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La LETTRE VSB du 05 11 21

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Le média <strong>du</strong> business des vins et spiritueux<br />

<strong>VSB</strong><br />

Un hebdo Agra<br />

5 novembre 20<strong>21</strong> - N°1798-1799<br />

■ L’ÉVÈNEMENT<br />

<strong>La</strong> bataille <strong>du</strong> verre<br />

contre le bib<br />

<strong>La</strong> Fédération des In<strong>du</strong>stries <strong>du</strong> Verre, étude IRI à l’appui, entend mettre en avant<br />

les avantages de la bouteille face au bib dont les parts de marché ont augmenté<br />

l’an dernier. En effet, sur un marché des vins en légère reprise en 2020 en grande<br />

distribution, (+1,3 % en volume, +1,4 % en valeur), ce sont surtout les bag-in-box<br />

qui ont tiré leur épingle <strong>du</strong> jeu. Pourtant selon l’étude commanditée par la Fédération,<br />

il paupérise le rayon. Car en gagnant de la place en linéaire, notamment en<br />

hypermarchés, il ne récupère pas de volumes additionnels et il ne fait pas non plus<br />

progresser le chiffre d’affaires. Le format concerne surtout les entrées de gamme et<br />

les IGP, d’où un prix moyen au litre 39 % moins cher que la bouteille. Même chose<br />

en supermarchés, où le bib ne fait que prendre des parts de marché à la bouteille<br />

et dégrade la marge <strong>du</strong> linéaire. En revanche, plus la part de la bouteille est élevée<br />

en rayon, plus la rentabilité augmente. Quand elle dépasse les trois-quarts <strong>du</strong><br />

linéaire, la bouteille fait même progresser le chiffre d’affaires <strong>du</strong> rayon tandis que<br />

plus de 20 % de bib le fait chuter. « <strong>La</strong> bouteille en verre reste le levier principal<br />

pour valoriser et mettre en avant la richesse et la diversité de nos vins et de nos<br />

terroirs, rappelle Jacques Bordat, président de la Fédération. Elle a su innover<br />

pour aller recruter et sé<strong>du</strong>ire de nouveaux consommateurs, répondre aux tendances<br />

actuelles de consommation où le design, l’élégance, la praticité et la recyclabilité<br />

sont devenus des moteurs dans l’acte d’achat ». Et de rappeler également que la<br />

Fédération a collecté, en 2020, 2317 tonnes de verre d’emballage avec un taux<br />

de recyclage toujours en progression, ayant dépassé les 76 %, « tandis que les bib<br />

ne disposent même pas de filière de recyclage spécifique, surtout pour les 20 % de<br />

plastique et d’aluminium des poches ». <br />

Frédérique Hermine<br />

■ L’ESSENTIEL<br />

Entreprises<br />

People<br />

Les évènements<br />

Filières et appellations<br />

Valdronne et Whiskies <strong>du</strong> Monde se rapprochent autour de la vodka Pyla......3<br />

Maison Wessman rachète le Vignoble des Verdots...........................................4<br />

Stéphanie Daumas prend la direction <strong>du</strong> syndicat de l’AOC <strong>La</strong>nguedoc.........4<br />

<strong>La</strong> Bordeaux Wine Week pourrait avoir lieu en 2022.......................................5<br />

Une étude sur l’exposition aux pesticides qui fait grincer des dents................6<br />

■ L’ŒIL DE LA RÉDACTION<br />

Un vin qui monte<br />

au nez<br />

On connaissait la moutarde au vin, il existe maintenant <strong>du</strong> vin à la moutarde. Grey<br />

Poupon, marque réputée de moutarde de Dijon aux États-Unis, s’est jeté à l’eau.<br />

Cette filiale <strong>du</strong> géant Kraft-Heinz lance un vin, un Viognier de la Napa, vendange<br />

2020, dans lequel ont été mises à infuser des… graines de moutarde. Tout a été<br />

fait dans les règles : le vin sourcé auprès de The Wine Foundry, une winery de la<br />

Napa Valley, le pro<strong>du</strong>it testé par des sommeliers… pour se retrouver finalement<br />

commercialisé au prix de 30 $ la bouteille. Il est dit que la présence <strong>du</strong> goût de<br />

moutarde dans le vin est légère, « un léger piquant salé qui se marie bien avec les<br />

saveurs plus rondes, moins florales et très sèches <strong>du</strong> viognier ». Mais impossible<br />

d’en commander sur le site dédié… les stocks sont déjà épuisés. Yann Kerveno


Le média <strong>du</strong> business des vins et spiritueux<br />

<strong>VSB</strong><br />

Un hebdo Agra<br />

■■ENTREPRISES<br />

F. Hermine<br />

Ivan Massonnat<br />

s’offre le Domaine<br />

de Beauséjour<br />

Fusion des domaines<br />

Jean-Claude Courtault<br />

et Stéphanie et<br />

Vincent Michelet<br />

Devaux<br />

entre champagne bio<br />

et cocktail<br />

Cédric Mer, directeur commercial<br />

de champagne Devaux<br />

Au Château<br />

de Saint Martin,<br />

la Liquoristerie<br />

de Provence étoffe<br />

ses activités<br />

Après l’Anjou, Ivan Massonnat vient de reprendre le Domaine de Beauséjour à<br />

Panzoult, propriété de la famille Chauveau, constituée d’une centaine d’hectares,<br />

dont 27 ha de vignes en AOC chinon. Le propriétaire <strong>du</strong> Domaine Belargus<br />

en Anjou (repreneur de Jo Pithon en 2018) conserve l’équipe en place, dont<br />

David Chauveau qui sera co-gérant de la société d’exploitation. « <strong>La</strong> première<br />

décision sera de convertir le vignoble en bio. Derrière, d’autres investissements<br />

suivront. L’exploitation a besoin d’un nouveau souffle », souligne Ivan Massonnat<br />

qui compte consacrer désormais 100 % de son temps à ses entreprises<br />

viticoles – soit une cinquantaine d’hectares – et abandonner ses activités de<br />

capital-investissement dans une société parisienne. (PT)<br />

Après près de 15 ans de collaboration, le domaine Jean-Claude Courtault et<br />

le domaine Stéphanie et Vincent Michelet fusionnent pour former le domaine<br />

Courtault Michelet qui va se doter de nouveaux logo et étiquette. A l’origine,<br />

Jean-Claude et Marie-Chantal Courtault ont fondé le domaine Jean-Claude<br />

Courtault à Lignorelles, au nord-ouest de Chablis, en 1984. Celui-ci s’étend<br />

sur environ 20 hectares pro<strong>du</strong>isant Petit Chablis, Chablis, Chablis Premier Cru<br />

et Chablis Grand Cru. Ils ont été rejoints en 2007 par leur fille Stéphanie et<br />

son mari Vincent Michelet. Ces derniers ont développé en parallèle leur propre<br />

vignoble, le domaine Michelet, qui s’étend sur près de 7 hectares pro<strong>du</strong>isant<br />

