Boxoffice Pro n°455 – 1er novembre 2023

N°455 / 1 er novembre 2023
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA
. ©2023_STARMAN FILMS_CURIOSA FILMS _TF1 STUDIO_UGC IMAGES_TF1 FILMS PRODUCTION. Photos ©Julien Panié.
LE 20 DÉCEMBRE
TOUS LES COUPS SONT PERMIS
CRÉATION :

LE 29 NOVEMBRE
AU CINÉMA
©2023 Disney

N°455 / 1 er novembre 2023
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA
RENCONTRES DE L’ARP
PLACE AUX DÉBATS !

Place aux débats !
Semaine 44, les aiguilles reculent, le cinéma passe en heure d'hiver…
Vous non plus, vous ne savez jamais si vous gagnez ou perdez une heure
de sommeil ? L’important, c’est que c’est la période d’opulence cinématographique
aux couleurs automnales, où les familles découvrent les
soirées Halloween, ou japonaises avec Miyazaki, ou plutôt paillettes
glams avec Taylor Swift (en attendant Beyoncé)...
Mais de l’autre côté de la citrouille, novembre est synonyme de rencontres
professionnelles hyperactives, entre les Rencontres du Nord à Arras,
le Festival du film italien de Villerupt ou les Rencontres de l’Arp au
Touquet. Ces dernières seront l’occasion de réunir un très grand nombre
d’acteurs représentatifs de la filière. Chaînes de télévision, plateformes,
acteurs, scénaristes, réalisateurs, exploitants, institutionnels autour de
la grande question de la diversité de la création !
Place aux débats, aux idées et aux échanges pour que le cinéma, pas
seulement français, reste une industrie majeure, tout en chérissant toute
sa singularité et son essence.
Marion Delique
. À LA UNE
Pour un avant-goût des Rencontres de l’Arp 10
. ACTUALITÉS
Mercato chez CGR et Les Alchimistes 6
Une convention Warner prévue cette automne 6
Le programme des Rencontres du Nord 7
Une nouvelle union des cinémas en Outre-mer 8
. DISTRIBUTION
Le crédit d’impôt distribution s’invite au Parlement 8
Focus marketing : Ça tourne à Séoul ! 9
Dispositif inédit pour la sortie de Sound of Freedom 9
Lumière : Le film de patrimoine en chiffres 14
Lumière : Multiples acquisitions pour Carlotta et Malavida 14
. EXPLOITATION
Guillaume Bachy, président de l’Afcae, invité de l’Émission 13
À Marseille, rencontres régionales d’éducation à l’image 22
Majestic Cinémas acquiert un nouvel établissement 26
. INSTITUTIONNEL
CDACi/CNACi 34
L’agenda de la profession 34
Crédits page 3 : ©Susy Lagrage
La Rédaction
JULIEN MARCEL
Directeur de la
publication
MARION DELIQUE
Rédactrice en chef
AYSEGÜL ALGAN
Journaliste
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Journaliste
TANGUY COLON
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Journaliste
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Infographiste
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N°ISSN : 2740-3335
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ACTUALITÉS
PLUSIEURS MOUVEMENTS CHEZ CGR CINÉMAS
Patrice Martin succède à David Baudry à la direction de la programmation du deuxième
circuit de France. Manon Frindik et Alfonso Corrales occupent de nouvelles responsabilités.
« Nous nous réjouissons de l’arrivée, à la direction de la
programmation, de Patrice Martin, que je connais personnellement
pour l’avoir formé », confie Laurent Desmoulins.
Le directeur général de CGR Cinémas lui témoigne « sa
confiance pour continuer le travail effectué, avec une
attention particulièrement forte à la communication avec
les cinémas. Compte tenu de la diversité des situations dans
les salles CGR, et dans le contexte de marché que nous
connaissons, la prise en compte des réalités locales sera de
plus en plus un facteur clé de succès ».
C’est en août 2000 que Patrice Martin intègre le
groupe CGR, en tant que directeur du cinéma de
Niort, avant de rapidement prendre la tête du site de
Bourges. En 2003, il rejoint la région lyonnaise pour
diriger le CGR de Brignais. En 2013, Patrice Martin
pose ses valises au siège du circuit à La Rochelle pour
devenir responsable programmation, puis en mai 2019
directeur adjoint de la programmation, aux côtés,
donc, de David Baudry.
Ce dernier avait rejoint CGR en 2006, avant d’intégrer
le service programmation du circuit en 2010, puis d’en
devenir le directeur en avril 2019. « Je remercie chaleureusement
David Baudry pour toutes ces années passées au
service de CGR et lui souhaite bonne continuation dans
ses futurs projets », conclut Laurent Desmoulins.
Par ailleurs, Manon Frindik devient responsable communication
de CGR Cinémas. Elle accompagnera les salles,
la direction générale, les services et les collaborateurs
du groupe afin de mettre en œuvre la stratégie de
communication externe et interne. Manon Frindik avait
intégré CGR il y a 11 ans, travaillant au service confiserie
puis au marketing, et plus récemment à Ice Theaters.
Des années formatrices qui lui permettent d’avoir « une
excellente connaissance de l’entreprise » pour mener son
projet : « Mes objectifs sont, d' une part, d’assurer la cohérence
de notre communication avec les objectifs stratégiques
et d’autre part de renforcer le lien entre les équipes. Un
grand travail sera fait, notamment avec les cinémas, pour
les accompagner dans leurs activités ».
Alfonso Corrales, qui depuis 10 ans était directeur des
ventes retail sur la partie confiserie et boissons, est
désormais responsable RSE. « J’ai accepté le challenge de
créer ce nouveau pôle RSE, conscient des enjeux sociaux et
environnementaux d’aujourd’hui et de demain », déclare
celui qui a commencé par diriger les CGR bordelais de
1999 à 2003, puis intégré le siège social en direction
d’exploitation pour le groupe jusqu’en 2013. « Fort de
mon expérience et connaissant notre histoire, nos fonctionnements,
nos qualités, nos forces, nos faiblesses et nos valeurs,
je n’ai aucun doute que nous ayons tous chez CGR envie
d’être des cocréateurs de durabilité et de sens », estime
Alfonso Corrales pour qui « les choses ne s’opposent pas et
ce sera là, ma toute première action : RÉUNIR. Sur un
enjeu bien plus grand que nous, tout en générant de la
valeur ajoutée avec l’ensemble de nos parties prenantes ».
Du côté de la confiserie, c’est Samuel Melisson qui
reprend la direction de ce service, après avoir été en
binôme avec Alfonso Corrales. Arrivé dans le groupe
en 1997, il a débuté dans les cinémas de La Rochelle,
Pau, Châtellerault, Villenave d’Ornon et Bordeaux le
Français, avant de rejoindre le siège pour m’occuper de
la programmation de 1999 à 2002. Samuel Melisson a
lancé le marketing salles de 2003 à 2006, puis développé
le service BtoB tout en s’occupant de la confiserie, à
laquelle il a finalement consacré 100 % de son temps
après le rachat de Cap Cinémas. Valentin Mousseau,
assistant Retail, continuera de l’accompagner dans ses
projets d’innovation.
Romane Segui chez
les Alchimistes
Une convention
Warner à Paris
La société de distribution accueille Romane Segui pour
gérer la programmation des prochains films de la structure.
Rédactrice en cheffe cinéma du média Maze.fr de
2016 à juin 2023, elle avait en parallèle intégré l’équipe
de JHR Films à l’automne 2021 en qualité de programmatrice.
Dans ses nouvelles fonctions, Romane Segui
collabore avec Violaine Harchin, dirigeante des Alchimistes,
et Samia Brahimi, en charge de la communication. À
noter que, suite à la fermeture des bureaux de Lille,
l’intégralité du pôle distribution est désormais basé à
Marseille.
D’ici l’été 2024, la société de distribution va accompagner
un film en salle chaque mois. À commencer le 29
novembre par Rêves de Pascal Catheland et Arthur
Perole, documentaire qui donne la parole à des collégiens
pour raconter le monde qui les entoure. Le 13 décembre
suivra Sea Sparkle de Domien Huyghe, sur une jeune
navigatrice en quête d’un monstre marin qui aura causé
le naufrage de son père. L’année prochaine, Les Alchimistes
distribuera Ici Brazza d’Antoine Boutet (24 janvier),
Matria d’Alavaro Gago (14 février), Smoked Sauna
Sisterhood d’Anna Hints (mars), État limite de Nicolas
Peduzzi (printemps) et Dissidente de Pier-Philippe
Chevigny (été).
Contact
Romane Segui
+33 7 69 41 54 27
romane@alchimistesfilms.com
La major donne rendez-vous le mardi 14 novembre,
de 13h30 à 17h30, pour une après-midi composée
d’images exclusives, de la projection d’un film en
avant-première et autres surprises. Le lieu sera précisé
au moment de l’inscription, exclusivement réservée
aux exploitants, avant le 9 novembre auprès de
nathalie.butterworth@wbd.com.
©Warner
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Le programme des Rencontres du Nord
Au programme de la 17 e édition des rencontres professionnelles du Nord, treize films – dont une avant-première
nationale ! – seront projetés pour témoigner de la diversité des films et des distributeurs. Organisées par la Chambre
syndicale des cinémas du Nord-Pas-de-Calais, les Rencontres se dérouleront du 8 au 10 novembre à Arras, toujours
en partenariat avec le Arras Film Festival.
Mercredi 8 novembre
Accueil dès 10h au Casino, hall VIP
11h00 The Survival of Kindness de Rolf De Heer
(Nour, 13/12/23)
12h45 Déjeuner Libre
14h00 Les Trois Fantastiques de Michaël Dichter, en
présence de l’équipe du film (Zinc, 03/01/24)
16h30 Captives d’Arnaud des Pallières, en présence de
l’équipe du film (Wild Bunch, 07/02/24)
19h15 Cocktail dinatoire parrainé par l’Afcae
21h00 Les Rois de la piste de Thierry Klifa, en présence
de l’équipe du film (Apollo, 27/03/24)
Jeudi 9 novembre
09h00 Paternel de Ronan Tronchot (KMBO, 27/03/24)
10h40 Séance line-ups des éditeurs de films
12h15 Cocktail déjeunatoire parrainé par Ciné Sol et
Cinémob
13h30 Iris et les hommes de Caroline Vignal (Diaphana, 17/01/24)
15h15 Sans jamais nous connaître d’Andrew Haigh
(Disney, à dater) en avant-première nationale
18h15 Borgo de Stéphane Demoustier, en présence de
l’équipe du film (Le Pacte, 17/04/24)
21h00 Cocktail dinatoire : soirée anniversaire 90 ans de
L’Entraide du cinéma et des spectacles
Vendredi 10 novembre
09h00 Le jour où j’ai rencontré ma mère de Zara
Dwinger (Les Films du Préau, à dater)
11h00 Making Of de Cédric Kahn (Ad Vitam, 10/01/24)
13h00 Cocktail déjeunatoire parrainé par Sonis
14h45 Border Line de Juan Sebastián Vásquez et Alejandro
Rojas (Condor, 1/05/24)
16h30 Si seulement je pouvais hiberner de Zoljargal
Purevdash (Eurozoom, 10/01/24)
18h00 Pause
21h15 Le bonheur est pour demain de Brigitte Sy,
en présence de l’équipe du film (Paradis, 17/01)
Inscriptions jusqu’au 3 novembre sur
lesrencontresprodunord.fr
Contact : Laurence Lega, laurence@leslega.com,
06 83 35 11 25
L’Archipel des Lucioles détaille les rencontres
du Réseau national d’éducation aux images
Les coordinations territoriales Maternelle, École et Collège au cinéma ainsi que
celles de Passeurs d'images se retrouveront du 14 au 16 novembre au Pays
basque, à Saint-Jean-de-Luz et San Sebastián.
Mardi 14 novembre, après une présentation du Pôle
régional d’éducation aux images à l’échelle de la Nouvelle-
Aquitaine (Imagi’NA), sera consacré à l’actualité des
dispositifs, avec les partenaires institutionnels (films entrés
au catalogues des dispositifs scolaires, refonte du protocole
pour Passeurs d’images…). La journée se terminera
avec l’avant-première de 20 000 espèces d'abeilles (Jour2fête,
14/02), en présence de la réalisatrice Estibaliz Urresola
Solaguren au cinéma Le Sélect.
Mercredi 15, pendant que Passeurs d’images s'intéressera
à l’utilisation du jeu vidéo dans l’éducation aux images,
le réseau “temps scolaire” découvrira la plateforme
COMETT, avant une conférence sur la “Programmation
et autocensure”. L’après-midi se déroulera à San Sebastián
(avec des cars affrétés pour les participants) au Tabakalera,
pour aborder l’éducation aux images de façon interfrontalière
et notamment le multilinguisme. Avec la
projection de El sueño de la sultana (Le Rêve de la
sultane), film d’animation d’Isabel Herguera, primé au
dernier Festival du film de San Sebastián.
Jeudi 16, le matin sera occupé par 8 ateliers de réflexion,
de partage d’expériences et de pratique, co-animés par
les coordinations départementales, tandis que l’après-midi
sera consacré au documentaire, avec de nombreux intervenants,
dont les réalisateurs Denis Gheerbrant, Jean-Pierre
Thorn et Jean-Gabriel Périot. Ces deux derniers présenteront
leurs films : L’Âcre Parfum des immortelles
(Les Acacias) et Affronter l’obscurité (Météore, 07/02) en fin
de journée.
Le Sommet des Arcs
relance le Hackathon
du cinéma
Concevoir des projets à destination des salles, des films
et/ou du public, à l’initiative de professionnels ou d’étudiants
: tel est l’objectif du Hackathon du cinéma,
organisé par Futur@Cinema, en collaboration avec le
Sommet et ses partenaires, du 20 au 22 décembre
prochains. Avec, cette année, l’idée de développer des
idées et projets existant dans d’autres secteurs et qui
pourraient s’appliquer au cinéma. « À la clé pour l'équipe
lauréate : 10 mois d'incubation au sein de la troisième
promotion de Futur@Cinema entre février et décembre
2024 », annoncent les organisateurs.
Professionnels et étudiants issus de tous les secteurs
professionnels et universitaires, sans obligation d’avoir
des connaissances dans le cinéma mais porteurs d’un
projet, peuvent donc candidater. Ils doivent ainsi remplir
un formulaire en passant par la plateforme en ligne du
Festival des Arcs. Date limite pour soumettre sa candidature
: vendredi 10 novembre.
N°455 / 1 er novembre 2023
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ACTUALITÉS
©Funky Tee
Le crédit d'impôt distribution entre dans le débat parlementaire
Le dispositif fiscal pour lequel milite la Fédération nationale des éditeurs de films, pour
soutenir leurs dépenses de distribution et de communication, a fait l’objet d’un
amendement au projet de loi des finances 2024, déposé le 13 octobre dernier.
L’amendement déposé par le député Renaissance
Quentin Bataillon, par ailleurs membre de la Commission
des affaires culturelles et de l'éducation de l’Assemblée,
décrit dans le détail les modalités d’un crédit d'impôt
qui a vocation à « rendre l’équation économique des
distributeurs plus soutenable, les inciter à investir dans
l’édition et l’attractivité des films ».
Tel que présenté dans l’amendement, le crédit distribution
concernera les dépenses d’édition, de distribution
et de communication de longs métrages (ou
programmes de courts métrages), effectuées à partir
du 1 er janvier 2024. Y sont éligibles les œuvres de
toutes nationalités (agréées ou non en production) et
de tous genres (fictions, documentaires, essais…),
à condition qu’elles soient destinées à une sortie en
salles. Parmi les conditions, figure aussi celle que la
société de distribution ait distribué au moins trois
œuvres au cours des 24 derniers mois.
Pour chaque exercice, le crédit d'impôt est plafonné à
30 % du montant total des dépenses de distribution
– sachant que l’assiette des dépenses éligibles est, pour
sa part, plafonnée à 80 % des dépenses de distribution
– et à un million d’euros par entreprise et par an.
À noter aussi que les subventions publiques non remboursables
reçues par les entreprises concernées, et directement
affectées aux dépenses éligibles au crédit, seront déduites
du calcul du crédit d’impôt – et ceci pour la fraction
du montant dépassant 20 % du total des dépenses de
distribution. Enfin, en cas de co-distribution d’une
même œuvre cinématographique, le crédit d’impôt est
accordé à chacun des distributeurs, proportionnellement
à sa part dans les dépenses exposées.
Reste à voir si l’amendement proposé fera partie de
celles adoptées pour le PLF 2024, qui doit être voté
au plus tard le 31 décembre prochain. En attendant,
le député Quentin Bataillon participera aux débats
des prochaines Rencontres de l’ARP (voir p. 12).
A.A. & C.V.
Outre-mer : deux exploitants s’unissent
pour s’opposer au plafonnement du taux de location des films
Yves Ethève, exploitant à la Réunion, et Philippe Aigle, en Nouvelle-Calédonie, constituent
l'Union des cinémas français ultramarins (Unicfu), pour s’opposer au projet de loi
défendu par le Syndicat des exploitants de cinémas d’Outre-mer (Secom).
Yves Ethève et Philippe Aigle ont annoncé la création
de l’Unicfu le 17 octobre, à la veille de l’audition du
Secom à la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée
nationale. Pour rappel, celle-ci examine à son tour le
projet de loi visant à plafonner à 35 % le taux de
location des films en Outre-mer, déjà votée par le
Sénat en juin. Or pour l’Unicfu, « ce plafonnement
aura, en pratique, des effets catastrophiques pour l'accès
aux films des salles de cinéma et spectateurs d'outre-mer,
ainsi que sur le maintien de la diversité des films proposés
au public ultramarins ». Une position partagée par les
ayant-droits – dont ceux de la FNEF, Dire, SDI, API
ou UPC – qui s’opposent unanimement à ce qui aurait
« des effets contre-productifs pour les territoires d’Outremer
eux-mêmes », en plus de « restreindre les possibilités
de rentabilité de la distribution ».
Les exploitants du Secom (groupe Elizé aux Antilles-
Guyane, Drotkowski à La Réunion, Caribbean en
Guadeloupe…), seul syndicat ultra-marin affilié à la
FNCF car représentant plus de 50 écrans, défend ce
taux réduit, tel que longtemps pratiqué dans leurs
territoires en raison de leurs spécificités [voir Boxoffice
Pro n°446]. Selon leurs calculs, il ne lèse en rien les
distributeurs, a ainsi rappelé devant les députés Alexandra
Elizé, mais représente pour eux un « un enjeu de survie,
comme l’a reconnu un rapport de l’inspection des finances
missionnée en 2018 par le CNC ».
L'Unicfu, qui de son côté regroupe 19 écrans de La
Réunion (les multiplexes Ciné Cambaie de Saint-Paul,
Ciné Grand Sud de Saint-Pierre et le Ciné Lacaze de
Saint-Denis) et les 14 du MK2 Dumbéa en Nouvelle-
Calédonie, demande à être auditionné à son tour,
estimant que « le partage des recettes, dans la transparence
et dans une équation économique équilibrée, avec les
titulaires de droits, constitue la seule clé permettant le
dynamisme du marché et la diffusion de la diversité cinématographique
».
Cécile Vargoz
8 N°455 / 1 er novembre 2023

