La lettre VSB du 17 12 21 1804-1805
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Le média <strong>du</strong> business des vins et spiritueux<br />
<strong>VSB</strong><br />
Un hebdo Agra<br />
<strong>17</strong> décembre 20<strong>21</strong> - N°<strong>1804</strong>-<strong>1805</strong><br />
■ L’ÉVÈNEMENT<br />
Minervois :<br />
les vignerons<br />
investissent pour<br />
leur notoriété<br />
Après s’être affranchi <strong>du</strong> CIVL (Conseil interprofessionnel des vins <strong>du</strong> <strong>La</strong>nguedoc),<br />
le syndicat de l’appellation Minervois vole désormais de ses propres ailes<br />
depuis le 1 er janvier dernier. « Pendant cette année 20<strong>21</strong>, il nous a fallu assurer<br />
le suivi économique de l’appellation, l’enregistrement des contrats et différentes<br />
opérations. Tout cela a été mis en place et cela fonctionne. Il nous faut maintenant<br />
travailler sur la communication et surtout augmenter la notoriété de nos vins<br />
d’appellation », explique Philippe Coste, président <strong>du</strong> syndicat qui regroupe<br />
180 opérateurs pour une récolte 20<strong>21</strong> de <strong>12</strong>0 000 hectolitres, en retrait des vendanges<br />
précédents (130 000 hl). Pour relancer avec vigueur la communication<br />
et la quête de notoriété, les vignerons adhérents ont consenti, lors de la dernière<br />
assemblée générale tenue le 7 décembre dernier, une augmentation substantielle<br />
de la cotisation au titre de l’ODG : de 1,5 € portant ladite participation à 4,84 €<br />
par hectolitre. « Cet effort va nous permettre de considérablement augmenter<br />
notre capacité de communication et d’actions commerciales. Nous aurons par<br />
exemple un espace dédié au salon Wine Paris sur lequel nous fondons de grands<br />
espoirs », poursuit Philippe Coste. L’appellation a fait de la maison des Vignerons<br />
<strong>du</strong> Minervois sur le canal <strong>du</strong> Midi à Homps (Aude) sa véritable vitrine et<br />
un lieu commercial de premier plan dans d’anciens chais réaménagés. C’est<br />
aussi une plate-forme de vente en ligne qui a particulièrement bien fonctionné au<br />
printemps 20<strong>21</strong> avec plus de 50 000 bouteilles ven<strong>du</strong>es sur un catalogue de mille<br />
références. Les vignerons minervois désormais autonomes dans leurs décisions<br />
stratégiques attendent beaucoup de cette campagne alors qu’à la mi-décembre<br />
les cours sont stationnaires. Christian Goutorbe<br />
■ L’ESSENTIEL<br />
Entreprises<br />
Évènements<br />
People<br />
Étranger<br />
Pernod Ricard cède la majorité de SPA, mais reste au capital..........................2<br />
Un très bon premier semestre pour Oeneo........................................................2<br />
<strong>La</strong> Percée <strong>du</strong> vin jaune change de formule.......................................................3<br />
Valençay : un nouveau président et de nouvelles règles...................................3<br />
États-Unis : Boisset s’offre un joyau de la Napa...............................................7<br />
■ L’ŒIL DE LA RÉDACTION<br />
Cadeau de Noël<br />
Un des cavistes londoniens les plus réputés dans le monde des grands vins,<br />
Hedonism Wines a ouvert une salle temporaire de musée pour une collection hors<br />
norme, 36 millésimes (sur 40 pro<strong>du</strong>its depuis 1888) de Brunello di Montalcino<br />
Riserva, élaborée par Biondi-Santi. Cette collection verticale, allant de 1945<br />
jusqu’à 2013 est la plus importante au monde en dehors de celle conservée<br />
à <strong>La</strong> Storica, cave dédiée aux crus historiques de la prestigieuse appellation<br />
italienne. Il ne manque à la collection constituée par Alistair Viner, acheteur<br />
de Hedonism Wine, que les millésimes les plus anciens, 1888, 1891 et 1925.<br />
Cette verticale est visible à Londres jusqu’au 31 décembre et mise en vente au<br />
prix de 52 400 £ ou 61 357 euros. Chouette cadeau de Noël non ? Yann Kerveno
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Un hebdo Agra<br />
■■ENTREPRISES<br />
Pernod Ricard<br />
reste actionnaire<br />
minoritaire de SPA aux<br />
côtés d’Alexander Stein<br />
Château Rollan de By<br />
en « box » de 75 cl<br />
Un très bon premier<br />
semestre pour Oeneo<br />
Le domaine <strong>du</strong> Château<br />
des <strong>La</strong>unes condamné<br />
pour avoir détruit<br />
l’habitat de la tortue<br />
d’Hermann<br />
Pernod Ricard a annoncé le 2 décembre la cession d’une participation majoritaire<br />
dans Société des Pro<strong>du</strong>its d’Armagnac (SPA) à Cloudsweeper, société détenue par<br />
Alexander Stein. Basée depuis sa fondation en 1930 à Eauze, considérée comme<br />
la capitale de l’armagnac, SPA, propriétaire des marques Marquis de Montesquiou<br />
et Comte de <strong>La</strong>uvia, « est implantée sur les principaux marchés de l’armagnac tels<br />
que la France, le Royaume-Uni, la Russie ou les États-Unis et dispose d’un stock<br />
