ICI MAG : AVRIL 2024

SÉLECTION MÉDIATHÈQUES
Chaleur humaine
de Serge JONCOUR
A l’annonce du confinement,
trois sœurs
viennent trouver chaleur
humaine dans
la ferme familiale du
Lot. Là-bas elles retrouvent
leurs parents
et leur frère Alexandre.
Une famille en froid où
chacun a suivi des chemins
différents. Les
filles sont les citadines,
Alexandre l’agriculteur
et le père la sagesse paysanne, celle transmise de
génération en génération. Il va falloir apprendre
à (re)vivre ensemble, à s’accepter différents et à
choisir un nouveau chemin. Alexandre est celui sur
qui s’appuyer, il est là, sûr de ses choix de vie au
plus près du vivant, il est celui qui rassure, celui
qui fait mais ne juge pas.
La plume de Joncour est douce, pleine d’empathie
pour ses personnages. Pourtant ce n’est pas naïf,
on sent bien que la fureur des hommes est là toute
proche, au cœur de cette famille comme aux alentours.
Voici une parenthèse, une fable bienveillante
et optimiste qui réchauffe l’âme.
« Jean et Angèle en restèrent là, sachant depuis
longtemps qu’il en était ainsi : la vie va d’une peur
à l’autre, d’un péril à l’autre, en conséquence il
convient de s’abreuver du moindre répit, de la
moindre paix, parce que le monde promet de donner
soif. »
Caroline DUCOURT - Bibliothécaire
Médiathèque de Mimizan
Les Effinger, une saga berlinoise
de Gabriele TERGIT
945 pages, 1,200 kg environ,
n’ayez pas peur et attaquez cette
saga familiale avec appétit.
Nous sommes plongés au coeur
de la vie allemande de 1878,
après la victoire remportée sur la
France, jusqu’en 1948, à travers
deux familles unies par alliance
matrimoniale : les Oppner, banquiers
berlinois, et les Effinger,
industriels venus de Bavière.
Pénétrant leur vie privée et
publique à Berlin nous suivons
l’histoire de l’Allemagne, avec notamment le développement
de l’industrie mondiale, le passage de l’équipage à
cheval à « la voiture sans rail », la voiture du peuple, fabriquée
par Paul Effinger. Au travers de ces nombreux et
attachants personnages, nous mesurons l’évolution des
mœurs et notamment l’émancipation des femmes. Ils
nous permettent d’assister aux déchirements politiques
de l’Allemagne jusqu’à la montée du nazisme.
Oui ces familles sont juives mais à peine est-il mentionné
dans le premier quart du roman que, juif, on ne peut être
ni fonctionnaire ni officier. Mais après la première guerre
mondiale, l‘antisémitisme croît avec le chaos politique et
la crise économique. Alors, pour nos personnages le choix
se pose entre assimilation ou sionisme,c’est à dire le départ
pour la Palestine.
Gabriele TERGIT, journaliste et écrivain, quitte l’Allemagne
en 1933 et rejoint l’ Angleterre en 1938 . Lorsqu’elle
revient à Berlin en 1948, elle a les plus grandes difficultés à
publier ce roman qu’elle a travaillé de 1931 à 1950 et qui est
grandement inspiré de l’histoire de sa famille.
Lorsque la dernière page de ce livre se tourne, on a la sensation
d’avoir dopé ses connaissances, sa réflexion, son
empathie… et ses muscles !
Obsolète
de Sophie LOUBIÈRE
Michèle - Cercle des Lecteurs
Médiathèque de Parentis-en-Born
La femme, un produit sans grand avenir ?
2224. Depuis le Grand Effondrement de la
civilisation fossile et les crises qui ont suivi,
l'humanité s'est adaptée. Économiser
les ressources, se protéger du soleil, modifier
son habitat, ses besoins, et adhérer
au tout-recyclage.
Y compris celui des femmes.
Afin d'enrayer le déclin de la population,
toute femme de cinquante ans est retirée
de son foyer pour laisser la place à une
autre, plus jeune et encore fertile.
Futuriste ? Dans tous les cas, ce roman sort
d'une imagination débordante car l'auteure
a fait un travail remarquable de recherche
qui prête à réfléchir sur l’avenir.
De quoi s’interroger très sérieusement sur
notre fonctionnement actuel…
Brigitte MOREAU
Secteur Romans policiers
Médiathèque de Biscarrosse
22 - ICI MAG avril 2024