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Panorama de presse quotidien du 17 02 23

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PANORAMA DE PRESSE<br />

Du <strong>17</strong>/<strong>02</strong>/2<strong>02</strong>3<br />

- Politique-AOC Région..………………………………………….……………..p.2-14<br />

- Viticulture-Environnement ………………….……………………………...p.15-27<br />

- Economie-Commerce.……………………………………………….…………p.28-42<br />

- Tourisme………………………………………………………………………………p.43<br />

- Patrimoine-Unesco………………………………………………………………p.44-45<br />

Cette revue <strong>de</strong> <strong>presse</strong> se <strong>de</strong>stine à un usage strictement personnel et interne à l’entreprise,<br />

le <strong>de</strong>stinataire s’interdit <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ire, publier, diffuser ou vendre ce document.<br />

www.sgv-champagne.fr<br />

<strong>17</strong> avenue <strong>de</strong> Champagne – CS 90<strong>17</strong>6 • 51205 Epernay Ce<strong>de</strong>x • Tél. 03 26 59 55 00 • Fax. 03 26 54 97 27<br />

69 Gran<strong>de</strong> Rue <strong>de</strong> la Résistance • 10110 Bar-sur-Seine • Tél. 03 25 29 85 80 • Fax. 03 25 29 77 81


La Champagne muscle son budget dédié à<br />

la recherche<br />

À travers une augmentation considérable <strong>de</strong> ses moyens<br />

pour les cinq prochaines années, la filière Champagne veut<br />

assurer son avenir sur plusieurs plans : l’innovation, la<br />

résilience, la responsabilité et la désirabilité.<br />

Publié le 15 février 2<strong>02</strong>3 - Par Yannick Champenois / Réussir Vigne<br />

David Chatillon (négoce) et Maxime Toubart (vignerons) soulignent qu’en disposant <strong>de</strong><br />

moyens renforcés, l’interprofession Champagne pourra mieux appuyer les initiatives<br />

indivi<strong>du</strong>elles <strong>de</strong>s opérateurs.<br />

David Chatillon et Maxime Toubart, les coprési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> l’interprofession champenoise, ont<br />

levé le voile au salon Wine Paris & Vinexpo Paris sur une partie <strong>du</strong> plan <strong>de</strong> la filière<br />

champagne pour la prochaine décennie.<br />

Pour « rester la référence » <strong>de</strong>s vins effervescents et répondre aux enjeux <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction<br />

comme aux défis <strong>de</strong> désirabilité <strong>de</strong> la prochaine décennie face aux risques amenés par la<br />

flavescence dorée ou le changement climatique, le Comité Champagne « muscle son jeu »<br />

et gonfle son budget à 30 millions d’euros annuels (+50 %) pour les cinq années à venir. Cela


passera par une hausse <strong>de</strong>s contributions en provenance <strong>de</strong>s professionnels, une enveloppe qui<br />

pèse 90 % <strong>de</strong>s recettes <strong>du</strong> Comité Champagne.<br />

Un gros budget <strong>de</strong>stiné à la R&D<br />

Ce supplément représente « <strong>de</strong>ux fois plus <strong>de</strong> moyens consacrés à la viticulture, à l’œnologie<br />

et au développement <strong>du</strong>rable », précise Maxime Toubart, également prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Syndicat<br />

Général <strong>de</strong>s Vignerons <strong>de</strong> la Champagne (SGV).<br />

Une partie considérable <strong>de</strong> cette manne sera consacrée à la recherche et au développement :<br />

un tout nouveau site <strong>de</strong> R&D verra le jour en 2<strong>02</strong>5 en Champagne, comportant notamment un<br />

site <strong>de</strong> cuverie et <strong>de</strong> cave expérimentales, une plus gran<strong>de</strong> surface dédiée aux travaux <strong>de</strong><br />

laboratoire, ou encore une plateforme expérimentale d’un hectare. De quoi stimuler la<br />

création variétale et poursuivre les essais en matière d’équipement, drones et robots en tête.<br />

1 M€ pour la protection <strong>de</strong> l'appellation<br />

Dans un contexte globalement dynamique pour les vins effervescents — dont ceux pro<strong>du</strong>its à<br />

l’étranger —, le rayonnement <strong>du</strong> champagne n’est pas oublié : le budget <strong>de</strong> 1 million d’euros<br />

consacré à la protection <strong>de</strong> l’appellation Champagne, « y compris sur les marchés <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>main », se voit « sanctuarisé », assure David Chatillon, par ailleurs prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Union <strong>de</strong>s<br />

Maisons <strong>de</strong> Champagne (UMC).<br />

Le Comité Champagne va également agrandir son aire d’influence en ouvrant <strong>de</strong>ux nouveaux<br />

bureaux d’ici 2<strong>02</strong>5, en complément <strong>de</strong>s huit ambassa<strong>de</strong>s existantes : l’un en Scandinavie et<br />

l’autre au Canada.


Le Comité Champagne muscle son budget<br />

face à la crise climatique<br />

L'interprofession champenoise a annoncé une augmentation <strong>de</strong> 10 M€ <strong>de</strong> ses moyens annuels,<br />

d'ici à 5 ans, principalement pour lutter contre les effets <strong>du</strong> réchauffement global. Un nouveau<br />

centre <strong>de</strong> recherche et d'innovation doit notamment voir le jour en 2<strong>02</strong>5.<br />

L’Hebdo <strong>du</strong> Vendredi <strong>du</strong> <strong>17</strong> <strong>02</strong> <strong>23</strong><br />

Les coprési<strong>de</strong>nts <strong>du</strong> Comité, David Chatillon et Maxime Toubart, lors <strong>du</strong> salon Wine Paris &<br />

Vinexpo Paris, le 15 février <strong>de</strong>rnier. (© Comité Champagne)<br />

Le Comité Champagne a choisi Paris, et plus particulièrement la porte <strong>de</strong> Versailles, où se<br />

tenait, <strong>du</strong> 13 au 15 février, le Wine Paris & Vinexpo Paris, pour une annonce d’envergure. À<br />

l’occasion <strong>de</strong> ce grand salon professionnel <strong>du</strong> vin, qui a réuni 30 000 visiteurs et 3 000<br />

exposants, les coprési<strong>de</strong>nts Maxime Toubart et David Chatillon ont affiné les esquisses<br />

tracées en décembre <strong>de</strong>rnier, à l’occasion <strong>de</strong> l’assemblée générale <strong>de</strong> l’Association viticole<br />

champenoise. Outre les excellents résultats <strong>du</strong> millésime 2<strong>02</strong>2 (326 millions <strong>de</strong> bouteilles<br />

expédiées, plus <strong>de</strong> 6 milliards d’euros <strong>de</strong> chiffre d’affaires), l’ambition pour la filière<br />

d’atteindre, en 2050, le « net zéro carbone » y avait été martelée.<br />

« On ne part pas d’une feuille blanche, on a commencé il y a 20 ans », assure David Chatillon,<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Union <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> Champagne (UMC). Comme l’interprofession aime à le<br />

rappeler, elle a été, en 2003, la première région viticole au mon<strong>de</strong> à réaliser son bilan carbone<br />

et à se fixer <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> baisse. En 15 ans, les émissions par bouteille ont été ré<strong>du</strong>ites <strong>de</strong><br />

20 % et la baisse <strong>de</strong>vrait atteindre 25 % en 2<strong>02</strong>5. « On est l’une <strong>de</strong>s seules filières<br />

professionnelles <strong>de</strong> France à être sur la trajectoire <strong>de</strong> l’accord <strong>de</strong> Paris, à savoir -75 % en<br />

2050, se félicite le patron <strong>de</strong> l’UMC. Pour les émissions rési<strong>du</strong>elles, on développera <strong>de</strong>s puits<br />

<strong>de</strong> carbone et pour les émissions incompressibles, on compensera. »


En plus <strong>de</strong> ce projet structurant, le Comité Champagne a annoncé la création d’un nouveau<br />

centre <strong>de</strong> recherche, <strong>de</strong> développement et d’innovation qui verra le jour d’ici à 2<strong>02</strong>5, sur un<br />

site qui reste à définir. Un projet qui rappelle celui <strong>du</strong> groupe Moët Hennessy, qui a inauguré,<br />

en 2<strong>02</strong>1, le centre <strong>de</strong> recherche Robert-Jean-<strong>de</strong>-Vogüé à Oiry, afin, notamment, <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s<br />

solutions pour ré<strong>du</strong>ire son impact environnemental et pour s’adapter au changement<br />

climatique. Avec son futur centre <strong>de</strong> recherche, le Comité Champagne poursuit le même but.<br />

« Le défi principal est <strong>de</strong> continuer à pro<strong>du</strong>ire <strong>du</strong> raisin <strong>de</strong> qualité, en quantité suffisante, dans<br />

un contexte climatique changeant et <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s maladies <strong>de</strong> la vigne », détaille<br />

David Chatillon.<br />

Ce futur centre accueillera <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> pointe, notamment une nouvelle cuverie et <strong>de</strong>s<br />

caves expérimentales, un laboratoire, une salle <strong>de</strong> dégustation et une plateforme<br />

expérimentale d’un hectare. Un projet qui viendra compléter le domaine viticole <strong>de</strong><br />

Plumecoq, à Chouilly, un terrain d’étu<strong>de</strong> et <strong>de</strong> recherche pour les nouvelles techniques vitivinicoles,<br />

géré par le Comité Champagne. « Aujourd’hui, il y a 450 nouvelles variétés qui y<br />

sont cultivées, il faut ensuite s’assurer <strong>de</strong> ce qu’elles peuvent donner en matière <strong>de</strong> vins. Ça<br />

suppose d’avoir une cuverie susceptible d’accueillir tous ces petits cépages, c’est aussi à ça<br />

que servira le centre <strong>de</strong> recherche. » Selon l’interprofession, la recherche sur les cépages est<br />

l'un <strong>de</strong>s axes majeurs pour l’adaptation au réchauffement climatique et une réponse aux<br />

attentes <strong>du</strong> public vis-à-vis <strong>de</strong> la ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s.<br />

Pour mener à bien tous ces projets, il faut <strong>de</strong> l’argent, c’est le nerf <strong>de</strong> la guerre. Le Comité<br />

Champagne prévoit donc d’augmenter son budget annuel <strong>de</strong> 10 M€ en cinq ans, soit une<br />

hausse <strong>de</strong> 50 %. Les vignerons et les maisons y contribueront à parts égales (lire par ailleurs).<br />

« En décembre 2<strong>02</strong>1, le bureau exécutif <strong>du</strong> Comité Champagne a fait le constat que nos<br />

moyens n’étaient pas suffisants, raconte David Chatillon. Cette augmentation <strong>de</strong> budget<br />

historique doit nous donner les moyens financiers, techniques et humains pour mieux<br />

accompagner les professionnels et relever les défis qui se présentent à nous pour les dix<br />

prochaines années. » Pour maintenir la bonne santé <strong>de</strong> la filière, l'exemple doit venir d'en<br />

haut.<br />

D'où vient l'argent <strong>du</strong> Comité Champagne ?<br />

Le budget <strong>du</strong> Comité Champagne est élaboré grâce aux contributions <strong>de</strong>s vignerons et <strong>de</strong>s<br />

maisons <strong>de</strong> champagne. Un récoltant-livreur verse à l’interprofession 112 € par hectare<br />

exploité, soit 1,33 centime par kilo ven<strong>du</strong> (chiffres 2<strong>02</strong>1). Pour un négociant expédiant 100<br />

000 bouteilles, sa participation au Comité s’élève à 4 566 euros. Cette année-là, le Comite<br />

Champagne a récupéré 19 M€, dans le sillage d’une reprise spectaculaire <strong>de</strong>s expéditions, et<br />

dépensé un peu plus <strong>de</strong> 18 M€ pour réaliser ses missions : protection <strong>de</strong> l’appellation (0,5<br />

centime par bouteille), accompagnement technique (1 centime par kilo), communication à<br />

l’étranger (0,75 centime par kilo) et la gestion <strong>de</strong> la réserve et <strong>du</strong> casier viticole informatisé<br />

(30 € par hectare). « Les taux sont calculés <strong>de</strong> sorte que la contribution <strong>de</strong>s vignerons soit<br />

égale à celle <strong>de</strong>s maisons et que la contribution issue <strong>de</strong>s ventes <strong>de</strong> raisins soit i<strong>de</strong>ntique à<br />

celle issue <strong>de</strong>s ventes <strong>de</strong> bouteilles », explique David Châtillon, coprési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Comité<br />

Champagne.


Web<br />

FRA<br />

Famille <strong>du</strong> média : Médias professionnels<br />

Audience : 144<br />

Sujet <strong>du</strong> média : Agroalimentaire-Agriculture<br />

16 Fevrier 2<strong>02</strong>3<br />

Journalistes : -<br />

Nombre <strong>de</strong> mots : 738<br />

la-marne-agricole.fr p. 1/2<br />

Hervé Sanchez, attentif aux questions <strong>de</strong> main-d'&oelig;uvre<br />

Visualiser l'article<br />

Viticulteur sur 8 ha, confronté à <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> main-d'oeuvre pour certains travaux, Hervé Sanchez s'implique dans<br />

le Groupement d'Employeurs agricoles et viticoles <strong>de</strong> la Marne en tant que membre <strong>du</strong> bureau.<br />

Objectif : répondre au mieux aux besoins <strong>de</strong> tous les exploitants.<br />

Avec sa casquette <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la chambre d'agriculture, Hervé Sanchez représente toutes les pro<strong>du</strong>ctions au sein <strong>du</strong><br />

bureau <strong>du</strong> Groupement d'Employeurs agricoles et viticoles <strong>de</strong> la Marne. Crédit : Hervé Sanchez<br />

À 52 ans, Hervé Sanchez est viticulteur récoltant-coopérateur <strong>de</strong>puis 2005 avec son épouse sur 8 ha <strong>de</strong> vigne situés sur la côte<br />

<strong>de</strong>s blancs, dans la vallée <strong>de</strong> la Marne, la Montagne <strong>de</strong> Reims et le Vitryat. Il est par ailleurs administrateur <strong>du</strong> Syndicat<br />

Général <strong>de</strong>s Vignerons (SGV) et prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la chambre d'agriculture <strong>de</strong> la Marne. En 2<strong>02</strong>1, il a également intégré le bureau<br />

<strong>du</strong> Groupement d'Employeurs agricoles et viticoles <strong>de</strong> la Marne, structure à laquelle il fait appel régulièrement pour <strong>de</strong>s<br />

travaux d'ébourgeonnage et <strong>de</strong> palissage. « Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> remplacement mis à disposition, le<br />

Groupement d'Employeurs soulage les exploitants <strong>de</strong> toutes les démarches administratives et <strong>de</strong> l'aspect juridique d'une<br />

embauche. Le recrutement, c'est un métier et ce n'est pas celui d'un agriculteur ou d'un viticulteur. Avoir juste une facture à<br />

payer en fin <strong>de</strong> mission quand celle-ci <strong>du</strong>re seulement quinze jours à trois semaines, c'est un gain <strong>de</strong> temps et un confort plus<br />

qu'appréciables. »<br />

Pénurie <strong>de</strong> main-d'oeuvre...<br />

Avec sa casquette <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la chambre d'agriculture, Hervé Sanchez représente toutes les pro<strong>du</strong>ctions au sein <strong>du</strong><br />

bureau <strong>du</strong> Groupement d'Employeurs, avec cependant une affinité pour la viticulture. Il y porte également les messages <strong>du</strong><br />

SGV. « La pénurie <strong>de</strong> main-d'oeuvre est la problématique la plus importante quelle que soit la pro<strong>du</strong>ction. Le Groupement<br />

d'Employeurs (GE), tout comme le Service <strong>de</strong> Remplacement (SR), s'y attelle pour tenter d'apporter <strong>de</strong>s solutions aux<br />

exploitants. Grâce à sa bonne connaissance <strong>du</strong> marché <strong>de</strong> l'emploi, son vivier d'agents <strong>de</strong> remplacement et à leur suivi qui<br />

permet <strong>de</strong> bien les connaître et <strong>de</strong> proposer aux exploitants une prestation <strong>de</strong> qualité, le SR-GE est une <strong>de</strong>s solutions à cette<br />

pénurie <strong>de</strong> main-d'oeuvre à laquelle sont confrontés les exploitants, mais pas LA solution car il est également parfois difficile<br />

pour le SR-GE <strong>de</strong> recruter. »<br />

... et offre vendange au menu<br />

Même si Hervé Sanchez n'a pas eu recours à l'offre vendange lancée en 2<strong>02</strong>2 par le Groupement d'Employeurs car elle est<br />

réservée aux adhérents situés dans un rayon <strong>de</strong> 30 km autour <strong>de</strong> Reims, il suit le sujet <strong>de</strong> près. « Après une année <strong>de</strong> test<br />

gran<strong>de</strong>ur nature, un groupe <strong>de</strong> travail dont je fais partie a été constitué pour améliorer cette prestation. Avec cette offre, le<br />

groupement d'employeurs se positionne dans la continuité <strong>de</strong> l'exploitation. Il apporte une solution aux viticulteurs qui ne<br />

peuvent pas loger et nourrir les vendangeurs. Mais ce sont eux qui restent maîtres <strong>de</strong> l'équipe mise à disposition et <strong>de</strong><br />

l'organisation <strong>de</strong> leur vendange. »<br />

Le Groupement d'Employeurs agricoles et viticoles <strong>de</strong> la Marne exploitants<br />

Ancien pompier volontaire<br />

En tant que prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la chambre d'agriculture et ancien pompier volontaire, Hervé Sanchez a également été un acteur<br />

important <strong>de</strong> la signature en octobre <strong>de</strong>rnier d'un partenariat à quatre mains entre le SR-GE, la chambre d'agriculture, la<br />

<strong>23</strong>2569 VIGNERONS - CISION 368353<strong>17</strong>1<br />

Tous droits <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>ction et <strong>de</strong> représentation réservés au titulaire <strong>de</strong> droits <strong>de</strong> propriété intellectuelle<br />

L'accès aux articles et le partage sont strictement limités aux utilisateurs autorisés.


