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The Lion 482.indd - Lions Clubs International - MD 112 Belgium

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L’ORIENT EXPRESS<br />

VENICE-SIMPLON<br />

Des trains de légendes roulent partout dans le monde. Même si on croit avoir<br />

tout essayé, voyager entre Paris et Venise dans le Vénice-Simplon Orient<br />

Express est unique. Le jour de la fête nationale belge, nous nous rendons en<br />

Thalys d’Anvers à Paris Nord et à pied jusqu’à la Gare de l’Est. Le départ en<br />

voie 5 est bien indiqué, un comptoir spécial le confirme. Emmenés par une<br />

hôtesse vers le salon brasserie de la gare, des collations nous sont offertes.<br />

Juste avant vingt-deux heures, on nous escorte jusqu’au train, composé de<br />

sombres wagons historiques de 1929.<br />

La brochure était très claire. Pas de jeans et de baskets dans notre<br />

bagage à main, mais pour le dîner, un smoking et une robe de<br />

cocktail afin de préserver l’atmosphère de l’époque. Les valises<br />

voyageront dans un autre wagon. Le compartiment est fabuleux<br />

mais bien plus petit qu’imaginé. Un steward, disponible jour et<br />

nuit, nous explique tout en franglais. Pendant le repas, il aménagera<br />

nos banquettes en lit. Une lampe diffuse une lumière tamisée<br />

sur la petite table près de la fenêtre avec une orchidée dans<br />

un vase en argent. Un tabouret, des cintres, deux peignoirs, des<br />

pantoufles, et, presque contre le plafond, des étagères. Dans le<br />

coin, un placard pour les toilettes muni de portes en bois avec<br />

un miroir. Dans la salle de bain, un lavabo, un miroir, une carafe,<br />

deux verres, des serviettes et du savon, le luxe pour l’époque. Il<br />

ne faut pas s’attendre à une douche. Tout est conservé dans sa<br />

configuration originale sauf les candélabres (trop de taches de<br />

cire) et les pots de chambres d’antan.<br />

C’est en octobre 1883 que le premier Orient Express fut lancé de<br />

Paris vers les Alpes, Budapest, Bucarest et l’ancienne Constantinople.<br />

Toutes les célébrités et les têtes couronnées ont utilisé<br />

le nec plus ultra du transport qui a desservi diverses villes européennes.<br />

Des années 1920 datent de nombreuses voitures utilisées<br />

actuellement jusqu’aux dernières construites en 1977. Après<br />

la seconde guerre mondiale, d’autres moyens de transports sont<br />

devenus plus prestigieux.<br />

Cette ambiance de romantisme et de nostalgie, on ne la trouve<br />

sur aucun Boeing. Nous avons trois quart d’heures pour nous<br />

changer. Le dîner est servi à vingt-trois heures moins le quart dans<br />

un des trois wagons restaurants, en enfilade, tous plus beaux les<br />

uns que les autres. Avec nos 196 compagnons de voyage, nous<br />

dodelinons d’abord vers le bar, parés et heureux de nous asseoir<br />

dans des canapés accueillants et de siroter un cocktail en écoutant<br />

des standards joués par le pianiste. L’arc impressionnant que<br />

forme le bar en boiseries art déco est si brillant qu’on s’y reflète.<br />

La fabrication est française mais l’intérieur doit être anglais. On<br />

nous indique dans quelle voiture-restaurant nous seront accueillis,<br />

comme des rois, avec, au choix, le menu du jour ou la carte. Tout<br />

est somptueux, bon et raffiné avec au dehors le défilement du<br />

paysage nocturne. Le personnel n’est issu que de grandes maisons.<br />

Après une suite de sensations enchanteresses, à une heure<br />

et demie, nous grimpons dans nos couchettes. Avant de dormir,<br />

il faut s’habituer au roulis du train et puis nos estomacs n’ont pas<br />

l’habitude d’un repas tardif si copieux.<br />

C’est en 1977 à Monte-Carlo que James B Sherwood a acheté<br />

aux enchères à Sotheby deux voitures du train légendaire et<br />

d’autres, l’année suivante. Il fallu un million pour les restaurer. En<br />

1982, le premier Londres-Venise est sur les rails. La fin du Rideau de<br />

fer, en 1989, permet de nouvelles destinations : Prague, Cracovie<br />

et Dresde.<br />

Nous dépassons Innsbruck à six heures et à huit, le steward nous<br />

réveille, comme prévu. Un petit déjeuner nous est servi sur un plateau<br />

d’argent en vaisselle bleu et blanc, cafetière, jus d’orange,<br />

croissants et pains au chocolat, salade de fruits, confiture et fromage.<br />

Nous jonglons avec l’espace, mais la vue des montages<br />

rend l’expérience unique. Je peine à me coiffer, nous lisons les<br />

brochures et nous dirigeons ensuite vers les boutiques et le bar.<br />

Une demi-heure d’arrêt en Autriche, nous nous dégourdissons les<br />

jambes sur le quai en attendant le délicieux déjeuner.<br />

En 1929, l’Orient Express a été coincé dix jours dans une tempête<br />

de neige à 90 km de Budapest. Toute la presse en a parlé et<br />

cela a inspiré Agatha Christie. Le « Murder on the Orient Express »<br />

est paru cinq ans plus tard (pas de deadlines obligatoires alors).<br />

L’acteur David Suchet y a voyagé pour se pénétrer de son rôle<br />

d’Hercule Poirot et même a pu conduire le train. Appelé parfois<br />

le « love train », il a inspiré certains couples enthousiastes. Heureusement<br />

les compartiments sont parfaitement isolés. Nous, nous<br />

devons refreiner nos souvenirs nostalgiques d’étudiants allant à<br />

Venise en moto avec nos sacs à dos.<br />

Nous arrivons dans La Sérénissime en fin d’après-midi et nous nous<br />

perdons dans les ruelles. Les journées suivantes seront occupées<br />

par la visite de la Biennale de Venise dans les jardins du Giardini<br />

et de « TRA », l’exposition à couper le souffle d’Axel Vervoordt au<br />

Museo Fortuny.<br />

Wim en Anne-Marie Goossens-Segers<br />

Traduction et résumé Danielle Evraud<br />

CULTUUR - CULTURE<br />

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