exceptionnel de vieilles eaux-de-vie », précise Pernod Ricard. Le numéro 2 des<br />
vins et spiritueux connaît bien Alexander Stein. C’est à lui en effet que le groupe<br />
avait racheté en 2000, 100 % <strong>du</strong> gin ultra-premium Monkey 47, la marque que<br />
l’entrepreneur avait créée au début des années 2000. « Les deux partenaires ont<br />
par ailleurs récemment lancé Horse with No Name, un bourbon infusé au piment<br />
habanero », indique encore le communiqué. Si Pernod Ricard ne dit pas combien<br />
il conserve <strong>du</strong> capital de SPA, il précise qu’en tant qu’actionnaire, « il soutiendra<br />
Alexander Stein dans le développement de ces deux marques ». (PDf, Agra Alimentation)<br />
Une partie de la récolte de Château Rollan de By s’apprête à être conditionnée<br />
dans un format inédit, une « box » de 75 cl : il s’agit d’une poche de BIB, qui se<br />
cache dans un carton de la même hauteur qu’une bouteille, afin de pouvoir être<br />
présentée en rayon avec les bouteilles et non avec les BIBs. On se rappelle que le<br />
propriétaire <strong>du</strong> Château Rollan de By, Jean Guyon, a été parmi les tout premiers<br />
à oser commercialiser une appellation noble en format BIB.<br />
Ce conditionnement est une création <strong>du</strong> jeune négoce bordelais, Charles & César,<br />
qui a pour l’instant persuadé deux autres crus, Château Fonréaud à Listrac et Château<br />
Ferrand (pour son 2 e vin) à Pomerol. <strong>La</strong> taille <strong>du</strong> robinet est ré<strong>du</strong>ite, de façon<br />
à respecter une quantité d’air minimale, en proportion avec le volume de vin. Pour<br />
le millésime 2019, 13 300 boxs de chaque domaine seront commercialisées à partir<br />
<strong>du</strong> 1 er mars avec un surcoût de 1,50 à 2,00 € par rapport au prix des bouteilles (<strong>17</strong><br />
à 20 €). Le conditionnement est assuré par les Vignobles Gonfrier, qui ont assuré<br />
la mise des 50 000 BIBs « Duo » commercialisés par Charles & César en 20<strong>21</strong><br />
(deux vins différents, 1,5 l chaque, dans un seul carton). (IB)<br />
Les comptes semestriels publiés par Oeneo le 6 décembre témoignent d’une croissance<br />
dynamique de l’activité essentiellement dans la division bouchage et d’une<br />
amélioration de la rentabilité. Sur ces six mois (d’avril à septembre), le groupe a<br />
dégagé un résultat opérationnel courant (ROC) de 28,00 M€, en hausse de 33,4 %<br />
par rapport à la même période de 2020/20<strong>21</strong>, pour un chiffre d’affaires de 158,60 M€<br />
(+20,8 %). <strong>La</strong> marge opérationnelle courante semestrielle passe ainsi à <strong>17</strong>,6 %<br />
(contre 16 % au premier semestre 2020/20<strong>21</strong>). « Cette progression provient de la<br />
très bonne performance de la Division Bouchage, (dont le ROC est en hausse de<br />
53,1 % sur le premier semestre de l’exercice en cours, ndlr) qui recueille les fruits<br />
de sa croissance sur une structure de coûts bien maitrisés, malgré les premiers<br />
signes de tensions inflationnistes », note le groupe dans son communiqué. Fort<br />
de ce bon premier semestre, Oeneo aborde les six mois suivants « avec vigilance,<br />
explique-t-il, compte tenu d’un contexte moins porteur lié à la fois aux tensions<br />
inflationnistes sur les coûts des matières premières, de pro<strong>du</strong>ction et logistiques,<br />
et à des vendanges européennes faibles en volumes en Europe en raison des gels<br />
printaniers (-13 % en moyenne par rapport à 2020) ». (PDf, Agra Alimentation)<br />
Dans le Var, le domaine viticole <strong>du</strong> Château des <strong>La</strong>unes, à <strong>La</strong> Garde-Freinet a été<br />
condamné le 26 novembre à 45 000 euros d’amende fermes pour avoir défriché<br />
la zone d’habitat d’une espèce de tortue menacée, ainsi qu’à une indemnisation<br />
« en réparation » <strong>du</strong> préjudice écologique, deux mois après une décision semblable<br />
visant un autre domaine. Fin septembre, dans une affaire similaire, une amende de<br />
100 000 euros avait été infligée à un autre domaine viticole <strong>du</strong> Var, le domaine <strong>du</strong><br />
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Château de Berne, lui aussi coupable d’avoir défriché une zone d’habitat de la tortue<br />
d’Hermann. Le domaine avait également été condamné à verser 375 000 euros au<br />
titre <strong>du</strong> « préjudice écologique ». Défen<strong>du</strong> par le même avocat, Me <strong>La</strong>douce, le<br />
Château de Berne a fait appel. L’avocat avait dénoncé l’application « anormalement<br />
zélée » de la réglementation sur les interdictions de défrichage dans les zones<br />
protégées, comme la Réserve de la plaine des Maures, réglementation qui aurait<br />
démontré « ses limites » cet été. L’avocat faisait référence au gigantesque incendie<br />
qui a ravagé en août le massif des Maures et l’arrière-pays de Saint-Tropez (Var),<br />
faisant deux morts. (Agra Presse)<br />
■■PEOPLE<br />
