La lettre VSB du 19 11 2021

Le média du business des vins et spiritueux
VSB
Un hebdo Agra
19 novembre 2021 - N°1800-1801
■ L’ÉVÈNEMENT
Le marché mondial
des vins et spiritueux
retrouvera des couleurs
en 2022
La crise du Covid-19 en 2020 a joué un rôle d’accélérateur des tendances déjà
constatées sur les grands marchés des vins et spiritueux, selon le constat dressé
par le rapport 2021 de IWSR pour Vinexposium. Avec des cafés, restaurants et
bars fermés pendant des mois, les consommateurs se sont tournés vers des vins
dits « premiums », soit le milieu de gamme à des prix entre 10 et 20 $ la bouteille
aux États-Unis. « Les consommateurs ont pu accéder en vente au détail à des
vins qui étaient proposés, avant la crise, plus chers dans le circuit de la restauration,
note Jean-Philippe Perrouty, directeur de Wine Intelligence France, filiale
de IWSR. Cela est particulièrement vrai pour les États-Unis, le Royaume-Uni
et l’Asie du Sud-Est ». La consommation de vins et spiritueux à l’échelle mondiale
en 2020 a toutefois baissé de 6,2 % selon IWSR (mais avec des différences
notables puisque la consommation a progressé de 2 % en Amérique du Nord).
Grâce à la promotion, le e-commerce et les boissons faiblement alcoolisées prêtes
à boire, la consommation devrait croître de 3 % en 2021 pour retrouver en 2023
des volumes identiques à ceux d’avant la crise. Entre 2021 et 2025, le rythme
de progression de la consommation devrait atteindre les 1,5 % par an. Mais de
façon différenciée selon les produits et les marchés. Les vins tranquilles devraient
progresser de moins de 1 % par an, tandis que les vins effervescents comme les
proseco, crémants ou cava devraient être beaucoup plus dynamiques (+2 à +3 %)
grâce notamment à la réouverture des bars. Aux États-Unis et en Chine, les vins
effervescents devraient progresser de 15 % en 2021, mais seulement de moins de
5 % en France ou au Royaume-Uni. Cyril Bonnel, Agra Alimentation
■ L’ESSENTIEL
Entreprises
People
Les évènements
Marché
La Safer mise en cause dans la vente du Château Beauséjour HDL.................2
Partenariat entre Château Ste Roseline et Kylie Minogue................................2
Décès d’Eloi Dürbach, du domaine de Trévallon.............................................5
Vinora envisage un label pour les vins volcaniques..........................................6
La vendange mondiale proche du creux historique de 2017.............................7
■ L’ŒIL DE LA RÉDACTION
Vigneron sur le toit
Vous avez dit rooftop ? Oui, c’est bien une vigne qui pousse sur un toit de Brooklyn
et qui vient de rejoindre l’association des vignobles urbains. L’association
Urban Vineyards qui souhaite protéger ces curiosités, compte ainsi aujourd’hui
11 membres, des vignes de Montmartre à celles de San Francesco della Vigna,
le plus ancien vignoble urbain de Venise, au clos des Canuts de Lyon en passant
donc par New-York. Ce vignoble new-yorkais est situé sur le toit d’un bâtiment
des anciens chantiers navals de Brooklyn. La vigne, (cabernet, cabernet sauvignon,
merlot, malbec, petit verdot) y est plantée en pots sur une superficie de
1380 mètres carrés. Au bout de sept années, Rooftop Reds, du nom du vignoble,
a produit entre 200 et 250 bouteilles de vins rouges… Et le prochain vignoble à
rejoindre l’association pourrait être japonais et tokyoïte. Yann Kerveno

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■■ENTREPRISES
La Safer mise
en cause dans la vente
du Château Beauséjour
HDL, grand cru classé
Partenariat entre
Château Ste Roseline
et Kylie Minogue
Christian Vermaak
Estimant avoir été « lésé » lors de la vente du Château Beauséjour Héritiers
Duffau-Lagarrosse, Mathieu Cuvelier, gérant de clos Fourtet, la propriété voisine
et premier grand cru classé B de Saint-Emilion, porte l’affaire en justice. Il a
expliqué à l’AFP avoir le sentiment d’être le « dindon de la farce » et d’avoir
été « considéré de façon déloyale » dans cette procédure de vente gérée par la
Safer Nouvelle-Aquitaine au nom des vendeurs, la famille Duffau-Lagarosse.
Mathieu Cuvelier rappelle que clos Fourtet avait initialement été désigné en
novembre 2020 comme acquéreur par une majorité des associés propriétaires
du château Beauséjour, propriété de 6,24 hectares plantés également classée
B et dans le giron des Duffau-Lagarosse depuis 1847. Mais une fois devant la
Safer, société à but non lucratif placée sous tutelle de l’Etat, « on s’est rendu
compte qu’on avait été totalement ignorés », ajoute-t-il.
En avril, la Safer avait attribué le château Beauséjour HDL, pour un montant de
75 M€, à la société Beauséjour Courtin, menée par la famille Courtin-Clarins
(groupe de cosmétiques) et Joséphine Duffau-Lagarrosse, l’une des héritières du
domaine, « sous la condition de garantir et de sécuriser l’installation » de cette
dernière en « jeune agricultrice ». Trentenaire, Joséphine Duffau-Lagarrosse
ne s’était pas manifestée au départ, faute de soutien financier, selon Vitisphère,
qui le 16 novembre, a révélé l’action en justice du clos Fourtet.
Maître Christine Jaïs, avocate de clos Fourtet, a expliqué à l’AFP que la famille
Cuvelier demandait la nullité de la vente de Beauséjour au motif notamment
que la décision de la Safer était « irrégulière » et que les conditions attachées
à cette décision n’avaient « pas été respectées ». Une première audience est
prévue le 6 décembre au tribunal de Libourne.