Petit Chablis et Chablis. Stéphanie et Vincent Michelet seront aux commandes<br />

<strong>du</strong> nouveau domaine qu’il « envisagent » de passer en bio. (IL)<br />

L’Union auboise et principal opérateur de la Côte des Bar (10) vient de commercialiser<br />

son premier champagne bio sous sa marque Devaux avec la cuvée Cœur<br />

de Nature dans la Collection D (40 € - environ 18 000 bouteilles cette première<br />

année, 25 000 prévus l’an prochain). Sur les 7 800 ha <strong>du</strong> vignoble aubois, la<br />

coopérative dirigée par Pascal Dubois, regroupe environ 800 adhérents sur près<br />

d’un millier d’hectares (dont 120 ha avec 80 adhérents pour la seule marque<br />

Devaux). « Nous comptons désormais 50 hectares en bio avec huit vignerons<br />

rémunérés environ 30 % plus cher, précise le directeur commercial Cédric Mer.<br />

Cette superficie devrait doubler d’ici quatre ans. Mais fin 20<strong>21</strong>, nous aurons<br />

également 800 ha certifiés Viticulture Durable en Champagne (VDC) et nous<br />

atteindrons 100 % pour les vendanges 2023 ». Devaux vient également de créer<br />

une liqueur Divine Gourmandise N° 1 (à base de pêche de vigne, Cointreau,<br />

citron…), en collaboration avec le liquoriste dijonnais Gabriel Boudier, pour<br />

communiquer notamment en CHR et sur les événements Devaux. L’union auboise<br />

qui vient d’ouvrir une deuxième boutique à Bar s/ Aube, après celle de Bar s/<br />

Seine, prévoit d’investir à terme dans la rénovation <strong>du</strong> bâtiment des foudres<br />

pour le transformer à terme en vinothèque. Champagne Devaux commercialise<br />

environ 800 000 bouteilles par an, dont 35 % à l’export, principalement au<br />

Royaume-Uni qui pèse pour la moitié des expéditions à l’international, et aux<br />

Etats-Unis. (FH)<br />

Le château de Saint-Martin, cru classé de Provence au cœur <strong>du</strong> Var appartenant<br />

à la famille de Barry, vient d’aménager un parcours muséographique baptisé<br />

LiquoStories autour des spiritueux. Ceci fait suite au rachat il y a quatre ans de<br />

la Liquoristerie de Provence, fondée par Pascal Rolland en 1999 et labellisée<br />

Entreprise <strong>du</strong> Patrimoine Vivant depuis 2007. Elle comprenait déjà une gamme<br />

d’anisés, d’absinthes et de liqueurs régionales ; elle s’enrichit d’autres spiritueux,<br />

en partie issus de l’héritage de Renaud de Barry dont le grand-père possédait<br />

la distillerie Archambeaud Frères dans le Bordelais. Le premier pro<strong>du</strong>it qui<br />

a rejoint la gamme est le bitter des Basques, pro<strong>du</strong>it leader d’Archambeaud.<br />

« Après 90 ans d’arrêt, nous l’avons relancé et réinterprété en rajoutant une<br />

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macération de piment d’Espelette et en donnant à la liqueur une couleur rouge<br />

à la place <strong>du</strong> marron historique ». <strong>La</strong> gamme va aussi s’étoffer de spiritueux aux<br />

noms d’animaux (pour évoquer Patrick de Barry, sculpteur animalier et père<br />

de Renaud) et faisant référence à la Provence : le gin Poulpe bleu (39,90 €), la<br />

vodka Ziga-Zaga (39 €), le whisky Singlar (59 €) et bientôt le rhum Tartuga. (FH)<br />

<strong>La</strong>cheteau,<br />

leader en bulles de Loire<br />

Rapprochement<br />

de spiritueux<br />

de la distillerie<br />

Valdronne avec<br />

Whiskies <strong>du</strong> Monde<br />

Famille Helfrich :<br />

une signature<br />

pour l’élite de Grands<br />

Chais de France<br />

Isabelle Bachelard<br />

Sans avoir la notoriété historique de quelques-unes de ses consœurs ligériennes<br />

centenaires, la maison <strong>La</strong>cheteau s’est imposée sur les deux dernières décennies<br />

dans la Loire viticole, en particulier dans le marché des vins à bulles. Avec<br />

10 millions de cols commercialisés sur l’année 2019, sur un total proche de<br />

40 millions, la filiale des Grands chais de France revendique la place de leader<br />

en bulles de Loire. Le groupe contractualise avec 450 vignerons et vinifient ses<br />

bulles en appellation vouvray, touraine, saumur et crémant de Loire, dans deux<br />

centres, l’un à Doué (49) et l’autre à Bléré (37). (PT)<br />

<strong>La</strong> distillerie Valdronne, filiale depuis 2007 <strong>du</strong> groupe Bernard, se rapproche<br />

<strong>du</strong> distributeur Whiskies <strong>du</strong> Monde, dirigée par Florence Oliet-Pontoizeau, en<br />

partageant à 50-50 la propriété de la vodka française Pyla. Valdronne avait déjà<br />

signé en juin dernier un accord de distribution exclusif de Pyla pour la France,<br />

après avoir été dans le portefeuille de Dugas et Philipponnat. Actuellement,<br />

plus des trois-quarts des 30 000 bouteilles commercialisées chaque année (33-<br />

35 €) sont ven<strong>du</strong>es dans l’Hexagone. « Il s’agit de créer une dynamique sur<br />

ce marché avec une société à taille humaine, également bordelaise, et qui sait<br />

construire des marques. En étant copropriétaire, elle sera plus impliquée dans<br />

son développement. Nous voulons aussi mieux organiser l’export », commente<br />

Eymeric Bernard, directeur de Valdronne. Le groupe Bernard, connu pour avoir<br />

racheté en 1983 le Domaine de Chevallier en Pessac-Léognan et créé la société<br />