Anne-<strong>La</strong>ure Borras,<br />
élue vigneron 2022<br />
en <strong>La</strong>nguedoc<br />
Un <strong>du</strong>o mixte<br />
pour les VIF<br />
d’Anjou-Saumur<br />
Valençay :<br />
un nouveau président et<br />
de nouvelles règles<br />
de taille en projet<br />
<strong>La</strong> Percée <strong>du</strong> vin jaune<br />
change de formule<br />
Anne-<strong>La</strong>ure Borras-Gauch est la vigneronne de l’année 2022 en <strong>La</strong>nguedoc pour le<br />
guide Hachette. En 20<strong>21</strong>, déjà, cette vigneronne diplômée en œnologie après avoir<br />
con<strong>du</strong>it des études de biologie, a pris la suite de son grand-père maternel, médecin<br />
et vigneron par passion à la tête <strong>du</strong> domaine <strong>du</strong> Nouveau Monde, baptisé ainsi en<br />
hommage au grand voyageur Henri de Montfreid passé par là. Anne-<strong>La</strong>ure Borras<br />
vinifie depuis 2004 sur les parcelles familiales, soit 20 hectares à Vendres, au sud<br />
de Béziers, entre Méditerranée et étang. Anne-<strong>La</strong>ure travaille sur ce domaine avec<br />
son mari Sébastien qui prend soin de la vigne avec une préférence de cépage en<br />
mourvèdre. Le domaine a été certifié en bio en 2020. Il est promis à un très grand<br />
avenir, à la fois en AOC et en IGP. (CG)<br />
Après trois années à la tête <strong>du</strong> syndicat des Vignerons indépendants d’Anjou-Saumur,<br />
Hervé Desgrousilliers a cédé son fauteuil présidentiel à un <strong>du</strong>o de co-présidents<br />
pour un nouveau mandat de trois ans. Il s’agit de la Saumuroise Céline Sanzay<br />
(Varrains) qui aura en charge les relations et les manifestations extérieures. Le<br />
second co-président est l’Angevin Pierre-Antoine Giovannoni, qui s’occupera de<br />
l’activité syndicale. Le vigneron de Champ-sur-<strong>La</strong>yon a déjà présidé ce syndicat<br />
de 2015 à 2018, et préside depuis 2015 la Fédération des Vignerons indépendants<br />
des Pays de la Loire. Il siège également au bureau national, avec la responsabilité<br />
des salons. Le syndicat angevin revendique quelque 270 domaines représentant<br />
plus de 8 000 ha. (PT)<br />
L’AOC Valençay vient de changer de président. Olivier Sinson, vigneron à Meusnes,<br />
et jusqu’ici vice-président de l’ODG, a succédé à Jean-François Roy, qui part à la<br />
retraite. Olivier Sinson et le conseil d’administration auront notamment à piloter le<br />
dossier des modifications <strong>du</strong> cahier des charges de l’AOC. Il est notamment prévu<br />
de demander à l’Inao l’autorisation de laisser à la taille un œil supplémentaire sur<br />
les sarments de vigne (9 yeux francs au total en côt et gamay, contre 8 maximum<br />
actuellement, et <strong>12</strong> pour les autres cépages, au lieu de 11). Ceci afin de compenser<br />
l’impact sur les rendements de l’enherbement et <strong>du</strong> travail <strong>du</strong> sol, qui vont se<br />
développer encore dans ce vignoble <strong>du</strong> fait de l’interdiction prévue <strong>du</strong> désherbage<br />
chimique total des parcelles et des tournières. Selon l’ODG de Valençay, le rendement<br />
moyen dans l’appellation n’a pas dépassé 48 hl/ha en blanc et à 44 hl/ha en<br />
rouge entre 20<strong>12</strong> et 20<strong>17</strong>. Et la récolte 20<strong>21</strong> est en baisse de 50 % en raison des<br />
gels <strong>du</strong> printemps dernier et <strong>du</strong> mildiou. Elle est estimée entre 4 000 et 5 000 hl. (IP)<br />
■■LES ÉVÈNEMENTS<br />
<strong>La</strong> 24 e édition de la Percée <strong>du</strong> Vin Jaune, annulée cette année et prévue aura bien<br />
lieu <strong>du</strong> 4 au 6 février 2022 à Cramans (39), mais avec une organisation qui se veut<br />
plus qualitative. <strong>La</strong> réservation sur internet sera maintenue pour limiter le nombre<br />
d’entrées à 25 000 personnes et une soirée Prestige sera proposée pour la première<br />
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fois le vendredi soir, le banquet de la filière ayant été décalé le jeudi soir. « Il s’agit<br />
de monter en gamme en proposant à 500 personnes, un contact privilégié avec les<br />
vignerons dans une quarantaine de caveaux, chacun des trois plats étant pris dans<br />
un endroit différent à réserver à l’avance », précise Benoît Sermier, président de<br />
la Percée et le seul vigneron <strong>du</strong> village. « Dans le contexte <strong>du</strong> gel qui a fortement<br />
touché le Jura, le savagnin, tardif, est le cépage qui s’en est le mieux sorti, contrairement<br />
au chardonnay et au poulsard qui ont été les plus impactés », précise Olivier<br />
Badoureaux, directeur des vins <strong>du</strong> Jura. Les ventes de vin jaune tout en restant<br />
une niche progressent chaque année pour atteindre désormais 5 % des ventes. (FH)<br />
Cap Œnotourisme<br />
de Madiran-Pacherenc<br />
de Vic-Bilh<br />
Gel : dossiers instruits<br />
dès le 15 décembre,<br />
indemnisation à partir<br />
de mars 2022<br />
400 000 € pour<br />
les rosés angevins<br />