Mathieu Cuvelier a par ailleurs dit espérer que cette démarche judiciaire permette
de « mettre au ban » les « pratiques un peu décriées » de la Safer. Sollicitée par
l’AFP, la Safer n’a pas répondu. (PDf, Agra Alimentation avec APF)
Le Château Sainte Roseline aux Arcssur-Argens
(83) travaille désormais
sur un partenariat à long terme avec
la chanteuse australienne Kylie
Minogue. « Nous avions déjà fait
en 2020 une sélection de jus pour
un côtes-de-provence rosé, mais on
s’occupait juste du sourcing sans
apparaître sur la bouteille, explique
la propriétaire du domaine viticole,
Aurélie Bertin. Cette fois, nous
avons élaboré une cuvée dédiée
en cru classé Sainte Roseline avec
la vendange 2021 ». Elle sera disponible
en 2022 (28 €) d’abord au
Kylie Minogue et Aurélie Bertin
Royaume-Uni, puis également aux
Etats-Unis et en Europe. Le premier vin baptisé sobrement Kylie (Minogue en
petit) en cinsault, grenache et rolle (14,50 €) a été produit à 300000 bouteilles,
le second ne dépassera pas 10000 pour le premier tirage, 20000 au printemps
prochain. « On ne pourrait pas suivre pour beaucoup plus de bouteilles, reconnait
Aurélie Bertin qui rappelle que la chanteuse a déjà vendu plus d’un million
de bouteilles de son prosecco lancé en mai dernier. La gamme Kylie compte
également un sauvignon blanc provenant des Côtes-de-Gascogne, un merlot
rouge de Pays d’Oc, un vin de France rosé, un cava Reserva bio mais également
deux vins australiens, un chardonnay de Margaret River Chardonnay et
un pinot noir de Yarra. (FH)
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Free Spirits décolle
chez les cavistes
Vin-Malin
lance un club pour
ses meilleurs clients
EcoSpirits pour
une distribution
éco-responsable
des spiritueux
La jeune société de distribution Free Spirits Distribution, créée en 2018 par
Guillaume Botté (ex-Maison du Whisky), avec cinq distilleries en portefeuille
(Bows, Bercloux, Vercors, Dominique Auroy, Mana’o) a largement étendu sa
gamme de spiritueux et bières avec une démarche engagée.
Elle travaille désormais avec environ 80 références ; parmi les derniers partenariats,
la distillerie écossaise Brewdog, l’une des rares en Europe à produire
son alcool neutre pour ses gins et vodkas, les rhums Cordoba, La Forza et
Lover’s, l’apéritif Kina Karo, la distillerie alsacienne Miclo, spécialisée dans
les eaux-de-vie de fruits et qui se lance dans la production de whiskies et de
gins. « Nous avons comme fil conducteur des produits à réduction lente sans
intrants ni filtration », explique le fondateur. L’entreprise a choisi d’externaliser
la logistique (entrepôt sous douane certifié AB) pour se concentrer sur le sourcing,
la communication et la commercialisation, avec une quarantaine d’agents,
principalement chez les cavistes indépendants (80 % des ventes) et en CHR.
« Notre valeur ajoutée, c’est la vente, le marketing et le recouvrement chez les
distributeurs par la massification ».
La société a réalisé un chiffre d’affaires de 1,40 M€ (sur son exercice clos à
fin mars 2021) et prévoit 2,70 M€ à fin mars 2022. L’objectif est de développer
également sa propre gamme de softs et tonics en partenariat avec Benoit
Garcia de la distillerie Bows de Montauban qui produit déjà gin, vodka, rhums
et whiskies. (FH)
Le site Vin-Malin annonce la création d’un club pour ses meilleurs clients,
avec une offre ciblée, un accès réservé sur une partie du site et la possibilité de
stocker les achats. Cette segmentation permet de proposer des vins disponibles
en petite quantité et d’inclure des étiquettes frileuses vis-à-vis de l’e-commerce.
Vin-Malin a connu une croissance de 350 % de son chiffre d’affaires depuis
la première vague de la pandémie. Son offre de fin d’année, en ligne depuis le
1 er novembre, comprend 86 vins prêts à boire, dont une douzaine de champagnes
biodynamiques. (IB)
Créée à Singapour en 2018, ecoSpirits est une technologie de distribution circulaire
d’avant-garde qui permet de réduire les déchets d’emballage de la chaîne
d’approvisionnement des spiritueux. Avec 40 milliards de bouteilles d’alcool
en verre produites dans le monde en 2020 générant 22 Mt de d’émissions de
carbone, ecoSpirits innove dans la réduction du verre à usage unique dans cette
industrie.
Le système est composé d’un récipient en verre recyclable de 4,5 l, entièrement
réutilisable et antichoc (un ecoTote) et d’une installation de traitement
de spiritueux semi-automatisée, conçue pour le nettoyage, la désinfection et le
remplissage des récipients consignés. Elle présente l’avantage de diminuer les
coûts d’emballage, les frais de transport et de logistique. Paul Gabie, p-dg de la
maison mère ecoSpiritis a signé un partenariat avec la Maison du Whisky pour
le lancement du procédé en France. « Nous nous efforçons de rester toujours
à l’avant-garde des enjeux de demain pour répondre à cette forte demande des
professionnels du CHR, notamment des bars parisiens et des consommateurs en
proposant cette solution de spiritueux en vrac, explique Thierry Bénitah, p-dg
de la Maison du Whisky. Ce système permet une réduction des coûts globaux
de l’ordre de 20-25 % ».