Millésima, était à l’origine distillateur d’eaux-de-vie de vin et de brandies. Premier<br />

opérateur en Europe dans les années 70 pro<strong>du</strong>isant en vrac l’équivalent<br />

de 35 millions de bouteilles, ce n’est qu’en 2007 qu’il décide avec Valdronne<br />

de créer ses propres marques de spiritueux comme Pyla, les brandies Aqua<br />

Collection et le limoncello Kypris. « Nous avions voulu créer une première<br />

marque en choisissant la station balnéaire des Bordelais comme symbole de<br />

la région. <strong>La</strong> DGCCRF nous demandait un ancrage local pour prendre le nom<br />

d’un lieu-dit : mon grand-père avait une villa au Pyla et nous avons choisi une<br />

filtration traditionnelle sur sable ». (FH)<br />

Joseph Helfrich, fondateur de Grands Chais de<br />

France présente le nouveau logo de Famille Helfrich<br />

Joseph Helfrich, fondateur de Grands<br />

Chais de France en 1979, a présenté<br />

le 12 octobre « Famille Helfrich » la<br />

nouvelle signature commune qui relie<br />

désormais les plus prestigieuses de ses<br />

étiquettes, comme Klipfel ou André<br />

Loentz en Alsace – son origine, Château<br />

de Fesles en Anjou ou Château Bastor-<br />

<strong>La</strong>montagne, cru classé de Sauternes.<br />

A ce jour 22 propriétés et 2 maisons<br />

(sur 70) ont été retenues pour être<br />

ven<strong>du</strong>es exclusivement en traditionnel,<br />

restauration, cavistes, épiceries,<br />

compagnies aériennes et <strong>du</strong>ty-free. Le<br />

lancement, préfiguré par un stand sur le<br />

salon Vinexpo/Wine Paris de février 2020 avait été retardé par la Covid-19. « <strong>La</strong><br />

signature apporte un gage de confiance à nos clients et à nos consommateurs »<br />

explique Stéphane Poisson, ambassadeur et directeur commercial grands comptes,<br />

travel & retail. Le groupe GCF exporte dans 177 pays. (IB)<br />

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Un hebdo Agra<br />

<strong>La</strong> fusion <strong>du</strong> Centre<br />

Vinicole – Champagne<br />

Nicolas Feuillatte et<br />

de la Coopérative<br />

Régionale des Vins de<br />

Champagne enfin signée<br />

MBE s’installe à Angers<br />

Maison Wessman<br />

rachète le Vignoble<br />

des Verdots<br />

Stéphanie Daumas<br />

prend la direction<br />

<strong>du</strong> syndicat de l’AOC<br />

<strong>La</strong>nguedoc<br />

Le cabinet d’avocats<br />

Casalonga engage<br />

Théodore Georgopoulos<br />

DR<br />

Le Centre Vinicole – Champagne Nicolas Feuillatte (CV-CNF) et la Coopérative<br />

Régionale des Vins de Champagne (C.R.V.C) vont enfin fusionner. Ils<br />

ont annoncé le 26 octobre, que le traité de fusion avait été validé le 22 octobre<br />

par les deux conseils d’administration, autour de leurs présidents respectifs,<br />

Véronique Blin et Emmanuel Comyn. Annoncée en décembre 2020, l’opération<br />

avait été repoussée en avril par les intéressés, en raison <strong>du</strong> contexte compliqué<br />

par la crise sanitaire. Le rapprochement des deux organisations donnera<br />

naissance à « l’un des trois opérateurs majeurs en chiffre d’affaires à échéance<br />

de cinq ans », est-il souligné dans le communiqué. Le nom de ce futur groupe<br />

coopératif, sans précédent en Champagne sera dévoilé à l’issue des Assemblées<br />

générales extraordinaires qui auront lieu le 15 décembre. (PDf, Agra Alimentation)<br />

MBE (Mail boxes etc) vient d’ouvrir une nouvelle agence à Angers. Le groupe<br />

italien qui affiche 1 600 sites dans le monde, dont 80 en France sous franchise,<br />

est spécialisé dans la logistique pour professionnels et particuliers et l’expédition<br />

de vins. L’unité angevine a été créée par les gérants de l’antenne de Tours. (PT)<br />

Maison Wessman conforte son ancrage local dans le Périgord avec l’acquisition<br />

annoncée le 28 octobre, <strong>du</strong> Vignoble des Verdots, emblématique domaine au<br />

cœur des appellations Bergerac et Monbazillac. Situé à Conne-de-<strong>La</strong>barde, ce<br />

domaine compte 45 hectares de vignes, dont 40 % de blanc (Sémillon, Sauvignon<br />

Blanc, Sauvignon Gris et Muscadelle) et 60 % de rouge (Merlot, Cabernet<br />

Sauvignon, Cabernet Franc et Malbec). « Le millésime 2020 a pro<strong>du</strong>it 150 000<br />

bouteilles en Clos des Verdots, Château Les Tours des Verdots, et Grand Vin<br />

« LesVerdots » », précise le communiqué. Robert Wessman, homme d’affaires<br />

islandais issu <strong>du</strong> monde pharmaceutique, avait déjà racheté il y a près de 20 ans,<br />

le Château de Saint-Cernin, à côté de Bergerac. James de Roany, déjà gérant<br />

des autres vignobles de Maison Wessman succèdera à David Fourtout, l’actuel<br />

gérant et propriétaire <strong>du</strong> Vignoble des Verdots depuis 1992. (PDf, Agra Alimentation)<br />

■■PEOPLE<br />

Stéphanie Daumas, directrice<br />

<strong>du</strong> syndicat de l’AOC <strong>La</strong>nguedoc<br />

Stéphanie Daumas a pris ses fonctions le 1 er octobre<br />

en tant que directrice <strong>du</strong> syndicat de l’AOC <strong>La</strong>nguedoc.<br />

Fille et femme de vignerons installés dans<br />

le Gard, œnologue et titulaire d’un master de droit<br />

de la vigne et <strong>du</strong> vin complété par une spécialisation<br />

en qualité, Stéphanie Daumas (41 ans) a travaillé en<br />

cave coopérative, en cave particulière et en négoce.<br />

Elle a aussi dirigé un syndicat viticole. « Les origines<br />

vigneronnes de Stéphanie Daumas, associées à sa<br />

formation viticole et à sa vaste connaissance des<br />

enjeux <strong>du</strong> monde <strong>du</strong> vin, sont incontestablement des<br />

atouts pour la direction <strong>du</strong> syndicat et le rayonnement<br />

de l’AOC <strong>La</strong>nguedoc en synergie avec l’ensemble des AOC incluses dans son<br />

aire géographique », a déclaré Jean-Benoît Cavalier, président <strong>du</strong> Syndicat de<br />

l’AOC <strong>La</strong>nguedoc. (PDf, Agra Alimentation)<br />

Casalonga, cabinet d’avocats et de conseils en propriété in<strong>du</strong>strielle annonce<br />

la création d’un poste de directeur <strong>du</strong> Pôle Vin, Spiritueux & Terroirs. Il est<br />

attribué à Théodore Georgopoulos, président de l’Association internationale<br />

des juristes <strong>du</strong> droit de la vigne et <strong>du</strong> vin (AIDV) et titulaire de la Chaire Jean<br />

Monnet en régulation européenne <strong>du</strong> secteur vitivinicole. Le cabinet fondé<br />

en 1867, spécialisé en droit vitivinicole, conseille les professionnels dans la<br />

défense et la protection de leurs droits de propriété intellectuelle. (IB)<br />

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■■LES ÉVÈNEMENTS<br />

<strong>La</strong> Bordeaux<br />

Wine Week pourrait<br />

avoir lieu en 2022<br />

Vin : l’OIV approuve<br />

le transfert de son siège<br />

à Dijon<br />

Bordeaux :<br />

la ville plébiscitée pour<br />

son offre touristique<br />

Nouveau logo<br />

pour Bestheim<br />

Depuis que Bordeaux a accueilli pour la dernière fois son salon professionnel<br />

dédié au vin Vinexpo, la Chambre de commerce et d’in<strong>du</strong>strie Bordeaux Gironde<br />