Après deux ans de travaux, la crise de la Covid n’ayant pas aidé, les appellations<br />
Madiran et Pacherenc <strong>du</strong> Vic-Bilh ont enfin ouvert leur nouvelle Maison des Vins<br />
et embauché une nouvelle chargée de l’œnotourisme, Sophie <strong>La</strong>feuillade, pour<br />
dynamiser l’activité toute l’année. Aujourd’hui, 80 références de bouteilles sont<br />
ven<strong>du</strong>es dans le nouvel espace à prix propriété + 1 € avec 8 vins à la dégustation<br />
en rotation. Des événements tels que Vinopop avec musique, foodtrucks et bar à<br />
vins qui avait remporté un franc succès avant la crise (3 000 personnes sur un soir)<br />
devraient être renouvelés en 2022, à Pau mais aussi à Biarritz. « Une réflexion est<br />
en cours pour proposer des navettes inter domaines lors des portes ouvertes de<br />
novembre et moderniser le Festival <strong>du</strong> Madiran <strong>du</strong> 15 août afin d’en faire davantage<br />
un festival à thème avec boutique éphémère, bars à vins, ateliers de découvertes<br />
de la pro<strong>du</strong>ction locale… », précise Sophie <strong>La</strong>feuillade. Les participations aux<br />
événements avec l’IVSO (interprofession des Vins <strong>du</strong> Sud-Ouest) seront également<br />
recon<strong>du</strong>ites. « Nous voulons renforcer la notoriété <strong>du</strong> Madiran qui bénéficie déjà<br />
d’une belle image chez les jeunes consommateurs de 25-40 ans et faire davantage<br />
connaître le pacherenc surtout associé au doux, explique Sophie <strong>La</strong>feuillade. Il y<br />
a dix ans, les moelleux-liquoreux de l’appellation représentaient 70 à 80 % de la<br />
pro<strong>du</strong>ction ; les secs pèsent aujourd’hui plus de la moitié des volumes et progressent<br />
en surfaces et en volumes. (FH)<br />
■■FILIÈRES ET APPELLATIONS<br />
En visite au Sitevi (salon des techniques de la viticulture et de l’arboriculture) le<br />
30 novembre, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a annoncé l’ouverture<br />
des déclarations de calamités dès le 15 décembre au titre de l’épisode de gel <strong>du</strong><br />
printemps, s’est félicité Jérôme Despey, président <strong>du</strong> conseil viticole de FranceAgriMer,<br />
lors d’un point presse. Après cet épisode d’ampleur qui avait touché une<br />
très grande partie <strong>du</strong> vignoble français, le ministre de l’Agriculture avait ouvert le<br />
régime des calamités à plusieurs pro<strong>du</strong>ctions, dont la viticulture qui n’en bénéficie<br />
pas habituellement. En outre, l’indemnisation devrait avoir lieu dans un temps<br />
particulièrement rapide, a annoncé Julien Denormandie au Sitevi : elle devrait<br />
arriver sur le compte des exploitants dès le mois de mars, soit à peine douze mois<br />
après le fléau, au lieu de seize à vingt-quatre habituellement en arboriculture. Le<br />
secteur arboricole bénéficiera de la rapidité promise par le ministre, selon Jérôme<br />
Despey. Présente également à ce point presse, Christiane <strong>La</strong>mbert, présidente de la<br />
FNSEA, a mis en exergue le secteur viticole, « pionnier en innovation, en chiffre<br />
d’affaires généré et en gains pour la balance commerciale ». Elle a salué au passage<br />
« l’attachement d’un salon comme le Sitevi à trouver des solutions, notamment<br />
pour ré<strong>du</strong>ire la pénibilité <strong>du</strong> travail ». (MN, Agra Presse)<br />
Les appellations de rosés de l’Anjou (cabernet d’Anjou et rosé d’Anjou, parfois<br />
associée à l’AOC régionale rosé de Loire pour un volume global de près de<br />
500 000 hl) ont décidé d’investir 400 000 € en communication pour l’année 2022.<br />
Comme l’an passé, la plus grosse ligne de budget passera sur les ondes de RTL2,<br />
Fun Radio et un groupe de radios indépendantes. <strong>21</strong> jours de diffusion d’un spot<br />
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dédié au cabernet d’Anjou exclusivement sont programmés avant l’été, sur des<br />
week-ends et des jours fériés pour un budget de 150 000 €. Une nouvelle action<br />
est programmée à destination <strong>du</strong> marché de la grande distribution pour 70 000 €,<br />
avec l’émission de coupons de ré<strong>du</strong>ction dans la majorité des enseignes à destination<br />
de clients cibles acheteurs de rosés. Par ailleurs, d’avril à septembre, les trois<br />
rosés investissent des sites d’informations féminins (Gala, Voici, Femina…) en<br />
positionnant des messages publicitaires sur les vidéos. Sans oublier un investissement<br />
sur les réseaux sociaux, un événementiel en juin à Angers, l’édition d’objets<br />
publicitaires, des relations presse… (PT)<br />
Une stratégie<br />
ambitieuse pour<br />
les vins de Provence<br />
Collecte de déchets et<br />
biodiversité :<br />
les vignerons <strong>du</strong> Centre<br />
Loire mobilisés<br />
Bordeaux<br />
cultivons demain :<br />
13 entreprises labellisées<br />
Eric Pastorino, nouveau président de l’interprofession des vins de Provence a<br />
