ML.Lux#3

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L’Ami qui vous
veut du bien
Rencontre avec Alain Le Gouguec (Citroën Mobilité 360°)
et Sylvie Krygier (communication Citroën).
Ami, c’est la révolution ?
« En tout cas, un objet de
rupture conçu hors des
schémas classiques. Votre
compatriote Pierre Leclercq
et son bureau de style ont
d’abord planché sur l’habitacle
et toutes les astuces qu’il
pouvait offrir, avant de
s’attaquer à la carrosserie. En
fait, nous avons travaillé à
l’envers. »
Quand avez-vous lancé le
projet ?
« Le concept car Ami One
a été exposé au Salon de
Genève en mars 2019 alors
que nous avions déjà entamé
la réflexion depuis une bonne
année. »
Avec les équipes Citroën
habituelles ?
« Absolument, et même si ce
n’est qu’un quadricycle, toutes
les ressources de Vélizy ont
été mises à contribution, la
R&D, le design… Aujourd’hui,
Ami est produit dans une de
nos usines, à Kénitra au Maroc,
comme n’importe quelle autre
voiture Citroën. »
L’aspect extérieur a peutêtre
été secondaire dans
l’approche, mais pourtant Ami
fait sensation…
« Clairement. On se retourne
quand on le rencontre dans la
rue, on s’arrête, on prend des
photos, on questionne… C’est
très étonnant ! »
Et très abordable !
« On voulait qu’Ami soit
sécurisant, fermé, avec
deux ceintures à 3 points.
Confortable aussi et chauffé.
Tout ça pour un prix plancher.
C’était une condition de départ
pour que la clientèle l’envisage
comme le 2e ou le 3e véhicule
de la famille. Avec des parents
prescripteurs et des enfants
qui puissent l’utiliser, puisque
les enquêtes révèlent que
42% des usagers ont moins de
18 ans. »
Donc, pas de cadres
supérieurs se transportant en
Ami pour aller de réunions en
rendez-vous ?
« Evidemment que oui. C’est
aussi un outil professionnel.
Des agences immobilières
l’ont, par exemple, adopté et
mis à leurs couleurs. Et ce
n’est qu’un début. Dans les
mois à venir, l’âge moyen va
certainement s’élever. »
Vous voulez dire qu’on va
prendre Ami de plus en plus au
sérieux ?
« En quelque sorte… Mais les
détenteurs du permis B s’y
intéressent déjà. Et même
les retraités, et même les
propriétaires de secondes
résidences dans des lieux de
villégiature, sur le littoral
notamment. »
On croise en France des Ami
décorés de façon assez folle.
C’est l’esprit recherché ?
« Nous sommes ravis de
constater qu’une communauté
se l’est approprié avec un
pouvoir créatif extraordinaire.
L’initiative ne vient pas de
nous et ça lui donne toute sa
valeur. »
Ami, c’est déjà un succès ?
« Incontestablement, avec,
depuis mai 2020, pas loin de
3.000 commandes sur notre
seul marché intérieur… Les
15 premiers jours, nous en
avions déjà enregistré 500.
Un véritablement engouement
qui nous a secoué ! »
Que savez-vous de vos
clients ?
« 81% découvrent la marque
et la mobilité électrique, 56%
ont été attirés par le prix,
32% ne voulaient plus de
transports en commun et
54% cherchaient un véhicule
complémentaire. »
Actuellement, vous n’avez
pas de concurrents sur ce
marché ?
« Aixam, le leader du VSP,
possède une offre électrique,
mais beaucoup plus chère.
Alors, effectivement,
commercialement et
industriellement, Citroën
défriche, ouvre la voie. Mais
dans 2 ans, nous ne serons
sans doute plus seuls. »
Pourquoi l’avez-vous appelé
Ami ?
« Un clin d’œil à l’Ami 6 que
Citroën avait conçue au début
des années 60 comme une
voiture populaire accessible
au plus grand nombre.
Mais nous l’avons aussi
baptisé Ami parce qu’il attire
la sympathie. » ■
MARS 2021