,<br />
et Suzuki achetant pour 40 millions<br />
d’euros de parts de Toyota. Il n’allait<br />
donc pas falloir longtemps avant que<br />
ça commence à se voir.<br />
Win-win<br />
+<br />
VOITURE<br />
FONCTIONNELLE ET<br />
RAISONNABLE<br />
CONFORT GÉNÉRAL,<br />
SILENCE<br />
SYSTÈME HYBRIDE<br />
ÉPROUVÉ<br />
DESIGN RÉUSSI<br />
…<br />
-<br />
essence 1.8, associé à un moteur électrique<br />
de puissance raisonnable,<br />
le tout développant 122 chevaux.<br />
Raisonnables aussi, les batteries de<br />
3,6 kWh, car on rappelle que ceci est<br />
une hybride classique, pas une rechargeable<br />
qu’on branche le soir. Elle fait<br />
tout toute seule, pendant qu’on roule,<br />
et sans permettre de parcourir plusieurs<br />
dizaines de kilomètres d’affilée<br />
en mode 100% électrique, elle revendique<br />
tout de même des consos et des<br />
émissions très comme il faut. C’est<br />
d’ailleurs pour cela qu’elle constitue<br />
un choix très intéressant pour le marché<br />
fleet.<br />
Moins de 5 litres<br />
à l’issue de son essai d’une semaine,<br />
Antoine a pointé le défaut d’une boîte<br />
CVT agaçante lors des accélérations,<br />
et une conso plus élevée sur autoroute<br />
qu’en ville. A contrario, notre<br />
essayeur souligne un confort soigné,<br />
une excellente insonorisation, et un<br />
système hybride diablement efficace<br />
en ville. « Moyennant une conduite<br />
anticipative, c’est sans forcer que<br />
l’ordinateur de bord affiche moins de<br />
5 l/100 km. Et on dira ce qu’on veut,<br />
mais pour une familiale essence qu’il<br />
ne faut pas recharger le soir, c’est<br />
remarquable ! » ■<br />
Tout le monde y gagne. Toyota vend<br />
plus de « Corolla » donc rentabilise<br />
son investissement, tandis que Suzuki<br />
bouche les trous de sa gamme. Suzuki<br />
ne proposait plus de break familial<br />
compact depuis la première génération<br />
de la Baleno. C’était au siècle<br />
dernier. Et si la Swace ne permettra<br />
pas forcément à Suzuki de gagner<br />
de nouveaux clients, elle lui évitera<br />
de perdre ceux qui ont besoin de ce<br />
genre de break suite à une naissance<br />
par exemple. Enfin, la Swace va permettre<br />
à Suzuki de passer la seconde<br />
dans la course à l’électrification. Le<br />
constructeur n’avait jusque-là que<br />
des « Mild Hybrids » à proposer,<br />
avec certes de très honnêtes scores<br />
CO2 grâce aux petits moteurs et aux<br />
poids plume des voitures. Mais avoir<br />
des « Full Hybrids » au catalogue, en<br />
2021, c’est quand même mieux.<br />
…<br />
MAIS DÉJÀ VU<br />
QUELQUE PART<br />
CONSOS<br />
AUTOROUTIÈRES<br />
BOÎTE CVT AGAÇANTE<br />
EN CONDUITE<br />
DYNAMIQUE<br />
Système bien connu<br />
Car c’est évidemment sur la Corolla<br />
Hybrid qu’est basée la Swace, qui<br />
dispose donc d’un système ayant déjà<br />
largement fait ses preuves : un moteur<br />
→<br />
Notre lecteur a<br />
particulièrement<br />
apprécié le confort et<br />
l’insonorisation de la<br />
Swace.<br />
LA SWACE EN QUELQUES CHIFFRES<br />
Moteur 4 cylindres essence hybride, 1.798cc ;<br />
122ch à 5.200tr/min ; 142Nm à 3.600tr/<br />
min.<br />
Transmission<br />
Boîte<br />
aux roues avant.<br />
auto CVT.<br />
L/l/h (mm) 4.655/1.790/1.460<br />
Poids à vide (kg) 1.400<br />
Volume du coffre (l) 596 – 1.600<br />
Réservoir (l) 43<br />
0 à 100 km/h (sec.) 11,1<br />
Prix<br />
Vitesse maxi (km/h)<br />
Conso. mixte<br />
CO2<br />
à.p.d. de 29.007€ (hors promo.)<br />
180 km/h<br />
4,4 l/100 km<br />
99 g/km
24<br />
E-MARKET<br />
Eco-friendly<br />
BMW<br />
L’électrification dans le respect<br />
de la nature<br />
BMW vient de lancer la BMW iX3, son premier<br />
SAV 100% électrique. Un modèle qui marque<br />
le lancement d’une offensive électrifiée visant<br />
à consolider la place de référence du constructeur<br />
allemand en la matière. Le tout, marqué d’un<br />
profond respect de l’environnement.<br />
P<br />
ionnier de la voiture électrique et hybride rechargeable avec<br />
ses BMW i3, BMW i8 et le tout récent BMW iX3, BMW étoffera<br />
sa gamme « i » de deux modèles particulièrement importants<br />
en 2021. La BMW i4 sera la première berline sportive électrique<br />
