A@m@b@d@k

TENNIS PARIS(WTATour,indoor)
En toute sérénité
Très fatiguée, Amélie Mauresmo a battu Mary Pierce en finale (6-1, 7-6) grâce à sa clairvoyance.
Ses victoires au Masters
et à l’Open d’Australie
ont apporté à Amélie
Mauresmo une autre
vision d’elle-même
au sujet de laquelle elle
n’hésite pas à déclarer :
« Cette sérénité est un
privilège que j’ai gagné
qui rejaillit sur tous les
paramètres de mon jeu. »
Éreintée, elle a remporté
hier l’Open Gaz de France
à Coubertin, face
à une Mary Pierce
très handicapée
en fin de match.
TOUS LES ÉLÉMENTS étaient réunis
pour que ce soit la fête : une finale
cent pour cent française, deux championnes
d’exception, un stade bourré
à craquer d’un public encore plus
chaud que d’habitude. La finale
aurait pu durer quarante minutes ou
trois heures, la gagnante s’appeler
Amélie Mauresmo ou Mary Pierce, il
ne pouvait régner qu’une ambiance
de folie sous la verrière du stade
Pierre-de-Coubertin.
Qualifiées à la force du poignet pour
se disputer le titre, les deux rivales et
amies allaient en
plus offrir au
public une heure
et trente-neuf
minutes de spectacle
intense.
Avec tout d’abord une Mauresmo
visiblement fatiguée après sa difficile
demi-finale de la veille contre
Golovin, qui compensa cette faiblesse
par une intelligence de jeu
admirable, doublée d’un grand relâchement
dans l’effort. Avec ensuite
une Pierce au moral de fer qui repartit
de plus belle au combat alors
qu’elle était menée 6-1, 3-0. Avec
pour terminer une féroce empoignade
entre une joueuse qui ne voulait
rien céder etune autre qui sentait
son adversaire à sa portée et pouvait
tout espérer d’une dernière manche
décisive… Jusqu’au moment où, à
1-1 au tie-break pour Mauresmo, sur
un échange monstrueux de dix-huit
coups de raquette, Pierce traversa le
terrain en tous sens et, au bout du
rouleau, finit par voir passer un
smash gagnant qui donnait un avantage
définitif à son adversaire.
À bout de souffle, le pied droit douloureux
suite à l’inflammation d’un
os et d’un tendon, Pierce n’en pouvait
plus. Cinq points plus tard, Mauresmo
remportait son deuxième
Open Gaz de France, le vingt et
unième titre de sa carrière. L’ovation
s’adressant aux deux joueuses, dans
lesbras l’une de l’autre, se prolongea
de longues minutes.
Revenant plus tard sur l’entame du
match, Mauresmo estimait qu’elle
pouvait difficilement faire mieux :
« C’était le début idéal. Jeme sentais
encore atteinte physiquement par
mon match de la veille mais j’avais
bien mes schémas de jeu en tête, et
puis lorsqu’on est en finale, on fait
abstraction de la fatigue, on est là
pour donner le maximum. Il est certain
que mes victoires au Masters et
en Australie me permettent maintenant
d’être beaucoup plus sereine et
d’avoir le droit à l’erreur. J’ai gagné
ce privilège et ça rejaillit sur chaque
paramètre de mon jeu. Je suis plus
clairvoyante, je sens que je suis plus
fluide dans mes déplacements, que
j’ai aussi une meilleure vision du jeu.
Cette sérénité, ce n’est pas un
masque, c’est une réalité, quelque
chose que j’ai commencé à toucher
À bout de souffle,
le pied droit douloureux,
Pierce n’en pouvait plus
du doigt et que je me suis
appropriée. »
C’est aussi grâce à sa lucidité que
Mauresmo a réussi à résister au
retour de Pierce : « Au milieu du deuxième
set, Mary s’est mise à jouer de
mieux en mieux, à frapper de plus en
plus fort, à mettre de la pression sur
mes deuxièmes services. Je la
connais bien et dans ce genre de
situation il n’y a pas grand-chose à
faire. Il faut juste garder assez de
lucidité pour exploiter les quelques
PARIS. – Parfois très aérienne, Amélie Mauresmo a remporté hier son sixième duel avec Mary Pierce, contre qui elle a aussi perdu quatre fois. Prochain épisode de la
saga à Anvers ? (Photo Mao)
occasions qui se présentent. C’est ce
que j’ai fait jusqu’à 6 partout et
ensuite, j’ai réussi un super tiebreak.