(CCIBG) cherche un moyen de faire revivre un événement autour <strong>du</strong> vin, mais<br />

sous une autre forme.<br />

Le 13 octobre, elle a ainsi annoncé avoir demandé à Vinexposium, co-entreprise<br />

détenue par Comexposium et Vinexpo Holding (propriété de la CCIBG), de<br />

« con<strong>du</strong>ire une importante concertation sur la faisabilité d’avoir chaque année<br />

au sein de l’agglomération bordelaise un temps fort événementiel international<br />

lié à l’univers des vins et spiritueux. »<br />

De cette réflexion est née l’idée d’une Bordeaux Wine Week qui s’adresserait<br />

aux professionnels comme au grand public, dotée d’un « programme à la<br />

fois culturel, festif, œnologique, économique et scientifique » et où toutes les<br />

régions viticoles françaises et internationales y auraient leur place. Le but est de<br />

« proposer un projet fédérateur et détaillé à la Mairie de Bordeaux, à Bordeaux<br />

Métropole et au conseil régional de Nouvelle-Aquitaine » afin de valider ou non<br />

la création de la Bordeaux Wine Week en 2022. (CB, Agra Alimentation).<br />

Ce projet est porté par les acteurs bordelais <strong>du</strong> vin et <strong>du</strong> tourisme : la CCIBG, l’Office de tourisme<br />

et des congrès de Bordeaux Métropole, la Cité <strong>du</strong> vin, le Conseil interprofessionnel <strong>du</strong><br />

vin de Bordeaux, Bordeaux Négoce, la Fédération des grands vins de Bordeaux, le Conseil des<br />

grands crus classés en 1855 (Médoc et Sauternes), l’Union des grands crus de Bordeaux, la<br />

Jurade de Saint-Emilion, l’Union des crus classés de Graves et la Commanderie <strong>du</strong> Bontemps<br />

de Médoc, des Graves, de Sauternes et de Barsac.<br />

L’Organisation internationale de la vigne et <strong>du</strong> vin (OIV) a approuvé le 25 octobre<br />

par consensus de ses 48 États membres le transfert de son siège de Paris<br />

à Dijon. « C’est une journée historique », s’est félicité le président de l’OIV,<br />

l’Italien Luigi Moio, peu après avoir fait applaudir la décision prise en assemblée<br />

générale extraordinaire à laquelle ont participé 44 des 48 adhérents.<br />

L’hôtel d’Esterno, édifice <strong>du</strong> XVII e siècle <strong>du</strong> centre-ville dijonnais choisi pour<br />

le nouveau siège, « remplit pleinement les objectifs de notre organisation : il<br />

est fonctionnel et il est aux portes de la Cité de la gastronomie et <strong>du</strong> vin », qui<br />

doit ouvrir l’an prochain à Dijon, a souligné le président. « L’ADN international<br />

de Dijon est déjà très présent », a abondé le secrétaire d’État au Tourisme<br />

Jean-Baptiste Lemoyne, rappelant que la candidature de Dijon, concurrencée<br />

par Bordeaux et Reims, avait « très vite eu une grande adhésion » au sein de<br />

l’OIV. (Agra Presse)<br />

Bordeaux arrive en tête <strong>du</strong> classement au concours Capitale européenne <strong>du</strong><br />

tourisme intelligent 2022, conjointement avec Valence (Espagne) pour son<br />

exemplarité dans les domaines de l’accessibilité, le développement <strong>du</strong>rable, la<br />

numérisation, le patrimoine culturel et la créativité. Avec Malaga en 2020, Bordeaux<br />

est une des rares villes associées à un vignoble à figurer au classement. Sa<br />

Cité <strong>du</strong> Vin, inaugurée en 2016, est le 4 e musée de France (hors Ile-de-France)<br />

avec 415 000 visiteurs en 2019. Bordeaux arrive à la 9 e place (sur 72) <strong>du</strong> Global<br />

Destination Sustainability Index. (IB)<br />

<strong>La</strong> cave Bestheim inaugure un nouveau logo qui évoque les « chasseurs de lune »,<br />

surnom des habitants de la ville de Bennwihr (Haut-Rhin), tout en conservant<br />

sa couleur bleu vif, évocatrice des premières bouteilles bleues des années 90.<br />

Les différentes gammes de vins sont repérables par leur étiquette Chasseurs de<br />

Lune, Rayon de Lune (bouteille bleue), Exception (étiquette bleue) et grand cru<br />

(étiquette gaufrée et information sur la nature <strong>du</strong> sol en façade), ven<strong>du</strong>s TTC<br />

grand public de 6,75 € à 14,50 €, 18,50 € pour le rouge.<br />

En 20<strong>21</strong>, Bestheim est une des deux premières coopératives d’Alsace (elle<br />

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Un hebdo Agra<br />

alterne avec Wolfberger) avec 1 400 ha et 12 millions de bouteilles ven<strong>du</strong>es dont<br />

5 à 6 millions de Crémant d’Alsace ; 97 % <strong>du</strong> vignoble a atteint la certification<br />

HVE3 ; 80 ha sont engagés en bio avec 30 adhérents. (IB)<br />

■■FILIÈRES ET APPELLATIONS<br />

Une étude<br />

sur l’exposition<br />

aux pesticides qui fait<br />

grincer des dents<br />

Classement<br />

de Saint-Emilion :<br />

amende et relaxe<br />

pour deux noms<br />

<strong>du</strong> vignoble bordelais<br />

Pays d’OC IGP :<br />

la récolte tempère<br />

l’enthousiasme<br />

commercial<br />

Santé publique France et l’Anses ont lancé le 19 octobre l’étude PestiRiv, première<br />

étude de grande ampleur visant à « mesurer l’exposition aux pesticides<br />

en tenant compte de toutes les sources d’exposition » sur les riverains. Pour<br />

cela, PestiRiv compte prélever des échantillons de cheveux et d’urine auprès de<br />

3 350 enfants et a<strong>du</strong>ltes tirés au sort vivant près des vignes ou dans des zones<br />

éloignées de toute culture, répartis sur 250 zones d’étude dans 6 régions. Des<br />

recueils de poussières et d’air à l’intérieur <strong>du</strong> logement ou encore de fruits et<br />

légumes <strong>du</strong> jardin de certains participants seront aussi réalisés, tout comme des<br />

mesures de pesticides dans l’air extérieur. Avec une étude qui s’étalera jusqu’en<br />

août 2022, le but est d’obtenir l’image la plus complète de la situation des riverains<br />

de vignobles en la comparant à celle de personnes vivant loin de toute<br />

culture. Au total, les mesures dans les milieux concerneront « une cinquantaine<br />

de substances », a fait savoir l’Anses dans son communiqué. Des prélèvements<br />

dont les viticulteurs <strong>du</strong> bordelais craignent d’être la cible de manière disproportionnée,<br />

selon Bernard Farges, président <strong>du</strong> Conseil interprofessionnel <strong>du</strong> vin<br />

de Bordeaux (CIVB). Dans une lettre que le représentant de l’interprofession a<br />

adressé le 1er octobre à la préfète de Nouvelle-Aquitaine, il alerte sur ce qui est<br />

pour lui un « biais majeur » de l’étude, à savoir la « disparité de localisation des<br />