Hervé Sanchez, attentif aux questions <strong>de</strong> main-d'&oelig;uvre<br />

16 Fevrier 2<strong>02</strong>3<br />

la-marne-agricole.fr p. 2/2<br />

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Banque Populaire Alsace-Lorraine-Champagne (BPALC) et le Service départemental d'incendie et <strong>de</strong> secours (SDIS 51).<br />

Objectif : prendre en charge (grâce au soutien financier <strong>de</strong> la chambre d'agriculture et la BPALC) la totalité <strong>du</strong> coût <strong>de</strong><br />

remplacement <strong>de</strong>s exploitants pompiers volontaires lorsqu'ils partent en formation pour le SDIS 51. « Je sais que le temps à<br />

consacrer pour la formation (qui est obligatoire) peut poser un problème car pendant ce temps-là, le travail ne se fait pas sur<br />

l'exploitation. Cela peut freiner certains agriculteurs à <strong>de</strong>venir pompier volontaire. C'est pour cette raison que j'ai fait en sorte<br />

que ce partenariat, qui était déjà dans les tuyaux avant que j'accè<strong>de</strong> à la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la chambre d'agriculture, aboutisse au<br />

plus vite. J'espère que cette démarche va monter en puissance et pourquoi pas être <strong>du</strong>pliquée à d'autres structures faisant<br />

appel à <strong>de</strong>s agriculteurs volontaires. »<br />

<strong>23</strong>2569 VIGNERONS - CISION 368353<strong>17</strong>1<br />

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FRA<br />

Famille <strong>du</strong> média : Médias professionnels<br />

Audience : 22<br />

Sujet <strong>du</strong> média : Agroalimentaire-Agriculture<br />

16 Fevrier 2<strong>02</strong>3<br />

Journalistes : -<br />

Nombre <strong>de</strong> mots : 705<br />

la-marne-viticole.fr p. 1/2<br />

Hervé Sanchez, attentif aux questions <strong>de</strong> main-d'&oelig;uvre<br />

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Viticulteur sur 8 ha, confronté à <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong> main-d'oeuvre pour certains travaux, Hervé Sanchez s'implique dans<br />

le Groupement d'Employeurs agricoles et viticoles <strong>de</strong> la Marne en tant que membre <strong>du</strong> bureau. Objectif : répondre au<br />

mieux aux besoins <strong>de</strong> tous les exploitants.<br />

À 52 ans, Hervé Sanchez est viticulteur récoltant-coopérateur <strong>de</strong>puis 2005 avec son épouse sur 8 ha <strong>de</strong> vigne situés sur la côte<br />

<strong>de</strong>s blancs, dans la vallée <strong>de</strong> la Marne, la Montagne <strong>de</strong> Reims et le Vitryat. Il est par ailleurs administrateur <strong>du</strong> Syndicat<br />

Général <strong>de</strong>s Vignerons (SGV) et prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la chambre d'agriculture <strong>de</strong> la Marne. En 2<strong>02</strong>1, il a également intégré le bureau<br />

<strong>du</strong> Groupement d'Employeurs agricoles et viticoles <strong>de</strong> la Marne, structure à laquelle il fait appel régulièrement pour <strong>de</strong>s<br />

travaux d'ébourgeonnage et <strong>de</strong> palissage. « Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> remplacement mis à disposition, le<br />

Groupement d'Employeurs soulage les exploitants <strong>de</strong> toutes les démarches administratives et <strong>de</strong> l'aspect juridique d'une<br />

embauche. Le recrutement, c'est un métier et ce n'est pas celui d'un agriculteur ou d'un viticulteur. Avoir juste une facture à<br />

payer en fin <strong>de</strong> mission quand celle-ci <strong>du</strong>re seulement quinze jours à trois semaines, c'est un gain <strong>de</strong> temps et un confort plus<br />

qu'appréciables. »<br />

Pénurie <strong>de</strong> main-d'oeuvre...<br />

Avec sa casquette <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la chambre d'agriculture, Hervé Sanchez représente toutes les pro<strong>du</strong>ctions au sein <strong>du</strong><br />

bureau <strong>du</strong> Groupement d'Employeurs, avec cependant une affinité pour la viticulture. Il y porte également les messages <strong>du</strong><br />

SGV. « La pénurie <strong>de</strong> main-d'oeuvre est la problématique la plus importante quelle que soit la pro<strong>du</strong>ction. Le Groupement<br />

d'Employeurs (GE), tout comme le Service <strong>de</strong> Remplacement (SR), s'y attelle pour tenter d'apporter <strong>de</strong>s solutions aux<br />

exploitants. Grâce à sa bonne connaissance <strong>du</strong> marché <strong>de</strong> l'emploi, son vivier d'agents <strong>de</strong> remplacement et à leur suivi qui<br />

permet <strong>de</strong> bien les connaître et <strong>de</strong> proposer aux exploitants une prestation <strong>de</strong> qualité, le SR-GE est une <strong>de</strong>s solutions à cette<br />

pénurie <strong>de</strong> main-d'oeuvre à laquelle sont confrontés les exploitants, mais pas LA solution car il est également parfois difficile<br />

pour le SR-GE <strong>de</strong> recruter. »<br />

... et offre vendange au menu<br />

Même si Hervé Sanchez n'a pas eu recours à l'offre vendange lancée en 2<strong>02</strong>2 par le Groupement d'Employeurs car elle est<br />

réservée aux adhérents situés dans un rayon <strong>de</strong> 30 km autour <strong>de</strong> Reims, il suit le sujet <strong>de</strong> près. « Après une année <strong>de</strong> test<br />

gran<strong>de</strong>ur nature, un groupe <strong>de</strong> travail dont je fais partie a été constitué pour améliorer cette prestation. Avec cette offre, le<br />

groupement d'employeurs se positionne dans la continuité <strong>de</strong> l'exploitation. Il apporte une solution aux viticulteurs qui ne<br />

peuvent pas loger et nourrir les vendangeurs. Mais ce sont eux qui restent maîtres <strong>de</strong> l'équipe mise à disposition et <strong>de</strong><br />

l'organisation <strong>de</strong> leur vendange. »<br />

Le Groupement d'Employeurs agricoles et viticoles <strong>de</strong> la Marne exploitants<br />

Ancien pompier volontaire<br />

En tant que prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la chambre d'agriculture et ancien pompier volontaire, Hervé Sanchez a également été un acteur<br />

important <strong>de</strong> la signature en octobre <strong>de</strong>rnier d'un partenariat à quatre mains entre le SR-GE, la chambre d'agriculture, la<br />

Banque Populaire Alsace-Lorraine-Champagne (BPALC) et le Service départemental d'incendie et <strong>de</strong> secours (SDIS 51).<br />

Objectif : prendre en charge (grâce au soutien financier <strong>de</strong> la chambre d'agriculture et la BPALC) la totalité <strong>du</strong> coût <strong>de</strong><br />

remplacement <strong>de</strong>s exploitants pompiers volontaires lorsqu'ils partent en formation pour le SDIS 51. « Je sais que le temps à<br />

consacrer pour la formation (qui est obligatoire) peut poser un problème car pendant ce temps-là, le travail ne se fait pas sur<br />

l'exploitation. Cela peut freiner certains agriculteurs à <strong>de</strong>venir pompier volontaire. C'est pour cette raison que j'ai fait en sorte<br />

<strong>23</strong>2569 VIGNERONS - CISION 368353260<br />

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Hervé Sanchez, attentif aux questions <strong>de</strong> main-d'&oelig;uvre<br />

16 Fevrier 2<strong>02</strong>3<br />

la-marne-viticole.fr p. 2/2<br />

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que ce partenariat, qui était déjà dans les tuyaux avant que j'accè<strong>de</strong> à la prési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la chambre d'agriculture, aboutisse au<br />

plus vite. J'espère que cette démarche va monter en puissance et pourquoi pas être <strong>du</strong>pliquée à d'autres structures faisant<br />

appel à <strong>de</strong>s agriculteurs volontaires. »<br />

<strong>23</strong>2569 VIGNERONS - CISION 368353260<br />

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La pension <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s viticulteurs non<br />

salariés sera calculée sur les 25 meilleurs<br />

années<br />

Publié le <strong>17</strong>/<strong>02</strong>/2<strong>02</strong>3 - 08:55 par Viti Veille<br />

Le texte <strong>de</strong> loi visant à calculer le montant <strong>de</strong> la pension <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s non-salariés <strong>de</strong>s<br />

professions agricoles en fonction <strong>de</strong>s vingt-cinq années civiles d'assurance les plus<br />

avantageuses a été publié dans le Bulletin Officiel.<br />

Concrètement, le montant <strong>de</strong> la pension <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s agris non salariés sera calculée sur la<br />

base <strong>de</strong>s 25 meilleurs années à partir <strong>du</strong> 1er janvier 2<strong>02</strong>6. Aujourd’hui, le calcul repose<br />

sur la totalité d’une carrière.<br />

L’Inspection générale <strong>de</strong>s affaires sociales a estimé le gain à 47,70 euros par mois en<br />

moyenne.<br />

Un décret va <strong>de</strong>voir préciser les modalités d’application. Il y a encore pas mal d’étapes à<br />

franchir car la MSA doit modifier ses systèmes d’information.


Vignoble <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux : arracher, mais à<br />

quel prix…<br />

Publié le 16/<strong>02</strong>/2<strong>02</strong>3 - 11:03 par Olivier Lévêque Viti Veille<br />

10 000, 15 000, 20 000 hectares. Quelle surface <strong>de</strong> vignes bor<strong>de</strong>laises faudra-t-il arracher pour<br />

espérer revenir à une situation économique plus saine et, surtout, par quels biais et avec quels<br />

financements ? Des audits doivent avoir lieu tout début 2<strong>02</strong>3, alors que les situations <strong>de</strong><br />

détresse financière et morale se multiplient. Beaucoup espèrent que Bor<strong>de</strong>aux réussira à se<br />

réinventer, avant qu’il ne soit trop tard.<br />

Avec 4,3 Mhl/an <strong>de</strong> vin pro<strong>du</strong>it en moyenne sur bor<strong>de</strong>aux, et seulement 4 Mhl ven<strong>du</strong>s ces<br />

douze <strong>de</strong>rniers mois, c’est un excé<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> 300 000 hl qui doit être stocké, indique Christophe<br />

Chateau, le directeur <strong>de</strong> la communication <strong>du</strong> Conseil interprofessionnel <strong>du</strong> vin <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />

(CIVB). « Si vous y ajoutez 200 000 hl <strong>de</strong> vin ven<strong>du</strong> à prix trop bas, cela donne 500 000 hl <strong>de</strong><br />

surplus chaque année. » Avec une moyenne <strong>de</strong> 50 hl/ha <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment, le CIVB <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

donc l’arrachage définitif <strong>de</strong> 10 000 hectares <strong>de</strong> vigne. Et à raison <strong>de</strong> 10 000 euros <strong>de</strong><br />

subvention par hectare, le budget nécessaire s’élèverait à 100 millions d’euros.


« Nous vivons un profond malaise, et <strong>de</strong>mandons d’urgence un plan social pour bor<strong>de</strong>aux »,<br />

s’alarme <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s mois Didier Cousiney, vigneron sur la commune <strong>de</strong> Le Pian-sur-Garonne<br />

au nord <strong>de</strong> Langon, dont il est également maire, et porte-parole <strong>du</strong> collectif Viticulteur 33.<br />

Déjà à la tête <strong>du</strong> mouvement en 2005, il alertait les responsables face au déclin <strong>du</strong> vin<br />

bor<strong>de</strong>lais. « Cela fait longtemps que nous disons à l’ODG et au CIVB que bor<strong>de</strong>aux est en<br />

crise, et ils nous répondaient toujours que ça allait repartir… Mais, aujourd’hui, nous<br />

sommes le bec dans l’eau, avec <strong>de</strong>s remontées <strong>de</strong> collègues dans la détresse, avec <strong>de</strong>s<br />

banques qui ne suivent plus ! », dénonce-t-il.<br />

Des reconversions à la marge<br />

Sur sa petite commune, les cinq vignerons subissent les méventes <strong>de</strong> vin, observe Didier<br />

Cousiney : « Même le collègue qui vend uniquement aux particuliers voit ses comman<strong>de</strong>s en<br />

forte baisse ces <strong>de</strong>rniers mois. Il y a un million d'hectolitres <strong>de</strong> stock en trop dans<br />

l'appellation et, pour revenir à une situation plus saine, il faut rapi<strong>de</strong>ment soutenir<br />

l’arrachage volontaire et définitif <strong>de</strong> 15 000 ha, primés à 10 000 euros/ha. Mais le CIVB ne<br />

parle que <strong>de</strong> 10 000 ha d’arrachage, et soutient les reconversions. Revenir à la polycultureélevage<br />

<strong>de</strong>s années 1960 est illusoire. Quant aux 10 000 euros/ha, une fois enlevés les<br />

2 000 euros <strong>de</strong> frais d’arrachage, le fermage, les <strong>de</strong>ttes fiscales, sociales et bancaires et les<br />

PGE, il ne vous reste plus grand-chose… Pourtant, la viticulture bor<strong>de</strong>laise rapporte chaque<br />

année 400 M€ à l’État. Débourser 150 M€ pour la filière amont serait un juste ren<strong>du</strong>, par le<br />

biais d'un financement tripartite : État, Région, et appellations bor<strong>de</strong>laises qui fonctionnent. »<br />

Accusé <strong>de</strong> s’emparer <strong>du</strong> problème trop tardivement, le CIVB se défend : « Dès 2005, un plan<br />

d’arrachage subventionné a été proposé, sur 10 000 ha, avec une enveloppe dégressive sur<br />

trois ans <strong>de</strong> 15 000, 12 000 et 8 000 euros/ha. Mais seuls 3 700 ha ont été arrachés. Nous<br />

avions anticipé la problématique <strong>de</strong> surpro<strong>du</strong>ction, mais elle s’est <strong>du</strong>rement aggravée par<br />

l’actualité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années : taxes Trump, fermeture <strong>du</strong> marché chinois, Brexit, et enfin<br />

crise <strong>de</strong> la Covid », indique Christophe Chateau.<br />

Quels outils réglementaires<br />

Pour lui, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la question <strong>du</strong> financement – qui reste posée – c’est surtout l’autorisation<br />

réglementaire qui bloque. « Aujourd’hui, nous n’avons pas l’outil réglementaire pour


envisager l’arrachage, avec un blocage au niveau <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> OCM <strong>de</strong> l’Union européenne<br />

revue en 2008… Nous avons sollicité le ministère <strong>de</strong> l’Agriculture, afin d’i<strong>de</strong>ntifier les<br />

solutions possibles. À la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> la préfète <strong>de</strong> la Giron<strong>de</strong>, suite aux manifestations <strong>de</strong><br />

début décembre, <strong>de</strong>s audits doivent avoir lieu ces prochaines semaines par l'intermédiaire <strong>de</strong><br />

la Chambre d’Agriculture, pour i<strong>de</strong>ntifier le nombre <strong>de</strong> vignerons en difficulté et leur niveau<br />