»
Voilà donc Amélie Mauresmo avec
déjà deux titres en poche pour 2006
et la satisfaction d’avoir réussi à
enchaîner après l’immense émotion
qui l’avait envahie en Australie pour
son premier titre en Grand Chelem :
« S’y remettre tout de suite c’était à
la fois facile et difficile. Techniquement,
ce n’était pasévident et ça m’a
pris un moment avant de retrouver
MARY PIERCE a pris du plaisir malgré la défaite et un pied douloureux.
« Une ambiance géniale »
« ON A EU L’IMPRESSION que vous avez eu un
problème pendant le tie-break du deuxième
set…
– Oui, je me suis fait très mal sur le point à 2-1. C’est une
inflammation sous le pied droit, sur le côté, que j’ai gérée
tout au long du tournoi, et je sentais déjà pendant le
match que ça me faisait de plus en plus mal. Je voulais
gagner le deuxième set, mais en même temps je me
demandais si je serais capable d’en faire un troisième. Je
n’arrivais plus à courir.
– Vous étiez pourtant peu à peu revenue dans la
partie…
– Au début de la semaine, je ne jouais pas très bien. Mon
niveau de jeu s’est amélioré à chaque match, et
aujourd’hui aussi, mais ça n’était pas mon meilleur tennis.
– Quelle est exactement la nature de la blessure
?
Courteau comblé
QUALIFIÉ DE « MAESTRO du
tennis » sur le court par Amélie Mauresmo,
Loïc Courteau, son entraîneur,
dégusta avec un peu plus de plaisir
encore que d’habitude sa sacro-sainte
cigarette d’après match : « Franchement,
c’est super de gagner un tournoi
comme ça, tout de suite après l’Open
d’Australie, explique-t-il. Malgré toute
la fatigue, l’émotion, le fait de jouer à
Paris, contre Mary, et au lendemain
d’une demi-finale aussi longue. Je
AGENDA
Lundi 13 février 2006
mes bonnes sensations. Physiquement,
je savais que j’étais bien et
mentalement, je ne me suis mis
aucune pression. Je m’attendais à
tout et je me disais que ce serait bien
de durer le plus longtemps possible
devant le public parisien tout en réalisant
que ce ne serait pas un drame
si le tournoi devait s’arrêter pour moi
avant la finale. »
On sait maintenant comment cela
s’est terminé. Ce nouveau succès va
permettre à Amélie Mauresmo de se
rapprocher tout près de Kim Clijsters
m’attendais vraiment à un match très
dur. »
Pour un peu, l’entraîneur aurait été
surpris par sa joueuse : « Elle a attaqué
le match un peu comme contre Justine
(en Australie), en contrôlant bien ce
qu’elle faisait, sans donner de points.
Elle a connu un problème au deuxième
set quand elle a eu une panne de premier
service. Mais j’ai aimé la façon
dont elle a fini, même si Mary a dû se
faire mal dans le tie-break. Surtout, je
ne voudrais pas qu’on ne retienne
Les Français(es) et les têtes de série engagé(e)s cette semaine
■ MARSEILLE (ATP, indoor, 510 250 ✴, 13-19 février). – Nadal (1) ; Ljubicic (2) ; Davydenko
(3) ; T. Johansson (4) ; Gasquet (5) ; Ancic (6) ; Stepanek (7) ; Grosjean (8) ; …
Monfils, Mathieu, Santoro, Clément, Simon, Sidorenko. Tenant du titre : J. Johansson
(SUE).