à grande autonomie de sa catégorie. Au-delà de ses 390kW/530ch,<br />
elle proposera un dynamisme hors du commun, gage d’un plaisir de<br />
conduite préservé. Côté performances, le 0 à 100 km/h sera réalisé en<br />
4 secondes environ ; et côté autonomie, la batterie de grande capacité<br />
promet 590 km selon le cycle WLTP, un record sur le segment !<br />
En 2021 toujours, BMW lancera également son SAV iX. Les iX<br />
xDrive40 et iX xDrive50 proposés au client en fin d’année adopteront<br />
des moteurs électriques dont le couple est maintenu sur<br />
une plage de régime extrêmement large, permettant un développement<br />
de puissance non seulement fulgurant, mais aussi inhabituellement<br />
cohérent, soulignant l’excellence sportive typique<br />
du véhicule. Fleuron de la mobilité électrique vue par BMW, ce<br />
modèle d’un genre nouveau ne se concentrera pas uniquement<br />
sur les prestations routières de haut niveau, mais s’inscrira dans<br />
une nouvelle approche globale de connectivité, de services et de<br />
durabilité.<br />
L’écologie au cœur du process<br />
En plus de ne pas rejeter d’émissions polluantes localement à l’usage,<br />
les futurs BMW électriques intègrent l’écologie au cœur de leur processus<br />
de développement et de production. Que ce soit pour l’usage<br />
du cobalt et du lithium, qui proviennent de sources contrôlées en<br />
Australie et au Maroc, ou dans l’assemblage des batteries et des véhicules<br />
dans l’usine chinoise de Dingolfing, qui utilise exclusivement de<br />
l’électricité verte. Et depuis février 2021, l'entreprise achète de l'aluminium<br />
fabriqué à partir d'électricité provenant de centrales solaires.<br />
Le respect de la nature se poursuit dans l’habitacle même de<br />
la BMW iX, qui propose du bois certifié durable FSC, du cuir<br />
tanné avec des extraits de feuilles d’olivier ou encore des tapis<br />
de sol fabriqués à partir de filets de pêche recyclés. « Plutôt que<br />
de simplement transmettre la responsabilité à notre réseau de<br />
fournisseurs, nous assumons la responsabilité avec nos fournisseurs<br />
directs », explique le Dr Andreas Wendt, membre du conseil<br />
d'administration de BMW AG, responsable des achats et du réseau<br />
de fournisseurs. « Ce faisant, nous puisons dans nos nombreuses<br />
années d’expérience et créons des processus pour atteindre une<br />
plus grande transparence et traçabilité. » ■<br />
AVRIL 2021
25<br />
ACL - NOUS GARANTISSONS VOTRE MOBILITÉ<br />
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ACL ElectroLease<br />
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ACL ElectroLease, c’est la solution pour « rouler électrique » à coût maîtrisé, en toute transparence et en toute confiance. Une formule de<br />
leasing tout compris depuis le choix, l’acquisition et l’utilisation du véhicule électrique jusqu’à la fin du contrat. Avec ACL ElectroLease vous ne<br />
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26<br />
E-PLANET<br />
Info et conseil<br />
myenergy.lu<br />
(S’)informer pour ne pas lâcher prise !<br />
Depuis 2008, les équipes de « myenergy » ont pour<br />
principale mission d’accompagner la population du<br />
Luxembourg sur le chemin de la transition énergétique<br />
durable. Un travail qui n’a rien d’une sinécure,<br />
surtout depuis que ce rôle de conseil porte aussi sur<br />
l’électromobilité, sujet dont on sait à quel point il peut<br />
se révéler clivant. Pour convaincre un<br />
maximum d’automobilistes de faire « le<br />
grand saut », il faut démystifier, expliquer,<br />
apporter un maximum de preuves<br />
« irréfutables », faciliter… Suivez les guides !<br />
Par ALAIN ROUSSEAU<br />
L<br />
e hasard du calendrier a voulu<br />
que notre rencontre avec les responsables<br />
de « myenergy » coïncide<br />
avec l’annonce, par les trois<br />
ministres concernés, d’une refonte<br />
du système d’aides à l’achat pour<br />
des véhicules électrifiés. Comme on<br />
s’y attendait, le programme « Clever<br />
fueren » a été revu à l’aune de la<br />
performance énergétique et de la<br />
« propreté » des différents modèles,<br />
privilégiant ainsi les voitures 100%<br />
électriques (ou à hydrogène) ayant<br />
un « appétit » mesuré. Pas de chance<br />