La Maison du Whisky s’est entourée dans la démarche de marques partenaires
telles que Maison Ferrand avec 3 références de rhum Plantation et du gin
Citadelle, Fair Spirits, la marque de spiritueux du commerce équitable avec sa
vodka Fair Quinoa et le producteur de calvados Christian Drouin. EcoSpirits
s’est également associé à Richard Vins et Domaines pour déployer sa technologie
en France. L’entreprise promet que pour chaque utilisation d’un ecoTote,
un arbre est planté sur les îles de Bornéo et Madagascar. (FH)
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Médoc :
Treasury Wine Estates
acquiert trois propriétés
L’australien Treasury Wine Estates, notamment propriétaire de la marque
Penfolds, vient de se porter acquéreur de « trois propriétés dans le Médoc sur
la commune de Macau : Château Belle-Vue (14,99 hectares), Cru Bourgeois
Exceptionnel, Château Gironville (5,23 hectares) en appellation Haut-Médoc,
Château Bolaire (7 hectares) en appellation Bordeaux ainsi que la marque Petit
Verdot by BV », annonce-t-il dans un communiqué du 17 novembre. C’est
en 2019, avec l’acquisition de Château Cambon La Pelouse en appellation
Haut-Médoc et Margaux, que le groupe a mis un pied dans le Bordelais. « La
France est une région stratégiquement importante pour Treasury Wine Estates
et les vins français représentent une belle opportunité de se développer sur nos
principaux marchés », explique un porte-parole du groupe. Et la proximité de
ces différentes acquisitions permettra « également de développer des synergies
entre les propriétés » (PDf, Agra Alimentation)
■■PEOPLE
Guillaume Demoulin
devient président
de l’Appellation Tavel
De gauche à droite : Julien Courdesse (Vice-Président), Chantal Bertoncino (Trésorière),
Guillaume Demoulin (Président), Sébastien Jouffret (Secrétaire Général)
et Jean-Maxime Delorme (nouvelle génération de vigneron).
Guillaume Demoulin, vigneron et gérant depuis 2006 du domaine familial,
le Château de Trinquevedel, vient d’être élu Président de l’appellation Tavel.
Président de la section Tavel, Président de l’Association Internationale des
Rosés de Terroirs et investi depuis de nombreuses années dans la promotion de
l’Appellation Tavel, cet ingénieur agronome souhaite, poursuivre et valoriser
les nombreuses actions engagées avec son équipe. Outre les enjeux environnementaux,
d’autres projets majeurs sont en cours, comme une future maison
des vins pour l’appellation Tavel d’ici fin 2022 et la volonté de développer
l’œnotourisme sur le territoire. (PDf, Agra Alimentation)
Outre le président Guillaume Demoulin, le bureau est composé de Julien Courdesse (les vignerons
de tavel & lirac) Vice-Président, Chantal Bertoncino (les vignerons de Tavel & Lirac)
trésorière, Sébastien Jouffret (les vignobles Roudil-Jouffret) secrétaire général, Florian André
(Château de Manissy), Christophe Chaudeyrac (Cellier des Chartreux), Anne-Luce Coulomb
(Les Vignerons de Tavel & Lirac), Jean-Maxime Delorme (Domaine Jean-Maxime Delorme),
Guillaume Dugas (Prieuré de Montézargues), François Lafond (Domaine Lafond Roc-Epine),
Dominique Ledantec (Domaine Amido), Richard Maby (Domaine Maby), Gaël Petit (Domaine
Moulin-La-Viguerie) et Géraldine Saunier (Domaine Corne-Loup).
Nouvelle équipe
chez Producta
Afin de reconquérir les marchés France et export, Producta Vignobles, union
d’une vingtaine de coopératives sur une cinquantaine d’appellations des
vignobles de Bordeaux, Bergerac, Duras, Lussac Saint-Emilion et du Médoc,
dirigée depuis janvier 2020 par Camille Dujardin, a renouvelé son équipe. Thomas
Legaillard (ex-Bernard Magrez) a été nommé directeur Grands Comptes
France pour développer la croissance des marques phares mais également
déployer les innovations du groupe ; Brieg Lemétayer (ex-ambassadeur Inter
Rhône en Chine) arrive comme responsable export Chine, marché historique
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à fort potentiel ; Stéphanie Monteau, déjà responsable communication chez
Producta depuis 2017, devient responsable marketing & communication et
Céline Lerebour (ex-Union des Vignerons Associés des Monts de Bourgogne
et de sa marque Terres Secrètes) est nommée chef de produits, participant aux
nouveaux concepts marketing. (FH)
Décès d’Eloi Dürbach,
du domaine
de Trévallon
Wine Paris & Vinexpo
Paris programmé
en février 2022
Rémy Martin ouvre
sa première boutique
à Hainan
Trévallon
Le propriétaire du célèbre domaine de Trévallon,
figure emblématique du vignoble de Provence, est
décédé le 12 novembre d’une crise cardiaque à 71
ans. Délaissant ses études d’architecture à Paris, ce
fils d’artistes avait entièrement créé son domaine
à Saint-Rémy-de-Provence (13) en plantant ses
premiers hectares en 1973. Il avait alors misé sur
le cabernet sauvignon associé à la syrah, ce qui
avait suscité la polémique, le cabernet étant encore
atypique en Provence, avant de jouer marsanne,
roussanne et chardonnay en blanc. Avec ses 17
hectares plantés dans un ensemble de 70 hectares
au cœur des Alpilles, il avait donc préféré rester
en vin de pays au passage en AOC des Coteaux
d’Aix-en-Provence, puis des Baux de Provence
Eloi Dürbach
qui limitaient la part du cabernet-sauvignon. Il a
travaillé ses vignes en bio depuis le début sans le mentionner sur l’étiquette.