DISTRIBUTION
The Jokers peaufine son scénario pour Ça tourne à Séoul !
Le distributeur a concocté une campagne cross-média, qui met à l’honneur Kim Jee-Woon
pour accompagner la sortie, le 8 novembre, du nouveau film du cinéaste coréen.
« Nous voulons créer un joyeux bordel », glisse, en clin d’œil
à la tagline de l’affiche, Valentina Eid Clavel, cheffe de
projet marketing chez The Jokers, pour résumer la
campagne déployée depuis quelques semaines autour de
Ça tourne à Séoul ! Cobweb. Présentée hors compétition
au Festival de Cannes, cette « grande comédie coréenne
déjantée et lettre d’amour au cinéma » aborde, ces jours-ci,
l’une des étapes majeures de sa promotion. Présent à
Paris, Kim Jee-Woon va introduire, le 2 novembre,
l’avant-première à la Cinémathèque française, qui va
lancer la rétrospective que lui consacre l’institution
jusqu’au 10 novembre. Pour cette soirée, The Jokers
convie plusieurs influenceurs pour du contenu visant
« des jeunes amateurs de culture coréenne », public prioritaire
pour le distributeur. Le 3 novembre, le réalisateur sera
au mk2 Bibliothèque pour une avant-première rencontre,
animée par le journaliste Philippe Rouyer, puis donnera,
le lendemain, une masterclass à la Cinémathèque, avant
d’introduire A Bittersweet Life (2005), que The Jokers
ressort avec d’autres titres du cinéaste (Deux sœurs et Foul
King), dans de nouvelles versions 4K, le 15 novembre,
dans le cadre d'un cycle-événement consacré au cinéaste.
©The Jokers
Pour toucher sa cible jeune, le distributeur a investi sur
Meta (Facebook et Instagram), mais aussi TikTok, où
plusieurs modules vidéos brandés sont publiés au fur et
à mesure, comme le “Pitch tes classiques” où Kim
Jee-Woon et son acteur Song Kang-ho, interviewés à
Cannes, évoquent leurs inspirations. Une campagne en
programmatique a été lancée, visant des sites affinitaires
avec la cible du film comme AlloCiné, Sens Critique,
Seriously, JeuxVideo.com, avec des formats vidéo et
display. Pour intéresser son autre cible prioritaire, les
cinéphiles de 45 ans et plus, le distributeur a noué un
partenariat média avec Télérama. À noter que Ça tourne
à Séoul ! Cobweb sera la prochaine avant-première surprise
de l’Afcae. « Et en exclusivité pour cette opération, nous
proposons une vidéo de Song Kang-ho qui souhaite la
bienvenue au public. »
Parmi les activations plus traditionnelles, le film-annonce
a été diffusé successivement chez V.O., UGC puis mk2,
« nos trois réseaux cibles », tandis que l’affichage urbain se
déploie depuis ce mercredi 1 er novembre, à une semaine
de la sortie, via les colonnes Morris notamment ; au total,
The Jokers prévoit 245 faces à Paris et 125 en Province.
Un scénario marketing transversal donc pour Ça tourne
à Séoul !, qui devra composer avec un marché automnal
très concurrentiel. Sortie nationale prévue sur 80 à
100 copies.
Tanguy Colon
Saje Distribution active un dispositif solidaire pour la sortie de
Sound of Freedom
Le distributeur va proposer Pay It Forward,
sorte de ticket suspendu dématérialisé et
international, initié par le producteur du
film, Angel Studios, société spécialisée
dans les œuvres d’inspiration chrétienne.
©Angel Studios
Le principe de Pay It Forward permet aux spectateurs
qui le souhaitent de financer un certain nombre de billets
pour que d’autres, ailleurs dans le monde (à la différence
du ticket suspendu tel que pratiqué dans certaines salles
en France), puissent en bénéficier gratuitement.
Concrètement, à l’occasion de la sortie française de Sound
of Freedom, un spectateur va pouvoir verser 15 $ ou plus
sur le site d’Angel Studios (angel.com/pay-it-forward),
où seront également référencés les cinémas participants.
La promotion de ce dispositif débutera en S-1 via les
réseaux sociaux de Saje Distribution et des salles, puis se
poursuivra pendant l’exploitation du film.
Quel processus pour une personne qui souhaite bénéficier
de Pay It Forward ? Elle doit se rendre sur ledit
site, sélectionner la séance de son choix pour récupérer
un code promo (que les salles auront fourni préalablement
à Angel ou à Saje), qui va ensuite lui permettre
de réserver jusqu’à deux places, gratuitement, sur la
billetterie en ligne du cinéma choisi. Ce n’est qu’au
moment où ces tickets seront scannés physiquement à
la caisse de la salle qu’ils seront officiellement comptabilisés
: « À partir de là, Angel Studios va rémunérer le
cinéma à son tarif plein, avec les fonds récoltés mondialement.
Aucun “no show” ne sera facturé », précise Hubert
de Torcy, dirigeant de Saje Distribution.
Avançant que ce dispositif a fait ses preuves à l’international
– « le circuit Cineworld au Royaume-Uni affirme
avoir réalisé 30 % de son box-office [sur Sound of Freedom]
par ce biais », indique le communiqué du distributeur
–, Saje explique que Pay It Forward « sera désormais
régulièrement mis en place sur toutes les sorties au cinéma »
des films d’Angel Studios. Avec plus de 238 millions
de dollars de recettes mondiales, Sound of Freedom
d’Alejandro Gómez Monteverde, qui traite du trafic
sexuel d’enfants, a été l’un des succès surprises de l’été.
En France, le film sortira sur près de 500 copies dès le
15 novembre.
Tanguy Colon
N°455 / 1 er novembre 2023
9

RENCONTRES
©Jimmy Seng
Le danger d’une utilisation
dénaturée de l'intelligence
artificielle serait de ne créer
qu'en vertu de ce que les
algorithmes demandent
NATHALIE MARCHAK,
CINÉASTE ET VICE-PRÉSIDENTE
Nathalie Marchak
LES CINÉASTES
DE L’ARP AU TOUQUET
En amont des Rencontres de
l’Arp qui auront lieu au
Touquet du 8 au 10 novembre
prochains, les cinéastes
Nathalie Marchak, viceprésidente
de la Société civile
des auteurs réalisateurs
producteurs, et Nicolas Bary,
membre du conseil
d'administration, évoquent
les enjeux de la diversité
culturelle et de la protection
de ses auteurs.
Comment se préparent les Rencontres de L’Arp
2023 ? Auront-elles pour vous une saveur
particulière ?
Nathalie Marchak : C'est un rendez-vous qui nous
enthousiasme tous les ans, l'occasion de rassembler la
profession et de parler des sujets qui sont au centre du
travail de L'Arp et de ce qu’elle défend. Bien que les
questions d'indépendance et de diversité de la création
soient permanentes, d’autres surgissent, comme l'intelligence
artificielle, autour de laquelle nous animerons
un débat avec Radu Mihaileanu, aussi vice-président.
Même si nous sommes tous d'accord pour dire que le
modèle du cinéma français est formidable et vertueux,
notre rôle est de l'adapter, sans le dénaturer, à l'évolution
du secteur.
Le financement public du cinéma a été remis en
cause à plusieurs reprises cette année, notamment
à travers le rapport de la Cour des comptes.
Dans ce contexte, comment réaffirmer l’importance
de l’exception culturelle française ?
N.M : Ce sera justement l'objet d'un grand débat sur la
création, la diffusion du cinéma français, et les pistes
d'amélioration. Il faut se poser les bonnes questions et
revenir sur l'état de la production et de l’exposition des
films, notamment en salles, avec des cinéastes, des
producteurs, des distributeurs, des exploitants, des
représentants institutionnels. Comment enrayer la
bipolarisation entre les films à tout petit budget et les
films à gros budget ? Comment accompagner la prise de
risque pour qu’il y ait plus de films bien produits ?
Comment renouveler les publics ?
Nicolas Bary : Le fil rouge de l’ensemble des débats sera
la recherche des justes points d'équilibre que doit viser
la régulation, que ce soit entre l'attractivité et la souveraineté,
entre l’innovation et les droits d’auteur, entre
l’art et l’industrie, ainsi qu’entre un trop grand libéralisme
et un trop grand protectionnisme, tous deux délétères
pour notre création.
Pensez-vous, comme l’affirment certains observateurs,
qu'il y a trop de films produits et aidés ?
N.M : Quand on dit qu'il y a trop de films produits,
on évoque souvent les films qui font très peu d'entrées
en salles. En réalité, les films qui réalisent moins de
10 000 entrées représentent 1,2 % de l’activité du CNC.
Il y a une part dans le cinéma, comme dans toutes les
industries, de recherche et développement. Cette part,
qui est finalement assez minime, est essentielle pour la
découverte des talents. Justine Triet l'a très bien évoqué
dans son discours qui a fait polémique à Cannes,
lorsqu'elle explique que son premier long métrage, La
Bataille de Solférino, avait fait très peu d'entrées (36 600).
10 N°455 / 1 er novembre 2023

©Sarah Mangeret
Un trop grand libéralisme ou
un trop grand protectionnisme
seraient délétères pour notre
création. Il nous faut trouver le
point d’équilibre, entre attractivité
et souveraineté
NICOLAS BARY,
CINÉASTE ET MEMBRE DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
Nicolas Bary
Au final, Anatomie d’une chute remporte une Palme
d'or et cumule plus de 1,2 million d'entrées aujourd'hui.
Les plateformes, elles, travaillent avec de grands cinéastes,
qui sont nés au cinéma. Il faut préserver la diversité qui
permet aux cinéastes de naître, de s'affirmer et de grandir.
Trop de films ? Je crois qu'il faut relativiser et remettre
les choses en chiffres et en perspective.
Au regard des grèves à Hollywood et notamment
de l’intelligence artificielle, quelles sont vos
pistes de législation, en Europe et en France,
pour protéger davantage les droits des auteurs
et la création ?
N.M : Cela rejoint la déclaration des cinéastes qui est
notamment née de L'Arp [voir encart p.12] et qui a été
reprise, aussi bien au Festival de Venise qu'à San Sebastián,
par des cinéastes du monde entier. Même si les Américains
ont un système basé sur le copyright différent du nôtre,
c'est la première fois que nous sommes tous solidaires.
Les progrès technologiques nous obligent à réinterroger
et à défendre la place de l'auteur. Les textes législatifs
doivent affirmer cette place en se basant sur des principes
absolus. C'est ce qui commence à être mis en place aux
États-Unis : il ne peut pas y avoir de création sans auteur,
ni d'œuvres totalement libres de droits. Il ne s'agit pas
de refuser le progrès technologique, mais de l'intégrer,
le cadrer et le réguler, pour qu’il reste un outil au service
de l’auteur sans prendre sa place.
N.B : Au-delà de la technicité des débats autour de la
régulation et de la législation, le vrai débat de notre siècle
est celui de la place de l'homme dans la société. Nous
pouvons collecter des tonnes de data, reproduire à l'infini,
compiler, faire des remakes de remakes… mais où sera
la sensibilité, l'émotion qui se construit, parfois avec de
la fragilité ou de la vulnérabilité, pour qu’au final un film
nous touche, nous fasse grandir, nous fasse changer ?
N.M : Cela nous amène sur une notion extrêmement
importante que nous défendons avec vigueur à L'Arp :
le cinéma doit rester un cinéma de l'offre et non de la
demande. Le danger, avec une utilisation dénaturée de
l'intelligence artificielle, serait de ne créer qu'en vertu de
ce que les algorithmes demandent, de ce que soi-disant
les spectateurs attendent. Nous défendons le fait que les
plus grandes œuvres naissent alors qu'elles ne sont pas
attendues par les spectateurs. Ce sont des œuvres qui
surprennent et qui ont parfois du mal à se financer.
Quel regard portez-vous sur le rôle des plateformes
dans la création ? Et finalement, sur la
chronologie des médias aujourd'hui ?
N.M : Nous sommes très heureux du rôle que l'Europe
a joué dans la directive SMA et nous avons beaucoup
œuvré pour que les plateformes participent au financement
de la création. Nous sommes toujours très accueillants
envers tous les partenaires possibles. À présent, il faut
que les plateformes respectent leurs obligations, et que
l’Arcom y veille. Plus elles seront vertueuses, plus elles
auront une place avancée dans la chronologie des médias.
Nous avons le bel exemple de Canal+ qui est un très
grand partenaire et qui a investi plus de 200 millions
d’euros cette année dans le cinéma français, avec une
clause de diversité. Il ne faut pas que les plateformes aient
peur de participer au financement d'œuvres différentes
et à pousser de nouveaux talents. Je les encourage à
s'intégrer dans notre système, à soutenir et à lancer des
projets divers, à aller vers plus de parité, à découvrir des
talents… Elles sont en capacité de le faire.
Sur le plan de l’appareil productif et de la formation,
que pensez-vous des projets de “La
grande fabrique de l'image” ?
N.B : Je suis parrain de l’École 24 et de la section cinéma
de l'école d'effets spéciaux Artfx, qui accompagne le
projet de création Pics Studio à Montpellier dans le cadre
de France 2030. Ce plan d'accompagnement se fait avec
une vraie volonté de créer des lieux qui soient des outils
modernes et très à la pointe. Je trouve aussi qu’il y a un
grand dynamisme et un haut niveau autour des écoles
de cinéma en France. Énormément de studios étrangers
viennent d'ailleurs faire leur marché en engageant de
jeunes talents en sortie d'école.
N.M : Pour nous, qui défendons le cinéma français depuis
des années, et alors qu’il n’enthousiasme plus autant les
jeunes qu’avant, il est aussi essentiel de parler d'éducation
à l'image. Pourquoi ne pas soutenir véritablement la
création de ciné-clubs au sein des écoles pour forger une
culture cinématographique, qui est extrêmement importante
? Les cinéastes sont prêts à soutenir de telles initiatives.
Je salue la volonté politique du gouvernement qui
cherche à consolider notre industrie, mais j'espère que
France 2030 va aussi s'emparer du cinéma sur le plan
culturel, et non seulement industriel.
N°455 / 1 er novembre 2023
11

