A@m@b@d@k

FOOTBALL LIGUE 1 (26 e journée)
Bordeaux y croit
Auteurs d’une phase retour impressionnante, les Girondins n’ont pas abandonné
tout espoir de revenir sur Lyon.
BORDEAUX –
de notre envoyé spécial
« C’EST UNE BELLE soirée, d’autant
que tous les autres ont fait match
nul. » Samedi soir, c’est avec un sourire
malicieux, à l’issue d’un huitième
match d’affilée sans défaitedes Girondins,
contre Rennes (2-0), que Ricardo
a analysé les résultats de cette
26 e journée. Et s’il s’est réjoui du terrain
perdu par Monaco et surtout
Auxerre, avant le Lille - Paris-SG d’hier
soir, l’entraîneur bordelais s’est plus
nettement félicité de la difficile sortie
de Lyon à Lens (1-1, voir page 14).
Voici donc Bordeaux revenu à sept
points des leaders, alors qu’il en
comptait le double de retard, au début
de l’année. « Le Championnat n’est
pas terminé, mais cela va surtout
dépendre d’eux, d’autant qu’ils vont
jouer en Coupe d’Europe, explique le
technicien. Toutes les équipes
connaissent un mois plus difficile, ce
qui fut aussi notre cas (fin novembre,
début décembre). Ils (les Lyonnais)
sont cependant toujours capables de
gérer, comme on l’a vu à Lens. »
MARSEILLE. – À peine
rentré d’Égypte et de
la CAN, Mamadou Niang
a retrouvé la pointe de
l’attaque marseillaise.
Mais s’il échappe ici
àDao,Dieuzeet
Arribagé (de gauche
àdroite),ilne
débloquera pas la
situation de l’OM.
(Photo Laurent Argueyrolles/
L’Équipe)
Parmi les inconnues du moment, qui
compliquent encore les projections
déjà suffisamment aléatoires, Ricardo
insiste sur l’importance du match de
retard de l’OL à Monaco (24 e journée),
dont la date n’a pas encore été fixée.
« Si nous restons à sept points, cela
sera encore difficile, mais possible,
estime-t-il. Si l’écart passe à dix, en
revanche, cela deviendra beaucoup
plus compliqué. »
Et Mavuba ne joue pas
Dans tous les cas, « si l’on veut garder
une chance jusqu’aubout, il faut continuer
sur la même lancée, effectuer un
parcours sans faute », conclut-il. Clairement
et mathématiquement, en prenanten
compte,sur laphase retour,les
douze points en six matches de Lyon et
les dix-sept en sept rencontres de Bordeaux
(voir infographie page 14), ces
moyennes poussées jusqu’à la fin de la
saison aboutiraient à 82 points pour le
premier contre « seulement » 78 en
faveur du second.
Le chemin girondin est donc encore
long. D’autant qu’au départ, « notre
objectif était de faire mieux que la sai-
Douchez a le niveau
MARSEILLE
BARTHEZ (6) : une belle sortie devant
Moreira l’a bien disposé en tout début
de rencontre. Présent jusqu’au bout,
comme sur le dernier tir de Bergougnoux
dans le temps additionnel.
BEYE (5) : n’a pas été vraiment mis en
danger sur le plan défensif, mais il fut
peu efficace offensivement.
DÉHU (6) : très présent, il a assuré
avec des relances précises.
CÉSAR (5) : du bon en première
période, du très moyen en seconde où
il fut souvent mis en défaut sur son placement.
TAIWO (5,5) : de retour de la CAN, il a
eudu malà se remettre en route.Fidèle
à lui-même ensuite.
CANA (6) : plus sobre que lors de ses
dernières sorties, il a été plus efficace
tant dans la récupération que dans la
relance.
LAMOUCHI (4) : connaît quelques
soucis physiques qui l’empêchent de
tenir pleinement sa place. Blessé aux
adducteurs, il fut remplacé à la mitemps
par MAOULIDA (4,5), qui n’a
guère brillé.
ORUMA (5) : n’a pas retrouvé toutes
ses sensations, trop brouillon.
PAGIS (6,5) : une fois de plus le meilleur
Phocéen avec souvent le geste
juste au bon moment. Peu en réussite
compte tenu de son investissement.
