Essais & Simulations 150
Spécial Automobile L’automobile connaît une nouvelle révolution… mais quel impact pour les essais ?
Spécial Automobile
L’automobile connaît une nouvelle révolution… mais quel impact pour les essais ?
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DOSSIER 34<br />
DOSSIER 42<br />
Spécial<br />
Automobile<br />
L’automobile connaît<br />
une nouvelle révolution…<br />
mais quel impact<br />
pour les essais ?<br />
Mesures 7<br />
Mesures Solutions Expo2022 : l’Événement de la<br />
mesure en France<br />
<strong>Essais</strong> et modélisation 20<br />
Étalonnage et acquisition : les données au service<br />
de la précision et des gains de temps<br />
N° <strong>150</strong> • Septembre-Octobre-Novembre 2022 • 20 €<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 IA
ESSAIS<br />
VIBRATOIRES<br />
MULTIAXES<br />
CONTRÔLEUR DE<br />
POTS VIBRANTS<br />
À ENTRÉES/SORTIES<br />
MULTIPLES<br />
Tester plusieurs axes, en simultané réduit<br />
considérablement la durée d'essai<br />
et reproduit plus fidèlement les véritables<br />
contraintes opérationnelles<br />
Contrôle indépendant jusqu'à<br />
8 pots vibrants<br />
Compatible avec toutes les<br />
technologies d'excitateur :<br />
électrodynamique,<br />
hydraulique, électriques,<br />
refroidis à eau ou non, et de<br />
toutes capacités<br />
Contrôle synchrone jusqu'à 3<br />
agitateurs grâce à l'interface<br />
MIMO<br />
Modulaire<br />
Génération de signaux<br />
aléatoires, sinusoïdaux,<br />
chocs, etc..<br />
Réplication d'un signal temporel préenregistré<br />
Distributeur Crystal Instrument<br />
B I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022<br />
Contactez-nous au 04 74 16 18 80 pour en savoir plus<br />
contact.instrumentation@dbvib.com<br />
www.dbvib-instrumentation.com
ÉDITORIAL<br />
Révolution automobile : derrière les contraintes<br />
citoyennes, une opportunité pour les essais !<br />
Olivier Guillon<br />
Rédacteur en chef<br />
Le ciel leur est-il tombé sur la tête ? Sont-ils tous<br />
devenus fous ? Après la frénésie du Covid voilà que<br />
nos éminentes élites politiques semblent découvrir<br />
« l’urgence climatique »… ceux-là mêmes qui faisaient<br />
l’apologie du diesel il y a trente ans se mettent ainsi<br />
à convertir tout le monde à l’électrique… sans<br />
sommation ou presque !<br />
« L’électrique (puis<br />
l’hydrogène) promet donc<br />
de redonner des couleurs à<br />
un marché morose et offre<br />
de belles opportunités aux<br />
laboratoires et à toute la<br />
filière. Pour le citoyen en<br />
revanche, ce sera une autre<br />
paire de manche. »<br />
Et ce en écartant d’un revers de la main tous les<br />
efforts inconsidérés qu’ont dû fournir constructeurs,<br />
équipementiers et surtout cette myriade de PME et de<br />
laboratoires d’essais et de mesure pour se conformer<br />
aux exigences de Bruxelles sur les moteurs allant<br />
d’Euro1 à Euro6-D-Full dont la prouesse fût-elle<br />
d’éliminer, selon un rapport de l’Ademe, les émissions issues de la combustion.<br />
Mais à coup de milliards d’euros et de dollars, les constructeurs prennent le virage contre<br />
vents et marées et parviennent chacun, y compris les irréductibles de la voiture de sport<br />
et de prestige, à exposer au Mondial de Paris 2022 une gamme complète de véhicules<br />
électriques.<br />
L’électrique (puis l’hydrogène) promet donc de redonner des couleurs à un marché morose<br />
et de propulser définitivement l’automobile dans l’ère de la mobilité, offrant de belles<br />
opportunités aux laboratoires français et européens ainsi qu’à toute la filière. Pour le citoyen<br />
en revanche, ce sera une autre paire de manche. Car si on lui promet de respirer un peu<br />
mieux, il devra passer à la caisse ; derrière sa dimension sociétale, le véhicule propre n’en<br />
demeure pas moins un véhicule clivant – du moins pour le moment – qui s’adresse aux<br />
personnes aisées… un peu à l’image du deux-roues à Paris depuis le mois de septembre ! ●<br />
Envie de réagir ?<br />
@EssaiSimulation<br />
ÉDITEUR<br />
MRJ Informatique<br />
Le Trèfle<br />
22, boulevard Gambetta<br />
92130 Issy-les-Moulineaux<br />
Tél. : 01 84 19 38 10<br />
Fax : 01 34 29 61 02<br />
Direction :<br />
Michaël Lévy<br />
Directeur de publication :<br />
Jérémie Roboh<br />
Directeur des rédactions :<br />
Olivier Guillon<br />
o.guillon@mrj-corp.fr<br />
COMMERCIALISATION<br />
Publicité :<br />
Patrick Barlier<br />
p.barlier@mrj-corp.fr<br />
Diffusion et Abonnements :<br />
www.essais-simulations.com<br />
Emilie Bellenger<br />
abonnement@essais-simulations.com<br />
Prix au numéro : 20 €<br />
Abonnement 1 an France et à<br />
l’étranger, 4 numéros en version<br />
numérique : 60 € TTC<br />
Abonnement 1 an version<br />
numérique + papier : 85 € TTC<br />
Règlement par chèque bancaire à<br />
l’ordre de MRJ<br />
RÉALISATION<br />
Conception graphique :<br />
Eden Studio<br />
Maquette<br />
Gaëlle Vivien<br />
Impression :<br />
GT Print EOZ<br />
6, avenue Jean d’Alembert<br />
78190 Trappes<br />
N°ISSN : 1632 - 4153<br />
N° CPPAP : 1026 T 94043<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Périodicité : Trimestrielle<br />
Numéro : <strong>150</strong><br />
Date : Sept.– octobre – nov. 2022<br />
RÉDACTION<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
Prith Baneerje (Ansys), Patrick<br />
Eliès (Sfint – groupe Trescal),<br />
Thomas Goetzl (Keysight<br />
Technologies), Sébastien Hoffait<br />
(V2i), Florent Mathieu (EikoSim),<br />
Lauryanne Teulon (CFM), Pierre<br />
Weber, Kim Zitny (Teijin Automotive<br />
Technologies)r<br />
Comité de rédaction :<br />
Estelle Duflot (Réseau Mesure),<br />
Didier Large (Nafems), Daniel<br />
Leroy (ASTE), Jérôme Lopez<br />
(CFM), Patrycja Perrin (ASTE)<br />
PHOTO DE COUVERTURE :<br />
© Gremlin / iStock<br />
Toute reproduction, totale ou<br />
partielle, est soumise à l’accord<br />
préalable de la société MRJ.<br />
Partenaires du magazine <strong>Essais</strong> &<br />
<strong>Simulations</strong> :<br />
/Facebook.com/<br />
EssaiSimulation<br />
/@EssaiSimulation<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I1
SOMMAIRE<br />
DOSSIER<br />
L’AUTOMOBILE EN PLEINE<br />
34<br />
RÉVOLUTION !<br />
34 Le Mondial de Paris de retour mi-octobre pour fêter l’automobile !<br />
36 L’automobile entre dans une révolution… difficile mais<br />
passionnante !<br />
39 DAM Group, un acteur incontournable des bancs de test de la R&D<br />
jusqu’à l’industrialisation et la production de la filière hydrogène<br />
40 Voitures électriques : comment ré-imaginer une industrie<br />
centenaire ?<br />
44 Hyundai et Teijin Automotive Technologie parviennent à alléger<br />
significativement d’une portière<br />
46 Le secret de l’efficience des batteries haute tension : une mesure<br />
précise des faibles valeurs de résistance<br />
©Laboratoire Precia Molen<br />
Actualités<br />
06 Precia Molen se dote d’un<br />
nouveau laboratoire d’essais<br />
ISO 17025<br />
06 Wika lance un service<br />
sur site pour réduire les<br />
temps d’immobilisation des<br />
instruments de mesure<br />
06 Appel à communications pour<br />
les conférences des Journées<br />
de la Cofrend, en juin 2023<br />
06 Un accord-cadre entre Valeo et<br />
le CNRS pour la mobilité<br />
du futur<br />
06 Moteur du futur : un doctorant<br />
ONERA primé pour son<br />
approche CFD innovante<br />
Mesures<br />
07 Mesures Solutions Expo2022 de<br />
retour début octobre à la Cité<br />
des Congrès de Lyon<br />
08 « N’oublions pas que sans la<br />
mesure, rien ne fonctionne »<br />
10 La chaine de mesure de<br />
© AB Vision<br />
température aux J’M 2022 : de<br />
l’étalonnage aux bonnes pratiques<br />
de mesure<br />
12 Quelques innovations dans le<br />
contrôle qualité sur Mesure<br />
Solutions Expo2022<br />
14 Point sur la mesure automatisée<br />
de roue aubagée<br />
<strong>Essais</strong><br />
et modélisation<br />
20 Jusqu’à présent peu couvert,<br />
l’étalonnage des contrôleurs<br />
prend de l’ampleur<br />
21 Maintenance préventive et<br />
dimensionnement des systèmes :<br />
enregistreurs Socitec<br />
22 Aperçu de quelques solutions en<br />
matière d’étalonnage<br />
24 Conférence Nafems France : le<br />
grand événement de simulation<br />
pleinement orienté vers les<br />
données et le jumeau numérique<br />
26 Dialogue essai - calcul : les défis<br />
de la validation de la simulation<br />
sur le dispenseur Galileo<br />
d’Ariane 6<br />
© O. Guillon<br />
28 Les systèmes d’acquisition de<br />
données prennent toute leur<br />
place dans les laboratoires<br />
d’essai<br />
30 Retour à des modèles<br />
numériques plus simples pour<br />
des validations rapides de<br />
paramètres d’essais<br />
32 Simulation numérique et<br />
métavers : cette révolution<br />
technologique pour l’industrie de<br />
demain<br />
Outils<br />
50 Formations<br />
51 David Delaux prend la présidence<br />
de l’association ASTE<br />
51 Nafems 2022, les 23 et 24<br />
novembre avec l’ASTE<br />
51 Réunion de la Commission<br />
Thermique et techniques<br />
connexes<br />
52 Au sommaire du prochain numéro<br />
52 Index des annonceurs et<br />
des entreprises citées<br />
52 Le chiffre à retenir<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I3
Cetim 52 avenue Félix-Louat ZAE Senlis Sud-Oise<br />
Senlis (Oise)<br />
Pour consulter le programme et vous inscrire:<br />
NRC22 France, NAFEMS France Conference<br />
Contact: didier.large@nafems.org (06 85 88 21 62)<br />
En 2022 nous espérons pouvoir enfin organiser notre conférence biennale en mode essentiellement<br />
présentiel pour la plus grande satisfaction de tous. Cette année nous serons accueillis par le CETIM<br />
dans leurs locaux de Senlis (60) au nord de Paris, haut lieu de la mécanique en France les 23 et 24<br />
novembre prochains.<br />
Comme pour nos précédents événements, notre Comité de programme animé par Jean-Marc Crepel<br />
a finalisé un programme attractif avec plus de 70 interventions dans 13 sessions parallèles traitant<br />
les disciplines traditionnelles couvertes par NAFEMS.<br />
Le programme détaillé est disponible sur la page web suivante: Agenda de NRC22 France<br />
(nafems.org)<br />
Citons nos intervenants principaux confirmés et les thèmes abordés, notamment le soutien à la transition<br />
énergétique, :<br />
Francois Bodin d’IRISA : vers un calcul de haute performance frugal<br />
Edouard Lete d’EL2C : la simulation en biomécanique. Les particularités et perspectives<br />
Marjorie Musy du CEREMA : modélisation climatique de l’échelle du quartier à celle de la ville.<br />
Etat de l’art, applications et perspectives<br />
Thierry Chevalier d’Airbus : complex system of systems simulation for energy transition<br />
Pierre-Etienne Gautier de la SNCF, Sana Debbech de l’IRT Railenium : le BIM et les Jumeaux<br />
Numériques appliqués au ferroviaire<br />
et Frédéric Feyel de Safran Tech: enjeux et stratégie du groupe Safran en simulation numérique.<br />
Nos sponsors « platine »<br />
Nos sponsors « or »<br />
Nos exposants<br />
4 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
© O. Guillon<br />
© DR<br />
© DR<br />
DOSSIER<br />
Lors du Mondial de Paris en 2018<br />
MESURES<br />
Conférence sur Mesures Solutions Expo<br />
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
Opération d’étalonnage par Hexagon chez Kern<br />
NOS DOSSIERS EN UN CLIN D’ŒIL<br />
La filière automobile fait sa<br />
révolution p. 34 à 49<br />
Au regard des récentes décisions politiques portant sur l’interdiction<br />
de produire des véhicules à moteur thermique en Europe d’ici 2035<br />
mais aussi sur l’autorisation (étrangement un peu prématurée)<br />
de faire circuler des voitures autonomes en France depuis la<br />
rentrée, toute la filière automobile semble prendre les devants.<br />
En témoigne le Mondial de Paris, qui fait son grand retour Porte<br />
de Versailles après quatre années d’absence, fermement orienté<br />
vers l’électrique, l’autonomie des véhicules et la mobilité dans<br />
son ensemble. Dans ce nouveau numéro de la revue consacré à la<br />
filière automobile, aujourd’hui en pleine révolution, les interviews<br />
du nouveau patron du salon mais aussi du président de la Société<br />
des ingénieurs de l’automobile (SIA) qui nous éclaireront sur les<br />
nouveaux enjeux des professionnels du secteur.<br />
L’événement de la Mesure<br />
avec un grand « M » p. 7 à 19<br />
À l’occasion du salon Mesures Solutions Expo2022 qui ouvrira ses<br />
portes à la Cité des Congrès de Lyon, la revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />
a consacré l’entièreté de sa rubrique à l’événement phare de la<br />
mesure et de la métrologie en France. De la mesure automatisée<br />
au contrôle qualité, en passant par un point sur la mesure de<br />
température (élaboré par le CFM, organisateur des Journées<br />
de la Mesure qui se tiendront en parallèle du salon), ce dossier<br />
fera la part belle à une discipline désormais incontournable dans<br />
l’industrie. Rappelons à ce titre que la revue sera diffusée sur<br />
le salon, permettant à ses fidèles partenaires et annonceurs<br />
encore davantage de visibilité, et offrant aux visiteurs du salons<br />
des informations inédites et techniques afin d’optimiser leurs<br />
opérations de mesure.<br />
De l’étalonnage à l’acquisition<br />
de données p. 20 à 33<br />
S’il existe un autre domaine devenu incontournable dans l’industrie<br />
des essais, c’est bien la saisie, l’analyse et l’optimisation des données,<br />
qu’elles soient issues des campagnes de test, des instruments de<br />
mesure ou des logiciels de simulation. Autre sujet impliquant des<br />
données fiables, l’étalonnage des équipements, en particulier des<br />
capteurs et des contrôleurs, nécessaires pour transmettre des<br />
données les plus fiables possible et réduire toujours davantage les<br />
campagnes d’essais, véritable priorité des industriels. A ce titre, le<br />
magazine <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> fait la lumière sur un domaine - celui<br />
des contrôleurs - pendant longtemps boudés par les questions<br />
d’étalonnage. Or ces équipements sont particulièrement essentiels<br />
dans la qualité finale d’un produit mais aussi dans la durée des<br />
campagnes d’essais.<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I5
ACTUALITÉS<br />
EN BREF<br />
Appel à communications<br />
pour les conférences des<br />
Journées de la Cofrend, en<br />
juin 2023<br />
La Cofrend lance un appel à communications<br />
pour les conférences qui seront<br />
présentées lors des Journées Cofrend<br />
2023 du 6 au 8 juin 2023 au Palais<br />
Chanot de Marseille. Les auteurs sont<br />
invités à soumettre un résumé en ligne<br />
avant le 15 novembre 2022, sur la thématique<br />
« END, voir et prévoir ». Pour<br />
connaitre le détail des thématiques et<br />
télécharger l’appel à communication,<br />
rendez-vous le site de la Cofrend ●<br />
EN SAVOIR PLUS > www.cofrend.com<br />
Un accord-cadre entre<br />
Valeo et le CNRS pour la<br />
mobilité du futur<br />
Ce partenariat, qui organise sur cinq<br />
ans la coopération dans des programmes<br />
de recherche partagés, se<br />
donne pour objectif d’accélérer le développement<br />
d’une mobilité plus propre<br />
et plus sûre. Les activités consisteront<br />
notamment dans le lancement de<br />
nouveaux projets de recherche et de<br />
thèses. Elles pourront aussi mener à<br />
la création de laboratoires communs.<br />
Les travaux de recherche menés par le<br />
CNRS et Valeo porteront sur la conception<br />
durable, l’intelligence artificielle,<br />
les systèmes intelligents, la cybersécurité,<br />
les sciences des données, les villes<br />
inclusives ou les énergies nouvelles ●<br />
Moteur du futur : un doctorant<br />
Onera primé pour son<br />
approche CFD innovante<br />
Matteo Gelain, ancien doctorant Onera,<br />
a reçu le « prix de thèse 2022 » de la<br />
3AF pour ses travaux sur la simulation<br />
numérique des phénomènes aérothermiques<br />
dans les moteurs d’avions civils<br />
modernes. Les concepts de moteur du<br />
futur sont caractérisés par des architectures<br />
de plus en plus complexes,<br />
ce qui engendre un besoin important<br />
de lubrification et refroidissement. Sur<br />
cette problématique, un large spectre<br />
d’activités et de volets scientifiques a<br />
été exploré à l’Onera, allant des simulations<br />
numériques aérodynamiques<br />
haute-fidélité, aux simulations numériques<br />
multiphysiques, en passant par<br />
des essais en soufflerie ●<br />
MÉTROLOGIE<br />
Precia Molen se dote d’un nouveau<br />
laboratoire d’essais ISO 17025<br />
Après deux années de<br />
travail, le groupe Precia<br />
Molen dispose maintenant<br />
de son propre laboratoire de<br />
métrologie. Ce laboratoire d’essais<br />
permet de tester la performance<br />
des indicateurs et instruments<br />
de pesage de Precia Molen en<br />
conditions climatiques (température et humidité) selon la recommandation OIML R76.<br />
Deux enceintes climatiques, l’une de 400l et l’autre de 20m 3 , permettent d’effectuer des<br />
essais sur des plages de température allant de -30 °C à +60 °C, avec un taux d’humidité<br />
qui peut atteindre 85 % selon les besoins.<br />
Réalisation d’essais de certification en métrologie légale<br />
Le laboratoire permet la réalisation d’essais de certification en métrologie légale. Son<br />
activité a été auditée et validée selon le référentiel international ISO 17025 par l’OIML,<br />
ce qui lui permet de réaliser de tels essais. Le laboratoire figure dorénavant sur le registre<br />
officiel des laboratoires d’essais fabricants de l’OIML et peut fournir des rapports d’essai<br />
officiels. Ces essais ont lieu dans le cadre des projets de certification en métrologie légale<br />
pilotés par le LNE (Laboratoire national de<br />
EN SAVOIR PLUS > fr.preciamolen.com<br />
métrologie et d’essai) ●<br />
MESURE<br />
Wika lance un service sur site pour<br />
réduire les temps d’immobilisation des<br />
instruments de mesure<br />
Le service Wika prend un<br />
nouveau visage avec une<br />
offre de services globaux liée<br />
à la gestion de parcs d’instruments<br />
de mesure : contrat de gestion de<br />
parc, mise en place de programmes<br />
de maintenance, campagnes d’étalonnage…<br />
le tout reposant sur des<br />
services sur site : étalonnage, réglage, réparation, prise en charge de nombreuses<br />
marques d’instruments de mesure pour des niveaux d’incertitude allant jusqu’aux<br />
plus faibles.<br />
Pour ce faire, Wika s’est doté d’un nouveau camion « services » à la disposition<br />
de nos clients sur tout le territoire. En complément des laboratoires de Wika, le<br />
camion « services » procure des avantages aux exploitants d’instruments de mesure<br />
dans l’industrie : éliminer les temps d’arrêt liés à l’immobilisation des instruments<br />
de mesure, aucun risque lié au transport des appareils des clients, réalisation de<br />
différents types de mesure le même jour sur place<br />
EN SAVOIR PLUS > www.wika.fr<br />
avec des experts en métrologie et étalonnage ●<br />
6 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
MESURES<br />
ÉVÉNEMENT<br />
Mesures Solutions Expo2022<br />
de retour début octobre<br />
à la Cité des Congrès de Lyon<br />
La nouvelle édition de Mesures Solutions Expo2022 se tiendra à la Cité des Congrès de Lyon dans<br />
quelques semaines. Couplé aux Journée de la Mesure du CFM – les JM2022, ce salon sera le seul<br />
rendez-vous de l’année à traiter des solutions de mesure, de métrologie, de capteurs et d’étalonnage.<br />
Né de la volonté des adhérents du<br />
Réseau Mesure, cet évènement<br />
est organisé depuis 2021 en<br />
partenariat avec le Collège français de<br />
métrologie (CFM) et plusieurs partenaires<br />
de la formation, du recrutement et de<br />
la communication. En un seul lieu, il<br />
présentera l’exhaustivité de l’offre de<br />
la mesure, du monde de la recherche<br />
à celui de la production, des solutions<br />
actuelles aux perspectives futures. Cet<br />
événement phare du marché de la mesure<br />
sera le reflet de l’évolution du monde<br />
industriel. Les innovations y seront donc<br />
nombreuses dans la mesure où beaucoup<br />
n’ont pas pu être présentées durant les<br />
derniers mois.<br />
En proposant une offre générale<br />
répondant aux besoins potentiels<br />
multiples, le Réseau Mesure a souhaité<br />
réunir les professionnels de la mesure afin<br />
de proposer aux visiteurs des solutions<br />
complètes et innovantes. Nombreux sont<br />
ceux qui ont à nouveau répondu présents<br />
car 70% du salon est déjà réservé.<br />
Cet évènement touche toute la chaine<br />
de la mesure : les acteurs du process,<br />
les ingénieurs, les techniciens, de la<br />
qualité à la production, en passant<br />
par le contrôle et la maintenance. Il<br />
présentera également une vingtaine<br />
d’ateliers thématiques, au cours desquels<br />
les exposants développeront leurs savoirfaire<br />