Il devait son succès à Kermit Lynch qui l’importait aux Etats-Unis suite à une
visite au domaine d’un certain Aubert de Vilaine de La Romanée-Conti et au
100/100 de Robert Parker en 1982. Trévallon produit une seule cuvée en rouge
(environ 50000 bouteilles) et une cuvée en blanc (10000 cols) dont la moitié
vendue à l’export, principalement aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, et
produit de l’huile d’olive. La relève est assurée : Sa fille Ostiane travaille déjà
au domaine depuis 2009. (FH)
■■LES ÉVÈNEMENTS
Après une année 2021 marquée par l’annulation de Wine Paris & Vinexpo
Paris, la manifestation organisée par Vinexposium est bien programmée du 14
au 16 février 2022 à la Porte de Versailles. A 100 jours du début du salon, 95 %
des espaces disponibles ont déjà été commercialisés, estime l’organisateur. Le
salon proposera des dégustations libres dans les halls 4 (vins des climats méditerranéens),
5 (vins du monde) et 6 (vins septentrionaux), ainsi que des master
classes, les Wine Talks (tendances de consommation) et une série de débats sur
l’avenir des vins français à l’international. Un nouvel espace, la Nouvelle vague,
est lancé pour accueillir 40 jeunes producteurs (moins de 5 ans d’ancienneté)
dans le hall 3, tandis que le hall 4, baptisé Wine Futures, présentera 30 start-up
porteuses de solutions innovantes du secteur des vins et spiritueux. Les organisateurs
prévoient aussi une zone réservée aux spiritueux (20 % plus grande
que lors de l’édition précédente) qui doit accueillir 80 exposants, dont un tiers
d’étrangers. (CB, Agra Alimentation)
Rémy Martin (Groupe Rémy Cointreau) a annoncé le 28 octobre, l’ouverture
de sa première boutique à Hainan, en Chine, inaugurée par Nicolas Beckers,
Directeur général de Rémy Cointreau Chine et par Nicole Li, Directrice de la
marque dans le pays.
Cette nouvelle boutique est une invitation au voyage au cœur de l’univers de la
Maison et de ses gammes de cognac et vise à accélérer son développement sur
le marché chinois. Rémy Martin a déjà ouvert en effet ouvert cinq boutiques
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Louis XIII depuis 2016 : à Pékin (2016), à Xi’an (2018), à Shenzhen (2018), à
Harrod’s au Royaume-Uni (2018) et à Hangzhou (2020). Avec cette boutique
qui marque « un tournant dans notre histoire » Nicolas Beckers espère « optimiser
notre matrice de consommation multicanale en Chine, tout en continuant à
offrir à nos clients une expérience de marque diversifiée. » (PDf, Agra Alimentation)
Vinora envisage
un label pour les vins
volcaniques
De bonnes vendanges
à Chinon
Centre Val de Loire :
le vignoble en bio
s’étend sur plus
de 5 000 hectares
Forte du succès de son premier salon des vins volcaniques aux portes de Clermont-Ferrand
en janvier 2020, Vinora a renforcé sa commission technique et
engagé une étude scientifique pour savoir si une réelle typicité des vins issus
de sols volcaniques les distinguait de celle des voisins de sols sédimentaires.
Les premiers résultats étant positifs, l’association Vinora, soutenue par la région
Auvergne-Rhône-Alpes et le département du Puy-de-Dôme, envisage une
reconnaissance européenne, puisque des liens sont déjà établis avec l’Ardèche,
Pézenas en Languedoc et l’Italie.
Une rencontre-dégustation avec 17 producteurs (Auvergne, Beaujolais, Ardèche,
Provence, Languedoc, Hongrie, Grèce, Italie et Portugal) a attiré une centaine
de professionnels enthousiastes à Paris le 8 novembre et un nouveau salon est
envisagé, avec la participation de Philippe Faure-Brac et John Szabo, auteur
canadien experts des terroirs volcaniques. (IB)
■■FILIÈRES ET APPELLATIONS
Les vendanges 2021 ont été satisfaisantes sur l’appellation Chinon, annonce
le président de l’ODG, Fabrice Gasnier. « Le millésime a été compliqué, mais
il s’est bien terminé pour nous. Les rendements moyens sont à 40/42 hl/ha, ils
vont nous permettre de garder nos parts de marchés et d’assurer le développement
commercial de notre AOC », indique le vigneron. Le vignoble de Chinon
a été peu touché par le gel, et le mildiou n’a pas provoqué de grandes pertes de
récolte, y compris chez les vignerons en bio. Côté qualité, « les Chinon 2021
sont croquants, gourmands, ils répondront à la demande des consommateurs »,
ajoute Fabrice Gasnier. Par ailleurs, l’ODG de Chinon vient d’organiser début
novembre la 6e édition de son festival Les Nourritures élémentaires autour de
Rabelais, avec des conférences, des spectacles et des dégustations de vins. Un
événement culturel et plutôt confidentiel (1 200 visiteurs annoncés) qui permet
néanmoins selon le président de l’ODG de « communiquer sur l’AOC et de
gagner de nouveaux clients ». (IP)
Les vignes cultivées en bio, certifiées ou en conversion, s’étendent désormais
sur 5 027 hectares en région Centre val de Loire, selon l’Agence Bio. Leur surface
a bondi de 37 % entre 2019 et 2020. Le Centre Val de Loire est l’une des
régions de France, avec le Grand Est et la Nouvelle-Aquitaine, où la croissance
des vignes bio est la plus forte. Le département de l’Indre-et-Loire concentre
à lui seul près de 3 000 hectares certifiés ou en conversion. Mais les vignes bio
ont aussi gagné du terrain en Loir-et-Cher, et plus encore dans le petit vignoble
du Cher, où le nombre de conversions s’est envolé et a conduit les vignes AB
à atteindre plus de 1 100 hectares.