donc pour les versions plus voraces<br />
en kilowatts – pour lesquelles la<br />
main publique se montrera désormais<br />
moins généreuse – et, surtout,<br />
l’annonce d’un régime sec à 0% pour<br />
les hydrides rechargeables passé la<br />
Saint Sylvestre 2021…<br />
À la question de savoir si tout<br />
cela pourrait compliquer la tâche<br />
des conseillers de myenergy dans<br />
leur travail de conviction auprès du<br />
grand public, leur directeur, Gilbert<br />
"<br />
À L’ORIGINE,<br />
NOTRE CONSEIL<br />
PORTAIT SUR<br />
LES QUESTIONS<br />
ÉNERGÉTIQUES<br />
DANS LE<br />
BÂTIMENT ET LES<br />
HABITATIONS.<br />
"<br />
G I L B E R T<br />
THÉATO<br />
Théato, se montre tant philosophe<br />
que volontaire : « Le ministère a<br />
certainement ses raisons d’être<br />
allé dans cette direction, notamment<br />
pour ce qui est des véhicules<br />
hybrides rechargeables. Cette décision<br />
repose essentiellement sur<br />
le risque que dans la pratique, le<br />
plug-in ne soit finalement pas utilisé<br />
comme il le faudrait. Au lieu de<br />
circuler le plus possible en mode<br />
« full électrique » et d’avoir ainsi un<br />
effet positif pour l’environnement,<br />
il s’avère que bon nombre de PIH<br />
(plug-in hybrid) fonctionnent essentiellement<br />
en mode thermique, ce<br />
qui n’a pas de sens. » Et notre interlocuteur<br />
de poursuivre : « Nous<br />
allons, de notre côté, promouvoir<br />
la mobilité 100% électrique, même<br />
si nous continuerons à donner des<br />
informations sur le fonctionnement<br />
des PIH. Notre challenge est<br />
de contribuer à faire fonctionner<br />
une chaîne de mobilité cohérente et<br />
efficiente. en aidant les gens à organiser<br />
leurs déplacements conformément<br />
à la stratégie Modu 2.0 du<br />
gouvernement. »<br />
Ecosytème énergétique<br />
Si l’intérêt pour l’électromobilité se<br />
reflète principalement dans les statistiques<br />
d’immatriculation et les<br />
demandes de primes à l’achat, il se<br />
remarque aussi par le nombre croissant<br />
de questions et autres demandes<br />
de conseils enregistrés par la plateforme<br />
myenergy. En témoigne le<br />
nombre de « clics » sur le site.<br />
« À l’origine, notre conseil portait<br />
prioritairement sur les questions<br />
énergétiques dans le bâtiment et<br />
les habitations. Courant de l’année<br />
dernière, nous avons constaté que<br />
le volet mobilité – et plus particulièrement<br />
celui de l’e-mobilité – intéresse,<br />
lui aussi, de plus en plus les<br />
gens qui s’adressent à nous. Ils ont<br />
vu sur notre site que nous avions<br />
AVRIL 2021
27<br />
développé plusieurs outils explicatifs<br />
et que nous livrons des informations<br />
factuelles autour de cette<br />
thématique », relève M. Théato. « En<br />
règle générale, nous nous rendons<br />
au domicile des personnes qui font<br />
appel à nos services. Nous en profitons<br />
pour leur expliquer qu’en<br />
matière de transition énergétique, il<br />
n’y a pas que les panneaux solaires<br />
ou la pompe à chaleur. La mobilité a<br />
également toute sa place dans cette<br />
réflexion. Une installation photovoltaïque<br />
leur permettra par exemple<br />
de produire eux-mêmes leur propre<br />
électricité avec laquelle ils pourront<br />
alimenter non seulement la pompe<br />
à chaleur de la maison mais aussi<br />
recharger la batterie de leur auto.<br />
Cela forme tout un écosystème<br />
énergétique. »<br />
Comparateur<br />
de bornes de charge<br />
Recharger la batterie – le mot qui est<br />
sur toutes les lèvres des prétendants<br />
à l’e-mobilté est tombé et ce n’est pas<br />
Gilbert Théato qui dira le contraire :<br />
« C’est un point clé. Comment vais-je<br />
recharger ma voiture ? Que dois-je<br />
faire pour installer une borne ? Nous<br />
pouvons répondre à toutes ces questions<br />
et accompagner les personnes en<br />
jouant un rôle de facilitateurs. Nous<br />
faisons un conseil de base, par téléphone<br />
ou à domicile. Comme je viens<br />
de l’expliquer, nous avons aussi des<br />
outils sur notre site web, très pratiques<br />
pour se renseigner à distance. Nous<br />
venons de mettre en ligne un outil qui<br />
permet de comparer les modèles de<br />
