Production Maintenance 77

À LA UNE 8
Spécial Global Industrie
Paris : solutions pour
améliorer la maintenance
des machines
ÉVÉNEMENT
Sepem Grand Est :
Retrouvez le programme
des conférences du
Sepem de Colmar
7 16 26
TECHNOLOGIES EN
PRODUCTION
Focus sur le rôle des
capteurs dans le suivi de
l’outil de production
MAINTENANCE
MÉCANIQUE
Efficacité énergétique :
Focus sur un sujet majeur
pour la maintenance
MANAGEMENT
Méthode : réussir
la mise en œuvre de
la Total Productive
Maintenance
41
N° 77 | avril - mai - juin 2022 | Trimestriel | 20€

Acoem MV-x - Black edition
La convergence entre l’IA et l’IoT pour vos
machines tournantes les plus critiques
Creating environments of possibility
acoem.com

ÉDITORIAL
L’efficacité énergétique, cet autre défi majeur de
l’industrie
Sur fond de guerre ukrainienne, d’élections présidentielles et législatives, de rebond
industriel et de volonté de sortir définitivement d’une crise qui n’en finit pas, pérennisant
ce climat d’incertitudes auquel les entreprises industrielles doivent s’habituer,
la question énergétique n’a jamais été aussi présente.
Olivier Guillon
Rédacteur en chef
Celle-ci dépasse de loin les préoccupations environnementales et les tendances affichées par le
militantisme écologique de produire moins
pour réduire les émissions de gaz à effet de
serre et, si possible, réduire l’impact humain
sur la biodiversité. Il s’agit dans le cas actuel
plutôt de préoccupations plus terre à terre,
plus économiques…
La situation géopolitique mondiale –
notamment européenne – remet le doigt sur
l’une des plus grandes angoisses de l’industrie
: le manque d’énergie. Déjà l’explosion des
coûts du pétrole et du gaz représentaient un
« La situation géopolitique
mondiale – notamment
européenne – remet le doigt
sur l’une des plus grandes
angoisses de l’industrie : le
manque d’énergie »
frein pour produire mais sans énergie, on ne produit plus rien. D’où cette remise en question
dans l’utilisation et l’exploitation de l’outil de production, dont on sait que sa consommation
représente de loin le poste de dépenses le plus important d’une usine.
Ce nouveau numéro de Production Maintenance fait ainsi la lumière sur la question de l’efficacité
énergétique et les moyens d’y parvenir pour augmenter le rendement des moteurs, réduire sa
consommation et sa facture d’énergie, devenir plus compétitif et, ce n’est pas un luxe, tout
simplement produire... ●
Envie de réagir ?
@productionmaint
ÉDITEUR
MRJ Informatique
Le Trèfle - 22, boulevard Gambetta
92130 Issy-les-Moulineaux
Tél. : 01 84 19 38 10
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Direction :
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Directeur de publication :
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à l’étranger, 4 n° en version
numérique : 60 € TTC
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733 rue Saint-Léonard CS 30011
53101 Mayenne Cedex
N°ISSN :
1632 - 4153
Commission paritaire :
0423 T 83214
Dépôt légal
À parution
Périodicité :
Trimestrielle
Numéro : 77
Date :
avril - mai - juin 2022
RÉDACTION
Ont collaboré à ce numéro :
Claire Kago (Paessler AG),
Dominique Ortin-Meaux, Nicolas
Saliot (Quaternaire)
Encart broché :
AUTOMATION24
Membre du réseau
REPM-EMPN
CRÉDITS
Photo de couverture :
Photo : INDEX
Crédit : Drazen Lovric
Toute reproduction,
totale ou partielle, est soumise
à l’accord préalable de
la société MRJ.w
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı1

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SOMMAIRE
DOSSIER
08
10 Les temps d’arrêt machines non planifiés, l’autre fléau de l’industrie…
SPÉCIAL GLOBAL INDUSTRIE PARIS 2022
10 Global Industrie 2022 devient le rendez-vous européen
de la réindustrialisation responsable
12 Au-delà du SAV, la maintenance préventive, nouvel enjeu des
constructeurs des machines-outils
14 Comment la PME industrielle Marie SAS analyse ses temps d’arrêt pour
optimiser sa production
15 Focus marché / nouveaux produits
Actualités
06 dBVib rouvre ses portes au public
le jeudi 16 juin prochain !
06 Carl Berger-Levrault s’implante
en Suisse et se renforce en
Allemagne
06 Quaternaire et l’Ecole des
Mines Saint-Étienne forment à
l’industrie 4.0
06 Portes ouvertes à la découverte
des métiers de la maintenance
ferroviaire à Montceau
07 Sepem Industries de retour dans
le Grand Est
Maintenance
en production
16 Maîtriser tous les processus de
production et maintenance avant
de passer à l’IoT
20 Dix conseils pour planifier et
organiser l’utilisation des IoT
22 La maintenance prévisionnelle
a-t-elle de l’avenir ?
Maintenance
mécanique
26 Artema et ses adhérents déjà
bien engagés dans l’efficacité
énergétique
26 « À l’issue de la formation, j’ai
su prioriser des actions simples
et rapides, avec un vrai gain
énergétique »
30 Rendre moins énergivore
l’utilisation des pompes
33 La GMAO, une solution
économique et éco-responsable ?
Management
36 S’engager dans la Total
Productive Maintenance (TPM),
un défi avant tout humain
39 La TPM, une réponse aux
difficultés de recrutement des
techniciens de maintenance
41 Mettre en pratique l’outil GMAO
pour assurer la démarche TPM
Outils
44 Agenda
44 Au sommaire du prochain
numéro
44 Index des annonceurs et liste des
entreprises citées
44 Le Chiffre à retenir
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı33

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NOS DOSSIERS EN UN CLIN D’ŒIL
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© DR
TECHNOLOGIES
MAINTENANCE EN PRODUCTION
L’industrie 4.0 appliquée à la
maintenance p.8 à 15
À l’occasion du salon Global Industrie Paris 2022, la rédaction
de Production Maintenance a choisi de mettre en avant les
métiers de la maintenance de l’outil de production, ainsi qu’aux
activités liées à la fois à la réparation mais de la surveillance
des machines-outils et plus globalement de l’outil de production
dans les ateliers de production. Également à l’honneur,
un fabricant de machines qui a choisi d’aller plus loin que «
simple » SAV.
Place à l’IoT et aux objets
connectés dans la maintenance
p.16 à 24
Sur le salon Global Industrie (ou plutôt « GI Paris 2022 ») seront
présents de nombreux acteurs de l’industrie 4.0, véritable courroie de
transmission de la « réindustrialisation responsable », thème central
de cette nouvelle édition parisienne. Dans ce contexte, les capteurs,
objets connectés et autres IoT industriels jouent un rôle central,
comme l’illustre ce dossier dans le magazine Production Maintenance.
©BOSCH
MAINTENANCE MÉCANIQUE
L’efficacité énergétique, l’autre
priorité de la maintenance p.26 à 35
Le rebond de la demande industrielle – qui a contribué, comme
à chaque sortie de crise à faire flamber le prix des matières
premières – et la géopolitique actuelle marquée par la guerre
en Ukraine mettent plus que jamais le doigt sur la nécessité
pour les usines de réduire leurs consommations d’énergie. Sur
ce point, la maintenance a un rôle à jouer dans la mise en place
d’une surveillance accrue des équipements de production.
© DR
MANAGEMENT
La Total Productive Maintenance
à l’honneur p.36 à 42
On parle beaucoup d’industrie 4.0, de mise en place de projets
impliquant toute l’entreprise dans la conduite du changement,
de pilotes et d’autonomie des opérateurs de production…
Finalement, dans de nombreux cas, on retrouve d’une certaine
manière les grands principes de la TPM et quelques-uns de ses
grands piliers. Dans ce numéro de Production Maintenance,
nous retrouverons quelques exemples de mise en œuvre.
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı5

ACTUALITÉS
EN BREF
Quaternaire et l’Ecole des
Mines Saint-Étienne forment à
l’industrie 4.0
Depuis un an, Quaternaire, société de
conseil et formation spécialisée en
excellence opérationnelle et l’Ecole des
Mines Saint-Étienne sont partenaires
stratégiques pour accompagner les
industries dans leur transformation 4.0.
Les deux entités ont en effet décident
de lancer des formations immersives
dans les usines écoles : DIWII à Lyon et
IMT à Saint-Étienne.
Les stagiaires pourront toucher, tester
et comprendre toutes les catégories
de solutions Industrie 4.0 : MES, PLM,
jumeau numérique, data analytics,
maintenance prévisionnelle, animation
de la performance, planification/
ordonnancement, réalité augmentée,
cobot, AGV, additive manufacturing… ●
EN SAVOIR PLUS >
quaternaire.fr/formation/
formation-industrie-4-0
Portes ouvertes à la
découverte des métiers de
la maintenance ferroviaire à
Montceau
Vendredi 20 mai, le réseau
Mecateamcluster va organiser le temps
d’une journée des portes ouvertes pour les
collégiens et lycéens de la communauté
urbaine Creusot Montceau (Haute-Saône).
Sur des créneaux de deux heures, plus de
100 jeunes seront accueillis dans trois lieux
distincts : Campus Mecateam, Novium
et l’atelier de maintenance mutualisé
MAO. Ils découvriront principalement le
quotidien des techniciens de maintenance
mais aussi des salariés des bureaux
d’étude et des fonctions supports. Ils
assisteront à des démonstrations et à
des interventions sur machines. ●
EN SAVOIR PLUS >
www.mecateamcluster.org
ÉVÉNEMENT
dBVib rouvre ses portes au public le
jeudi 16 juin prochain !
Après deux ans passés à
limiter les rencontres
publiques, dB Vib
Groupe organisera à
nouveau ses « Portes ouvertes »
annuelles le jeudi 16 juin
prochain, à partir de 9 heures à
Vienne (Isère).
Les visiteurs auront le choix entre
suivre un cursus complet tout au
long de la journée ou assister à
des ateliers selon leur choix, quel que soit leur cursus. Au programme : des ateliers
interactifs, des études de cas réels et quelques conférences selon trois grands
métiers de l’entreprise iséroise : « Acoustique et insonorisation », « Maintenance
Conditionnelle » et « Laboratoire d’essais ».
Ces différentes animations permettront de donner les notions nécessaires à une
bonne prise en compte des problématiques afin d’effectuer les meilleurs choix de
solutions… mais aussi de découvrir l’étendue des domaines d’intervention de dBVib.
En outre, il sera possible de visiter le laboratoire d’essais de l’entreprise ●
MARCHÉ
Équipe dBVib au complet lors d’une
journée portes ouvertes
EN SAVOIR PLUS > dbvib.com/portes-ouvertes-2022
Carl Berger-Levrault s’implante en
Suisse et se renforce en Allemagne
Berger-Levrault ouvre une filiale sur le territoire helvétique
avec un siège à Lausanne. Objectif de cette implantation :
distribuer l’ensemble des solutions du groupe et développer
ses offres auprès des nombreux marchés ciblés. L’éditeur
ambitionne ainsi, à moyen terme, de devenir un acteur majeur
et incontournable de l’édition software sur le territoire suisse. À
la tête de la filiale suisse, Laurent Rollinger (en photo) est désormais
responsable du développement de l’offre Berger-Levrault
Laurent Rollinger
sur l’ensemble du territoire helvétique.
Une implantation de plus en plus internationale
Déjà présent en Belgique, Italie, Espagne, Suisse, Maroc, Canada, le groupe Berger-Levrault
poursuit le déploiement international de son offre EAM / GMAO portée
par sa filiale Carl Berger-Levrault sur l’Allemagne. L’éditeur a en effet annoncé la
signature d’un partenariat avec Axino Solutions, société internationale de conseil
et de systèmes informatiques, experte en solutions de gestion des équipements des
entreprises. Elle distribuera le logiciel GMAO /EAM Carl Source. ●
EN SAVOIR PLUS > www.carl-software.fr
6ı 6 PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