échantillons, avec plus de la moitié de l’étude qui se déroulerait en Gironde ». (IL)<br />

Une grande figure <strong>du</strong> vignoble bordelais, Hubert de Boüard, a été condamné<br />

le 25 octobre à Bordeaux à 60 000 euros d’amende, dont 20 000 avec sursis,<br />

pour avoir joué un rôle dans le classement 2012 des grands crus de Saint-Emilion<br />

alors qu’il avait des intérêts dans plusieurs propriétés candidates, dont le<br />

célèbre château Angélus. Son coprévenu Philippe Castéja, important négociant<br />

et propriétaire <strong>du</strong> château Trotte Vieille, a lui été relaxé. Ces deux pontes <strong>du</strong><br />

Bordelais, respectivement âgés de 65 et 72 ans, avaient comparu fin septembre<br />

pour « prise illégale d’intérêt » pour leur implication présumée, à des degrés<br />

divers, dans l’élaboration entre 2010 et 2012 de ce prestigieux classement qui<br />

garantit d’importantes retombées commerciales, financières et médiatiques. Trois<br />

propriétés recalées, parties civiles, leur reprochaient notamment d’avoir été juges<br />

et parties. En 2012, le classement avait promu Angélus premier grand cru classé<br />

« A », sommet de la pyramide, et maintenu Trotte Vieille « B », récompensant<br />

huit autres propriétés pour lesquelles Hubert de Boüard était consultant ou superviseur.<br />

Les deux hommes étaient alors membres <strong>du</strong> comité national des vins de<br />

l’INAO qui a validé le règlement <strong>du</strong> classement et ses résultats, élaborés par<br />

une commission dont il avait préalablement nommé les membres (Agra Presse).<br />

Si l’on excepte la déchirante déconvenue commerciale <strong>du</strong> Royaume-Uni (à<br />

140 000 hectolitres livrés), Pays d’OC boucle une campagne 20<strong>21</strong> exceptionnelle<br />

compte-tenu <strong>du</strong> contexte général. Les ventes ont progressé de 7 %. Le chiffre<br />

d’affaires combiné des filières amont et aval s’établit à 3,9 Mds d’euros, soit<br />

l’équivalent de <strong>11</strong>6 Airbus A320. L’export continue de tirer cette croissance en<br />

<strong>VSB</strong> est éditée par AGRA SAS au capital de 330 846 € - RCS Caen 538 582 636 00030 - APE 6391 Z. Principaux actionnaires : Réussir SA et Agra Investissement<br />

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nantais - 06 09 33 58 99) - Déborah Berthier (Bourgogne, Vallée <strong>du</strong> Rhône - 06 59 58 85 22).<br />

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<strong>VSB</strong><br />

Un hebdo Agra<br />

temps de guerre sanitaire : 1,3 Md €, malgré le « no thank’s » des britanniques.<br />

Mais les Allemands (600 000 hl), les Chinois (280 000 hl) et même les Néerlandais<br />

et les Belges relèvent le coude. Mieux ! le marché français a été en quelque<br />

sorte transcendé par les confinements successifs. « Nous avons constaté une<br />

véritable explosion de la consommation à domicile, via la grande distribution<br />

restée ouverte et le bag in box plus facile à manier en drive », explique Florence<br />

Barthès, directrice générale de Pays d’Oc IGP. Ainsi il s’est écoulé 2,2 millions<br />

d’hectolitres en grande distribution France en 2020 (1,7 en 2019 et 1,9 en 20<strong>21</strong>).<br />

Cet enthousiasme a compensé les rideaux de fer baissés à l’export. Le principal<br />

acteur français des vins de cépages (65 % des IGP en France) pourrait barboter<br />

en pleine euphorie commerciale s’il ne fallait pas, en cette période de fin de<br />

récolte, compter et recompter les cuves. « Pour les blancs, les vins les plus<br />

demandés, nous arriverons assez vite à la pénurie. Dans l’idéal, il nous faudrait<br />

parvenir à 5 millions d’hectolitres de déclarations pour nourrir correctement<br />

la campagne à venir », poursuit Florence Barthès. Il faut dire que cette récolte<br />

20<strong>21</strong> fait disette : 5,8 millions d’hl en 2020 et 6,1 millions d’hl en 2019. (CG)<br />

Les sorties de chais<br />

ligériennes en hausse<br />

Pouilly Fumé renouvelle<br />

sa communication et se<br />

penche sur ses terroirs<br />

<strong>La</strong>nguedoc :<br />

la récolte limite<br />

la dynamique de<br />

la dernière campagne<br />

Sur la campagne écoulée, qui a pris fin au 31 juillet, les vins de Loire (<strong>du</strong> ressort<br />

d’Interloire) ont vu leurs sorties de chais progresser de 7 %. Ils ont notamment<br />

profité de la belle récolte 2020, en particulier pour les vins à rotation rapide<br />

(rosés, blancs secs). Les appellations ont globalement grimpé de 6 %, à 1,68 Mhl,<br />

avec une reprise des rouges (près de 9 % de hausse, à près de 3<strong>05</strong> 000 hl) et une<br />

poursuite de la croissance en rosé (526 000 hl). En bulles (300 500 hl), les AOC<br />

ont marqué le pas pendant le Covid. Les blancs restent leaders (557 000 hl) mais<br />

affiche la plus faible des progressions : 4 %. En IGP, la hausse a été forte en blanc<br />

(20 %), notamment sur le sauvignon, à 153 000 hl. Parmi les appellations phares<br />

de la Loire, le cabernet d’Anjou enregistre sa deuxième plus belle campagne à<br />

339 000 hl. Sorties historiques également pour le crémant de Loire (166 000 hl).<br />

En blanc sec, muscadet sèvre et maine sur lie et touraine progressent légèrement<br />

à respectivement 154 000 et <strong>11</strong>0 000 hl. (PT)<br />

Le syndicat des vignerons de Pouilly Fumé, en Centre Loire, s’est doté d’une<br />

nouvelle identité visuelle pour l’AOC, avec un nouveau logo, un site internet<br />

retravaillé, une charte éditoriale, et des portraits photos des vignerons et vigneronnes,<br />

qui seront notamment déployés sur les réseaux sociaux. « Cette nouvelle<br />

signature est fidèle à ce que nous sommes : des vignerons qui ont un lien intime<br />