et leurs nouveautés.<br />
LES JOURNÉES DE LA MESURE<br />
2022 EN PARTENARIAT AVEC<br />
MESURES SOLUTIONS EXPO2022<br />
Aussi, le CFM est l’organisateur des<br />
JM2022, les Journées de la Mesure : un<br />
événement pragmatique pour une mesure<br />
simple et concrète. Les deux journées<br />
proposeront une organisation originale<br />
permettant d’intégrer les bonnes<br />
pratiques d’abord et de découvrir les<br />
mises en application ensuite, à l’aide des<br />
tutoriels et des ateliers-démonstrations.<br />
Cette année, cette famille Mesure sera au<br />
grand complet et à bonne école autour<br />
de plusieurs sujets clés. D’une part, les<br />
fondamentaux de la métrologie (concepts<br />
essentiels, normes, incertitudes), d’autre<br />
part, la chaîne de mesure (performance,<br />
capteurs, chaine d’acquisition...). Enfin,<br />
des applications seront présentées en<br />
matière de dimensionnel, de température<br />
(voir article suivant) et en laboratoire.<br />
Tous les intervenants du processus de<br />
mesure et de production sont concernés :<br />
utilisateur de moyens de mesure,<br />
responsable métrologie, responsable<br />
qualité ou production, technicien<br />
et ingénieur… L’inscription aux JM<br />
permet de suivre ces tutoriels et ateliers,<br />
d’accéder aux pauses café et buffets de<br />
midi, de découvrir les exposants du<br />
salon Mesures Solutions Expo2022.<br />
Faites des rencontres et répondez à vos<br />
problématiques terrain lors des JM2022 ●<br />
Pierre Weber<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I7
MESURES<br />
ENTRETIEN<br />
« N’oublions pas que sans la<br />
Président depuis plus d’un an du Réseau Mesure, dont la revue<br />
<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> est partenaire presse, Claunel Massiès a accepté<br />
de répondre à nos questions à l’occasion du salon Mesure Solutions<br />
Expo2022, un événement 100% consacré à la mesure, domaine qui<br />
occupe une place croissante dans le monde industriel, rendant ses<br />
méthodes et ses technologies désormais incontournables.<br />
© IMT Atlantique - Céline Castel<br />
Claunel Massiès<br />
Âgé de 53 ans et de formation initiale<br />
en mécanique & automatisme<br />
Industriel, Claunel Massiès est<br />
diplômé MG de l’Essec Business<br />
School. Il rejoint Wika Instruments<br />
en 2010 en tant que directeur général<br />
avant d’être nommé président des<br />
différentes acquisitions du groupe<br />
en France. Au moment de sa prise de<br />
fonction au sein du Réseau Mesure<br />
en juillet 2021, Claunel Massiès<br />
était responsable de la politique de<br />
distribution du groupe Wika en tant<br />
que vice-président de la région EMEA<br />
/ India Distribution.<br />
Claunel Massiès, depuis votre arrivée il<br />
y a un peu plus d’un an à la présidence<br />
du Réseau Mesure, quels grands axes<br />
ou projets avez-vous mis en œuvre ?<br />
Comme vous le savez, je suis arrivé à la<br />
présidence du Réseau Mesure dans un<br />
contexte particulier de pandémie et de<br />
grand questionnement sur l’industrie. Le<br />
monde de la mesure bouge très vite avec<br />
une forte numérisation des activités, de<br />
la data de plus en plus dense et précieuse<br />
ainsi qu’une interconnexion entre les<br />
différents systèmes. La priorité pour nos<br />
80 adhérents (dont une grande majorité<br />
emploie moins de vingt personnes) a été de<br />
continuer à fonctionner en interne comme<br />
sur le marché. Notre objectif a été de les<br />
aider à remettre le pied à l’étrier.<br />
Rappelons que le Réseau Mesure a été créé<br />
par et pour les adhérents. C’est pourquoi<br />
l’association s’attache à adapter ses<br />
projets et ses actions au service de leurs<br />
besoins de développer le business, la<br />
commercialisation, l’exportation, les achats<br />
mutualisés mais aussi d’autres dimensions<br />
comme les ressources humaines et la<br />
collaboration avec d’autres réseaux afin<br />
de travailler ensemble.<br />
Que représente pour vous cette<br />
nouvelle édition du salon Mesure<br />
Solutions Expo2022 ? Par quelles<br />
tendances sera-t-elle particulièrement<br />
marquée ?<br />
La première chose à avoir l’esprit sur<br />
ce salon c’est que les visiteurs de cet<br />
événement savent ce qu’ils veulent voir :<br />
de la mesure et rien d’autre ! Or ce salon<br />
est le seul événement sur le sujet sachant<br />
que la mesure. Organisé par le Réseau<br />
Mesure, Mesure Solutions Expo2022 fait<br />
cependant appel à un important réseau<br />
de professionnels ; nous collaborons avec<br />
le Collège français de métrologie (CFM),<br />
des partenaires presse dont vous faites<br />
partie ainsi que la Chambre de commerce<br />
et d’industrie (CCI).<br />
Caractérisation sous pointes de dispositifs passifs ou actifs jusqu’à 170 GHz<br />
Parmi les grandes tendances de Mesure<br />
Solutions Expo, notons que l’innovation<br />
est présente sur tous les stands. En outre,<br />
plus d’une trentaine de conférences<br />
thématiques porteront sur la mesure dans<br />
toutes ses dimensions. Nous mettrons<br />
également en avant les start-up à l’image<br />
8 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
MESURES<br />
mesure, rien ne fonctionne »<br />
© Olivier Guillon<br />
©AB Vision<br />
de ConsoMix, une société spécialisée dans<br />
le smart building, Rheonova en matière de<br />
rhéologie ou encore Baxir présentera un<br />
nouveau banc d’essai de mesure.<br />
Aussi, le salon abritera un espace emploi<br />
et de formation en partenariat avec<br />
l’Apec ainsi que les universités de Lyon<br />
et de Grenoble. L’idée est d’organiser des<br />
recrutements sur le salon mais aussi de<br />
promouvoir les métiers de la mesure en<br />
organisons des visites pour les étudiants.<br />
Enfin, cette année sera consacrée à<br />
l’Algérie et la Tunisie afin de développer<br />
des collaborations et des synergies entre<br />
les différents acteurs de la mesure de ces<br />
pays et le Réseau Mesure.<br />
En matière d’instrumentation de<br />
mesure, quelles innovations voyez-vous<br />
apparaître depuis quelques années sur<br />
le marché ? Et pour répondre à quels<br />
besoins dans l’industrie, tant au niveau<br />
des laboratoires que des ateliers de<br />
production ?<br />
Dans ce domaine, le monde bouge<br />
très vite avec des tendances lourdes : la<br />
multiplication des points de mesures car<br />
aujourd’hui, on veut tout mesurer. Aussi,<br />
la mesure n’est plus un moyen mais une<br />
résultante. Deuxième tendance lourde,<br />
la logique des objets connectés et de<br />
l’industrie 4.0. La quatrième révolution<br />
industrielle a porté un nombre incalculable<br />
d’innovations sur le marché et ce très<br />
rapidement. C’est pourquoi j’encourage<br />
les personnes à venir sur le salon Mesure<br />
Solutions Expo2022, un événement<br />
incontournable pour trouver des<br />
solutions permettant d’optimiser l’outil de<br />
production et d’améliorer la compétitivité.<br />
N’oublions pas que sans la mesure, rien<br />
ne fonctionne. Celle-ci joue donc un rôle<br />
de plus en plus important en matière<br />
d’information et de technicité pour les<br />
entreprises, lesquelles attendent en parallèle<br />
des solutions professionnelles de plus en<br />
plus adaptées à leurs besoins. À titre<br />
d’exemple, la mesure de pression s’effectuait<br />
auparavant grâce à un capteur générique.<br />
Aujourd’hui, avec des environnements<br />
de plus en plus spécifiques comme<br />
l’hydrogène, les fabricants sont obligés de<br />
développer des capteurs adaptés. Il en est<br />
de même pour la multiplication des points<br />
de mesures avec de grandes répartition<br />
dans l’usine mais aussi des capteurs<br />
intelligents ; ceux-ci doivent être plus<br />
facilement intégrables dans l’atelier, moins<br />
chers et sans fil. C’est le cas notamment des<br />
nouvelles technologies d’IoT LoRaWAN<br />
qui procure un accès à l’information de<br />
plus en plus rapide et précis.<br />
À quels grands défis, toujours dans<br />
l’instrumentation de mesure, les<br />
fabricants doivent-ils répondre et avec<br />
quelles technologies ?<br />
Les clients veulent une solution particulière<br />
en fonction de leurs applications. Ils<br />
ont des besoins de plus en plus précis<br />
et technologiques. C’est pourquoi les<br />
organisations doivent s’adapter aux besoins<br />
des clients et leur offrir non plus seulement<br />
un instrument mais une solution complète<br />
dotée de services dans un contexte où la<br />
compétence est de plus en plus difficile à<br />
trouver. Chez Wika par exemple, nous<br />
avons changé notre organisation : nous<br />
ne parlons plus « produits » mais nous<br />
raisonnons désormais en tant que « marché<br />
client ». Également, nous avons intégré de<br />
nouvelles compétences au sein de notre<br />
service réparation et prestations sur site.<br />
A-t-on une idée de ce à quoi<br />
ressemblera l’instrumentation de<br />
mesure de demain ?<br />
Les nouveautés de demain, même si elles<br />
sont déjà bien entamées, concernent<br />
l’interconnexion et une accessibilité<br />
à distance des moyens et des résultats<br />
de mesure. Nous devons apporter<br />
la compétence à un moment donné<br />
mais cette compétence sera déportée.<br />
Et si le Covid-19 a pu freiner certains<br />
développements, il a surtout joué un effet<br />
d’accélérateur. L’évolution industrielle<br />
est en marche ! ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I9
MESURES&TESTS<br />
MARKETPLACE PAR MRJ PRESSE<br />
Découvrez le portail<br />
sur la mesure,<br />
les tests et<br />
l’instrumentation.<br />
MESURES<br />
EN PRATIQUE<br />
La chaine de mesure<br />
de l’étalonnage aux<br />
Dans cet article, Patrick Eliès et Lauryanne Teulon<br />
reviennent sur les spécificités de la mesure de température,<br />
thème qui sera largement abordé lors des J’M 2022, nom<br />
que portent les journées de la mesure organisées au<br />
sein du salon Mesure Solutions Expo2022 (cf. encadré).<br />
Mesures & Tests<br />
vous propose<br />
d'être mis en relation<br />
gratuitement avec<br />
les prestataires<br />
du marché.<br />
La mesure de température est au cœur de nombreux<br />
procédés industriels ou de recherche scientifique et<br />
technologique notamment pour la supervision et le<br />
contrôle de produits. Des domaines très variés sont<br />
concernés : la chimie, la métallurgie, l’agroalimentaire,<br />
l’industrie verrière, l’automobile… chacun présentant ses propres<br />
contraintes et spécificités de mesure.<br />
La connaissance de cette grandeur avec une grande exactitude<br />
est particulièrement déterminante pour la qualité des produits,<br />
leur conservation ou pour la sécurité des biens et des personnes<br />
ou encore pour la gestion énergétique des systèmes. Quel que soit<br />
le contexte, le prérequis pour prendre de bonnes décisions est de<br />
réaliser de bonnes mesures.<br />
Il est donc nécessaire de s’assurer du bon choix des instruments<br />
de mesure et de leur capacité à mesurer de manière conforme :<br />
optimisation de la périodicité d’étalonnage, maitrise et contrôle<br />
des facteurs d’influence, estimation des incertitudes de mesure,<br />
mise à jour des procédures...<br />
L’étalonnage est une des briques élémentaires de ce processus<br />
métrologique qui est définit par le VIM1 comme une « opération<br />
qui, dans des conditions spécifiées, établit, en une première étape,<br />
une relation entre les valeurs et les incertitudes de mesure associées<br />
qui sont fournies par des étalons et les indications correspondantes<br />
avec les incertitudes associées, puis utilise, en une seconde étape,<br />
© DR<br />
www.mesures-et-tests.com<br />
10 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
MESURES<br />
de température aux J’M 2022 :<br />
bonnes pratiques de mesure<br />
Patrick<br />
Eliès<br />
Directeur<br />
technique chez<br />
Sfint – groupe<br />
Trescal<br />
cette information pour établir une relation<br />
permettant d’obtenir un résultat de mesure<br />
à partir d’une indication. »<br />
La réalisation la plus couramment<br />
rencontrée correspond à l’étalonnage par<br />
comparaison entre un étalon de référence<br />
et l’instrument en étalonnage au sein d’un<br />
générateur de température, idéalement<br />
stable, homogène et parfaitement caractérisé<br />
en température. Pour illustrer cette étape,<br />
le Collège français de métrologie organise,<br />
dans le cadre des Journées de la Mesure,<br />
un atelier visant à présenter la réalisation<br />
d’un étalonnage de sonde Pt100.<br />
DÉMONSTRATION AVEC MOYENS<br />
DE MESURE ET D’ÉTALONNAGE<br />
ADAPTÉS<br />
Selon Patrick Eliès, directeur technique<br />
chez Sfint : « En étalonnage par<br />
comparaison en température, on utilise<br />
un générateur de température dans lequel<br />
sont introduits deux systèmes de mesure.<br />
En s’appuyant sur les mesures effectuées<br />
par le système de mesure de température<br />
connu, communément appelé ‘étalon’, on<br />
détermine les écarts de mesure du système<br />
à étalonner.<br />
On distingue deux technologies de<br />
Lauryanne<br />
Teulon<br />
Chargée de mission<br />
technique au<br />
Collège Français de<br />
Métrologie<br />
générateur de température, les bains<br />
thermostatés et les fours régulés. L’objectif<br />
du moyen utilisé est de porter un milieu le<br />
plus homogène possible à la température<br />
demandée. Les bains d’étalonnage se<br />
caractérisent par l’échauffement ou le<br />
refroidissement d’un milieu liquide.<br />
L’énergie est produite par un système<br />
Banc d’essais<br />
haute-fréquence pour<br />
support moteur<br />
Banc de tests permettant de mesurer<br />
la raideur dynamique et le facteur de<br />
perte de supports élastomères, avec<br />
une plage de fréquence allant de<br />
50 Hz à 3 000 Hz, et une précharge<br />
pouvant être comprise entre 0 et<br />
5 000 N.<br />
Solution clé-en-main bénéficiant<br />
de notre expérience en expertise<br />
et en conception de banc d’essais.<br />
www.ahlersheinel.de<br />
©Fraunhofer LBF, Darmstadt<br />
m+p international Sarl<br />
5, rue du Chant des Oiseaux<br />
78360 Montesson<br />
Tél. : +33 130 157874<br />
sales.fr@mpihome.com<br />
www.mpihome.com<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I11
MESURES<br />
Les Journée<br />
de la Mesure,<br />
J’M 2022<br />
Les Journées de la Mesure 2022 qui<br />
auront lieu à la Cité des Congrès<br />
à Lyon les 5 et 6 octobre prochain<br />
présenteront des thématiques clés<br />
de la métrologie : fondamentaux,<br />
dimensionnel, laboratoire et<br />
température avec cette année<br />
un focus particulier sur la<br />
chaîne de mesure. Ces journées<br />
organisées par le Collège français<br />
de la métrologie proposent une<br />
construction originale autour de<br />
tutoriels et sur leurs mises en<br />
application au travers d’ateliers<br />
de démonstration sponsorisés par<br />
plusieurs organisations.<br />
Ces sujets concernent de nombreux<br />
secteurs d’activités : la mécanique,<br />
l’environnement, la biologie,<br />
l’industrie plastique, l’agroalimentaire...<br />
ainsi que tous les<br />
intervenants de la chaine de mesure<br />
et de production : utilisateur de<br />
moyens de mesure, technicien,<br />
responsable métrologie, qualité ou<br />
production, ingénieur etc.<br />
Les JM2022 se dérouleront en<br />
parallèle du salon Mesures<br />
Solutions Expo, piloté par le Réseau<br />
Mesure. Ce salon vise à présenter<br />
l’offre de la mesure dans sa large<br />
diversité, du monde de la recherche<br />
à celui de la production, et des<br />
solutions actuelles aux perspectives<br />
futures.<br />
>> Le programme détaillé des<br />
Journées de la Mesure est<br />
disponible sur le site du Collège<br />
Français de Métrologie<br />
© Sfint - Trescal<br />
thermodynamique ou à effet Peltier.<br />
Leurs contraintes d’utilisation sont les<br />
caractéristiques du liquide employé et le<br />
degré d’étanchéité du capteur à étalonner.<br />
La base du transfert de température est<br />
la conduction. Les fours d’étalonnage se<br />
caractérisent par l’échauffement (parfois le<br />
refroidissement) d’un milieu d’air sec. Les<br />
contraintes de ces moyens sont moindres<br />
pour les capteurs mais l’homogénéité du<br />
système est moins bonne. L’énergie produite<br />
est réalisée à l’aide de résistances chauffantes.<br />
Les bases du transfert thermique sont la<br />
convection et le rayonnement.<br />
Les étalons utilisés pour déterminer la<br />
température dite de référence sont le plus<br />
souvent des sondes thermorésistantes de<br />
platine ou des thermocouples. Les sondes<br />
platine Pt 100 Ohms utilisées comme étalons<br />
présentent la meilleure précision sur la<br />
mesure, mais sont limitées en température.<br />
Les thermocouples de base platine type S<br />
peuvent tenir des températures bien plus<br />
élevées et présentent des précisions plus<br />
© Trescal<br />
Pour aller plus loin<br />
moyennes. Le signal émis par ces capteurs<br />
sera mesuré par un instrument permettant<br />
une interprétation en température de la<br />
grandeur mesurée.<br />
Les résultats de l’étalonnage réalisé par<br />
un personnel qualifié, seront documentés<br />
à l’aide d’un certificat d’étalonnage,<br />
incluant tous les résultats issus de cette<br />
comparaison, la traçabilité métrologique,<br />
ainsi que les incertitudes associées aux<br />
mesures réalisées. »<br />
LES PERSPECTIVES<br />
La mesure de température en contact<br />
repose sur l’utilisation de sondes<br />
traditionnelles telles que des sondes<br />
résistives et des couples thermoélectriques.<br />
Ces sondes sont en perpétuelle évolution<br />
pour s’adapter à de nouveaux besoins<br />
et de nouvelles contraintes de coûts. La<br />
mesure sans contact vient également<br />
compléter cette offre en se basant sur<br />
la mesure du rayonnement thermique<br />
(pyrométrie optique, thermographie), ce<br />
qui permet d’apporter des informations<br />
complémentaires et de nouvelles solutions<br />
de mesure.<br />
Le développement de mesures connectées<br />
prend également de l’ampleur avec la<br />
généralisation de l’IIoT. La société JRI<br />
également sponsor des Journées de la<br />
Mesure présentera l’étalonnage de capteurs<br />
connectés et leur utilisation dans de bonnes<br />
conditions de mesure ●<br />
Guide technique du Collège Français de Métrologie édité avec Afnor Éditions intitulé<br />
Mesures de température – Bonnes pratiques et applications dans l’industrie<br />
EN SAVOIR PLUS > www.cfmetrologie.com/fr/<br />
12 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
PUBLI-COMMUNIQUÉ<br />
Nouvelle serie de détecteurs de fuite et<br />
debitmètres Furness controls<br />
Les nouveaux Détecteurs de Fuite et Débitmètres de la<br />
série 700 conçus et fabriqués par FURNESS CONTROLS<br />
– constructeur historique depuis 60 ans de capteurs de<br />
pression différentielle ultra faible – innovent tant en matière<br />
de design, d’ergonomie que de technologie. Ils sont dotés d’un<br />
superbe écran tactile graphique couleur de 5 ou 7 pouces<br />
permettant de visualiser et d’enregistrer les courbes de chaque<br />
test afin de comprendre le phénomène physique.<br />
Les Détecteurs de Fuite disposent d’un capteur multi-gammes<br />
capable de mesurer des fuites sur un large spectre depuis 0,001<br />
ml/min jusqu’à 999 ml/min sous des pressions allant du vide<br />
à +30 bar.<br />
Les Débitmètres comportent un capteur de débit laminaire<br />
garantissant des mesures avec de très faibles perte de charge<br />
depuis 0,01 ml/min jusqu’à 5 m3/min sous des pressions allant<br />
du vide à +14 bar.<br />
Également équipé de nombreuses fonctions d’automatisme,<br />
d’un enregistreur de données exportable sur clef USB et de<br />
ports Ethernet, Profinet ou Profibus, ils s’intègrent aisément<br />
sur des lignes de fabrication automatiques ou sur des postes<br />
semi-automatiques.<br />
Applications typiques : industries automobile, médicale, du gaz,<br />
de l’électroménager, de l’emballage, cosmétologie, robinetterie…<br />
Transmetteur de pression differentielle<br />
Modèle FCO432<br />
Doté d’une expérience de 60 ans,<br />
le constructeur Furness Controls<br />
fabrique une large gamme de<br />
transmetteurs de pression différentielle qui<br />
s’adaptent à la plupart des applications de<br />
basse pression dans des environnements<br />
sales (production d’électricité, acier,<br />
ciment, brique, verre etc.) ou dans les<br />
environnements propres et ultra propres<br />
(milieux médicaux, pharmaceutiques,<br />
le nucléaire, la fabrication de semiconducteurs…).<br />
Ces transmetteurs de<br />
pression peuvent être montés sur mur,<br />
panneau, en encastré ou en applique.<br />
Le transmetteur de pression FCO432 est<br />
disponible en 12 gammes de pression<br />
allant de +/– 50 Pa jusqu’à -1 bar à + 10<br />
bar chacune dans un large choix de sortie<br />
