Panorama de presse quotidien du 26 10 22
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PANORAMA DE PRESSE<br />
Du <strong>26</strong>/<strong>10</strong>/20<strong>22</strong><br />
- Politique……….…………………..………………….…………………………………….….p.2-13<br />
- Social-Actu.…………………………………………….……………………………………...p.14<br />
- Réglementation-Etiquetage………………….…….…………………………...…….p.15-16<br />
- Commerce-Exportations-Ai<strong>de</strong>s…………………………..……….………………….p.17-20<br />
- Foire-Salon…………………………………………………………….……………………….p.21<br />
- Viticulture-Environnement-Climat………………………………………………….p.<strong>22</strong>-29<br />
- Communication-Evènements-Expo..………………...……….…………………..p.30-34<br />
- Cuvées-Dégustation..………………..………………………….…….………………….p.35-38<br />
- Culture-Livre..…………………………………………………………………………………p.39-40<br />
Cette revue <strong>de</strong> <strong>presse</strong> se <strong>de</strong>stine à un usage strictement personnel et interne à l’entreprise,<br />
le <strong>de</strong>stinataire s’interdit <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire, publier, diffuser ou vendre ce document.<br />
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Transmission <strong>du</strong> vignoble : une avancée<br />
importante pour le Champagne<br />
refletsactuels.fr <strong>26</strong> octobre 20<strong>22</strong><br />
À l’issue <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong> l’article 49.3 <strong>de</strong> la Constitution qui engage la responsabilité <strong>du</strong><br />
Gouvernement, l’exécutif a retenu l’amen<strong>de</strong>ment proposé par <strong>de</strong>s députés <strong>de</strong> la majorité qui<br />
relève le plafond d’exonération à 75 % <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> mutation à titre gratuit jusqu’à 500 000 €<br />
(contre 300 000<br />
précé<strong>de</strong>mment) en faveur <strong>de</strong>s biens ruraux loués à long terme. En contrepartie, le bénéficiaire<br />
doit s’engager à conserver le foncier 5 années supplémentaires, soit <strong>10</strong> ans au total.<br />
La mesure saluée par l’ensemble <strong>de</strong>s organisations viticoles dont la CNAOC, s’inscrit dans la<br />
continuité <strong>du</strong> rapport <strong>du</strong> député <strong>de</strong> la Marne, Éric Girardin « Assurer la transmission familiale<br />
<strong>du</strong> foncier et <strong>de</strong>s exploitations viticoles afin <strong>de</strong> garantir la pérennité et l’indépendance<br />
stratégique <strong>de</strong> la viticulture française ». Le SGV avait d’ailleurs largement soutenu les<br />
propositions fiscales <strong>du</strong> rapport en appelant le Gouvernement et les parlementaires à les<br />
tra<strong>du</strong>ire dans la loi <strong>de</strong> finances.<br />
Pour Maxime Toubart, le prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Syndicat Général <strong>de</strong>s Vignerons, « c’est une avancée<br />
importante pour la préservation <strong>de</strong> notre modèle champenois d’exploitations familiales. La<br />
question <strong>de</strong> la transmission (près <strong>de</strong> 63% <strong>de</strong>s vignerons ont plus <strong>de</strong> 50 ans), reste un défi<br />
majeur dans un contexte <strong>de</strong> prix important <strong>du</strong> foncier, le prix <strong>de</strong>s vignes ayant été multiplié<br />
par 3,2 en 21 ans ». Selon lui, « la fiscalité patrimoniale frappe encore lour<strong>de</strong>ment les<br />
héritiers <strong>de</strong> vigne qui sont incités à les cé<strong>de</strong>r plutôt qu’à les exploiter, créant un risque <strong>de</strong><br />
démantèlement et <strong>de</strong> disparition <strong>de</strong>s exploitations familiales. Il convient <strong>de</strong> poursuivre notre<br />
mobilisation et nous donnons donc ren<strong>de</strong>z-vous au Gouvernement et au Parlement dans les<br />
prochains mois pour franchir un nouveau pas au travers notamment <strong>de</strong> l’élargissement <strong>du</strong>
Pacte Dutreil * Nous <strong>de</strong>mandons également aux sénateurs d’adopter dans les mêmes termes<br />
le vote <strong>de</strong> ce dispositif ».<br />
*l’exonération totale <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> mutation à titre gratuit <strong>de</strong>s transmissions <strong>de</strong> biens loués par<br />
bail à long terme, sous réserve d’un engagement <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s biens sur une longue<br />
<strong>du</strong>rée.<br />
Photo @refletsactuels.fr
Web<br />
FRA<br />
Famille <strong>du</strong> média : Médias professionnels<br />
Audience : N.C.<br />
Sujet <strong>du</strong> média : Economie - Services<br />
<strong>26</strong> Octobre 20<strong>22</strong><br />
Journalistes : Benjamin<br />
Busson<br />
Nombre <strong>de</strong> mots : 4<strong>22</strong><br />
matot-braine.fr p. 1/2<br />
Un Plan Champagne 2.0 pour une filière plus sûre<br />
Visualiser l'article<br />
Champagne. Le Plan Champagne, initié en 2012, permet à cette filière très spécifique, créatrice <strong>de</strong> valeur (5,7 milliards<br />
d'euros <strong>de</strong> chiffre d'affaires en 2021) <strong>de</strong> pouvoir travailler en étroite collaboration avec les services <strong>de</strong> l'Etat, Gendarmerie en<br />
tête, afin <strong>de</strong> protéger cette valeur.<br />
L'Etat, la Gendarmerie et la filière Champagne ont signé la <strong>de</strong>uxième version <strong>du</strong> "Plan Champagne" initié en 2012. (Crédit :<br />
B. Busson)<br />
Comme le rappelle David Chatillon, co-prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Comité Champagne , « la filière a <strong>de</strong>s gênes très étroits <strong>de</strong><br />
collaboration avec l'Etat et nous avions besoin qu'ils soient renforcés avec la gendarmerie » . C'est tout le sens <strong>du</strong> Plan<br />
Champagne, initié en 2012 afin <strong>de</strong> permettre à cette filière très spécifique, créatrice <strong>de</strong> valeur (5,7 milliards d'euros <strong>de</strong> chiffre<br />
d'affaires en 2021) <strong>de</strong> pouvoir travailler en étroite collaboration avec les services <strong>de</strong> l'Etat, Gendarmerie en tête afin <strong>de</strong><br />
protéger cette valeur. Vols <strong>de</strong> raisin, vols <strong>de</strong> bouteilles, afflux <strong>de</strong> <strong>10</strong>0 000 personnes en dix jours pour les vendanges,<br />
cambriolages, vols <strong>de</strong> CRD ou <strong>de</strong> bouteilles... la réussite économique <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> <strong>du</strong> champagne suscite <strong>de</strong>s convoitises. D'où<br />
l'intérêt pour la filière <strong>de</strong> créer une synergie avec les forces <strong>de</strong> gendarmerie <strong>de</strong> la Marne pour intensifier les actions <strong>de</strong><br />
prévention <strong>de</strong>s risques contre les atteintes aux biens, aux personnes et à l'image <strong>de</strong> l'appellation.<br />
VISIBILITÉ ET NUMÉRIQUE<br />
Après <strong>10</strong> ans d'existence, l'heure était donc venue <strong>de</strong> créer une nouvelle édition <strong>de</strong> ce Plan Champagne. Signé entre Josiane<br />
Chevalier, préfète <strong>de</strong> la Région Grand Est , le colonel Romuald <strong>de</strong> la Cruz, commandant le groupement <strong>de</strong> gendarmerie<br />
départementale <strong>de</strong> la Marne, Maxime Toubart et David Chatillon, co-prési<strong>de</strong>nts <strong>du</strong> Comité Champagne et représentants<br />
respectifs <strong>du</strong> Vignoble et <strong>du</strong> Négoce, le Plan Champagne 2.0 reprend les mesures <strong>de</strong> son prédécesseur, auxquelles ont été<br />
ajoutés <strong>de</strong> nouveaux dispositifs.<br />
Avec les unités « Gend-Viti » , spécialement formées pour répondre à <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> sécurité au cours <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s sensibles,<br />
232569 VIGNERONS - CISION 367706842<br />
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Un Plan Champagne 2.0 pour une filière plus sûre<br />
<strong>26</strong> Octobre 20<strong>22</strong><br />
matot-braine.fr p. 2/2<br />
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notamment la vendange et la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s expéditions <strong>de</strong> fin d'année, la gendarmerie a ainsi renforcé la visibilité renforcée <strong>de</strong>s<br />
forces <strong>de</strong> l'ordre sur le terrain. Le Plan 2.0 comprend aussi l'apport <strong>de</strong> nouveaux outils numériques <strong>de</strong>stinés à accélérer les<br />
procé<strong>du</strong>res d'alertes et à favoriser le travail <strong>de</strong>s enquêteurs. Le dispositif inclut également la formation et la sensibilisation <strong>de</strong>s<br />
nouveaux gendarmes qui arrivent en Champagne, par la remise par le Comité Champagne d'un kit complet d'information sur<br />
la filière, ses problématiques et ses enjeux en matière économique et <strong>de</strong> sécurité.<br />
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Le ministre <strong>de</strong> l’Agriculture "prêt à<br />
discuter avec la filière viticole" <strong>de</strong> la<br />
réforme HVE<br />
Marc Fesneau s’engage à étudier les impasses techniques posées dans le vignoble par la<br />
révision <strong>de</strong> la certification Haute Valeur Environnementale.<br />
Par Alexandre Abellan Le <strong>26</strong> octobre 20<strong>22</strong> Vitisphère.com<br />
Avec la réforme HVE actuelle, « on a bien un dispositif qui va permettre <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r ceux<br />
qui sont entrés et un dispositif pour les nouveaux entrants » indique Marc Fesneau en séance<br />
ce 25 octobre. - crédit photo : Sénat<br />
Source d’inquiétu<strong>de</strong> pour une gran<strong>de</strong> partie <strong>du</strong> vignoble (notamment en terme <strong>de</strong> fertilisation,<br />
biodiversité…), la réforme <strong>de</strong> la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) fait<br />
partie <strong>de</strong>s sujets ouverts à la négociation indique Marc Fesneau, le ministre <strong>de</strong> l’Agriculture,<br />
lors <strong>de</strong>s questions au gouvernement ce 25 octobre au Sénat. « Je suis prêt à discuter avec la<br />
filière viticole à partir <strong>du</strong> référentiel tel qu’il était posé pour regar<strong>de</strong>r les impasses qui<br />
pourraient être créées » pointe le député <strong>du</strong> Loir-et-Cher, soulignant que la certification<br />
« repose sur un ensemble <strong>de</strong> résultats ou <strong>de</strong> moyens mis en œuvre à l’échelle <strong>de</strong> l’exploitation<br />
permettant le déploiement <strong>de</strong> pratiques <strong>du</strong>rables avec <strong>de</strong>s objectifs environnementaux. Le<br />
niveau <strong>de</strong> la nouvelle conditionnalité [dans la Politique Agricole Commune, PAC] est une<br />
donnée d’entrée <strong>du</strong> processus, il n’est pas la cible en soi. »<br />
Une ouverture au dialogue que saisit le sénateur Alain Milon (Vaucluse, Les Républicains),<br />
qui accepte la proposition <strong>de</strong> travail pour revoir la copie. Car en l’état, « l’évolution <strong>du</strong><br />
référentiel proposé ne répond pas aux attentes, bien au contraire » pointe le sénateur, faisant<br />
écho aux inquiétu<strong>de</strong>s <strong>du</strong> vignoble AOC (CNAOC) pour indiquer que qu’avec la « proposition<br />
maintenue en l’état, [cela] entraînerait mécaniquement une perte d’un pourcentage important<br />
<strong>de</strong> viticulteurs et donnerait un coup d’arrêt à son développement. La mise en place d’un<br />
moratoire permettrait d’intégrer certaines propositions <strong>de</strong> la filière AOC. »<br />
Nous avons besoin <strong>de</strong> développer HVE
« La HVE a connu un succès, notamment en viticulture, il y a plus <strong>de</strong> 25 000 exploitations en<br />
tout en France, il y a beaucoup <strong>de</strong> viticulteurs engagés* » confirme Marc Fesneau, qui se<br />
veut rassurant : « certains avaient porté la nécessité d’un moratoire, le dispositif <strong>de</strong>vant se<br />
mettre en œuvre au premier octobre 20<strong>22</strong>, nous avons accepté un report avec Bruxelles au<br />
premier janvier 2023 pour ceux qui seraient les nouveaux intrants. » Pour le ministre, « pas<br />
d’inquiétu<strong>de</strong> pour ceux qui sont déjà dans le dispositif HVE, ils pourront prolonger dans la<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3 ans, éventuellement jusqu’en 2024 » et pour les nouveaux entrants il faut<br />
désormais « se mettre au travail pour trouver <strong>de</strong>s solutions pratiques aux sujets très<br />
techniques qui sont posés et qui peuvent être un frein à l’entrée or nous avons besoin <strong>de</strong><br />
développer HVE ».<br />
* : Le vignoble représente 74 % <strong>de</strong>s 18 300 domaines agricoles certifiés d’après le <strong>de</strong>rnier<br />
pointage officiel <strong>de</strong> janvier 20<strong>22</strong>.