présenté un ambitieux plan stratégique pour pérenniser le succès et la montée en<br />
gamme sur trois ans, autour notamment de la prise en compte collective des enjeux<br />
environnementaux par la mutualisation des services techniques et la diffusion, ou<br />
encore les bonnes pratiques, et la professionnalisation. Le budget global passera de<br />
6,50 M€ à 8,10 M€ en 2022. Des moyens supplémentaires seront octroyés pour<br />
le développement de l’œnotourisme, le renforcement de l’Observatoire mondial<br />
<strong>du</strong> rosé, la création d’une chaire scientifique <strong>du</strong> rosé avec Kedge Business School,<br />
la reconnaissance à terme <strong>du</strong> rosé de Provence au patrimoine mondial de l’Unesco<br />
et la mise en œuvre d’un think tank avec d’autres vignobles européens spécialistes<br />
<strong>du</strong> rosé comme avec le Valtènesi italien dans le cadre d’un programme financé par<br />
l’Europe. Pour travailler l’image et la notoriété, les vins de Provence vont poursuivre<br />
leurs actions digitales et réfléchir à un événement d’envergure internationale dans<br />
un lieu emblématique pour attirer en région les professionnels et les prescripteurs.<br />
En 10 ans, le prix moyen des rosés de Provence est passé de 5,50 € à 8,32 €, « la<br />
Provence entend peu à peu abandonner les entrées de gamme à moins de 4 €<br />
aux Pays d’Oc et aux IGP <strong>du</strong> Sud-Est déjà leaders en volumes, et poursuivre la<br />
premiumisation », insiste Eric Pastorino. Les ventes en GD ont déjà reculé en une<br />
décennie de 44 à 27 %, l’export a bondi de 7 à 40 %, surtout avec les Etats-Unis<br />
(41 % des expéditions internationales) et la Grande-Bretagne (20 %), mais avec<br />
une diversification <strong>du</strong> nombre de marchés. Les CHR et cavistes sont descen<strong>du</strong>s<br />
de 49 à 33 % (41 % avant la crise de la Covid, en 2019). (FH)<br />
Les AOC <strong>du</strong> Centre Loire, dont Sancerre, Quincy, Reuilly, Pouilly, Châteaumeillant,<br />
ont organisé récemment, avec leur fédération viticole et le BIVC, une Semaine de<br />
la Biodiversité. Les vignerons et des bénévoles ont collecté des déchets dans les<br />
vignes. « A Quincy, nous avons ramassé plusieurs dizaines de kilos de déchets : des<br />
bouteilles en plastique, des morceaux de céramique, des masques… Nous avons<br />
aussi trouvé deux dépôts sauvages de gravats, et des protège-plants en plastique qui<br />
s’étaient envolés », indique Etienne Borgnat, vigneron. « Avec cette collecte, nous<br />
avons voulu rappeler aux promeneurs la nécessité de ne pas laisser de déchets. Et<br />
cela concerne aussi les vignerons. Les protège-plants en plastique sont à bannir,<br />
il en existe en carton biodégradable », déclare Yves Lestourgie, co-président de<br />
l’ODG de Quincy. Les vignerons ont aussi, lors de cette Semaine de la Biodiversité,<br />
fait un repérage des arbres et des plantes dans les vignes. A Quincy, pour aller plus<br />
loin, un inventaire de la faune et de la flore est prévu. (IP)<br />
Lors <strong>du</strong> <strong>12</strong> e Forum environnemental des vins de Bordeaux, tenu le 7 décembre, 13<br />
entreprises, exploitations viticoles et maisons de négoce, ont été annoncées comme<br />
labellisées RSE dans le cadre de la démarche collective Bordeaux Cultivons Demain<br />
initiée par le Conseil interprofessionnel <strong>du</strong> vin de Bordeaux. Cette labellisation<br />
garantit les engagements sociaux, sociétaux et environnementaux mis en place,<br />
compatibles avec la norme internationale ISO 26 000, audités par Bureau Veritas.<br />
Plus de 100 entreprises sont déjà engagées pour 2022 et l’ambition est que 30 % des<br />
volumes de Bordeaux soient commercialisés par des entreprises labellisées RSE pour<br />
2030. Parmi les premiers labellisés, on compte des petits châteaux peu connus, mais<br />
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aussi des crus classés ou réputés (Rauza-Ségla à Margaux, <strong>La</strong> Dauphine à Fronsac)<br />
ainsi que Castel Bordeaux, Vignobles André Lurton, Grands Chais de France. (IB)<br />
Un négociant <strong>du</strong><br />
Bordelais condamné<br />
à un an ferme en appel<br />
pour fraude<br />
Montpellier<br />
en capitale vinicole<br />
Royaume-Uni :<br />
la marque de poiré<br />
Babycham retourne<br />
chez Brothers Drinks<br />
États-Unis : Foley veut<br />
faire revivre Saint-Jean<br />
Un négociant <strong>du</strong> Bordelais a été condamné fin octobre en appel à un an de prison<br />
– avec aménagement de peine – pour « tromperie » et « utilisation frau<strong>du</strong>leuse<br />
d’appellation d’origine protégée » portant sur plus de 600 hectolitres de vins<br />
en 2014 et 2015, selon un arrêt de la cour d’appel de Bordeaux dont l’AFP a eu<br />
connaissance le 30 novembre. Vincent <strong>La</strong>taste, exploitant viticole et négociant à<br />
Cadillac (Gironde), devra également s’acquitter d’une amende de 30 000 euros<br />
dont 20 000 avec sursis alors que sa société de négoce, Awesome (anciennement<br />
