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Boxoffice Pro n°455 – 1er novembre 2023

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ACTUALITÉS<br />

©Funky Tee<br />

Le crédit d'impôt distribution entre dans le débat parlementaire<br />

Le dispositif fiscal pour lequel milite la Fédération nationale des éditeurs de films, pour<br />

soutenir leurs dépenses de distribution et de communication, a fait l’objet d’un<br />

amendement au projet de loi des finances 2024, déposé le 13 octobre dernier.<br />

L’amendement déposé par le député Renaissance<br />

Quentin Bataillon, par ailleurs membre de la Commission<br />

des affaires culturelles et de l'éducation de l’Assemblée,<br />

décrit dans le détail les modalités d’un crédit d'impôt<br />

qui a vocation à « rendre l’équation économique des<br />

distributeurs plus soutenable, les inciter à investir dans<br />

l’édition et l’attractivité des films ».<br />

Tel que présenté dans l’amendement, le crédit distribution<br />

concernera les dépenses d’édition, de distribution<br />

et de communication de longs métrages (ou<br />

programmes de courts métrages), effectuées à partir<br />

du 1 er janvier 2024. Y sont éligibles les œuvres de<br />

toutes nationalités (agréées ou non en production) et<br />

de tous genres (fictions, documentaires, essais…),<br />

à condition qu’elles soient destinées à une sortie en<br />

salles. Parmi les conditions, figure aussi celle que la<br />

société de distribution ait distribué au moins trois<br />

œuvres au cours des 24 derniers mois.<br />

Pour chaque exercice, le crédit d'impôt est plafonné à<br />

30 % du montant total des dépenses de distribution<br />

<strong>–</strong> sachant que l’assiette des dépenses éligibles est, pour<br />

sa part, plafonnée à 80 % des dépenses de distribution<br />

<strong>–</strong> et à un million d’euros par entreprise et par an.<br />

À noter aussi que les subventions publiques non remboursables<br />

reçues par les entreprises concernées, et directement<br />

affectées aux dépenses éligibles au crédit, seront déduites<br />

du calcul du crédit d’impôt <strong>–</strong> et ceci pour la fraction<br />

du montant dépassant 20 % du total des dépenses de<br />

distribution. Enfin, en cas de co-distribution d’une<br />

même œuvre cinématographique, le crédit d’impôt est<br />

accordé à chacun des distributeurs, proportionnellement<br />

à sa part dans les dépenses exposées.<br />

Reste à voir si l’amendement proposé fera partie de<br />

celles adoptées pour le PLF 2024, qui doit être voté<br />

au plus tard le 31 décembre prochain. En attendant,<br />

le député Quentin Bataillon participera aux débats<br />

des prochaines Rencontres de l’ARP (voir p. 12).<br />

A.A. & C.V.<br />

Outre-mer : deux exploitants s’unissent<br />

pour s’opposer au plafonnement du taux de location des films<br />

Yves Ethève, exploitant à la Réunion, et Philippe Aigle, en Nouvelle-Calédonie, constituent<br />

l'Union des cinémas français ultramarins (Unicfu), pour s’opposer au projet de loi<br />

défendu par le Syndicat des exploitants de cinémas d’Outre-mer (Secom).<br />

Yves Ethève et Philippe Aigle ont annoncé la création<br />

de l’Unicfu le 17 octobre, à la veille de l’audition du<br />

Secom à la délégation aux Outre-mer de l’Assemblée<br />

nationale. Pour rappel, celle-ci examine à son tour le<br />

projet de loi visant à plafonner à 35 % le taux de<br />

location des films en Outre-mer, déjà votée par le<br />

Sénat en juin. Or pour l’Unicfu, « ce plafonnement<br />

aura, en pratique, des effets catastrophiques pour l'accès<br />

aux films des salles de cinéma et spectateurs d'outre-mer,<br />

ainsi que sur le maintien de la diversité des films proposés<br />

au public ultramarins ». Une position partagée par les<br />

ayant-droits <strong>–</strong> dont ceux de la FNEF, Dire, SDI, API<br />

ou UPC <strong>–</strong> qui s’opposent unanimement à ce qui aurait<br />

« des effets contre-productifs pour les territoires d’Outremer<br />

eux-mêmes », en plus de « restreindre les possibilités<br />

de rentabilité de la distribution ».<br />

Les exploitants du Secom (groupe Elizé aux Antilles-<br />

Guyane, Drotkowski à La Réunion, Caribbean en<br />

Guadeloupe…), seul syndicat ultra-marin affilié à la<br />

FNCF car représentant plus de 50 écrans, défend ce<br />

taux réduit, tel que longtemps pratiqué dans leurs<br />

territoires en raison de leurs spécificités [voir <strong>Boxoffice</strong><br />

<strong>Pro</strong> n°446]. Selon leurs calculs, il ne lèse en rien les<br />

distributeurs, a ainsi rappelé devant les députés Alexandra<br />

Elizé, mais représente pour eux un « un enjeu de survie,<br />

comme l’a reconnu un rapport de l’inspection des finances<br />

missionnée en 2018 par le CNC ».<br />

L'Unicfu, qui de son côté regroupe 19 écrans de La<br />

Réunion (les multiplexes Ciné Cambaie de Saint-Paul,<br />

Ciné Grand Sud de Saint-Pierre et le Ciné Lacaze de<br />

Saint-Denis) et les 14 du MK2 Dumbéa en Nouvelle-<br />

Calédonie, demande à être auditionné à son tour,<br />

estimant que « le partage des recettes, dans la transparence<br />

et dans une équation économique équilibrée, avec les<br />

titulaires de droits, constitue la seule clé permettant le<br />

dynamisme du marché et la diffusion de la diversité cinématographique<br />

».<br />

Cécile Vargoz<br />

8 N°455 / 1 er <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>

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