■ BUENOSAIRES(ARG,ATP, terrebattue,425 000 $,13-19février). –Nalbandian(1) ;
Coria (2) ; Ferrero (3) ; Acasuso (4) ; Moya (5) ; Volandri (6) ; Serra (7) ; Chela (8). Tenant
du titre : Gaudio (ARG)
■ SAN JOSE (USA, ATP, dur, 380 000 $, 13-19 février). – Roddick (1) ; Agassi (2) ;
Hewitt(3) ; Robredo(4) ; Blake(5) ; Hanescu(6) ; Tursunov(7) ; Karlovic (8) ; … Saulnier.
Tenant du titre : Roddick (USA)
■ ANVERS (BEL, WTA Tour, indoor, 503 505 ✴, 13-19 février). – Clijsters (1) ;
Mauresmo (2) ; Pierce (3) ; Petrova (4) ; Dementieva (5) ; Schnyder (6) ; Schiavone (7) ;
Hantuchova (8) ; … Golovin, Razzano. Tenante du titre : Mauresmo
■ BANGALORE (IND, WTA Tour, dur, 175 000 $, 13-19 février). – Mirza (1) ; Peer (2) ;
Santangelo (3) ; Bammer (4) ; Nakamura (5) ; Kostanic (6) ; Vesnina (7) ; Laine (8) ; …
Pin. Nouveau tournoi au calendrier
RÉSULTAT
■ PATTAYA (THA, WTA Tour, dur, 170 000 $, 5-12 février). – Finale : Peer (ISR) b. Kostanic
(CRO), 6-3, 6-1.
au classement WTA avec le petit
espoir de récupérer la première place
mondiale la semaine prochaine à
Anvers (*).
ALAIN DEFLASSIEUX
(*) Pour redevenir numéro 1, Amélie
Mauresmo doit gagner le tournoi en
bénéficiant d’un forfait ou d’une
défaite de Kim Clijsters au premier
tour.
RÉSULTAT
Dotation : 499 251 ✴. Finale : Mauresmo
b. Pierce, 6-1, 7-6 (7-2).
– Ça a commencé deux jours avant Melbourne. Ça a
repris ici deux jours avant le tournoi, à l’entraînement. J’ai
fait une IRM et des soins. Je gère ça avec des anti-inflammatoires
et un strap, mais là, je ne sais pas si je pourrai
aller à Anvers.
– Malgré la défaite, avez-vous pu apprécier
l’ambiance ?
– Oui. C’était une ambiance géniale. Il y a eu des instants
où je me suis dit qu’il fallait apprécier, parce que des
moments comme ça sont très rares et que, dans ma carrière,
je ne sais pas si j’en aurai encore beaucoup.
– Vous qui connaissez bien Amélie Mauresmo,
avez-vous constaté un changement dans son
attitude depuis ses récentes victoires ?
– J’ai déjà senti ça après le Masters à Los Angeles. J’ai
senti un changement. Elle est plus détendue. Et on voit
qu’elle est plus heureuse. » – Ph. B.
encore que cette blessure de tout le
match. »
Ce que retiendra surtout l’entraîneur,
c’est la sérénité de sa joueuse : « Elle
est beaucoup plus maîtresse d’ellemême.
L’an dernier, un match comme
la demi-finale, elle ne l’aurait jamais
gagné. Mais, pendant toute la partie,
elle n’a pas eu un mauvais regard, pas
une mauvaise attitude. Aujourd’hui
pareil. Elle a appris à accepter de ne
pas bien jouer et à rester quand même
dans les matches. » – Ph. B.
Une sacrée
série
FLASH-BACK : OCTOBRE 2005,
pour la première fois depuis cinq ans,
Amélie Mauresmo vient d’enchaîner
trois défaites consécutives. La Française
hésite à mettre un terme prématuré
à sa saison mais s’accroche.
Depuis, elle a remporté 4 tournois sur
5 disputés, gagné 19 matches (dont 9
contre des joueuses appartenant au
top 10 mondial) et encaissé seulement
2 défaites (dont une en poule au Masters
contre Pierce alors qu’elle avait
déjà acquis sa qualification pour les
demi-finales...). Ci-après, le récapitulatif
de ses 21 derniers matches, avec
entre parenthèses la nationalité et le
classement de ses adversaires.