Séquoia), a été condamnée à une amende de 100 000 euros dont 50 000 avec sursis.<br />
<strong>La</strong> fraude concerne <strong>du</strong> vin qui était stocké à Cadillac sous des appellations ou des<br />
millésimes qui n’ont pu être justifiés, avec notamment « d’importantes différences »<br />
entre les stocks déclarés et les volumes réellement détenus en vrac par la société<br />
de M. <strong>La</strong>taste. M. <strong>La</strong>taste avait déjà condamné en 2016 à 18 mois de prison avec<br />
sursis pour avoir servi d’intermédiaire dans une vaste fraude au « vin de lune »,<br />
un mélange illégal de vins transporté habituellement de nuit. (AFP)<br />
Montpellier Méditerranée Métropole, la collectivité qui regroupe trois communes,<br />
vient de créer son pôle vins. C’est le signe que la ville entend se positionner comme<br />
la capitale des vins <strong>du</strong> <strong>La</strong>nguedoc, en quête d’un rayonnement national et international.<br />
Ce pôle est doté de fonds d’intervention de <strong>21</strong>,50 M€, afin de dynamiser<br />
la position de la ville. « Les vignerons, nos vignerons, sont les architectes de nos<br />
paysages et nos vignes sont nos jardins autour de la ville », argumente le maire<br />
socialiste Michaël, tout en égrenant les lignes de force de cette mise en avant. On<br />
dénombre 3 000 hectares de vignes et 200 pro<strong>du</strong>cteurs dans l’aire métropolitaine,<br />
dont une Appellation <strong>La</strong>nguedoc-Grès de Montpellier qui monte en puissance.<br />
Montpellier dispose en outre, d’un centre de recherche agro-viticole l’un des mieux<br />
dotés au monde en instituts et en centres de formation. Montpellier interprétera ce<br />
nouveau rôle à la fin de l’hiver prochain avec le premier salon VO pour Vignobles<br />
d’Occitanie les 6 et 7 mars. Il s’agit d’un complément méridional au salon Wine<br />
Paris, une sorte de résurgence de Vinisud. VO accueillera au parc des Expositions<br />
de Montpellier les pro<strong>du</strong>cteurs d’AOC et d’IGP de toute la région Occitanie. (CG)<br />
■■ÉTRANGER<br />
Le spécialiste britannique <strong>du</strong> cidre Brothers Drinks a racheté la marque de poiré<br />
Babycham auprès d’Accolade Wines, sans dévoiler les détails financiers de la<br />
transaction. <strong>La</strong>ncée en 1953 par Francis Showering, qui participera à la fondation<br />
de Brothers Drinks en 1992, Babycham pro<strong>du</strong>it une gamme de poiré. C’est dans<br />
les années 90 que la marque fut ven<strong>du</strong>e à Accolade Wines. Trente ans plus tard,<br />
Babycham retourne dans le portefeuille de Brothers Drinks, qui ne cache pas ses<br />
ambitions de « revigorer » la marque et de la relancer en 2022. Cette acquisition<br />
s’inscrit dans la stratégie de croissance de Borthers Drinks, « après une performance<br />
exceptionnelle en 20<strong>21</strong> ». (IL)<br />
Bill Foley veut rendre son lustre au Château Saint-Jean qu’il vient de racheter à<br />
Treasury Wine Estates (TWE). On ne connaît pas le montant de l’acquisition, mais ce<br />
que tous les observateurs reconnaissent c’est que ce lustre s’est fort estompé depuis<br />
<strong>VSB</strong> est éditée par AGRA SAS au capital de 330 846 € - RCS Caen 538 582 636 00030 - APE 6391 Z. Principaux actionnaires : Réussir SA et Agra Investissement<br />
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Le média <strong>du</strong> business des vins et spiritueux<br />
<strong>VSB</strong><br />
Un hebdo Agra<br />
que la propriété, alors l’une des plus en vue de Sonoma, était entrée dans le giron<br />
<strong>du</strong> groupe australien. <strong>La</strong> propriété compte 27 hectares de vignes, une surface très<br />
conséquente pour cette appellation, les bâtiments les plus anciens datent des années<br />
1920, un caveau de 550 m 2 et un chai de plus de 3 600 m 2 . Saint-Jean avait été acquis<br />
par Diageo puis reven<strong>du</strong> à TWE en 2016 qui l’a vidé de sa substance, conservant<br />
les marques mais vinifiant ailleurs avec des raisins venus d’autres vignobles. En<br />
1996, la cuvée de tête <strong>du</strong> Château Saint-Jean, Cinq Cépages, avait été la première<br />
de l’appellation Sonoma à être désignée « vin de l’année » par Wine Spectator. (YK)<br />
États-Unis : Lucas Bols<br />
acquiert la marque<br />
de tequila premium<br />
Tequila Partida<br />
États-Unis :<br />
Cooper Mountain<br />
s’offre 80 ha de vignes<br />
dans la Willamette<br />
Valley<br />
États-Unis :<br />
Boisset s’offre un joyau<br />
de la Napa<br />
Nouvelle-Zélande :<br />
20 000 clones<br />
de sauvignon blanc<br />
pour l’avenir<br />
Le groupe de spiritueux Lucas Bols a officialisé le 9 décembre son intention d’acquérir<br />
100 % de la marque Tequila Partida aux États-Unis et ses filiales au Mexique, Casa<br />
Partida et Tequila Partida de Mexico, auprès <strong>du</strong> Shansby Trust et d’Edrington USA,<br />
Inc. Le montant de la transaction s’élève 10 M$ (8,80 M€), auquel s’ajoute une<br />