Question <strong>de</strong> mois<br />
Vers la liquidation <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s à la filière vin<br />
gelée en 2021<br />
Atten<strong>du</strong>e avec impatience par les entreprises <strong>de</strong> l’aval et les vignerons assurés <strong>de</strong>puis les<br />
gelées historiques, les dispositifs <strong>de</strong> soutien doivent être soldés dans les prochains mois.<br />
Par Alexandre Abellan Le <strong>26</strong> octobre 20<strong>22</strong> Vitisphère.com<br />
Il y a 18 mois, les gelées tombaient sur <strong>de</strong>s vignes en plein débourrement. - crédit photo :<br />
Chambre d'Agriculture <strong>de</strong> l'Hérault<br />
Aussi exceptionnelles qu’historiques, les nuits et matinées <strong>de</strong> gel ayant touché la France <strong>du</strong> 4<br />
au 14 avril 2021 sont encore vives dans la mémoire <strong>de</strong>s vignerons touchés par ces aléas<br />
climatiques. Ainsi que dans leurs trésoreries et cuviers, troués par ce manque <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction.<br />
Réuni ce 19 octobre, le conseil spécialisé vin <strong>de</strong> FranceAgriMer a fait le point sur les<br />
<strong>de</strong>rnières ai<strong>de</strong>s à déployer.<br />
A commencer par les ai<strong>de</strong>s aux entreprises <strong>de</strong> l’aval (négoces, caves particulières et<br />
coopératives). Une décision <strong>de</strong> la directrice générale <strong>de</strong> FranceAgriMer est atten<strong>du</strong>e d’ici la<br />
fin octobre pour lancer une téléprocé<strong>du</strong>re début novembre (jusqu’au 31 janvier 2023*). Les<br />
entreprises ayant per<strong>du</strong> 50 % <strong>de</strong> l’Excé<strong>de</strong>nt Brut d’Exploitation (EBE) pourront déposer un<br />
dossier pour être aidées dans leur manque à gagner. « La mesure est atten<strong>du</strong>e pour<br />
accompagner les trésoreries affectées par le gel 2021 » indique Jérôme Despey, le prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>du</strong> conseil spécialisé vin <strong>de</strong> FranceAgriMer, soulignant que les ai<strong>de</strong>s seront versées dans la<br />
foulée, les règlements européens obligeant le versement <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s au 31 juin 20<strong>22</strong>.<br />
Lignes directrices<br />
Deux autres mesures sont également à sol<strong>de</strong>r : le rachat <strong>de</strong>s 2,5 points <strong>de</strong> franchise et le<br />
versement d’exonération <strong>de</strong> cotisations sociales pour les vignerons assurés dépassant les
lignes directrices européennes concernant les ai<strong>de</strong>s d’Etat. Des arbitrages ministériels sont<br />
atten<strong>du</strong>s indique Jérôme Despey, rapportant que le ministère souhaite clore les dossiers d’ici<br />
la fin d’année. Une volonté renforcée par les autres dossiers d’ai<strong>de</strong>s (grêle et sécheresse<br />
20<strong>22</strong>), mais aussi les besoins d’outils conjoncturels et structurels pour le rééquilibrage <strong>de</strong>s<br />
bassins viticoles en difficulté.<br />
* : Pour les entreprises arrêtant leurs comptes au 31 décembre, <strong>de</strong>s pièces justificatives<br />
pourront être ren<strong>du</strong>es jusqu’à la fin mars.
Les vignobles européens <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />
ai<strong>de</strong>s aux coûts <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, pas <strong>de</strong><br />
distillation ou d’arrachage<br />
Se projetant sur les besoins <strong>de</strong>s vignobles communautaires, le Copa-Cogeca met la priorité sur<br />
la ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s factures énergétiques et ne reprend pas les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s françaises naissantes sur<br />
la ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> déséquilibres entre offre et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />
Par Alexandre Abellan Le <strong>26</strong> octobre 20<strong>22</strong> Vitisphère.com<br />
« Une mesure pour ré<strong>du</strong>ire les coûts <strong>de</strong> l’énergie serait l’intervention la plus efficace à adopter<br />
sur le court-terme » déclare Luca Rigotti. - crédit photo : Alexandre Abellan (Vitisphere)<br />
Désormais « dans une situation post-pandémie », la filière <strong>de</strong>s vins européens fait désormais<br />
face à « une phase géopolitique incertaine » résume Luca Rigotti, le prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong><br />
travail sur le vin <strong>du</strong> Copa-Cogeca (Comité <strong>de</strong>s Organisations Professionnelles Agricoles <strong>de</strong><br />
l'Union européenne et Comité Général <strong>de</strong> la Coopération Agricole <strong>de</strong> l'Union européenne).<br />
Lors d’une visioconférence <strong>de</strong> <strong>presse</strong> ce 25 octobre, l’opérateur italien liste « <strong>de</strong> nombreux<br />
défis : <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> marché, <strong>de</strong> coûts <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, d’approvisionnement <strong>de</strong> matières<br />
premières… Même si nous <strong>de</strong>vons admettre que nous avons tiré <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> satisfaction <strong>du</strong><br />
marché jusqu’à présent. »<br />
Mais « nous commençons à être inquiets sur l’avenir » pointe Luca Rigotti, mettant en avant<br />
une inquiétu<strong>de</strong> : « les coûts <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction ont atteint <strong>de</strong>s niveaux sans précé<strong>de</strong>nt ». De quoi<br />
peser sur la consommation européenne (« le pouvoir d’achat <strong>de</strong>s familles est en train <strong>de</strong><br />
diminuer en Europe et le vin n’est pas un pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> première nécessité ») et faire craindre<br />
pour les exportations (« l’incertitu<strong>de</strong> économique ne caractérise pas seulement l’Europe, mais<br />
est ressentie dans le reste <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> »). Face à ces nuages assombrissant l’avenir, la filière<br />
européenne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> « <strong>de</strong>s interventions visant à ré<strong>du</strong>ire le coût <strong>de</strong> l’énergie » rapporte Luca<br />
Rigotti, expliquant que « le coût disproportionné <strong>de</strong> l’énergie engendre aussi l’augmentation
<strong>du</strong> prix <strong>de</strong> toutes les matières premières dont nous avons besoin : verre, papier… Comme la<br />
logistique et le transport pour lesquelles les prix ont augmenté <strong>de</strong> façon inédite. »<br />
Ré<strong>du</strong>ire les factures<br />
« Le sujet n’est pas uniquement et simplement une ai<strong>de</strong> pour l’énergie <strong>de</strong>s entreprises <strong>du</strong><br />
secteur vitivinicole, notre problème ce sont nos matières premières d’une part et l’inflation<br />
d’autre part » précise Anne Haller, la vice-prési<strong>de</strong>nte <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong> travail sur le vin <strong>du</strong> Copa-<br />
Cogeca. Ajoutant que « ce que l’on souhaite, c’est un dispositif d’accompagnement pour que<br />
nos fournisseurs puissent travailler correctement et nous fournir <strong>de</strong>s matières sèches, <strong>du</strong><br />
matériel, <strong>de</strong>s engrais, dans <strong>de</strong>s conditions tarifaires raisonnables. Nous n’avons pas d’apriori<br />
sur les outils qui pourraient être utilisés pour obtenir le résultat. »<br />
Au jour d’aujourd’hui<br />
Interrogé sur le soutien aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s françaises d’arrachage primé, <strong>de</strong> distillation <strong>de</strong> crise et<br />
d’ai<strong>de</strong> au stockage privé, Luca Rigotti indique que pour le Copa-Cogeca, « jusqu’à présent,<br />
nous n’avons pas pris en considération ces mesures. La vendange 20<strong>22</strong> a été <strong>de</strong> très bonne<br />
qualité, mais n’est pas très abondante dans tous les états membres. Avant <strong>de</strong> mettre en place<br />
certaines mesures, nous <strong>de</strong>vons voir quels sont les développements <strong>de</strong> marché. Nous sommes<br />
inquiets pour l’avenir <strong>du</strong> marché. Mais au jour d’aujourd’hui, nous n’avons pas encore la<br />
nécessité d’appliquer ces mesures. Et je répète bien au jour d’aujourd’hui. »
Congrès <strong>de</strong>s pépiniéristes<br />
Pour une pépinière viticole plus résiliente<br />
face aux aléas climatiques<br />
La grêle et la canicule ont fortement impacté la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> plants cette année. La filière<br />
doit s’adapter et se doter <strong>du</strong> plus grand nombre d’outils possibles pour assurer sa résilience.<br />
Par Christelle Stef Le 25 octobre 20<strong>22</strong> Vitisphère.com<br />
« La pépinière viticole face au dérèglement climatique », tel était le thème <strong>du</strong> 19ème congrès<br />
<strong>de</strong> la fédération française <strong>de</strong> la pépinière viticole qui s’est tenu à Chamonix (Haute-savoie) <strong>du</strong><br />
19 au 21 octobre - crédit photo : Christelle Stef<br />
«<br />
La pépinière viticole face au dérèglement climatique », tel était le thème <strong>du</strong> 19ème congrès<br />
<strong>de</strong> la fédération française <strong>de</strong> la pépinière viticole qui s’est tenu à Chamonix (Haute-savoie) <strong>du</strong><br />
19 au 21 octobre <strong>de</strong>rniers. Cette année, d’après les chiffres dévoilés par FranceAgrimer lors<br />
<strong>du</strong> congrès, 235 millions <strong>de</strong> plants ont été mis en œuvre, soit une augmentation <strong>de</strong> 15 % par<br />
rapport à l’an passé. Toutefois les aléas climatiques ont fortement impacté cette pro<strong>du</strong>ction.<br />
Le 5 juin, 15 à 20 millions <strong>de</strong> plants savoyards se sont retrouvés sous l’assaut <strong>de</strong>s grêlons. Et<br />
4 millions d’entre eux n’en n’ont pas réchappé. La grêle a aussi impacté un pépiniériste dans<br />
les Lan<strong>de</strong>s et trois dans le Val <strong>de</strong> Loire. A cela s’ajoute l’impact <strong>de</strong> la canicule qui a affecté<br />
considérablement les taux <strong>de</strong> reprises en pépinière. Il pourrait donc manquer <strong>de</strong>s plants en<br />
2023 si la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est forte.<br />
La pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> porte-greffes en baisse <strong>de</strong> 30 %<br />
Les aléas climatiques ont également affecté la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> bois pour les greffages <strong>de</strong> 2023.<br />
La grêle a en effet détruit 80 à <strong>10</strong>0 ha <strong>de</strong> vignes-mères <strong>de</strong> porte-greffes et <strong>de</strong> greffons. Et la
sécheresse a affecté le ren<strong>de</strong>ment dans les vignes-mères <strong>de</strong> porte-greffes. Ainsi dans le<br />
Vaucluse où sont pro<strong>du</strong>its 60 % <strong>de</strong>s porte-greffes la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> boutures s’annonce 30 %<br />
inférieure. Des tensions sur la disponibilité en plants pour 2024 sont donc à craindre.<br />
« Ces phénomènes climatiques sont <strong>de</strong> plus en plus fréquents, et n’épargnent aucune région.<br />
Trouver <strong>de</strong>s réponses adaptées aux spécificités <strong>de</strong> notre métier conditionne l’avenir <strong>de</strong> nos<br />
entreprises », a insisté David Amblevert, le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la FFPV le 21 octobre lors <strong>de</strong> son<br />
discours d’AG.<br />
Pierre-Denis Tourette a dans son rapport moral rapporté <strong>de</strong>s chiffres publiés début 20<strong>22</strong> par<br />
un groupe d’assureurs (Covea) « les épiso<strong>de</strong>s violents (<strong>de</strong> grêle) <strong>de</strong>vraient augmenter <strong>de</strong> 40 %<br />
d’ici à 2050 avec une sinistralité moyenne qui augmentera <strong>de</strong> 20 %. Elle touchera<br />
majoritairement la faça<strong>de</strong> atlantique et un grand quart sud-est. Inondation, sécheresse et<br />
grêle <strong>de</strong>vraient « contribuer à une augmentation <strong>de</strong> la sinistralité <strong>de</strong> +60 % dans les années à<br />
venir ». D’où l’urgence à trouver <strong>de</strong>s solutions.<br />
Adaptation <strong>de</strong>s itinéraires et équipements <strong>de</strong> protection<br />
La réponse passe d’abord par le déploiement d’équipements <strong>de</strong> protection et l’adaptation <strong>de</strong>s<br />
itinéraires culturaux. Mais pour ce qui concerne la protection vis-à-vis <strong>de</strong> la grêle, la pépinière<br />
se heurte à une difficulté technique : elle ne peut envisager d’installer <strong>de</strong>s structures fixes et<br />
rigi<strong>de</strong>s sous peine <strong>de</strong> coûts exorbitants car elle doit faire <strong>de</strong>s rotations <strong>de</strong> quatre ans. Sans<br />
compter qu’il n’existe pas à ce jour sur le marché <strong>de</strong> filets <strong>de</strong> protection adaptés à la<br />
pépinière. « Ce sujet doit mobiliser notre commission technique et nos partenaires <strong>de</strong> la<br />
R&D », a lancé David Amblevert. Pour ce qui est <strong>de</strong>s autres équipements existants, la FFPV<br />
les a recensés et elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à ce qu’ils puissent bénéficier d’ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> L’Etat dans le cadre<br />
<strong>de</strong> France 2030 en compléments <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s Régions. Autre enjeu : l’eau. Sur ce point<br />
David Amblevert a appelé au « développement <strong>de</strong> techniques plus économes en eau » et au<br />
« dialogue avec les acteurs locaux impliqués ».<br />
La pépinière éligible au dispositif d'assurance climatique<br />
Mais la résilience <strong>de</strong>s entreprises passe aussi par <strong>de</strong>s outils financiers. Les pépiniéristes à<br />
l’instar <strong>de</strong>s vignerons peuvent ainsi bénéficier <strong>du</strong> dispositif d’épargne <strong>de</strong> précaution. « Ce<br />
mécanisme permet <strong>de</strong> défiscaliser 150 000 € / entreprise en 4 ans. Malheureusement, cette<br />
somme <strong>de</strong> 150 000 € est totalement insuffisante pour relancer une pépinière (le coût <strong>de</strong> mise<br />
en culture d’un hectare <strong>de</strong> pépinière étant <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 200 000 €, ndlr), il nous faut<br />
continuer à mobiliser nos parlementaires syndicaux pour que ce plafond soit ren<strong>du</strong><br />
proportionnel à notre chiffre d’affaires », a-t-il expliqué. Autre outil : l’assurance. La<br />
pépinière est incluse dans le nouveau dispositif d’assurance climatique <strong>de</strong> la ferme France qui<br />
rentrera en vigueur au 1er janvier 2023. C’est officiel. Mais pour qu’elle puisse en bénéficier,<br />
il lui faut trouver une compagnie d’assurance qui veuille bien proposer une assurance<br />
climatique aux pépiniéristes. Des discussions sont actuellement en cours.