à la vigne et au sol, sans être toujours de grands communicants. Nous avons<br />

besoin de supports qui parlent pour nous », explique Katia Mauroy, présidente<br />

de l’AOC. Pouilly Fumé fédère 125 vignerons et vigneronnes, mis en avant par<br />

le syndicat autour de trois valeurs : « la passion, la sincérité et l’authenticité ».<br />

Sur le fond, les pro<strong>du</strong>cteurs ont également lancé une étude sur leurs terroirs et<br />

le climat, afin « de préserver la typicité des vins de l’appellation et anticiper<br />

les changements environnementaux et climatiques ». Le vignoble de Pouilly<br />

Fumé compte 1 400 hectares de sauvignon et l’AOC exporte plus de la moitié<br />

de sa pro<strong>du</strong>ction. (IP)<br />

En <strong>La</strong>nguedoc, le miracle des vendanges n’a pas eu lieu. Entre la sécheresse<br />

et le gel, la récolte pourrait chuter de 30 %, descendant à 900 000 hectolitres,<br />

contre 1 200 000 en moyenne. Cette rareté ré<strong>du</strong>it l’enthousiasme relatif suscité<br />

par les encourageants résultats de la dernière campagne, avec une augmentation<br />

notable des sorties de chais de 8 % (1 045 200 hectolitres) soit le quasi-rattrapage<br />

<strong>du</strong> niveau des ventes de 2019 (1 095 000 hectolitres). L’embellie d’après<br />

la séquence Covid concerne particulièrement les vins rosés (224 000 hl) en progression<br />

de 18 % et les vins blancs (2<strong>11</strong> 200 hl) à + <strong>11</strong> %, alors que les rouges<br />

se relancent, mais restent en retrait sur 2019 (à 610 000 hl, contre 670 000 hl<br />

voici deux ans). Le rebond est significatif à l’export, avec à la fin août, un bond<br />

5 novembre 20<strong>21</strong> - N°1798-1799 - www.vsb-lalettre.fr<br />

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<strong>VSB</strong><br />

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de 10 % des livraisons à l’international (à 480 000 hl) notamment sur le marché<br />

américain devenu première destination pour les AOC <strong>du</strong> <strong>La</strong>nguedoc, devant<br />

la Chine. Le marché chinois redevient dynamique : + 13 % en volume, + 24 %<br />

en valeur sans toutefois retrouver le niveau 2019 (78 046 hl, contre 103 417).<br />

Les encaissements à l’international atteignent un nouveau niveau record avec<br />

2 019 M€, soit une augmentation de <strong>11</strong> %. (CG)<br />

Le gel a coûté 25 %<br />

de la vendange<br />

pour Plaimont<br />

Retour à la baisse<br />

des vins en GD<br />

L’OMC va trancher<br />

le litige opposant<br />

l’Australie à la Chine<br />

L’union de coopératives Pro<strong>du</strong>cteurs Plaimont se sort plutôt bien de cette année<br />

compliquée. Si le gel a frappé fort certains secteurs <strong>du</strong> département la pluie de<br />

septembre est venue un peu limiter la casse. Le terroir de Madiran, peu touché<br />

par le gel, verra sa récolte amputée d’environ 10 %, le terroir de Condom perdant<br />

entre 20 et 25 % de ses volumes. C’est <strong>du</strong> côté de Saint-Mont, la plus grosse<br />

cave de l’Union Plaimont que les pertes sont les plus importantes avec un tiers<br />

de la vendange en moins. Au total, Plaimont pro<strong>du</strong>cteurs estime sa vendange<br />

en repli de 25 % pour 2020 par rapport à l’année dernière. (YK)<br />

■■DISTRIBUTION<br />

Les ventes en GD tous formats selon les chiffres IRI pour FranceAgriMer et<br />

le CNIV ont représenté, <strong>du</strong> 4 janvier au 12 septembre, 6,5 M hl pour un CA de<br />

3,1 Mrds €, en baisse de 5,2 % volume et de 1,1 % en valeur mais avec un prix<br />

moyen en hausse de 4,3 % à 4,73 €/l. Avant la réouverture des CHR à partir<br />

de mai, les évolutions étaient positives. Les vins, en particulier rouges et rosés,<br />

continuent donc à perdre des parts de marché (PDM), notamment au profit des<br />

bières. Seuls les vins blancs ont progressé (+1,6 point en volume, +1,9 en valeur)<br />

tandis que les rosés étaient fortement pénalisés par une météo estivale maussade<br />

(-12,4 % cet été). Sur la période, seuls les Vins de France ont progressé en volume<br />

mais ils ne pèsent que 5 % des ventes alors qu’AOP-IGP restaient stables en<br />

valeur. Après une forte poussée en 2020, les bib, notamment de 5 l, perdent <strong>du</strong><br />

terrain. En termes de circuits, les supermarchés conservent leur première place<br />

de ventes de vin tranquilles (42,5 % en valeur), les hypers reculent (-3,2 % vs<br />

2019) et le e-commerce poursuit sa croissance pour atteindre 3,8 % de pdm en<br />

valeur. Les ventes d’effervescents avec 130 M de cols (+7,4 %) pour un CA<br />

de 955 M€ (+14,7 %) reprennent des couleurs avec une belle valorisation à<br />

7,30 €/col (+6,8 %). (FH)<br />

■■ÉTRANGER<br />

L’Australie a obtenu le 26 octobre la mise en place à l’Organisation mondiale <strong>du</strong><br />

commerce (OMC) d’un groupe d’experts chargés d’arbitrer le conflit commercial<br />

portant sur les droits de douane imposés par Pékin sur les vins australiens.<br />

C’est sur son site internet que l’OMC a annoncé que son Organe de règlement<br />

des différends (ORD) « est convenu, à sa réunion <strong>du</strong> 26 octobre, d’établir un<br />

groupe spécial chargé d’examiner l’imposition, par la Chine, de droits anti<strong>du</strong>mping<br />

et de droits compensateurs aux vins importés d’Australie ». L’Australie<br />

avait porté plainte en juin contre la Chine auprès de l’OMC, pour tenter de lever<br />

ces barrières douanières qui ont quasiment fermé le plus important marché à<br />

l’exportation pour les vins australiens. <strong>La</strong> plainte vise spécifiquement le vin en<br />

bouteille d’une contenance n’excédant pas 2 litres importé d’Australie, selon<br />

l’OMC. L’Australie s’était progressivement hissée au rang de premier fournisseur<br />

de vin en Chine, mais la mise en place de ces droits de douane a quasiment<br />

ré<strong>du</strong>it à néant les ventes de vins australiens en Chine, qui représentent environ<br />

1,1 milliard de dollars australiens (840 millions de dollars américains), d’après<br />

les chiffres officiels. En septembre, l’Australie avait demandé à l’OMC d’établir<br />

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<strong>VSB</strong><br />

Un hebdo Agra<br />

un groupe spécial, mais cette demande avait été refusée par la Chine. Selon les<br />

règles de l’OMC, la deuxième demande de panel est automatiquement acceptée.<br />