RENCONTRES
La Déclaration des
Cinéastes
Pendant le Festival de Cannes, 500 cinéastes
français et étrangers avaient signé la Déclaration
des Cinéastes, demandant le droit à la pleine
paternité des œuvres, la redistribution équitable
des recettes et la réglementation immédiate de
l’intelligence artificielle. Cette action a ensuite
été prolongée autour de plusieurs tables rondes
et débats à la Mostra de Venise (Déclaration des
Cinéastes – Acte II), ainsi qu’au Festival
international du film de San Sebastián.
Les engagements de programmation et de
diffusion, préconisés entre autres par le rapport
Lasserre, ont été beaucoup discutés, notamment
au Congrès des exploitants. Êtes-vous favorables
à cette régulation ?
N.M : Nous sommes conscients de la difficulté des
exploitants, qui doivent, dans un contexte difficile,
programmer des films pour remplir leurs salles. Mais
aujourd'hui, il y a des films qui disparaissent trop rapidement
des écrans, sans avoir le temps de s’installer. Or
justement, les films les plus inattendus naissent parfois
lorsqu’ils sont récompensés en festival, mais surtout avec
le bouche-à-oreille. Les engagements de programmation
nous semblent essentiels pour la survie du cinéma français
dans toute sa diversité. On ne peut pas dire qu'il y
a trop de films produits s’ils n'ont pas la moindre chance
d'exister. Un film représente des années de travail pour
un cinéaste et une somme énorme d'énergies individuelles
et collectives. Quand un mercredi de démarrage sonne
le glas de la carrière d’un film, cela peut être très traumatisant.
Quelle est selon vous, l’influence de L’Arp sur les
orientations et décisions prises concernant le
secteur cinéma et ses enjeux que nous venons
d’évoquer ?
N.B : Notre objectif est de fonctionner le plus harmonieusement
possible. Grâce à nos différentes casquettes,
nous avons une vision panoramique des enjeux qui
pourraient parfois être contradictoires. Les sujets sont
complexes et il nous faut toujours trouver cet équilibre
entre art et industrie. L’Arp est vraiment à cet endroit
de trait d'union, avec une équipe de cinéastes aux styles
artistiques et typologies de budget très différents.
N.M : La grande force de L'Arp est d'être dans la
proposition. Elle a imaginé l'exception culturelle, a
été à la pointe des questions sur le financement de la
création des plateformes et de la directive SMA...
Aujourd'hui, nous nous intéressons au sujet de l'intelligence
artificielle, mais surtout, de l'affirmation de
la liberté d'expression, du droit moral de l'auteur.
Nous essayons de préserver le modèle vertueux que
nous avons créé, que les cinéastes du monde entier
nous envient, tout en prenant en compte l'industrie
et ses mutations.
J'invite tous les cinéastes qui s'interrogent sur ces
sujets à nous rejoindre. C'est ce qui se passe avec la
Déclaration des cinéastes, qui prend une ampleur
internationale ! Plus on est nombreux, plus on est
forts. C'est très enthousiasmant.
Propos recueillis par Marion Delique
LE PROGRAMME
des Rencontres Cinématographiques de L'Arp
La manifestation est coprésidée cette année par les cinéastes Caroline Vignal et Dominik
Moll. Quatre grands débats sont au programme :
Mercredi 8 novembre, 14h30
Déclaration des Cinéastes, grève à Hollywood, IA :
comment réaffirmer la place centrale de l’auteur dans
la création ?
Avec Benoît Carré, auteur-compositeur producteur,
Laurence Farreng, députée européenne, Marine Francen,
cinéaste et co-présidente de la SRF, Dr. Mathilde Pavis,
experte juridique, Howard A. Rodman, scénariste et
ancien président de la Writers Guild of America West.
Débat co-animé par Nathalie Marchak, cinéaste et viceprésidente
de L’Arp, et Radu Mihaileanu, cinéaste et
vice-président de L’Arp.
Jeudi 9 novembre, 9h30
Création et diffusion du cinéma français : quelles
pistes d’amélioration ?
Débat introduit par Olivier Henrard, directeur général
délégué du CNC, avec Alain Attal, producteur Trésor
Films, Jérémy Bacchi, vice-président de la commission
de la Culture, de l'Éducation et de la Communication
au Sénat, Christine Beauchemin-Flot, directriceprogrammatrice
du cinéma Le Sélect (Antony), co-présidente
du Scare, Caroline Bonmarchand, productrice
chez Avenue B Productions, Eric Lagesse, distributeur
Pyramide Films, co-président du Dire, Dominik Moll,
cinéaste et co-président des Rencontres cinématographiques
de L'Arp. Co-animé par Jeanne Herry, cinéaste
et co-présidente de L’Arp et Michel Leclerc, cinéaste et
membre du bureau de L’Arp.
Jeudi 9 novembre, 14h30
2030 : quels usages, quel paysage audiovisuel, pour
quelle création ?
Avec Quentin Bataillon, membre de la Commission
des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée
nationale, Isabelle Madelein, productrice chez Dharamsala,
Roch-Olivier Maistre, président de l’Arcom, Edouard
Mauriat, président du SPI et producteur chez Mille et
Une Productions, Maxime Saada, président du directoir
du groupe Canal+, et Stéphane Sitbon-Gomez, directeur
des antennes et des programmes du groupe France
Télévisions. Débat co-animé par Lucie Girre, déléguée
générale de l’Arp, et Nicolas Bary, cinéaste de l’Arp.
Vendredi 10 novembre, 9h30
Comment l’Europe doit-elle (ré)concilier souveraineté
et attractivité culturelles et économiques ?
Avec Fabienne Colboc, vice-présidente de la Commission
des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée
nationale, Marc du Pontavice, PDG de Xilam, et
Emmanuel Maurel, député européen. Débat co-animé
par Pierre Jolivet, vice-président de l’Arp, et Marc
Missonnier, président de l’UPC et producteur chez Moana.
Les débats seront retransmis en direct et en replay sur le
site des Rencontres.
Huit films seront par ailleurs projetés en avant-première au cinéma Les 3 As, ainsi
qu’un programme de courts métrages soutenus par Pictanovo et la Région
Hauts-de-France.
©Susy Lagrage
Rencontres de L'Arp 2022
12 N°455 / 1 er novembre 2023

L'ÉMISSION
LE PRÉSIDENT DE L’AFCAE RÉAFFIRME LES VALEURS
DE L’ART ET ESSAI
©Boxoffice Pro
Dans l’Émission Boxoffice Pro,
Guillaume Bachy défend un classement
art et essai basé sur le travail des salles,
des conditions d’exploitation qui
tiennent compte du territoire… et les
valeurs modernes de proximité, de
diversité et de débat collectif, que les
cinémas art et essai doivent partager,
pour faire société.
Guillaume Bachy, président de l’Afcae
Choisir la salle où on va voir un film,
c’est un geste citoyen
GUILLAUME BACHY
L'Association française des cinémas art et essai fêtera ses
70 ans en 2025 : une structure « très vivante », fédérant
1 250 salles, qui ont mieux redémarré après la Covid que
l’ensemble du parc, pour retrouver aujourd’hui, en
moyenne, un niveau de fréquentation proche de celui
de la période 2017-19. Grâce à de grands films bien sûr,
mais aussi parce que les salles art et essai « ont un public
fidèle, qui vient en sûreté, dans des lieux d’accueil animés ».
Une réforme art et essai plus juste, qui
récompense le travail des salles
Et c’est ce travail d’animation qui, pour l’Afcae, doit être
au centre du classement. Si la réforme, voulue par le
CNC dans un calendrier très serré, après les préconisations
du rapport Lasserre, « n’était pas une demande de l’Afcae »,
elle se dit « tout à fait d’accord pour mieux récompenser la
programmation des films les plus fragiles. Mais la minoration
pour les films sortant sur 400 copies nous pose problème »,
explique Guillaume Bachy. « De façon éthique, pourquoi
un film serait-il “minoré” en fonction de sa combinaison de
sortie, choisie par le distributeur ? » Par ailleurs, l’accès à
ces films dits porteurs sera plus difficile pour les salles
art et essai : « s’ils comptent moins dans leur classement, les
distributeurs risquent de les proposer à d’autres salles »… ce
qui se produit déjà depuis l’explosion des plans de sorties.
Ce que souhaite l’Afcae, « c’est que les salles qui fournissent
le plus d’efforts soient mieux récompensées. Il faut se baser
sur le travail des exploitants, non pas sur le plan de sortie
des films ». La part de soutien sélectif – actuellement de
20 %, contre 80 % d’aide automatique liée à la programmation
–, doit ainsi augmenter, selon l’Afcae, qui
« demande 50/50 : la plus value qu'ajoute une salle art et
essai, c’est la rencontre, les ateliers, l’éducation aux images…
et ça, ça coûte cher ».
Bien sûr, on doit encourager les salles à montrer davantage
de diversité, mais dans une meilleure reconnaissance
des territoires, car « on ne peut pas faire le même travail
dans une grande ville et dans la ruralité » . Pour cela, l’Afcae
voudrait augmenter le nombre de commissions régionales,
les cinq actuelles couvrant de trop grands territoires pour
les examiner finement. Enfin, elle préconise la création
d’un label 15-25 ans, pour accompagner les salles qui
ont beaucoup investi dans ce travail, qu’elles mettront
d’ailleurs en avant dans leur dossier de classement.
La recommandation des films fonctionne
très bien
Sur la recommandation art et essai des films, que certains
distributeurs souhaiteraient pouvoir refuser, Guillaume
Bachy rappelle la réponse du CNC : « c'est une notion
d’intérêt général », d’où découlent des aides… « y compris
pour les distributeurs ». Le système du collège – coordonné
par l’Afcae – « fonctionne très bien et n’est pas remis en
cause. Nous avons mis en place, il y a un an, des réunions
régulières pour réfléchir à la notion d’art et essai avec les 50
membres du collège, qui n’ont jamais autant voté, à 79 % ».
Quant aux engagements de programmation, qui ne
concernent que très peu de salles art et essai, l’Afcae y
voit l’intérêt de la filière indépendante. Cela ne doit pas
toutefois « exacerber la concurrence, dans des villes où une
salle art et essai historique serait desservie si un circuit
demande un film pour honorer ses engagements ». Les
potentiels engagements de diffusion, eux, ne doivent pas
seulement régler l’accès aux films, « qui n’est plus notre
plus gros problème aujourd’hui », mais prendre en compte
les conditions d’exploitation. Car « pour montrer de la
diversité, il faut de l’espace disponible sur nos écrans, ce que
ne nous permet pas toujours le nombre de séances exigé ».
Rendre l’art et essai désirable
Des questions qui ne sont pas nouvelles… pour une
association qui, elle, se renouvelle. Une « très belle équipe
de permanents » et d'administrateurs rajeunis, qui initient
des actions : le comité 15-25, « qui a beaucoup aidé certains
films », ou encore la formation des étudiants et des
exploitants adhérents, qui reste primordiale. Plus récemment,
la rubrique “Les Indés” sur AlloCiné, née « d’un
partenariat avec un site où tous les publics s’informent sur
le cinéma, offre la possibilité aux salles art et essai d’inventer
un nouveau marketing. En renvoyant leurs spectateurs sur
cet onglet, les salles les orientent vers des films qu’elles
soutiennent, ce qui a déjà généré 2 millions de connexions ».
L’outil permettra aussi de mettre en avant les salles ellesmêmes
et les événements qu’elles proposent.
Une façon, aussi, de porter collectivement « des valeurs
modernes, d'engagement, proches de celles de beaucoup de
jeunes. Il faut rendre l’art et essai désirable, et dire, comme
l’ont fait les libraires indépendants ou les magasins bio,
que choisir la salle où on va voir un film est un geste
citoyen. » Et plus largement, de partager avec le public
l’ADN de l’art et essai : « la proximité, la diversité,
l’échange collectif : des piliers pour voir ensemble et vivre
ensemble, pour qu’on fasse société ».
Emission à voir ou revoir
sur notre chaîne YouTube
Cécile Vargoz
N°455 / 1 er novembre 2023
13