<strong>de</strong> besoin, entre ceux proches <strong>de</strong> la retraite souhaitant tout arracher, et <strong>de</strong>s plus jeunes<br />

préférant peut-être la diversification. Une fois la situation mieux chiffrée, nous pourrons<br />

établir un budget précis. »<br />

Sur la réalisation <strong>de</strong>s audits, Didier Cousiney est critique : « Les situations <strong>de</strong> tension<br />

financière sont déjà connues, malheureusement. » De son côté, Damien Dupuy, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

JA côtes-<strong>de</strong>-bourg, est aussi très inquiet. « J’observe autour <strong>de</strong> moi <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> jeunes<br />

vignerons – et moins jeunes – en gran<strong>de</strong> difficulté. Ils ne peuvent même pas arrêter leur<br />

activité, car ils sont incapables <strong>de</strong> vendre leurs vignes, et obligés <strong>de</strong> travailler <strong>du</strong>r pour<br />

continuer <strong>de</strong> payer leurs fournisseurs. » Installé <strong>de</strong>puis 2010 sur le domaine familial <strong>de</strong> 70 ha,<br />

au Château Labadie, il vit également une situation ten<strong>du</strong>e sur son exploitation. « Nous avons<br />

<strong>de</strong>s stocks en trop, en particulier <strong>du</strong> millésime 2<strong>02</strong>1 qui n’a pas bonne <strong>presse</strong>. Le marché <strong>du</strong><br />

vrac – débouché complémentaire pour nous après l’export et le marché français – est<br />

inexistant, et nous avons <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> trésorerie. »<br />

La distillation en option<br />

La mesure d’urgence la plus simple et rapi<strong>de</strong> reste la distillation selon Damien Dupuy. « Cette<br />

mesure n’est d’ailleurs pas une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> spécifique à Bor<strong>de</strong>aux, qui travaille davantage le<br />

projet d’arrachage. Si 10 000 ha sont annoncés, il faudra sûrement doubler la surface<br />

d’arrachage pour espérer limiter la surpro<strong>du</strong>ction », déplore-t-il. Pour lui, l’option<br />

<strong>de</strong> diversification ne pourra se faire qu’à la marge. « Il faut <strong>de</strong>s investissements en matériel,<br />

bâtiments, et moyens <strong>de</strong> commercialisation, alors que les vignerons sont déjà en<strong>de</strong>ttés, sans<br />

oublier un besoin <strong>de</strong> formation et une envie <strong>de</strong> changer <strong>de</strong> métier. »<br />

Espérant une solution « dès le premier trimestre 2<strong>02</strong>3 », Christophe Chateau reconnaît qu’un<br />

déblocage grâce à un changement <strong>de</strong> cadre <strong>de</strong> l’Europe n’est pas garanti. « Il faut regar<strong>de</strong>r<br />

sur les Fea<strong>de</strong>r, si <strong>de</strong>s solutions sont envisageables, comme <strong>de</strong>s reconversions au cas par cas.<br />

Certains évoquent <strong>de</strong>s CVO – cotisations volontaires obligatoires – au niveau <strong>du</strong> Bor<strong>de</strong>lais,<br />

pour que les appellations qui fonctionnent financent davantage celles à la traîne. Mais ce<br />

type d’ai<strong>de</strong>s directes comme un fonds <strong>de</strong> soutien collectif n’est pas légal. »<br />

Réinventer Bor<strong>de</strong>aux


Pour l’heure, Didier Cousiney conseille aux vignerons en cessation <strong>de</strong> paiements qui viennent<br />

lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> se rendre à la Chambre d’Agriculture. « Bor<strong>de</strong>aux doit se<br />

réinventer, en ré<strong>du</strong>isant sa surface, et sûrement son nombre d’appellations (il y en a<br />

actuellement 52). Il faudrait revoir le profil <strong>de</strong> nos vins, en allant sur davantage <strong>de</strong> sucrosité,<br />

un packaging plus mo<strong>de</strong>rne, et une approche différente selon les tranches d’âges », imaginet-il.<br />

À 65 ans passés, il continue <strong>de</strong> s’impliquer pour l’avenir <strong>du</strong> vignoble, même s’il confie<br />

que son fils, initialement motivé, ne reprendra pas l’exploitation familiale vu le contexte.<br />

Damien Dupuy estime lui aussi que les vins <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux doivent se réinventer, et ont déjà<br />

engagé cette transition pour une partie, avec « <strong>de</strong> nouvelles cuvées très qualitatives dans le<br />

cadre <strong>de</strong>s appellations, notamment en monocépage, et surtout beaucoup moins taniques et<br />

boisées, et <strong>de</strong>s choses plus originales par le biais <strong>de</strong>s VSIG, comme le rosé sucré, les cépages<br />

étrangers ou résistants ». Bor<strong>de</strong>aux peine à attirer <strong>de</strong> nouveaux consommateurs, regrette-til<br />

: « Les gens ne se tournent plus vers les bor<strong>de</strong>aux, car ils ne sont plus curieux, et croient<br />

en avoir fait le tour. À nous <strong>de</strong> faire un gros travail <strong>de</strong> communication et <strong>de</strong> promotion<br />

commerciale, pour sé<strong>du</strong>ire <strong>de</strong> nouveau les consommateurs, grâce à notre diversité <strong>de</strong><br />

couleurs, d’origines et <strong>de</strong> prix ! »<br />

« À nous <strong>de</strong> voir comment ré<strong>du</strong>ire l’offre et augmenter les ventes en 2<strong>02</strong>3, sur le marché<br />

national grâce à une Tournée <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux partout en France <strong>du</strong> 9 au 11 mars<br />

prochain, et par la réouverture espérée <strong>du</strong> marché chinois, notamment », termine Christophe<br />

Chateau.


L’Inao lance un dispositif d’évaluation <strong>de</strong>s<br />

innovations<br />

Pressé <strong>de</strong> permettre une meilleure réactivité <strong>de</strong>s<br />

appellations face au changement climatique et aux attentes<br />

sociétales, l’Inao met en place un dispositif permettant <strong>de</strong><br />

tester <strong>de</strong>s innovations et <strong>de</strong> les intégrer, ou pas, dans le<br />

cahier <strong>de</strong>s charges à l’issue <strong>du</strong> test.<br />

Publié le 11 février 2<strong>02</strong>3 – Par Catherine Gerbod Réussir Vigne<br />

Une évolution <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> plantation prévue par un cahier <strong>de</strong>s charges est l'une <strong>de</strong>s<br />

expérimentations qui pourront être testées par le dispositif d'évaluation <strong>de</strong>s innovations mis en<br />

place par l'Inao.<br />

Pour faciliter l’évolution <strong>de</strong>s cahiers <strong>de</strong>s charges <strong>de</strong>s AOC nécessitée par le changement<br />

climatique et les attentes sociétales, l’Inao a construit un dispositif d’évaluation <strong>de</strong>s<br />

innovations (DEI). Il s’inspire ce qui a déjà été conçu pour les Vifa (variétés d’intérêt à fin<br />

d’adaptation) sur le matériel végétal.


« Ce nouveau dispositif permet d’intégrer la strate mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> la vigne et la strate<br />

œnologique », décrit Christian Paly, prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Comité national <strong>de</strong>s appellations d’origine<br />

relatives aux vins et aux boissons alcoolisées, et <strong>de</strong>s boissons spiritueuses (CNAOV) <strong>de</strong><br />

l’Inao. Il pourra s’agir par exemple d’expérimentations sur la taille, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> plantation<br />

ou encore la lutte contre la grêle. La mise en place <strong>du</strong> DEI a été actée lors <strong>de</strong> la réunion <strong>du</strong><br />

comité le 7 février 2<strong>02</strong>3. La procé<strong>du</strong>re sera détaillée dans une directive validée lors <strong>du</strong><br />

comité national <strong>de</strong> juin 2<strong>02</strong>3.<br />

Des expérimentations très encadrées<br />

Le processus prévoit que la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’expérimentation <strong>de</strong> l’ODG soit validée par le groupe<br />

<strong>de</strong> travail Scientifique, technique et innovations <strong>de</strong> l’Inao, qui jugera aussi <strong>de</strong>s résultats à<br />

l’issue <strong>du</strong> test. Il pourra avoir recours à <strong>de</strong>s experts extérieurs. La <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> test variera en<br />

fonction <strong>de</strong> la nature <strong>du</strong> projet.<br />

L’expérimentation se tra<strong>du</strong>ira par une modification temporaire <strong>du</strong> cahier <strong>de</strong>s charges, par la<br />

signature d’un protocole <strong>de</strong> suivi entre l’Inao et l’ODG, et par une convention avec<br />

l’opérateur <strong>de</strong> l’ODG mettant en place l’essai. Comme pour les Vifa, les surfaces et volumes<br />

concernés seront limités.<br />

Bernard Angelras, prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> groupe <strong>de</strong> travail Scientifique, technique et innovations,<br />

souligne que les innovations <strong>de</strong>vront respecter les fondamentaux que sont le lien au terroir et<br />

l’expression <strong>de</strong> la typicité <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its. Le dispositif doit renforcer le rôle <strong>de</strong>s Crinao qui<br />

pourront avec les ODG favoriser « une vulgarisation <strong>de</strong> ces expériences pour qu'elles<br />

profitent à tous ».<br />

Cet outil, présenté comme permettant aux ODG <strong>de</strong> « s’inscrire dans la viticulture <strong>du</strong><br />

XXI e siècle », ambitionne d’aller plus loin que l’intro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> dispositions<br />

agroenvironnementales type (DAE) ren<strong>du</strong>e possible il y a trois ans. Selon Christian Paly une<br />

centaine <strong>de</strong> cahiers <strong>de</strong>s charges ont intégré à ce jour <strong>de</strong>s DAE.


Protection contre les aléas climatiques :<br />

comment bénéficier <strong>de</strong> l'ai<strong>de</strong> aux<br />

investissements ?<br />

FranceAgriMer vient d’ouvrir un nouveau programme<br />

d’ai<strong>de</strong> aux investissements pour l’acquisition <strong>de</strong> matériels<br />

en exploitations agricoles pour la protection contre les<br />

aléas climatiques. Retrouvez son mo<strong>de</strong> d’emploi.<br />

Publié le 16 février 2<strong>02</strong>3 - Par Nathalie Marchand / © agriculture.gouv.fr<br />

Quel est l’objectif <strong>de</strong> ce programme ?<br />

Le programme d’investissement dans les exploitations pour la protection contre les aléas<br />

climatiques doté <strong>de</strong> 20 millions d’euros a pour objectif d’ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s investissements<br />

« permettant d’améliorer la résilience indivi<strong>du</strong>elle <strong>de</strong>s exploitations agricoles face aux aléas<br />

climatiques dont la fréquence augmente » comme le gel, la grêle, la sécheresse ou le vent<br />

(cyclones, ouragans, torna<strong>de</strong>s).<br />

Qui peut bénéficier <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> ?<br />

Sont éligibles à cette ai<strong>de</strong> :<br />

• Les personnes physiques exerçant une activité agricole, le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>vant être<br />

exploitant agricole à titre principal, âgé d’au moins 18 ans et ne pas avoir atteint l’âge<br />

légal <strong>de</strong> la retraire et avoir le siège <strong>de</strong> son exploitation <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction en France<br />

• Les Gaec, EARL et SCEA<br />

• Les sociétés hors Gaec, EARL et SCEA dont l’objet est agricole<br />

• Les exploitations <strong>de</strong>s lycées agricoles<br />

• Les associations syndicales autorisées (ASA) intervenant pour l’irrigation collective<br />

• Les coopératives d’utilisation <strong>de</strong> matériel agricole (Cuma)<br />

• Les structures portant un projet reconnu en qualité <strong>de</strong> groupement d’intérêt<br />

économique et environnemental (GIEE)<br />

• Les stations expérimentales <strong>de</strong>s instituts techniques agricoles (qualifiés au titre <strong>de</strong><br />

l’arrêt <strong>du</strong> 22 décembre 2<strong>02</strong>2)<br />

Les agriculteurs souhaitant bénéficier <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> doivent par ailleurs obligatoirement pouvoir<br />

fournir une attestation d’assurance risques climatiques. Vous trouverez le modèle<br />

d’attestation sur le site <strong>de</strong> FranceAgriMer.


Selon le prési<strong>de</strong>nt d'Irrigants <strong>de</strong> France, Eric Frétillère, intervenant le 16 février aux<br />

Controverses <strong>de</strong> l'agriculture organisées par le groupe Réussir, un <strong>de</strong>uxième guichet <strong>de</strong> 20<br />

millions d'euros <strong>de</strong>vrait suivre à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s agriculteurs non-assurés.<br />

Quels sont les investissements éligibles ?<br />

Dans sa décision N°INTV-SIIF-2<strong>02</strong>3_08 la directrice générale <strong>de</strong> FranceAgrMer définit en<br />

annexe la liste <strong>de</strong>s matériels éligibles parmi lesquelles <strong>de</strong>s matériels <strong>de</strong> protection contre :<br />

• Le gel (bâches anti gel, brûleur à gaz avec turbine, capteur gel Weenat, chaudière à<br />

biomasse tractée, convecteur à air chaud fixe ou mobile, diffuseur d’air chaud mobile,<br />

éolienne mobile, fils <strong>de</strong> palissage chauffants, frostbuster, matériel d’aspersion antigel,<br />

système d’alerte, thermonébulisateur tracté, tunnels d’hivernage, stations météo<br />

connectée…).<br />

• La grêle (capteur Sky<strong>de</strong>tect, filet paragrêle, grillage <strong>de</strong> protection sous vitrage,<br />

radars <strong>de</strong> détection <strong>de</strong> cellules orageuses…)<br />

• La sécheresse (aérateurs pour l’oxygénation <strong>de</strong> l’eau dans bassins d’eau pluviale,<br />

son<strong>de</strong>s tensiométriques, asperseurs basse pression, automatisation <strong>de</strong>s apports d’eau,<br />

compteurs communiquant, écran d’ombrage, écran thermique, équipements pour<br />

stockage <strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> pluie, Impluvium, matériel <strong>de</strong> ferti-irrigation, <strong>de</strong> micro<br />

irrigation, sprinklers, nécessaire pour faire une retenue d’eau, ombrières fixes et<br />

mobiles, rampe d’irrigation <strong>de</strong> précision, son<strong>de</strong>s d’irrigation, système <strong>de</strong> désinfection<br />

par ultraviolet <strong>de</strong>s eaux recyclées, tensiomètre Weenat…)<br />

• Le vent (système d’haubanage, filet brise-vent, billonneuse, serre anticyclonique…).<br />

Pour quel montant d’ai<strong>de</strong> ?<br />

Le montant minimal <strong>de</strong>s dépenses présentées dans la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’ai<strong>de</strong> est fixé à 2000 euros et<br />

le plafond <strong>de</strong> dépenses éligibles est fixé à 40 000 euros hors taxe pour les exploitations et <strong>de</strong><br />

150 000 euros hors taxe pour les Cuma et Asa.<br />

Le taux <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> est fixé à 40% <strong>du</strong> coût hors taxe <strong>de</strong>s investissements éligibles.<br />

Pour les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s portées par les entreprises dont les nouveaux installés et ou les jeunes<br />

agriculteurs détiennent au moins 20% <strong>du</strong> capital, le taux <strong>de</strong> base est majoré <strong>de</strong> 10 points.<br />

Pour les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s portées par les Cuma, le taux <strong>de</strong> base est également majoré <strong>de</strong> 10 points.<br />

Pour les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs basés dans les Dom, le taux <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> est porté à 75%.<br />

Quand <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l’ai<strong>de</strong> ?<br />

La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’ai<strong>de</strong> doit être déposée sur la téléprocé<strong>du</strong>re dédiée avant le 31 décembre 2<strong>02</strong>3.