Il faut toutefois plusieurs années pour que l’OMC rende ses décisions. L’Australie<br />

a déjà porté plainte contre la Chine auprès de l’OMC pour des droits de<br />

douane sur ses exportations d’orge et conteste les sanctions prises contre toute<br />

une série d’autres pro<strong>du</strong>its. Beaucoup en Australie estiment qu’il s’agit avant<br />

tout de représailles contre le refus des investissements chinois dans des secteurs<br />

jugés stratégiques et contre les appels de l’Australie à une enquête sur les origines<br />

de l’épidémie de coronavirus, qui a débuté en Chine fin 2019. (MR, avec AFP)<br />

Russie : la France<br />

obtient un sursis<br />

pour la mise en œuvre<br />

de l’étiquetage<br />

<strong>du</strong> champagne<br />

Australie :<br />

<strong>La</strong>rk Distilling<br />

acquiert Kernke Family<br />

Shene Estate<br />

Nouvelle-Zélande :<br />

fin des taxes vers la<br />

Grande-Bretagne<br />

Australie :<br />

des emplettes en Chine ?<br />

<strong>La</strong> France a obtenu de la Russie un moratoire de deux mois sur la mise en œuvre<br />

de la récente loi russe empêchant le champagne d’utiliser son propre nom en<br />

alphabet cyrillique, a annoncé le 26 octobre à l’AFP le ministre délégué au<br />

Commerce extérieur, Frank Riester. « <strong>La</strong> France a obtenu de la Russie l’entrée<br />

en vigueur aujourd’hui d’un moratoire sur la mise en œuvre de la loi viti-vinicole<br />

russe jusqu’au 31 décembre », a affirmé le ministre dans une déclaration écrite.<br />

« Cela ne règle pas tout, et nous sommes déterminés à faire avancer définitivement<br />

la question pendant cette période de travail qui s’ouvre », a-t-il ajouté.<br />

« Nous restons totalement mobilisés pour protéger nos exportateurs, défendre<br />

nos indications géographiques et faire rayonner notre excellence agricole », a<br />

poursuivi M. Riester. Depuis le 2 juillet, une modification de la loi russe sur<br />

le commerce des pro<strong>du</strong>its alcoolisés oblige les distributeurs de champagne à<br />

troquer le titre prestigieux de « champagne » contre celui de « vin pétillant » sur<br />

la contre-étiquette des bouteilles écrite en cyrillique, réservant la dénomination<br />

« Champanskoïe » aux pro<strong>du</strong>cteurs russes de vins pétillants. (Agra Presse)<br />

Le distillateur de whisky single malt <strong>La</strong>rk Distilling a annoncé le 18 octobre<br />

avoir conclu un accord pour l’acquisition de la distillerie Kernke Family Shene<br />

Estate, pour 40 M AUD (25,80 M€), dont 1,5 M AUD (environ 970 000 €)<br />

payable en actions <strong>La</strong>rk à émettre. Afin de financer l’opération, <strong>La</strong>rk lance une<br />

levée de fonds d’environ 53 M AUD (34,20 M€) avec l’émission de 10,6 millions<br />

nouvelles actions, représentant environ 16,8 % <strong>du</strong> capital. Le domaine et la<br />

distillerie de Kernke Family Shene Estate sont situés à Pontville et comprennent<br />

plus de 16 hectares de terrain et de bâtiments, une distillerie de 130 000 litres,<br />

une cave, huit entrepôts et une tonnellerie en activité. Dans le cadre de cette<br />

acquisition, <strong>La</strong>rk prévoit la construction d’une nouvelle distillerie de 1 million<br />

de litres sur le site de Pontville, avec une mise en service prévue en 2023. (IL)<br />

Les pro<strong>du</strong>cteurs et exportateurs néozélandais se réjouissent de l’accord trouvé<br />

entre leur pays et le Royaume-Uni pour supprimer les taxes douanières. Elles<br />

étaient jusqu’ici de 10 %, sur les vins et les alcools. Le Royaume-Uni est le<br />

deuxième client pour les vins néo-zélandais. Directeur de l’association <strong>du</strong><br />

commerce des vins et spiritueux anglaise, Miles Beale, a rappelé que « le vin<br />

néo-zélandais générait de nombreux emplois au Royaume-Uni, depuis les<br />

usines d’embouteillage jusqu’au commerce de détail. » Sur le marché, les vins<br />

venus de Nouvelle-Zélande pointent à la sixième place en volume et en valeur<br />

au Royaume-Uni. (YK)<br />

Ne pas rester les deux pieds dans le même sabot, surtout quand il est chinois.<br />

C’est peut-être le nouvel adage des entreprises <strong>du</strong> secteur viticole australien<br />

exclues <strong>du</strong> marché chinois à cause <strong>du</strong> conflit douanier qui oppose les deux<br />

pays. Selon la presse australienne, certaines wineries ont commencé à visiter<br />

discrètement la Chine. Pas pour faire <strong>du</strong> tourisme, mais bien pour jauger le<br />

potentiel de pro<strong>du</strong>ction locale en partenariat avec des entreprises chinoises, les<br />

rétorsions douanières portant uniquement sur les vins pro<strong>du</strong>its et conditionnés<br />

en Australie. Treasury Wine Estate et Accolade Wines sont sur les rangs et leurs<br />

5 novembre 20<strong>21</strong> - N°1798-1799 - www.vsb-lalettre.fr<br />

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émissaires ont été vus dans les vignobles <strong>du</strong> Quighai et ceux, fort réputés, de<br />

Ningxia. Mais pour l’instant, aucun accord ni investissement ne semblent avoir<br />

été conclus, selon l’enquête menée par le Sydney Morning Herald. (YK)<br />

États-Unis :<br />

Boxt lève 9,3 M$<br />

pour se développer<br />

États-Unis :<br />

en verre et contre tout<br />

<strong>La</strong> start-up américaine Boxt, un wine club qui commercialise des vins fins en<br />

bag-in-box a annoncé avoir levé 9,3 M$ (8,31 M€) pour continuer de développer<br />

son offre haut de gamme sur le marché américain. <strong>La</strong> levée de fonds a été<br />

con<strong>du</strong>ite par Next Coast Ventures. <strong>La</strong> créatrice de Boxt, Sarah Puil est accompagnée<br />

depuis ses débuts en 2017 par ce fonds d’investissement. <strong>La</strong> marque met<br />

un point d’honneur à être « propre ». Ses emballages sont 100 % compostables<br />

et l’entreprise finance la plantation d’un arbre pour chaque bag-in-box livré. <strong>La</strong><br />

marque propose, c’est rare dans ce type de conditionnement aux États-Unis, des<br />

assemblages et non des vins de cépages. Ils sont commercialisés sous forme<br />

de profils gustatifs. <strong>La</strong> gamme comprend pour l’instant huit références, trois<br />

blancs, quatre rouges et un rosé. (YK)<br />

<strong>La</strong> pénurie de bouteille pourrait bien faire sortir des vins <strong>du</strong> marché. C’est en<br />

tout cas l’avis <strong>du</strong> winemaker californien Phil Long qui craint qu’une partie des<br />

vins soient contraints de rester trop longtemps en barrique et perdent la qualité<br />

qui fait leur renommée. Répondant à nos confrères de Business Insider, il précise<br />

qu’au-delà de la pénurie de bouteille, un autre problème vient frapper le<br />

secteur, celui <strong>du</strong> prix <strong>du</strong> verre. « Jusqu’ici je suis parvenu à ne pas augmenter<br />

le prix de mes vins, mais je ne pourrai pas tenir très longtemps. » En Californie,<br />

le prix <strong>du</strong> verre a augmenté de 45 % par rapport à 2019. Sans même parler des<br />

tensions sur les cartons, le papier, les bouchons, englués dans les immenses<br />

embouteillages de bateaux au large des ports californiens… (YK)<br />

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Joël Boueilh, Président des vignerons coopérateurs de France :<br />