ACTUALITÉS
ÉVÉNEMENT
Sepem Industries de retour dans le Grand Est
Du 14 au 16 juin prochain aura lieu le Sepem de Colmar.
Un an après l’édition 2020 – qui s’est déroulée finalement en
2021… oui, il faut suivre mais vu les deux années chaotiques
qu’a passé le secteur de l’événementiel – réjouissons-nous de
voir les Sepem, véritables salons industriels « cœur de cible »
revenir intacts en région.
Le Sepem Industries a été créé à partir des besoins de fonctionnement
des sites de production, allant de la pompe au process
à la gestion des fluides à la gestion des déchets en passant par le
traitement des rejets à la logistique… C’est dans cet esprit que
ces salons à succès regroupent plusieurs centaines d’exposants
dans tous les savoir-faire, à moins de 2h30 de route… Objectif ?
Pouvoir effectuer une visite du salon en une journée, transport
compris ●
Olivier Guillon
EN SAVOIR PLUS > rouen.sepem-industries.com
PROGRAMME DES CONFÉRENCES
SEPEM COLMAR 2022
Mardi 14 juin
>> SPÉCIAL EFFICIENCE /
OUTILS DE LA MAINTENANCE
POUR LE BON FONCTIONNEMENT
DE L’USINE
10h15
Présentation de l’Afim et du Pôle
Maintenance de l’Afim Alsace.
10h30
Retour d’expérience de Schmidt Group
(spécialiste du meuble) sur l’utilisation
de nouvelles technologies d’industrie
4.0 dans le domaine de la maintenance
11h30
Digitaliser l’ensemble des process de
maintenance : comment s’y prendre
pour papier du papier au numérique ?
>> SPÉCIAL PERFORMANCE
/ PRODUCTIVITÉ : OUTILS,
MÉTHODES ET ACCOMPAGNEMENT
DANS L’INDUSTRIE 4.0
Mercredi 15 juin
>> SPÉCIAL PERFORMANCE
/ PRODUCTIVITÉ : OUTILS,
MÉTHODES ET ACCOMPAGNEMENT
DANS L’INDUSTRIE 4.0
9h30
Maintenance 4.0 (usines connectées,
robotisées et intelligentes) : Comment
sera assurée la conformité et la
performance des capteurs connectés
dans l’industrie du futur ?
10h30
Conférence sur l’industrie 4.0 – Cetim
11h30
Mise en application l’industrie 4.0 :
Comment la data permet d’accroître
la performance industrielle ?
>> SPÉCIAL ENVIRONNEMENT ET
ÉCONOMIES D’ÉNERGIE
14h30
Table ronde sur « Des solutions
concrètes pour vous aider à
rendre votre site de production
écologiquement plus propre et moins
énergivore »
15h30
Mener une politique de réduction
de la consommation et d’efficacité
énergétique dans l’usine : comment
s’y prendre ?
16h30
Efficacité énergétique : quelles
technologies SEW Usocome met en
œuvre pour réduire sa consommation
d’énergie ?
Jeudi 16 juin
>> SPÉCIAL SÉCURITÉ ET
PRÉVENTION DES RISQUES
10h30
Sujet sur le thème de la cybersécurité
11h30
Prévention, santé et sécurité dans
l’industrie : Résultats issus de la
dernière étude sur l’externalisation de
la maintenance avec l’INRS
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı7

TECHNOLOGIES
ÉVÉNEMENT
Global Industrie
2022 devient le
rendez-vous
européen de la
réindustrialisation
responsable
Du 17 au 20 mai prochain, les halls 5a et 6 du parc des
expositions de Paris Nord Villepinte abriteront l’édition
parisienne de Global Industrie, la première depuis
2018. Cette année, le salon se tournera vers une
thématique double, très en vogue ces derniers temps,
la « réindustrialisation responsable ».
Il s’agit d’un événement unique en France, parmi les plus
importants au monde. Global Industrie, qui revient à Paris du
17 au 20 mai, se présente en effet comme le seul événement en
France à couvrir l’ensemble de l’industrie. Il regroupe la globalité
de son écosystème (start-up, grands groupes, sous-traitants,
fabricants d’équipements ou de solutions industrielles, pôles
de compétitivité, centres de recherche, incubateurs…), l’ensemble
de sa chaîne de valeur (R&D, conception, production,
maintenance, services, formation…) et des marchés utilisateurs
(transports, énergie, agroalimentaire, chimie, cosmétologie &
pharmacie, mécanique...).
de Julie Voyer, directrice adjointe du salon, se dit à la fois « fier
et rassuré » de voir une édition aussi prometteuse, malgré le
contexte de crise et l’instabilité à la fois politique et sanitaire
toujours incertaine.
Résolument ancré dans son temps, véritable baromètre de l’industrie,
le salon évolue chaque année de façon à rendre son offre
toujours plus lisible, représentative et exhaustive à travers une
sectorisation autour de quinze univers représentatifs de l’industrie
dévoilant à la fois équipements, solutions et savoir-faire, allant de
l’assemblage, montage et fixations industrielles à l’électronique
en passant naturellement par l’usinage, la robotique, la plasturgie
/ composites, la digitalisation, automatisation, mécatronique,
la tôlerie / soudage, la fabrication additive, le traitements des
matériaux, la fonderie, sans oublier la mesure, le contrôle et la
vision, instrumentation avec l’intégration de Measurement World.
40 000 VISITEURS ATTENDUS ET UN RETOUR À DES
NIVEAUX NORMAUX EN MATIÈRE D’OFFRE
Cette année, Global Industrie poursuivra sa mission d’accompagnement
de l’ensemble de la filière industrielle. À travers deux
halls d’exposition «remplis à plus de 95%» insiste Sébastien
Gillet, directeur de l’événement, les quelque 2 300 exposants
viendront présenter leur savoir-faire. Le salon entend également
maintenir le lien entre la recherche et l’industrie, et favoriser la
rencontre des jeunes talents avec les dirigeants d’entreprises et
représentants des ressources humaines. « Nous espérons accueillir
40 000 visiteurs dont 10 à 12% de visiteurs étrangers, pour
l’essentiel européens », souligne Sébastien Gillet qui, à l’image
Présentation à la presse de la nouvelle
édition parisienne du salon, le 30 mars
© O. Guillon
8ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

TECHNOLOGIES
© FOUCHA
Des temps forts en lien avec le terrain
pour rythmer l’événement
Global Industrie Awards : l’excellence dans l’innovation
Créés en 2018, les Global Industrie Awards récompensent
les exposants du salon pour la mise au point d’un produit,
d’un service ou d’un savoir-faire innovant destiné aux
industriels qui souhaitent améliorer leurs performances,
optimiser leur outil de production ou développer les valeurs
RSE de leur entreprise. En 2022, un trophée sera remis
dans chacune des catégories suivantes : Technologie
de production, Technologie périphérique, Transition
numérique, Écoresponsabilité, Partenariat exemplaire
et Jeune pousse.
Ambiance de Globale Industrie Paris, dont la
dernière édition remonte à quatre ans !
LA RÉINDUSTRIALISATION RESPONSABLE AU
CŒUR DE L’ACTUALITÉ INDUSTRIELLE
Si la question environnementale figure au premier chef des préoccupations
et des actions politiques, sociétales et industrielles
depuis plusieurs années, la crise du Covid-19 a également mis
en lumière une trop grande dépendance de la France vis-à-vis
de l’étranger sur des productions centrales, voire vitales pour
le pays. Les acteurs de tout bord s’accordent sur la nécessité
de relancer le secteur industriel, avec l’ambition de remettre
des thématiques majeures au centre du débat (environnement,
cybersécurité, questions territoriales, transformation digitale),
ainsi que les sujets liés à l’humain (organisation, management,
responsabilité sociétale des entreprises, emploi, formation).
Global Industrie apporte sa pierre à l’édifice en mettant cette
nécessaire réindustrialisation responsable au cœur de son édition
2022, avec notamment une animation à l’entrée du hall 6 qui
proposera aux visiteurs de se positionner sur les quatre grands
défis de transformation de l’industrie que sont le digital, l’écologie,
l’entreprise et les technologies. Par ailleurs, un grand plateau
accueillera des professionnels qui interviendront sur chacune
de ces thématiques et échangeront avec le public au cours de
quatre sessions journalières de 45 minutes ponctuées de vidéos.
Enfin, un programme de conférences ambitieux et entièrement
consacrées à ce sujet fera la part belle aux retours d’expérience
à travers deux grandes salles dédiées ●
Olivier Guillon
GI Avenir, pour envisager, démarrer et faire progresser
sa carrière dans l’industrie
Pour répondre aux enjeux de croissance des entreprises
et aux pénuries de compétences, Global Industrie propose
un service entièrement dédié à l’emploi, la formation et
l’attractivité des métiers dans l’industrie, foisonnant vivier
d’emplois, dont beaucoup demeurent malheureusement
trop souvent non pourvus. Demandeurs d’emploi, jeunes
diplômés ou RH rencontrant des difficultés à recruter ou à
trouver un emploi disposent de plusieurs outils mis à leur
disposition : séances de recrutement (job dating), coaching
pour démarrer sa carrière ou se reconvertir, visites guidées
à l’attention des jeunes ou des enseignants, découverte
des métiers auprès des organisations professionnelles...
Golden Tech, l’excellence industrielle, la variété des
métiers et la richesse des savoir-faire récompensées
dans un concours inédit
L’industrie est riche, passionnante et innovante. Pour en
faire la démonstration, Global Industrie lance un nouveau
concours basé sur l’excellence industrielle : les Golden Tech.
Offrir aux candidats un terrain de jeu qui leur permette
d’exprimer pleinement leur dextérité, leurs connaissances
techniques, leurs savoir-faire et leur créativité lors d’épreuves
thématiques adaptées à chacun des métiers. Telle est la
raison d’être de ce nouveau concours ouvert à tous les
professionnels de l’industrie : les Golden Tech.
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı9

TECHNOLOGIES
ÉTUDE
Les temps d’arrêt machines
non planifiés, l’autre fléau de
l’industrie…
Une étude réalisée par Senseye, fournisseur de solutions de gestion de l’état des équipements reposant
sur l’IA, révèle que les temps d’arrêt machines non planifiés sont responsables de plus de 700 milliards
d’euros de pertes annuelles pour les acteurs de l’industrie.
Si les problèmes d’approvisionnement (aggravés par la
combinaison entre la sortie de crise de Covid-19 et de
la guerre en Ukraine) et les hausses de la facture énergétique
(à l’honneur dans ce nouveau numéro de Production
Maintenance) figurent parmi les préoccupations majeures,
les principales entreprises internationales du secteur industriel
et manufacturier déplorent en moyenne 27 heures de temps d’arrêt
machines par mois pour un coût horaire moyen de 450 000 €.
Pour les entreprises industrielles du Fortune Global 500, ces pertes
équivalent à 3,3 millions d’heures de production perdues pour
un coût total de 724 milliards € par an. Les grandes entreprises
internationales du secteur industriel perdent ainsi plus d’une
journée de production chaque mois et des milliards d’euros
chaque année à la suite de pannes machines non programmées.
L’AUTOMOBILE, SECTEUR LE PLUS TOUCHÉ PAR
LES TEMPS D’ARRÊTS-MACHINES
Les temps d’arrêts-machines non planifiés les plus élevés ont
été enregistrés dans le secteur automobile où les sites perdent
en moyenne 29 heures de production par mois au coût horaire
estimé de 1,1 million €. On estime
que les fabricants et équipementiers
automobiles du classement FG500
perdent 468 milliards € et 414 800
heures de production chaque
année. Pour 67 % des entreprises de
ce secteur interrogées par Senseye,
la maintenance prévisionnelle est
devenue un objectif stratégique.
Les fabricants de PGC perdent tous
les mois en moyenne 25 heures de
production, au coût horaire estimé
de 19 800 €. Pour l’ensemble des
entreprises du secteur figurant au
classement FG500, cela représente
1,5 million d’heures par an, soit une perte annuelle de plus de 29
milliards €. Pour 72 % des entreprises interrogées dans ce secteur,
la maintenance prédictive est devenue un objectif stratégique.
Les entreprises minières et métallurgiques et autres industries
lourdes perdent chaque mois en moyenne 23 heures de production
en raison de pannes machines, au coût horaire moyen
estimé de 157 500 €. Au total cela équivaut à 1,2 million d’heures
d’arrêts-machines non planifiés par an, ce qui coûte 189 milliards
€ aux entreprises du secteur classées au FG500. La maintenance
prévisionnelle est devenue un objectif stratégique pour 60 %
de ces entreprises.
Chez les producteurs de pétrole et de gaz, on déplore en moyenne
32 heures d’arrêts-machines non planifiés par mois, au coût
horaire de 184 900 €, soit un total de 71 millions € par site par an.
Pour les raffineries du FG500, les pertes sont estimées à près de
40 milliards € pour 213 000 heures d’arrêts-machines par an. La
maintenance prévisionnelle est devenue un objectif stratégique
pour 82 % des entreprises de ce secteur, soit le pourcentage le
plus élevé parmi tous les secteurs. ●
L’automobile, secteur le plus touché par les temps d’arrêts-machines
10ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

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Comment gagner en qualité et en capacité
de production à moindre coût ?
Comment mettre en place durablement
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Au delà du SAV, la maintenance
préventive, nouvel enjeu des
constructeurs des machines-outils
Deux ans après la création de son service consacré à la maintenance préventive, Hestika France, distributeur des
tours à poupée mobile Citizen-Cincom et poupée fixe Citizen-Miyano, se réjouit du succès de cette activité répondant
à une demande croissante des ateliers de production.
Arnaud Chatel
Responsable SAV de Citizen Group
France, Arnaud Chatel est chargé
d’orchestrer tout ce qui est après-vente,
réparation et dépannage (sous garantie
ou non), mais aussi toute la partie dédiée
à la maintenance préventive afin de
répondre à une demande croissante de
la part des clients du groupe.
Depuis plus de vingt ans, la tendance est à la sous-traitance
de la maintenance dans les ateliers de production.
Profondément marquée par la crise de
2008-2009, l’industrie française n’a cessé d’alléger
ses services de maintenance, lorsque les entreprises ne décidaient
pas purement et simplement de s’en séparer. De facto,
les constructeurs de machines-outils se sont engouffrés dans la
brèche du service après-vente (SAV), multipliant les offres en
matière de dépannage et de contrats de garantie.
Mais certains d’entre eux, comme le distributeur Hestika France
des machines de marque Citizen notamment, ont décidé d’aller
plus loin. « Juste avant la crise du Covid-19, nous avons créé
un service de maintenance préventive au sein de notre département
dédié au SAV, souligne son responsable Arnaud Chatel.
Il s’agissait de répondre à une demande croissante de nos clients,
en particulier des ateliers de production dans le secteur de l’aéronautique
dont les clients et les donneurs d’ordres exigent désormais
une traçabilité maximale de la fabrication de leurs pièces,
sous-entendu aussi la possibilité de remonter si nécessaire au
moyen de production et aux machines. »
L’objectif est clair : éliminer au maximum le risque de rebuts
en produisant des pièces conformes et éviter ainsi les arrêts de
production. Pour cela, il devient essentiel pour un atelier de
production d’effectuer une maintenance préventive sérieuse
et régulière.
PRODUIRE TOUJOURS PLUS AU DÉTRIMENT DE LA
MAINTENANCE DE PREMIER NIVEAU
Peut-on parler d’une désertification des services de maintenance
dans les ateliers ? Non, naturellement, mais force est de constater
que, dans certaines usines, le personnel de maintenance se
raréfie, se focalisant vers les interventions les plus complexes
ou encore des tâches managériales visant à une organisation
plus structurée de la maintenance.
À l’inverse, les opérations de premier niveau mais aussi de l’entretien
– même basique – de la machine sont affectées aux techniciens
de production ; « or nous constatons que, contrairement
à l’ancienne génération d’usineurs, la priorité est donnée à la
production, laissant trop souvent de côté le nettoyage du centre
d’usinage ou du tour... Il est important de prendre un peu de
temps, en fin de semaine par exemple, pour procéder à un entretien
de la machine afin d’en éliminer les derniers copeaux ». Par
12ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