bornes de charge disponibles sur le<br />
marché luxembourgeois. En tenant<br />
compte de l’usage de la borne, de ses<br />
fonctionnalités ou encore de l’éligibilité<br />
aux aides financières étatiques, le<br />
client potentiel pourra ainsi identifier<br />
la borne qui correspond le mieux à ses<br />
besoins. »<br />
Fenn Faber, directeur adjoint<br />
de myenergy, insiste sur le fait que<br />
ledit comparateur s’adresse non<br />
seulement aux particuliers mais<br />
aussi aux professionnels du secteur.<br />
« Nous nous trouvons tous dans une<br />
phase de transition, sur un marché<br />
nouveau. Les acteurs impliqués sont<br />
en train de s’organiser, donc cet<br />
outil s’adresse aux deux. Le particulier<br />
peut voir quels modèles de<br />
borne sont le plus intéressants pour<br />
"<br />
VOUS VERREZ<br />
AUSSI<br />
QUE DE PLUS<br />
EN PLUS, ON<br />
PROPOSERA<br />
AU CLIENT<br />
D’ACQUÉRIR UNE<br />
BORNE<br />
DE RECHARGE<br />
EN MÊME<br />
TEMPS<br />
QUE SA VOITURE<br />
ÉLECTRIQUE<br />
"<br />
FENN FABER<br />
lui et sont éligibles à la subvention<br />
étatique ; l’artisan y trouve des données<br />
importantes pour comparer les<br />
modèles entre eux. Il est clair que<br />
les offres sur le marché vont continuer<br />
à se développer. Vous verrez<br />
aussi que de plus en plus, on proposera<br />
au client d’acquérir une borne<br />
de recharge en même temps que sa<br />
voiture électrique ; idem chez les<br />
fournisseurs d’énergie. Les choses<br />
devraient énormément évoluer dans<br />
ce secteur. »<br />
« Carbon counter »<br />
développé par le MIT<br />
Bien que la question des bornes et de<br />
la recharge soit récurrente, la question<br />
« fondamentale » qui consiste à savoir<br />
si - et à quel moment - rouler en « électrique<br />
» est vraiment écolo reste largement<br />
en tête.<br />
Ici aussi, myenergy a recours à un<br />
algorithme pour asseoir la précision<br />
des réponses fournies. À l’origine,<br />
ce programme – baptisé « carbon<br />
counter » - a été développé au sein<br />
du légendaire MIT (Massachusetts<br />
Institute of Technology), à<br />
Cambridge. « Nous l’avons adopté<br />
au parc automobile luxembourgeois<br />
en y intégrant toutes les données<br />
des modèles disponibles sur<br />
notre marché », explique M. Faber.<br />
« Il nous livre des informations sur<br />
l’empreinte carbone liée au cycle<br />
de vie du véhicule mais aussi des<br />
informations sur les différents<br />
coûts. Donc je peux savoir quel est<br />
le modèle qui, sur la base de faits –<br />
essence, diesel, hybride plug-in ou<br />
100% électrique - donne le plus de<br />
sens pour moi. »<br />
« De manière générale, nous<br />
considérons que la voiture électrique<br />
est une alternative valable.<br />
En se rendant sur le carbon counter,<br />
on voit clairement que le « nuage<br />
jaune » illustrant l’empreinte de ce<br />
type de véhicule indique un bilan<br />
meilleur que les autres », poursuit<br />
Gilbert Théato. « En partant d’une<br />
durée de vie standard du véhicule<br />
(200.000 km - ndlr), nous constatons<br />
qu’en moyenne, la voiture<br />
électrique s’en sort mieux que celle<br />
qui dispose d’un moteur thermique.<br />
Quant à savoir à partir de quand le<br />
« sac à dos » lié au bilan carbone<br />
moins favorable lors de la production<br />
d’un véhicule électrique se<br />
trouve compensé, cela dépend de<br />
chaque voiture. De la manière dont<br />
elle a été produite, du kilométrage,<br />
de l’origine du courant… Ce sont<br />
des paramètres avec lesquels on<br />
peut alimenter notre carbon counter.<br />
Mais nous le disons clairement :<br />
passer à l’e-mobilité est rentable,<br />
donc allons-y ! » ■
28<br />
E-PLANET<br />
Energie<br />
CaCharge<br />
Faciliter l’installation de réseaux de charge<br />
à grande échelle<br />
En l’état actuel des choses, la question de la recharge des véhicules<br />
demeure l’un des principaux écueils à un déploiement rapide<br />
de l’e-mobilité. Et, bien que le nombre de bornes publiques<br />
augmente doucement mais sûrement à l’initiative des<br />
autorités étatiques, le pari d’une électrification à grande<br />
échelle du parc automobile ne saurait réussir s’il ne va de<br />