Palissage<br />

Quels liens pour attacher les vignes ? Des<br />

vignerons expliquent leur choix<br />

Il existe une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> liens, tant pour les attacheurs électriques que pour les pinces<br />

manuelles. Experts et vignerons nous expliquent leurs habitu<strong>de</strong>s et leurs choix compte tenu<br />

<strong>de</strong>s nouvelles exigences <strong>de</strong> biodégradabilité qui touchent ces liens.<br />

Par Ingrid Proust Le 16 février 2<strong>02</strong>3 Vitisphère.com<br />

Vigneron effectuant le liage <strong>de</strong> ses vignes avec un attacheur Pellenc, modèle Fixion, dans le<br />

vignoble <strong>de</strong> Champagne. - crédit photo : Jean-Charles Gutner<br />

« Le liage <strong>de</strong>s baguettes avec <strong>de</strong>s attacheurs électriques gagne <strong>du</strong> terrain. Les vignerons<br />

veulent travailler plus vite et faire <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> qualité constante », constate Bruno <strong>de</strong> Sivry,<br />

PDG d’Exbanor, un fabricant <strong>de</strong> liens basé en Normandie et qui propose une gamme pour la<br />

vigne sous la marque Prothec. Un constat confirmé par Alessandro Zucchini, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong><br />

l’entreprise A2E qui distribue plusieurs types <strong>de</strong> liens en viticulture. « La main-d’œuvre<br />

manque, et elle coûte cher. Les appareils électriques sont plus rapi<strong>de</strong>s. »<br />

Des liens en PVC d'origine végétale et biodégradables<br />

Quels liens utiliser avec ces attacheurs ? Alessandro Zucchini conseille ceux en PVC. « Ils<br />

représentent environ 50 % <strong>du</strong> marché », affirme-t-il. Jusqu’ici, ces liens étaient en PVC oxodégradable.<br />

Mais ce matériau vient d’être interdit (lire l'encadré). « Ces liens étaient<br />

pratiques, résistants et bon marché, poursuit Alessandro Zucchini. Suite à leur interdiction,<br />

nous proposons un lien en PVC d’origine végétale et biodégradable. Tous ceux qui l’ont testé<br />

en sont satisfaits. »<br />

Jean-Louis Gili est <strong>de</strong> ce nombre. Installé à Durban-Corbières, dans l'Au<strong>de</strong>, ce vigneron<br />

exploite 39 ha <strong>de</strong> vignes et utilise un lieur électrique Pellenc, un appareil qu’il juge « très


efficace ; c’est un vrai gain <strong>de</strong> temps ». Quant au nouveau lien, « il est d’aussi bonne qualité<br />

que l’ancien et se dégra<strong>de</strong> plus facilement, soutient-il. Je suis en bio, la biodégradabilité<br />

m’importe beaucoup. Le nouveau lien n’est que légèrement plus cher que l’ancien. Je l’ai<br />

adopté ».<br />

Prothec propose <strong>de</strong>s liens biodégradables <strong>de</strong>puis 2019. « Ils ne sont pas issus <strong>de</strong> la<br />

pétrochimie. Ils se dégra<strong>de</strong>nt entièrement dans le sol et sont biocompostables », assure Bruno<br />

<strong>de</strong> Sivry. Le PDG d’Exbanor évoque <strong>de</strong>s ventes « en nette croissance. Ce pro<strong>du</strong>it sé<strong>du</strong>it <strong>de</strong>s<br />

vignerons bio et ceux soucieux <strong>de</strong> préserver l’environnement. Il représente un surcoût par<br />

rapport aux liens en PVC mais la différence est négligeable au vu <strong>de</strong>s économies <strong>de</strong> maind’œuvre,<br />

car il tombe généralement <strong>de</strong> lui-même ; il n’est pas nécessaire <strong>de</strong> le retirer lors <strong>de</strong><br />

la taille ».<br />

Expert en palissage et auteur <strong>du</strong> site Technissage.fr, Jean-Marie Leclercq penche plutôt pour<br />

les liens en papier armé d’un fil d'acier non galvanisé. « Ils sont résistants, faciles à poser et<br />

se dégra<strong>de</strong>nt facilement en fin <strong>de</strong> saison, soutient-il. Les liens en PVC biodégradable ou<br />

biocompostable, personne ne les met au compost ! »<br />

« Les liens en papier armé glissent moins bien dans les attacheurs », objecte Alessandro<br />

Zucchini. Ces liens n’enchantent pas non plus Aurélien Goy, viticulteur sur quelques hectares<br />

à Saint-Maigrin, en Charente-Maritime, et conseiller agro-équipement chez le distributeur<br />

Océalia. « Certains vignerons manquent <strong>de</strong> confiance dans les liens papier, constate-t-il. Ils<br />

craignent <strong>de</strong> les voir générer plus <strong>de</strong> poussière dans l’attacheur. »<br />

"Il faut <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> bonne qualité"<br />

« Il faut choisir <strong>de</strong>s liens <strong>de</strong> bonne qualité et utiliser un lieur pourvu d’une gaine, afin d'éviter<br />

les bourrages et le contact <strong>du</strong> papier avec l’humidité », répond Jean-Marie Leclercq. Ce<br />

<strong>de</strong>rnier recomman<strong>de</strong> également, si les vignes sont exposées au vent, <strong>de</strong> choisir un fil d’un<br />

diamètre assez gros. Il propose sur son site <strong>de</strong>s calculateurs pour faciliter le choix <strong>du</strong> lien et <strong>de</strong><br />

l’attacheur.<br />

Quant aux vignerons qui restent fidèles au liage manuel, les uns optent pour <strong>de</strong>s liens<br />

métalliques, les autres pour le papier armé. À Valençay, dans l'Indre, Benoît Lagar<strong>de</strong> a repris<br />

le Vignoble Gibault il y a trois ans. L’ancien propriétaire et ses équipes liaient avec <strong>de</strong>s pinces<br />

Ligapal et <strong>de</strong>s liens métalliques. Benoît Lagar<strong>de</strong> n’y a rien changé. « C’est un coup à prendre<br />

au début. Mais les ouvriers y sont habitués. Nous n’avons pas <strong>de</strong> problèmes <strong>de</strong> bourrage avec<br />

ces pinces, ni <strong>de</strong> casse avec ces liens qui se retirent facilement lorsque l’on tire les bois à la<br />

taille. C’est en outre très économique. Mais c’est vrai que le débit <strong>de</strong> chantier n’est pas<br />

optimal. »<br />

Les a<strong>de</strong>ptes <strong>du</strong> liage manuel<br />

Cet autre vigneron, à Cheverny, dans le Loir-et-Cher, reste fidèle le liage manuel, mais avec<br />

<strong>de</strong>s liens en papier armé. « Ces attaches sont peu coûteuses. Elles me permettent <strong>de</strong> fixer<br />

soli<strong>de</strong>ment les baguettes au fil porteur, comme un lacet sur une chaussure. Et ces liens se<br />

dégra<strong>de</strong>nt bien en fin <strong>de</strong> saison. Mais cela prend plus <strong>de</strong> temps qu’avec un lieur électrique. »<br />

Aurélien Goy est plus nuancé sur la question <strong>du</strong> débit <strong>de</strong> travail. « Lors d’un essai que nous<br />

avons fait il y a quelques années, le liage avec la pince Ligatex avait été presque aussi rapi<strong>de</strong>


qu’avec <strong>de</strong>s attacheurs électriques. Il faut savoir bien s’en servir. Certains ont <strong>du</strong> mal à<br />

comprendre le fonctionnement <strong>de</strong> cette pince et per<strong>de</strong>nt patience. » Le viticulteur l’utilise<br />

<strong>de</strong>puis longtemps sur son exploitation. S’agissant <strong>de</strong>s liens, il a choisi <strong>de</strong>s métalliques qui ne<br />

s’oxy<strong>de</strong>nt pas. « Ces liens sont résistants. Pour les enlever, il faut tirer assez fort ou les<br />

couper. La pince et les liens sont fiables et peu coûteux. C’est un atout lorsque l’on fait appel<br />

à une main-d’œuvre occasionnelle ».<br />

Le PVC oxo-dégradable interdit<br />

La loi Anti-gaspillage et économie circulaire, dite Agec, interdit <strong>de</strong>puis le 1 er janvier 2<strong>02</strong>1<br />

l'usage <strong>de</strong>s plastiques oxo-biodégradables, ou oxo-dégradables. Ceux-ci contiennent <strong>de</strong>s<br />

additifs permettant leur dégradation en fragments sous l’effet <strong>de</strong> la lumière. Ils disparaissent<br />

ainsi <strong>du</strong> paysage, mais ils subsistent dans l’environnement sous forme <strong>de</strong> microparticules car<br />

ils ne sont pas biodégradables. Les liens en PVC oxo-dégradables pour l’attachage <strong>de</strong>s<br />

baguettes sont concernés par cette loi. « Ces liens fonctionnaient très bien, mais leur<br />

interdiction est légitime pour le respect <strong>de</strong> l’environnement, commente Alessandro Zucchini,<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’entreprise A2E, qui en distribuait. La Cruz, notre fournisseur, a donc lancé un<br />

nouveau lien en plastique d’origine végétale et biodégradable. Il coûte un euro plus cher par<br />

bobine, mais il est aussi résistant que le PVC oxo-dégradable. » Les liens <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier type<br />

restent autorisés à la vente jusqu’à épuisement <strong>de</strong>s stocks.


Quelques pistes pour faire <strong>de</strong>s économies<br />

d'énergie en cuverie<br />

Publié le 15/<strong>02</strong>/2<strong>02</strong>3 - 12:21 par Emmanuelle Thomas VitiVeille<br />

Près <strong>de</strong> 65% <strong>de</strong>s dépenses énergétiques d'une structure vitinicole sont liés aux opérations en<br />

cuverie, <strong>de</strong>s fermentations jusqu'à la mise en bouteille. Pour ré<strong>du</strong>ire les consommations,<br />

quelques leviers peuvent être activés.<br />

Globalement, pour une structure viti-vinicole, les dépenses énergétiques représentent 20<br />

à 25% <strong>de</strong>s charges d’exploitation. 45% <strong>de</strong> l’énergie est utilisée pendant les phases <strong>de</strong><br />

fermentations pour la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> froid ou <strong>de</strong> chaud, prêt <strong>de</strong> 20% <strong>de</strong> l’énergie est consacré<br />

aux activités <strong>de</strong> stockage/mise en bouteilles, 5 à 7% sont dédiés à l’éclairage, 7 à 8% à la<br />

stabilisation, et seulement 5% à la logistique/collecte <strong>du</strong> raisin.<br />

Les procédés <strong>de</strong> vinification nécessitant la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> chaud ou <strong>de</strong> froid représentent donc<br />

l’essentiel <strong>de</strong>s consommations d’une structure vinicole, avec <strong>de</strong>s variations très importantes<br />

selon la taille <strong>de</strong> l’entreprise. « Un site pro<strong>du</strong>isant plus <strong>de</strong> 50 000 hl/an va consommer autour<br />

<strong>de</strong> 4 kwh/hl pro<strong>du</strong>it, soit 3 à 4 fois moins à l’hl qu’un site en pro<strong>du</strong>isant 25 000 hl (15 à 16<br />

kWh/hl pro<strong>du</strong>it) », indique Gilles Borg, directeur services énergétiques chez Caméo Energy,<br />

bureau d’étu<strong>de</strong>s spécialisé en efficacité énergétique et expertise CEE (certificat d’économie<br />

d’énergie).<br />

Pour ré<strong>du</strong>ire les consommations d’énergie plusieurs pistes d’amélioration peuvent être<br />

suivies. « Le premier point est <strong>de</strong> travailler sur l’isolation <strong>de</strong>s bâtiments. Clairement, il existe


<strong>de</strong>s différences importantes <strong>de</strong> consommation d’énergie, entre par exemple une cuverie semienterrée<br />

et une cuverie sur sol, à surface équivalente, les écarts peuvent représenter jusqu’à<br />

50 %. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la conception même <strong>de</strong>s bâtiments il est tout <strong>de</strong> même possible <strong>de</strong> jouer sur<br />

certains aspects. Par exemple installer <strong>de</strong>s ri<strong>de</strong>aux <strong>de</strong> froid, formés <strong>de</strong> lanières en PVC au<br />

niveau d’une zone <strong>de</strong> passage, permet d’isoler une zone <strong>de</strong> stockage, <strong>de</strong> l’extérieur, etc, et<br />

<strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire drastiquement les déperditions (-70 à 90%) lors <strong>de</strong>s ouvertures <strong>de</strong> portes. Et cela<br />

peut également avoir <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nces positives en termes <strong>de</strong> « qualité»", explique-t-il.<br />

L’isolation <strong>de</strong>s cuves <strong>de</strong> fermentation est un axe à travailler, mais d’autres leviers sont à<br />

activer en cuverie. « Pour la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> froid par exemple, l’installation <strong>de</strong> com<strong>presse</strong>urs<br />

à haute pression flottante permet <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire <strong>de</strong> 15% la consommation <strong>de</strong>s com<strong>presse</strong>urs, en<br />

permettant une température <strong>de</strong> con<strong>de</strong>nsation plus faible en automne-hiver, lorsque les<br />

températures extérieures sont plus basses. La mise en place <strong>de</strong> variateurs <strong>de</strong> vitesse peut<br />

permettre une économie <strong>de</strong> 10 à 50%, selon la température extérieure. La capacité à ajuster<br />

<strong>de</strong> façon fine le besoin en froid a d’ailleurs un intérêt pour la maîtrise <strong>de</strong> la qualité <strong>du</strong> vin.<br />

Pour les structures disposant <strong>de</strong> plusieurs groupes froid, les faire travailler en casca<strong>de</strong>, en<br />

additionnant les puissances, peut amener 10 à 15% d’économies <strong>de</strong> consommation »,<br />

énumère-t-il.<br />

Eviter les surdimensionnement inutiles<br />

Autre opération intéressante à mener sur les groupes froids : la récupération <strong>de</strong> chaleur<br />

fatale. « Lors <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> froid, le com<strong>presse</strong>ur chauffe et cette chaleur peut être<br />

récupérée et servir à chauffer un bureau, à faire le préchauffage <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s sanitaires, voire<br />

à fournir <strong>de</strong> l’eau chau<strong>de</strong> pour le rinçage <strong>de</strong>s bouteilles, etc», explique-t-il.<br />

Un autre volet peut être abordé : « De nombreux chais ne sont pas optimisés pour la<br />

manutention sous l’angle <strong>de</strong>s économies d’énergies. Parfois il faut réfléchir à la<br />

réorganisation <strong>du</strong> stockage, pour limiter les heures <strong>de</strong> chariot, ou mettre en œuvre <strong>de</strong>s zones<br />

<strong>de</strong> convoyage électrique plus courtes », souligne-t-il. La compartimentation <strong>de</strong> certaines<br />

zones est aussi à étudier.<br />

L’éclairage, même s’il ne représente qu’un faible pourcentage <strong>de</strong>s dépenses énergétiques peut<br />

aussi être optimisé : « La mise en place d’une GTB, gestion technique <strong>de</strong> bâtiment, avec<br />

détecteur <strong>de</strong> mouvement est possible, ainsi qu’un travail sur l’intensité <strong>de</strong> l’éclairage, en la<br />

diminuant dans certaines zones et en l’augmentant dans d’autres selon les besoins en termes<br />

<strong>de</strong> sécurité, <strong>de</strong> qualité, etc. La GTB peut par ailleurs comman<strong>de</strong>r d’autres paramètres comme<br />

l’hygrométrie, le chauffage, le froid, la ventilation, la sécurité incendie etc... », note-t-il.<br />

