17.07.2023 Views

Probabilité (Philippe Barbé, Michel Ledoux) (

livre de probabilités de l3-M1 mathématiques

livre de probabilités de l3-M1 mathématiques

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Chapitre II. Intégration

38

De l’inégalité de Minkowski, on déduit que ‖·‖ p est une semi-norme sur

l’espace L p (en effet ‖f‖ p =0n’implique pas f =0mais seulement f =0µ-p.p.

cf. II.1.4.viii). Notons L p =L p (Ω, A,µ) le quotient de l’espace L p par la relation

d’équivalence f = gµ-p.p. Autrement dit, un élément f de L p s’identifie à un

représentant de la classe de tous les éléments g de L p tels que f = gµ-p.p. Alors

(L p , ‖·‖ p ) est un espace vectoriel normé.

Pour les énoncés suivants nous supposerons que la mesure µ est σ-finie.

Théorème II.6.4. Pour tout p ≥ 1, l’espaceL p est complet.

Nous démontrerons ce théorème à la fin de la section V.3.

Théorème II.6.5. Pour p et q conjugués et 1 ≤ p<∞, ledualdel’espaceL p est

L q . En d’autres termes, les formes linéaires continues sur L p sont les fonctions de

la forme f ∈ L p ↦→ ∫ fgdµ ∈ R pour g ∈ L q . La norme d’une telle forme linéaire

est donnée par l’égalité ‖f‖ p =sup{ ∫ fgdµ : ‖g‖ q ≤ 1 }.

Démonstration esquissée. Si g ∈ L q , l’application f ↦→ ∫ fgdµ définie sur L p est

linéaire et continue d’après l’inégalité de Hölder. Il convient donc de montrer que

toute forme linéaire continue sur L p est nécessairement de cette forme. Soit Λ une

telle forme linéaire, et posons ν(A) =Λ(½ A ).Onvérifiequeν est additive (i.e.

ν(A∪B) =ν(A)+ν(B) si A∩B = ∅), et même est une mesure. Si µ(A) =0,alors

½ A =0(dans L p )etν(A) =0, ce qui montre que ν est absolument continue par

rapport à µ. D’après le théorème de Radon-Nikodym II.3.3, on a donc ν(A) =

Λ(½ A )= ∫ g½ A dµ pour g = dν

dµ . Par linéarité, Λ(f) =∫ fgdµ sur L ∞ .Pour

montrer que g ∈ L q , écrivons g = h|g| où |h| =1et h est mesurable. Alors

|g| q ½ [0,n] (|g|)dµ = |g| q−1 ½ [0,n] (|g|)hg dµ

=Λ ( |g| q−1 ½ [0,n] (|g|)h )

≤‖Λ‖ ∥ ∥ |g| q−1 ½ [0,n] (|g|) ∥ ∥

p

≤‖Λ ∥ ∥ ‖g ½ [0,n] (|g|) ∥ ∥ q/p

q

et donc ‖|g| ½ [0,n] (|g|)‖ q ≤‖Λ‖. En passant à la limite lorsque n tend vers l’infini,

‖g‖ q ≤‖Λ‖ < ∞.

Il reste à montrer que si les formes linéaires f ↦→ ∫ fgdµ et Λ coïncident sur

L ∞ , alors elles coïncident sur L p .Lorsqueµ(Ω) < ∞, on montre que tout espace

L p est dense dans tout espace L r et donc que deux formes linéaires continues

coïncidant sur L ∞ coïncident sur L p .Siµ(Ω) = ∞, on utilise la σ-finitude de la

mesure et on partitionne l’espace pour se ramener au cas fini.

La dernière affirmation découle du théorème de Hahn-Banach sur les duaux. □

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!