TECHNOLOGIES
ailleurs, le responsable du service SAV note que, malheureusement,
un trop grand nombre de techniciens connaissant pourtant parfaitement
leur machine ne se manifestent pas lorsqu’un bruit suspect
survient, laissant traîner le dysfonctionnement qui se transforme
soudain en panne majeure.
Face à ces problèmes intimement liés à la maintenance préventive,
Hestika France a donc créé un service dédié. Depuis, Arnaud Chatel
peut se targuer d’afficher un taux de fidélité de plus de 95% ! « Parmi
nos nombreux clients figure une entreprise qui avait testé notre service
de maintenance préventive sur une de ses quinze machines ; elle est
revenue vers nous afin que l’on intègre l’ensemble de son parc ». Et les
deux personnes à temps plein (ou presque) ne suffisent plus à suivre la
demande croissante ; une campagne de recrutement a ainsi été lancée
avec l’objectif d’effectuer la maintenance préventive sur l’ensemble des
machines des clients afin d’identifier les éventuelles dérives, qu’elles
soient mécaniques (par exemple l’usure des roulements de la broche
avec le temps ou en raison d’un manque de graissage) ou électriques
dues notamment à la vétusté des composants.
Le service Maintenance préventive envisage aussi de se tourner vers
la maintenance prévisionnelle cette fois de manière à « aller plus loin
dans la surveillance de la machine à distance, sur sa consommation
d’énergie, véritable indicateur de performance et de santé. Cela peut
aussi inciter nos clients à pousser davantage l’analyse de vétusté des
composants et l’entretien de leurs machines ».
Olivier Guillon
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı13

TECHNOLOGIES
EN APPLICATION
Comment la PME industrielle Marie
SAS analyse ses temps d’arrêt pour
optimiser sa production
Afin de mieux maîtriser le fonctionnement de son usine et l’état de la production en temps réel, Marie SAS a
choisi le logiciel de monitoring machine Gedix Watch. Retour sur ce projet avec le témoignage de Lionel Vettraino,
responsable maintenance et travaux neufs.
© AdobeStock
Implantée à Langres (Haute-Marne) et spécialisée dans
la production de pièces complexes en mécanique générale,
l’usine Marie SAS emploie plus de 100 personnes
et abrite une quinzaine centres d’usinage et ainsi que
quatre machines à commande numériques. Responsable
maintenance et travaux neufs, chargé de la digitalisation et
de la robotisation, Lionel Vettraino a mené un projet pour
analyser en détail le fonctionnement des machines.
« Nous avions des temps d’arrêt de production qui restaient
inexpliqués. Nous avions donc besoin d’identifier précisément
les causes, explique Lionel Vettraino. Pour cela, il fallait récupérer
les informations provenant des machines afin d’expliquer
ces temps d’arrêt d’usinage puis mener des actions correctives et
gagner en productivité ».
« Sans être un MES complet, Gedix Watch remplissait l’ensemble
du cahier des charges avec un atout de taille : la facilité d’implémentation.
En effet, la plupart des solutions concurrentes
nécessitaient l’investissement en matériels de type tablettes ou
autre hardware, car elles n’étaient pas compatibles avec nos
équipements. Gedix Watch s’adapte à l’informatique présente
dans l’usine. Dès la démonstration, nous avons été convaincus
». Et d’ajouter : « Avec l’aide des équipes de développeurs,
nous avons même pu personnaliser le logiciel aux spécificités
de notre usine »
UN ORDONNANCEMENT ENTIÈREMENT REPENSÉ
Désormais, Marie SAS sait exactement ce qui se passe dans
l’usine à l’instant T. Grâce aux données remontées en quasi-temps
réel par le logiciel de monitoring machine, l’industriel
a pu améliorer l’analyse de ses indicateurs de production.
« Nous avons constaté que nos temps d’usinage étaient faibles
par rapport au temps de production possible. Ce qui signifiait
que l’ordonnancement était incorrect. Nous avons donc
entièrement revu les programmes de fabrication et repensé
l’ordonnancement. C’est toute la production qui a été optimisée.
Aujourd’hui, avec la nouvelle organisation, nos machines
peuvent tourner 23h sur 24. Nous produisons davantage tout
en améliorant la qualité ».
ANALYSER LES DONNÉES PROVENANT DES
MACHINES
L’usine a choisi de tester plusieurs logiciels de type MES capables
de remonter les informations d’usinage. Elle a, entre autres,
évalué Gedix Watch, une solution qui récupère toutes les données
des machines à commandes numériques (CN) telles que
le taux de charge machine, l’opérateur associé à la CN, les
temps d’arrêt, le taux de rendement synthétique (TRS), etc.
© AdobeStock
14ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

TECHNOLOGIES
MODULAIRE
Nouvelle famille de cellules d’applications
pour la gestion des machines
Lancée par ABB, ces cellules visent à maximiser la flexibilité et
l’utilisation des machines dans l’industrie métallurgique tout en
minimisant les pertes de productivité dues aux arrêts de production
imprévus. Dotée de six versions différentes, la famille FlexLoader offre
plusieurs façons de charger et de décharger les machines en fonction
de la taille, des formes et de la quantité des pièces à manipuler.
réglages ●
new.abb.com/fr
SMARTS
Des capteurs intelligents
pour une automatisation
simple et rentable
Les
nouveaux
codeurs
absolus
de la série
AHS/
AHM36 de
Sick sont
désormais
équipés d’une interface IO-Link.
Celle-ci offre des données de
diagnostic (température, temps de
fonctionnement…) et permet de
traiter les données directement
dans le capteur ●
www.sick.com/fr/
ALERTE
WEG lance un outil de
surveillance connecté
Le constructeur de moteurs
a lancé l’outil de contrôle et
de surveillance WEG Motion
Fleet Management (WMFM).
Applicable aux parcs de moteurs,
variateurs, réducteurs et autres
équipements, il réduit les arrêts
non programmés ●
www.weg.net/institutional/FR/fr/
CONNECTÉ
Un système natif Cloud de
surveillance en temps réel
Hexagon complète son offre en
proposant SFx Asset Management CN.
Cet outil de Monitoring se connecte
désormais en quelques minutes à 85 %
des machines-outils et permet un suivi
rapide des processus de fabrication en
temps réel ●
www.hexagonmi.com/fr-fr
LAURÉAT
Sogilis remporte le concours I-Nov pour son projet
IReflex
En avril, l’éditeur de logiciels critiques a été désigné lauréat du concours
d’innovation I-Nov pour son projet IReflex. Sogilis accélère ainsi le développement
de cette plateforme logicielle destinée à faciliter le déploiement de l’industrie
4.0 en faisant converger l’informatique (IT) et l’automatisme industriel (OT).
IReflex permet en effet de s’affranchir des spécificités liées au matériel pour
déployer plus rapidement des usines digitalisées ●
sogilis.com
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı15

MAINTENANCE EN PRODUCTION
MÉTHODE
Maîtriser tous les processus de production
et de maintenance avant de passer à l’IoT
La maintenance prévisionnelle, au-delà de la norme 1 qui la définit, « c’est avant tout l’anticipation des
défaillances », résume Jean-Yves Kbaier, fondateur d’Ennovia. Mais pour le délégué régional de l’Afim en Paca,
elle est aussi « le dernier étage de la pyramide de la maintenance, le premier – la base – étant le correctif ». Que
doit-on comprendre de cette analogie ? Simplement qu’avant même de passer à la « predictive maintenance »,
il est indispensable d’en maîtriser tous les processus
Les préalables sont nombreux, n’en
déplaisent à certains offreurs de
solutions miracles, et un certain
niveau de maturité est requis avant
de s’engager dans une démarche d’industrie
4.0, laquelle passera inévitablement par l’intégration
de nouvelles technologies telles
que les IoT. Bon, une fois que l’on a dit ça,
il faut expliquer pourquoi. « Avant même
de parler de maintenance prévisionnelle, il
faut maîtriser la maintenance corrective,
préventive et conditionnelle, puisque sur
ce dernier sujet, beaucoup de technologies
efficaces existent déjà », rappelle Jean-Yves
Kbaier.
1. EN 13306 X 60-319
Jean-Yves Kbaier
Fondateur avec sa femme de la société de conseil en ingénierie
de maintenance Ennovia et de Crazylog, éditeur de la solution
d’aide à la maintenance QuickBrain, Jean-Yves Kbaier est
également délégué régional de l’Afim en Paca.
Celui-ci déplore « le décalage important
entre la vision du fournisseur de technologie
– souvent très informatique – et celle
du personnel de maintenance qui travaille
souvent depuis longtemps sur des machines
qu’il connaît par cœur... sans même avoir
eu l’occasion de tester des méthodes de
maintenance conditionnelle déjà connues
et éprouvées telles que les analyses d’huile,
ultrasons, vibratoire ou encore thermique.
Parfois même, il n’y a pas de culture de
maintenance visant à rechercher les causes
d’un problème ; or si on ne connaît pas la
cause d’une panne ou d’une défaillance,
comment peut-on l’éviter quand elle se
reproduira ? »
Cinq étapes à franchir pour mener à
bien l’intégration de ses IoT
Au cours de son activité, Jean-Yves Kbaier
rencontre parfois des directeurs des
systèmes informatiques souhaitant mettre
de l’intelligence artificielle (IA) ou de l’IoT
juste parce que la direction de l’usine l’a
décidé. « C’est un non-sens ; d’ailleurs, je
refuse systématiquement de me lancer dans
ce genre de projet voué à l’échec ». Pourquoi
? Parce que se jeter à corps perdu
dans une démarche purement informatique
et éloignée du métier, sans même
avoir testé les solutions de maintenance
conditionnelle fonctionnant avec 100%
de réussite, n’a pas wde sens lorsqu’on sait
que l’IA et l’IoT par exemple s’autorisent
des marges d’erreur de 10% du fait qu’ils
reposent sur des modèles mathématiques
et statistiques... « Quelle direction d’entreprise
accepterait une marge d’erreur de 10%
lorsque l’usine doit produire des millions
de pièces ou que les montants investis
dans les lignes de production atteignent
des millions d’euros ? » Surtout, avec un
16ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

Détection de fuites air comprimé, gaz, vide
points chauds, caméra IR embarquée
Inspection des purgeurs vapeur logiciel
STRAPSHOOTER®
LEAKSHOOTER®
LKS1000 V3+ PRO
• Contrôle automatique des purgeurs vapeur
• Détection de fuites d’air comprimé, de vide
• Caméra thermique embarquée 160x120 px
• Logiciel d’édition de rapport
Quartier Plessier
39 ave du 8ème Régiment de Husards
68132 ALTKICH Cedex -FRANCE
03 89 08 32 72
site : www.synergys-technologies.com