PATRIMOINE
ÉCHOS DU FESTIVAL LUMIÈRE
LE FILM DE PATRIMOINE EN CHIFFRES
1 Français sur 2 pense qu’un film de patrimoine est un film culte. C’est ce qui ressort
d’un sondage en ligne réalisé par le CNC du 21 au 26 septembre dernier auprès de 1 598
Français majeurs. 39 % des répondants estiment qu’il s’agit d’un film français, tandis
que pour 36 % des sondés, un titre de patrimoine a plus de 40 ans (pour rappel, le CNC
considère qu’un film est de patrimoine à partir de 20 ans).
Les 5 films de patrimoine
ayant généré le plus
d’entrées en 2022 :
Concernant les raisons de regarder un long métrage
de répertoire, 64 % expliquent que c’est pour le revoir,
55 % parce que c’est un titre culte et enfin 38 % parce
qu’ils ne l’ont jamais vu.
En 2022, sur les 8 593 films exploités en salles, 2 483
étaient du patrimoine et ont généré 2,9 millions
d’entrées (1,9 % des 152 M de fréquentation totale
de l’année) et 11,2 M € de recettes (0,7 % des 1,09
Md €). Une performance notable sachant que le
répertoire a représenté, pour la première fois depuis
au moins 20 ans, moins de 30 % de l’offre de films
en 2022 (28,9 %).
Malgré un nombre de séances plus restreint (40 vs
11 352 pour un titre inédit), le film de patrimoine
s’affirme comme un rendez-vous plébiscité par le
public, avec une moyenne de 29,9 spectateurs par
projection (la moyenne tout film confondu pour 2022
s’élève à 18). C’est en progression sur les deux années
marquées par la Covid (2020 et 2021) mais toujours
en retard (-8,7 %) sur la période 2017-2019.
8 593 films exploités en France
152 millions d'entrées en salles
1 094,4 M€ de recettes
28,9 % sont des films
de patrimoine
(2 483 films)
1,9 % des entrées pour
les films de patrimoine
(2,9 millions)
0,7 % des recettes pour
les films de patrimoine
(11,2 M€)
Source CNC
Mon voisin Totoro
de Hayao Miyazaki
115 353 tickets
Chantons sous la pluie
de Stanley Donen et Gene Kelly
67 304
Katia et le crocodile
de Vera Plívová-Šimková
62 694
Les Temps modernes
de Charlie Chaplin
60 911
Jour de fête
de Jacques Tati
59 000
Source CNC
MULTIPLES ACQUISITIONS
POUR CARLOTTA ET MALAVIDA
Les deux sociétés de distribution et d’édition se sont une nouvelle fois montrées très
actives sur le Marché du film classique du Festival Lumière.
Carlotta, avec la collaboration de mk2 Films, a ainsi
annoncé avoir acquis les droits français de six longs
métrages d’Akira Kurosawa : Chien enragé (1949), Vivre
(1952), Les Bas-fonds (1957), Les salauds dorment en
paix (1960), Le Garde du corps (1961) et Entre le ciel
et l’enfer (1963). Concrètement, Carlotta distribuera
les films dans leurs nouvelles restaurations 4K (sauf pour
Les salauds dorment en paix) courant 2024, puis s’occupera
de la vidéo, tandis que mk2 gérera la VOD et la TV.
« Continuer notre travail permanent sur le cinéma japonais,
des cinéastes et des œuvres les plus connus aux cinéastes et
œuvres les moins connus, c’est un bonheur et plaisir au
quotidien, que l’on souhaite partager avec le plus grand
nombre », a réagi Vincent Paul-Boncour, dirigeant de
la structure.
Dans cette lignée, le distributeur a également conclu
deux autres opérations. D’une part, alors que la rétrospective
Ozu en six films rares ou inédits était présentée
à Lyon, Carlotta a acquis Gosses de Tokyo (1932) de
Yasujirō Ozu, « le film le plus illustre du cinéaste lors de
sa période muette ». Restauré en 4K par la Shochiku, le
Le Garde du corps d’Akira Kurosawa
©Carlotta
14 N°455 / 1 er novembre 2023

©Malavida - Studiocanal
©Malavida - Gaumont
long métrage a fait sa
première mondiale fin
octobre au Festival de Tokyo
et sortira en France courant
2024. D’autre part, le distributeur
a acheté les droits de
The Swordsman of All
Swordsmen de Joseph Kuo
(1968). « L’un des plus grands
films de wuxia [aventure de
“chevalier errant”, ndlr.] » était sorti une première fois
en France en 1974 sous le titre La Revanche du dragon ;
ressortie prévue également courant 2024.
Un nuage entre les dents de Marco Pico
De son côté, Malavida a officialisé l’acquisition, auprès
de Milestone Kino Lorber, de Bushman (1971) de
David Schickele, labellisé Lumière Classics, qui sortira
pour la première fois au cinéma en France au printemps.
En accompagnement, le distributeur proposera aux
salles le documentaire Give Me A Riddle du
même cinéaste.
Auprès de Gaumont, la société a acquis deux films de
Marco Pico avec Pierre Richard, Un nuage entre les
dents (1974) et La Cavale des fous (1993). « Des films
fous, iconoclastes, qui résonnent avec la situation politicosociale
actuelle », explique Anne-Laure Brénéol, dirigeante
de la société. Restaurés en 4K, les deux titres sortiront
au printemps, à l’issue d’une tournée dans quelques salles
avec le cinéaste et l’acteur. « Dans le prolongement de notre
travail de longue haleine sur le jeune public », et après Le
Petit Hérisson dans la brume (près de 40 000 entrées depuis
sa sortie en avril), Malavida s’est engagé sur un autre film
de Youri Norstein, Le Conte des contes (1979), qui
ressortira en 4K autour des vacances de printemps.
Anne-Laure Brénéol, co-dirigeante de Malavida,
distinguée du Prix Fabienne Vonier
Le 18 octobre à Lyon, la distributrice
a reçu le 8 e Prix Fabienne Vonier,
pour « la qualité de son travail et la
générosité et la cinéphilie avec laquelle
elle exerce son métier », explique le
Festival Lumière. Après plusieurs
expériences dans la distribution, en
particulier aux Films du Paradoxe,
Anne-Laure Brénéol co-fonde en
2005 – et co-dirige toujours avec
Lionel Ithurralde – Malavida, « pour
le plaisir cinéphile de revoir des films adorés mais devenus
invisibles ou jamais sortis en France, de (re)donner à des
films différents, ou oubliés, et à leurs auteurs le chemin
des écrans ».
« C’est une très grande fierté de recevoir ce Prix Fabienne
Vonier, une femme que j’admire, et de succéder à toutes ces
professionnelles qui sont également des modèles », a réagi
Anne-Laure Brénéol. « C’est une belle reconnaissance pour
moi et surtout pour le travail de toute l’équipe Malavida,
Le distributeur annonce également avoir acheté, auprès
des Films du Jeudi, les droits de L'Indiscret de François
Reichenbach, « que l’on connaissait comme documentariste
». Pour Anne-Laure Brénéol, « c’est une œuvre d’art
d’une créativité folle, emplie d’émotions rares et intenses ».
Restauré en 4K, le film sortira dans le courant de l’année
prochaine. Enfin, alors qu’il prépare la ressortie d’Underground
le 24 janvier, Malavida a fait l’acquisition de
deux autres longs métrages d’Emir Kusturica, restaurés
en 4K. Acquis auprès de Studiocanal, Arizona Dream
avait remporté l’Ours d’or à Berlin en 1993 et séduit
alors près d’un million de spectateurs français ; ressortie
prévue à l’été 2024. Papa est en voyage d’affaires,
acquis pour sa part auprès de Impex Films, sera l’un
des événements du second semestre de Malavida. La
Palme d’or 1985 avait généré quelque 600 000 entrées
à l’époque, « mais était invisible depuis ; c’est donc une
vraie fierté de pouvoir l’accompagner pour faire découvrir
ce film très actuel à plusieurs générations de cinéphiles ».
©Pierre Dugowson
Tanguy Colon
et symbolise un soutien pour la distribution
indépendante, notamment celle
dédiée au cinéma de patrimoine. »
Créé en mémoire de la productrice
et distributrice Fabienne Vonier,
cofondatrice de la société Pyramide,
ce prix récompense depuis 2016 des
personnalités féminines qui font le
cinéma. Anne-Laure Brénéol succède
ainsi à la distributrice et productrice
Michèle Halberstadt, à la productrice Margaret Menegoz,
à la distributrice Régine Vial, aux fondatrices de Haut
et Court, Carole Scotta et Caroline Benjo, à la productrice
Michèle Ray-Gavras, à Véronique Cayla, alors
présidente d’Arte et désormais à la tête des César, à Sophie
Seydoux, présidente de la Fondation Jérôme Seydoux-
Pathé, et l’année dernière, à Brigitte Maccioni, présidente
d’UGC.
Tanguy Colon
Arizona Dream d'Emir Kusturica
L'IA au service
de la restauration :
vers l'infini... et au-delà ?
Parmi les nombreuses tables rondes qui ont animé
le Marché du film classique lyonnais, le sujet de
l’intelligence artificielle a été abordé à plusieurs
reprises, notamment dans le domaine de la
restauration des œuvres. « Toutes les équipes de
restauration s'intéressent à l’IA car ça s’y prête
parfaitement pour peu de coût », a ainsi expliqué
Rodolphe Chabrier, cofondateur du studio de
production Mac Guff. Repérer des défauts (rayures,
images floues) pour les résoudre, inventer des
images à insérer entre deux existantes (et changer
le framerate) sont facilitées par l’IA. « Plus que
restaurer, elle permet d’améliorer et de rendre des
images d’une qualité équivalente à celles filmées par
les caméras actuelles. » Cela pose naturellement la
question de la fonction et, au-delà, de la
philosophie même, même de la restauration.
« Veut-on restaurer l’objet cinématographique, avec
ses imperfections d’image, ou montrer le plus
précisément possible ce que les cinéastes ont voulu
filmer ? », a interrogé le dirigeant.
A.A. & T.C.
N°455 / 1 er novembre 2023
15

CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ
Zone A Zone B Zone C
CHANGEMENT/NOUVELLE DATE
Besançon, Bordeaux,
Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,
Aix-Marseille, Amiens, Caen,
Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,
Créteil, Montpellier,
Paris, Toulouse,
REPRISE
Limoges, Lyon, Poitiers
Orléans-Tours, Reims, Rennes,
Rouen, Strasbourg
Versailles
CONTENU ALTERNATIF
S44
1 ER NOV.
6 NOV.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
L'ATELIER DISTRIBUTION À L'INTÉRIEUR 01h45 V.Katsoupis W.Dafoe, G.Bervoets, E.Stuyck
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR COMPLÈTEMENT CRAMÉ ! 01h50 G.Legardinier J.Malkovich, F.Ardant, E.Dequenne
METROPOLITAN FILMEXPORT FLO 02h05 G.Danon S.Caillard, A.Wheeler, A.Michalik
PAN DISTRIBUTION INESTIMABLE 01h32 E.Fraticelli D.Bourdon, E.Fraticelli, P.Corti
LES MUTINS DE PANGÉE ITHAKA - LE COMBAT POUR LIBÉRER ASSANGE 01h46 B.Lawrence J.Shipton, S.Assange, J.Pilger
WILD BUNCH DISTRIBUTION LE GARÇON ET LE HÉRON 02h04 H.Miyazaki S.Santoki, M.Suda, T.Kimura
AD VITAM L'ENLÈVEMENT 02h15 M.Bellocchio E.Sala, L.Maltese, P.Pierobon
ALEA FILMS LE REPAIRE DES CONTRAIRES 01h20 L.Rinaldi N.Thomasi
TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL BALLET : DON QUICHOTTE 03h20 C.Acosta
PYRAMIDE DISTRIBUTION LE THÉORÈME DE MARGUERITE 01h52 A.Novion E.Rumpf, J.Darroussin, C.Courau
AD VITAM MARX PEUT ATTENDRE 01h36 M.Bellocchio M.Bellocchio
SHELLAC MMXX 02h40 C.Puiu B.Cuculici, L.Bondarenco, O.Panaite
UGC DISTRIBUTION MONSIEUR, LE MAIRE 01h42 K.Blanc et M.Tavares C.Cornillac, E.Haïdara, L.Côte
URBAN DISTRIBUTION / DEAN MEDIAS PORTRAITS FANTÔMES 01h33 K.Mendonça Filho K.Mendonça Filho
LES ACACIAS RÉTROSPECTIVE LE GÉNIE GUITRY (EN 11 FILMS) S.Guitry
Ceux de chez nous/Le Roman d'un tricheur/Mon père avait
raison/Faisons un rêve/Le Mot de Cambronne/Il étaient
neuf célibataires/Donne-moi tes yeux/Le Comédien/Le
Diable boiteux/Le Trésor de Cantenac/La Poison
LES FILMS DE L’ATALANTE ZORN I, II & III M.Amalric
S45
8 NOV.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS ÇA TOURNE À SÉOUL ! COBWEB 02h15 K.Jee-Woon S.Kang-Ho, I.Soo-Jung, J.Yeo-bin
SPLENDOR FILMS DELICATESSEN 01h39 J.Jeunet et M.Caro D.Pinon, K.Viard, T.Holgado
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR FIVE NIGHTS AT FREDDY'S 01h50 E.Tammi J.Hutcherson, E.Lail, M.Lillard
ARP SÉLECTION GOODBYE JULIA 02h00 M.Kordofani S.Riak, G.Duany, E.Yousif
SND L'ABBÉ PIERRE - UNE VIE DE COMBATS 02h18 F.Tellier B.Lavernhe, E.Bercot, M.Vuillermoz
GAUMONT DISTRIBUTION LA PASSION DE DODIN BOUFFANT 02h14 T.Anh Hung J.Binoche, B.Magimel, E.Salinger
L'ATELIER DISTRIBUTION L'ARMÉE DES 12 SINGES 02h10 T.Gilliam B.Willis, M.Stowe, C.Plummer
CINÉMA PUBLIC FILMS L'HIVER D'EDMOND ET LUCY 00h45 F.Narboux
CGR EVENTS MONTREUX COMEDY POP CORN : LES HUMORISTES DES BANCS PUBLICS 02h30
VRAIVRAI FILMS PAR LA FENÊTRE OU PAR LA PORTE 01h29 J.Bloc A.Ascaride
NEW STORY PIERRE FEUILLE PISTOLET 01h25 M.Hamela
LOUISE PRODUCTIONS RETOUR À VISEGRAD 01h35 A.Jaccoud et J.Biro
CARLOTTA FILMS RÉTROSPECTIVE YASUJIRŌ OZU EN 4 FILMS Y.Ozu Dernier caprice/Femmes et voyous/Récit d'un propriétaire...
MEMENTO DISTRIBUTION SIMPLE COMME SYLVAIN 01h50 M.Chokri M.Lépine Blondeau, P.Cardinal, F.Rhéaume
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE THE MARVELS 01h45 N.DaCosta B.Larson, I.Vellani, T.Parris
DESI ENTERTAINMENT PARIS TIGER 3 02h35 M.Sharma S.Khan, K.Kaif, S.Khan
FRA CINÉMA TURANDOT (OPÉRA DE PARIS) 02h30 R.Wilson I.Theorin, C.Bosi, M.Kares
HÉRISSON REBELLE PRODUCTION YALLAH GAZA 01h41 R.Nurier
S46
15 NOV.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
BAC FILMS AVANT QUE LES FLAMMES NE S’ÉTEIGNENT 01h34 M.Fikri C.Jordana, S.Zermani, S.Khammes
APOLLO FILMS / ORANGE STUDIO COMME PAR MAGIE 01h33 C.Barratier K.Adams, G.Jugnot, C.Chust
DIAPHANA DISTRIBUTION ET LA FÊTE CONTINUE ! 01h46 R.Guédiguian A.Ascaride, J.Darroussin, L.Naymark
ALBA FILMS GUEULES NOIRES 01h43 M.Turi S.Le Bihan, A.El Kacem, J.Anglade
CONDOR DISTRIBUTION HOW TO HAVE SEX 01h28 M.Manning Walker M.McKenna-Bruce, S.Bottomley, L.Peake
METROPOLITAN FILMEXPORT HUNGER GAMES: LA BALLADE DU SERPENT ET DE L'OISEAU CHANTEUR 02h38 F.Lawrence T.Blyth, R.Zegler, V.Davis
CGR EVENTS LA NUIT DE LA GLISSE 2023 02h30 T.Donard
PATHÉ LIVE LEAGUE OF LEGENDS WORLD CHAMPIONSHIP FINAL 2023 06h00 Riot Games
DULAC DISTRIBUTION LE PETIT BLOND DE LA CASBAH 02h08 A.Arcady L.Campion, M.Gillain, C.Berkel
CARLOTTA FILMS LES HARMONIES WERCKMEISTER 02h25 B.Tarr et A.Hranitzky P.Fritz, L.Rudolph, H.Schygulla
SANOSI LES VOIES JAUNES 01h41 S.Meinzer
KMBO L'INCROYABLE NOËL DE SHAUN LE MOUTON 00h40
LES FILMS DU CAMELIA L'INONDATION 01h40 I.Minaev I.Huppert, B.Nevzorov, M.Lipkina
TANDEM LITTLE GIRL BLUE 01h35 M.Achache M.Cotillard, M.Bunel, M.Adam
MALAVIDA FILMS LUNE FROIDE 01h30 P.Bouchitey P.Bouchitey, J.Stévenin, K.Nuris
CGR EVENTS MICHEL POLNAREFF : LE CONCERT ICONIQUE AU CINÉMA 01h30
YUI FRANCE JAPON MORIBITO : UN DOCTEUR DE LA TERRE 01h41 S.Maeda
JOUR2FÊTE NOUS, ÉTUDIANTS ! 01h22 R.Fariala
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS RÉTROSPECTIVE KIM JEE-WOON EN 3 FILMS K.Jee-Woon 2 soeurs/A Bittersweet Life/Foul King
LES FILMS DU LOSANGE RICARDO ET LA PEINTURE 01h46 B.Schroeder
SAJE DISTRIBUTION SOUND OF FREEDOM 02h11 A.Monteverde J.Caviezel, B.Camp, C.Aparicio
DAHU PRODUCTION VIGNERONNES 01h19 G.Bodin
CAPRICCI FILMS VINCENT DOIT MOURIR 01h48 S.Castang K.Leklou, V.Pons, F.Chattot
PATHÉ LIVE X : LA VIE DE MALCOLM X (METROPOLITAN OPERA) 03h42 R.O’Hara L.Hawkins, R.Bryce-Davis, V.Robertson
S47
22 NOV.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
LES FILMS DU WHIPPET CAPELITO FAIT SON CINÉMA 00h37 R.Pastor
MOVIE MOON DÉFAILLANCE 00h52 F.Mouillard V.Bonneau, Z.Morali, L.Cabaret
POTEMKINE FILMS GUERRE ET PAIX - LES 4 ÉPISODES S.Bondarchuk L.Savelyeva, S.Bondarchuk, V.Tikhonov
PANAME DISTRIBUTION JE NE SUIS PAS UN HÉROS 01h41 R.Milstein V.Dedienne, G.Nakache, C.Poésy
LES FILMS DE L'ATALANTE JOURNAL D'AMÉRIQUE 01h52 A.des Pallières
EUROZOOM LA COURSE AU MIEL 01h13 A.Blaszczyk
UGC DISTRIBUTION / TF1 STUDIO L'ARCHE DE NOÉ 01h45 B.Marciano V.Lemercier, F.Oldfield, E.Guedj
MÉTÉORE FILMS LA RIVIÈRE 01h44 D.Marchais
PYRAMIDE DISTRIBUTION LA VÉNUS D'ARGENT 01h35 H.Klotz C.Pommet, N.Schneider, S.Zermani
BON VOYAGE FILMS LE MONDE D’APRÈS 3 01h27 L.Firode I.Ismailoff, P.Dross, C.Diaz
TAMASA DISTRIBUTION LE POIREAU PERPÉTUEL 01h23 Z.Chantre
DEAN MEDIAS LE TITIEN, L'EMPIRE DES COULEURS 01h27 L.Chiossone et G.Boato
16 N°455 / 1 er novembre 2023