pair avec un investissement conséquent du secteur privé.<br />
Par ALAIN ROUSSEAU<br />
D<br />
ans un domaine qui, au<br />
Luxembourg du moins, n’en est<br />
qu’à ses premiers pas, les entreprises<br />
désireuses de soutenir<br />
cet effort tout en proposant un service<br />
supplémentaire à leur personnel<br />
ou clientèle sont donc à la recherche<br />
de « solutions » efficientes pour équiper<br />
leur(s) parking(s) de systèmes de<br />
recharge.<br />
Voyant poindre cette demande,<br />
des sociétés se sont récemment<br />
créées au Grand-Duché, dont notamment<br />
PES (Parking Energy Services)<br />
qui a fait le choix de commercialiser<br />
une technologie d’origine suédoise,<br />
baptisée « CaCharge », « L’idée était<br />
d’amener une solution qui permettrait<br />
de répondre à la problématique<br />
des infrastructures de charge à<br />
grande échelle. Au Luxembourg, le<br />
nombre de bornes sur les parkings<br />
est souvent symbolique », constate<br />
Marina Mouravieva, managing<br />
director de PES, « tandis que les<br />
pays nordiques ou les Pays-Bas sont<br />
nettement plus avancés que nous<br />
dans ce domaine ».<br />
« Passer d’une ou deux bornes<br />
de recharge à une vingtaine est une<br />
tout autre problématique », reconnaît<br />
notre interlocutrice. « La puissance<br />
électrique sur site n’est pas<br />
toujours suffisante ou disponible,<br />
sans oublier le coût des infrastructures.<br />
Du coup, nombre d’entreprises<br />
considèrent cela comme un<br />
projet énorme, voire insurmontable.<br />
Ce que nous leur proposons<br />
aujourd’hui résout beaucoup de pro-<br />
"<br />
GRÂCE À SA<br />
TECHNOLOGIE,<br />
LA SOLUTION<br />
CACHARGE<br />
PERMET<br />
D’ALIMENTER SIX<br />
FOIS<br />
PLUS DE<br />
VÉHICULES<br />
QU’UNE BORNE<br />
CLASSIQUE<br />
"<br />
blèmes en apportant une solution<br />
très simple, clés en main. »<br />
La solution « CaCharge » est déjà<br />
opérationnelle dans le parking souterrain<br />
de la Banque de Luxembourg,<br />
boulevard Royal. 25 emplacements<br />
ont été « électrifiés », soit un 15% de<br />
l’ensemble des places disponibles.<br />
« Grâce à sa technologie, la solution<br />
CaCharge permet d’alimenter<br />
six fois plus de véhicules qu’une<br />
borne classique », souligne Marina<br />
Mouravieva. Une des particularités<br />
dudit système est que l’installation<br />
des bornes se fait en série. « Vous<br />
pouvez d’abord en installer une ou<br />
deux puis en ajouter par la suite.<br />
L’alimentation principale se fait<br />
par la première borne qui, elle, est<br />
la seule à être connectée au réseau<br />
électrique externe. L’extension est<br />
facile, car toute borne additionnelle<br />
vient directement se brancher sur la<br />
dernière, et ainsi de suite. Cela permet<br />
de réduire fortement les coûts<br />
de l’installation, qui peut se faire en<br />
deux heures seulement. »<br />
Un réseau wifi séparé permet<br />
de connecter toutes les bornes à un<br />
système de gestion qui « tourne »<br />
sur des serveurs (charge hub)<br />
basés en Suède et à Amsterdam.<br />
Un algorithme répartit la charge en<br />
fonction de la charge requise pour<br />
chaque véhicule et veille à ce qu’il<br />
n’y ait pas de surcharge. La solution<br />
comporte aussi un outil administrateur<br />
permettant de gérer les droits<br />
d’accès de chaque utilisateur ainsi<br />
que la facturation. L’utilisateur<br />
final dispose quant à lui d’une App<br />
pour savoir quelles bornes lui sont<br />
accessibles. ■<br />
AVRIL 2021
E-PLANET<br />
29<br />
En selle<br />
Stromer<br />
La quintessence du pedelec<br />
Basée à Oberwangen dans le canton de Berne, la firme<br />
Stromer construit de magnifiques « speed pedelecs ».<br />
Ces vélos électriques qui atteignent 45 km/h sont<br />
de véritables références sur le marché du<br />
très haut de gamme. Nouveau venu dans<br />
la famille, le ST2 rassemble les valeurs<br />
chères à la marque et s’impose d’emblée<br />
comme un cycle hors du commun.<br />
Par MAXIME HÉRION<br />
A<br />
typique. On ne peut mieux dire<br />
pour désigner Stromer dont<br />
les pedelecs ne ressemblent à<br />
aucun autre. Ils se distinguent<br />
par leur style épuré, très design. Aucun<br />