RIBÉRY (5,5) : un degré en deçà de
ses précédentessorties malgré de bons
tirs. Des mauvais choix.
NIANG (5,5) : une bonne première
période où il a beaucoup tenté, en
étant peu récompensé, et où il aurait
sans doute mérité un penalty (23e ).
son dernière (15 e ), rappelle Frédéric
Roux, remplaçant d’Ulrich Ramé (sorti
àla22 e minute contre Rennes). Il faut
d’abord assurer une place en Ligue des
champions. » À l’instar de ses coéquipiers,
Fernando, le nouveau meilleur
buteur de sa formation (quatre réalisations),tient
aussià rester mesuré, tranchant
finalement avec son compatriote
entraîneur. « Le championnat
est long, tempère-t-il. Il faut rester
humble et continuer à travailler. Il n’y a
pas d’euphorie dans le vestiaire. »
Face à Rennes, troisième rencontre
remportée par deux buts d’écart (2-0 à
chaque fois, sur treize victoires), les
Girondins n’ont pas seulement confirmé
qu’ils possédaient la meilleure
défense de Ligue 1 (douze buts encaissés).
Le « bloc impressionnant » loué
par l’entraîneur rennais, Laszlo Bölöni,
fut magnifié par une première période
de bonne qualité, vivante, qui réjouit
Ricardo. « C’était presque parfait,
avoua ce dernier. Ce qui m’a le plus
impressionné, c’est la variation de
notre jeu. La pelouse, bien meilleure, a
été décisive, et on a retrouvé nos
moyens offensifs. »
MARSEILLE - TOULOUSE : 0-0
Marseille incorrigible
Manquant de réalisme, l’OM a raté une nouvelle chance de retrouver le haut du classement.
MARSEILLE –
de notre envoyé spécial
APRÈS AVOIR LORGNÉ, avant la
rencontre, sur la quatrième place,
Marseille reste ce matin derrière
Lille (4 e ) et le PSG (5 e ), qui se sont
pourtant neutralisés hier soir (0-0).
Au terme de ce match nul sans but
ramené du Vélodrome, Toulouse
conserve également sa 14 e place.
Mais à entendre les deux entraîneurs,
c’était un bon 0-0. Une
conclusion logique du côté de Toulouse
et d’Erick Mombaerts, privé
de Revault, Aubey, Taïder et Mansaré,
ce nul succédant à une série de
trois victoires et deux nuls. L’entraîneur
toulousain relevait toutefois
un regret : « Nous nous sommes
procuré quelques situations de jeu
intéressantes avec de bons ballons
de contre que nous n’avons pas toujours
bien négociés. Mais il était difficile
de travailler beaucoup sur le
plan défensif, comme nous l’avons
fait, et en plus de se livrer efficacement
sur le plan offensif. » En
revanche, la réaction de Jean Fernandez
était surprenante, après
l’opportunité ratée par son équipe
de se rapprocher de la troisième
place. Mais l’entraîneur marseillais
avait décidé de « positiver ». En
affirmant ceci : « Il y a des 0-0 qui
sont négatifs. Là, les joueurs ont
tout essayé, je n’ai pas grand-chose
à leur reprocher. Nous avons terminé
avec quatre attaquants en prenant
tous les risques contre une
bonne équipe de Toulouse, qui
n’avait pas perdu depuis cinq journées.
Mais c’est effectivement
dommage de ne pas l’avoir emporté
après les résultats enregistrés par
nos rivaux directs. »
Avec sept occasions nettes en première
période, puis huit autres en
deuxième mi-temps, Marseille a
exercé une sorte de pression
constante. En étant confronté à un
gardien, Douchez, auteur du match
parfait, un sans-faute. Avec des
arrêts de haute volée en particulier
face à Pagis (34 e ,69 e ), et d’autres
également brillants devant Ribéry
(15 e ,75 e ,89 e ,90 e + 4). La pression
marseillaise, si elle a été constante,
ne relevait pas d’une construction
très élaborée. Le plan toulousain
était classique : repli dans son
camp, triple rideau, recherche de
longs ballons pour Moreira et Santos.