tension ou courant.<br />
La sortie électrique est disponible en<br />
linéaire ou avec une fonction racine-carrée<br />
afin de faciliter l’emploi de tubes Pitotstatique<br />
ou d’autres éléments laminaires<br />
primaires.<br />
L’option OLED ou LCD peut afficher<br />
des valeurs dans de nombreuses unités<br />
scientifiques et l’option des deux relais<br />
indépendants offre la possibilité de<br />
signaux d’alarmes.<br />
• Exactitude 0,25% de la lecture + 1 digit<br />
• Réglage de l’étendue de mesure<br />
• Sortie courant 2 ou 4 fils ou Sortie<br />
tension 4 fils<br />
• Deux relais paramétrables<br />
• Sortie racine carrée pour débit/vitesse<br />
• Auto zéro et zéro déporté ●<br />
EN SAVOIR PLUS :<br />
FURNESS CONTROLS<br />
Techniparc • 3 rue Boole<br />
91240 Saint Michel sur Orge - France<br />
Tél: +33 (0)1 69 46 00 20<br />
Fax: +33 (0)1 69 46 00 18<br />
Email: vente@furness-controls.fr<br />
www.funess-controls.fr<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I13
MESURES<br />
Quelques<br />
innovations<br />
dans le<br />
contrôle<br />
qualité<br />
sur Mesure Solutions Expo2022<br />
Contrôler les fuites<br />
sur les Big Bag<br />
pharmaceutique<br />
Pouvoir garantir la stérilité des containers<br />
souples est un enjeu majeur pour les<br />
laboratoires de production pharmaceutique.<br />
ASC Instrument, société spécialisée dans le<br />
contrôle d’intégrité des conditionnements<br />
pharmaceutique « CCIT » à développer<br />
une réponse adaptée à cette problématique<br />
: l’ASC 7400BCB. L’ASC 7400BCB est<br />
un détecteur de fuite pour les Big Bag. Il<br />
est particuliè-rement adapté au poste de<br />
contrôle manuel. Cet instrument permet<br />
de contrôler les bags souples en étanchéité<br />
sans porter atteinte à leur intégrité, de<br />
manière précise et rapide.<br />
Un capteur pour détecter les<br />
bulles d’air et de gaz<br />
Avec le capteur PAD20, Baumer offre<br />
une solution innovante à un problème<br />
jusqu’alors non résolu : la détection de<br />
bulles d’air et de gaz dans les fluides<br />
de process. Le capteur détecte les plus<br />
petites inclusions d’air et de gaz et évite<br />
ainsi, entre autres, le fonctionnement à<br />
sec des pompes et les temps d’arrêt des<br />
installations. Dans de nombreuses applications<br />
sur le terrain, le capteur a ainsi<br />
permis d’accroître l’efficacité des installations<br />
tout en garantissant une fiabilité<br />
et une qualité maximales des process.<br />
PAD20 est une innovation pour des applications<br />
industrielles et hygiéniques dans<br />
une multitude de secteurs d’activité.<br />
Un capteur 100% autonome<br />
connecté, sans pile et sans fil<br />
Les modules de mesure connectés<br />
Harvestree sont utilisés pour<br />
mesurer différentes grandeurs<br />
physiques (température,<br />
pression, hygrométrie...) de façon<br />
complètement autonome, c’est-àdire<br />
sans fil et sans pile. Le module<br />
Harvestree récupère l’énergie<br />
thermique dégagée par le procédé et<br />
la convertie en énergie électrique ce<br />
qui permet d’alimenter la mesure,<br />
l’émission de la donnée en radio<br />
(LoRa) et une batterie rechargeable<br />
qui permet au capteur de rester<br />
fonctionnel en cas d’arrêt du<br />
procédé.<br />
Une caméra pour le contrôle en<br />
ligne<br />
La caméra eyeSPID-VNIR répond au<br />
facteur limitant l’utilisation de l’imagerie<br />
spectrale dans l’industrie : la vitesse.<br />
L’imagerie spectrale permet un contrôle<br />
en ligne d’une large variété de produits,<br />
par la détection de paramètres invisibles<br />
pour la vision industrielle classique : corps<br />
étrangers, compositions... Or les imageurs<br />
spectraux traditionnels sont limités en<br />
vitesse et ne suivent pas le rythme de<br />
nombreuses lignes de production. Photon<br />
Lines a donc développé le concept d’imagerie<br />
spectrale haute vitesse. La caméra<br />
eyeSPID-VNIR acquiert des données<br />
hyperspectrales de 400 à 1000 nm, à des<br />
vitesses pleine résolution jusqu’à 3000 Hz.<br />
Un détecteur de fuite pour le test<br />
de grands volumes<br />
Le F620LV est un instrument capable de tester l’étanchéité de très grands<br />
volumes (jusqu’à 200L) en utilisant une nouvelle technologie brevetée<br />
et intégré dans le module DNC (Differential Noise Cancelling).<br />
Celle-ci permet d’obtenir une mesure fiable, précise et rapide<br />
sans être altérer par les perturbations des usines comme<br />
les variations de températures, de pression ou encore les<br />
vibrations liés à une machine. La fonction DNC fournit une<br />
lecture de fuite plus stable en compensant les perturbations<br />
de fond afin qu’elles n’influencent pas le capteur de fuite.<br />
il est donc possible de mesurer une chute de pression<br />
inférieure à 0,1Pa/s.<br />
14 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
MESURES<br />
Un analyseur de gaz lazer à<br />
détection photoacoustique<br />
Le français mirSense ajoute une<br />
nouvelle corde à son arc avec des<br />
analyseurs de gaz (gamme multiSense)<br />
sous la forme de modules de type<br />
OEM. Au sein d’une plateforme unique,<br />
ce capteur embarquant la technologie<br />
laser QCL mesure jusqu’à quatre gaz<br />
simutanément parmi les NH3, NO,<br />
NO2, H2O, CO, CO2, CH4 et benzène –,<br />
à des limites de détection descendant<br />
au sub-ppm, avec un niveau de<br />
spécificité élevé, et ce en temps réel.<br />
La détection photoacoustique (sans<br />
optique) améliore la compacité (1 litre)<br />
et la robustesse de ce capteur (plus de<br />
cinq ans).<br />
Mesurer la température<br />
sans contact<br />
La métrologie dimensionnelle et<br />
mesure de rugosité de surface avec un<br />
même système<br />
L’InfiniteFocusG6 (Bruker Alicona) est un<br />
instrument de mesure 3D optique destiné à la<br />
mesure des tolérances dans la gamme du 10 e<br />
de µm. Il permet des mesures surfaciques<br />
haute résolution, indépendantes de la<br />
taille, du matériau, de la géométrie,<br />
du poids et de l’état de surface des<br />
pièces mesurées. De nombreuses<br />
fonctionnalités déjà éprouvées, ainsi<br />
que de nouvelles caractéristiques,<br />
permettent de combiner les<br />
fonctionnalités d’un profilomètre<br />
(Ra, Rq, Rz/Sa, Sq, Sz) avec<br />
celles d’une MMT.<br />
Une révolution dans la<br />
topographie de surface ?<br />
Micro.View (+) est un système de<br />
métrologie optique nouvelle génération.<br />
Les innovations « Focus Finder »<br />
et « Focus Tracker » améliorent le<br />
contrôle qualité en laboratoire et sur<br />
les lignes de production. De plus,<br />
la technologie de balayage continu<br />
« CST » permet d’utiliser toute la<br />
plage de déplacement comme plage de<br />
mesure étendue soit jusqu’à 100mm.<br />
Détection des défauts et distorsions<br />
visuelles avec l’analyse d’imagerie<br />
couleur. Quantification de la topographie<br />
de surface avec une résolution<br />
inférieure au nanomètre et capture les<br />
détais de manière fiable.<br />
Capteur de température<br />
sans contact (Phonoptics) de<br />
type Pyro-réflectométrique<br />
bichromatique. Il est<br />
capable de mesurer la<br />
vraie température sur<br />
tout corps opaque, sans<br />
connaissance de l’émissivité<br />
préalable et donc même si<br />
l’état de surface change. Il<br />
mesure et calcul le facteur<br />
de diffusion ainsi que<br />
l’émissivité de la cible.<br />
Débitmètres / régulateurs de<br />
débit massique<br />
Le débitmètre/régulateur de débit<br />
massique Flexi-Flow (de Bronkhorst)<br />
présente une technique unique de<br />
mesure reposant sur des capteurs à<br />
puce, rapides et stables, associés à<br />
la technologie de by-pass éprouvée.<br />
Cet instrument compact permet non<br />
seulement de mesurer et réguler le<br />
débit de gaz jusqu’à 20 ln/min mais<br />
également de mesurer la température<br />
et contrôler les pressions amont et aval<br />
du procédé avec un seul appareil. Grâce<br />
à sa large plage de débit dynamique<br />
(jusqu’à 1:1000), il s’adapte à bon<br />
nombre d’applications.<br />
Un robot de test dédié<br />
au reconditionnement<br />
de smartphones<br />
eTASQ Repair permet d’augmenter<br />
vos quantités de produits testés,<br />
avec un coût maîtrisé. Le robot<br />
supprime la subjectivité d’un test<br />
réalisé manuellement, il réalise<br />
également l’effacement des<br />
données présentes sur le produit.<br />
eTASQ Repair est conçu pour tester<br />
différentes marques ou modèles<br />
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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I15
MESURES<br />
AVIS D’EXPERT<br />
Sébastien Hoffait<br />
R&D Manager chez V2i, une société<br />
belge spécialisée dans les solutions<br />
de pointe et sur-mesure afin de<br />
résoudre des problèmes liés aux<br />
vibrations et d’améliorer la sécurité<br />
ainsi que la fiabilité industrielle.<br />
Point sur la mesure<br />
automatisée<br />
de roue aubagée<br />
V2i a développé un prototype permettant la détermination automatisée<br />
et robotisée de la distribution de désaccordage d’une roue aubagée<br />
donnée. Le point sur cette technologie qui permet de résoudre de<br />
nombreux problèmes liés à la tenue mécanique.<br />
Un des objectifs majeurs des concepteurs de moteurs<br />
d’avion est la réduction de la consommation soit<br />
par une optimisation sur base d’une architecture<br />
traditionnelle soit par l’introduction de technologie<br />
de rupture. Une des innovations qui sera plus que certainement<br />
intégrée dans les moteurs du futur consiste en la réalisation de<br />
pièces rotoriques monobloc appelées roues aubagés monobloc<br />
(mieux connues dans le domaine par leur dénomination anglaise<br />
« blisk » pour bladed disk).<br />
et une série d’excitation dynamique est injectée afin de déterminer<br />
les valeurs de fréquences de résonance pâle par pâle à l’aide de<br />
mesures vibratoires par vibrométrie laser. La distribution de<br />
fréquences de résonance isolées permet alors de rendre compte<br />
d’une image du désaccordage.<br />
Cette procédure a permis d’obtenir des résultats fiables et<br />
utiles dans le cadre d’études de développement de pièces de<br />
Les aubes sont alors intégrées directement à la virole (soudure par<br />
friction notamment) au lieu d’être insérées une à une. Cet assemblage<br />
permet de réduire la masse de l’ensemble mais peut entraîner des<br />
réponses du système dommageables pour sa tenue mécanique. Ce<br />
comportement est causé par le très faible amortissement et par des<br />
différences minimes entre chaque aube cassant la symétrie cyclique,<br />
ce qui engendre un phénomène de désaccordage (mistuning en<br />
anglais). Ce sujet fait l’objet de nombreux travaux et développements<br />
afin de mieux maitriser son origine et ses potentielles conséquences.<br />
UN SUJET DEVENU PRÉOCCUPANT...<br />
V2i travaille depuis plusieurs années dans cette direction en<br />
développant et en implémentant des méthodologies de détermination<br />
expérimentale du désaccordage. Dans les premières phases de<br />
développement de ce type de méthodes, différentes procédures<br />
expérimentales ont été envisagées afin d’isoler chaque pale et d’en<br />
caractériser la dynamique propre. Les pales non mesurées sont<br />
alors isolées de la pale identifiée en augmentant leur amortissement<br />
(grâce à de la pâte visqueuse) ou leur masse (grâce à des masselottes<br />
placées en bout d’aube). Ces deux méthodes permettent de décaler<br />
suffisamment la fréquence de résonnance des pales modifiées et/<br />
ou d’atténuer fortement leur réponse. La roue est assemblée d’une<br />
manière représentative sur la tête d’un pot vibrant électrodynamique<br />
16 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
MESURES<br />
type démonstrateur. Cependant certains points limitent voire<br />
rendent humainement et économiquement impossible une<br />
industrialisation de la mesure, qui semble une étape nécessaire<br />
à la validation en fin de processus de fabrication. La principale<br />
limitation réside dans le caractère fortement manuel de la<br />
méthodologie suivie avec un nombre important de manipulations<br />
soit de l’élément amortissant soit des masses additionnelles<br />
ponctuelles et le déplacement manuel du vibromètre laser.<br />
Afin de garantir une précision optimale, seule une mesure<br />
verticale est envisageable étant donné la difficulté de garantir<br />
un positionnement et une orientation précise du faisceau laser.<br />
QUELLES SOLUTIONS ?<br />
Afin de pallier ces différents freins à une industrialisation, V2i a<br />
développé, dans la cadre du projet collaboratif Vibe subventionné<br />
par la région Wallonne et le fond Feder, un prototype permettant<br />
la détermination automatisée et robotisée de la distribution de<br />
désaccordage d’une roue aubagée donnée. Les différents points<br />
freinant une potentielle automatisation ont été traités et une<br />
solution y répondant a été implémentée.<br />
En vue de réduire les opérations manuelles, le moyen de mesure<br />
– le vibromètre laser – est installé en tant qu’outil sur un bras<br />
robotisé 6 axes de marque Staubli (TX2-90XL). Les innovations<br />
en termes de vibrométrie laser, dont la possibilité de travailler avec<br />
un laser dans les longueurs d’onde de l’infrarouge, permettent<br />
également de se passer de l’utilisation d’éléments diffusants –<br />
éléments qui doivent être placés manuellement et dont la masse,<br />
aussi petite qu’elle soit, perturbe la mesure de désaccordage. Une<br />
procédure de calibration particulière est mise en œuvre afin de<br />
définir l’outil comme un point d’intersection du faisceau laser<br />
et son orientation, ce qui définit le repère outil. Une seconde<br />
calibration permet de positionner la pièce à mesurer par rapport<br />
à ce premier repère outil.<br />
Ces deux procédures ne sont requises qu’une seule fois lors<br />
de l’installation de la cellule de mesure, chaque roue testée<br />
ultérieurement étant positionnée précisément à l’aide de goupilles de<br />
centrage. Une pièce d’interface permettant de positionner et de fixer<br />
de manière représentative la roue sur le pot vibrant électrodynamique<br />
a également été conçue. Le choix de l’architecture de la cellule robot<br />
s’est tourné vers une fixation du robot sur un portique pointant<br />
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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I17
MESURES<br />
vers le pot vibrant. Cette configuration, conjuguée avec le caractère<br />
axisymétrique d’une roue aubagée, permet de réduire au maximum<br />
l’effet de la flexibilité de la chaine robotisé en n’utilisant qu’un seul<br />
joint lors de la mesure d’un même point sur chaque pale.<br />
VERS UNE MÉTHODE GLOBALE<br />
Outre l’automatisation de la mesure, le principal défaut de la<br />
méthode historique est la nécessité d’isoler chaque pale. De<br />
nombreuses recherches universitaires ont permis de développer<br />
une méthode globale ne nécessitant pas de modifications de la<br />
roue aubagée. La méthode dénommée « Inverse Component Mode<br />
Mistuning » repose sur une méthode inverse visant à recaler un<br />
modèle numérique de type éléments-finis intégrant des paramètres<br />
de désaccordage. La méthode utilise des méthodes de réduction<br />
à interfaces fixes permettant de simplifier la formulation, au prix<br />
de certaines hypothèses dont notamment le faible désaccordage.<br />
Outre le modèle numérique convergé, les données d’entrée de la<br />
méthode sont expérimentales. Une identification modale, d’au<br />
minimum un point par pale, fournit un ensemble de fréquences de<br />
résonance et des déformées modales par famille de modes étudiés<br />
(par exemple la première flexion). V2i a développé son expertise<br />
dans l’implémentation pratique de la méthode avec des critères<br />
de décision pour le choix des paramètres définissant chaque étape<br />
de la méthodologie.<br />
Afin de rendre l’ensemble automatisée, une Interface Homme-<br />
Machine (IHM) intégrant la gestion de l’ensemble des éléments<br />
constituant le système est implémentée. Le IHM permet de lancer une<br />
campagne de mesure en contrôlant automatiquement le niveau de<br />
tension injecté au pot vibrant, le positionnement des points de mesure<br />
ainsi que les mesures en elles-mêmes. L’opération d’identification<br />
modale étant alors la seule opération pour laquelle une intervention<br />
humaine est nécessaire.<br />
Le processus développé par V2i permet de reproduire des résultats<br />
équivalents à ceux obtenus en isolant chaque pale en réduisant<br />
drastiquement le temps de mesure et les interventions humaines (et<br />
donc les erreurs). Le système développé permet également d’étendre<br />
le domaine des possibles. Le nombre de points de mesure n’est<br />
en effet plus une limitation. Une analyse modale expérimentale<br />
finement discrétisée est dès lors envisageables. La limitation d’une<br />
mesure unidirectionnelle par vibrométrie laser simple peut être<br />
contournée en mesurant chaque point selon plusieurs orientations et<br />
en reconstruisant sa réponse en trois dimensions. L’outil développé,<br />
bien que centré et optimisé pour des applications des roues aubagées,<br />
pourra être étendu à bien d’autres applications et rendra possible<br />
une analyse modale d’un grand nombre de pièces de manière<br />
automatisées sans restriction du nombre de points de mesures et<br />
avec une précision supérieure à ce qui est actuellement possible ●<br />
Sébastien Hoffait<br />
18 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
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ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
EN PRATIQUE<br />
Jusqu’à présent peu couvert,<br />
l’étalonnage des contrôleurs<br />
prend de l’ampleur<br />
Alors souvent mis de côté - essentiellement pour des raisons pratiques – l’étalonnage des contrôleurs<br />
s’avère pourtant crucial au regard des exigences croissantes en matière de qualité des produits aujourd’hui<br />
commercialisés. Le point avec un spécialiste de la société AllianTech qui commercialise ce nouveau service de<br />
son partenaire Spektra.<br />
On pourrait croire que le Covid-19 a fait prendre<br />
conscience de l’importance de l’étalonnage de<br />
certains équipements jusqu’à présent un peu<br />
mis de côté, à commencer par les contrôleurs.<br />
Ce n’est bien évidemment pas un virus qui a<br />
accéléré le développement dans ce domaine même si outre-Rhin,<br />
cette activité a pris de l’ampleur depuis un an. « L’activisme des<br />
Allemands s’est fortement fait sentir suite au Covid alors que<br />
l’étalonnage des contrôleurs est un marché très mal couvert, souligne<br />
Thierry Mialon, directeur du développement commercial chez<br />
Alliantech, et plus particulièrement sur la partie étalonnage. En<br />
effet, l’équivalent du Cofrac allemand a mené une sensibilisation<br />
générale auprès des sociétés de contrôle car l’étalonnage de beaucoup<br />
de leurs produits passaient à la trappe ».<br />
Aussi, en vertu de la norme d’accréditation Cofrac d’étalonnage<br />
et d’essai, l’ISO 17025, il devenait nécessaire d’associer systématiquement<br />
les services d’étalonnage des contrôleurs à la vente du<br />
matériel. Car si certains grands fabricants sont bien rôdés en la<br />
matière, d’autres fournisseurs ne disposent pas d’entités locales<br />
pour la partie étalonnage… laissant ainsi l’utilisateur le soin de se<br />
débrouiller et de rechercher lui-même un prestataire compétent.<br />
Pour résoudre ce problème et mieux se conformer à la norme<br />
ISO 17025, certains fabricants et offreurs de services ont décidé<br />
de prendre les devants. C’est le cas de Spektra, un des acteurs<br />
majeurs de l’étalonnage en Europe, firme allemande représentée<br />
en France par la société Alliantech et spécialisée dans<br />
l’étalonnage dit primaire (vibration, acoustique, chocs…) mais<br />
aussi dans le développement de systèmes d’étalonnage. « Nous<br />
travaillons en partenariat avec Spektra depuis 2008, à la fois<br />
sur la vente de systèmes d’étalonnage vibratoires, acoustiques,<br />
pression dynamique (…), et sur les services d’étalonnage que nous<br />
proposons à tout type d’industriels, qu’il s’agisse de fabricants<br />
et de sous-traitants dans une variété de secteurs d’activité –<br />
20 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
aéronautique, automobile, ferroviaire, militaire… », précise<br />
Thierry Mialon.<br />
Spektra n’est pas le seul prestataire de ce service. Mais l’entreprise<br />
noue aussi – et surtout – de précieux contacts chez les fabricants<br />
de contrôleurs à qui elle propose d’étalonner leurs systèmes en<br />
Europe. « Spektra se présente ainsi à la fois comme un laboratoire<br />
indépendant accrédité dans les domaines liés à l’étalonnage et<br />