Il ne faut pas hésiter à se faire accompagner par un bureau d’étu<strong>de</strong>s & conseils, <strong>de</strong> façon à<br />

effectuer un bilan thermique, une étu<strong>de</strong> préalable <strong>de</strong> l’adéquation <strong>de</strong>s matériels à la situation<br />

<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction. « Cela permet d’une part d’éviter le surdimensionnement inutile <strong>de</strong>s systèmes<br />

<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> froid ou <strong>de</strong> chaud par exemple, <strong>de</strong> faciliter les prises <strong>de</strong> décisions et<br />

l’orientation <strong>de</strong>s investissements, mais aussi <strong>de</strong> ne pas passer à côté <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s<br />

potentielles. Certains systèmes peuvent notamment être éligibles au dispositif <strong>de</strong>s<br />

CEE (certificats d’économie d’énergie), et dans ce cas permettre <strong>de</strong> récupérer en moyenne<br />

30% <strong>du</strong> montant <strong>de</strong>s investissements », signale-t-il.<br />

C’est le cas notamment <strong>de</strong>s installations <strong>de</strong> récupération <strong>de</strong> chaleur fatale sur les groupes<br />

froid. « Nous avons par exemple accompagné une cave dans le var, pour un investissement <strong>de</strong>


655 000 euros, le montant <strong>de</strong>s CEE atteint <strong>17</strong>0 000 euros soit 30 % <strong>du</strong> taux <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong><br />

l’investissement », précise-t-il.<br />

Mais un audit énergétique complet est il rentable pour les petites structures ? « C’est à<br />

réfléchir en fonction <strong>de</strong> la taille <strong>du</strong> domaine, un bilan énergétique prend <strong>du</strong> temps, entre 15<br />

jours et 3 semaines, et coute entre 5 à 10 000 euros. La mise en place d’un plan <strong>de</strong> mesurage,<br />

d’indice <strong>de</strong> performances énergétiques est également un outil <strong>de</strong> progression très efficace,<br />

résume-t-il.<br />

À savoir<br />

Le décret tertiaire concerne les surfaces <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 1000 m2 à usage tertiaire. Cela parait<br />

beaucoup mais certaines structures viticoles sont en fait concernées sans le savoir, car les<br />

zones <strong>de</strong> stockage sont prises en compte. Ce décret impose un objectif à atteindre <strong>de</strong> 40%<br />

d’économies d’énergie d’ici 2030 sur les zones tertiaires. Dans ce cas, un audit est<br />

recommandé. Il permet <strong>de</strong> prendre une photo à un instant t <strong>de</strong>s usages, <strong>du</strong> matériel et <strong>de</strong>s<br />

répartitions <strong>de</strong> consommation énergétiques. Il aboutit à <strong>de</strong>s conseils, fournissant une liste<br />

d’opérations techniques potentielles à effectuer, hiérarchisées en fonction <strong>du</strong> retour sur<br />

investissement et permet <strong>de</strong> travailler sur un plan d'investissement qui peut s'étendre sur<br />

plusieurs années.", rappelle Gilles Borg.


Le programme Climaxion repart <strong>de</strong> plus<br />

belle<br />

Transition énergétique. Le programme Climaxion porté par l’A<strong>de</strong>me, l’Etat et la Région<br />

Grand Est accompagne les projets <strong>de</strong> transition écologique et énergétique publics et privés.<br />

• Publié le <strong>17</strong> février 2<strong>02</strong>3 / Matot Braine<br />

• Benjamin Busson<br />

Boris Ravignon, Prési<strong>de</strong>nt directeur général <strong>de</strong> l’A<strong>de</strong>me, Josiane Chevalier, Préfète <strong>de</strong> Région<br />

et Franck Leroy, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Région Grand Est ont signé un accord-cadre pour acter<br />

l’attribution <strong>de</strong> nouveaux financements sur huit thématiques dont quatre nouvelles (Crédit :<br />

BB)<br />

Lancé au début <strong>de</strong>s années 2000, le dispositif Climaxion n’a plus besoin <strong>de</strong> démontrer son<br />

efficacité, ses chiffres parlent d’eux-mêmes : <strong>de</strong>puis sa création il y a 20 ans le programme a<br />

financé plus <strong>de</strong> 3 000 projets pour près <strong>de</strong> 304 millions d’euros mobilisés.<br />

Pour signer la nouvelle convention tripartite entre les trois acteurs <strong>du</strong> programme, l’Etat,<br />

l’A<strong>de</strong>me et la Région, il fallait trouver dans le Grand Est un endroit symbolisant à la fois la<br />

nécessité <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> transition énergétique, les partenariats entre public et privé et la<br />

concrétisation d’un projet structurant territorial en faveur <strong>de</strong> cette démarche.<br />

En choisissant <strong>de</strong> se retrouver sur le site <strong>du</strong> Syvalom, les trois partenaires ne pouvaient<br />

espérer meilleur endroit : l’unité <strong>de</strong> valorisation énergétique <strong>de</strong> La Veuve (Marne) exploitée


par Veolia dans le cadre d’une DSP coche <strong>de</strong> nombreuses cases d’un projet exemplaire en la<br />

matière (voir aussi en page 5).<br />

Le site alimenté par les déchets ménagers permet <strong>de</strong> fournir en chaleur le réseau <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong><br />

Châlons-en Champagne et un site in<strong>du</strong>striel, celui <strong>de</strong> Luzéal (coopérative spécialisée dans la<br />

déshydratation <strong>de</strong> la luzerne) situé à 6 km <strong>de</strong> la Veuve.<br />

Un projet d’envergure, soutenu par Climaxion donc, et qui représente un investissement <strong>de</strong> 71<br />

millions d’euros financé à la fois par la collectivité châlonnaise, le Syvalom et Luzéal. « Le<br />

projet a été accompagné par l’A<strong>de</strong>me à hauteur <strong>de</strong> 27 millions d’euros », précise d’ailleurs<br />

Boris Ravignon, Prési<strong>de</strong>nt directeur général <strong>de</strong> l’A<strong>de</strong>me, soulignant le rôle « exemplaire et<br />

lea<strong>de</strong>r » <strong>du</strong> Grand Est en matière <strong>de</strong> transition écologique.<br />

« Climaxion est une marque unique qui permet d’apporter <strong>de</strong> la simplification aux acteurs.<br />

Grâce à un seul dossier, ils peuvent toucher les moyens d’action humains et financiers mis en<br />

place par la Région et l’A<strong>de</strong>me », souligne Franck Leroy. Le prési<strong>de</strong>nt <strong>du</strong> Grand Est qui<br />

prési<strong>de</strong> également l’association <strong>de</strong>s maires <strong>de</strong> la Marne, ajoute : « Les maires <strong>de</strong>s petites<br />

communes ont le réflexe Climaxion ».<br />

Programme commun à la Région et à l’A<strong>de</strong>me pour accompagner les projets <strong>de</strong> décarbonation<br />

<strong>de</strong> l’in<strong>du</strong>strie et <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> chaleur renouvelable, Climaxion permet aux porteurs <strong>de</strong><br />

projets (particuliers, entreprises, collectivités, bailleurs sociaux, associations) <strong>de</strong> bénéficier<br />

d’une co-construction <strong>de</strong>s moyens humains et financiers <strong>de</strong> ses <strong>de</strong>ux partenaires. En<br />

renouvelant leur partenariat, l’Etat, la Région et l’A<strong>de</strong>me ont également dévoilé<br />

l’élargissement <strong>du</strong> programme autour <strong>de</strong> huit thématiques [1]d’intervention, contre quatre<br />

jusqu’à présent.<br />

CRÉDITS DOUBLÉS POUR L’ADEME<br />

Dans le cadre <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> transition écologique et énergétique, le Grand Est s’est donné<br />

pour ambition <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire <strong>de</strong> 55% sa consommation d’énergie d’ici 2050. Un enjeu d’ampleur<br />

qui implique <strong>de</strong> nouveaux usages et <strong>de</strong> nouvelles pratiques à tous les étages, dans le public<br />

comme dans le privé. « Pour atteindre nos objectifs, il nous faut muter vers les énergies<br />

renouvelables. On sent bien que les territoires s’engagent sur le sujet », précise Franck Leroy.<br />

« 28, 6% <strong>de</strong> l’énergie consommée en 2<strong>02</strong>1 était d’origine renouvelable. On a <strong>de</strong>vant nous un<br />

potentiel extrêmement important. »<br />

Le maire <strong>de</strong> Charleville-Mézières qui connaît bien Franck Leroy pour avoir été encore, il y a<br />

quelques semaines vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Région à ses côtés, rappelle l’importance pour les<br />

acteurs <strong>de</strong> la transition <strong>de</strong> solliciter son agence. « Pour être capables d’afficher une neutralité<br />

carbone en 2050 il va falloir que l’on s’y mette tous : public, privé, administrations…<br />

L’A<strong>de</strong>me c’est l’agence <strong>de</strong> la transition écologique, mais elle est surtout l’agence <strong>de</strong>s<br />

solutions à cette transition ».<br />

Si les ambitions sont majeures, le cap à franchir ne l’est pas moins. En matière <strong>de</strong> logement<br />

notamment, l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs est appelé à se retrousser les manches au plus vite, s’il<br />

veut atteindre ses objectifs. « 90% <strong>de</strong>s logements - soit 27 millions - doivent atteindre les<br />

niveaux <strong>de</strong> performance BBC, ce qui en représente environ 700 000 par an. On en est à 50<br />

000 par an aujourd’hui », insiste Boris Ravignon.


Alors que l’A<strong>de</strong>me a doublé ses crédits alloués aux porteurs <strong>de</strong> projets cette année (ils sont<br />

portés à 4,2 milliards d’euros), désormais, insiste Boris Ravignon, ce sont à ces porteurs <strong>de</strong> se<br />

manifester pour pouvoir postuler à l’obtention <strong>de</strong>s subventions prévues à leur intention.<br />

Avec <strong>de</strong>ux sujets majeurs. « Le Grand Est est une région d’in<strong>du</strong>strie avec un héritage et aussi<br />

un futur. Nous avons à la décarboner, l’ai<strong>de</strong>r à passer <strong>du</strong> charbon et <strong>du</strong> gaz aux énergies<br />

renouvelables. Maintenant il faut nous envoyer <strong>de</strong>s projets pour que nous puissions les<br />

accompagner ». Deuxième sujet, celui <strong>de</strong>s forêts. « L’A<strong>de</strong>me est dotée <strong>de</strong> moyens importants<br />

pour agir sur la reforestation et la régénération <strong>de</strong>s forêts, notamment celles touchées par les<br />

scolytes », souligne le Pdg.<br />

UN FONDS CHALEUR DE 24 MILLIONS D’EUROS<br />

Parce qu’elle représente plus <strong>de</strong> 40% <strong>de</strong> la consommation d’énergie <strong>de</strong>s Français, la chaleur<br />

est un enjeu stratégique et écologique dans le sens où elle a un rôle essentiel à jouer dans la<br />

décarbonation <strong>de</strong> l’énergie. Dans le cadre <strong>de</strong> sa volonté <strong>de</strong> développer l’usage <strong>de</strong> la chaleur<br />

renouvelable et <strong>de</strong> récupération dans les territoires, l’Etat a donc confié à l’A<strong>de</strong>me, son bras<br />

armé <strong>de</strong> proximité en matière <strong>de</strong> transition écologique, la gestion d’un « fonds chaleur ».<br />

Dans le Grand Est, qui dispose <strong>de</strong> la première convention <strong>de</strong> ce type signée en France, ce<br />

fonds est doté <strong>de</strong> 24 millions d’euros, une somme confiée à la Région pour accompagner le<br />

diagnostic et le financement <strong>de</strong> projets liés à la géothermie, à la biomasse, au solaire ou à la<br />

méthanisation.<br />

« L’objectif est d’accompagner 360 projets d’investissements », précise Franck Leroy, rejoint<br />

par le Pdg <strong>de</strong> l’A<strong>de</strong>me : « La chaleur est un sujet sur lequel on peut considérablement<br />

progresser et verdir ». Venue signer la convention tripartite, la Préfète <strong>de</strong> Région Josiane<br />

Chevalier, rappelle que « la transition écologiques et une priorité absolue <strong>du</strong> gouvernement »,<br />

soulignant pour illustrer son propos la création d’un Fonds vert doté <strong>de</strong> 165 millions d’euros.<br />

« La transition écologique n’est plus une option, c’est une obligation. C’est aussi un immense<br />

défi qui nous attend tous ensemble ».<br />

Au sujet <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> relance et <strong>de</strong> transition écologique et énergétique signés dans les<br />

territoires, Josiane Chevalier rappelle qu’ils doivent afficher « <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> planification et<br />

pas uniquement <strong>de</strong>s recensements <strong>de</strong> projets ». Un message reçu cinq sur cinq par les<br />

signataires, bien décidés ensemble à rassembler les acteurs <strong>de</strong>s territoires <strong>du</strong> Grand Est autour<br />

<strong>de</strong> la question <strong>de</strong> la transition énergétique.<br />

[1] Les huit thématiques :<br />

• Efficacité énergétique et qualité environnementale <strong>de</strong>s bâtiments<br />

• Énergies renouvelables et <strong>de</strong> récupération<br />

• Économie circulaire et gestion <strong>de</strong>s déchets<br />

• Territoires <strong>du</strong>rables<br />

• Mobilité à faibles émissions<br />

• Agriculture et forêt<br />

• Tourisme <strong>du</strong>rable<br />

• Gestion <strong>de</strong>s friches.


Les verriers tournent à plein régime et<br />

augmentent encore leurs prix<br />

Publié le 16/<strong>02</strong>/2<strong>02</strong>3 - par Agathe Beaudouin MonViti.com<br />

Avec une crise énergétique qui provoque l’envol <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, un conflit aux<br />

portes <strong>de</strong> l’Europe qui ré<strong>du</strong>it les ressources en gaz et modifie la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> bouteilles ;<br />

avec aussi, en parallèle, la croissance <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> bouteilles en verre au niveau<br />

international, les vignerons sont confrontés à la fois les pénuries <strong>de</strong> contenants et une<br />

augmentation significative <strong>de</strong>s prix. De leur côté, les in<strong>du</strong>striels <strong>du</strong> verre font face à une<br />

situation inédite et extrêmement sensible, dont personne ne peut dire quand elle s’arrêtera.<br />

Explications.<br />

La bouteille <strong>de</strong> verre reste le conditionnement principal <strong>du</strong> vin. Et pour la fabriquer, les<br />

in<strong>du</strong>striels utilisent en gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s fours fonctionnant au gaz (80%) et à l’électricité<br />

(20%), selon la Fédération française <strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries <strong>du</strong> verre. Reconnue comme une in<strong>du</strong>strie<br />

gazo-intensive, la fabrication <strong>du</strong> verre est une activité particulièrement secouée par le contexte<br />

géopolitique et économique <strong>du</strong> moment. Les usines sont dépendantes <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong><br />

l'approvisionnement local et doivent « accepter » le gaz naturel fourni localement. « Nous<br />

subissons <strong>de</strong> plein fouet la hausse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s énergies en Europe, une hausse <strong>du</strong> gaz, <strong>de</strong><br />

l'électricité et <strong>du</strong> pétrole qui avait commencé fin novembre 2<strong>02</strong>1. La guerre entre la Russie et<br />

l’Ukraine a apporté beaucoup d'incertitu<strong>de</strong>s et a renforcé cette inflation », commente Jacques<br />

Bordat, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Fédération <strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries <strong>du</strong> verre. Jean-Marc Arrambourg, PDG <strong>de</strong><br />

Saverglass, lea<strong>de</strong>r mondial <strong>de</strong>s bouteilles <strong>de</strong> luxe dans le domaine <strong>de</strong>s spiritueux et <strong>du</strong> vin, dit<br />

« vivre une pério<strong>de</strong> très particulière. Après la pandémie, en Europe, nous avons assisté à une<br />

flambée inatten<strong>du</strong>e <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bouteilles, parfois <strong>de</strong> 50%. Et juste après, cette crise qui<br />

bouscule les marchés ! »