part variable possible déterminée en fonction d’objectifs de croissance spécifiques.<br />
Fondée en 2005, Tequila Partida se positionne sur la catégorie ultra-premium avec ses<br />
gammes <strong>La</strong> Familia et Roble Fino, pro<strong>du</strong>ites au Mexique. Avant la crise <strong>du</strong> Covid,<br />
la marque affichait un chiffre d’affaires annuel d’environ 3,5 M$ (3,10 M€). Cette<br />
opération permet à Lucas Bols de se renforcer dans la tequila, « une des catégories<br />
les plus en croissance aux États-Unis », précise son communiqué. Le groupe prévoit<br />
de financer cette acquisition par une augmentation de capital à laquelle ses principaux<br />
actionnaires se sont engagés à participer. L’acquisition devrait être finalisée<br />
au premier trimestre 2022 et prendra effet le 1 er janvier 2022. (IL)<br />
Cooper Mountain Vineyards a annoncé avoir largement augmenté son vignoble<br />
grâce à deux acquisitions récentes. Premier vignoble certifié en biodynamie <strong>du</strong><br />
nord-ouest des États-Unis, Cooper Mountain a mis la main sur Le vignoble de<br />
Chehalem Mountain, le troisième à avoir été planté dans la Willamette Valley en<br />
1969, il compte aujourd’hui sept clones de pinot noir et trois de chardonnay et<br />
appartenait à Capra Company. <strong>La</strong> seconde acquisition de Cooper Mountain concerne<br />
ArborBrook Vineyards, vignoble et caveau fondé en 2001. Les deux propriétés,<br />
d’un total de 131 hectares dont 80 plantés en vigne, entameront leur conversion<br />
en biodynamie dès 2022. Ces deux acquisitions portent à près de 145 hectares le<br />
vignoble aujourd’hui détenu par Cooper Mountain. (YK)<br />
Boisset Collection a annoncé le 8 décembre le rachat de la Winery Elizabeth Spencer<br />
à Rutherford dans la Nappa Valley. Fondée en 1998, la winery est située au cœur<br />
stratégique de la Napa Valley, vignoble où Jean-Charles Boisset et son épouse Gina<br />
Gallo, possèdent déjà plusieurs affaires et vignobles, dont Raymond Vineyards<br />
acquis en 2009 après leur première acquisition en 2003, DeLoach Vineyards à<br />
Sonoma. Le rachat d’Élizabeth Spencer, 15 000 caisses par an ven<strong>du</strong>es entre 35 et<br />
110 dollars, comprend les marques et la gamme de vins venus de la Napa, Sonoma<br />
et Mendocino grâce à des achats de raisins contractualisés sur le long terme. Le<br />
montant de la transaction n’a pas été ren<strong>du</strong> public. (YK)<br />
Le pays se penche sur l’avenir de sa viticulture et de son fer de lance, le sauvignon<br />
blanc, dont la pro<strong>du</strong>ction représente 87 % <strong>du</strong> chiffre d’affaires des exportations.<br />
Enjeu ? Rien de moins que rendre le cépage plus <strong>du</strong>rable, ne le dotant de résistances<br />
aux maladies et plus résistant à la sécheresse et au gel. Les recherches seront<br />
con<strong>du</strong>ites par le Bragato Research Institute dans le cadre d’un partenariat avec L’État<br />
néo-zélandais et mettront en œuvre les plus récentes techniques de séquençage <strong>du</strong><br />
génome et de cultures de tissus. Ce programme vise à créer 20 000 nouveaux clones<br />
de sauvignon blanc pour déterminer quels pourraient être les traits les plus intéressants<br />
à mettre en œuvre. Prévu pour <strong>du</strong>rer sept ans, ce programme de recherche est<br />
supporté financièrement par des investissements de la filière, 6 M$ néozélandais<br />
(3,58 M€) venant de New Zealand Winegrowers, 5,2 M$ (3,11 M€) d’une vingtaine<br />
d’entreprises <strong>du</strong> secteur et 7,5 M$ (4,50 M€) étant apportés par l’État. (YK)<br />
<strong>17</strong> décembre 20<strong>21</strong> - N°<strong>1804</strong>-<strong>1805</strong> - www.vsb-la<strong>lettre</strong>.fr<br />
7
Le média <strong>du</strong> business des vins et spiritueux<br />
<strong>VSB</strong><br />
Un hebdo Agra<br />
Etude Ipsos/SudVinBio :<br />
un souci croissant de l’environnement<br />
SudVinBio a commandité une étude à Ipsos dans le cadre<br />
<strong>du</strong> prochain salon Millésime Bio. Plus d’un Français sur deux et<br />
plus d’un Européen sur trois consomment désormais <strong>du</strong> vin bio.<br />
L’argument avancé en premier est la protection de l’environnement.<br />
Observatoire européen de la consommation de vin biologique - Millésime Bio/Ipsos (octobre 20<strong>21</strong>)<br />
En perspective <strong>du</strong> salon Millésime Bio (1) , Sud-<br />
VinBio (2) , l’association interprofessionnelle<br />
organisatrice regroupant pro<strong>du</strong>cteurs et négoce<br />
de la filière bio d’Occitanie présidée par Nicolas<br />
Richarme, a commandité une étude Ipsos sur la<br />
consommation <strong>du</strong> vin bio (3) . En tête des préoccupations<br />
générales des Européens arrivent le futur de la<br />
planète (+ 8 points par rapport à 2015), en particulier<br />
en France, mais en forte hausse en Grande-Bretagne<br />
et en Allemagne, et le besoin de connaître l’origine<br />
et la provenance des pro<strong>du</strong>its, loin devant la préoccupation<br />