S47
22 NOV.
S48
29 NOV.
S49
6 DÉC.
S50
13 DÉC.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
GEBEKA FILMS MARS EXPRESS 01h25 J.Périn L.Drucker, M.Amalric, D.Lobé
SONY PICTURES RELEASING FRANCE NAPOLÉON 02h38 R.Scott J.Phoenix, V.Kirby, T.Rahim
SHELLAC RÉTROSPECTIVE PAUL VECCHIALI P.Vecchiali
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
MALAVIDA FILMS ANNA 01h27 P.Koralnik A.Karina, J.Brialy, S.Gainsbourg
PAN DISTRIBUTION AUGURE 01h30 Baloji M.Zinga, L.Debay, E.Umuhire
PATHÉ LIVE CALLAS - PARIS, 1958 01h30 T.Volf M.Callas, A.Lance, J.Mars
EPICENTRE FILMS CESÁRIA ÉVORA, LA DIVA AUX PIEDS NUS 01h34 A.Fonseca C.Évora
UFO DISTRIBUTION CONANN 01h45 B.Mandico E.Löwensohn, C.Théret, J.Riedler
METROPOLITAN FILMEXPORT DUMB MONEY 01h45 C.Gillespie P.Dano, P.Davidson, V.D'Onofrio
OUTPLAY FILMS ÉDOUARD LOUIS, OU LA TRANSFORMATION 01h12 F.Caillat E.Louis
CARLOTTA FILMS HITCHCOCK, SO BRITISH! A.Hitchcock Les 39 marches/Jeune et innocent/Une femme disparaît
SND LA TRESSE 01h59 L.Colombani K.Raver, F.Peluso, M.Maelzer
CGR EVENTS LE NOËL DE PEPPA PIG 00h50
ARIZONA DISTRIBUTION LES FILLES VONT BIEN 01h26 I.Arana B.Lennie, I.Escolar, H.Ezquerro
LAM PRODUXION LES PETITS MÂLES 01h13 L.Metterie
GAUMONT DISTRIBUTION LE TEMPS D’AIMER 02h05 K.Quillévéré A.Demoustier, V.Lacoste, P.Beaurepaire
STUDIOCANAL LOVE ACTUALLY 02h10 R.Curtis H.Grant, L.Neeson, M.McCutcheon
JOUR2FÊTE ORLANDO, MA BIOGRAPHIE POLITIQUE 01h38 P.Preciado E.Avena, A.Baylly, Arthur
HAUT ET COURT PERFECT DAYS 02h03 W.Wenders K.Yakusho, T.Emoto, A.Nakano
PATHÉ LIVE RENAISSANCE : A FILM BY BEYONCÉ 02h40 Beyoncé
LES ALCHIMISTES RÊVES 01h40 P.Catheland et A.Perole
STAR INVEST FILMS FRANCE SCRAPPER 01h24 C.Regan H.Dickinson, L.Campbell, A.Uzun
LEVA PRODUCTIONS SI PROCHE DU SOLEIL 01h30 B.Rancoule Q.Santarelli, M.de Poncins, P.Ménès
SONY PICTURES RELEASING FRANCE THANKSGIVING : LA SEMAINE DE L'HORREUR 01h46 E.Roth P.Dempsey, A.Rae, M.Manheim
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE WISH - ASHA ET LA BONNE ÉTOILE 01h35 C.Buck et F.Veerasunthorn A.DeBose, C.Pine, A.Tudyk
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
PATHÉ LIVE 20 000 LIEUES SOUS LES MERS (COMÉDIE-FRANÇAISE) 01h30 P.Béziat
LE PACTE BÂTIMENT 5 01h40 L.Ly A.Diaw, A.Manenti, A.Luyindula
BODEGA FILMS BLUE SUMMER (A SONG SUNG BLUE) 01h32 Z.Geng Z.Meijun, Z.Huang, J.Liang
VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION BUNGALOW 01h42 L.Côté-Collins G.Cyr, S.Cordeau, G.Schmidt
PATHÉ LIVE FLORENCIA SUR L’AMAZONE (METROPOLITAN OPERA) 02h35 M.Zimmerman A.Pérez, G.Reyes, N.Herrera
JHR FILMS FREMONT 01h31 B.Jalali A.Wali Zada, J.Allen White, G.Turkington
DEAN MEDIAS KOKOMO CITY 01h16 D.Smith D.Carter, K.Da Doll, D.Silver
AD VITAM LA CHIMÈRE 02h10 A.Rohrwacher J.O'Connor, C.Duarte, I.Rossellini
TANGENTE DISTRIBUTION LA MÉCANIQUE DES CHOSES 01h41 A.Celesia
LES ACACIAS / CARLOTTA FILMS LA TRILOGIE D'APU S.Ray La Complainte du sentier/Le Monde d'Apu/L'Invaincu
ART HOUSE LE GRAND MAGASIN 01h10 Y.Itazu K.Natsumi, T.Otsuka, N.Tobita
LA VINGT-CINQUIÈME HEURE L'ENFANT DU PARADIS 01h12 S.Kechiouche S.Kechiouche, N.Arnezeder, H.Alili
TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL BALLET : CASSE-NOISETTE 02h50 P.Wright
REZO FILMS LEVANTE 01h32 L.Halla A.Domenica Dias, L.Bardot, G.Passô
PATHÉ LIVE -M- EN RÊVALITÉ : LE CONCERT AU CINÉMA 02h30 G.Goubet
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR MIGRATION B.Renner et G.Homsy C.Jennings, K.Nanjiani, K.Key
GAUMONT DISTRIBUTION NOËL JOYEUX 01h27 C.Michel F.Dubosc, E.Devos, D.Lebrun
STUDIOCANAL SOUDAIN SEULS 01h54 T.Bidegain G.Lellouche, M.Thierry
THE DARK THE SOILED DOVES OF TIJUANA 01h22 J.Hue
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
L’étrangleur/Femme femme/Change pas de main/Corps à
cœur/En haut des marches/Rosa la rose, fille publique/Le
Café des Jules/Once More
AD VITAM RIEN À PERDRE 01h52 D.Deloget V.Efira, F.Lefebvre, A.Worthalter
PATHÉ LIVE SCH - LE CONCERT DE L'ORANGE VÉLODROME AU CINÉMA 02h30 S.Bohée SCH
JOUR2FÊTE TESTAMENT 01h55 D.Arcand R.Girard, S.Lorain, Marie-Mai
NOUR FILMS UN HIVER À YANJI 01h37 A.Chen Z.Dongyu, L.Haoran, C.Qu
CGR EVENTS ANDRÉ RIEU : WHITE CHRISTMAS 03h00
CAPRICCI FILMS BLACKBIRD, BLACKBERRY 01h50 E.Naveriani E.Chavleishvili, T.Chinchinadze, L.Abuladze
FRA CINÉMA CASSE-NOISETTE (OPÉRA DE PARIS) 02h10 R.Noureev
METROPOLITAN FILMEXPORT DEAR DAVID 01h34 J.McPhail A.Prew, J.Long, C.Nicoll
SINGULARIS FILMS LE BALAI LIBÉRÉ 01h28 C.Grando
NORTE DISTRIBUTION LÉGUA 01h59 J.Miller Guerra et F.Reis C.Maciel, F.Soares, V.Nogueira da Silva
KMBO LES INSÉPARABLES 01h25 J.Degruson E.Judor, J.Zadi, A.Girardot
PATHÉ LES TROIS MOUSQUETAIRES: MILADY 01h55 M.Bourboulon F.Civil, R.Duris, V.Cassel
ARP SÉLECTION PAST LIVES – NOS VIES D’AVANT 01h46 C.Song G.Lee, Y.Teo, J.Magaro
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS RUE DES DAMES 01h37 H.Bourokba et E.Labitey G.Marillier, B.Keita, S.Funtek
LES ALCHIMISTES SEA SPARKLE 01h38 D.Huyghe S.Rogiers, L.Van Royen, S.Dewaele
OPTIMALE DISTRIBUTION SERGENT MAJOR EISMAYER 01h27 D.Wagner G.Liebmann, L.Dimic, J.Koschitz
URBAN DISTRIBUTION SHTTL 01h54 A.Walter M.Lobel, S.Rubinek, P.Ninovskyi
HAUT ET COURT SIROCCO ET LE ROYAUME DES COURANTS D'AIR 01h20 B.Chieux
SPLENDOR FILMS THE STRONG MAN 01h15 F.Capra H.Langdon, P.Bonner, G.Astor
NOUR FILMS THE SURVIVAL OF KINDNESS 01h36 R.De Heer N.Wanganeen, C.Behenna, G.Waddell
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR WINTER BREAK 02h13 A.Payne P.Giamatti, D.Sessa, D.Randolph
WARNER BROS. FRANCE WONKA P.King T.Chalamet, K.Key, S.Hawkins
Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.
AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de Boxoffice, n’hésitez pas à faire parvenir
régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.
N°455 / 1 er novembre 2023
17

Un film de NEIL BOYLE et KIRK HENDRY
D’après le roman de MICHAEL MORPURGO
AU CINÉMA LE 7 FÉVRIER 2024
© KENSUKE’S KINGDOM LIMITED, MELUSINE PRODUCTIONS S.A., LE PACTE, THE BRITISH FILM INSTITUTE, FFILM CYMRU WALES CBC 2023

L’adaptation du roman jeunesse, LE ROYAUME DE KENSUKÉ,
vendu à plus de 1,2 million
d’exemplaires bientôt dans vos salles
Au programme scolaire
(CM1, CM2, 6 ème et 5 ème )
BANDE-ANNONCE DISPONIBLE
Durée : 106 seconde
DOSSIER PÉDAGOGIQUE
DISPONIBLE
Matériel disponible pour les vacances de Noël :
PLV
CHEVALET
147x160 cm
PLANCHE
STICKERS
21x19,7 cm
PLV
COMPTOIR POP-CORN
Chez Distribution Service à partir du 1 er décembre
KIT DE 3
VITROPHANIES
Organisez vos projections pour les ARBRES DE NOËL 2023
AVANT-PREMIÈRES NATIONALES LE DIMANCHE 4 FÉVRIER 2024
Reservation auprès de distribution@le-pacte.com