aux essais, et comme un spécialiste de la vérification sur site de<br />
l’ensemble de l’équipement, du contrôleur au pot vibrant sans<br />
oublier la détermination des incertitudes de mesure. »<br />
CONTRÔLE DE LA SENSIBILITÉ TRANSVERSE<br />
Quant à Alliantech, grâce à la forte technicité de son équipe (15<br />
ingénieurs dont 4 experts métrologues), la société intervient certes<br />
en tant que distributeur pour le conseil et la vente des systèmes<br />
vibratoires (pot à air, pot à eau, contrôleur de vibration et accéléromètre,<br />
baie de câblage), mais également comme prestataire<br />
de service en métrologie, et en particulier pour les contrôleurs.<br />
L’entreprise, dont les équipes sont distribuées entre Paris et<br />
Toulouse répond à deux cas de figure. « D’une part, lorsqu’un<br />
laboratoire d’essais qui souhaite vérifier l’ensemble de ses équipements<br />
vibratoires sur site (pot + contrôleurs + capteur de pilotage),<br />
notamment pour caractériser le comportement transverse du<br />
vibrateur ». Les industriels du spatial et de l’armement, particulièrement<br />
soucieux de solliciter leurs spécimens critiques au<br />
« juste niveau » effectuent cette démarche.<br />
« D’autre part, dans le cas où l’industriel souhaite simplement<br />
obtenir une conformité, nous proposons une vérification électrique<br />
des contrôleurs de vibrations dans le laboratoire accrédité de<br />
Spektra, associé au réétalonnage du capteur de pilotage. »<br />
Le fait de maitriser l’ensemble des éléments de cette chaine de<br />
mesure (moyens d’essais, systèmes d’acquisition, contrôleurs,<br />
capteurs, câblages et systèmes d’étalonnage) aussi bien en fourniture,<br />
en maintenance qu’en étalonnage est un atout indéniable<br />
des équipes Alliantech pour s’assurer de la conformité selon<br />
l’ISO 17025 ●<br />
Olivier Guillon<br />
PUBLI-COMMUNIQUÉ<br />
Maintenance préventive<br />
et dimensionnement des systèmes :<br />
enregistreurs Socitec<br />
Dans les applications en environnements<br />
à fortes sollicitations mécaniques,<br />
les stratégies de maintenance et de<br />
disponibilité des moyens sont au centre des<br />
préoccupations des clients utilisateurs.<br />
La priorisation de cette politique pour les<br />
systèmes à usage long (> 10 ans) engage<br />
des modifications dans l’approche d’une<br />
proposition de produit et de service.<br />
Servant nos clients depuis 60 ans dans<br />
le domaine des protections des systèmes<br />
contre les chocs et vibrations, SOCITEC<br />
accompagne cette évolution de marché au<br />
travers de la gamme ENREGISTREURS.<br />
La mesure, stockage, exploitation en temps<br />
réel des contraintes environnementales<br />
qu’un système rencontre en phase de vie<br />
de mission. (chocs, vibrations, température,<br />
pression, humidité, inclinaison, données<br />
GPS) permet de soutenir les axes<br />
d’optimisation attendus :<br />
1 • Le « pilotage du reste à vivre » : intégrant<br />
les mesures et dommages réels rencontrés<br />
par l’application en comparaison des cibles<br />
initiales d’endurance, de fatigue et des limites<br />
de fragilité des systèmes, SOCITEC donne<br />
à ses clients les moyens de détecter et alerter<br />
sur les besoins d’anticipation de maintenance<br />
préventive ou curative.<br />
2 • La contribution à la « co-conception<br />
optimisée » : nos enregistreurs, associés<br />
à nos méthodes prédictives de simulation<br />
des réponses aux chocs et aux vibrations,<br />
nous permettent de définir avec nos<br />
clients le juste dimensionnement des<br />
propositions techniques de leur système en<br />
fonction d’un profil réel de mission, et ainsi<br />
éviter tout surdimensionnement ou sous<br />
dimensionnement liés à la prise en compte<br />
d’une norme internationale standard. En<br />
complément de cette approche « au juste<br />
nécessaire », nous pouvons apporter les<br />
notions de durée de vie, de fatigue des<br />
composants pour aider nos clients dans<br />
leurs approches de fiabilité optimisée (et<br />
leurs chiffrages de budget maintenance.)<br />
Venez évoquer nos approches lors de nos<br />
prochaines rencontres.<br />
EN SAVOIR PLUS :<br />
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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I21
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
PANORAMA<br />
Aperçu de deux<br />
solutions en matière<br />
d’étalonnage<br />
Endress+Hauser optimise les intervalles d’étalonnage aux exigences<br />
du process tandis qu’Hexagon vient étalonner les machines de haute<br />
précision du fabricant suisse Kern Microelectronic.<br />
La mise en place du processus<br />
d’étalonnage d’instruments<br />
exige beaucoup de bon<br />
sens et de précautions.<br />
Endress+Hauser propose une<br />
méthode d’optimisation des intervalles<br />
d’étalonnage, qui en prenant en compte les<br />
caractéristiques du process de production,<br />
permet d’éliminer les surcoûts tout<br />
en continuant à fabriquer un produit<br />
ou fournir un service à la hauteur des<br />
spécifications et des exigences qualité<br />
attendues. Respectant certains grands<br />
principes édictés par les standards de<br />
qualité de l’ISO9001, nombreuses sont<br />
les entreprises qui se contentent d’une<br />
vérification régulière (souvent avec un<br />
intervalle d’un an) de leurs instruments<br />
sans jamais remettre en cause leur intervalle<br />
d’étalonnage. Elles étalonnent alors peut-<br />
être leurs instruments trop ou pas assez<br />
souvent. Fixer les intervalles d’étalonnage<br />
par habitude peut conduire à un gaspillage<br />
des ressources, un accroissement des<br />
risques et une augmentation des coûts.<br />
La méthodologie développée et déployée<br />
par Endress+Hauser afin d’optimiser la<br />
périodicité d’étalonnage et le niveau de<br />
l’EMT aux exigences du process s’appuie<br />
sur des normes ISO31010 et ISO10012<br />
et les meilleures pratiques du domaine.<br />
Elle s’adosse également sur des outils de<br />
modélisation logicielle de la dérive des instruments<br />
qui ont été élaborés en se basant<br />
sur une base de 22 milliards de données<br />
d’étalonnage. Elle tire également profit de<br />
la double expertise d’Endress+Hauser en<br />
matière de métrologie et en tant que fabricant<br />
d’instruments de mesure de process.<br />
EN APPLICATION<br />
S’efforçant de poursuivre l’amélioration et<br />
l’automatisation de l’étalonnage particulièrement<br />
complexe de machines 5 axes dans<br />
la plage de précision micrométrique, les<br />
experts chez Kern ont fait appel à Hexagon<br />
et à ses solutions. Objectif ? répondre aux<br />
exigences du fabricant de machines-outils<br />
dans le cadre des processus d’étalonnage<br />
d’étalon Linecal et d’étalon X-AX Laserbar.<br />
L’utilisation de ces systèmes d’étalonnage<br />
simplifie l’enregistrement d’écarts géométriques<br />
dans des équipements de mesure<br />
multicapteurs compacts, machines à mesurer<br />
tridimensionnelles (MMT) et machines-outils.<br />
En combinaison avec le logiciel Trac-CAL<br />
d’Hexagon, des machines de la plus haute<br />
précision peuvent être calibrées de façon<br />
entièrement automatique.<br />
Cette combinaison permet de déterminer,<br />
avec un maximum de précision, les écarts de<br />
positionnement, de rectitude, le lacet, le roulis,<br />
le tangage et la perpendicularité des axes entre<br />
eux. Les données d’étalonnage volumétriques<br />
peuvent être affichées directement dans des<br />
formats spécifiques. En liaison avec la haute<br />
reproductivité des centres d’usinage Kern,<br />
dotés d’un système de gestion de température<br />
unique en son genre, toutes ces caractéristiques<br />
créent une symbiose parfaite ●<br />
22 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
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ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
ÉVÉNEMENT<br />
Conférence Nafems France :<br />
le grand événement de simulation<br />
pleinement orienté vers les données<br />
et le jumeaux numérique<br />
2022 marquera le grand retour de la conférence biennale en mode essentiellement présentiel, et ce pour la<br />
plus grande satisfaction de tous. Grand changement toutefois, cette année, les professionnels de la simulation<br />
numérique seront accueillis les 23 et 24 novembre prochains par le Cetim dans ses locaux de Senlis (Oise),<br />
haut lieu de la mécanique en France.<br />
Comme pour les précédents événements, le comité<br />
de programme animé par Jean-Marc Crepel a<br />
finalisé un programme attractif avec plus de<br />
soixante-dix interventions dans treize sessions<br />
parallèles traitant les disciplines traditionnelles<br />
couvertes par Nafems comme les structures mécaniques, la CFD,<br />
la méthodologie simulation et le SPDM, les jumeaux numériques,<br />
la corrélation essais-simulation (en partenariat étroit avec l’ASTE),<br />
mais aussi les matériaux et processus de fabrication avec le Cetim,<br />
l’interopérabilité et les standards avec l’AFNeT, la convergence<br />
de l’ingénierie des systèmes complexes avec l’AFIS, la fabrication<br />
additive avec Micado, etc.<br />
Cette année une attention particulière sera apportée à l’évolution<br />
des architectures de calcul et des modes de travail associés, le<br />
green IT et le cloud avec Teratec et le pôle Systematic. L’IA, le<br />
data analytics et les applications quantiques seront également<br />
abordés. Comme en 2020, la simulation biomécanique sera<br />
à son tour largement présente en partenariat avec Micado et<br />
l’Alliance Avicenna.<br />
DES INTERVENANTS DE HAUT-VOL<br />
Parmi les intervenants principaux confirmés, citons notamment<br />
le soutien à la transition énergétique avec Francois Bodin d’Irisa,<br />
Édouard Lete d’EL2C ou encore Marjorie Musy du Cerema<br />
avec une conférence portant sur la « Modélisation climatique<br />
de l’échelle du quartier à celle de la ville ». Par ailleurs, un état<br />
de l’art, applications et perspectives seront présentés par Thierry<br />
Chevalier d’Airbus et l’IRT Railenium ●<br />
EN SAVOIR PLUS > www.nafems.org<br />
Des conférences pleinement orientées vers<br />
la question de la gestion de données d’essais<br />
Une conférence sur le jumeau numérique dans l’aéronautique<br />
légère pour l’intégration d’une pile à combustible, sera<br />
présentée par Hugo Tarlé et Samuel Arbousset (Beyond<br />
Aero) ainsi que Nicolas Gardan (technocentre iNumLab de<br />
Micado). Par ailleurs, une présentation visera à décrire une<br />
procédure permettant d’effectuer de manière robuste la<br />
validation de simulations par éléments finis à partir de données<br />
expérimentales de corrélation d’images numériques (DIC) ;<br />
une autre portera sur l’utilisation d’un jumeau numérique<br />
multifonctionnel pour soutenir des systèmes complexes via<br />
une préconception à la fois robuste et innovante. Enfin, dernier<br />
exemple de production en lien avec les acquisitions de données<br />
issues d’un « digital twin », une conférence sur la simulation<br />
et les métamodèles permettant de construire un jumeau<br />
numérique d’un four à poutrelles mobiles.<br />
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ANALYSE DE DONNÉES<br />
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Les défis de la validation<br />
Galileo<br />
Florent Mathieu<br />
Président et co-fondateur<br />
d’EikoSim<br />
En tant que leader européen des lanceurs spatiaux, Ariane Group<br />
participe avec EikoSim à de multiples projets de recherche et<br />
développement, dont un projet de R&D Rapid (« Mutation ») financé par<br />
la Direction générale de l’armement. Ce projet vise à développer une<br />
plateforme industrielle de dialogue test-simulation pour répondre aux<br />
défis d’un développement plus rapide et plus sûr.<br />
Dans le cadre de ce projet de<br />
R&D, l’un des principaux<br />
cas d’utilisation était le<br />
test de qualification du<br />
dispenseur Galileo dans<br />
la version Ariane 6. Un dispenseur est un<br />
système placé sous la coiffe du lanceur<br />
qui est destiné à libérer un ou plusieurs<br />
satellites pendant la mission du lanceur<br />
et à les mettre en orbite. Le test est réalisé<br />
sur un modèle de vol, ce qui signifie que<br />
seuls des cas de charge de qualification<br />
sont appliqués à la structure, mais sans<br />
jamais atteindre la défaillance. L’objectif<br />
était donc double<br />
• valider le comportement de la structure<br />
pour ces cas de charge.<br />
• montrer l’adéquation du modèle sur<br />
ce dernier cas d’utilisation, permettant<br />
d’avoir une confiance satisfaisante pour<br />
extrapoler les prévisions sur des charges<br />
plus complexes et plus intenses.<br />
La modélisation était composée d’un<br />
modèle coques complété par des<br />
sous-modèles 3D pour les zones critiques.<br />
En pratique, l’analyse post-test devait<br />
démontrer la capacité du modèle à prévoir<br />
le comportement global de la structure<br />
ainsi qu’une différence acceptable entre<br />
celui-ci et les résultats des tests à travers<br />
les différentes instrumentations mises en<br />
place, notamment concernant la linéarité<br />
du comportement global.<br />
UN PAS VERS LA CONTINUITÉ<br />
NUMÉRIQUE<br />
Le projet Mutation a été organisé pour<br />
permettre de tester directement l’implémentation<br />
qui a été faite au sein de la plateforme.<br />
Dans cette optique, ce test répondait<br />
à une opportunité : évaluer un nouveau<br />
processus d’instrumentation, embarquer<br />
une large gamme d’instrumentation, et<br />
permettre une analyse post-test avec un<br />
dialogue test-simulation optimisé grâce à<br />
un “jumeau numérique pour la mécanique”.<br />
En s’engageant dans ce projet de R&D, avec<br />
le soutien de la Direction générale de l’armement,<br />
ArianeGroup cherchait à rendre<br />
les processus de validation plus fluides et<br />
efficaces, afin de permettre une confiance<br />
croissante dans les modèles de simulation<br />
et de supprimer les tests physiques inutiles.<br />
L’un des éléments clés identifiés par les responsables<br />
du projet était que les processus<br />
actuels impliquaient encore beaucoup de<br />
« bricolage », comme le post-traitement<br />
très courant des capteurs dans Excel.<br />
26 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
ESSAI - CALCUL<br />
de la simulation sur le dispenseur<br />
d’Ariane 6<br />
« C’est presque un standard industriel à ce<br />
stade, ce qui signifie qu’il y a beaucoup de<br />
place pour l’amélioration, et en particulier<br />
pour les essais structurels qui impliquent<br />
un grand nombre de capteurs », explique<br />
Florent Mathieu. En effet, pour ce projet,<br />
les ingénieurs de simulation ont passé des<br />
centaines d’heures pour la gestion des données<br />
dans Excel.<br />
Une partie de la gestion des capteurs était<br />
déjà disponible dans EikoTwin DIC, mais<br />
n’était pas utilisable par les utilisateurs non<br />
DIC. « Le travail avec ArianeGroup a permis<br />
d’identifier les points de douleur oubliés<br />
et de définir les scénarios d’utilisation qui<br />
apporteront le plus de valeur à long terme<br />
pour notre partenaire, déclare Pierre Baudoin,<br />
ingénieur de recherche et chef de projet<br />
chez EikoSim. Le post-traitement d’un grand<br />
nombre de capteurs était clairement l’une<br />
de ces situations ».<br />
Sur le papier, la plate-forme ainsi construite<br />
a une fonction assez simple : agréger tous<br />
les capteurs autour du modèle FE et fournir<br />
une comparaison globale. En pratique, de<br />
nombreuses opérations sont nécessaires<br />
pour analyser réellement toutes les données<br />
disponibles, y compris le calcul des capteurs<br />
lui-même, mais aussi les fonctions d’agrégation<br />
ou la visualisation des résultats. Avec<br />
Excel, ces opérations nécessitent beaucoup<br />
de développement interne spécifique pour<br />
chaque cas.<br />
En raison de la grande taille du composant<br />
et du fait qu’il était impératif de vérifier<br />
qu’il n’était pas endommagé pendant les<br />
essais, plus de 200 jauges de contrainte ont<br />
été disposées sur le dispenseur. La comparaison<br />
de cette grande quantité de données<br />
expérimentales avec la simulation présente<br />
son propre ensemble de défis. Premièrement,<br />
la nécessité de fournir des prévisions de<br />
simulation pour cet ensemble de capteurs,<br />
et de les mettre à jour rapidement lorsque<br />
le modèle est modifié. Deuxièmement,<br />
des outils dédiés ont été nécessaires pour<br />
automatiser l’importation de données<br />
expérimentales à travers ce grand nombre<br />
de jauges de contrainte et pour afficher les<br />
comparaisons test-simulation de manière<br />
efficace.<br />
VERS UNE AMÉLIORATION DE LA<br />
CONFIANCE DANS LES MODÈLES<br />
« Avec ce logiciel, nous pouvons déjà espérer<br />
un gain de temps d’environ 40% pour la<br />
seule gestion des données, ce qui représente<br />
des centaines d’heures, mais également plus<br />
de robustesse et beaucoup moins d’erreurs<br />
humaines », déclare Jérémy Pradelli, ingénieur<br />
simulation chez ArianeGroup. Le<br />
problème de l’utilisation d’Excel est qu’elle<br />
oblige à tout construire à partir de zéro<br />
pour chaque nouveau projet. Cela peut<br />
créer des erreurs d’utilisation après des<br />
centaines d’heures passées à copier/coller<br />
des données, malgré les meilleurs efforts<br />
des ingénieurs. L’utilisation d’une solution<br />
plus intégrée garantit également que tout<br />
le monde utilise le même algorithme de<br />
post-traitement pour un capteur donné,<br />
et que cet algorithme a été validé par<br />
des experts.<br />
PERSPECTIVES<br />
La suite logique de ce travail est de permettre<br />
une intégration complète avec<br />
les dernières techniques de vérification,<br />
de validation et de quantification des<br />
incertitudes (VVUQ). Ce travail a déjà<br />
été entamé par le consortium, notamment<br />
en intégrant les incertitudes de mesure<br />
au processus d’analyse, ce qui sera primordial<br />
pour les ingénieurs CAE pour<br />
justifier les choix de modélisation. Enfin,<br />
la plateforme est modulaire par nature,<br />
puisque d’autres techniques de mesure<br />
sont déjà en cours d’intégration, comme le<br />
suivi de marqueurs ou la mesure par fibres<br />
optiques des déformations linéaires ●<br />
Florent Mathieu (EikoSim)<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I27
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
MARCHÉ<br />
Les systèmes d’acquisition<br />
de données prennent toute leur<br />
place dans les laboratoires d’essai<br />
Véritable lien entre la conception et la production, l’acquisition de données se révèle être une étape de plus en<br />
plus cruciale lors des campagnes d’essais et dans le développement des produits. Elle s’illustre par ailleurs<br />
comme une composante à part entière de l’industrie 4.0.<br />
Face aux multiples évolutions<br />
des laboratoires d’essais ces<br />
dernières années, mettant<br />
toujours plus de pression sur<br />
les coûts des campagnes de<br />
tests et les délais à chacune de leurs étapes,<br />
les laboratoires et plus généralement les<br />
industriels disposant d’activité d’essais<br />
en interne nécessitent de disposer<br />
d’informations fiables afin de garder un<br />
niveau de qualité répondant aux cahiers<br />
des charges tout en validant rapidement<br />
les boucles d’essais.<br />
© HBM<br />
© Dewe<br />
lançant “X” campagnes d’amélioration<br />
avant d’arriver à un produit fini, fiable et<br />
performant, avait déclaré il y a quelque<br />
temps Bruno Cathala de la société HBM.<br />
Tous les acteurs industriels souhaitent dès<br />
la première version obtenir un rendement<br />
technico/économique performant. Dans ce<br />
contexte, le lien entre la modélisation et la<br />
Des spécialistes du domaine de l’acquisition<br />
de données estiment d’ailleurs que<br />
ce n’est pas tant la finance qui va orienter<br />
le laboratoire vers telle ou telle solution,<br />
mais bien les gains de temps qu’il va obtenir<br />
– sans pour autant négliger la donnée<br />
économique. Or le gain de temps procuré<br />
par certaines solutions hardware et software<br />
permet de réaliser des économies<br />
non négligeables.<br />
UNE PLACE CROISSANTE OCCUPÉE<br />
PAR L’ACQUISITION DES DONNÉES<br />
La performance attendue et les enjeux<br />
de l’acquisition des données n’ont plus<br />
rien à voir avec ce qu’ils étaient il y a<br />
encore quelques années ; et les gains<br />
de temps se font encore plus pressants<br />
depuis 2020 et les crises successives.<br />
Désormais, « plus aucune société n’accepte<br />
de fonctionner par itération en<br />
28 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
La précision Japonaise depuis 1935<br />
Sur Mesures Solutions Expo<br />
Une conférence sur les données de contrôle le<br />
jeudi 6 octobre<br />
