Fulltext - BTNG · RBHC
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La FGTB, les migrations internationales de main-d'œuvre et<br />
les travailleurs immigrés de 1960 à 1974<br />
internationalisme et défense des intérêts nationaux<br />
KATHLIJN PITTOMVILS<br />
RÉSUMÉ<br />
Cet article étudie l'attitude et la position du syndicat socialiste belge à l'égard<br />
de rimmigration de la main-d'œuvre étrangère de 1960 à 1974. Au cours des<br />
années soixante, le syndicat socialiste (FGTB) préconise une immigration<br />
réglementée et contrôlée en fonction des besoins du marché du travail national.<br />
Suite à la détérioration du climat économique au début des années septante,<br />
il radicalise sa position; son appel à une limitation drastique de rimmigration<br />
en témoigne. Dans cette perspective, la FGTB opère ainsi une division fondamentale<br />
entre le marché du travail réservé aux travailleurs autochtones et<br />
celui de la main-d'œuvre d'origine étrangère. Pareille segmentation s'avère<br />
également nécessaire afin de maintenir et d'étendre les relations sociales<br />
d'après-guerre.<br />
D'ailleurs la FGTB, en un certain sens, a toujours adopté la logique patronale<br />
en la matière, en légitimant la politique de l'immigration menée par les<br />
employeurs et par le gouvernement. Dans cette optique, le syndicat socialiste<br />
garantit en fait les conditions de la mobilisation fonctionelle de la maind'œuvre<br />
étrangère dans le cadre du mode de production capitaliste. On<br />
constate simultanément une divergence marquée entre le discours de la FGTB,<br />
dans lequel elle fait preuve de solidarité avec les travailleurs immigrés et<br />
requiert pour ceux-ci une égalité complète avec la main-d'œuvre belge, et ses<br />
interventions concrètes, soutenant de nombreuses mesures fondamentalement<br />
discriminatoires.<br />
L'aide concrète, les initiatives de formation et de l'intégration des travailleurs<br />
immigrés dans le mouvement ouvrier ne s'effectuent pas de manière<br />
systématique; elles sont en général conçues d'un point de vue belge; elles ne<br />
prennent pas toujours en compte les demandes et les besoins des immigrés<br />
eux-mêmes. C'est seulement quand le syndicat réalise que les travailleurs<br />
immigrés font partie intégrante de la classe ouvrière belge et quand ce groupe<br />
acquiert un poids significatif lors des élections sociales qu'il tâche de rencontrer<br />
leurs intérêts.<br />
<strong>BTNG</strong> I <strong>RBHC</strong>, XXVII, 1997,3-4 [471]
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