CHIFFRES
COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON
Retour en chiffres sur la
filmographie, non exhaustive,
de Marco Bellocchio,
alors que le cinéaste italien
de 83 ans retrouve, ce 1er
novembre, les salles françaises
avec une double
actu : L’Enlèvement et Marx
peut attendre.
TITRE LE TRAITRE FAIS DE BEAUX REVES VINCERE BUONGIORNO, NOTTE LE SOURIRE DE MA
MÈRE
Date de sortie 30/10/2019 28/12/2016 25/11/2009 04/02/2004 20/11/2002
Distributeur AD VITAM AD VITAM AD VITAM OCEAN FILMS OCEAN FILMS
Cumul des entrées 355 916 107 101 269 858 136 029 67 215
1 er jour 20 068 6 120 6 187 3 050 1 707
1 er week-end 109 559 30 228 46 615 25 020 13 624
Copies 152 88 75 34 34
Moyenne par
copies 1 er we
Cœfficient
Paris/Province
Taux de transformation
(cumul des entrées/1 er we)
721 344 622 736 401
2,68 3,44 2,76 2,22 2,62
x17,7 x17,5 x43,6 x44,6 x39,4
Note Spectateur AlloCiné 4,1 3,5 3,7 3,7 3,5
Source CBO-Box Office
TOP 20 DES FILMS* AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END
RANG
DATE FILM DISTRI.
COPIES
1 ER WE
ENTRÉES
1 ER WE
SÉANCES
1 ER WE
MOYENNE PAR
SÉANCE 1 ER WE
1 19/07/23 BARBIE WARNER 665 1 166 115 11 351 103
2 05/04/23 SUPER MARIO BROS, LE FILM UNIVERSAL 738 1 364 123 15 101 90
3 01/02/23 ASTÉRIX ET OBÉLIX : L'EMPIRE DU MILIEU PATHÉ 772 1 362 290 16 389 83
4 01/03/23 CREED III WARNER 587 932 355 11 595 80
5 19/07/23 OPPENHEIMER UNIVERSAL 668 842 867 10 636 79
6 17/05/23 FAST & FURIOUS 10 UNIVERSAL 813 1 167 702 15 019 78
7 03/05/23 LES GARDIENS DE LA GALAXIE, VOLUME 3 DISNEY 611 1 017 381 14 447 70
8 08/02/23 TITANIC (REP 2023) DISNEY 252 149 351 2 321 64
9 08/02/23 ALIBI.COM 2 STUDIOCANAL 680 727 132 13 485 54
10 28/06/23 INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE DISNEY 689 761 448 14 127 54
11 11/10/23 LA PAT' PATROUILLE : LA SUPER PATROUILLE PARAMOUNT 667 478 887 8 912 54
12 02/08/23 EN EAUX TRÈS TROUBLES WARNER 553 527 219 10 007 53
13 18/10/23 SACERDOCE SAJE 144 16 317 318 51
14 05/07/23 ASTÉRIX ET OBÉLIX : MISSION CLÉOPÂTRE (REP 2023) PATHÉ 405 146 572 2 910 50
15 08/03/23 SCREAM VI PARAMOUNT 427 389 918 8 129 48
16 23/08/23 ANATOMIE D'UNE CHUTE LE PACTE 379 254 086 5 632 45
17 12/07/23 MISSION: IMPOSSIBLE - DEAD RECKONING PART 1 PARAMOUNT 785 669 330 15 341 44
18 05/04/23 LES TROIS MOUSQUETAIRES : D'ARTAGNAN PATHÉ 732 602 352 14 115 43
19 26/07/23 LES DÉGUNS 2 APOLLO 259 222 907 5 238 43
20 18/01/23 BABYLON PARAMOUNT 584 392 515 9 367 42
*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The Boxoffice Company.
20 N°455 / 1 er novembre 2023

ÉDUCATION AUX IMAGES
©Matthieu Parent
Jean-Gabriel Périot présentant son nouveau film, Affronter l’obscurité.
Ce que le cinéma permet, aujourd'hui comme il y a 30 ans.
RENCONTRE À MARSEILLE
DU PÔLE RÉGIONAL D’ÉDUCATION AUX IMAGES SUD-PACA
Les offres, les actions et les
idées ne manquent pas en
termes d’éducation et de
formation, sur un territoire
où le cinéma reprend sa
place “en grand”... mais où la
mobilité reste un frein
majeur pour les jeunes.
Animateurs et éducateurs spécialisés, exploitants et
enseignants animés, artistes-intervenants, services civiques
ou institutionnels… plus de 160 acteurs engagés dans
l’éducation aux images en région Sud se sont retrouvés
à L’Alhambra de Marseille les 16 et 17 octobre. Des
rencontres vivantes, à l’heure où les choses bougent
localement : le plan “Marseille en grand”, en faveur de
l’école et des projets pédagogiques innovants, “France
2030” et tous les projets autour du cinéma, comme la
construction de Provence Studios Marseille, la rénovation
de ceux de la Belle de Mai, les écoles Kourtrajmé et Ciné
Fabrique, ou encore l’antenne de la Cinémathèque
©Matthieu Parent
française, réfléchie avec Costa-Gavras et Robert Guédiguian.
Car il ne suffit pas de développer le cinéma en termes
d’industrie, comme l’a souligné Jean-Marc Coppola,
adjoint à la Culture de la Ville de Marseille, « mais
d’accompagner les images, pour que les enfants comprennent
le monde, pour que le cinéma aide les futurs citoyens à se
construire ». Aujourd’hui plus que jamais, dans un contexte
« où nous avons tous notre part à prendre », selon William
Benedetto, directeur de l'Alhambra, pour lequel « la
meilleure façon de rendre hommage à Dominique Bernard,
c’est de garder optimisme et volonté dans notre mission
d’éducation ». Une mission au quotidien pour le cinéma
de l’Estaque, qui porte aussi, depuis 25 ans, celle de Pôle
régional d’éducation aux images, avec l’Institut de l’image
à Aix et Cannes Cinéma. « Marseille peut devenir un
territoire pilote, où nous devons revendiquer une place accrue
à l’éducation aux images, en trouvant du commun. » Et
mettre en commun, tel était le premier objectif de ces
rencontres annuelles, pour des acteurs de terrain qui ne
se croisent pas forcément… sur le terrain.
Six ateliers pratiques ont été
proposés lors de ces Rencontres :
Tik Tok et culture cinéma, par une enseignante
en BTS cinéma qui publie des analyses de
séquences sur son compte “Le ciné au programme”
Ecriture scénaristique et IA, avec un exercice
de réécriture de script à l’aide de ChatGPT (qui a
montré ses limites…)
La Photonière : un procédé pour tirer en
argentique une photo prise avec un téléphone
Fais ta séance : le dispositif de l’Agence du court
métrage pour confier à des jeunes l'organisation
d’une séance
Bdkreator : Outil interactif et ludique de création
de BD développé par l’éditeur « Il était deux fois »
Réseaux sociaux et image de soi : pour
montrer comment les gens se représentent sur les
réseaux, puis tourner une vidéo Snapchat
Travaux en petits groupes dans les différents espaces
de L'Alhambra, comme sa véranda
État des lieux à Marseille
Si toutes les actions du Pôle régional sont référencées
sur un site internet, refondu cette année (pole-imagesregion-sud.org),
ces Rencontres ont d’abord permis de
faire un état des lieux très concret de tout ce qui se fait
dans la cité phocéenne. À partir d’une cartographie de
la ville, huit petits groupes ont imaginé joyeusement le
parcours d’un jeune, de sa découverte d’un film ou d’un
lieu jusqu’à sa formation. D’où il ressort que l’offre est
dense – et financée –, mais l’accès pas toujours facile,
à cause du manque d’information et surtout de transports,
inexistants selon les quartiers ou trop chers, que
ce soit pour les groupes ou pour les sorties individuelles.
Dès lors, faut-il transporter le cinéma sous forme
itinérante, y compris au sein d’une grande ville ?
Par ailleurs, le rôle des passeurs reste crucial, qu’ils soient
enseignants – les dispositifs scolaires nationaux touchent
150 000 élèves en région, a rappelé Isabel Martinez de
la Drac Paca – ou salles de cinéma – les ateliers pratiques
22 N°455 / 1 er novembre 2023

à l’Alhambra ou au Gyptis mais aussi la programmation
thématique d’un gros complexe comme l’Artplexe
Canebière. Les soutiens tarifaires locaux (carte C-jeune
du Département, projections plein air gratuites de la
Ville...) et nationaux (volet collectif du pass Culture)
sont aussi un atout. Reste que la communication doit
être renforcée pour toucher davantage de jeunes, notamment
via les réseaux sociaux, tout comme la médiation,
en travaillant davantage collectivement. Faut-il prévoir
des rencontres pendant les vacances scolaires entre
exploitants et enseignants… motivés ?
On sait en effet que leur formation sur leur temps de
travail est remise en question, comme s’en sont inquiétés
David Galtier, conseiller régional siégeant dans les
commissions Culture, ainsi la représentante locale de la
DAAC (Délégation académique pour l'art et la culture).
Plus largement, reste la question des « droits culturels ».
Nicolás Roman Borre, du Gyptis à Marseille, et Catherine
Mallet, de la Cascade à Martigues, soulignent ainsi que
beaucoup de jeunes « s’autocensurent », ne se sentant pas
toujours légitimes à fréquenter les lieux de culture, ni à
s’inscrire à des formations cinéma.
Une jeunesse en action(s)
Pour y remédier, les stratégies ne manquent pas. On peut
citer le projet “Le Grand bain”, qui crée des jumelages
entre des écoles du sud et du nord de Marseille, pour
que des élèves d'origines socio-culturelles différentes
échangent sur des films identiques. Autre piste encourageante,
“Toute la lumière sur les Segpa”, née d’un
partenariat entre l’Alhambra et la Direction départementale
de l’Éducation nationale des Bouches-du-Rhône,
touche près de 200 collégiens en grande difficulté scolaire,
qui réalisent des courts métrages diffusés en fin d’année
lors d’un festival. « Le but pour eux, c’est de plaire et de
faire quelque chose qui plaît », explique Olivier Guenoun,
professeur en Segpa au collège Mont-Sauvy à Orgon. Et
s’ils viennent au ciné-club « d’abord pour les pizzas gratuites,
au final, ils voient et débattent d’un film ». L’important,
c’est de faire partie du groupe – « et on rigole beaucoup »
–, y compris en utilisant le côté narcissique des jeunes :
en 2022, les Segpa du collège d’Orgon ont gagné le Prix
de l'Audace artistique et culturelle*. « Les élèves ont réussi
à faire un discours devant Xavier Darcos et François Hollande,
car ils s’étaient engagés auprès du groupe. » Mieux encore :
au bout de douze éditions dans les Bouches-du-Rhône,
“Toute la lumière sur les Segpa” a commencé l’an dernier
son déploiement au niveau national (six départements,
37 collèges), avec le soutien du CNC, de l’Éducation
nationale… et de la Fondation Total Énergies.
Tous à L’Alhambra
Construit en 1928 et réouvert en 1990 après avoir
été rénové par la Ville de Marseille, L’Alhambra
dispose d’une salle de 232 places et de nombreux
espaces de convivialité et de formation (studio de
tournage, une salle de montage, de MashUp…).
Un cinéma art et essai de quartier, sur les hauteurs
de l’Estaque, mais qui rayonne bien au-delà,
notamment en travaillant avec 57 établissements
scolaires et plus de 40 structures socio-culturelles,
touchant entre 8 et 10 000 jeunes chaque année,
à travers des projections, de nombreux ateliers de
réalisation et de programmation. Un travail qui
concerne en priorité le nord de Marseille (15 e et
16 e arr.) mais s’étend à l’ensemble de la région, par
l’accompagnement de projets et le prêt d’outils
pédagogiques.
Bel élan aussi du côté de Vitrolles avec Vatos Locos
Vidéo, l’asso qui a pris un nom de gang pour mener des
actions éducatives et essayer de transmettre des valeurs.
« Quand j’étais ado, le ciné m’a sauvé la vie », témoigne
Ludovic Piette, directeur de Vatos Locos, qui a commencé
par faire des courts métrages en VHS dans sa cité de
Vitrolles. Depuis sa création en 2004, l’asso de quartier
est devenue une structure professionnelle, « qui essaie
d'ouvrir l’esprit grâce au cinéma, en s'appuyant d’abord sur
les envies des jeunes ». Leur festival Vitrollywood, qui leur
permet de déambuler en limousine – ce qui, comme les
pizzas, « est leur première motivation » –, est l’aboutissement
des ateliers menés toute l’année auprès de 600 jeunes, le
mercredi ou sur le temps scolaire, mais aussi en itinérance
en pied d’immeuble. « Au final toutes ces actions construisent
un esprit de famille, où les jeunes restent une fois devenus
adultes et sont dans la bienveillance. »
Pass Culture en région
Les représentants du pass pour la région Sud et la Corse,
Sylvain Bianchi et Jeanne Bélichard, ont fait le point sur
l’utilisation de l’appli, alors que s’est écoulée la première
année complète de son volet collectif – qui, pour rappel,
est ouvert depuis cette rentrée aux classes de 6 e – et que
le pass met de plus en plus en avant la diversification des
offres. En Paca, 119 cinémas sont partenaires et plus de
la moitié des scolaires ont utilisé la part collective pour
aller voir des films l’an dernier – pas seulement Simone
et Tirailleurs, mais aussi des films à la résonance plus
locale, comme Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin et
©Matthieu Parent
Interdit aux chiens et aux Italiens d’Alain Ughetto. La
dynamique se poursuit : en septembre 2023, les réservations
ont augmenté de 49 % par rapport à septembre
2022 dans la région Sud. On y constate aussi que la
pratique artistique (ateliers son, Mashup…) est la 3 e
catégorie la plus réservée, soit davantage qu’au niveau
national. Le pass Culture permet aussi de financer des
actions comme la journée comédie musicale (projections
et conférence) organisée par le réseau régional Les Écrans
du Sud, dans le cadre de Lycéens et apprentis au Cinéma.
Enfin, pour nourrir la réflexion des participants et clôturer
ces Rencontres par du cinéma, Affronter l’obscurité de
Jean-Gabriel Périot (Météore, 7 février 2024) a été projeté
en avant-première et en sa présence. Le réalisateur de
Retour à Reims est cette fois parti à Sarajevo, où, pendant
le siège entre 1992 et 96, des jeunes hommes ont choisi
de prendre leur caméra pour contrer la violence par
l’image. 30 ans après, ils se confrontent à ce qu’ils avaient
filmé. « J’ai eu besoin de faire un film pour comprendre et
pour partager leurs images : un travail de passage, comme
celui que vous faites », a commenté le cinéaste à Marseille,
alors que son film interroge notre monde d’incertitudes…
où l’éducation au regard est plus que jamais nécessaire.
Cécile Vargoz
*lancé par la Fondation Culture & Diversité, en partenariat avec les ministères
de l'Éducation nationale, de la Culture et de l'Agriculture
©Matthieu Parent
©Matthieu Parent
Une cartographie de l’éducation aux images à Marseille, pour repérer les points forts et les manques
« L’important, c’est de faire partie du groupe, et on rigole beaucoup », explique Olivier Guenoun,
professeur en Segpa à Orgon, ici aux côtés de Ludovic Piette, directeur de Vatos Locos Vidéo
à Vitrolles, et de William Benedetto de L’Alhambra.
N°455 / 1 er novembre 2023
23

