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Probabilité (Philippe Barbé, Michel Ledoux) (

livre de probabilités de l3-M1 mathématiques

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I.3. Classes monotones

I.3. Classes monotones

Nous souhaitons finalement pouvoir mesurer les éléments d’une tribu, c’est-àdire

définir une fonction qui à chaque ensemble de la tribu associe un réel positif,

et qui vérifie un certain nombre d’axiomes. Une des difficultés a priori est qu’une

tribu peut contenir beaucoup d’ensembles. On souhaite donc pouvoir définir la

mesure sur une classe plus restreinte d’ensembles et avoir un procédé d’extension

permettant alors de la définir sur toute la tribu. Le but de cette section est de

construire le bon outil pour réaliser le procédé d’extension. Son intérêt apparaîtra

clairement dans la suite du cours.

Définition I.3.1. Une famille M de parties de Ω est appelée une classe monotone

si

(i) Ω ∈M,

(ii) si A, B ∈Met B ⊂ A, alorsA \ B ∈M,

(iii) M est stable par réunion monotone croissante (i.e. A i ∈ M, i ∈ N,

A i ⊂ A i+1 ⇒ ⋃ i∈N A i ∈M).

Si E⊂P(Ω), onnoteM(E) la classe monotone engendrée par E, c’est-àdire

l’intersection de toute les classes monotones contenant E.

Exemples I.3.2. (i) Une tribu est une classe monotone.

(ii) Une classe monotone M, stable par intersection finie, est une tribu. En effet,

M est aussi stable par réunion finie en vertu de I.3.1.ii, et toute réunion peut

s’écrire comme une réunion croissante ( ⋃ i∈N A i = ⋃ i∈N (⋃ j≤i A j) pour toute famille

A i , i ∈ N).

Pour que la définition d’une classe monotone engendrée par E ait un sens, il

faut vérifier que l’intersection de deux, ou d’un nombre quelconque, de classes

monotones est une classe monotone.

Le théorème important suivant affirme que la classe monotone engendrée par

une famille de parties de Ω stable par intersection finie coïncide avec la tribu

engendrée par cette famille.

Théorème I.3.3 (des classes monotones). Soit E une famille de parties de Ω, stable

par intersection finie. Alors M(E) =σ(E).

Démonstration. En vertu de l’exemple I.3.2.i, σ(E) est une classe monotone qui

contient E et donc M(E) ⊂ σ(E). Pour démontrer l’inclusion inverse, nous montrons

que M(E) est stable par intersection finie. Alors, d’après I.3.2.ii, M(E)

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