Selon Bio Centre, l’organisme professionnel régional de la bio, les surfaces de
vignes certifiées en bio vont doubler d’ici trois ans en Centre Val de Loire, suite
à un pic de conversions en 2020. (IP)
VSB est éditée par AGRA SAS au capital de 330 846 € - RCS Caen 538 582 636 00030 - APE 6391 Z. Principaux actionnaires : Réussir SA et Agra Investissement
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nantais - 06 09 33 58 99) - Déborah Berthier (Bourgogne, Vallée du Rhône - 06 59 58 85 22).
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Campagne historique
pour le cabernet
d’anjou
Après des hausses
ces dernières années, le
foncier est stable
en Anjou
Sucrosité des vins
d’Alsace : étiquetage
clair à partir
du millésime 2021
La vendange mondiale
proche du creux
historique de 2017
Avec près de 340 000 hl sortis des chais sur la dernière campagne, le cabernet
d’anjou a enregistré un de ses plus beaux exercices depuis sa reconnaissance en
1950. L’appellation de rosé demi-sec a progressé de 7,5 %. Achats du négoce et
vente directe ont été dynamiques, avec une activité soutenue des coopératives,
très bien implantées sur ce produit phare de l’Anjou, dont les cours sont repartis
à la hausse après une année en demi-teinte. Le prix moyen du vin vrac s’établit à
plus de 191 €, dépassant légèrement le niveau de 2019. A noter que le cabernet
d’anjou est un produit quasi exclusivement commercialisé en France. Seul 10 %
du volume part à l’export. (PT)
Selon les données fournies par la Safer, les prix des vignes en Anjou-Saumur
n’ont pas beaucoup bougé entre 2019 et 2020, tant en vigne en place, qu’en
terres à planter. La transaction moyenne s’établit à 22 900 €/ha, en hausse de
1 %. Cette très légère progression n’est due qu’à un seul secteur : la zone de
Saumur qui a vu ses tarifs grimper de 5 %. Le prix moyen passe de 21 000 à
22 000 €/ha. L’hectare s’est valorisé de 1 000 € par an depuis l’année 2017.
L’AOC voisine de Saumur Champigny affiche toujours – à 63 000 € – l’un des
tarifs les plus élevés de la Loire. Le prix est stable après avoir grimpé significativement
: 61 000 € en 2018, et 58 000 en 2017. Dans le secteur de l’Anjou, le
tarif moyen est également stable, à 17 000 €/ha, mais avait nettement progressé
sur les dernières années, passant de 13 000 € en 2016 à 17 000 en 2019. Du
côté des parcelles de Coteaux du Layon, c’est aussi la stabilité qui prime. La
valeur moyenne s’établit à 20 000 €/ha, mais comme en Anjou, les tarifs ont
suivi une nette hausse depuis cinq ans. Ils affichaient 16 000 € en 2016. (PT)
A partir du millésime 2021, tout metteur en marché de vin d’Alsace doit apposer
en clair, le degré de sucrosité de ses vins : sec, demi-sec, moelleux ou doux
sera désormais écrit en toutes lettres, sur les étiquettes, mais aussi les annonces,
prospectus, factures, tarifs. L’information fait référence au règlement européen
qui définit les vins par rapport à leur degré de sucre obligatoirement couplé à
leur niveau d’acidité, puisque c’est l’équilibre entre les deux éléments qui définit
l’impression ressentie par le consommateur.
Cet étiquetage - qui ne s’applique pas aux VT et SGN - devrait aider la commercialisation
des vins d’Alsace, qui souffrent d’un rejet de la part de consommateurs
lassés de ne pas savoir si le vin qu’ils choisissent s’accordera avec leur
menu, en raison de son sucre résiduel. Les premiers pour 2021 peuvent être
commercialisés dès le 15 décembre. (IB)
■■MARCHÉ
En 2021, la production mondiale de vin devrait être « à peine supérieure à la
production historiquement faible de 2017 », qui était de 247 millions d’hectolitres
(Mhl), a indiqué Pau Roca, directeur général de l’Organisation internationale
de la vigne et du vin (OIV) le 4 novembre, présentant les premières estimations
de la vendange mondiale. La production mondiale, évaluée à 250,3 Mhl, serait
ainsi inférieure à la moyenne pour la troisième année consécutive. Le volume
attendu cette année « semble avoir baissé de 4 % par rapport à 2020 (qui était
déjà inférieur à la moyenne, NDLR) et il est inférieur de 7 % à sa moyenne sur
vingt ans ». Cette situation résulte du gel tardif du printemps et du mildiou dans
les principaux pays producteurs de vin d’Europe. Ainsi, l’Italie (-9 %), l’Espagne
(-14 %) et la France (-27 %) ont perdu ensemble environ 22 Mhl par rapport
à 2020. « France a subi le plus durement les effets d’un millésime désastreux
avec de fortes gelées en avril, suivies de pluies estivales, d’orages de grêle et
d’épisodes de mildiou », a commenté l’OIV. L’Italie est toujours le premier producteur
mondial avec 44,5 Mhl. Les seuls grands pays producteurs de vin de l’UE
19 novembre 2021 - N°1800-1801 - www.vsb-lalettre.fr
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VSB
Un hebdo Agra
qui enregistrent des récoltes supérieures à celles de 2020 sont l’Allemagne, le
Portugal, la Roumanie et la Hongrie. Les prévisions pour les États-Unis laissent
entrevoir des volumes de production « légèrement supérieurs à ceux de 2020 ».