Au printemps 2<strong>02</strong>2, la filière vin s’est alarmée. Retards <strong>de</strong> livraison, comman<strong>de</strong>s non<br />

respectées, quantités limitées : les vignerons se sont parfois vus coincés, dans<br />

l’impossibilité d’embouteiller. Conséquence immédiate : les achats d’anticipation se sont<br />

multipliés afin <strong>de</strong> stocker <strong>de</strong>s palettes <strong>de</strong> bouteilles dans les exploitations. Jacques Bordat se<br />

veut pourtant rassurant et ne voit pas poindre <strong>de</strong> pénurie à l’horizon : « Les verriers membres<br />

<strong>de</strong> la fédération prennent toutes les dispositions pour assurer la pro<strong>du</strong>ction et continuer à<br />

pro<strong>du</strong>ire quoi qu'il arrive afin <strong>de</strong> répondre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Aucun <strong>de</strong>s fours français ne s'est<br />

arrêté. Et les stocks sont à ras bord. Les verriers ont le pied au plancher, ils tournent à plein<br />

régime. » Même discours <strong>du</strong> côté <strong>de</strong> Saverglass, où les équipes doivent parfois faire preuve <strong>de</strong><br />

pédagogie. « Lorsque les comman<strong>de</strong>s paraissent excessives, nous essayons <strong>de</strong> raisonner les<br />

clients. Nous comprenons cette envie <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s stocks, mais notre rôle est aussi <strong>de</strong> faire<br />

attention au plus grand nombre », rapporte Franck Collet, directeur <strong>de</strong>s ventes.<br />

Passer au gaz liquéfié pour remplacer le gaz russe<br />

La filière <strong>du</strong> verre est confrontée à un dilemme. Cette in<strong>du</strong>strie, lour<strong>de</strong>, n’est pas flexible et<br />

doit répondre à <strong>de</strong> nouvelles performances in<strong>du</strong>strielles, mais aussi ré<strong>du</strong>ire sa dépendance<br />

énergétique, tout en maintenant, voire augmentant le niveau <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction ! Comment<br />

s’engager dans cette transition sans toucher (encore) la facture <strong>du</strong> client ? Pour Jacques<br />

Bordat, « il va falloir augmenter l'importation <strong>de</strong> gaz liquéfié venu <strong>de</strong>s États-Unis,<br />

d'Australie, mais pour cela, il faut avoir les infrastructures, une ambition politique. Cela<br />

prendra <strong>du</strong> temps ». C’est l’une <strong>de</strong>s particularités <strong>de</strong> l’in<strong>du</strong>strie verrière. Tout changement<br />

dans sa pro<strong>du</strong>ction ne peut se faire que sur <strong>du</strong> moyen ou long terme. Illustration avec<br />

Saverglass. En plus d’avoir investi dans une gran<strong>de</strong> structure <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction au Mexique, le<br />

groupe vient <strong>de</strong> racheter l’usine Vidrala, située en Belgique. La pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> l'usine est<br />

appelée à doubler, avec un gain net <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 50 millions <strong>de</strong> bouteilles en plus par an à<br />

partir <strong>de</strong> 2<strong>02</strong>4. En attendant cette croissance, <strong>de</strong>puis plusieurs mois, l’in<strong>du</strong>striel affirme mettre<br />

en avant « l’aspect loyal <strong>du</strong> client » et prioriser « les plus fidèles, ceux avec qui nous avons<br />

toujours travaillé, même si on essaie <strong>de</strong> rendre service et <strong>de</strong> répondre au maximum <strong>de</strong><br />

comman<strong>de</strong>s ».<br />

Mo<strong>de</strong>rniser les fours pour économiser<br />

Pour ré<strong>du</strong>ire la facture énergétique et satisfaire la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, les <strong>de</strong>ux défis majeurs <strong>du</strong><br />

moment, les verriers élaborent <strong>de</strong>s stratégies variées. Mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s sites existants,<br />

construction <strong>de</strong> nouveaux fours, rachat d'usines...<br />

Verallia, qui a refusé <strong>de</strong> répondre à nos questions, active plusieurs leviers. En fin d'année<br />

<strong>de</strong>rnière, le groupe a investi en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la zone UE et s'est implanté au Royaume-<br />

Uni en faisant l’acquisition d’Allied Glass, « un lea<strong>de</strong>r sur le segment <strong>de</strong> l’emballage en<br />

verre premium, spécialisé dans le marché <strong>de</strong>s spiritueux ». En France, le verrier mo<strong>de</strong>rnise<br />

ses infrastructures. Ainsi, dans l'usine <strong>de</strong> Châteaubernard (Nouvelle-Aquitaine), <strong>de</strong>ux fours<br />

électriques viendront très prochainement remplacer le four à gaz <strong>du</strong> site afin <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r une<br />

capacité <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction égale. En Bourgogne, Verallia investit pour augmenter les capacités <strong>de</strong><br />

pro<strong>du</strong>ction dès à présent et projette <strong>de</strong> remplacer et d’installer trois nouveaux fours utilisant<br />

les « <strong>de</strong>rnières technologies <strong>de</strong> fusion <strong>du</strong> verre ».<br />

Afin <strong>de</strong> combiner transition écologique et baisse <strong>de</strong> facture, le groupe O-I Glass a quant à<br />

lui « choisi d'intégrer à l'un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux fours <strong>du</strong> site <strong>de</strong> Vayres, un système <strong>de</strong> combustion à<br />

oxygène liqui<strong>de</strong> qui doit remplacer le fioul, combustible jusqu'ici couplé avec le gaz. Nommé


"Gas oxy advanced technology" (Goat), il doit permettre une baisse <strong>de</strong> consommation<br />

énergétique <strong>du</strong> four <strong>de</strong> l'ordre <strong>de</strong> 20% et une diminution <strong>de</strong> 60% <strong>de</strong>s rejets en oxy<strong>de</strong> d'azote à<br />

partir <strong>de</strong> 2030 », peut-on lire dans les colonnes d’Objectif Aquitaine.<br />

Mais pour trouver <strong>de</strong>s solutions à plus court terme à la contrainte énergétique, <strong>de</strong>s<br />

verriers passent <strong>du</strong> gaz au fioul pour alimenter les fours. C’est le cas <strong>de</strong> Vetropack.<br />

« Cette opération est possible car nous fonctionnions encore au pétrole il y a une dizaine<br />

d’années. L’infrastructure correspondante se trouve donc toujours en place. Cependant, ce<br />

changement n’est pas si facile à réaliser dans nos usines en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la Suisse »,<br />

précisait Simone Koch, responsable <strong>de</strong> la communication <strong>du</strong> groupe, dans une interview<br />

donnée en octobre 2<strong>02</strong>2 au journal La Liberté. En complément, le fabricant suisse<br />

d’emballages en verre travaille sur la réutilisation <strong>de</strong> calcin 1 afin d'en augmenter la part dans<br />

tous ses fours. Cette technique, qui limite la consommation <strong>de</strong> sable et <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong><br />

sodium, ré<strong>du</strong>it aussi sensiblement le besoin énergétique nécessaire à la fusion.<br />

Des tarifs vont continuer d'augmenter pour une clientèle captive<br />

Malgré ces annonces, le tarif <strong>de</strong> la bouteille <strong>de</strong> vin ne va pas diminuer, ni même se<br />

stabiliser. Tous les fabricants préviennent : les prix vont continuer à monter. Ils ont déjà<br />

augmenté <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 30% <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> l’année. « De nouveaux ajustements <strong>de</strong> prix<br />

seront nécessaires », explique-t-on chez Vétropack. Le représentant <strong>de</strong>s verriers confirme :<br />

« Avant cette crise, entre 20 et 30% <strong>de</strong> nos coûts <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction étaient liés à<br />

l'énergie, indique Jacques Bordat. Aujourd'hui, ce coût a doublé ! Nous n'avons pas d'autres<br />

solutions que d'augmenter le prix <strong>de</strong> vente <strong>de</strong>s bouteilles. »<br />

Dans la filière, on s’interroge pourtant sur les bénéfices financiers réalisés par les verriers.<br />

Joint, mais ne souhaitant pas répondre à nos questions, le premier fabricant au mon<strong>de</strong>, O-I<br />

Glass, a vu son bénéfice dépasser ses prévisions en 2<strong>02</strong>2. Et Verallia assume pleinement la<br />

hausse <strong>de</strong>s prix. Au premier trimestre 2<strong>02</strong>2, le verrier alimentaire français a répercuté une<br />

partie <strong>de</strong> l’inflation <strong>de</strong>s coûts <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction avec une augmentation <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> vente<br />

supérieure à 10%, sans que cela n’engendre une diminution <strong>de</strong> ses ventes. Au contraire même<br />

! L’in<strong>du</strong>striel a enregistré une hausse <strong>de</strong>s volumes <strong>de</strong> vente proche <strong>de</strong> 10 %. Un cas<br />

exemplaire <strong>de</strong> « pricing power », cette capacité à imposer <strong>de</strong>s augmentations <strong>de</strong> prix à ses<br />

clients sans les perdre… Même en pleine crise.<br />

(1) 53 % <strong>de</strong> la matière première utilisée chez Vetropack provient <strong>de</strong> déchets <strong>de</strong> verre recyclés.<br />

Dans l’usine <strong>de</strong> Saint-Prex, en Suisse, le chiffre atteint 81%.<br />

La parole à la Fédération <strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries <strong>du</strong> verre<br />

Dans un webinaire, la Fédération <strong>de</strong>s in<strong>du</strong>stries <strong>du</strong> verre est revenue sur les tensions<br />

d’approvisionnement et la hausse <strong>de</strong> prix, donnant quelques explications pour comprendre la<br />

situation :<br />

• Le coût <strong>de</strong> l’énergie augmente mais aussi celle <strong>du</strong> carbonate <strong>de</strong> sou<strong>de</strong>, un élément qui entre<br />

dans la composition <strong>du</strong> verre ;<br />

• Le marché <strong>du</strong> verre est dynamique en Europe. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est forte partout. Les verriers<br />

privilégient les marchés domestiques et limitent l’export, notamment vers la France ;<br />

• L’Ukraine était un pays pro<strong>du</strong>cteur <strong>de</strong> verre très important : 400 000 tonnes/an. L’arrêt <strong>de</strong>s<br />

fours a joué sur l’approvisionnement européen par effet domino. Verallia possédait


notamment <strong>de</strong>s fours dans le pays ;<br />

• Les sanctions prises par l’Union européenne sur la Russie ont détourné les flux <strong>de</strong><br />

pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> pays. Des opérateurs qui achetaient en Russie se sont donc tournés vers<br />

d’autres verriers déjà sous tension ;<br />

• Fin 2<strong>02</strong>2, les verriers français ont retrouvé leurs niveaux <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction d’avant 2019.<br />

S.F<br />

À L'ARRET. En plus <strong>de</strong>s hausses tarifaires successives <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>ux ans, <strong>de</strong>s in<strong>du</strong>striels<br />

arrêtent la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> certaines références comme en témoignait Jean-Jacques Bréban, le<br />

représentant <strong>de</strong>s vins mousseux français dans Viti en décembre 2<strong>02</strong>2 : « Les verriers nous ont<br />

annoncé il y a <strong>de</strong>ux mois leur intention d’arrêter le modèle <strong>de</strong> bouteille " cuve close ", plus<br />

léger que les bouteilles utilisées pour les autres effervescents. Ils manquent <strong>de</strong> verre et<br />

doivent donc faire <strong>de</strong>s choix, s’orienter vers les bouteilles les plus rémunératrices. »


Chiffre d’affaires semestriel en croissance<br />

<strong>de</strong> 12% pour Pernod-Ricard<br />

<strong>17</strong> février 2<strong>02</strong>3 lachampagne<strong>de</strong>sophieclaeys.fr<br />

Le chiffre d’affaires pour le premier semestre <strong>du</strong> groupe Pernod-Ricard 2<strong>02</strong>2/<strong>23</strong> s’élève à 7<br />

116 M€, en croissance interne <strong>de</strong> +12% (+19% en facial), incluant un effet <strong>de</strong> change<br />

favorable <strong>de</strong> +355 M€, principalement dû à l’appréciation <strong>du</strong> dollar américain par rapport à<br />

l’euro. Ce chiffre d’affaires est en croissance dans toutes les régions : Amérique : +7%,<br />

croissance dynamique portée notamment par les Etats-Unis, avec un effet <strong>de</strong> phasage<br />

favorable <strong>de</strong>s expéditions2, le Brésil et le Canada, Asie/Reste <strong>du</strong> Mon<strong>de</strong> : +18%, excellente<br />

croissance tirée par l’In<strong>de</strong>, la Turquie, le Travel Retail et le rebond en Asie <strong>du</strong> Sud Le chiffre<br />

d’affaires <strong>du</strong> premier semestre en Chine reflète un soli<strong>de</strong> premier trimestre avec un bon Mid<br />

Autumn Festival et un second trimestre mitigé, partiellement compensé par un effet <strong>de</strong><br />

phasage favorable <strong>de</strong>s expéditions en amont <strong>du</strong> Chinese New Year3. Les perspectives en<br />

Chine incitent à l’optimisme avec la levée <strong>de</strong>s restrictions Covid et Europe : +6%, très bonne<br />

performance <strong>de</strong> l’Europe <strong>de</strong> l’Ouest et <strong>du</strong> Travel<br />

Toutes les catégories <strong>de</strong> spiritueux sont en croissance à <strong>de</strong>ux chiffres :<br />

• Marques Stratégiques Internationales : +13%, forte dynamique notamment avec le<br />

portefeuille Scotch, Jameson et Absolut (à noter les chiffres <strong>de</strong> G.H Mumm avec 4,8<br />

millions <strong>de</strong> bouteilles et celle <strong>de</strong> Perrier-Jouët avec 2, 4 millions <strong>de</strong> bouteilles avec<br />

une hausse <strong>de</strong> 10% en mix/prix )<br />

• Marques Stratégiques Locales : +13%, avec la croissance <strong>de</strong>s whiskies indiens<br />

Seagram’s et <strong>du</strong> gin Seagram’s,<br />

• Marques Specialty : +14%, poursuite <strong>du</strong> très fort développement <strong>de</strong> Lillet, Italicus,<br />

Malfy, Redbreast, Aberlour et Altos,<br />

• Vins Stratégiques : -2%, performance mitigée principalement au Royaume-Uni


•<br />

Le fort effet prix à +10%, porté par la forte attractivité <strong>de</strong> le portefeuille <strong>de</strong> marques. De<br />

nouvelles augmentations <strong>de</strong> prix sont prévues sur le second semestre. Les innovations et le<br />

segment Prestige sont en forte croissance, respectivement +16% et +10%. Le chiffre<br />

d’affaires <strong>du</strong> <strong>de</strong>uxième trimestre s’établit à 3 808 M€, une croissance interne <strong>de</strong> +12%, en<br />

accélération par rapport au premier trimestre (+11%). Le résultat net courant part <strong>du</strong> Groupe<br />

s’élève à 1 743 M€, en croissance faciale <strong>de</strong> +21% par rapport au S1 2<strong>02</strong>1/22. Le résultat net<br />

part <strong>du</strong> Groupe s’élève à 1 792 M€, en croissance faciale <strong>de</strong> +29%, reflétant principalement<br />

une augmentation <strong>du</strong> Résultat Opérationnel Courant. Dans un contexte qui reste volatile,<br />

Pernod Ricard prévoit, avec une confiance renforcée, la poursuite d’une forte dynamique au<br />

cours <strong>de</strong> l’exercice 2<strong>02</strong>2/<strong>23</strong>, portée par une présence géographique globale et équilibrée ainsi<br />

que par l’attractivité d’un portefeuille diversifié <strong>de</strong> marques premium :À l’occasion <strong>de</strong> la<br />

publication <strong>du</strong> chiffre d’affaires <strong>du</strong> groupe, Alexandre Ricard, prési<strong>de</strong>nt-directeur général a<br />

déclaré :« Nous avons réalisé une très bonne performance au premier semestre, caractérisée<br />

par une forte croissance équilibrée et diversifiée dans l’ensemble <strong>de</strong>s régions et <strong>de</strong>s<br />

catégories. L’effet prix très significatif souligne la désirabilité <strong>de</strong> notre portefeuille <strong>de</strong><br />

marques, permettant <strong>de</strong> maintenir nos marges dans un contexte inflationniste. Pour<br />

accompagner notre croissance, nous poursuivons nos investissements et nos initiatives<br />

d’efficacités opérationnelles afin <strong>de</strong> nourrir l’attractivité <strong>de</strong> nos marques, la transformation<br />

digitale et le déploiement <strong>de</strong> notre feuille <strong>de</strong> route Sustainability and Responsibility. Fort <strong>de</strong><br />

la pertinence <strong>de</strong> notre stratégie et <strong>de</strong> l’engagement exceptionnel <strong>de</strong> nos équipes à travers le<br />

mon<strong>de</strong> je suis confiant dans la poursuite <strong>de</strong> cette croissance dynamique au second semestre,<br />

malgré un environnement qui se normalise ».