câble n’est apparent, tous les éléments<br />
(garde-boue, guidon, porte-bagages)<br />
sont d’une fluidité incroyable et la<br />
batterie fait corps avec le cadre. C’est<br />
à peine si on la remarque.<br />
Efficacité ultime<br />
Mais surtout, ce qui caractérise le<br />
constructeur suisse, c’est sa recherche<br />
ultime de l’efficacité. Au lieu d’utiliser,<br />
comme une partie de ses concurrents,<br />
un moteur installé dans le pédalier,<br />
Stromer a développé un propulseur<br />
électrique qui prend place dans le<br />
moyeu de la roue arrière. Ce système<br />
exclusif offre un meilleur rendement<br />
en même temps qu’il limite l’usure des<br />
pignons, du pédalier et de la chaîne.<br />
Le catalogue 2021 compte six références,<br />
du ST1 au ST5, adaptées à un<br />
large éventail d’utilisations, du trajet<br />
pendulaire en remplacement d’une<br />
voiture aux loisirs longues distances<br />
sur chemins vallonnés. Trois types<br />
de batteries sont proposés selon les<br />
modèles : 618 Wh pour une autonomie<br />
de 40 à 100 km, 814 Wh pour 50 à<br />
120 km et enfin 983 Wh pour rouler de<br />
60 à 150 km. A la pointe de l’ingénierie<br />
(la fameuse Swiss Technology !), les<br />
Stromer sont pilotés via l’application<br />
Omni Connect pour ajuster les paramètres<br />
du vélo. Mais pas seulement :<br />
elle peut le neutraliser lors d’une tentative<br />
de vol et, si nécessaire, le géolocaliser.<br />
Fonctionnant sur smartphone<br />
ou sur l’écran tactile du pedelec (… ou<br />
les deux), l’appli sert aussi à des mises à<br />
jour à distance, à agir sur le Smartlock<br />
(verrouillage et déverrouillage<br />
automatique) ou<br />
à actionner une fonction<br />
qui permet d’ôter la batterie<br />
sans la clé.<br />
Citadin et malin<br />
Dernier-né de l’entreprise<br />
bernoise, le ST2 est doté<br />
d’un moteur de 750 watts. Il bénéficie<br />
d’une autonomie de 120 km, voire<br />
180 km en option. Equipé d’une courroie<br />
à la place de la chaîne, il dispose<br />
d’un dérailleur à 5 vitesses installé lui<br />
aussi dans le moyeu. Facile d’entretien<br />
et extrêmement silencieux, il est posé<br />
sur des grandes roues de 27,5 pouces,<br />
La passion d’un homme<br />
Particulièrement précoce, le patron,<br />
Thomas Binggeli n’a que 17 ans<br />
lorsqu’il inaugure son premier<br />
magasin : le bien nommé Thömus<br />
Veloshop. Passionné depuis<br />
toujours pas les deux roues, il<br />
devient rapidement importateur de<br />
plusieurs marques. Les premiers e-bikes qui débarquent<br />
sur le marché l’intéressent, mais il veut les améliorer.<br />
Très vite, il se met en tête de concevoir un speedbike<br />
efficace et résolument qualitatif. C’est ainsi que nait<br />
myStromer AG en 2009. Vu le succès rencontré dès le<br />
lancement, Binggeli frappe à la porte du fabricant BMC<br />
qui prend une participation dans la start-up. Créateur<br />
du premier vélo connecté et de la première batterie<br />
dépassant 100 km d’autonomie, Stromer se positionne<br />
désormais comme le leader du segment des speed<br />
pedelecs. ■<br />
UN E-BIKE À LA<br />
POINTE DE<br />
L’INGÉNIERIE ?<br />
OUI, C’EST<br />
LA FAMEUSE<br />
SWISS<br />
TECHNOLOGY !<br />
idéales pour affronter la jungle des<br />
villes… Moyennant suppléments, il<br />
peut être muni d’une suspension de<br />
fourche et d’un amortisseur de selle,<br />
ce qui améliore encore son confort au<br />
quotidien. Avec sa géométrie mixte<br />
extrêmement fluide, le ST2 fait honneur<br />
au style unique des Stromer.<br />
A l’examen détaillé du vélo, on est<br />
impressionné par la qualité d’ensemble<br />
: un sentiment renforcé par<br />
le soin apporté aux périphériques,<br />
comme le feu LED parfaitement intégré<br />
dans la structure. Déjà disponible<br />
chez les revendeurs, le ST2 est décliné<br />
en cadre sport (tailles M et L) et cadre<br />
confort (taille M) à partir de 5.890€. ■<br />
Un large éventail
30<br />
REFLEXION<br />
Chronique<br />
Changement<br />
climatique<br />
Juste une fenêtre de 10 ans<br />
Par CINDY LEGROS<br />
Dès qu’on entend « émission de CO2 » ou « émission de<br />
gaz à effet de serre », on pense « voiture ». C’est comme le<br />
réflexe de Pavlov : un raccourci communément accepté,<br />