Assurée par Sreening Eagle Technologies, une conférence aura lieu sur le<br />
salon de la mesure (à la Cité des Congrès de Lyon, le 6 octobre prochain à 10<br />
heures) sur le thème suivant : « Comment centraliser, digitaliser, partager,<br />
optimiser nos données de contrôles pour optimiser notre productivité et<br />
garantir de l’adaptabilité à nos workflow ». D’une durée de 30 minutes,<br />
cette conférence mettra en avant les problématiques que rencontrent les<br />
industriels et les laboratoires, confrontés à un quotidien jalonné d’acquisition<br />
de données d’inspection, de contrôles visuels, de photographie, de relevés<br />
de drones, de plans 2D/ 3D, de bien d’autres besoins… et lesquels sont<br />
malheureusement contraints d’utiliser différentes solutions logicielles<br />
pour parvenir à les analyser, les structurer et les partager entre leurs<br />
équipes, leurs sous-traitants et leurs clients. Les capteurs IoT, l’intelligence<br />
artificielle, la réalité augmentée, les plateformes collaboratives donnent<br />
désormais accès à une solution conviviale, configurable, améliorant<br />
considérablement la productivité, optimisant les pratiques et les flux de<br />
travail de l’entreprise ainsi que le reporting.<br />
production est essentiel ; ce lien s’illustre<br />
par des phases de validation et d’essai<br />
dont les données sont collectées par les<br />
systèmes d’acquisition ».<br />
Depuis plusieurs années, certains éditeurs<br />
ont pris le pli en concevant des logiciels de<br />
mesure prenant en compte les attentes des<br />
laboratoires, en ne se focalisant pas seulement<br />
sur la performance technique mais<br />
aussi sur le gain de temps. Concrètement,<br />
le marché a vu apparaître des électroniques<br />
beaucoup plus modulaires dotées d’une<br />
grande facilité de connectique et de mise<br />
au point, ne serait-ce que dans l’affichage<br />
de la donnée elle-même issue d’un capteur<br />
en seulement quelques secondes. Aussi, certains<br />
modules hardware disposent d’entrées<br />
isolées permettant ainsi de réduire le bruit<br />
« inter-voie » et de faire économiser des<br />
heures lors de la mise au point des systèmes<br />
et de l’ajustement des signaux. Et c’est sans<br />
compter la possibilité lors du post-process<br />
de gérer des dizaines de fichiers, incluant<br />
des dizaines de métadonnées différentes<br />
et d’en faire l’analyse en quelques minutes<br />
contre plusieurs heures ●<br />
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ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I29
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
MÉTHODE<br />
Retour à des modèles<br />
numériques plus simples<br />
pour des validations rapides<br />
de paramètres d’essais<br />
Calcul outillage pour essais<br />
À l’occasion d’Astelab 2022 qui s’est<br />
déroulé au sein d’EDF Lab en juin<br />
dernier, Martin Garot (du groupe<br />
6Napse) a présenté devant les<br />
participants une approche innovante<br />
de l’utilisation de la simulation<br />
numérique permettant de créer<br />
une bibliothèque de données afin<br />
de mieux choisir son équipement<br />
d’essai et plus rapidement.<br />
Avec les progrès technologiques et informatiques<br />
de ces dernières années, les ingénieurs ont<br />
construit des modèles de plus en plus complexes<br />
et toujours plus lourds (plusieurs millions de<br />
degrés de liberté). Aujourd’hui, seuls des projets<br />
conséquents de développement requièrent ce haut niveau<br />
d’expertise, ce temps et ces étapes de construction de modèle<br />
complexe. En effet, dans le cadre de la qualification d’un produit,<br />
il est nécessaire de se détacher de cette complexité.<br />
Lors de l’Astelab 2022, Martin Garot, ingénieur calcul du groupe<br />
6Napse, a présenté une approche originale de l’utilisation de<br />
la simulation numérique comme outil de derisking des essais<br />
vibratoires auprès de la communauté industrielle.<br />
« Notre expérience démontre que le recours à un modèle détaillé<br />
et précis de chacun des outillages utilisés et des moyens d’essais<br />
nécessite systématiquement un travail de modélisation et de corrélation,<br />
a indiqué Martin Garot. L’objectif est donc de disposer<br />
d’une modélisation simple qui permette d’avoir une première<br />
estimation du risque ou de la performance de la pièce testée. »<br />
CHOISIR EN PEU DE TEMPS ET DE FAÇON PRÉCISE<br />
L’ÉQUIPEMENT ET L’OUTILLAGE D’ESSAI<br />
L’ingénieur calcul a présenté lors du congrès une modélisation<br />
simple de deux tables vibratoires du Test Center du groupe<br />
6Napse et des outillages qui y sont utilisés pour tester les<br />
produits des clients industriels. Toute la chaîne a été modélisée<br />
et des règles de calculs ont été établies afin de construire ces<br />
modèles en maîtrisant les imprécisions et dans des temps très<br />
courts. L’idée est d’exploiter ces modèles pour faire le choix<br />
du vibrateur adéquat et de la définition de l’outillage pour<br />
optimiser l’essai (et donc les coûts et les délais).<br />
La simulation représente un atout pour les industriels afin de<br />
les aider dans leur choix d’essais de validation (moyens d’essais<br />
et outillages). L’approche ici est plus rapide et l’imprécision<br />
entre la pièce physique et sa version virtuelle est acceptable<br />
car maîtrisée.<br />
« Notre complexe d’essais utilise aujourd’hui une approche de<br />
corrélation calcul/essai très poussée, a notamment souligné<br />
30 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
un ingénieur du CEA-Cesta. Cette méthode implique une<br />
modélisation fine de chaque élément des vibrateurs afin notamment<br />
de mieux gérer les écarts entre les essais sur vibrateurs<br />
et la simulation ainsi que la gestion des capteurs de pilotage.<br />
L’approche simplifiée présentée par le groupe 6Napse apporte<br />
une vision nouvelle et des hypothèses de modélisation utile<br />
pour notre équipe calcul. »<br />
Ainsi, ce projet de R&D interne vise à créer une bibliothèque<br />
numérique permettant de choisir le meilleur moyen d’essais<br />
en fonction de l’outillage et de la spécification d’essai. De<br />
plus, il permet l’estimation d’un facteur de risque général et<br />
non un recalage précis pour chaque outillage. Enfin, cette<br />
solution permet d’apporter une réponse globale en amont des<br />
essais sur de la conception, l’analyse modale numérique ou<br />
encore le calcul de fatigue. Le groupe 6Napse explore d’autres<br />
méthodes telles que l’intelligence artificielle qui lui permet<br />
d’ores-et-déjà de construire des modèles réduits à partir de<br />
données mesurées ou calculées ●<br />
Intervention de Martin Garot, ingénieur calcul du groupe 6Napse<br />
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- - www.aste.asso.fr - Tel : 01 61 38 96 32<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I31
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
PERSPECTIVES<br />
Simulation numérique<br />
et métavers : cette<br />
révolution technologique<br />
pour l’industrie de demain<br />
Si les investissements dans le métavers ont doublé en un an (entre 2021 et 2022) atteignant les 120 milliards<br />
de dollars, ce bouleversement technologique pourrait générer jusqu’à 5 000 milliards de dollars d’ici 2030.<br />
Avec la promesse d’un revirement d’un autre genre, toute industrie confondue, la prochaine décennie sera<br />
celle de toutes les transformations, y compris dans l’ingénierie. Cependant, au-delà de l’effet de mode, quels<br />
sont exactement les domaines d’application et les potentiels du métavers au regard de cette industrie ?<br />
Le métavers est le futur. C’est un véritable pont entre<br />
le réel et le virtuel. Pour les ingénieurs, cela ouvre des<br />
possibilités infinies en termes d’innovation. Imaginez<br />
un peu si Aristote, Isaac Newton ou Marie Curie<br />
avaient mis des lunettes de réalité étendue et avaient<br />
pu accéder aux idées et aux connaissances de leurs contemporains<br />
sans restriction ? Ainsi, si l’accès aux données était moins « exclusif<br />
», les noms potentiels qu’on pourrait ajouter à la liste des grands<br />
inventeurs et scientifiques seraient nombreux !<br />
Le métavers agit ainsi comme un facilitateur de la collaboration<br />
entre ingénieurs, bien au-delà des frontières nationales. Les jeunes<br />
talents ainsi que les professionnels chevronnés du monde entier<br />
ont désormais la possibilité d’accéder, notamment, à une base de<br />
données potentiellement infinies de jumeaux numériques. Une<br />
des réponses clés aux défis mondiaux auxquels nous sommes<br />
confrontés et qui exigent la coopération concertée de l’ensemble<br />
de la communauté internationale.<br />
LA NOUVELLE ÈRE DE L’INGÉNIERIE OU PLUTÔT<br />
PROTOTYPAGE 2.0 ?<br />
Plus concrètement, explorons un peu plus le plein potentiel du<br />
métavers. Auparavant, les ingénieurs développaient des produits<br />
innovants à l’aide de prototypes dont ils observaient les<br />
propriétés et le comportement dans le monde réel. Le cycle, qui<br />
comprenait le temps de la conception, de la construction, de test<br />
et d’adaptation, était chronophage et coûteux. Plus récemment,<br />
ils se sont mis à utiliser le prototypage virtuel qui leur permet<br />
de concevoir le produit sur ordinateur à l’aide d’outils de CAO<br />
(Conception Assistée par Ordinateur).<br />
Grâce à des simulations CAE (Computer-Aided Engineering ou<br />
ingénierie assistée par ordinateur en français) ils reproduisent le<br />
comportement du produit dans différentes conditions de fonctionnement.<br />
Ainsi, son cycle s’en tient à la conception, l’analyse,<br />
l’adaptation et la construction. Aujourd’hui, la question qui se<br />
pose est celle de l’évolution de ce processus à l’ère du métavers.<br />
Jusqu’à présent, le résultat d’une simulation était visualisé sur<br />
un écran d’ordinateur en 2D. Avec la réalité augmentée et la<br />
réalité virtuelle, un ingénieur peut désormais visualiser et<br />
expérimenter le produit en 3D. De cette manière, le métavers<br />
réunit les mondes réel et virtuel avec des simulations Réalité<br />
Augmentée/ Réalité Virtuelle et CAO et CAE dans le cloud.<br />
Cela donne aux ingénieurs la possibilité d’aller bien plus loin<br />
dans l’exploration de nouvelles idées et, dans le même temps,<br />
de les mettre en application de manière concrète et vivante. Des<br />
systèmes entiers et des systèmes de systèmes peuvent être simulés<br />
ouvrant des possibilités de création de mondes virtuels pour tester<br />
et optimiser de nouveaux produits qui leur sont précisément<br />
adaptés, à l’exemple du véhicule autonome.<br />
DE NOUVELLES DIMENSIONS COLLABORATIVES<br />
Auparavant, une conception technique était créée par un ingénieur<br />
à l’aide d’un outil de CAO sur un seul poste de travail. Une fois<br />
la conception terminée, celle-ci était soumise à un analyste qui<br />
utilisait la simulation CAE sur un autre poste de travail. Tout<br />
retour d’information entre l’analyste et l’ingénieur était effectué<br />
de manière séquentielle une fois les modifications terminées.<br />
Avec le métavers, RA/RV et CAO et CAE dans le cloud, plusieurs<br />
ingénieurs peuvent concevoir ET analyser ET apporter des améliorations<br />
itératives comme s’ils travaillaient sur le produit réel dans<br />
le monde physique (à la différence qu’il se trouve dans le monde<br />
32 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
virtuel et qu’ils peuvent profiter de ses nombreux avantages).<br />
Ils peuvent également exécuter des scénarios de simulation<br />
impossibles à mettre en place dans le monde réel, tels que des<br />
températures ou des accélérations extrêmement élevées. Dans<br />
la mesure où le métavers peut fusionner des données provenant<br />
de plusieurs sources, l’environnement de test virtuel du produit<br />
devient beaucoup plus riche et plus précis.<br />
Pour en revenir à l’exemple du test de véhicule autonome : si<br />
vous n’avez que le véhicule, vous pouvez tester le système luimême,<br />
mais vous ne pourrez pas tester ses performances dans<br />
des conditions réelles. Vous aurez besoin d’autres véhicules, de<br />
réseaux routiers, de conditions météorologiques et même d’une<br />
couverture 5G pour rendre la simulation significative. Tout cela<br />
peut être implémenté dans le métavers avec une grande précision<br />
et une efficacité accrue<br />
NOUS N’EN SOMMES QU’AU DÉBUT !<br />
Actuellement, nous sommes dans une phase encore très précoce<br />
du métavers, où ce sont principalement les géants de la technologie<br />
qui mènent la danse. Meta y a d’ailleurs investi pas moins<br />
de 10 milliards de dollars sur l’année 2021. Mais cela changera<br />
rapidement dans les années à venir, d’autant que 95% des chefs<br />
d’entreprises s’attendent à un impact positif sur leurs industries<br />
ces dix prochaines années, selon un récent rapport.<br />
Cette même étude met l’accent sur les secteurs les plus rentables<br />
dans le métavers d’ici à 2030. S’ils concernent principalement<br />
des secteurs grand public, comme l’e-commerce et l’e-learning<br />
qui devrait s’imposer respectivement avec 2 600 milliards de<br />
dollars et 270 milliards de dollars, l’industrie B2B devrait elle<br />
aussi accélérer la cadence.<br />
En effet, la richesse disruptive du métavers tient précisément dans<br />
sa nature décentralisée et les options potentiellement infinies qu’il<br />
offre pour de nouvelles applications. Historiquement, nous devons<br />
les plus grands progrès technologiques à une infime minorité<br />
d’élites. Le métavers révolutionne l’accès et la collaboration autour<br />
d’idées innovantes à partir de zéro. Si les génies individuels et<br />
les équipes ont toujours excellé dans le passé, il est désormais<br />
temps de mutualiser cette myriade de potentiels, de voir grand,<br />
et de concrétiser ces ambitions ●<br />
Dr. Prith Baneerje<br />
Directeur technique chez Ansys<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I33
DOSSIER<br />
© Olivier Guillon<br />
ÉVÉNEMENT<br />
Le Mondial de Paris<br />
pour fêter<br />
Après plusieurs années d’interruption, la grande biennale de<br />
l’automobile mondiale revient cette année du 17 au 23 octobre<br />
à la porte de Versailles avec une édition qui, sans surprise sera<br />
fortement orientée vers l’électrique et l’hydrogène. Le point avec<br />
Serge Gachot, nouveau directeur du salon.<br />
Serge Gachot<br />
D’origine francoaméricaine,<br />
Serge Gachot<br />
a fait ses débuts au<br />
sein du groupe Renaud<br />
pour ensuite intégrer<br />
BMW puis Opel et<br />
enfin le groupe Toyota-<br />
Lexus dans lequel il a<br />
effectué une grande<br />
partie de sa carrière<br />
depuis les années 2000.<br />
Abordant de multiples<br />
fonctions au niveau de<br />
la vente, du marketing,<br />
du développement de<br />
produits, il prend la<br />
direction du marketing<br />
au niveau mondial. Son<br />
esprit entrepreneurial<br />
l’a poussé à diriger un<br />
projet de mobilité d’autopartage<br />
à Grenoble avant<br />
de prendre la direction<br />
générale d’une PME<br />
allemande puis devenir<br />
le nouveau patron du<br />
Mondial de Paris.<br />
C’est un événement qui existe<br />
depuis plus de 120 ans. Plus<br />
d’un siècle représenté au sein<br />
de cette « grande fête de l’automobile<br />
», comme aime à le rappeler<br />
Serge Gachot, qui a pris les rênes du<br />
salon il y a quelques mois. « Il s’agit de<br />
loin le plus grand événement mondial<br />
de l’automobile, le plus important et<br />
marquant la plus grande avancée en<br />
matière de mobilité ». Aussi, comme le<br />
rappelle son nouveau patron, le Mondial<br />
de Paris (qui appartient désormais à<br />
50% À la célèbre agence de communication<br />
Hopscotch depuis 2019)* abrite<br />
une multitude de constructeurs et de<br />
grands équipementiers venus du monde<br />
entier, et pas seulement issus du pays<br />
d’origine !<br />
Pour autant, la pandémie ayant frappé de<br />
plein fouet le monde de l’événementiel,<br />
le salon a revu un certain nombre d’objectifs<br />
à la baisse, à commencer par le<br />
nombre de visiteurs qui devrait atteindre<br />
les quelque 500 000 personnes au lieu du<br />
million que l’événement s’était habitué<br />
à accueillir durant les grandes années<br />
fastueuses des salons grand public. Le<br />
prix et la taille des stands ont également<br />
été revus à la baisse.<br />
D’ailleurs, si l’essentiel des grands<br />
constructeurs sera présent, le nouveau<br />
directeur du salon a souhaité mettre<br />
l’accent sur le B2B avec un important<br />
34 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
DOSSIER<br />
de retour mi-octobre<br />
l’automobile !<br />
espace consacré aux véhicules utilitaires,<br />
à l’électrique et à l’hydrogène.<br />
Deux grands acteurs français dans le<br />
domaine de l’hydrogène seront d’ailleurs<br />
présents ; il s’agit d’Hopium et de DAM<br />
Group. Aussi, et sans surprise, le salon<br />
fera la part belle à l’électrique ; conséquences<br />
d’un marché en pleine explosion<br />
et d’une « révolution », pour reprendre<br />
les termes employés par Serge Gachot,<br />
lequel ne manque pas de préciser que si<br />
en 2018, année de la dernière édition du<br />
Mondial, la part de marché de l’hybride<br />
et de l’électrique ne représentait que 2 %,<br />
celle-ci est passé à 22 % aujourd’hui !<br />
Ainsi, le salon se veut être un forum de<br />
questions et de réponses au sujet de la<br />
mobilité et de ses nouveaux enjeux, en<br />
particulier sur l’électrique, le tout dans<br />
un environnement concret et convivial.<br />
Pour ce faire, un espace Accueil intitulé<br />
« Transition énergétique » sera organisée<br />
avec la PFA ; il s’organisera comme un<br />
espace de parole. En outre, et c’est une<br />
première pour le salon, l’organisation a<br />
créé un centre d’essai routier à grande<br />
échelle à la sortie du parc des expositions<br />
et entre Issy-les-Moulineaux et Vanves,<br />
aux horaires d’ouverture suffisamment<br />
larges pour accueillir le plus grand<br />
nombre de personnes ●<br />
* L’autre partenaire à 50 % étant le<br />
créateur historique de l’événement,<br />
la Plateforme automobile (PFA), qui<br />
rassemble l’ensemble de la filière en<br />
France<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I35
DOSSIER<br />
L’INTERVIEW<br />
© Faurecia<br />
Luc Marbach<br />
Avec une carrière de<br />
plus de trente-sept ans<br />
dans l’automobile, en<br />
particulier au sein du<br />
groupe PSA (devenu<br />
Stellantis), Luc Marbach<br />
a exercé différents postes<br />
dans la production et la<br />
fonderie mécanique avant<br />
de prendre la direction des<br />
projets de la Peugeot 207<br />
puis de la DS5 au début des<br />
années 2000 puis devenir<br />
le patron de la qualité au<br />
sein du groupe français.<br />
Au cours de sa carrière,<br />
il a également été amené<br />
à négocier le retour de<br />
PSA en Iran. Enfin, il a<br />
été directeur général de<br />
l’institut VDCom, spécialisé<br />
dans le véhicule autonome,<br />
électrique et la mobilité<br />
partagée. Consultant, il a<br />
pris la présidence de la SIA<br />
en 2020.<br />
L’automobile entre<br />
difficile<br />
Pour Luc Marbach, les nombreux bouleversements que rencontrent<br />
aujourd’hui la filière automobile et cette révolution inédite implique toujours<br />
plus de nouveaux défis pour les ingénieurs. Ici le paysage est amené à<br />
changer, cette révolution - comme toutes les révolutions - est passionnante.<br />
La filière automobile connait les plus<br />
grands bouleversements de son histoire.<br />
Quelles grandes évolutions impactent le<br />
plus les membres de la SIA ?<br />
Depuis 2020, nous assistons à une succession<br />
de crises et à une densité de changements<br />
structurels : c’est du jamais vu et à une vitesse<br />
telle qu’on ne voit pas quand ça va s’arrêter.<br />
Ces crises ont successivement touché le<br />
semiconducteur… crise que certains voyaient<br />
de courte durée et qui finalement s’est révélée<br />
structurelle en raison du fait que l’automobile<br />
n’est plus aujourd’hui la priorité du marché<br />
des semiconducteurs.<br />
Par ailleurs, le Covid-19 a bloqué toutes les<br />
ventes. Nous assistons actuellement à un<br />
rattrapage mais nous accusons toujours en<br />
retard par rapport aux volumes d’avant crise.<br />
Autre grande évolution cette fois, le<br />
changement réglementaire qui amène une<br />
part de doute chez le consommateur, lequel<br />
ne sais plus vraiment quoi acheter. Mais au<br />
poids de la réglementation imposant la fin<br />
des véhicules thermiques en Europe en 2035<br />
et les zones à faible émission, s’ajoute une<br />
autre problématique : la réglementation<br />
oblige les véhicules à être de mieux en<br />
mieux équipés, se percutant inévitablement<br />
sur le prix de vente comme les systèmes de<br />
freinage automatique qui imposent d’intégrer<br />