Il a failli fonctionner d’entrée
lorsque sur une passe de 60 mètres
de Dao, Taiwo ratait le ballon et
Barthez effectuait une sortie parfaite
au devant de Moreira (1 re ).
Face au bloc toulousain, Marseille a
offert une prestation paradoxale.
Très lent à remonter le ballon, en
perdant de nombreux en route,
concédant une multitude de coups
francs, une fois de plus défaillant
dans l’entrejeu face à Dieuze, Sirieix
et Cardy, l’OM s’est donc procuré,
malgré tout, une quinzaine d’occasions
nettes au total.
Une inconstance
chronique
Un paradoxe expliqué par la prestation
toulousaine, avec un ensemble
solidaire, voué hier soir à surtout
défendre et incapable pendant quasiment
90 minutes de trouver ses
deux attaquants, Santos et Moreira.
Après l’occasion initiale de Moreira,
Toulouse ne se montrera que très
peu dangereux par Arribagé (55 e )et
Bergougnoux (90 e + 5), ce dernier
ayant mal conclu un contre en
ratant son centre pour Moreira, seul
devant le but (77 e ). Mais c’est
essentiellement sur les côtés et
dans la charnière défensive que
résidaient les problèmes toulousains.
Les rentrées de Taiwo, Oruma et
Niang, de retour de la CAN, n’ont
pour l’instant pas amélioré le
constat des difficultés marseillaises.
Contre Toulouse hier soir,
comme à Troyes dimanche dernier,
l’OM s’est créé de grosses opportunités.
Mais vainqueur au stade de
l’Aube (1-0), l’OM a gâché hier soir.
Il s’agit de son troisième nul à domicile
depuis la reprise après ceux face
à Lens (1-1) et Sochaux (0-0). Besogneux
en janvier, Marseille s’était
repris dimanche à Troyes. Il est donc
retombé dans ses travers, son
inconstance chronique et ses problèmes
d’amalgame dans sa division
offensive. En fin de rencontre,
Jean Fernandez alignait Nasri, Ribéry,
Pagis, Maoulida sans résultat
tangible au score. Et Marseille de
repartir bredouille aux vestiaires…
DOMINIQUE ROUSSEAU
TOULOUSE
DOUCHEZ (7,5) : pas impressionné
du tout, le remplaçant de Revault a
réussi de très belles parades, notamment
devant Pagis ou Ribéry.
EBONDO (6) : bien meilleur en
seconde période, où il a tenu parfaitement
son couloir.
ARRIBAGÉ (5,5) : présent, il a fait ce
qu’il a pu dans une défense centrale
souvent dépassée.
DAO (4,5): souvent pris de vitesse par
Niang. Un peu meilleur en seconde mitemps.
MATHIEU (4,5) : la bonne volonté ne
suffit pas.
CARDY (5) : a récupéré beaucoup de
ballons dont il n’a pas toujours fait bon
usage.
DIEUZE (5) : bonne prestation sur le
plan défensif, mais en dedans offensivement.
SIRIEIX (5) : a bien démarré le match
avant de s’éteindre progressivement.
Sérieusement blessé à la cheville, il a
cédé sa place à LIÈVRE (83e ).
D. MOREIRA (5) : assez décevant. À
sa décharge, il a été très peu utilisé en
première période.
SANTOS (4,5) : médiocre prestation
mais il a reçu peu de ballons exploitables.
Touché à la cheville, il a été
remplacé par BERGOUGNOUX (73e )
qui a apporté un peu de vivacité à son
attaque.
BATLLES (5,5) : a souvent manqué de
soutiensur le plancollectifet un peude
vitesse dans le dernier geste.
HÉLÈNE FOXONET
Et un groupe élargi puisque, sans Laslandes,
suspendu, ni Darcheville et
Denilson, sur le banc, cesont Chamakh
et Perea qui ont évolué en attaque.
Derrière, Jurietti (blessé) et Beto
(choix) étaient absents, tandis qu’au
milieu, Rio Mavuba était remplaçant
pour la troisième fois d’affilée,
n’entrant en jeu que pour le temps
additionnel, six jours après n’avoir pas
du tout participé au choc à Lyon (0-0).