EXPLOITATION
Feu vert pour le futur cinéma de Fouesnant-les-Glénan
La station balnéaire, située au sud du Finistère, était
orpheline de salle depuis la fermeture du mono-écran
L’Armor en 2009 ; elle vient de recevoir l’aval administratif
pour la construction d’un nouvel équipement dans la
zone de Maner Ker Elo, vers le centre-ville. Développé
par la commune, le projet prévoit la création d’un
complexe de 3 écrans et 457 places, baptisé Le Littoral
et inspiré de l’architecture traditionnelle locale, via des
matériaux comme le bois et l’ardoise « pour recréer
l’ambiance d’un hameau aux abords du centre-ville. C’est
un projet qui prend soin de son environnement, des publics
et du personnel », décrivait la mairie lors du conseil municipal
de février. La conception a été confiée à l’agence
DDL Architectes, pour des travaux estimés à 5 M €. C’est
la Ville qui exploitera le site en régie municipale.
Outre l’accueil des dispositifs scolaires, la programmation
généraliste et art et essai sera affinée en tenant compte
de deux particularités du pays fouesnantais. L’une est
démographique, avec une sous-représentation des 15-34
ans et une surreprésentation des 50 ans et plus : « Ces
deux populations sont les plus consommatrices de cinéma,
mais pas du même cinéma. » L’autre est géographique
puisqu’en tant que station balnéaire, la commune voit
sa population croître fortement en période estivale et
pendant les vacances scolaires. Le cinéma fonctionnera
toute l’année et « il faudra savoir être force de proposition
l’été, alors que les sorties de films sont plus faibles [...] et
renforcer l’attractivité, par la mise en place d’un festival par
exemple ». Une offre de restauration/boisson
en circuit court
complétera l’offre d’un lieu qui
ambitionne d’être « un outil pour
faire vivre et renforcer le
lien social ».
L’étude menée par le cabinet
Hexacom anticipe une fréquentation
d’environ 80 000 entrées
annuelles. Le Littoral devra ainsi
composer avec la proximité, à
10 km, du Cinémarine de
Bénodet, 2 salles gérées par
Cinéode (34 000 spectateurs en
2022, 58 000 en 2019) et du Cinéville de Concarneau (5
écrans, 137 000 entrées en 2022, 179 000 en 2019). À
noter que le circuit est d’ailleurs fortement implanté dans
un rayon de moins de 25 km avec deux sites à Quimper
(16 salles en tout) et un cinéma à Pont-L’Abbé (4 écrans).
T.C.
©DDL Architectes
Autorisation pour Cinéville à Plourin-les-Morlaix
C’est un établissement de 6 salles et 971 places qui vient
de recevoir le feu vert administratif de la commission
d’aménagement cinématographique du Finistère. Porté
par la SAS Cinéville, le projet va s’implanter en entrée
de ville de Morlaix, sur un terrain de la commune de
Plourin-les-Morlaix qui héberge déjà un centre aquatique
et un pôle commercial. Conçu de plain-pied par l’architecte
Guy Fauvet (les Cinéville de Quimper et Pontl’Abbé),
le futur cinéma arborera une ossature bois
recouverte de panneaux photovoltaïques et abritera deux
restaurants. Coût global du chantier : environ 8 M €.
S’agissant des caractéristiques des salles, si certaines
pourraient être équipées en Dolby Atmos, « tout n’est pas
entériné, avec des choix que l’on va affiner au fur et à mesure
pour rester le plus réactif possible », indique Yves Sutter,
PDG de Cinéville.
L’idée est donc qu’au premier semestre 2025, le nouveau
cinéma reprenne le flambeau du Rialto, complexe centenaire
(il a ouvert en 1933) de 3 écrans du centre-ville
morlaisien. « Nous avons un accord avec la propriétaire
Emmanuelle Gagnère, qui va nous céder l’établissement
dans les prochains mois. Il n’y aura pas d’interruption
d’activité puisque nous l’exploiterons jusqu’à l’ouverture du
futur Cinéville », poursuit Yves Sutter. « Le cinéma actuel
est ancien et impossible à moderniser. Or, Morlaix est un
pôle rayonnant dans le nord du
département ; il était donc
logique de combler un déficit
d’écrans pour proposer une offre
de films riche et variée. » Sur
ce volet, l’accord de programmation
entre Le Rialto et La
Salamandre – 3 salles inaugurées
à l’été 2021 – va donc
être pérennisé : le positionnement
généraliste du premier
©Guy Fauvet
sera repris par Cinéville, tandis que le second poursuivra
sa ligne art et essai pointu. Réalisée par le cabinet Hexacom,
l’étude de marché table sur une fréquentation oscillant
entre 180 000 et 200 000 spectateurs annuels, quand Le
Rialto écoulait quelque 85 000 tickets avant le Covid.
Sixième réseau de cinémas de France, Cinéville va donc
poursuivre son développement dans le Finistère, en posant
un premier pied sur le littoral nord. En effet, le groupe
exploite actuellement l’ensemble de ses quatre établissements
dans le Sud du département : deux à Quimper,
un à Concarneau et un à Pont-L’Abbé. Sa présence
finistérienne devrait s’accroître prochainement avec
l’ouverture du Ciné Galaxy à Landerneau, à l’est de Brest ;
un projet de 5 salles porté par Marine Chopin en association
avec le circuit. Parmi ses autres dossiers, Cinéville
travaille toujours sur la création d’un complexe de 5
écrans à Beaupréau-en-Mauges, dans le Pays-de-la-Loire,
pour le dernier trimestre 2024.
T.C.
Un livre sur le réseau Multiciné
Poursuivant son exploration de l’exploitation parisienne (Le Saint-André-des-Arts,
Rytmann), Axel Huyghe consacre son nouvel ouvrage à Multiciné, groupe de salles
fondé par Boris Gourévitch. Du Cinévog vers Saint-Lazare, acquis en 1939 puis spolié
sous l’Occupation, aux 5 Caumartin, Élysées Lincoln et 7 Parnassiens qui composent
aujourd’hui le réseau, c’est une plongée dans l’histoire d’une figure emblématique du
cinéma parisien, illustrée par Arnaud Chapuy, que propose Axel Huyghe.
Multiciné - Boris Gourevitch, l’homme des complexes aux éditions L’Harmattan
24 N°455 / 1 er novembre 2023

Un nouveau cinéma pour la Haute-Garonne
et une nouvelle DSP pour Véo Cinémas
La commune péri-urbaine de Labarthe-sur-Lèze accueille un
nouvel équipement culturel dont elle a confié la délégation de
service public de la partie cinéma à Véo Cinémas.
©Véo
accueillera aussi, régulièrement, du spectacle vivant, passera pour l’occasion d’une
capacité de 203 à 220 fauteuils en remontant son écran polichinelle de 13 mètres de base.
« Cette DSP remonte à l’avant-Covid », relate Jean Villa, directeur de Véo Cinémas, en
décrivant l'ambitieux projet municipal d’une commune en pleine croissance, située à
une dizaine de kilomètres de Muret. C’est donc tout naturellement l’exploitant du Véo
de Muret voisin qui prend en charge la gestion et la programmation cinéma de l’Astrolab’ :
« un établissement de cœur de ville, et tourné vers son bassin de population, dans la vallée
de la Lèze », doté de deux salles. La petite propose 70 places, tandis que la grande, qui
Le cahier des charges de la partie cinéma impliquant un classement art et essai, avec,
a minima, le label JP, l'Astrolab’ proposera une programmation mixte, avec une attention
particulière pour le jeune public et les scolaires, et des partenariats réguliers avec
le Véo Muret. À commencer par des séances hors les murs du Festival du film de Muret,
porté par l’association cinéphile historique partenaire Vive le cinéma (et daté cette
année du 11 au 19 novembre). « Toujours avec le souci de proximité, et en restant vigilant
à ce que notre travail ne se fasse pas au détriment de celui du cinéma associatif l’Oustal
d’Auterive, situé une quinzaine de kilomètres plus au sud », souligne le responsable de
Véo Cinémas. Après l’inauguration officielle prévue le 4 novembre, les projections de
l’Astrolab’ débuteront dès le 5 dans un bâtiment que la mairie présente comme « un
laboratoire culturel » qui a l’ambition d'être aussi éclectique qu’accessible, implanté sur
une nouvelle place requalifiée. « C’est un joli bâtiment, maintenant, à nous de relever le
défi », conclut Jean Villa.
Par ailleurs, plus au nord dans l’agglomération toulousaine, Véo Cinémas continue les
préparatifs de son projet, en cours de financement, d’un complexe de 4 salles à La
Cartoucherie à l’ouest du centre-ville.
A.A.
Le Grand Palais de Roanne dévoile ses
premières salles premium
Après une rénovation de fond en comble, deux des neuf salles du multiplexe ligérien
s’apprêtent à combler les spectateurs.
Reprise des gradins pour une meilleure visibilité, renouvellement
des tentures, moquettes et éclairage, et, bien
entendu, installation de fauteuils simili cuir inclinables
électriques (de Lino Sonego International Seating) : depuis
les salles “new gen” du Grand Palais ont de multiples
arguments. Côté son, elles disposent désormais de renforts
de basses en fond de salle, avec passage à la tri-amplification
(ADDE). Et si les projecteurs sont toujours les
mêmes, les écrans ont été changés pour rester au diapason.
« Nous avons fait le choix de travailler avant tout le confort »,
explique Philippe Baud. Car si le dirigeant de CinéMonde
continue d'investir de manière permanente dans ses salles
– ses Ciné Cluses et Studio 6 d’Annemasse ont tous deux
ouvert en pleine “crise Covid” –, il ne cache pas les
difficultés d’un « petit groupe indépendant, qui n'a pas
droit à l'erreur. C’est pourquoi nous avons commencé cette
transformation avec une salle intermédiaire et une de petite
capacité », l’une passant de 180 à 130 fauteuils, l'autre
de 130 à 70. Le tout, « avec l’idée de continuer la transformation.
Reste à arbitrer si nous basculons d’abord au laser
– ce qui entrerait aussi dans une démarche d’économie en
énergie et d’écologie –, ou si nous premiumisons en confort
le reste de nos salles », poursuit Philippe Baud. « Ce qui est
sûr, c’est que l’objectif est d’arriver à ce niveau de qualité
pour l’ensemble du cinéma »
Pour l’heure, les deux salles premiumisées proposent une
programmation variée, et sans hausse tarifaire, afin que
l’ensemble du public découvre leur expérience
différenciante, « notamment les plus jeunes qui n’ont pas
besoin de réhausseurs grâce au gradinage ». À terme, le tarif
sera différencié aussi, « mais pas les formules d’abonnement »,
note le dirigeant qui mise sur le fait que ce nouveau
standing saura séduire et fidéliser le public. « À Roanne,
toutes nos salles sont de qualité et bien entretenues », rappelle
en outre l’exploitant. Parmi ses réflexions en cours, celle
de repenser le hall, à l’heure où de l’espace est libéré par
l’augmentation de la vente à distance et les modifications
de la vente confiserie.
Le Grand Palais, qui a comptabilisé plus de 235 000
entrées en 2022, n’est pas prêt de se reposer sur ses lauriers.
A.A.
©Grand Palais Roanne
©Grand Palais Roanne
N°455 / 1 er novembre 2023
25

EXPLOITATION
©Majestic
Majestic acquiert un nouveau cinéma
Le groupe de Jean-Claude Tupin a fait
l'acquisition du Ciné Vendôme, dans la
commune éponyme du Loir-et-Cher.
Depuis le 25 octobre, Jacques Henriot, troisième génération
d'exploitants, vogue vers d’autres projets. Le Ciné
Vendôme, doté de cinq écrans et construit en 2009 par
ses parents, Josette et Claude Henriot, lui-même fils
d'exploitants à Thouaré-sur-Loire, a en effet intégré le
circuit de Jean-Claude Tupin. « Le groupe Majestic prévoit
de beaux projets pour le Ciné Vendôme, et c'est ce qui a
orienté mon choix », déclare Jacques Henriot.
Jean-Claude Tupin se réjouit de cette acquisition dans
une ville « très accessible depuis Paris grâce au TGV, et dont
la zone de chalandise reste très importante, le cinéma le plus
proche, le Cap Ciné de Blois, se trouvant à 35 kilomètres ».
L’exploitant prévoit déjà une extension de deux salles
d’ici trois ans, dont une salle premium à l'instar de celle
de Remiremont (sièges inclinables électriques, Dolby
Atmos, 4K) ; la seconde permettra d'élargir l’offre art et
essai et de travailler à obtenir un ou plusieurs labels,
capitalisant d’ores et déjà sur l’élargissement du nombre
de séances.
Pour ce faire, Jean-Claude Tupin, entouré de son fils
Jean-Yannick et de son épouse Marie-Claude, s’appuiera
sur l’actuelle directrice du Majestic de Douai, Virginie
Henniquaux, promue directrice d’exploitation du groupe,
et sur Romain Buchot, actuel directeur à Vesoul et Dole.
Le Ciné Vendôme, qui avait réalisé 106 000 entrées en
2022 et 153 000* en 2019, devrait, selon le nouveau
propriétaire, atteindre rapidement 175 000 entrées, puis
200 000 avec les deux salles supplémentaires.
Le groupe Majestic réalise sa première incursion en
Centre-Val-de-Loire et ajoute ainsi un 7 e site à son parc
qui compte désormais 57 écrans ; le Majestic Compiègne
(14 salles), le Ciné Laon (5) en association avec Laurence
Meunier, ainsi que le Majestic Douai (10) dans les Hautsde-France
; Les Tanneurs de Dole (6) et L’Espace Lumière
à Vesoul (10) en Bourgogne-Franche-Comté ; et Le
Voltaire de Remiremont (7) dans la région Grand Est.
Parmi ses projets, Majestic Cinémas compte un nouveau
complexe de 10 salles à Dole, dont les travaux commenceront
le mois prochain pour une ouverture en décembre
2024. L’exploitant révèle à cette occasion prévoir que
neuf des dix salles seront premium, et la plus grande
dotée d'un écran de 23 mètres de base, avec une capacité
totale 1 600 fauteuils.
* Chiffres Comscore
Marion Delique
Le compromis de vente de La Clef prolongé de 5 mois
L’avenir du dernier cinéma associatif de Paris, dans le 5 e arrondissement, reste en
suspens alors que le collectif La Clef Revival a désormais jusqu’à mars pour réunir la
somme nécessaire au rachat de l’établissement.
C’est ce jeudi 26 octobre qu’arrivait à terme la promesse
de vente signée entre le collectif La Clef Revival et le
Comité social et économique de la Caisse d’Epargne
Île-de-France, propriétaire des murs. Ratifiée le 26 avril
dernier pour une durée de six mois, sa concrétisation
dépendait ainsi de la réunion des 3,1 M € nécessaires à
l’achat du bâtiment (2,9 M € de prix d’achat et 200 000 €
de frais de notaires).
« Malheureusement, en raison de la hausse des taux d’intérêt,
les banques sont revenues sur les offres de prêt sur lesquelles
nous avions basé notre plan de financement. Nous devons
revoir à la baisse nos prévisions d’emprunt et trouver des
alternatives : c’est pourquoi nous avons demandé au propriétaire
d’allonger de cinq mois la durée de notre compromis,
ce qui a été officiellement accepté ce matin », a indiqué
La Clef Revival, dans un communiqué publié ce jour.
Après avoir annoncé le 3 octobre que le prêt bancaire de
1,7 M € initialement espéré n’a pu être accordé, le collectif
a relancé vigoureusement sa campagne de financement
participatif : 360 000 € ont ainsi été récoltés à date, sur
les 400 000 € attendus. Le mécénat représente environ
1 M € et devrait continuer à augmenter, avec plusieurs
pistes en discussion avancée. Enfin, La Clef Revival espère
lever entre 200 000 et 250 000 € avec son exposition-vente
d’œuvres de quelque 80 artistes (Nan Goldin, Céline
Sciamma, Philippe Katerine, Wang Bing entre autres),
organisée les 28 et 29 octobre au Palais de Tokyo (Paris)*.
Pour le collectif, « ce n’est pas rien, 5 mois de plus, car nous
sommes toustes impatient.e.s de retrouver les murs, les sièges
et les joies de La Clef – mais ça en vaut bien la peine, pour
qu’une fois rouvertes, les portes du cinéma ne se referment plus ! »
©Tanguy Colon
Tanguy Colon
*événement organisé le lendemain de notre bouclage.
26 N°455 / 1 er novembre 2023