pour sa santé et pour l’environnement. Et<br />
près des deux tiers des Européens se déclarent prêts<br />
à payer plus cher pour des pro<strong>du</strong>its contribuant à<br />
préserver l’environnement (63 % contre 57 %), en<br />
particulier dans l’Hexagone.<br />
Une hausse des consommateurs de 50 %<br />
Dans ce contexte, plus d’un Français sur deux consomment<br />
désormais <strong>du</strong> vin bio (50 % de plus qu’en 2015)<br />
et plus d’un Européen sur trois (39 %, + 9 points en<br />
6 ans). Même si la consommation globale de vin est<br />
en baisse, celle <strong>du</strong> vin bio est en croissance. Le profil<br />
de ses consommateurs est sensiblement le même avec<br />
une sur-représentation de cadres, diplômés, citadins<br />
et surtout de jeunes, préoccupation environnementale<br />
oblige. « En six ans, on est passé d’une consommation<br />
de curiosité à une consommation installée et structurelle<br />
grâce notamment à une bonne image <strong>du</strong>e à<br />
une bonne traçabilité des vins bio », estime Nicolas<br />
Richarme. Dans un contexte de baisse globale de<br />
consommation, on est clairement sur une dynamique<br />
avec une consommation de vin bio en hausse, qu’elle<br />
soit occasionnelle ou régulière ». Le prix moyen <strong>du</strong> vin<br />
bio en Europe s’établit à 13,90 € (+ 5 € par rapport<br />
2 015) contre 11 € (+ 3 €) pour un vin conventionnel.<br />
Les Européens sont d’ailleurs 63 % contre 57 % il y<br />
a six ans, à déclarer accepter de payer plus cher pour<br />
consommer mieux.<br />
Pour l’environnement et la curiosité<br />
Le premier levier de consommation pour plus de la<br />
moitié des consommateurs dans les trois pays est que<br />
le vin bio respecte davantage l’environnement, mais<br />
aussi pour essayer le pro<strong>du</strong>it et parce qu’il favorise une<br />
filière de pro<strong>du</strong>ction équitable, notamment en créant<br />
plus d’emplois. (Pour les bières, c’est la curiosité qui<br />
motive davantage les consommateurs devant le souci<br />
de l’environnement). Les Français ont également une<br />
meilleure connaissance <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it mais étrangement,<br />
40 % des Français qui n’ont jamais acheté de vin bio<br />
se considèrent mal informés (« une réponse refuge »<br />
selon Salomé Quetier-Parent,<br />
chargée d’études d’Ipsos)<br />
alors que 83 % connaissent<br />
le pro<strong>du</strong>it (seulement un<br />
Allemand sur deux et 43 %<br />
des Britanniques). Autres<br />
freins à l’achat avancés par<br />
le panel, le prix jugé trop<br />
élevé et la difficulté à en<br />
trouver en magasin.<br />
137 000 hectares de vigne<br />
travaillées en bio<br />
L’offre monte en puissance :<br />
en France, 891 exploitations<br />
ont commencé leur conversion<br />
en 20<strong>21</strong> (elles étaient 3 186<br />
en 2020 et 1313 en 2019)<br />
et au dernier recensement<br />
Rédaction : Perrine Delfortrie et les correspondants régionaux.<br />
Tél. : 01 42 74 29 37 - 01 42 74 29 46 • E-mail : p.delfortrie@agra.fr
Le média <strong>du</strong> business des vins et spiritueux<br />
<strong>VSB</strong><br />
Un hebdo Agra<br />
de 2020, environ 137 000 ha<br />
étaient travaillés en bio et<br />
en conversion (+ 22 % par<br />
rapport à 2019) ce qui représenterait<br />
<strong>17</strong> % <strong>du</strong> vignoble<br />
de l’Hexagone. « Malgré une<br />
année difficile dans la plupart<br />
des vignobles, les volumes<br />
devraient être suffisants cette<br />
année pour approvisionner les<br />
marchés actuels, pas forcément<br />
pour prospecter de nouveaux<br />
débouchés, reconnait Nicolas<br />
Richarme. Mais tous les marchés<br />
ne sont pas sensibilisés<br />
au bio, ce qui laisse présager<br />
des réserves de croissance à<br />
condition de poursuivre la<br />
pédagogie. Par ailleurs, nous avons constaté que la<br />
possibilité d’utiliser le logo CAB (Conversion vers<br />
l’Agriculture Biologique) avait boosté les conversions ».<br />
Frédérique Hermine<br />
(1) Millésime Bio, première année de formule mixte et d’ouverture<br />
aux bières et aux cidres se déroulera en virtuel les <strong>17</strong> et<br />
18 janvier 2022 et au Parc des Expositions de Montpellier <strong>du</strong><br />
24 au 26 janvier. 1 450 exposants (dont 22 % nouveaux) en<br />
provenance d’une vingtaine de pays (principalement Espagne,<br />
Italie et Autriche pour les étrangers) sont inscrits pour cette<br />
édition 2022.<br />
(2) SudVinBio représente 37 000 ha soit 37 % <strong>du</strong> vignoble en<br />
bio et 70 % de la pro<strong>du</strong>ction bio certifiée de la région (environ<br />
700 000 hl), première pro<strong>du</strong>ctrice de l’Hexagone.<br />
(3) Etude réalisée auprès de 3 000 personnes en France, en<br />
Grande-Bretagne et en Allemagne.<br />
Observatoire européen de la consommation de vin biologique - Millésime Bio/Ipsos (octobre 20<strong>21</strong>)<br />
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