Boxoffice Pro n°455 – 1er novembre 2023
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ÉDUCATION AUX IMAGES<br />
©Matthieu Parent<br />
Jean-Gabriel Périot présentant son nouveau film, Affronter l’obscurité.<br />
Ce que le cinéma permet, aujourd'hui comme il y a 30 ans.<br />
RENCONTRE À MARSEILLE<br />
DU PÔLE RÉGIONAL D’ÉDUCATION AUX IMAGES SUD-PACA<br />
Les offres, les actions et les<br />
idées ne manquent pas en<br />
termes d’éducation et de<br />
formation, sur un territoire<br />
où le cinéma reprend sa<br />
place “en grand”... mais où la<br />
mobilité reste un frein<br />
majeur pour les jeunes.<br />
Animateurs et éducateurs spécialisés, exploitants et<br />
enseignants animés, artistes-intervenants, services civiques<br />
ou institutionnels… plus de 160 acteurs engagés dans<br />
l’éducation aux images en région Sud se sont retrouvés<br />
à L’Alhambra de Marseille les 16 et 17 octobre. Des<br />
rencontres vivantes, à l’heure où les choses bougent<br />
localement : le plan “Marseille en grand”, en faveur de<br />
l’école et des projets pédagogiques innovants, “France<br />
2030” et tous les projets autour du cinéma, comme la<br />
construction de <strong>Pro</strong>vence Studios Marseille, la rénovation<br />
de ceux de la Belle de Mai, les écoles Kourtrajmé et Ciné<br />
Fabrique, ou encore l’antenne de la Cinémathèque<br />
©Matthieu Parent<br />
française, réfléchie avec Costa-Gavras et Robert Guédiguian.<br />
Car il ne suffit pas de développer le cinéma en termes<br />
d’industrie, comme l’a souligné Jean-Marc Coppola,<br />
adjoint à la Culture de la Ville de Marseille, « mais<br />
d’accompagner les images, pour que les enfants comprennent<br />
le monde, pour que le cinéma aide les futurs citoyens à se<br />
construire ». Aujourd’hui plus que jamais, dans un contexte<br />
« où nous avons tous notre part à prendre », selon William<br />
Benedetto, directeur de l'Alhambra, pour lequel « la<br />
meilleure façon de rendre hommage à Dominique Bernard,<br />
c’est de garder optimisme et volonté dans notre mission<br />
d’éducation ». Une mission au quotidien pour le cinéma<br />
de l’Estaque, qui porte aussi, depuis 25 ans, celle de Pôle<br />
régional d’éducation aux images, avec l’Institut de l’image<br />
à Aix et Cannes Cinéma. « Marseille peut devenir un<br />
territoire pilote, où nous devons revendiquer une place accrue<br />
à l’éducation aux images, en trouvant du commun. » Et<br />
mettre en commun, tel était le premier objectif de ces<br />
rencontres annuelles, pour des acteurs de terrain qui ne<br />
se croisent pas forcément… sur le terrain.<br />
Six ateliers pratiques ont été<br />
proposés lors de ces Rencontres :<br />
Tik Tok et culture cinéma, par une enseignante<br />
en BTS cinéma qui publie des analyses de<br />
séquences sur son compte “Le ciné au programme”<br />
Ecriture scénaristique et IA, avec un exercice<br />
de réécriture de script à l’aide de ChatGPT (qui a<br />
montré ses limites…)<br />
La Photonière : un procédé pour tirer en<br />
argentique une photo prise avec un téléphone<br />
Fais ta séance : le dispositif de l’Agence du court<br />
métrage pour confier à des jeunes l'organisation<br />
d’une séance<br />
Bdkreator : Outil interactif et ludique de création<br />
de BD développé par l’éditeur « Il était deux fois »<br />
Réseaux sociaux et image de soi : pour<br />
montrer comment les gens se représentent sur les<br />
réseaux, puis tourner une vidéo Snapchat<br />
Travaux en petits groupes dans les différents espaces<br />
de L'Alhambra, comme sa véranda<br />
État des lieux à Marseille<br />
Si toutes les actions du Pôle régional sont référencées<br />
sur un site internet, refondu cette année (pole-imagesregion-sud.org),<br />
ces Rencontres ont d’abord permis de<br />
faire un état des lieux très concret de tout ce qui se fait<br />
dans la cité phocéenne. À partir d’une cartographie de<br />
la ville, huit petits groupes ont imaginé joyeusement le<br />
parcours d’un jeune, de sa découverte d’un film ou d’un<br />
lieu jusqu’à sa formation. D’où il ressort que l’offre est<br />
dense <strong>–</strong> et financée <strong>–</strong>, mais l’accès pas toujours facile,<br />
à cause du manque d’information et surtout de transports,<br />
inexistants selon les quartiers ou trop chers, que<br />
ce soit pour les groupes ou pour les sorties individuelles.<br />
Dès lors, faut-il transporter le cinéma sous forme<br />
itinérante, y compris au sein d’une grande ville ?<br />
Par ailleurs, le rôle des passeurs reste crucial, qu’ils soient<br />
enseignants <strong>–</strong> les dispositifs scolaires nationaux touchent<br />
150 000 élèves en région, a rappelé Isabel Martinez de<br />
la Drac Paca <strong>–</strong> ou salles de cinéma <strong>–</strong> les ateliers pratiques<br />
22 N°455 / 1 er <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>