Trois manifestations successives les 27 et 28<br />
octobre 20<strong>22</strong><br />
L’Union <strong>du</strong> <strong>26</strong>/<strong>10</strong>/<strong>22</strong><br />
Ren<strong>de</strong>z-vous est donné le jeudi 27 octobre à 8 heures <strong>de</strong>vant la mairie d’Épernay.<br />
L’intersyndicat CGT <strong>du</strong> champagne annonce l’acte 5 <strong>de</strong> sa mobilisation pour obtenir une<br />
augmentation <strong>de</strong>s salaires <strong>de</strong>vant compenser les pertes <strong>de</strong> pouvoir d’achat <strong>du</strong>es au contexte<br />
économique particulier. Il organise un rassemblement le jeudi 27 octobre à 8 heures <strong>de</strong>vant la<br />
mairie d’Épernay. Le len<strong>de</strong>main, vendredi 28 octobre à 17 heures, à l’occasion <strong>du</strong><br />
Champagne day, les élus <strong>du</strong> syndicat se rassembleront <strong>de</strong>vant le musée d’Épernay, avenue <strong>de</strong><br />
Champagne.<br />
De son côté l’union locale CGT d’Épernay et l’union <strong>de</strong>s retraités (USLR) appellent « tous les<br />
actifs privé et public, les privés d’emplois et retraités » à participer au rassemblement <strong>du</strong> 27<br />
octobre place Carnot à <strong>10</strong> heures pour appuyer leurs revendications : « la revalorisation <strong>du</strong><br />
smic et <strong>de</strong>s pensions, <strong>de</strong>s augmentations <strong>de</strong> salaires cotisés et non en primes défiscalisées et<br />
désocialisées, l’in<strong>de</strong>xation <strong>de</strong>s pensions dès le début d’année, sur l’évolution <strong>du</strong> salaire moyen<br />
et l’abrogation <strong>de</strong>s CSG, CRDS et CASA imposées aux retraités par les précé<strong>de</strong>nts<br />
gouvernements » .
L’usage <strong>du</strong> mot nature pour l’étiquetage<br />
d’un vin s’est-il clarifié ?<br />
Selon Nathalie Tourrette et Matthieu Chirez, avocats,<br />
experts <strong>du</strong> droit vitivinicole chez JP Karsenty & Associés,<br />
la question <strong>de</strong> l’usage <strong>de</strong>s mots « nature » et « naturel » sur<br />
les étiquettes n’est toujours pas tranchée juridiquement.<br />
Publié le 9 septembre 20<strong>22</strong> Réussir Vigne<br />
Un certain flou subsiste quant à l'usage <strong>de</strong>s mots "nature" et "naturel" sur les étiquettes <strong>de</strong> vin,<br />
expliquent Nathalie Tourrette et Matthieu Chirez, avocats chez JP Karsenty & Associés, dans<br />
notre rubrique La Minute Droit.<br />
© C.Gerbod<br />
La législation a-t-elle défini les termes « nature » et « naturel » ?<br />
Les vins dits « nature » ne sont toujours pas définis juridiquement. Seules le sont la catégorie<br />
« vin doux naturel » ou la mention « brut nature ».<br />
Selon une note d’information <strong>de</strong> la Dreets Nouvelle-Aquitaine d’avril 2021, l’emploi <strong>de</strong>s<br />
termes « nature » ou « naturel » en association avec le terme « vin » sur l’étiquetage<br />
d’un vin, est interdit. Les Frau<strong>de</strong>s se fon<strong>de</strong>nt sur le fait que la France n’a pas usé <strong>de</strong> la<br />
possibilité laissée par la réglementation européenne d’autoriser l’utilisation <strong>du</strong> terme « vin »<br />
dans un nom composé.<br />
Elles rappellent également que selon la jurispru<strong>de</strong>nce, un vin « nature » ou « naturel »<br />
<strong>de</strong>vrait être « un vin ayant subi le minimum <strong>de</strong> traitement à la vigne comme au chai »,<br />
mais elles considèrent que « l’emploi <strong>de</strong> ces termes dans une marque <strong>de</strong> vin biologique<br />
n’est pas non plus possible ». Les Frau<strong>de</strong>s invoquent cette fois le risque <strong>de</strong> pratique<br />
commerciale trompeuse dès lors que « le mo<strong>de</strong> d’élaboration ne différant pas d’autres vins<br />
biologiques pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> manière similaire, une telle distinction est en effet susceptible<br />
d’in<strong>du</strong>ire en erreur les consommateurs sur les qualités substantielles, la composition, qui<br />
seraient <strong>de</strong> ce fait présentées comme exceptionnelles… alors que ce n’est pas le cas ».<br />
La jurispru<strong>de</strong>nce est-elle abondante sur le sujet ?<br />
Sur cette question précisément et en matière <strong>de</strong> vin, à notre connaissance, il n’y a eu que<br />
l’affaire Uvica (Union <strong>de</strong>s vignerons <strong>de</strong>s coteaux <strong>de</strong> l’Ardèche) pour l’instant. Le 12 juin<br />
2019, la Direccte (aujourd’hui Dreeets) d’Auvergne-Rhône-Alpes a enjoint à l’Uvica <strong>de</strong><br />
cesser, dans un délai <strong>de</strong> six mois, l’utilisation <strong>de</strong>s mentions « Ardèche par nature » sur<br />
l’étiquetage <strong>de</strong> ses vins et sur tous supports <strong>de</strong> communication. Utilisant la marque<br />
« Ardèche par nature » <strong>de</strong>puis plusieurs années pour désigner un vin s’inscrivant dans<br />
une démarche environnementale (vin biologique ou Haute valeur environnementale),<br />
l’Uvica a contesté la décision <strong>de</strong> l’administration.
Cette affaire était donc l’occasion pour les juges <strong>de</strong> mettre fin au vi<strong>de</strong> juridique quant à<br />
l’utilisation <strong>du</strong> terme « nature » dans une marque commerciale <strong>de</strong> vin. Mais le 21 juin 2021, le<br />
tribunal administratif <strong>de</strong> Lyon a donné raison à l’Uvica, sur la forme et non sur le fond <strong>du</strong><br />
litige : les agents <strong>de</strong>s Frau<strong>de</strong>s n’ont pas justifié d’une habilitation. Ainsi, la question <strong>de</strong><br />
savoir si l’utilisation <strong>du</strong> mot « nature » à travers la mention « Ardèche par nature » est<br />
licite ou constitue une pratique commerciale trompeuse, <strong>de</strong>meure non tranchée.<br />
Qu’a fait évoluer la création <strong>du</strong> label « Vin métho<strong>de</strong> nature » ?<br />
Le Syndicat <strong>de</strong> défense <strong>de</strong>s vins naturels a vu le jour en septembre 2019, face au<br />
développement <strong>du</strong> vin dit « nature » et à l’absence <strong>de</strong> réglementation en la matière. Le label<br />
« Vin métho<strong>de</strong> nature » a été déposé à titre <strong>de</strong> marque. La revendiquer implique <strong>de</strong><br />
respecter la charte d’engagement <strong>du</strong> syndicat. Elle prévoit notamment, que <strong>10</strong>0 % <strong>de</strong>s raisins<br />
doivent d’être issus d’une agriculture biologique engagée et certifiée et que l’élaboration <strong>du</strong><br />
vin respecte une certaine métho<strong>de</strong>.<br />
Cette démarche aurait l’assentiment <strong>de</strong> la DGCCRF (l’administration ne l’a pas confirmé<br />
officiellement) qui considère que la mention « métho<strong>de</strong> naturelle » peut être utilisée pour<br />
« qualifier un mo<strong>de</strong> d’élaboration spécifique ou une qualité particulière » et recomman<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
la réserver pour <strong>de</strong>s vins certifiés bio.<br />
Une marque <strong>de</strong> vin bio peut-elle employer le mot « nature » sans risque ?<br />
Si l’on suit la DGCCRF, il ne serait pas possible d’utiliser le mot « nature » ou un dérivé <strong>de</strong><br />
ce terme pour désigner le pro<strong>du</strong>it, mais cela serait toléré pour qualifier la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
pro<strong>du</strong>ction ou une qualité particulière <strong>du</strong> vin, à condition <strong>de</strong> pouvoir en justifier, ce qui<br />
implique <strong>de</strong> la réserver aux vins biologiques, voire aux vins qui répon<strong>de</strong>nt à la charte<br />
« Vin métho<strong>de</strong> nature ». Donc, son intégration dans une marque commerciale apposée sur<br />
l’étiquette d’un vin biologique peut potentiellement toujours être considérée par les Frau<strong>de</strong>s<br />
comme une pratique commerciale trompeuse. Son usage implique en conséquence d’être bien<br />
pesé, d’autant plus que les différentes directions régionales <strong>de</strong>s Frau<strong>de</strong>s n’ont pas toujours la<br />
même analyse <strong>de</strong>s situations.
Un nouveau gui<strong>de</strong> pour les ai<strong>de</strong>s promotion pays tiers<br />
FranceAgriMer FranceAgriMer a publié un nouveau gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> bonnes pratiques pour ai<strong>de</strong>r à<br />
bien compléter les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’ai<strong>de</strong>s pour la promotion <strong>de</strong>s vins français dans les pays tiers. Il<br />
détaille notamment les justificatifs atten<strong>du</strong>s selon les actions réalisées. Il se télécharge sur le<br />
portail vitipromotion. Pour les opérations à mener <strong>du</strong> 1 er janvier au 15 octobre 2023, l’appel à<br />
projet est ouvert <strong>du</strong> 15 septembre au 28 octobre 20<strong>22</strong>. FranceAgriMer annonce un « certain<br />
nombre <strong>de</strong> simplifications techniques <strong>de</strong> la mesure, en faveur <strong>de</strong>s opérateurs ».
« À l’export, la concurrence ne se situe pas<br />
entre <strong>de</strong>ux vignerons d’une même région »<br />
Anne Martel-Reison, fondatrice <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> conseil<br />
EOC International, milite pour l’exportation collaborative<br />
qu’elle défend notamment dans un livre. Elle nous<br />
explique les atouts <strong>de</strong> cette approche pour le vin.<br />
Publié le 21 octobre 20<strong>22</strong> - Par Propos recueillis par Catherine Gerbod / Réussir Vigne<br />
Le livre "L'exportation collaborative, se regrouper pour exporter" a été rédigé en collaboration<br />
avec Jean-Christophe Gessler, maître <strong>de</strong> conférences à l’IAE <strong>de</strong> Poitiers et spécialiste <strong>de</strong><br />
l’internationalisation en réseau. EOC International, 82 pages, 17 euros. © EOC International<br />
Selon Anne Martel-Reison, dirigeante d'une entreprise <strong>de</strong> conseil et spécialiste <strong>de</strong><br />
l'exportation, le vin se prête particulièrement bien aux stratégies d'exportation collaborative.<br />
Comment définir l’exportation collaborative ?<br />
À la tête d'EOC International, Anne Martel-Reison a constaté en accompagnant plusieurs<br />
groupes <strong>de</strong> vignerons que le vin se prêtait particulièrement bien à une démarche d'exportation<br />
collaborative.
L’exportation collaborative structure une démarche sur <strong>du</strong> moyen et long terme avec un<br />
véritable plan d’action, au lieu <strong>de</strong> faire <strong>du</strong> one-shot. Il s’agit <strong>de</strong> collaborer <strong>de</strong> façon<br />
rapprochée pour exporter, en définissant un objectif commun. Se grouper permet <strong>de</strong> construire<br />
une offre plus attractive pour un marché donné, tout en ré<strong>du</strong>isant les coûts d’entrée et <strong>de</strong><br />
développement grâce à la mutualisation <strong>de</strong>s moyens. Se réunir avec d’autres vignerons qui<br />
sont dans le même état d’esprit apporte une vraie dynamique.<br />
Qu’est-ce qui distingue l’approche collaborative d’un collectif ?<br />
Le collectif, c’est une étape mais c’est peu engageant. Ça peut passer par le partage d’un<br />
stand, d’un VIE…<br />
Ce n’est pas la même démarche que <strong>de</strong> se mettre à plusieurs pour se dire : comment on va<br />
abor<strong>de</strong>r ensemble le marché allemand, japonais ou américain ? Comment on prospecte, avec<br />
quels vins, quel positionnement, quelle politique <strong>de</strong> prix ?<br />
En quoi le vin est-il adapté aux démarches d’exportation collaborative ?<br />
À travers le vin, il y a la volonté <strong>de</strong> promouvoir un terroir, une région ou une appellation. Il y<br />
a donc une histoire commune, partagée à l’échelle d’une zone viticole ou <strong>du</strong> pays que l’on<br />
peut raconter et mettre en avant.<br />
Cela permet aussi <strong>de</strong> proposer à l’acheteur potentiel un panel plus large que s’il était en face<br />
d’une seule proposition.<br />
Dans votre livre, vous expliquez qu’en France, la démarche collaborative a<br />
plus <strong>de</strong> mal à percer en comparaison d’autres pays comme l’Italie. Quels sont<br />
les freins ?<br />
Dans l’imaginaire collectif, l’exportation a tendance à être associée à une démarche<br />
indivi<strong>du</strong>elle. Il y a aussi une crainte <strong>de</strong> la concurrence entre vignerons. Pourtant, à l’export,<br />
elle ne se situe pas entre <strong>de</strong>ux vignerons d’une même région mais avec d’autres pays : elle est<br />
chilienne, sud-américaine, espagnole… Il faut privilégier l’intelligence collective même si ça<br />
fait peur au départ.<br />
À plusieurs, on est plus visible que tout seul, cela permet d’atteindre une taille critique et<br />
d’accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s réseaux.<br />
Concrètement comment une telle démarche se met-elle en place ?<br />
Définir la politique <strong>de</strong> prix est un élément essentiel. J’ai accompagné un groupe d’une<br />
quinzaine <strong>de</strong> vignerons souhaitant exporter au Brésil et aux États-Unis. Nous avons d’abord<br />
discuté pour bâtir une liste <strong>de</strong> prix commune cohérente. On ne peut pas avoir un vin qui est<br />
<strong>de</strong>ux fois plus cher qu’un autre pour un niveau <strong>de</strong> gamme comparable. Il faut toujours se<br />
placer <strong>du</strong> côté <strong>de</strong>s acheteurs et proposer une complémentarité dans le portefeuille pour que<br />
l’offre groupée ait un intérêt pour lui. Avant <strong>de</strong> définir les actions, il faut aussi disposer<br />
d’outils numériques. Cela fait partie <strong>du</strong> montage <strong>du</strong> projet que <strong>de</strong> prévoir, par exemple, un site<br />
web avec <strong>de</strong>s portraits réalisés par un photographe professionnel.