davantage de caméras et de capteurs dans<br />
le véhicule et donc de les rendre plus chers.<br />
Et le tsunami réglementaire n’a pas fini de<br />
s’arrêter. Le « reset » concernant le véhicule<br />
thermique s’attaquent aux émissions alors que<br />
depuis Euro6-D Full, il n’y a plus d’émissions<br />
de CO2 issue de la combustion ; c’est un<br />
rapport de l’Ademe qui le dit. Ainsi, une<br />
nouvelle mesure réglementaire devrait<br />
s’imposer entre 2025 et 2028 afin de lutter<br />
contre les quelque 5 000 substances chimiques<br />
qu’il va falloir identifier sur toutes les chaînes<br />
de production des pièce d’un véhicule.<br />
Parallèlement, nous assistons au passage<br />
d’une culture de la possession et celle de<br />
l’usage. Le développement de la location<br />
longue durée (LDD) est très clair. C’est une<br />
bonne solution dans le contexte d’incertitude<br />
réglementaire pour le consommateur ; seul<br />
problème, le marché se rétrécit et nous<br />
assisterons à des fortes baisses de ventes<br />
de voitures tout comme une réduction du<br />
marché de l’occasion et ainsi au vieillissement<br />
du parc moyen (ce qui pose beaucoup moins<br />
36 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
DOSSIER<br />
dans une révolution…<br />
mais passionnante !<br />
©iStock<br />
de problème qu’il y a plusieurs années en<br />
raison de l’absence de problème de fiabilité<br />
des véhicules). Mais le non-renouvellement<br />
des véhicules anciens va poser un souci si<br />
l’on veut moderniser en parallèle le parc<br />
d’un point de vue environnemental et<br />
de la sécurité.<br />
Autre tendance forte : l’analyse du cycle<br />
de vie. Chez de nombreux constructeurs,<br />
on est en train de récupérer la chaîne<br />
complète, à l’image des pièces de rechange.<br />
Ainsi, le véhicule en fin de vie va être<br />
considéré comme une source de matière<br />
première qui sera davantage réutilisée<br />
comme c’est le cas aujourd’hui pour les<br />
batteries... et éviter de ce fait d’alimenter<br />
les « cimetières » de véhicules.<br />
Pour vous, s’agit-il d’un scénario noir ?<br />
Non, au contraire. L’automobile est<br />
confrontée à beaucoup de défis mais c’est<br />
pour façonner un beau paysage à venir.<br />
Nous sommes donc optimistes car le<br />
véhicule permettra toujours la mobilité<br />
des biens et des personnes : on ne peut<br />
pas s’en passer.<br />
Mais les défis sont nombreux pour vous…<br />
Oui, en particulier dans le domaine de la<br />
mutation des compétences des ingénieurs.<br />
Tout ne va pas disparaître : nous aurons<br />
toujours besoin de métiers traditionnels<br />
pour la conception de véhicules au niveau<br />
des freins par exemple, de la garde au<br />
sol, de l’aérodynamisme de la carrosserie<br />
ou des matériaux… Notre priorité est<br />
donc de garder nos compétences et de les<br />
former car ces métiers se complexifient<br />
toutefois beaucoup.<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I37
DOSSIER<br />
© Massive 3D<br />
À l’inverse, d’autres métiers vont disparaître,<br />
du moins en Europe, à commencer<br />
par tout ce qui touche au moteur thermique<br />
à combustion interne. Mais attention, car ce<br />
n’est pas encore le cas dans le monde entier,<br />
du moins pas tout de suite. Or les grands<br />
constructeurs sont implantés partout dans<br />
le monde et les mesures prises en Europe<br />
ou aux États-Unis ne vont pas tout stopper<br />
d’un coup.<br />
D’autres compétences sont à acquérir rapidement.<br />
Celles-ci sont liées au développement<br />
rapide de nouvelles technologies<br />
comme le moteur électrique, la batterie et<br />
l’électronique complète dans le véhicule ;<br />
c’est le cas déjà depuis vingt ou vingt-cinq<br />
ans mais la grande nouveauté réside dans<br />
le passage d’une multiplicité de l’électronique<br />
vers une architecture beaucoup plus<br />
centralisée, nécessitant toujours de plus de<br />
logiciels et de systèmes connectés. Sur ce<br />
dernier point, l’automobile étant désormais<br />
ouverte vers l’extérieur, elle nécessite de plus<br />
en plus de cybersécurité. De même, véhicule<br />
électrique a besoin d’électronique de<br />
puissance, ce qui représente un défi énorme<br />
pour les ingénieurs de l’automobile. Enfin,<br />
la hausse de la connectivité et le développement<br />
de services vont amener des couches<br />
de logiciels supplémentaires : le marché<br />
s’étend désormais au-delà de l’automobile.<br />
Tout l’enjeu des constructeurs est de mettre<br />
la main sur ce marché de ne pas le laisser<br />
à de nouveaux acteurs.<br />
Qu’en est-il du véhicule autonome ?<br />
Mis de côté ces dernières années,<br />
il semble revenir en force avec<br />
de nouvelles réglementations<br />
favorables, notamment en France.<br />
Oui mais nous constatons que les niveaux<br />
les plus élevés d’autonomie vont rester<br />
extrêmement compliqués et chers à mettre<br />
en œuvre. D’autant que le premier véritable<br />
véhicule en Europe va être autonome est<br />
la dernière Mercedes classe S qui permet<br />
de rouler à 60 km/h sur une chaussée<br />
entièrement dédiée ce qui, vu le prix de cette<br />
option, se révèle encore peu convaincant.<br />
Mais les essais ont beaucoup apporté et<br />
vont encore beaucoup œuvrer en matière de<br />
sécurité. Bien entendu, les besoins croissants<br />
de fonctions de synthèse de logiciels<br />
pour apporter toujours plus de poids à la<br />
simulation numérique. Autre exemple, pour<br />
tous les systèmes Adas, tout va passer par<br />
des essais issus de l’identification de ces<br />
situations à risque représentatives de la<br />
réalité mais toutes développées dans un<br />
monde virtuel. Ici aussi, la simulation<br />
numérique jouera avant tout un rôle visant<br />
à décrire ces scénarios extrêmes.<br />
Face à tous ces enjeux, quelles actions<br />
mène la SIA ?<br />
Depuis le début de l’année, nous avons<br />
édité un livre blanc recensant les compétences<br />
rares et critiques pour l’automobile.<br />
Les treize experts de la SIA ont<br />
ainsi élaboré une synthèse que j’engage<br />
tout le monde à lire sur notre site Web<br />
est en libre accès. L’objectif est le suivant :<br />
identifier les formations qu’il manquerait<br />
pour relever les défis de l’automobile. Nous<br />
avons donc lancé un appel d’offres afin<br />
de développer une formation certifiante<br />
dans l’intelligence artificielle avec Mines<br />
ParisTech et la Sorbonne qui délivrent<br />
désormais cette formation. Aussi, d’autres<br />
écoles s’adressent à la SIA pour mieux<br />
cibler leurs formations. Par ailleurs, nos<br />
13 communautés d’experts continuent de<br />
mener des réflexions à travers une quinzaine<br />
de congrès, de conférences et autres<br />
journées d’études par an. Le prochain<br />
grand événement : le congrès Vision au<br />
parc de La Villette aux mêmes dates que<br />
le prochain groupe rendez-vous de l’automobile,<br />
le Mondial de Paris ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
EN SAVOIR PLUS > www.sia.fr<br />
38 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
PUBLI-COMMUNIQUÉ<br />
UN ACTEUR INCONTOURNABLE DES BANCS DE TEST DE LA R&D<br />
JUSQU’À L’INDUSTRIALISATION DE LA FILIÈRE HYDROGÈNE<br />
« L’hydrogène », ce gaz d’avenir est présenté comme un pilier dans la réindustrialisation et la relance<br />
française en vue de permettre une décarbonisation de l’industrie et du transport. DAM Group accompagne et<br />
s’engage auprès des constructeurs et sous-traitants de la filière hydrogène, vers une montée en production<br />
et une industrialisation de masse.<br />
Depuis 35 ans, DAM Group conçoit<br />
des solutions de test et de mesure<br />
clés en main pour l’industrie de<br />
la mobilité terrestre, aéronautique et<br />
aérospatiale.<br />
Son expérience et son expertise en<br />
matière d’instrumentation et de logiciel,<br />
d’électronique, d’automatisation et de<br />
génie mécanique permettent à DAM<br />
Group de présenter une offre complète de<br />
solution de test et mesure sur l’ensemble<br />
de la chaîne de valeur de l’hydrogène allant<br />
de la phase R&D à l’industrialisation.<br />
Le principal défi que représente le<br />
secteur de l’hydrogène pour ses acteurs<br />
est de réussir à sortir de la phase de<br />
laboratoire (R&D) pour passer à la mise<br />
en production à grande échelle dans un<br />
marché qui ne cesse de s’accroître. Or,<br />
cette technologie est particulièrement<br />
complexe ; notre rôle est donc d’assister<br />
nos clients vers une production de masse.<br />
Pour cela DAM Group, offre une solution<br />
complète évolutives pour la filière<br />
hydrogène.<br />
Le contrôle de l’étanchéité avec la<br />
possibilité interchanger l’outillage pour<br />
les plaques bipolaires, membranes et les<br />
stacks.<br />
La caractérisation/ le conditionnement<br />
des piles à combustibles jusqu’à <strong>150</strong> kW.<br />
Les tests à haute pression : étanchéité,<br />
flushing, réservoirs et lignes H2 sont<br />
réalisables jusqu’à 985 bars.<br />
Les tests fin de ligne pour les piles à<br />
combustibles (capteurs, Fuel Cell Control<br />
Unit, ligne de liquide de refroidissement).<br />
Software “TestAvenue”, développé en<br />
interne : flexible, adaptable pour chaque<br />
besoin client ●<br />
EN SAVOIR PLUS :<br />
M. Stanislas De Font Réaulx<br />
06 23 19 50 02<br />
s.defontreaulx@dam.fr<br />
M. Pierre Pacot<br />
06 12 32 86 61<br />
p.pacot@dam.fr<br />
DAM GROUP<br />
200 rue Léon Blum<br />
69100 Villeurbanne France<br />
www.damgroup.fr<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I39
DOSSIER<br />
PERSPECTIVES<br />
Voitures électriques :<br />
comment ré-imaginer<br />
une industrie centenaire ?<br />
© DR<br />
Vers un monde automobile 100% électrique ? Pour le moment, si cette perspective semble<br />
incertaine, ce qui est sûr que tout est fait aujourd’hui pour lancer une machine qui n’est<br />
pas prête de s’arrêter. Spécialiste de ces questions chez Keysight Technologies,<br />
Thomas Goetzl nous fait part de sa vision sur une industrie fortement bouleversée<br />
par la révolution de l’électrique.<br />
Thomas Goetzl<br />
Vice President and<br />
General Manager of<br />
Automotive & Energy<br />
Solutions chez Keysight<br />
Technologies<br />
Avant la pandémie, la France ne semblait pas prête à s’engager sur la<br />
voie des voitures électriques : le manque d’infrastructure de recharge<br />
et des prix trop élevés semblaient nourrir la frilosité des prospects.<br />
Pour inverser cette tendance, le gouvernement français a engagé un<br />
ensemble de mesures incitatives pour les consommateurs et a versé des aides<br />
considérables aux constructeurs automobiles. Enfin, la décision du Parlement<br />
Européen de mettre fin à la vente de voitures à moteurs thermiques en 2035 a<br />
joué un rôle majeur dans l’adoption du véhicule électrique : une augmentation<br />
de 394% des nouvelles immatriculations a été recensée en France depuis 2020.<br />
La tendance devrait s’accélérer rapidement au cours de la prochaine décennie,<br />
selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), une organisation basée à Paris<br />
qui observe le secteur de l’énergie à l’échelle mondiale.<br />
40 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
CAPTEURS<br />
CAPTEURS<br />
CAPTEURS<br />
transmetteurs<br />
transmetteurs<br />
transmetteurs<br />
Multi<br />
Multi<br />
Multi<br />
Applications<br />
CAPTEURS DE TEMPÉRATURE<br />
Sondes à tête<br />
Sondes à tête<br />
Sondes filaires<br />
Sondes filaires<br />
Sondes sous boîtier<br />
Sondes sous boîtier<br />
Sondes à tête<br />
Sondes à tête<br />
Sondes filaires<br />
Sondes filaires<br />
Sondes sous boîtier<br />
Sondes sous boîtier<br />
CAPTEURS DE PRESSION<br />
CAPTEURS D’HUMIDITÉ<br />
Transmetteurs de pression de pression relative relative et différentielle, et différentielle, très trè<br />
Transmetteurs de pression basse relative basse tension... tension... et différentielle, très<br />
Transmetteurs de pression basse tension... relative et différentielle, très<br />
basse tension...<br />
Capteurs et transmetteurs d’humidité / température,<br />
Capteurs et et transmetteurs d’humidité d’humidité / température, / température,<br />
point de rosée...<br />
Capteurs et transmetteurs point point de de rosée... d’humidité rosée... / température,<br />
point de rosée...<br />
CAPTEURS DE PARTICULES<br />
Spécial<br />
Spécial salles blanches Spécial<br />
salles Spécial blanches salles blanche<br />
salles blanches<br />
Capteurs et transmetteurs de particules et C02.<br />
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DOSSIER<br />
Au cours des dix prochaines années, de nombreux constructeurs<br />
automobiles prévoient de convertir leurs flottes à l’énergie<br />
électrique. Stellantis veut par exemple que 100% de sa<br />
flotte en Europe soit électrique d’ici 2030, alors même que le<br />
constructeur ne faisait pas de voiture électrique il y a encore<br />
quelques années. Les constructeurs automobiles doivent ainsi<br />
concevoir et fabriquer rapidement des produits qui répondent<br />
à des normes industrielles en constante évolution en matière<br />
de sécurité, de tests d’émissions et d’efficacité énergétique.<br />
Cette transformation implique une évolution radicale de la<br />
manière de penser et de fonctionner de l’écosystème et pose<br />
plusieurs défis de taille. Parmi ces défis, le plus important<br />
est celui de la demande croissante en batteries.<br />
MONTÉE EN CADENCE DE LA PRODUCTION DE<br />
BATTERIES<br />
En Europe, la question de la production de batteries de voitures<br />
électriques est capitale et de nombreux projets de méga-usines<br />
voient le jour pour répondre à la demande. En relocalisant la<br />
production de batteries, les pays européens souhaitent limiter<br />
leur dépendance à la production chinoise. C’est pourquoi, en<br />
2021, on recensait pas moins de 38 projets de méga-usines<br />
en France (notamment dans le Nord du pays) et en Europe.<br />
La récente décision du Parlement Européen a eu pour conséquence<br />
de faire exploser la demande et le phénomène a pris<br />
une telle ampleur que les plans élaborés par les fabricants il y<br />
a moins de deux ans doivent déjà être actualisés. La montée en<br />
charge et la montée en cadence de la production de batteries<br />
est d’ores et déjà un défi considérable pour des fabricants. Les<br />
fabricants sont confrontés à un autre défi de taille, celui de la<br />
différenciation. Les fabricants asiatiques, en plus de fournir<br />
la majeure partie de la production, offrent des batteries à des<br />
tarifs plus attractifs qu’en Europe. C’est pourquoi, la durabilité<br />
des batteries est considérée comme le principal facteur de<br />
différenciation pour les fabricants européens.<br />
ÉVOLUTION DES MATÉRIAUX ET DE LA FABRICATION<br />
La production de véhicules électriques requiert de grandes<br />
quantités d’éléments, comme le nickel, le manganèse, le carbone<br />
et le lithium (pour les batteries). Ces matériaux sont<br />
présents en quantité limitée, tant en raison des problèmes liés<br />
à chaîne d’approvisionnement mondiale que de la rareté de<br />
ces ressources dans la nature pour soutenir un secteur aussi<br />
important que celui de l’industrie automobile. Des mines vont<br />
ainsi être ouvertes en Europe (il existe d’ailleurs des gisements de<br />
lithium-batterie dans le Massif Central et dans les Vosges) afin<br />
de garantir la souveraineté et un accès constant aux ressources.<br />
Par ailleurs, les consommateurs européens sont conscients<br />
des conditions dans lesquelles des matières premières sont<br />
extraites dans certains pays. Ils pourraient donc rapidement<br />
exprimer une préférence pour les batteries contenant peu ou<br />
pas de matières premières issues de pays où le coût humain<br />
de l’extraction est élevé.<br />
Au-delà des matières premières et des procédés de fabrication,<br />
les batteries de voiture elles-mêmes sont au cœur de l’évolution<br />
de la fabrication et des matériaux. Les cellules de batterie<br />
représentent environ 30 % du coût d’un véhicule électrique et<br />
présentent un niveau de complexité généralement inconnu<br />
de la plupart des fabricants en termes de tests, de mesure des<br />
cellules et d’autres facteurs. Des innovations considérables sont<br />
encore à faire dans le domaine de la performance des batteries<br />
qui, en plus de faire fonctionner le véhicule électrique, doit<br />
éviter de devenir un fléau pour l’environnement. Les batteries<br />
des voitures doivent rester sûres au moment de leur utilisation,<br />
mais aussi dans les 30 années à suivre, notamment si l’on<br />
considère la possibilité de reconditionner les véhicules. Cela<br />
nécessite encore plus de tests, de mesures, de normalisation,<br />
de données et d’analyses pour perfectionner ces technologies.<br />
L’IMPORTANCE DES TESTS<br />
Si l’on regarde brièvement dans le rétroviseur, les batteries de<br />
voiture au lithium-ion ont donné de meilleurs résultats que<br />
42 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
© O.GUILLON<br />
DOSSIER<br />
L’essor des véhicules électriques s’accompagne de défis en<br />
matière d’infrastructure, de fabrication et de réglementation<br />
qui auront un impact important sur l’industrie automobile<br />
et sur le secteur de l’énergie. Ces deux ont fonctionné indépendamment<br />
depuis leur création. Les véhicules électriques,<br />
bien sûr, nécessitent une charge électrique pour être utilisés,<br />
et des stations de recharge pour VE, qui pourraient alimenter<br />
une voiture en moins de 10 minutes, mais qui demandent<br />
une énorme quantité d’électricité. L’AIE prévoit que les VE<br />
représenteront 4 % de la demande mondiale totale d’électricité<br />
d’ici à 2030, soit l’équivalent du double de la consommation<br />
actuelle d’électricité totale du Brésil.<br />
Le volume de voitures électriques qui viendra s’ajouter au<br />
réseau actuel ne laisse rien présager de bon dans certains<br />
pays hors Europe. Le réseau électrique actuel fonctionne<br />
principalement grâce à des centrales électriques conventionnelles<br />
qui offrent un niveau minimum de production<br />
d’énergie de base qui garantit la sécurité énergétique. Les<br />
services publics d’électricité ont toujours bénéficié de schémas<br />
de charge stables et prévisibles avec des variations minimes,<br />
ce qui a contribué à simplifier la répartition de l’offre et de<br />
la demande d’électricité.<br />
Cependant, l’abandon des centrales électriques classiques au<br />
profit de ressources énergétiques renouvelables distribuées<br />
(ERD) telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne dans le<br />
réseau électrique entraîne des fluctuations de l’approvisionnement<br />
en électricité et des schémas de charge moins cohérents<br />
que les producteurs d’électricité doivent essayer d’absorber. Et<br />
comme de plus en plus de véhicules électriques se branchent,<br />
cette demande accrue sur le réseau risque de provoquer un<br />
décalage entre l’offre et la demande d’électricité.<br />
ce que les experts avaient prévu à l’origine. Les premiers tests<br />
avaient d’ailleurs fait fuir de nombreux fabricants qui pensaient<br />
que cette technologie ne serait pas viable. A l’époque, certaines<br />
entreprises, comme Tesla, avaient pris une avance considérable<br />
dans ce domaine tandis que beaucoup de constructeurs doivent<br />
à présent rattraper leur retard au plus vite et déployer des<br />
efforts considérables en matière de R&D.<br />
Le passage aux VE représente également pour les constructeurs<br />
l’opportunité de ne pas retomber dans certains travers qui<br />
avaient donné lieu au DieselGate : les constructeurs doivent<br />
être transparents sur les performances réelles des VE, que<br />
ce soit en matière d’autonomie, de temps de recharge ou de<br />
durée de vie.<br />
Ainsi, l’objectif des fabricants de VE et de batteries n’est pas<br />
seulement de retirer de la circulation les véhicules émettant des<br />
gaz polluants, c’est aussi d’améliorer les processus de fabrication<br />
pour créer un produit durable et écologique.<br />
LA PRESSION EXERCÉE SUR LE RÉSEAU ÉLECTRIQUE<br />
© O.GUILLON<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I43
DOSSIER<br />
DÉVELOPPER DES PRATIQUES STANDARD<br />
POUR LE RÉSEAU ÉLECTRIQUE<br />
L’essor des VE nous oblige à penser la voiture comme<br />
un composant du réseau électrique plutôt que comme<br />
un élément externe. Il est nécessaire de créer des<br />
normes permettant aux véhicules électriques de participer<br />
activement à la santé du réseau électrique au<br />
lieu d’être une charge inutile. Cette forme de relation<br />
entre le réseau et les véhicules électriques peut être<br />
obtenue par le transfert d’énergie du véhicule au réseau<br />
(V2G). Les nouvelles technologies de conversion<br />
