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Bangladesh, catastrophes climatiques - Groupe URD

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notamment avec les Etats Unis qui s’élèvent à 25% du montant total des exportations. Le marché<br />

américain est donc vital pour les produits bangladais, notamment les textiles. Washington<br />

considère en outre le <strong>Bangladesh</strong> comme un allié « sûr » de la coalition internationale contre le<br />

terrorisme. Il y des intérêts de part et d’autre et donc des sommes colossales en jeux qui<br />

permettent aussi et sans mystère le taux de croissance économique de 5% par an que connait le<br />

<strong>Bangladesh</strong>. Troisième pays musulman du monde, le <strong>Bangladesh</strong> est aussi un membre éminent<br />

de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI). Les entreprises émiriennes et<br />

saoudiennes sont très présentes au <strong>Bangladesh</strong>, alors que la main d’oeuvre bangladaise occupe<br />

de nombreux emplois dans les pays du golfe arabo-persique. Deux millions de bangladais<br />

travaillent en Arabie Saoudite.<br />

Enfin, la politique étrangère du <strong>Bangladesh</strong> soutien le maintien à la hausse de l'aide étrangère<br />

quelle provienne des Institutions Internationales comme le FMI ou la Banque Mondiale ou de la<br />

Commission Européenne. La croissance économique du pays semble donc stimulée mais les<br />

fruits de celle-ci sont peu redistribués aux populations les vulnérables et notamment à celles<br />

victimes directement des <strong>catastrophes</strong> naturelles ou/ et <strong>climatiques</strong> et qui sont de plus en plus<br />

nombreuses. La gestion des finances publiques reste faible et la réforme de la fonction publique<br />

limitée.<br />

Etat et citoyens, un accord fragile<br />

Dans de nombreux pays, le système fiscal prévoit le mécanisme institutionnel à travers lequel les<br />

ressources sont collectées auprès des citoyens ou des entreprises par l'Etat, puis redistribuées.<br />

Au <strong>Bangladesh</strong>, la capacité de l'Etat d'élever et d'allouer des fonds via des dépenses publiques<br />

est faible (problème de gouvernance, de démocratie et surtout de corruption). Une importante<br />

part du financement pour soutenir ces millions de personnes vulnérables aux crises <strong>climatiques</strong><br />

est alors générée de l’extérieur par les donateurs internationaux, les ONG et la société civile. Par<br />

extension, les dépenses sont fortement influencées par ces acteurs externes, qui jouent un rôle<br />

important dans la conception des projets et leur mise en œuvre. De fait, le lien étroit entre l'État<br />

du <strong>Bangladesh</strong> et le citoyen par le biais des mécanismes budgétaires est affaibli et la protection<br />

sociale et finalement économique des populations face aux évolutions <strong>climatiques</strong> mis<br />

potentiellement à mal.<br />

Pourquoi cette relation est affaiblie entre l’Etat et le citoyen ? La citoyenneté, la bonne<br />

gouvernance et une Etat à vocation providence impliquent un Etat démocratique et une société<br />

civile active et informée. Ce qui implique un contrat social construit sur une histoire collective<br />

défendue par tous. Or le pays a connu en 50 ans, plus de 5 coups d’Etat et la démocratie à du mal<br />

à s’implanter. Les pauvres et les groupes marginaux en Asie du Sud 17 semblent confrontés à un<br />

double défi de la citoyenneté. Il y a le défi vertical, des droits à la citoyenneté qui a trait aux<br />

relations de la société à l'État et à la distance qui les sépare. Les populations rencontrées dans le<br />

Delta des Sundarbans, n’ont que peu de soutien de l’Etat. Il y a aussi le défi de la citoyenneté<br />

horizontale, qui porte sur les rapports qu’entretiennent les différents groupes au sein de la<br />

société (cf. Tensions, pressions et attentats entre Hindouistes et musulmans au <strong>Bangladesh</strong>).<br />

Politiques internationales et tensions palpables<br />

Face aux constats du lien entre dégradation environnementale et des <strong>catastrophes</strong><br />

<strong>climatiques</strong> (cf. rapport du Giec), les positions étatiques du <strong>Bangladesh</strong> se traduisent par<br />

une victimisation tristement liée au constat d’échec du système mondial. Les positions au<br />

niveau international du <strong>Bangladesh</strong> semblent en effet s’accompagner par une attitude passive<br />

face aux investissements en termes de réduction des risques et d’adaptation aux crises<br />

<strong>climatiques</strong> qu’elles attendent du coup de l’extérieur et de la communauté internationale. La<br />

question des migrations est extrêmement présente ici, car elle semble mettre en péril la sécurité<br />

des régions et des Etats. A qui la responsabilité ? Quel statut pour protéger ses populations? Mais<br />

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