Les Maisons Piper-Heidsieck et Rare<br />

Champagne rejoignent la société <strong>de</strong><br />

distribution Charles Heidsieck Sélection<br />

(groupe EPI))<br />

<strong>17</strong> février 2<strong>02</strong>3 lachampagne<strong>de</strong>sophieclaeys.fr<br />

Dès avril 2<strong>02</strong>3, Charles Heidsieck Sélection (CHS), la société <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> vins et<br />

champagnes <strong>du</strong> groupe EPI en France (lire ici, prendra en charge la distribution dans<br />

l’hexagone <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> Champagne, Piper-Heidsieck et Rare Champagne<br />

sur les réseaux sélectifs (CHR, caves, distributeurs CHD, cash& carry, et BtoB). Fortes <strong>de</strong> la<br />

reprise <strong>de</strong> leur distribution en propre sur le marché français en 2<strong>02</strong>0, Piper- Heidsieck, en<br />

s’appuyant sur Essentiel, cuvée emblématique <strong>de</strong> la Maison dédiée au réseau sélectif, et Rare<br />

Champagne ont développé significativement leur présence sur les réseaux sélectifs et ont noué<br />

<strong>de</strong>s partenariats forts avec les acteurs <strong>du</strong> secteur, notamment en région. En décidant <strong>de</strong><br />

rejoindre le portefeuille <strong>de</strong> CHS, Piper-Heidsieck et Rare Champagne enten<strong>de</strong>nt poursuivre<br />

leur développement sur le marché, et notamment à Paris. CHS compte désormais sept maisons<br />

appartenant au groupe EPI dans son portefeuille.<br />

Dans un communiqué, Antoine Trémel, Directeur Général <strong>de</strong> Charles Heidsieck Sélection<br />

commente : « Charles Heidsieck Sélection a su démontrer <strong>de</strong>puis dix ans sa capacité à<br />

développer une distribution sélective avec <strong>de</strong>s marques conquérantes et dynamiques (Charles<br />

Heidsieck, Château La Verrerie, Tardieu-Laurent, Biondi-Santi). L’intégration <strong>de</strong>s maisons<br />

prestigieuses que sont Piper-Heidsieck et Rare Champagne témoigne <strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong><br />

continuer à faire grandir ces domaines <strong>de</strong> renom et <strong>de</strong> proposer une offre encore plus<br />

complète à nos clients ». Benoit Collard, CEO <strong>de</strong> Piper-Heidsieck ajoute : « La France est un<br />

marché stratégique pour Piper-Heidsieck et Rare Champagne et fait écho au rayonnement<br />

international <strong>de</strong> nos Maisons. La qualité <strong>de</strong>s équipes CHS et sa connaissance intime <strong>de</strong>s<br />

circuits <strong>de</strong> prescription sont <strong>de</strong>s atouts incontestables pour accélérer la croissance forte que<br />

nous y connaissons <strong>de</strong>puis 3 ans ».


Les brèves <strong>de</strong> la planète Champagne<br />

<strong>17</strong> février 2<strong>02</strong>3 lachampagne<strong>de</strong>sophieclaeys.fr<br />

Louis Roe<strong>de</strong>rer<br />

La Maison Louis Roe<strong>de</strong>rer se voit confier la distribution exclusive sur le marché français <strong>du</strong><br />

prestigieux domaine italien Ornellaia. Ornellaia est un domaine toscan créé en 1981 et<br />

aujourd’hui propriété <strong>de</strong> la famille Frescobaldi. Louis Roe<strong>de</strong>rer distribuera les vins <strong>du</strong><br />

domaine, dont Ornellaia Rouge Bolgheri DOC Supérieur « la Proporzione ».<br />

Moët Hennessy<br />

Minuty et Moët Hennessy ont annoncé leur alliance stratégique en vue d’accompagner le<br />

développement international <strong>du</strong> prestigieux domaine Château Minuty, grand cru classé <strong>de</strong>s<br />

Côtes-<strong>de</strong>-Provence <strong>de</strong>puis 1955. Cet accord prévoit une prise <strong>de</strong> participation majoritaire <strong>de</strong><br />

Moët Hennessy au capital <strong>de</strong> Minuty. La Famille Matton <strong>de</strong>meure pleinement investie dans le<br />

domaine. Jean-Etienne et François Matton, ses <strong>de</strong>ux dirigeants actuels et <strong>de</strong>scendants <strong>du</strong><br />

fondateur, en conservent la direction dans la continuité <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes générations.<br />

Wine Paris & Vinexpo Paris<br />

La 4 ème édition <strong>de</strong> Wine Paris & Vinexpo Paris a tenu ses promesses et s’est achevée sur un<br />

bilan très positif. Marqué par une représentativité accrue <strong>de</strong>s exposants comme <strong>de</strong>s visiteurs<br />

internationaux, l’évènement signe son ancrage dans le calendrier <strong>de</strong> la filière vins et<br />

spiritueux. Wine Paris & Vinexpo Paris 2<strong>02</strong>3 a accueilli 3 387 exposants (20% <strong>de</strong> surface et<br />

25% d’exposants internationaux supplémentaires vs. 2<strong>02</strong>2), en provenance <strong>de</strong> 42 pays<br />

pro<strong>du</strong>cteurs, et 36 334 visiteurs (+41% <strong>de</strong> visitorat vs. 2<strong>02</strong>2), dont 38% d’internationaux<br />

venant <strong>de</strong> 149 pays avec une croissance <strong>de</strong> visiteurs internationaux <strong>de</strong> 85%. Le top 5 <strong>de</strong>s pays<br />

visiteurs après la France inclue la Belgique, les Etats-Unis, l’Italie, le Royaume-Uni et<br />

l’Allemagne.<br />

Ventes records


Le mercredi 15 février, les 22 lots <strong>de</strong>s 3 domaines légendaires – Romanée-Conti, Petrus,<br />

Mouton Rothschild – mis en vente par le Crédit Municipal <strong>de</strong> Paris se sont arrachés pour plus<br />

<strong>de</strong> 876 000€.Les flacons proposés à la vente étaient parmi les plus convoités au mon<strong>de</strong>. 1<br />

bouteille <strong>de</strong> Romanée-Conti 2000, dans sa caisse bois d’origine, a ainsi trouvé acquéreur pour<br />

plus <strong>de</strong> 18 500€, tandis que la caisse <strong>de</strong> 6 flacons <strong>de</strong> ce même millésime s’est envolée pour<br />

presque 120 000€. L’impériale <strong>de</strong> Petrus 1982 (6 litres, soit 8 bouteilles), dans un état<br />

exceptionnel pour ses quarante ans, est partie pour un montant avoisinant les 70 000€. Enfin,<br />

les quatre impériales <strong>de</strong> six litres <strong>de</strong> Mouton-Rothschild millésime 2000 ont trouvé preneurs<br />

pour <strong>de</strong>s sommes comprises entre 16 000 et <strong>17</strong> 000€.<br />

Verallia Design Awards<br />

L’édition 2<strong>02</strong>3 explore l’expérience offerte par le verre pour vivre pleinement l’instant Tous<br />

les ans <strong>de</strong>puis 2009, Verallia France, 1er pro<strong>du</strong>cteur européen et filiale <strong>du</strong> 3e pro<strong>du</strong>cteur<br />

mondial d’emballages en verre pour les boissons et les pro<strong>du</strong>its alimentaires, organise les<br />

Verallia Design Awards. Véritable pilier dans le paysage <strong>du</strong> <strong>de</strong>sign verrier, le concours<br />

challenge les étudiants ou jeunes diplômés en écoles <strong>de</strong> <strong>de</strong>sign, packaging ou encore <strong>de</strong>s<br />

beaux-arts autour <strong>de</strong> ce matériau. Cette année, c’est Pierre Charrié, <strong>de</strong>signer reconnu pour son<br />

travail sur la dimension sensorielle <strong>de</strong>s objets <strong>du</strong> <strong>quotidien</strong>, qui en est le parrain.


Royaume-Uni : les statistiques officielles<br />

pourraient sous-estimer les effets <strong>du</strong> Brexit<br />

Les chiffres officiels <strong>du</strong> commerce extérieur pourraient sous-estimer l'impact réel <strong>de</strong> la sortie<br />

<strong>de</strong> l'Union européenne, en raison d'un changement <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> statistique en janvier 2<strong>02</strong>1.<br />

La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> comptabilisation <strong>de</strong>s importations et <strong>de</strong>s exportations a changé en 2<strong>02</strong>1. (Paul<br />

ELLIS/AFP)<br />

Par Ingrid Feuerstein / Les Echos<br />

Publié le 10 févr. 2<strong>02</strong>3<br />

Deux ans après, les effets <strong>du</strong> Brexit sur le commerce extérieur britannique sont encore<br />

amplement débattus. Si la sortie <strong>de</strong> l'Union européenne n'a pas provoqué un effondrement <strong>de</strong>s<br />

échanges, son impact est manifeste mais encore difficile à estimer. L'une <strong>de</strong>s difficultés dans<br />

cette analyse tient à la concomitance <strong>du</strong> Brexit avec la pandémie, suivie <strong>de</strong> la guerre en<br />

Ukraine. Ces chocs ont été tels qu'ils ont pu masquer les effets <strong>de</strong> la sortie <strong>de</strong> l'UE.<br />

Ainsi, au 1 er janvier 2<strong>02</strong>1, les données <strong>de</strong> l'ONS (Office national statistique) britannique<br />

montrent une chute brutale <strong>de</strong>s échanges avec l'UE, mais qui est davantage liée aux<br />

restrictions sanitaires en vigueur à l'époque et à un mouvement <strong>de</strong> surstockage chez les<br />

entreprises avant la fin <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> transition.<br />

Reprise <strong>de</strong>s échanges<br />

Les échanges se reprennent ensuite à mesure que les restrictions liées au Covid<br />

s'assouplissent, ce qui fait dire aux partisans <strong>du</strong> Brexit que le choc redouté n'a pas eu lieu.


En 2<strong>02</strong>2, le déficit commercial britannique s'est creusé, <strong>de</strong> 85 milliards <strong>de</strong> livres à<br />

108 milliards <strong>de</strong> livres, une hausse principalement attribuée au renchérissement <strong>de</strong>s<br />

importations énergétiques.<br />

A y regar<strong>de</strong>r <strong>de</strong> plus près, le Brexit a tout <strong>de</strong> même laissé <strong>de</strong>s traces sur le commerce extérieur<br />

<strong>du</strong> Royaume-Uni. Dans une note, les analystes <strong>de</strong> Pantheon observent que les exportations<br />

britanniques sont <strong>de</strong> 9,4 % inférieures à leur niveau <strong>de</strong> 2018. Par comparaison, les<br />

exportations <strong>de</strong>s pays développés se situent en moyenne 3,8 % au-<strong>de</strong>ssus, selon le CPB World<br />

Tra<strong>de</strong> Monitor. Ainsi, la reprise <strong>de</strong>s échanges observée <strong>de</strong>puis mi-2<strong>02</strong>1 au Royaume-Uni<br />

masque le fait qu'elle a été nettement plus rapi<strong>de</strong> ailleurs.<br />

Réalité sous-estimée<br />

Et encore, ces données <strong>de</strong> l'ONS pourraient sous-estimer la réalité. L'institut britannique a<br />

expliqué vendredi que sa métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> comptabilisation <strong>de</strong>s importations et <strong>de</strong>s exportations<br />

avait changé <strong>de</strong>puis 2<strong>02</strong>1. Avant, ses services s'appuyaient sur une enquête appelée Intrastat.<br />

Depuis le Brexit, ce sont les déclarations en douanes auprès <strong>du</strong> HRMC qui font foi. Ceci<br />

entraîne une rupture <strong>de</strong> la série statistique qui rend les comparaisons difficiles. Du moins en<br />

attendant que l'ONS puisse reconstituer la série complète en harmonisant ses données.


Selon la Banque d'Angleterre, le commerce avec l'Union européenne pourrait être 7 % en<br />

<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> ce que les chiffres officiels suggèrent. « L'analyse <strong>de</strong> la banque laisse supposer<br />

qu'une fois que les données ont été ajustées, les volumes ont été plus faibles que ce<br />

qu'indiquent les données officielles <strong>de</strong>puis janvier 2<strong>02</strong>1 », affirme-t-elle dans son <strong>de</strong>rnier<br />

rapport <strong>de</strong> politique monétaire. Les données <strong>du</strong> commerce extérieur, une fois retraitées par la<br />

Banque d'Angleterre, montrent une divergence claire <strong>de</strong>puis 2<strong>02</strong>1 entre les échanges avec<br />

l'UE et le reste <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>.


Désalcoolisation : une chance pour le vin ?<br />

Publié le <strong>17</strong>/<strong>02</strong>/2<strong>02</strong>3 - 09:04 par Olivier Lévêque VitiVeille<br />

Dans un marché <strong>du</strong> vin globalement en recul en France, les « no/low alcohol » affichent <strong>de</strong>s<br />

progressions à <strong>de</strong>ux chiffres, et ne se cantonnent plus à une niche. Cette prestation, avec un<br />

surcoût <strong>de</strong> 10 à 20%, semble sé<strong>du</strong>ire <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> vignerons.<br />

Une nouvelle tendance qui pourrait s’installer. La consommation <strong>de</strong> vins sans alcool gagnerait<br />

+ 13 % annuellement, contre + 1 % pour celle <strong>de</strong> vins classiques, selon l’IWSR (International<br />

Wine and Spirit Research). Ces chiffres ont d’ailleurs été rappelés par Matthieu Dubernet<br />

œnologue au laboratoire éponyme, lors d’une conférence au Vinitech 2<strong>02</strong>2, sur la<br />

désalcoolisation <strong>de</strong>s vins.<br />

« En 2<strong>02</strong>5, le marché mondial <strong>du</strong> sans alcool pourrait représenter un total <strong>de</strong> 30 milliards <strong>de</strong><br />

dollars, dominé à 80 % par les bières sans alcool. En comparaison, le marché mondial <strong>du</strong> vin<br />

avoisine les 400 milliards <strong>de</strong> dollars », poursuit Matthieu Dubernet. Apparue il y a seulement<br />

une dizaine d’années, cette catégorie n’est plus une niche, et <strong>de</strong>vient un marché à part<br />

entière. « Entre le no et le low, c’est bien le no qui gagne <strong>de</strong> vraies parts <strong>de</strong> marché, alors<br />

que le low progresse peu », précise-t-il.