MAINTENANCE EN PRODUCTION
système risquant de donner des fausses
alertes, à coup sûr, le technicien le débranchera
un moment ou à un autre.
Donc la question se pose de savoir
comment réussir l’intégration des IoT dans
l’usine et mener à terme une démarche de
maintenance 4.0. À cela, Jean-Yves Kbaier
répond par cinq réponses ou plutôt cinq
étapes à « cocher », l’une après l’autre.
Première étape, établir une décomposition
technique et détaillée de l’usine et de
ses équipements, mais aussi être à jour
dans la gestion des stocks. Cette première
marche à franchir suppose aussi et surtout
la maîtrise à la fois de sa maintenance
préventive et corrective, de l’ensemble du
process et des indicateurs de maintenance
permettant déjà de faire de l’amélioration
continue (laquelle s’appuie sur la recherche
permanente des causes des défaillances).
On l’aura compris, « trop peu d’entreprises
et d’usines ont atteint ce niveau de maturité
; pour autant, il demeure essentiel pour
bien entreprendre la suite ».
Deuxième étape évoquée par le patron
d’Ennovia, avoir mis en œuvre une
infrastructure de contrôle-commande
(OT) permettant de connecter les
machines et d’être en mesure de recueillir
et stockées la data au sein d’une centrale
de collecte de données. Quant à la troisième
marche de l’escalier, elle porte sur
la nécessité de déterminer les cas de criticité
: « qu’est-ce que je souhaite absolument
éviter ? Il s’agit ici de définir les deux ou
trois points les plus critiques n’ayant pas été
résolus malgré la mise en œuvre d’outils de
maintenance conditionnelle, ou encore ceux
n’étant pas encore apparus, comme dans
le cas d’une nouvelle usine, d’une nouvelle
commande importante etc. »
Vient ensuite la partie financière et budgétaire,
sans nul doute la plus délicate. « Au
regard des étapes précédentes et des objectifs
fixés, suis-je prêt à y mettre le budget
nécessaire, lequel peut parfois atteindre
le million d’euros ? »... Sachant qu’on ne
parle pas de retour sur investissement : les
problèmes supposés et que l’on souhaite
à tout prix éviter ne sont parfois jamais
arrivés. Convaincre la direction financière
de l’entreprise est donc une étape difficile
mais cruciale. Il convient donc de jouer
sur la « peur », sur la menace des dégâts
considérables qu’une panne suivie d’un
arrêt de production peuvent provoquer,
à l’exemple d’un transformateur qui lâche
dans une centrale électrique : « avec des
arrêts de production – le temps de réparer
l’installation – qui sont passés de huit à
quinze mois, ça fait réfléchir ! »
Enfin, vient le choix de la solution.
Celui-ci, avec la validation une à une de
chaque étape précédente, n’en sera que plus
pertinent. Pour ce faire, Jean-Yves Kbaier
rappelle qu’il faut toujours être d’accord
sur les objectifs à atteindre ; ces choix stratégiques
pris à travers plusieurs services
(production, maintenance, informatique
etc.) s’ajouteront au choix de la solution
qui concerne – et doit impliquer – quant
à lui les opérateurs, c’est-à-dire les utilisateurs
finaux. « Ce n’est pas à la DSI de
décider et d’imposer son outil d’intelligence
artificielle (par exemple) et qui se soldera
par une multitude de POCs* que l’on n’exploitera
jamais. » En revanche, bien mener
son projet d’intégration d’IoT, de machine
learning et d’IA peut aider l’usine et le
service maintenance à fortement progresser
; « le tout est de garder à l’esprit que l’IA
est un outil qui va aider l’humain à digérer
et restituer cette montagne de données et
d’informations afin d’être capable de trouver
la cause du problème » ●
Olivier Guillon
18ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

TECHNOLOGIE
DES ULTRASONS
POUR
LE DIAGNOSTIC
DE MACHINES
TOURNANTES
Le Diagnostic de
Machines Tournantes
avec la Technologie
des Ultrasons présente
beaucoup d’Avantages.
/ DÉTECTION PRÉCOCE
DES DÉFAILLANCES
/ SIMPLICITÉ & RAPIDITÉ
DE DIAGNOSTIC
/ DIAGNOSTIC DE TOUTES
VITESSES DE ROTATION
/ ETABLIR DES SUIVIS
DE TENDANCES
/ GESTION ET OPTIMISATION
DU GRAISSAGE
ULTRAPROBE 15.000
Appareil portatif très ergonomique
pour un diagnostic rapide et complet
Enregistrer toutes les données
mesurées, générer des rapports
et des suivis de tendances
CAPTEURS DÉPORTÉS
& BOITIER SÉLECTEUR
Diagnostic des équipements
difficiles d’accès
Connecter les capteurs sur un
boitier central
4CAST
Surveillance permanente et
continue, 24/7
Système intelligent avec
paramétrage d’alarmes pour
être alerté en temps réel
UE SYSTEMS EUROPE
Daniel MAZIERES
Responsable Marché Francophone
ONTRAK
Solution IIoT pour monitoring
permanent de machines tournantes
Alarmes de graissage
Stocker les données sur le Cloud
(Modbus, Azue, AWS, etc.)
T: +33-685 28 51 84
E: danielm@uesystems.com
W: www.uesystems.com

MAINTENANCE EN PRODUCTION
AVIS D’EXPERT
Dix conseils pour
planifier et organiser
l’utilisation des IoT
Dans cette tribune, Claire Kago, Sales & Business Development Manager France
chez Paessler AG, énonce dix bonnes pratiques pour aider les industriels à
mieux planifier et mettre en œuvre l’IoT dans l’entreprise et l’usine.
Claire Kago
Sales & Business Development Manager
France chez Paessler AG
Il existe un certain nombre d’éléments auxquels chaque
entreprise devrait réfléchir pour anticiper et préparer
la supervision de son environnement IoT :
QU’EST-CE QUE L’IOT APPORTE À
L’ENTREPRISE ?
L’Internet des Objets changera certaines entreprises plus que
d’autres. Une entreprise de services pourrait être concernée par
l’intégration d’un thermostat intelligent, tandis qu’un fabricant
devra relever le défi d’unifier un certain nombre de systèmes,
machines et appareils disparates. Les administrateurs réseaux
seront en première ligne du processus d’intégration et auront
un rôle important à jouer pour rendre les objets connectés
fonctionnels et utiles.
CONNEXIONS
Alors que certains objets connectés seront produits et conçus
pour s’intégrer parfaitement dans les réseaux, d’autres seront
plus « artisanaux » et nécessiteront une personnalisation importante.
Avec autant de types d’appareils différents, l’intégration
deviendra un vrai challenge. Il est donc essentiel que tous les
objets connectés soient regroupés sous un même toit afin de
pouvoir être supervisés avec précision.
COMPRENDRE LA CONNECTIVITÉ
Trois protocoles principaux sont utilisés pour connecter
l’Internet des Objets : le protocole SNMP (Simple Network
Management Protocol), les API REST et XML. En acquérant
une meilleure compréhension de la façon dont les appareils
interagissent, il est possible de concevoir des architectures
réseaux plus sophistiquées, rendant la supervision bien plus
simple.
Tous les objets connectés ne sont pas nouveaux
Tous les objets connectés ne représentent pas le matériel le
plus récent et performant des sociétés leaders du secteur. De
nombreux appareils sont obsolètes, en particulier dans les
environnements industriels, ou bien sont connectés par de
petits ordinateurs comme le Raspberry Pi. Il est important de
comprendre les nombreux fonctionnements des différents objets
et comment les connecter, même s’ils datent du siècle dernier.
SAVOIR S’ADAPTER
L’Internet des Objets est probablement le plus grand défi auquel
les administrateurs réseaux doivent faire face depuis les services
cloud et le BYOD. Il y aura certainement des pressions des
dirigeants d’entreprise pour la mise en place de cette nouvelle
tendance lourde de l’IT. Il faudra être à la fois patient et flexible
pour relever les défis complexes de la supervision d’un réseau
d’objets connectés et faire face à la pression de la direction.
PLANIFIER EN AMONT
En ce qui concerne la supervision réseau, la planification est
une bonne alliée. L’utilisation des équipements personnels
de communication (BYOD) a eu des effets majeurs sur les
réseaux et la bande passante, tout comme l’Internet des Objets
en aura. Pour maintenir une bonne disponibilité du réseau,
il faut s’assurer de planifier l’utilisation de la bande passante
des objets connectés.
SI C’EST CONNECTÉ, CELA PEUT ÊTRE PIRATÉ
Les hackers d’aujourd’hui sont à la fois intrépides et créatifs,
20ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

MAINTENANCE EN PRODUCTION
pub iot mtom 90X274 N°2232.qxp_Mise en page 1 02/05/2022 09:57 Page 1
EXPOSITION - TABLES RONDES
ATELIERS - RENDEZ-VOUS BUSINESS
une combinaison dangereuse pour les services IT. Tout ce qui
possède une adresse IP peut être piraté et l’Internet des Objets
élargit le vecteur de menace. Avant de connecter le frigo au système
d’informations, il faut s’assurer d’avoir un plan de sécurité en place.
PERSONNALISER
L’un des aspects les plus passionnants de l’Internet des Objets
est qu’il n’y a apparemment aucune limite à ce qui peut être
connecté. En termes de supervision, cela soulève des défis qui
peuvent être résolus en créant de nouveaux capteurs et des
rapports personnalisés. Cela est particulièrement intéressant
dans les environnements industriels, où les données extraites
des objets peuvent être utilisées pour rendre les processus métier
plus intelligents et plus efficaces. C’est l’occasion de montrer son
côté créatif et de créer des solutions personnalisées pour ces
problèmes de supervision.
CONNAÎTRE SES OBJETS
Les systèmes IT modernes sont souvent chaotiques. Il est devenu
incroyablement facile de faire tourner une machine virtuelle,
de télécharger et d’exécuter un logiciel cloud, ou maintenant de
connecter un appareil. La cartographie et le suivi de chaque « objet »
ajouté au réseau au fur et à mesure pourra éviter de nombreux
maux de tête sur la durée.
PENSER À L’OBJECTIF FINAL
Les projets d’objets connectés commencent souvent petits dans
la plupart des entreprises, et beaucoup n’auront pas de grandes
conséquences. Mais, à terme, le monde connecté fournira de
nouvelles données et informations sur le fonctionnement des
entreprises. Ces données deviendront des moteurs de décisions
clés et il s’agira donc de les collecter et de les analyser pour les
transformer en informations. Même si la période actuelle est
encore balbutiante, anticiper les opportunités n’en reste pas moins
crucial ●
#MtoM / IIoT #Embedded
#Objets connectés
#Réseaux (pan, Lan, LPWAN, 5G, …)
#Plateformes
#DATA (Edge Computing, Big Data, IA…)
#Cybersécurité
Bilan 2021
3 984 visiteurs uniques •100 conférences,
tables rondes et ateliers pratiques • Plus
de 80 exposants, partenaires et sponsors
200 Rendez-vous Business programmés
entre exposants et visiteurs porteurs de
projet.
29 et 30 juin 2022
PARIS EXPO
PORTE DE VERSAILLES
www.salon-iot-mtom.com
Claire Kago (Paessler AG)
@IoTWorldParis1
@salonMtoM
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı21

MAINTENANCE EN PRODUCTION
ANALYSE
La maintenance
prévisionnelle a-telle
de l’avenir ?
Qu’est-ce que la maintenance prévisionnelle issue de données massives
et comment mettre en œuvre ce concept un peu nouveau ? Et surtout,
a-t-elle de l’avenir ? C’est la question que l’on a posée à Alexandre
Maksimovic d’Actemium, marque du groupe Vinci Energies, un des
spécialistes français de la « predictive maintenance ».
Les entreprises de maintenance
industrielle d’Actemium ont
décidé il y a un an et demi de se
doter d’une plateforme digitale
de maintenance prévisionnelle appelée
Naomi. Alexandre Maksimovic est le chef
de projet de cette solution de maintenance
prévisionnelle opérationnelle depuis le
début de l’été 2021 et qui se définit comme
un nouvel outil dans la boite à outils des
mainteneurs Actemium. « Notre ambition
est de démocratiser l’utilisation de l’IA au
sein de nos entreprises et sur nos contrats
de maintenance. Selon nos analyses et les
appels d’offre que nous recevons, la thématique
de la maintenance prévisionnelle est
toujours et de plus en plus d’actualité sur
le marché français de la maintenance. »
Et d’ajouter : « Il nous ait aussi apparu
comme indispensable de démystifier les
concepts utilisés en intelligence artificielle
pour simplement montrer que ce sont des
concepts que nous avons étudié en école et
université mais que nous n’avions pas pu
mettre en œuvre dans l’industrie faute de
disponibilité des moyens technologiques il y
a quelques années. Aujourd’hui, ces limites
technologiques tombent et il est nécessaire
de rafraichir nos mémoires sur les modèles
statistiques pour attaquer le sujet de «main-
tenance prédictive» utilisant de la donnée
massive. Pour rafraîchir ces notions et pour
accompagner nos clients, nous avons décidé,
par exemple, de leur ouvrir nos formations
sur l’IA ».
Dans ce contexte, la rédaction de Production
Maintenance a décidé de s’entretenir
avec Alexandre Maksimovic afin de faire
un point technique sur la mise en œuvre
de la maintenance prévisionnelle.
Est-ce que la maintenance
prévisionnelle a de l’avenir ?
La maintenance prévisionnelle est l’idéal
d’une stratégie de maintenance. Prévoir
toutes les pannes pour programmer les
interventions en minimisant l’impact sur
la production, c’est la stratégie de maintenance
optimale. Donc, oui, la maintenance
prévisionnelle et notamment celle issue de
données massives a de l’avenir et les moyens
de calcul d’aujourd’hui permettent de la
mettre en œuvre plus avant encore.
Pourquoi ces moyens de calcul sontils
si importants pour la maintenance
prévisionnelle ?
En schématisant, il existe deux techniques
pour faire une prévision : Calculer
une extrapolation et calculer un modèle
mathématique image du processus réel.
L’extrapolation n’utilise pas beaucoup de
données et de puissance de calcul. C’est la
méthode classique utilisée pour faire de
la maintenance prévisionnelle depuis des
décennies. À l’inverse, la synthèse d’un
modèle de prévision utilise beaucoup de
données (big data) pour des algorithmes
statistiques, la plupart du temps (machine
learning).
Pour calculer un modèle de prédiction,
faut-il être un expert en statistique ou
un expert métiers en maintenance ou en
procédé ?
Il faut réunir les deux expertises pour synthétiser
de tels modèles. Si vous ne faites que
des maths et que vous ne pouvez pas critiquer
le modèle obtenu, vous ne pourrez pas
prendre la décision de l’exploiter. Et même
22ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