Dans les vignobles de l’hémisphère Sud, des conditions météorologiques favorables
ont permis d’atteindre des niveaux de production records. En Amérique
du Sud, le Chili, plus grand producteur de la région, culmine cette année avec
une production de vin de 13,4 Mhl, le plus haut volume enregistré depuis vingt
ans, soit une augmentation de 30 % par rapport à son niveau de 2020. En 2021,
la production de vin de l’Argentine a augmenté de manière significative pour
atteindre 12,5 Mhl (+16 %/2020) après une production très faible enregistrée
l’année dernière. Le Brésil présente un volume de production de vin élevé, estimé
à 3,6 Mhl pour 2021. Ce volume de production est le plus important du Brésil
depuis 2008, soit une augmentation de 60 % par rapport à l’année précédente et de
46 % par rapport à sa moyenne sur cinq ans. L’Australie quant à elle a enregistré
sa plus forte récolte depuis 2006 : 14,2 Mhl (+30 % par rapport à 2020 et +14 %
par rapport à sa dernière moyenne quinquennale). (MN, Agra Presse)
■■DISTRIBUTION
Les bulles de Loire
marquées par la Covid
Allemagne :
Henkell et Freixenet ont
changé de propriétaire
Espagne : l’Europe
valide l’AOP des vins
espagnols Urueña
Sur le marché de la grande distribution française, les bulles de Loire peinent à
retrouver leur niveau d’avant la crise sanitaire. Sur la dernière période connue
(sur 12 mois à fin octobre), selon les données Iri fournies par Interloire, 11,25 millions
de cols ont été commercialisés, contre 11,38 sur la même séquence un
an auparavant. En référence, sur l’année 2019, 12,57 millions d’unités étaient
sortis des linéaires des supers et hypers français. Parmi les trois principales
appellations, saumur a réussi à se stabiliser à 4,4 millions de cols mais a reculé
de 2 % en prix moyen (5,07 € TTC). Vouvray est également au même niveau :
2,8 millions de bouteilles (6,25 €). Le crémant de Loire, de son côté, recule de
3 % (3,08 millions), à un tarif stable de 6,02 €. (PT)
■■ÉTRANGER
Une guerre intrafamiliale a conduit à la scission du groupe Dr. Oetker officialisée
début novembre. Le conflit opposait, depuis plusieurs années les héritiers du
fondateur, Rudolf-August Oetker, décédé en 2007, d’un côté les cinq enfants
nés d’un premier et d’un deuxième mariage, qui contrôlaient 62,5 % du capital,
de l’autre les trois enfants nés du troisième mariage, avec les 37,5 % restant. À
l’issue de la scission, ces trois derniers enfants conservent huit sociétés, dont les
activités dans le vin, Henkell et Freixnet, pour un chiffre d’affaires d’environ 2
Mrd€. Les cinq ainés conservent le business de pizzas congelées et surtout la
bière Radeberger, la plus vendue en Allemagne. Le tout pour un chiffre d’affaires
de plus de 5 Mrd€. (YK)
L’Union européenne a reconnu début novembre une nouvelle appellation d’origine
protégée (AOP) enregistrée en Castille y Leon, Urueña. Cette appellation
concerne uniquement les vins de la bodega éponyme, une propriété d’une trentaine
d’hectares située à 70 kilomètres de Valladolid qui produisait jusqu’ici dans
l’appellation contrôlée Toro. La reconnaissance de l’appellation Urueña en fait
un « vino de pago » l’ultime échelon de la classification des vins en Espagne
introduite dans la hiérarchie en 2003. Si le pays compte déjà une vingtaine de
« vinos de pago », Urueña est la première à être enregistré en Castille et Léon.
Les autres sont concentrées en Castille la Manche et en Navarre. Au total, cette
reconnaissance porte à 98 le nombre d’appellations protégées en Espagne que
complètent 42 IGP. (YK)
19 novembre 2021 - N°1800-1801 - www.vsb-lalettre.fr
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Espagne :
Indurain entre au
panthéon de Protos
Pologne : Maspex
rachète le leader de
la vodka dans le pays
Irlande :
Amber Beverage
prend le contrôle du
producteur de whisky
Walsh Whiskey
États-Unis :
Constellation s’offre
Booker Vineyard
Le cycliste espagnol Miguel Indurain entre au panthéon de Bodegas Protos, El
Circulo de los primeros. Inauguré par Isabel Garcia Tejerina, alors ministre de
l’agriculture espagnole, en 2015 ce programme est destiné à saluer des parcours
professionnels exceptionnels et s’inscrit dans l’offre œnotouristiques de la bodega.
Chaque personnalité admise dans ce cercle incarne l’esprit de la Bodega, « être
les premiers », et se trouve dotée d’un espace particulier avec une plaque à son
nom et une sélection de vins définie en fonction de sa personnalité. L’ancien
champion de cyclisme, plusieurs fois vainqueur de grands tours (Tour de France
cinq fois, Giro deux fois…) y rejoint l’architecte anglais Richard Rodgers (qui a
construit les nouveaux bâtiments de Protos), l’écrivain Antonio Muñoz Molina,
le canoéiste David Cal (sportif espagnol le plus titré aux J.O.), Vincente Del
Bosque, ancien entraîneur de l’équipe de football espagnole, Juan Vicente Herrera
Campo, ancien président du parlement de Castille et Léon… (YK)
Le groupe Maspex a annoncé le 2 novembre la signature d’un accord avec Roust
Corporation pour le rachat de ses actifs en Pologne menée par CEDC International
et sa filiale B2B Wine & Spirits, pour 3,89 Mrd de zlotys (836,9 M€).