intelligente de l’énergie et les capacités de communication<br />
avec les services publics intégrées aux VE<br />
et aux stations de recharge permettent de réaliser<br />
le transfert d’énergie entre véhicules et réseau et de<br />
contribuer à la stabilisation du réseau électrique en<br />
utilisant la batterie embarquée du VE comme système<br />
de stockage d’énergie relié au réseau.<br />
Cependant, des obstacles réglementaires entravent<br />
actuellement le V2G. Les VE et les stations de recharge<br />
devront en fin de compte satisfaire à des normes nouvelles<br />
et évolutives en matière d’interconnexion et<br />
d’interopérabilité des ERD avec le réseau électrique.<br />
Ainsi, les opérateurs de services publics disposeront<br />
des outils dont ils ont besoin dans les systèmes de<br />
recharge pour gérer la prolifération des VE, en les<br />
utilisant comme une ressource pour répondre à la<br />
diversité du bouquet énergétique et aux demandes<br />
changeantes du réseau électrique moderne. Ils pourraient<br />
recharger les véhicules mais aussi renvoyer<br />
l’énergie excédentaire au réseau, ce qui améliorerait<br />
la résilience globale.<br />
LA VOIE À SUIVRE<br />
Si le fordisme avait profondément changé les processus<br />
de fabrication industriels, les véhicules électriques<br />
offrent quant à eux une formidable opportunité de<br />
remodeler le transport et de réduire l’impact de l’industrie<br />
automobile sur la planète. C’est particulièrement<br />
vrai en Europe où, après plusieurs décennies de<br />
désindustrialisation, certains pays vont devoir atteindre<br />
des niveaux de production considérables, dans des<br />
délais courts. Pour cela, les parties prenantes devront<br />
continuer à trouver des solutions innovantes pour<br />
résoudre les nombreux défis annexes qui accompagnent<br />
l’arrivée des véhicules électriques sur le marché. Cela<br />
passe notamment par des investissements importants<br />
en R&D et une collaboration étroite avec les experts<br />
de la mesure pour accélérer l’innovation ●<br />
Thomas Goetzl (Keysight Technologies)<br />
MATÉRIAUX<br />
Hyundai et Teijin<br />
parviennent à alléger<br />
Kim Zitny<br />
Director, Global<br />
Communications,<br />
Teijin Automotive<br />
Technologies<br />
Le spécialiste des matériaux pour l’automobile<br />
a récemment développé en collaboration avec<br />
le centre technique de Hyundai une porte multimatériaux<br />
permettant d’économiser 2,7 kg<br />
par rapport à une porte traditionnelle en acier.<br />
L’occasion pour <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> de revenir<br />
sur ce cas d’application et plus globalement sur<br />
Teijin Automotive Technologie qui possède une<br />
usine dans le Maine-et-Loire.<br />
Rappelez en quelques mots le savoir-faire de Teijin<br />
Automotive Technologie et son implication dans le<br />
domaine des matériaux dédiés à l’automobile.<br />
Teijin Automotive Technologies associe une expertise de<br />
classe mondiale en matière de matériaux à une conception<br />
de pointe pour créer des composants et des systèmes qui<br />
rendent les véhicules plus sûrs et plus écologiques. Avec<br />
un engagement à créer des matériaux, des produits et des<br />
processus durables, nous évoluons constamment pour<br />
répondre aux besoins de mobilité en constante évolution<br />
de la société d’aujourd’hui et de demain.<br />
Comment, dans ce secteur industriel aujourd’hui<br />
durement touché par la crise, évolue la<br />
problématique liée aux matériaux ? Que<br />
recherchent les constructeurs aujourd’hui ?<br />
Comme tous les segments de l’industrie, le volet matériaux<br />
de notre activité a été touché par des pénuries de matières<br />
44 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
DOSSIER<br />
Automotive Technologie<br />
significativement le poids d’une portière<br />
premières, des fibres de verre aux diverses résines et autres produits<br />
chimiques nécessaires à la composition des composites. Les<br />
équipementiers continuent de rechercher la solution matérielle<br />
la plus rentable pour leurs applications spécifiques. Nos divers<br />
matériaux composites exclusifs peuvent être adaptés pour répondre<br />
aux spécifications exactes d’un OEM.<br />
À quelles problématiques en matière de développement<br />
de produits vos clients dans l’automobile sont-ils<br />
confrontés ? Commet les aidez-vous et que réalisez-vous<br />
pour eux ?<br />
À mesure que le monde passe du moteur<br />
à combustion interne aux véhicules électriques,<br />
nous recevons de plus en plus de<br />
demandes de solutions permettant de<br />
réduire le poids total du véhicule, ainsi<br />
que des solutions liées aux couvercles et aux<br />
boîtiers de batterie. En ce qui concerne les<br />
boîtiers de batterie, nous fournissons des<br />
solutions composites à nos clients et nous<br />
concevons et fournissons des couvercles<br />
de batterie depuis plus de dix ans. Nous<br />
avons étudié des combinaisons de matériaux<br />
au-delà de la simple fourniture de<br />
couvercles en SMC, en fonction des besoins<br />
de nos clients.<br />
Plus précisément, nos conceptions peuvent<br />
incorporer des matériaux plus structurels en<br />
plus du SMC pour répondre aux exigences<br />
des cas de charge et des performances. Les<br />
matériaux peuvent être composites (RTM,<br />
LCM, et autres) ou métalliques et peuvent<br />
être co-moulés ou faire partie d’un assemblage.<br />
Les clients OEM ne précisent généralement<br />
pas le type de composite ; ils nous demandent de les recommander<br />
en fonction de leurs besoins spécifiques. Plus récemment,<br />
nous avons reçu des demandes pour une chimie spécifique (par<br />
exemple, phénolique) mais nous cherchons toujours à proposer<br />
le matériau qui nous semble le mieux adapté à l’application.<br />
Nous travaillons avec le client pour comprendre ses besoins et<br />
convenir de la meilleure solution.<br />
Dans le cas de Hyundai, sur quoi repose le concept de<br />
porte que vous avez développé ? Quelles en sont les<br />
innovations techniques et que vont-elles apporter au<br />
constructeur coréen ?<br />
L’objectif de ce projet de développement conjoint entre le centre<br />
technique de Hyundai Motor Europe et Teijin Automotive<br />
Technologies était de fournir une structure de porte de véhicule<br />
légère et performante à un coût abordable, qui s’adapte à<br />
différents concepts de ligne de fabrication,<br />
y compris la peinture en ligne et hors ligne.<br />
Cette porte, dotée d’un panneau extérieur<br />
TCA Ultra Lite à faible teneur en COV spécialement<br />
modifié, d’un panneau intérieur<br />
SMC hybride en fibre de verre et de carbone<br />
et d’un anneau de renforcement interne innovant<br />
en acier, est plus légère de 2,7 kg qu’une<br />
porte traditionnelle en acier. Deux matériaux<br />
composites SMC innovants, spécifiquement<br />
optimisés pour l’application dans ce concept<br />
de porte hybride, ont été développés dans le<br />
cadre de ce projet de développement conjoint.<br />
Le panneau extérieur utilise un matériau<br />
SMC basse densité TCA Ultra Lite modifié.<br />
Ce matériau, qui peut être recouvert d’une<br />
couche E au four, permet de réaliser des éléments<br />
de conception uniques, tels que des<br />
emboutissages profonds qui ne peuvent être<br />
obtenus avec un métal estampé, une finition<br />
de classe A et une résistance exceptionnelle à<br />
la corrosion, aux bosses et aux coups. Après<br />
l’achèvement réussi de la phase de développement<br />
de l’innovation et de validation du<br />
concept, cette innovation a été intégrée au portefeuille des nouvelles<br />
technologies validées du groupe Hyundai Motor et est<br />
prête à être appliquée aux programmes de nouveaux véhicules ●<br />
Propos recueillis par Pierre Weber<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I45
DOSSIER<br />
Le secret de l’efficience des<br />
UNE MESURE PRÉCISE DES<br />
Pour vous plaquer dans le siège lorsque vous rétrogradez rapidement<br />
en appuyant sur la « pédale d’accélérateur » d’une voiture de sport<br />
électrique, le bloc-batteries haute tension doit délivrer un courant<br />
élevé au moteur électrique. Cela implique l’utilisation de batteries à<br />
faible résistance – et une technologie de mesure appropriée.<br />
Comme bien souvent, tout commença<br />
par une coïncidence : au<br />
milieu des années 80, le fabricant<br />
japonais d’équipements<br />
de test et de mesure HIOKI a développé<br />
un milliohmmètre à courant alternatif qui<br />
permettait d’obtenir une meilleure mesure<br />
de la résistance de contact des interrupteurs<br />
et des relais en comparaison aux milliohmmètres<br />
à courant continu employés auparavant.<br />
Sur ce nouveau dispositif, HIOKI a<br />
également isolé galvaniquement le dispositif<br />
testé du circuit de mesure, rendant les<br />
mesures indépendantes de tout potentiel<br />
électrique entre les deux points de mesure.<br />
À peu près à la même époque, le chercheur<br />
japonais Akira Yoshino est parvenu à perfectionner<br />
l’accumulateur au lithium et au<br />
dioxyde de cobalt, développé par John B.<br />
Goodenough, en vue de sa commercialisation.<br />
Pour mesurer la résistance de ces<br />
nouveaux accumulateurs, la procédure de<br />
mesure en courant alternatif s’est avérée<br />
particulièrement adaptée, car les différents<br />
potentiels électriques entre les deux pôles<br />
nécessitaient une isolation galvanique entre<br />
le dispositif testé et le circuit de mesure.<br />
Ainsi, « l’AC mΩ Hi Tester 3225 », développé<br />
à l’origine pour mesurer la résistance<br />
de contact, a été le début d’une histoire à<br />
succès pour HIOKI dans le secteur des<br />
batteries lithium-ion, qui dure maintenant<br />
depuis plus de 35 ans. Le milliohmmètre<br />
original se décline aujourd’hui en une<br />
famille entière de testeurs de batterie,<br />
qui permettent de mesurer les éléments,<br />
modules et bloc-batteries.<br />
L’IMPORTANCE D’UNE FAIBLE<br />
RÉSISTANCE<br />
Au cours de la production des éléments ou<br />
batteries lithium-ion, le testeur de batteries<br />
n’est employé qu’à un stade plutôt tardif.<br />
Les valeurs de résistance, en revanche, sont<br />
vérifiées beaucoup plus tôt au cours du<br />
processus, car il est essentiel pour la qualité<br />
de la batterie de s’assurer que les valeurs de<br />
résistance sont aussi faibles que possible<br />
et, idéalement, toujours les mêmes. Il y a<br />
deux raisons principales à cela.<br />
D’une part, un système de batterie nécessite<br />
une faible résistance globale pour vous plaquer<br />
dans le siège lorsque vous rétrogradez<br />
rapidement en appuyant sur la pédale d’accélérateur<br />
d’une voiture de sport électrique,<br />
par exemple. En effet, le bloc-batteries haute<br />
tension doit être capable de délivrer un<br />
courant élevé au moteur électrique. La loi<br />
d’Ohm explique très simplement le rapport<br />
avec la résistance.<br />
Si nous convertissons V = RI en I = V/R,<br />
nous constatons qu’une faible résistance R<br />
pour une même tension V implique une<br />
intensité I élevée.<br />
D’autre part, chaque résistance au sein d’un<br />
système de batterie provoque une perte<br />
d’énergie électrique sous forme d’énergie<br />
thermique. Il ne s’agit pas d’un phénomène<br />
spécifique aux batteries, mais d’un<br />
phénomène qui remonte à la loi générale<br />
de l’effet Joule, également connue sous le<br />
nom de « première loi de Joule ».<br />
La puissance électrique dissipée au niveau<br />
de la résistance peut être décrite de manière<br />
traditionnelle avec P= VI. Si vous remplacez<br />
la tension « V » par « RI » de la<br />
loi d’Ohm mentionnée plus haut, vous<br />
obtenez P = VI = (RI)I = RI². Vous pouvez<br />
voir à quel point la perte de puissance P<br />
augmente lorsque la résistance R augmente.<br />
COURANT ALTERNATIF OU<br />
COURANT CONTINU ?<br />
Pendant la mesure de la résistance, en<br />
particulier sur les batteries, on distingue<br />
deux méthodes de mesure : la mesure en<br />
Comparaison de la mesure de la résistance en courant alternatif et en courant continu<br />
46 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
DOSSIER<br />
batteries haute tension<br />
FAIBLES VALEURS DE RÉSISTANCE<br />
courant alternatif et la mesure en courant<br />
continu. Dans ce cas, la mesure de<br />
la résistance en courant continu ne fait pas<br />
référence à la mesure en courant continu<br />
de la résistance interne d’une batterie, où<br />
la résistance interne est déterminée par la<br />
variation de tension pendant la décharge<br />
de la batterie avec une charge.<br />
Ici, la mesure en courant continu fait référence<br />
à la mesure de la résistance avec une<br />
méthode de mesure à 4 fils et est employée,<br />
par exemple, pour mesurer la résistance de<br />
contact. Cette méthode est appliquée aux<br />
multimètres, ohmmètres (CC) ou testeurs<br />
d’isolation, par exemple. La méthode de<br />
mesure en courant alternatif, quant à elle,<br />
est employée dans les testeurs de batterie<br />
ou les ponts RLC.<br />
TEST DES ÉLECTRODES<br />
Si vous examinez le processus de fabrication<br />
d’une batterie lithium-ion dans l’ordre<br />
chronologique, une importante mesure de<br />
la résistance électrique en courant continu<br />
est effectuée à un stade précoce après que<br />
les électrodes aient été enduites avec la<br />
matière active. Au cours de ce procédé, le<br />
matériau allié au lithium est appliqué, sous<br />
pression et à des températures appropriées,<br />
sur le matériau de l’électrode.<br />
La mesure de la résistance permet ensuite<br />
de déterminer la résistance électrique spécifique<br />
de la matière active appliquée et la<br />
résistance de contact entre la matière active<br />
et l’électrode. Il y a quelques années, il n’était<br />
toutefois pas encore facile de déterminer<br />
ces deux valeurs séparément : la mesure<br />
de la résistance de contact entre la matière<br />
active et le matériau de l’électrode constituait<br />
un défi particulier. Cela a changé avec<br />
la commercialisation d’un nouveau système<br />
de mesure de la résistance des électrodes :<br />
le RM2610 de la marque HIOKI.<br />
Le RM2610 de la marque HIOKI est principalement<br />
un ohmètre en courant continu.<br />
Cependant, au lieu d’une mesure traditionnelle<br />
à 4 fils, le RM2610 fonctionne<br />
avec une sonde à l’intérieur de laquelle 46<br />
contacts à ressort, disposés sur une surface<br />
totale de 1 mm 2 . Pendant la mesure, une<br />
série de mesures de la résistance en courant<br />
continu est réalisée entre les contacts.<br />
Sur la base de ces résultats de mesure, la<br />
résistivité de la matière active et la résistance<br />
de contact entre la matière active et<br />
l’électrode sont calculées sur la base d’un<br />
modèle mathématique et des paramètres<br />
connus.<br />
Les paramètres connus sont les grandeurs<br />
qui se déterminent facilement, c.-à-d.<br />
l’épaisseur du matériau de l’électrode,<br />
l’épaisseur de la couche de matière active<br />
et la conductivité électrique du matériau<br />
de l’électrode. L’anode est habituellement<br />
fabriquée en cuivre, tandis que la cathode<br />
est habituellement fabriquée en aluminium.<br />
Le cuivre ne peut pas être utilisé<br />
comme matériau pour la cathode, car il<br />
y corroderait. L’aluminium, quant à lui,<br />
ne convient pas comme matériau pour<br />
l’anode, car il réagit au contact du lithium.<br />
Même si le RM2610 est maintenant<br />
souvent employé comme testeur dans la<br />
production d’éléments lithium-ion, il a<br />
en fait été conçu en vue d’une utilisation<br />
dans les départements de développement.<br />
L’objectif était de raccourcir le processus<br />
de développement des éléments avec de<br />
nouveaux matériaux en permettant aux<br />
développeurs d’évaluer la qualité attendue<br />
de l’élément fini déjà après la fabrication<br />
des électrodes revêtues.<br />
Ce procédé était si révolutionnaire et permettait<br />
une telle amélioration du processus<br />
que le système de mesure de la résistance<br />
des électrodes de la marque HIOKI était<br />
déjà employé par des dizaines de clients<br />
en Asie alors qu’il ne s’agissait encore que<br />
d’un prototype.<br />
RÉSISTANCE DE POINT DE<br />
SOUDURE<br />
Pour déterminer la résistance de contact<br />
des points de soudure, on emploie la<br />
méthode traditionnelle de mesure de<br />
la résistance en courant continu à 4 fils.<br />
Peu importe que ces points de soudure<br />
soient employés pour fixer des bornes<br />
d’alimentation sur un élément « pouch »<br />
ou pour raccorder un élément à une barre<br />
omnibus, la résistance de contact devrait<br />
toujours être contrôlée afin d’éviter les<br />
effets thermiques dépendantes de la<br />
résistance à ces points.<br />
Les mesures de la résistance en courant<br />
continu à 4 fils peuvent être effectuées<br />
avec la quasi-totalité des multimètres<br />
numériques destinés à une utilisation en<br />
laboratoire ou dans l’industrie. Cependant,<br />
lorsqu’il s’agit de mesurer la résistance<br />
de contact durant la production, il est<br />
indispensable, pour plusieurs raisons<br />
importantes, d’effectuer la mesure avec<br />
un ohmmètre spécialement conçu à cet<br />
effet.<br />
La première raison importante est la<br />
plage de mesure de la résistance. Avec<br />
un multimètre numérique courant, et<br />
sans le moindre doute haut de gamme,<br />
affichant 7,5 chiffres de l’une des plus<br />
grandes marques, la plus petite plage<br />
de mesure de la résistance s’élève à 1 Ω.<br />
Au premier abord, cela semble impressionnant,<br />
mais la résistance de contact<br />
des points de soudure pour les batteries<br />
lithium-ion devrait, dans l’idéal, être inférieure<br />
à 0,1 mΩ. L’ohmmètre RM3545<br />
de la marque HIOKI répond facilement<br />
à cette exigence avec sa plus petite plage<br />
de mesure d’à peine 10 mΩ avec une<br />
résolution de 0,01 µΩ.<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I47
DOSSIER<br />
VITESSE DE TEST ÉLEVÉE POUR<br />
LA PRODUCTION<br />
En plus d’une très petite plage de mesure,<br />
le RM3545 de la marque HIOKI possède<br />
une autre fonction très utile dans les environnements<br />
de production, qui consiste<br />
à vérifier le contact de la sonde entre le<br />
dispositif de mesure et le dispositif testé<br />
au cours de la mesure : ici, le principe de la<br />
mesure à 4 fils est employé pour s’assurer<br />
que les 4 contacts de mesure restent bien<br />
appliqués sur le dispositif testé durant la<br />
mesure. Cette fonction de contrôle des<br />
contacts permet d’éviter que les mesures ne<br />
soient évaluées comme « non conformes »<br />
en raison de l’application incorrecte des<br />
contacts de mesure, et par conséquent que<br />
des produits irréprochables ne soient rejetés<br />
par erreur.<br />
Mesure de la résistance sur les points de soudure – RM3545<br />
Slots pour multiplexeurs prévus pour une utilisation au cours<br />
de la production – RM3545<br />
Une autre raison justifiant l’utilisation d’un<br />
ohmmètre spécial est la vitesse de mesure :<br />
en cas de réglage du RM3545 sur la configuration<br />
la plus rapide, 2,2 ms s’écoulent<br />
entre le début de la mesure et l’affichage<br />
du résultat de la mesure. Cela permet de<br />
réaliser de nombreuses mesures de contact<br />
avec seulement quelques instruments de<br />
mesure et convient donc parfaitement aux<br />
nombreux joints soudéspoints de soudure<br />
à mesurer sur une ligne de production de<br />
batteries.<br />
À ce stade, les lecteurs familiers avec le<br />
déroulement de la production sont en droit<br />
d’objecter que le transport mécanique d’un<br />
dispositif testé dure bien plus longtemps<br />
que quelques millisecondes, ce qui relativise<br />
clairement l’avantage d’une très grande<br />
vitesse de mesure dans le contexte global.<br />
Afin de pouvoir exploiter pleinement la<br />
haute vitesse de mesure au cours de la production,<br />
HIOKI propose le RM3545-02 :<br />
une variante du dispositif qui possède des<br />
slots pour des cartes de multiplexage.<br />
En ajoutant deux des cartes de multiplexage<br />
disponibles en option, un seul ohmmètre<br />
peut réaliser jusqu’à 20 différentes mesures<br />
sur 4 fils, l’une après l’autre, rapidement,<br />
lorsque les dispositifs testés sont transportés<br />
« de manière groupée » par un<br />
mécanisme jusqu’à l’instrument de mesure.<br />
Si ce nombre de canaux de mesure est<br />
insuffisant, par exemple, quand tous les<br />
points de soudured’un module de batterie<br />
complet doivent être mesurés en une<br />
seule passe, il n’est pas toujours nécessaire<br />
d’utiliser plusieurs unités RM3545 les<br />
unes à côté des autres, étant donné que<br />
leur parallélisation rendrait l’intégration<br />
nettement plus complexe.<br />
Dans ce cas, il est recommandé d’employer<br />