Quelle est la taille idéale d’un groupe d’exportateurs ?<br />
De cinq à huit exportateurs, c’est le nombre idéal. Mais au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la taille, ce qui compte<br />
avant tout c’est la volonté commune et la présence d’une personne qui porte le groupe,<br />
reconnue par les autres et sur laquelle, en tant que conseiller, on s’appuie.<br />
Quel est le coût d’un accompagnement ?<br />
Le coût d’un accompagnement est évi<strong>de</strong>mment variable selon la mission définie mais Anne<br />
Martel-Reison avance, à titre indicatif, <strong>de</strong>s tarifs <strong>de</strong> « 6 000 à 7 000 euros par an pour<br />
l’Europe, <strong>de</strong> <strong>10</strong> 000 à 15 000 euros pour le grand export selon les <strong>de</strong>stinations ».
Viti Vini : une fréquentation en hausse avec<br />
17 500 entrées en 4 jours<br />
Publié le <strong>26</strong> octobre 20<strong>22</strong> Matot Braine <strong>du</strong> <strong>26</strong> <strong>10</strong> <strong>22</strong><br />
Le VITI VINI, salon viti-vinicole régional organisé par le Club <strong>de</strong>s Entrepreneurs<br />
Champenois, a fermé ses portes vendredi soir après 4 jours d’activité intense ! Cette édition<br />
<strong>de</strong>s « retrouvailles » a rimé avec qualité, convivialité et business. La météo étant aussi <strong>de</strong> la<br />
partie, les visiteurs ont pu profiter pleinement <strong>du</strong> nouvel espace restauration aménagé en<br />
extérieur.<br />
Après comptage, un peu plus <strong>de</strong> 17 500 entrées ont été enregistrées sur les 4 jours, grâce à une<br />
offre exposants particulièrement <strong>de</strong>nse puisque pour la première fois, ce sont 200 entreprises<br />
qui étaient installées au Millésium ! Après quatre ans sans salon régional, cette édition était<br />
l’occasion pour elles <strong>de</strong> retrouver leurs clients dans une atmosphère conviviale et souvent<br />
pour présenter une nouveauté. Ce que l’on peut retenir <strong>du</strong> VITI VINI 20<strong>22</strong>…<br />
Une fréquentation record, une inauguration marquée par la présence <strong>du</strong> Haut-Commissaire à<br />
l’Emploi et à l’Engagement <strong>de</strong>s Entreprises (voir photo), une passerelle <strong>de</strong>s métiers à l’emploi<br />
bouillonnante, avec quelque 193 offres d’emploi et plus <strong>de</strong> 1300 personnes inscrites aux<br />
animations, <strong>du</strong> collège à l’université, <strong>de</strong>s conférences axées sur <strong>de</strong>s sujets-clés <strong>de</strong> l’actualité<br />
filière (RSE, emploi, climat, vendanges)... le bilan 20<strong>22</strong> est résolument positif pour les<br />
organisateurs. Pour 2023, le Club <strong>de</strong>s Entrepreneurs Champenois, présidé par Christophe<br />
Labruyère, entend poursuivre son action autour <strong>de</strong> problématiques fortes pour la pérennité <strong>de</strong>s<br />
entreprises connexes au champagne comme l’emploi. Prochaine étape : la sortie imminente <strong>du</strong><br />
Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s entreprises adhérentes au Club, véritable répertoire <strong>de</strong> la filière connexe.
Presse écrite<br />
FRA<br />
Famille <strong>du</strong> média : Médias spécialisés<br />
Edition : Novembre<br />
grand public<br />
20<strong>22</strong> P.74-77,77,77,79-80,83<br />
Périodicité : Mensuelle<br />
Audience : 400000<br />
Journalistes : Julie Reux<br />
Nombre <strong>de</strong> mots : 3168<br />
Sujet <strong>du</strong> média : Tourisme-Gastronomie<br />
p. 1/7<br />
Enquêtes<br />
et révélations<br />
Quand le vin passe<br />
au régime<br />
sans carbone<br />
À l'heure <strong>de</strong> l'urgence climatique, la filière viticole se penche sur son impact sur l'environnement<br />
et notamment sur son empreinte carbone. Pour la ré<strong>du</strong>ire, voire atteindre la neutralité,<br />
tout le mon<strong>de</strong>, <strong>du</strong> vigneron au consommateur, est appelé à changer quelques habitu<strong>de</strong>s.<br />
Une enquête <strong>de</strong> Julie<br />
Reux<br />
Le<br />
défi semble ressembler à l’ascension <strong>de</strong> l’Everest par<br />
la face nord pour nombre <strong>de</strong> vignerons, mais sans<br />
savoir quelle voie emprunter, ni commentyparvenir.<br />
“Bilan carbone”, “neutralité carbone” : ces expressions enva<br />
hissent l’espace médiatique <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années, comme <strong>de</strong>s<br />
bouées face à l’urgence climatique, mais elles ont concrète<br />
ment <strong>du</strong> mal à avoir prise dans le <strong>quotidien</strong>. Quels efforts doit<br />
réaliser le mon<strong>de</strong> vigneron pour entr er dans les clous ?<br />
En étudiant le premier bilan carbone <strong>de</strong> sa propriété, réalisé<br />
en ce début d’année, Vincent Hayer, vigneron <strong>du</strong> domaine <strong>de</strong><br />
Montcy, à Cheverny (Vallée <strong>de</strong> la Loire), dresse la liste <strong>de</strong> tout ce<br />
qu’ilfaudraittransformer. «Lesbouteilles, Vexport, lalutteantigel...<br />
On est dans un système avec <strong>de</strong>s choses très lour<strong>de</strong>s à<br />
changer, soupire-t-il. II vapourtantfalloirtrouver<br />
<strong>de</strong>ssolutions, carquandje regar<strong>de</strong> lesprojections cli<br />
matiquesje medisquesije nefaisrienje nepourrai<br />
peut-êtreplusfaire <strong>de</strong> vin tout court. » Ce domaine<br />
enbio et biodynamie <strong>de</strong> 30 hectares, régulière<br />
ment frappé par le gel printanier, a réalisé - via<br />
la Chambre d’agriculture et un financement <strong>de</strong><br />
1Agence <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong> la maîtrise <strong>de</strong><br />
l’énergie (A<strong>de</strong>me) - son bilan carbone « dans un souci <strong>de</strong> cohé<br />
rence avec notre engagement en culture biologique », explique<br />
vigneron. 11a eu la surprise <strong>de</strong> découvrir que le vrai levier pour<br />
ré<strong>du</strong>ire l’empreinte carbone <strong>du</strong> domaine n’est pas, comme il<br />
l’avait imaginé, dans la vigne, mais plutôt dans les stratégies<br />
commerciales et le marketing, à commencer par le choix <strong>de</strong>s<br />
bouteilles enverre. Sans tar<strong>de</strong>r, Vincent Hayer a donc déjà pris<br />
une décision : «Je suispassé àune bouteille <strong>de</strong> 395gpour toutes mes<br />
cuvéesd’entrée<strong>de</strong>gamme-etjeleferaipeut-êtreaussipourlesautres<br />
aulieud’une<br />
lour<strong>de</strong> bouteille <strong>de</strong> 660g. Cela aura un impacténorrnesur<br />
le bilan carbone. Surlesclients, on verra ».<br />
le<br />
Les bilans carbone détaillés à l’échelle d’un domaine sont<br />
encore plutôt rares dans le mon<strong>de</strong> viticole. Trop compliqués,<br />
trop mal connus, trop chers (les ai<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’A<strong>de</strong>me sont réser<br />
vées aux installés <strong>de</strong>puis moins <strong>de</strong> cinq ans). Mais la filière viti<br />
cole commence sérieusement à se pencher sur son impact sur<br />
le changement climatique et, dans la foulée, sur les moyens<br />
<strong>de</strong> le ré<strong>du</strong>ire.<br />
« Sije ne fais rien,<br />
je<br />
ne pourrai<br />
plusfaire<strong>de</strong>vin<br />
tout<br />
Quatre fois moins <strong>de</strong> carbone qu'un steak<br />
Certes, l’empreinte carbone <strong>du</strong> vin n’est pas vraiment pire<br />
qu’un autre pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> consommation courante. Un verre <strong>de</strong><br />
vinrouge, c’est environl30géquivalent(éq.) C02,presqu’au<br />
court»<br />
lA<strong>de</strong>me.<br />
tant qu’une canette <strong>de</strong> cola. Une bouteille <strong>de</strong> vin,<br />
c’est l’équivalent en carbone <strong>de</strong> 3 kilomètres en<br />
voiture, mais quatre fois moins d’émissions <strong>de</strong><br />
gaz à effet <strong>de</strong> serre qu’un steak <strong>de</strong> boeuf français.<br />
Mais le vin ne fait pas partie <strong>de</strong>s aliments indis<br />
pensables à notre survie, ni même à un régime<br />
alimentaire idéal. « Sur un repas, un verre <strong>de</strong> vin<br />
ne fait pas vraiment <strong>de</strong> différence, résume Sarah<br />
Martin, experte en alimentation <strong>du</strong>rable <strong>de</strong><br />
Mais cela s'ajoute aux autrespro<strong>du</strong>itsalimentaires.»<br />
Et à l’échelle d’une filière, c’est tout <strong>de</strong> suite un autre<br />
enjeu... La Bourgogne, par exemple, vient <strong>de</strong> calculer son<br />
empreinte carbone à 388 000 tonnes éq. C02 par an (soit<br />
environ 13 tonnes éq. C02 par hectare <strong>de</strong> vigne) ; à Bor<strong>de</strong>aux,<br />
c’est 587 000 tonnes éq. C02 en 2019 (soit environ 4 tonnes<br />
éq. C02 par hectare). Àtitre <strong>de</strong> comparaison, un aller-retour<br />
Paris-New York en avion revient à 2,3 tonnes éq. C02 par pas<br />
sager. Face à ce bilan, l’interprofessionbourguignonne affiche<br />
savolonté <strong>de</strong> le ré<strong>du</strong>ire à 150 000 tonnes d’ici 2035 (- 60 %) et les<br />
Bor<strong>de</strong>lais visent 386 400 tonnes d’ici 2030 (- 74 % d’ici 2050), ce<br />
: lllustration<br />
LorenzoTimon<br />
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Quand le vin passe au régime sans carbone<br />
Edition : Novembre 20<strong>22</strong> P.74-77,77,77,79-80,83<br />
p. 2/7<br />
Equivalences<br />
en poids carbone<br />
Une bouteille équivaut à<br />
Km en voiture e*<br />
Un verre <strong>de</strong> vin équivaut à<br />
130 g éq. C02, soit 4 fois moins<br />
<strong>de</strong> rejet C0, qu’un steak<br />
Le poids carbone<br />
Empreinte<br />
carbone annuelle<br />
dans la filiere<br />
Bor<strong>de</strong>aux<br />
587 000<br />
tonnes<br />
éq.C02<br />
pour <strong>10</strong>5 000 ha<br />
Bourgogne<br />
- 388 000<br />
tonnes<br />
éq.C02<br />
ppour 31 460 ha<br />
Q -35% d’ici 2030 Q -60% d’ici<br />
d’ici 2035<br />
Répartition <strong>du</strong> poids carbone<br />
<strong>de</strong> la viticulture au transport<br />
jusqu<br />
a<br />
avec les bouchons<br />
en<br />
plastique<br />
8 %<br />
Viticulture<br />
Ré<strong>du</strong>ction<br />
,r<br />
<strong>de</strong>s engrais et pro<strong>du</strong>its<br />
phytosanitaires<br />
Le protoxy<strong>de</strong> d’azote est<br />
300 fois plus réchauffant<br />
que<br />
le carbone<br />
I pS m<br />
J KJ p<br />
Vinification<br />
<strong>du</strong> poids<br />
carbone<br />
concerne<br />
la bouteille<br />
vi<strong>de</strong><br />
Les leviers pour ré<strong>du</strong>ire<br />
le poids carbone O<br />
Ré<strong>du</strong>ction<br />
<strong>du</strong> poids<br />
<strong>de</strong>s bouteilles<br />
Champagne “ 15% co2<br />
900g<br />
-» 835g<br />
<strong>de</strong> 2005 à 2015<br />
Bor<strong>de</strong>aux “9 /o C02<br />
Conditionnements<br />
alternatifs<br />
BIB -40%co<br />
Bouteille<br />
Canette -72% C0<br />
en carton<br />
2 autour<br />
PET<br />
en plastique<br />
recyclé<br />
d'une<br />
poche<br />
en plastique<br />
<strong>de</strong>s vins pro<strong>du</strong>its<br />
chaque<br />
dans<br />
sont<br />
la même<br />
année<br />
le mon<strong>de</strong><br />
consommés<br />
Transports<br />
alternatifs<br />
année<br />
Flex-tanks 34% <strong>de</strong>s vins<br />
transportés<br />
dans le mon<strong>de</strong><br />
“1 2 <strong>du</strong> poids<br />
<strong>de</strong> la bouteille<br />
<strong>de</strong> 2007 à 2019<br />
Fourgons<br />
électriques<br />
Bourgogne<br />
900g<br />
(objectif)<br />
480g<br />
Sources : A<strong>de</strong>me, Alko, BIVB, CIVB, CIVC, IFV, Nomacorc, OIV, Verallia<br />
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Shutterstock<br />
Quand le vin passe au régime sans carbone<br />
Edition : Novembre 20<strong>22</strong> P.74-77,77,77,79-80,83<br />
p. 3/7<br />
Àpartir<strong>de</strong>2023, la province<strong>de</strong>l'Ontario (Canada) bannira les bouteilles<strong>de</strong>plus<strong>de</strong>420grammes pour les vins ven<strong>du</strong>smoins<strong>de</strong>lOeuros.<br />
qui leur permettrait, en y ajoutant <strong>de</strong> la compensation (nous<br />
en reparlerons), d’atteindre la neutralité carbone.<br />
L’heure est donc au régime sévère. Et la première étape,<br />
c’est <strong>de</strong> savoir ce qui pèse le plus lourd dans le bilan. Toutes<br />
les étu<strong>de</strong>s pointent <strong>du</strong> doigt la bouteille enverre, loin <strong>de</strong>vant<br />
le transport et surtout l’activité viticole à proprement parler<br />
(vigne et cave). 21 % <strong>du</strong> bilan carbone d’une bouteille <strong>de</strong> vin est<br />
imputable... à la bouteille vi<strong>de</strong>, selon le Conseil interprofes<br />
sionnel <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux (CIVB). Et ce chiffre approche les<br />
50 % si l’ony ajoute les bouchons (surtout s’ils sont<br />