A elle seule, CEDC (Central European Distribution Corporation) contrôle 47 %
du marché de la vodka en Pologne en volume, grâce à ses marques emblèmatiques
telles que Żubrówka, Soplica, Absolwent et Bols. La société qui possède deux
sites de production en Pologne, distribue aussi de vins et de spiritueux réputés
(Carlo Rossi, Glenfiddich, Tullamore, Jȁgermeister, Remy Martin, Cointreau,
Campari et Aperol). En 2020, son chiffre d’affaires a atteint 5,7 Mrd de zlotys
(1,2 Mrd€), dont 10 % réalisés à l’étranger.
Avec ce rachat, Maspex devient le premier groupe agroalimentaire du pays, avec
« un chiffre d’affaires supérieur à 11 Mrd de zlotys (2,3 Mrd€) », précise-t-il
dans son communiqué. La transaction sera finalisée dès l’accord de l’autorité
locale de régulation. (IL)
Amber Beverage Group (ABG), a annoncé le 11 novembre l’acquisition de la
société irlandaise de whisky, Walsh Whiskey, pour un montant non divulgué.
Fondée en 1999 par Bernard et son épouse Rosemary Walsh, Walsh Whiskey
possède deux marques super premium : The Irishman et Writers’ Tears.
Aujourd’hui vendues dans plus de 50 pays, ces marques devraient profiter de la
force marketing et de distribution d’ABG à travers le monde. Le groupe Amber
indique qu’il « s’agit d’une décision stratégiquement importante » et qu’elle est
« également la première entrée du Groupe dans le secteur en forte croissance
du whisky irlandais, une catégorie qui dépasse toutes les autres catégories de
spiritueux depuis plus d’une décennie ». Selon le communiqué d’Amber « le
secteur mondial du whisky était évalué en 2020 à 50 Mrd£ (58,4 Mrd€) avec
la plus forte croissance du secteur dans la catégorie provenant du whisky irlandais.
Selon l’Irish Whiskey Association, la catégorie a connu une croissance
de 140 % entre 2010 et 2020, ce qui équivaut à un taux de croissance annuel
composé (TCAC) moyen de 9,1 % ». (PDf, Agra Alimentation)
Constellation Brands a confirmé avoir renforcé sa participation dans les vignobles
d’Eric Jensen et ses marques de vins My Favorite Neighbor et Harvey & Harriet.
Le groupe avait pris une participation minoritaire dans la société Booker
Vineyard l’an dernier avec une option pour prendre la majorité. Le montant de
la transaction n’a pas été rendu public.
Booker Vineyard a été créé en 2001 par Eric et Lisa Jensen lorsqu’ils ont racheté
un vignoble de Paso Robles en Californie. Au fil des ans, la superficie de la
propriété a été portée à 40 hectares dont 24 plantés en vigne, majoritairement
en syrah et grenache. Outre la confection de ses propres marques, dont certaines
vendues autour de 50 $, l’entreprise fournissait aussi des raisins à Saxum, Linne
Calodo ou encore au Clos Solène. (YK)
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Nouvelle-Zélande :
Indevin sécurise son
vivier de main-d’œuvre
Chine :
après Pernod Ricard,
Diageo installe
sa première distillerie
de whisky single malt
Indevin, principal producteur de vin néo-zélandais (près d’un quart des exportations)
a acquis 75 % du capital de Thornhill Horticultural Contracting Limited,
leader en matière d’offre de main-d’œuvre durable et éthique pour l’industrie
horticole et viticole. « La finalisation de cet achat fait suite à l’acquisition par
Indevin de Villa Maria Estate Limited en septembre et constitue une partie
importante de la feuille de route stratégique et de la stratégie de croissance à
long terme de la société », explique Indevin. (YK)
La Chine, plus grand marché mondial des boissons alcoolisées attire. Alors que
Pernod Ricard, numéro deux mondial des vins et spiritueux, vient d’inaugurer
sa distillerie de whisky single malt dans le pays, une première pour un groupe
international, Diageo, le numéro un mondial, annonce, lui aussi, la construction de
sa première distillerie dans la province du Yunnan. Située à plus de 2 100 mètres
d’altitude, le site de cette distillerie de 66 000 mètres carrés pour un investissement
de 75 M$ (65,97 M€), produira le premier whisky single malt d’origine chinoise
du groupe. La construction devrait démarrer début 2022. Pernod Ricard a pris de
l’avance sur son concurrent en Chine puisque sa distillerie, située dans la province
du Sichuan dans le sud-ouest du pays est en activité depuis août 2021. Le groupe
français qui est leader des groupes internationaux de vins et spiritueux en Chine,
compte investir 150 M$ (131,90 M€) sur dix ans dans ce site baptisé The Chuan,
conçu par le célèbre cabinet d’architectes chinois Neri&Hu. Pernod Ricard se
donne pour objectif de faire de cet endroit « une véritable icône culturelle pour
le Sichuan et pour la Chine, un site porteur de sophistication et de convivialité
exceptionnelles », explique-t-il. Outre la distillerie, le site accueillera également
une programmation artistique permanente, qui est inaugurée par une installation
de Zhan Wang, l’un des artistes contemporains les plus célèbres de Chine. L’ouverture
au public est prévue en 2023 et devrait pouvoir accueillir deux millions
de visiteurs sur les dix premières années, selon le groupe. (PDf, Agra Alimentation)
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Les oxydatifs secs sortent de la cave
Même si la remontée en puissance rapide de la pandémie de Covid-19 a dissuadé des
visiteurs, le salon de Perpignan des vins oxydatifs secs a été un succès. Il acte la consolidation
d’une dynamique autour de la communauté de ces vins atypiques et mordorés
qui mûrissent longtemps (plus de cinq ans pour les rancios) au contact de l’oxygène.