LE CINÉ 32 DE AUCH PASSE LE CAP DES SEPT ÉCRANS
Depuis le 30 octobre, deux salles supplémentaires ont rejoint les cinq déjà existantes
pour renforcer l’engagement du cinéma gersois en matière d’art et essai.
Un hall toujours aussi vivant
©Ciné 32
Il y a deux ans, le Ciné 32 rouvrait ses portes avec quelques
aménagements – dont une nouvelle entrée – temporaires,
vaillamment remis des “blessures” infligées par un incendie
criminel survenu l’été précédent. Puis, en juin dernier,
le cinéma retrouvait sa configuration habituelle, dont
son hall avec un espace billetterie repensé et un espace
restauration agrandi. Manquait encore la touche finale,
“dans les cartons” depuis de nombreuses années.
« Le projet d’agrandissement a beaucoup évolué », explique
Alain Bouffartigue, le fondateur et président de Ciné 32,
en retraçant comment « l’ambition d’une grande salle de
plus » s’est transformée, après la crise de la Covid, en
besoin d’espace où les films peuvent durer, « chacun à
leur vitesse et leur intensité »… donc en deux salles de
petite capacité.
À la perpendiculaire des cinq salles “historiques” (dont
une grande de 320 places), se tiennent donc désormais
deux salles d’une cinquantaine de places, dotée d’écrans
de 7m de base et de son 7.1. Conçues par l'agence Encore
heureux – déjà créatrice du bâtiment initial en 2012 et,
plus récemment, du Grand Central de Colomiers –, elles
intègrent toutes les innovations architecturales, notamment
écologiques : « pas de béton, mais du bois, de la paille
et de la récupération ».
Elles permettront au Ciné 32, toujours dans sa « logique
de tenir les deux bouts », entre grands films généralistes et
art et essai, d’enrichir sa ligne éditoriale, notamment en
intégrant plus de patrimoine. De quoi espérer renforcer,
en particulier, la fréquentation de la frange assidue de
son public, « qui a une vraie appétence pour un cinéma en
liberté, non formaté ».
Il faut noter que, dans un département gersois particulièrement
bien drainé en art et essai par les salles de
l’historique réseau Ciné 32*, le public de Auch (23 000
habitants) et au-delà répond toujours aux propositions
de son cinéma-phare : les titres classés (qui représentent
¾ des films programmés et la moitié des séances)
réalisent en moyenne 10 % d’entrées en plus qu’ailleurs.
« Nous avons la chance d’être un lieu sans concurrence et
allons pouvoir expérimenter, sur les films au potentiel dit
“limité”, mais réel. Sans les surexposer, mais en étalant
leurs séances sur une plus longue durée. »
Depuis l’ouverture du Ciné 32, il y a plus de dix ans,
son quartier d’implantation – aux côtés du Circa dédié
aux arts du cirque et plus récemment d’une école
d'infirmiers –, a confirmé son pouvoir d'attractivité.
Sachant que l'extension de salles s’articule avec l’agrandissement
du bistrot du cinéma, « son cadre va de plus
en plus attirer les Auchois ». Et ainsi, a minima, lui
permettre de retrouver sa fréquentation d’avant Covid,
soit 220 000 entrées annuelles.
Ayşegül Algan
*24 salles de cinéma gérées par une association au sein de chaque commune
©Ciné 32
Aménagement extérieur...
©Ciné 32
... et intérieur des nouvelles salles
N°455 / 1 er novembre 2023
27

INTERNATIONAL
LE CINÉMA TRICOLORE À “L’EXPORT”,
UNIFRANCE LIVRE SON BILAN 2022
Sur l’année 2022, considérée comme celle de l’amorce de la reprise post-Covid, les films
français ont attiré 31,3 millions de spectateurs et 201,5 M € de recettes dans les salles
à travers le monde. Dans 26 territoires, leur fréquentation progresse davantage que
celle du marché local.
Comparée à 2021, la hausse de la fréquentation du
cinéma français à l’étranger s'établit à 75,4 %, le retard
avec la moyenne des trois années pré-pandémie se réduisant
pour sa part à -46,2 %. Bien que les productions
tricolores mobilisent moins de spectateurs en dehors des
frontières qu’en France – et ceci pour la cinquième année
consécutive –, l’offre qu’elles représentent dans les salles
étrangères a atteint des records en 2022 : 1 222 films en
exploitation et 3 055 nouvelles sorties. Des niveaux
qu’Unifrance explique par l’arrivée de films « frais », mais
aussi par la proposition de films « dont le lancement [avait]
été retardé par la crainte des soubresauts des marchés, et de
titres non inédits dont les démarrages locaux ont été repoussés
pour la même raison ». À prendre aussi en considération
que la faiblesse de l’offre de blockbusters hollywoodiens
l’année dernière a permis une plus grande disponibilité
des salles à travers le monde.
Les 20 films totalisant le plus d’entrées en 2022
RG FILM
ENTRÉES
À L'INTERNATIONAL
EN 2022
En tête du classement des productions françaises à
l’international en 2022, on retrouve une coproduction
minoritaire : Sans filtre. Six autres œuvres franchissent la
barre symbolique du million de spectateurs, dont les
productions majoritaires Qu'est-ce qu'on a tous fait au
bon Dieu ?, Pil et Le Loup et le lion. Au total, sept films
millionnaires s’illustrent en 2022 (soit autant qu’en 2018
et en 2019) et 61 autres dépassent les 100 000 tickets
vendus (68 en 2019).
Sur les 20 plus gros succès de 2022, 14 auront réalisé
plus d’entrées à l’étranger que sur le territoire français
(alors qu’on en comptabilisait 7 en 2021 et habituellement
une dizaine au fil des années précédentes). Et si l’année
2021 voyait la domination des productions minoritaires
(une première) et de celles en langue étrangère, 2022 est
marquée par un retour des spectateurs de productions
majoritairement françaises et francophones.
RECETTES (€)
À L'INTERNATIONAL
EN 2022
NOMBRE
DE TERRITOIRES
EN 2022
1 SANS FILTRE* 0 2 358 813 21 469 858 47
2 VAILLANTE* 2 162 760 8 748 366 69
3 QU'EST-CE QU'ON A TOUS FAIT AU BON DIEU ? 1 893 595 15 035 784 16
4 HOPPER ET LE HAMSTER DES TÉNÈBRES* 1 692 350 7 207 104 39
5 JULIE (EN 12 CHAPITRES)* 0 1 589 710 11 542 069 51
6 PIL 1 396 924 7 552 266 69
7 LE LOUP ET LE LION 0 1 296 865 8 660 656 32
8 LE TOUR DU MONDE EN 80 JOURS 818 638 5 760 730 35
9 LE TRÉSOR DU PETIT NICOLAS 660 148 2 655 366 13
10 KING 610 898 2 139 772 42
11 MYSTÈRE 413 738 1 538 386 12
12 MAIGRET 336 452 2 105 965 13
13 UN HÉROS* 0 ' 333 798 2 140 490 41
14 ABUELA* 0 297 081 886 946 3
15 CORSAGE* 0 294 259 2 272 931 19
16 LA PANTHÈRE DES NEIGES 289 758 2 453 763 27
17 EN CORPS 285 067 2 278 049 14
18 MON INCONNUE 281 553 1 292 923 1
19 DÉLICIEUX 278 738 2 027 387 24
20 SUPER-HÉROS MALGRÉ LUI 277 586 1 652 437 42
*Film de financement minoritairement français | °Film de langue étrangère | 'Film non agréé mais (co)produit par une société française ayant reçu l'Aide aux Cinémas du Monde du CNC.
C’est toujours le tiercé comédie/animation/drame qui
domine la répartition des entrées par genre. À noter aussi
la belle performance des films classés art et essai, nouvelles
œuvres comme titres patrimoine issus des catalogues (qui
« font partie intégrante de l’ADN du cinéma français vu de
l’étranger »). Ainsi, en 2022, ils réunissent plus de 10
millions de cinéphiles à travers le monde, permettant à
l’offre français d’art et essai d’afficher une reprise plus
favorable (-38,6 % par rapport à 2017-2019) que les
titres non classés (-50,2 %). Et tandis qu’aucune grosse
production française de 2022 ne se démarque particulièrement
sur les grands écrans étrangers, celles au budget
compris entre 5 et 20 M € concentrent près de 70 % des
entrées annuelles.
L’Europe de l’Ouest se confirme, voire se renforce, comme
première zone d’exportation du cinéma français. Et alors
qu’elle capte une part record de 70 % des entrées annuelles,
les parts des autres continents (hors Amérique latine)
perdent du terrain.
Ainsi, aux côtés de l’Allemagne qui s’illustre comme
premier marché en termes d’entrées, c’est l’Europe centrale
et orientale, bien qu’impactée par les conséquences de
l’invasion russe de l’Ukraine, qui offre aux productions
hexagonales leur meilleure saison. Une zone qui bénéficie
particulièrement du dynamisme de la Pologne, marché
dont les exportateurs louent l’appétence des distributeurs
pour la production française, notamment en animation.
Des succès français,
par monts et par vaux
Grâce à ses 750 000
entrées comptabilisées
en Allemagne, Qu’est-ce
qu’on a tous fait au
bon Dieu ? est devenu le
plus gros succès français
(à financement
majoritaire) sur un
marché étranger
post-Covid.
Petite maman a fédéré
davantage de cinéphiles
en Amérique du Nord
(83 000) qu’en
France (62 000).
En Hongrie, Le Chêne
est devenu le plus gros
succès documentaire
français de ces 20
dernières années.
Pil est devenu le plus
gros succès français en
Slovaquie et en Tchéquie
depuis 2015.
Au Mexique, il a bénéficié
d’un plan de sortie près
de deux fois plus large
qu’en France (où, en
sortie nationale, il était
sorti sur 382 copies).
Le Trésor du Petit
Nicolas est devenu le
plus gros succès français
en Pologne depuis 2015,
où il a figuré pendant 3
semaines dans le top 3
du box-office local. Il aura
ainsi séduit autant de
Polonais que de Français.
Le Tour du monde en
80 jours a réalisé près de
6 fois plus d’entrées à
l’international
qu’en France.
Ayşegül Algan
28 N°455 / 1 er novembre 2023

L’ACTUALITÉ DE
L’EXPLOITATION ET DE LA
DISTRIBUTION CINÉMA
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INSTITUTIONNELS
PROCHAINES CDACi/CNACi
DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO
CNACi
30/11/23 CINÉMA CONFLUENCES 4 459
Projet de création d’un complexe porté la SAS
Cinéma Confluences Carquefou Carquefou Loire-Atlantique Nantes Métropole
Le Prix Jean Vigo 2023
Après Alice Diop pour Saint Omer en 2022, c’est
Dominique Marchais qui recevra le Prix Jean Vigo du
long métrage – récompensant les cinéastes et leurs premiers
films de fiction – pour son documentaire La Rivière. La
sortie est prévue le 22 novembre 2023, sous bannière
Météore Films.
Pour rappel, la cérémonie de remise des prix, initialement
prévue le 18 octobre, a été reportée au 21 novembre
en raison d’un préavis de grève et du risque de fermeture
du Centre Pompidou qui accueille la soirée. Elle
sera aussi l’occasion de remettre un Vigo d’honneur à
Claire Simon, et de rendre hommage à Sophie Fillières,
décédée le 31 juillet.
Soutiens Afcae
Jeune public
Ricardo et la peinture de Barbet Schroeder, Les Films du
Losange, 15 novembre
Perfect Days de Wim Wenders, Haut et Court, 29 novembre
Fremont de Babak Jalali, JHR Films, 6 décembre
La Fille de son père d'Erwan Le Duc, Pyramide, 20 décembre
©Météore Films
La Rivière
Soutiens ADRC
Les films accompagnés
L'Enlèvement de Marco Bellocchio, Ad Vitam, 1 er novembre
Portraits fantômes de Kleber Mendonça Filho, Urban /
Dean Medias, 1 er novembre
Little Girl Blue de Mona Achache, Tandem, 15 novembre
How To Have Sex de Molly Manning Walker, Condor,
15 novembre
Conann de Bertrand Mandico, Ufo, 29 novembre
Perfect days de Wim Wenders, Haut et Court, 29 novembre
Une soirée hommage à
Eugène Andréanszky
Pour célébrer la mémoire de son ancien délégué général
qui nous a quittés en septembre dernier, l’association Les
Enfants de cinéma organise, mardi 12 décembre à partir
de 20h15, une soirée hommage accueillie au Méliès de
Montreuil. Parmi les temps-forts du rendez-vous, dont
de nombreuses prises de paroles, sera projeté en cinéconcert
La Jeune Fille au carton à chapeau de Boris Barnet
– « un film muet qu'Eugène affectionnait tout particulièrement
», indiquent les organisateurs –, accompagné au
piano par Christian Leroy.
Les places étant limitées, pensez à vous inscrire auprès
des Enfants de cinéma.
AGENDA DE LA PROFESSION
FESTIVAL DU FILM ITALIEN 27/10 AU 12/11/23 VILLERUPT
RENCONTRES PROFESSIONNELLES DU NORD 8 AU 10/11/23 ARRAS
RENCONTRES CINÉMATOGRAPHIQUES DE L'ARP 8 AU 10/11/23 LE TOUQUET-PARIS-PLAGE
JOURNÉE ART ET ESSAI DU CINÉMA EUROPÉEN 12/11/2023 MONDE (40 PAYS)
CONVENTION WARNER BROS. 14/11/2023 PARIS
RENCONTRES NATIONALES ARCHIPEL DES LUCIOLES 14 au 16/11/23 SAINT-JEAN-DE-LUZ
CONVENTION DIAPHANA 21/11/23 PARIS
LE SOMMET DES ARCS 19 au 23/12/23 LES ARCS
CONVENTION AD VITAM 12/01/24 PARIS
FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE 17 au 23/01/24 FRANCE
RENCONTRES DE BRETAGNE 30/01 au 03/02/24 LA BAULE
RENCONTRES DU SUD 18 au 23/03/24 AVIGNON
RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 8 au 11/04/24 GÉRARDMER
Petite Annonce
Responsable
d’Exploitation – Cinémas
Mission
Rattaché(e) à notre holding Trévans vous serez, en collaboration
avec les responsables de nos trois cinémas actuels, en charge de
l’exploitation et de la programmation de nos salles.
Vous assurerez la réussite de l’ouverture
de notre prochain cinéma à l’Isle-sur-la Sorgue.
Profil recherché
Autonome, passionné(e), votre capacité d’adaptation
vous permettra de participer aux prises de
décisions stratégiques de nos entreprises.
Lieu actuel :
Digne-les-bains
CDI / temps plein
Salaire indicatif :
35 K€ /an + Intéressement
Merci d’adresser votre candidature à JC Benbakir :
trevans@trevans.fr
FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE ENFANTS 13 au 30/04/24 FRANCE
FESTIVAL DE CANNES 14 au 25/05/24 CANNES
CONGRÈS FNCF 23 au 26/09/24 DEAUVILLE
Retrouvez toutes ces manifestations plus détaillées sur boxofficepro.fr rubrique Agenda
30 N°455 / 1 er novembre 2023

AU CINÉMA LE 14 JUIN

WALL STREET A TRUQUÉ LE JEU. ON A CHANGÉ LES RÈGLES.
PAR LE RÉALISATEUR DE MOI, TONYA.
“ UNE GRANDE RÉUSSITE ”
SORTIR À PARIS
“ UN ROBIN DES BOIS
MODERNE ET HILARANT ! ”
LE BONBON
“ UN GRAND FILM
SUR DES PETITS ACTIONNAIRES ”
FRANCE INTER
PAUL DANO PETE DAVIDSON VINCENT D’ONOFRIO AMERICA FERRERA NICK OFFERMAN
ANTHONY RAMOS SEBASTIAN STAN SHAILENE WOODLEY ET SETH ROGEN
D’APRÈS UNE INCROYABLE HISTOIRE VRAIE
D’APRÈS
LE LIVRE “THE ANTISOCIAL NETWORK” DE BEN MEZRICH
ÉCRIT
PAR LAUREN SCHUKER BLUM & REBECCA ANGELO
RÉALISÉ
PAR CRAIG GILLESPIE
© 2023, BBP ANTISOCIAL, LLC. TOUS DROITS RÉSERVÉS.
AU CINÉMA LE
29 NOVEMBRE