en plastique, au bilan plus lourd que le liège), les<br />
cartons, les palettes et évi<strong>de</strong>mment le transport<br />
<strong>de</strong> ladite bouteille, qui représentent quant à eux<br />
19 % <strong>du</strong> total <strong>de</strong>s émissions. Les Champenois cal<br />
culent unpeu différemment, mais parviennent<br />
peu ou prou aux mêmes conclusions : les pra<br />
tiques viticoles (la partie pro<strong>du</strong>ction) pèsent<br />
“seulement” <strong>22</strong> % <strong>du</strong> bilan carbone, contre 49 %<br />
pour les emballages et le fret. En Bourgogne,<br />
les emballages pèsent «jusqu'à 40 % <strong>de</strong> Vempreinte<br />
carbone <strong>de</strong> lafilière », selon l’étu<strong>de</strong> publiée en ce<br />
début d’année par le Bureau interprofessionnel <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong><br />
Bourgogne (BIVB). Bref, le plus important levier pour ré<strong>du</strong>ire<br />
l’empreinte carbone <strong>du</strong> vin, c’est son conditionnement.<br />
Haro sur les bouteilles lour<strong>de</strong>s<br />
La solution la plus évi<strong>de</strong>nte consiste donc à ré<strong>du</strong>ire le poids<br />
<strong>de</strong>s bouteilles existantes. En passant <strong>de</strong> 900 g à 835 g, les<br />
Champenois ont déjà par exemple<br />
diminué l’empreinte carbone <strong>de</strong> leur<br />
bouteille <strong>de</strong> 15 % <strong>de</strong> 2005 à 2015. À<br />
Bor<strong>de</strong>aux, «9%<strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> notre<br />
empreinte estliée aufaitque les pro<strong>du</strong>cteurs<br />
ont ré<strong>du</strong>it le poids <strong>de</strong> leur bouteille <strong>de</strong> 12 % <strong>de</strong><br />
2007à 2019», évoque Marie-Catherine<br />
Dufour, directrice <strong>du</strong> service technique<br />
<strong>du</strong> CIVB. Pour atteindre leur objectif<br />
Des bouteilles<br />
en plastique<br />
ou en carton<br />
<strong>de</strong>stinées<br />
à remplacer<br />
leverre<br />
<strong>de</strong> neutralité d’ici 2050, les Bor<strong>de</strong>lais veulent<br />
ré<strong>du</strong>ire encore <strong>de</strong> <strong>10</strong> % le poids <strong>de</strong> leurs flacons en<br />
verre. Pour sa bouteille bourguignonne, quipeut<br />
peser jusqu’à 900 g, le BIVB vise, lui, un « objectif<br />
atteignable<strong>de</strong>480g».<br />
Les bouteilles lour<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong> toute façon<br />
<strong>de</strong> plus en plus décriées. Au Canada, le Liquor<br />
Control of Ontario a annoncé qu’à partir <strong>de</strong> 2023,<br />
la province n’achètera plus <strong>de</strong> vin <strong>de</strong> moins <strong>de</strong><br />
<strong>10</strong> € (15 dollars canadiens) conditionné dans <strong>de</strong>s<br />
bouteilles <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 420 g. Pas très loin, la Société<br />
<strong>de</strong>s alcools <strong>du</strong> Québec a également mis le poids<br />
<strong>de</strong>s bouteilles vi<strong>de</strong>s dans ses appels d’offres... Aux États-Unis<br />
et en Angleterre, plusieurs professionnels bataillent pour<br />
qu’elles soientbannies. La critique anglaise Jancis Robinson,<br />
qui milite contre <strong>de</strong>puis 2006, a commencé en février 2021<br />
à peser les bouteilles <strong>de</strong>s vins qu’elle note... et à exclure les<br />
bouteilles en surpoids. «Jevoyaislepoids <strong>de</strong>s bouteilles augmenter<br />
etje savais que c'était un gâchis <strong>de</strong> ressources, dangereuxpour ceux<br />
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D. R.<br />
Quand le vin passe au régime sans carbone<br />
Edition : Novembre 20<strong>22</strong> P.74-77,77,77,79-80,83<br />
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qui doivent lesporter etsans aucun rapport avec la qualité <strong>du</strong> vin »,<br />
raconte la Master ofWine.<br />
Haro sur les grosses bouteilles, donc. Mais s’il semble assez<br />
simple d’alléger <strong>de</strong>s mastodontes <strong>de</strong> 1 kg, jusqu’où les pro<br />
<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong> verre peuvent-ils pousser la cure d’amaigrisse<br />
ment ? « Un processus d'allègement, c'estlong, c'estcompliqué » à<br />
l’échelle d’une in<strong>du</strong>strie, prévient Astrid Gauthier, directrice<br />
marketing <strong>de</strong> Verallia, lea<strong>de</strong>r euro<br />
péen, qui précise : « On peutfaire <strong>de</strong>s<br />
bouteilles très légères, mais ilfaut<br />
qu'elles<br />
soient belles et robustes, sans compromis<br />
sur le <strong>de</strong>sign», ni surtout les co<strong>de</strong>s mar<br />
keting. Aujourd’hui, les bouteilles les<br />
plus légères oscillent autour <strong>de</strong> 395 g...<br />
mais les crus bor<strong>de</strong>lais restent le plus<br />
souvent présentés dans <strong>de</strong>s bouteilles<br />
<strong>de</strong> 700 g. Enparallèle <strong>de</strong> ce chantier, les<br />
verriers travaillent sur d’autres inno<br />
vations : <strong>de</strong>s fours électriques ou mixtes ou encore <strong>de</strong>s bou<br />
teilles avec plus <strong>de</strong> calcin (verre recyclé) et donc aux teintes<br />
plusfoncées.<br />
teilles enplastique PETrecyclé et plates, par exemple. Ou en<br />
carton avec une poche en plastique à l’intérieur. Outre les ratés<br />
- un fabricant <strong>de</strong> bouteilles en PET a ainsi dû rappeler tous les<br />
vins au bout d’un an car ils étaient oxydés -, aucune <strong>de</strong> ces<br />
inventions n’est parfaite. En théorie, les “biomatériaux” sont<br />
biodégradables... mais seulement dans un environnement<br />
in<strong>du</strong>striel (pas dans le compost <strong>de</strong> votre jardin) et à condition<br />
que le tri soit bien fait, ce qui est loin d’être le cas dans tous les<br />
pays. Même chose pour les canettes et revêtements plastiques<br />
<strong>de</strong>s Bag-in-box et poches à vin (32 % <strong>du</strong> plastique termine sa<br />
course dans les océans, selon Greenpeace). Le KeyKeg (fût à<br />
Maigrir ou être remplacée<br />
La bouteille en verre doit donc se refaire une beauté si elle<br />
ne veut pas se faire remplacer. Rappelons au passage que,<br />
selon rOrganisation internationale <strong>de</strong> la vigne et <strong>du</strong> vin (OIV),<br />
85 % <strong>de</strong>s vins pro<strong>du</strong>its chaque année dans le mon<strong>de</strong> sont<br />
consommés... la mème année ; l’immense majorité <strong>de</strong>s vins<br />
n’a donc pas besoin d’un contenant conçu pour <strong>du</strong>rer cent ans.<br />
Les prétendants sont nombreux. On connalt déjà bien sûr<br />
le Bag-in-box (- 40 % <strong>de</strong> carbone par rapport à une bouteille<br />
classique) ou la canette <strong>de</strong> vin (- 72 %), dont on nous prédit<br />
régulièrement l’avènement (en vain pour l’instant). Et l’on<br />
voit apparaître dans quelques bars français <strong>de</strong>s fûts <strong>de</strong> vin (les<br />
KeyKegs) pour un service “àla tireuse”... D’autres innovations<br />
tentent également <strong>de</strong> remplacer la bouteille en verre :<strong>de</strong>s bou<br />
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À Ia vigne, les postes les plus émetteurs<br />
<strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre sont, dans l'ordre,<br />
les engraistminérauxou organiques),<br />
le carburant consommé dans les parcelles<br />
et les pro<strong>du</strong>its phytosanitaires.<br />
vin en plastique) semble au point,<br />
mais quid <strong>du</strong> recyclage, surtout à l’ex<br />
port ? Comment récupérer ces fûts à l’autre<br />
bout <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> ? 11est aussi trop tôt pour savoir<br />
si les consommateurs sont prêts à remplacer leurs<br />
magnums par ces bouteilles <strong>du</strong> troisième type.<br />
Voiliers, f lextanks<br />
etfourgonsélectriques<br />
Des contenants plus légers régleraient pourtant une partie <strong>de</strong><br />
l’autre point noir <strong>du</strong>vin :le transport (19% <strong>de</strong>s émissions <strong>de</strong> la<br />
filière bor<strong>de</strong>laise en 2019). En attendant, d’autres pistes sont<br />
explorées... ÀBor<strong>de</strong>aux, par exemple, le transport par avion<br />
représente «une trèspetitepart<strong>du</strong>fret... maiscelapèse énormé<br />
mentsurnotre bilan carbone », évoque Marie-Catherine Dufour.<br />
La Champagne a beaucoup communiqué sur l’envoi « zéro<br />
pétrole » <strong>de</strong> bouteilles à Montréal, d’abord par camions fonc<br />
tionnant au GNV (gaz naturel pour véhicule), puis par four<br />
gons électriques et enfin par voilier, en 2019... mais l’aventure<br />
reste<br />
symbolique.<br />
Moins romantique mais plus réaliste est l’option flex tanks :<br />
34 % <strong>de</strong>s vins transportés dans le mon<strong>de</strong> voyagent déjà dans<br />
ces containers géants conçus pour le vin en vrac... et <strong>de</strong> pre<br />
mière gamme (8 %<strong>de</strong> la valeur, selon l’OIV). Le blocage<br />
est autant technique que culturel. Et rembouteil<br />
lage <strong>du</strong> vin près <strong>du</strong> lieu <strong>de</strong> consommation se<br />
heurte à la fois au cahier <strong>de</strong>s charges<br />
<strong>de</strong> nombre d’appellations<br />
et au coût. La consigne, en<br />
revanche, pourrait bien<br />
faire son grand come-back<br />
(lire l’encadré ci-<strong>de</strong>ssous).<br />
Et le bilan carbone<br />
<strong>du</strong>vignoble?<br />
Et dans les vignes ? La<br />
partie “pro<strong>du</strong>ction” <strong>du</strong>vin<br />
pèse beaucoup moins : environ<br />
18 % pour la partie viticulture et 8 %<br />
pour les vinifications selon les données<br />
<strong>de</strong> l’institut français <strong>de</strong> la vigne et <strong>du</strong> vin (1FV).<br />
Mais pour atteindre les objectifs, le régime “sans<br />
carbone” doit se poursuivre au vignoble et à la cave. Les<br />
postes les plus émetteurs <strong>de</strong> gaz à effet <strong>de</strong> serre sont, dans<br />
l’ordre, « les engrais (minérauxou organiques, ndlr)sH'on cumule<br />
les émissions directes et celles liées à leurfabricatior, le carburant<br />
consommé sur lesparcelles avec les tracteurs et enfin lespro<strong>du</strong>its phy<br />
tosanitaires», souligne ÉmilieAdoir, <strong>de</strong>l’lFV(pour uneparcelle<br />
type sans enherbement, ni retour au sol <strong>de</strong>s sarments et une<br />
forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> plantation). « Ces chiffres n’intègrentpas le palis<br />
sage,alors que lepalissage en métal alourdit le bilan », note<br />
aussi<br />
la scientifique.<br />
Tout compte, onvous l’a dit... Ce qui rend<br />
les comparaisons bio/conventionnel très<br />
hasar<strong>de</strong>uses. D’ailleurs, il n’existe pas à<br />
ce jour <strong>de</strong> bilan carbone comparé entre<br />
les différents labels bio ou HVE, ni avec la<br />
viticulture conventionnelle. Apriori, l’idée<br />
reçue qui consiste à penser que bio = sup<br />
pression <strong>de</strong>s passages en tracteur pour les trai<br />
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tements =suppression <strong>de</strong> carbone est vraie. «Le<br />
passage <strong>du</strong> désherbage chimique au mécanique aug<br />
mente Vempreinte carbone globale d'une exploitation<br />
viticole <strong>de</strong>3%», a mesuré Pierre Naviaux, <strong>du</strong> Comité<br />
Champagne. Mais « cela permet aussi <strong>de</strong> diviserl’éco<br />
toxicitéparlO», précise l’expert, qui ajoute : «llfaut<br />
donc parfoisfaire <strong>de</strong>s arbitrages » entre l’empreinte<br />
carbone mais aussi l’impact sur l’eau, la couche<br />
d’ozone, l’émission <strong>de</strong> microparticules, l’épuise<br />
ment <strong>de</strong>s ressources, etc. La Champagne place d’ailleurs la<br />
«viticulture écologique » (bio ou autre certification) commepre<br />
mier outil <strong>de</strong> décarbonation<br />
L’abandon <strong>de</strong>s éoliennes au gaz<br />
<strong>de</strong>s pratiques viticoles.<br />
Le plan évoque aussi « Vabandon <strong>de</strong> la lutte antigelfondée sur les<br />
carburantsfossiles », type éoliennes fonc<br />
tionnant au gaz. Ce point précis pour<br />
rait <strong>de</strong>venir problématique dans les<br />
vignobles où le gel frappe <strong>de</strong> plus en<br />
plus régulièrement, comme la Vallée<br />
<strong>de</strong> laLoire.<br />
«En 2021, les éoliennes mobiles<br />
propulsant <strong>de</strong> l’air chaud c’est 1,1 tonne<br />
éq. carbone par hectare sur un bilan global<br />
<strong>de</strong>4tonnes éq. carbone par hectare <strong>de</strong> vignes,<br />
relève ainsi Vincent Hayer, à Cheverny.<br />
Saufqueje nesaispasfaireautrement.»<br />
En revanche, tous ceux qui misent avant tout sur l’arrivée<br />
annoncée <strong>de</strong>s tracteurs électriques pour verdir leur bilan vont<br />