« <strong>La</strong> santé des coopératives est fragile »<br />

Président de Pro<strong>du</strong>cteurs Plaimont dans le Gers, Joël Boueilh, âgé de 53 ans<br />

vient de succéder à Boris Calmette à la tête des Vignerons coopératifs de France.<br />

Il estime la santé financière des coopératives fragile après deux années<br />

marquées par les événements.<br />

Les deux dernières années ont été particulièrement<br />

rudes pour la viticulture<br />

française, quels sont selon vous les<br />

enjeux des prochaines années pour les<br />

coopératives ?<br />

Nous avons à faire face à plusieurs enjeux<br />

importants. Je citerai en premier celui <strong>du</strong><br />

renouvellement des générations, de nos<br />

vignerons mais aussi nos administrateurs,<br />

indispensables pour le fonctionnement de<br />

nos entreprises. Pour le renouvellement<br />

des vignerons, il faudra que nous allions<br />

dans les lycées, dans les écoles, partout<br />

où nous pouvons rencontrer des candidats. Il faudra<br />

aussi que nous communiquions sur les moyens, notre<br />

capacité à mobiliser des capitaux, que la coopération<br />

peut mettre en œuvre pour accompagner les candidats à<br />

l’installation, que ce soit en portage foncier temporaire<br />

ou en appui direct à l’installation par des avances de<br />

trésorerie. Nous avons aussi un rôle à jouer en lien avec<br />

les Safer pour rassurer les cédants sur le paiement des<br />

fermages. Nous avons beaucoup d’outils qui ne sont<br />

pas assez connus…<br />

Et pour les futurs administrateurs ?<br />

C’est tout aussi compliqué ! Mais il s’agit en premier<br />

lieu d’une espèce de libération de la pensée des vignerons<br />

coopérateurs. Nos exploitations sont de plus en<br />

plus grandes, il y a de plus en plus de travail et c’est<br />

difficile de dégager <strong>du</strong> temps pour s’investir dans la<br />

gestion de nos entreprises… Quand je dis libération de<br />

la pensée, c’est qu’il faut que les vignerons puissent<br />

s’affranchir <strong>du</strong> regard des voisins qui ne vous voient<br />

pas dans les vignes, réfléchir à la manière dont on peut<br />

employer un salarié à temps partiel ou à temps plein<br />

et surtout arriver à lâcher prise. C’est-à-dire arriver à<br />

faire confiance aux gens que nous employons, même<br />

s’ils ne procèdent pas de la même manière que le chef<br />

d’exploitation. Cela passera probablement, comme<br />

nous le faisons pour le métier d’administrateur, par<br />

des formations.<br />

L’image <strong>du</strong> vigneron apporteur de matière première<br />

est-elle toujours d’actualité ?<br />

Je ne sais pas forcément ce qui se passe dans toutes les<br />

autres coopératives, mais il me semble que les choses<br />

Plaimont pro<strong>du</strong>cteurs<br />

Le média <strong>du</strong> business des vins et spiritueux<br />

<strong>VSB</strong><br />

Joël Boueilh,<br />

président des vignerons<br />

coopérateurs de France<br />

Un hebdo Agra<br />

changent. Il faut de toute façon que les<br />

vignerons s’intéressent au marché, pour<br />

que lui aussi puisse être réactif, qu’il sache<br />

quand il travaille à la vigne, à quelles bouteilles<br />

ses raisins sont destinés. Mais il nous<br />

faudra faire évoluer l’image <strong>du</strong> vigneron<br />

coopérateur et celle de nos coopératives<br />

qui sont encore trop souvent vues comme<br />

« des usines où on fait <strong>du</strong> vin. » Nos entreprises<br />

ont pour certaines d’entre elles déjà<br />

cent ans, elles ont structuré l’économie de<br />

nos régions, elles ont de belles histoires à<br />

raconter. Je suis persuadé que nous pourrons<br />

nous servir de l’œnotourisme pour expliquer nos<br />

organisations et la coopération viticole…<br />

Est-ce que les coopératives sont suffisamment agiles<br />

pour affronter l’extrême instabilité <strong>du</strong> marché<br />

aujourd’hui ?<br />

Oui, et il faut qu’elles le soient, c’est indispensable.<br />

Dans nos entreprises il y a deux temps, les vignerons<br />

siègent le conseil d’administration et donnent les<br />

grandes lignes à mettre en œuvre, mais cette agilité<br />

doit être impulsée par les permanents de l’entreprise,<br />

la direction, les services commerciaux. Ce sont à eux<br />

d’aller au-devant des clients. Mais il ne faudra pas<br />

manquer un autre gros chantier, celui de l’adaptation<br />

de la viticulture à la demande de la société qui a un<br />

fort besoin de réassurance quant à nos pratiques. <strong>La</strong><br />

RSE sera pour cela un pivot incontournable.<br />

Dans quelle situation financière sont aujourd’hui<br />

les coopératives après l’épidémie de Covid et le gel ?<br />

Je ne suis pas sûr que cela aille très fort partout, mais<br />

nous vivons une situation paradoxale. Alors oui d’un<br />

côté le vin est resté en cuve, les pertes sur le chiffre<br />

d’affaires sont importantes, mais en même temps, de<br />

l’autre côté, il y a des frais qui n’ont pas été engagés…<br />

Cela a limité les pertes. Maintenant, nous avons aussi<br />

des vins en stock, avec une valeur théorique. Est-ce<br />

que cette valeur subsistera au moment de la mise en<br />

marché ? C’est une question, mais rappelons-nous<br />

aussi que quelques jours avant le gel nous parlions<br />

de distillation ! Globalement, j’ai l’impression que la<br />

santé financière des coopératives est fragile<br />

Propos recueillis par Yann Kerveno<br />

Rédaction : Perrine Delfortrie et les correspondants régionaux.<br />

Tél. : 01 42 74 29 37 - 01 42 74 29 46 • E-mail : p.delfortrie@agra.fr

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