un système de multiplexage distinct.<br />
HIOKI propose un tel système dans différentes<br />
versions, et avec une configuration<br />
conçue pour les mesures à 4 fils, il<br />
permet de contrôler jusqu’à 132 canaux<br />
avec un seul instrument de mesure tel que<br />
le RM3545 (configuration : SW1002 +<br />
12 × SW9001). L’unité de multiplexage<br />
n’est pas limitée à l’utilisation d’ohmmètres,<br />
mais peut également être employée avec les<br />
testeurs de batteries, les impédancemètres<br />
ou les voltmètres de la marque HIOKI – à<br />
condition que les tensions mesurées soient<br />
inférieures à 60 V.<br />
132 canaux de mesure dans un seul instrument de mesure<br />
Si vous imaginez un montage de mesure<br />
avec les 132 canaux susmentionnés, qui<br />
sont employés, par exemple, pour mesurer<br />
les contacts soudés pour les connexions aux<br />
barres omnibus sur un module de batterie,<br />
la méthode de mesure à 4 fils nécessite non<br />
seulement plus de 500 fils de test, mais aussi<br />
plus de 250 contacts de test mécaniques.<br />
Ce montage est certes possible du point de<br />
vue technique,. mais, en particulier pour les<br />
Mesure des points de soudure à l’aide d’un testeur à<br />
sonde mobile<br />
éléments cylindriques dans un module, une<br />
autre solution est à privilégier : un testeur<br />
à sonde mobile portant le nom quelque<br />
peu énigmatique FA1240-W800.<br />
Ces dispositifs sont généralement employés<br />
pour tester les cartes à circuits imprimés<br />
équipés, et sont notamment capables<br />
d’effectuer des mesures de résistance à 4<br />
fils, en à peine 25 ms par test. Après tout,<br />
il importe peu que le dispositif testé soit<br />
une carte à circuits imprimés équipé ou<br />
un module de batterie où les points de<br />
soudure sont mesurés.<br />
L’utilisation d’un testeur à sonde mobile<br />
dans l’exemple de la mesure des points de<br />
soudure des modules de batterie présente<br />
un autre avantage par rapport au montage<br />
avec des contacts de test fixes – que<br />
ce soit dans la variante décrite ci-dessus<br />
ou, de manière alternative, avec un « lit<br />
de clous » : bien que les positions de test<br />
soient toujours les mêmes sur les cartes<br />
à circuits imprimés assemblées, elles<br />
divergent toujours légèrement les unes<br />
par rapport aux autres sur les modules<br />
de batterie avec des centaines d’éléments<br />
en raison des tolérances de production.<br />
Lespoints de soudure doivent cependant<br />
être mesurés avec une grande précision.<br />
C’est la raison pour laquelle le testeur à<br />
sonde mobile FA1240 permet de charger<br />
au préalable un fichier de position pour<br />
chaque module de batterie. Ce fichier peut<br />
être créé individuellement pour chaque<br />
module de batterie avec une bonne caméra<br />
et un logiciel d’analyse approprié. Cela<br />
permet d’exclure les erreurs de mesure dues<br />
48 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
DOSSIER<br />
aux tolérances mécaniques de production.<br />
TESTEUR DE BATTERIE POUR<br />
POINTS DE SOUDURE ?<br />
Une question fréquemment posée à HIOKI<br />
est de savoir si un testeur de batterie existant<br />
peut également être employé afin de<br />
mesurer les résistances de contact. Une<br />
raison technique permet de répondre de<br />
manière positive à cette question, mais il y<br />
a aussi plusieurs raisons plus importantes<br />
qui s’y opposent.<br />
Une raison d’employer la méthode de<br />
mesure en courant alternatif fournie<br />
par le testeur de batterie pour mesurer<br />
les résistances de contact est que la force<br />
électromotrice – également appelée électromotance<br />
– ne joue aucun rôle pour cette<br />
méthode de mesure. Pour une meilleure<br />
compréhension, la force électromotrice<br />
est un offset en courant continu qui se<br />
produit lorsque différents métaux entrent<br />
en contact. Pour une mesure en courant<br />
alternatif, l’offset en courant continu peut<br />
cependant être ignoré.<br />
Cette force électromotrice est une tension<br />
très faible qui n’a aucune influence<br />
mesurable sur la mesure de la résistance<br />
dans la plage ohmique. La résistance de<br />
contact, cependant, se situe définitivement<br />
dans la plage ohmique, et ici, même le plus<br />
faible offset en courant continu devient<br />
pertinent pour le résultat de la mesure.<br />
À ce stade, il est important de noter que<br />
l’ohmmètre en courant continu RM3545<br />
possède une fonction de compensation de<br />
la tension d’offset, qui permet de minimiser<br />
l’influence de la force électromotrice.<br />
Un argument s’opposant à l’utilisation des<br />
testeurs de batterie pour la mesure des<br />
résistances de contact sont les courants de<br />
Foucault qui peuvent apparaître dans les<br />
fils de mesure au cours d’une mesure à 4<br />
fils, même à des fréquences de mesure de<br />
1 kHz. Comme pour la force électromotrice,<br />
ces courants de Foucault n’ont pas<br />
d’importance pour les grandes résistances :<br />
mais pour les très faibles résistances de<br />
contact, ils ont une influence sur le résultat<br />
de la mesure.<br />
La difficulté réside dans le fait que les courants<br />
de Foucault peuvent avoir des amplitudes<br />
différentes pour le même dispositif<br />
testé, en fonction de la manière dont le fil<br />
Le standard dans la pratique pour la<br />
production de batteries : BT3562A<br />
de mesure est posé. Si, par exemple, le fil<br />
de test est posé le long d’une tôle d’acier<br />
(magnétique) telle qu’un boîtier, cela peut<br />
produire un résultat de mesure différent<br />
de celui obtenu si les fils de test sont posés<br />
d’une manière légèrement différente avec<br />
le même dispositif testé. C’est l’une des raisons<br />
pour lesquelles il peut s’avérer difficile<br />
d’obtenir des résultats reproductibles ou<br />
exactement comparables au cours de la<br />
mesure de la résistance de contact à l’aide<br />
d’un testeur de batterie.<br />
Une autre raison se présente lorsque l’on<br />
compare la précision des deux méthodes<br />
de mesure : l’un des testeurs de batterie<br />
les plus fréquemment employés dans<br />
les environnements de production est le<br />
BT3562A de la marque HIOKI.<br />
La précision de base de ce testeur de batterie<br />
pour la mesure de la résistance s’élève à<br />
0,5 %. Il s’agit d’une très bonne valeur pour<br />
un ohmmètre en courant alternatif. Un<br />
ohmmètre en courant continu comme le<br />
RM3545 possède cependant une précision<br />
de base de 0,006 %.<br />
APPAIRAGE D’ÉLÉMENTS<br />
Au début de cet article, nous avons précisé<br />
que la qualité d’une batterie dépend<br />
de valeurs de résistance à la fois faibles et<br />
identiques. Des valeurs de résistance identiques<br />
sont particulièrement importantes<br />
pour les éléments qui sont connectés entre<br />
eux dans des modules et blocs-batteries.<br />
Lorsque les éléments d’une batterie sont<br />
connectés en série, un seul élément avec<br />
une résistance plus importante constituerait<br />
un « goulot d’étranglement » pour<br />
l’ensemble du système. Cette résistance<br />
plus élevée entraînerait une augmentation<br />
de la température dans le réseau, qui se<br />
répercuterait de manière négative sur la<br />
durée de vie de la batterie.<br />
Cet élément se déchargerait également plus<br />
vite que les autres. Dans les applications<br />
courantes, un système de gestion de la<br />
batterie veille à ce que ces écarts entre les<br />
Spectroscopie d’impédance électrochimique<br />
(SIE) avec le BT4560<br />
éléments soient compensés et ne soient<br />
pas perceptibles par l’utilisateur.<br />
La situation est toutefois différente si la<br />
batterie n’est pas seulement employée pour<br />
un véhicule électrique classique, mais pour<br />
une voiture de course de championnat,<br />
par exemple. Ou si une batterie conçue<br />
de manière appropriée fournit la totalité<br />
de l’alimentation électrique d’un véhicule<br />
d’expédition. Dans les deux cas, il s’avère<br />
utile d’exclure toute déviation potentielle<br />
entre les éléments individuels employés.<br />
Cela est possible en appairant les cellules<br />
individuelles par paires. L’impédance<br />
des éléments individuels est déterminée<br />
par spectroscopie d’impédance électrochimique<br />
à différentes fréquences. Les<br />
valeurs d’impédance, qui se composent<br />
de la résistance ohmique et de la réactance,<br />
sont combinées pour former un<br />
diagramme de Nyquist pour chaque<br />
élément. Si ces diagrammes de Nyquist<br />
sont superposés, les éléments dont les<br />
diagrammes de Nyquist correspondent<br />
le plus peuvent être combinés pour former<br />
un module ou un bloc-batteries.<br />
L’impédancemètre pour batterie BT4560 de<br />
la marque HIOKI convient parfaitement à<br />
ces mesures, car la formation des courants<br />
de Foucault décrite plus haut est minimisée<br />
au cours de la mesure en appliquant une<br />
mesure à 4 paires de bornes.<br />
CONCLUSION<br />
En résumé, nous pouvons souligner<br />
qu’une technologie de mesure appropriée<br />
est nécessaire, en particulier pour la production<br />
de batteries haute performance.<br />
Chaque étape de la production joue un<br />
rôle essentiel pour la qualité globale de<br />
la batterie.<br />
Pour HIOKI, la coopération étroite avec les<br />
principaux fabricants de batteries depuis<br />
plusieurs décennies est une garantie de<br />
consolidation du marché de la batterie<br />
avec des technologies de mesure établies<br />
et nouvellement développées ●<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I49
Cycles<br />
Code<br />
Formation<br />
de Base<br />
ou Spécifique<br />
Intervenant et lieu<br />
Durée<br />
en jours<br />
Prix<br />
Adhérent<br />
ASTE HT<br />
Dates proposées<br />
Mécanique vibratoire<br />
Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />
(Niveau 1)<br />
Mesure et analyses des phénomènes vibratoires<br />
(Niveau 2)<br />
MV1<br />
3 1 570 €<br />
B<br />
IUT du Limousin<br />
MV2 3 1 570 €<br />
05-07 avril<br />
et 06-08<br />
septembre<br />
12-14 avril<br />
et 13-15 septembre<br />
Application au domaine industriel MV3 B SOPEMEA (78) 3 1 570 €<br />
29-31 mars<br />
et 11-13 octobre<br />
Chocs mécaniques : mesures, spécifications, essais<br />
et analyses de risques<br />
MV4<br />
S<br />
Christian LALANNE<br />
(ou Etienne CAVRO) et<br />
Yvon MORI (78)<br />
2 1 570 € 22-23 novembre<br />
Traitement des signaux<br />
Traitement du signal avancé des signaux vibratoires TS S<br />
Analyse modale et Pilotage<br />
Pierre-Augustin GRIVELET et<br />
Bruno COLIN (78)<br />
3 1 570 € 27-29 septembre<br />
Pilotage des générateurs de vibration :<br />
principes utilisés et applications<br />
PV S SOPEMEA (78) 4 1 890 € 22-24 novembre<br />
Analyse modale expérimentale et<br />
Initiation aux calculs de structure et essais<br />
AM<br />
S<br />
SOPEMEA ou AIRBUS D&S<br />
(31)<br />
3 1 570 € 15-17 novembre<br />
Climatique<br />
Les fondamentaux des essais climatiques CL B SOPEMEA (78) 2 1 350 €<br />
01-02 juin<br />
et 29-30 novembre<br />
Personnalisation Environnement<br />
Prise en compte de l’environnement mécanique<br />
(norme NFX-50144-3)<br />
Principes de personnalisation de base<br />
P1<br />
S<br />
Bruno COLIN et Pascal LELAN<br />
(78)<br />
3 1 570 € 15-17 novembre<br />
Prise en compte de l’environnement mécanique<br />
(norme NFX-50144-3)<br />
Principes de personnalisation avancées<br />
P2<br />
S<br />
Bruno COLIN et Pascal LELAN<br />
(78)<br />
3 1570<br />
15-17 mars<br />
et 22-24 novembre<br />
Mesure<br />
Extensomètrie : collage de jauge, analyse des résultats<br />
et de leur qualité<br />
M1 S Raymond BUISSON (78) 3 1 570 €<br />
29 novembre -<br />
01 décembre<br />
Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de mesures M2 B Pascal LELAN (78) 2 1 170 € 06-07 décembre<br />
Fiabilité et <strong>Essais</strong><br />
Les essais accélérés et aggravés E S Alaa CHATEAUNEF (78) 2 1 170 €<br />
29 novembre -<br />
01 décembre<br />
Thermométrie<br />
Thermométrie pour les essais vide thermique T1 S Alain BETTACCHIOLI (78) 1 900 € A définir<br />
Formations 2022<br />
50 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
OUTILS<br />
NOMINATION<br />
David Delaux prend la<br />
présidence de l’association<br />
ASTE<br />
Abonnez-vous<br />
maintenant à<br />
ESSAIS & SIMULATIONS<br />
DÉSORMAIS DISPONIBLE<br />
SUR TOUS VOS SUPPORTS<br />
Le magazine papier<br />
Le Conseil d’Administration de<br />
l’ASTE s’est réuni le 15 septembre<br />
dernier à Sopemea. Le Conseil a<br />
élu le nouveau président de l’association,<br />
David Delaux, Directeur Fiabilité du<br />
groupe Valeo. Il remplace Daniel Leroy,<br />
dont le mandat est arrivé à terme,<br />
après quatre années de bons et loyaux<br />
services. David Delaux est conférencier<br />
à l’université de Rouen et à l’école d’ingénieur ENSMA Poitiers.<br />
Directeur fiabilité pour le groupe Valeo, il est également auditeur<br />
à Cofrac et président de la Commission européenne de fiabilité<br />
et d’ingénierie de l’environnement (CEEES) ●<br />
© Safran<br />
Le kiosque digital<br />
RENDEZ-VOUS<br />
Réunion de la<br />
Commission Thermique et<br />
techniques connexes<br />
La prochaine réunion de la Commission Méca-Clim de l’ASTE<br />
aura lieu en novembre ou décembre 2022. Objectifs de la<br />
commission : personnalisation des essais dans le domaine<br />
mécanique et climatique, et qui a été normaliser à l’Afnor (NF<br />
X50-144 – Fascicules 1 à 6), et la défense des intérêts français<br />
en alimentant les travaux du Stanag 4370 de l’Otan portés par la<br />
DGA-TT (représentant français : Pascal Lelan). Principaux axes<br />
d’intérêts : retour inverse de spécification vibratoire sur SRE-SDF<br />
par une sévérité non-gaussienne, prise en compte du caractère<br />
multiaxial dans le cadre de l’écriture des spécifications, gestion<br />
des conditions limites (CL) pour la simulation de l’environnement<br />
(Guide de bonnes pratiques), simulations des essais virtuels et<br />
extension de durée de vie. Participants actuels : DGA-TT, DGA-MI,<br />
DGA-TA, CEA-Cesta, Sopemea, Airbus, Thales, Mbda, Stellantis,<br />
Valeo, Consultants, Nexter.<br />
Par ailleurs, la réunion du groupe de travail Modélisation de la<br />
Commission Thermique et techniques connexes de l’ASTE a eu<br />
lieu quant à elle le 5 octobre dernier à l’Icam de Toulouse. ●<br />
Si vous souhaitez participer aux Commissions de l’ASTE,<br />
contactez le secrétariat :<br />
pperrin@aste.asso.fr / Tél. : 01 61 38 96 32<br />
Le site web<br />
L’appli<br />
Téléchargez<br />
l’application<br />
MRJ Presse<br />
www.essais-simulations.com<br />
ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022 I51
INDEX<br />
Au sommaire du prochain numéro :<br />
© Hexagon<br />
DOSSIER<br />
Spécial Métrologie<br />
4.0<br />
La digitalisation<br />
des opérations de<br />
mesure et d’essais<br />
pour réduire les<br />
délais et optimiser<br />
la qualité des<br />
produits.<br />
© O. Guillon<br />
MESURES<br />
Mesures vibratoires et acoustiques<br />
Quelles solutions de mesures vibroacoustiques<br />
mettre en œuvre dans<br />
les laboratoires et les ateliers ?<br />
Focus sur les MMT<br />
ESSAIS ET MODÉLISATION<br />
Guide spécial Bureaux d’études<br />
À l’occasion de ce guide des<br />
Bureaux d’études, focus sur les BE,<br />
centres de calcul et d’ingénierie<br />
clefs en lien avec les essais<br />
industriels.<br />
©Rubis Control<br />
Liste des entreprises citées et index des annonceurs<br />
6NAPSE ........................................................................ 30<br />
ALLIANTECH ............................................................... 20<br />
ANSYS........................................................................... 32<br />
ARIANEGROUP............................................................ 26<br />
ASC INSTRUMENTS.................................................... 14<br />
ASTE .............................................................. 31, 50 et 51<br />
ATEQ ............................................................................. 14<br />
BAUMER....................................................................... 14<br />
BRONKHORST ............................................................. 15<br />
BRUKER ALICONA ...................................................... 15<br />
C2AI .............................................................................. 41<br />
CHAUVIN ARNOUX...................................................... 17<br />
COLLÈGE FRANÇAIS DE MÉTROLOGIE (CFM)..7 et 10<br />
COMSOL .............................................. 4 e de couverture<br />
DAM FRANCE (publicommuniqué).............................. 39<br />
DB VIB.................................................. 2 e de couverture<br />
DJB INSTRUMENTS .................................................... 33<br />
DEWE SOFT.................................................................... 2<br />
ENDRESS+HAUSER .................................................... 22<br />
ES EQUIPEMENTS SCIENTIFIQUES................. 29 et 46<br />
EIKOSIM .............................................................. 26 et 35<br />
EYESPID....................................................................... 14<br />
FURNESS CONTROLS (publicommuniqué)................ 13<br />
HARVESTREE .............................................................. 14<br />
HEXAGON..................................................................... 22<br />
HYUNDAI...................................................................... 41<br />
KEYSIGHT .................................................................... 40<br />
KERN ............................................................................ 22<br />
M+P INTERNATIONAL ................................................ 11<br />
MESURES SOLUTIONS EXPO.... 7, 10, 28 et 3 e de couv.<br />
MIRESENS.................................................................... 15<br />
NAFEMS ................................................................4 et 24<br />
PHONOPTICS............................................................... 15<br />
POLYTEC ...................................................................... 15<br />
RÉSEAU MESURES ................................................ 7 et 8<br />
SOCITEC (publicommuniqué) ...................................... 21<br />
SIDO.............................................................................. 25<br />
STÄUBLI ROBOTICS.................................................... 16<br />
TEIJIN........................................................................... 41<br />
TRESCAL...................................................................... 10<br />
V2I ........................................................................ 16 et 23<br />
WIKA...................................................................... 6 et 19<br />
394 %<br />
Voici le taux à peine croyable traduisant l’augmentation<br />
du nombre d’immatriculations de véhicules électriques<br />
recensées en France depuis 2020, soit en un peu plus<br />
de deux ans et, faut-il le rappeler dans ce numéro<br />
spécialement consacré à l’automobile et à ses nouveaux<br />
enjeux, quelques mois à peine après l’annonce de la<br />
Commission européenne de bânir la production de<br />
véhicules thermiques d’ici à 2035. D’ailleurs, autre<br />
chiffre, plus simple à retenir cette fois : 100% – c’està-dire<br />
la totalité – de la flotte du groupe Stellentis sera<br />
électrique. Enfin... toute ? Non. Seulement en Europe<br />
bien sûr. Les moteurs à combustion seront produits<br />
ailleurs dans le monde, aux quatre coins de la planète,<br />
là où le groupe déjà très internationalé possède<br />
d’innombrables usines.<br />
Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />
www.essais-simulations.com<br />
52 I ESSAIS & SIMULATIONS • N°<strong>150</strong> • Septembre - Octobre - Novembre 2022
5 - 6 OCTOBRE 2022<br />
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LYON - FRANCE<br />
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et matérielles.<br />
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exposants et les partenaires.<br />
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Plus d’informations<br />
sur notre site Internet :<br />
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La simulation multiphysique contribue au développement de nouvelles<br />
technologies de batteries. Elle permet de mieux comprendre les mécanismes qui<br />
influent sur leur fonctionnement, leur sécurité et leur durée de vie. La possibilité<br />
de réaliser des tests virtuels basés sur des modèles multiphysiques, de la structure<br />
détaillée des cellules jusqu’à l’échelle du pack de batteries, permet de prédire avec<br />
précision les performances des batteries en conditions réelles d’utilisation.<br />
» comsol.fr/feature/battery-design-innovation