<strong>de</strong>voir revoir leur copie. Ré<strong>du</strong>ire rutilisation d’engrais sera<br />
bien plus efficace. «L'engrais minéral azoté (interdit en bio, ndlr)<br />
libère<strong>du</strong>protoxy<strong>de</strong>d’azote,300foisplus réchauffantquelecarbone»,<br />
a ainsi découvert Vincent Hayer. De toute façon, la part <strong>de</strong> la<br />
pro<strong>du</strong>ction reste minime par rapport à celle <strong>du</strong> conditionne<br />
ment... «Onfait<strong>du</strong>bio maison exportenosbouteillesàl'autrebout<br />
<strong>du</strong> mon<strong>de</strong> et on chauffe Yair, résume Vincent Hayer, dépité. C'est<br />
intéressant <strong>de</strong> seposercesquestions-là... »<br />
Ceux qui<br />
misent sur<br />
les tracteurs<br />
électriques<br />
<strong>de</strong>vront revoir<br />
leur copie<br />
C’est aussi dans lesvignes qu’apparaît une autre<br />
solution : capter <strong>du</strong> carbone et ainsi “compenser”<br />
les émissions <strong>de</strong> la filière. D’ici la fin <strong>de</strong> l’année, les<br />
domaines viticoles <strong>de</strong>vraient d’ailleurs obtenir<br />
la possibilité d’être rémunérés pour le carbone<br />
stocké, via <strong>de</strong>s crédits carbone. L’IFV doit d’abord<br />
publier une méthodologie <strong>de</strong> calcul - c’est dans les<br />
tuyaux. Comparée à d’autres pro<strong>du</strong>ctions agri<br />
coles, la vigne ne “capte” pas beaucoup <strong>de</strong> C02,<br />
même en plantant <strong>de</strong>s kilomètres <strong>de</strong> haies, en semant <strong>de</strong>s<br />
couverts végétaux, voire en captant le COz <strong>de</strong> fermentation.<br />
Cette option est pourtant étudiée <strong>du</strong> côté <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux. « Cela<br />
ne représentepasgrand-chose,<br />
<strong>10</strong>00 hectolitres <strong>de</strong>vin, c'est<strong>10</strong> tonnes<br />
<strong>de</strong> C02 à capter, convient Marie-Catherine Dufour (CIVB).Mais<br />
si lesgran<strong>de</strong>s coopérativespouvaients’équiperpoury<br />
arriver, ça serait<br />
çaenplus.»<br />
À environ 44 euros la tonne <strong>de</strong> carbone sur le marché mon<br />
dial en 2021, ce levier ne <strong>de</strong>vrait cependant pas attirer <strong>de</strong>s<br />
foules <strong>de</strong> vignerons. 11leur faudra trouver <strong>de</strong>s raisons plus<br />
agronomiques <strong>de</strong> planter un chène ou semer <strong>de</strong>s légumi<br />
neuses...<br />
Compromis entre marketing et carbone<br />
«Moijelefaisparce quej’ai <strong>de</strong>senfants», explique Jean-Christophe<br />
Mau, propriétaire <strong>du</strong> château Brown (Pessac-Léognan). Le<br />
domaine a notamment supprimé les caisses en bois pour ses<br />
vins. « Un millésime <strong>de</strong> nos vins, c’était 19 tonnes <strong>de</strong> bois. Maintenant,<br />
c'est <strong>du</strong> carton », précise Mathil<strong>de</strong> Loriaud, responsable marke<br />
ting. L’équipe a aussi fait le choix <strong>de</strong> bouteilles <strong>de</strong> 580 g, hors<br />
grands crus à 700 g. « Onfait <strong>de</strong>s compromis entre le marketing et le<br />
carbone... Celaparaitpeu,maiscelanousadéjàvalu<strong>de</strong>scommentaires<br />
agressifs.» Tout ça pour «pas un centime<strong>de</strong>plus », souligne Jean<br />
Christophe Mau, évoquant au passage les efforts <strong>de</strong>mandés<br />
aux vignerons, une fois <strong>de</strong> plus, dans un contexte économique<br />
souventten<strong>du</strong>.«L'objectif<strong>de</strong>neutralitécarbone,c’est<strong>de</strong>la "com”,c’est<br />
impossible. Cinquantedomainesensontcapables,peut-être,<br />
maistous<br />
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les autressurnagent<br />
à peine. Je suis trèspessimiste, mais cela ne m’em<br />
pêchepas<strong>de</strong>fairetouscesefforts.Carvousverrezqu'unjour.onauraun<br />
classementA, B, C,D, etc. surnosvins,<br />
Et qu'onpourra être en bio et avoirD », conclut-il.<br />
L’exemplechampenois <strong>de</strong> Drappier<br />
commesurlesmachinesàlaver.<br />
«Noussommes d’autantplus re<strong>de</strong>vables envers la nature que notre<br />
pro<strong>du</strong>it n’estpas indispensable », déclare aussi Hugo Drappier,<br />
vigneron <strong>de</strong> Champagne. Le domaine Drappier a entamé un<br />
chantier <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ction<br />
carbone il y a sept ans.<br />
Malgré tous leurs efforts<br />
- ils sont notamment<br />
parvenus à une qua<br />
si-autosuffisance<br />
gétique<br />
éner<br />
-, les Drappier<br />
n’ont baissé “que” <strong>de</strong><br />
15%leur bilan carbone.<br />
Alors en attendant <strong>de</strong><br />
pouvoir aller plus loin,<br />
Hugo Drappier « achète<br />
<strong>de</strong>s crédits carbone à plu<br />
sieurs programmes, <strong>de</strong><br />
la pro<strong>du</strong>ction d'énergie<br />
renouvelable en In<strong>de</strong>, <strong>de</strong><br />
reforestation enAmazonie.<br />
C’est un gros investisse<br />
ment, plusieurs dizaines<br />
<strong>de</strong> milliers d'euros », qui<br />
permet au domaine<br />
Drappier d’être « le<br />
premier domaine viticole<br />
neutre en carbone », cer<br />
tifié par Ecocert. « La<br />
viticulture<br />
est la première<br />
victime<strong>du</strong> changementclimatique, elledoitdonc aussi êtrela première<br />
à investirpourmoinsimpacter»,justiîie Hugo Drappier, déplo<br />
rant « un manque <strong>de</strong>prise <strong>de</strong> conscience collective ». «Sil'on veutéviter<br />
d'en arriveraupoint<strong>de</strong><strong>de</strong>voirclouerlesavionsausol, d'arrêterl'éle<br />
vageoumême<strong>de</strong>pro<strong>du</strong>ire<strong>du</strong>champagne,<br />
ilfautavancerdanscesens.<br />
On peut mêmese poserla question <strong>de</strong> savoirs'ily aura <strong>de</strong> la vignesur<br />
terredanscinquanteans», interroge-t-il.<br />
Pour l’institut national <strong>de</strong> recherche pour l’agriculture, l’ali<br />
mentation etl’environnement, la menace sur le vignoble est en<br />
effet réelle à partir <strong>de</strong> 2°C <strong>de</strong> réchauffement.<br />
Pour éviter cela,<br />
cela suppose, une fois ramené à l’échelle <strong>de</strong> la filière <strong>de</strong>s vins<br />
<strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>auxpar exemple, «<strong>de</strong> diminuer<strong>de</strong> 74 %nos émissions <strong>de</strong><br />
gaz à effet <strong>de</strong> serre d'ici 2050 », résume Marie-Catherine Dufour,<br />
<strong>du</strong> CIVB. Cela ne laisse donc aucune marge <strong>de</strong> manoeuvre.<br />
Mais la filière a fait ses calculs :viser plus haut, 1,5°C en plus<br />
seulement, « ceseraitpournous un effort tellement énorme que ce<br />
n'estpasréaliste », indique-t-elle. Être moins ambitieux et laisser<br />
les choses suivre leur cours naturel, c’estégalement mettre en<br />
À Bor<strong>de</strong>aux, Jean-Christophe Mau (château Brown, Pessac-Léognan,àg.)abandonneIacaisseboispour lecarton;<br />
en Champagne, Hugo Drapppier vise la neutralité carbone en achetant <strong>de</strong>s crédits carbone.<br />
péril la survie <strong>du</strong> vignoble. «Nepas dépasser2°Cet ré<strong>du</strong>ire <strong>de</strong> 74%<br />
nosrejets<strong>de</strong> C02, c'estdoncàlafoistrèsambitieuxetréaliste.Àcondi<br />
tion que la locomotivenes'arrêteplus», assure-t-elle ainsi. Pour<br />
Pierre Naviaux, qui pilote la stratégie <strong>de</strong> décarbonation <strong>de</strong> la<br />
Champagne, cet impératif peut aussi <strong>de</strong>venir un « moteurd'in<br />
novations» : «Le bilan carbonefaitpenserleschosesautrement. Cela<br />
questionne toutes lespratiques viticoles, enfaisant un pas <strong>de</strong> côté. À la<br />
fin, onpeutse dire qu'on vitmieux. Et nousn'avonspasabattu toutes<br />
noscartes.Allons-y, déployons-les!». •<br />
: Photos D. R.<br />
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Une belle première édition pour le Salon <strong>du</strong><br />
champagne<br />
Samedi <strong>22</strong> octobre, la coopérative <strong>de</strong> La Renaissance à Bassuet a accueilli le premier Salon<br />
<strong>du</strong> champagne organisé par le Club <strong>de</strong>s entrepreneurs <strong>du</strong> bassin vitryat.<br />
Les filles <strong>de</strong> Vitry danse ont animé le Salon <strong>du</strong> champagne au cours <strong>de</strong> plusieurs<br />
représentations.<br />
Par Soline Carbillet Publié: 24 octobre 20<strong>22</strong> L’Union<br />
À Bassuet, au bout d’une route donnant sur les champs, une petite foule était rassemblée,<br />
samedi <strong>22</strong> octobre, à la coopérative <strong>de</strong> La Renaissance pour un nouveau ren<strong>de</strong>z-vous : le<br />
Salon <strong>du</strong> champagne <strong>du</strong> Club <strong>de</strong>s entrepreneurs <strong>du</strong> bassin vitryat. Cette première édition a<br />
attiré plus <strong>de</strong> 450 personnes. « On est très content », attestait Cyril Triolet, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la<br />
structure, rencontré au salon.<br />
L’essentiel<br />
Le Club <strong>de</strong>s entrepreneurs <strong>du</strong> bassin vitryat a organisé samedi <strong>22</strong> octobre la première<br />
édition <strong>de</strong> son Salon <strong>du</strong> champagne.<br />
L’événement s’est tenu à la coopérative <strong>de</strong> La Renaissance à Bassuet, <strong>de</strong> 11 heures à 23<br />
heures.<br />
Sur place, le public a pu rencontrer divers acteurs dont <strong>de</strong>s métiers <strong>de</strong> bouche et maisons <strong>de</strong><br />
champagne. L’ensemble <strong>de</strong> la journée a été ponctué par <strong>de</strong>s animations culinaires, musicales<br />
et <strong>de</strong>s spectacles <strong>de</strong> danse.<br />
Le Club <strong>de</strong>s entrepreneurs a relevé le défi <strong>de</strong> se faire une petite place entre les divers<br />
événements déjà existants autour <strong>de</strong> la viticulture sur le territoire (Salon <strong>du</strong> vin, Fête <strong>de</strong>s<br />
coteaux vitryats pour ne citer qu’eux). Si parmi la dizaine entrepreneurs rencontrée, certains
avaient <strong>de</strong>s réserves sur le succès <strong>de</strong> ce premier salon, les doutes ont rapi<strong>de</strong>ment été dissipés<br />
dans la journée. « On est allé recherche <strong>du</strong> champagne à l’exploitation parce qu’on n’en avait<br />
pas prévu assez, explique Julien Bricquet avant d’ajouter on ne savait pas vraiment à quoi<br />
s’attendre pour cette première édition ».<br />
« Un salon, ça permet <strong>de</strong> faciliter le bouche-à-oreille, <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s contacts »<br />
Pour le Club <strong>de</strong>s entrepreneurs, ce salon a répon<strong>du</strong> à différents objectifs dont ceux <strong>de</strong> « faire<br />
bouger le bassin vitryat » et <strong>de</strong> « faire découvrir le territoire » avec notamment une visite <strong>de</strong><br />
la cuverie <strong>de</strong> la coopérative indique Cyril Triolet. Si la bonne ambiance était <strong>de</strong> mise samedi,<br />
la principale mission <strong>de</strong> cet événement était, tout <strong>de</strong> même, <strong>de</strong> créer <strong>du</strong> lien entre <strong>de</strong> potentiels<br />
clients et les pro<strong>du</strong>cteurs et entrepreneurs <strong>du</strong> territoire. « Un salon, ça permet <strong>de</strong> faciliter le<br />
bouche-à-oreille, <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s contacts », atteste Nicolas Gryta, apiculteur à Scrupt.<br />
« Certaines personnes achètent <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its, d’autres prennent ma carte et <strong>de</strong>s flyers », se<br />
réjouit-il.<br />
Au<strong>de</strong> et Vincent Robin, pro<strong>du</strong>cteurs <strong>du</strong> champagne Robin-Mortas, sont, eux aussi, ravis <strong>de</strong><br />
cette journée. Peu accoutumés aux salons, le couple a répon<strong>du</strong> à l’invitation <strong>du</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong><br />
Club <strong>de</strong>s entrepreneurs. « On est agréablement surpris <strong>de</strong> l’organisation. On a eu pas mal <strong>de</strong><br />
contacts avec <strong>de</strong>s personnes très sympathiques et conviviales », témoigne Vincent Robin.<br />
L’initiative semble même les avoir sé<strong>du</strong>its au point <strong>de</strong> rejoindre la structure. « S’il y a une<br />
secon<strong>de</strong> édition, oui on pourrait revenir », confit Au<strong>de</strong> Robin. Le ren<strong>de</strong>z-vous est donc pris.<br />
Après cette première édition plus que satisfaisante pour le Club <strong>de</strong>s entrepreneurs, le Salon <strong>du</strong><br />
champagne <strong>de</strong>vrait être renouvelé avec un programme plus étoffé au fil <strong>de</strong>s éditions.