MAINTENANCE EN PRODUCTION
il faut calculer une prévision qui fait appel à
des connaissances mathématiques. Il existe
deux grandes approches pour calculer cette
prévision : l’extrapolation, qui est associée
aux algorithmies dites des séries temporelles,
et l’identification d’un modèle de comportement
souvent associée aux algorithmies
du machine learning. Enfin, il faut être
capable de critiquer le calcul prévisionnel
pour décider d’exécuter ou non la ou les
opérations de maintenance. Ici encore, ce
sont les connaissances techniques et/ou
d’exploitation qui dominent, auxquelles on
ajoute bien sûr les contraintes financières.
Je vais prendre un exemple pour illustrer
ce qu’est la maintenance prévisionnelle
en partant des applications classiques en
maintenance pour en arriver à l’intelligence
artificielle. L’exemple en question porte sur
des usures mécaniques de roulements que
nous identifions par des mesures vibratoires.
Pour des roulements, les fabricants
fournissent des valeurs vibratoires seuils
recommandées.
en exploitation, il faut rester vigilant sur les
dérives de ces modèles, dérives totalement
légitimes d’ailleurs de par la dégradation
physique des composants de l’installation
de production par exemple.
Les ingénieurs qui utilisent des modèles
mathématiques connaissent bien ce lien
entre modèles et phénomènes physiques. De
tels modèles sont extrêmement intéressants
pour anticiper des dysfonctionnements dans
la mesure où ils intègrent ce que la norme
définissant la maintenance prévisionnelle
(NF X60-319, NF EN 13306) décrit comme
les « paramètres significatifs de la dégradation
du bien ».
Concrètement que peut-on faire
avec ces modèles de prévision en
maintenance ?
Un modèle de prévision intègre les mesures
physiques, celles réalisées par les capteurs, et
des paramètres numériques représentant la
physique des équipements, des jeux mécaniques,
des dimensions physiques, etc. Avec
un modèle, il est donc possible d’estimer
une valeur mesurable par un capteur ou
un paramètre physique des équipements.
Concrètement en maintenance, il est donc
possible d’anticiper des usures de composants
ou des mesures physiques annonçant
des dysfonctionnements.
Pouvez-vous donner des exemples
concrets ?
Le prévisionnel, c’est du conditionnel exécuté
suite à une prévision. Pour ce faire, il
faut savoir fixer les seuils conditionnels qui
vont permettre de déclencher l’opération de
maintenance d’où la nécessité d’avoir une
connaissance certaine en technique et/ou en
exploitation du processus concerné. Ensuite,
Première application, un technicien passe
régulièrement pour faire la mesure vibratoire
lors de rondes d’inspection. Avec l’historique
des mesures, il fait une extrapolation qui lui
permet de comprendre s’il y a une évolution
des vibrations et si cette évolution tend vers
la limite de vibration recommandée. Il saura
décider s’il faut intervenir immédiatement
ou s’il peut attendre la prochaine ronde car
il voit la dynamique de l’évolution des vibrations
dans ses relevés. C’est la maintenance
prévisionnelle réalisée par la plupart des
mainteneurs depuis que les appareils portatifs
de mesure vibratoire existent, donc
depuis plusieurs décennies.
Deuxième application : Vous remplacez la
ronde préventive par une mesure continue
et les prévisions sont calculés directement
dans les logiciels de maintenance GMAO,
logiciels métiers et même feuille de calcul.
Cette technique existe aussi depuis plusieurs
décennies en maintenance et elle a
tendance à se démocratiser avec la réduction
des coûts de ce type de capteurs. On voit
même apparaître des capteurs sans fil et
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı23

MAINTENANCE EN PRODUCTION
sur batterie qui continuent à simplifier la
mise en œuvre de ce type de mesure. Ce
sont les IOT dont on entend tant parler en
industrie 4.0. L’intelligence artificielle, c’est
le programme informatique qui permet de
faire l’extrapolation des mesures vibratoires.
Ces programmes sont généralement faits
par les ingénieurs maintenance ou exploitation.
On utilise les données des fameuses
« analyses répétées »mentionnées dans la
définition de la maintenance prévisionnelle.
Une troisième application consiste à
conserver la mesure vibratoire temps réel ;
on va dès lors utiliser d’autres techniques
mathématiques pour la prévision, des
techniques plus sophistiquées, celles du
machine learning autrement dit celles de
l’identification de modèles de comportement.
Ces modèles intègrent les « paramètres
significatifs de la dégradation du bien »de la
définition normative.
L’idée est de créer un ou plusieurs modèles
de prévision de la mesure vibratoire à partir
de toutes les autres données du procédé
de production. Cette approche permet de
comprendre la relation qui existe entre les
vibrations du roulement et, par exemple, les
indicateurs de performance de l’installation.
Connaissant ces relations, les exploitants de
la ligne de production peuvent décider de
dépasser les vibrations recommandées par le
fabricant du roulement pour attendre le prochain
arrêt programme de l’installation avant
de le changer. Les modèles de comportement
apportent des informations supplémentaires
dans le mécanisme de décision de l’exploitant
pour planifier l’arrêt. Cette approche est
aujourd’hui possible car les moyens de calcul
ont évolué et qu’il est aujourd’hui possible
d’utiliser les algorithmes du machine learning
sur les sites de production là où il y a
quelques années en arrière ces algorithmes
n’étaient accessibles que sur des systèmes
informatiques de R&D.
Enfin, quatrième et dernière exemple
d’application, cette fois sans la mesure
vibratoire. Il est fréquent de ne pas pouvoir
faire la mesure et c’est souvent l’approche
la plus simple : exploiter mes données
sans modifier mon installation. L’idée est
qu’un expert de la vibration postule un
modèle d’évolution de cette vibration et de
créer un ou des modèles de prévision de
cette vibration fictive à partir de toutes les
autres données du procédé de production.
Les conséquences et avantages de cette
approche sont identiques à l’application 3. ●
Olivier Guillon avec Alexandre
Maksimovic (Actemium)
24ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

Sous le haut patronage de
Monsieur Emmanuel MACRON
Président de la République
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MAINTENANCE MÉCANIQUE
ENTRETIEN
Artema et ses adhérents
déjà bien engagés dans
l’efficacité énergétique
L’association professionnelle de la mécatronique, dont le magazine Production Maintenance est partenaire,
s’implique depuis déjà plusieurs années dans la réduction de l’empreinte environnementale des métiers qu’elle
représente, et ce à travers une multitude d’actions.
Olivier Cloarec
Conseiller technique
d’Artema, association
professionnelle de
la mécanique (FIM)
réunissant les acteurs de
la mécatronique
Quelle place occupe l’efficacité
énergétique au sein d’Artema ?
Cette question nous occupe depuis pas mal
d’années puisque déjà, les problématiques
portant sur l’utilisation de l’énergie était au
centre de nos réflexions. En d’autres termes,
la question centrale n’est pas tellement quelle
énergie adopter (qu’elle soit issue du nucléaire
ou autre n’a pas énormément d’importance)
mais comment on la transforme et on la fait
passer d’une énergie de sortie en une énergie
d’entrée tout en évitant au maximum les pertes
de rendement durant cette phase cruciale de
transformation.
Qu’en est-il chez les adhérents
d’Artema ? Se sentent-ils davantage
concernés par l’efficacité énergétique ?
Assurément. Pour exemple, lorsque je
suis arrivé chez Artema il y a une dizaine
d’années, la priorité de nos adhérents était
d’obtenir toujours plus de performances.
Aujourd’hui, celle-ci porte plutôt sur les
gains non plus de performance pure mais
de performance énergétique, c’est-à-dire
combinant la baisse de la consommation
d’énergie et de l’empreinte carbone. Pour
ce faire, il a fallu intervenir sur les com-
26ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

MAINTENANCE MÉCANIQUE
posants eux-mêmes afin d’accroître cette
performance.
Quelles actions menez-vous et à quel
niveau ?
Artema mène plusieurs types d’actions.
Tout d’abord, nous travaillons sur l’élaboration
de référentiels communs comme
des normes portant notamment sur l’aspect
technique des bancs d’essais. L’idée
est d’harmoniser les méthodes permettant
d’accroître le rendement.
Aussi, nous publions des guides pratiques,
à l’exemple du Guide des bonnes pratiques
sur la performance énergétique des
transmissions et des automatismes pneumatiques,
récemment mis à jour. Issus
de travaux menés avec nos adhérents et
nos partenaires tels que le Cetim, ceux-ci
mettent en lumière des technologies et
des calculs simples de ROI permettant
de déterminer par exemple la consommation
d’1 cm3 d’air comprimé grâce à
l’intégration de capteurs et de systèmes
intelligents, de mise en veille etc.
Par ailleurs, avec l’école ISAE (ex
Supméca), des fabricants, des utilisateurs
et prescripteurs, des métrologues
et des professeurs, nous avons élaboré
un guide technique permettant d’optimiser
les états de surface des joints et
des barrières d’étanchéité dynamique.
En transmission mécanique, nous avons
beaucoup travaillé avec le Cetim et ses
bancs d’essais pour mettre au point une
méthodologie qui permet d’améliorer le
rendement des réducteurs.
Également, nous œuvrons sur les normes
portant sur les rendements des accumulateurs.
Enfin, nous travaillons dans le
domaine des systèmes fluidiques et pneumatiques
: avec une start-up, Artema a
mis en œuvre un outil numérique chargé
de créer et de mettre à la disposition des
industriels une bibliothèque de composants.
Concrètement, à partir d’un besoin
particulier et concret d’utilisation, le
logiciel permet de créer un schéma et
définir le meilleur circuit visant à réduire
au maximum la consommation (cela
passe par un choix et la caractérisation
des composants). On part donc du besoin
et de la simulation avant de déterminer
le bon circuit et le bon composant.
Autre sujet, l’hydraulique mobile fait
l’objet d’un projet d’accompagnement
et de développement de solutions électrohydrauliques
moins polluantes avec
l’Ademe. Ces solutions seront davantage
destinées aux engins de travaux publics
et au machinisme agricole.
Quelles actions prévoyez-vous dans ce
domaine pour cette année ?
Pour 2022, nous poursuivons nos actions
en cours, en particulier le projet – bien
avancé – des performances sur les transmissions
pneumatiques. Nous allons
procéder cette année aux essais afin de
valider nos calculs numériques puis,
dans un second temps, expérimenter les
résultats directement chez les industriels
adhérents ●
Propos recueillis par
Olivier Guillon
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı27

MAINTENANCE MÉCANIQUE
EN PRATIQUE
« À l’issue de la formation, j’ai
su prioriser des actions simples
et rapides, avec un vrai gain
énergétique »
Dans le but de remplir pleinement sa mission autour
de la gestion de l’énergie, Elodie Vanhée, ingénieur
responsable HSE chez Kubota Farm Machinery
Europe SAS, a décidé de suivre la formation « Référent
énergie » de Prorefei. Une formation qui mêle apports
théoriques et mise en pratique in situ, pour favoriser
des actions concrètes d’efficacité énergétique.
Élodie Vanhée
Ingénieure responsable
HSE chez Kubota Farm
Machinery Europe SAS
tégie du groupe, qui a même mis en place un championnat des
bonnes pratiques environnementales monde pour encourager
les innovations en la matière ».
UNE FORMATION ALLIANT DISTANCIEL ET
ATELIERS PRATIQUES
L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE AU CŒUR DE LA
STRATÉGIE DE KUBOTA FARM MACHINERY
Chez Kubota Farm Machinery, les enjeux énergétiques font
partie des fondamentaux ! Créé en 1890, ce constructeur japonais
de machines agricoles (40 000 personnes, 15 Md€ de CA)
s’est en effet donné pour mission de résoudre les problématiques
liées au manque d’eau et de nourriture dans les 86 pays
où il est présent. Le groupe est engagé dans une démarche
d’amélioration environnementale et énergétique à travers le
monde. Son usine de Bierne (59), où travaillent 250 salariés,
a intégré cette démarche. « Le site est certifié Iso 9001, 45 001
et 14 001 pour l’environnement et nous avions déjà établi un
audit énergétique en 2018 », explique Elodie Vanhée, ingénieur,
responsable Hygiène-Sécurité-Environnement. Et d’ajouter :
« L’efficacité énergétique tient une place importante dans la stra-
Au-delà de ses activités traditionnelles de responsable HSE,
Elodie Vahnée s’est vu confier la mission de proposer des pistes
d’amélioration énergétique dans l’usine, mises en œuvre par
le service Production Engineering. Sa formation de base ne
la prédisposait pas à gérer l’énergie. « J’ai choisi de m’inscrire
à la formation « Référent énergie » proposée par Prorefei car je
ressentais un déficit de connaissances sur le volet énergie, alors
même que c’est un de mes sujets de travail quotidiens», confirmet-elle.
Soutenue par sa hiérarchie, elle a donc suivi le Mooc de 6
heures sur les fondamentaux de l’efficacité énergétique puis un
stage de deux jours, alliant outils pratiques, mises en situation
et jeux de rôle. « J’ai particulièrement apprécié ce format, que j’ai
trouvé plutôt ludique. Avec le Mooc, on avance à notre rythme ;
et chaque module est suivi de quizz qui permet d’évaluer et ancrer
les apprentissages. Dans la seconde partie, en présentiel, les
échanges avec les autres stagiaires étaient très riches. J’ai vraiment
eu l’impression de booster ma prise de conscience énergétique. »
28ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