voire alimenté, auquel on ne réfléchit plus et qui nous fait<br />
automatiquement pointer du doigt l’industrie des 4 roues.<br />
Mais a-t-on jamais pris le temps de s’interroger sur sa<br />
propre empreinte carbone ? La mienne, par exemple ?...<br />
Mais j’aimerais d’abord démystifier certaines idées reçues :<br />
en quoi les gaz à effet de serre ont-ils tant d’importance ?<br />
Réchauffement climatique v/s changement climatique ? Et<br />
quelles perspectives ?<br />
T<br />
out<br />
d’abord, il faut savoir que l’effet de serre en tant que tel<br />
est un phénomène naturel grâce auquel une partie de l’énergie<br />
solaire émise par la terre est absorbée et retenue sous<br />
forme de chaleur dans les basses couches de l’atmosphère.<br />
Différents gaz participent à ce principe et comme la nature est bien<br />
faite, les plantes jouent le rôle de régulateur à travers la photosynthèse.<br />
Elles absorbent notamment l’excédent de carbone et seule<br />
la chaleur nécessaire est retenue dans la basse<br />
atmosphère. Alors, en quoi ces émissions de<br />
gaz à effet de serre sont-elles problématiques ?<br />
Avec l’intensification de l’activité humaine ces<br />
100 dernières années, une quantité toujours plus<br />
grande de gaz à effet de serre est émise à une<br />
vitesse toujours plus rapide. Cela a pour conséquence<br />
de fragiliser l’équilibre naturel et de piéger<br />
de plus en plus de chaleur dans les basses<br />
ATTEINDRE<br />
LA NEUTRALITÉ,<br />
C’EST SE LIMITER<br />
À 3 TONNES<br />
DE CO2 PAR AN ET<br />
PAR PERSONNE…<br />
couches. D’où une augmentation généralisée de la température<br />
sur terre d’un bon degré ! Non, il ne fera pas 32° au lieu de 31° sur<br />
la plage de vos vacances ! Mais cela signifie que la température<br />
globale de la terre a augmenté, entraînant le réchauffement des<br />
océans, donc la montée des eaux (suite à la dilatation), la fonte des<br />
glaces et d’autres phénomènes qui commencent à se manifester.<br />
Alors, parle-t-on de réchauffement climatique ou de changement<br />
climatique ? Les experts privilégient le changement climatique,<br />
parce que les effets ne seront pas les mêmes partout.<br />
Certaines régions risquent de devenir plus sèches, d’autres plus<br />
humides et certains endroits pourront même se refroidir. Ce<br />
qui est avéré dans toutes les études sur la question, c’est que le<br />
climat a toujours évolué. Mais sur de longues échelles de temps :<br />
des dizaines, voire des centaines de milliers d’années ! Et nous<br />
qui, à l’échelle du Big Bang, existons depuis une fraction de<br />
seconde, nous avons réussi à perturber le système climatique<br />
en à peine 100 ans !<br />
Bref, il est trop tard ? NON ! La bonne nouvelle c’est que les<br />
experts s’entendent pour dire que nous avons une fenêtre de<br />
10 ans devant nous pour recadrer notre impact. L’autre nouvelle,<br />
c’est qu’il faut être conscient que la vie « no limit » telle qu’on la<br />
connaît ne peut perdurer si nous voulons offrir à nos enfants<br />
des conditions d’existence “admissibles” sur une majeure partie<br />
de la planète. Quelle est la meilleure stratégie pour aller dans<br />
le bon sens ? Limiter le réchauffement global à 2° et donc, par<br />
extension, réduire les émissions de gaz à effet de serre (dont le<br />
fameux CO2). Voilà pourquoi l’Union européenne a validé un<br />
objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Atteindre la neutralité,<br />
cela implique que la nature soit à nouveau capable d’absorber<br />
les gaz à effet de serre émis. Et concrètement, cela équivaut à<br />
environ 3 tonnes de CO2/an/personne… A titre d’exemple, un<br />
aller-retour Paris/New York en avion dégage 2 tonnes de CO2<br />
(source : CO2 Logic). De quoi mesurer l’ampleur de notre tâche<br />
commune !<br />
Pour terminer… chose promise : mon empreinte personnelle !<br />
Tout d’abord, selon la plateforme de calcul des Nations Unies,<br />
l’empreinte moyenne mondiale est de 9,3 tonnes de CO2/an/<br />
personne. Bad news : la moyenne belge est de 16,6 tonnes. Et la<br />
mienne… ? J’ai pris comme année de référence 2019 et j’ai obtenu<br />
21,5… un triste score dû en grande partie à divers voyages en<br />