Sur le sujet, Ricardo, qui tient à féliciter
son adjoint, Éric Bédouet, pour
« l’excellente préparation physique »,
ne justifie sadécisionque par « desraisons
tactiques. Je peux ainsi utiliser de
meilleure façon Bruno Cheyrou, plus
athlétique ». Le gaucher, occupe donc
l’axe de l’entrejeu au côté de l’incontournable
Fernando, excluant Mavuba,
international et capitaine des
Espoirs, d’une place de titulaire.
Samedi, après une semaine difficile,
Mavuba a suppléé Smicer (90 e ) et affiché
un grand sourire. Certainement le
signe de « l’étatd’esprit exemplairede
cette équipe », comme le souligne
Roux.
FRANCK LE DORZE
MARSEILLE - TOULOUSE : 0-0
★★★✩✩✩
Temps frais. Pelouse moyenne. 47 092 spectateurs environ. Arbitre : M. Ennjimi.
Barthez B arthe a
cap., c 6
Taïwo
5,5
César
5
Déhu
6
Beye
5
Ribéry
5,5
Oruma
5
Cana
6
Lamouchi
4
Pagis
6,5
Niang
5,5
Remplacements. – 46 e : Lamouchi par
MAOULIDA (note : 4,5) ; 77 e : Niang par NAS-
RI.
Non utilisés : Carrasso (g.), D. Ferreira,
Gimenez.
Entraîneur : J. Fernandez.
LES CARTONS
D. Moreira
cap., 5
Sirieix
5
Santos
4,5
Batlles
5,5
Cardy
5
Dieuze
5
Ebondo
6
Arribag b é
5,5
Dao
4,5
Mathieu
4,5
Douchez ouche uchez
7,5 7
Remplacements. – 73 e : Santos par BER-
GOUGNOUX ; 77 e : Batlles par AKPA-AKPRO ;
83 e : Sirieix par LIÈVRE.
Non utilisés : Benvegnu (g.), Bonnet.
Entraîneur : É. Mombaerts.
3 AVERTISSEMENTS. – Toulouse : Cardy (30 e , charge irrégulière sur Oruma), D. Moreira (40 e ,
tacle irrégulier sur Taïwo), Arribagé (46 e , charge irrégulière sur Niang).
ILS ONT DIT
Cana :
«Noussommesfrustrés»
● Lorik CANA (Marseille) : « Nous sommes frustrés, car on pouvait espérer
mieux en recevant une équipe de deuxième moitié de tableau. Nous avions
une opportunité de plus pour nous installer dans les 5 premiers. On a essayé
d’avoir l’emprise sur le match et on l’a eue mais on n’a pas réussi à marquer ce
but qui nous aurait libérés. Nous avons été supérieurs aux Toulousains mais
nous n’avons jamais pu jouer à une touche de balle sur cette pelouse qui nous
pose d’énormes problèmes. Je n’ai pas envie de faire la morale non plus au
public mais je trouve anormal qu’il siffle les gars qui tirent au-dessus. Ça ne
risque pas de les mettre en confiance. »
● Jean FERNANDEZ (entraîneur
de Marseille) : « C’est un peu dommage
de ne pas avoir réussi à
l’emporter mais cela reflète la difficulté
de tous les matchs quand on
voit les résultats d’Auxerre (1-1
contre Metz) ou Monaco (1-1 contre
Troyes). Nous avons eu la malchance
de tomber sur une équipe de Toulouse
très bien organisée, nous
avons sans doute manqué de fraîcheur
physique et de réussite sur
quelques situations de jeu. »
● Erick MOMBAERTS (entraîneur
deToulouse) :« On a eu descoups de
chaud dans ce match, on s’y attendait
mais notre jeune gardien a fait le
match qu’il fallait. On a réussi à tenir
le match grâce à notre bloc défensif,
il a empêché l’OM de nous mettre en
difficultés.Ensuite onaurait puprofiter
des bonnes opportunités qui se
sont présentées en fin de match, ce
ne fut pas le cas mais nous restons
dans une belle dynamique. »
● Daniel MOREIRA (Toulouse) :
« Noussommes satisfaits de cepoint
pris ici. Nous aurions même pu réussir
un hold-up sur le tir de Bergougnoux.
Marseille a poussé mais nous
avions un bon coup à faire. » – H.F.
LUNDI 13 FÉVRIER 2006 PAGE 13