1978-056 geschiedenis/histoire pharmacie - Kringgeschiedenis - Kava

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ANDRÉ GUISLAIN Docteur en <strong>pharmacie</strong> Note sur [admission d un apothicaire français à Bruges en 1792 ( *> Reportons-nous, si vous le voulez bien, en l'an 1792. Un extrait du protocole du Conseil privé autrichien, daté du I e ' octobre de cette année nous apprend que M. De Aguilar, le fonctionnaire chargé de cette affaire, fait rapport au Conseil de l'avis rendu par ceux du Magistrat de la ville de Bruges sur les demandes faites par Louis Delattre, natif de Bourbourg, d'être dispensé des cinq années d'apprentissage et de l'examen prescrit pour être reçu marchand épicier apothicaire à Bruges, ville natale de son épouse Marie Raddé, en considération de ce qu'il a été, à cause des troubles, contraint d'abandonner la France où après avoir subi un examen rigoureux à Saint-Omer, il exerçait depuis 1786, la profession d'apothicaire, droguiste, chimiste et herboriste. (1) Il s'agit donc de la requête d'un apothicaire français, né à Bourbourg, une localité située à quelque vingt kilomètres au sud de Dunkerque, ayant été admis à exercer à Saint-Omer, localité plus importante située un peu plus au sud encore, après avoir subi un examen de capacité d'après les usages observés dans cette région. Les règles régissant l'exercice de la médecine, de la chirurgie et de l'apothicairerie dans la province d'Artois avaient été revues (*) Présenté à la réunion du Cercle Benelux d'Histoire de la Pharmacie, tenue à Bruges, les 12 et 13 juin '1976.
— 11 — depuis peu. Un arrêt du Conseil d'Etat du Roy, en date du 26 novembre 1757, déterminait pour l'aspirant apothicaire, la durée de l'apprentissage, l'obligation de subir un examen et d'effectuer un chef-d'œuvre avant de pouvoir être admis à exercer son art. (2) A cette date, les apothicaires des villes d'Artois étaient tenus de se conformer au dispensaire de la ville de Lille — la seconde édition de la pharmacopée lilloise date de 1694, la troisième sera publiée en 1772 — bien qu'il existât une pharmacopée de Saint- Omer, Pharmacopœia Audomarensis publiée en 1689 qui semble avoir été très complète pour l'époque, d'un esprit avancé puisqu'elle rejetait l'assujettissement de Galien et des Arabes et s'intéressait aux débuts de la chimie. Au fait, une pharmacopée contemporaine de la pharmacopée brugeoise publiée en 1699. Notre apothicaire s'est vu obligé de quitter son pays à cause des troubles. Un bref examen de la situation en cette année 1792, n'est pas superflu à ce propos. C'est en août de cette année que les violences commencent à Paris, elles aboutiront au Tribunal révolutionnaire et à la Terreur. Fin avril de cette année, l'armée française marchait sur Tournai; fin juin, elle entrait à Menin, puis à Courtrai pour se replier à Valencienne, faute de ressources. Fin août, les Prussiens franchiront la frontière pour aller se faire battre à Valmy, le 20 septembre. A Bruxelles, cependant, le Conseil privé délibérait tranquillement sur les affaires en cours. Et, pour en revenir à notre apothicaire français, le Magistrat de Bruges était disposé à lui accorder la dispense des cinq années d'apprentissage mais à charge pour lui de se présenter au Collège de médecine, érigé par lettres patentes du 21 juin 1760, afin d'y subir l'examen et la preuve nécessaire parce que la profession d'apothicaire influe trop sur la santé de l'homme pour négliger cette formalité. C'est à la requête des médecins brugeois dénonçant les abus grossiers et dangereux qui s'étaient glissés dans la pratique de leur profession, accusant chirurgiens et apothicaires d'ingérence dans la médecine, parce qu'ils ordonnaient eux-mêmes des remèdes, visitaient des malades et délivraient des drogues gâtées en les faisant payer pour bonnes que ce Collège de médecine fut formé et approuvé, malgré une forte opposition des chirurgiens. (3) Le fonctionnement de ce Collège ne semble pas avoir été fort efficace d'ailleurs et il apparaît que les apothicaires qui y étaient soumis
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