MAINTENANCE MÉCANIQUE
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UN COACHING EN SITUATION DE TRAVAIL
Lors de la dernière phase de sa formation, Elodie Vanhée a
bénéficié de l’accompagnement d’Eric Sénéchal, ingénieur
expert en énergétique industrielle au Cetim (Centre d’Etudes
Techniques de l’industrie mécanique). En tant que formateur,
son rôle était de l’aider à faire émerger des idées permettant
d’améliorer l’efficacité énergétique du site de Bierne et de la
guider dans la réalisation concrète des actions. Point de départ :
établir la répartition des consommations énergétiques du site.
Puis en assurer le suivi et identifier les gains énergétiques
potentiels. « Il est ainsi apparu que nos plus grandes sources de
consommation d’énergie étaient, dans l’ordre, le chauffage des
bâtiments (30%), la ligne de peinture (30%), l’air comprimé, l’éclairage
et la climatisation/ventilation », explique Elodie Vanhée.
Le kiosque digital
ÊTRE GUIDÉ POUR FAIRE LES BONS CHOIX
Plusieurs chantiers ciblés et simples à mettre en place ont été
ciblés : chasse aux fuites d’air, sensibilisation des collaborateurs
aux gaspillages énergétiques et aux éclairages inutiles, gestion
centralisée du système de chauffage... « Au total, ces actions
ont représenté une économie de 31k€/an. J’avais commencé à
remplacer les néons par de l’éclairage LED, mais cette formation
m’a ouvert les yeux sur la priorité des actions à mettre en œuvre.
Compte tenu de notre activité, un changement d’éclairage n’est
pas ce qui nous aurait fait gagner le plus d’énergie. Avec cette
formation, j’ai gagné en méthodologie et en autonomie. » ●
Dominique Ortin-Meaux
Le site web
L’appli
Téléchargez
l’application
MRJ Presse
EN SAVOIR PLUS >
prorefei@atee.fr / www.prorefei.org
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı29

MAINTENANCE MÉCANIQUE
AVIS D’EXPERT
La GMAO, une solution
économique et éco-responsable ?
Le titre de cet article peut vous sembler caricatural. Vous vous demandez surement comment une solution de
GMAO peut-elle être éco-responsable et en quoi est-elle économique ? Voici deux bonnes questions auxquelles
nous allons tenter d’apporter une réponse. Alors ne criez pas au greenwashing tout de suite mais laissez-nous,
s’il vous plait, vous détailler le fil de notre réflexion.
IL N’Y A PAS DE RESSOURCES INÉPUISABLES
Cela n’aura échappé à personne, après les vagues successives de
confinements, la reprise de l’activité économique a eu de nombreuses
conséquences sur les organisations. Parmi celles-ci, le goulot
d’étranglement dû à la réouverture qui a entrainé une augmentation
conséquente du prix des matières premières mais aussi de leurs
délais d’approvisionnement.
Ce contexte inédit, pointe le doigt sur différentes problématiques
inquiétantes, qui obligent la société dans son ensemble et par
conséquent nos entreprises, à se réorganiser et à revoir son mode
de consommation. En effet, cette crise nous rappelle violemment
que nos ressources naturelles ne sont pas illimitées, que le gaspillage
à un coût ; environnementale bien sûr, mais aussi économique.
Par conséquent, suivre et maintenir son parc d’équipements avec
attention s’avère sur le moyen long terme bien plus profitable que
le remplacement précipité de machines ou le non-maintien de
celles-ci.
Ainsi, d’un point de vue stratégique, un bon suivi de vos opérations
de maintenance est d’ores et déjà un atout majeur pour la
compétitivité des entreprises.
AMÉLIORER VOS BILANS GRÂCE À LA GMAO
Pour vous aider à réaliser au mieux le suivi de vos équipements et de
vos opérations de maintenance, la mise en place d’une GMAO est
incontournable. Sans ce logiciel il sera difficile d’améliorer vos bilans,
énergétiques comme financiers. Mais comment faire ? Vous allez voir,
à travers les exemples suivants que ces deux aspects peuvent-être
intimement liés :
• Limiter les risques et temps d’arrêt de production
Malgré leur dévouement et leur professionnalisme, le quotidien des
équipes de maintenance gérants leurs opérations de façon traditionnelle,
s’apparente souvent à celui des pompiers. Ils courent d’urgence
en urgences et ne peuvent pas se pencher sur la mise en place de
solutions d’améliorations.
Cependant, prendre le temps de tracer l’ensemble des opérations,
analyser les diagnostiques, relever les compteurs, etc. s’avère nécessaire
si l’ont veut prendre répondre aux questions suivantes :
Où en suis-je dans mes consommations de pièces détachées ?
Où en est mon équipement dans sa courbe de vie ? Dois-je le
remplacer ?
Sans réponse à ses questions le risque et de continuer à maintenir une
30ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

MAINTENANCE MÉCANIQUE
installation vétuste dont il nous manque des pièces, jusqu’au jour ou
cette machine vient à s’arrêter définitivement. C’est alors que l’on se
retrouve face à un arrêt de production imprévu, dont la fin dépend
de l’arrivée d’une pièce ou d’une installation de rechange.
Ces arrêts de production représentent un coût énorme ! Outre le
manque à gagner évident, il faut aussi prendre en compte le salaire des
opérateurs à l’arrêt, les charges énergétiques, les éventuelles pénalités
de retard, etc.
Grâce à un logiciel de GMAO comme Altair Enterprise, complet
et personnalisable selon vos besoins, vos équipes de maintenance
peuvent passer plus de temps à contrôler vos équipements qu’à les
dépanner en effectuant plus de maintenance préventive. De plus, la
possibilité de suivre vos consommations au fur et à mesure permet
d’anticiper les pénuries de pièces en garantissant un stock tampon
et faisant des demandes d’achats automatiques à vos fournisseurs.
Enfin, les différents rapports d’analyses vous permettent d’anticiper
l’obsolescence d’un équipement en analysant la fréquence des pannes
et leur impacte sur votre activité.
• Limiter les coûts de production
Comme nous venons de la voir, un logiciel de GMAO permet d’anticiper
les pannes et de concentrer l’activité de votre équipe de maintenance
sur des tâches d’analyse et d’amélioration.
Parmi les facteurs permettant de constater un dysfonctionnement
sur vos équipements, l’un des plus intéressants est suivi des leur
consommation énergétique, ou plutôt leurs écarts. En effet, un pic de
consommation énergétique et souvent signe d’un dysfonctionnement
de l’appareil (Une consommation d’eau plus élevée complet à un débit
moindre peut vouloir dire qu’il y a une fuite quelque part). Suivre
ces indicateurs de consommation est le meilleur dans une GMAO
permet à vos équipes d’analyser les écarts voir même de d’avoir des
déclenchements automatiques d’interventions correctives. Cela permet
de limiter les risques d’arrêt de production comme vu précédemment.
De plus, au regard de l’augmentation alarmante du coût de l’énergie,
ce suivi permet de limiter vos consommations et donc de :
Réduire votre facture énergétique pour investir dans d’autres projets
d’amélioration.
Réduire votre empreinte carbone et votre impact environnemental.
AMORCER UN CERCLE VERTUEUX D’AMÉLIORATION
En permettant en suivi plus poussé des équipements, notamment
grâce aux remontées en temps réel des données de capteurs, mais en
permettant aussi d’optimiser les opérations de maintenance, la GMAO
vous permet d’accroitre votre qualité votre rentabilité.
Outil fondamental pour toute entreprise s’orientant vers l’industrie
4.0, la GMAO permet de :
• Prolonger la période d’amortissement de vos équipements
• Rationnaliser vos approvisionnements et votre stock
• Réduire vos dépenses énergétiques et votre bilan carbone
• Limiter les arrêts de production
• Augmenter le temps allouable à l’innovation
Accroitre votre rentabilité et votre compétitivité !
Si vous souhaitez faire du bien à votre budget tout en soulageant la
planète, n’hésitez pas à nous contacter afin que nous puissions vous
accompagner dans votre projet ●
32ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

MANAGEMENT
SOLUTION
Rendre moins énergivore,
l’utilisation des pompes
Face au durcissement des réglementations française et européenne en matière de réduction d’énergie, le
spécialiste des pompes et de la robinetterie industrielle KSB met tout en œuvre pour « verdir » l’utilisation et
l’exploitation de ses produits.
Photo 1
Dans le cadre de l’ambitieuse loi Climat adoptée l’an dernier,
l’industrie est particulièrement concernée par les économies
d’énergie, en raison bien sûr de l’impact environnemental des
outils de production et des usines, mais aussi pour des raisons
de coûts puisque, rappelons-le, la consommation d’une machine
représente le premier poste de dépenses de l’atelier.
Partant de ce constat, Boris Lombard, président de KSB France,
leader mondial des pompes et de la robinetterie industrielle,
renchérit sur le fait que « le bilan carbone généré par la consommation
de nos produits représente près de 98 % des nos émissions,
toutes activités confondues ».
Mais de quels produits s’agit-il ? Des pompes industrielles, bien
évidemment. Cependant, Boris Lombard temporise et ajoute
que le groupe allemand, et notamment sa filiale en France
qui comprend pas moins de quatre usines, « est engagé depuis
longtemps dans une démarche sociétale incluant la réduction
de l’impact environnemental de ses produits. Plus précisément,
depuis le début des années 2000, nous travaillons beaucoup
sur l’efficience et nous nous sommes engagés dès 2013 dans les
normes issues de la directive européenne ERP [Energy-related
Products], lesquelles concernent notamment la réduction de
l’électricité en Europe sur la partie chauffage. À ce titre, une
première directive sur les circulateurs de chauffage permettait
de générer des économies d’environ 21 térawatts heure par an,
soit environ trois réacteurs nucléaires – ou encore l’équivalent
de la consommation électrique de l’Irlande – d’ici à 2020 ».
Si l’on revient en France, la Loi Climat et résilience contribue
à augmenter le degré de vigilance et de sensibilisation des
industriels à l’égard de la dimension environnementale de
leurs activités. Mais aux nombreuses dispositions de la loi
(modification des contrats publics, montées en compétences,
accompagnement des entreprises, rénovation des bâtiments etc.)
s’ajoute le Plan de Relance également engagé par le précédent
gouvernement. Celui-ci consacre près de 30 Md€ à la transition
écologique. Une ambition politique qui se transforme d’ailleurs
en aubaine économique pour les entreprises industrielles en
raison des subventions à la clé.
RÉDUIRE L’IMPACT ÉNERGÉTIQUE DES POMPES,
CES SYSTÈMES « QUI TOURNENT TOUT LE TEMP »
En tant que spécialiste mondial des pompes et de la robinetterie
industrielle, KSB est bien placé pour savoir que ses produits, de
par leur fonction, sont depuis longtemps dans le collimateur des
réglementations en faveur de la réduction des consommations
d’énergie. « La particularité de nos produits, et ce quel que soit
le fabricant, c’est qu’ils doivent fréquemment tourner 24 heures
sur 24, rappelle Charles Morin, business developer automation,
chargé d’orienter les clients de KSB vers des solutions les mieux
À retenir
Déjà très impliqué depuis près de vingt ans dans
l’efficacité énergétique des pompes industrielles, le
groupe KSB s’est par ailleurs engagé sur une réduction
de ses émissions de gaz à effet de serre de 30 %
d’ici 2025.
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı33

MANAGEMENT
adaptées à leurs besoins. C’est pourquoi nous agissons depuis
de nombreuses années sur trois parties pour accroître l’efficacité
énergétique de nos pompes : le moteur, la partie hydraulique et
la régulation. Sur le premier aspect, bien que la réglementation
impose la classification de moteurs IE3, notre gamme baptisée
moteur SuPremE atteint des niveaux d’IE5, soit le meilleur niveau
de rendement pour des moteurs électriques ! En combinant cela
avec les rendements importants atteints sur la partie hydraulique
et un système de régulation embarqué, nous gagnons près de 80%
de gains d’énergie par rapport à une pompe des années 2000 ». Des
avancées portent en effet sur la vitesse de rotation ; « lorsqu’on
divise la vitesse de rotation d’une pompe par deux, on divise par
8 sa consommation ». D’où l’idée d’agir sur le rendement des
moteurs, tout en baissant la vitesse : « sur un moteur IE3, le fait
de réduire la vitesse dégrade considérablement son rendement ;
ce qui n’est pas le cas pour un IE5 ».
À cela s’ajoutent les variateurs intelligents, lesquels sont paramétrables
et s’adaptent en fonction des besoins de l’installation ;
cette fonction de régulation participe à la réduction de 60%
de la consommation électrique.
Si les usages s’orientent vers des vitesses de rotation de la
pompe les plus adaptées possible aux besoins de l’usine, KSB
a, en outre, décidé d’aller plus loin en intégrant des critères de
conception, c’est-à-dire la prise en compte de toute la durée
de vie d’une pompe désormais « éco-conçue ». « C’est le cas
de notre gamme Amarex pour l’assainissement, produite à Lille,
et dont les matériaux sont choisis en fonction de leur impact
écologique, tout comme la maintenabilité permettant de réparer
plus facilement ».
Photo 2
Olivier Guillon
Photo 3
Descriptions des visuels
Photo 1 : Grâce à des outils connectés, nos
experts effectuent un diagnostic intégral
des installations de pompage pour identifier
les potentielles économies d’énergie.
En moyenne, après notre intervention,
nous pouvons faire baisser de 40% la
consommation énergétique d’une pompe.
Photo 2 : Pompe double régulée servant
à maintenir un process de froid chez un
industriel travaillant dans le traitement
thermique des matériaux.
Photo 3 : Système multi-pompes équipées
de moteurs IE5 et de variateurs de vitesse
sur une installation de filtration. Système
communiquant et redondant entièrement
autonome.
34ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