Rétrospective<br />
Exel In<strong>du</strong>stries retrace 70 ans <strong>de</strong> progrès<br />
pour les pulvérisateurs <strong>de</strong> la vigne<br />
À l’occasion <strong>de</strong> ses soixante-dix ans, Exel In<strong>du</strong>stries a organisé une exposition éphémère <strong>de</strong><br />
vieux pulvérisateurs retraçant les grands progrès réalisés sur ces machines.<br />
Par Au<strong>de</strong> Lutun Le <strong>26</strong> octobre 20<strong>22</strong> Vitisphere.com<br />
Exposition <strong>de</strong> vieux pulvérisateurs d'Exel In<strong>du</strong>stries au Musée <strong>du</strong> vin <strong>de</strong> Champagne et<br />
d’archéologie régionale, à Épernay (Marne) le 5 octobre 20<strong>22</strong> à l'occasion <strong>de</strong>s 70 ans <strong>de</strong><br />
l'entreprise. - crédit photo : AGTRACKS<br />
Le 5 octobre, Exel In<strong>du</strong>stries fêtait ses soixante-dix ans au Musée <strong>du</strong> vin <strong>de</strong> Champagne et<br />
d’archéologie régionale, à Épernay (Marne). Pour l’occasion, cette entreprise qui détient<br />
les marques Berthoud, Tecnoma, Nicolas et Thomas a organisé une exposition éphémère <strong>de</strong><br />
28 vieux pulvérisateurs. « Des apprentis et <strong>de</strong>s étudiants ont rénové ces machines, chapeautés<br />
par <strong>de</strong>s retraités <strong>de</strong> notre entreprise, <strong>de</strong>s passionnés. Certaines pièces ont été refaites à l’ai<strong>de</strong><br />
d’imprimante 3D », précise Arnaud Romoli, directeur commercial, marketing marché et<br />
communication <strong>de</strong> France Pulvé, l’entité qui rassemble toutes les marques <strong>de</strong> pulvérisateurs<br />
d’Exel In<strong>du</strong>stries. De fait, pas un boulon ne manquait sur ces outils remis à neuf !<br />
Du Vermorel à dos et à bras...<br />
Les plus vieux pulvés exposés datent <strong>de</strong>s années 1920. Ce sont <strong>de</strong>s appareils à dos, manuels<br />
bien sûr, à pression et à bras, équipés d’un piston à membrane, <strong>de</strong>s copies <strong>de</strong> l’Éclair, le<br />
premier pulvérisateur <strong>de</strong> ce type, inventé par Victor Vermorel à la fin <strong>du</strong> XIXe siècle et qui<br />
connut un tel succès que tous ces pulvés à dos prirent le nom générique <strong>de</strong> Vermorel.<br />
« La pression était alors d’environ 2 bars, rappelle Clau<strong>de</strong> Amat, directeur commercial <strong>de</strong>s<br />
enjambeurs et <strong>de</strong>s vignes étroites d’Exel. On appliquait <strong>de</strong> 150 à 200 litres <strong>de</strong> bouillie par<br />
hectare. Puis, <strong>de</strong>s machines à traction animale sont apparues, avec leur pompe entraînée par<br />
les roues et qui mettait légèrement le pro<strong>du</strong>it sous pression. » Datant d’avant la Secon<strong>de</strong>
Guerre mondiale, ces appareils étaient équipés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ou trois jets par côté, chacun fixé sur<br />
une tige.<br />
Pulvé Berthoud Tobbogan à traction animale (Crédit photo AGTRACKS).<br />
Après la guerre est arrivée la pompe à piston membrane, une invention <strong>de</strong> Vincent Ballu, le<br />
père <strong>de</strong> l’actuel prési<strong>de</strong>nt d’Exel In<strong>du</strong>stries Patrick Ballu, qui s'est rapi<strong>de</strong>ment généralisée à<br />
tous les pulvérisateurs. Les atomiseurs datent <strong>de</strong> la même époque. Le plus ancien appareil <strong>de</strong><br />
cette famille exposé à Épernay était un Vermorel <strong>de</strong>stiné à l’arboriculture. Il était tiré par un<br />
cheval, comme en atteste le siège qui l'équipe. La pompe était entraînée par un moteur<br />
thermique auxiliaire, un Japy. « À l’époque, les innovations provenaient essentiellement <strong>de</strong><br />
l’arboriculture, puis étaient adaptées à la viticulture », souligne Arnaud Romoli.<br />
Probablement l'un <strong>de</strong>s premiers atomiseurs Vermorel motorisés et encore tiré par un<br />
cheval (Crédit photo AGTRACKS).<br />
Les années 1960 voient l’invention <strong>du</strong> pneumatique par la société Lachazette, une technologie<br />
spécialement développée pour la viticulture, dont Tecnoma et Berthoud se sont emparés par la<br />
suite.<br />
... Au Turbocoll à jet porté<br />
Dans les années 1990, pour répondre aux nouvelles exigences environnementales, le groupe<br />
travaille à appliquer « la bonne dose au bon endroit ». Ses recherches aboutissent au<br />
lancement <strong>du</strong> Turbocoll en 1994, un jet porté à flux laminaire. « Turbocoll a été élaboré par<br />
un comité <strong>de</strong> progrès comprenant cinq vignerons, précise Arnaud Romoli. Nous nous<br />
appuyons sur <strong>de</strong>s vignerons passionnés qui consacrent trois semaines par an à participer à la<br />
conception et au test <strong>de</strong> nos machines. »
Précijet Vigne, sorti en 2009, est l’évolution logique <strong>de</strong> Turbocoll. Il permet une vitesse d’air<br />
plus importante pour une meilleure pénétration <strong>de</strong> la bouillie dans les vignes vigoureuses et<br />
un allègement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scentes, leur poids passant <strong>de</strong> 4 à 5 kg, alors que dans le cas <strong>du</strong> Turbocoll<br />
il était <strong>de</strong> 1 à 2 kg.<br />
En 2020, le groupe lance sa première rampe avec panneau récupérateur, le Paneljet. La même<br />
année, il met au point le robot enjambeur autonome Traxx pour le travail <strong>du</strong> sol et la<br />
pulvérisation confinée. Le 5 octobre cette machine était présentée sous le regard attentif <strong>de</strong><br />
nombreux professionnels dans l’enceinte <strong>du</strong> musée, à quelques mètres <strong>de</strong>s vieux outils. Une<br />
cohabitation éphémère qui témoigne <strong>de</strong> l’évolution très rapi<strong>de</strong>, ces <strong>de</strong>rnières décennies, <strong>du</strong><br />
machinisme viticole.<br />
L’inventeur <strong>de</strong> l’enjambeur<br />
Lors <strong>de</strong> son discours Patrick Ballu, prési<strong>de</strong>nt d’Exel In<strong>du</strong>stries, a rappelé que Vincent Ballu,<br />
son père, a inventé le premier enjambeur. « Alors jeune représentant commercial <strong>de</strong><br />
Vermorel, il imagine un tracteur-enjambeur vigneron, qui passe par-<strong>de</strong>ssus les vignes, a-t-il<br />
raconté. [En 1947], il conçoit et fabrique lui-même, dans un atelier mis à sa disposition par<br />
Moët, le premier tracteur-enjambeur vigneron au mon<strong>de</strong>. » En 1952, Vincent Ballu fon<strong>de</strong> la<br />
société Tecnoma pour commercialiser son enjambeur. Par la suite, il invente la pompe à<br />
piston-membrane (brevetée) et les buses en résine <strong>de</strong> synthèse, « un matériau qui résiste<br />
beaucoup mieux que le cuivre aux nouveaux pro<strong>du</strong>its nitrés, souligne Patrick Ballu. C’est un<br />
succès immédiat : les agriculteurs et les vignerons reconnaissent aussitôt qu’elles sont plus<br />
pratiques, plus légères, plus performantes, plus résistantes et en plus elles sont moins<br />
chères ».
Gui<strong>de</strong> vert <strong>de</strong>s meilleurs vins <strong>de</strong> France:<br />
ren<strong>de</strong>z-vous en Terre d’Ilitte avec Cédric<br />
Moussé<br />
Le champagne Moussé & fils fait son entrée dans le Gui<strong>de</strong> Vert <strong>de</strong> la Revue <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong><br />
France. Cette <strong>de</strong>rnière offre un coup <strong>de</strong> cœur à ce vigneron audacieux qui valorise le terroir<br />
argileux <strong>de</strong> Cuisles.<br />
Cédric Moussé s’est illustré avec sa cuvée Terre d’Illite, à base <strong>de</strong> meunier issu <strong>de</strong> terres<br />
d’argile verte.<br />
Par Laetitia Venâncio Publié: 24 octobre 20<strong>22</strong> à 12h36 L’Union<br />
« Déguster les champagnes <strong>de</strong> Cédric Moussé nous fait oublier l’image rustique qui colle trop<br />
souvent à la peau <strong>du</strong> meunier. » Voilà une belle entrée en matière pour le vigneron <strong>de</strong> Cuisles<br />
qui rêvait d’inscrire son nom et celui <strong>de</strong> la maison familiale dans le Gui<strong>de</strong> Vert, « une sorte <strong>de</strong><br />
bible ». C’est désormais chose faite.<br />
Après <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s à Avize, suivies d’un passage aux USA, dans le Bor<strong>de</strong>lais et à la cuverie<br />
expérimentale <strong>du</strong> Comité Champagne, Cédric Moussé a fait ses armes dans le domaine<br />
familial, dont il a repris les rênes après le décès <strong>de</strong> son père, en 2013. Mais dès son arrivée en<br />
2003, il donne le ton en réalisant le premier bilan carbone <strong>de</strong> la maison.<br />
En 2009, il fait construire un nouveau chai <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction en éco-conception. Il multiplie les<br />
initiatives, puits climatique et panneaux solaires, pour atteindre une consommation neutre.<br />
Soucieux <strong>de</strong> supprimer les sulfites, il a breveté une machine afin <strong>de</strong> remplacer le souffre <strong>de</strong><br />
pétrole par <strong>de</strong> la roche <strong>de</strong> souffre, qui vient <strong>de</strong> Pologne, et qui « maintient l’oxydation sans<br />
masquer le terroir ».<br />
“Depuis mon installation, je n’ai jamais arrêté d’expérimenter. Et, tout doucement, j’améliore<br />
mes vins”<br />
Cédric Moussé a également choisi d’abandonner les traditionnelles caisses <strong>de</strong> vendanges au<br />
profit <strong>de</strong> caissettes d’une capacité <strong>de</strong> 15 kg. L’objectif ? Ré<strong>du</strong>ire la perte <strong>de</strong> jus lors <strong>du</strong><br />
transport. « J’ai réadapté tout mon vendangeoir en conséquence », révèle-t-il.
