Point de mire Ce qui, vu de l’extérieur, semble être harmonie et légèreté est le résultat d’un entraînement rigoureux. Seul un partenariat solide permet d’arriver au sommet. En harmonie sur la glace L’esprit d’équipe joue un rôle-clé dans tous les sports d’équipe. Dans un sport qui est exclusivement axé sur les couples, ce point est crucial, car il s’agit de réunir les bonnes personnes et de consolider leur relation. Dans la danse sur glace, le niveau technique et la personnalité doivent être en harmonie. Cédric Pernet, entraîneur national de danse sur glace Swiss Ice Skating (SIS) Photo: Adobe Stock 24 2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire Celles et ceux qui choisissent la danse sur glace doivent impérativement trouver un ou une partenaire. Mais comment trouver son équivalent? Pour cela, on dispose de différentes options. La recherche de partenaire s’effectue grâce au réseau personnel de l’athlète, à celui de son ou ses entraîneurs et de la fédération Swiss Ice Skating, très impliquée dans la mise en place des projets et du suivi de ses athlètes. De nos jours, cette recherche de partenaire s’effectue très largement grâce à internet, aux réseaux sociaux (Facebook, Instagram, etc.). Il existe notamment un site internet «ice partner search», véritable plateforme d’échange entre patineurs à la recherche d’un ou d’une partenaire. L’athlète peut y créer son profil et/ ou effectuer une recherche parmi les différents profils présents sur la plateforme. Enfin, le «bouche à oreille» peut également être un moyen efficace de trouver un ou une partenaire. Technique et harmonie Il est évident que chaque athlète doit rechercher un ou une partenaire avec des critères particuliers, afin que les deux partenaires soient compatibles. En effet, la formation d’un couple de danse sur glace doit se faire en respectant les critères suivants: – Les âges doivent être compatibles au regard du règlement qui régit la discipline: de manière générale, la différence d’âge entre les filles et les garçons est idéalement de deux ans; en effet, le règlement en vigueur prévoit le passage en catégorie Junior à 15 ans pour les filles et à 17 ans pour les garçons. Dans le même sens, le passage en Senior se fait à 19 ans pour les filles et à 21 ans pour les garçons. – Les tailles doivent également être compatibles: le garçon doit être un peu plus grand que la fille (entre 7 et 20 cm de différence entre les deux); cette différence de taille agit sur l’harmonie des lignes du couple, sur l’aisance du garçon à conduire sa partenaire et sur la capacité du couple à produire des portés correspondant au niveau de sa catégorie. – Le niveau sportif: le niveau technique entre les deux partenaires doit être proche et leur marge de progression correspondre; leur objectif doit être commun et les moyens mis en place pour atteindre cet objectif devront être similaires. Dans le cas où les deux athlètes remplissent les critères, des séances d’essai sont organisées, ce qui permettra de se rendre compte de leur compatibilité ou non. Ces séances d’essai laissent également percevoir leur entente possible ou non; en effet, ces sessions amènent des feed-back sur les deux personnalités et leur possible compatibilité. Il est évident que des essais sont indispensables pour se rendre compte de la réalité et pouvoir établir une projection future pour le couple; les critères sur l’harmonie de couple et le niveau technique doivent être vérifiés de manière réelle. Néanmoins, tout cela reste bien sûr un pari sur l’avenir. Accepter les erreurs Comme dans tout sport, les erreurs, les contre-performances, les défaites sont nécessaires pour progresser/avancer en danse sur glace. Celles-ci doivent être analysées/comprises/acceptées pour qu’elles puissent être utilisées par les athlètes et qu’elles soient bénéfiques pour leur progression et évolution. Il est également important que chacun se responsabilise vis-à-vis de ses erreurs et contre-performances, afin qu’elles soient bénéfiques et ne représentent pas une menace pour la pérennité du couple. En effet, il est naturellement plus facile de remettre en question l’autre que de se remettre en question soit même lors d’une contre-performance. La remise en question de l’un des partenaires vis-à-vis de l’autre impacte donc négativement la confiance en l’autre et, par là même, la confiance en son couple. Ce schéma/cercle négatif peut donc aboutir à une séparation. Comme dans tout sport d’équipe, la contre-performance est d’autant plus importante à gérer car elle impacte le couple et pas seulement un athlète. La mise en place d’un suivi en préparation mentale avec une personne compétente et en lien avec le coach peut permettre au couple de traverser les difficultés plus facilement et ainsi augmenter la pérennité de celui-ci. Le travail sur le plan de la préparation mentale doit être aussi bien axé sur le plan du couple que sur le plan individuel. En effet, les deux axes sont interdépendants et exercent une influence réciproque. Enfin, une bonne relation entre les deux partenaires, une considération et une confiance réciproques représentent des clefs essentielles du couple pour sa pérennité en permettant de faire face aux menaces extérieures et de résister dans le temps aux différentes épreuves dans une carrière sportive. Eviter les séparations Même si les couples fonctionnent bien pendant une longue période, plusieurs cas de figure peuvent être à l’origine d’une séparation du couple: 1) L’arrêt d’un partenaire qui n’a plus un projet de vie compatible avec la pratique de son sport. 2) Une blessure de longue durée de l’un des deux partenaires. 3) Une perte de motivation de l’un des deux partenaires qui met un terme à sa carrière. 4) Une mésentente entre les deux partenaires. 5) La non-atteinte des objectifs du couple, ce qui remet en question le couple luimême et ses capacités, et peut avoir pour conséquence la séparation des deux partenaires. 6) La progression différente entre les deux partenaires qui impacte leur compatibilité. La progression peut être différente aussi bien sur le plan technique que sur le plan de l’interprétation/présentation/qualité gestuelle du haut du corps. Concernant les cas de figure 1 et 2, aucune solution ne permet la continuité du couple. Si l’athlète abandonne le sport pour suivre une formation supérieure ou se consacrer à un autre projet, la séparation est inévitable. La même chose vaut pour les blessures de longue durée, étant donné qu’il n’existe pas de doublure ou de remplaçant. Le ou la partenaire qui n’est pas blessé maintient habituellement son entraînement en individuel. Parfois, il est possible qu’un coach patine en couple avec cet athlète afin de maintenir un minimum d’entraînement et de sensations en couple. Il est également possible (selon les opportunités) qu’un athlète individuel puisse remplacer le/la partenaire blessé pendant la période de convalescence, sans pour autant participer à des compétitions. Quant aux quatre autres cas de figure, le triangle coaches/athlètes/parents peut trouver des solutions/mettre en place des plans d’actions selon le cas de figure en présence, afin de faire perdurer le partenariat. Swiss Ice Skating peut également apporter un soutien auprès des coaches et des athlètes si nécessaire. Depuis quelques années, la tendance actuelle dans le sport est à l’image de l’évolution de la société sur le plan de la pérennité des couples; en effet la tendance au «zapping» s’est accrue et se répercute ainsi sur la multiplication des cas de séparation de couples. vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 25