Boxoffice Pro n°455 – 1er novembre 2023
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©Malavida - Studiocanal<br />
©Malavida - Gaumont<br />
long métrage a fait sa<br />
première mondiale fin<br />
octobre au Festival de Tokyo<br />
et sortira en France courant<br />
2024. D’autre part, le distributeur<br />
a acheté les droits de<br />
The Swordsman of All<br />
Swordsmen de Joseph Kuo<br />
(1968). « L’un des plus grands<br />
films de wuxia [aventure de<br />
“chevalier errant”, ndlr.] » était sorti une première fois<br />
en France en 1974 sous le titre La Revanche du dragon ;<br />
ressortie prévue également courant 2024.<br />
Un nuage entre les dents de Marco Pico<br />
De son côté, Malavida a officialisé l’acquisition, auprès<br />
de Milestone Kino Lorber, de Bushman (1971) de<br />
David Schickele, labellisé Lumière Classics, qui sortira<br />
pour la première fois au cinéma en France au printemps.<br />
En accompagnement, le distributeur proposera aux<br />
salles le documentaire Give Me A Riddle du<br />
même cinéaste.<br />
Auprès de Gaumont, la société a acquis deux films de<br />
Marco Pico avec Pierre Richard, Un nuage entre les<br />
dents (1974) et La Cavale des fous (1993). « Des films<br />
fous, iconoclastes, qui résonnent avec la situation politicosociale<br />
actuelle », explique Anne-Laure Brénéol, dirigeante<br />
de la société. Restaurés en 4K, les deux titres sortiront<br />
au printemps, à l’issue d’une tournée dans quelques salles<br />
avec le cinéaste et l’acteur. « Dans le prolongement de notre<br />
travail de longue haleine sur le jeune public », et après Le<br />
Petit Hérisson dans la brume (près de 40 000 entrées depuis<br />
sa sortie en avril), Malavida s’est engagé sur un autre film<br />
de Youri Norstein, Le Conte des contes (1979), qui<br />
ressortira en 4K autour des vacances de printemps.<br />
Anne-Laure Brénéol, co-dirigeante de Malavida,<br />
distinguée du Prix Fabienne Vonier<br />
Le 18 octobre à Lyon, la distributrice<br />
a reçu le 8 e Prix Fabienne Vonier,<br />
pour « la qualité de son travail et la<br />
générosité et la cinéphilie avec laquelle<br />
elle exerce son métier », explique le<br />
Festival Lumière. Après plusieurs<br />
expériences dans la distribution, en<br />
particulier aux Films du Paradoxe,<br />
Anne-Laure Brénéol co-fonde en<br />
2005 <strong>–</strong> et co-dirige toujours avec<br />
Lionel Ithurralde <strong>–</strong> Malavida, « pour<br />
le plaisir cinéphile de revoir des films adorés mais devenus<br />
invisibles ou jamais sortis en France, de (re)donner à des<br />
films différents, ou oubliés, et à leurs auteurs le chemin<br />
des écrans ».<br />
« C’est une très grande fierté de recevoir ce Prix Fabienne<br />
Vonier, une femme que j’admire, et de succéder à toutes ces<br />
professionnelles qui sont également des modèles », a réagi<br />
Anne-Laure Brénéol. « C’est une belle reconnaissance pour<br />
moi et surtout pour le travail de toute l’équipe Malavida,<br />
Le distributeur annonce également avoir acheté, auprès<br />
des Films du Jeudi, les droits de L'Indiscret de François<br />
Reichenbach, « que l’on connaissait comme documentariste<br />
». Pour Anne-Laure Brénéol, « c’est une œuvre d’art<br />
d’une créativité folle, emplie d’émotions rares et intenses ».<br />
Restauré en 4K, le film sortira dans le courant de l’année<br />
prochaine. Enfin, alors qu’il prépare la ressortie d’Underground<br />
le 24 janvier, Malavida a fait l’acquisition de<br />
deux autres longs métrages d’Emir Kusturica, restaurés<br />
en 4K. Acquis auprès de Studiocanal, Arizona Dream<br />
avait remporté l’Ours d’or à Berlin en 1993 et séduit<br />
alors près d’un million de spectateurs français ; ressortie<br />
prévue à l’été 2024. Papa est en voyage d’affaires,<br />
acquis pour sa part auprès de Impex Films, sera l’un<br />
des événements du second semestre de Malavida. La<br />
Palme d’or 1985 avait généré quelque 600 000 entrées<br />
à l’époque, « mais était invisible depuis ; c’est donc une<br />
vraie fierté de pouvoir l’accompagner pour faire découvrir<br />
ce film très actuel à plusieurs générations de cinéphiles ».<br />
©Pierre Dugowson<br />
Tanguy Colon<br />
et symbolise un soutien pour la distribution<br />
indépendante, notamment celle<br />
dédiée au cinéma de patrimoine. »<br />
Créé en mémoire de la productrice<br />
et distributrice Fabienne Vonier,<br />
cofondatrice de la société Pyramide,<br />
ce prix récompense depuis 2016 des<br />
personnalités féminines qui font le<br />
cinéma. Anne-Laure Brénéol succède<br />
ainsi à la distributrice et productrice<br />
Michèle Halberstadt, à la productrice Margaret Menegoz,<br />
à la distributrice Régine Vial, aux fondatrices de Haut<br />
et Court, Carole Scotta et Caroline Benjo, à la productrice<br />
Michèle Ray-Gavras, à Véronique Cayla, alors<br />
présidente d’Arte et désormais à la tête des César, à Sophie<br />
Seydoux, présidente de la Fondation Jérôme Seydoux-<br />
Pathé, et l’année dernière, à Brigitte Maccioni, présidente<br />
d’UGC.<br />
Tanguy Colon<br />
Arizona Dream d'Emir Kusturica<br />
L'IA au service<br />
de la restauration :<br />
vers l'infini... et au-delà ?<br />
Parmi les nombreuses tables rondes qui ont animé<br />
le Marché du film classique lyonnais, le sujet de<br />
l’intelligence artificielle a été abordé à plusieurs<br />
reprises, notamment dans le domaine de la<br />
restauration des œuvres. « Toutes les équipes de<br />
restauration s'intéressent à l’IA car ça s’y prête<br />
parfaitement pour peu de coût », a ainsi expliqué<br />
Rodolphe Chabrier, cofondateur du studio de<br />
production Mac Guff. Repérer des défauts (rayures,<br />
images floues) pour les résoudre, inventer des<br />
images à insérer entre deux existantes (et changer<br />
le framerate) sont facilitées par l’IA. « Plus que<br />
restaurer, elle permet d’améliorer et de rendre des<br />
images d’une qualité équivalente à celles filmées par<br />
les caméras actuelles. » Cela pose naturellement la<br />
question de la fonction et, au-delà, de la<br />
philosophie même, même de la restauration.<br />
« Veut-on restaurer l’objet cinématographique, avec<br />
ses imperfections d’image, ou montrer le plus<br />
précisément possible ce que les cinéastes ont voulu<br />
filmer ? », a interrogé le dirigeant.<br />
A.A. & T.C.<br />
N°455 / 1 er <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
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