« Depuis mon installation, je n’ai jamais arrêté d’expérimenter. J’ai fait <strong>de</strong>s tests pour<br />
enlever tous les pestici<strong>de</strong>s <strong>de</strong> synthèse, je fais <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> semences, <strong>de</strong> plantes, d’huiles<br />
essentielles. Cette année, j’ai mis <strong>10</strong>0 % <strong>de</strong> mes barriques à la terre. Je fais plein<br />
d’expérimentations et tout doucement, j’améliore mes vins. » Une amélioration qui lui vaut un<br />
coup <strong>de</strong> cœur <strong>du</strong> Gui<strong>de</strong> Vert pour une cuvée notamment : Terre d’Ilitte 2018, « issue <strong>de</strong>s<br />
terres riches <strong>de</strong> cette argile verte, illustre à merveille la fraîcheur profon<strong>de</strong> que peut ciseler le<br />
vigneron ».<br />
Car l’autre spécificité <strong>de</strong> la maison, c’est son terroir. Cédric Moussé exploite 16 hectares <strong>de</strong><br />
vignes répartis sur trois villages : Cuisles, Jonquery et Châtillon-sur-Marne. Pas <strong>de</strong> craie ici<br />
mais <strong>de</strong> l’argile verte, on fabriquait d’ailleurs <strong>de</strong>s briques dans le secteur autrefois. « C’est<br />
comme une éponge, c’est très absorbant, ça permet au système racinaire <strong>de</strong> s’y développer.<br />
L’eau prend une i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> terroir, elle est riche en magnésium et en oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> fer », précise<br />
le vigneron. Ce qui se tra<strong>du</strong>it par une certaine amertume. « Ça m’amène les meuniers dans<br />
<strong>de</strong>s arômes <strong>de</strong> pêche blanche, que l’on retrouve d’habitu<strong>de</strong> plutôt dans les chardonnays »,<br />
sourit-il.<br />
2023, année <strong>du</strong> centenaire <strong>de</strong> la première bouteille <strong>du</strong><br />
champagne Moussé<br />
Avec 80 % <strong>de</strong> meunier et 20 % <strong>de</strong> pinot noir, Terre d’Illite 2018 est l’expression même <strong>de</strong> ce<br />
terroir. « Un meunier qui s’élance avec un éclat profond ; le vin offre une attaque large<br />
magnifiquement sculptée par une finale élancée », estime le Gui<strong>de</strong> Vert.<br />
L’an prochain, cela fera <strong>10</strong>0 ans qu’Eugène Moussé, l’arrière grand-père <strong>de</strong> Cédric, a vinifié<br />
et commercialisé la première bouteille <strong>de</strong> la maison. Quatre générations <strong>de</strong> vignerons, qui<br />
s’inscrivent dans une lignée <strong>de</strong> viticulteurs <strong>de</strong>puis 1629. Que <strong>de</strong> chemin parcouru.<br />
À savoir<br />
Viticulteurs <strong>de</strong>puis 1629, les Moussé pro<strong>du</strong>isent leur première bouteille en 1923.<br />
Cédric Moussé entre au domaine en 2003 et succè<strong>de</strong> à son père en 2013.<br />
En 2009, il fait construire un nouveau chai <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction en éco-conception et multiplie les<br />
expérimentations.<br />
Le champagne Moussé & fils exploite 16 hectares <strong>de</strong> vignes à Cuisle, Jonquery et Châtillonsur-Marne<br />
pour une pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> 90 000 bouteilles par an.
Champagne Le Brun <strong>de</strong> Neuville célèbre les<br />
terroirs méconnus <strong>de</strong> la côte <strong>de</strong> Sézanne<br />
• 24 octobre 20<strong>22</strong> / Terre <strong>de</strong> Vins<br />
La Champagne n’a pas encore livré tous ses secrets. La Côte <strong>de</strong> Sézanne reste la plus<br />
discrète <strong>de</strong>s régions qui la composent. Elle n’en <strong>de</strong>meure pas moins d’une diversité<br />
passionnante, mise en lumière grâce à la nouvelle cuvée Côte à Côte <strong>de</strong> Le Brun <strong>de</strong><br />
Neuville<br />
De la Champagne, on connaît généralement les célébrissimes Montagne <strong>de</strong> Reims et Côte <strong>de</strong>s<br />
Blancs. La vallée <strong>de</strong> la Marne vient après en termes <strong>de</strong> notoriété. Et puis, comme un peu<br />
oubliée, peut-être compte tenu <strong>de</strong> son éloignement, la Côte <strong>de</strong> Sézanne <strong>du</strong> nom <strong>de</strong> cette autre<br />
centre névralgique viticole <strong>de</strong> la région. Géographiquement, vous êtes là à la confluence <strong>de</strong> 3<br />
départements : Marne, Aube et… Seine-et-Marne que l’on oublie souvent comme possédant<br />
quelques vignes champenoises. Provins n’est d’ailleurs qu’à une trentaine <strong>de</strong> kilomètres à<br />
l’ouest. Nous sommes ici dans le secteur <strong>de</strong> la très belle coopérative Le Brun <strong>de</strong> Neuville qui,<br />
année après année, propose <strong>de</strong>s cuvées très qualitatives et montre tout le potentiel <strong>de</strong> cette<br />
région. C’est presque par hasard que leur toute nouvelle cuvée Côte à Côte a vu le jour. En<br />
2008, <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong> 2 crus différents avaient été mis en réserve en cuve. D’un côté Bethon,<br />
secteur toujours opulent avec <strong>de</strong>s vignes orientées majoritairement sud, sud-est. Et <strong>de</strong> l’autre,<br />
Villenauxe-la-Gran<strong>de</strong> qui regar<strong>de</strong> davantage vers l’est ce qui lui confère un surcroît <strong>de</strong> tension<br />
et <strong>de</strong> fraîcheur. Des vins non déclarés comme millésimés en 2008 mais qui étaient conservés<br />
pour pouvoir apporter une patine supplémentaire aux autres cuvées <strong>de</strong> la gamme. Pourtant,<br />
après 6 années <strong>de</strong> vieillissement, la dégustation a mis en lumière <strong>de</strong>s vins d’une remarquable<br />
fraîcheur, n’ayant quasiment pas bougé. La décision a donc été judicieusement prise <strong>de</strong> les<br />
mettre en bouteille pour conserver ces expressions typées.<br />
©DR<br />
2 crus, 2 bouteilles et 1 magnum
Le Brun <strong>de</strong> Neuville vient donc <strong>de</strong> dévoiler sa ou plutôt ses cuvées Côte à Côte. Une<br />
expérience <strong>de</strong> dégustation tout à fait intéressante pour tout amateur qui souhaite mieux<br />
comprendre les complémentarités <strong>de</strong> profils entre villages. Chacune <strong>de</strong>s bouteilles qui<br />
n’affiche pas <strong>de</strong> millésime rappelle toutefois qu’elles sont constituées d’une « base 2008 ».<br />
D’un côté Villenauxe, dont le dégorgement a été réalisé en 2017 et qui a terminé son<br />
vieillissement en bouteille, <strong>de</strong> l’autre Bethon qui aura patienté davantage sur lattes pour ne<br />
connaître qu’un dégorgement récent en 20<strong>22</strong>.<br />
Le premier offre un très beau nez miellé aux élans floraux et s’allonge en bouche grâce à une<br />
belle fraîcheur et une tension vibrante. Le second assume également son i<strong>de</strong>ntité plus large et<br />
évoluée, articulée autour <strong>de</strong> notes <strong>de</strong> sous-bois emmenant vers <strong>de</strong>s épices subtiles. Là aussi,<br />
l’équilibre est évi<strong>de</strong>nt, la vivacité mesurée portant l’ensemble. 2 terroirs, 2 visages originaux<br />
qu’un magnum vient unir avec respectivement une base 2008 et 2009. Là, la magie <strong>de</strong><br />
l’assemblage et <strong>du</strong> contenant se révèle avec les années. Au nez, le fruité s’avère beaucoup<br />
plus éclatant et la bouche vibre d’un dynamisme singulier. Le tout dans une gangue <strong>de</strong> verre<br />
élégante qui n’enlève rien au charme <strong>de</strong> l’ensemble. Voilà donc un exercice <strong>de</strong> style réussi<br />
avec <strong>de</strong>s tarifs relativement tenus puisque ces bien belles bouteilles sont proposées à 55 € et<br />
les magnums à 120 €.
Fûts et foudres <strong>de</strong> la Champagne : le retour<br />
<strong>du</strong> bois …<br />
refletsactuels.fr 25 octobre 20<strong>22</strong><br />
Les éditions <strong>de</strong> l’Effervescence publient cette semaine un ouvrage consacré aux « Fûts et<br />
foudres <strong>de</strong> la Champagne ».<br />
Après avoir vinifié exclusivement dans <strong>de</strong>s contenants en bois, les Champenois ont adopté<br />
majoritairement au début <strong>de</strong>s années 60, les cuves en acier inoxydables. En 1979, le bois ne<br />
représentait plus que 1 % <strong>de</strong>s cuveries. Certaines gran<strong>de</strong>s maisons comme Krug, Bollinger,<br />
Alfred Gratien et certains vignerons ont poursuivi leur travail avec le bois. Trente ans après,<br />
Anselme Selosse, Jean Pierre Fleury et quelques autres, justifiant d’un retour à la nature et au<br />
respect <strong>de</strong> la vigne et <strong>de</strong> la terre, ont repris la vinification en fûts. Un mouvement amplifié<br />
aujourd’hui par la jeune génération champenoise.<br />
Au coeur <strong>de</strong> cette évolution, Jérôme Viard, le fondateur <strong>de</strong> la Tonnellerie <strong>de</strong> Champagne,<br />
créée en 1998 et unique tonnellerie -foudrerie <strong>du</strong> grand Est maîtrisant toutes les étapes<br />
d’élaboration, <strong>de</strong> la sélection <strong>de</strong>s chênes en forêt à la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s fûts et <strong>de</strong>s foudres. Son<br />
portrait et celui <strong>de</strong> ses associés ouvrent cette belle histoire <strong>du</strong> bois et <strong>du</strong> Champagne. Ils sont<br />
illustrés par une série <strong>de</strong> magnifiques photos <strong>du</strong> métier réalisées par Xavier Lavictoire.<br />
L’ouvrage se poursuit avec une rencontre <strong>de</strong> 68 créateurs <strong>de</strong> vins <strong>de</strong> Champagne, vignerons<br />
mo<strong>de</strong>stes ou réputés, Maisons <strong>de</strong> renommée internationale ou coopératives inventives. Ils<br />
partagent tous la passion <strong>du</strong> champagne…et un petit peu plus. « Ce supplément d’âme, cher à<br />
Henri Bergson, c’est le bois qui vient un peu, beaucoup ou passionnément partager l’histoire<br />
<strong>de</strong> leurs vins« . Pour chacun, Catherine Coutant évoque l’élaboration <strong>de</strong>s vins et la place qui<br />
prend le bois, Philippe Jamesse partage ses impressions sur leur cuvée emblématique et<br />
Philippe Mille signe un accord mets-vins avec la dite cuvée.<br />
Cet ouvrage n’est pas seulement beau par ses textes, ses photos et ses <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong> François<br />
Schimdt, c’est aussi un ouvrage « scientifique » en ce qu’il constitue un état <strong>de</strong>s lieux à ce<br />
jour <strong>de</strong> l’utilisation <strong>du</strong> bois dans l’élaboration <strong>du</strong> vin <strong>de</strong> Champagne. Dans l’avant-propos,<br />
Dominique Montcomble, qui dirigea <strong>de</strong> 1986 à 2000 les services techniques <strong>du</strong> Comité<br />
Champagne, témoigne: « <strong>de</strong>puis toujours les Champenois ont su évoluer et le faire dans une<br />
recherche permanente d’équilibre, tenant compte d’une réalité économique toujours présente.
Il faut surtout ne rien exclure et remplacer un dogme par un autre. Il y a <strong>de</strong> la place en<br />
Champagne pour différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vinification et l’organisation champenoise le<br />
permet« .<br />
« Il ne s’agit pas d’être pour ou contre » confirme Catherine Coutant, reconnaissant même<br />
qu' »il y a eu <strong>de</strong> vraies erreurs« . Les Champenois ont acquis une gran<strong>de</strong> maîtrise dans la<br />
vinification en cuves inox mais les sujets environnementaux et climatiques favorisent le retour<br />
<strong>du</strong> bois. « Mais force est <strong>de</strong> constater, nous dit celle qui est aussi élue <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Reims en<br />
charge <strong>du</strong> patrimoine, que « le bois et le Champagne sont <strong>de</strong>ux pro<strong>du</strong>its vivants et que leur<br />
mariage donnent <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its fabuleux ! « .<br />
Les auteurs:<br />
Jérôme Viard est tonnelier, fondateur <strong>de</strong> la Tonnellerie <strong>de</strong> Champagne, Philippe Jamesse est<br />
sommelier, Philippe Mille est le chef étoilé au Domaine <strong>de</strong>s Crayères <strong>de</strong> Reims, Xavier<br />
Lavictoire est photographe. Autour <strong>de</strong> Catherine Coutant autrice spécialisée dans la<br />
gastronomie et le patrimoine et François Schmidt <strong>de</strong>ssinateur et metteur en pages.<br />
Fûts et foudres <strong>de</strong> la Champagne<br />
Editions <strong>de</strong> l’Effervescence<br />
Disponible à la Tonnellerie <strong>de</strong> Champagne, dans les librairies<br />
ou sur comman<strong>de</strong> aux Éditions <strong>de</strong> l’Effervescence<br />
2 rue Léon Patoux 51664 Reims ce<strong>de</strong>x<br />
Tel. 03 <strong>26</strong> 04 75 24 editionseffervescence.fr