Toucher <strong>de</strong> nouveaux consommateurs<br />

Constat partagé par Stéphane Brière, dirigeant <strong>de</strong> la startup B&S Tech, qui accompagne<br />

<strong>de</strong>puis trois ans le développement <strong>de</strong> boissons légères et sans alcool, également présent au<br />

Vinitech. Lui table sur une croissance annuelle <strong>de</strong> 10 %, grâce à trois principaux<br />

consommateurs <strong>de</strong> vins sans alcool : les femmes <strong>de</strong> 25 - 39 ans, les jeunes <strong>de</strong> 18-24 ans et<br />

les seniors. « Ces personnes cherchent à consommer moins d’alcool (40%), faire attention à<br />

leur santé (38%), mais ont aussi une attente différente sur le goût (33%) et veulent moins<br />

<strong>de</strong> calories (20%) », précise-t-il, citant l’étu<strong>de</strong> menée par l’IWSR sur 10 pays clés dont la<br />

France.<br />

Ces attentes sont <strong>de</strong> plus en plus prises en compte par les pro<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong> vins, qui ont recours<br />

à <strong>de</strong> la prestation <strong>de</strong> désalcoolisation. Deux technologies sont autorisées au niveau <strong>de</strong> l’Union<br />

européenne : l’osmose inverse et l’évaporation sous vi<strong>de</strong> (distillation à très basse température<br />

sur couches minces). « Pour ré<strong>du</strong>ire la teneur en alcool <strong>de</strong> quelques <strong>de</strong>grés, l’osmose inverse<br />

sera conseillée. Pour obtenir <strong>du</strong> zéro alcool, l’évaporation sous vi<strong>de</strong> est la seule option »,<br />

poursuit Stéphane Brière. Comptez un surcoût <strong>de</strong> 10 à 20 % sur la fabrication pour une<br />

désalcoolisation d’après lui (hors embouteillage), avec <strong>de</strong>s variations selon les projets. Le no<br />

n’étant pas taxé à 20 %, cela ai<strong>de</strong> à compenser les surcoûts <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction. La revente<br />

d’alcool extrait <strong>du</strong> vin est aussi un moyen <strong>de</strong> financer en partie cette prestation.<br />

Manque <strong>de</strong> prestataires… et d’arômes<br />

Les blancs et les rosés, notamment pétillants, semblent les plus faciles à mettre en œuvre. Sur<br />

la teneur en alcool, un vin est dit totalement désalcoolisé, pour <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés compris entre 0 et<br />

0,5 %. Les pro<strong>du</strong>its partiellement désalcoolisés contiennent entre 0,5 et 8 % d’alcool. Le<br />

problème, reconnait le dirigeant <strong>de</strong> B&S Tech, c’est le manque <strong>de</strong> prestataires au niveau<br />

local : « Investir dans une unité <strong>de</strong> désalcolisation n’est pertinent qu’au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 20 000<br />

hl/an. » Cette entreprise propose une prestation <strong>de</strong> développement pro<strong>du</strong>it (sélection,<br />

désalcoolisation et formulation) sur <strong>de</strong> faibles volumes (quelques litres), puis oriente ensuite<br />

ses clients auprès <strong>de</strong> ses partenaires in<strong>du</strong>striels pour <strong>de</strong> la prestation ou <strong>de</strong> l’achat<br />

d’équipement, souvent en Belgique ou Allemagne pour les vignerons <strong>de</strong> la Loire par exemple.<br />

Autre frein : la perte d’arômes, en particulier pour les vins totalement désalcoolisés. « De<br />

gros progrès ont pourtant été apportés par les in<strong>du</strong>striels, et les travaux continuent dans ce<br />

sens. La gazéification est une solution qui ai<strong>de</strong> à apporter davantage <strong>de</strong> texture au pro<strong>du</strong>it. Et<br />

certains optent pour l’ajout d’arôme, afin <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its vraiment différents »,<br />

indique Stéphane Brière.<br />

Co<strong>de</strong>x vitivini ou agroalimentaire<br />

L’aromatisation comme d’autres pratiques associées au vin désalcoolisés sont actuellement en<br />

discussion au sein <strong>de</strong> l’Union européenne. Certaines <strong>de</strong>vraient être validées au sein <strong>du</strong> co<strong>de</strong>x<br />

oenologique international afin <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ire <strong>de</strong>s boissons sous la mention « vins<br />

désalcoolisés », gérées par l’OIV. D’autres intègreront le co<strong>de</strong>x alimentarius, donnant lieu à<br />

<strong>de</strong>s « boissons à base <strong>de</strong> vin ». « Sous le co<strong>de</strong>x alimentaire, l’ensemble <strong>de</strong>s pratiques sera<br />

autorisé, avec la possibilité <strong>de</strong> mettre en avant <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its très marketés, détaillait Matthieu<br />

Dubernet lors <strong>du</strong> Vinitech. Un groupe <strong>de</strong> travail au sein <strong>de</strong> l’UE doit s'organiser d’ici Noël,<br />

et trancher les pratiques associées ou non au co<strong>de</strong>x vitivini ou agroalimentaire. »


Pour Stéphane Brière, « la filière vitivinicole a compris qu’il n’était pas question <strong>de</strong> laisser<br />

ces pro<strong>du</strong>its hors <strong>de</strong> son giron, sans pour autant <strong>de</strong>venir trop restrictive sur les pratiques, par<br />

risque <strong>de</strong> casser toute possibilité d’innovation. Si, la gazéification et l’é<strong>du</strong>lcoration<br />

notamment par <strong>de</strong>s moûts concentrés <strong>de</strong>vraient être validées pour le co<strong>de</strong>x vitivini,<br />

l’aromatisation et la compensation en eau restent en débat, que les arômes soient endogènes<br />

ou exogènes. L’UE <strong>de</strong>vrait trancher dès le 1er semestre 2<strong>02</strong>3. »<br />

S’ils peuvent s’apparenter à « un choc culturel », ces no/low doivent être vus comme « <strong>de</strong>s<br />

opportunités <strong>de</strong> diversification », et ne cannibaliseront pas le vin à 100 %,<br />

souhaite convaincre le dirigeant <strong>de</strong> B&S Tech. « Il est possible d’attirer <strong>de</strong> nouveaux<br />

consommateurs vers le vin par les boissons à base <strong>de</strong> vin sans alcool ! Mais la France est en<br />

retard par rapport à <strong>de</strong>s pays d’Europe <strong>du</strong> Nord sur le sujet. Les choses évoluent vite sur le<br />

plan réglementaire. Il sera peut-être utile pour certaines appellations <strong>de</strong> se positionner<br />

rapi<strong>de</strong>ment sur ce nouveau créneau, avant <strong>de</strong> voir ce marché leur échapper totalement. »<br />

À CONVAINCRE. Le réseau <strong>de</strong> cavistes français Wine Not? a réalisé une enquête auprès <strong>de</strong><br />

ses abonnés à son compte Instagram. Avec un chiffre d’affaires en forte croissance, l'enseigne<br />

« <strong>de</strong> cavistes <strong>de</strong>s 25-40 ans » souhaitait comprendre le potentiel <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s vins<br />

low et no alcool dans sa clientèle. Il en ressort que 40% <strong>de</strong>s abonnées qui ont répon<strong>du</strong> au<br />

questionnaire en ligne n’avaient jamais goûté <strong>de</strong> vin sans alcool. Sur ceux qui avaient déjà eu<br />

cette expérience, seulement 7% considéraient ce pro<strong>du</strong>it intéressant d’un point <strong>de</strong> vue<br />

qualitatif. La perte aromatique revient comme le premier défaut <strong>de</strong> cette catégorie <strong>de</strong> vin. Une<br />

personne sur cinq estime néanmoins qu’une amélioration qualitative <strong>du</strong> vin sans alcool est<br />

possible dans un futur proche. « D’un point <strong>de</strong> vue global, le questionnaire nous montre qu’il<br />

y a chez les abonnés <strong>de</strong> « Wine Not ? » une méconnaissance assez significative concernant les<br />

vins désalcoolisés, ainsi qu’une certaine méfiance, mais tout <strong>de</strong> même aussi <strong>de</strong> la curiosité »,<br />

analyse le réseau <strong>de</strong> cavistes essentiellement implanté en Ile-<strong>de</strong>-France.<br />

S.F


Tourisme en Champagne: un bilan<br />

encourageant après <strong>de</strong>ux années marquées<br />

par la pandémie<br />

refletsactuels.fr 16 février 2<strong>02</strong>3<br />

Premier bilan <strong>de</strong> la fréquentation touristique dans le Grand Est encourageant pour l’année<br />

2<strong>02</strong>2 : après 2 années fortement impactées par la pandémie les professionnels ont retrouvé le<br />

sourire.<br />

Avec une estimation à 29 millions, les touristes sont bien plus nombreux qu’en 2<strong>02</strong>1.<br />

Davantage <strong>de</strong> Français (+20%) par rapport à 2<strong>02</strong>1, mais surtout bien plus d’étrangers (+86%),<br />

alors que ces <strong>de</strong>rniers faisaient défaut aux acteurs <strong>du</strong> tourisme <strong>de</strong>puis la crise sanitaire. De<br />

2<strong>02</strong>1 à 2<strong>02</strong>2, les nuitées totales ont progressé <strong>de</strong> 53% à 72 Millions : les nuitées françaises<br />

font un bond, mais ce sont surtout les nuitées étrangères qui doublent. Le poids économique<br />

<strong>du</strong> tourisme se monte à 6 Mds <strong>de</strong> dépenses (+96%).<br />

Les hôteliers <strong>du</strong> Grand Est voient dans leur chiffres la confirmation <strong>du</strong> retour vers l’activité<br />

d’avant la crise sanitaire, comme ils l’espéraient après les prémices <strong>de</strong> la reprise vécus au<br />

<strong>de</strong>rnier trimestre 2<strong>02</strong>1. Dans la Marne, le taux d’occupation annuel se situe à 63 %, soit une<br />

hausse <strong>de</strong> <strong>17</strong> points par rapport à l’an <strong>de</strong>rnier. A Reims, le taux se situe à 62 % , lui aussi, en<br />

hausse <strong>de</strong> <strong>17</strong> points.<br />

Enfin, le taux d’occupation <strong>de</strong>s locations saisonnières (Abritel et Airbnb) s’élève à 45 % dans<br />

la Marne ( +4 points) et à 43 % (+5 points) dans les communes oenotouristiques <strong>du</strong> vignoble<br />

champenois.<br />

Informations : observatoire.art-gran<strong>de</strong>st.fr<br />

Sources : données consolidées par l’ORT via les données AirDNA, MKG et Orange Flux<br />

Vision<br />

Agence Régionale <strong>du</strong> Tourisme Grand Est


L’immense tonneau <strong>de</strong> champagne <strong>du</strong> XIXe<br />

est venu se trouver une secon<strong>de</strong> jeunesse<br />

dans le Calvados<br />

Un vieux foudre <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 20 000 litres, autrefois utilisé<br />

par une gran<strong>de</strong> maison <strong>de</strong> champagne, est restauré par un<br />

tonnelier passionné <strong>du</strong> Calvados. L’immense tonneau sera<br />

exposé « chez lui », dans la Marne.<br />

Le tonnelier calvadosien Valéry Desfrièches <strong>de</strong>vant le foudre <strong>du</strong> XIXe siècle d'une ancienne<br />

maison <strong>de</strong> champagne, en pleine restauration dans son atelier./LP/Esteban Pinel<br />

Par Esteban Pinel e 16 février 2<strong>02</strong>3 à 09h59 Le Parisien<br />

Dans la campagne augeronne, près <strong>de</strong> Lisieux, un géant se refait une beauté, soli<strong>de</strong>ment<br />

arrimé par <strong>de</strong>ux sangles aériennes. « C’est le plus grand foudre que je restaure <strong>de</strong>puis quatre<br />

ou cinq ans. Et c’est le plus beau », confie Valéry Desfrièches, tonnelier <strong>de</strong>puis une trentaine<br />

d’années. Cet artisan passionné planche sur un tonneau géant <strong>de</strong> 20 800 litres, propriété <strong>de</strong><br />

l’ancienne maison <strong>de</strong> champagne Legros-Pagnon, à Chigny-les-Roses, dans la Marne. « Il a<br />

servi <strong>de</strong> 1870 à 1920 environ », précise Valéry, qui cherche les indices que pourraient livrer<br />

les colossales pièces <strong>de</strong> bois et les ornements <strong>de</strong> l’ouvrage.<br />

Le foudre a été « redécouvert, à la suite d’une succession, dans une ancienne propriété<br />

viticole, fermée <strong>de</strong>puis longtemps, se remémore Benoît Tixier, maire adjoint à Chigny-les-<br />

Roses. L’héritier en a fait ca<strong>de</strong>au à la commune ». Charge au village <strong>de</strong> rénover cette pièce<br />

restée « dans une pièce bien aérée, où elle s’est bien conservée », relève le tonnelier<br />

calvadosien. Via <strong>de</strong>s connaissances communes, c’est à lui que Chigny a confié la restauration


<strong>de</strong> son vestige d’une époque où la gran<strong>de</strong> Maison <strong>du</strong> village exportait son champagne dans le<br />

mon<strong>de</strong> entier. Valéry Desfrièches est allé chercher le foudre sur place fin octobre. Le début<br />

d’un travail âpre pour lui redonner son lustre d’antan.<br />

« Il faut le conserver dans son jus »<br />

« On a traité et décapé toutes les pièces, poncé les cercles pour retirer la rouille », explique<br />

l’artisan. La mission est d’ampleur car <strong>de</strong>s planches pèsent jusqu’à 100 kg, pour 10 cm <strong>de</strong><br />

d’épaisseur <strong>de</strong> bois. « C’est <strong>de</strong> la restauration pure et <strong>du</strong>re, ajoute-t-il. Il faut le conserver dans<br />

son jus ». L’idée : le remettre en état et le renforcer pour l’exposer. Le foudre ne renouera pas<br />

avec son passé <strong>de</strong> grand contenant. Benoit Tixier expose le plan : « On l’installera sur la route<br />

<strong>du</strong> champagne, qui passe par le village. Nous avons i<strong>de</strong>ntifié un espace, où les gens pourront<br />

s’arrêter pour le voir et lire <strong>de</strong>s explications sur la Maison Legros-Pagnon à travers le foudre<br />

». « Avec ce qu’on lui fait là, il est reparti pour 100 ans », sourit Valéry Desfrièches.<br />

Après les opérations sur les pièces, ce <strong>de</strong>rnier, avec ses fils, a entamé le remontage le 7<br />

février. Défi accompli en trois jours. Le contenant <strong>de</strong> 20 800 litres épate par sa gran<strong>de</strong>ur mais<br />

aussi par « ses ornements, avec ses feuilles <strong>de</strong> vigne et ses raisons en fonte », décrit le<br />

restaurateur, désolé <strong>de</strong> ne pas trouver la signature <strong>de</strong> son créateur, en ayant pourtant examiné<br />

le foudre sous toutes ses coutures. Quelques cercles <strong>de</strong> 3,14 m <strong>de</strong> diamètre pen<strong>de</strong>nt encore<br />

dans l’atelier en ce début février. Les travaux se poursuivent. Valéry Desfrièches achève <strong>de</strong><br />

forger quelque 400 clous amenés à consoli<strong>de</strong>r l’ensemble. Achetés brillants et couleur<br />

métallisée, les clous sont retravaillés par l’artisan pour coller à l’aspect <strong>du</strong> tonneau. Ce n’est<br />

pas peu dire que la famille calvadosienne met la main à la pâte : les mains <strong>du</strong> père sont<br />

noircies. Le fils porte un bandage à la main, quand un autre fiston s’est blessé à un doigt.<br />

Soutien <strong>de</strong> l’Unesco<br />

« C’est le <strong>de</strong>rnier foudre <strong>de</strong> ma carrière », lâche Valéry Desfrièches. Et non <strong>de</strong>s moindres : «<br />

On remarque la qualité <strong>de</strong> bois, <strong>de</strong> construction. Rien n’est laissé au hasard. À cette époquelà,<br />

on cherchait <strong>de</strong>s contenants. La tonnellerie dominait. Ce foudre est un témoignage vivant<br />

». Le géant sera terminé courant février. Avec ses quatre châssis, il fera cinq tonnes. Il restera<br />

dans la tonnellerie quelques semaines et quittera le Calvados par convoi exceptionnel<br />

direction la Marne, où Chigny-les-Roses prépare son retour en réfléchissant à son futur abri et<br />

sa mise en valeur, pour rappeler l’histoire « <strong>de</strong> cette Maison <strong>de</strong> Champagne locomotive <strong>du</strong><br />

village », qui déclina après la Première Guerre mondiale.<br />

En coulisses, toutefois, <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong>meurent : « L’opération est un gros budget pour la<br />

commune (environ 150 000 euros au total). Nous sommes soutenus par la Fondation <strong>du</strong><br />

patrimoine et l’Unesco, <strong>de</strong>s maisons <strong>de</strong> champagne, mais on lance un appel à d’autres pour<br />

boucler le financement », appelle Benoit Tixier. Il reste 30 000 euros à trouver pour<br />

parachever le retour en grâce <strong>du</strong> vieux foudre <strong>de</strong> Chigny-les-Roses.

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