Il est grand temps de faire
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PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı35

MANAGEMENT
ANALYSE
S’engager dans la Total
Productive Maintenance (TPM),
un défi avant tout humain
La TPM a plusieurs finalités. Mise en œuvre pour réduire les coûts et augmenter la disponibilité des
équipements et leur fiabilité, elle consiste in fine à réduire les pannes et les arrêts de production. Pour ce faire,
un pilier apparaît comme primordial : responsabiliser l’opérateur par rapport à sa machine.
L’une des priorités de la TPM consiste
à amener l’opérateur prendre véritablement
possession de son équipement.
Il doit le connaître, le maîtriser et
être pleinement autonome. Pour ce faire,
cette autonomie passe par l’implication de
chacun des opérateurs qui aura désormais
la responsabilité de ses équipements et de sa
machine. Mais cela passe également par la
collaboration entre les différents services avec
des remontées d’informations rapides, sans
oublier la transmission des savoirs de chacun
afin d’assurer la continuité de l’activité.
Mais ce ne sont pas les seuls champs de
la Total Productive Maintenance. Celle-ci
concerne aussi bien l’organisation ou encore
la qualité et la sécurité, piliers qui passent
inévitablement par les bonnes performances
de l’outil de production. Et là encore, le défi
est humain.
ALLER DANS LE MÊME SENS
Agir sur les pertes – en particulier les pertes
de temps – suppose bien souvent de les
imputer au travail des opérateurs. Mais
dans ce cas, l’objectif n’est absolument pas
de dénoncer un opérateur sur ses mauvaises
performances mais aller dans le même sens,
dans au niveau de la direction que des opérateurs
de production et de maintenance,
sans opposer personne.
Une erreur fréquente est de considérer la
TPM comme un moyen visant à transférer
les tâches de la maintenance vers la fabrication.
Cette idée oppose inévitablement
les uns aux autres. Pour éviter de tomber
dans le piège, il est conseillé par des spécialistes
de mener une démarche de détection
d’anomalies. Cela permet d’apprendre sur la
manière de bien les détecter et de discerner
les dégradations naturelles et des dégradations
forcées.
L’erreur réside donc dans la préconisation
de la maintenance préventive pour réduire
le nombre de dégradations forcées. Les
dégradations naturelles apparaissent sur
36ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

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MANAGEMENT
les machines bien construites, fiables, bien
utilisées et bien entretenues ; ces dégradations
sont observables et il est possible
de prendre des mesures de maintenance
préventive en remplaçant les composants
usés à des moments choisis par exemple.
Les dégradations forcées interviennent
en revanche quand la machine a été soit
mal conçue, soit mal maintenue, soit mal
utilisée. Aucune maintenance préventive
ne peut préserver de cela, y compris lors
des remplacements de composants, car le
problème est ailleurs et persistant (le cas
d’une faiblesse, d’un mauvais entretien ou
d’une maladresse d’utilisation par exemple).
La résolution de ce problème passera au
contraire par un nombre de changements au
niveau de la conception, de l’assemblage de
la machine, du comportement des équipes
de maintenance et des règles de conduite de
la part des opérateurs. Il est important de
développer plus de vigilance chez les opérateurs
et obtenir que toute anomalie soit
signalée par l’opérateur et vite corrigée par
ses soins chaque fois qu’il le peut. Il mettra
ainsi un premier pied dans la maintenance
autonome. Pour cela, il est possible de lui
faire découvrir qu’il y a sur sa machine
beaucoup d’opérations qu’il peut réaliser
lui-même et lui permettre d’aller au delà en
le formant. Une fois que cette stratégie est
élaborée, on peut alors rechercher dans les
plans de maintenance préventive quelles sont
les opérations de maintenance simple qui ne
nécessitent pas toutes les compétences de la
maintenance et qu’il est possible de confier
aux opérateurs attachés à la production. Cette
méthode permet ainsi d’être plus efficace en
remportant des « victoires rapides » sur une
multitude de petites pertes et d’impliquer
tout le monde ●
Olivier Guillon
S’attaquer à l’élimination des pertes
Ce principe, particulièrement bien adapté aux pertes causées par
les pannes, peut être appliqué à d’autres catégories de pertes, par
exemple aux pertes pour non qualité.
Réduire la dispersion d’apparition de la perte
Il s’agit de réduire la dispersion des intervalles entre les pannes, à
savoir : réparer les dégradations qui avaient été négligées, réparer
des défauts latents et éliminer des dégradations forcées. Ce dernier
point sous-entend l’élaboration des conditions fondamentales de bon
fonctionnement, de bonne utilisation et de bonne maintenance, mais
aussi de clarifier les conditions d’observation de ces conditions. Il
convient d’organiser la consolidation des réparations provisoires.
Allonger la durée de fonctionnement sans la perte
On s’efforcera d’allonger la durée de vie nominale des composants
réputés défaillants. Par quel moyen ? En évitant au maximum les
faiblesses de conception ; cela passe par l’amélioration de la résistance
des composants, l’amélioration de la précision dans la fabrication des
composants, la sélection de pièces satisfaisant mieux aux conditions
d’utilisation et, enfin, la réduction des surcharges ou amélioration de la
résistance aux surcharges. D’autre part, il est essentiel de supprimer
les pannes brusques. Cette opération passe par une augmentation
des compétences en production et en entretien, des mesures pour
éviter les erreurs de conduite et d’autres pour éviter les erreurs
de réparation. Enfin, il est essentiel de réparer les dégradations
apparentes.
Mettre en place la remise en état périodique
Elle consiste dans la mise en place de la réparation des dégradations
ou de l’échange des composants incriminés à une fréquence régulière,
autrement dit, selon un calendrier préétabli. Cette nouvelle phase
consiste à réparer périodiquement les dégradations (estimation
des durées de vie, références pour examens périodiques et pour
remplacements périodiques, amélioration de l’entretien). Elle consiste
également à déterminer les dégradations internes par appréciation
des signes avant-coureurs : recherche de signes avant-coureurs,
sélection des signes des plus significatifs d’entre eux, déterminer,
enseigner et planifier la manière de les détecter.
Prévoir l’apparition de la perte
On s’efforcera par des mesures ou des observations appropriées à
prédire la durée de vie des composants de façon à les réparer ou à
les échanger au plus près de leur date probable de défaillance. Cette
dernière phase implique de constituer un historique de durée de vie
des composants et d’analyser techniquement les pannes importantes
(études concernant la fatigue des matériaux, observation de l’usure
des dents d’engrenage, des glissières...). Il s’agit aussi de mesurer
pour allonger la durée vie : analyse des vibrations, des ondes de
chocs, des huiles, de leur qualité et des résidus métalliques... Enfin,
prévoir l’apparition de la perte implique d’échanger ou de réparer
périodiquement sur la base de la prévision de la durée de vie.
38ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

MANAGEMENT
ANALYSE
La TPM, une réponse aux
difficultés de recrutement des
techniciens de maintenance
Spécialiste du conseil en management depuis plus de trente ans auprès des ETI et des grandes entreprises,
Quaternaire bénéficie d’une expertise reconnue dans les démarches d’amélioration de la performance
maintenance, comme en témoigne cet avis d’expert portant sur la Total Productive Maintenance (TPM).
Nicolas Saliot
Consultant senior
Quaternaire
Le contexte actuel associant augmentation du prix des matières
premières, hausse de l’énergie et une reprise économique forte
synonyme de guerre des talents notamment dans les professions
techniques, impose aux industriels de devoir trouver des
gisements de performance au sein de leur outil de fabrication.
Augmenter la disponibilité des équipements pour produire
plus ou simplement diminuer les coûts d’entretien et de maintenance
souvent perçus comme incompressibles, c’est le défi
des équipes industrielles.
Afin de rester compétitif et de maintenir les marges, les départements
maintenance et production doivent se dépasser et mettre en
œuvre à la fois une synergie dans la dynamique de performance et
aussi des méthodes de travail visant l’excellence opérationnelle. La
TPM (Total Productive Maintenance) est un modèle de dynamique
de progrès qui permet de répondre à ces défis, mais comme beaucoup
d’outils il nécessite des prérequis et d’éviter certains pièges.
PAS DE TPM SANS QUELQUES PRÉREQUIS
INDISPENSABLES !
Avant toute chose, notre conviction profonde est qu’il ne sert à
rien de courir après une nouvelle boite à outils d’amélioration de
la performance si un certain nombre de prérequis ne sont pas
présent dans l’organisation. Si la culture de la mesure, le management
visuel, l’animation de la performance (rituels) ne sont
pas présents alors je vous conseille de passer votre chemin et de
commencer par ces étapes préalables.
On n’améliore que ce que l’on mesure, c’est avant tout de cela
dont il s’agit. Si le service de maintenance ne possède pas d’outil
de gestion de la maintenance (GMAO) ou d’outil de pilotage de
la production (MES), alors la valorisation des temps d’arrêts, les
coûts des interventions, bref le manque à gagner ne peut être
analysé et valorisé.
Et, second point, on ne performe qu’en collaborant. Si la communication
entre production et maintenance n’est pas bonne, si
le service production exige des équipements en état de marche
sans accepter de les arrêter pour réaliser un entretien préventif,
s’il néglige la conduite et l’exploitation de l’outil (nettoyage non
réalisés, mode dégradés, …) ou ne développe pas de compétences
permettant de mieux conduire l’outils et de réaliser les premiers
diagnostiques, alors n’imaginez pas pouvoir mettre en place une
maintenance autonome dans le cadre d’une démarche TPM. Cela
serait voué à l’échec.
LA TPM, EN SYNTHÈSE
La TPM ou TOTAL PRODUCTIVE MAINTENANCE, c’est :
• Maintenance : maintenir en bon état, c’est-à-dire entretenir
nettoyer, graisser et accepter d’y consacrer le temps nécessaire.
• Productive : assurer la maintenance tout en produisant, ou
en pénalisant le moins possible la production.
• Totale : considérer tous les aspects et y associer tout le monde.
Classiquement, la TPM est régie par 8 piliers qui structurent cette
démarche de progrès : amélioration ciblée, maintenance autonome,
maintenance planifiée, amélioration des connaissances et savoirfaire,
prise en compte de la maintenabilité des équipements dans
la conception, maîtrise de la qualité, intégration de la TPM dans
les services support, maîtrise sécurité, santé et environnement.
La démarche présente de nombreux intérêts : améliorer la sécurité
et la propreté des lieux de production, réduire les arrêts machine,
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı39

MANAGEMENT
L’auto-maintenance représente la dernière
étape de la TPM et permet au service de
production de réaliser des tâches de maintenance
préventive systématiques nécessitant
une compétence technique accessible et un
outillage simple. Elle facilite le diagnostic de
défauts, d’en identifier la cause racine et de
réaliser les premiers niveaux d’intervention
corrective.
Exemple de projet TPM by Quaternaire
réduire la non-qualité en production (rebut), augmenter la productivité
des machines, augmenter la durée de vie de équipements.
Rares sont les entreprises qui mettent en œuvre les huit principes
de la TPM. Beaucoup renoncent avant l’auto-maintenance ou la
maintenance premier niveau. Pourtant dans le contexte de difficulté
à recruter des techniciens de maintenance (crise des vocations
associée à une guerre des talents), la maintenance de premier niveau
ou auto-maintenance pourrait être la réponse opérationnelle efficace
et vertueuse à bien des égards.
DE LA MAINTENANCE DE 1ER NIVEAU À L’AUTO-
MAINTENANCE
On entend par la maintenance de premier niveau le nettoyage,
le contrôle, la lubrification ce qui permet de diminuer les usures
prématurées (échauffement, abrasion, oxydation) des différents
composants mécaniques mais aussi électroniques.
Ces opérations de nettoyage sont l’occasion de réaliser des rondes
sensorielles (visuel, auditif, olfactif) et permettent généralement de
déceler des phénomènes d’usure prématurée qui, s’ils sont traités à
temps, permette d’éviter des pannes plus longues.
Elle peut aussi prendre la forme d’équipes
production / maintenance réunies pour
réaliser des opérations de maintenance
préventive annuelle sur les équipements lors
d’arrêts techniques. Ces moments sont des
occasions formidables pour permettre aux
collaborateurs de production et maintenance
de travailler ensemble, mieux comprendre la
construction et le fonctionnement des équipements mais aussi acquérir
des connaissances voire des compétences techniques partagées.
L’auto-maintenance permet au producteur de se responsabiliser
en tant qu’exploitant et d’être à l’écoute de son outil de production,
tel « un conducteur qui regarde régulièrement sous le capot de sa
voiture, et n’attend pas le contrôle technique tous les deux ans ».
Si pour l’automobiliste il s’agit de « vérifier les niveaux d’huile, de
les ajuster et de contrôler l’usure des pneus », en entreprise cela se
traduit par un suivi, des rondes en fonctionnement et à l’arrêt, les
nettoyages après utilisation ou entre les équipes.
Créer du lien, de l’entre aide, de la bienveillance, jouer collectif, donner
du sens, c’est la mission des managers et c’est avec cet état d’esprit
qu’une démarche TPM doit être menée. Une aventure collective
et un travail main dans la main entre production et maintenance
pour tirer le meilleur des équipements et contribuer à améliorer la
performance économique de l’entreprise. Ne cherchez plus vos futurs
techniciens de maintenance que vous idéalisez depuis des mois,
ils se trouvent pour certains déjà sur les lignes de production ! ●
Nicolas Saliot (Quaternaire)
Checklist : Choix de l’équipement adapté à de l’auto-maintenance
40ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

