18.11.2021 Views

Miles #41 - ROBERTO MARTINEZ - THE COACH

Miles #41 - ROBERTO MARTINEZ - THE COACH

Miles #41 - ROBERTO MARTINEZ - THE COACH

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ART LYRIQUE<br />

UNE NOURITURE<br />

DE L’ÂME<br />

Depuis plus de 30 ans, la chanteuse lyrique italienne Cecilia Bartoli enchante<br />

le public aux quatre coins du monde par sa voix, son talent d’interprète et<br />

une sympathique simplicité que nombre de divas ont cessé de cultiver. Dans<br />

un autre registre, la dame est aussi attirée par les garde-temps et les voitures.<br />

Cecilia Bartoli se produit à Bozar à Bruxelles ce 1er décembre. Rencontre.<br />

Serge Vanmaercke<br />

Mezzo-soprano colorature<br />

- une voix<br />

aux graves puissants<br />

et colorés, capable<br />

d’agilité dans les aigus<br />

-, Cecilia Bartoli<br />

est née à Rome en<br />

1966. Fille de chanteurs<br />

lyriques, en pétillante adolescente, elle se<br />

prédestine néanmoins à devenir danseuse de<br />

flamenco. Mais très vite, sa mère et elle-même se<br />

sont rendues compte de l’incroyable potentiel de<br />

sa voix.<br />

Elle entreprend des études de chant à Rome à<br />

l’âge de 15 ans et participe à son premier opéra<br />

sur scène en 1987, à peine âgée de 21 ans. Ses interprétations<br />

de Mozart et de Rossini sont rapidement<br />

saluées dans le monde entier, et ses débuts<br />

éblouissants en 1995 au Metropolitan Opera de<br />

New York, où elle incarne Despina dans Così fan<br />

tutte, lui assurent des rôles de premier plan dans<br />

les plus grands opéras du monde.<br />

Plus de 30 ans de carrière, presqu’autant d’albums<br />

dont certains ont connu un succès planétaire, et<br />

une jeunesse à peine entamée malgré ses 55 printemps<br />

: Cecilia Bartoli ne cesse de confirmer son<br />

talent et la pureté de sa voix.<br />

La dame a toujours pris soin d’elle, et de sa voix en<br />

particulier.<br />

Outre son talent de musicienne, elle est aussi une<br />

fieffée musicologue.<br />

Chaque année, elle effectue des recherches poussées<br />

en vue de nouveaux albums.<br />

Maria, un de ces albums à succès, établit un lien intime<br />

avec la Belgique puisqu’il est consacré à la Malibran,<br />

une chanteuse extrêmement populaire du<br />

début du XIXe, épouse du violoniste belge Charles<br />

de Bériot. « Je me souviens très bien du projet autour<br />

de cette mezzosoprano légendaire. Sur cet album<br />

« Maria » figure entre autres une grande scène<br />

écrite par Felix Mendelssohn « Infelice », dédiée<br />

à ce couple, Maria Malibran et Charles de Bériot.<br />

C’est mon grand ami Maxim Vengerov qui<br />

m’accompagnait dans cet enregistrement. »<br />

Maria Malibran (1808-1836) a notamment vécu<br />

dans un superbe pavillon dominant la Place Fernand<br />

Coq à Ixelles (devenu ensuite Maison communale).<br />

Sa dépouille repose dans un petit mausolée<br />

du cimetière de Laeken.<br />

Retour à la maison<br />

Lors de notre entretien, Cecilia Bartoli avait déjà<br />

fixé le répertoire qui serait proposé à Bruxelles.<br />

L’élément central du programme sera le fameux<br />

« Stabat Mater » de Pergolesi : il s’agit là<br />

d’un chef-d’œuvre absolu, d’une beauté sublime<br />

et profonde. Le jeune contreténor Carlo Vistoli<br />

m’accompagnera avec Les Musiciens du Prince–<br />

Monaco, un orchestre d’instruments d’époque<br />

que nous avons fondé en 2016 avec le support<br />

du Prince de Monaco. »<br />

<strong>Miles</strong> - Appréciez-vous l’acoustique<br />

de la Salle Henry le Bœuf où vous vous<br />

produisez ?<br />

Cecilia Bartoli - Oui, absolument !<br />

L’acoustique de la salle est un facteur très<br />

important lors d’un concert : non seulement<br />

pour la perception de la part du public, mais<br />

aussi pour nous, les interprètes. Moi-même je<br />

dois pouvoir m’écouter. J’écoute les musiciens<br />

de l’orchestre. Les musiciens s’écoutent entre<br />

eux. Et selon la réverbération, les couleurs et<br />

la précision de ce retour, notre interprétation<br />

change. Si l’acoustique est bonne, il nous semble<br />

quelques fois avoir des ailes avec lesquelles on<br />

peut faire voler la voix. Cela fait presque 30 ans<br />

que je reviens régulièrement dans la grande<br />

salle de Bozar. Pour moi, c’est un peu comme<br />

rentrer chez moi, dans une maison que j’aime<br />

où j’ai vécu beaucoup de beaux moments.<br />

M - Outre le travail de la voix et le travail<br />

sur les partitions, vous faites beaucoup de<br />

recherches musicales.<br />

CB - Avec mon travail de recherche, je<br />

crée un lien entre le passé, le présent et le<br />

futur : ce renouvellement de la tradition est<br />

66<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!