ML.Lux#3

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ROUTES DU FUTUR
Interview
Franz Fayot
Ministre de l’Economie
« Saisir les opportunités
liées à la mobilité du futur »
Avec ses quelque 9.000 emplois et un chiffre
d’affaires avoisinant les 2,5 milliards d’EUR,
le secteur des équipementiers de l’automobile
est un des principaux piliers de l’industrie
luxembourgeoise. Pour le ministre de
l’Économie, il doit aujourd’hui se « réinventer »
à l’aune des défis technologiques liés à la
digitalisation et à la décarbonation
de notre mobilité. Avec, à la clé,
une belle carte à jouer pour le
développement de l’économie du
pays. Propos recueillis par ALAIN ROUSSEAU
Photos GUY WOLFF
Votre prédécesseur affichait très clairement son penchant pour
l’automobile, notamment en posant à côté de ses voitures de collection
ou à côté des Tesla de la Police grand-ducale. Ce n’est pas
votre cas. Doit-on en déduire que vous avez une approche moins
« passionnée » que lui ?
Franz Fayot : Disons que j’ai une approche utilitariste envers la voiture.
Je suis citadin, j’ai toujours vécu dans des villes. J’ai une approche
très pragmatique de la mobilité. Comme j’habite à Luxembourg-Ville,
je me déplace beaucoup à pied. Dans mon cas, cela ne donne pas de
sens de rouler en voiture dans les rues de la capitale. Je me déplace
aussi à vélo ou en utilisant les transports publics, en fonction de
ce qui est le plus efficace et le plus rapide. J’ai une voiture mais je
l’utilise rarement.
Peut-on savoir de quel type de voiture il s’agit ?
FF : Une Ford S-Max, donc une familiale où je peux embarquer mes
trois enfants. Elle est dans mon garage la plupart du temps, ce qui
montre que la voiture n’est pas toujours l’investissement le plus intelligent.
Mon auto a dix ans. Lorsqu’elle aura « vécu », mon objectif sera
de ne pas la remplacer mais d’utiliser des concepts de car-sharing
ou d’autres solutions de mobilité, tels que Flex ou Carloh. Ils ont fait
partie des premiers à s’être lancés dans des concepts de « car to go »
qui, maintenant, intéressent aussi les grandes marques automobiles.
À terme, il y aura de moins en moins de véhicules individuels détenus
par un seul propriétaire – surtout en zone urbaine. Quant aux jeunes,
ils n’ont plus – ou de moins en moins – ce fantasme de posséder une,
deux… voire trois voitures.
Donc vous ne comptez pas profiter des primes d’achat gouvernementales
pour acquérir une voiture électrique familiale…
FF : (Rires) Je ne suis pas un adversaire des voitures, je sais que c’est
un secteur économique important au Luxembourg. J’observe avec
beaucoup d’intérêt les nouvelles voitures, surtout les électriques.
D’ailleurs, si je devais acheter une nouvelle auto, ce serait ce type de
motorisation que je choisirais.
Je sais que ce n’est pas directement de votre ressort mais je vous
pose tout de même la question. Pendant un an, il y a eu une certaine
harmonie entre, d’un côté, les trois ministres du gouvernement en
charge de la mobilité, de l’énergie et de l’environnement et, de l’autre,
les concessionnaires/distributeurs luxembourgeois autour des
AVRIL 2021