MANAGEMENT
EN APPLICATION
Mettre en pratique l’outil GMAO,
pour assurer la démarche TPM
Intégrateur et chef de projet pour l’implémentation du logiciel Mainta, Romain Deneuville nous explique en quoi
la GMAO peut aider de manière significative la mise en œuvre de la TPM au sein des équipes de production et de
maintenance.
Romain Deneuville
Titulaire d’un BTS et d’une licence
en maintenance industrielle,
Romain Deneuville passe
son diplôme d’ingénieur en
informatique et automatique
industrielles. Après avoir effectué
entre 2012 et 2015 son alternance
chez MBK à Saint-Quentin (Aisne),
il intègre le groupe Apave en
tant qu’intégrateur et chef de
projet Mainta. Au sein de ce
poste, Romain Deneuville est
amené également à faire de la
formation (agréée Apave), du
développement (comme des
indicateurs de mesure) et de
l’expertise en maintenance.
Quels sont vos clients concernés par la TPM ?
En matière de TPM, nos solutions de GMAO concernent cinq
domaines : les transports, l’eau, les hôpitaux et le Facility Management
; mais les applications spécifiquement TPM y sont plutôt
rares. Le cinquième secteur est évidemment l’industrie ; dans
cette filière en revanche, pas mal de sujets sont plutôt avancés
avec de la documentation visible, notamment dans l’automobile
et l’aéronautique.
Quels sont les niveaux de maintenance concernés ?
La GMAO intègre déjà des référentiels des actifs et des documentations
pour le premier niveau de maintenance, ainsi que la
traçabilité des opérations et des interventions de maintenance.
Aussi, la gestion du préventif est systématiquement intégré
dans Mainta.
En revanche, concernant le TRS, peu de projets font l’objet d’une
intégration dans notre solution logicielle, mis à part quelques
acteurs dans l’aéronautique qui ont explicitement demandé
une interface entre la GMAO et la GPAO afin de mesurer les
temps de réglages. Toutes ces informations ont ainsi dû être
numérisées avec l’ensemble des capteurs de mesure des temps
d’arrêt et des microcoupures sur chaque équipement, des réglages
portant sur les changements sur chaque ligne de production,
des démarrages de machine ou encore des coupures dues à la
maintenance programmée ou à des pannes.
D’autres sujets font-ils partie de l’offre GMAO de Mainta ?
Oui, notamment dans la partie dédiée à la documentation.
C’est d’ailleurs l’un des intérêts forts de la GMAO. Il s’agit de
recenser les biens et les actifs dans l’outil logiciel et les informations
permettant d’expliquer la fonction de tel ou tel équipement
mais aussi tout ce qui a trait à sa mise en sécurité sans
oublier sa maintenabilité et plus globalement l’ensemble de la
documentation technique. L’un de nos clients – encore dans le
secteur de l’aéronautique – a poussé le système beaucoup plus
loin encore puisque chaque équipement est désormais étiqueté
afin de rendre accessible l’information et la documentation à
tous, aussi bien à la production qu’à la maintenance.
Autre atout de la GMAO, toujours en lien avec la TPM, la
coordination entre les différents services de production et de
maintenance, mais aussi avec les services qualité et sécurité.
Une brique permet en effet de travailler avec les membres de ces
différents départements si l’on souhaite par exemple faire une
demande de validation (notamment dans le cas d’une reprise
de production après un arrêt suite à un accident).
Accueil du profil technicien
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022ı41

MAINTENANCE MÉCANIQUE
Workflow BT
Quelles autres fonctionnalités apporte l’outil de GMAO pour
aider le responsable maintenance à appliquer la TPM ?
L’un des autres atouts de la GMAO réside dans la centralisation
des données portant sur les pannes et la possibilité ensuite de
récupérer les informations dans le but de faire de l’amélioration
continue… soit au niveau de la maintenance préventive, soit
pour améliorer la maintenabilité et la réparabilité de l’outil de
production. À travers l’outil Mainta, il est ainsi possible de recenser
les causes de pannes grâce à un compte rendu mettent en
lumière une erreur humaine, de réglage ou tout autre problème
lié au vieillissement prématuré de l’équipement par exemple) ;
de là, on en tire les pannes les plus récurrentes que l’on peut
dès lors analyser.
Aussi, en matière de sécurité, le fait d’appartenir
au groupe Apave nous permet de
proposer l’outil Apogée chargé de centraliser
l’ensemble des contrôles effectués soumis à
la réglementation, dotés de rapports et des
observations associées. Cela peut être le cas
pour des appareils de levage par exemple,
soumis à des contrôles obligatoires de façon
périodique : tout est répertorié dans Mainta.
Quels conseils pouvez-vous nous
donner dans l’utilisation de la GMAO
pour améliorer la démarche TPM ?
Avant tout, ne pas se précipiter dans l’intégration
de la GMAO et bien mener une
conduite du changement. Celle-ci prend au
bas mot six à huit mois afin de bien s’approprier l’outil et l’enrichir
de toutes les informations nécessaires et exploitables. Aussi, il
est important de bien préparer le préventif en recueillant les
informations des constructeurs ainsi que celles émanant des
retours d’expérience des utilisateurs ; or cette partie est souvent
mal exécutée.
Enfin, il est toujours bon de s’interroger sur l’intérêt des données
que l’on va renseigner. L’idée n’est certainement pas de développer
une usine à gaz mais bien un outil nous aidant à faciliter la mise
en œuvre de la TPM ; or Mainta est très personnalisable ce qui
peut inciter certains à intégrer trop d’éléments (en partant de
leurs propres documents Excel). Mieux vaut commencer simplement
et l’enrichir petit à petit afin de bien le faire accepter à
tous les salariés et tous les services de l’usine ●
Propos recueillis par Olivier Guillon
Plan de charges
42ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022

AGENDA
Mai
Du 17 au 20 mai 2022
Global Industrie Paris
Pour sa quatrième édition, et après le succès de celle qui s’est tenue à
Lyon en septembre dernier, marquant de façon éclatante le grand retour
de l’industrie après la crise de la Covid, Global Industrie revient du 17 au 20
mai prochains dans la capitale, à Paris Nord Villepinte, et se tient aux côtés
de ses exposants et de ses visiteurs pour les aider, après cette période si
particulière, à conforter et développer leur activité.
À Villepinte (Parc des expositions)
global-industrie.com
Du 17 au 19 mai 2022
Préventica Nantes
Depuis plus de vingt ans, Préventica s’impose comme étant la plateforme
de référence en France et en Afrique pour le développement de la culture
de prévention des risques. Cette nouvelle édition de Préventica à Nantes se
déroulera à la Beaujoire. Exemples de thèmes abordés : les TMS, l’ergonomie,
l’évaluation des risques dans l’industrie, la sécurité des machines, les travaux
en hauteur ou encore les risques électriques, les DATI, les EPI et autres
solutions robotisées ou exosquelettes.
À Nantes (au Parc des expositions de la Beaujoire)
www.preventica.com
Juin
Du 14 au 16 juin 2022
Sepem Industries Colmar
Cette nouvelle édition du salon Sepem Industries (salon des services,
équipements, process et maintenance) proposera à l’ensemble des industriels
d’une région spécifique de découvrir des solutions pratiques, innovantes
et polyvalentes pour répondre à toutes les problématiques industrielles
cœur d’usine : productivité, environnement, sécurité, maintenance, soustraitance...
En outre auront lieu les « Conférences de la production et de
la maintenance », organisées par Production Maintenance en partenariat
avec l’Afim.
À Colmar (Parc des expositions)
colmar.sepem-industries.com
Les 29 et 30 juin 2022
IoT World – MtoM
C’est un nouveau rendez-vous pris à Paris – Porte de Versailles pour
l’événement leader en Europe, IoT World – MtoM & Objets Connectés –
Embedded, les 29 et 30 juin 2022. Le lieu unique pour rencontrer les acteurs
et décideurs engagés des marchés de l’IoT, du MtoM, de l’Embarqué, de la
Data, du Cloud et de l’IA. 200 exposants, 10 000 visiteurs et 4 000 auditeurs
attendus qui vont bénéficier de cette énergie commune… hors du commun !
Paris Expo - Porte de Versailles
www.salon-iot-mtom.com
Retrouvez toutes les dates
de manifestations sur :
www.maintenanceandco.com/agendas
PRODUCTION MAINTENANCE • N°77 • avril - mai - juin 2022 ı43

INDEX
Au sommaire du prochain numéro :
TECHNOLOGIES
MAINTENANCE EN PRODUCTION
Industrie 4.0 et mesure en
maintenance
À l’occasion du salon Mesure
Solutions Expo, Production
Maintenance fait le focus
sur les différents moyens de
mesure pour la maintenance
– surveillance/contrôle de ligne/détection de défauts
©Keyence
Suivi des équipements de production
dans l’agroalimentaire
Comment assurer le suivi des
équipements de production dans
l’industrie agroalimentaire, là où rien
ne doit s’arrêter ? Solutions de suivi à
distance, supervision, capteurs...
©Rockwell Automation
MANAGEMENT
MAINTENANCE MÉCANIQUE
PRÉVENTION DES RISQUES
Spécial Assises du M.E.S.
Focus ERP pour la
maintenance
La bonne Lubrification au bon
endroit
Quelles solutions mettre en œuvre
pour assurer une lubrification
optimale de ses équipements ?
Spécial détection de gaz et zones
Atex
Comment réduire les risques
d’exposions et d’incendies ?
Comment suivre les fuites de
gaz pour limiter les risques
d’accidents, notamment en zone Atex
©Mabeo
Liste des entreprises citées et index des annonceurs
ABB ............................................................................…15
ACOEM .........................................…2 E DE COUVERTURE
ACTEMIUM ................................................................…22
AFIM ....................................................... …6, 12, 16 ET 35
APAVE (MAINTA) .............................................…37 ET 41
ARTEMA .....................................................................…26
ASTRÉE SOFTWARE ..................…4 E DE COUVERTURE
ATEE ..............................................................................28
AUTOMATION 24 : ............................ ENCART BROCHÉ
CARL BERGER-LEVRAULT ...........................................6
CITIZEN ........................................................................12
CREATIVE IT .................................................................31
DB VIB .............................................................................2
DSD SYSTEM ........................................................4 ET 30
ENNOVIA ......................................................................16
GEDIX WATCH ..............................................................14
GL EVENTS (SEPEM INDUSTRIES)7, 43 et 3 E DE COUVERTURE
GLOBAL INDUSTRIE ......................................8, 25 ET 43
HEXAGON .....................................................................15
IFM ELECTRONIC.........................................................13
IOT-MTOM ..........................................................21 ET 43
KSB ...............................................................................33
MAINTENANCE&CO ....................................................43
MARIE SAS ...................................................................14
MESURES&TESTS .......................................................27
PAESSLER ....................................................................20
PRÉVENTICA ......................................................35 ET 43
QUATERNAIRE .............................................................39
SENSEYE ......................................................................10
SICK ..............................................................................15
SOGILIS.........................................................................15
SYNERGYS ....................................................................17
UE SYSTEMS ................................................................19
VIF .................................................................................11
WEG ..............................................................................15
70%
C’est la part que représente la consommation
d’un moteur électrique dans la consommation
globale dans l’industrie. Un chiffre pharaonique qui
laisse pontois et surtout dubitatif lorsqu’on prend
connaissance des problèmes et des niveaux de
compétitivité des entreprises industrielles. Et si l’on
ajoute l’impact environnemental lié à la production
d’énergie nécessaire pour faire tourner des moteurs
trop souvent surdimensionnés et aux rendements
faibles, on se dit qu’il existe un potentiel gigantesque
de progrès en matière d’écologie et d’économie… il
faut bien en tirer au moins une bonne nouvelle !
Retrouvez nos anciens numéros sur :
www.production-maintenance.com
44ı PRODUCTION MAINTENANCE • N°73 • mai - juin - juillet 2021

Le Rendez-vous
industriel
des régions
SEPEM I EST
COLMAR
du 14 au 16 juin
2022
SEPEM I SUD-OUEST
TOULOUSE
du 20 au 22 septembre
2022
SEPEM I CENTRE-EST
GRENOBLE
du 22 au 24 novembre
2022
en synergie avec
CFIA Toulouse
ÉDITIONS 2023 - 2024
• SEPEM I NORD à DOUAI du 24 au 26 janvier 2023
• SEPEM I SUD-EST à MARTIGUES du 6 au 8 juin 2023
• SEPEM I CENTRE-OUEST à ANGERS du 10 au 12 octobre 2023
• SEPEM I NORD-OUEST à ROUEN du 23 au 25 janvier 2024
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