Les vins oubliés de la cave se rebiffent. Et leurs
défenseurs « de Be Ranci », sont ambitieux.
Cette association de Perpignan fédère les énergies
nombreuses déployées autour des vins oxydatifs,
des rancios et des vins de voile. Après avoir bouclé le
grand rendez-vous tenu le 8 novembre dernier à Perpignan
les acteurs de cette famille ressoudée, voient
grand. Ils entendent intensifier le battage autour de ces
petites pépites ressorties de l’oubli et des dégustations
entre copains dans l’ancien temps dépourvu de velléité
commerciale. « Nous avons clairement positionné
Perpignan comme la capitale sur la carte du monde
de cette communauté qui monte en puissance.
Des vins de mieux en mieux valorisés
Ces vins sont de plus en plus recherchés et valorisés
même s’ils représentent des petites quantités. Et dès
2023, nous proposons que le rendez-vous de Perpignan
devienne un salon mondial avec des producteurs en
provenance des continents américains ou d’Asie »,
annonce Alain Pottier co-organisateur de l’évènement,
qui a attiré 650 visiteurs en une seule journée dont 125
sommeliers, la principale cible et le vecteur idéal pour
orienter l’esprit de découverte et augmenter la notoriété
de ces flacons méconnus. Ces experts ont pu déguster les
productions de 75 domaines ou coopératives, arrivés des
pays de Loire, du Jura, des Catalognes, d’Andalousie,
de Hongrie, de Grèce ou d’Allemagne.
Usage des rancios
« C’est pour moi une journée extraordinaire, riche de
rencontres multiples », s’exclame Josep Roca, le très
remarqué sommelier du Celler de Can Roca, à Gérone
(Espagne). Le restaurant familial conduit par Joan,
Jordi et donc Josep depuis 1986 a été sacré meilleur
restaurant du monde en 2013 et 2015. Et ce jour-là à
Perpignan, Josep est en mission d’exploration au cœur
de sa propre passion pour ces vins des ancêtres. Sur
les 4 000 références de sa cave, l’une des plus belles
d’Europe, 300 sont des rancios ou des oxydatifs. « Les
rancios secs sont des vins déshydratés, hyper concentrés.
Il convient donc de les déguster en très petite quantité
comme de véritables bijoux. En cuisine avec un rancio,
on peut faire des miracles. Dans un vin oxydatif, il y
a la sève sage d’une culture millénaire, avec le sédiment
culturel des ancêtres. Ces vins nous parlent de
mémoire, d’héritage, de transcendance et de gestion
du temps », poursuit le grand maître qui raconte par le
détail comment chez les Roca en cuisine, on se livre à
de gustatives expérimentations à partir de rancios pour
corser les accords mets et vins.
Le Sang de la Terre, un « produit d’exception »
Chez Bruno Paillocher à Tuffalun, le domaine de Grézille
(vins de Loire, Chinon, Saumur) ne construit pas son
budget sur sa production d’oxydatifs. « Bien sûr que
l’essentiel de notre commerce se fonde sur nos vins de
Loire. Les oxydatifs, c’est juste plusieurs centaines de
bouteilles, mais très bien valorisées. Et dire que nous
avons commencé par accident, parce qu’à a la reprise
du domaine, nous avions oublié de ramasser 7 rangées
de Cabernet-Franc et qu’il fallait bien en faire quelque
chose. Vingt-ans plus tard par pur passion, cela donne
le Sang de la Terre, un produit d’exception », s’exclame
Bruno Paillocher. « En année moyenne, nous produisons
et commercialisons 40000 bouteilles. Le vin jaune c’est
juste 1500 bouteilles, mais les clients viennent au caveau
pour notre vin jaune. C’est un marché de niche mais
c’est devenu notre identité », ajoute Emmanuel Grand,
producteur à Passenans (Jura). « Ces rancios, ces vins
oubliés qu’on ne vendait pas, sont aujourd’hui nos outils
de promotion pour tous nos vins de l’Emporda, d’autant
que les cuisiniers s’en sont emparés pour sublimer les
produits régionaux avec d’incontestables réussites gustatives
» poursuit de son côté Xavier Alberti porte-parole
des producteurs (une cinquantaine) de Catalogne du sud
alors que dans la grande patrie des oxydatifs, à Xérés,
la commercialisation ce n’est plus du tout une affaire
de niche pour un fleuve oxydatifs de 50 à 60 millions
de bouteilles vendues par an en totalisant toutes les
variantes (fino, manzanilla, amontillado). Dont 40000 à
50000 bouteilles qui sortent de chez Emilio Hidalgo,
la maison du nec plus ultra adressé aux grandes tables
gastronomiques.
« Nous défendons la pureté et la tradition du Xérès qui
tient à trois éléments essentiels : la qualité du raisin
de cépage Palomino, les spécificités de notre terroir
crayeux et le savoir-faire en cave », explique Juan
Manuel Hidalgo, cinquième génération de producteurs.
En Roussillon, belle terre de tradition rancios, on estime
entre 40000 et 45000 hectolitres la capacité de commercialisation.
« Avec l’arrivée sur le marché de jeunes
producteurs qui réservent quelques cuves pour produire
au long court des vins merveilleux et aujourd’hui très
demandés », ajoute Alain Pottier, lui-même producteur
à Port-Vendres.
Christian Goutorbe
Rédaction : Perrine Delfortrie et les correspondants régionaux.
Tél. : 01 42 74 29 37 - 01 42 74 29 46 • E-mail : p.delfortrie@agra.fr