avion. Il est clair que mesurer objectivement son impact est le<br />
premier pas tangible vers plus de conscience. A ma décharge,<br />
depuis 2019, bien des éléments ont changé ! Néanmoins, cette<br />
année, je m’attèle à réduire ce chiffre sans tomber dans l’extrémisme.<br />
Je pense que chacun doit modifier sa manière de vivre<br />
en fonction de sa réalité personnelle, en scannant son alimentation,<br />
son logement, ses déplacements, sa consommation en<br />
général, puis en ajustant pas à pas. Et si on ne fait rien ? Bah…<br />
la Terre, elle, continuera de tourner. Seules, les conditions de<br />
vie deviendront de plus en plus rudes pour nous, les humains.<br />
Elles amèneront leur lot d’autres problèmes et les réfugiés climatiques<br />
se multiplieront à tout va.<br />
Nous voilà prévenus. Pensons à la métaphore du colibri : ici,<br />
chacun doit faire sa part. ■<br />
AVRIL 2021
E-PLANET<br />
31<br />
Overview<br />
AMPÈRES, MER<br />
ET SOLAIRE…<br />
Mélangez les 3 éléments<br />
et vous obtiendrez un<br />
bateau futuriste, fruit d’un<br />
partenariat entre le Groupe<br />
Volkswagen et le fabricant<br />
autrichien de catamarans<br />
Silent-Yachts. Concrètement,<br />
le projet consiste à utiliser la plateforme modulaire MEB pour voitures<br />
électriques (ID.3, ID.4, etc) comme support à une embarcation de<br />
plaisance habillée design et grand luxe par Cupra et ses stylistes.<br />
VW fournira l’ensemble motopropulseur à batteries (500 kW) ; lequel<br />
se complètera de cellules photovoltaïques. De quoi réduire à zéro les<br />
émissions de CO2 en milieu marin, ce qui n’est pas un mince progrès.<br />
Première mise à l’eau courant 2022. Parions qu’Yvan Bourgnon<br />
– vainqueur de la Transat Jacques Vabre en 1997 – suivra ça de près, lui<br />
qui milite pour l’assainissement des eaux du globe. C’est ainsi qu’avec<br />
son association The SeaCleaners, il étudie un voilier collecteur de<br />
déchets plastiques (déchets dont 17 tonnes sont déversées chaque<br />
minute dans les océans !). Pour mener sa croisade, Bourgnon veut un<br />
navire 100% propre, avec éoliennes, hydro-générateurs, panneaux<br />
solaires et, pour le traitement des déchets, une unité de conversion par<br />
pyrolyse. Là aussi, l’idée est de voyager et travailler sur les flots bleus<br />
(c’est une image…) sans apport d’énergies fossiles. ■<br />
Montrer l’exemple<br />
à domicile<br />
Volvo Cars s’associe à sa ville natale, Göteborg, pour<br />
l’aider à atteindre la neutralité climatique à l’horizon<br />
2030. Baptisé « Gothenburg Green City Zone », ce<br />
chantier 5.0 prévoit des robots-taxis, des infrastructures<br />
routières connectées aux assistances électroniques<br />
des véhicules, plus toute une série d’expérimentations via<br />
les technologies durables que le constructeur suédois met<br />
au point. Lancement de l’opération dès ce printemps. ■<br />
Hauptsponsoren:<br />
13. Ausgabe<br />
Mam Vëlo<br />
op d’Schaff<br />
15. Mai - 31. Juli<br />
2021<br />
mvos.lu<br />
#mvos2021<br />
Organisiert von:<br />
Partner:
La Kia e-Niro.<br />
100% électrique.<br />
ÉLECTRIQUE<br />
La Kia e-Niro 100 % électrique bénéficie d’une prime gouvernementale de 8.000 € (1) et affiche une<br />
autonomie incroyable : jusqu’à 455 km ! Le e-Niro est désormais disponible dans une élégante<br />
édition e-Xtra. Cette version offre un pack d’équipement complet : écran multimédia tactile 10,25”,<br />
système de navigation, phares LED, sièges avant et volant chauffants, et capteurs de stationnement<br />
à l’arrière. Prêts à le rencontrer ?<br />
Rendez-vous chez votre concessionnaire Kia ou sur kia.lu.<br />
39,2 kWh = 15,3 kWh/100 KM • 64 kWh = 15,9 kWh/100 km • 0 CO2/KM (WLTP)<br />
Contactez votre concessionnaire pour toute information relative à la fiscalité de votre véhicule.<br />
(1) Basé sur la législation en vigueur au 01/01/2021. Kia n’est pas responsable des changements éventuels dans la législation.<br />
* 7 ans de garantie ou 150.000 km (selon la première limite atteinte, sans limite de kilométrage pendant les 3 premières années). ** Photo à titre illustratif.<br />
E.R. : SA Kia Motors Belgium (BE 0477.443.106 - IBAN : BE17 5701 3129 5521) - Rue Colonel Bourg 109 - 1140 Evere.