❏ PHILADELPHIE (indoor,
31 octobre-6 novembre). – Premier
tour : b. Sugiyama (JAP, 30), 6-3, 6-4.
Deuxième tour : b. Washington
(USA, 85), 6-3, 6-4. Demi-finale : b.
Vaidisova (RTC, 19), 7-5, 7-5. Finale :
b. Dementieva (RUS, 10), 7-5, 2-6, 7-5.
❏ MASTERS (Los Angeles, indoor,
8-13 novembre). – Poule : b. Clijsters
(BEL, 2), 6-3, 7-6 (7-4) ; b. Dementieva
(RUS, 7), 6-2, 6-3 ; p.c. Pierce (5), 2-6,
6-4, 6-2. Demi-finale : b. Sharapova
(RUS, 3), 7-6 (7-1), 6-3. Finale : b.
Pierce (5), 5-7, 7-6 (7-3), 6-4.
❏ SYDNEY (Rebound Ace, 9-13 janvier).
– Premier tour : p. c. Ivanovic
(SEM, 21), 6-3, 7-5.
❏ OPEN D’AUSTRALIE (Melbourne,
Rebound Ace, 16-29 janvier). – Premier
tour : b. Sun Tiantian (CHN,
103), 4-6, 6-2, 6-2. Deuxième tour :
b. Loit (76), 7-6 (7-1), 6-2. Troisième
tour : b. Krajicek (HOL, 43), 6-2, ab.
Huitième de finale : b. Vaidisova
(RTC, 16), 6-1, 6-1. Quart de finale :
b. Schnyder (SUI, 8), 6-3, 6-0. Demifinale
: b. Clijsters (BEL, 2), 5-7, 6-2,
3-2 ab. Finale : b. Henin (BEL, 6), 6-1,
2-0 ab.
❏ PARIS (indoor, 6-12 février). – Premier
tour : b. Douchevina (RUS, 50),
6-2, 6-2. Quart de finale : b. Safina
(RUS, 17), 6-2, 6-2. Demi-finale : b.
Golovin (24), 6-7 (5-7), 7-5, 6-2.
Finale : b. Pierce (6), 6-1, 7-6 (7-2).
Sidorenko dans le grand bain
àMarseille
L’Open 13, qui débute aujourd’hui à Marseille, marquera les retours de Rafael
Nadal (absent du circuit pour blessure depuis octobre 2005) et de Marcos
Baghdatis (qui n’a plus joué en compétition depuis sa finale à l’Open
d’Australie) ainsi que les débuts sur le circuit principal d’Alexandre Sidorenko,
vainqueur de l’Open d’Australie juniors et opposé dès ce soir à Tim Henman.
À noter les deux chocs franco-français entre Sébastien Grosjean et Gaël
Monfils, ainsi qu’entre les deux partenaires du week-end de Coupe Davis
Richard Gasquet et Arnaud Clément. Sept Français sont en lice aujourd’hui
au dernier tour des qualifications et vont donc porter le contingent national
à onze ou douze unités dans le tableau final !
Les premiers tours des Français : Gasquet-Clément ; Grosjean-Monfils ;
Santoro-T.Johansson ; Simon-Nieminen ; Mathieu-qualifié ; Sidorenko-Henman.
■ PAS DE DIAMANTS POUR VENUS. – Venus Williams a déclaré forfait pour
le tournoi d’Anvers, qui débute aujourd’hui, en raison d’une lésion
ligamentaire au bras droit. Déjà deux fois vainqueur de l’épreuve (en 2002 et
2003), l’Américaine rate donc sa dernière occasion de s’approprier la fameuse
raquette de diamant traditionnellement offerte aux joueuses remportant le
tournoi à trois reprises en cinq ans. Vendredi, sa sœur cadette, Serena, avait
elle aussi annoncé son forfait, se jugeant insuffisamment préparée.